Oopératives Féminines Au Aroc
Oopératives Féminines Au Aroc
Oopératives Féminines Au Aroc
- RÉALISATIONS ET AMBITIONS
RÉSUMÉ :
L’étude a porté sur l’analyse des données existantes et surtout sur un travail de
terrain auprès d’un échantillon de 10% des coopératives féminines..
1
I. INTRODUCTION
A travers la présente étude, le zoom a été fait exclusivement sur les coopératives
à 100% féminines afin de mettre en lumière l’état des lieux de ce type de
coopératives en montrant leur contribution au niveau du mouvement coopératif
marocain tout en soulignant les facteurs qui entravent leur développement et
proposant des mesures appropriées pour favoriser leur épanouissement.
Il a fallu attendre les années 80 du siècle dernier, pour voir émerger les
premières coopératives de femmes au niveau de l’agriculture pratiquant des
activités essentiellement liées à l’élevage, à l’apiculture et à la cuniculture et
l’aviculture.
1200
800
400
500
400
300
200
avant 2000
2001-2010
100
2010-2017
Total
0
Il est important à souligner que l’une des toutes premières études des
coopératives de femmes au Maroc remonte à 1999 alors que ces structures
étaient au stade de naissance avec environ une centaine d’unités. Près de vingt
ans après, elles ont tellement évolué qu’il est devenu primordial de mettre en
lumière les atouts et les limites de cette dynamique sachant que ce champ
économique est peu étudié et qu’il est souvent entaché par le manque des
indicateurs socio-économiques de son activité et surtout de son impact.
Les données statistiques relatives aux coopératives féminines ont été analysées
notamment en termes de répartition par région et par secteur ce qui a permis
d’arrêter la taille de l’échantillon des coopératives et sa composition dans
l’esprit de garantir une représentativité par rapport à la globalité des
coopératives féminines au Maroc.
Identification de la coopérative,
Ressources humaines (adhérentes, employées permanents ou saisonniers),
Gestion et gouvernance,
Production et commercialisation,
Appui et subventions,
Limites de développement,
Actions sociales des coopératives,
Attentes des coopératives,
Propositions et perspectives d’avenir.
Lesdits entretiens ont été effectués par les cadres de l’office aussi bien des
services centraux que des différentes délégations régionales.
L’analyse a porté sur des axes allant de l’idée de création des coopératives
jusqu’aux résultats enregistrés en passant par les ingrédients qui conditionnent
leur réussite.
1. L’accès des femmes aux coopératives
Cette nette ascension montre l’évolution dans le choix de ces femmes des
meilleures voies de leur épanouissement à travers l’entreprenariat coopératif.
Tableau 3 : Répartition des coopératives selon l’initiative d’accès à la coopérative
Initiatives Nombre de coopératives de %
femmes
Adhérentes 92 43
Administrations 70 32.71
Agences. Associations… 52 24.29
Total 214 100
Source: enquête de l’étude, 2017
Tableau 7 : Répartition des membres des conseils d’administration des coopératives féminines par âge
Tranches d’âge Présidente Trésorière Secrétaire Vice- Vice- Vice- Total
(ans) présidente trésorière secrétaire
Moins de 30 09 27 37 08 11 12 103
31-45 91 98 99 21 12 19 337
46-55 75 56 51 11 15 16 234
56-65 26 23 19 14 12 06 93
+65 09 06 04 02 06 03 30
Total 210 210 210 56 56 56 798
Source: enquête de l’étude, 2017
Ainsi, les femmes âgées de 31-45 ans constituent la catégorie la plus représentée
dans les conseils d’administration des coopératives enquêtées sachant que plus
de 100 jeunes femmes âgées de moins de 30 ans sont représentées aux conseils
d’administrations sur un total de 798.
Ces jeunes coopératrices assument pleinement leur responsabilité dans la gestion
de leurs coopératives respectives, c’est une population assez bien formée et plus
encadrée au niveau de la gestion, la commercialisation.
Quant au niveau d’instruction des membres du conseil d’administration,
Sur cet effectif de 798 femmes membres des conseils d'administration des
coopératives constituant l’échantillon de l’étude, 621 femmes y assument la
responsabilité de présidentes, trésorières, secrétaire générales ou conseillères ont
un niveau d’instruction allant du niveau basique au supérieur. Seulement 177
femmes, soit 22% qui sont analphabètes dont certaines suivent des cours
d’alphabétisation.
Tableau 8 : Répartition des membres des conseils d’administrations des coopératives de
femmes par niveau d’instruction
Niveau d’instruction Effectif %
Analphabète 177 22.18
Coranique 103 12.91
Primaire 204 25.56
Secondaire 197 24.69
Baccalauréat 22 2.76
Formation professionnelle 6 0.75
Supérieur 89 11.15
Total 798 100
Source: enquête de l’étude, 2017
Lors de nos entretiens, les coopératrices avaient suggéré d'élargir les champs de
formation en incluant d'autres modules qu'elles jugent indispensables à leur
épanouissement. Ainsi, la majorité des femmes ont réclamé l’apprentissage des
langues étrangères (surtout l’anglais et l’espagnole) pour pouvoir communiquer
avec les clients étrangers et donc faciliter la commercialisation de leurs produits.
L’autre module qui a été également réclamé porte sur les techniques de
marketing.
7. Mixité dans les coopératives
Il est important de rappeler que la présente étude s’est focalisée sur les
coopératives exclusivement féminines sachant que la présence de la femme au
sein des coopératives marocaines est quasiment générale.
111 coopératives (soit 52%) sont propriétaires de leurs locaux (ou propriété de
l’un des membres de la coopérative) grâce à l’appui de divers acteurs nationaux
ou internationaux.
Pour 31 coopératives, les locaux sont mis à leur disposition généralement par les
services extérieurs de différents ministères dont relèvent les activités de ces
coopératives (notamment l’artisanat).
9. Structuration des coopératives de femmes
L'adhésion des coopératives de femmes à tout groupement local, régional ou
national joue un rôle primordial dans leur développement. Ainsi, les
coopératrices ont besoin de mutualiser leurs efforts et leurs moyens pour
surpasser les handicaps de développement de leurs coopératives. De même, ces
mêmes coopératives ont besoin de s’unir pour constituer une force face à
différents défis : marché, achats collectifs, amélioration de la qualité…
Parmi les 214 coopératives constituant l’échantillon de la présente étude, 48
coopératives (soit 22.43%) sont membres d’une structure de regroupement :
- 13 coopératives sont membres d’une union,
- 16 coopératives sont membres d’un groupement d’intérêt économique,
- 8 coopératives sont membres d’une union et d’un groupement,
- 11 coopératives sont membres d’une association.
Par contre, 166 coopératives ne sont adhérées à aucune structure et continuent à
agir individuellement.
De l'avis des 48 coopératives membres d’une structure de regroupement, cette
appartenance a été bénéfique pour elles au niveau de la commercialisation de
leurs produits à travers l’organisation de la participation aux foires et
expositions et également en matière de formation et encadrement, échange
d’expériences et lutte contre les intermédiaires…
10. Commercialisation
La commercialisation des produits des coopératives est l’un des principaux défis
du travail coopératif. C’est l’aboutissement des efforts de travail fournis en
amont qui génère des revenus tant attendus et bien mérités. Ces revenus
conditionnent la durabilité de l’activité au sein de la coopérative.
Au niveau d’une coopérative, la réussite de la commercialisation de ses produits
reflète une image de bonne gestion, de maitrise du processus de production et de
qualité ainsi que des techniques de marketing …
Dans l’échantillon des coopératives de la présente étude, 48 coopératives (soit
22%) ont bénéficié d’une forme d’accompagnement et d’assistance pour la
commercialisation de leurs produits.
19 coopératives seulement (soit 9.22%) commercialisent leurs produits à
l’étranger sachant que le reste se contente du marché national.
Le reste des coopératives n’ayant bénéficié d’aucune forme d’assistance, se
contente des canaux habituels de commercialisation : sièges des coopératives, à
travers les intermédiaires, foires et expositions…
11. Impact du travail coopératif
Les impacts générées par ces coopératives féminines sont multiples aussi bien
sur le plan de création d’emploi, de revenus que de comportements.
Ainsi, en termes de création d’emploi, presque 40.000 auto-emplois sont créés
par ces coopératives et ce en plus des emplois créés via le recours à la main
d’œuvre permanente ou saisonnière. Cette contribution est évaluée à 1.132
emplois dont 955 saisonniers et 177 sous forme permanente.
L’impact du travail coopératif sur la vie quotidienne de ces femmes a été
apprécié à travers un certain nombre de questionnements. En effet, sur les
214 coopératives enquêtées pour :
- 172 coopératives (soit 80.37%), la création de la coopérative contribue à
l’amélioration des revenus des adhérentes,
- 126 coopératives (soit 58.88 %), la coopérative contribue à la réduction
de la pauvreté,
- 196 coopératives (91.59 %), la coopérative contribue à l’intégration des
femmes dans la vie active,
- 160 coopératives (74.77 %), la coopérative contribue à l’auto-emploi.
12. Attentes et propositions des coopératives
Les attentes recueillies auprès des coopératrices interviewées étaient :
- Relation avec l’administration : souhait d’allégement des procédures
administratives jugées parfois trop drastiques et ce, auprès de toutes les
administrations mais le cas de l’Office National de Sécurité Sanitaire des
produits Alimentaires (ONSSA) a été fréquemment cité pour l’obtention
de l’attestation sanitaire des produits agricoles.
- Formation et encadrement : diversification des thématiques de
formation avec un intérêt particulier pour les nouvelles techniques de
production, l’apprentissage des langues vivantes, le marketing...
- Information : c’est un besoin quasi général exprimé par rapport à l’accès
à l’information en relation avec les nouveautés : législations, opportunités
offertes en formation, en commercialisation... Le souhait de création d’un
site web spécifique aux coopératives de femmes a été souligné comme
plateforme d’information, d’échange d’expériences….
- Commercialisation : besoin d’accompagnement pour maitriser les
techniques de commercialisation et l’inscription dans des d’outils
nouveaux tels que e-commerce…. avec plus d’implication des grandes
surfaces et des hôtels pour la promotion des produits des coopératives.
Avec comme doléance d’accorder des quotas aux coopératives féminines
au niveau des différentes occasions de promotion (foires, salons…).
- Financement : Financement, subventions… sont, entre autres, des leviers
sur lesquels les femmes ont beaucoup insisté pour la promotion des
coopératives et la conception d’outils de financement spécifiques.
- Couverture sociale : c’est un besoin et un droit réclamés par toutes les
coopératives.
Face à ces limites qu’il y a lieu de prendre en compte dans les différents
programmes afin d’assurer à la dynamique actuelle du développement coopératif
féminin son épanouissement, nous notons, bien entendu, plusieurs lueurs
d’espoirs.
2. Au niveau financier
L’accès des coopératives aux crédits bancaires est difficile en l’absence des
garanties exigées. Heureusement que des efforts se déploient par certaines
banques pour adapter leurs produits à ces populations. De même, certains
acteurs développent des initiatives de financement adaptés (fonds de
financement parfois même sans intérêts).
3. Au niveau commercial
L’idéal est d’appuyer ces coopératives à développer une vision stratégique claire
de leur développement et toutes les initiatives d’appui ne seraient que la
concrétisation de ladite vision pour atteindre les objectifs tracés.
VII. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
- ODCO, 1999 : Coopératives des femmes au Maroc : état des lieux, 65pp.