Stabilté Des Pentes

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GEOTECHNIQUE 2

Faculté des Sciences et Techniques de Marrakech


Stabilité des pentes

1. Généralités :

Les mouvements et glissements de terrain sont très souvent des accidents graves de
grande ampleur qui provoquent des dégâts matériels considérables et peuvent causer des
pertes en vies humaines.

On peut distinguer les problèmes classiques d’instabilité à l’échelle des travaux : barrages,
digues, talus ... qui intéressent des volumes de sol de l’ordre de la dizaine de milliers de m3,
des mouvements de grande ampleur en montagne qui affectent des millions de m3 :
- Mont Granier (Savoie, 1248) : 500 millions de m3
-  Friolin (Savoie, 1980-1985...) : 10 millions de m3
- Val Pola (Valteline, Italie, juillet 1987) : 30 millions de m3
- Le Thoronet (Var, 1984-1990...) : 2 millions de m3
- Mount Saint Helens (USA, mai 1980) : 2300 millions de m3

Ces grands mouvements de terrain peuvent être plus ou moins réguliers et assez lents
(glissement de la Frasse, en Suisse, de 40 millions de m3, depuis plusieurs siècles,
glissements du littoral normand, glissement de la Clapière... ou très brutaux comme
l’éboulement rocheux de Randa en avril et mai 1991(20 et 10 millions de m3)
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2. Description du phénomène :

Le moteur des mouvements de terrain est la pesanteur, mais d’autres causes peuvent
déclencher le phénomène ou l’amplifier.

L’eau sera, très souvent, une cause très aggravante par l’action de la pression interstitielle,
des forces hydrodynamiques, de la modification des caractéristiques mécaniques des sols
fins.

Les séismes pourront être un facteur déclenchant de mouvements de terrain de très grandes
ampleurs, spécialement bien entendu pour les zones fortement sismiques.
Les variations climatiques : pluie, fonte des neiges, sécheresse, gel-dégel.

L’érosion des sols superficiels non cohérents, mais aussi l’érosion des falaises littorales.

On distingue trois grandes catégories de mouvements de terrain :


- les affaissements et effondrements de massifs sous minés;
- les écroulements (roches);
-  les glissements (roches et sols).
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2. Description du phénomène :

2.1. Affaissements et effondrements :

Les cavités peuvent être naturelles (vides de dissolution ou karsts) ou provenir d’anciennes
carrières ou de bassins miniers.

On distingue les affaissements si le phénomène est lent et progressif, créant une dépression
topographique continue et les effondrements brutaux qui sont limités en surface par des
bords subverticaux qui délimitent le fontis. Les effondrements profonds peuvent se traduire,
dans un premier temps par des affaissements de surface, puis évoluer vers des fontis.
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2. Description du phénomène :

2.2. Les écroulements :

Ils concernent les massifs rocheux plus ou moins fracturés qui vont se rompre
progressivement par fauchage, tassement, basculement d’un plan de falaise subverticale,
ripage de bancs rocheux à pendage aval, rupture de bancs rocheux ...
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2. Description du phénomène :

2.3. Les glissements :

Selon la géométrie de la surface de glissement on distingue :

- le glissement plan, en milieux rocheux et en terrain meuble, s’effectue le long d’une


surface de rupture sensiblement plane;

- le glissement rotationnel, en terrain meuble et en débris de roches très fragmentées,


s’effectue suivant une surface plus ou moins circulaire, il se caractérise par un escarpement
à l’amont et un bourrelet à l’aval, généralement on rencontrera plusieurs glissements
emboîtés;

- glissement quelconque, est une combinaison des deux cas précédents.


Stabilité des pentes

2. Description du phénomène :

2.3. Les glissements :


Stabilité des pentes

2. Description du phénomène :

2.4. Mouvements de terrain par fluage :

Ces mouvements sont dus à la déformation par viscosité du sol. Ils concernent les sols
argileux et se produisent superficiellement sans surface de glissement précise.

2.5. Les coulées boueuses et les laves torrentielles :

Ce sont des écoulements visqueux ou fluides dans des milieux fins saturés d’eau, mais
pouvant également entraîner des blocs, qui peuvent cheminer sur des pentes très faibles et
sur des distances considérables.

Les laves torrentielles sont des coulées plus ou moins fluides dans le lit des torrents de
montagne. Les matériaux sont transportés sur plusieurs kilomètres à des vitesses qui
peuvent être très importantes.
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3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.1. Hypothèses de calcul :

Il existe, en principe, deux possibilités pour calculer la stabilité d'une pente. La première est
de considérer que la masse instable forme un bloc rigide, que le sol a un comportement
rigide-plastique et donc qu'à la rupture tous les points de la masse stable atteignent en
même temps leur seuil de rupture ; ce sont les méthodes de calcul à la rupture, les seules
encore employées pratiquement à ce jour. La seconde possibilité est d'appliquer la méthode
des éléments finis en choisissant une loi de comportement réaliste ; en réduisant, par
exemple, les caractéristiques de sol jusqu’à la rupture.

3.2. Définition du critère de rupture :


Le critère de rupture utilisé est le critère de COULOMB.

Si l’on vérifie la stabilité de la pente par rapport à une première rupture éventuelle, on
prendra : ϕ’pic et c’pic

Si l’on vérifie la réactivation d’un glissement qui s’est déjà produit, on prendra :
ϕ’res et c’res
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3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.3. Définition du coefficient de sécurité :

Plusieurs définitions du coefficient de sécurité peuvent être adoptées ; actuellement, on


utilise encore la définition suivante du coefficient de sécurité global F.

3.4. Détermination de la géométrie de la rupture :

Pour les pentes naturelles dont le glissement est amorcé, la surface de rupture est
généralement connue, de même pour les glissements plans pour lesquels la surface de
rupture a été reconnue.

Par contre, dans les autres cas, très nombreux, la surface de rupture est inconnue. Dans les
cas courants, on adoptera une surface de glissement cylindrique à base circulaire et on
recherchera le cercle qui donne le "coefficient de sécurité" F le plus faible.
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :

Considérons un talus recoupant un certain nombre de couches de sols de caractéristiques


différentes ci, ϕi et γi. La stabilité est étudiée en considérant le problème plan, c’est-à-dire en
analysant l’équilibre d’une masse de sol d’épaisseur unité dans le sens perpendiculaire à
la figure.
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :

Soit un cercle quelconque de centre O et de rayon R pour lequel on vérifie la sécurité vis-à-
vis du risque de glissement. La méthode consiste à découper le volume de sol intéressé
(compris dans l’arc EMF) en un certain nombre de tranches limitées par des plans verticaux
comme suit :

-  Il convient de réaliser le découpage de telle façon que l’intersection du cercle de


glissement et d’une limite de couches (points G et H) corresponde à une limite entre deux
couches.

-  L’expérience montre qu’il n’est pas nécessaire de découper le massif en un très grand
nombre de tranches pour obtenir une précision satisfaisante.
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3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :

Etudions l’équilibre de l’une de ces tranches, par exemple la tranche « ABCD » affectée de
l’indice n. Les forces agissant sur cette tranche sont les suivantes :

-  son poids W.
-  la réaction Rn du milieu sous-jacent sur l’arc AB.
-  les réactions sur les faces verticales BC et AD décomposées
n réactions horizontales Hn et Hn+1 et verticales Vn et Vn+1.

Définissons par rapport à O :

-  le moment moteur, comme celui du poids des terres


(et des surcharges éventuelles), qui tend à provoquer le glissement.
-  les moments résistantes, comme ceux des réactions s’opposant globalement au
glissement de la tranche, à savoir les moments des forces Rn, Hn, Hn+1, Vn et Vn+1.
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3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :

La surface de rupture étant limitée par les points E et F, le coefficient de sécurité global Fs
est défini par le quotient :
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :

3.5.1.1. Méthode de Fellenius :


Fellenius a fait une hypothèse qui simplifie considérablement les calculs, à savoir que la
seule force agissant sur l’arc AB est le poids W, à l’exception des forces internes. Dans ce
cas W = - Rn.

Décomposons le poids W de la tranche n en une force Nn normale


à AB et une force Tn tangentielle à AB.

Dans ces conditions, le moment résistant maximal est


fourni par la valeur maximale que peut prendre la
composante tangentielle de Rn.

D’après la loi de Coulomb, elle s’écrit (Rn)t = ci . AB + Nn . Tan(ϕi)


Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.1. Méthode de Fellenius :

La somme des moments pour toutes les tranches est :

Avec

m : nombre total de tranches


ci et ϕi : caractéristiques mécaniques de la couche dans laquelle est situé AB.
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.1. Méthode de Fellenius :

La formule peut s’écrire :

Les paramètres géométriques intervenant dans le calcul de Fs sont donc :

-  b, la largeur des tranches.


-  α, l’angle orienté que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la base de la tranche
avec la verticale.
-  la hauteur de la tranche pour le calcul du poids W.

Cette dernière formule est très pratique pour l’élaboration de programme de calcul.
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.1. Méthode de Fellenius :

Prise en compte de la présence de l’eau :

La méthode est utilisée en appliquant l’équation de Coulomb :

La valeur de la pression interstitielle u en chaque points du massif de sol se détermine à


partir du réseau d’écoulement. Considérant la tranche ABCD, la valeur de u à introduire
dans la formule est celle régnant au point M : elle donnée sur la figure suivante par γW et zW.
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3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.1. Méthode de Fellenius :

Prise en compte de la présence de l’eau :

u = (zN - zM ) γW

W = γ * V1 + γsat * V2

La résistance maximale au cisaillement le


Long de AB est donnée par l’expression :
c’ * AB + (N – u * AB) tan(ϕ’).

La formule de Fellenius devient :


Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.2. Méthode de Bishop :

Dans la méthode de bishop, les composantes Vn, Vn+1, Hn, Hn+1 des réactions sur les
tranches verticales interviennent dans les efforts appliqués sur AB et influencent la réaction
R n.

En 1954, Bishop a publié une méthode, appelée méthode détaillée, permettant de calculer le
coefficient de sécurité Fs en tenant compte de ces sollicitations.

Le coefficient de sécurité est donné par la formule générale suivante :


Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.2. Méthode de Bishop :

Pour déterminer Fs, il faut :

-  procéder par itérations successives, puisque Fs figure aux deux membres de l’équation.

-  définir Vn – Vn+1. pour cela, une hypothèse supplémentaire est nécessaire, par exemple
admettre que le long des plans verticaux les contraintes sont proportionnelles à la distance
verticale de leur point d’application à la surface libre. Compte tenu des équations régissant
l’équilibre général du massif de sol limité par le cercle de glissement, déterminer Vn.

-  Vn+1 est alors possible. Toutefois, le calcul est fastidieux et n’est pratiquement plus réalisé
que par ordinateur.
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3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.1. Stabilité selon un cercle donné :


3.5.1.3. Méthode de Bishop simplifiée :

L’hypothèse supplémentaire est que Vn – Vn+1 = 0, quelle que soit la tranche considérée.
L’équation devient alors :

Tous les termes sont connus et Fs est calculé par itérations successives. La première
itérations est faite en adoptant, comme valeur de Fs0, le coefficient de sécurité obtenu par la
méthode de Fellenius.

Le résultat est rapidement convergent. Évidement, ce type de calcul se prête bien au


traitement par ordinateur.
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.2. Recherche du coefficient de sécurité minimal :

Pour déterminer le coefficient de sécurité réel d’un talus, il faut rechercher le cercle donnant
la valeur minimale de Fs puisque c’est le long de cette surface de glissement que la rupture
risque de se produire.

Il n’y pas de méthode précise permettant de définir


ce cercle critique. Il faut procéder par tâtonnement
en quadrillant les surfaces de rupture géométriquement
compatibles avec la topographie des lieux.

Les calculs par ordinateur pour ces opérations


fastidieuses sont aujourd’hui d’un emploi courant.
Stabilité des pentes

3. Méthodes de calcul de stabilité de pentes de sol :


3.5. Stabilité en rupture circulaire avec un coefficient de sécurité global :

3.5.3. Action sismique :

La vérification de la stabilité peut être effectuée au moyen de méthodes pseudo-statiques


simplifiées dans le cas où la topographie de surface et la stratigraphie du sol ne présentent
pas des irrégularités très prononcées.

Les valeurs de calcul des forces sismiques d’inertie, Fh et Fv, agissant sur la masse du sol
dans les directions respectivement horizontale et verticale, doivent être prises égales aux
valeurs suivantes dans les analyses pseudo-statiques :

Fh= 0,5αSW (α = ag /g)


Fv= ± 0,5 Fh Si avg /ag est supérieur à 0,6
Fv= ± 0,33 Fh dans les autres cas.

Pour la définition des différents termes, se référer aux chapitre « murs de soutènement ».
Stabilité des pentes

4. Exemples :
Stabilité des pentes

4. Exemples : Vue de la vallée avant les travaux de stabilisation.


Stabilité des pentes

4. Exemples : Vue de la vallée après les travaux de stabilisation:


La vallée a été remblayée pour que le remblai s’appuie sur le pied de l’autre versant.
Stabilité des pentes

4. Exemples : Butée de pied en enrochements


Stabilité des pentes

4. Exemples : massif en enrochements pour stabiliser le pied d’un glissement de versant


au-dessus d’une route.
Stabilité des pentes

4. Exemples : Exécution d’éperons drainants en pied de pente


Stabilité des pentes

4. Exemples : Exécution d’un drain en tranchée. Noter les précautions pour créer un filtre
autour du tuyau.
Stabilité des pentes

4. Exemples : Allègement d’un remblai dans la traversée d’un glissement de terrain.


Utilisation de polystyrène expansé.
Clouage

1. Introduction :

Ce chapitre, vient après celui consacré aux soutènements de remblai, traiter les principaux
types de soutènements de déblai, par renforcement du sol en place. On étudiera les massifs
de sol renforcé par clouage.
Clouage

2. Définition et exécution des murs en sol cloué :

Un mur en sol cloué est un massif de sol en déblai renforcé par la mise en place de barres
placées au fur et à mesure de son excavation.

La constitution d’un mur en sol cloué se fait par phases descendantes :


1. terrassement de 1 à 2 m,
2. mis en en place de clous subhorizontaux dans le sol en place,
3. réalisation d’un parement : béton projeté sur treillis soudé, béton de fibres, éléments
préfabriqués.
Clouage

2. Définition et exécution des murs en sol cloué :


Clouage

3. Avantages et limitations des murs en sol cloué :

Les techniques de clouage présentent des avantages certains sur des techniques
concurrentes. Elles ne nécessitent qu’un matériel réduit pour la construction des ouvrages,
sont rapides d’exécution et d’un coût très compétitif.

L’ensemble de ces avantages explique le développement spectaculaire du clouage des sols


aussi bien en génie civil qu’en bâtiment pour des parois temporaires ou permanentes.
Clouage

3. Avantages et limitations des murs en sol cloué :

Cependant le clouage des sols présente certaines limitations qu’il est nécessaire de prendre
en compte pour juger de l’opportunité de son emploi.

La première provient du mode même d’exécution qui consiste au début de chaque phase à
terrasser un terrain non renforcé. Cette étape nécessite un sol légèrement cohérent et hors
nappe.

La seconde limitation concerne l’utilisation du


clouage en zone urbaine à proximité d’ouvrages
existants. En effet, les déplacements du sol au
fur et à mesure de l’excavation sont inhérents
au principe même du clouage. Ils peuvent
entraîner des désordres sur des structures
sensibles. On peut limiter ces déplacements
en plaçant un ou plusieurs lits de tirants
d’ancrage précontraints entre les lits de clous.
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
La conception et le dimensionnement des murs en sol cloué ont été proposées dans les
Recommandations Clouterre 1991. Ils ont été repris et améliorés dans la norme NF P94–
240.

4.1. Prédimensionnement :

Pour des conditions de sols données, la conception de l’ouvrage et son


prédimensionnement dépendent principalement :

- de la technologie de clouage employée,


- des déformations acceptables pour l’environnement de l’ouvrage.

Les règles de prédimensionnement reposent sur l’expérience acquise et peuvent s’appuyer


sur des abaques dans les cas simples.

La plupart des murs en sol cloué relèvent de deux procédés distincts :


- procédé du type de la « Hurpinoise » à maillage serré de clous (Sv et Sh ≤ 1m),
- procédé à maillage large de clous (1 m2 < Sv×Sh ≤ 6 m2).
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.1. Prédimensionnement :

Dans le premier cas, les clous sont relativement courts (longueur de l’ordre de 0,5 à 0,7 fois
la hauteur du soutènement), à maillage serré et généralement constitués d’armatures
battues ou vibro-foncées.

Dans le second cas, les clous sont généralement plus longs (L = 0,8 à 1,2 H pour un terre-
plein horizontal) et constitués de barres scellées dans le terrain.
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.2. Détermination du frottement latéral le long des clous :
Le frottement latéral le long des clous est prédéterminé à partir des abaques de la norme XP
94–240.
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.2. Détermination du frottement latéral le long des clous :

Mais l’utilisation de ces abaques ne dispense pas d’essais préalables ou de conformité et


d’essais de contrôle. Les essais d’extraction de clous sont réalisés soit à déplacement
contrôlé (vitesse constante) soit à effort contrôlé (paliers de fluage).
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

Dans le cadre des ouvrages en sol cloué, on se limite à un calcul de stabilité aux ELU.
Les méthodes les plus employées, actuellement, sont les méthodes classiques de calcul à la
rupture qui vérifient l’équilibre d’une partie du massif limitée par une surface de rupture
potentielle sous l’effet des actions extérieures et des efforts mobilisés dans le sol et les
clous. Les méthodes habituelles sont les méthodes des tranches (Fellenius, Bishop) ou des
perturbations.
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :
L’analyse de l’équilibre se présente sous la forme symbolique suivante :

avec
ΓS3 : coefficient de méthode
Γm : coefficients de sécurité partiels
dans laquelle τ( ) représente l’effort sur la surface de rupture potentielle résultant de la
combinaison des actions et où τ max (sol cloué) représente l’effort résistant mobilisable dans
le sol cloué sur la surface de rupture potentielle.

Les actions sont notées :


- G : actions permanentes
- Q : actions variables
- Gw : actions de l’eau
- FA : actions accidentelles
- FT : actions des tirants
- FR : actions des clous
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

4.3.1. Combinaisons d’actions :

Combinaisons fondamentales :

Combinaisons accidentelles :
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

4.3.1. Combinaisons d’actions :

Les valeurs des coefficients de pondération sont données dans le tableau ci-dessous.
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

4.3.2. Valeurs de calcul des résistances :


Les valeurs de calcul des résistances des matériaux constitutifs des murs en sol cloué sont
obtenues en divisant la valeur caractéristique par leur coefficient de sécurité partiel γM
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

4.3.3. Méthodes de calcul :

La sollicitation du clou en son point d’intersection O avec la surface de rupture potentielle


peut être représentée par le torseur :

Tn : effort normal

Tc : effort tranchant

M: moment fléchissant
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

4.3.3. Méthodes de calcul :

La détermination de ces efforts à la rupture dans les clous fait intervenir 4 critères de rupture
portant sur chacun des constituants et sur leurs interactions.
- interaction de frottement latéral sol-clou : τ ≤ qs
- interaction de pression latérale sol-clou : P ≤ Pu
- plastification du clou par effort tranchant en 0
- plastification du clou par moment de flexion en A et A’

Dans les cas de murs en sol-cloué où l’on peut raisonnablement considérer que les clous
ne travaillent qu’à la traction il ne reste que 2 critères : frottement latéral sol-clou et
résistance à la traction de l’armature du clou.
Clouage

4. Conception et dimensionnement :
4.3. Justification des ouvrages :

4.3.3. Méthodes de calcul :

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