N 3868 Assemblée Nationale: Rappo RT D'Info Rmation
N 3868 Assemblée Nationale: Rappo RT D'Info Rmation
N 3868 Assemblée Nationale: Rappo RT D'Info Rmation
______
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
RAPPORT D’INFORMATION
DÉPOSÉ
en application de l’article 145 du Règlement
ET PRÉSENTÉ PAR
Députés
——
— 3 —
SOMMAIRE
___
Pages
INTRODUCTION ......................................................................................................... 7
I. DES MODALITÉS DE TAXATION MULTIPLES, DONT L’EFFICACITÉ
ÉCONOMIQUE ET LA COHÉRENCE SANITAIRE NE SONT PAS
AVÉRÉES .................................................................................................................... 9
A. UN EMPILEMENT HISTORIQUE DE TAXES SANS LOGIQUE
D’ENSEMBLE, QUI DONNE PARFOIS LIEU À DES CUMULS
D’IMPOSITIONS SUR LES MÊMES PRODUITS ............................................ 9
B. DES TAXES DONT LE RENDEMENT EST SOUVENT FAIBLE ................... 12
1. Les taxes qui dégagent des ressources importantes .............................................. 21
2. Les taxes à faible rendement ................................................................................. 23
3. Les « micro-taxes » ............................................................................................... 28
C. DES TAXES DONT LE COÛT DE GESTION PEUT ÊTRE ÉLEVÉ ET
QUI SONT PARFOIS À L’ORIGINE DE DISTORSIONS ÉCONOMIQUES
IMPORTANTES ..................................................................................................... 34
1. Un coût de gestion qui peut être élevé .................................................................. 34
2. Des taxes qui peuvent être à l’origine de distorsions économiques importantes,
pénalisant les filières agricoles françaises............................................................ 35
D. DES TAXES QUI NE VISENT PAS TOUJOURS À FAIRE ÉVOLUER LES
COMPORTEMENTS ............................................................................................ 38
E. DES TAXES QUI ONT PARFOIS MANQUÉ LEUR OBJECTIF..................... 39
1. Les taxes sectorielles dont l’effet sur la consommation est temporaire et limité . 39
2. Le comportement d’évitement de certains acteurs................................................ 40
— 4 —
INTRODUCTION
(1) Rapport d’information (n° 399) sur la fiscalité comportementale du 26 février 2014, déposé par les
sénateurs Yves Daudigny et Catherine Deroche, au nom de la mission d’évaluation et de contrôle de la
sécurité sociale de la commission des affaires sociales du Sénat.
— 8 —
Elle a tenu près d’une trentaine d’auditions, qui lui ont permis de recueillir
l’analyse de multiples acteurs concernés, qu’il s’agisse d’administrations (au
premier rang desquelles le ministère des finances et des comptes publics,
habituellement chargé de la gestion de ces taxes), de représentants des producteurs
agricoles, des industries agroalimentaires, transformateurs et autres fabricants, ou
encore des distributeurs ou des associations de défense des consommateurs. Elle a,
en outre, recueilli de nombreuses réponses fournies par les administrations des
parlements d’États membres du Conseil de l’Europe, qui permettent de disposer
d’éléments comparatifs – ces réponses, bien que parfois sommaires, sont déjà
riches d’enseignements et font l’objet d’une présentation annexée au présent
rapport. Que l’ensemble de ces institutions et personnes soient remerciées de leurs
efforts et de leur coopération, qui ont permis d’éclairer l’analyse de notre
commission des finances sur ces sujets complexes.
Les taxes pesant sur les produits agroalimentaires sont multiples. Ainsi, le
rapport d’information publié en 2014 par les sénateurs Yves Daudigny et
Catherine Deroche sur la fiscalité comportementale a identifié à ce titre une
dizaine de taxes ; si l’on ajoute celles qui n’ont pas une finalité incitative, mais
uniquement de rendement budgétaire (consistant à procurer des ressources à l’État
ou à une autre personne publique), le nombre de taxes affectant spécifiquement
ces produits s’élèverait plutôt, en réalité, à vingt-et-un. Une douzaine de
redevances pourraient encore être ajoutées à ce chiffre, mais celles-ci n’ont pas le
caractère d’impositions de toute nature, car elles constituent la contrepartie d’un
service rendu. La mission d’information, si elle en a dressé la liste (voir annexe 3),
a considéré que ces redevances ne relevaient pas directement du champ de son
étude. Il en est de même pour les « contributions volontaires obligatoires » (CVO),
qui sont des créances privées, correspondant à des mécanismes de solidarité
financière entre les acteurs des filières agricoles, et qui sont gérées par les
organismes interprofessionnels, afin de mettre en valeur les produits.
— 10 —
réalité, jamais résulté d’une vision d’ensemble et d’un plan cohérent, mais constitue
plutôt le résultat d’une accumulation historique d’impositions créées au fil de l’eau,
sur des produits différents et pour des raisons variées. Ainsi, le vin faisait déjà
l’objet de taxes en France au XIVe siècle et des droits ont été perçus sur d’autres
alcools dès le XVIIe siècle ; plus largement, près de la moitié des taxes pesant sur
les produits agroalimentaires ont été instituées depuis plus d’un demi-siècle.
Les produits soumis à ces taxes sont très divers (céréales, huiles, farines,
produits de la mer, etc.), même si plus de la moitié des taxes agroalimentaires
pèsent sur des boissons, alcoolisées ou non. La DLF estime que la profusion de
ces taxes reflète la diversité des objectifs que le législateur assigne à la fiscalité
(recherche de recettes, protection de l’environnement ou de la santé publique, par
exemple), et constate que leur création n’a pas été décidée uniquement dans le
cadre de lois de finances. Le rapport précité des sénateurs Yves Daudigny et
Catherine Deroche rappelle également que les taxes sur des produits destinés à
la consommation ont souvent été créées en priorité parce qu’elles
permettaient au législateur de disposer de recettes faciles à prévoir et à
contrôler : l’analyse historique montrerait ainsi que « les législateurs se sont
moins préoccupés de la nature des objets qu’il convenait de taxer que de la
facilité avec laquelle ceux-ci pouvaient l’être » et qu’ils ont « systématiquement
recherché des objets dont la production, la consommation ou la circulation étaient
faciles à évaluer, à mesurer et à surveiller ». Pour autant, les redevables d’une
taxe sont en général moins enclins à en contester le principe lorsqu’ils en
comprennent la logique et l’utilité, ce qui est loin d’être toujours le cas
aujourd’hui pour les produits agroalimentaires.
Ainsi, la DLF rappelle que, sur les boissons non alcooliques notamment,
plusieurs taxes trouvent à s’appliquer et peuvent être cumulées : la surtaxe sur les
eaux minérales, la taxe sur les boissons sucrées, la taxe sur les boissons
édulcorées, la taxe sur les boissons énergisantes et le droit spécifique sur les
boissons non alcooliques. Par exemple, une bouteille d’eau minérale sera taxée à
la fois au titre de la surtaxe sur les eaux minérales et au titre du droit sur les
boissons non alcooliques. De même, l’organisation Alliance 7 a indiqué, lors de
son audition, que certaines boissons à base de café vendues au détail (café latte et
café caramélisé, par exemple) sont soumises à la fois à la taxe sur les boissons non
alcooliques, à la taxe sur les boissons sucrées et à la taxe sur les boissons
énergisantes. Selon les éléments communiqués à la mission par cette organisation,
pour une « boisson de type café latte froid, le montant total des
contributions [précitées] représente 30 % du prix de revient (somme des coûts
supportés pour la production et la distribution d’un bien) et 15 % du prix
consommateur », alors qu’« à titre de comparaison, la part des taxes dans le prix
de vente [au consommateur] d’une bouteille de vin (Bordeaux supérieur) est
d’environ 1,5 % ».
produit est rarement très élevé (à l’exception du droit de consommation sur les
alcools).
Le tableau ci-après présente l’ensemble des taxes portant sur des produits
agroalimentaires ou directement liées à leur diffusion, en indiquant notamment
leur date de création, leur base dans notre législation, leur assiette, leur tarif, leurs
redevables et affectataires, ainsi que l’évaluation de leur produit attendu pour
l’année 2016.
21 TAXES ET DROITS PORTANT SPÉCIFIQUEMENT SUR LES PRODUITS AGRO-ALIMENTAIRES
Produit
attendu Nombre de Date de
Taxe Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif/taux et assiette Redevable
redevables création
(en millions
d’euros)
Taxes sur les PRODUITS AGROALIMENTAIRES
(autres que les taxes sur les boissons)
Euros
Nature de l’huile Euros
pour
par hl
100 kg
Olive 18,896 17,013
Arachide et maïs 17,013 15,490
— 14 —
Colza et pépins de
8,716 7,936 Producteurs,
raisins
importateurs,
Taxe spéciale sur les huiles végétales Art. 1609 vicies Autres 14,844 12,941 personnes
125 CCMSA 597 1963
destinées à l’alimentation humaine du CGI réalisant une
Coprah et palmiste 11,324
acquisition intra-
Palme 10,371 communautaire
Animaux marins
18,896
(espèces protégées)
Meuniers,
opérateurs qui
480 (380
Taxe portant sur la quantité de farines procèdent à
Art. 1618 septies meuniers et
semoules et gruaux de blé en vue de 64 CCMSA 15,24 euros par tonne l’introduction des 1962
du CGI 100
la consommation humaine produits sur le
biscuitiers)
territoire,
importateurs
— 15 —
du CGI Mer d’humidité et du taux d’impuretés producteurs
diverses grainiers
Centre
technique de
0,12 % du CA HT des ventes de Fabricants de
Taxe pour le développement de la
Art. 72 de la produits transformés d’origine végétale ; produits
l’industrie de la conservation des 3 conservation 1 063 2003
LFR pour 2003 0,06 % pour les produits d’origine alimentaires
produits agricoles des produits
animale conservés
agricoles
(CTCPA)
0,25 euro par tonne de produits
Vendeurs,
Taxe pour le développement de Art. 137 de la loi Institut des commercialisés (huiles végétales
importateurs et
l’industrie de la transformation des de finances pour n.c. corps gras vierges et brutes, huiles raffinées, n.c. 2015
exportateurs
corps gras végétaux et animaux 2016 (ITERG) margarines et matières grasses
(hors EEE)
tartinables, suifs et saindoux)
Produit
attendu Nombre de Date de
Taxe Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif/taux et assiette Redevable
redevables création
(en millions
d’euros)
Appellation d’origine
Vins 0,15 euro / hl
0,12 euro / hl
Autres boissons ou
alcoolisées 1,20 euro / hl
d’alcool pur
Produits
agroalimentaires ou
10 euros / t
forestiers
d’appellation d’origine
— 16 —
Indication géographique protégée
Institut
Art. L. 642-13
Droit sur les produits bénéficiant national de Produits vitivinicoles 0,03 euro / hl
du code rural et Opérateurs
d’une appellation d’origine ou d’une 7 l’origine et de 0,07 euro / hl n.c. 1935
de la pêche habilités
indication géographique protégée la qualité Autres boissons ou
maritime
(INAO) alcoolisées 0,75 euro / hl
d’alcool pur
Label rouge
Boissons alcoolisées 0,07 euro / hl
(autres que les ou
produits vitivinicoles 0,75 euro / hl
bénéficiant d’une IGP) d’alcool pur
Fabricants,
7,53 euros par hectolitre importateurs,
Art. 1613 ter de boissons contenant des sucres personnes
Contribution sur les boissons sucrées 313 CCMSA n.c. 2011
du CGI ajoutés, conditionnées dans des réalisant une
récipients destinés à la vente au détail acquisition intra-
communautaire
Fabricants,
7,53 euros par hectolitre
importateurs,
de boissons contenant des édulcorants
Contribution sur les boissons Art. 1613 quater personnes
58 CCMSA de synthèse et ne contenant pas de n.c. 2011
— 17 —
édulcorées du CGI réalisant une
sucres ajoutés, conditionnées dans des
acquisition intra-
récipients destinés à la vente au détail
communautaire
Fabricants,
importateurs
103,02 euros par hectolitre
Contribution sur les boissons Art. 1613 bis A personnes
3 CNAMTS de boisson contenant plus de 220 n.c. 2013
énergisantes du CGI réalisant une
milligrammes de caféine par litre
acquisition intra-
communautaire
Fabricants,
exploitants de
0,54 euro par hectolitre sources,
Droit spécifique sur les boissons non Art. 520 A I b d’eau, de boisson gazéifiée ou non, à importateurs,
75 (1) (2) CCMSA n.c. 1945
alcooliques du CGI l’exception des sirops et des jus de fruits personnes
et de légumes et des nectars de fruits réalisant une
acquisition intra-
communautaire
Surtaxe facultative sur les eaux Art. 1582 0,58 euro par hectolitre d’eau minérale Exploitants de
22 Communes 42 1920
minérales du CGI mise à la consommation, au maximum sources
Produit
attendu Nombre de Date de
Taxe Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif/taux et assiette Redevable
redevables création
(en millions
d’euros)
— 18 —
869,27 euros par hectolitre d’alcool pur,
Identique au droit
Art. 317 dans la limite d’une production de
Droit réduit pour les bouilleurs de cru n.c. CCMSA de consommation n.c. n.c.
du CGI 10 litres d’alcool pur par campagne, non
sur les alcools
commercialisables, par dérogation
3,70 euros par degré alcoométrique, par
Fabricant,
hectolitre, pour les bières dont le titre
entrepositaire
alcoométrique est inférieur à 2,8 % en
agréé,
volume, et par dérogation pour les
importateur,
bières produites par les petites
Art. 520 A I a représentant
Droit de consommation sur les bières 863 (1) (2) CCMSA brasseries indépendantes (200 000 3 278 n.c.
du CGI fiscal des
hectolitres par an maximum), dont le
opérateurs établis
titre alcoométrique excède 2,8 %
dans un autre
7,41 euros par degré alcoométrique, par État membre de
hectolitre, pour les autres bières l’UE
Droit de consommation sur les 47,11 euros par hectolitre pour les vins Fabricant,
Art. 402 bis
produits intermédiaires 75 CCMSA doux naturels à appellation d’origine entrepositaire 3 391 1993
du CGI
(boissons qui ont un titre contrôlée et les vins de liqueur agréé,
Produit
attendu Nombre de Date de
Taxe Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif/taux et assiette Redevable
redevables création
(en millions
d’euros)
alcoométrique volumique acquis importateur,
entre 1,2 et 22 % et qui ne sont pas représentant
des bières, des vins, des vins fiscal des
188,41 euros par hectolitre pour les
mousseux, des cidres ou des opérateurs établis
autres produits
hydromels) dans un autre
État membre de
l’UE
— 19 —
Art. 438 du CGI 124 CCMSA 27 656 1945
poirés et hydromels fermentés autres que le vin et la bière fiscal des
opérateurs établis
1,33 euro par hectolitre pour les cidres, dans un autre
poirés et hydromels État membre de
l’UE
557,90 euros par hectolitre d’alcool pur
pour les alcools Importateur,
entrepositaires
47,11 euros par hectolitre d’alcool pur
agréés,
pour les produits intermédiaires
Cotisation spéciale sur les boissons destinataires
alcooliques Art. L. 245-7 à 18,85 euros par hectolitre d’alcool pur enregistrés, les
(pour les boissons ayant une teneur L. 245-12 725 (1) CCMSA pour les vins représentants n.c. n.c.
en alcool supérieure à 18 % en du CSS fiscaux des
2,96 euros par degré alcoométrique, par
volume) opérateurs établis
hectolitre, pour les bières
dans un autre
1,48 euro par degré alcoométrique, par État membre de
hectolitre, pour les bières produites par l’UE
une petite brasserie
Produit
attendu Nombre de Date de
Taxe Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif/taux et assiette Redevable
redevables création
(en millions
d’euros)
Fabricant,
Taxe sur les boissons dites entrepositaire
« premix » (3) agréé,
(toute boisson issue : d’un mélange 11 euros par décilitre d’alcool pur importateur,
préalable entre une boisson Art. 1613 bis du Assiette : titre alcoométrique compris représentant
1 CNAMTS 33 1996
alcoolique et une boisson ayant un CGI entre 1,2 % et 12 % en volume des fiscal des
titre alcoométrique inférieur à 1,2 % boissons concernées opérateurs établis
en volume, ou : d’un ou plusieurs dans un autre
produits alcooliques) État membre de
l’UE
Taxe spéciale sur le sucre utilisé au 13 euros par centaine de kilogrammes Viticulteurs
Art. 422 et Budget
sucrage en première cuvée (taxe sur la 3 de sucre ajouté à la vendange par pratiquant la 6 087 1964
— 20 —
564 du CGI général
chaptalisation) hectare de vigne chaptalisation
(1) Ces données proviennent d’une note transmise par la DGDDI à l’automne 2015, et sont relatives à l’exécution 2014.
(2) Le produit attendu pour 2016 de l’ensemble des taxes visées à l’article 520 A du CGI s’élève à 904 millions d’euros (950 millions en exécution 2014).
(3) Les boissons « premix » sont des boissons issues du mélange d’une boisson alcoolisée et d’une boisson non-alcoolisée (qui bénéficient souvent d’une présentation spécifique).
Sources : Légifrance, DGDDI, DLF et PLF 2016 – Voies et moyens
— 21 —
Son tarif est fixé à 1 737,56 euros par hectolitre d’alcool pur pour
l’ensemble des alcools, mais est réduit de moitié dans le cas particulier du rhum
provenant des départements et régions d’outre-mer (dans la limite de
120 000 hectolitres d’alcool pur par an). La taxe est due lors de la mise à la
consommation des alcools et collectée par la DGDDI sur la base de déclarations
mensuelles récapitulatives transmises par les redevables, qui sont, selon le cas, le
fabricant, l’entrepositaire agréé, l’importateur, la personne qui réalise l’acquisition
intracommunautaire (ou leur représentant fiscal). Compte tenu de l’hétérogénéité
des alcools concernés, la DGDDI a indiqué ne pas être en mesure de fournir le
nombre de redevables de ce droit.
Cette taxe, dont le régime est fixé par les articles L. 245-7 à L. 245-12 du
code de la sécurité sociale, s’ajoute à la précédente pour les boissons qui ont une
teneur en alcool supérieure à 18 degrés : il existe donc, pour celles-ci, un cumul de
taxes du même type. Ce droit d’accise poursuit la même double finalité que le
précédent (budgétaire et comportementale, l’article L. 245-7 du code précité
indiquant qu’il est institué « en raison des risques que comporte l’usage immodéré
de ces produits pour la santé ») et son produit est affecté à la branche vieillesse de
la CCMSA. Toutefois, bien que la taxe soit perçue auprès des mêmes redevables
— 22 —
Son tarif est, dans le cas général, fixé à 557,90 euros par hectolitre
d’alcool pur. Toutefois, pour les produits intermédiaires, il est de 47,11 euros par
hectolitre de produit (ce taux étant abaissé à 18,85 euros pour les vins doux
bénéficiant d’une appellation d’origine protégée) ; par ailleurs, pour les bières
dont la teneur en alcool dépasse 18 degrés, il est de 2,96 euros par degré
alcoométrique et par hectolitre (tarif réduit de moitié pour les bières vendues par
les brasseries fabriquant moins de 200 000 hectolitres de bière par an).
Le tarif de cette taxe est, dans le cas général, de 7,41 euros par degré
alcoométrique et par hectolitre, mais ce tarif est réduit de moitié pour les bières
qui, soit ont une teneur en alcool de moins de 2,8 degrés, soit ont été livrées par
des brasseries produisant moins de 200 000 hectolitres de bière par an.
L’Association des Brasseurs de France a indiqué à la mission que cette dernière
catégorie de bières moins taxées connaît actuellement un fort développement en
France : « La part des bières vendues par les [petites] brasseries s’est accrue, du
fait de la multiplication des créations de brasseries et de leur croissance
organique, liée à l’appétence du consommateur pour les produits de proximité et
à forte identité locale. Elle représente, à fin 2015, 4,5 % du marché
(2,5 % en 2008) ». Par ailleurs, il est important de rappeler que le tarif normal de
cette taxe ne dépassait pas 2,75 euros par degré alcoolique jusqu’au 19 décembre
2012 – la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 du 17 décembre
— 23 —
2012 ayant alors augmenté ce tarif de plus de 160 %, ce qui aurait rapporté près de
400 millions d’euros en 2013, selon les chiffres communiqués à la mission par
la DLF. Ces recettes sont, là encore, destinées à financer la branche vieillesse de
la CCMSA.
Ce droit d’accise, dont le régime est fixé par l’article 1613 ter du code
général des impôts, est encore récent, puisqu’il a été créé par la loi de finances
pour 2012 du 28 décembre 2011 – laquelle a également créé, en parallèle et dans
un souci de rendement budgétaire, une taxe équivalente sur les boissons
édulcorées, codifiée à l’article 1613 quater du même code. Ce droit, dont le
législateur avait prévu que le tarif serait indexé sur l’inflation constatée (évolution
de l’indice des prix hors tabac), frappe actuellement les boissons et préparations
liquides contenant des sucres ajoutés au taux de 7,53 euros par hectolitre (1)
– ce qui correspond donc, par exemple, à une taxe de 2,51 centimes pour une
canette de soda de 33 centilitres.
La loi prévoit que la taxe ne concerne que les boissons conditionnées pour
la vente au détail et ne porte pas sur celles dont la teneur en alcool dépasse
1,2 degré (ou 0,5 degré pour les bières), ces boissons alcoolisées étant déjà
soumises à d’autres taxes dont le cumul est ainsi évité.
(1) Toutefois, un tarif spécifique, qui fait l’objet d’un relèvement progressif pour rattraper le tarif de droit
commun, a été prévu pour Mayotte. Ce tarif s’élève à 5,31 euros par hectolitre au 1er janvier 2016 et
atteindra 7,31 euros au 1er janvier 2017.
— 24 —
Cette taxe, créée par la loi de finances pour 1963 dans un objectif de
rendement budgétaire, est actuellement affectée au financement des prestations
d’assurance maladie des non-salariés agricoles, par le biais de la CCMSA.
Prévue par l’article 1609 vicies du code général des impôts, cette taxe est
due par les producteurs, importateurs et personnes qui réalisent des acquisitions
intracommunautaires d’huiles végétales destinées à l’alimentation humaine
(qu’elles soient consommables en l’état ou directement utilisables dans la
fabrication de tous produits alimentaires). Les produits importés y sont donc en
principe soumis, et les exportations à l’inverse exonérées, mais la pratique est loin
d’être aussi simple au vu des informations recueillies par la mission auprès des
professionnels concernés – le présent rapport reviendra plus tard sur les difficultés
posées par le fonctionnement concret de cette taxe. Le nombre d’entreprises
redevables de cette taxe s’élevait à 597 en 2012, le recouvrement étant confié :
La taxe retient pour assiette le volume ou le poids net des huiles végétales
ou huiles d’animaux marins, vendues en bouteille ou incorporées à des
préparations alimentaires, le fait générateur de la taxe étant la vente, la livraison à
soi-même ou l’importation de ces huiles. Les tarifs de la taxe, particulièrement
complexes, sont compris :
– entre 8,7 et 18,90 euros par kilogramme pour les huiles mises à la
consommation en l’état (des tarifs distincts étant prévus pour sept catégories
d’huiles, l’huile d’olive étant la plus taxée). Le barème de la taxe est également
exprimé en volume pour les seules huiles végétales fluides (huile d’olive,
d’arachide, de colza, de maïs, de soja, de noix, etc.), les tarifs étant alors compris
entre 7,9 et 17 euros par hectolitre d’huile ;
– entre 0,49 et 12,64 euros pour 100 kilogrammes nets de produit pour les
préparations alimentaires qui doivent être taxées à l’importation, dans le cas où
l’importateur a opté pour cette taxation forfaitaire plutôt que pour une taxation
plus détaillée à raison des quantités de chacune des huiles incorporées dans les
produits alimentaires. Dans ce cas, le tarif de la taxe, fixé par arrêté du ministre
chargé du budget, varie selon les types de préparation alimentaires et en fonction
de la proportion d’huiles incorporées (le taux de taxation étant d’autant plus élevé
que la proportion d’huiles incorporées au produit est importante).
— 25 —
Cette taxe, créée par la loi du 31 juillet 1962 de finances rectificative pour
1962 et aujourd’hui prévue par l’article 1618 septies du code général des impôts,
conduit à imposer, en raison de leur poids, les quantités de farines livrées ou
importées sur le territoire français. Elle n’a jamais eu de fonction incitative, mais
uniquement budgétaire : son institution était destinée à financer le budget annexe
des prestations sociales agricoles – ce qui explique qu’elle ait souvent été
surnommée « taxe BAPSA ». Elle a conservé cette vocation, puisque son produit
est, depuis 2009, affecté à la CCMSA, afin de financer les prestations d’assurance
maladie des non-salariés agricoles.
liquidation. Il convient, par ailleurs, de souligner que, contrairement aux taxes sur
les huiles ou les farines, cette taxe n’est pas due sur les céréales importées.
La taxe, qui est exigible à la livraison des produits, est recouvrée par la
DGDDI sur la base d’une déclaration fournie par les collecteurs agréés et
producteurs grainiers. Son produit, qui est plutôt stable et atteignait 22 millions
d’euros en 2014, est affecté à France Agri Mer (établissement né le 1er avril 2009
de la fusion de cinq offices agricoles (1)) dans la limite d’un plafond prévu en loi
de finances et actuellement fixé à 18 millions d’euros – le surplus étant affecté au
budget de l’État. Même si l’objectif de la taxe n’est pas très explicite, elle paraît
avoir pour principale fonction de dégager des recettes en principe destinées à
soutenir la filière agricole, par le biais d’une redistribution aux différents acteurs
représentés par France Agri Mer. Son poids dans le budget de cet établissement,
qui emploie actuellement 1 139 personnes, doit toutefois être relativisé, puisqu’il
représente moins de 3 % de l’ensemble de celui-ci (estimé, pour l’année 2014,
à 734 millions d’euros dans le rapport annuel de la Cour des comptes pour 2016).
Cette taxe, dont le régime est fixé par l’article 1613 quater du code
général des impôts, a été créée par la loi du 28 décembre 2011 de finances pour
2012, en même temps que la taxe sur les boissons contenant des sucres ajoutés,
dans un objectif de rendement budgétaire à l’issue des travaux parlementaires. En
outre, elle se caractérise par un tarif (7,53 euros par hectolitre de boisson) et des
règles de déclaration et recouvrement analogues – ce qui explique que ces deux
taxes soient souvent considérées comme une seule et même taxe, alors qu’il s’agit
bien de deux impositions distinctes.
Son assiette est toutefois différente de celle sur les boissons sucrées,
puisqu’elle est constituée des boissons « contenant des édulcorants de synthèse et
ne contenant pas de sucres ajoutés ». En revanche, comme pour la taxe sur les
boissons sucrées, les boissons qui ne sont pas conditionnées dans des récipients
destinés à la vente au détail ou dont la teneur en alcool dépasse 1,2 degré (ou
0,5 degré pour les bières) n’entrent pas dans le champ de la taxe. Son produit, qui
est stable et également affecté au financement de la CCMSA, est plus limité,
puisqu’il ne dépasse pas 58 millions d’euros.
de fruits et de légumes et les nectars de fruits y échappent, pour une raison qui n’a
pas été clarifiée.
Son produit, qui est là encore affecté au budget de la CCMSA, est estimé à
75 millions d’euros. La finalité de cette taxe n’ayant pas été explicitée, celle-ci
paraît avoir, contrairement aux taxes portant sur des boissons alcoolisées,
seulement un objectif de rendement budgétaire.
Ce droit d’accise, prévu à l’article 402 bis du code général des impôts,
frappe, en fonction du volume mis à la consommation, les boissons dont la teneur
en alcool est comprise entre 1,2 et 22 degrés, qui ne sont pas des bières, vins, vins
mousseux, cidres ou hydromels. Cette taxe est due, lors de la mise à la
consommation des produits, selon le cas par le fabricant, l’entrepositaire agréé,
l’importateur, la personne qui réalise l’acquisition intracommunautaire (ou, si
l’opérateur est établi dans un autre État membre, par son représentant fiscal), ce
qui représente 3 391 redevables selon les données transmises par la DGDDI.
Prévue à l’article 438 du code général des impôts, cette taxe, dont l’origine
remonte à 1945, frappe à des taux variables les vins mousseux, les vins tranquilles
et les cidres, poirés et hydromels.
Compte tenu des règles d’indexation des taux sur l’inflation prévues par
l’article 438 du code général des impôts, le tarif de la taxe est actuellement fixé à :
– 3,77 euros par hectolitre pour les autres vins, ainsi que pour les produits
fermentés (autres que le vin, la bière, les cidres, les poirés et les hydromels) dont
la teneur en alcool ne dépasse pas 15 degrés ;
– et 1,33 euro par hectolitre pour les cidres, les poirés et les hydromels.
Cette taxe locale, créée en 1920 et prévue à l’article 1582 du code général
des impôts, est due par les exploitants des sources d’eaux minérales, au tarif
maximal de 0,58 euro par hectolitre de produit mis à la consommation.
La Chambre syndicale des eaux minérales (CSEM) a indiqué à la mission qu’en
pratique, le montant de cette surtaxe, perçue par les communes sur le territoire
desquelles sont situées les sources, est négocié entre celles-ci et les entreprises
exploitantes.
3. Les « micro-taxes »
Enfin, la mission a identifié, parmi les taxes pesant spécifiquement sur les
produits agroalimentaires, 9 impositions que l’on peut qualifier de
« micro-taxes », car leur rendement, parfois infime, est dans tous les cas inférieur
à 10 millions d’euros – leur produit cumulé étant, quant à lui, de l’ordre de
22 millions d’euros seulement.
(1) Loi n° 2003-1312 du 30 décembre 2003 de finances rectificative pour 2003 (article 75).
— 29 —
vise uniquement à financer cet établissement public. Elle porte sur le montant hors
taxe des ventes de produits de la pêche maritime (1), les redevables de la taxe (dont
le nombre n’est pas connu) étant soit les armateurs ou premiers acheteurs de ces
produits, soit les importateurs de ceux-ci. La collecte de ces recettes est effectuée
par les halles à la marée sur le marché intérieur, tandis que, pour les produits
importés, elle est confiée aux services des douanes et des droits indirects, qui y
procèdent lors de la procédure de déclaration à l’importation.
Le produit de cette taxe demeure très limité puisque, selon les chiffres
communiqués par la DLF, il est passé de 5 à 4 millions d’euros de 2010 à 2014 et
devrait encore s’établir à 4 millions d’euros en 2016. Elle représentait donc,
en 2014, à peine plus de 0,5 % du budget global de France Agri Mer.
(1) Ce qui recouvre les poissons, les crustacés, les mollusques de mer, les algues et les échinodermes
(principalement les oursins).
— 30 —
Le produit de cette taxe à finalité budgétaire, qui est collectée par l’INAO
et affectée à son budget dans la limite d’un plafond fixé chaque année en loi de
finances (l’éventuel surplus étant reversé à l’État), est passé de 4 millions d’euros
en 2010 à 5 millions d’euros en 2014 – ce qui a alors représenté près de 22 % du
budget global de l’INAO (1). Le rendement attendu pour 2016 pourrait atteindre
7 millions d’euros, selon les estimations transmises par la DLF.
Le tarif de la taxe, qui est appliqué au montant hors taxe des ventes ou
exportations, est fixé à 0,12 % pour les produits d’origine végétale et à 0,06 %
pour les produits d’origine animale. Les redevables, dont le nombre s’établit
actuellement à 1 063 selon les données transmises par cet établissement, doivent
adresser, à un rythme annuel (ou mensuel s’ils sont redevables d’un montant de
taxe supérieur à 1 500 euros par an), une déclaration de chiffre d’affaires
imposable au CTCPA, qui est chargé du recouvrement de la taxe.
(1) Le budget de l’INAO s’est élevé, selon le rapport d’activité de cet établissement public pour l’année 2014,
à 22,8 millions d’euros.
(2) Loi n° 2003-1312 du 30 décembre 2003 de finances rectificative pour 2003 (article 72).
— 31 —
Instituée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 (1) dans
un objectif d’orientation des comportements, cette taxe est due par les fabricants
établis en France, importateurs ou commerçants effectuant eux-mêmes la
préparation des boissons, dites énergisantes, qui sont destinées à la consommation
humaine et contiennent au moins 220 milligrammes de caféine pour
1 000 millilitres. En revanche, les entreprises exportant de telles boissons vers un
autre État membre de l’Union européenne ou vers un pays tiers sont exonérées de
la contribution pour les produits concernés. La taxe, dont la gestion revient à la
DGDDI, est déclarée, recouvrée et contrôlée dans des conditions semblables à
celles prévues pour le droit spécifique sur les boissons non alcooliques
(article 520 A du code général des impôts, voir précédemment).
Ce droit réduit, prévu à l’article 317 du code général des impôts, dérive du
droit de consommation sur les alcools, prévu à l’article 403 du même code et dont
la vocation est beaucoup plus générale. Si le mécanisme de la taxe est analogue
quant à ses modalités de gestion et de recouvrement, le droit réduit a pour
particularité d’abaisser le taux de taxation, pour les seuls bouilleurs de cru,
à 869,27 euros par hectolitre d’alcool pur, soit moitié moins par rapport au tarif de
droit commun. Toutefois, cette réduction n’est applicable que dans la limite d’une
production de 10 litres d’alcool pur par campagne et en l’absence de
commercialisation de ces produits. Si le produit de ce droit réduit est en principe
affecté à la CCMSA, comme le droit de consommation sur les alcools auquel il est
adossé, la mission n’a pas pu obtenir davantage de précisions sur son rendement et
le nombre de redevables concernés – ces données n’étant pas présentées de façon
disjointe par rapport à celles qui concernent le droit de consommation sur les
alcools.
(1) Loi n° 2013-1203 du 23 décembre 2013 de financement de la sécurité sociale pour 2014 (article 18).
(2) Loi n° 96-1160 du 27 décembre 1996 de financement de la sécurité sociale pour 1997 (article 29).
— 32 —
applicables au droit de consommation sur les alcools. Ces boissons sont, selon les
termes de l’article 1613 bis du code général des impôts qui régit cette imposition :
– soit les boissons, dont la teneur en alcool est comprise entre 1,2 et
12 degrés, qui sont constituées d’un ou plusieurs produits alcooliques (ne
répondant pas aux définitions des règlements agricoles ou ne bénéficiant pas d’une
indication géographique protégée) et qui contiennent plus de 35 grammes de
sucres ou d’édulcorant par litre.
Cette taxe, dont la gestion est confiée à la DGDDI, est due lors de la mise
à la consommation de ces boissons, par le fabricant, l’entrepositaire agréé,
l’importateur (ou, le cas échéant, leur représentant fiscal) – la DGDDI ayant
indiqué à la mission que la taxe concernait 33 entreprises.
Cette taxe, dont l’origine remonte à 1964 et dont la gestion est, là encore,
confiée à la DGDDI selon les procédures habituelles en matière de contributions
indirectes, impose spécifiquement le procédé d’enrichissement du vin en sucre,
pendant les vendanges, appelé « chaptalisation ». Prévue par l’article 422 du code
général des impôts, elle est perçue, au taux de 13 euros pour 100 kilogrammes de
sucre ajouté, auprès de plus de 6 087 viticulteurs pratiquant la chaptalisation.
Son produit, qui est reversé au budget général de l’État, est aujourd’hui
très limité, puisqu’il s’est établi à 2,8 millions d’euros en 2014, selon les données
communiquées à la mission par la DGDDI.
Cette taxe, tout récemment créée par la loi de finances pour 2016 (1), est
destinée à financer l’Institut des corps gras (ITERG), centre technique industriel
qui soutient des actions de la recherche sur l’amélioration des corps gras végétaux
et animaux et bénéficiait jusqu’en 2015 d’une dotation budgétaire. Comparée à la
taxe sur les huiles affectée à la CCMSA, elle est d’un montant très modeste,
puisqu’elle impose, au taux de 0,25 euro par tonne, la livraison ou l’exportation
d’huiles végétales vierges ou brutes, d’huiles raffinées, de margarines et matières
(1) Loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016 (article 137).
— 33 —
grasses tartinables, ainsi que de suifs et de saindoux. Elle est due par les
entreprises réalisant ces opérations et est exigible, pour les ventes en France, dès
la livraison des produits et, pour les exportations, dès leur expédition.
Créée par la loi du 9 août 2004 relative à la santé publique (2), cette taxe,
prévue à l’article 1609 octovicies du code général des impôts et à l’article L. 2133-1
du code de la santé publique, ne porte pas directement sur des produits
alimentaires, mais sur les informations sanitaires qui doivent être incluses dans les
messages publicitaires portant sur les « produits alimentaires manufacturés » ainsi
sur les « boissons avec ajouts de sucres, de sel ou d’édulcorants de synthèse ».
La mission a donc considéré qu’elle était bien liée à la question de la fiscalité des
produits agroalimentaires.
La taxe, dont la gestion est assurée par la DGFiP selon des modalités
analogues à celles de la TVA, porte sur le montant annuel des sommes destinées à
l’émission et à la diffusion de ces messages publicitaires (hors rabais, ristournes et
TVA), auquel est appliqué un taux de taxation de 1,5 %. Pour les documents
imprimés, l’assiette taxée est constituée des dépenses de réalisation et de
distribution, diminuée des réductions de prix obtenues des fournisseurs qui se
rapportent expressément à ces dépenses. Enfin, pour les promoteurs qui effectuent
tout ou partie des opérations de réalisation et de distribution avec leurs propres
moyens d’exploitation, la base d’imposition est constituée par le prix de revient
(hors TVA) de toutes les dépenses ayant concouru à la réalisation de ces
opérations. Enfin, la taxe n’est pas due lorsque les messages publicitaires font
apparaître des informations sanitaires conformes aux demandes de l’Institut
national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).
Le produit de cette taxe, qui est affecté à l’Inpes, n’a pas dépassé
1,3 million d’euros en 2014. Ce faible rendement atteste du bon respect, en
général, des exigences d’information sanitaire par les annonceurs, ce qui est
essentiel s’agissant d’une taxe comportementale destinée à favoriser l’éducation et
la prévention sanitaires (en particulier dans le cadre de la lutte contre l’obésité et
la malnutrition).
(1) Loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 (paragraphe I de l’article 46).
(2) Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique (article 29).
— 34 —
La taxe sur les farines est fortement contestée, tant par les représentants
des meuniers que par les industries agroalimentaires. Ainsi, l’Association
nationale de la meunerie française (ANMF) estime que « la collecte de cette taxe
est très coûteuse pour la Direction des Douanes, alors qu’elle donne lieu à une
perception d’un faible montant ». Le rapport précité de la Cour des comptes a
estimé que le taux d’intervention moyen de l’administration, pour un
ensemble de contributions indirectes comprenant notamment la taxe sur les
farines et la taxe sur les céréales, était de près de 15 %. Ce taux paraît
effectivement très excessif si on le compare, par exemple, au taux d’intervention
moyen de 0,12 % constaté pour la taxe intérieure sur la consommation de produits
énergétiques (TICPE). Selon les données transmises à la mission par la DGDDI et
portant plus spécifiquement sur la taxe sur les farines, son coût de gestion pour
l’administration était évalué, en 2013, à environ 3 millions d’euros (soit un peu
moins de 5 % du produit de la taxe, ce qui reste très élevé), les tâches
correspondantes occupant 32,5 agents en équivalents temps plein travaillé (ETPT).
quantité d’huile utilisée. La DGDDI rappelle que les montants dus au titre de la
taxe peuvent varier selon un coefficient multiplicateur de 2,6 en fonction du
pourcentage estimatif d’huiles dans le produit fini. Trois taux sont généralement
prévus : moins de 15 %, entre 15 et 25 % ou supérieur à 25 %. Malgré ce
dispositif théoriquement simplifié, la déclaration est complexe, et nécessite de
communiquer les recettes à l’administration des douanes. Selon la FNCG et
Alliance 7, les entreprises exportant vers la France ne déclareraient pas toujours
les quantités d’huiles contenues dans leurs produits, s’affranchissant ainsi du
montant de la taxe.
Enfin, comme pour la taxe sur les farines, la mission a constaté, après
avoir interrogé à ce sujet les parlements des États membres du Conseil de
l’Europe, qu’aucun d’entre eux ne disposait d’une taxe équivalente.
— 38 —
Cette situation est d’autant plus injuste que ces impositions sont
rarement guidées par des considérations environnementales ou relatives à la
santé publique. Ainsi, en dehors des impositions applicables à certaines boissons
alcooliques et non alcooliques, aucune des sept taxes portant spécialement sur les
produits agroalimentaires étudiées par la mission ne vise à modifier les
comportements (1). Si certaines de ces impositions avaient été instituées dans
une perspective de régulation économique, pour favoriser certaines
productions agricoles, l’objectif qui leur était assigné a progressivement été
réorienté vers une finalité purement budgétaire. Ainsi, la taxe sur les farines
répondait initialement à une politique d’encadrement de la production, l’objectif
étant, lors de sa création, de limiter les risques de surproduction.
Tel est également le cas de la taxe spéciale sur les huiles végétales. Entrée
en vigueur le 1er février 1967, celle-ci avait initialement pour but de diminuer la
concurrence entre le beurre, d’une part, et les huiles végétales alimentaires et la
margarine, d’autre part. Dans un contexte d’importants excédents de produits
laitiers, il s’agissait de favoriser leur consommation en augmentant le prix relatif
des produits substituables. La volonté de protéger les filières oléagineuses
françaises s’ajoutait à cet objectif général. Sept tarifs différents furent introduits,
taxant plus légèrement l’huile de colza, au détriment de l’huile d’olive, cette
dernière étant le plus souvent importée depuis l’Italie. La mission relève que si les
objectifs initiaux de régulation économique et de protection des productions
nationales ont peu à peu perdu de leur pertinence, la taxe spéciale est restée en
l’état pour des raisons budgétaires.
(1) Certaines accises, telles que la taxe portant spécifiquement sur les boissons sucrées et celle frappant les
boissons édulcorées, la taxe sur les boissons énergisantes, ou les différentes impositions portant sur les
alcools, jouent en principe un rôle dissuasif, mais peuvent poser d’autres difficultés. Elles seront étudiées
ultérieurement.
— 39 —
Parmi les taxes analysées par la mission, rares sont celles qui poursuivent
une finalité incitative. Ainsi, les différentes impositions applicables aux boissons
sucrées, édulcorées et énergisantes visent largement, en réalité, à élever le prix
final de ces produits pour en décourager la consommation. La mission relève que,
pour la plupart, ces taxes « comportementales », imparfaitement calibrées, n’ont
pas atteint leur objectif, ou l’ont atteint partiellement, et cela pour des raisons
diverses, qui tiennent tant à la faible sensibilité des consommateurs aux évolutions
de prix modérées, qu’aux stratégies d’évitement mises en place par les entreprises.
(1) « The impact of a « soda tax » on prices, Evidence from French micro data », Nicoletta Berardi, Patrick
Sevestre, Marine Tepaut et Alexandre Vigneron, Banque de France, décembre 2012.
(2) Selon l’article précité, en juin 2012, la taxe avait été totalement répercutée dans le prix des sodas, mais
n’avait été transmise qu’à 85 % aux eaux aromatisées, et à 60 % aux boissons aux fruits. Les auteurs
expliquent ce phénomène par le caractère imparfaitement concurrentiel de ces marchés et la relative
substituabilité de ces biens. L’impact semble également avoir été différencié selon le positionnement de
gamme des différentes boissons entrant dans l’assiette de la taxe. Au cours des auditions menées par la
mission, il a été souligné que la taxe avait eu un impact plus important sur les boissons « premiers prix »
que sur les boissons de marque, pour lesquelles la taxe représente, en proportion, une augmentation de prix
moins significative.
— 40 —
SymphonyIRI évoque de son côté une baisse des ventes de sodas en hyper et
supermarchés de 3,3 % en volume sur l’année 2012. Au total, la DLF rappelait
que « le volume global des ventes de boissons rafraîchissantes sans alcool a
globalement baissé – les ventes de boissons rafraîchissantes sans alcool
représentaient 4 130 millions de litres en 2010, 4 302 millions de litres en 2011 et
4 149 millions de litres en 2012 – suite à la mise en œuvre de la taxe sur les
boissons sucrées, sans qu’il soit réellement possible d’identifier cette dernière
comme la cause principale de cette baisse, car dans le même temps les dépenses
des ménages consacrées à l’alimentation diminuaient également ».
L’impact de la taxe serait d’autant plus limité que, lors de son audition, la
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes (DGCCRF) soulignait que les mauvaises conditions météorologiques
rencontrées cette année-là expliqueraient une partie de ce décrochage. Le constat
est partagé par la DLF, qui précisait que « déterminer si la taxe est un élément
explicatif de la baisse des volumes consommés est également rendu difficile en
raison du fait que la consommation des boissons rafraîchissantes sans alcool est
particulièrement sensible aux phénomènes météorologiques. Or le bilan météo de
l’année 2012 fait apparaître une année plus défavorable que la précédente (une
pluviométrie plus élevée pouvant provoquer une baisse de la consommation) ».
(1) World health organization – Public health product tax in Hungary: An example of successful intersectoral
action using a fiscal tool to promote healthier food choices and raise revenues for public health (2015).
— 41 —
L’examen de l’ensemble des « petites taxes » pesant sur les divers produits
agroalimentaires a conduit la mission à identifier une dizaine de taxes, dont la
suppression paraît souhaitable – le maintien de taxes à faible rendement devant,
dans ce domaine, constituer l’exception.
a. Des taxes sur les farines et sur les huiles, qui occasionnent des
lourdeurs de gestion et provoquent des distorsions économiques
importantes
(1) Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, Rapport au Parlement 2016
(pages 184 et suivantes).
— 45 —
l’accès aux produits de base, tels que les fruits et les légumes, les produits de la
mer, et le pain ». Pour ces raisons, la mission recommande la suppression de la
taxe sur les farines.
(1) Au Danemark, la taxe sur les produits gras, mise en place en octobre 2011, a été abrogée un an plus tard
car, en plus de ses effets anti-redistributifs et d’une importante complexité de gestion, la taxe a conduit à
une augmentation significative des achats transfrontaliers.
— 48 —
(1) « L’huile de palme : aspects nutritionnels, sociaux et environnementaux. État des lieux du Fonds français
pour l’alimentation et la santé », FFAS (www.cirad.fr/content/download/7330/77067/version/3/file/Huile-
de-palme-FFAS.pdf).
— 49 —
(1) Apports en acides gras de la population vivant en France et comparaison aux apports nutritionnels
conseillés définis en 2010 – septembre 2015.
— 50 —
(1) Stéphane Walrand, François Fisch, Jean-Marie Bourre, « Tous les acides gras saturés ont-ils le même effet
métabolique ? » Nutrition Clinique et Métabolisme, Volume 24, Issue 2, May 2010, Pages 63–75.
(2) Rapport « Huile de palme : de la déforestation à la nécessaire durabilité », WWF, 2011.
(3) Rapport « Global Forest Resources Assessment », United Nations, FAO, 2010.
(4) « How much palm oil do we need ? », R.H.V. Corley, article publié dans Environmental Science and
Policy (n° 12, p. 134-139).
(5) Projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, déposé à l’Assemblée
nationale le 26 mars 2014.
— 51 —
l’huile de palme sur celui applicable à l’huile d’olive. Les huiles respectant
certains critères relatifs au respect de l’environnement seraient exonérées de cette
contribution additionnelle. Selon les estimations obtenues par la mission, le
produit de la surtaxe s’élèverait à 12 millions d’euros environ. L’article 27 A fut
ensuite supprimé lors de son examen en deuxième lecture au Sénat, avant que
l’Assemblée nationale ne soit à nouveau saisie de ce texte.
Les objectifs poursuivis par la création d’une telle surtaxe sont louables, et
la mission considère qu’il est anormal que le taux applicable à l’huile de palme
soit actuellement inférieur à celui frappant les huiles d’olive ou de colza. La
question se pose néanmoins de l’opportunité de créer une contribution
supplémentaire qui serait calquée sur l’imposition déjà existante et serait, à ce
titre, source d’une complexité importante.
(1) Évaluation la consommation moyenne actuelle d’huile de palme en France, étude commandée par
l’Alliance Française pour une huile de palme durable, P. Hébel, octobre 2014.
(2) L’article 34 de la Constitution prévoit que « la loi fixe les règles concernant : […] l’assiette, le taux et les
modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ».
(3) L’« Huile de palme durable indonésienne » (Indonesian Sustainable Palm Oil – ISPO) est une initiative du
gouvernement indonésien visant à développer les modes de production respectueux de l’environnement, et à
limiter les émissions de gaz à effet de serre, tout en protégeant la compétitivité des petits producteurs
d’huile de palme. Cette certification serait moins exigeante que le standard international RSPO. L’ISPO est
néanmoins soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à travers
l’« Initiative pour une huile de palme durable » (Sustainable Palm Oil Initiative – SPOI), lancée en 2014.
Le PNUD promeut le rapprochement des différentes normes existantes, et a notamment contribué à la
réalisation d’une étude en faveur de la coopération entre ces systèmes, publiée en février 2016, et
disponible à l’adresse suivante : http://www.inpop.id/en/archive/view/02-25-2016-ispo-rspo-comparative-
study-english-for-online-viewing.
— 52 —
b. Une série de petites taxes qui dégagent un rendement faible, dont les
modalités de recouvrement sont complexes, et qui poursuivent des
objectifs de politique publique parfois incertains
Comme la taxe sur les farines, la taxe sur les céréales correspondait, lors
de sa création, à une politique d’encadrement de la production. S’y ajoutait la
volonté de créer des mécanismes de redistribution au sein des filières agricoles et,
puisque les exploitants agricoles ne pouvaient financer seuls le système, une
solidarité de filière fut mise en place. La taxe fut affectée successivement au fonds
national de développement agricole, à l’Office national interprofessionnel des
grandes cultures (ONIGC), puis à France Agri Mer (qui regroupe 5 offices
agricoles dont l’ONIGC – voir supra). Cette taxe fait pourtant partie des 8 taxes à
faible rendement identifiées par la mission. Elle rapporte chaque année environ
20 millions d’euros (20 en 2013, 22 en 2014, 21 en 2015), et son produit devrait
s’élever à 18 millions en 2016.
Par ailleurs, la Coordination rurale souligne que cette taxe « frappe les
céréales produites en France même si elles sont destinées à l’exportation, mais les
céréales importées ne sont pas taxées », ce qui, malgré son montant relativement
faible, crée de légères distorsions économiques entre productions nationales et
étrangères.
Cette taxe, qui frappe les produits bénéficiant d’une appellation d’origine
(AO), d’une indication géographique protégée (IGP), ou d’un label rouge, a pour
finalité de financer le budget de l’Institut national de l’origine et de la qualité
(INAO). La mission relève que les produits entrant dans l’assiette de la taxe sont
soumis à 8 taux différents, selon leur nature, et que le montant de l’accise est très
faible.
Du fait de son existence très récente, la mission n’a pas été en mesure
d’évaluer clairement les conséquences pratiques de la taxe. Elle relève néanmoins
que les modalités de déclaration et de recouvrement sont complexes. L’arrêté du
5 janvier 2016 (1) met en place une déclaration annuelle effectuée sous la forme
d’un formulaire papier. Le recouvrement demeure assuré par l’ITERG, et la
Direction générale des finances publiques (DGFiP) est compétente en cas de non-
paiement de la taxe par les entreprises redevables. Dans ce dernier cas, des frais de
perception sont prévus, fixés par arrêté du ministre du budget, dans la limite de
5 % des sommes recouvrées.
Il est également ressorti des auditions de la mission que deux taxes portant
sur des boissons gagneraient aujourd’hui à être supprimées : le droit spécifique sur
les boissons non alcooliques et la contribution sur les boissons dites énergisantes.
(1) Arrêté du 5 janvier 2016 relatif à la déclaration préalable afférente à la taxe pour le développement de
l’industrie de la transformation des corps gras végétaux et animaux.
— 56 —
Le droit spécifique sur les boissons non alcooliques, qui ne peut être
rattaché à la « fiscalité comportementale », apparaît comme un droit d’accise
plutôt archaïque et n’a, en réalité, d’autre finalité que de fournir à la CCMSA des
ressources de l’ordre de 75 millions d’euros par an. Il frappe un ensemble
disparate de boissons non alcoolisées (ou très faiblement alcoolisées), ce qui
provoque des situations de cumul d’impositions sur de mêmes produits, comme la
DLF l’a elle-même souligné.
– pour les eaux minérales, ce droit d’accise s’ajoute à la surtaxe sur les
eaux minérales, alors que les entreprises du secteur doivent aussi supporter, en
complément de la fiscalité, une éco-contribution destinée à financer la mise en
place de la collecte sélective des emballages (point vert de l’entreprise
Éco-emballages (1)), pour un montant de l’ordre de 60 millions d’euros par an. Or,
cette filière représente en France, selon le CSEM, 12 000 emplois directs et 30 000
emplois indirects, et notre pays fait plutôt figure d’exception en Europe en taxant
l’eau embouteillée en complément des taxations municipales : le CSEM souligne
ainsi que « la très grande majorité des pays européens n’appliquent pas de droit
spécifique sur les eaux embouteillées », ce que les éléments de comparaison
fournis par la DLF paraissent confirmer. Les considérations sanitaires ne plaident
pas non plus pour le maintien de cette taxe : le CSEM souligne que, si près de
95 % des consommateurs, en France, achètent de l’eau en bouteille, 75 % de la
population ne parvient pas à respecter la recommandation sanitaire de consommer
1,5 litre d’eau par jour et par personne. Dans ce contexte, l’eau embouteillée peut
jouer un rôle utile pour favoriser une meilleure hydratation des personnes,
notamment celles dont la santé est fragile, et sa consommation demeure en tout
état de cause préférable, sur le plan sanitaire, à celle de boissons sucrées.
(1) Eco-emballages est une entreprise créée il y a 20 ans et agréée par l’État, qui joue un rôle environnemental
important en organisant, en lien avec les collectivités locales, le dispositif national du tri et du recyclage
des emballages ménagers (http://www.ecoemballages.fr/).
— 57 —
droit spécifique), alors même qu’aucun impact positif pour la santé publique n’est
attendu.
De même, la DLF confirme que les cumuls actuels auxquels donne lieu
cette taxe, s’ils sont juridiquement possibles, n’apparaissent pas optimaux sur un
plan économique et administratif : « D’un point de vue juridique, cette situation de
cumul ne pose pas de difficulté dans la mesure où les deux contributions ont avant
tout une finalité de rendement budgétaire et qu’elles ne font pas peser sur les
redevables une charge excessive au regard de leurs facultés contributives ou
qu’elles ne revêtent pas un caractère confiscatoire. Cependant, cette multiplicité
de taxes aux règles fiscales différentes sur une assiette semblable complexifie
grandement la gestion administrative de celles-ci aussi bien pour les opérateurs
que pour les services de l’État. »
Ainsi, dans un avis rendu le 6 septembre 2013 sur l’évaluation des risques
liés à la consommation de boissons dites « énergisantes » (BDE), l’Agence
nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
(1) Loi n° 2013-1203 du 23 décembre 2013 de financement de la sécurité sociale pour 2014 (article 18).
— 58 —
Une nouvelle version de la taxe, relevant à 100 euros par hectolitre le tarif
de ce droit d’accise, a été adoptée un an plus tard, à l’article 18 de la loi de
financement de la sécurité sociale pour 2014, codifié à l’article 1613 bis A du
(1) Selon cet avis, les enfants et adolescents, « au niveau européen, sont respectivement 3 et 8 % à consommer
des BDE plus de 4 à 5 fois par semaine ».
(2) Loi n° 2012-1404 du 17 décembre 2012 de financement de la sécurité sociale pour 2013 (article 25).
(3) Décision du Conseil constitutionnel n° 2012-659 DC du 13 décembre 2012 « Loi de financement de la
sécurité sociale pour 2013 ».
— 59 —
code général des impôts. Ce dernier visait à nouveau les « boissons dites
énergisantes », tout en ne mentionnant que le dépassement d’un seuil minimal de
220 milligrammes de caféine pour 1 000 millilitres. Or, à la suite d’une décision,
rendue par le Conseil constitutionnel le 19 septembre 2014 dans le cadre d’une
question prioritaire de constitutionnalité (QPC) (1), la référence aux boissons
énergisantes a dû être supprimée, et la taxe élargie à l’ensemble des boissons
dépassant ce seuil de caféine. En effet, le Conseil constitutionnel a noté qu’étaient
exclues du champ de la taxe « les boissons faisant l’objet d’une commercialisation
dans les mêmes formes et ayant une teneur en caféine supérieure à
220 milligrammes pour 1 000 millilitres dès lors qu’elles ne sont pas des boissons
“dites énergisantes” » et a considéré que « la différence ainsi instituée entre les
boissons destinées à la vente au détail et contenant une teneur en caféine
identique selon qu’elles sont ou non qualifiées de boissons “dites énergisantes”
entraîne une différence de traitement qui est sans rapport avec l’objet de
l’imposition et, par suite, contraire au principe d’égalité devant l’impôt ».
(1) Décision du Conseil constitutionnel n° 2014-417 QPC du 19 septembre 2014 « Société Red Bull On
Premise et autre ».
— 60 —
Teneur moyenne en
Teneur minimale Teneur maximale Teneur moyenne
caféine pour des
en caféine en caféine en caféine
Boissons contenants
(en milligrammes (en milligrammes (en milligrammes
standards (en
pour 100 grammes) pour 100 grammes) pour 100 grammes)
milligrammes)
Boissons dites 72,5
12 32 30
« énergisantes » (canette de 250 ml)
35,7
Café expresso 25 214 71,3
(contenant de 50 ml)
Café « filtre » ou
51,3
café long en 17,5 124,4 51,3
(contenant de 100 ml)
dosettes
Café noir à boire
19,7 214 55,1 –
(générique)
Café soluble
48,4
reconstitué prêt à 20,1 85,6 48,4
(contenant de 100 ml)
boire
2,1
Café décaféiné 1,5 12 2,1
(contenant de 100 ml)
54,2
Thé infusé 9 50 27,2
(contenant de 200 ml)
32
Soda au cola 4,1 13,2 9,7
(canette de 330 ml)
Source : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement (Anses), avis relatif à l’évaluation
des risques liés à la consommation de boissons dites « énergisantes » (BDE), 6 septembre 2013 (p. 40).
(1) http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2015/01/cir_39144.pdf
(2) La circulaire précise à cet égard que « les boissons fabriquées et livrées aussitôt au consommateur dans des
gobelets non fermés dans des distributeurs automatiques n’entrent pas dans le champ d’application de la
contribution sur les boissons contenant de la caféine ».
— 61 —
(1) L’organisation Alliance 7 souligne ainsi, dans les éléments qu’elle a adressé à la mission : « les produits
pour lesquels cette contribution a été élaborée ne la payent pas et les produits auxquels le législateur n’a
jamais pensé sont les seuls à la payer ».
(2) La société Red Bull a indiqué à la mission qu’elle veillait elle-même à apposer sur ses produits vendus en
France des avertissements sanitaires : « sur les canettes de Red Bull figurent les mentions suivantes :
« boisson à base de taurine et de caféine - teneur élevée en caféine - déconseillée aux enfants et aux femmes
enceintes ou allaitantes - à consommer avec modération ».
— 62 —
Créé en 1950 et régi par la loi n° 48-1228 du 22 juillet 1948 fixant le statut
juridique des centres techniques industriels, le centre technique de la conservation
des produits agricoles (CTCPA) bénéficiait, jusqu’en 2004, d’une taxe parafiscale.
Celle-ci a été supprimée par la loi de finances rectificative pour 2003, et
remplacée par la taxe fiscale affectée actuellement en vigueur. La loi de finances
pour 2012 a plafonné cette taxe à hauteur de 2,9 millions d’euros, le surplus étant
reversé au budget général.
Les travaux de la mission relèvent que cette taxe est appréciée par les
professionnels du secteur. Elle permet d’entretenir un lien entre le CTCPA et
les entreprises et, comme le rappelaient les représentants du ministère de
l’agriculture lors de leur audition, la taxe « est un mécanisme vertueux pour les
filières industrielles. La taxe est prélevée en contrepartie d’un service rendu aux
assujettis. Elle est par nature affectée à des actions bénéficiant aux secteurs qui y
contribuent. Elle est particulièrement plébiscitée par les filières car ces
ressources permettent d’améliorer l’efficacité technique ». Dans un rapport remis
en 2014 (1), la députée Clotilde Valter réaffirmait ainsi le rôle majeur des CTI en
tant qu’outil de développement économique des entreprises et filières industrielles.
(1) Rapport au Premier Ministre « Les CTI et CPDE au service du redressement productif », réalisé par
Mme la députée Clotilde Valter, en octobre 2014.
— 64 —
b. Une surtaxe sur les eaux minérales, bien acceptée par les exploitants
de sources, qui permet de lever des ressources au profit des collectivités
territoriales
(1) http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/fonc.pdf.
— 65 —
fabricants d’eaux minérales se voient appliquer le droit spécifique sur les boissons
non alcooliques, de 0,54 euro par hectolitre, qui représente près de 42 millions
d’euros pour le secteur des eaux embouteillées, et acquittent la taxe sur la valeur
ajoutée, à un taux de 5,5 %.
1. Une taxation réduite des produits alimentaires qui, sans être une
obligation européenne, conserve pleinement sa pertinence pour des
raisons sociales
(1) Directive n° 2006/112/CE du Conseil du 28 novembre 2006 relative au système commun de taxe sur la
valeur ajoutée (TVA).
— 67 —
(1) Publication « Insee Première », n° 1568, octobre 2015, qui précise également : « À niveau de vie
équivalent, la part de l’alimentation à domicile est plus grande pour les ménages qui ont des enfants. Il en
est de même si les ménages sont plus âgés que la moyenne ou s’ils sont employés ou ouvriers. »
— 68 —
qui sont souvent considérés par les consommateurs comme des produits chers »,
une telle mesure permettant selon elle « de concilier politique de santé publique et
pouvoir d’achat ». De ce fait, si des modulations des taux de TVA applicables à
certains produits alimentaires sont en principe envisageables, elles ne pourraient
s’effectuer actuellement en France qu’en faisant référence aux taux existants, que
ce soit pour augmenter le taux de TVA applicable à certains produits actuellement
taxés à 5,5 % ou, à l’inverse, pour abaisser le taux de TVA de 20 % actuellement
applicable à d’autres produits alimentaires.
– le caviar ;
Il s’agit ici avant tout d’une question de cohérence fiscale, car la portée
économique du taux de TVA appliqué à ce type d’achat pourrait être limitée.
Ainsi, selon l’association de consommateurs CLCV, « le beurre (TVA 5,5 %) est
présent dans 97 % des ménages et la margarine (TVA 20 %) dans 65 % des
ménages », mais les achats de ces produits sont avant tout motivés par des
questions d’image liée aux produits, ainsi que par des habitudes de consommation
qui diffèrent quelque peu entre les régions françaises. Cette association estime
ainsi : « La TVA faible sur le beurre ne semble pas le favoriser. En effet, la
(1) Décision n° 2011-121 QPC du 29 avril 2011 « Société Unilever France », dans laquelle le Conseil
constitutionnel a considéré que « le principe d’égalité ne fait pas obstacle à ce que, pour des motifs d’intérêt
général, le législateur édicte, par l’octroi d’avantages fiscaux, des mesures d’incitation au développement
d’activités économiques en appliquant des critères objectifs et rationnels en fonction des buts recherchés »,
ajoutant qu’« en appliquant aux produits d’origine laitière, entrant dans la composition des corps gras non
végétaux, un avantage fiscal ayant pour objet de modérer leur prix de vente au public, le législateur a
entendu favoriser leur production et leur vente », en se fondant dans ce cadre « sur un critère objectif et
rationnel ».
— 70 —
(1) Réglement n°1308/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant organisation
commune des marchés des produits agricoles.
(2) http://www.mangerbouger.fr/Les-9-reperes/Les-9-reperes-a-la-loupe/Matieres-grasses.
(3) « Apports en acides gras de la population vivant en France et comparaison aux apports nutritionnels
conseillés définis en 2010 », avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail (Anses) et rapport d’étude, 22 septembre 2015.
— 71 —
Par ailleurs, selon les informations recueillies par la mission dans le cadre
de ses auditions comme d’une consultation des parlements des États membres du
Conseil de l’Europe, la Belgique paraît être le seul pays, avec la France, dans
lequel le taux de TVA appliqué au beurre et à la margarine n’est pas
identique (avec un écart de taux, dans ce cas particulier, beaucoup moins élevé
qu’en France, puisqu’il n’y est que de 6 points). Ainsi, en matière de TVA pour
ces deux types de graisses, la neutralité constitue en Europe la norme, et la
différence de taux l’exception. Ce constat, ajouté aux considérations
nutritionnelles, plaide donc pour un alignement des taux de TVA applicables à ces
produits.
(1) Estimation sur la base des données 2013 issues de la comptabilité nationale (chiffres semi-définitifs), qui
montrent que l’assiette rémanente de cette catégorie de produits peut être estimée à 780 millions d’euros
en 2014.
— 72 —
5,5 %, quand d’autres sont taxés au taux de 20 %. Or, les règles de partage entre
l’un et l’autre taux, telles qu’elles sont exprimées à l’article 278-0 bis A du code
général des impôts, sont complexes. Celui-ci dispose ainsi, en son b) du 1° du A,
que le taux normal de 20 % est applicable aux « chocolats et [à] tous les produits
composés contenant du chocolat ou du cacao », avant de préciser le champ
d’application du taux de 5,5 %, qui constitue donc actuellement, pour ces produits,
l’exception : « Toutefois le chocolat, le chocolat de ménage au lait, les bonbons de
chocolat, les fèves de cacao et le beurre de cacao sont admis au taux réduit de
5,5 % ».
(1) Décret n° 76-692 du 13 juillet 1976 pris pour l’application de la loi du 1er août 1905 sur la répression des
fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires en ce qui concerne les
produits de cacao et de chocolat destinés à l’alimentation.
(2) http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/2033-PGP.html.
— 73 —
(1) Selon des données communiquées à la mission par les représentants du ministère des affaires sociales et de
la santé qu’elle a auditionnés, la consommation moyenne par an et par habitant des produits du groupe
— 75 —
Sur la base des données de la comptabilité nationale pour 2013 (1), la DLF
estime que la perte de recettes qui résulterait, pour l’État, d’une application du
taux de 5,5 % aux produits chocolatés qui demeurent actuellement soumis au
taux de 20 %, serait de l’ordre de 230 millions d’euros. La mission estime que
cette perte de recettes peut être compensée par l’augmentation d’autres recettes
ciblant, de manière simple et efficace, d’autres types de produits alimentaires.
« cacao, chocolat et produits de confiserie » a régulièrement progressé depuis une cinquantaine d’années
en France, passant de 6,3 kilogrammes en 1970 à 11,2 kilogrammes en 2005. En sens inverse, la
consommation moyenne de viandes, pain et fruits et légumes a eu tendance à diminuer.
(1) Comptes semi-définitifs pour 2013, le chiffrage étant réalisé à partir de l’assiette rémanente à taux normal
(20 %) du produit C10H2 intitulé « Fabrication de cacao, chocolat et produits de confiserie », qui est
estimée à 2,4 milliards d’euros pour 2014. Le chiffrage réalisé par la DLF avec l’aide de la direction
général du trésor s’appuie notamment sur une estimation de l’INSEE, selon laquelle le chocolat
représentait en 2004 environ 70 % du produit C10H2.
— 76 —
dans notre pays, dont un tiers par cancer, un quart par maladie cardiovasculaire,
17 % par des causses « externes » (accident, suicide), 16 % par maladie digestive,
et 11 % par d’autres maladies (1). Les décès liés à l’alcool sont principalement
masculins (36 500 décès pour les hommes, soit 75 % du nombre total de décès
imputables à l’alcool, contre 12 500 pour les femmes), et la consommation
d’alcool expliquerait 13 % de la mortalité totale des hommes, contre 5 % de celles
des femmes.
(1) « Alcohol-attributable mortality in France », étude conduite Sylvie Guérin, Agnès Laplanche, Ariane
Dunant et Catherine Hill, European Journal of Public Health, vol. 23, n° 4, 2013, pp. 588-593.
(2) « La consommation régulière d’alcool en 2014 », étude réalisée par Jean-Baptiste Richard, publié dans
La santé en action n° 432, juin 2015.
(3) « La consommation d’alcool en France en 2014 », étude réalisée par Jean-Baptiste Richard, Christophe
Palle, Romain Guignard, Viet Nguyen-Thanh, François Beck et Pierre Arwidson, publiée dans Évolutions
n° 32, avril 2015.
— 77 —
(1) « Le coût social des drogues en France », étude réalisée par Pierre Kopp, Observatoire français des
drogues et des toxicomanies, 2015.
— 78 —
(1) « De la gestion publique des externalités attribuables à l’alcool », étude réalisée par Christian Ben Lakhdar,
Actualité et dossier en santé publique (ADSP) n° 90, mars 2015.
(2) « La réponse publique en santé aux usages nocifs d’alcool », étude réalisée par Laurie Chaumontet, Soraya
Belgherbi, Nathalie Joannard et Pierre-Yves Bello, ADSP n° 90, mars 2015.
(3) « Étude d’évaluation de la fiscalité des boissons alcooliques et d’orientation stratégique de la politique de
santé publique dans ce domaine », dirigée par Pierre Kopp pour le bureau des pratiques addictives de la
sous-direction santé et sociétés, au sein de la Direction générale de la santé, du Ministère de la santé et des
solidarités, 2006
(4) « L’effet des taxes comportementales », document de travail du Commissariat général à la stratégie et la
prospective / France Stratégie, réalisé par Pierre-Yves Cusset, n° 2013-01, juin 2013
— 79 —
Les cas de cumul sont ainsi fréquents. Une bouteille de cognac pourra être
soumise au droit de circulation sur les alcools, à la cotisation spéciale sur les
boissons alcooliques, au droit sur les produits bénéficiant d’une appellation
d’origine ou d’une indication géographique protégée, et à la taxe sur la valeur
ajoutée. Ces éléments peuvent conduire à un taux d’imposition implicite très
élevé. Selon les informations transmises par la Fédération française des spiritueux
(FFS), « si l’on se base sur une bouteille de spiritueux de 70 centilitres vendue
13 euros au consommateur, […] les diverses taxes cumulées représentent donc
87 % du prix de vente ».
(1) « La réponse publique en santé aux usages nocifs d’alcool », article précité.
— 80 —
puisqu’on ne compte environ que cinq fermetures par an, selon Brasseurs de
France.
Une fiscalité trop élevée n’est pas non plus souhaitable pour agir à la
baisse sur la consommation de boissons alcooliques. Les travaux de la mission ont
fait apparaître qu’une taxation trop élevée, ou qu’un alourdissement trop rapide de
la fiscalité, pouvait certes faire diminuer la consommation de boissons alcoolisées
achetées par des voies légales sur le territoire, mais conduirait à leur substitution
par d’autres produits, achetés soit en dehors des frontières, soit illégalement. Selon
la Fédération française des spiritueux, « sur la catégorie des whiskies et des
anisés, […] 20 % des volumes consommés [seraient] achetés principalement en
Espagne, en Italie et en Allemagne », en raison de prix 20 à 30 % moins chers.
Ainsi, la mission estime que la fiscalité pesant sur les alcools est
globalement bien structurée en France. Celle-ci assure des rentrées fiscales
importantes à l’État et, à travers un prix élevé, permet de réduire les
consommations, tout en limitant les distorsions économiques pour les filières.
(1) La Commission relève au total que quatre États disposent de « taxes nationales », c’est-à-dire
d’impositions supplémentaires dont l’adoption n’était pas rendue nécessaire par la législation
communautaire : la France et l’Allemagne ont créé une taxe sur les « premix » (ou « alcopops »), tandis
que la Belgique et la Finlande ont choisi de taxer plus fortement les boissons contenues dans des
emballages non réutilisables. Source: Commission européenne, Excise duty tables, Part I, Alcoholic
Beverages (REF1045 rev1), janvier 2016, page 29
(http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/taxation/excise_duties/alcoholic_beverages/rat
es/excise_duties-part_i_alcohol_en.pdf).
— 83 —
Les données relatives aux accises portant sur la bière étant exprimées dans
deux unités différentes (en hectolitre par degré d’alcool ou par degré Plato), la
mission a choisi d’illustrer ces propos en présentant une comparaison entre le
niveau des accises portant sur les vins tranquilles (pour un vin à 12 degrés) ainsi
que les spiritueux, hors éventuels taux réduits. La TVA ne fait pas partie du champ
de cette analyse.
(1) Loi n° 96-1160 du 27 décembre 1996 de financement de la sécurité sociale pour 1997 (article 29).
(2) En Allemagne, la taxe « alcopops » s’élève à 5 550 euros par hectolitre d’alcool pur, soit 5,55 euros par
décilitre (à peu près la moitié du taux de la taxe « premix » en vigueur en France).
— 84 —
(1) Pour la France, les données présentées par la Commission n’incluent pas la cotisation spéciale sur les boissons
alcooliques, applicable aux boissons ayant une teneur en alcool supérieure à 18 % en volume.
Source : Commission européenne, calculs et présentation Commission des finances.
— 85 —
(1) Loi n° 2015-1786 du 29 décembre 2015 de finances rectificative pour 2015 (article 86).
— 86 —
pour effet d’accroître les effets de seuil. Selon l’Association des Brasseurs de
France, cet avantage, qui bénéficie également aux bières importées, profiterait
principalement aux entreprises belges et allemandes, puisque ces pays disposent
de nombreuses brasseries de cette taille exportant vers la France. L’existence du
taux réduit conférerait donc un avantage compétitif aux productions étrangères en
raison de la structure des filières brassicoles adoptées par nos voisins européens.
La balance commerciale continue pourtant de progresser dans le secteur
brassicole, et la croissance des exportations françaises depuis 2009 explique
l’essentiel de la croissance de la production, puisque la consommation est restée
stable.
– la taxe spéciale sur les huiles végétales, pour 125 millions d’euros ;
– la taxe sur les farines, semoules et gruaux de blé tendre, pour 64 millions.
(en %)
Nature du produit Part dans les ressources de la caisse (en %)
Cotisations sociales et CSG 36 %
Transferts entre organismes de sécurité sociale et assimilés 28 %
Contributions publiques 27,5 %
Autres produits 6%
Cotisations prises en charge par l’État 2%
Déficit 0,5 %
Total 100 %
Source : CCMSA.
agricoles. Le droit spécifique sur les bières et les boissons non alcooliques est
quant à lui affecté à la branche vieillesse de base.
branche autonome, ce qui implique que les taux de cotisations soient ajustés
annuellement pour équilibrer la branche. Selon les représentants de la CCMSA, le
financement des prestations sociales des salariés agricoles ne pose pas de
difficultés particulières, car le système est globalement intégré.
Si les aides gérées par France Agri Mer sont élevées (640 millions en
2015, dont 60 % d’aides communautaires et 40 % d’aides nationales), son budget
de fonctionnement s’élève à 130 millions d’euros environ.
(1) Ces éléments sont issus du rapport d’activité de France Agri Mer pour l’année 2014.
— 94 —
Crédits d’intervention
Fonctionnement 43 440 45 441 165 310 233 017
(transfert)
Autres subventions 411 045 422 459
Intervention 628 858 656 951 Ressources propres et
13 164 20 721
autres
Total des charges 755 607 785 884 Total des produits 708 409 809 984
Résultat : Bénéfice 24 100 Résultat : Perte 47 198
Total : équilibre du CR Total : équilibre du
755 607 809 984 755 607 809 984
Charges CR Produits
Source : Rapport annuel de performance 2015.
De son côté, la taxe sur les produits de la mer vise à financer des
investissements collectifs à terre, tels que des matériels de débarquement et de
manutention, de traitement des coproduits, ou de gestion informatique, par
l’intermédiaire de France Agri Mer. De tels équipements bénéficient aux
gestionnaires des halles à marée et aux organismes professionnels du secteur des
pêches maritimes et de l’aquaculture.
— 95 —
d’achat. Ces consommateurs ont déjà dû faire face, au cours des quinze dernières
années, à une augmentation des prix à la consommation des produits alimentaires
de près de 29 %, même si la hausse a été encore un peu plus forte chez les
principaux pays frontaliers de la France.
160
151,3
150 RU
Allem.
140 France
Italie
130 Espagne
128,9
120
110
100
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
mission d’information, après s’être interrogée sur l’éventuelle création d’un droit
d’accise spécifique, a rapidement conclu qu’il était plus simple et plus pertinent,
pour cette catégorie de produits, de mobiliser un outil existant, la TVA, dont les
taux en matière de produits chocolatés ne sont pas actuellement harmonisés.
(1) Selon des données accessibles sur le site internet du syndicat national du chocolat (SNC), les barres
chocolatées vendues en France représentaient 38 300 tonnes en 2013
(http://www.syndicatduchocolat.fr/wp-content/uploads/2015/10/chiffres-cl%C3%A9s-chocolat-2014.pdf).
Il convient de comparer ce chiffre à celui des 405 000 tonnes vendues la même année pour l’ensemble des
produits chocolatés.
— 100 —
Par ailleurs, les barres chocolatées sont des produits qui répondent à l’un
des critères pratiques mentionnés tant par la DLF que par la grande distribution
pour toute différenciation des taux de TVA entre produits alimentaires : ils sont
facilement identifiables et se distinguent bien des autres produits chocolatés, tant
en raison de leur forme que de leur emballage ou de leur présentation
commerciale.
(1) La DLF, interrogée par la mission sur le taux de TVA applicable aux marques de barres chocolatées, n’a
pas été en mesure de préciser la part de ces produits actuellement soumise au taux réduit de TVA, en raison
de la grande complexité des critères de détermination des taux, dont l’application suppose de connaître la
composition détaillée de chaque produit. Elle a toutefois mentionné le cas d’un fabricant de barres
chocolatées ayant modifié la composition de son produit afin de bénéficier de l’application du taux réduit
(voir I E 2). Par ailleurs, la mission a constaté que plusieurs références de barres chocolatées étaient
vendues à des taux de TVA différents selon les distributeurs. Compte tenu de ces incertitudes, la mission a
retenu, pour son estimation de l’impact budgétaire d’une application future d’un taux de 20 %, le cas d’un
taux de 5,5 % qui serait actuellement appliqué uniformément à l’ensemble des produits de cette catégorie.
— 101 —
(1) http://www.syndicatduchocolat.fr/wp-content/uploads/2015/10/chiffres-cl%C3%A9s-chocolat-2014.pdf
(2) http://www.lefigaro.fr/societes/2012/04/19/20005-20120419ARTFIG00719-l-energie-du-marche-francais-
des-barres-chocolatees.php
(3) Les barres chocolatées représentant plus de 80 % des ventes en France sont fabriquées par les groupes
Ferrero, Mars et Nestlé. Même si le SNC fait valoir que ces groupes « ont tous des usines de production sur
le territoire national », leur taille et leur activité internationale leur permet de supporter beaucoup plus
facilement qu’une petite entreprise une hausse de la fiscalité sur certains de leurs produits, dans l’un des
pays où ils sont consommés.
— 102 —
(1) « Obésité. Santé et populisme alimentaire », étude du Centre pour la recherche économique et ses
applications (CEPREMAP), Fabrice Étilé, Éditions Rue d’Ulm, 2013. L’étude souligne par ailleurs la
pertinence de principe d’une taxation accrue des sucres et graisses ajoutés, estimant qu’elle est « d’autant
plus légitime que c’est l’utilisation croissante et massive de ces ingrédients qui est en partie à l’origine de la
situation nutritionnelle à laquelle nous faisons face ».
— 103 —
Source : FCD.
À l’issue de ses travaux, la mission considère que la taxe sur les boissons
sucrées paraît être l’outil fiscal à utiliser en priorité pour compenser les pertes
de recettes liées à la suppression de petites taxes et à l’harmonisation de la TVA
qu’elle propose pour les produits agroalimentaires.
(1) Loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 (articles 26 et 27, codifiés aux articles
1613 ter et 1613 quater du code général des impôts, respectivement pour les boissons contenant des sucres
ajoutés et pour les boissons contenant des édulcorants de synthèse).
(2) L’affichage de cet objectif de rendement budgétaire demeure toutefois assez formel, voire artificiel, puisque
la DGDDI elle-même a indiqué, dans ses réponses à la mission, que les « contributions sur les boissons
sucrées et édulcorées ont une finalité à la fois budgétaire et de santé publique », tandis que la DLF y voit
uniquement un objectif de rendement budgétaire.
(3) Dans sa décision n° 2011-644 DC du 28 décembre 2011, Loi de finances pour 2012, le Conseil
constitutionnel a estimé, au vu des travaux parlementaires, que « le Parlement a privilégié le rendement
fiscal de ces contributions par rapport à l’objectif de santé publique initialement poursuivi ». Ce constat a
conduit le Conseil constitutionnel à écarter l’argument des requérants selon lequel « l’institution
concomitante [avec la taxe sur les boissons sucrées] d’une taxe sur les boissons ne comprenant pas de
sucres ajoutés serait elle-même contradictoire avec la poursuite de cet objectif [de santé publique] ».
Le Conseil constitutionnel s’est ensuite assuré, sur la base de cet objectif de rentabilité budgétaire, qu’il
n’existait pas de rupture caractérisée du principe d’égalité : à cet égard, sa décision a souligné que les
— 105 —
politique et sanitaire de cette assiette élargie a ensuite été critiqué. Ainsi, dans
leur rapport d’information sur la fiscalité comportementale du 26 février 2014, les
sénateurs Yves Daudigny et Catherine Deroche estiment que l’élargissement aux
boissons édulcorées de l’assiette initiale de la taxe « en termes de santé publique,
[…] emporte deux conséquences importantes : elle limite d’abord « l’effet signal »
de la taxe en mettant sur le même plan deux produits aux caractéristiques
fondamentalement différentes ; elle réduit ensuite l’efficacité de « l’effet prix » en
provoquant l’augmentation du prix de vente de produits parfaitement
substituables aux boissons sucrées ».
deux nouvelles contributions étaient « applicables à un ensemble de boissons défini de manière objective et
rationnelle, qui contiennent soit des sucres ajoutés soit des édulcorants de synthèse ; qu’en instituant ces
contributions, assises sur des opérations précisément définies, le législateur n’a pas soumis à des
impositions différentes des contribuables placés dans une situation identique ; qu’il n’en résulte pas de
rupture caractérisée de l’égalité devant les charges publiques ».
(1) « Overcoming obesity : An initial economic analysis », McKinsey Global Institute, Novembre 2014.
(2) Selon les données transmises par le Syndicat national des boissons rafraîchissantes (SNBR), la
consommation annuelle moyenne par habitant de boissons rafraîchissantes sans alcool (comprenant
également les boissons édulcorées) serait de 64 litres en France, contre 93 litres en Europe.
(3) ObEpi, ENquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l’obésité, Inserm, Kantar Helth, Roche, 2012
(étude citée par le rapport sur la fiscalité comportementale des sénateurs Yves Daudigny et Catherine
Deroche du 26 février 2014, p. 46).
(4) « Estimated Global, Regional, and National Disease Burdens Related to Sugar-Sweetened Beverage
Consumption in 2010 », étude dirigée par Gitanjali M. Singh, Tufts University, 2015.
— 106 —
ii. Un rendement qui devrait être obtenu par une augmentation du droit
d’accise propre à ces boissons plutôt que par une hausse du taux de
TVA
(1) Selon le site internet du Syndicat national des boissons rafraîchissantes (SNBR), le chiffre d’affaires
directement réalisé par les fabricants s’élève à 4,5 milliards d’euros (données accessibles sur :
http://www.boissonsrafraichissantes.com/un-secteur-dynamique-et-competitif/).
(2) http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATSOS12301.
— 107 —
– elles portent tant sur les boissons sucrées que sur les boissons
édulcorées, alors que la hausse de TVA ne devrait, selon la mission, concerner que
les premières. Or, on peut déduire du produit respectif estimé par la DLF, en 2015,
pour la taxe sur les boissons sucrées (312 millions d’euros) et de la taxe sur les
boissons édulcorées (58 millions d’euros), dès lors que cette taxe est
proportionnelle aux volumes de boissons vendus, que les boissons sucrées
représentent un peu plus de 84 % des ventes de l’ensemble. Dès lors que ces
produits sont, selon les chiffres communiqués à la mission par le SNBR, vendus
généralement au même prix (1,50 euro en moyenne pour une bouteille de
1,5 litre), cela signifie que l’assiette imposable à la TVA pour les seules boissons
sucrées peut être obtenue en minorant de 16 % l’estimation fournie pour la somme
des deux catégories de boissons (sucrées et édulcorées).
(avec une hypothèse de répercussion intégrale de la hausse sur les prix à la consommation)
(1) Ce qui équivaut à 42,33 millions d’hectolitres, unité de perception de cette taxe.
(2) Il est ici fait référence à des marques de grands groupes internationaux telles que Coca-Cola ou Pepsi.
— 109 —
iii. L’effet probable d’une hausse des droits d’accise sur la consommation
de boissons sucrées
Même si le prix de vente est un critère primordial dans les choix d’achat
des consommateurs, il est difficile de prévoir précisément l’impact sur la
consommation d’une hausse des droits d’accises pesant sur la fabrication et
l’importation en France de boissons sucrées – d’autant que cela dépend largement
de politiques commerciales suivies par les entreprises chargées de la production et
de la distribution de ces produits.
Ainsi, pour une taxe située plus en amont des filières que la TVA, il est
particulièrement utile d’étudier les modalités de répercussion de la hausse du droit
d’accise sur les prix à la consommation. Rappelons, à cet égard, que la
contribution sur les boissons sucrées, lors de sa mise en place en 2012, avait été,
selon une étude de la Banque de France précitée (2), répercutée dans les prix à la
consommation à hauteur de 6 centimes par litre, alors que le taux de l’accise était
de 7,16 centimes par litre. Le SNBR estime pour sa part que la hausse des prix
intervenue en 2012 a été de 5 %, soit environ 5 centimes par litre (ces boissons
étant vendues en moyenne au prix TTC d’un euro par litre).
Cette relativement bonne répercussion sur les prix explique sans doute
que 2012 ait été la seule année au cours de laquelle les volumes consommés de
ces boissons ont baissé. Le ministère de la santé a ainsi indiqué à la mission que
« les données SymphonyIri d’évolution des ventes de sodas en hyper et
supermarchés montrent pour la première fois depuis des décennies que la quantité
de boissons sucrées vendues baisse de 3,3 % en 2012, après adoption de la taxe ».
Il ajoute que « cette diminution est le fait des boissons gazeuses tandis que les jus
de fruits ou les eaux (sans augmentation des taxes) n’ont pas subi cette même
diminution ». Le SNBR estime, pour sa part, que « la consommation a connu une
légère baisse de 1,5 % en 2012, effacée dès 2013, mais sans retrouver sa
croissance d’avant taxe », comme le montre la courbe ci-après. La Chambre
syndicale nationale de vente et services automatiques (NAVSA), entendue par la
(1) En effet, les intermédiaires pourraient, en principe, être tentés d’ amoindrir temporairement leur marge en
ne répercutant pas entièrement la hausse des coûts sur les prix de vente, et ainsi éviter un trop fort
décrochage de la consommation de sodas dû à l’effet prix – pour préserver leur marché futur.
(2) « The impact of a « soda tax » on prices, Evidence from French micro data », Nicoletta Berardi, Patrick
Sevestre, Marine Tepaut et Alexandre Vigneron, Banque de France, décembre 2012, précité.
— 110 —
mission et qui partage les critiques du SNBR à l’égard de cette taxe, estime que
« dans les faits cette taxe n’a quasiment pas eu d’impact sur les comportements
des consommateurs » et évalue la baisse de consommation de boissons sucrées ou
édulcorées à seulement « 6 centilitres par semaine soit une baisse de 3 calories
par jour et par foyer ».
140
135
130
125
120
115
110
105
100
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Source : SNBR.
Cet intérêt grandissant des États pour une taxation renforcée des boissons
sucrées ne se limite pas à l’Europe. Ainsi, les représentants du ministère des
Affaires sociales et de la santé ont signalé à la mission un article, paru dans la
revue scientifique The Lancet au mois de février 2016 (1), qui compare les
différentes stratégies utilisées dans le monde pour limiter la consommation de
boissons sucrées et signale qu’au mois de mai 2015, des taxes de ce type avaient
été créées non seulement dans divers pays européens, mais aussi dans divers États
insulaires, au Mexique, au Chili, et, au niveau municipal, aux États-Unis. Au
Mexique, en particulier, la mise en place de la taxe se serait accompagnée d’une
surveillance fine, montrant que cette fiscalité avait un fort impact sur la
consommation de ces boissons.
(1) « Sweetening of the global diet, particularly beverages: patterns, trends, and policy responses », Barry
M Popkin et Corinna Hawkes, revue The Lancet (vol. 4), février 2016.
— 112 —
Enfin, même s’il est évident que la mise en place de telles taxes doit
s’accompagner d’un effort d’information et de sensibilisation du consommateur, il
est faux de croire qu’elles sont nécessairement mal perçues par la population –
a fortiori si elles s’inscrivent dans un ensemble de mesures n’alourdissant pas le
poids global de la fiscalité. Ainsi, selon une enquête menée en France en 2012
auprès d’un échantillon de près de 2 000 personnes, 57,7 % d’entre elles
estimaient que la création de la nouvelle taxe sur les boissons sucrées ou
édulcorées était utile pour améliorer la santé de la population (1). Il convient donc,
dans ce domaine, de faire œuvre de pédagogie pour que le sens de telles mesures
soit bien compris.
iv. Un impact économique qui devrait rester limité pour les fabricants et
la filière sucre
(1) « Public perception and characteristics related to acceptance of the sugar-sweetened beverage taxation
launched in France in 2012 », Chantal Julia, Caroline Méjean, Florence Vicari, Sandrine Peneau et Serge
Hercberg, revue Public Health Nutrition, 23 avril 2014.
(2) Le site internet du SNBR précise, dans sa rubrique Économie et métiers, qu’« entre 2009 et 2014, le chiffre
d’affaires du secteur a crû en moyenne de 3,6 % » (http://www.boissonsrafraichissantes.com/un-secteur-
dynamique-et-competitif/).
— 113 —
L’éducation des jeunes générations est d’autant plus nécessaire que les
comportements alimentaires (nombre, horaire et composition des repas,
grignotage, consommation de boissons sucrées, etc.) sont générationnels et
évoluent peu une fois qu’ils ont été acquis : on conserve au cours de sa vie les
habitudes prises durant l’enfance et l’adolescence. L’association Consommation,
logement et cadre de vie (CLCV) rappelle ainsi que les évolutions actuelles des
pratiques alimentaires se caractérisent notamment par une « augmentation de la
consommation de lipides saturés et d’aliments "calories vides" (chips, sodas) ».
La mission a précédemment rappelé que l’augmentation du grignotage se faisait
en parallèle d’une consommation plus importante de produits gras, sucrés et salés.
(1) « Obésité. Santé publique et populisme alimentaire », étude réalisée par Fabrice Étilé, précitée.
— 115 —
(1) Selon le ministère des Affaires sociales et de la santé, son rendement s’est élevé à 783 862 euros en 2015,
1 245 083 euros en 2014, 362 947 euros en 2013, 2 196 032 euros en 2012, et 404 388 euros en 2011. Les
importantes variations (ce produit a été multiplié par 4 entre 2011 et 2012) n’ont pas pu être expliquées. La
DLF fait état d’une quinzaine de redevables environ.
(2) Étude « Baromètre santé nutrition 2008 » de l’Inpes, sous la direction de Hélène Escalon, Claire Bossard,
et François Beck, 2009.
(3) Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé (article 14) : « Afin de
faciliter le choix du consommateur au regard de l'apport en énergie et en nutriments à son régime
alimentaire […] la déclaration nutritionnelle obligatoire prévue par le [règlement (UE) n° 1169/2011] peut
être accompagnée d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de
symboles [dont les modalités] sont définies, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail, par décret en Conseil d’État ».
— 116 —
L’idée de créer une surtaxe applicable à l’huile de palme fait l’objet d’un
débat récurrent, en raison du caractère potentiellement nocif de cette huile pour la
santé et pour l’environnement. La mission, qui propose de supprimer la taxe
— 117 —
spéciale applicable aux huiles végétales dans son ensemble, estime que la création
d’une surtaxe spécifique à l’huile de palme, inspirée de cette taxe, ne serait pas
une bonne solution (voir II A 1).
(1) Proposition de loi de MM. Michel Lesage, Jean Glavany, Jean-Paul Chanteguet, Mme Marie-George
Buffet, MM. François-Michel Lambert, Bertrand Pancher, Stéphane Saint-André et Mme Martine
Lignières-Cassou visant à la mise en œuvre effective du droit humain à l’eau potable et à l’assainissement,
n° 2715 rectifié, déposée à l’Assemblée nationale le 8 avril 2015.
(2) « Réaliser l’objectif constitutionnel d’équilibre des finances publiques », Rapport au Premier ministre,
groupe de travail présidé par Michel Camdessus, juin 2010.
— 118 —
l’équilibre des finances publiques (1) n’a finalement pas été définitivement adopté,
le principe de l’exclusivité des dispositions fiscales a fait l’objet d’une circulaire
du Premier ministre, datée du 4 juin 2010 (2).
– et, pour les textes déjà déposés, de présenter des amendements tendant à
la suppression des dispositions de cette nature, et d’opposer un avis négatif à tout
amendement qui tendrait à en introduire.
Ces principes ont été réaffirmés par une circulaire du Premier ministre
datée du 14 janvier 2013 (3), relative aux règles pour une gestion responsable des
finances publiques.
(1) Projet de loi constitutionnelle relatif à l’équilibre des finances publiques, n° 3253, déposé à l’Assemblée
nationale le 16 mars 2011, déposé en mars 2011, et adopté dans les mêmes termes par les deux chambres
au bout de trois lectures en juillet 2011.
(2) Circulaire du 4 juin 2010 relative à l’édiction de mesures fiscales et de mesures affectant les recettes de la
sécurité sociale.
(3) Circulaire du 14 janvier 2013 relative aux règles pour une gestion responsable des dépenses publiques.
— 119 —
Produit de la
Baisse de fiscalité Coût de la baisse Hausse de fiscalité
hausse
proposée (en millions d’euros) proposée
(en millions d’euros)
Suppression de la taxe sur les 64
farines (CCMSA)
Suppression de la taxe sur les 125
huiles (CCMSA)
Suppression de la taxe sur les 18
céréales (France Agri Mer)
Hausse de la contribution sur
Suppression de la taxe sur les 4
les seules boissons sucrées
produits de la mer (France Agri Mer)
(taux porté de 7,53 à
Suppression de la taxe pour le 21,47 euros par hl)
0,4
développement de l’industrie
(ITERG)
des corps gras (= hausse de 4,6 centimes
Suppression des droits sur les d’euros par canette de 589,7
produits bénéficiant d’une 33 centilitres) (État pour 293,3,
7
appellation d’origine ou d’une et organismes
(INAO)
indication géographique ou : affectataires actuels
protégée pour 296,4)
Suppression de la contribution 3 Création d’une taxe sur les
sur les boissons énergisantes (CNAMTS) sucres entrant dans les
Suppression du droit spécifique 75 produits alimentaires
sur les boissons non alcooliques (CCMSA) (boissons comprises), après
Baisse de 20 % à 5,5 % du taux 110 réalisation d’une étude de
de TVA sur les margarines (État) faisabilité
Baisse de 20 % à 5,5 % du taux
de TVA sur l’ensemble des
produits chocolatés 183,3
(à l’exception des barres (État)
chocolatées, soumises au taux
de 20 %)
TOTAL des gains de
TOTAL des pertes de recettes 589,7 589,7
recettes
— 123 —
EXAMEN EN COMMISSION
Le thème de notre mission couvrait un champ vaste non seulement par le nombre de
taxes concernées – nous en avons identifié plus d’une vingtaine, qui s’ajoutent à la TVA –,
mais aussi par la diversité des produits alimentaires concernés. À cet égard, nous avons opté
pour une conception large de notre sujet d’étude : nous avons analysé les taxes qui pèsent,
depuis la production jusqu’au consommateur final, non seulement sur les aliments, mais
aussi sur les boissons, y compris l’eau, les sodas et les boissons alcoolisées, qui sont elles-
mêmes très diverses et soumises à des droits d’accise différents. En revanche, nous nous
sommes concentrés sur les seules impositions de toutes natures, et notre rapport ne
mentionne que pour mémoire les nombreuses redevances et « contributions volontaires
obligatoires » (CVO) qui sont la contrepartie d’un service rendu aux professionnels
concernés et ont vocation à structurer les filières.
Au total, les vingt-et-une taxes identifiées par la mission représentent tout de même
près de 4,7 milliards d’euros de recettes publiques, soit près de 15 % du rendement actuel de
l’impôt sur les sociétés. Ces taxes sont présentées dans le rapport sous forme de tableau
récapitulatif et y sont ensuite analysées.
Nous avons constaté que les taxes existantes créaient de nombreuses distorsions
économiques, et avaient parfois « manqué leur cible », comme c’est le cas par exemple de la
taxe sur les boissons dites énergisantes, qui frappe d’autres boissons contenant de la caféine
— 124 —
(telles que les cafés latte vendus au détail), mais pas les boissons énergisantes à proprement
parler.
D’autres imperfections nous sont apparues en ce qui concerne la structure des taux
de TVA : le taux de 5,5 % n’est pas applicable à tous les produits alimentaires : certains
produits, comme le caviar, la confiserie, la margarine ou divers produits à base de chocolat
restent taxés au taux de 20 %. Mais les exceptions qui conduisent à appliquer le taux normal
de TVA ne sont pas toujours convaincantes et nuisent à la cohérence de l’ensemble : c’est
notamment le cas pour la margarine et pour certains produits chocolatés – c’est ainsi que le
rocher au chocolat n’est pas taxé de la même manière que le « mini-rocher », à composition
identique, pour des raisons de poids et de diamètre. Le rapport comprend bien sûr d’autres
exemples du même type, qui donnent lieu à de multiples distorsions fiscales entre produits
extrêmement proches, et l’ensemble paraît assez absurde.
Nous avons aussi étudié la façon dont la taxe sur les boissons sucrées et édulcorées,
mise en place en 2012 avec un taux relativement faible (environ 2,5 centimes par canette de
33 centilitres), n’a entraîné qu’une baisse légère et temporaire de la consommation, qui a
ensuite continué à augmenter à partir de 2013. Dans ce domaine, les études montrent qu’il
faut que la hausse de taxe soit sensible pour pouvoir entraîner un signal-prix clair et
perceptible par les consommateurs ; ils peuvent alors reporter une partie de leur
consommation vers d’autres produits, dont la consommation ne présente pas les mêmes
inconvénients sanitaires.
D’une manière générale, et sans m’étendre sur les propositions du rapport, notre
approche a consisté à privilégier le plus possible la neutralité fiscale, et de ne s’en éloigner
que lorsqu’il y a de bonnes raisons de le faire, pour des motifs d’intérêt général et avec des
outils qui fonctionnent. Nous avons donc voulu prendre en compte les préoccupations
sanitaires ou environnementales, mais encore faut-il que cela puisse être efficace en pratique.
Ainsi, notre travail a placé au centre de ses préoccupations le fonctionnement et l’impact
économique de ces taxes, en lien avec la situation des producteurs agricoles, en amont dans
chaque filière.
Notre premier constat est celui d’une accumulation historique de taxes qui n’a
quasiment pas son pareil en Europe. Outre les redevances et les contributions volontaires, on
recense vingt-et-une taxes directement liées à des produits alimentaires et pesant le plus
souvent sur l’amont des filières, c’est-à-dire le producteur ou l’importateur, sachant qu’il s’y
— 125 —
Il existe sept tarifs selon les différentes huiles végétales et c’est l’huile d’olive qui
est la plus taxée. Ces taxes ont été créées au début des années 1960, uniquement dans un
objectif de rendement budgétaire. Le rapport propose leur suppression. L’objectif n’est pas
de priver les organismes affectataires, en l’occurrence la Mutualité sociale agricole, de leurs
ressources : je précise que toutes les fois où la mission propose la suppression d’une taxe,
elle préconise d’affecter un produit équivalent à l’organisme qui en bénéficie actuellement.
Les taxes sur les huiles et les farines représentent au total 170 millions d’euros, qu’il nous
faut donc compenser par d’autres recettes, j’y reviendrai.
Parmi les taxes dont nous recommandons la suppression figure le droit spécifique
sur les boissons non alcooliques qui constitue pour la MSA une recette de 75 millions
d’euros mais donne lieu à de trop nombreux cas de cumuls d’imposition. La mission propose
aussi de supprimer plusieurs autres petites taxes peu rentables, qui sont affectées à d’autres
organismes : la taxe sur les céréales, la taxe sur les produits de la mer, la taxe pour le
développement de l’industrie des corps gras, les droits sur les produits bénéficiant d’une
appellation d’origine ou d’une indication géographique protégée, ou encore la taxe sur les
boissons dites énergisantes. Finalement, si vous vous engagez dans la procédure de
l’appellation protégée, vous devenez redevables d’une taxe !
Dans le cas des boissons dites énergisantes, si la suppression nous paraît préférable,
c’est tout simplement parce que la taxe a « manqué sa cible » : pour des raisons liées à son
histoire juridique, elle est devenue une taxe sur les boissons caféinées et ne rapporte plus que
3 millions d’euros, provenant de boissons telles que les cafés latte, mais nullement des
boissons énergisantes, dont la composition a été modifiée pour éviter la taxe.
Au total, la mission propose donc de supprimer huit taxes pesant spécifiquement sur
des produits agroalimentaires et ne paraissant plus justifiées : cela représente au total, pour
les organismes affectataires, une perte de recettes estimée à 296 millions d’euros. Si nous y
— 126 —
parvenons, nous aurons donc déjà fait un grand pas vers la simplification de notre système
fiscal, au profit de nos producteurs, de nos entreprises mais aussi de nos consommateurs.
La recherche d’une plus grande simplicité et neutralité fiscale devrait aussi nous
guider pour ce qui concerne les taux de TVA applicables à l’alimentation à domicile :
actuellement, le taux appliqué est de 5,5 %, sauf dans quatre cas où le taux normal de 20 %
est applicable par exception. Nous proposons d’appliquer le taux réduit de 5,5 % à la
margarine (constituée d’huiles végétales), car il n’existe aucune raison nutritionnelle de
maintenir un écart de 15 points avec le beurre, constitué de graisses animales et beaucoup
plus riche en acides gras saturés : nous avons consulté à ce sujet les parlements des autres
États membres du Conseil de l’Europe et il en ressort que, parmi la trentaine de réponses
reçues, seule la Belgique taxe différemment ces deux produits, et encore avec écart de taux
trois fois moins importants qu’en France.
Pour d’autres taxes, comme celles pesant sur les alcools, même lorsqu’elles
rapportent peu comme celle sur les boissons dites « prémix », elles jouent un rôle sanitaire
essentiel et il ne nous semble pas du tout envisageable d’en alléger le poids. Nous
remarquons toutefois, comme la Cour des comptes l’a fait la semaine dernière dans un
rapport public sur les politiques de lutte contre les consommations nocives d’alcool, qu’il
existe de grandes différences de taxation entre types d’alcool. D’un point de vue sanitaire, il
serait plus cohérent que la taxation soit toujours indexée sur la quantité d’alcool pur
contenue dans ces boissons, mais il faut bien sûr tenir compte de la situation économique des
filières concernées. Dans ce domaine, la stabilité nous paraît pour l’instant préférable, mais
nous suggérons pour l’avenir, d’étudier une simplification des modalités de liquidation
prévues par le droit de l’Union européenne pour ces divers droits d’accises.
J’ai indiqué tout à l’heure que nos propositions représentaient au total des baisses
d’un montant global de près de 600 millions d’euros. Quelle recette peut-on mobiliser pour
compenser ces mesures de simplification et d’harmonisation de notre fiscalité
agroalimentaire ? Au vu des éléments recueillis en audition et dans divers documents dont la
mission a pris connaissance, un droit d’accise déjà existant nous paraît pouvoir procurer le
rendement attendu, tout en s’inscrivant dans une logique de santé publique dont la pertinence
a été soulignée : la contribution sur les boissons sucrées. Nous proposons d’en augmenter le
taux d’environ 14 euros par hectolitre, soit 4,6 centimes supplémentaires pour une canette de
— 127 —
soda de 33 centilitres, ce qui devrait rapporter environ 590 millions d’euros. Comme pour
l’estimation de l’impact des mesures de baisse, nous raisonnons ici à assiette constante, mais
on peut estimer que cette hausse sensible serait bien répercutée sur les prix à la
consommation et devrait donc entraîner une baisse des achats de ces boissons, au profit
d’autres boissons non alcooliques ne présentant pas les mêmes inconvénients sanitaires,
notamment en termes d’obésité et de diabète. Il ne nous paraît pas justifié, en revanche, de
procéder à une hausse semblable sur les boissons édulcorées. Les données sur la situation
économique de la filière sucrière française nous semblent montrer qu’elle serait bien en
mesure de faire face à cette hausse, compte tenu de son dynamisme et de ses débouchés
diversifiés – notamment au profit des biocarburants qui se développent.
Bien sûr, l’action sur les outils fiscaux ne peut être efficace, en matière de
préservation de la santé publique comme de l’environnement, que si elle est combinée avec
des mesures d’information et des campagnes de sensibilisation des consommateurs. Il nous
semble d’ailleurs souhaitable de poursuivre les efforts pour améliorer l’étiquetage
nutritionnel des produits comme le développement de filières de production dites
« durables », et d’envisager une hausse des moyens alloués aux organismes publics en
charge des politiques liées à l’alimentation et à la santé.
Enfin, sur le plan de la méthode, notre rapport rappelle qu’il est nettement
préférable, pour assurer la cohérence de notre système fiscal, de réunir en loi de finances et
en loi de financement de la sécurité sociale l’ensemble des modifications de la fiscalité des
produits agroalimentaires. Il est aujourd’hui contre-productif d’aborder ces sujets fiscaux
dans d’autres textes de loi. Nous espérons dans un consensus multipartisan arriver à faire de
cette règle non écrite une règle commune. Trop souvent, nous sommes conduits à regretter
par la suite des initiatives prises au coup par coup. Ce vœu est traditionnel pour notre
commission, mais nous avons constaté qu’il était important dans le cas de fiscalité
agroalimentaire et il figure donc aussi parmi nos propositions.
Pour conclure, j’espère que ce rapport jettera les bases d’une rationalisation de notre
fiscalité agroalimentaire et que vous serez sensibles à notre approche, qui s’est efforcée de
privilégier l’efficacité économique, tout en prenant en compte les enjeux sanitaires, sociaux
ou environnementaux mais aussi agricoles et industriels. Il nous appartiendra, cet automne
lorsque nous examinerons les textes budgétaires, de veiller à ce que ces recommandations
puissent aboutir à de réelles améliorations de notre législation.
que la liste n’est pas courte. Par ailleurs, si je partage pour l’essentiel vos conclusions, je
voudrais faire observer que déplacer 590 millions d’euros de fiscalité, c’est un mouvement
de curseur important. La fiscalité sur le tabac a suscité beaucoup de débats pour un montant
de 200 millions d’euros. Cela ne se fait pas sans étalement dans le temps en raison de ses
conséquences potentielles sur l’industrie et l’emploi. J’ajoute que le fléchage de ressources
de substitution vers la MSA, comme vous le faites, est très important.
M. Alain Fauré. Vous évoquez la possibilité d’un changement du taux de TVA sur
les boissons sucrées pour contribuer à faire de l’éducation à la consommation. Ma crainte est
que cette communication faite sur la majoration de la TVA soit perceptible sur le moment,
mais que par la suite cette mesure n’ait plus d’incidence sur la consommation de ces
produits. Je crois que nous avons un travail à faire, en plus de celui de la fiscalité, qui est
celui de l’éducation à la consommation – même si, bien entendu, une mesure portant sur la
TVA pourrait être utile dans ce domaine. Vous avez bien fait de travailler sur ce sujet,
compte tenu du nombre de taxes existant actuellement, alors que certaines ne rapportent rien
et qu’elles compliquent la tâche des industriels dans le domaine de la fabrication des produits
alimentaires. Je crois qu’il serait intéressant de travailler à une réduction de la taxation des
produits agricoles vendus directement par les producteurs, afin qu’ils puissent bénéficier
d’une TVA qui leur permette d’améliorer leurs ventes.
nécessaire équilibre des finances publiques, que ce soit pour les recettes qui vont à l’État,
aux collectivités locales ou aux organismes parapublics tels que la MSA.
Je ferai trois remarques. La première porte sur la surtaxe sur les eaux minérales :
vous concluez en disant qu’il ne faut pas toucher à la surtaxe, et vous rappelez qu’il existe
déjà un plafond de 0,58 euro par hectolitre. Je vous suggère, si nous devons le modifier dans
le cadre de la loi de finances, que nous mettions un plancher à ce tarif. Aujourd’hui des
chantages sont exercés vis-à-vis des collectivités locales, par certaines entreprises, pour
diminuer la surtaxe – de ce qui est juridiquement possible, puisque le tarif de cette surtaxe
n’est soumis qu’à un plafond. Ce serait l’occasion de réfléchir à un plancher. Il faut relier ce
débat à celui que nous avons eu la semaine dernière dans l’hémicycle, lors de l’examen de la
proposition de loi portant sur l’accès à l’eau, au cours duquel nous avons buté sur la question
du financement de ce droit d’accès à l’eau. Dans le cadre de ce débat sur les taxes portant sur
les produits agroalimentaires et, notamment, sur le financement que nous serons peut-être
amenés à trouver pour compenser les 590 millions d’euros de pertes de recettes, il faut avoir
en tête que le droit à l’eau et, en particulier, la création de ce fonds de solidarité pour l’accès
à l’eau sont une nécessité. J’ai voté pour la suppression de l’article de cette proposition de loi
qui concernait le financement de ce fonds, tout en ayant une vraie volonté d’aboutir sur la
création et le financement d’un outil de ce type.
Ma deuxième remarque porte sur le fait que nous devons absolument veiller à ce
que la baisse de la TVA que vous préconisez pour certains produits alimentaires, comme le
chocolat, se traduise par une baisse réelle du prix des produits pour le consommateur. Nous
avons voté il y a quelques mois une baisse du taux de TVA de 20 % à 5,5 % pour la vente
des protections féminines, et je vous mets au défi d’aller vérifier qu’elle s’est traduite pour le
consommateur. Par ailleurs, je voudrais faire une remarque sur le caviar : je sais que c’est un
produit alimentaire, mais il n’est pas forcément de consommation courante... Enfin, je vous
rejoins sur le fait que toute modification ou création d’une taxe doit trouver sa place
exclusivement en loi de finances – vous aurez mon soutien là-dessus.
Je ne suis pas d’accord avec ce qui vient d’être dit par notre rapporteure générale
sur l’effet masse des 590 millions d’euros. En effet, vous proposez la suppression de huit
taxes, qui par définition ont un faible rendement. Il ne devrait donc pas y avoir un effet
masse de 590 millions d’euros, mais plusieurs impacts pour plusieurs filières et, en revanche,
une nouvelle recette unique. Sur ce point, je suis plutôt favorable à une assiette très large de
taxation pour tous les produits qui contiennent du sucre, afin de lutter contre l’obésité et le
diabète, qui sont de réels problèmes auxquels nous devrons faire face.
Sur le fond, je suis totalement d’accord avec la suppression de la taxe sur les
céréales, qui pèse sur la production française et non pas sur les importations. Mais il faut
aussi faire disparaître des réglementations obsolètes, puisqu’aujourd’hui un pays voisin qui
achète des céréales à un autre pays doit multiplier les tampons, en principe pour payer une
taxe. Il s’agit d’un système qui a 80 ans d’âge et qui ne correspond plus à la réalité. Tout le
monde dit qu’il faut faciliter l’échange de proximité et, avec cette taxe, nous l’interdisons. Il
faut en finir. Ce sont des dispositions que je défends à l’occasion de chaque loi agricole et à
l’occasion de chaque loi budgétaire depuis une vingtaine d’années. Par conséquent, si votre
rapport y concourt, j’y souscris totalement.
Il y a deux éléments avec lesquels je ne suis pas d’accord. Tout d’abord la taxe sur
les « prémix », qui sont des boissons mélangeant de l’alcool à de la boisson sucrée. C’est
souvent, pour beaucoup d’enfants et d’adolescents, un moyen d’accès à l’alcool : il faut donc
vraiment maintenir cette taxe, voire la renforcer. Les « prémix » conduisent à l’alcoolisation
d’adolescents mais également d’enfants : soyons donc très vigilants à cela. Le rapport n’y
touche pas ? Alors c’est très bien.
Le choix de rehausser le tarif de la contribution sur les boissons sucrées, plutôt que
le taux de TVA de 5,5 % qui s’y applique, résulte d’une réflexion approfondie sur cette
question. En effet, dans la perspective d’une fiscalité comportementale, jouer sur un droit
d’accise est plus pertinent que d’agir sur le taux de TVA, car la TVA s’applique sur la valeur
du produit et non sur la quantité de produit sucré. Par ailleurs, augmenter le taux de TVA
aurait abouti à frapper indifféremment les boissons sucrées et les boissons édulcorées. Je
rappelle que nous envisageons aussi une autre option fiscale pour procurer les recettes
requises, qui serait la création d’une taxe sur les sucres entrant dans la composition des
produits alimentaires en général (boissons comprises), et que cette piste doit être étudiée plus
précisément avec les services des ministères de l’économie et des finances. La France n’est
pas le seul pays à adopter une fiscalité incitative visant les produits et les boissons sucrés.
D’ailleurs, le Royaume-Uni a prévu d’instituer, pour des raisons de santé publique, à partir
de 2018, une taxe sur les boissons non alcooliques contenant au moins 5 grammes de sucre
pour cent millilitres de produit, dont le tarif est supérieur à celui que nous proposons et
atteindrait 0,23 à 0,30 euro par litre. Aux États-Unis, la ville de Philadelphie, comme
d’autres municipalités, vient également de voter une taxe de même nature, avec un tarif
encore plus élevé.
Je voudrais rappeler quelques chiffres sur la filière sucrière française, qui jouit
a priori d’une situation économique suffisamment forte pour supporter les hausses
envisagées. Selon nos calculs, le volume de sucre potentiellement concerné par la taxation
des boissons sucrées serait de l’ordre de 260 000 tonnes, soit moins de 5 % de la production
française de sucre en 2014 ; cela signifie qu’une baisse de 10 % des ventes de boissons
sucrées en France pourrait théoriquement réduire ce débouché d’environ 26 000 tonnes, soit
0,5 % de la production. Or, la production française de sucre augmente en moyenne de 2 %
par an et la compétitivité de l’industrie sucrière française est l’une des meilleures en Europe.
Enfin, la production d’alcool et d’éthanol, qui représente environ 20 % des débouchés de la
production sucrière française, devrait augmenter grâce au développement de l’incorporation
de bioéthanol dans l’essence. L’avenir de la filière paraît donc assuré. Sur chacune de nos
propositions, nous avons véritablement eu comme souci la préservation des filières
nouvellement impactées par la mise en place des options que nous proposons.
— 132 —
Je rappelle que, s’agissant de la taxation des produits sucrés, nous formulons deux
propositions alternatives : celle portant sur les seules boissons sucrées et celle visant à créer
une taxe avec une assiette très large sur l’ensemble des produits contenant du sucre ajouté –
cette dernière solution est d’ailleurs soutenue par les industriels du secteur des boissons
sucrées. Je tiens d’ailleurs à m’inscrire en porte-à-faux vis-à-vis des critiques mentionnant
d’éventuels effets de seuil, car ce sont des propositions qui conduiraient à taxer les produits
dès qu’il y aurait ajout de sucre. La seconde proposition envisagée possède un fort potentiel
en termes de rendement, en raison de la largeur de son assiette, avec une taxation très faible.
Mme Christine Pires Beaune. Il me semble que la surtaxe sur les eaux minérales
ne s’applique qu’à la consommation interne et non aux exportations, ce qui est paradoxal. Je
pense qu’il faut être vigilant sur ce point aussi.
ADMINISTRATIONS
PRODUCTEURS AGRICOLES
FNSEA
M. Henri Brichart, vice-président de la FNSEA, président de France Agri Mer
Mme Annick Jentzer, chef du service économie des filières de la FNSEA
Coordination rurale
M. François Lucas, vice-président
Alliance 7
Mme Florence Pradier, directrice générale
Mme Elodie Sebag, directrice
M. Thierry Marchal-Beck, responsable des affaires publiques
— 135 —
Brasseurs de France
M. Pascal Chèvremont, délégué général
Red Bull
M. Augustin Vial, directeur général de Red Bull France
M. Csaba Batyi, directeur des affaires publiques Europe
Mme Emilie Rigaud, responsable des affaires publiques
Mme Florence Maisel, consultante et directrice générale associée d’Interel
DISTRIBUTEURS
Intermarché
M. Pascal Dhermand, directeur administratif et financier du groupe ITM
Alimentation International
— 137 —
ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS
CLCV
M. François Carlier, délégué général
Mme Marine Desorge, chargée de mission alimentation
UFC-Que Choisir
M. Olivier Andrault, chargé de mission agriculture et alimentation
M. Guilhem Fenieys, chargé des relations institutionnelles
1. Les taxes sur les huiles végétales et sur les farines constituent une
spécificité française
L’ensemble des États membres dont les parlements ont transmis des
informations traitent de façon uniforme les matières grasses animales et végétales
et, le plus souvent, l’utilisation du taux réduit de TVA est privilégiée. En Croatie,
toutefois, la margarine et le beurre sont soumis au taux normal de TVA, qui
s’élève à 25 %. En Belgique, ces deux aliments subissent un traitement
différencié : le taux de TVA applicable à la margarine est le taux intermédiaire de
12 %, tandis que celui applicable au beurre est le taux réduit de 6 %.
3. Des droits d’accise sur les boissons sucrées et édulcorées ont été mis
en place ou sont prévus dans plusieurs États membres
En revanche, d’autres États ont supprimé des droits d’accise pesant sur les
produits sucrés et édulcorés, comme l’Allemagne (en 1963 pour les édulcorants et
en 1992 pour le sucre), ou encore l’Islande et le Danemark.
D’autres États membres du Conseil de l’Europe ont adopté des accises sur
le café, comme en Allemagne ou en Croatie, ainsi que sur les préparations à base
de café, à l’instar de la Belgique, ou encore sur celles composées d’extraits,
d’essences ou de concentré de café, à l’image du Monténégro.
Parmi les États membres dont les parlements ont transmis des réponses,
12 États disposent de trois taux de TVA, 13 en possèdent deux et 3
(Bosnie-Herzégovine, Islande et Lituanie) ont un taux de TVA unique et il en
résulte une grande diversité de situations.
Au Monténégro, le lait, les produits laitiers et les farines sont taxés au taux
réduit de 7 %, tandis qu’en Hongrie le taux intermédiaire de 18 % est appliqué à
ces produits. En Espagne, le taux intermédiaire de 10 % s’applique à des produits
tels que la viande, le poisson et l’eau, mais en Pologne, ces aliments sont soumis
au taux réduit de 5 %. Le sucre, considéré comme un produit de l’alimentation
courante en Espagne, est taxé au taux intermédiaire de 7 %.
En Italie, les légumes sont taxés comme les autres produits alimentaires de
base, mais l’huile d’olive et le pain sont soumis au taux « super-réduit » de 4 %.
alimentaires, mais maintient une TVA de 20 % sur certains aliments gras, salés ou
sucrés, tels que les glaces, les confiseries, les snacks, ou encore les fruits à coque
grillés ou salés. Enfin, la République tchèque soumet l’ensemble des produits
alimentaires au taux intermédiaire de 15 %, tandis que le taux réduit de 10 %
s’applique aux produits de base servant à la préparation d’aliments destinés aux
personnes souffrant de certaines maladies.
Parmi les États membres du Conseil de l’Europe dont les parlements ont
transmis des informations, et qui ne font pas partie de l’Union européenne, la
plupart calquent la structure de leurs accises sur celle qui prévaut au sein de
l’Union européenne. Néanmoins, la Géorgie, avec huit catégories d’alcools et de
boissons alcoolisées, ainsi que la Serbie, avec cinq catégories d’alcools et de
boissons alcooliques, présentent une fiscalité plus éloignée pour ces produits.
Enfin, la Norvège ne reprend aucune des catégories utilisées dans l’Union
européenne, les produits étant taxés uniquement en fonction de leur teneur en
alcool.
Les droits d’accise sur le vin ne sont pas uniformes, et de nombreux États
soumettent la vente et la consommation de tout ou partie des vins à des droits
d’accise à taux nul. Cette exonération s’applique soit sur l’ensemble des vins,
comme en Espagne, en Italie, au Portugal ou en Slovénie, soit exclusivement sur
les vins tranquilles, à l’instar de l’Allemagne, du Monténégro, de la République
tchèque et de la Slovaquie.
— 142 —
7. Quelques États membres ont institué une taxe sur les « premix »
2016-005
2016-005
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
La TVA pour les boissons alcooliques est fixée à 19 %. TVA, les taxes ci-après sont
appliquées aux boissons alcooliques :
La taxe sur les spiritueux :
Les spiritueux et les boissons contenant des spiritueux sont soumis à une taxe dont
la base juridique remonte à la loi sur le monopole des spiritueux du 8 avril 1922, qui a été
remplacée récemment par la loi fiscale sur l’alcool du 21 juin 2013 visant l’harmonisation
aux normes de l’Union européenne.
Le terme « spiritueux » concerne :
– L’alcool éthylique dénaturé ou non et les spiritueux dépassant 1,2 % (voir les
positions 2207 et 2208 de la nomenclature combinée).
– Toute autre boisson alcoolique à un titre dépassant 22 % en volume. (codes 2204,
2205 et 2206 de la nomenclature combinée).
Le brandy, le whisky, la vodka, le Korn (1) et les eaux-de-vie de fruits font partie des
spiritueux. Les aliments à base de spiritueux, les arômes alimentaires ainsi que le vinaigre,
les produits cosmétiques, les médicaments produits avec ajout de spiritueux sont exonérés.
Le taux fiscal normal est fixé à 1 303 euros par hectolitre d’alcool pur.
Une taxe spéciale est appliquée aux alcopops (2) – boisson alcoolisée composée de
boissons non alcooliques ou fermentées et de boissons alcooliques. Cette taxe a été introduite
par une loi du 23 juillet 2004 à l’occasion de la mise une place d’une taxe spéciale sur les
boissons sucrées et alcooliques (alcopops) dans le but de protéger les jeunes. Cette taxe sur
l’alcopop s’applique si les boissons mélangées contiennent à un titre entre 1,2 et 10 % de
volume. Le taux fiscal est fixé à 5 550 euros par hectolitre d’alcool pur.
La taxe sur les vins mousseux :
En Allemagne, aucun taux d’accise ne s’applique au vin. Seuls les vins mousseux
sont soumis à un taux d’accise spéciale dont la base juridique est la loi fiscale sur les vins
mousseux et les produits intermédiaires. La quantité et la teneur en alcool déterminent
l’application de cette taxe. La teneur en alcool doit mesurer entre 1,2 % et 15 % maximum
en volume. Pour les vins mousseux classés entre 13 et 15 % en volume, la teneur en alcool
doit exclusivement être produite par fermentation. Le taux fiscal est fixé à 136 euros par
hectolitre. Si la teneur d’alcool est inférieure à 6 % du volume, la taxe des vins mousseux est
fixée à 51 euros par hectolitre.
La taxe sur la bière :
Les produits ci-après sont soumis à une taxe sur la bière, conformément à la loi
fiscale sur la bière du 15 juillet 2009 :
– La bière de malt (code 2203)
– Les mélanges de bière avec des boissons non alcooliques (code 2206)
Le montant de la taxe sur la bière dépend de la teneur en moût primitif qui est
mesurée en degrés Plato. Le taux fiscal est fixé à 0,787 euro par hectolitre et par Plato. La
bière non alcoolique dont la teneur en alcool est de 0,5 % en volume maximum n’est pas
soumise à la taxe sur la bière.
Outre les taxes spéciales susmentionnées (point 5), et une taxe sur le tabac, il existe
également une taxe sur le café. Elle s’applique au café comme aux biens contenant du café.
La base juridique en est la loi fiscale du 15 juillet 2009.
Par ailleurs, les droits d’accise pour les produits ci-dessous ont été abolis :
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
En Autriche, les huiles végétales – à condition qu’elles n’aient pas fait l’objet de
modification chimique – sont soumises à une TVA à 10 %. Il n’existe pas d’autre taxe
spécifique.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
— 149 —
Différentes taxes d’accise sont appliquées pour l’alcool : la taxe sur la bière s’élève
à 2 euros par hectolitre par degré Plato. Cette taxe s’applique aux boissons mentionnées dans
les titres 2203 et 2206 de la nomenclature combinée (règlement de l’UE 927/2012).
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
Les services de restaurant et de traiteur, à l’exception des boissons fournies avec les
repas pour une consommation sur place (21 %), sont soumis à un taux de TVA de 12 %, tout
comme la vente de margarine.
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Cette augmentation des accises, combinée aux efforts des entités fédérées en
matière d’information et de sensibilisation à propos d’une alimentation saine, décourage la
consommation excessive de sodas.
— 151 —
Café :
• le café non torréfié (code NC 0901) : 0,2001 euro par kilogramme net
• le café torréfié (code NC 0901) : 0,2502 euro par kilogramme net
• les extraits, essences et concentrés de café, solides ou liquides, ainsi que les
préparations à base d’extraits, essences et concentrés de café et les préparations à base
de café (code NC 2101) : 0,7004 euro par kilogramme net
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
L’alcool et boissons alcoolisées (bières, vins, boissons fermentées autres que les
bières et le vin, produits intermédiaires et alcool éthylique proprement dit) sont soumis à un
droit d’accise (ordinaire) commun à l’UEBL (Union économique belgo-luxembourgeoise), et
à un droit d’accise spécial (+ éventuellement une cotisation sur l’énergie et une redevance de
— 152 —
contrôle), dont le montant est destiné au Trésor national belge exclusivement. Les tarifs sont
les suivants :
Bière :
Vin :
Les vins, mis à la consommation dans le pays, sont soumis à un droit d’accise et à
un droit d’accise spécial fixés comme suit par hectolitre de produit fini :
- vins tranquilles :
droit d’accise : (0,00 euro) ;
droit d’accise spécial : 74,90 euros ;
- vins mousseux :
droit d’accise : (0,00 euro) ;
droit d’accise spécial : 256,3223 euros.
Un taux d’accise de (0 EUR) et un taux d’accise spéciale de 23,9119 euros sont
appliqués à tout type de vin tranquille et de vin mousseux dont le titre alcoométrique acquis
n’excède pas 8,5 % vol.
- boissons mousseuses :
droit d’accise : (0 EUR) ;
droit d’accise spécial : 256,3223 euros.
Un taux d’accise de (0,00 euro) un taux d’accise spéciale de 23,9119 euros sont
appliqués à tout type d’autres boissons fermentées mousseuses ou non dont le titre
alcoométrique acquis n’excède pas 8,5 % vol.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
– taux à 13 % pour les produits et boissons non alcoolisées servis dans les sites de
restauration, les huiles et graisses d’origine végétale ou animale, la nourriture pour bébés et
les céréales pour enfants, l’eau en bouteille (mais non en conditionnement plus grand), le
sucre en poudre de canne ou de betterave ;
– taux à 5 % pour les tous les types de pain et tous les types de lait quelle qu’en soit
la provenance (vache, mouton, chèvre) et sous certaines formes (ce taux s’applique au lait
frais, pasteurisé, concentré ainsi que sous forme maternisée. Il ne s’applique pas cependant
au lait chocolaté, aux yaourts).
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Il existe une taxe sur les boissons sucrées (depuis 1994) et le café (depuis 1993).
Une nouvelle loi sur les droits d’accise portant sur ces produits est applicable depuis le
1er juillet 2013. Elle est exprimée en HRK (fin février 2016 un euro s’échangeait contre
7,61 « kuna » croate).
– 40 HRK par hectolitre de liquide contenant des additifs (sucre, aromes, alcool en
dessous de 1,2°) ;
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
1 - à un taux de TVA de 25 %
– pour la bière ils s’élèvent à 40 HRK Hl pour chaque degré d’alcool contenu dans
un Hl ;
– pour les produits intermédiaires ils s’élèvent à 800 HRK par Hl de liquide titrant à
15 ou plus.
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 158 —
2016-005
Il existe différentes taxes sur les boissons alcoolisées, le café, le thé, le chocolat, les
glaces et les sucreries contenant du sucre et des noisettes (nuts). À titre d’exemple pour le
chocolat et les sucreries :
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
La taxe sur les boissons contenant du sucre ajouté a été supprimée en 2014. Il existe
encore une taxe supplémentaire sur les sodas contenant de l’éthanol, qui s’élève à 0,56 € par
litre du produit fini (1).
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
(1) L 217 Forslag til lov om ophævelse af lov om afgift af mineralvand m.v. og om ændring af øl- og
vinafgiftsloven og forskellige andre love, 2012-13
http://www.ft.dk/samling/20121/lovforslag/l217/index.htm
— 159 —
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Pour les vins pétillants dont la pression est d’au moins 3 bars à 20°C, une surtaxe
s’ajoute de 3,35 DKK par litre (~0,4 €).
Pour les liquoreux, la taxe est de 150 DKK par litre d’éthanol. Pour une bouteille de
70 cl de liqueur contenant 40 % d’éthanol, cela donne : 0,70 l x 40 % x 150 DKK = 42 DKK
(~ 5,70 €). Il existe en outré une taxe supplémentaire sur les sodas alcoolisés basés sur des
liquoreux (4,21 DKK ~ 0,56 € par litre du produit fini).
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
A priori non.
— 160 —
2016-005
Les Îles Canaries, Ceuta et Melilla sont exclus du champ d’application des taux de TVA
mentionnés ci-dessous. Les taux de TVA ont été modifiés en Espagne en 2012.
En Espagne, il existe plusieurs taux de TVA sur les produits alimentaires. Les
produits alimentaires de base (pain, lait, fromage, œufs, fruits et légumes, les céréales et les
pommes de terre ainsi que tous les produits considérés comme « produits naturels » par le
Codex alimentarius (1)) sont soumis à un taux super-réduit de 4 %.
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
(1) Le Codex Alimentarius, ou «Code alimentaire», a été créé par la FAO et l’Organisation mondiale de la
Santé en 1963 afin de mettre au point des normes alimentaires internationales harmonisées destinées à
protéger la santé des consommateurs et à promouvoir des pratiques loyales en matière de commerce de
denrées alimentaires http://www.fao.org/fao-who-codexalimentarius/codex-home/fr/
— 161 —
En Espagne, les boissons alcoolisées sont sujettes aux droits d’accise, à l’exception
du vin. Les taux de droits d’accises actuels en Espagne datent de septembre 2005. Ils varient
en fonction du type de produit. Au 1er janvier 2015, à titre d’exemple les droits d’accise
variaient pour la bière de 2,75 € /hectolitre/degré (jusqu’à 2,8 %) à 61,08 € par hectolitre
pour les alcools intermédiaires. Ils étaient de 913,23 € par hectolitre pour l’alcool anhydre.
Il est intéressant de noter que la commission des experts sur la réforme du système
fiscal créée par le gouvernement en 2013 avait suggéré de « lever une taxe sur le vin comme
en France », mais cette idée a été rejetée. Le vin est encore considéré en Espagne comme un
produit alimentaire et à ce titre il n’est pas sujet à une taxation spécifique (contrairement aux
autres boissons)
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Les revenus issus des droits d’accises ont été utilisés comme un instrument pour
renforcer les politiques de santé publique.
— 162 —
2016-005
La taxation des produits agroalimentaires en Estonie
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non. Cependant il y a eu des débats sur l’hypothèse d’une taxation spécifique pour
les boissons contenant une adjonction de sucre ou de sel.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
– Bières : 8,30 €;
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 164 —
2016-005
Le taux normal de TVA est de 24 % depuis 2013. Il existe également deux taux
réduits à 10 et 14 %.
– aux produits destinés à l’alimentation humaine, tant pour la matière première que
pour les autres éventuels composants (conservateurs, colorants) ;
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Il existe des droits d’accise sur les boissons sucrées depuis 1940 ainsi que sur les
poudres, concentrés et sirops permettant de réaliser ce type de boisson. Depuis janvier 2011,
ces droits ont été étendus à la confiserie et aux glaces.
Le montant des droits est lié à la quantité de sucre contenu dans le produit. Il est de
11 centimes si la quantité évaluée (100 grammes ou 100 millilitres) contient moins de
0,5 gramme de sucre. Si la quantité de sucre est supérieure à 0,5 gramme la taxe s’élève alors
à 22 centimes par litre. Les produits contenant des édulcorants sont moins taxés.
— 165 —
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
La Finlande se conforme à la directive 92/83/CEE qui définit les quantités, les types
de produit et les taxes minimales à appliquer. Par exemple, le droit d’accise pour les bières,
calculé par hectolitre, est de 32,05 €. Pour un vin, compris entre 8 et 15 degrés, le droit
d’accise est de 3,39 € par litre.
Se reporter à la réponse 4.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Se reporter à la réponse 4.
— 166 —
2016-005
Non.
Non. Pas de taxation spécifique pour les boissons contenant des sucres ajoutés, des
édulcorants de synthèse ou de la caféine.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
4. Whisky : 15 lari/litre
5. Rhum : 15 lari/litre
6. Eau-de-vie : 10 lari/litre
Pas d’autres taxes sur les produits destinés à l’alimentation humaine, mais
jusqu’au 1er janvier 2017, les agriculteurs dont le revenu brut ne dépasse pas 200 00 lari par
année civile bénéficient d’une exonération de l’impôt sur le revenu pour leur production
agricole d’alimentation primaire.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative »
ou « comportementale ») ?
Il n’existe pas de taxes incitatives dans un but de santé publique bien que la
Géorgie aménage des avantages fiscaux pour les coopératives agricoles, pour les personnes
physiques comme pour les entreprises qui entreprennent de cultiver des terres incultes ainsi
que pour les personnes qui s’implantent dans les zones rurales désertes à des fins agricoles.
— 168 —
2016-005
La taxation des produits agroalimentaires en Grèce
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
— 169 —
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
En Hongrie, la loi CXXVII de 2007 sur la Taxe sur la Valeur Ajoutée détaille dans
sa Section 2 les activités soumises à l’application de la TVA :
a. la fourniture de biens et services sur le territoire national par une personne
imposable agissant en cette qualité ;
b. l’acquisition de biens dans l’Union européenne pour leur usage sur le territoire
national.
Dans le barème n° 3 sont listés les biens taxés à 5 % de TVA, soit par exemple :
• les truies domestiques vivantes ayant mis bas au moins une fois et d’un poids au
moins égal à 160 kg
• les carcasses et demi-carcasses de porc domestique, frais, réfrigéré ou congelé
• depuis le 1er janvier 2016 le taux de la TVA a été abaissé de 27 à 5 % pour la plupart
des morceaux de viande de porc domestique (cuisse, longe, échine, épaule etc.,
article 0206 du barème) ; le taux demeure fixé à 27 % pour les abats (foie, cœur,
rognons, queues etc.) et la viande transformée (saucisses)
• la viande d’autres animaux (bovins, agneaux, chèvre) fraîche, réfrigérée, en carcasses
et demi-carcasses congelées.
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
— 171 —
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
La loi CIII de 2011 sur la taxe pour la santé publique a pour but de tenter
d’améliorer le comportement nutritionnel de la population. Cette taxe prélevée sur les
produits alimentaires contenant des niveaux dangereux pour la santé de sucre, de sel et de
certains autres ingrédients dans un effort pour en limiter la consommation promeut les
bonnes habitudes alimentaires et crée un mécanisme supplémentaire pour le financement des
services de santé publique. Quatre ans après l’introduction de la taxe en Hongrie, on constate
une baisse de la consommation des aliments dangereux pour la santé sur lesquels elle
s’applique.
Le montant de la taxe fixé par la loi varie selon les produits. Par exemple, elle est de
250 HUF par litre pour les boissons énergisantes, de 250 HUF par kilo pour les biscuits
salés, de 700 HUF par litre pour les boissons contenant entre 35 et 45 % d’alcool, etc.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Non.
— 172 —
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Voir la question 4.
— 173 —
2016-005
Les produits alimentaires qu’ils soient produits en Islande ou importé puis vendus
dans des magasins ou en restauration sont sujets à la TVA à 11 %. Il en va de même pour les
boissons alcoolisées vendues dans les restaurants, les bars et les magasins de monopole
étatique qui les commercialisent.
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non. La taxe dite « taxe du sucre » qui pesait sur les boissons et autres produits
alimentaires contenant un certain niveau de sucre ajouté, à hauteur de 24,5 %, a été abolie.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
La TVA sur les boissons alcoolisées est de 11 % mais il existe une taxe spécifique
sur l’alcool. La taxe pèse à proportion du volume d’alcool - excédant 2,25 % par litre - et de
la quantité de boisson se trouvant dans le contenant - 2,25 cl de boisson. Pour la bière, elle se
monte à 112 ISK, pour les boissons alcoolisées qui vont jusqu’à 15 % d’alcool, à 102 ISK et
pour les autres boissons alcoolisées qui excèdent 15 % d’alcool, à 138 ISK.
Non.
— 174 —
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non, pas à l’heure actuelle. Comme évoqué en question 4, les produits alimentaires
contenant du sucre au-delà d’une certaine quantité étaient soumis à une taxe plus élevée de
24,5 %. Les résultats n’ayant pas donné satisfaction, la taxe dite « du sucre » a été abolie par
le gouvernement actuel.
— 175 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
En Italie, les boissons alcoolisées sont sujettes aux droits d’accise, à l’exception du
vin. Ils varient en fonction du type de produit. À titre d’exemple, au 1er janvier 2015, les
droits d’accise étaient de 3,04 euros par hectolitre/degré Plato pour la bière, de 88,67 euros
par hectolitre pour les boissons alcooliques intermédiaires, et de 1 035,52 euros par
hectolitre anhydre.
En Italie, différentes taxes pèsent sur l’activité agro-alimentaire mais elles ne lui
sont pas spécifiques car elles concernent toutes les activités économiques : il s’agit de taxes
liées au secteur agro-alimentaire en tant que secteur économique stratégique.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Les droits d’accise sur le tabac ont été récemment réévalués par le décret législatif
n° 188/2014 afin de répondre à deux exigences : maintenir un niveau de rentrées fiscales
constant et décourager les habitudes nuisibles pour la santé.
— 177 —
2016-005
La TVA s’applique aux biens et aux services des personnes taxables en fonction de
leurs activités économiques sur le territoire lituanien. Tout produit alimentaire inter alia est
taxé au taux standard de la TVA à 21 %.
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non, il n’existe aucune taxe spécifique sur la production ou l’importation des huiles
végétales.
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Actuellement, les taxes d’accise appliquées sur l’alcool éthylique et les boissons
alcooliques (par hectolitre du produit) en Lituanie sont les suivantes :
— 178 —
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
L’article 56c de la loi sur les droits d’accise (« Gazette officielle du Monténégro »
n° 65/01 du 31 décembre 2001, 12/02 du 15 mars 2002, 76/05 du 16 décembre 2015, 76/08
du 12 décembre 2008, 50/09 du 31 juillet 2009, 78/10 du 29 décembre 2010, 40/11 du 8 août
2011, 61/11 du 23 décembre 2011, 28/12 du 5 juin 2012, 38/13 du 2 août 2013, 45/14 du
24 octobre 2014 et 08/15 du 27 février 2015) stipule que l’eau gazeuse est soumise au droit
d’accise si elle contient du sucre, des édulcorants ou des agents aromatiques ajoutés.
L’article 56d précise que le droit d’accise qui s’applique à ces eaux est fixé à 10 euros par
hectolitre.
— 180 —
La taxe fixée à un montant de 2,50 euros par kilogramme de masse nette de café
contenu dans les produits finis concerne les préparations à base d’extraits, d’essences ou de
concentrés de café.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
L’article 37 de la loi sur les droits d’accise stipule que l’alcool et les boissons
alcoolisées soumises à cette taxation sont la bière, le vin, les autres boissons fermentées, les
boissons alcoolisées intermédiaires et l’alcool éthylique. Ces types d’alcools et de boissons
alcoolisées sont déterminés en fonction du contenu en alcool de chaque produit, à savoir le
pourcentage d’alcool en volume à la température de 20 °. Il est indiqué en « %vol ».
L’article 43 précise que la base de la taxe d’accise est la quantité en hectolitres pour
le vin, les boissons alcoolisées intermédiaires et les autres boissons fermentées, et la quantité
d’alcool par hectolitre pour les bières et les alcools éthyliques. Les montants de la taxe
d’accise sont les suivants :
Les vins « tranquilles » et autres boissons fermentées non pétillantes sont exonérés de
droits d’accise.
L’article 44 précise que l’alcool éthylique est exempté de taxe d’accise s’il est utilisé
comme matière première pour :
— 181 —
2) la production de vinaigre ;
3) la fabrication de produits alimentaires dans la limite de 8,5 litres d’alcool pur par
unité de 100 kg dans les produits chocolatés et de 5 litres d’alcool pur par unité de
100 kg pour les autres produits ;
L’alcool éthylique ne peut être acheminé sans droit d’accise vers les industries
chimiques et cosmétiques que s’il a été dénaturé au préalable, grâce à des agents et à une
procédure de dénaturation prescrits par le Ministère des finances
L’article 45 précise les modalités de paiement de la taxe d’accise par les producteurs
pour la partie de leur production qui excède les quantités autorisées pour leur consommation
personnelle. La taxe est payable sur le vin au taux valide le 30 novembre de l’année en
cours, ou le 31 mars pour certaines vendanges tardives et sur les autres boissons alcoolisées.
Le producteur doit soumettre sa déclaration de taxe d’accise avant le 31 décembre pour le
vin, et avant le 30 avril pour les vins tardifs et les autres boissons. Le montant de la taxe est
mis en recouvrement le 30e jour suivant la soumission de la déclaration. La quantité
maximale autorisée pour la consommation personnelle des producteurs est fixée
conjointement par les ministres en charge des finances et de l’agriculture.
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
La loi sur les droits d’accise prévoit qu’outre les boissons alcoolisées et les produits
pétroliers et leurs dérivés, les produits du tabac sont soumis à la taxe sur l’accise. Il s’agit,
selon l’article 46, des cigarettes, cigares, cigarillos, du tabac à rouler et des autres tabacs à
fumer.
L’article 50 précise que pour les cigarettes, la base du calcul de la taxe est un montant
fixe (de 17,50 euros) par unité de 1 000 pièces, auquel s’ajoute un pourcentage (35 % à ce
jour) du prix de détail. Pour les autres produits du tabac, la taxe représente un montant fixe
(actuellement de 25 euros) par kilogramme.
— 182 —
2016-005
– 25 % pour les produits consommés dans un site de restauration (qui peut être un
restaurant ou un établissement qui peut s’en rapprocher, comme un lieu culturel).
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Le tableau ci-dessous présente les taxes sur les produits de consommation en 2016
(le taux de change de la couronne norvégienne – NOK - était le 2 mars 2016 de 9,4 NOK
pour 1 €).
— 183 —
Boissons alcoolisées
4,76 NOK/Litre
Boisson titrant entre 4,7 et 22°
– moins de 0,7° : taxe des boissons non
alcoolisées
Boisson titrant à moins de 4,7 ° – entre 0,7 et 2,7° : 3,27 NOK/Litre
– entre 2,7 et 3,7° : 12,29 NOK/Litre
– entre 3,7 et 4,7° : 21,29 NOK/Litre
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Tous les produits alimentaires qui satisfont aux conditions déterminées dans le
« Commodities Act » se voient appliquer le taux bas de TVA, y compris les farines, le pain,
les semoules et les gruaux de blé pour la consommation humaine. Les céréales non destinées
à la consommation humaine, y compris les tourteaux pour le bétail et les semences, sont
aussi taxées au taux bas. Les agriculteurs artisans peuvent choisir d’être exclus du système
de la TVA pour les produits qu’ils produisent eux-mêmes dans une optique d’allègement de
leurs charges administratives. L’agriculture industrielle n’a pas cette possibilité.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Il n’existe pas aux Pays-Bas de taxe spéciale pour les huiles végétales destinées à la
consommation humaine. Le taux bas de TVA s’applique comme pour tous les autres produits
alimentaires.
Non. Toutes les boissons non alcoolisées ou peu alcoolisées se voient appliquer le
taux bas, quelle que soit la dose de sucre ou de caféine qui pourrait y être ajoutée, sous
réserve des conditions fixées par le « Commodities Act » en matière d’hygiène.
— 185 —
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Toutes les boissons alcoolisées, dès lors qu’elles sont destinées à la consommation
humaine, se voient appliquer le taux général de TVA de 21 %.
L’accise qui s’applique sur les boissons alcoolisées dépend du pourcentage d’alcool
contenu. Plus ce pourcentage est haut, plus le montant de l’accise est élevé. L’accise sur les
vins pétillants est plus élevée que sur les autres sortes de vins.
Bière :
Outre la TVA et l’accise pour les boissons alcoolisées, il existe une taxe à la
consommation sur certaines boissons non alcoolisées, telles que les boissons aux fruits et aux
légumes, la limonade et l’eau minérale. Il est prévu que le montant de cette taxe soit
augmenté.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Ce n’est pas (encore) le cas bien que de temps à autre le débat se rouvre sur
l’opportunité d’alourdir le taux de TVA sur les matières grasses et les aliments dangereux
pour la santé, ainsi que pour la viande et les produits à base de viande.
2016-005
La taxation des produits agroalimentaires en Pologne
23 %
(22 % à partir du Boissons alcoolisées, eau embouteillée
01.01.2017)
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
— 188 —
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 189 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non. En 2014, le Gouvernement a souhaité créer une taxe spécifique sur les
producteurs et les importateurs de boissons contenant des sucres ajoutés ou des édulcorants
artificiels (taxe fat tax) mais il n’y a pas eu de suite.
(1) Cf. Bill 12/XIII et tax on alcohol and alcoholic drinks (IABA).
— 190 —
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Article 71 - bière
1 – L’unité de bière soumise à taxation est le nombre d’hectolitre par degré Plato ou l’alcool
contenu dans le produit fini.
2 – les taux sont les suivants :
a) > 0,5 % ≤ 1,2% vol. d’alcool réel, 7,53 €/ hl ;
b) > 1,2 % vol. d’alcool réel ≤ 7 plato, 9,43 €/hl ;
c) > 1,2 % vol. d’alcool acheté et > 7 Plato ≤ 11 Plato, 15,06 €/ hl ;
d) > 1,2 % vol. d’alcool acheté et >11 Plato ≤ 13 Plato, 18,86 € / hl ;
e) > 1,2 % vol. d’alcool acheté et >13 Plato ≤ 15 Plato, 22,61 € / hl ;
f) > 1,2 % vol. d’alcool acheté ≥ 15 Plato, 26,45 € / hl.
Article 72 - vin
1 - L’unité de vin soumise à taxation est le nombre d’hectolitres produits de vin tranquille et
de vin pétillant.
2 - les taux sont les suivants : 0.
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
1 - à un taux de TVA de 21 %
— 192 —
2 - à des droits d’accises dont le montant, établi en couronne tchèque (la CZK
correspondait à 3 centimes d’euros à la mi-mars 2016), prend en compte la nature du
produit :
. 25,60 CZK/Hl (production comprise entre 100 000 Hl et 150 000 Hl) ;
. 28,80 CZK/Hl (production comprise entre 150 000 Hl et 200 000 Hl).
Il n’y a pas de taxes spécifiques pour les industries du secteur agroalimentaire qui
sont soumises à la fiscalité de droit commun.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 193 —
2016-005
Le taux normal de la TVA est fixé à 20 % en Roumanie depuis début 2016. Depuis
le 1er janvier 2016, le taux de TVA pour les produits alimentaires a été abaissé à 9 % et
s’applique aux aliments et boissons, destinées à la consommation des personnes et des
animaux, à l’exception des boissons alcoolisées, des animaux et des volailles vivants de
races domestiques, des graines, des plantes et des ingrédients utilisés dans les préparations
alimentaires pour suppléer ou remplacer certains composants, des services de restauration et
de traiteurs.
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non, toutes les boissons qui contiennent des sucres ajoutés, des édulcorants
artificiels ou de la caféine sont taxées de la même façon.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
- 34,05 euros par hectolitre pour les vins pétillants. Sont considérés comme tels
les vins contenus dans des bouteilles munies de bouchons « en champignon »
fixés par des liens ou sont sous pression d’au moins 3 bars sous l’effet du
dioxyde de carbone, et ont un taux d’alcool compris entre 1,2 % et 15 %
d’alcool obtenu exclusivement par fermentation ;
- 0,82 euro par hectolitre - degré Plato pour la bière, réduit à 0,47 euro par
hectolitre - degré Plato pour les producteurs indépendants roumains ou d’autres
États de l’Union européenne, dont la production annuelle n’excède pas
200 000 hl ;
- 45 euros par hectolitre pour les boissons fermentées pétillantes autre que la
bière et le vin, boissons ayant un taux d’alcool compris entre 1,2 % et 13 % en
volume, ou compris entre 13 et 15 % dont l’alcool est exclusivement produit
par fermentation. Sont exemptées de tout droit d’accise les productions à usage
personnel ou familial ;
- 165 euros par hectolitre pour les produits intermédiaires, i.e. toutes les boissons
dont le taux d’alcool est compris entre 1,2 et 22 % en volume ;
- 1 000 euros par hectolitre d’alcool pur pour les alcools et spiritueux, réduits à
475 euros s’ils sont produits par des petites distilleries dont la capacité
n’excède pas 10 hectolitres d’alcool pur par an.
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non. Pour autant, un débat a eu lieu en 2015 sur l’opportunité d’imposer les
boissons contenant un haut niveau de sucre. À l’heure actuelle, le gouvernement n’a pas
donné d’indication quant à sa volonté d’introduire une telle taxe. Un rapport de la
Commission de la Santé de la Chambre des Communes, de novembre 2015, s’est penché sur
la question (2) (rapport sur l’Obésité infantile – action courageuse et intempestive,
30 novembre 2015, n° 465).
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
(1) Notice de 2015 sur la TVA sur les biens alimentaires de l’Agence HM Revenue & Customs
https://www.gov.uk/government/publications/vat-notice-70114-food/vat-notice-70114-food
(2) http://www.publications.parliament.uk/pa/cm201516/cmselect/cmhealth/465/465.pdf, en particulier
chapitre
— 196 —
Au Royaume-Uni, des droits d’accise pèsent sur toutes les boissons alcoolisées mais
selon des taux différents en fonction du type de boissons : bière, cidre, vin, de poiré et de
liquoreux/alcool fort (1)
.https://www.uktradeinfo.com/Statistics/Pages/TaxAndDutybulletins.aspx
Des critiques se sont fait entendre quant au fait que les boissons alcoolisées ne sont
pas taxées sur une base tenant uniquement à leur degré d’alcool, bien que le gouvernement
n’ait pas indiqué, dans les années récentes, qu’il voyait une priorité d’égaliser les taux
d’accises en matière de boissons alcoolisées. De manière générale, les inquiétudes portent
sur le niveau de droits d’accise de la bière qu’on considère comme pouvant être un des
facteurs de la fermeture de bon nombre de pubs dans les dernières années. (2)
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
À l’exception des droits d’accise sur les boissons alcoolisées, il n’y a pas de taxes
imposées dans l’objectif d’influer sur les comportements, notamment de santé. Cependant
l’Institut des études fiscales, une institution très sérieuse au Royaume-Uni, a publié
récemment un rapport sur la structure des droits d’accise en vigueur au Royaume-Uni, qui
pose le problème de savoir si les droits d’accise en matière d’alcool jouent un rôle dans la
réduction de la consommation excessive d’alcool, et s’interroge sur l’imposition des
boissons et aliments sur la base de leur contenu en sucre (Budget vert de février 2016 (3)).
(1) https://www.gov.uk/government/publications/rates-and-allowance-excise-duty-alcohol-duty/alcohol-duty-
rates-from-24-march-2014 et https://www.uktradeinfo.com/Statistics/Pages/TaxAndDutybulletins.aspx
Droits d’accise sur les alcool :
https://www.uktradeinfo.com/Statistics/Tax%20and%20Duty%20Bulletins/Alcohol1215.xls
(2) Etude de la bibliothèque de la Chambre des Communes, SN1373 du 12 juin 2014 sur la fiscalité de la bière
et les pubs : http://researchbriefings.parliament.uk/ResearchBriefing/Summary/SN01373
(3) Budget vert, voir en particulier chapitre 9 : http://www.ifs.org.uk/publications/8129
— 197 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non. La TVA à taux réduit porte également sur les produits mentionnés en question
1 lorsqu’ils sont importés.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
L’article 12 de la loi sur les droits d’accise définit comme boissons faiblement
alcoolisées les boissons qui ont une teneur en alcool comprise entre 1,2 % et 15 %
maximum, qui sont produites à partir de jus de fruits ou de boissons non-alcoolisées
rafraîchissantes, avec addition d’alcool éthylique raffiné ou d’extraits de plantes, ou qui sont
produites par fermentation (vin, cidre de pomme, etc.), lorsque la qualité des jus de fruits,
boissons rafraîchissantes sans alcool, alcool éthylique raffiné, boissons alcoolisées, vin et
boissons alcoolisées produites par fermentation est conforme à la réglementation.
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Les agriculteurs inscrits au registre des exploitations agricoles depuis janvier 2015,
ainsi que les petits contribuables ont droit à bénéficier d’une taxation à fonction incitative.
Selon les articles 24 à 26 de la loi sur la taxe sur la valeur ajoutée, un certain nombre de
biens et services sont exemptés de TVA en Serbie, avec ou sans droit de récupérer la TVA.
2016-005
Non. La seule exception existe pour le pain (10 % de TVA). Voir question 1.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non. Il n’y a pas de taxation des boissons contenant des sucres ajoutés, de
l’édulcorant artificiel ou de la caféine. Toute boisson non alcoolique est soumise à la même
taxation, la TVA à 20 %.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
— 200 —
Deux types de taxe s’appliquent pour les boissons alcooliques. La première est la
TVA à 20 %, payée par le consommateur final. La deuxième taxe est la taxe d’accise, payée
par les entreprises qui produisent ou commercialisent des boissons alcooliques. Le taux de la
taxe d’accise se distingue pour les types de boissons alcooliques de la manière suivante :
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 201 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 203 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
Le tableau ci-dessous présente les taxes sur l’alcool applicables depuis le 1er janvier
2015. Le taux de change de la couronne suédoise (SEK) était à la mi-mars 2016 de 9,2 SEK
pour 1 €.
— 204 —
Non. Il est seulement possible de rembourser des taxes payées sur l’énergie ou le
dioxyde de carbone quand ces derniers sont en relation avec une activité agricole.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Il n’existe pas d’autres taxes que les droits d’accise pour influencer le
comportement de l’acheteur.
— 205 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
Non.
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
En Turquie, les boissons alcoolisées sont soumises à des taxes de droits d’accise en
fonction du type de boisson et du taux d’alcool. Par exemple, les bières à base de malt sont
soumises à un taux d’imposition proportionnelle et à une taxe spécifique de consommation
minimale. D’autres types de boissons alcoolisées ne sont soumis qu’à une taxe spécifique.
Les taxes de taxe sur les boissons alcoolisées en Turquie pour 2016 sont les
suivantes :
— 206 —
Taxe de consommation
Taxe à l’importation
Produits spécifique
proportionnelle
(en lire turque - TL)
Bière (malt) 63 % 1,03 TL par litre
Vin et grappes de raisin - 5,57 TL par litre
Vin pétillant - 37,63 TL par litre
Vermouth - 51,63 TL
Boissons alcoolisées ≤ - 41,00 TL
18 % en volume
Boissons alcoolisées ≥ - 150,71 TL
22 % en volume
Vodka, Gin - 134,03 TL
Liqueurs - 150,71 TL
Non.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
Non.
— 207 —
2016-005
2/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation de farines, semoules ou gruaux de blé destinés à la consommation
humaine ? Si oui, quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux ?
3/ Existe-t-il dans votre pays une taxe pesant spécifiquement sur la production
ou l’importation d’huiles végétales destinées à la consommation humaine ? Si oui,
quand a-t-elle été créée et quels sont son assiette et son taux (préciser notamment si le
taux de la taxe est identique pour toutes les sortes d’huiles ou varie d’une huile à
l’autre) ?
Non.
5/ Les boissons alcoolisées font-elles l’objet, dans votre pays, d’une taxation
uniforme, par exemple en proportion de la quantité d’alcool pur qu’elles contiennent,
ou existe-t-il plusieurs taxes, avec des tarifs plus ou moins élevés selon les boissons
concernées ? S’il existe plusieurs taxes, dresser si possible leur liste en précisant, dans
la mesure du possible, leur date de création, ainsi que l’assiette et le taux de la taxe.
En Ukraine, les boissons alcoolisées sont sujettes à droits d’accise. Après l’adoption
des dernières modifications du code fiscal, le nombre de biens ouvrant au paiement de droits
d’accise a augmenté. Ces biens concernent les produits alcooliques classifiés dans le
Système harmonisé ukrainien sous les catégories 2103 boissons aromatisées amères, 2106
préparations de mélanges alcooliques, 2203 bières, 2204 vins et raisins de table, 2205
vermouth et autres vins parfumés, 2206 autres boissons fermentées, 2207 alcool éthylique
non dénaturé d’alcool forts à 80 % vol ou plus ; alcool éthylique et autres liquoreux
dénaturés et 2208 alcool éthylique non dénaturé d’alcools d’un volume inférieur à 80 % vol ;
liqueurs et spiritueux. Le taux d’accise sur les produits alcooliques est variable par grivna
(UAH) le litre, ou par litre d’alcool pur. Le taux d’accise sur la bière a doublé, passant à
— 208 —
UAH 2,48 UAH par litre, et les droits d’accise sur l’alcool devraient augmenter de 50 % à
partir de mars 2016, pour atteindre 105,80 UAH le litre. Le taux d’accise sur le vin sec est de
0,01 UAH le litre, et sera doublé sur les vins fortifiés et les vermouths à partir de mars 2016
pour atteindre 7,16 UAH le litre, de même que sur les vins pétillants qui atteindront
10,40 UAH le litre, et l’augmentation sur les boissons faiblement alcoolisées augmentera de
300 % pour atteindre 211,59 le litre.
7/ Existe-t-il dans votre pays des taxes sur des produits agroalimentaires,
créées pour inciter les redevables à adopter certains comportements économiques ou
alimentaires, dans un but par exemple de santé publique (fiscalité dite « incitative » ou
« comportementale ») ?
À part les mesures fiscales en matière d’alcool et de tabac, il n’existe pas d’autres
mesures fiscales incitatives à des fins de santé publique.
ANNEXE N° 3 : AUTRES DISPOSITIFS PESANT SUR LES FILIÈRES AGRO-ALIMENTAIRES
Produit
attendu Nombre de
Oblig. Date de
Nom de la charge Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif / taux et assiette Redevable redevables
UE création
(en millions en 2012
d’euros)
De 0,005 à 5 euros par animal en Propriétaire de
Redevance sanitaire d’abattage
fonction du type d’animal tué l’animal abattu
Art. 302 bis N et Budget Personne qui procède
Oui(1) 53(2) De 1,5 à 3 euros par tonne de viande 303 1989
302 bis S du CGI général à des opérations de
Redevance sanitaire de découpage fraîche, en fonction du type de viande
(dispositifs n’ayant donc pas le caractère d’une taxe)
découpage de viande
fraîche
avec os
Art. L. 236-2 du
Redevance pour contrôle France Agri Redevance en cours de mise en place Expéditeurs des
— 209 —
code rural et de la – – 500 < 2000
vétérinaire à l’expédition Mer (arrêté pas encore publié) marchandises
pêche maritime
Redevance pour le financement des Art. L. 251-17 du Tarif par envoi variable en fonction de
REDEVANCES
— 210 —
CGI général subir des opérations de préparation ou
pêche et de l’aquaculture transformation des
de transformation, ou provenant d’un
produits
navire-usine
Centres de collecte ou
établissements de
transformation
Redevance sanitaire pour le
Art. 302 bis WC du Budget 0,02 euro par mètre cube de lait cru recevant du lait cru,
contrôle des certaines substances et Oui < 1(2) 128 1998
CGI général 0,46 euro par tonne d’œufs en coquille établissements de
de leurs résidus
fabrication ou de
traitement
d’ovoproduits
Tout établissement qui
prépare, manipule,
entrepose des
Redevance pour l’agrément des substances et des
Art. 302 bis WD Budget Taxe forfaitaire d’un montant de
établissements du secteur de Oui(1) < 0,01(2) produits destinés à 42 2009
du CGI général 125 euros
l’alimentation animale l’alimentation des
animaux et qui à ce
titre doit disposer d’un
agrément
Produit
attendu Nombre de
Oblig. Date de
Nom de la charge Base légale en 2016 Bénéficiaire Tarif / taux et assiette Redevable redevables
UE création
(en millions en 2012
d’euros)
Montant forfaitaire de 75 euros par an,
majoré dans les limites suivantes :
Redevance relative à l’agrément Tout producteur ou
Art. 28 de la loi de France Agri 45 euros par hectare de vigne mère ;
des producteurs ou négociants en Oui(1) < 1(2) négociant en bois et 999 1968
finances pour 1968 Mer 1,75 euro par millier de boutures non
bois et plants de vigne plants de vigne
greffées ; 2,25 euros par millier de
greffes-boutures
Exploitants agricoles
Budget Part forfaitaire : 90 euros par
au titre de leurs
général (85 % exploitant
ne portant pas sur des produits agroalimentaires
activités agricoles, à
Taxe sur le chiffre d’affaires des Art. 302 bis MB du au CAS +
– 138(2) l’exclusion de ceux 269 645 1947
exploitations agricoles CGI Développeme Part variable : 0,19 % du chiffre
placés sous le régime
nt agricole et d’affaires jusqu’à 370 000 euros et
— 211 —
du remboursement
rural) 0,05 % au-delà
forfaitaire agricole
Montant forfaitaire fixé tous les ans
par arrêté conjoint des ministres
ASSIETTE