Introduction À La Mécanique de La Rupture Et de La Fatigue-1

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE République du Mali

LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS) Un Peuple – Un-But – Une Foi


Master 2_ Conception des Système Mécanique _ Ecole Nationale d’Ingénieurs Abderrahmane Baba
Touré

INTRODUCTION A LA MECANIQUE DE LA RUPTURE


ET DE LA FATIGUE
Groupe I :
Mahamadou M DIAKITE
Aïssata FOFANA
Sidy TRAORE

Professeur chargé du cours :


Dr. Kalilou SIDIBE, Maître de conférence
TABLE DE MATIÈRES
I. GÉNÉRALITÉ
 DÉFINITION DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE
II. HISTORIQUE
 QUELQUES PIONNIERS DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE
III. OBJECTIFS DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE
VI. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE EN CONCEPTION
1. CRITÈRE D’ÉNERGIE
2. MODE DE SOLLICITATION DES FISSURES
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DES CONTRAINTES
4. PROPAGATION DES FISSURES ET CONCEPT DE TOLÉRANCE AU DOMMAGE
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DE MATÉRIAUX SUR LA RUPTURE
VI. ANALYSE DIMENSIONNELLE EN MÉCANIQUE DE LA RUPTURE
VII. CONCLUSION
VIII. RÉFÉRENCE
I. GENERALITE

Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la mise en forme des métaux durant les
trois derniers siècles, le fer et l'acier ont progressivement remplacé le bois et le ciment comme
matériaux structuraux de base. Malgré leurs hautes caractéristiques, les structures réalisées à partir
de ces matériaux ont connu des accidents importants dès le milieu du 19ème siècle. L’origine de ces
accidents était la rupture inattendue de composants critiques de ces structures.
En effet les défauts sont présents dans pratiquement toutes les structures métalliques, ils
apparaissent lors de la fabrication essentiellement. A la solidification, les variations de volume, de
température et de composition, induisent des séries de défauts, les soudures exacerbent les mêmes
phénomènes. L'usinage et les traitements thermiques peuvent être à l’origine de fissurations dans
l'état final des pieces.
I. GENERALITE

La machine de l’évolution étant mise en marche les grosses infrastructures se multiplièrent


avec l’utilisation du nouveaux matériaux qu’étaient l’acier et les accidents très onéreux sur le plan
financier et encore plus sur le plan humain.
Le grand responsable de ces accident n’est autre que la rupture.
La rupture d’un matériau est la séparation, partielle ou complète, en deux ou plusieurs
pièces sous la contrainte. Cette rupture peut être dû à des microfissures provenant de l’obtention du
brute, de la fabrication ou du phénomène de fatigue.
La fatigue est l’endommagement local d’une pièce sous l’effet d’efforts variables : forces
appliquées, vibrations, rafales de vent, etc.
I. GENERALITE
On distingue deux catégories de rupture des structures :
 celle provenant d’une négligence dans la conception, dans la construction ou dans l’utilisation de la
structure,
 et celle liée à l’utilisation d’un nouveau matériau ou d’un nouveau procédé, qui peut provoquer une
rupture inattendue.
Dans le premier cas: le risque de rupture peut être évité, si la structure est bien dimensionnée avec un choix de
matériaux adaptés, et les chargements correctement évalués.
Dans le second cas : le meilleur exemple est celui des bateaux, dont la coque était assemblée par soudage (et
non plus par rivetage), le soudages coûtaient moins chers et étaient plus rapidement fabriqués. Ce changement
de procédé de fabrication, normalement il représente un progrès.
C’est le contraire qui c’est produit: des ruptures catastrophiques développées dans les joints de soudure.
Beaucoup de bateaux ont échoués dans le pacifique et dans l’atlantique.
I. GENERALITE
ACCIDENT DU BOEING 737 D’ALOHA AIRLINES
28 Avril 1988

Déchirure de l’avant du fuselage sur une longueur de 6 m .


95 personnes à bord : décès d’un membre de l’équipage .

Avion en service depuis 1969 (89090 vols) 13 vols par jour durant 19 ans
I. GENERALITE
Naufrage du FLARE 16 janvier 1998 au large de Terre Neuve

Par gros temps, le «FLARE» s'est brisé en deux. Vingt et un membres de l'équipage ont péri et quatre ont
survécu. Le gasoil qui s'est échappé n'a pu être récupéré et s'est dispersé sur une grande superficie,
causant de la pollution.
I. GENERALITE

EXPLOSION D’UNE CONDUITE DE GAZ(BELGIQUE)

Une conduite de gaz naturel sous haute pression (80 bars) a explosé. Un tronçon de
la conduite de gaz, mesurant 11 mètres et pesant plusieurs tonnes, a été projeté à
près de 200 mètres cette explosion a cause la mort de 24 personnes; elle a aussi fait
de nombreux mutilés et grands brûlés (132)
I. GENERALITE

Ainsi l’utilisation de nouveaux matériaux ou de nouveaux procédés pour développer les


structures modernes peuvent être aussi dévastateur que la vieillesse de certaines infrastructures . Des
ruptures se produisaient parfois pour des niveaux de charges inférieurs à la limite d’élasticité, malgré le
surdimensionnement.
De plus pour des raisons économiques cette solution ne tenait pas la route. Le seul moyen est de
prendre en compte la réalité du matériau.

LA RECHERCHE DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE DEVIENT


DONC LA BOUÉE DE SAUVETAGE DES CONCEPTEURS.
I. GENERALITE

DEFINITION DE LA MECANIQUE DE LA RUPTURE ET DE LA FATIGUE


La mécanique de la rupture est une discipline qui a pour objet l’étude du comportement mécanique
d’un matériau en présence de fissures macroscopiques. Cela revient notamment à déterminer le
champ des contraintes et des déformations au voisinage de la pointe d’une fissure. L’étude de ces
champs mécaniques permettant ensuite de juger de la stabilité ou non d’une fissure.
II. HISTORIQUE
1452-1519: LES PREMIERS ESSAIS DE RUPTURES ONT ÉTÉ MENÉS PAR LÉONARD DE VINCI
II. HISTORIQUE
Expérience de Galileo Galilée (1564 – 1641) sur la résistance à la rupture de poutres encastrées.
II. HISTORIQUE
Schéma de l’expérience menée par Buffon (Georges Louis Leclerc, 1707-1788) sur la rupture du bois
II. HISTORIQUE

LES PIONIERS DE LA MECANIQUE DE RUPTURE LINEAIRE


1920: Griffith établit une relation directe entre la taille du défaut et la contrainte de rupture
1948-1955: Irwin proposa une extension de l’approche de Griffith aux matériaux ductiles . il
développa ensuite le concept de taux de restitution d’énergie sous une forme facilement exploitable
par les concepteurs de structures. En 1957, s’appuyant sur les travaux de Westergaard, Irwin montra
que les déplacements et les contraintes élastiques près de l’extrémité d’une fissure sous chargement
pouvaient être décrits à l’aide d’un paramètre unique issu de la mécanique linéaire de la rupture, le
facteur d’intensité des contraintes (FIC).
II. HISTORIQUE

EXPLOSION DES CRITÈRES DE MECANIQUE ELASTOPLASTIQUE DE LA RUPTURE


1960-1980: cette période vit une intensification des recherches sur la rupture avec deux écoles
concurrentes. D’un coté, les tenants de l’approche par la mécanique linéaire de la rupture et de
l’autre, les partisans de la plastification développée à l’extrémité d’une fissure.
Si les recherches en mécanique de la rupture sont restées centrées entre 1960 et 1980 sur
l’effet de la plastification, elles se sont ensuite orientées vers l’étude des comportements
viscoplastiques et/ou viscoélastiques
II. HISTORIQUE

EXPLOSION DES CRITÈRES DE MECANIQUE ELASTOPLASTIQUE DE LA RUPTURE


Plus récemment, de nouvelles approches tentent de relier le comportement local à l’échelle
microscopique au comportement global lors de la rupture d’un matériau. Ces approches micro-macro
deviennent parfois nécessaires lorsqu’on atteint les limites d’utilisation des approches plus classiques
III. OBJECTIFS DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE

SON OBJECTIF EST DE DONNER DES RÉPONSES AUX QUESTIONS SUIVANTES:


• QUELLE SERA LA RÉSISTANCE RÉSIDUELLE EN FONCTION DE LA LONGUEUR DE LA FISSURE?
• QUELLE TAILLE DE LA FISSURE PEUT ÊTRE TOLÉRÉE À UN CHARGEMENT DE SERVICE DONNÉ?
• QUEL EST LE NOMBRE DE CYCLE (DURÉE DE VIE RÉSIDUELLE) NÉCESSAIRE POUR FAIRE
PROPAGER UNE FISSURE INITIALE JUSQU’À UNE TAILLE CRITIQUE?
• QUELLE TAILLE DE DÉFAUT, PRÉEXISTANT, PEUT ÊTRE TOLÉRÉE LORS DE LA MISE EN SERVICE
DE LA STRUCTURE?
• QUELLE DOIT ÊTRE LA FRÉQUENCE DES INSPECTIONS DE LA STRUCTURE?
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA RUPTURE EN
CONCEPTION
Deux approches sont utilisées pour le dimensionnement des structures ( FIGURE 1). La première, la
plus classique, repose sur la limité d’élasticité du matériau σe , alors que la seconde s’appuie sur le
concept de ténacité Kc issu de la mécanique linéaire de la rupture (MLR).
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION

Contrainte appliquée Limite d’élasticité

𝝈 < 𝜶𝝈𝑬

Contrainte appliquée

𝑲 < 𝑲𝑪
𝑮 < 𝑮𝑪
Taille du défaut Ténacité du matériau

FIGURE 1: COMPARAISON DE L’APPROCHE CLASSIQUE ET DE L’APPROCHE UTILISANT LE MLR


IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
Pour la mécanique de la rupture, trois études alternatives sont possibles :
• L’une utilise un critère d’énergie,
• L’autre le concept d’intensité des contraintes critique
• L’intégrale de Rice
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
1. Critère d’énergie
L’approche énergétique est basée sur le postulat suivant : l’extension d’une fissure qui conduit à la
rupture se produit lorsque l’énergie fournie est suffisante pour vaincre la résistance du matériau. Cette
résistance se compose de l’énergie de création de surface, de l’énergie de plastification de l’extrémité de la
fissure, et éventuellement d’autres types d’énergies dissipatives associées à la propagation d’une fissure.
Griffith fut le premier à proposer un critère d’énergie pour la rupture des matériaux fragiles,
critère ensuite étendu aux matériaux ductiles par d’autres auteurs (dont Irwin et Orowan).
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
1. Critère d’énergie
L’énergie de Griffith notée G (qu’on appelle aussi taux de restitution d’énergie), est définie
en liaison avec la variation d’énergie par unité de surface fissurée, associée à la propagation d’une
fissure dans un matériau linéaire élastique. La rupture se produit lorsque G atteint une valeur critique
GC . cette valeur est en fait une mesure de la ténacité du matériau.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
1. Critère d’énergie
Pour une fissure de longueur 2a (figure 2) dans une plaque de dimensions infinies (c’est à
dire lorsque la longueur de fissure est très petite par rapport aux dimensions de la plaque dans la
plan de chargement) constituée d’un matériau de module de Young E et soumise à une contrainte
nominale de traction σ∞ , l’énergie de Griffith G par unité de surface fissurée est donnée par :

σ

𝜋(𝜎 ∞ )2 𝑎
G = 𝐸 I.1

2a

figure2: fissure traversante de longueur 2a dans une plaque infinie


IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION

1. Critère d’énergie
La figure I.3 illustre bien la différence entre l’approche classique qui fait abstraction de
l’existence d’une fissure (le critère de rupture est σ∞ = σE ) et l’approche par la MLR qui prend en compte
la présence de la fissure (σ∞ proportionnelle à 1/ 𝑎 ). la zone de non rupture située sous les deux
courbes représentant les approches précédentes qui montre chacune des deux zones limitées par la
longueur de défaut a0 , correspond à une approche particulière.
L’énergie de Griffith G est la force motrice dans un matériau dont la résistance à la rupture est
donnée par Gc . Ce qui peut être mis en analogie avec l’approche basée sur la limite d’élasticité où la
contrainte joue le rôle de force motrice dans un matériau dont la résistance à la déformation plastique est
donnée par la limite d’élasticité σe .
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION

1. Critère d’énergie
La rupture se produit lorsque la contrainte appliquée σ∞ , devenue trop grande, atteint une
certaine valeur σR . Par conséquent, si GC désigne la valeur critique de l’énergie obtenue pour la
contrainte appliquée σR , la relation précédente donne la formule :
𝜋𝜎𝑅 2 𝑎
GC = I.2
𝐸

Notons que pour une valeur fixée de GC , la contrainte à rupture σR varie avec 1/ 𝑎 de même, si
les valeurs GC et σ∞ sont fixées, la longueur de défaut critique ac à laquelle la rupture se produit, est
donnée par :
𝐸𝐺𝑐
aC = I.3
𝜋(𝜎∞ )2
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
1. Critère d’énergie

FIGURE3: COMPARAISON ENTRE L’APPROCHE CLASSIQUE ET CELLE DE LA MLR


IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION

1. Critère d’énergie
Cette analogie illustre aussi le concept de similitude. La limite d’élasticité d’un matériau,
mesurée à partir d’essais sur des éprouvettes de laboratoire, est indépendante de la taille des
éprouvettes et peut donc être utilisée pour des structures de tailles différentes dès lors que le
matériau est raisonnablement homogène. Ce principe de similitude est l’une des hypothèses
fondamentales de la mécanique de la rupture : la ténacité d’un matériau (mesurée par GC ) est
indépendante de la taille et de la géométrie de la structure fissurée. Cette hypothèse de similitude
reste valable tant que le comportement du matériau demeure linéaire élastique.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
2. MODE DE SOLICITATIONS DES FISSURES
Le bilan des contraintes qui s’exercent au voisinage de l’extrémité d’une fissure va jouer un rôle de premier
plan quand à la propagation de cette dernière.
En théorie, les fissures sont planes et se propagent dans leur plan, il est ainsi possible de montrer
que l’état général de propagation se limite à la superposition de trois modes :
Mode I (mode par ouverture) : les surfaces de la fissures se déplacent dans des directions opposées et
perpendiculairement au plan de fissure
Mode II (glissement de translation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une
direction perpendiculaire au front de fissure
Mode III (glissement de rotation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une
direction parallèle au front de fissure
LE MODE I EST SOUVENT LE PLUS CRITIQUE
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
2. MODE DE SOLLICITATION DES FISSURES
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE
LA FIGURE I.4 Schématise l’ensemble des contraintes appliquées sur un élément centré en un
point M de coordonnées polaires (r,θ) par rapport à l’extrémité d’une fissure sollicitée en mode
d’ouverture ou mode I.
Ces contraintes, pour le mode d’ouverture ou mode I indiqué sur la figure 2, sont décrites
par les relations suivantes :
𝐾𝐼 𝜃 𝜃 3𝜃
𝜎𝑥𝑥 = 2𝜋𝑟
𝑐𝑜𝑠 2
1 − 𝑠𝑖𝑛 2 − 𝑠𝑖𝑛 2
𝐾𝐼 𝜃 𝜃 3𝜃
𝜎𝑦𝑦 = 2𝜋𝑟
𝑐𝑜𝑠 2
(1 + 𝑠𝑖𝑛 2 𝑠𝑖𝑛 2
) I.4
𝐾𝐼 𝜃 𝜃 3𝜃
𝜏𝑥𝑦 = 𝑐𝑜𝑠 𝑠𝑖𝑛 𝑐𝑜𝑠
2𝜋𝑟 2 2 2
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE

Les formules de calcul du FIC KI , que l’on peut trouver dans les manuels spécialisés, sont
établies pour différentes configurations de chargement. Dans le cas décrit par la figure 2, le facteur
Ki est donné par :
𝐾𝐼 = 𝜎 ∞ 𝜋𝑎 I.6
𝜋(𝜎∞ )2 𝑎
En comparant les formules I.1(G = ) et I.6, il apparaît que :
𝐸

𝐾𝐼 2 𝐾𝐼𝐶 2
𝐺𝐼 = 𝑒𝑡 𝐺𝐼𝐶 = 𝐈. 𝟕
𝐸 𝐸
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE
𝐾𝐼
Ces relations peuvent s’écrire sous la forme condensée suivante : 𝜎𝑖𝑗 = 𝑓 (𝜃)
2𝜋𝑟 𝑖𝑗
y σ
yy

τ
xy
σ
xx

r
θ
x

FIGURE 4: CONTRAINTE PRÈS DE L’EXTRÉMITÉ D’UNE FISSURE


IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
3. CONCEPT D’INTENSITÉ DE CONTRAINTE

Dans l’approche basée sur le concept de FIC de la MLR, la rupture se produit lorsque le FIC
KI atteint la valeur critique KIC - cette valeur correspond en fait à la ténacité du matériau. Dans cette
approche, le coefficient KI est la force motrice dans un matériau dont la résistance à la rupture est
caractérisée par la ténacité KIC . Le principe de similitude est supposé vérifié comme dans le cas de
l’approche énergétique.
Les deux démarches sont équivalentes, via les relations I.7, pour un matériau dont le
comportement est linéaire élastique.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
4. PROPAGATION DES FISSURES ET CONCEPT DE TOLERANCE AU DOMMAGE
La MLR permet le calcul de la durée de vie d’une structure soumise à des sollicitations cycliques (phénomène
de fatigue) ou sujette à des effets de corrosion sous tension, puisque dans ce cas :
La vitesse de propagation des fissures est caractérisée par un paramètre tel que le FIC, Et la taille critique de défaut
à ne pas dépasser est directement liée à la ténacité du matériau.
Par exemple, pour la fissuration par fatigue des alliages métalliques, la propagation de fissure da/dn est
généralement représentée par la relation empirique de paris :
𝑑𝑎
= 𝐶(∆𝐾)𝑚 𝐈. 𝟖
𝑑𝑁
Où C et m sont des constantes du matériau, et ∆K l’amplitude du facteur d’intensité des contraintes.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION

4. PROPAGATION DES FISSURES ET CONCEPT DE TOLERANCE AU DOMMAGE


Parce que les structures contiennent inévitablement des défauts de type fissure, défauts en
général inhérents aux procédés même de fabrication des composants, leurs dimensions sont choisies
de sorte que ces défauts ne puissent atteindre la taille critique conduisant à la rupture brutale : il
s’agit du concept de tolérance au dommage. La MLR fournit les outils nécessaires pour déterminer
cette taille critique (relation I.3) et suivre la propagation de la fissure (relation I.8).
L’évolution au cours du temps ( Figure 5) de la taille d’un défaut (de type fissure de fatigue
ou de corrosion sous tension) illustre bien le concept de tolérance au dommage.
IV. UTILISATION DE LA MÉCANIQUE DE LA
RUPTURE EN CONCEPTION
4. PROPAGATION DES FISSURES ET CONCEPT DE TOLERANCE AU DOMMAGE
En pratique, la longueur de fissure initiale a0 correspond à la limite de détection des
moyens de contrôle non destructif, et la longueur critique est déterminée à partir du chargement
appliqué et de la ténacité du matériau. Quant au coefficient de sécurité, il est choisi de sorte que la
longueur admissible du défaut reste inférieure à la longueur critique. La durée de vie de la structure
est alors déterminée en calculant le temps nécessaire pour que la longueur de défaut passe de a0 à
la longueur admissible.
Taille du
Rupture
FIGURE 5: CONCEPT DE TOLERANCE défaut
brutale

AU DOMMAGE
Durée de vie en
service
Longueur
admissible

a0
Temps
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
En mécanique de la rupture, le choix du concept varie selon le comportement physique du
matériau.
La classification usuelle de ces concepts est la suivante :
-la mécanique linéaire de la rupture (MLR) pour les matériaux dont le comportement est
essentiellement linéaire élastique, tels les alliages d’aluminium à précipitation durcissante, les aciers à
haute limite élastique, les céramiques…
-la mécanique élastoplastique de la rupture (MEPR), pour les matériaux ductiles tels les
aciers à faible ou moyenne résistance, les inox ou aciers austénitiques, les alliages de cuivre…
-la mécanique dynamique de la rupture (MDR), linéaire ou non linéaire, pour les métaux
sollicités à grandes vitesses de déformation – dans ces conditions, le comportement peut aussi être
viscoplastique.
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
-La mécanique viscoélastique de la rupture (MVER), essentiellement pour les polymères
sollicités à des températures au dessous de la température de transition vitreuse.
-La mécanique viscoplastique de la rupture (MVPR) pour les polymères au dessus de la
température de transition ou encore les métaux et les céramiques sollicités à haute température.
Remarques
1/ si le temps n’agit pas en MLR et en MEPR, il intervient explicitement en MDR, MVER et MVPR.
2/ la MEPR, la MDR, la MVER et la MVPR sont souvent regroupées dans le domaine élargi de la
mécanique non linéaire de la rupture (MNLR).
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE
Considérons à présent, une plaque fissurée chargée jusqu’à rupture. La figure I.6
schématise la variation de la contrainte à rupture en fonction de la ténacité du matériau.
• Pour les matériaux à faible ténacité où la contrainte à rupture varie linéairement avec le KIC
(relation i.6), la rupture fragile est le principal mécanisme qui gouverne la ruine de la structure.
C’est la MLR qui décrit donc le mieux ce genre de comportement.
• Pour les matériaux à très haute ténacité, la MLR n’est plus valable puisque les propriétés
d’écoulement du matériau gouvernent le mécanisme de rupture. Une simple analyse de
chargement limite permet alors de dimensionner les structures.
• Pour les matériaux à ténacité intermédiaire, la MNLR est souvent appliquée.
V. INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
SUR LA RUPTURE


σ
Contrainte
à rupture

Analyse de 2a
chargement
MLR MNLR limite

Ténacité K IC

FIGURE 6: COMPORTEMENT EN FONCTION DE LA TÉNACITÉ


VI. ANALYSE DIMENSIONNELLE EN MÉCANIQUE DE
LA RUPTURE
L’analyse dimensionnelle est un outil important pour l’étude de la mécanique de la rupture.
Pour décrire cette approche, nous considérons les configurations de chargement
représentées sur la figure 7, où les différentes géométries de structures fissurées sont soumises à la
même contrainte σ∞ loin de la fissure. Comme il s’agit de problèmes plans, l’épaisseur des structures
n’intervient pas.
La figure 7a représente une fissure de bord de très petite dimension par rapport à celles
de la plaque : le problème est donc traité comme un problème en milieu infini. La plaque est conçue
dans un matériau dont le comportement est linéaire élastique, de module De Young E et de
coefficient de poisson 𝜗.
VI. ANALYSE DIMENSIONNELLE EN MÉCANIQUE DE
LA RUPTURE
La taille a de la fissure de la figure 7b n’est plus négligeable : la largeur L de l’éprouvette
devient une variable additionnelle.
Le cas de la figure7c se présente sous la même configuration de chargement que le cas 7b
mais cette fois-ci, avec un matériau élastoplastique (élastique plastique parfait). Deux autres
variables doivent être considérées : la limite d’élasticité σe du matériau et la taille rp de la zone
plastifiée qui se forme à l’extrémité de la fissure.
VI. ANALYSE DIMENSIONNELLE EN MÉCANIQUE DE
LA RUPTURE
Dans le cas le plus général, les contraintes σij en un point de coordonnées polaires (r,θ) par
rapport à l’extrémité de la fissure, seront représentées par une fonction de type :
σij = F ( 𝜎 ∞ , 𝜎𝐸 , 𝐸, 𝜗, 𝑎, 𝑟, 𝐿, 𝑟𝑝 , 𝜃)


σ ∞
σ ∞
σ

L >> a L L

(a)
(b) (c)
a a a
Zone
plastique
de taille rp

FIGURE 7
VI. ANALYSE DIMENSIONNELLE EN MÉCANIQUE DE
LA RUPTURE

L’analyse dimensionnelle (théorème de Buckingham) permet alors d’écrire


𝜎𝑖𝑗 𝐸 𝑟
= 𝐹1 ( ∞ , , 𝜗, 𝜃)
𝜎∞ 𝜎 𝑎
Pour le cas de la figure 7 b, l’analyse dimensionnelle donne la formule
𝜎𝑖𝑗 𝐸 𝑟 𝐿
= 𝐹2 ( ∞ , , , 𝜗, 𝜃)
𝜎∞ 𝜎 𝑎 𝑎
où la largeur L de la plaque est la variable additionnelle.
Dans le cas de la figure 7c, il vient la relation :
𝜎𝑖𝑗 𝐸 𝜎𝐸 𝑟𝑝 𝑟 𝐿
= 𝐹3 ( , , , , , 𝜗, 𝜃)
𝜎∞ 𝜎∞ 𝜎∞ 𝑎 𝑎 𝑎

où σE et rp sont les deux autres variables additionnelles.


VII. CONCLUSION
Les structure industrielles modernes sont conçu pour avoir de longue durée de vie. La
connaissance de l’évolution du comportement du matériau sur de très longues périodes est donc
cruciale pour assurer la sécurité et la fiabilité de ces installations.
Le but de la mécanique de la rupture est de formuler des critères, c’est-à-dire de définir les
conditions pour les quelles un défaut identifié(ou non) peut se propager sous une sollicitation donnée.
De nos jour cette discipline est devenue un élément essentiel dans les processus de
dimensionnement . Le calcul de durée de vie résiduelle en propagation de fissure permet de définir
des plans d’inspection pour des pièces intégrant des défauts liés au processus de fabrication, au
matériaux , aux manipulations effectués lors du montage, aux charges ou événement subis durant le
cycle de vie d’une structure mécanique.
VIII. RÉFÉRENCES

• CFMR_POLYCOPIE DE COURS ABDERRAHIM ZEGHLOUL


• Généralité sur la mécanique de la rupture DESA ‘’M.S.C.P’’
• Mécanique de la rupture et fatigue, NASRINE AMOURA-Université de Médéa
• Wikipédia

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