Anthropologie de L'éducation
Anthropologie de L'éducation
Anthropologie de L'éducation
Anthropologie de l’éducation :
pour un tour du monde
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Gibson 1998 ; Gobbo 2004 ; Goodman 2001 ; Henriot-van Zanten & Anderson-
Levitt 1992 ; Jacob 1988 ; Levinson & Cade 2002 ; Osborne 1996 ; Qvarsell
& Wulf 2003 ; Souza Lima 1995 ; Tedesco 1987 ; Wulf 1999 ; Yon 2003). Des
communications électroniques personnelles avec des collègues étrangers consti-
tuent des sources de renseignements supplémentaires, de même que des explora-
tions sur la toile et mon expérience de rédactrice en chef de la revue Anthropology
and Education Quarterly.
Un tel projet, trop ambitieux, risque de manquer sa cible ou de transmettre
des renseignements erronés faute d’informations recoupées. Le pire serait pourtant
de ne rien faire : il faut lancer la balle et entamer le débat. J’ose le faire pour nous
encourager à remettre en cause, par la comparaison, des programmes de recher-
ches et des modèles explicatifs souvent très insulaires. Nous avons tendance à
débattre de questions assez précises –souvent centrées aux États-Unis sur les écarts
raciaux et ethniques– sans nous rendre compte que nos “catégories analytiques…
ne sont pas autonomes ; qu’elles trouvent leurs racines dans leurs pays d’origine”
(Rockwell 2002, 3).
L’intérêt immédiat d’un tel dossier est de rendre plus visibles le cadre et la
conjoncture dans lesquels se sont développées les traditions nationales. Mieux
comprendre les points de repère des chercheurs, c’est mieux comprendre leurs
problématiques et l’importance de leurs contributions. Plus largement, c’est une
invitation à la sociologie de la science à mettre en évidence les influences socia-
les et culturelles qui jouent sur l’anthropologie de l’éducation et les disciplines
affiliées telles que la sociologie de l’éducation.
L’ethnographie de l’éducation
C ommençons notre voyage par un pays étonnamment mal connu par beau-
coup d’anglophones et de francophones, l’Allemagne. À Berlin, Wulf et
ses collègues ont lancé le débat autour du concept d’anthropologie pédagogique.
On retrouve ici l’intérêt du courant philosophique pour l’apprentissage en tant
que tel, dans la mesure où il aide à comprendre la condition humaine. Selon
Francesca Gobbo (communication électronique personnelle), l’anthropologie de
l’éducation en Italie prend souvent aussi cet aspect philosophique.
L’approche philosophique ne nie pas l’emploi de l’ethnographie. Au con-
traire, Wulf note que la commission sur l’anthropologie de l’éducation de l’Associa-
tion Allemande de Recherche sur l’Éducation mène une enquête ethnographique
de longue haleine (1999-2008) dans une école primaire de la ville (Wulf 2004 et
communication électronique personnelle de janvier 2005). En outre, les travaux
berlinois manifestent un certain intérêt pour les différences culturelles : d’un
côté les différences entre les systèmes d’éducation de pays européens différents,
de l’autre les différences entres les enfants et les établissements scolaires. Ils ren-
contrent donc les points de repère des autres courants de l’anthropologie de
l’éducation.
Les États-Unis
La Grande-Bretagne
Le Canada anglophone
En France
Au Québec
En Russie, les idées de Vygotsky –mort en 1934– ont connu une renaissance
depuis les années 1960 (Souza Lima 1995). L’ouverture de la Russie a engendré
beaucoup d’efforts de rénovation de l’enseignement et les enseignants se sont
tournés vers les idées vygotskiennes (Shepel 1995). Connue aux États-Unis sous
l’appellation de “cultural psychology” (Wertsch 1998) ou de “Cultural Historical
Activity Theory”, les idées de Vygotsky examinent l’apprentissage ou toute acti-
vité selon trois échelles d’analyse : la “microgenèse” des actes dans l’interaction
sociale, l’évolution de l’individu, le cadre social, culturel et historique de l’acti-
vité (Cole 1996). Bien que cette grande théorie ne se nomme pas anthropologie
de l’éducation, ses liens sont visibles avec l’anthropologie de l’école (surtout les
études micro-ethnographiques en classe), avec l’anthropologie de l’apprentis-
sage et avec l’anthropologie philosophique de l’expérience humaine. Ailleurs en
Europe de l’Est, au moins à Prague, il y a aussi un intérêt pour la psychologie cul-
turelle (Gobbo, communication électronique personnelle). En même temps, les
Brésiliens, les Espagnols, et les Américains ont chacun emprunté et adapté une
partie de ce courant riche (Souza 1995).
En Asie
Au Moyen-Orient et en Afrique
phes australiens d’origine européenne ont-ils fait autant attention aux indigènes
que leurs collègues de Nouvelle-Zélande ? En outre, la conquête de l’Afrique est à
l’origine d’une vision raciale du monde. Il n’est donc pas étonnant que le racisme,
sa naissance, son fonctionnement préoccupent les chercheurs des États-Unis.
Le Canada et les États-Unis sont aussi des pays d’immigration massive, ce
qui suscite un intérêt énorme pour les différences entre la culture de la famille et
celle de l’école –bien qu’on reconnaisse aujourd’hui que c’est plutôt une ques-
tion d’identité et de stratégies des acteurs que de cultures immuables. Ce n’est
pas par hasard, sans doute, qu’en Europe l’ethnographie de l’éducation naisse et
se développe au moment où des pays tels que la France, les Pays-Bas et même
l’Italie et l’Espagne reçoivent des vagues d’immigrés et que leurs enseignants se
rendent compte d’une nouvelle diversité quotidienne (cf. Gobbo, communica-
tion personnelle).
La recherche dans chaque pays est marquée également par l’influence des
politiques nationales. Batallán (1998) constate que l’ethnographie de l’éducation
ne pouvait pas s’épanouir sous les régimes autoritaires du Chili et d’Argentine.
Ouyang, dans ce dossier, fait une observation parallèle sur l’état de l’ethnogra-
phie en Chine. Concrètement, il faut tenir compte de la politique d’éducation et
du cadre institutionnel de la recherche. Alexander note ainsi qu’il y a aujourd’hui
très peu de recherche “pure” en Grande-Bretagne (cf. communication électroni-
que personnelle). Il signale que la recherche en éducation est souvent contrôlée
en Grande-Bretagne par des “local research councils” qui cherchent davantage à
rénover des écoles locales qu’à publier des données généralisables. En revanche,
aux États-Unis, la plupart des ethnographes de l’éducation sont membres de
facultés d’Éducation, au sein des universités. Pour survivre à l’université, il faut
publier des recherches ayant un certain degré de généralité ou qui contribuent
à un débat théorique. Parallèlement, presque toute la recherche en Afrique à
l’exception des mémoires de maîtrise est financée par les bailleurs de fonds tels
que la Banque Mondiale, qui cherchent, eux aussi, à rénover et non à contribuer
à la recherche pure.
Ensuite, parce que le monde s’organise par langues, il n’y a pas de diffusion
harmonieuse de toutes les idées. Notre tour du monde a lui-même été organisé
davantage en fonction de liens linguistiques que par proximités géographiques.
Le manque de perméabilité de la frontière franco-allemande est un exemple
frappant de l’organisation linguistique de la discipline. De même, il y a deux
Canadas –d’expérience historique majoritaire et minoritaire bien sûr–, l’un lié
par la littérature anglophone avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’autre par
la littérature francophone avec la Belgique francophone et la France. La Belgique et
la Suisse ont aussi deux visages, l’un dirigé vers les États-Unis et la Grande Bretagne,
l’autre vers la France.
Cela a des conséquences fortes sur les lectures des uns ou des autres. Où se
lit la littérature de tel ou tel pays et quelles frontières sont ainsi tracées ? Il me
semble que les Français lisent les Anglais et les Américains avec l’aide de leur
guide Jean-Claude Forquin (1997), mais les Français lisent peu les Allemands.
Les Américains des États-Unis ne lisent que quelques grands noms français tra-
duits en anglais, tel que Bourdieu. Ils lisent les Anglais, quelques Australiens et
des Européens et des Asiatiques qui publient en anglais dans les revues américai-
nes et britanniques. Quelques chercheurs des États-Unis, ceux qui participent aux
symposiums, lisent la littérature latino-américaine en espagnol. Quelques-uns
encore plus rares lisent les chercheurs de l’école néovygotskienne en russe et les
traduisent pour les lecteurs anglophones (Michael Cole, James Wertsch). La lit-
térature brésilienne est connue des chercheurs latino-américains et peut-être au
Portugal. Les Latino-Américains lisent la littérature espagnole –par ailleurs assez
peu connue en France. Des chercheurs ethnographes en Inde, au Pakistan, en
Afrique du Sud lisent les Anglais et les Américains des États-Unis, mais le chemin
est rarement suivi en sens inverse. La littérature du Japon ne se lit pas en dehors
du Japon.
Enfin, même quand les chercheurs importent des idées d’autres univers lin-
guistiques ou d’autres pays, ils créolisent ce qu’ils empruntent.
Les enseignants chinois décrits dans l’article d’Ouyang finirent par intégrer
le meilleur de l’approche pédagogique empruntée de l’Occident avec la meilleure
des méthodes traditionnelles “indigènes” chinoises. On pourrait dire qu’ils “créo-
lisent” ce qu’ils ont importé, le transformant pour le rendre leur (Hannerz 1987,
1992). Ouyang remarque avoir lui-même intégré la méthode ethnographique et
les modèles anthropologiques et linguistiques de l’Occident à ses propres tradi-
tions. De la même manière, des chercheurs du Mexique, du Brésil, des Pays-Bas
empruntent aux États-Unis ou à la Grande-Bretagne et créolisent ce qu’ils
importent pour créer une approche nouvelle, une analyse fraîche. Le flux se fait
aussi dans l’autre sens, les Américains ou les Britanniques important et créoli-
sant des idées venant de France (par exemple, Bourdieu), de Russie (par exem-
ple, Vygotsky), du Brésil (Freire). La créolisation est un processus riche en
créativité. Elle rappelle qu’une idée empruntée ne reste pas pareille à elle-même
et qu’il faut toujours attendre des variations nationales.
En somme, essayer de comprendre les anthropologies de l’éducation à tra-
vers le monde en tenant compte des traditions nationales et des cadres institu-
tionnels est une tâche quasi impossible. L’effort en vaut pourtant la peine. C’est
la découverte des idées étrangères et la confrontation avec elles qui mettent en
cause nos préconceptions et nous permettent de poser de nouvelles questions et
d’imaginer des solutions neuves aux problèmes persistants de l’éducation et de
l’école.
Pour l’avenir
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