Datalab 81 Chiffres Cles Du Climat Edition 2021
Datalab 81 Chiffres Cles Du Climat Edition 2021
Datalab 81 Chiffres Cles Du Climat Edition 2021
T A
L A B
Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
ÉDITION 2021
sommaire Chiffres clés du climat
France, Europe et Monde
5 - Données clés
81 - Annexes
MB AC
Manuel Baude Aurore Colin
SDES I4CE-Institute for
Climate Economics
manuel.baude@
developpement-durable.gouv.fr [email protected]
JD AF
Jérôme Duvernoy Alexis Foussard
Onerc SDES
jerome.duvernoy@ alexis.foussard@
developpement-durable.gouv.fr developpement-durable.gouv.fr
C
paraît dans une fin d’année marquée par le
cinquième anniversaire de l’Accord de Paris sur le
climat, et alors que le contexte sanitaire
exceptionnel lié à la pandémie de Covid-19
conduit à un report d’un an de la 26e Conférence
des parties sur les changements climatiques (COP).
Cette publication offre un panorama des principales données liées
à l’enjeu climatique : la réalité du changement climatique et ses
impacts, les émissions de gaz à effet de serre à l’échelon mondial,
européen et national ainsi que la répartition sectorielle de ces
émissions et leurs évolutions, et un point sur les politiques
climatiques menées.
Cette édition a notamment été enrichie de parties consacrées au
suivi des objectifs nationaux de réductions d’émissions à moyen
terme et aux dépenses de l’État en faveur du climat.
Plusieurs jeux de données, présentés sous forme de graphiques
dans ce document, sont également téléchargeables sur le site
internet du SDES.
— Béatrice Sédillot
CHEFFE DU SERVICE DES DONNÉES ET ÉTUDES STATISTIQUES (SDES)
Le changement C
Données clés
climatique
Monde
+ 1,1 °C moins de 2 °C
Hausse des L'objectif de l'Accord de Paris
températures est de maintenir nettement
mondiales (en °C) en dessous de 2 °C la hausse
période 1850-1900 - 2019 des températures mondiales
d'ici 2100.
période 1850-1900 - 2100
+ 67 % + 9 cm
Évolution des émissions Élévation du niveau
mondiales de CO₂ fossile moyen des mers
1990-2018 1993-2019
47,8 Md$
Recettes des instruments
de tarification du carbone,
multipliées par deux sur la période
2016-2019
CO₂ CO₂
Répartition des
émissions dues Émissions
à l'énergie par habitant
Production d'électricité 16,1
41 %
Transports
25 % 6,9 8,1
Industrie et construction 5* 5
18 % 1,9
Énergie hors électricité
6%
de
ce
ne
s
e
27
ni
d
Résidentiel
an
hi
In
on
-U
à
6%
Fr
ts
E
M
a
Ét
Le changement C
Données clés
climatique
Europe
- 23 %
Évolution des
- 20 % et - 40 % émissions de gaz à
Objectif de réduction effet de serre dans
des émissions de gaz l'Union européenne
à effet de serre 1990 - 2018
pour 2020 - 20 %
pour 2030* - 40 %
1990-2020 et 1990-2030
28 %
Transports
2018
* La Commission européenne pourrait présenter en 2021 des propositions
législatives visant à rehausser cet objectif, dans le cadre du pacte vert
pour l'Europe.
Le changement C
Données clés
climatique
France
+ 1,8 °C - 19 %
Hausse des Évolution des
températures émissions de gaz
en métropole à effet de serre
période 1961-1990 - 2019
en France
1990 - 2018
- 40 % 51 %
Objectif de
réduction des des émissions de GES
émissions de gaz de l'empreinte carbone
à effet de serre de la France sont
importées
1990 - 2030 2016
Qu’est-ce que
le changement
climatique ?
— De nombreux indicateurs, tels que l’augmentation
des températures à la surface de la Terre ou l’élévation
du niveau moyen des océans, mettent en évidence un
changement du climat à l’échelle du dernier siècle.
Une sélection d’observations de ce changement et de
ses conséquences sont présentées, à l’échelle du monde
puis de la France.
Les conclusions de la communauté scientifique,
notamment synthétisées par le Giec (voir glossaire),
font désormais consensus sur le rôle des activités
humaines dans ce changement : l’équilibre climatique est
perturbé essentiellement par les émissions anthropiques
de gaz à effet de serre (voir glossaire).
Cette partie présente également des projections
des conséquences du changement climatique, selon
différentes hypothèses sur les trajectoires futures
des émissions de GES.
partie 1 : qu’est-ce que le changement climatique ?
Observations du changement
climatique
ÉVOLUTION DE LA TEMPÉRATURE MOYENNE ANNUELLE MONDIALE DE 1850 À 2019
En °C
Anomalie des températures (référence 1850-1900)
1,40
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
- 0,20
- 0,40
1850 1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
GISS-NASA NOAA Hadley Center Moyenne glissante sur 11 ans
4
-2 000
6
- 3 000 8
- 4 000 10
12
- 5 000
2004 2008 2012 2016 2020
Source : GRACE, GRACE-FO. Traitement : Danish Meteorological Institute, GEUS, DTU Space
Les régions polaires perdent de la glace et cette perte s’est accélérée dans
les années 2000. Entre 2002 et 2019, la masse de la calotte glaciaire du
Groenland s’est réduite en moyenne de 268 ± 11 gigatonnes par an (Gt/an).
Au cours de l’été arctique exceptionnellement chaud de 2019, le Groenland
a perdu 600 Gt de glace, ce qui équivaut à une élévation du niveau des
mers de 2,2 mm.
ÉVOLUTION DU NIVEAU MOYEN DES MERS DU GLOBE DEPUIS 1993
En cm
10
8
6
4
2
0
92
19 3
19 4
95
19 6
97
19 8
20 0
20 9
01
20 2
20 3
04
20 5
20 6
20 8
07
09
20 0
20 1
12
20 3
14
20 5
20 6
17
18
20 9
21
20
9
9
0
9
0
0
0
0
1
1
1
1
1
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
- 0,5
- 1,0
- 1,5
1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2019
Note : l’évolution de la température moyenne annuelle est représentée sous forme d’écart de cette dernière à
la moyenne observée sur la période 1961-1990 (11,8 °C).
Champ : France métropolitaine.
Source : Météo-France
13
12,5
12
11,5
11
10,5
0 10
19 0-1 2
19 1-19 3
19 2-19 4
19 3-1 5
19 -19 6
19 5-19 7
19 6-1 8
19 -20 9
19 8-2 0
1
02
20 -20 3
20 2-2 4
20 3-2 5
20 -20 6
20 5-2 7
20 6-2 8
20 -20 9
08 10
09 11
20 0-2 2
20 1-2 3
20 2-20 4
20 3-2 5
20 -2 6
20 -20 7
20 6-2 18
-2 9
0
9 99
9 99
9
9
94 99
9
9
97 99
0
99 00
01 00
0
0 00
04 00
0
0 00
07 00
1
1 01
1
1
14 01
15 01
17 01
02
20 -20
20 -20
20 -20
0
19 9-1
20 0-2
8
9
9
9
9
1
1
1
19
20 08
.
oy
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-
M
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Le glacier d’Ossoue, qui est le plus étendu des Pyrénées françaises, s’est
contracté de manière quasiment continue depuis le début du siècle,
l’accumulation n’ayant été supérieure à l’ablation qu’au cours de la période
hivernale 2012-13. Au total, entre 2001 et 2019, le glacier d’Ossoue a perdu
30 mètres d’épaisseur, sa superficie est passée de 58 à 32 hectares et son
front a reculé de 125 mètres de longueur. L’évolution de ce glacier illustre
la régression glaciaire importante observée sur toute la chaîne pyrénéenne.
Rayonnement
solaire
340
100
76
239
Rayonnement Rayonnement sortant
absorbé
par l’atmosphère
79
Gaz à effet de
Aérosols Nuages Ozone serre / Grands
aérosols
185 Rayonnement
24 Évapotranspiration réémis
84 Émissions de
342 gaz et d’aérosols
Couverture neigeuse/ 398
de glace Rayonnement
161 émis de la
Rayonnement absorbé 20 surface
par la surface Chaleur
sensible Changement de
Changement de
Couleur de l’océan l’albédo de la surface végétation
Note : la Terre reçoit en permanence de l’énergie du soleil. La partie de cette énergie qui n’est pas réfléchie
par l’atmosphère, notamment les nuages, ou la surface terrestre (océans et continents) est absorbée par la
surface terrestre qui se réchauffe en l’absorbant. En contrepartie, les surfaces et l’atmosphère émettent du
rayonnement infrarouge, d’autant plus intense que les surfaces sont chaudes. Une partie de ce rayonnement
est absorbée par certains gaz et par les nuages puis réémise vers la surface, ce qui contribue à la réchauffer.
Ce phénomène est appelé l’effet de serre.
Sources : Météo-France ; Giec, 1er groupe de travail, 2013
Concentration
atmosphérique 408 ppm 1 857 ppb 331 ppb > 206 ppt > 89,5 ppt 9,5 ppt 1,7 ppt
2018 (en
2005 entre (379 ppm) (1 774 ppb) (319 ppb) (> 49 ppt) (> 4,1 ppt) (5,6 ppt) (> 0 ppt)
parenthèses)
Pouvoir de [1,4 ;14 800] [6 630 ;
réchauffement
1 28-30 265 selon les 11 100] selon 23 500 16 100
global (cumulé
sur 100 ans) gaz les gaz
Combustion
Décharges, Agriculture,
d’énergie fossile, Fabrication
Origine des agriculture, procédés
procédés Sprays, réfrigération, procédés de
émissions élevage et industriels,
anthropiques industriels et industriels composants
procédés utilisation
déforestation électroniques
industriels d’engrais
tropicale
Modification
du forçage
radiatif en 2018
depuis 1750 par + 2,04 + 0,51 + 0,20 + 0,13
les émissions
anthropiques (+ 1,66) (+ 0,48) (+ 0,16) (+ 0,09)
(W/m2)
(en 2005 entre
parenthèses)
ppm : partie par million ; ppb : partie par milliard ; ppt : partie par millier de milliards.
Sources : Giec, 1er groupe de travail, 2013 ; NOAA, 2020 ; Agage, 2020
160 + 880]
phère [2
Atmos ement Volcanisme
Chang e
stion d’usagls et < 0,4
Combu gies des so
d’éner s et tration
séques e
fossile rie terrestr
in st 35
du
6,2
2,6 6,2
9
Océan e
Biosphèr 000 - 110]
0
[142 00 [13 000 -
17
+ 568]
ile
gie foss
s d’éner
Réserve 100 - 1 340
0 - 7
[3 70 200]
400 - 4
n Gaz [1 [600 - 1 000]
entatio Pétrole [1 600 - 2 00
0]
Sédim 7 rb on
0, C ha
Note : ce graphique présente : (i) entre crochets, la taille des réservoirs aux temps préindustriels en milliards
de tonnes de CO2 en noir et leur variation sur la période 1750-2011 en rouge ; (ii) sous forme de flèches, les
flux de carbone entre les réservoirs en milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an (voir glossaire). Les flux
préindustriels sont en noir. Ceux qui sont liés aux activités anthropiques entre 2009 et 2018 sont en rouge.
Sources : d’après Giec, 1er groupe de travail, 2013 et The Global Carbon Project, Global Carbon Budget, 2019
35
30
Incertitude
25
20
15
10
5 Réservoirs Réservoir
terrestres océanique
- 12 - 9
0
Combustion Changement Augmentation de
d’énergies d’usage la concentration
fossiles et des sols atmosphérique
industrie 6 en CO2
35 18
Au cours des dix dernières années, sur les 41 Gt de CO2 libérées en
moyenne par an par les activités humaines, l’atmosphère en a absorbé 18,
les réservoirs terrestres (biosphère et sols) 12 et les océans 9. L’atmosphère
est le réservoir le plus affecté par les activités anthropiques : il a absorbé
près de 50 % de la quantité de carbone émise au cours des cinquante
dernières années.
25
20
15
10
2,0
Projection de la hausse moyenne du niveau des mers par rapport à la période 1986-2005
En mètres
1,2
RCP2.6 RCP4.5 RCP8.5
1,0
0,8
0,6
SROCC
AR5
0,4
SROCC
AR5
0,2
SROCC
AR5
0,0
2000 2025 2050 2075 2100 2000 2025 2050 2075 2100 2000 2025 2050 2075 2100
Source : Giec, SROCC, 2019
Les principaux facteurs d’élévation du niveau des mers (voir p. 11) sont la
dilatation thermique des océans et la fonte de réservoirs terrestres de glace
(glaciers, calottes polaires, etc.). À l’horizon 2100, le niveau moyen des
mers et des océans devrait s’élever en moyenne de 43 cm (fourchette
probable 29 à 59 cm) selon le scénario RCP2.6, et de 84 cm (fourchette
probable 61 à 110 cm) selon le scénario RCP8.5 par rapport à 1986-2005.
L’augmentation du niveau des mers sera probablement à l’origine de fortes
migrations de populations, puisque plus d’un milliard de personnes vivent
dans des basses terres côtières (inférieures à 10 mètres d’élévation).
Émissions Émissions
67 de CO2 de CO2
cumulées cumulées
entre 1870 86 entre 1870
et 2018 et 2018
Note : les montants s’expriment en pourcentage du budget carbone total depuis l’ère préindustrielle, obtenu en
additionnant les émissions cumulées entre 1870 et 2017 et les budgets carbone restants à partir de 2018 (Giec,
2018). Les budgets carbone sont donnés avec une probabilité de 66 % de respecter l’objectif climatique associé.
Les échelles d’incertitude concernant les budgets carbone sont élevées, allant de - 670 à + 920 Gt CO2. Elles
proviennent notamment des incertitudes concernant l’évolution et l’impact des gaz à effet de serre autres que
le CO2, les réactions du système climatique à l’augmentation des émissions cumulées et du forçage radiatif et
les réactions du système Terre à l’augmentation des températures.
Sources : I4CE, à partir de Global Carbon Budget, 2019 ; Giec, Rapport spécial 1,5 °C, 2018
4
Élevé
3
2 Modéré
1,5
1
Indécelable
Stress hydrique Érosion Pertes de Dégats Dégradation du Chute de Instabilités de Légende
des sols végétation des feux pergélisol rendement l'approvision-
de forêts des cultures nement
tropicales alimentaire
Systèmes affectés :
Systèmes alimentaires
Moyens de subsistance
Valeur des terres
Santé humaine
Santé des écosystèmes
Infrastructures
> 40
30-40
20-30
15-20
10-15
5-10
0-5
<0
Absence de données
Source : AAE, 2020
Une augmentation des risques tels que mesurés par l’indice « feux de
forêt » (impliquant une expansion des zones concernées et un allongement
des saisons des incendies) est prévue dans la plupart des régions d’Europe,
notamment au sud, à l’horizon de la fin du siècle. En particulier, dans le
scénario d’émissions élevées, l’augmentation du danger serait supérieure
à 40 % pour une part significative du territoire européen.
> 500
200-500
100-200
50-100
10-50
CH4
20
CH4
42 CO2
52
CO2
73
25
20
15
10
5 UE à 28
0
0 1 2 3 4 5 6
Population cumulée (en milliards)
En 2012, les émissions moyennes par habitant en Amérique du Nord sont
plus de huit fois plus élevées qu’en Inde. Toutefois, ces valeurs ne reflètent
pas les disparités qu’il peut y avoir dans une même région (par exemple, au
Moyen-Orient, les émissions par tête sont de plus de 50 t CO2 éq/hab au
Qatar et de moins de 2 t CO2 éq/hab au Yémen) ou au sein d’un même pays.
ÉMISSIONS RÉGIONALES DE GES PAR UNITÉ DE PIB EN 2012
2
1,4
1,2
Japon, Corée du Sud,
1,0 Australie et Nouvelle-Zélande
0,8
0,6
0,4
Am. du Nord
0,2 UE à 28
0
0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000
PIB cumulé (en milliards USD 2005 PPA)
Note : les graphiques ci-dessus incluent les émissions du secteur UTCATF. Les pourcentages indiquent la
proportion des émissions d’une région par rapport aux émissions mondiales.
Sources des graphiques : I4CE, à partir de JRC EDGAR et Banque mondiale, 2015
En 2012, l’intensité carbone du PIB est plus de quatre fois plus élevée en
Afrique que dans l’UE, ce qui signifie que quatre fois plus de GES y sont
émis, par unité de richesse produite.
10
Chine
Amérique du Nord
6
UE à 28
2
Inde
Afrique
0
16
17
04
90
92
06
08
12
94
96
98
00
02
10
14
20
20
20
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
45
40
35
30
25
20
15
10
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Note : les émissions comptabilisées ici sont celles liées à la combustion d’énergie fossile et aux procédés
industriels. Cela correspond au total des émissions de CO2 hors UTCATF (voir glossaire). Elles représentent
près de 85 % des émissions de CO2 dans le monde, soit environ 65 % des émissions de GES.
Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; AIE, 2020
Gaz
naturel
16 Gaz
naturel
Sources : AIE, 2020
Note : les soutes internationales correspondent aux émissions des transports internationaux maritimes et
aériens qui sont exclues des totaux nationaux (voir glossaire).
Source : EDGAR, 2019
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Source : EDGAR, 2019
Note : il s’agit ici des émissions de CO2 d’un territoire divisées par sa population. Les émissions qu’un habitant
cause en moyenne par sa consommation relèvent d’une approche différente (approche dite empreinte, voir p. 28).
Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; Banque mondiale, 2020
25
20
15
10
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Depuis 1990, les émissions par habitant ont augmenté de 16 % dans le
monde. La situation diffère entre les pays de l’annexe I (voir glossaire), qui
ont un niveau d’émissions élevé (9,9 t CO2/habitant) mais en baisse sur ces
28 dernières années (- 21 %), et les pays hors de l’annexe I, dont le niveau
d’émissions est presque trois fois moins élevé (3,7 t CO2/habitant) mais a
plus que doublé en 28 ans (+ 115 %).
Dans le détail, les émissions par habitant en Asie ont crû de 150 % entre
1990 et 2018 (+ 280 % en Chine, + 180 % en Inde et + 110 % en Corée du
Sud). Sur la même période, les émissions par habitant ont diminué de 24 %
dans l’Union européenne (dont - 26 % en France et - 45 % au Royaume-Uni)
et de 20 % aux États-Unis. Dans une situation intermédiaire, les émissions
par habitant n’ont que peu évolué au Japon et en Afrique subsaharienne,
restant à un niveau élevé pour le premier (9,5 t CO2/habitant), et à un niveau
faible pour le deuxième (0,8 t CO2/habitant).
Note : PIB en volume, converti en dollars des États-Unis en parité de pouvoir d’achat (PPA), pour l’année
2017 (voir glossaire).
Sources : SDES, d’après EDGAR, 2019 ; Banque mondiale 2020
Bien que moins dispersés que les niveaux d’émissions par habitant, les
ratios des émissions aux PIB varient fortement entre pays, autour d’une
moyenne mondiale de 301 t CO2/million $. Des valeurs parmi les plus élevées
sont atteintes en Chine (538 t CO2/million $) ou en Russie (446). À l’inverse,
les niveaux y sont bien inférieurs au Japon (230) et au Brésil (164) ou encore
dans l’Union européenne (158) et en particulier en France (109).
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
La quantité de CO2 émise par unité de PIB dans le monde décroît de 1,6 %
entre 2017 et 2018, un rythme proche de celui observé en moyenne sur les
dix dernières années (- 1,5 %). Cela traduit une croissance des émissions
moins rapide que celle du PIB mondial (+ 3,6 % en 2018).
Depuis 1990, la quantité de CO2 émise par unité de PIB a diminué d’un
tiers dans le monde, tandis que le PIB lui-même a été multiplié par 2,5.
À quelques rares exceptions près – Arabie saoudite (+ 51 %), Brésil
(+ 12 %) – la majorité des économies mondiales sont concernées par cette
baisse de l’intensité en CO2 de la production de richesse. La réduction est
très prononcée en Chine (- 64 %), pays au niveau historique particulièrement
élevé. L’intensité a aussi été réduite de moitié dans l’Union européenne
(- 50 %) ou aux États-Unis (- 47 %).
60 Transports
18 41
50 4 Industrie
9 14 et construction
6
40 5 Secteur de
6 l'énergie hors
30 électricité
13
50
Production
20 41 38 d'électricité
33 9
10
12
0
Monde Chine États-Unis UE à 27 France
Source : AIE, 2020
Quelles sont
les quantités de
gaz à effet de serre
émises en Europe
et en France ?
— En 2018, 3,5 Gt CO2 éq de GES ont été émises sur le
territoire de l’UE (à 27), en diminution de 23 % par rapport
à 1990. Les émissions nettes (y compris UTCATF) sur le
territoire français s’établissent à 419 Mt CO2 éq, en baisse
de 20 % par rapport à 1990. Dans l’UE, le premier
secteur émetteur est l’industrie de l’énergie, tandis que
le secteur des transports est le principal contributeur aux
émissions françaises. L’approche empreinte,
complémentaire de l’approche territoire, permet
d’estimer les émissions de GES dues à la consommation
des Français. En 2016, celles-ci étaient supérieures
de 52 % aux émissions sur le territoire national.
partie 3 : quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises en Europe et en France ?
Note : le secteur des déchets exclut l’incinération avec récupération d’énergie (incluse dans « Utilisation
d’énergie »).
Source : AEE, 2020
5 000
Industrie
4 500 de l'énergie
Autres
Résidentiel
4 000 et tertiaire
81
3 500
461
3 000
1 088
2 500
2 000
450
1 500
Transports
1 000 828 Industrie
manufacturière
500 et construction
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Source : AEE, 2020
Champ : sauf mention contraire, dans l’ensemble de ce document, les émissions en « France »
correspondent au périmètre du Protocole de Kyoto : métropole et outre-mer inclus dans l’UE (Guadeloupe,
Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte et Saint-Martin).
Source : AEE, 2020
600
Industrie
de l'énergie Autres
Résidentiel
500
et tertiaire
11
46
400 71
300
51
200
Transports
132
Industrie
100
manufacturière
et construction
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Source : AEE, 2020
Comment les
émissions de GES
se répartissent-elles
par secteur en Europe
et en France ?
— Les inventaires français et européen permettent une
décomposition des émissions de GES par secteur et
sous-secteur. En Europe et en France, les baisses
d’émissions les plus importantes depuis 1990 sont
observées dans les secteurs de l’énergie et surtout de
l’industrie manufacturière, et, dans une moindre mesure,
dans le résidentiel et le tertiaire. Le secteur des
transports fait exception avec des niveaux d’émissions
en 2018 supérieurs à ceux de 1990, en Europe comme en
France, même s’ils sont inférieurs à leurs pics atteints
dans les années 2000. L’UTCATF (voir glossaire) affiche
des émissions négatives, ce qui correspond à une
séquestration nette de CO2 par la biomasse et les sols.
partie 4 : comment les émissions de GES se répartissent-elles par secteur en Europe et en France ?
800
600
400
200
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Note : la cogénération et l’autoproduction sont incluses. Pour la Pologne, l’autoproduction des centrales de
cogénération n’est pas incluse (à cause de ruptures statistiques des séries longues).
Source : SDES, d’après AIE, 2020
90 900
80 800
70 700
60 600
50 500
40 400
30 300
20 200
10 100
0 0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Aérien Ferroviaire Autres Routier (axe de droite)
Maritime international (axe de droite) Aérien international (axe de droite)
Note : les émissions des transports internationaux (y compris entre deux pays de l’UE à 27) maritimes et
aériens sont exclues des totaux présentés en p. 40.
Source : AEE, 2020
14 140
12 120
10 100
8 80
6 60
4 40
2 20
0 0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Aérien Ferroviaire Autres Routier (axe de droite)
Maritime international (axe de droite) Aérien international (axe de droite)
Note : les émissions des transports internationaux maritimes et aériens sont exclues des totaux présentés
en p. 42.
Source : AEE, 2020
0,3 Autres
19,1
21,0 1,3
Véhicules particuliers 1,0
Véhicules utilitaires 0,3 Ferroviaire
Poids lourds
5,6
Deux-roues
Non routier
4,0 Aérien
53,0
Note : les émissions des transports internationaux aériens et maritimes sont exclues de cette répartition.
Elles représentent respectivement 13,6 % et 4,8 % du total considéré ici.
Source : AEE, 2020
Note : les indicateurs utilisés pour le transport de voyageurs et de marchandises sont respectivement les
émissions de GES par voyageur-km transporté et les émissions de GES par tonne-km transportée.
Champ : transport routier en France métropolitaine.
Sources : SDES, Comptes des transports ; Citepa, Secten, 2020
1 400
1 200 Fabrication de
minéraux
1 000 non métalliques
Chimie
800
Métallurgie
600 Autres industries
manufacturières
400 et construction
Agroalimentaire,
200 boissons et
tabac
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Note : les émissions de chaque secteur incluent les émissions liées à l’utilisation d’énergie et celles liées aux
procédés industriels.
Source : AEE, 2020
160
140 Fabrication de
minéraux
120
non métalliques
100 Chimie
80 Métallurgie
Autres industries
60 manufacturières
40 et construction
Agroalimentaire,
20 boissons et
0 tabac
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Note : les émissions de chaque secteur incluent les émissions liées à l’utilisation d’énergie et celles liées aux
procédés industriels.
Source : AEE, 2020
130
120
110
100
90
80
70
60
50
40
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Note : les émissions sont rapportées à la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière et la construction.
Sources : SDES, d’après Insee, 2020 ; Citepa, Secten, 2020
800
600
400
Tertiaire
Résidentiel
200
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Source : AEE, 2020
100 1
80 0,8 Indice
60 0,6 climatique
Tertiaire
40 0,4
Résidentiel
20 0,2
0 0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
7 Chauffage 5
12
Eau chaude Fioul
sanitaire 28
Cuisson Charbon
64
82
Note : ne sont prises en compte que les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergies fossiles.
Le contenu carbone de l’électricité et de la chaleur achetée à des réseaux n’est pas pris en compte.
Source : SDES, d’après Ceren, 2019
700 Utilisation
600 d’énergie
Autres émissions
500
de l’agriculture
400 hors utilisation
d’énergie
300
Sols agricoles
200 Gestion des
100 déjections
Fermentation
0 entérique
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Source : AEE, 2020
110 Utilisation
100 d’énergie
90
Autres émissions
80
de l’agriculture
70
hors utilisation
60
d’énergie
50
40 Sols agricoles
30 Gestion des
20 déjections
10 Fermentation
0 entérique
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Source : AEE, 2020
200
100
Prairies
0 Cultures
Zones urbanisées
Autres
Forêt
UTCATF (total)
50
40
30 Cultures
20 Zones urbanisées
10 Autres
0 Prairies
Forêt
UTCATF (total)
200
150
100
50
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Mise en décharge Eaux usées Autres
Note : non compris l’incinération des déchets avec récupération d’énergie (incluse dans « industrie de l’énergie »).
Source : AEE, 2020
25
20
15
10
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
Mise en décharge Eaux usées Autres
Note : non compris l’incinération des déchets avec récupération d’énergie (incluse dans « industrie de l’énergie »).
Source : AEE, 2020
Quelles politiques
climatiques dans
le monde, en Europe
et en France ?
— La COP21 a abouti en décembre 2015 à l’adoption de
l’Accord de Paris, qui implique des engagements de
limitation des émissions de GES pour les pays
développés et en développement. L’Union européenne
s’est fixé un objectif de réduction d’émissions de 40 %
entre 1990 et 2030 et des politiques climatiques reposant
notamment sur un système d’échange de quotas
d’émission (voir glossaire). Des politiques de tarification
du carbone sont mises en œuvre en Europe et dans le
monde, notamment pour réorienter les flux
d’investissement. La France s’est dotée d’une stratégie
bas-carbone et de budgets carbone afin de mettre en
œuvre la transition vers une économie sobre en GES.
partie 5 : quelles politiques climatiques dans le monde, en Europe et en France ?
Négociations internationales
CONVENTION-CADRE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES (CCNUCC)
Rapport Convention-cadre
Brundtland, des Nations
naissance du unies sur les Entrée en Entrée en
concept de changements vigueur du Création de vigueur de
développement climatiques Protocole de COP21 l’Accord de
durable (CCNUCC) Kyoto de Durban Paris
1987 1988 1992 1997 2005 2008 2011 2013 2015 2016 2020
L’Accord de Paris
L’APPROCHE DE L’ACCORD
Contrairement au Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris repose sur une
approche ascendante qui se base principalement sur la coopération pour
inciter tout type d’acteurs, publics et privés, à s’engager et à agir en faveur
du climat. Le fondement de cette dynamique repose sur la recherche de
bénéfices et de co-bénéfices liés à l’action climatique plutôt que sur un
partage de l’effort de réductions des émissions de gaz à effet de serre.
À travers ses trois objectifs de long terme, l’accord fixe une trajectoire
globale, mais accorde de la flexibilité aux parties pour déterminer elles-
mêmes leurs engagements climatiques, sous la forme de contributions
déterminées au niveau national (NDCs en anglais, pour Nationally Determined
Contributions, voir glossaire). Les NDCs décrivent les efforts nationaux
envisagés en termes d’atténuation et éventuellement d’adaptation, basés
sur leurs circonstances nationales. En garantissant que les différentes
circonstances nationales étaient considérées, cette approche a permis de
rassembler un nombre d’engagements sans précédent de l’ensemble des
pays du monde, et ainsi de contribuer à l’obtention d’un consensus final lors
de la COP21.
De plus, les efforts des acteurs non étatiques (villes, régions, entreprises,
investisseurs, société civile, etc.) ont été reconnus par la Décision de la
COP21, afin d’insister sur leur rôle dans la dynamique dudit « Agenda de
l’action ». Le dialogue établi entre les acteurs non étatiques et le processus
de négociations repose notamment sur la plateforme NAZCA (zone des
acteurs non étatiques pour l’action pour le climat) qui répertorie l’action des
acteurs non étatiques et devrait à l’avenir évaluer leurs progrès.
RÉSULTATS DE LA COP21
OBJECTIFS DE L’ACCORD
3 5
4
2015 2016 2017 2018 2019 Bilan global
sur l’atténuation,
2
« Dialogue facilitatif »
Pour faire le point sur le contenu des NDCs
existantes et préparer la 2e série d’engagements
climatiques.
Source : I4CE, d’après Carbon Brief, How countries plan to raise the ambition of their climate pledges, 2016
70
60 DC s
ré-iN
ario p
Scén
INDCs
50
40
Scé
nario
30 2° C
àm
oind
re c
Sc o ût
20 én
a ri
o1
, 5°
Cà
10 mo
ind
re
c oû
t
0
2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
Note : ces scénarios représentent une moyenne des fourchettes d’incertitude estimées, prenant en compte les
incertitudes des impacts du changement climatique et la mise en œuvre des contributions nationales ; le scénario
2 °C correspond à un scénario à moindre coût avec 66 % de chance de rester en dessous des 2 °C ; le scénario
1,5 °C correspond à un scénario à moindre coût avec 50 % de chance de rester en dessous de 1,5 °C.
Source : Rapport de synthèse de la CCNUCC, 2016
La tarification du carbone
dans le monde
Pour inciter les décideurs économiques à investir davantage dans les énergies
propres ou des technologies sobres en carbone et moins dans les
technologies émettant des GES, certains États ont décidé de donner une
valeur économique à l’émission d’une tonne de CO2.
Québec
17
Île-du-
Ontario Prince-
15 Édouard
23
Washington Nouvelle-
15
Écosse
Californie
RGGI 23 New Brunswick
17 8
6
Massachusetts
Mexique
Colombie
3
5
Système de quotas
d’émission en place
Système de quotas
d’émission à venir
Taxe carbone en place
Chili
Taxe carbone
à venir 5
Argentine
10
Norvège
Suède
58
123
Islande
Danemark 84 Finlande
30
26
2 Estonie
R.-U.
UE < 1 Ukraine
Japon
28
Chine 3
France
Slovénie BEI
49
TIA
19
HUB Saitama
Portugal 26 Suisse CHO SHA 6
98 13 FUJ
GUA Tokyo
Liechtenstein SHE 6
98
4 Singapour
* Le mécanisme fédéral s’applique dans les provinces qui n’ont pas leur propre système de tarification en place.
Source : I4CE, Les comptes mondiaux du carbone, mai 2020
En 2019, à l’échelle mondiale, 47 % des revenus sont utilisés pour financer
des projets dédiés à la transition bas-carbone et 42 % sont alloués dans le
budget public général de la juridiction (pays, province, ville) qui a instauré la
taxe ou le marché de quotas. Les 5 % restants financent les exemptions
fiscales et 6 % sont directement transférés aux entreprises et aux foyers.
5 400 milliards
USD/an1
681 milliards
USD2
38 milliards
USD2
Sources : Better Growth, Better Climate, The New Climate Economy, 2014 (1) ; Rapport biennal d’évaluation
des flux de la finance climat, CCNUCC, 2018 (2)
Note : les flux sont mondiaux et annuels pour l’année 2016 (sauf si indiqué autrement). Les besoins
d’investissements dans le système énergétique ont été calculés pour respecter un scénario 2 °C.
Source : I4CE, 2018, d’après le Rapport biennal d’évaluation des flux de la finance climat, CCNUCC, 2018
Note : passer du scénario de référence au scénario bas-carbone nécessiterait, entre autres investissements,
9 000 milliards de dollars supplémentaires dans le domaine de l’efficacité énergétique sur la période 2015-2030 ;
le niveau d’incertitude des montants est élevé.
Source : The New Climate Economy, 2014
50
40
30
20
10
0
Fin nie
Au de
Po he
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Da ugal
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Ro énie
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Cr ie
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All agne
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UE te
7
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èc
qu
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l
ou
Ita
Ma
lga
Lu ong
tric
èq
ag
log
lan
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Gr
o
Su
lgi
-
v
um
rt
va
p
em
ch
ne
Lit
Le
Pa
xe
qu
bli
pu
Ré
1 300 en 2030
1 200
1 125 Mtep
5 000
4 500
- 20,7 %
en 2018 en 2020
4 000
en 2030
3 500
3 000
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030
PARTAGE DE L’EFFORT
Les deux instruments qui couvrent les émissions de GES de l’UE sont le
système d’échange de quotas d’émission (EU ETS, voir p. 71) et la décision
de partage de l’effort (ESD) qui définit des objectifs de réduction nationaux
pour les secteurs hors EU ETS.
L’objectif 2020 de 20 % de réduction des émissions de GES par rapport
à 1990 se traduit en un objectif de - 21 % par rapport à 2005 pour l’EU ETS,
et de - 10 % par rapport à 2005 pour les autres secteurs.
L’objectif 2030 d’au moins 40 % de réduction des émissions de GES par
rapport à 1990 se traduit en un objectif de - 43 % par rapport à 2005 pour
l’EU ETS, et de - 30 % par rapport à 2005 pour les autres secteurs.
Les institutions européennes ont adopté en 2018 un règlement sur la
répartition entre États membres de l’objectif 2030 pour les secteurs non
couverts par l’EU ETS.
Le SEQE (ou EU ETS en anglais, voir glossaire) a été créé en 2005 afin
d’imposer un plafond d’émissions aux secteurs très émetteurs de l’UE. Il est
à présent dans sa troisième phase de fonctionnement (2013-2020).
Sous ce plafond, les installations reçoivent ou achètent des quotas
d’émission qu’elles peuvent échanger les unes avec les autres. Ces installations
doivent restituer chaque année autant de quotas (1 quota = 1 tonne de CO2)
que leurs émissions vérifiées de l’année précédente.
Depuis 2013, le périmètre de l’EU ETS s’est étendu par l’inclusion de
nouveaux secteurs et gaz à effet de serre. Il couvre à présent plus de
11 000 installations industrielles et centrales électriques dans l’UE et les pays
de l’Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein et Islande) ainsi
que les vols à l’intérieur de cette zone, ce qui représente environ 45 % des
émissions de GES de cette zone.
CALENDRIER ANNUEL DE L’EU ETS
Les installations
soumettent le rapport Publication des
de leurs émissions émissions de
l’année N-1 par
Début de N-1 à l’autorité la Commission
l’année N nationale européenne
Source : I4CE
2 000
1 500
1 000
500
0
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Note : « Autre » inclut notamment la production de verre, de chaux, de papier, de céramique et de métaux
non ferreux.
Source : I4CE, à partir de données de l’Agence européenne pour l’environnement, 2020
Au cours des deux premières phases de l’EU ETS (la phase pilote en 2005-
2007, et une deuxième phase en 2008-2012 qui a coïncidé avec la première
période d’engagement du Protocole de Kyoto), le plafond d’émissions a été
établi de manière décentralisée et ascendante. Chaque État membre a établi
un plan national d’allocation (PNA) pour répartir les quotas entre les
installations couvertes, et la somme des PNA a constitué le plafond global.
À partir de 2013, un plafond a été établi au niveau européen. Ce plafond
diminue de manière linéaire chaque année, de manière à atteindre une
réduction de 21 % entre 2005 et 2020, ce qui correspond à une réduction
annuelle d’environ 38 millions de tonnes CO2 éq.
Les quotas sont échangeables : une installation qui émet plus que son
allocation peut acheter des quotas sur le marché ; une installation qui réduit
ses émissions peut revendre ses quotas non utilisés.
Les échanges entre offreurs et demandeurs de quotas se font soit de
gré à gré, c’est-à-dire par des contrats bilatéraux entre les industriels, soit
sur des places de marché, portails électroniques qui rendent publics les prix
et les quantités échangées.
HISTORIQUE DES PRIX DES QUOTAS
34,00
32,00
30,00
28,00
26,00
24,00
22,00
20,00
18,00
16,00
14,00
12,00
10,00
8,00
6,00
4,00
2,00
0,00
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
RÉFORMES DE L’EU ETS
Plusieurs mesures ont été mises en place pour tenter de résorber le surplus
de quotas accumulé sur l’EU ETS entre 2009 et 2018. Une première mesure
a consisté à reporter les enchères de 900 millions de quotas entre 2014 et
2016 à 2019-2020 (backloading).
Une deuxième étape a été la mise en place de la réserve de stabilité de
marché (MSR) en janvier 2019, dont l’objectif est de réguler le surplus de long
terme en appliquant des paliers sur la quantité de quotas en circulation.
Enfin, les règles de fonctionnement de l’EU ETS ont été revues en 2018
pour la période après 2020. Cette révision prévoit notamment l’augmentation
du rythme de réduction annuel du plafond d’émissions, qui passera d’environ
38 millions de tonnes CO2 éq à 48 millions de tonnes CO2 éq à partir de 2021.
L’anticipation par les acteurs d’une plus grande rareté de l’offre de
quotas, due à la mise en place de la MSR en 2019, ainsi qu’une augmentation
de la crédibilité de l’EU ETS à moyen terme, due à l’adoption de la révision
de la directive pour la période 2021-2030, ont contribué à l’augmentation du
prix des quotas depuis 2018.
Émissions annuelles 2015 (émissions 2e budget carbone 3e budget carbone 4e budget carbone
moyennes hors UTCATF historiques (2019-2023) (2024-2028) (2029-2033)
(en Mt CO2 éq) réalisées)
Tous secteurs confondus 458 422 359 300
Source : Décret no 2020-457 du 21 avril 2020 relatif aux budgets carbone nationaux et à la stratégie nationale
bas-carbone
Agriculture 85 87 2 %
* Budget carbone adopté en 2015, ajusté en 2019 pour rendre compte de l’évolution de la comptabilité des
émissions de gaz à effet de serre.
Note : la répartition sectorielle des émissions repose sur un format national spécifique d’inventaire (Secten). Elle
peut présenter des différences avec celle des parties précédentes, fondée sur un format d’inventaire permettant
les comparaisons internationales.
Sources : Citepa, Secten 2020 ; DGEC
19,5
20
16,7
15
12,7
11,4
10,1
10 8,9
7,5
8,4
5,7
5
3,0 4,6 4,9
2,7
2,0 2,3
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
15,1
Ménages
Pouvoirs publics
17 Entreprises
13,6
16,2
Dette classique
8,2 (commerciale ou obligataire)
16,8 Aides, subventions et versements*
5,7 Dette concessionnelle
Source : PLF 2021, annexe Rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État
37 milliards d’euros de dépenses favorables au climat, budgétaires ou
fiscales, ont été recensés dans le projet de loi finances (PLF) 2021, y compris
les crédits du plan de relance ouverts pour 2021. 7,0 Md€ sont consacrés à
la production d’énergie renouvelable, pour l’essentiel à l’électricité
renouvelable sous forme de tarifs d’achat ou de compléments de
rémunération. Les dépenses favorables incluent également les aides à la
rénovation énergétique, comme MaPrimeRenov’ pour les ménages, la TVA
à taux réduit sur les travaux d’amélioration de la qualité énergétique (1,2 Md€)
ou les opérations de rénovation des bâtiments publics prévues dans le plan
de relance, ou encore les soutiens au développement d’infrastructures de
transport alternatives à la route. Les dépenses défavorables au climat,
estimées à 9,6 Md€, correspondent majoritairement à des allègements de
taxes sur les carburants et combustibles d’origine fossile.
Le bilan GES est construit sur une approche « cycle de vie ». Il intègre plusieurs
phases liées à l’activité associée au facteur d’émissions. Par exemple, pour
un kilomètre en voiture, le bilan GES comprend les émissions directes dues
à la combustion de l’essence ou du gazole, mais aussi les émissions qui
viennent de l’extraction et du raffinage du combustible, de son transport et
sa distribution ainsi que celles liées à la fabrication de la voiture.
TRANSPORTS ALIMENTATION
ÉLECTRONIQUE COMMUNICATION
Glossaire
Anthropique : relatif aux activités humaines (industrie, agriculture...).
Inventaire : l’inventaire des gaz à effet de serre d’un pays donné est un
tableau par grands secteurs qui présente les émissions sous une forme
simple exploitable par toute personne qui souhaite un panorama objectif.
Les inventaires sont réalisés en appliquant les principes méthodologiques
définis par le Giec.
Les inventaires sont publiés sur le site de la CCNUCC.
PIB : produit intérieur brut. Mesure de la richesse créée par un pays sur une
période. Sa mesure en parité de pouvoir d’achat (PPA) permet de réaliser
des comparaisons entre les pays.
Sites utiles
Ademe - Agence de la transition écologique
www.ademe.fr
Bilans GES de l’Ademe
www.bilans-ges.ademe.fr
Météo-France Climat HD
www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/climathd
Chiffres clés
du climat
France, Europe
et Monde