TD Libertés de Circulation

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Droit de L’Union Européenne : Libertés de Circulation

Séances 1 / 2
Questions :

Les objectifs de l’Union Européenne sont-ils économiques, politiques ou sociaux ?

L’origine et les raison d’être fondamentales de l’Union Européenne sont dans un premier temps morales et politiques. Elles résident dans la
volonté des peuples de rendre impossible le retour d’une guerre, en dépassant les souverainetés nationales.
Ce bien-être consiste en un besoin vital de paix ainsi l’Union Européenne doit s’élaborer afin d’assurer une vie heureuse et libre dans
laquelle les peuples ne sont pas en danger ou en constante rivalité. Le maintient des relations pacifiques est l’une des conditions sine qua
none de la création de l’Europe, des relations saines et une solidarité entre les états est nécessaire.
Néanmoins, la création de cette union entre états dessine des objectifs nouveaux. Les crises économiques et politiques dus à la guerre vont
placer la question sociale au coeur de la construction de cette organisation européenne. L’Union européenne se fixe plusieurs objectifs,
énoncés dans l’article 3 du traité sur l’Union européenne. Paix, croissance économique, et solidarité deviennent véritables fondements des
politiques de cette union, ils lui fournissent un cap.

Cette construction communautaire va s’axer dans un premier temps sur le volet économique, l’établissement d’un marché unique est mis en
place et mis en oeuvre par sa politique de croissance économique équilibré, la stabilité des prix mais également une économie sociale qui
promeut le plein emploi et le progrès social. Il permet à la plupart des marchandises, des services, des capitaux et des personnes de circuler
librement. L’Union européenne a pour objectif de développer cette immense ressource dans d'autres domaines. Les politiques sociales vont
naturellement se lier aux politiques économique en effet cette croissance économique va de paire avec le progrès social qui comprend une
libre circulation des personnes qui va permettre le développement des activités économiques et de la main d’oeuvre, un engagement contre
les discriminations, l’exclusion ainsi que les inégalités. Ce développement économique façonne les politiques sociales desquels découleront
les essentiels que l’on connait aujourd’hui la justice, les droits protégés par la Charte des droits fondamentaux de l’UE et les protections
sociales.
Le quatrième point de l’article 3 du TUE, dispose de la mise en place d’une zone euro en effet, cette union économique et monétaire va
tendre à accroitre le marché intérieur grâce au principe de la monnaie commune qu’est l’euro.
D’une union économique à une union politique, les états liés par un marché unique et donc de fait par des échanges commerciaux sont
économiquement interdépendants et finalement moins enclins à entrer en conflits. Cette solidarité entre états est permise grâce non
seulement à la cohésion économique mais également la cohésion sociale.
Toutes les politiques européennes sont liés et reposent principalement sur la poursuite de ces trois objectifs.

Sont-ils remis en cause par le Brexit ?

"Devenu boiteux, ce modèle d’Europe politique prend une gifle magistrale", énonce Didier Rose. Le retrait du Royaume-Uni de l'Union
européenne, désigné sous le nom de « Brexit », fait suite au référendum britannique du 23 juin 2016, par lequel la majorité des électeurs se
sont prononcés pour un retrait de leur pays de l'Union européenne.
Cette sortie britannique ne marque pas un tournant au sein des politiques européenne mais peut remettre en cause les objectifs qui ont
tendus à créer l’Union Européenne. Des secteurs peuvent être fragilisées ralentis, notamment le secteur économique. Le Royaume-Uni
quitte le marché intérieur unique et de nombreux traités ou accord conclus s’achèvent.
Le Royaume-Uni ne faisant plus partie de l’Union Européenne, la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux
s’achève ainsi. La libre circulation des personnes n’est plus applicable, les frontières intérieures fermes et l’intégralité des contrôles
migratoires sont rétablis à destination et en provenance du Royaume-Uni mettant à mal les secteurs de l’emploi ou les échanges
universitaires par exemple.
Le Brexit remet en cause cette vision d’une union impériale, solidaire et en croissance de l’Europe. Le départ illustre les failles du système,
et remet donc en cause profondément les objectifs qui à l’origine promouvait une Europe solidaire.

Questions :

La convention européenne des Droits de l’Homme et son interprétation par la Cour européenne des Droits de l’Homme sont-elles
pleinement intégrées par le Droit de l’Union Européenne ?

La convention européenne des droits de l’homme est la première convention du conseil de l’Europe, elle est adoptée en 1950 et entre
endiguer en 1953. La ratification de celle-ci est indispensable pour adhérer à l’organisation et sa bonne mise en oeuvre par les états membre
est contrôlée.
L’article 19 de la Convention européenne des droits de l’homme prévoit qu’afin “d’assurer le respect des engagements résultant pour les
Hautes Parties contractantes de la présente Convention et de ses protocoles, il est institué une Cour européenne des droits de l’homme” .
Le droit de l’Union européenne lui est constitué du droit primaire et du droit dérivé. Les traités forment le droit primaire, ce sont les règles
fondamentales sur lesquelles l'Union fonde toute son action et le droit dérivé est composé de l'ensemble des actes législatifs de l’Union
Européenne qui découlent des principes et des objectifs définis dans les traités.

La convention européenne des droits de l’homme va permettre la sauvegarde des libertés fondamentales ainsi qu’une protection plus
importante des doits de l’homme au sein de l’Europe. Le droit de l’Union Européenne s'imposant au droit national, les droits et libertés de
la convention s’imposeront de fait au droit national des États membres.
Grâce aux arrêts vu précédemment nous pouvons observer que libertés fondamentales et les droits de l’Homme sont pleinement intégrées
au droit de l’Union Européenne, ils vont à plusieurs reprises s’opposer à une réglementation nationale. L’arrêt Familiapress illustre mon
propos lorsque le principe du pluralisme de la presse vient porter atteinte à la liberté d’expression protégée par l’article 10 de la convention
européenne des droits de l’Homme, ou bien dans l’arrêt du 14 janvier 2021 lorsque une décision contre l’abattage rituel vient porter atteinte
à la liberté religieuse protégée par l’article 9 de la convention européenne des droits de l’Homme.
Les traités n’énumère pas les droits fondamentaux, c’est donc la jurisprudence de la Cour Européenne qui assure la protection de ces droits
et des principes généraux du droit, en s’inspirant des traditions constitutionnelles communes aux Etats membres et des conventions
internationales de protection des droits de l’homme signées par les Etats membres comme nous le rappelle l’arrêt Schimdberger et
notamment ici la Convention européenne des droits de l’homme.
La Cour va finalement élever un certain nombre de droits et libertés au rang des droits fondamentaux de l’Union européenne mais
également totalement s’intégrer au droit de l’Union Européenne.

Quel est l’apport de l’arrêt OM, C-393/19, 14 janvier 2021, points 28 à 41 ?

Un chauffeur routier transportera illégalement dans le cadre de son activité des pièces anciennes contre une rémunération. Une peine de
prison ainsi qu’une confiscation de son matériel seront prononcés. La société de transports demandera la restitution de son camion, la
demande est rejetée, l’article 242 de la réglementation bulgare énonce que les pièces matériels en cas d’infraction pénale doivent se
conserver.
Les points 28 à 41 porteront sur la compétence de la cour.

La cour est-elle compétente en l’espèce afin de répondre aux questions préjudicielles ?


De fait, le parquet d’appel ainsi que le gouvernement grec déclareront la cour incompétente pour répondre aux deux questions préjudicielles
de l’arrêt au motif que le litige ne possède aucun lien avec le droit de l’Union. Les questions préjudicielles portant sur l’article 17 de la
charte, relatif au droit de propriété, ainsi que l’article 47, relatif au droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial la cour est
incompétente pour reconnaitre ces dispositions.
En l’espèce, l’arrêt essaiera de déterminer si le litige rentre dans le champ d’application du droit de l’Union.
La directive 2014/42 établie des normes minimes en matière de confiscation de biens matériels lors d’infraction pénales, néanmoins elle
n’est pas applicable car l’infraction de contrebande n’est pas présente dans les cas ou s’applique cette directive. Toutefois, celle-ci remplace
la décision-cadre 2005/212 qui également porte sur la confiscation de biens en cas d’infractions, elle inclut des termes plus généraux qui
incluent en l’espèce les infractions de contrebande. Étant inclue au sein du droit de l’Union, la Cour est bien compétente afin de répondre
aux questions préjudicielles.

Cas Pratique :

La requérante est propriétaire d’un à Ibiza dans une zone soumise à des contraintes de protection du paysage imposées par la loi Espagnole.
Elle réalise des modifications modifiant et portant préjudice aux intérêts paysagers protégés, l’administration chargé de cette même zone
décide de lui envoyer une injonction de remise en état des lieux pour cause de travaux abusifs.
Elle contestera cette injonction devant le juge espagnol en invoquant le droit de propriété garantit par l’article 17 de la charte des droits
fondamentaux de l’Union européenne.

La requérante peut-elle se prévaloir du droit de propriété prévu à l’article 17 de la Charte de droits fondamentaux de l’Union Européenne
devant le juge espagnol ?
Nous débuterons par analyser le droit de saisi des juridictions nationales l lors de l’invocation de normes internationales, ensuite la
primauté du droit de l’Union sur le droit communautaire et pour finir nous verrons que le droit de la propriété n’est pas absolu et qu’il peut
faire malgré sa primauté l’objet de restrictions.

I./ Invocabilité de l’article 17 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne devant le juge espagnol :

L’arrêt Van Gend en Loos du 5 février 1963 affirme que « les normes du droit de l’Union créent des obligations pour les États-membres,
mais également des droits pour le justiciable, ces dispositions peuvent être invoquées directement devant le juge national… »
En l’espèce, la charte des droits fondamentaux fait parti du droit de l’Union européenne elle expose les droits de base qui doivent être
respectés par l'Union européenne et par ses États membres dans la mise en œuvre du droit de l’Union. Le champ d'application matériel de la
charte est défini expressément à l'article 51, qui énonce que « les dispositions de la charte ne s'adressent qu'aux institutions et aux organes
de l'Union, ainsi qu'aux États membres uniquement lorsqu'ils mettent en œuvre le droit de l’Union ».

En effet, l’arrêt Akerberg Fransson rendu par la cour européenne le 26 février 2013 précisera que les dispositions de la Charte ne
s’imposent pas de manière générale et absolue aux Etats membres, elles ne s’imposent à ces derniers que lorsqu’ils mettent en œuvre le
droit de l’Union, c’est-à-dire lorsque leur action se situe dans le champ d’application du droit de l’Union

L’Espagne étant un pays membre de l’Union, celui-ci doit mettre en oeuvre le droit de l’Union auquel cas le recours devant le juge national
ainsi que l’invocabilité du droit de propriété protégé par l’article 17 de la charte seront impossible par la requérante.

II./ Primauté du droit de l’Union sur le droit national :

L’arrêt de principe Costa c/ Enel du 15 juillet 1964, affirme que la primauté du droit communautaire sur le droit national et précisera que
cette primauté s’exerce à l’encontre de l’ensemble des normes nationales.

L’arrêt Stefano Melloni rendu le 26 février 2013 ajoutera qu’il « est bien établi que le principe de la primauté du droit de l’Union est une
caractéristique essentielle de l’ordre juridique de l’Union » et que « le fait pour un État membre d’invoquer des disposions de droit
national, fussent-elles d’ordre constitutionnelle, ne saurait affecter l’effet du droit de l’Union sur le territoire de cet État ».

En l’espèce, le droit de propriété est protégé par l’article 17 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne. La charte étant
une des sources des droits fondamentaux de l’Union Européenne elle, en vertu de sa nature affirme sa supériorité sur la loi espagnol de
protection des paysages.

III./ Un droit à la propriété non absolu :

L’article 17 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne énonce que « toute personne a le droit de jouir de la propriété des
biens qu'elle a acquis légalement, de les utiliser, d'en disposer et de les léguer. Nul ne peut être privé de sa propriété, si ce n'est pour cause
d'utilité publique, dans des cas et conditions prévus par une loi et moyennant en temps utile une juste indemnité pour sa perte. L'usage des
biens peut être réglementé par la loi dans la mesure nécessaire à l'intérêt général ».

L’article prévoit des limitations, l’utilité publique et l’intérêt général. Nous pouvons constate qu’une marge de manœuvre est laissé aux
États.
Une loi protège clairement la zone sur laquelle la requérante a effectué les modifications abusives lorsque celle-ci dispose que « le
propriétaire d’un bien immeuble ne peut, sans autorisation, le détruire ni y introduire de modifications portant préjudice aux intérêts
paysagers protégés »
Les constructions de la requérante portent « abusivement » atteintes aux intérêts du paysage rappelant le protégé par la loi espagnol.

En l’espèce, l’usage du bien de la requérante est clairement réglementé par la loi espagnol, une cause d’utilité publique est bien dégagée de
plus elle porte atteinte à l’intérêt général lorsqu’elle modifie le paysage.
La demandeuse ne peut se prévaloir de l’article 17 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, de ce fait l’injonction
valide celle-ci est recevable.
Toutefois, la requérante pourra se prévaloir d’une indemnité.

Questions :

Quelles sont les conséquences de la primauté du droit de l’Union ?

Le principe de primauté est consacré par la Cour de Justice de la communauté européenne dans l’arrêt du 15 juillet 1964 Costa c/ Enel qui
tranchera à propos d’un conflit entre les disposions de la loi italienne et du traité de la communauté économique européenne.
Le droit européen possède une valeur supérieure aux droits nationaux des États membres. Le principe de primauté vaut pour tous les actes
européens disposant d’une force obligatoire. Les États membres ne peuvent donc pas appliquer une règle nationale qui serait contraire au
droit européen.
Il prime sur le droit national car celui-ci se doit d’être uniforme et le même pour tout monde pour éviter toute forme de discrimination par
exemple.
La primauté des normes du droit de l’Union possède trois conséquences.
Dans un premier temps, la primauté apparaît comme une règle de solution des conflits de normes, intervenant entre normes de l’Union
applicables directement et normes nationales, qui impose au juge national de mettre en œuvre la norme de l’Union à une norme nationale
contraire, antérieure comme postérieure. L’arrêt Simmenthal du 9 mars 1978 vient confirmer cette règle lorsqu’il énonce que « le juge
national doit écarter l’application, dans un litige, de toute norme nationale contraire à une norme de l’UE d’effet direct, antérieure ou
postérieure, sans qu’il ait à demander ou à attendre l’élimination préalable de la norme nationale par voie législative ou par tout autre
procédé constitutionnel ».
Le principe de primauté contraint les autorités nationales à interpréter le droit national au regard du droit de l’UE, cette interprétation est
affirmée par la CJCE dans son arrêt Murphy du 4 février 1988. Elle permet notamment à un particulier de demander au juge d’interpréter
une disposition de droit interne conformément à une directive car, soit cette directive n'a pas d’effet direct soit le litige oppose des
particuliers.
La dernière conséquence est que le principe de primauté est le fondement du principe de la responsabilité des États membres du fait de la
violation du droit de l’Union Européenne affirmé par la jurisprudence de la Cour en effet, un particulier peut invoquer devant son juge
national la violation du droit de l’Union Européenne par son état d'origine pour obtenir de lui des dommages et intérêts. Toutefois, il existe
trois conditions d’engagement de la responsabilité d’un État membre pour qualifier une violation d’une droit de l’union, la norme violée
doit avoir pour objet d’accorder des droits aux particuliers, celle-ci doit être convenablement caractérisée et un préjudice ainsi qu’un lien de
causalité directe entre la violation de la norme et le préjudice doit être défini.

Le juge national a-t-t il toujours une obligation de poser une question préjudicielle à la Cour de justice en cas de difficulté d’application
d’une norme de Droit de l’Union ?

Qui est en mesure d’introduire un recours en manquement devant la Cour de Justice ?

Qu’est ce qu’un requérant privilégié dans le cadre d’un recours en annulation ? En quoi est-il privilégié ?

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