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Sciences Economiques et Sociales - Seconde
Chapitre 3 – Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
►Objectifs d’apprentissage
-Savoir que la socialisation est un processus.
1 -Être capable d’illustrer la pluralité des instances de socialisation et connaître le rôle spécifique de la famille, de l’école, des médias et du groupe des pairs dans le processus de socialisation des enfants et des jeunes.
-Savoir illustrer le caractère différencié des processus de socialisation en fonction du milieu social, du genre.
https://www.bing.com/videos/search?q=Un+enfant+sauvage+en+Sib%c3%a9rie+%c2%bb&docid=6080462 81866611539&mid=3CB0A98A2185B9BA2E1C3CB0A98A2185B9BA2E1C&view=detail&FORM=VIR E
► Fiche 18 - Doc 1 Q1-2 - Robinson porte la marque de la société dans laquelle il a vécu
► Fiche 18 - Doc 2 Q3-4-5 + Doc complémentaires
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►Dans le tableau ci-dessous, associez chacune des valeurs suivantes avec les normes qui lui correspondent : respect d’autrui ; tradition/famille ; civisme ; autonomie individuelle.
Puis associez chacune des normes suivantes avec la valeur qui lui correspond (toujours dans le tableau ci- dessous) :
• (a) Aller voter lors de chaque élection - (c) Quitter le foyer familial à sa majorité • (b) S’arrêter aux passages piétons en voiture- (d) Ne pas quitter le foyer familial avant d’être marié
►Doc 1 dossier
La socialisation doit être considéré comme un processus continu qui concerne les individus tout au long de leur vie. On distingue classiquement une socialisation primaire et une socialisation secondaire. La socialisation primaire correspond à la période de l’enfance. Ce processus s’effectue d’abord dans la famille qui en constitue l’instance principale ; son action est essentielle pour la structuration de l’identité sociale.
L’école représente une autre instance majeure de la socialisation primaire : pour Emile Durkheim, cette socialisation méthodique de la jeune génération par la génération adulte permet d’inculquer les normes et les valeurs qui constituent le fond commun de la société. L’enfant se socialise également de manière plus informelle à travers le groupe des pairs. La socialisation secondaire se fonde sur les acquis de la socialisation primaire, les prolonge et éventuellement les transforme. Elle permet aux adultes de s’intégrer à des groupes spécifiques (travail, association, parti politique...); chaque individu est ainsi socialisé aux différents rôles sociaux et aux statuts qui seront les siens au cours de sa vie. Si elle est particulièrement intense pendant l’enfance, la socialisation n’est donc jamais achevée, ses résultats sont provisoires et toujours susceptibles d’être remis en question.
Michel Castra, «Socialisation» in Serge Paugam (dir.), Les 100 mots de la sociologie, PUF, coll. «Que sais-je?», 2018 3
1.Quelle sont les deux étapes de la socialisation ?
2.Qui participent au processus de socialisation d’un individu ? 3.Qu’est-ce qu’un rôle social ? Un statut social ? 4.Expliquez et illustrez la phrase soulignée.
► Fiche 18 – Doc 3 Q 6-7
► Fiche 18 – Doc 4 Q8-9
► Fiche 18 – Doc « Faire le point »
►A retenir
On peut définir la socialisation comme un processus d’apprentissage et d’intériorisation des
normes et des valeurs qui permet à un individu de s’intégrer dans la société et/ou dans le groupe social auquel il appartient. Les individus s'imprègnent donc de normes et valeurs qui facilitent leur intégration dans la société et leur permettent de construire leur identité.
Une norme est une règle ou modèle de conduite propre à un groupe ou à une société, appris et partagée, légitimée par des valeurs, et dont le non respect entraîne des sanctions (ex : saluer une personne, ne pas voler, payer ses impôts…).
Une valeur est un principe qui oriente et légitime l’action, et s’impose aux individus comme un absolu (ex : respect, la fidélité, la tolérance, la volonté…).
Les valeurs et les normes d’une société s’imposent progressivement à l’individu. Cependant, d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre, d’une catégorie sociale à l’autre, valeurs et normes sociales ne sont pas les mêmes.
Les normes et les valeurs ont donc pour fonction de guider les actions et les comportements des individus.
La socialisation est un processus continu. La socialisation primaire est celle de l’individu pendant son enfance. Cette socialisation est d’une grande importance par exemple dans l’apprentissage du langage, des rôles masculins/féminins... L’articulation famille – école joue un rôle central dans ce type de socialisation.
Mais la socialisation n’est jamais totalement réussie et terminée : la socialisation secondaire, à
l'âge adulte, a une forte importance. Elle consiste à incorporer l'individu dans un nouveau groupe social (socialisation professionnelle, groupe de pairs, religion…). L'individu est confronté tout au long de sa vie à une pluralité d'influences socialisatrices (famille, école, pairs, médias...) qui peuvent se renforcer mais aussi s'opposer. Il devient progressivement un acteur social c'est-à-dire un individu capable de vivre en société en jouant des rôles sociaux différents (rôle de père, d'ami, de collègue de travail, ...).
Enfin, différents mécanismes de socialisation permettent à l'individu d'apprendre les normes et
valeurs de la société : -l'identification : l'individu développe sa personnalité en s'identifiant aux autres -l'intériorisation : l'individu intègre les normes et valeurs qui lui sont explicitement 4 transmises -l'expérimentation : l'individu fait l'expérience des rôles sociaux au contact des autres
Les instances de socialisation vont donc transmettre des façons de penser d’agir par inculcation, c’est-à-dire de façon explicite et contrainte par les agents socialisateurs assortie de sanctions positives (récompense, valorisation) et des sanctions négatives (punition, dévalorisation).
Mais l’intériorisation de normes et de valeur par un individu résulte aussi d’un processus latent et interactif c'est-à-dire résulte des multiples relations informelles que nous l’enfant avec son entourage immédiat que la personnalité de l’enfant se construit (ex : discuter avec des amis via les réseaux sociaux, assister à une manifestation avec ses parents …)
II-Une pluralité des instances de socialisation
La socialisation est mise en œuvre par des agents de socialisation, c’est-à-dire par des groupes sociaux qui transmettent des normes et des valeurs à celui qui reçoit la socialisation, qu’on appelle le « socialisé » (celui qui reçoit la socialisation).
Il existe plusieurs agents de socialisation, parmi lesquels les quatre plus importants sont la famille, l’école, les médias et le groupe de pairs. Chaque agent de socialisation transmet une diversité de normes et de valeurs, et une même norme ou valeur peut être transmise par plus ieurs agents.
1-Le rôle de la famille et de l’école dans la socialisation
►Fiche 19 Doc 1 Q1-2-3
►Un exemple vidéo du rôle de la famille dans la socialisation politique des individus.
►A retenir -La famille est une instance fondamentale de socialisation (à la fois primaire et secondaire): -par le biais, notamment, du processus de socialisation primaire qui pose les règles de base de la vie en société et stimule l’autonomie de l’enfant. -Son rôle dans la socialisation est durable et influence la vie sociale des individus à l’âge adulte (ex : niveau d’études, statut social, choix du conjoint, idées politiques...). Le rôle de la famille dans la socialisation est important car : -pendant l'enfance, l'individu est le plus malléable et il est plus facile de lui transmettre des normes et valeurs -les rapports avec les parents sont les plus fréquents et intenses -la socialisation se fait dans un environnement affectif
La famille véhicule des normes et valeurs de manière plus ou moins explicite (ex : apprentissage de la politesse, de la propreté) et/ou contraignante (ex : obligation de faire, sanction) à travers des comportements domestiques, politiques, religieux, rapport entre les sexes ...
-L'école est une instance principale de socialisation qui contribue à l'intégration des individus : -en accueillant tous les individus quelle que soit leur origine sociale (obligation et gratuité scolaires : lois Ferry sous la IIIe République comme moyen de réaffirmer la cohésion nationale) -l'école transmet des normes et des valeurs aux jeunes générations (base d’une culture commune) : liberté, égalité, fraternité, respect, apprentissage de la langue, goût de l'effort, du travail ... -elle diffuse des savoirs (lire, écrire, compter, disciplines enseignées à l'école) et des qualifications qui permettent aux individus à la fois de s'insérer sur le marché du travail et de mieux comprendre et de participer au monde dans lequel ils vivent. Elle rassemble dans un même objectif des individus différents. Dans ce sens, elle intègre. →grâce aux savoirs transmis, aux activités et aux contacts avec les autres (les enseignants, les autres élèves ...), l'enfant intériorise des règles de vie en communauté, des valeurs, un ensemble de normes de savoir-vivre ...
2-Le rôle des groupes de pairs et des médias dans la socialisation
►Fiche 20 Doc 1 Q1-2 6
►Fiche 20 Doc 2 Q3-4
►Fiche 20 Doc 3 Q5-6-7 ►Fiche 20 Doc 4 Q8-9 ►Exercice « Faire le point »
►A retenir
III-La socialisation : un processus différencié selon le genre et le milieu social.
1-Nous sommes socialisés différemment selon notre genre
►Fiche 22 Doc 1 Q1-2
►Fiche 22 Doc 3 Q5-6-7-8
►Exemple Vidéo – Le choix des jeux par et pour les enfants
►A retenir -Les filles et les garçons ne reçoivent pas la même socialisation : on parle à ce sujet de socialisation différentielle selon le genre, ou « socialisation sexuée ou genrée ». En effet, des normes et des valeurs en partie différentes sont transmises aux filles et aux garçons par les différents agents de socialisation : par la famille, l’école, les médias ou par les groupes de pairs.
-Les femmes et des hommes arrivés à l’âge adulte sont influencés par cette socialisation, ce qui explique leurs différences de comportements, par exemple, en matière de professions ou de sports pratiqués, mais également de loisirs, de goûts vestimentaires, d’alimentation, de centres d’intérêt…
-Autrement dit, les différences entre les préférences des filles et les préférences de garçons ne sont pas innées mais construites par le processus de socialisation différentielle.
- Ainsi, les enfants font l’apprentissage de rôles sexués en fonction des valeurs dominantes entraînant une reproduction des différences entre filles et garçons de génération en génération et plus précisément des inégalités entre hommes et femmes dans le temps. C’est ce que l’on appelle 7 la reproduction sociale.
2-La socialisation est aussi différenciée selon le milieu social
►Vidéo – Les rallyes dans les familles bourgeoises
Q1-Qu’est-ce qu’un rallye ? Quels individus y participent ?
Q2-Quelle est la fonction principale d’un rallye ? Q3-Proposez trois adjectifs pour qualifier les normes langagières et vestimentaires des individus présentés. Q4-Donnez des exemples de valeurs du groupe social auquel ils appartiennent. Q5-Ces normes, valeurs et pratiques sont-elles les mêmes dans tous les milieux sociaux ?
►Fiche 21 Doc 1 Q1-2
►Fiche 21 Doc 4 Q7
►A retenir
- La socialisation conduit les individus à intérioriser des normes et des valeurs propres à leur catégorie sociale d’origine. En effet, les enfants ne font l’apprentissage des mêmes dispositions (façon d’être, de faire, de penser, de sentir …) selon leur milieu social d’origine.
-Les familles transmettent à leurs enfants en partie des normes et des valeurs communes à toute la société, et en partie des normes et des valeurs spécifiques, qui dépendent de leurs caractéristiques sociales : région, religion, pays d’origine éventuel, classe sociale … D’où l’expression de « socialisation différentielle selon le milieu social ».
-L’école se distingue à ce sujet de la famille, car elle transmet jusqu’à 16 ans (fin de la scolarité obligatoire et commune) une culture commune à tous les membres de la société.
-Les normes et valeurs intériorisées conduiront l’enfant à l’âge adulte à être reconnu par les membres de son milieu social d’origine, facilitant ainsi son intégration. A l’inverse, cette culture dont il sera l’héritier pourra le conduire à être exclu de certains groupes dont il ne maîtrise pas les normes. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il est impossible pour un enfant de catégorie populaire de connaître une ascension sociale.
