TGO Fiche 2 Les Conditions de Naissance de L'obligation
TGO Fiche 2 Les Conditions de Naissance de L'obligation
TGO Fiche 2 Les Conditions de Naissance de L'obligation
Yacoub obtint enfin son bac. C’est alors le moment de la tournée promise par ses parents.
Lui, et ses amis Ayoub ; Youssef et Ghizlane attendaient le grand jour avec impatience. Il
appela un hôtel de la ville qu’ils avaient ciblée comme destination. Il voulait réserver les
chambres. L’hôtesse lui demanda son nom complet, le numéro de sa CIN et sa date de
naissance. Alors l’hôtesse réalisa que Yacoub avait 16 ans. Elle lui demanda l’âge du
compagnon le plus âgé. Ayoub avait à peine 17 ans. L’hôtesse lui dit qu’elle pourrait leur
réserver les quatre chambres d’hôtel s’ils sont accompagnés par une personne âgée d’au
moins 18 ans et qui prendra soin de contacter l’hôtel.
Les préparatifs étaient avancés. Les jeunes gens ne pouvaient donc pas trouver cette
personne.
La tournée devrait-elle encore attendre?
Quelle est la suite que l’hôtesse a réservée à la demande de Yacoub? L’hôtesse a refusé de
réserver les chambres que Yacoub demandait pour lui et ses amis.
Expliquez les raisons de la suite que l’hôtesse a réservée à la demande de Yacoub :
L’hôtesse voulait traiter avec une personne qui a au moins 18 ans.
Pourquoi l’hôtesse a-t-elle tenu à traiter avec une personne d’au moins 18 ans?
Le contrat est défini comme un (1) accord ou rencontre de volontés (consentement libre,
éclairé et exprimé), (2) créateur ou créatrice d’obligations, (3) entre deux ou plus de deux
parties capables de s’obliger (créancières et débitrices), (4) pour une cause licite et (5) sur
un objet certain et non expressément interdit par la loi. Cinq éléments permettent donc de
cerner la notion de contrat. Si un seul élément manque ou lorsqu’il est irrégulier, il n’y a pas
de contrat.
L’article 2 du D.O.C soumet la validité d’une obligation à l’existence de quatre éléments
nécessaires :
1. La capacité de s’obliger,
2. Un objet certain pouvant former objet d’obligation,
3. Une cause licite de s’obliger,
4. Déclaration valable de volonté.
Leçon n° 1 : La capacité
1. Le régime de la capacité
La capacité se définit comme l’aptitude d’une personne à acquérir des droits et à les exercer.
C’est l’aptitude à consentir. Il y a trois échelons dans la capacité : La capacité est pleine; la
capacité est limitée et enfin, la capacité n’existe pas du tout.
1.1. La pleine capacité
La capacité est pleine pour toute personne majeure et saine d’esprit. La personne dotée de sa
pleine capacité :
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i. Exerce lui-même ses droits. On dit qu’il a la capacité d’exercice. La capacité d’exercer
est la faculté qu’a une personne d’exercer ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses
actes valides (article 208 du code de la famille).
ii. Et jouit de ses droits personnels et patrimoniaux. On dit qu’il a la capacité de
jouissance.
La capacité de jouissance est la faculté qu’à la personne d’acquérir des droits et d’assurer des
devoirs tels que fixés par la loi. Cette capacité est attachée à la personne durant toute sa vie et
ne peut lui âtre enlevée (article 207 du code de la famille).
1.2. La limitation de capacité, l’incapacité et la représentation légale
Face aux exigences de l’hôtesse, Yacoub et ses amis réfléchissaient à une solution. Où
trouver une personne qui atteint 18 ans et prête à accompagner les jeunes? Ils jetèrent leur
dévolu sur la tante de Youssef. Elle était légèrement plus âgée. La différence était de 3 ans
seulement. A 20 ans, l’ambiance ne sera pas différente. Tante Soraya accorda le service
demandé. En plus, Tante Soraya a suffisamment de moyens. Mais cela demandait que chacun
des père ou mère des jeunes amis la désignent comme leur représentante légale. Une fois les
pouvoirs conférés par les parents des jeunes, Tante Soraya rappela l’hôtel et régla les
questions du séjour…
Questions :
− Pourquoi Tante Soraya avait besoin des pouvoirs lui conférés par les parents des
jeunes vacanciers?
− Y a-t-il des types différents de représentant légal?
Lorsque la capacité est inexistante ou limitée, l’intéressé est représenté par un représentant
légal :
- La capacité n’existe pas du tout, dans deux hypothèses (article 217 du code de la
famille) :
a. Lorsqu’on n’a pas encore atteint l’âge de discernement (12 ans grégoriens révolues);
b. Une personne qui est capable perd sa capacité à la suite de la démence qui lui a perdre
la raison.
- La capacité est limitée dans trois hypothèses (article 213 du code de la famille) :
a. Entre 12 ans moins de 18 ans grégoriens révolus (article 214 du code de la famille) ;
b. Pour le prodigue qui dilapide/gaspille ses biens (article 215 du code de la famille) ;
c. Pour le faible d’esprit, qui est atteint d'un handicap mental qui l’empêche de maîtriser
sa pensée et ses actes (article 216 du code de la famille).
A retenir :
− Les actes passés par l’incapable sont nuls et de nul effet (article 224 du code de la
famille).
− Le droit de la famille distingue trois types de représentants légaux (article 230 du code
de la famille) :
1. Le tuteur légal : Le père, la mère ou le juge ;
2. Le tuteur testamentaire : Désigné par le père ou par la mère ;
3. Le tuteur datif désigné par la justice.
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Les personnes incapables ou à capacité limitée doivent être représentées. Si elles contractent
sans autorisant de leurs représentants, elles ne sont pas obligées par les engagements qu’ils
ont pris sauf dans trois hypothèses :
− Lorsqu’elles améliorent leur situation et sans charge aucune (articles 5 et 9 du D.O.C),
− Lorsque leurs actes sont approuvés par leurs représentants (article 4 du D.O.C),
− Lorsque la personne incapable ou à capacité limitée a été dûment autorisée par son
représentant (article 7 du D.O.C).
A retenir :
− Le régime de la capacité joue exclusivement en faveur de la personne incapable ou à
capacité limitée. C’est un régime de protection. Voir notamment l’article 225 du code de la
famille et les articles 6 et 10 du D.O.C ;
− Les personnes incapables ou à capacité limitée doivent être représentées ;
− Leurs représentants ne peuvent passer aucun acte de disposition (la vente, l’échange, la
location pour plus de trois ans, le partage, la société, la constitution du nantissement et autres
cas expressément prévus par la loi) sans l’accord du juge (article 11 du D.O.C).
2. L’émancipation
Lorsque le mineur a atteint l’âge de seize ans, lui-même ou son représentant légal peut
demander au tribunal de lui accorder l'émancipation (article 218 du code de la famille).
Le tribunal doit vérifier si le mineur à émanciper est doté de bon sens pour jouir de sa pleine
capacité. Le mineur émancipé recouvre sa pleine capacité et peut l’exercer sans
représentation.
Leçon n° 2.
Le consentement
Le consentement est l’acceptation ou l’approbation de la survenance d’une chose. Consentir à
une obligation veut dire s’engager à l’exécuter. Il est le départ de toute obligation
contractuelle.
Le consentement s’exprime ou se manifeste sous plusieurs formes. Dans tous les cas, le
consentement doit être libre et éclairé.
1. La manifestation instantanée du consentement
Le consentement est central en matière de contrat. Il est le départ et la mesure. Le lexique des
termes juridiques le définit comme étant ‘l’adhésion d’une partie à la proposition faite par
l’autre.’ L’échange des consentements entraîne l’accord des volontés qui lie les parties. Cette
définition est contenue dans les articles 19 et 230 du D.O.C. Il en ressort que la volonté d’une
personne capable suffit pour créer des obligations lorsqu’elle est conforme à la loi, aux
bonnes mœurs et à l’ordre public. C’est le principe de l’autonomie de la volonté. Ce principe
veut dire que la volonté suffit pour qu’une obligation contractuelle naisse (article 19 du
D.O.C) et pour ‘créer sa propre loi’ (article 230 du D.O.C). S’il y a l’échange des
consentements et les conditions de licéité remplies, on n’a pas besoin d’autorisation ni
d’agrément pour consentir à une obligation. On n’a besoin non plus d’aucune formalité pour
s’obliger ou contracter. C’est le principe du consensualisme.
1.1. Le principe du consensualisme
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Ce principe est une conséquence de l’autonomie de la volonté. Le consensualisme est un
principe en vertu duquel un acte juridique n’est soumis à aucune formalité particulière pour sa
validité ; l’échange consentement ayant à lui seul le pouvoir de créer les obligations. Le
consensualisme, c’est la règle en matière de contrat. Les contrats qui se forment sans
formalités particulières s’appellent des contrats consensuels.
Si la volonté est suffisante pour consentir à sa propre loi, toute personne capable doit être libre
d’user de sa volonté. Si non, l’autonomie de la volonté et le consensualisme seraient lettres
mortes. C’est le principe de la liberté contractuelle, qui est aussi la conséquence du principe
de l’autonomie de la volonté.
Ainsi, toute personne jouissant de sa pleine capacité est libre de contracter, à la double
condition que l’objet et la cause du contrat soient conformes à la loi, aux bonnes mœurs et à
l’ordre public.
Ce sont ces trois principes (Autonomie de la volonté, Consensualisme et Liberté
contractuelle) qui sont à la base de la vivacité du droit des contrats. Ces trois principes
permettent au droit des contrats d’avoir une infinitude d’applications : Les contrats sont
innombrables. Et c’est la raison pour laquelle, tout juriste doit maîtriser le droit des
obligations (= Droit des contrats + Droit de la responsabilité civile).
1.2. Exception au consensualisme : Le formalisme
Alors que son père et les voisins discutaient en amis, ils évoquèrent la question de la vente
frauduleuse des terrains d’autrui (spoliation foncière). Et Ayoub écoutait. Ce qui l’intriguait,
c’est cette figure de notaire qui revenait à chaque fois qu’on parlait de spoliation. Alors il se
décida de poser des questions à son père, plus tard.
Questions :
C’est quoi un notaire?
Selon les articles 1er et 35 de la loi n° 32-09 relative à l’organisation de la profession de
notaire, le notariat est une profession libérale. Le notaire authentifie les actes auxquels la loi
impose le caractère d’authenticité attachée aux actes de l’autorité publique, ou auxquels les
parties veulent donner ce caractère.
Quel rôle joue-t-il dans les affaires des terrains et des immeubles?
Son rôle est important. Il assure la sécurité juridique dans les actes de disposition portant sur
les terrains et les immeubles. Il contrôle la régularité de ces actes. Exemples :
− L’article 4 de la loi n° 39-08 relative aux droits réels prévoit que ‘toute opération
relative au transfert de propriété ou l’établissement de droits réels immobiliers… doit être
faite par acte authentique.’
− L’article 274 de la même loi prévoit que ‘l’acte de donation doit être authentique.’
Parfois, la nature du contrat ou les enjeux économiques et/ou sociaux qu’il porte poussent le
législateur à exiger une forme particulière pour sa formation. C’est le formalisme.
Le formalisme est un principe juridique en vertu duquel une certaine formalité est exigée par
la loi pour la formation d’un acte juridique. Avec le formalisme, la formation d’un acte
juridique dépend de l’accomplissement de formalités particulières. Les contrats dont la
formation exige une certaine formalité s’appellent des contrats formalistes ou solennels.
L’accord de volontés doit être exprimé selon les formes exigées par la loi.
On compte plusieurs types de formalismes :
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i. Un formalisme probatoire (permettant d’organiser la preuve d’une obligation). Ce
formalisme relève de la prudence des parties mais peut être exigé par la loi. Exemple : La
vente des biens à fabriquer ne peut être prouvée que par écrit article 613 du D.O.C.
ii. Un formalisme en vue de l’opposabilité. Exemple : un écrit est exigé pour que la
cession des baux ou loyers d’immeubles soit opposable aux tiers article 196 du D.O.C.
iii. Et un formalisme de validité. Exemples : un écrit ayant date certaine est exigé pour
que la vente d’immeubles, de droits immobiliers ou autres choses susceptibles d’hypothèques
soit valable article 489 du D.O.C ; le consentement au mariage doit être constaté par deux
adouls article 13 du code de la famille ; etc.
Aux côtés des contrats consensuels et des contrats formalistes, on trouve aussi des contrats
réels. Les contrats réels sont ceux dont la formation dépend de la remise d’une chose, objet du
contrat. Par exemple, le prêt à usage (article 830 du D.O.C) est un contrat réel.
A retenir :
− Les contrats solennels sont formalistes.
− Tous les autres contrats sont consensuels.
− Les contrats sont solennels, consensuels ou réels selon leur mode de formation.
La rencontre des volontés peut être instantanée ou suivre des étapes successives.
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− La précision s’apprécie par la suffisance des conditions et des éléments essentiels du
contrat projeté. Dans une offre précise, un éventuel acceptant doit connaître clairement
l’objet, le prix, etc.
A retenir :
− Lorsque l’offre n’est pas suffisamment ferme et précise, c’est une simple invitation de
négocier (entrer en pourparlers) ou un appel d’offres. Exemple :
1. Je vends ma voiture. L’offre n’est pas précise, car il manque au moins deux éléments
essentiels : Le prix et la description de l’objet.
2. Je pourrais vendre ma voiture si je trouve un bon acheteur. L’offre n’est pas ferme.
L’auteur de cette offre ne s’oblige pas à la vendre, car il exprime une possibilité.
− La rencontre entre l’offre ferme et précise et l’acceptation suffit pour former le contrat.
− Le principe est que l’auteur de l’offre a la maîtrise de la durée de vie de son offre, tant
que l’offre n’est pas acceptée (article 26 du D.O.C).
2. L’acceptation
L’acceptation est la manifestation de la volonté de conclure le contrat projeté dans l’offre.
Elle peut prendre la forme d’une réponse verbale ou d’un début d’exécution du contrat projeté
dans l’offre, sans réserves (articles 25 et 28 du D.O.C). Le contrat est formé dès qu’il y a
l’acceptation.
A retenir :
− Lorsque l’offre est qualifiée d’appel d’offre, toute réponse est une offre et non pas une
acceptation ;
− Lorsqu’on répond à une offre en insérant une nouvelle condition dans sa réponse, on
devient offrant (article 27 du D.O.C). Exemple :
1. A une offre d’acheter des tomates à 5 Dhs le kilo, lorsqu’on propose d’acheter le kilo à
3,5 Dhs ça n’est pas le légumier qui a fait l’offre de vendre mais l’acheteur a fait l’offre
d’acheter. La situation s’inverse.
2. Pendant l’entretien de recrutement, la négociation de salaire est une succession
d’offres réciproques de contracter entre le recruteur et le candidat. Celui dont la proposition
du montant est acceptée, c’est lui l’offrant.
- Lorsqu’un acte caché (contre-lettre) contredit un acte apparent que les tiers ont eu
connaissance (article 22 du D.O.C) :
1. L’acte caché n’a d’effets qu’à l’égard des parties contractantes et leurs héritiers ;
2. Seul l’acte apparent a des effets à l’égard des tiers. L’acte caché n’est pas opposable
aux tiers.
Le lendemain matin après l’échange téléphonique entre Tante Soraya et l’hôtesse, cette
dernière lui envoya trois offres de l’hôtel sur l’adresse mail que Tante Soraya avait donnée à
l’hôtesse d’hôtel.
1. La première offre proposait une chambre par personne, le restant étant à la charge du
client.
2. La seconde offre proposait une chambre par personne et la restauration.
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3. La troisième offre proposait une chambre par personne, la restauration et les services
de guide touristique pour visiter les célèbres sites touristiques de la région.
Tante Soraya accepta aussitôt la troisième offre, qui était nettement plus avantageuse. L’hôtel
lui confirma son acceptation le soir même.
En compagnie de Yacoub ; Ayoub ; Youssef et Ghizlane, Tante Soraya arriva à l’hôtel, en fin
d’après-midi.
La première matinée, les guides touristiques les acheminaient plutôt vers des magasins et
hypermarchés.
Ils sont retournés à l’hôtel, le soir. Là, ils font savoir qu’ils n’étaient pas du tout satisfaits du
service. En clair, ils demandaient à être remboursés en vue de trouver un autre hôtel.
Pendant l’échange, un passant qui avait eu la même expérience confia à Ghizlane que l’hôtel
faisait passer des commerciaux des entreprises de la place pour des guides touristiques…
Question :
A quel moment le contrat entre Tante Soraya et l’hôtel s’est-il formé? Quand l’hôtel a
confirmé l’acceptation de Tante Soraya.
Principe n° 1. Les documents établis sur papier et les documents établis sur support
électronique ont la même valeur juridique (article 1er de la loi n° 53-05 relative à l’échange
électronique de données juridiques qui complète et modifie le D.O.C).
Principe n° 2. Il est interdit d’envoyer une offre de contrat par voie électronique si le
destinataire n’a pas expressément accepté l’usage de la voie électronique (article 65-3, alinéa
2 et 3 du D.O.C).
Principe n° 3. Selon l’alinéa 3 de l’article 2-1 de la loi n° 53-05, ne peuvent pas être conclus
par voie électronique :
i. Les actes relatifs à l’application des dispositions du code de la famille. Exemple : On
ne peut pas conclure un mariage par voie électronique.
ii. Les actes sous seing privé relatifs aux sûretés qui ne sont pas établis pour les besoins
de la profession de leurs auteurs.
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2. Les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de
commerce ou l’un de ses éléments.
3. Les différentes étapes à suive pour conclure le contrat par voie électronique et
notamment les modalités selon lesquelles les parties se libèrent de leurs obligations
réciproques. Exemple : Sur le site (www.marketplus.ma, ancien www.epicerie.ma, le site
propose au client de choisir s’il préfère La livraison à domicile ou le retrait drive).
4. Les moyens techniques permettant au futur utilisateur, avant la conclusion du contrat,
d’identifier les erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
5. Les langues proposées pour la conclusion du contrat ;
6. Les modalités d’archivage du contrat par l’auteur de l’offre et les conditions d’accès
au contrat archivé, si la nature ou l’objet du contrat le justifie ;
7. Les moyens de consulter, par voie électronique, les règles professionnelles et
commerciales auxquelles l’auteur de l’offre entend, le cas échéant, se soumettre.
2. L’acceptation faite par voie électronique
i. L’acceptation d’une offre faite par voie électronique doit être expresse : Le
destinataire ‘confirme’ et ‘exprime’ son acceptation (article 65-5, alinéa 1er du D.O.C).
Exemple : C’est notamment lorsqu’on clique sur la mention ‘Je passe la commande.’
ii. Le contrat n’est pas conclu à l’acceptation de l’offre par le destinataire. Le contrat est
conclu lorsque l’auteur de l’offre accuse réception, sans délai injustifié, de l’acceptation
(article 65-5, alinéa 2 et 3 du D.O.C). Exemple : Après l’acceptation, les sites de vente
affichent un récapitulatif qui contient : L’objet du contrat, les modalités d’exécution
(livraison, paiement, etc.), l’adresse de livraison, etc. C’est à ce moment que le contrat est
conclu.
L’erreur est la fausse représentation de la réalité qui a conduit une personne à conclure le
contrat. L'erreur est considérée comme l'un des vices de consentement. Il ne respecte pas la
règle selon laquelle le consentement doit être éclairé.
A retenir :
− L’erreur de droit porte sur le contenu d’une loi ou d’un règlement,
− L’erreur de fait peut porter sur la chose, l’identité, l’espèce ou la qualité,
− L’erreur-obstacle : elle empêche la rencontre des volontés. Exemple : Une partie désire
vendre l’autre pense qu’il s’agit d’une donation,
− Une simple erreur de calcul doit faire l’objet d'une rectification (article 43 du D.O.C.).
2. Le Dol
Le Dol est défini comme étant une tromperie, ou toute manœuvre employée par une partie
pour inciter l’autre à contracter.
A retenir : Le dol comprend :
− Un élément intentionnel : La volonté d’induire l’autre partie en erreur ;
− Un élément matériel : Existence des ‘manœuvres’ (mensonges ou réticence) ;
− Lorsque l’intention dolosive vise à nuire, on parle de ‘faute qualifiée’. C’est un délit
civil qui est constitutif de responsabilité civile.
Le droit romain distingue le bonus dolus (acceptable) du bonus malus susceptible d’entraîner
la nullité.
2.2. La lésion
a) Notion de lésion
Il y a lésion, lorsque le contrat est déséquilibré.
L’article 56 du D.O.C définit la lésion comme étant toute différence au-delà du tiers entre le
prix porté au contrat et la valeur effective de la chose. Exemple : Le prix d’un stylo Bic, c’est
1.5 Dhs. Il y a lésion, lorsqu’un achète paye 2 Dhs ou plus pour acheter un stylo Bic.
Il s’agit d’un défaut d’équivalence économique entre les obligations réciproques ou d’une
inégalité de valeur entre les prestations contractuelles, au moment de la conclusion du contrat.
A retenir :
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− La lésion n’est pas un vice du consentement. C’est un simple constat d’un déséquilibre
dans le contrat. Mais elle peut avoir pour origine un vice du consentement.
− La théorie de la lésion joue un rôle d’un instrument de rééquilibrage du contrat.
− Il y a deux sortes de lésion sont prévues par le D.O.C :
i. La lésion entre majeurs (article 55 du D.O.C) ;
ii. La lésion au détriment d’un mineur (article 56 du D.O.C).
b) Sanction de la lésion
1. La sanction de la lésion, c’est la rescision mais uniquement dans deux cas :
i. Lorsque la lésion est causée par le dol de l’autre partie (article 55 du D.O.C) ;
ii. Lorsque la victime de la lésion est un mineur ou un incapable (article 56 du D.O.C).
Exemple : Lorsqu’un mineur achète un stylo Bic à 2 Dhs, son représentant légal peut remettre
le stylo au vendeur et l’exiger de lui restituer les 2 Dhs.
2. Entre majeurs et sans dol, le déséquilibre doit seulement être corrigé. Exemple :
Lorsqu’une personne majeure achète un stylo Bic à 2 Dhs, le vendeur doit seulement lui
restituer les 0.5 Dhs supplémentaires.
A retenir :
− La rescision annule le contrat et ‘remet les parties au même et semblable état où elles
étaient au moment où l’obligation a été constituée et les oblige à se restituer réciproquement
tout ce qu’elles ont reçu l’une de l’autre en vertu ou en conséquence de l’acte annulé’
(article 316 du D.O.C). Elle a un effet rétroactif.
− La rescision vise à protéger la victime de la lésion. La victime de la lésion peut
maintenir le contrat et l’exécuter (articles 317 et 318), en le confirmant ou en le ratifiant.
3. Violence
La violence est définie comme la contrainte exercée sans l’autorité de la loi pour obliger une
personne à contracter. Elle peut signifier la crainte d’exposer sa personne, ses proches, son
honneur ou ses biens à un préjudice notable. La violence peut être physique (souffrance
physique), morale (chantage) ou économique (menace d’une rupture d’un contrat, par
exemple).
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− La nullité sanctionne l’absence de consentement. Elle sanctionne manque d’une des
conditions substantielles de sa formation (article 306 du D.O.C). Cela est la conséquence des
articles 2 et 19 du D.O.C. L’obligation est également nulle de plein droit lorsque la loi en
édicte la nullité dans un cas déterminé (article 306 du D.O.C). De plein droit veut dire
automatiquement.
− Les parties ne peuvent ni confirmer ou ni ratifier une obligation nulle de plein droit
(article 310 du D.O.C).
− La rescision est une annulation vise la protection de la victime. Celle-ci peut confirmer
ou ratifier l’obligation rescindée.
− La rescision et la nullité effacent rétroactivement l’obligation. L’obligation est
considérée comme n’ayant jamais existé.
L’objet et la cause sont deux éléments très importants pour la formation de tout contrat.
L’objet c’est sur quoi porte l’obligation. La cause, c’est la raison pour laquelle les parties ont
voulu s’engager.
1. L’objet
a. Notion d’objet
Le D.O.C ne définit pas l’objet : Il se contente de le délimiter. L’article 57 du D.O.C dispose :
‘Les choses, les faits et les droits incorporels qui sont dans le commerce peuvent seuls former
objet d’obligation ; sont dans le commerce toutes les choses au sujet desquelles la loi ne
défend pas expressément de contracter.’
Cet article donne trois informations fondamentales au sujet de l’objet du contrat :
i. On peut contracter sur trois types d’objet : les choses, les faits ou les droits
incorporels. Exemple :
a. Un fruit est une chose. On peut le vendre, on peut l’acheter.
b. Un conseil est un fait. On peut le fournir contre de l’argent.
c. Une créance est un droit incorporel. On peut la céder contre de l’argent.
ii. L’objet du contrat doit être dans le commerce, c’est-à-dire être admis dans les
échanges des biens et services ;
iii. Tout objet du contrat est présumé être dans le commerce. C’est-à-dire : On est libre de
contracter sur tout, sauf si la loi l’interdit expressément. C’est un aspect très important de la
liberté contractuelle.
b. Caractères de l’objet
L’objet doit présenter trois caractères, à savoir la détermination, la possibilité et la licéité.
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i. Le contrat doit avoir un objet certain. Selon l’article 58 du D.O.C, ‘La chose qui forme
l’objet de l’obligation doit être déterminé au moins quant à son espèce. La quotité de la chose
peut être incertaine, pourvu qu’elle puisse être déterminée par la suite.’ Exemple : Quoi
(espèce) : Du blé. Combien (quotité) : 15 kg.
L’objet du contrat doit exister au moment de la conclusion du contrat. Mais les choses futures
peuvent faire l’objet de contrat.
Exemple : Une maison à construire, un meuble à fabriquer, etc.
Attention : La loi interdit de contracter sur une succession future (qui n’est pas encore
ouverte).
ii. La possibilité de l’objet : ‘A l’impossible nul n’est tenu.’ En vertu de l’article 59 du
D.O.C, l’obligation ayant un objet impossible est nulle. L’impossibilité peut être matérielle ou
juridique. Exemple :
1. Impossibilité matérielle : Une marchandise qui ne se fabrique plus.
2. Impossibilité juridique : Une marchandise qu’il est interdit d’importer.
iii. La licéité : L’objet doit être dans le commerce. C’est-à-dire ce que la loi, les bonnes
mœurs et l’ordre public permettent d’échanger. Exemple : Le trafic des humains n’est pas
dans le commerce.
c. Distinction Objet de l’obligation / Objet du contrat
L’objet de l’obligation concerne une partie prise à part. Elle désigne sa prestation. Elle a déjà
été traitée dans l’introduction du cours.
Mais l’objet du contrat renvoie à l’opération juridique réalisée par les parties à l’occasion du
contrat. L’objet du contrat désigne l’opération contractuelle dans son ensemble. C’est cet
objet-là qui nous intéresse maintenant. Exemple : Vente d’un téléphone portable.
2. La cause
La cause c’est la raison pour laquelle on a contracté. C’est le motif impulsif et déterminant.
Exemple : J’achète un appartement pour y habiter ou pour la donner en bail d’habitation.
C’est ce qui me pousse à l’acheter.
1. Présomption de licéité de la cause
Les parties ne sont pas obligées de démontrer que la cause est licite. Elle est présumée licite.
Celui qui prétend que la cause est illicite doit le prouver. C’est là encore un aspect important
de la liberté contractuelle.
2. Distinction Cause du contrat / Cause de l’obligation
La cause du contrat, c’est celle qu’on vient de voir : La raison pour laquelle on contracte. On
l’appelle encore cause subjective, car elle est liée à la personne qui contracte (le sujet de
droit).
La cause de l’obligation, c’est la contrepartie qu’on reçoit du cocontractant. On l’appelle
encore cause objective, car elle est concrète (l’objet de droit).
Exemple : La cause du loyer (le montant), c’est la jouissance du bien loué. Et vice-versa.
A retenir : La cause de l’obligation permet d’évaluer l’équilibre du contrat.
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Bibliographie sélective
PORCHY-SIMON (S.), Droit civil 2ème année : Les obligations, Super Cours Dalloz, 9ème éd.,
2016, pp. 50-80 ; pp 150-165, Bibliothèque virtuelle ScholarVox (Compte Apogée).
TERRE (F.) ; SIMLER (Ph.) et LEQUETTE (Y.), Droit civil : Les obligations, 11 éd. Dalloz,
2013 pp. 119 et130 et suivants ; Bibliothèque virtuelle ScholarVox (Compte Apogée)
RENAULT-BRAHINSKY (C.), L’essentiel du droit des obligations, Gualino 13ème éd., 2017,
pp. 49-68 ; Bibliothèque virtuelle ScholarVox (Compte Apogée).
CABRILLAC (R.), Droit des obligations,. Dalloz, 12ème éd 2016 pp. 19-96 ; Bibliothèque
virtuelle ScholarVox (Compte Apogée).
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