Chapitre 1 MDC

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Cours de Matériaux de construction 2ème année Licence Travaux Publics

Programme de la matière : Matériaux de construction.

Chapitre 1 : Généralités sur les matériaux de construction.

- Historique des matériaux de construction.


- Classification des matériaux de construction.
- Propriétés des matériaux de construction.

Chapitre 2 : les granulats

- Granularité
- Classification des granulats
- Caractéristiques des granulats
- Différents types de granulats.

Chapitre 3 : les liants.

- Classification
- Les liants aériens (chaux aérienne)
- Les liants hydrauliques (les ciments portland)
- Constituants principaux et additions.

Chapitre 4 : les mortiers.

- Composition
- Les différents types de mortiers
- Caractéristiques principales.

Références.

1- Matériaux Volume 1, Propriétés, applications et conception : cours et exercices :


licence 3, master, écoles d’ingénieurs, édition Dunod, 2013.

2- Adjuvants du béton, Afnor, 2012.

3- Granulats, sols, ciments et bétons : caractéristiques des matériaux de génie civil par les
essais de laboratoire : terminale STI génie civil, BTS bâtiment, BTS travaux publics,
DUT génie civil, master pro géosciences, génie civil, écoles d’ingénieurs, Casteilla,
2009.

4- Les propriétés physico-chimiques de matériaux de construction ; matière et matériaux,


propriétés rhéologiques et mécaniques, sécurité et réglementation, comportement
thermique, hygroscopique, acoustique et optique, Eyrolles, 2012.
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Chapitre 1
Généralités sur les matériaux de construction

1- Introduction

Les matériaux de construction regroupent l’ensemble des matières utilisées dans le domaine
du génie civil tels que : les constructions à usage d’habitation ou commerciale, les
constructions industrielles, les ouvrages d’art, les ouvrages souterrains, les
ouvrages hydrauliques ainsi que les voies de communications.
L’utilisation de ces matériaux nécessite une bonne compréhension de leur fonction dans la
construction et de leur microstructure responsable de leur comportement, ce qui exige
la définition des sollicitations qui orientent leur choix.

2- Classification

L’utilisation de nombreux matériaux de constructions remonte à un temps très lointain (depuis


des millénaires), l’argile, le bois et la pierre constituent les premiers composants utilisés dans
la construction des édifices, avant l’apparition, des mortiers de chaux, des enduits de gypses
et de la brique fabriquée à base des terres cuites. Les bétons et les mortiers hydrauliques ont
été moins connus, les bâtisseurs de l’antiquité les confectionnaient à partir de chaux grasses,
de gypses additionnés de briques concassées et de ciments pouzolaniques.
L'apparition des bétons à base des liants artificiels (ciment Portland, bitume ...) dans la
première moitié du 19e siècle, marque un changement radical dans les modes de construction.
L’association de l’acier au béton a été découverte en 1848, formant ainsi le béton armé.
Dans les années 1920, la filière minérale produit le bloc béton, appelé aussi
aggloméré ou parpaing, et le béton cellulaire, plus léger et plus résistant. À la même époque,
les dérivés du bois sont développés à l'échelle industrielle grâce à de nouvelles colles d'origine
synthétique. Le progrès technologique fait également, que l'acier dépasse le cadre de la
charpenterie en maison individuelle et entame une carrière prometteuse sous
forme d'ossatures de systèmes constructifs à basse consommation d'énergie. Le béton
précontraint a ensuite pris sa place en 1929, dans la construction des ouvrages d’art mais
également dans les planchers de bâtiments.
Les procédés d’emploi des bétons ont connu de nouveaux perfectionnements pour arriver à
l’utilisation des bétons de haute et d’ultra haute performance vers la fin du 20ème siècle.
Depuis cette époque, la rénovation ne cesse d’apporter de nouvelles techniques d’utilisation
des différents matériaux de construction.

3- Classification des matériaux de construction

Les classifications les plus couramment utilisées sont trois :

a) Classification selon la composition et la structure. On distingue quatre types :

- Les matériaux métalliques sont des matériaux durs, rigides et déformables


plastiquement ils regroupent les métaux et les alliages de métaux comme le fer,
l’acier ; l’aluminium le cuivre, la fonte... ces matériaux constituent généralement de
bons conducteurs de la chaleur et de l'électricité.
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- Les matériaux organiques ou les polymères : ils sont constitués de molécules formant
des matériaux faciles à mettre en forme, ils supportent rarement des températures
supérieures à 200 °C, ils sont presque toujours des isolants thermique et électrique,
ceux sont des matériaux d’origine végétale (bois, coton, papier…), animale (laine,
cuir…) ou synthétique (polystyrène, résine, polystyrène…)
- Les matériaux minéraux ou céramiques sont des matériaux inorganiques caractérisés
par leur bonne résistance mécanique et thermique (réfractaire), ils renferment les
roches (granite, pierre naturelle ..), les céramiques (porcelaine, grès) et les verres.
- Les matériaux composites sont des assemblages d'au moins deux ou trois types des
matériaux déjà cités, non miscibles comme les fibres de verre, les fibres contreplaqué,
le béton, le béton armé…

b) Classification selon l’origine : on distingue deux types.

- Matériaux de base ou matière première (Argiles, pierres, bois, calcaire, métaux).

- Matériaux produits (ciment, alliages, béton, ……..).

c) Classification selon leur rôle. Les matériaux sont classés en deux catégories, selon le
domaine d’emploi et selon leurs propriétés principales (Résistance, compacité,..).

- Les matériaux de résistance sont les matériaux qui ont la propriété de résister contre
des sollicitations (poids propre, surcharge, séisme…), parmi les matériaux les plus
fréquemment utilisées sont, les pierres, les terres cuites, les bois, le béton, les métaux,
etc.

- Les matériaux de protection sont les matériaux qui ont la propriété d'enrober et de
protéger les matériaux de construction principaux contre les actions extérieurs
action de l’eau et de la température) , ce sont les enduits, les peintures, les bitume, etc.

4. Principales caractéristiques des matériaux de construction

Pour chaque matériau de construction des normes de fabrication sont établies pour autoriser
l’utilisation des éléments de bonne qualité permettant de créer des ouvrages solides et durable.
Ce sont les exigences techniques et économiques des ouvrages ainsi que les conditions
d’exploitation des matériaux de construction qui définissent leurs différentes propriétés, que
l’ingénieur doit bien maitriser avant d’effectuer son choix.

Les caractéristiques des matériaux de construction sont des grandeurs déterminées


expérimentalement, et qui peuvent être divisées en trois groupes :

- Les propriétés physiques: qui mesurent le comportement de matériaux à l’action


de la température et de l'humidité (la densité; la masse volumique, la porosité, la
capacité d'absorption, la perméabilité, la conductivité thermique,...).
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- Les propriétés chimiques: qui caractérisent le comportement des matériaux


dans un environnement réactif qui peut engendrer des réactions chimiques et
provoquer leur désintégration (la corrosion chimique, l’attaque de l’acide...).

- Les propriétés mécaniques qui reflètent le comportement des matériaux déformés


par les forces extérieures (la résistance à la compression, à la traction, à la flexion, à
la torsion etc...).

- Les propriétés thermiques qui définissent le comportement aux variations des


températures (la dilatation, la résistance au feu...).

4.1. Caractéristiques physiques.

4.1.1. Masse volumique absolue ou masse spécifique

C’est la masse d’une unité de volume sans tenir compte des pores ou des vides inclus dans le
matériau. Autrement dit, c’est le rapport de la masse du matériau sec (ms) au volume occupé
uniquement par la matière solide (𝑉𝑠 ) .
𝑀𝑠
𝜌𝑠 =
𝑉𝑠
Cette quantité est exprimée en (g/cm3, kg/m3 ou t/m3), sa détermination expérimentale est
aisée, d'abord on remplit le tube gradué d’eau jusqu’au niveau N1, ensuite on verse
l’échantillon sous forme de poudre sèche dans le tube. Après agitation énergique permettant
de chasser l’air entrainé par la poudre, on dépose le tube et le niveau de l’eau augmente
jusqu’au niveau N2.

Figure 1.1: Détermination de la masse volumique absolue d'un matériau

Le volume absolu ou volume du solide est : 𝑉𝑠 = 𝑁2 − 𝑁1.

𝑀𝑠
𝜌𝑠 =
𝑁2 − 𝑁1

Cette méthode donne des résultats moins précis, par rapport à la méthode de mesure au
pycnomètre.

4.1.2. Masse volumique apparente.

C’est la masse d’une unité de volume d’un matériau y compris les vides et les pores.
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𝑀1
𝜌1 =
𝑉1

Vides intragranulaire (pores)

La masse volumique apparente dépend de la porosité et de l’humidité du matériau. Cette


propriété diminue avec l’augmentation de la porosité et croit avec l’augmentation de
l’humidité. C’est pourquoi la masse volumique apparente varie sensiblement d’un matériau à
un autre.

4.1.3. Masse volumique en vrac


C’est la masse volumique apparente qui caractérise les matériaux en vrac, le volume apparent
comprend les vides intergranulaires et les vides intragranulaire, c’est donc le volume du
récipient contenant le matériau.

𝑀2
𝜌2 =
𝑉2

Vides intragranulaires
Vides intergranulaires

Figure 1.2. Volume apparent et volume réel d’un matériau en vrac.

La masse volumique en vrac caractérise les matériaux en vrac tel que le sable, le gravier, le
ciment, le plâtre, …etc. Elle permet d’estimer les volumes des matériaux transportés et les
dimensions des entrepôts destinés à leur stockage.
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Le tableau 1.1 donne les différentes masses volumiques de quelques matériaux de


construction.

Tableau 1.1. Masses volumiques absolues, apparentes et en vrac de certains matériaux de


construction.

Matériaux Masse volumique Masse volumique Masse volumique


absolue (kg/m3) apparente (kg/m3) en vrac (kg/m3)
Acier 7800 à 7900 7800 à 7900
Granite 2700 à 2800 2600 à 2800 1400 à 1750
Marbre 2500 à 2900 2500 à 2800 1350 à 1750
Sable 2006 à 2007 1450 à 1700
Ciment Portland 2900 à 3300 1000 à 1800
Béton 1800 à 3000 400 à 2600
Calcaire 2400 à 2600 2500 à 2700 1100 à 1700
Plâtre 2300 à 2700 1100 à 1200
Chaux 2200 à 2300 500 à 750
Brique 2500 à 2800 1600 à 1800
Verre 2500 à 3000 100 à 2400
Bois 1500 à1600 100 à 1300 200 à 300 (sciure)
La matière plastique 9002200 10 à 2200

4.1.4. Porosité

La porosité d’un matériau est le degré du remplissage de son volume par les pores, c’est le
rapport du volume des vides au volume total (apparent).

𝑉𝑣 𝑉𝑡 −𝑉𝑆 𝑉 𝜌
𝑃= x100. 𝑃= x100 = (1 − 𝑉𝑠) x100 = (1 − 𝜌 ) x100 (%).
𝑉𝑡 𝑉𝑡 𝑡 𝑠

𝜌𝑠 −𝜌
D’où : 𝑃 = x100 (%).
𝜌𝑠

Les pores sont de petites alvéoles dans le matériau remplies d’air ou d’eau, les pores peuvent
être remplis d’eau ou d’air on distingue :

- Des pores entièrement fermés ne communiquant pas avec l’extérieur.


- Des pores partiellement fermés communiquant indirectement avec l’extérieur.
- Des pores ouverts communiquant directement avec l’extérieur.
Pores
Pores
ouverts
fermés
Pores partiellement
fermés

Les pores fermés et remplis d’air constitue un matériau calorifuge (matériau qui empêche la
déperdition de chaleur).
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Les matériaux denses sont caractérisés par une bonne étanchéité (imperméabilité à l’eau).
L’utilisation des matériaux poreux permet d’assurer à l’ouvrage une bonne isolation
thermique.
Certaines propriétés des matériaux de construction dépendent fortement de la porosité
- La résistance mécanique,
- La capacité d’absorption d’eau,
- La conductivité thermique,
- La résistance au gel,
- La durabilité.

Exercice d’application

Après concassage d’une roche volcanique, on obtient un une fraction granulaire 5/20.
- Un cylindre de diamètre Ø =20 cm et de hauteur H=40 cm rempli de cette fraction
pèse (tare déduite) 18,84 kg.
- Un cube d’arête a=30 mm découpé de cette roche a pour masse m = 59,40 g.
- Après broyage de la roche sous forme de poudre très finement divisée tel que
Ømax≤40𝜇𝑚, une masse de 8 g de cette poudre occupe un volume de 2.5 cm3.

On demande de déterminer :
1) La masse volumique absolue.
2) La masse volumique apparente.
3) La masse volumique en vrac
4) La porosité intragranulaire, intergranulaire et totale.

Réponse :

1) Masse volumique absolue.

𝑀𝑠 8
𝜌𝑠 = = 2,5 = 3,2 g/cm3.
𝑉𝑠

2) La masse volumique apparente.

𝑀1 𝑀2 59,4
𝜌1 = 𝑉1
= 𝑎3
= (3)3 = 2,2 g/cm3.

3) La masse volumique en vrac.

𝑀2 𝑀2 18,84.103
𝜌2 = = 𝐻.𝜋∅2
= 40.𝜋202
= 1,5 g/cm3.
𝑉2
4 4

4) Les porosités
𝜌𝑠 −𝜌
𝑃= x100 (%).
𝜌𝑠
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a) Porosité intragranulaire
𝜌𝑠 −𝜌1
𝑃𝑖𝑛𝑡𝑟𝑎 = x100.
𝜌𝑠

3,2−2,2
A.N : 𝑃𝑖𝑛𝑡𝑟𝑎 = x100 𝑃𝑖𝑛𝑡𝑟𝑎 =31,25%.
3,2

b) Porosité intergranulaire
𝜌1 −𝜌2
𝑃𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟 = x100
𝜌1

2,2−1,5
A.N : 𝑃𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟 = x100 𝑃𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟 =31,82%.
2,2

c) Porosité totale.
𝜌𝑠 −𝜌2
𝑃𝑇 = x100
𝜌𝑠

3,2−1,5
A.N : 𝑃𝑇 = x100 𝑃𝑇 =53,13%.
3,2

4.1.5. L’hygroscopicité

L’hygroscopicité est la capacité d’un matériau à absorber les vapeurs d’eau contenues dans
l’air ambiant. Ce paramètre dépend essentiellement, de l’humidité du milieu, de la nature et de
la structure du matériau ainsi que des grandeurs liées à sa porosité (nombre des pores leurs
distribution et leurs dimensions).

On distingue deux types de matériaux selon leur hygroscopicité :

Matériau hydrophile : c’est le matériau qui attire les vapeurs d’eau et retiennent une quantité
dans les pores et sur la surface, exemple : le bois, les liants aériens à base du plâtre….

Matériau hydrofuge : c’est le matériau qui repousse les vapeurs d’eau comme la matière
plastique, l’acier, le marbre…

4.1.6. La capacité d’absorption d’eau

La capacité d’absorption d’eau est évaluée par le rapport de la quantité d’eau absorbée par un
matériau sec immergé dans l’eau, elle s’exprime en % de masse.
La mesure consiste à :
- Sécher un échantillon dans une étuve à 105°C.
- Immerger l’échantillon dans l’eau pendant 24 heures à la pression atmosphérique.
L’absorption d’eau est calculée comme suit :
𝑚2 − 𝑚1
𝐴𝑏𝑚 = . 100 (%)
𝑚1
m1 : La masse du matériau sec.
m2 : La masse du matériau après immersion.
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La capacité d’absorption peut s’exprimer en pourcentage de volume par :


𝑉𝑒𝑎𝑢
𝐴𝑏𝑣 = . 100 (%)
𝑉
Veau : Le volume d’eau absorbé donné par (m2-m1). 𝜌𝑒𝑎𝑢
V : le volume du matériau sec.

Remarque:

- La capacité d’absorption est toujours inferieur à la porosité en raison de l’existence de


pores fermés sans communication avec les autres pores ni avec le milieu ambiant.
- La capacité d’absorption dépend de la nature du matériau, de son pouvoir hydrophile,
de sa structure et des caractéristiques des pores (dimensions, répartition, et nombre).

4.1.7. Le coefficient de ramollissement

Le coefficient de ramollissement noté (Kr) est le rapport de la résistance à la compression


d’un matériau saturé d’eau à sa résistance à la compression à l’état sec.
𝑅𝑠𝑎𝑡
𝐾𝑟 =
𝑅𝑠𝑒𝑐
Cette valeur permet d’apprécier la résistance à l’eau des matériaux de construction.
Si 𝐾𝑟 ≥ 0,8 le matériau est considéré résistant à l’eau.
Si 𝐾𝑟 < 0,8 le matériau ne doit pas être utilisé en présence d’un taux d’humidité élevé.

4.1.8. La résistance au gel-dégel

La résistance au gel-dégel notée (Kg) est le pouvoir d’un matériau saturé d’eau de supporter
les cycles alternatifs de gel-dégel, sans qu’il subisse des fissures ou de perte de résistance
mécanique.
Cette caracteristique est évalué par le rapport de la résistance à la compression du matériau
ayant subit des cycles de gel-dégel à la résistance à la compression du matériau à l’état saturé
d’eau.
La résistance à la compression est exprimée en MPa.

𝑅𝑔
𝐾𝑟 =
𝑅𝑠𝑎𝑡
Lorsqu’un matériau saturé d’eau est soumis à une diminution de température (-4°), le volume
de l’eau emprisonnée dans les pores augmente. Cette augmentation pouvant varier de 9 à
11%, entraine l’accroissement important des contraintes autour des parois des pores, ce qui
provoque la destruction du matériau.

La résistance d’un matériau au gel-dégel dépend alors de sa densité, de sa porosité et de son


degré de saturation.
Un matériau est considéré résistant au gel, si après un certain nombre de cycles de gel-dégel
sa résistance diminue de moins de 15 % et la perte de masse ne dépasse pas 5%.
Pour la mesure de la gélivité, les éprouvettes d’un matériau sont soumises à des cycles de
gel/dégel (-20°C/+20°C).
Le nombre de cycles est choisi entre 25 et 200, en fonction des conditions de sollicitations et
le but de l’emploi.
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Le coefficient 𝐾𝑟 doit être supérieur à 0,9 pour les matériaux qui résistent au gel-dégel.

4.1.9. Les indices thermiques

a) La conductivité thermique

La conductivité thermique est la propriété physique d’un matériau de se laisser traverser par
un flux thermique. Elle est notée (λ) et évaluée par la quantité de chaleur (Q) qui traverse une
épaisseur de 1 m du matériau sur une surface de 1 m², pendant une heure de temps et pour une
différence de temperature de T2-T1= 1°C.

La conductivité thermique est exprimée en W/m°C.

1m

Q pendant 1 heure
1m
T2
T1

1m

Figure 1.4. Échantillon traversé par la quantité de chaleur Q.

On constate alors que plus la conductivité thermique est grande plus le matériau est
conducteur de chaleur et vice versa. Les bons isolants thermiques sont alors caractérisés par
de faibles valeurs de λ.

La conductivité thermique dépend de plusieurs facteurs à savoir :

 La porosité : Les matériaux denses sont caractérisés par une conductivité thermique
plus grande que les matériaux poreux, sachant que la matière pure transmet la chaleur
mieux que l’air. C’est ainsi que la conductivité thermique diminue avec
l’augmentation de la porosité.

 Le type des pores : Les pores ouverts et communiquant transmettent plus de chaleur
que les pores fermés.

 Les dimensions des pores : Les dimensions des pores ont aussi une influence sur la
conductivité thermique, en effet, les pores de grandes dimensions favorisent le
mouvement d’air et la transmission de la chaleur par rapport aux pores de petites
dimensions.

 L’humidité : La chaleur est mieux conduite par les matériaux ayant un taux
d’humidité élevé que les matériaux à l’état sec, notant que la conductivité thermique
de l’eau est 25 fois plus importante que celle de l’air. (λair= 0.024 W/m°C, λeau=0.597
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W/m°C). Les matériaux à pores remplis d’eau conduisent donc plus de chaleur que les
matériaux à pores remplis d’air

 La température : Il est évident que la conductivité thermique augmente avec


l’augmentation de la température.

Tableau 1.2. La conductivité thermique de quelques matériaux de construction.

Désignation Conductivité thermique


(W/m°C)
Aluminium 125 à 230
Acier 37 à 60
Granite 2.9 à 3.8
Marbre 3
Béton ordinaire 1.5 à 2
Verre à vitre 0.8 à 1.15
Brique 0.8 à 0.9
Béton léger 0.3 à 1.2
Plâtre 0.3 à 0.6
Béton cellulaire 0.1 à 0.4
Bois 0.1 à 0.25
Matière plastique 0.1 à 0.5
Verre cellulaire 0.06 à 0.08
Liège 0.04
Polystyrène 0.03

b) La résistance thermique

La résistance thermique est la capacité d’un matériau de résister à la propagation de la


chaleur, elle est notée Rth et définie par le rapport de l’épaisseur (e) du matériau à sa
conductivité thermique.
𝑒 𝐶
𝑅𝑡ℎ = 𝑒𝑛 (𝑚2 ° )
𝜆 𝑊

Dans le cas d’une paroi constituée de plusieurs couches, la résistance thermique sera calculée
par la formule suivante :
𝑛
𝑒𝑖
𝑅𝑡ℎ = ∑
𝜆𝑖
𝑖=1
Exemple d’application

Une cloison composée de :


- Mur extérieur en brique d’épaisseur de 15 cm.
- Un vide d’air d’épaisseur de 5 cm.
- Mur intérieur en brique d’épaisseur de 10 cm.
On demande de calculer la résistance thermique de cette cloison. On donne la conductivité
thermique de la brique λ=0.9W/m°C.
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Mur intérieur
Mur extérieur

Vide d’air

Réponse :

𝑒1 𝑒2 𝑒3
𝑅𝑡ℎ = + +
𝜆1 𝜆2 𝜆3
0.15 0.05 0.1
𝑅𝑡ℎ = 0.9 + 0.024 + 0.9 d’où : 𝑅𝑡ℎ = 2,36𝑚²°𝐶/𝑊.

c) Capacité calorifique

La capacité calorifique est une propriété thermophysique d’un matériau d’absorber la chaleur,
elle est définie par la chaleur spécifique qui représente la quantité de chaleur dépensée pour
élever de 1 °C la température de 1kg de matériau.
𝑄
𝐶 = 𝑚(𝑇 −𝑇 ) (J/kg°C).
2 1
Avec :
Q : la quantité de chaleur dépensée (en Joule).
T1 et T2 sont respectivement les températures avant et après chauffage.
M : la masse du matériau.

d) Résistance au feu

La résistance au feu est le pouvoir d’un matériau de supporter l’action du feu ou des hautes
températures sans perte de sa capacité portante ou de ces propres caractéristiques (sans
diminution sensible de résistance et sans déformations importantes).

Chaque matériau présente un comportement au feu, caractérisé par la durée de temps pendant
laquelle cet élément conserve ses propriétés fonctionnelles.

On distingue trois catégories de matériaux selon la résistance au feu.

Les matériaux incombustibles: Ce sont les matériaux qui ne se consument pas et ne se


carbonisent pas sous l’effet des hautes températures ou du feu, on peut citer dans cette
catégorie, les minéraux naturels ou artificiels et les métaux. Cependant, l’acier subis des
déformations importantes, les constructions métalliques ne sont donc pas considérées
résistantes au feu. La brique à base d’argile cuite résiste bien au feu sans qu’elle subisse de
déformation ou de fissures, le béton par contre présente une résistance au limitée au feu.

Les matériaux peu combustibles : Ce sont les matériaux qui se consument et se carbonisent
ou s’enflamment difficilement sous l’action du feu ou de haute température. Ces matériaux
continuent à bruler uniquement en présence de flammes comme les bois imprégnés d’ajouts
ignifuges.
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Les matériaux combustibles : Ce sont les matériaux qui brulent et se consument même après
suspension du feu, on peut citer dans ce cadre, les matériaux organiques, les goudrons, le
bois…

e) Refractairité

La refractairité est le pouvoir d’un matériau à résister à l’action continue des hautes
températures sans se déformer ou se fondre.
On distingue trois catégories de matériaux selon leur degré de refractairité.

Matériaux réfractaires : Ce sont les matériaux qui peuvent résister à l’action prolongée de
températures supérieures à 1580°C.

Matériaux peu fusibles : Ce sont les matériaux qui peuvent résister à l’action des
températures comprises entre 1350 et 1580°C.

Matériaux facilement fusibles Ce sont les matériaux qui ne peuvent résister qu’à des
températures inferieures à 1350°C.

f) La stabilité thermique

La stabilité thermique d’un matériau est son pouvoir à résister aux changements thermiques
brusques sans se détruire. Cette propriété dépend du coefficient thermique du matériau, plus le
coefficient de dilatation est petit, plus sa stabilité thermique est grande.

4.2. Caractéristiques chimiques.

4.2.1. Stabilité chimique

C’est le pouvoir d’un matériau de résister à l’action de certaines substances chimiques comme
les acides, les bases, les solutions salines et les gaz. Parmi les ouvrages qui peuvent subir cette
action, on peut citer : les installations sanitaires, les conduites de canalisation hydrauliques
soumises à l’action de l’eau de mer contenant des sels en solution, les ouvrages sous-marins.

4.2.2. La durabilité

C’est le pouvoir d’un matériau de résister à l’action commune des variables atmosphériques et
autres facteurs pouvant influencer sur ses performances tels que les variations de température,
de l’humidité, les gaz contenus dans l’air …etc.
D’une façon générale la durabilité d’un matériau est définie par sa capacité à maintenir ses
performances et son bon comportement pendant la durée de service de l’ouvrage.

4.3. Caractéristiques mécaniques.

4.3.1. Resistance à la compression


La résistance à la compression d’un matériau est mesurée au laboratoire sur des éprouvettes, à
l’aide d’une presse hydraulique (figure 1.5) suivant un protocole normalisé. L’essai provoque
une déformation longitudinale et une déformation transversale qui dépendent des
performances du matériau et des dimensions de l’éprouvette.
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Figure 1.5. Machine d’essai de compression

Par définition, la résistance à la compression d'un matériau est l'effort de


compression uniaxial atteint à la rupture complète du matériau. Si le matériau est ductile cette
rupture n'aura pas lieu mais le matériau se déformera de manière irréversible, de sorte que la
résistance à la compression est assimilée à l'effort atteint à la limite de la déformation.
4.3.1.1. Éprouvette d’essai
L'essai de compression comporte un raccourcissement élastique
d'une éprouvette généralement cylindrique et son écrasement au-delà de la limite
d'élasticité du matériau.
Les éprouvettes en forme de courts cylindres sont préférables, pour ces essais, aux éprouvettes
trop longues ou de section rectangulaire. En général, on utilise des éprouvettes de diamètre de
16 cm et de longueur de 32 cm.

Figure1.6. Éprouvette en béton soumise à l’essai de compression.


4.3.1.2. Courbe contrainte déformation
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La courbe d'essai de compression commence par une partie linéaire (élastique) où la


déformation du matériau (𝜀) est proportionnelle à la contrainte (𝜎) (figure 1.7) suivant la loi
de Hooke 𝜎 = 𝐸𝜀, où E est le module de Young.
Dans cette partie le matériau se déforme élastiquement et revient à sa longueur initiale lorsque
la contrainte est supprimée. On parle alors de déformations réversibles.

Figure 1.7. Courbe contrainte déformation d’un essai de compression.

La partie élastique se termine au point limite d'élasticité, au delà duquel le matériau subit
une déformation plastique et ne revient pas à sa longueur initiale une fois que la charge est
retirée.
La résistance à la compression correspond à la contrainte appliquée juste avant la destruction
de l’éprouvette.

4.3.1.3. Essai non destructifs pour la mesure de la résistance à la compression


Pour mesurer la résistance à la compression d’un matériau il faudra procéder au carottage de
l’élément (prélèvement de carottes). Ces méthodes conduisent à la destruction du matériau.
Les essais non destructifs sont conçus pour mesurer la résistance à la compression d’un
élément sans le détruire. L’appareil le plus couramment utilisé dans ce cas est le scléromètre.

L’essai au scléromètre consiste à projeter une masse sur la surface du matériau avec une
énergie initiale constante. Suite au choc, une partie de l’énergie est absorbée par le matériau,
et l’autre partie provoque le rebondissement de la masse. La mesure de la dureté au choc
permet d’évaluer la résistance d’un matériau de manière non destructive.
Cette méthode est intéressante en raison de sa simplicité ; elle permet essentiellement de faire
rapidement des contrôles de qualité d’un ouvrage.
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Figure 1.8. Essai au scléromètre.

4.3.2. Resistance à la traction

La résistance à la traction peut être mesurée soit par des essais directs ou indirects de traction.

4.3.2.1. Les essais directs

Ces essais se font souvent sur le même appareil que l'essai de compression mais en appliquant
la charge en traction au lieu de l'appliquer en compression. Ces essais concernent les
matériaux homogènes.

Figure 1.9. Courbe contrainte-déformation pour un essai de traction.

Le béton et la céramique ont généralement des résistances à la compression beaucoup plus


élevées qu'à la traction. Inversement, certains matériaux composites, tels que les composites
renforcés par des fibres de verre, ont tendance à avoir une résistance à la compression plus
faible que leur résistance à la traction. Quant aux métaux, ils ont souvent des résistances à la
traction et à la compression similaires.

4.3.2.2. Les essais indirects

Ces essais s’effectuent sur des matériaux hétérogènes. On distingue deux méthodes de mesure
indirecte de la résistance à la compression :
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a) Essai de traction par flexion

Cet essai est réalisé sur des éprouvettes prismatiques soumises à deux charges symétriques
(figure 1.10)

F/2 F/2

a/2 a a a a/2 a

3a

4a

Figure 1.10. Schéma statique de l’essai de traction par flexion.

La résistance à la traction est donnée en fonction de la résistance en flexion.

𝜎𝑡 = 0,6. 𝜎𝑓

Avec : Rt est la résistance à la traction et Rf est la résistance à la flexion.


𝑀
𝜎𝑓 = .𝑦
𝐼

b) Essai de traction par fendage (essai brésilien).

L’essai consiste à placer horizontalement une éprouvette cylindrique, entre les plateaux de la
presse (figure 1.11) et la charger progressivement jusqu'à la rupture par traction indirecte, qui
apparaît sous forme de fendage le long du diamètre vertical du cylindre (figure 1.12).

Figure 1.11. Essai brésilien


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La résistance à la traction est donnée par :


2. 𝐹
𝜎=
𝜋. 𝐷. 𝐿
Avec F : Charge de rupture
D : Diamètre de l’éprouvette
L : longueur de l’éprouvette

Figure 1.12. Schéma statique de l’essai brésilien

4.3.3. Module de Young


Le module de Young ou le module d’élasticité longitudinale est la constante qui relie la
contrainte de traction (ou de compression) et le début de la déformation d’un matériau
élastique isotrope.
Comme il a été cité précédemment, la contrainte est proportionnelle à la déformation, tant que
cette déformation reste petite et que la limite d'élasticité du matériau n'est pas atteinte (figure
1.13). Cette loi d'élasticité est la loi de Hooke :
𝜎 = 𝐸𝜀

Où : σ est la contrainte) ;
E est le module de Young ;
𝑙−𝑙
ε est l'allongement relatif (𝜀 = 𝑙 0 ).
0

Un matériau dont le module de Young est très élevé est dit rigide comme l'acier, sont des
matériaux très rigides, l'aluminium et le plomb le sont moins. Les matières plastiques sont au
contraire souples, élastiques ou flexibles (pour un effort de flexion).
𝜎

𝜖
Figure 1.13. Pente représentant le module de Young.

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