Introduction À La Mécanique de La Rupture Et de La Fatigue-1
Introduction À La Mécanique de La Rupture Et de La Fatigue-1
Introduction À La Mécanique de La Rupture Et de La Fatigue-1
Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la mise en forme des métaux durant les
trois derniers siècles, le fer et l'acier ont progressivement remplacé le bois et le ciment comme
matériaux structuraux de base. Malgré leurs hautes caractéristiques, les structures réalisées à partir
de ces matériaux ont connu des accidents importants dès le milieu du 19ème siècle. L’origine de ces
accidents était la rupture inattendue de composants critiques de ces structures.
En effet les défauts sont présents dans pratiquement toutes les structures métalliques, ils
apparaissent lors de la fabrication essentiellement. A la solidification, les variations de volume, de
température et de composition, induisent des séries de défauts, les soudures exacerbent les mêmes
phénomènes. L'usinage et les traitements thermiques peuvent être à l’origine de fissurations dans
l'état final des pieces.
I. GENERALITE
Avion en service depuis 1969 (89090 vols) 13 vols par jour durant 19 ans
I. GENERALITE
Naufrage du FLARE 16 janvier 1998 au large de Terre Neuve
Par gros temps, le «FLARE» s'est brisé en deux. Vingt et un membres de l'équipage ont péri et quatre ont
survécu. Le gasoil qui s'est échappé n'a pu être récupéré et s'est dispersé sur une grande superficie,
causant de la pollution.
I. GENERALITE
Une conduite de gaz naturel sous haute pression (80 bars) a explosé. Un tronçon de
la conduite de gaz, mesurant 11 mètres et pesant plusieurs tonnes, a été projeté à
près de 200 mètres cette explosion a cause la mort de 24 personnes; elle a aussi fait
de nombreux mutilés et grands brûlés (132)
I. GENERALITE
𝝈 < 𝜶𝝈𝑬
Contrainte appliquée
𝑲 < 𝑲𝑪
𝑮 < 𝑮𝑪
Taille du défaut Ténacité du matériau
𝜋(𝜎 ∞ )2 𝑎
G = 𝐸 I.1
2a
1. Critère d’énergie
La figure I.3 illustre bien la différence entre l’approche classique qui fait abstraction de
l’existence d’une fissure (le critère de rupture est σ∞ = σE ) et l’approche par la MLR qui prend en compte
la présence de la fissure (σ∞ proportionnelle à 1/ 𝑎 ). la zone de non rupture située sous les deux
courbes représentant les approches précédentes qui montre chacune des deux zones limitées par la
longueur de défaut a0 , correspond à une approche particulière.
L’énergie de Griffith G est la force motrice dans un matériau dont la résistance à la rupture est
donnée par Gc . Ce qui peut être mis en analogie avec l’approche basée sur la limite d’élasticité où la
contrainte joue le rôle de force motrice dans un matériau dont la résistance à la déformation plastique est
donnée par la limite d’élasticité σe .
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
1. Critère d’énergie
La rupture se produit lorsque la contrainte appliquée σ∞ , devenue trop grande, atteint une
certaine valeur σR . Par conséquent, si GC désigne la valeur critique de l’énergie obtenue pour la
contrainte appliquée σR , la relation précédente donne la formule :
𝜋𝜎𝑅 2 𝑎
GC = I.2
𝐸
Notons que pour une valeur fixée de GC , la contrainte à rupture σR varie avec 1/ 𝑎 de même, si
les valeurs GC et σ∞ sont fixées, la longueur de défaut critique ac à laquelle la rupture se produit, est
donnée par :
𝐸𝐺𝑐
aC = I.3
𝜋(𝜎∞ )2
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
1. Critère d’énergie
1. Critère d’énergie
Cette analogie illustre aussi le concept de similitude. La limite d’élasticité d’un matériau,
mesurée à partir d’essais sur des éprouvettes de laboratoire, est indépendante de la taille des
éprouvettes et peut donc être utilisée pour des structures de tailles différentes dès lors que le
matériau est raisonnablement homogène. Ce principe de similitude est l’une des hypothèses
fondamentales de la mécanique de la rupture : la ténacité d’un matériau (mesurée par GC ) est
indépendante de la taille et de la géométrie de la structure fissurée. Cette hypothèse de similitude
reste valable tant que le comportement du matériau demeure linéaire élastique.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
2. MODE DE SOLICITATIONS DES FISSURES
Le bilan des contraintes qui s’exercent au voisinage de l’extrémité d’une fissure va jouer un rôle de premier
plan quand à la propagation de cette dernière.
En théorie, les fissures sont planes et se propagent dans leur plan, il est ainsi possible de montrer
que l’état général de propagation se limite à la superposition de trois modes :
Mode I (mode par ouverture) : les surfaces de la fissures se déplacent dans des directions opposées et
perpendiculairement au plan de fissure
Mode II (glissement de translation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une
direction perpendiculaire au front de fissure
Mode III (glissement de rotation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une
direction parallèle au front de fissure
LE MODE I EST SOUVENT LE PLUS CRITIQUE
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
2. MODE DE SOLLICITATION DES FISSURES
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE
LA FIGURE I.4 Schématise l’ensemble des contraintes appliquées sur un élément centré en un
point M de coordonnées polaires (r,θ) par rapport à l’extrémité d’une fissure sollicitée en mode
d’ouverture ou mode I.
Ces contraintes, pour le mode d’ouverture ou mode I indiqué sur la figure 2, sont décrites
par les relations suivantes :
𝐾𝐼 𝜃 𝜃 3𝜃
𝜎𝑥𝑥 = 2𝜋𝑟
𝑐𝑜𝑠 2
1 − 𝑠𝑖𝑛 2 − 𝑠𝑖𝑛 2
𝐾𝐼 𝜃 𝜃 3𝜃
𝜎𝑦𝑦 = 2𝜋𝑟
𝑐𝑜𝑠 2
(1 + 𝑠𝑖𝑛 2 𝑠𝑖𝑛 2
) I.4
𝐾𝐼 𝜃 𝜃 3𝜃
𝜏𝑥𝑦 = 𝑐𝑜𝑠 𝑠𝑖𝑛 𝑐𝑜𝑠
2𝜋𝑟 2 2 2
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE
Les formules de calcul du FIC KI , que l’on peut trouver dans les manuels spécialisés, sont
établies pour différentes configurations de chargement. Dans le cas décrit par la figure 2, le facteur
Ki est donné par :
𝐾𝐼 = 𝜎 ∞ 𝜋𝑎 I.6
𝜋(𝜎∞ )2 𝑎
En comparant les formules I.1(G = ) et I.6, il apparaît que :
𝐸
𝐾𝐼 2 𝐾𝐼𝐶 2
𝐺𝐼 = 𝑒𝑡 𝐺𝐼𝐶 = 𝐈. 𝟕
𝐸 𝐸
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE
𝐾𝐼
Ces relations peuvent s’écrire sous la forme condensée suivante : 𝜎𝑖𝑗 = 𝑓 (𝜃)
2𝜋𝑟 𝑖𝑗
y σ
yy
τ
xy
σ
xx
r
θ
x
Dans l’approche basée sur le concept de FIC de la MLR, la rupture se produit lorsque le FIC
KI atteint la valeur critique KIC - cette valeur correspond en fait à la ténacité du matériau. Dans cette
approche, le coefficient KI est la force motrice dans un matériau dont la résistance à la rupture est
caractérisée par la ténacité KIC . Le principe de similitude est supposé vérifié comme dans le cas de
l’approche énergétique.
Les deux démarches sont équivalentes, via les relations I.7, pour un matériau dont le
comportement est linéaire élastique.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
4. PROPAGATION DES FISSURES ET CONCEPT DE TOLERANCE AU DOMMAGE
La MLR permet le calcul de la durée de vie d’une structure soumise à des sollicitations cycliques (phénomène
de fatigue) ou sujette à des effets de corrosion sous tension, puisque dans ce cas :
La vitesse de propagation des fissures est caractérisée par un paramètre tel que le FIC, Et la taille critique de défaut
à ne pas dépasser est directement liée à la ténacité du matériau.
Par exemple, pour la fissuration par fatigue des alliages métalliques, la propagation de fissure da/dn est
généralement représentée par la relation empirique de paris :
𝑑𝑎
= 𝐶(∆𝐾)𝑚 𝐈. 𝟖
𝑑𝑁
Où C et m sont des constantes du matériau, et ∆K l’amplitude du facteur d’intensité des contraintes.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
AU DOMMAGE
Durée de vie en
service
Longueur
admissible
a0
Temps
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
En mécanique de la rupture, le choix du concept varie selon le comportement physique du
matériau.
La classification usuelle de ces concepts est la suivante :
-la mécanique linéaire de la rupture (MLR) pour les matériaux dont le comportement est
essentiellement linéaire élastique, tels les alliages d’aluminium à précipitation durcissante, les aciers à
haute limite élastique, les céramiques…
-la mécanique élastoplastique de la rupture (MEPR), pour les matériaux ductiles tels les
aciers à faible ou moyenne résistance, les inox ou aciers austénitiques, les alliages de cuivre…
-la mécanique dynamique de la rupture (MDR), linéaire ou non linéaire, pour les métaux
sollicités à grandes vitesses de déformation – dans ces conditions, le comportement peut aussi être
viscoplastique.
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
-La mécanique viscoélastique de la rupture (MVER), essentiellement pour les polymères
sollicités à des températures au dessous de la température de transition vitreuse.
-La mécanique viscoplastique de la rupture (MVPR) pour les polymères au dessus de la
température de transition ou encore les métaux et les céramiques sollicités à haute température.
Remarques
1/ si le temps n’agit pas en MLR et en MEPR, il intervient explicitement en MDR, MVER et MVPR.
2/ la MEPR, la MDR, la MVER et la MVPR sont souvent regroupées dans le domaine élargi de la
mécanique non linéaire de la rupture (MNLR).
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
Considérons à présent, une plaque fissurée chargée jusqu’à rupture. La figure I.6
schématise la variation de la contrainte à rupture en fonction de la ténacité du matériau.
• Pour les matériaux à faible ténacité où la contrainte à rupture varie linéairement avec le KIC
(relation i.6), la rupture fragile est le principal mécanisme qui gouverne la ruine de la structure.
C’est la MLR qui décrit donc le mieux ce genre de comportement.
• Pour les matériaux à très haute ténacité, la MLR n’est plus valable puisque les propriétés
d’écoulement du matériau gouvernent le mécanisme de rupture. Une simple analyse de
chargement limite permet alors de dimensionner les structures.
• Pour les matériaux à ténacité intermédiaire, la MNLR est souvent appliquée.
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
∞
σ
Contrainte
à rupture
Analyse de 2a
chargement
MLR MNLR limite
Ténacité K IC
∞
σ ∞
σ ∞
σ
L >> a L L
(a)
(b) (c)
a a a
Zone
plastique
de taille rp
FIGURE 7
VI. ANALYSE DIMENSIONNELLE EN MÉCANIQUE DE
LA RUPTURE