2020 Cours TD Physiquenuclaire 2 PDF

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Cours

&

Travaux dirigés de Physique Nucléaire


L3/SM
Année Universitaire 20192020
Prof. H. Taibi
Département de Physique

Avant propos :
Le cours est destiné aux étudiants de 3 ème année Licence de Physique. Il repose sur une
expérience de plusieurs années d’enseignement où l’essentiel du cours est compacté en vue de
rendre cette matière plus attractive. L’interactivité avec les étudiants pendant les séances de
cours a été frappante. Ceci démontre tout l’intérêt porté par la Physique Nucléaire sur
l’imaginaire des étudiants surtout lorsqu’on aborde les applications dans le domaine médical.
Le cours comporte 05 chapitres bien séparés.

Plan du cours

Chap1. Noyaux atomiques et constituants 2


Chap2. Énergie de liaison nucléaire et stabilité des noyaux 7
Chap3. Désintégrations et loi de décroissance radioactive 13
Chap4. Réactions nucléaires et Applications 20
Chap5. Références du cours 30
Chap6. Exercices en relation direct avec le cours 31

1
Chapitre 1

Noyaux atomiques et constituants


I- Rappels historiques
-Découverte de l’électron par Thomson en 1897.
-Découverte du noyau atomique par Ernest Rutherford (Université de Manchester-Grande
Bretagne) entre 1909 et 1911.
Rutherford envoi un faisceau de particules  énergétiques (particules émises par des
substances naturellement radioactives) sur une fine feuille de métal et il regarde la diffusion
de ces  par le métal considéré. La désintégration radioactive (Becquerel et Curie) a permis
de mieux comprendre les phénomènes de transmutation qui ont aidé à mieux classer les
noyaux instables. Le développement de la physique nucléaire a fait un grand pas en ce début
du XXème siècle.
Ces expériences ont permis de découvrir la répartition des charges électriques dans les
atomes :
-charge positive concentrée dans un noyau de petite dimension
-cortège électronique
-entre les deux beaucoup de vide
Ce modèle contredit celui de Thomson (1904) qui prédit que l’atome neutre est une enveloppe
de matière positive dans laquelle baignent des charges négatives (électrons).
Suite à ces expériences plusieurs questions se posent alors :
1-Pourquoi les électrons dans les atomes n’occupent que certaines orbites d’énergies bien
déterminées ?
2-Pourquoi les atomes n’émettent-ils sans cesse des ondes électromagnétiques ?
3-Si ce n’est que la force électrostatique qui permet de maintenir l’atome lié, alors pourquoi le
noyau formé uniquement de charges positive ne se dissocie pas ?
La réponse aux deux premières questions relève du cours de physique atomique et c’est le
physicien Niels Bohr en 1913 qui apportera la réponse en introduisant deux postulats
permettant d’expliquer les spectres de l’hydrogène et des hydrogénoïdes par la théorie
quantique. La troisième question fera l’objet du cours de physique nucléaire, ce chapitre ainsi
que les suivants tenteront d’y répondre.
L’équipe de Rutherford découvrit par la suite que ce noyau renferme presque toute la masse
de l’atome. En 1920, on démontrait que la masse du noyau d’hélium est quatre fois supérieure
à celle de l’hydrogène mais que sa charge électrique n’est que deux fois supérieur à celle de
H. D’autres expériences ont confirmé ce fait. Le noyau de H est appelé alors proton, le noyau
d’hélium s’il avait 4 protons alors l’atome serait chargé (He a seulement deux électrons). En
1932, Chadwick étudiant de Rutherford découvrit l’existence du neutron.
Un noyau de nombre de masse A et de numéro atomique Z est l’assemblage de Z protons et N
neutrons tel que :
A= Z + N
Les constituants du noyau (protons et neutrons) sont appelés nucléons et A représente leur
nombre.
Ce noyau est noté :
𝐴
𝑍𝑋
On a l’habitude de noter le proton 1 𝑝 et le neutron 10 𝑛.
1

Comme le noyau appartient à l’atome neutre, on peut faire une approximation où :

2
Ma = MN + Zme. On saura que nous faisons une approximation de droit entre Ma et MN.
4- Choix d’unité
En physique nucléaire, on exprime les masses en unité de masse atomique notée u (définie
comme 1/12 de la masse d’un atome de 126 𝐶 choisi comme référence) et son équivalent
énergétique (E = mc2 ) où m est la masse au repos de la particule considérée :
1 u = 1. 1,66054 × 10-27 kg = 931.48 MeV
Les énergies peuvent aussi s’exprimer en joules sauf qu’il est plus souhaitable d’utiliser le
MeV.
Le rayon R des noyaux a été déterminé expérimentalement comme étant :
R =r0 A 1/3
r0 est de l’ordre de 1.2 fm (1fermi = 1fm = 10-15 m)
Quelques caractéristiques des nucléons
Nucléon Charge (C) spin Masse (kg) Masse (u) mc2 (MeV)
proton 1.602 176.10-19 1/2 1,672 62 .10-27 1.007278 938.28
neutron 0 1/2 1,674 92 .10-27 1.008663 939.57

Appellations :
- isobares : c’est les noyaux qui ont le même nombre de nucléons A ( 146 𝐶 et 147 𝑁)
- isotopes : c’est les noyaux ayant le même Z ( 146 𝐶 et 126 𝐶 )
- isotones : c’est les noyaux ayant le même N ( 136 𝐶 et 147 𝑁)
III- Diffusion de Rutherford
Dans le but d’effectuer une radioscopie des atomes, Rutherford envoie des particules
énergétiques et monocinétiques (énergies cinétiques T disponibles à l’époque entre 4MeV
et 9MeV selon la source radioactive naturelle employées) sur une feuille mince d’or. Le choix
d’une cible mince permet d’assurer l’interaction de chaque particule  avec un seul noyau de
la cible. L’expérience se fait dans le vide (pas de ralentissement des  par l’air) et le faisceau
est défini par un collimateur et dirigé vers la cible. Les particules  diffusées sont alors
repérées sur un écran de sulfure de zinc (ZnS) éloigné suffisamment de la cible afin de
mesurer de façon précise l’angle de diffusion . Le comptage des  diffusées se fait à l’œil nu
puisque l’écran ZnS scintille à chaque impact.

Schéma de l’expérience de Rutherford

1-Distance minimale d’approche


Le problème est traité de façon corpusculaire, en supposant un champ central et en supposant
également que les électrons n’affectent pas beaucoup la trajectoire des qui sont beaucoup
plus lourdes). La majeure partie de la déviation des  est alors attribuée au noyau de charge

3
+Ze (pour Au : Z=79). Si la particule rencontre de front le noyau cible, elle vient de l’infini
avec une énergie cinétique T et quand elle rentre dans la zone de potentiel du noyau, son
énergie cinétique diminue au profit de l’énergie potentielle, jusqu’à ce qu’elle s’arrête à une
distance d0 , ainsi sa vitesse s’annule et le potentiel répulsif du noyau lui fait rebrousser
chemin (rétrodiffusion  = 180°).
La conservation de l’énergie totale permet alors de calculer la distance minimale d’approche :
K
d0 = T
α
2𝑍𝑒2
Avec 𝐾 = 4𝜋 𝜀 , pour T = 5MeV alors d0 = 45 F se lit Fermi.
0
On remarque que cette distance est très inférieure à la dimension de l’atome (de l’ordre de l’Ǻ
c.à.d. 10-10 m) ce qui confirme l’existence d’un noyau chargé positivement et de très petite
dimension enfouie au sein de l’atome.
2-Calcul de la section efficace Coulombienne
Tant que la particule  de masse m et d’énergie cinétique T ne s’approche pas trop du
noyau (d0 = 45 F >> R Au= 6.9 F), le calcul peut se faire de manière classique. Le noyau de
charge +Ze est considéré comme une charge ponctuelle au repos, de masse M>>m (ce qui
permet d’assimiler le référentiel de centre de masse à celui du noyau et physiquement de
négliger le recul de celui-ci).



Après l’interaction, la particule  est diffusée dans la direction . Le choc est de nature
élastique (pas de modification ni de la nature, ni du nombre des particules suite à la collision),
on peut alors écrire la conservation du moment cinétique et de l’énergie totale et démontrer
facilement que :
𝛽 d0 K
tg = =
2 2b 2bT ∝
b est appelé paramètre d’impact, c’est en effet la distance qui sépare le noyau de la particule 
si cette dernière passait sans subir aucune interaction.
Cette relation montre bien que plus b est faible plus est élevée et vice vers ça. Ce ci
s’explique aisément, en effet plus la particule s’approche du centre diffuseur (cible), plus elle
ressent l’interaction coulombienne répulsive et plus la déviation est forte (figure ci-dessous)
(pour b = 0 on est dans le cas de la rétrodiffusion  = 180°)

4
Déviations des particules  pour différents paramètre d’impact

Les particules  incidentes sont un faisceau qui a la symétrie cylindrique (l’axe du cylindre
passe par la cible), la section de ce faisceau est perpendiculaire à l’axe de la vitesse v
⃗⃗⃗0 des 
et égale à :
d= 2πbdb
Cette surface est appelée section efficace de diffusion, c’est l’aire du cylindre de rayon moyen
b et de largeur db. Elle signifie, qu’en dehors de cette aire aucune interaction avec le noyau
cible ne peut avoir lieu.
Les particules  détectées sont vues de la cible sous l’angle solide dπsin d (surface
d’un cône), leur nombre par unité de temps dn est évidement proportionnel au nombre de
noyaux cibles par unité de surface (N c), au nombre de particules incidentes par unité de
temps (N i) et à la section efficace à l’interaction d. Ce nombre représente également le
nombre de collisions associées à la surface d.
d
dn = (N c x) Ni d = (Nc x )N i ( d ) d
ou encore pour une cible considérée et bombardée par un flux Φ constant tel que :
dNi = N i Φ σ dt pour une épaisseur x constante et flux Φ constant.
où x représente l’épaisseur de la cible. En écrivant den fonction de b, et d en fonction de 
d
nous pouvant définir une nouvelle quantité appelée section efficace différentielle de
d
diffusion :
d b db
=
d sinβ 𝑑𝛽
Dans le cas de la diffusion de Rutherford, nous avons déterminé le lien entre l’angle de la
diffusion  et le paramètre d’impact b ce qui permet d’écrire la section efficace différentielle
sous la forme suivante :
d k2
=
d 16Tα2 (sinβ/2)4
C’est la formule classique de la diffusion Coulombienne de Rutherford par un noyau
ponctuel.
3-Conséquences de la diffusion de Rutherford
1ère conséquence : Mise en évidence expérimentale de l’existence d’un noyau chargé
positivement, de très petite dimension et emportant presque la totalité de la masse enfuie à
l’intérieur de l’atome.
2ème conséquence : En faisant le rapport de la section efficace expérimentale à celle calculée
pour différentes valeurs de et dans le cas de particules  beaucoup plus énergétiques (par
exemple T = 22 MeV), on constate que la formule Coulombienne marche bien pour des
angles de diffusion assez petits (b grands) et diverge de l’expérience pour les grands. En

5
effet, le fait de s’approcher beaucoup du noyau ou de le pénétrer fait apparaître l’existence
d’une nouvelle force, inconnue jusque là, l’interaction forte qui devient non négligeable, si
non prépondérante et qui agit à courte distance. Le traitement classique de Rutherford n’est
plus alors suffisant pour interpréter la réalité expérime ntale.
3ème conséquence : Le sondage des noyaux avec des projectiles de plus en plus énergétiques
(mise au point et développement des accélérateurs de particules) et des cibles de différentes
natures (Z varie) a permis alors de déterminer les rayons nucléa ires (R = r0 A1/3 ).
Conclusion
Les expériences de diffusion (élastique ou inélastique) par des particules , des électrons, des
protons ou des neutrons représentent un très bon moyen de sondage des noyaux atomiques.
Plus les particules envoyées sont énergétiques, plus il est possible de sonder l’infiniment petit
de la matière puisque les longueurs d’onde des particules envoyées sont de plus en plus
petites. Un noyau très lourd de très petite dimension implique une densité nucléaire énorme
comparée à celle de la matière condensé qui nous entoure et cela donne libre recours à
l’imagination et à la curiosité scientifique pour dévoiler les nombreux secrets qu’elle nous
cache.

6
Chapitre 2

Energie de liaison nucléaire et stabilité des noyaux


I-Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons quelques résultats expérimentaux caractéristiques du
domaine de la physique nucléaire. Nous insistons, en particulier, sur quelques traits
fondamentaux de la force permettant à un noyau de rester stable à savoir l’interaction forte.
Le modèle classique (modèle de la goutte liquide) permettant d’interpréter la stabilité des
noyaux atomiques fera également partie de ce cours ainsi que les différentes idées qui ont
conduit à son utilisation.
II-Stabilité des noyaux
A partir de 1932, les masses d’environ 250 isotopes naturels ont été mesurées par
spectroscopie de masse. Cette étude systématique a révélé un caractère spectaculaire de
l’interaction forte. Nous avons vu avec Rutherford, que cette force agissait à courte portée (ne
dépassant pas la surface du noyau). La détermination des masses de plusieurs isotopes a
permis de mettre en évidence son intensité.
1-Masse et énergie de liaison des noyaux
Un noyau stable est un système lié de A nucléons (Z protons et N neutrons)
A un tel système, il faut fournir de l’énergie afin de le dissocier en ses différents constituants.
Cette énergie est appelée énergie de liaison B( AZX), c’est aussi l’énergie libérée au cours de
l’association des nucléons séparés pour former l’état lié.

B ( AZX) + A
ZX −> 𝑍 𝑃𝑟𝑜𝑡𝑜𝑛𝑠 + (A − Z)Neutrons
Schema de spectre d’emission

Energie

Nucléons
séparés

Energie libérée
B ( AZ X)

Noyau lié

La conservation de l’énergie totale nous permet d’écrire alors :


B( AZX) = [Z mp + (A − Z)mn − M( AZX)] c 2
En effet, la masse du noyau lié est inférieure à la somme des masses de ses constituants à
l’état séparé. Cette différence se retrouve sous forme d’énergie B( AZX). Cette énergie est
positive, plus elle est grande plus le système est lié. Nous pouvons donc conclure que dans les

7
noyaux, les interactions attractives l’emportent sur celles répulsives et c’est cette dominance
qui donne à l’état lié une masse inférieure à celle de ses constituants séparés.

2-Eergie de liaison par nucléon


On définit également l’énergie de liaison par nucléon :
A
B( AZX)
b ( ZX) =
A
Cette énergie est représentée pour différents noyaux naturels (résolus par la spectroscopie de
masse) par la courbe ci-dessous appelée courbe d’Aston.

Energie de liaison par nucléon en fonction de A

Cette énergie n’est pas la même pour tous les noyaux. Elle est faible pour les noyaux légers et
croit rapidement pour atteindre son maximum (autour de 8.8 MeV) dans la zone des noyaux
moyens (A ≈ 60), elle décroit légèrement jusqu’à (7.6 MeV) pour les noyaux lourds.

Exemples : b (21 H) = 1 MeV, b ( 42He) = 7 MeV, b ( 56 238


26 Fe) = 8.79 MeV et b ( 92 U) = 7.6 MeV.

Cette courbe montre également que les noyaux moyens sont les plus liés et que pour récupérer
(libérer) de l’énergie il faut soit transformer deux noyaux légers en un moyen (réaction de
fusion), soit transformer un noyau lourd en deux moyens (réaction de fission). Ces réactions
nucléaires libèrent des énergies énormes, en moyenne 8 MeV par nucléon, qui sont 106 fois
supérieures à celles produites par les réactions chimiques. Ce résultat est très intéressant, dans
la mesure où on peut récupérer, par exemple, par une réaction de fusion (quelques grammes
de matière nucléaire) ce qui est produit par des tonnes de matière condensée. Cet ordre de
grandeur de l’énergie de liaison nucléaire confirme également l’impossibilité d’avoir cette
énergie en considérant les interactions habituelles (gravitationnelles ou électrostatique), en
effet les seules particules chargées du noyau sont les protons et leurs interactions sont
répulsives, ce qui donne une autre confirmation de l’existence de l’interaction forte.
3-Ligne ou vallée de stabilité

8
Les différents noyaux peuvent être positionnés sur une courbe à 3 dimensions l’une des
coordonnées représente le nombre de neutrons du noyau, l’autre le nombre de ses protons et la
troisième représente l’opposé de son énergie de liaison par nucléon.
Les noyaux stables (N ≈ Z) sont regroupés au fond d’une vallée (sur la courbe ci-dessous
ligne de stabilité). Les noyaux les plus instables (qui pourraient être à l’origine de
désintégrations radioactives  +, -, , …) s’écartent de cette ligne.

Ligne de stabilité N=Z

Vallée de stabilité des noyaux

Cette courbe montre également que plus les noyaux deviennent lourds plus ils ont tendance
naturellement à avoir un nombre de neutrons supérieur au nombre de protons. On peut donner
une explication intuitives à ce fait, en effet si les protons deviennent nombreux, leur répulsion
coulombienne devient non négligeable ce qui a tendance à les déstabiliser et favorise alors
l’excès de neutrons.
4-Forme du potentiel nucléaire
La forme du potentiel pour l’interaction forte (interaction nucléon-nucléon) a été déterminée
grâce à la performance des accélérateurs de particules. La forme de ce potentiel est illustrée
sur la figure ci-dessous, elle est déterminée sur la base des résultats expérimentaux, de la
théorie quantique et de la modélisation.

9
Ce potentiel est attractif jusqu’à 0,3fm, il devient répulsif en dessous de cette valeur et au-delà
de 2 fm il n’a plus d’effet.
III-Interprétation de la stabilité des noyaux : modèle de la goutte liquide
1-Raisons du choix du modèle de la goutte liquide
Les expériences de diffusion ont montrées que le noyau a un rayon R = r 0 A 1/3 , son volume

est donc V = 3 r03 A, nous avons également montré que B/A est à peu près constante pour les
noyaux ayant A ≥ 16 ce qui incite à comparer le noyau à une goutte liquide dans laquelle les
nucléons jouent le rôle de molécules. Dans une goutte liquide, les nucléons sont en contact les
unes avec les autres, et pour les séparer par exemple par évaporation d’un nombre n, il faut
une énergie de l’ordre de E = kn (k est une constante) donc par molécule l’énergie nécessaire
est E/n.
La forme du potentiel nucléaire rappelle aussi la forme du potentiel de Van-der-Waal qui
s’exerce entre 2 molécules et qui présente une décroissance très rapide en r -6 , un minimum
vers 0.5Ǻ et répulsif en dessous de cette valeur.
2-Formule semi-empirique de l’énergie de liaison d’un noyau
a-Formule de Bethe et Weizsäcker (1937)
A partir de la systématique de l’étude des énergies mises en jeu dans les réactions nucléaires
et les expériences de spectroscopie de masse, les chercheurs ont essayé de mettre au point une
formule analytique utilisant le moins de paramètres possible, et permettant de déterminer avec
précision les énergies de liaison des noyaux en reproduisant au mieux la courbe d’Aston et la
vallée de stabilité. Cette formule s’appelle ‘la formule de Bethe et Weizsäcker’, elle est
donnée par l’expression suivante :
2 Z (Z − 1) ( N − Z)2 −3
B ( AZx) = 𝒶𝓋 A − 𝒶𝓈 A3 − 𝒶𝒸 1 − 𝒶𝒶 + ε 𝒶𝓅 A 4
A
A3
Sur la figure ci-dessous on voit la contribution de chaque terme de cette formule à l’énergie
de liaison, les paramètres 𝒶𝓋 , 𝒶𝓈 , 𝒶𝒸 , 𝒶𝒶 et 𝒶𝓅 sont ajustés de manière à reproduire
l’expérience, ils sont indépendants de A, N et Z et ont des valeurs bien déterminées :
𝒶𝓋 = 15.56es, 𝒶𝓈 = 17.23, 𝒶𝒸 = 0.7, 𝒶𝒶 = 23.6 et 𝒶𝓅 = 11.2.

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b-Signification et origine des différents termes
- Energie de liaison de volumique
Le noyau ressemble à une goutte liquide, son énergie est alors proportionnelle au nombre de
ses nucléons A, on peut donc écrire alors :
Bv = 𝒶𝓋 A
𝒶𝓋 est la constante de proportionnalité.
- Energie de liaison de surface
Les nucléons sont reliés par l’interaction forte, on peut facilement constater que les nucléons
de surface n’ont pas les mêmes proches voisins que ceux enfouis dans le volume et sont par
conséquent soumis à moins d’interactions nucléon-nucléon (interactions : flèches, nucléons :
rond). Le schéma ci-dessus montre bien que l’énergie de volume à elle seule surestime
l’énergie de liaison.

Le nombre d’interactions perdues est proportionnel au nombre de nucléons surfaciques qui est
aussi proportionnel à la surface elle-même :
2
Bs = - 𝒶𝓈 A3
Cette énergie est à retrancher de l’énergie de volume et le schéma de simulation de B/ A ne
reproduit encore pas parfaitement les données expérimentales.
- Energie de liaison coulombien
Le noyau contient des particules chargées, les protons qui s’exercent des répulsions
coulombiennes et qui deviennent de plus en plus déstabilisantes avec l’augmentation de leur

11
nombre. On peut supposer que le noyau est sphérique de charge Q. L’énergie potentielle de
cette distribution de charge s’écrit :
3 1 Q2
V= ( )
5 4𝜋𝜀 0 R
En effet chaque proton va interagir avec les (Z-1) protons restants donc la charge du noyau est
Z(Z-1)e2 et R est proportionnel à A1/3 ce qui donne une contribution coulombienne de la
forme :
Z (Z−1)
Bc = - 𝒶𝒸 1
A3
Pour les noyaux lourds (Z-1) ≈ Z et ainsi la contribution coulombienne à l’énergie de liaison
devient proportionnelle à Z2 .
- Energie de liaison d’asymétrie
Nous avons déjà vu que les noyaux naturels lourds sont favorisés par excès de neutrons afin
que l’interaction forte attractive de ses particules contrebalance l’attraction coulombienne
répulsive des protons chargés positivement pour mieux stabiliser les noyaux. Donc tenir
compte de l’asymétrie entre le nombre de neutrons et protons est important.
( N−Z)2
Ba = - 𝒶𝒶
A
Le signe – indique que les noyaux ayant N > Z sont moins stables que ceux ayant N = Z.
- Energie de liaison de parité
Le terme d’asymétrie ainsi que le terme de parité ne peuvent être expliqué que par une étude
quantique. On observe expérimentalement une sur-stabilité des noyaux pairs-pairs. Pour ces
noyaux les nucléons (protons et neutrons) se regroupent par paires dans des couches
semblables à celles atomiques. Ce terme s’écrit :
−3
Bp = ε 𝒶𝓅 A 4
Avec :
ε = 0 pour les noyaux ayant A impair
ε = +1 pour les noyaux ayant A pair (N pair, Z pair)
ε = -1 pour les noyaux ayant A pair (N impair, Z impair)

IV-Conclusion
Le modèle semi-empirique de Bethe et Weizsäcker permet de rendre compte de plusieurs
traits de l’énergie de liaison. Il est cependant incapable d’expliquer les effets de stabilité des
noyaux à couches fermées (pair-pair) appelés noyaux magiques (ressemblance avec les gaz
rares en chimie) et les effets d’appariements. Un traitement quantique est nécessaire à leur
compréhension ce qui ne fait pas l’objet de ce cours.

12
Chapitre 3

Désintégrations et loi de décroissance radioactive


I-Historique
La radioactivité est une transformation naturelle de noyaux instables. Elle a été découverte par
Henri Becquerel en 1896. Il découvre que des plaques photographiques sont impressionnées
par des sels d’uranium même en absence de lumière. Le mot radioactivité a été inventé par
Marie Curie qui a pu isolé ( dans le cadre de sa thèse) le radium à partir de roches uraniques
(pechblende) et pour lequel elle a reçu le prix Nobel de physique en 1903 partagé avec son
marie Pierre Curie qui fut son directeur de thèse et H. Becquerel. Elle a également reçu le prix
Nobel de la chimie en 1911 pour le radium et le Polonium deux nouveaux éléments introduits
dans le tableau périodique.
Les rayonnements radioactifs isolés sont mis en présence d’un champ électrique ou
magnétique qui les sépare en trois trajectoires différentes. L’une est attribuée à la radioactivité
, l’autre à la radioactivité  et la troisième (ne subissant aucune déviation) est attribuée aux
rayons . Les directions opposées des trajectoires des faisceaux indiquent que les  sont
chargés positivement et les  négativement, l’intensité de la déviation des faisceaux indique
que les ont une charge plus grande que celle des .
II-Désintégrations radioactives
1-Radioactivité  
La radioactivité  est la transmutation spontanée d’un noyau AZX en un autre noyau A−4
Z−2 Y par
éjection d’un noyau d’hélium 42 He (appelé hélion ou particule ) qui emporte une partie de
l’énergie de masse libérée au cours de la transformation.
A A−4
ZX → Z−2 Y + 42 He

Energies

A
ZX

A−4
Z−2 Y

Les noyaux qui produisent ce type de radioactivité sont généralement des noyaux lourds. Les
énergies cinétiques des  émises sont comprises entre 4MeV et 9MeV.

Le potentiel coulombien V(r) entre le noyau Y et la particule à une distance qui permet de
ne pas ressentir le potentiel nucléaire, est totalement coulombien et s’écrit :

13
2ZYe2
V( r) =
r
On suppose que si la particule  et le noyau Y sont en contact, le potentiel nucléaire n’a pas
d’effet et l’attraction entre ces deux noyaux est e l’ordre de 25 MeV dans le cas du plomb
208 212
82 Pb (noyau fils du polonium 84 Po ). Cette barrière coulombienne est très forte et
n’explique pas comment une particule  d’énergie cinétique 9 MeV pourrait la traverser.

Ce phénomène, proposé par George Gamow connu sous le nom d’effet tunnel, est
inexplicable par la physique classique. Il est dû à un comportement à la fois corpusculaire et
ondulatoire des particules subatomiques et la seule explication de l’effet tunnel est quantique.
En effet toute particule est représentée par une fonction d’onde dont le carrée du module
représente la probabilité de la trouver dans une région de l’espace, si la probabilité n’est pas
nulle dans un endroit bien déterminé, la particule peut y être. Cette particule (dans ce cas )
représentée par une onde (oscillations) se trouve emprisonnée dans un puits de potentiel et
peine à y échapper, elle a cependant une probabilité petite mais non nulle de franchir la
barrière par effet tunnel.

Le bilan énergétique de la désintégration  noté Q  est déterminé à partir de la conservation


de l’énergie totale :
Q α = (M (X) - M (Y) - mα) c2 = TR (Y) + T
TR (Y) est l’énergie cinétique de recul du noyau Y et T est l’énergie cinétique des  émises.
En écrivant en plus la conservation de la quantité de mouvement, nous pouvant déterminer
l’énergie cinétique des particules  émises :

M (Y)
Tα = Q
M (Y) + mα α
Une désintégration se fait de manière spontanée si son bilan énergétique est positif.
Nous remarquons qu’on a, là encore, une nouvelle manière permettant de déterminer les
masses à partir de la mesure expérimentale des énergies cinétiques des particules émises, nous
pouvons remonter au bilan énergétique des réactions et par conséquent aux masses sans pour
autant passer par les spectroscopes de masse.

14
2-Radioactivité  
Radioactivité  -
La radioactivité  - existe pour les noyaux naturels qui ont un surplus de neutrons. C’est la
transformation spontanée d’un neutron du noyau en un proton via l’interaction faible (reliant
les quarks entre eux à l’intérieur d’un proton ou d’un neutron).
1
0n → 11 p + 0
−1 e

Un noyau père AZX se transforme en un noyau fils Z+1


A
Y en libérant un électron ( −10 e). Les
électrons émis ont un spectre d’énergie (nombre de particules émises en fonction de leur
énergie cinétique) continu et non discret. Ce fait pose un problème énorme pour la
conservation de l’énergie.
Une première écriture du bilan énergétique de cette désintégration est :
Q β− = (M (X) - M (Y) – me) c2 = TR (Y) + Te-
La première partie du bilan énergétique dépend uniquement des masses c’est une constante.
La deuxième partie dépend des énergies cinétiques et c’est une variable puisque Te-varie, ce
qui semble impossible pour la conservation de l’énergie.
En 1930, le physicien Wolfgang Pauli propose alors l’existence d’une particule appelée
‘neutrino’ et notée  qui permet de sauvegarder le principe de la conservation de l’énergie
totale lors des désintégrations . Cette proposition est théorique, mais en 1958 les physiciens
Clyde Cowan et Frederick Reines détectent expérimentalement cette particule ‘fantôme’. Le
neutrino interagit faiblement avec la matière étant de masse très faible (on la suppose nulle),
de charge nulle (impossibilité de le détecter par un champ magnétique ou électrique) et de
spin ½.

Cette découverte du neutrino permet alors d’écrire correctement l’équation de la


désintégration  - :

A A 0
ZX → Z+1 Y + −1 e + ν̅

15
Où ν̅ est l’antineutrino. En effet pour chaque matière il existe une antimatière, qui annihile
son effet à leur rencontre et cette annihilation se manifeste sous forme d’un rayonnement.

Q β− = (M (X) - M (Y) – me) c2 = TR (Y) + Te- + Tν̅ = (Te-)max

Où (Te-)max représente l’énergie cinétique maximale observée sur le spectre continu des
électrons émis.
Radioactivité  +
La radioactivité  + existe pour les noyaux artificiels, obtenus dans les réactions nucléaires
provoquées, qui ont un surplus de protons. C’est la transformation spontanée d’un proton du
noyau en un neutron via l’interaction faible.
1
1p → 10 n + 0
+1 e

Un noyau père AZX se transforme en un noyau fils A


Z−1 Y en libérant un positron ( +10 e).
L’équation d’une désintégration  + s’écrit :
A A 0
ZX → Z−1 Y + +1 e + ν
Son bilan énergétique est alors :
Q β+ = (M (X) - M (Y) – me) c2 = TR (Y) + Te+ + Tν = (Te+)max
Où (Te+)max représente l’énergie cinétique maximale des positrons émis lors de cette
désintégration.
En général les énergies cinétiques de recul des noyaux fils sont négligeables.
3-Rayonnement 
Le rayonnement  accompagne souvent les radioactivités ,  - et  +. Ceux sont des photons
de haute énergie (courtes longueurs d’ondes) qui ressemblent beaucoup aux rayons X (émis
par les atomes). Ce rayonnement est dû aux transitions à partir des états excités (notés *) des
noyaux et les énergies relatives à ces transitions sont de l’ordre du MeV (alors que celles
relatives aux atomes sont de l’ordre de l’eV).

Energie
A ⋆
Z X Tapez une équation ici.

γ

A
ZX Tapez une équation ici.

II-Loi de désintégration radioactive


1-Loi de décroissance radioactive

La diminution au cours du temps du nombre de radioéléments (éléments qui subissent des


désintégrations) est appelée décroissance radioactive. La désintégration se fait d’une manière
aléatoire, elle est donc gouvernée par une loi statistique, et la décroissance du nombre de

16
noyaux radioactifs se poursuit jusqu’à la disparition totale du radioélément et l’obtention d’un
élément stable. Le nombre de noyaux radioactifs dN d’une espèce donnée présent dans un
échantillon pendant un court intervalle de temps dt est proportionnel au nombre de noyaux
radioactifs de la même espèce N contenu dans l’échantillon et à l’intervalle de temps dt, la
constante de proportionnalité est notée  elle représente la probabilité avec laquelle la
désintégration a lieu (appelée également constante de désintégration radioactive) :

dN = - N dt

On démontre facilement que la loi de décroissance radioactive est :

N(t) = N0 e−λt

Où N(t) est le nombre de noyaux présents à l’instant t et N 0 est le nombre de noyaux initial.
2-Période radioactive
La demi-vie ou période radioactive notée T, est le temps au bout du quel la moitié des noyaux
radioactifs présents initialement dans l’échantillon disparait par désintégration. Elle est reliée
à la constante de désintégration radioactive par :
𝐿𝑜𝑔 2
𝑇=

On définit également la constante de temps  comme l’inverse de la constante radioactive  :
1


Périodes radioactives de quelques radioéléments naturels


Numéro Abondance Période Rayonnement Produit ( * =
Radioisotope Notation atomique Z émis f –1 radioactif)
relative radioactive
Rubidium 87 87
Rb 37 27,835 % 47 x 10 9 a β– 87
Sr

Rhénium 187 187
Re 75 62,6 % 43,5 x 10 a 9
α, β 183
Ta, 187
Os
Lutécium 176 176
Lu 71 2,59 % 37,8 x 10 9 a β– 176
Hf
Thorium 232 232
Th 90 100 % 14,05 x 10 9 a α 228
Ra *
Uranium 238 238
U 92 99,28 % 9
4,5 x 10 a α 234
Th *

Potassium 40 40
K 19 0,01167 % 1,277 x 10 a 9
β ,β
+ 40
Ar, 40
Ca
Uranium 235 235
U 92 0,718 % 703,8 x 10 a 6
α 231
Th *
Uranium 234 234
U 92 0,0056 % 245,5 x 10³ a α 230
Th *

Carbone 14 14
C 6 traces 5730 a β 14
N
Radium 226 226
Ra 88 traces, 100 % 1602 a α 222
Rn *
Actinium 227 227
Ac 89 traces, 100 % 21,773 a β– , α 227
Th *, 223
Fr *
Polonium 210 210
Po 84 traces 138,376 j α 206
Pb
Thorium 234 234
Th 90 traces 24,1 j β 233
Pa *
Radon 222 222
Rn 86 traces, 100 % 3,824 j α 218
Po *
Radon 220 220
Rn 86 traces 54,5 s α 216
Po *
Polonium 216 216
Po 84 traces 0,158 s α 212
Pb *
Polonium 215 215
Po 84 traces 1,83 ms α 211
Tl *
Polonium 212 212
Po 84 traces 0,29 µs α 208
Pb

17
Le tableau ci-dessus montre que les périodes radioactives des éléments varient énormément
de la microseconde à plusieurs milliards d’années. La très longue période de l’uranium
explique pourquoi il est toujours là dans nos minerais.
Nous remarquons aussi que les noyaux radioactifs n’ont pas la même abondance, parmi les
isotopes de l’uranium, l’isotope 238 est le plus abondant et le 234 est le moins abondant.
3-Activité d’un échantillon radioactif
On appelle activité d’un échantillon son nombre de désintégrations par seconde :
A(t) = N(t) = A0 𝑒 −  𝑡
L’unité de l’activité est le Becquerel (Bq) ou le Curie (Ci) ou le Rutherford (Rd).
1 désintégration /s = 1 Bq ; 1 Ci = 3,7.1010 Bq ; 1 Rd = 106 Bq ; 1mCi = 37 Rd
IV-Applications de la radioactivité
Nous avons vu que la radioactivité peut provenir de désintégrations naturelles ou avoir une
origine artificielle (noyaux artificiels produits dans les laboratoires ou dans les réacteurs
nucléaires). La découverte de la radioactivité artificielle a été faite par Irène Curie et son
marie Frédéric Joliot pour laquelle ils ont reçu le prix Nobel de la chimie en 1935.
Ces radioactivités naturelles ou artificielles sont à l’origine de plusieurs applications :
médicales, archéologiques, …
1-Applications médicales de la radioactivité
Les applications médicales de la radioactivité permettent soit le diagnostic soit le traitement
des maladies.

a-Diagnostic des maladies :

Le diagnostic des maladies se fait par imagerie médicale nucléaire (IMN) : on introduit des
petites sources radioactives artificielles dans le corps d’un patient, ces sources possèdent une
très courte période ce qui permet de les éliminer rapidement du corps humain. Le traitement
d’image permet de visualiser le cheminement de ces radioéléments (ou radio-traceurs) dans le
corps humain grâce au rayonnement qu’il émet (le rayonnement doit avoir des énergies
comprise entre 100 keV et 150 keV afin qu’il soit adapté aux -caméras qui le
détectent). Parmi ces techniques d’IMN on cite la scintigraphie.

-Scintigraphie : suivre le cheminement dans le corps d’un radioélément émetteur de rayons


. L’émetteur est introduit dans le corps par voie buccale ou injection intraveineuse ou sous-
cutanée, le rayonnement  qu’il émet permet de suivre sa trace grâce à un compteur à
scintillations. Les renseignements sont recueillis sous forme d’une topographie de l’organe
qui montre son intégrité ou ses modifications. Les différents organes du corps humain sont
sélectifs vis-à-vis de la fixation des éléments chimiques, ce qui permet d’injecter l’élément
qu’il faut pour détecter l’anomalie ou l’intégrité de l’organe visé. Cette méthode est
généralement utilisée dans le diagnostic précoce de certains cancers.
-Exemples :
Scintigraphie de la thyroïde :
L’iode 131est bien fixé par la glande thyroïde, cette fixation se fait de manière homogène si la
thyroïde est seine, ne se fait pas du tout dans une région où la glande ne travaille pas ou se

18
fixe fortement dans une région où la glande produit plus d’hormones qu’il n’en faut, ce qui
permet de détecter les anomalies de fonctionnement de cette glande.
Scintigraphie du cœur :
Le technétium 99m (isomère du technétium à vie longue dans un état excité) ou le thallium se
fixe sur les cellules du muscle cardiaque uniquement si elles sont vivantes et bien irriguées de
sang, si non aucune fixation ne se produit ce qui permet de diagnostiquer les infarctus.

b-Radiothérapie :

La radiothérapie permet de traiter pas mal de cancers en exposant les cellules cancérigènes à
des rayonnements ionisants qui les tuent avant leur multiplication. Ces cellules cancérigènes
sont en effet jeunes et très sensibles aux radiations ionisantes qui les attaquent avant
d’attaquer les cellules normales vieilles avoisinantes. Ce traitement est local et les
rayonnements ionisants sont envoyés sur une zone bien précise en essayant d’épargner le plus
possible les tissus sains. Il faut bien doser la quantité de rayonnement ionisant envoyé afin
d’épargner des complications au niveau des cellules seines et de détruire juste la tumeur.
2-Applications archéologique de la radioactivité
L’âge des matières (roches, céramique, tissus, ossements humain ou animalier, …) peut être
déterminé par la méthode de la datation. Tout produit est en effet porteur d’une dose de
radioactivité qui diminue au cours du temps, et la mesure de l’activité de ce produit comparée
à celle du produit à un instant initial fixé permet de déterminer l’âge du produit.
La datation au carbone 14 est la plus connue. L’organisme va emmagasiner le long de sa vie
du carbone 14 présents dans l’atmosphère, la proportion du carbone 14 reste constante dans
l’organisme vivant puisqu’il y a toujours des échanges avec l’extérieur (respiration,
alimentation, …). A sa mort, les échanges cessent et le carbone 14 se désintègre. En mesurant,
l’activité à un instant t ultérieur à la mort et en prenant la mort comme origine des temps, on
peut facilement dater l’échantillon (dire par exemple à quelle époque appartient une
céramique ou un morceau de bois…).
V-Conclusion
Dans ce cours nous avons traité uniquement les radioactivités spontanées, issues soit de
noyaux naturels soit de noyaux artificiels. Nous avons déterminé les bilans énergétiques
positifs de ces réactions en nous servant du principe de la conservation de l’énergie totale. Les
énergies cinétiques des particules émises sont déterminées en tenant compte en plus de la
conservation de la quantité de mouvement. Nous avons donné la loi de décroissance des
radioéléments, et parlé des différentes applications issues de la découverte et de la maitrise de
la radioactivité et les lois qui la régissent. Nous n’avons pas parlé de ses applications
militaires qui feront partie du cours relatif aux réactions nucléaires de fusion et fission.

19
Chapitre 4
Réactions nucléaires et Applications
I/ Introduction
Une réaction nucléaire est un mécanisme qui décrit les différents modes d’interaction d’un
noyau atomique avec la matière qui l’entoure, ou les modifications internes que subissent ses
différents constituants de façon spontanée (, , …) ou de façon provoquée, suite à une
communication externe de l’énergie due à la collision avec d’autres particules (neutrons,
protons , électrons, particules , …). Les réactions nucléaires spontanées ont un bilan
énergétique Q toujours positif, dans le cas des réactions provoquées le Q est négatif. Le
passage des réactifs (projectile et noyau cible) aux produits de la réaction (nouveaux noyaux
formés) se fait soit directement (réaction 1), soit par l’intermédiaire d’un noyau appelé ‘noyau
composé’ qui se trouve dans un état instable (réaction 2).
a+A  b + B (réaction 1)
a + A  C*  b + B (réaction 2)
Dans le cas des réactions nucléaires de diffusion, la direction du projectile après le choc sera
modifiée et la diffusion peut être élastique ou inélastique.
Un choc est dit élastique si les produits de la réaction sont identiques aux réactifs, la nature, le
nombre et l’état des particules restent inchangés.
a+A  a+A
Pour un choc élastique on aura toujours conservation de l’énergie cinétique, de la quantité de
mouvement et de l’énergie totale.
Un choc est dit inélastique, si la nature ou le nombre ou l’état des particules changent après le
choc. Dans ce cas, l’énergie cinétique ne se conserve pas car il y a une partie qui se
transforme en énergie interne, mais il y a toujours conservation de l’impulsion et de l’énergie
totale.
Différentes possibilités de choc inélastiques peuvent avoir lieu :
a+A  b+B
Dans ce cas c’est la nature des particules qui changent.
a+A  a + A*
Dans ce cas c’est l’état interne de A qui change, A se trouve alors dans un état excité et se
désexcite par émission de photon ou peut se transformer en un autre noyau lourd et une
particule légère.
A*  A + 
A*  B +b
Dans le cas des réactions directes, la particule légère ou projectile survole rapidement le
noyau. Dans le cas d’une réaction indirecte, le projectile a va communiquer son énergie au
noyau A, et cette énergie va se répartir uniformément sur tous les nucléons du noyau, ainsi
aucun des nucléons n’aura suffisamment d’énergie pour s’échapper, et il s’écoulera un temps
relativement long avant que l’énergie se trouve concentrée sur l’un des nucléons qui
s’échappe.

20
a + A  C*  b + B
Dans ce chapitre, nous nous intéressons aux réactions nucléaires, nous faisons un rappel des
outils mathématiques et physiques nécessaires à l’étude de ces réactions. Les réactions de la
fission et de la fusion nucléaires seront également étudiées. Nous finirons le chapitre par les
applications aussi bien énergétiques que militaires de ces deux réactions.
II/ Référentiels d’étude des réactions nucléaires
Les réactions nucléaires peuvent être décrites dans le référentiel du Laboratoire (référentiel
expérimental) noté (R) ou dans le référentiel du centre de masse noté (C M).
Nous prenons par exemple la réaction :
a+A  b+B
1/ Référentiel du laboratoire
Dans le référentiel du laboratoire, la particule lourde cible (A) est généralement au repos et sa
position est prise comme origine de (R).
Dans le référentiel du laboratoire nous avons :
*Conservation de la quantité de mouvement :
⃗⃗⃗
Pa = ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗B
Pb + P

⃗⃗⃗
Pb


⃗⃗⃗
Pa



 ⃗⃗⃗⃗B
P

*Conservation de l’énergie totale : 
ma c 2 + Ta + MA c 2 = mb c 2 + Tb + MB c 2 + TB
Le Bilan énergétique est : 

Q = (ma + MA − mb − MB )c 2 = Tb + TB − Ta
2/ Référentiel du centre de masse
Le référentiel du centre de masse a plutôt un intérêt théorique, il permet d’exprimer les
positions des particules les unes en fonction des autres, et de réduire ainsi le nombre de
variables. L’origine du référentiel (CM) est définie par la position du centre de masse.
(ma + MA ) r⃗⃗⃗⃗⃗⃗
CM = ma r
⃗⃗⃗a + MA ⃗⃗⃗
rA
Comme le noyau cible est au repos alors la vitesse du repère du centre de masse est :
ma
v
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
CM = ⃗⃗⃗
v
ma + MA a
1
TCM = (ma + MA )vCM 2 = ma Ta
2 m +M
a A

Il existe des relations de passage, permettant de passer aisément d’un repère à l’autre :

21
⃗ = ⃗⃗v’ + v
v ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
CM

Où v ⃗⃗ est la vitesse dans le repère du centre de


⃗ est la vitesse dans le repère du laboratoire, v’
masse.
Dans le référentiel du centre de masse nous avons :
*Conservation de la quantité de mouvement :
⃗⃗⃗⃗⃗
P′a + ⃗⃗⃗⃗⃗
P′A = ⃗⃗⃗⃗⃗
P′b + ⃗⃗⃗⃗⃗
P′B = ⃗0

⃗⃗⃗⃗⃗
P′b


⃗⃗⃗⃗⃗
P′a ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
P′A

⃗⃗⃗⃗⃗⃗
P′B

*Conservation de l’énergie totale :


ma c 2 + T′a + MA c 2 + T ′ A = mb c 2 + T′b + MB c 2 + T′B
Le Bilan énergétique est :
Q = (ma + MA − mb − MB )c 2 = T ′ b + T ′ B − T ′ a − T ′ A
*Energie seuil :
On définit dans le centre de masse une énergie minimale appelée ‘énergie seuil’ ou ‘seuil de
la réaction’ ; c’est l’énergie qui correspond à la création des particules b et B au repos dans le
CM.
T ′ b = 0 et T ′ B = 0
Pour cette énergie seuil on a :
Q = − (T ′ a + T ′ A ) < 0
La réaction est alors endo-énergétique et elle n’est possible que si :
T′ a + T′ A ≥ − Q
Dans la réalité, l’expérience se fait au laboratoire et il est nécessaire donc de chercher
l’énergie minimale avec laquelle on envoie la particule a afin que la réaction se produise.
En utilisant les relations de passage entre les deux référentiels on aboutit facilement à :
MA
T ≥ −Q
MA + ma a
Donc :
MA + ma
Ta ≥ − Q( )
MA
L’énergie seuil de la réaction dans le repère du laboratoire vaut :
MA + ma
Ta )seuil = − Q( )
MA

22
Elle représente l’énergie minimale qu’il faut communiquer à la particule a afin que la réaction
se produise. Elle correspond à la création des particules b et B au repos dans le centre de
masse.
Nous remarquons que cette énergie est supérieure à l’énergie seuil dans le centre de masse
(T ′ a + T ′ A ) puisqu’elle est supérieure à –Q. On peut donc conclure que le centre de masse
dissipe une partie de l’énergie disponible dans le repère du laboratoire sous forme cinétique
puisque le centre de ce repère bouge.
*Energie disponible :
On définit l’énergie disponible à la réaction comme l’énergie de la voie d’entrée de la
réaction, en tenant compte de l’énergie dissipée par le centre de masse. Dans le repère du
laboratoire, l’énergie disponible est :
TD = Ta − TCM = T ′ a + T ′ A
2/ Exercice d’application :
On considère la réaction endo-énergétique :
a+A  b+B
A est la particule cible supposée au repos dans le repère du laboratoire et a est la particule
incidente d’énergie cinétique Ta .
1/ Déterminer l’énergie cinétique du CM et les énergies cinétique de A et a dans le repère du
centre de masse avant la collision. En déduire l’énergie cinétique disponible pour la réaction
en fonction de Ta et des masses des particules de la voie d’entrée.
2/ Etablir l’expression de l’énergie cinétique minimale Ta )seuil que doit posséder la particule
a pour que la réaction ait lieu. On suppose que toutes les particules sont dans leur état
fondamental.
3/ Quelle serait l’expression de Ta )seuil si l’on désire produire le noyau B de la voie de sortie
dans un état excité d’énergie d’excitation Eex .
*Corrigé de l’exercice :
ma MA ma MA
1/ TCM = Ta , Ta′ == (m )2 Ta et TA′ = Ta
ma + MA a+ MA (ma + MA ) 2

 L’énergie disponible à la réaction est :


MA
TD = Ta − TCM = Ta
ma + MA

On peut calculer également l’énergie disponible par la relation :


MA
TD = T ′ a + T ′ A = m Ta
a+ MA

2/ L’énergie minimale ou seuil de la particule a est l’énergie juste nécessaire à produire les
particules b et B au repos dans le CM :

Q = (ma + MA − mb − MB )c2 = − (T ′a + T ′ A ) = − TD
D’où :
m +M m +M
Ta )seuil = − ( aM A )Q = − ( a A )(ma + MA − mb − MB )c 2
A M A

3/ Pour produire le noyau B dans un état excité, il faut une énergie seuil supérieure à celle
permettant de le produire dans son état fondamental :

23
ma + MA
Ta )seuil = − ( )(Q − Eex )
MA

III/ Réactions de fission et de fusion nucléaires


1-Réaction de fission

*Principe de la fission

Elle peut être spontanée, un noyau très lourd se divise en deux noyaux plus légers sans apport
de l’énergie par l’extérieur. La fission provoquée est produite quand un noyau lourd appelé
"fissile" capture une particule, en général un neutron, et se scinde ainsi en 2 noyaux plus
légers. En capturant le neutron, il se transforme en un noyau composé de durée de vie de
l’ordre de 10-14 s, puis fissionne en deux noyaux qui se séparent rapidement puisqu’ils sont
soumis à la répulsion électrostatique. Les noyaux produits de la fission émettent à leur tour
des neutrons. Les neutrons libérés par la fission provoquée peuvent à leur tour, et si les
conditions sont favorables, engendrer d’autres réactions de fission, cette suite de réactions de
fission s’appelle ‘fission en chaîne’. Une réaction en chaîne peut se produire si le nombre de
neutrons libéré est supérieur ou égal à 1, et si ces neutrons ne sont pas trop rapides et ont le
temps de fissionner d’autres noyaux fissiles existant dans le milieu de fission. Les énergies
cinétiques des produits de la réaction finiront par se transformer en énergies thermiques suite
aux différentes collisions dans le milieu réactionnel.

Les neutrons doivent surtout ne pas s’échapper du milieu ou on essai de faire une réaction de
fission, il faut qu’ils arrivent à faire une collision avec un autre noyau avant de sortir du
milieu fissile, pour ceci il faut que ce milieu soit assez grand pour obtenir une grande
probabilité de fission. Ainsi on appelle masse critique du milieu fissile la masse en dessous de
laquelle on ne peut plus garder suffisamment de neutrons pour entretenir la réaction de fission
en chaîne (ce qui explique pourquoi on ne peut pas avoir des bombes atomiques miniatures ou
des réacteurs miniatures).
Une réaction en chaîne peut devenir rapidement incontrôlable (Bombe atomique d’Hiroshima-
Japon). Dans une centrale nucléaire, elle est contrôlée grâce à un dispositif approprié qui
permet d’absorber une bonne partie des neutrons émis et ainsi de contrôler l’énergie produite
par ces réactions de fissions.

24
L’uranium naturel contient en grande proportion l’uranium 238 (99.3%) et n’est pas utilisé
directement dans les réacteurs des centrales nucléaires, car l’U238 consomme trop de
neutrons pour pouvoir provoquer des réactions en chaîne et en général ne fissionne pas en
présence de neutrons de faibles énergies. Il faut alors enrichir l’uranium naturel en uranium
235 (0.7%) (très fissile) afin de pouvoir l’utiliser dans les réacteurs. La proportion d’uranium
235 doit atteindre 3 - 5% au minimum afin de pouvoir l’utiliser pour la production de
l’énergie. Le procédé d’enrichissement en U235 est très complexe et pas accessible à tout le
monde, c’est l’étape la plus difficile dans le processus de fabrication de l’énergie ou dans
l’armement.
*Produits de la fission
Les réactions nucléaires obéissent toutes à la loi de probabilité, aucun spécialiste en physique
nucléaire ne pourra dire à quel instant précis cette réaction aura lieu et quels sont exactement
les produits qui vont être issus d’une fission. Les expériences dans les réacteurs nucléaires ont
dévoilés certaines caractéristiques pour les produits de fission de l’uranium 235 représentées
sur la courbe dite en ‘bosses de chameau’ appelés fragments de la réaction nucléaire ci-
dessous :

Cette courbe montre que les produits de fission de l’uranium 235 se distribuent en deux lots,
l’un des produits aura un nombre de nucléons compris entre de 78 à 109 nucléons autour d’un
maximum de A= 90, et l’autre de 125 à 155 autour de A égal à 140. Les noyaux les plus
probables sont ceux avoisinant les maxima.
Les produits de la fission sont eux même radioactifs, s’ils ont un grand surplus de neutrons, ils
peuvent subir des désintégrations  - accompagnées ou non de photons .
Pour l’uranium 235, on cite ci-dessous les principales réactions de fission qu’il peut
engendrer :
La réaction 2 1 0 n : 235 U + 1 n → 94 Sr + 140 Xe + 2 1 n + h
La réaction 3 1 0 n : 235 U + 1 n → 139 Te + 94 Zr + 3 1 n + h
La réaction 3 1 0 n : 235 U + 1 n → 141 Ba + 92 Kr + 3 1 n + h
La réaction 2 1 0 n : 235 U + 1 n → 144 Ba + 90 Kr + 2 1 n + h

25
2-Réaction de fusion

*Principe de la fusion
La fusion est la réunion de deux noyaux légers pour former un noyau plus lourd. La fusion
nucléaire est à l’origine de la lumière émise par les étoiles, elle se fait dans ces milieux de
façon spontanée. Les étoiles se présentent sous forme de plasmas (électrons libres et noyaux
chargés positivement) à cause de la grande température qui y règne. Les conditions de
température et de pression permettent des collisions entre les différents noyaux qui s’y
trouvent et leur fusion. La couleur de la lumière émise par les étoiles dépend de la température
qui y règne.

La fusion n’est possible que si les deux noyaux légers ont assez d’énergie cinétique pour
vaincre leur répulsion coulombienne.
La fusion nucléaire est plus difficile à réaliser que la fission car il faut rapprocher
des atomes si près l'un de l'autre pour les coller. Ce ci n’est possible que si l’on porte la
matière à une très haute température (environ 100 millions de degrés), sous une très forte
pression. L'énergie libérée par ce phénomène peut être 10 fois supérieure à celle libérée lors
de la fission.
Lorsque deux noyaux fusionnent, le noyau résultant est instable, il cède alors une ou plusieurs
particules (photon, neutron, proton, noyau d'hélium, selon le type de réaction) afin de
retourner à un état stable.
Les réactions de fusion qui dégagent le plus d'énergie sont celles qui impliquent les noyaux
les plus légers. Les deux isotopes de l’hydrogène, le deutérium (un proton et un neutron) et le
tritium (un proton et deux neutrons) sont très intéressants pour la fusion ; en effet ils ont une
charge égale à celle de l’hydrogène (répulsion coulombienne la moins forte). Le deutérium est
abondant dans les océans et le tritium (radioactif) est facile à fabriquer. Les principales
réactions dans lesquelles ces noyaux sont impliqués sont :
2H + 2 H → 3 He + 1 n
2H + 2H → 3H + 1p
2H + 3 H → 4 He + 1 n
2H + 3 He → 4 He + 1 p
*Comment contrôler une fusion?

La fusion est une réaction qui donne beaucoup d’espoir pour les énergies du futur, elle donne
des énergies plus importantes que celles issues de la fission et elle ne produit pas des déchets
radioactifs très dangereux, puisque leur temps de vie est relativement court. Son unique
problème est qu’elle n’a pas pu être contrôlée jusqu’à présent. En effet le fait qu’elle ne peut
se produire que dans des milieux très chauds, pose des problèmes de confinement des produits
combustibles puisque aucun récipient ne pourrait supporter de telles températures, beaucoup

26
de pays forment des équipes dont les recherches pourraient permettre de contrôler et
d’industrialiser l’application énergétique de la fusion.

 La procédure de confinement qui porte le plus d’espoir actuellement est le confinement


magnétique. On cite comme exemple le dispositif le plus prometteur appelé ‘tokamak’, où
l'on confine un mélange gazeux d'isotopes d'hydrogène grâce à un champ
magnétique produit par des bobines et un courant induit circulant dans le plasma. Les
noyaux chargés vont suivre la direction de champ magnétique et ainsi ne toucheront pas
les parois du récipient.
 La seule application concrète de la fusion jusqu’à ce jour est l’arme nucléaire.

2/ Exercice d’application : Réactions de fission et de fusion :


On donne ci-dessous la réaction de fission produite dans un réacteur nucléaire :
1 235
0n + 92 U → 94
38 Sr +
140
54 Xe + 2 10 n
1/ Calculer l’énergie libérée par cette réaction en MeV et en j.
On donne : mn = 1,0087 u, m( 235 94 140
92 U ) = 234,9935 u, m( 38 Sr ) =93,8945 u, m( 54 Xe )
=139,8920 u, 1 J = 6,24 .10 12 MeV
Déduire, en MeV, l’énergie libérée par nucléon pour cette réaction de fission.

2/ Les centrales nucléaires françaises utilisant de l’uranium 235 fournissent, au maximum par
an, une puissance électrique P = 1455 MW. A combien de kg d’Uranium correspond cette
puissance ?

3/Sachant que la combustion d’un kilogramme de pétrole libère une énergie E = 45.10 6 J sous
forme de chaleur. Le rendement de la transformation d’énergie thermique en énergie
électrique est de 34,2 %. En déduire la masse de pétrole qui serait nécessaire pour produire,
pendant un an, la même énergie électrique que les centrales nucléaires françaises.

4/ On considère la réaction de fusion de deux noyaux d’hélium :


3 He + 3 He → 4 He + 2 1 p

Calculer l’énergie libérée par nucléon de cette réaction, la comparer à celle de la fission de
l’uranium 235. Conclure.
On donne: mp = 1,0073 u, m( 32 He ) = 3,0149 u, m( 42 He ) =4,0015 u
 Corrigé de l’exercice :
1 235
0n + 92 U → 94
38 Sr +
140
54 Xe + 2 10 n
 Le bilan énergétique de cette réaction est Q :
Q = (m( 235 94 140 2
92 U ) - m( 38 Sr ) - m( 54 Xe ) - mn ) c = 184,70 MeV =29,59.10 j
-12

Q
L’énergie libérée par nucléon est : 236 = 0.78 MeV
(Pour faire une fission il faut 235 nucléons de l’uranium et 1 nucléon du neutron soit un total
de 236 nucléons)

2/Cherchons l’énergie produite par an par les centrales nucléaires françaises :

t = 1 an = 365 x 24 x 3600 secondes = 31536000 s

27
L'énergie électrique fournie par les centrales nucléaires françaises pendant une 1 année est :
W = P x t = (1455. 10 6 ) x (3,1536. 107 ) = 4,589. 10 16 J
*Cherchons la masse d’uranium 235 utilisée pour produire l’énergie W
1fission c’est 1 noyaux d’uranium 235 c’est 29,59.10-12 j, alors on cherche le nombre de
fissions n qui représente aussi le nombre de noyaux de U235 et qui correspond à une énergie
de 4,589 . 10 16 J
n = (4,589/29,59)1028 = 1,55.10 27 noyaux
or N A noyaux correspondent à 1 mole d’U235 qui pèse M =235g, on peut alors déduire le
poids m de n noyaux : m = nM/N A = 1,55.10 27 x 235/6,02.1023
Pour produire l’énergie W des centrales nucléaires françaises il faut utiliser une masse m=
600kg d’Uranium 235.
3/m =1kg de pétrole donne comme énergie électrique E= 0,342x 45x106 = 15.39x10 6 j.
Cherchons la masse m’ de pétrole nécessaire à la production de W :
m’= mW/E = 1x4,589. 10 16 /15,39.10 6 = 2,98. 109 kg
Nous constatons que la masse de pétrole utilisée dans la production de la même énergie
électrique est de 5 x 106 fois supérieure à celle de l’uranium dans les centrales nucléaires ce
qui avantage nettement ces dernière dans la production de l’énergie électrique.

4/ On considère la réaction de fusion de deux noyaux d’hélium :


3 He + 3 He → 4 He + 2 1 p
Le bilan énergétique de cette réaction est Q’:
Q’ = (2 m( 32 He ) - m( 42 He ) - 2 mp )c 2 = 12,76 MeV
Pour produire une fusion il faut 2 noyaux d’3 He donc un nombre de masse de 6.
Q′
L’énergie libérée par nucléon est : = 2,13 MeV
6
2,13
Cette énergie est = 2,73 fois supérieure à celle produite par une réaction de fission, nous
0,78
pouvons alors espérer qu’un jour on arrive à produire de l’énergie électrique par fusion car
son rendement est nettement plus élevé et elle pollue moins notre environnement.
IV/ Applications des réactions nucléaires
1/Production de l’énergie : Centrales nucléaires
Les centrales nucléaires peuvent produire de l’électricité grâce à la fission de l’uranium 235.
Cette réaction de fission dégage de l’énergie sous forme de chaleur, cette énergie permet de
chauffer l’eau et de la transformer en vapeur. La vapeur d’eau ainsi obtenue permet de faire
tourner des turbines (énergie mécanique), qui couplées à des alternateurs produisent de
l’électricité.
Actuellement 31 pays au monde possèdent des centrales nucléaires qui assurent 17% de la
production mondiale de l’électricité.
En Tunisie, 89% de l’électricité produite provient du gaz naturel. Un accord est signé avec la
France pour la réalisation d’une centrale nucléaire pour la production de l’électricité, cette
centrale nucléaire sera fonctionnelle à partir de 2023.
En France il existe actuellement 19 centrales nucléaires qui assurent la production de 80% de
l’électricité française. La production de l’électricité par les centrales nucléaires a deux
avantages :

28
- le coup de production est plus bas par rapport aux autres formes de génération de
l’électricité (1/3 comparée au gaz naturel).
- elle ne dégage pas des gaz à effet de serre.
Le seul problème qui persiste est le stockage des déchets nucléaires dont le temps de vie est
très long.
Les recherches actuelles vont dans le sens de production de l’électricité à partir de la fusion,
d’une part elle dégage beaucoup plus d’énergie que la fission, elle la produit sous forme de
lumière et produit beaucoup moins de déchets radioactifs. Le seul problème est qu’elle n’est
pas maîtrisée technologiquement pour se faire à l’échelle industrielle.
2/Armes nucléaires :

Une arme nucléaire est une arme de destruction massive, elle utilise l’énergie dégagée soit par
la fission d’un atome lourd, soit par la fusion de deux atomes légers. Durant la deuxième
guerre mondiale, les états unis ont effectués deux bombardements au Japon (villes
d’Hiroshima et de Nagasaki) qui ont conduit à détruire massivement un nombre
impressionnant de civils et de militaires. Ces bombes ont permis l’arrêt de la deuxième guerre
mondiale. Actuellement ces armes sont là simplement pour dissuader l’ennemie, leur
utilisation concrète est totalement interdite et dont l’espoir qu’elle le restera !
Il existe des armes à fission communément appelés ‘Bombes A’ et des armes à fusion ou
‘Bombes H’.
A l'inverse des centrales nucléaires où la réaction de fission est contrôlée, en jouant sur la
température et la pression (au moyen d'un modérateur constitué de barres de graphite, d'eau
lourde ou d'eau légère), dans une bombe atomique la réaction ne dépend que des quantités de
combustible en présence et des ajustements de certains paramètres réalisés au moment de du
montage de la bombe (distance séparant les blocs d'uranium, forme de la cavité, durée de
confinement, explosifs, etc…).
Dans une bombe thermonucléaire (appelée bombe H), la fusion nucléaire est incontrôlée et
explosive. L’amorçage (démarrage) de la bombe H est fait par une bombe A dont l’énergie
dégagée est une étincelle comparée à celle des bombes H.

Conclusion
Nous avons vu dans ce chapitre que la physique nucléaire est une science d’avenir, elle est
très prometteuse dans ses applications énergétiques, les applications militaires sont
destructives mais nous espérons que l’homme, qui a permis d’aussi grand développement tant
sur le plan médical ou sur le plan énergétique, sera assez intelligent pour n’utiliser la science
que dans le but d’améliorer son environnement. Nous avons également montré que sur le
principe, les réactions de fission et de fusion nucléaires sont simples, mais dans la pratique ils
demandent assez de technologie, d’argent et d’investissement afin de les maîtriser.

29
Références bibliographiques

[1] Daniel Blanc, Précis de physique nucléaire-Edition Dunod.

[2]Claude Le Sech et Christian Ngô, Physique nucléaire des quarks aux applications-
Edition Dunod.

[3]Philippe Tourrenc, Paulo Angelo et Jérôme Gariel, Introduction à la physique quantique :


physique nucléaire et atomique-lien : http://aramis.obspm.fr/~erga/cours-erga/LP326/Lp326-
PA_1/PA1%20LP326.pdf

[4] Tilahun TESFAYE, Physique nucléaire, lien :

http://oer.avu.org/bitstream/handle/123456789/234/Physique%20Nucleaire.pdf?sequence=1

[5] Pierre Charles, Energie nucléaire : fission et fusion-Edition ellipses.

[6] Robert Zitoun, Introduction à la physique des particules-Edition Dunod.

[7]Luc Valentin, Physique subatomique : noyaux et particules-Collection Enseignement des


sciences-Edition Herman.

30
Partie : Exercices

QCM : Vérification des connaissances sur la Physique Nucléaire

Cocher la seule bonne réponse dans chaque question.

1/ On désigne par isobares:


□ Deux noyaux ayant le même nombre de neutrons
□ Deux noyaux ayant le même nombre de protons
□ Deux noyaux ayant le même nombre de masse
□ Deux noyaux ayant le même nombre d’électrons
2/ On désigne par isotones :
□ Deux noyaux ayant le même nombre de protons
□ Deux noyaux ayant le même nombre de neutrons
□ Deux noyaux ayant le même nombre de masse
□ Deux noyaux ayant le même nombre d’électrons
3/ Le noyau atomique a été découvert par :
□ Dalton
□ Bohr
□ Rutherford
□ Chadwick
4/ La diffusion coulombienne de Rutherford a fournit des réponses sur la :
□ Dimension des atomes
□ Dimension des noyaux
□ Dimension des protons
□ Dimension des neutrons
5/ La diffusion coulombienne de Rutherford a permis de soupçonner l’existence de :
□ La force gravitationnelle
□ La force électromagnétique
□ L’interaction faible
□ L’interaction forte
6/ En physique nucléaire on note le neutron :
□ −11𝑛
□ 11𝑛
□ 10𝑛
□ 01𝑛
7/ Le rayon nucléaire s’écrit :
□ R =r0 A -1/3
□ R =r0 A 1/3
□ R =r0 A 2/3
□ R =r0 A 3/2
8/ L’unité de masse atomique est définie comme la masse de l’atome de :
□ Carbone 12
□ Carbone 14
□ Carbone 13
□ D’azote 14
9/ Pour s’approcher le plus possible du noyau il faut envoyer des particules ayant des :
□ Énergies cinétiques croissantes
□ Énergies cinétiques décroissantes
□ Longueurs d’onde croissantes
□ Fréquences décroissantes
10/ Les angles de diffusion des particules  dans l’expérience de Rutherford sont plus grands quand :
□ Le paramètre d’impact b est plus grand
□ La section efficace est plus grande
□ Le paramètre d’impact b est plus petit
□ Aucune réponse n’est juste
11/ La section efficace est la section pour laquelle :
□ Aucune collision ne peut avoir lieu
□ Des collisions sont possibles

31
□ Les répulsions entre atomes sont impossibles
□ Les attractions entre noyaux sont impossibles
12/ Les énergies de liaison nucléaires augmentent quand la taille des :
□ noyaux augmente
□ protons augmente
□ noyaux diminue
□ neutrons diminue
13/ Une grande valeur de l’énergie de liaison nucléaire indique que :
□ Les noyaux ne sont pas stables
□ Les noyaux sont très stables
□ Les atomes ne sont pas stables
□ L’interaction forte est très petite
14/ La vallée de stabilité montre que les noyaux naturels ont un:
□ Surplus de neutrons
□ Surplus de protons
□ Surplus d’électrons
□ Nombre de neutrons nul
15/ La courbe d’Aston montre que la stabilité est maximales pour les :
□ Noyaux moyens
□ Noyaux lourds
□ Noyaux légers
□ Atomes lourds
16/ La courbe d’Aston montre que pour récupérer de l’énergie nucléaire il y a :
□ Aucune possibilité
□ Deux possibilités
□ Une seule possibilité
□ Trois possibilités
17/ La force nucléaire est :
□ Toujours attractive
□ Toujours répulsive
□ Attractive et répulsive
□ Ni attractive ni répulsive
18/ La force nucléaire :
□ est à courte portée
□ est à longue portée
□ peut agir entre 2 noyaux
□ peut agir entre 2 atomes
19/ Les différents termes de la formule de Bethe et Weizsäcker ont été introduit :
□ De façon aléatoire
□ Pour reproduire au mieux l’expérience
□ Pour interpréter la dimension des noyaux
□ Pour interpréter la charge des noyaux
20/ Les trois termes prépondérants dans la formule de Bethe et Weizsäcker sont :
□ Asymétrie, volumique et surfacique
□ Volumique, appariement et coulombien
□ Volumique, coulombien et surfacique
□ Surfacique, volumique et asymétrie
21/ Les constituants du noyau atomique sont :
□ Des électrons
□ Des neutrons
□ Des neutrons et des protons
□ Des neutrons, des protons et des électrons
22/ la somme des masses des constituants du noyau atomique est :
□ Supérieure à celle du noyau lié
□ Inférieure à celle du noyau lié
□ Egale à celle du noyau lié
□ Inversement proportionnelle à celle du noyau lié
23/ l’énergie moyenne nécessaire à lier ou séparer un nucléon du noyau est de :
□ 18 MeV
□ 28 MeV

32
□ 8 MeV
□ 0.8 MeV
24/ La fusion est la :
□ La séparation d’un noyau lourd en deux noyaux légers
□ La séparation d’un noyau moyen en deux noyaux légers
□ L’union de deux noyaux moyens pour donner un noyau lourd
□ L’union de deux noyaux légers pour donner un noyau moyen
25/ La radioactivité  est l’émission :
□ D’un noyau de deutérium
□ D’un noyau d’hydrogène
□ D’un noyau d’hélium
□ D’un positron
Bonne chance
QCM2 de physique nucléaire
Cocher la seule bonne réponse dans chaque question.

1/ Dans une désintégration spontanée, le bilan énergétique Q est toujours:


□ Positif
□ Négatif
□ Nul
□ Supérieur à 2
2/ Dans une désintégration  , la particule a traverse la barrière coulombienne :
□ De manière classique
□ Par effet tunnel
□ De manière classique et quantique à la fois
□ Aucune réponse n’est correcte
3/ Le bilan énergétique des désintégrations permet de déterminer :
□ Les masses
□ Les charges
□ Les énergies potentielles
□ Aucune réponse n’est correcte
4/ Le spectre des énergies cinétiques d’une désintégration  est:
□ mono- énergétique
□ bi- énergétique
□ Continu
□ Aucune réponse n’est correcte
5/ Le spectre des énergies cinétiques d’une désintégration  est:
□ Mono- énergétique
□ Bi- énergétique
□ Continu
□ Aucune réponse n’est correcte
6/ La radioactivité  + est la transformation d’un :
□ Neutron en un proton
□ Électron en un proton
□ Électron en un neutron
□ Proton en un neutron
7/ La radioactivité  + est une désintégration subie par :
□ Des noyaux naturels
□ Des noyaux artificiels
□ Des gaz rares
□ Tous les noyaux aussi bien naturels que artificiels.
8/ la capture électronique est une variante de la désintégration :
□ 
□ -
□ +
□ de neutrons
9/ La capture électronique est :
□ L’émission d’un proton
□ La capture d’un positron
□ L’émission d’un électron

33
□ La capture d’un électron
10/ Le rayonnement  est :
□ à courte longueur d’onde
□ à faible énergie
□ dû aux transitions électroniques
□ lié uniquement aux radioactivités  et .
11/ Une désintégration spontanée :
□ S’accompagne toujours de l’émission de 
□ Peut se faire sans émission de 
□ aboutit toujours à un noyau fils instable
□ aboutit toujours à un noyau fils de plus basse énergie de liaison.
12/ La constante de désintégration radioactive représente la :
□ Probabilité de désintégration
□ La vitesse d’une désintégration
□ Probabilité de désintégration par unité de temps
□ Le nombre de noyaux non désintégrés
13/ la demi-vie radioactive est le temps nécessaire à la désintégration :
□ De la moitié des noyaux
□ Du quart des noyaux
□ De tous les noyaux
□ D’aucun noyau
14/ Une désintégration spontanée :
□ Suit toujours un seul mode de désintégration
□ Peut subir plusieurs modes de désintégration
□ Peut avoir au plus deux modes de désintégrations
□ Aucune réponse n’est exacte
15/ La probabilité de décroissance radioactive par unité de temps pour un noyau radioactif :
□ change s’il existe plusieurs modes de désintégrations
□ reste la même pour tous les modes de désintégrations
□ varie proportionnellement à la période
□ est inversement proportionnelle au nombre de noyau présents à l’instant t.
16/Choisissez la réponse qui vous permet d’expliquer l’existence du Radon 220 de période 54.5 s :
□ Il est le produit de la désintégration d’un noyau de très longue période
□ Il n’est le produit de désintégration d’aucun noyau, il se renouvelle constamment par les rayonnements
cosmiques
□ Il existe parce qu’on le produit artificiellement
□ Aucune réponse n’est juste
17/ le radon 220 est –il émetteur :
□ +
□ -
□ 
□ De neutrons
18/ L’activité d’un échantillon radioactif se mesure en :
□ Barns
□ Joules
□ Bohr
□ Rutherford
19/ Toutes les applications médicales de la radioactivité :
□ Se limitent uniquement au diagnostic des maladies
□ Permettent le diagnostic et le traitement des maladies
□ Ne permettent ni le diagnostic ni le traitement des maladies
□ Aucune réponse n’est juste
20/ Afin de diagnostiquer une anomalie chez un patient par scintigraphie doit on injecter :
□ Le même traceur pour voir à la fois le disfonctionnement de la tyroïde et du cœur.
□ Deux traceurs différents pour voir le disfonctionnement du cœur.
□ Un traceur spécifique qui se fixe uniquement sur l’organe soupçonné.
□ Aucune réponse n’est juste
21/ les traceurs utilisés en scintigraphie doivent nécessairement avoir une :
□ Très courte période
□ Très longue période

34
□ Très forte activité
□ Aucune activité
22/ La datation au carbone 14 permet de déterminer :
□ Avec précision l’âge d’un échantillon
□ L’époque à laquelle a appartenu l’échantillon
□ Le volume de l’échantillon
□ L’énergie de l’échantillon
22/ Une réaction nucléaire provoquée se fait :
□ Toujours de façon directe
□ Toujours en passant par un noyau composé
□ Des fois de façon directe et des fois en passant par un noyau composé
□ Aucune réponse n’est juste
23/ Au cours d’un choc inélastique :
□ la nature des particules ne change jamais mais leur état change
□ il n’y a aucun changement ni dans la nature des particules ni dans leur état
□ l’énergie cinétique se conserve mais pas la quantité de mouvement
□ la quantité de mouvement se conserve mais pas l’énergie cinétique

Bonne chance

35
Examen de physique nucléaire
Exercice 1 :
1/ Ecrire la loi de décroissance radioactive d’un échantillon et donner la signification
physique de chaque terme qui y figure.
2/ On donne dans le tableau ci-dessous, le nombre de noyaux radioactifs présents à la date t
pour l’Iode 131 et le Césium 137
date t 0 8 jours 1 an 30 ans 300 ans
131
N( I ) N0 N0 / 2 -14
1,84.10 .N0 0 0
N( 137 Cs ) N0 ≈ N0 0,977.N 0 N0 / 2 9,76.10-4 .N0

a- Donner la définition de la période radioactive T. En utilisant la question 1, déterminer


l’expression de T en fonction de la constante radioactive .
b- En vous servant du tableau, déterminer la période de l’iode 131 I et celle du césium 137 Cs.
c- Supposons qu’on injecte ces deux noyaux dans le corps humain afin de diagnostiquer une
maladie, lequel des deux est le plus dangereux pour l’homme? Justifier votre réponse.

Exercice 2 :
On considère la famille des isobares A = 41, composée de 5 noyaux donnés dans le tableau
suivant avec leurs masses atomiques en u.
41 41 41 41 41
18 Ar 19 K 20 Ca
Isobare
21 Sc 22 Ti
Masse atomique (u) 40.9645008 40.9618260 40.9622783 40.9692513 40.9831310
On rappelle que : mec2 = 0.511 MeV et 1u = 931.5 MeV/ c2

1/
a-Ecrire les équations des désintégrations spontanées  -,  + et capture électronique (notée
C.E.) pour un noyau AZX.
b- Etablir l’expression des bilans énergétiques Qβ −, Q β+ et Q C.E. de ces 3 désintégrations en
fonction des masses atomiques.
2/ Compléter les cases vacantes du tableau ci-dessous :

Qβ− (MeV) Qβ+ (MeV) QC.E. (MeV)


41
18 Ar
2.492 <0 <0
41
19 K
<0 <0 <0

41
20 Ca
<0 0.421
41 <0 6.495
21 Sc

41 <0 11.907
22 Ti

3/ En vous servant de tableau complété de la question 2, dites quel est l’isobare le plus stable
et pourquoi ? Nommer les désintégrations possibles pour chacun des noyaux restants.
Schématiser ces désintégrations sur la parabole des masses appropriée en indiquant le nom de
l’isobare ainsi que le(s) type(s) de désintégration(s) qu’il subit.

36
Bonne chance

Examen de physique nucléaire

Exercice 1 :
La courbe d’Aston donne l’énergie moyenne de liaison par nucléon en fonction du nombre A
de nucléons pour tous les noyaux naturels, cette courbe est représentée ci-dessous.

1- Que représente l’énergie moyenne de liaison par nucléon ?


2- Lier l’énergie moyenne de liaison par nucléon à la stabilité des noyaux. Reporter cette
courbe sur votre feuille en indiquant la zone délimitant les noyaux les plus stables.
3- Cette courbe indique-t-elle des processus possibles d’obtention de l’énergie
nucléaire ? Nommer ces processus et expliquer les brièvement en indiquant dans
quelle région de la courbe d’Aston figure chacun d’eux.

Exercice 2
Afin de reproduire par modélisation la courbe d’Aston, les théoriciens ont mis au point une
expression analytique permettant d’obtenir l’énergie de liaison d’un noyau AZX appelée
formule semi empirique de Bethe et Weizeicker :
2 Z (Z − 1) ( N − Z)2
B ( AZx) = 𝒶𝓋 A − 𝒶𝓈 A3 − 𝒶𝒸 1 − 𝒶 𝒶 +ε𝛿
A
A3
1- a/ Donner en quelques mots la signification physique de chaque terme de cette
formule ?
b/ Nommer les termes prépondérant et ceux qui peuvent être interprété de façon
classique.
2- Donner l’expression de l’élément le plus stable en fonction de A, ac et aa.
3- On s’intéresse à un ensemble d’isobares A= 41 (voir tableau ci-dessous) :

élément Z (MeV) B(MeV)


Soufre (S) 16 -17,87 336,28
Clore (Cl) 17 -27,40 345,02

37
Argon (Ar) 18 -33,07 349,91
Potassium (K) 19 -35,56 351,62
Calcium (Ca) 20 -35,14 350,42
Scandium (Sc) 21 -28,64 343,14
Titane (Ti) 22 -15,70 329,41

B étant l’énergie de liaison et  le défaut de masse.

a- En vous servant de ce tableau, nommer l’élément le plus stable en justifiant votre


réponse.
b- Calculer ac en choisissant dans le tableau les deux isobares adéquats à sa
détermination et en justifiant votre choix.
c- Placer les différents isobares A=41 sur la parabole des masses (défaut de masse
en fonction du nombre de protons Z) adéquate.
4- La seule désintégration possible pour l’argon est  -, écrire l’équation de désintégration
 - pour Ar, donner l’expression de son bilan énergétique Q  - en fonction de  et le
calculer pour Ar.
5- Deux éléments parmi ceux cités dans le tableau ci-dessus ont des périodes de
désintégration de 8.104 ans et 2 heures, tous les autres ont des périodes inférieures à la
seconde. Identifier les deux éléments en question en indiquant pour chacun de ces
isobares sa période. Justifier votre réponse.

Bonne chance

38
Faculté des sciences L3/SM

Exercices de physique nucléaire en relation direct avec le chaitre1


Constituants du noyau-équivalence masse énergie

Exercice 1 :
On rappelle que la mécanique relativiste ne s’impose que si l’énergie cinétique d’une particule
est supérieure au dixième de son énergie au repos (m0 c2 ).
1/ Pour quelles énergies cinétiques l’électron, le proton et la particule  deviennent ils
relativistes ?
On donne les énergies au repos de l’électron, du proton et de la particule  respectivement :
Mec2 = 0.511MeV ; Mp c2 = 938.3 MeV et Mc2 = 3728.4 MeV.
2/Trouver la longueur d’onde de De Broglie associée à :
*une bille de 10-2 kg ayant une vitesse de 10 m/s. Conclure.
*un électron d’énergie cinétique 24.1 eV. Conclure.
*un électron d’énergie cinétique 1 GeV. Conclure.

Exercice 2 :
Lorsque qu'un électron et un positron se rencontrent, ils s'annihilent pour former un photon.
Calculer la longueur d'onde de la radiation émise. Conclure.

Exercice 3 :
On rappelle qu’une mole contient N=6.0220943.10 23 atomes.
1/ quel est le nombre d’atomes contenu dans 1 kg de 126 C ?
2/ L’unité de masse atomique u est définie de sorte que le principal isotope du carbone 126 C ait
une masse de 12 u. Calculer en kg la valeur de u, calculer son énergie équivalente en MeV
3/ Quelle est en kg la masse d’un atome de carbone 126 C ? La comparer à celle de ses
constituants. Conclure.

Exercice 4 :
1/ Calculer l’énergie qui serait dégagée si un Kg de deutérium subissait la fusion pour donner
de l’hélium.
On donne les masses des noyaux de deutérium et d’hélium :
M( 21 H ) = 2.013554u et M( 42 H ) = 4.001506u, 1 u = 931.5 MeV/c2 .
2/ La chaleur de réaction de combustion du charbon est de 30 KJ/g. Calculer la masse de
charbon dont la combustion libère la même énergie que la fusion d’un Kg deutérium.

Données utiles : me = 9.109560.10-31 kg, mp = 1.67261.10-27 kg, mn = 1.67492.10-27 kg,


1 eV = 1.602192.10-19 J, c = 2.99792.108 m/s, h = 6,626 068 74 × 10-34 J.s .

39
Faculté des sciences et Appliquées L3/SM

Série n°2 de physique nucléaire


Diffusion de Rutherford

On se propose d’étudier la diffusion d’une particule  (A=4, Z=2) par un noyau de masse M,
de charge Z et de nombre atomique A. Soit v0 la vitesse initiale de la particule .
Pour simplifier le problème, on supposera que le noyau reste immobile au cours de la
collision (m << M) et que la particule est une charge ponctuelle sans dimensions. Dans le
cas où la particule n’atteint pas la surface, les forces nucléaires qui sont de courte portée,
ne peuvent jouer aucun rôle et la collision se poursuit comme s’il n’y avait que la force
électrostatique.
1) la particule incidente a un paramètre d’impact b, exprimer b en fonction de l’angle
de diffusion .
2) Considérons maintenant que la particule  rencontre de front le noyau cible (càd b=0),
trouver la distance minimale d’approche d0 . Calculer la valeur de d0 pour une particule
d’énergie cinétique T= 5,3 MeV se dirigeant vers un noyau 197 79 Au . Comparer la

valeur obtenue à celle du rayon RAu du noyau d’Or. Conclure.


On donne e2 /4 0 = 1.44MeV.fm
3) Pour s’approcher plus de la cible :
- faut-il des particules  plus énergétiques ou moins énergétiques ?
- la cible doit-elle avoir un Z plus élevé ou moins élevé (à T=cte) ?
Résumer en quelques mots, en vous basant sur les réponses de la question 3 la manière
de sonder les dimensions nucléaires, ce traitement reste t-il valable si on s’approche
beaucoup de la surface nucléaire ? Pourquoi ?
4) Exprimer la section efficace d présentée par un noyau cible, pour un paramètre
d’impact compris entre b et b + db. En déduire l’expression de la section efficace
différentielle (d/d) pour la diffusion de la particule incidente dans la direction  et
par unité d’angle solide dans cette direction.
5) Un faisceau très étroit de particules monocinétiques d’énergie 5.3 MeV tombe, en
incidence normale sur une feuille d’Or d’épaisseur x = 25.10 -5 cm et de masse
spécifique  = 19.3 g/cm3 . Sachant que l’intensité du faisceau est de 10 5 particules par
minute, calculer le nombre de particules  qui seront diffusées par minute vers un
détecteur, placé à = 15° et vu du centre de la cible sous un angle solide
d stéradian. On négligera la variation de la section efficace différentielle sur
l’étendue du détecteur.

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Faculté des sciences et Appliquées L3/SM

Exercices de physique nucléaire : Réactions nucléaires


Exercice 1: étude énergétique des réactions nucléaires
On considère la réaction endo-énergétique : a + A  b + B
A est la particule cible supposée au repos dans le repère du laboratoire et a est la particule
incidente d’énergie cinétique Ta .
1/ Déterminer l’énergie cinétique du CM et les énergies cinétique de A et a dans le repère du
centre de masse avant la collision. En déduire l’énergie cinétique disponible pour la réaction
en fonction de Ta et des masses des particules de la voie d’entrée.
2/ Etablir l’expression de l’énergie cinétique minimale Ta )seuil que doit posséder la particule
a pour que la réaction ait lieu. On suppose que toutes les particules sont dans leur état
fondamental.
3/ Quelle serait l’expression de Ta )seuil si l’on désire produire le noyau B de la voie de sortie
dans un état excité d’énergie d’excitation Eex .

Exercice 2: réactions de fission et de fusion


On donne ci-dessous la réaction de fission produite dans un réacteur nucléaire :

1 235
0n + 92 U → 94
38 Sr +
140
54 Xe + 2 10 n

1/ Calculer l’énergie libérée par cette réaction puis en MeV et en j.


On donne : mn = 1,0087 u, m( 235 94
92 U ) = 234,9935 u, m( 38 Sr ) =93,8945 u,
m( 140
54 Xe ) =139,8920 u, 1 J = 6,24 .10
12 MeV

*Déduire, en MeV, l’énergie libérée par nucléon pour cette réaction de fission.

2/ Les centrales nucléaires françaises utilisant de l’uranium 235 fournissent au maximum par
an une puissance électrique P = 1455 MW. A combien de kg d’Uranium correspond cette
puissance ?

3/Sachant que la combustion d’un kilogramme de pétrole libère une énergie E = 45 .10 6 J
sous forme de chaleur. Le rendement de la transformation d’énergie thermique en énergie
électrique est de 34,2 %. En déduire la masse de pétrole qui serait nécessaire pour produire
pendant un an la même énergie électrique que les centrales nucléaires françaises.

4/ On considère la réaction de fusion de deux noyaux d’hélium :

+ 3 He → 4 He + 2 1 p
3 He

Calculer l’énergie libérée par nucléon de cette réaction, la comparer à celle de la fission de
l’uranium 235. Conclure
On donne: mp = 1,0073 u, m( 32 He ) = 3,0149 u, m( 42 He ) =4,0015 u

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