Chapitre 1 Generalites Et Definitions

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CHAPITRE1: GENERALITES ET DEFINITIONS

La topographie, est la technique qui a pour l’objet l’exécution, l’exploitation et le


contrôle des observations concernant la position planimétrique et altimétrique, la
forme, les dimensions et l’identification des éléments concrets, fixes et durables,
existant à la surface du sol à un moment donné ; elle fait appel à l’électronique, à
l’informatique et aux constellations de satellites.

La planimétrie est la représentation en projection plane de l’ensemble des détails à


deux dimensions du plan topographique ; par extension, c’est aussi l’exécution des
observations correspondantes et leur exploitation.

L’altimétrie est la représentation du relief sur un plan ou une carte ; par extension,
c’est aussi l’exécution des observations correspondantes et leur exploitation.

Les travaux topographiques peuvent être classés en six grandes catégories suivant
l’ordre chronologique de leur exécution : le levé topographique, les calculs
topométriques, les dessins topographiques, les projets d’aménagement, les
implantations, le suivi et contrôle des ouvrages.

1. Le levé topographique
Le lever topographique est l’ensemble des opérations destinées à recueillir sur le
terrain les éléments nécessaires à l’établissement d’un plan ou d’une carte.
Le lever de détails est l’ensemble des opérations intervenant dans un levé
topographique et consistant à déterminer à partir des points du canevas d’ensemble
polygonal ou de détails, la position des différents objets d’origine naturelle ou artificielle
existant sur le terrain. Le levé, nom donné au document résultant d’un lever, est
destiné, éventuellement après traitement numérique, à l’établissement de plans
graphiques ou numériques : c’est la phase de report.
Un levé est réalisé à partir d’observations : actions d’observer au moyen d’un
instrument permettant des mesures ; par extension, « les observations » désignent
souvent les résultats de ces mesures.

La phase d’un levé topographique, ou d’une implantation, qui fournit ou utilise les
valeurs numériques de tous les éléments planimétriques et altimétriques est appelée
topométrie ; généralement, la topométrie est la technique de levé ou d’implantation
mise en œuvre aux grandes et très grandes échelles graphiques ou numériques : c’est
la phase de report.

2. Les calculs topométriques


Ils traitent numériquement les observations d’angles, de distances et de dénivelées,
pour fournir les coordonnées rectangulaires planes : abscisse E, ordonnée N et les
altitudes H des points du terrain, ainsi que les superficies ; en retour, les calculs
topométriques exploitent ces valeurs pour déterminer les angles, distances,
dénivelées non mesurées, afin de permettre notamment les implantations.
3. Les dessins topographiques
Une carte est une représentation conventionnelle, généralement plane en positions
relatives, de phénomènes concrets ou abstraits, localisables dans l’espace. La carte
permet de montrer les variations et les développements des phénomènes dans le
temps ainsi que leur facteur de mouvement et de déplacement dans l’espace.

Un plan ou dessin topographique est une représentation conventionnelle du terrain à


grande échelle.

L’échelle d’un plan ou d’une carte est le rapport constant entre une distance mesurée
sur le papier et la distance homologue du terrain : P/T = 1/E.

On distingue trois types d’échelles :

 Petite échelle : 100 000 ≤ E

 Moyenne échelle : 10 000 ≤ E ≤100 000

 Grande échelle : E< 10 000, en général 1/5000, 1/2000, 1/1000, l’appellation


« très grande échelle » s’appliquant plutôt au 1/500, 1/200, 1/100, 1/50.

Une échelle peut se représenter sous deux (02) formes :

- Forme numérique ; elle s’exprime généralement sous la forme d’une fraction


dont le numérateur est 1, le dénominateur donnant alors la mesure sur le terrain
de la longueur prise comme unité sur la carte. Cette échelle numérique est de
1 1
la forme , . Depuis l’adoption du système métrique, on a admis que
200000 25000
le dénominateur devrait être de la forme « 𝑛 ∗ 103 », ceci facilite l’usage courant
puisque dans ce cas « 1mm » représente « n mètres « sur le terrain ; elle se
note donc : 1/ nx103 .

Pour matérialiser l’échelle de façon explicite et pour faciliter les mesures, il est d’usage
de faire figurer sur la carte ne échelle graphique

- Forme graphique, elle comporte généralement une ligne simple divisée en


parties égales représentant le sur la carte, l’unité de terrain choisie, par exemple
le km. La graduation va de gauche à droite et à gauche du zéro une partie
appelée « talon » est subdivisée en sous multiples de l’unité, par exemple en
hectomètres (hm).
Figure 1:Exemples d'échelles graphiques

Selon le mode des données et le mode de traitements numériques et graphiques mis


en œuvre, on peut distinguer trois (3) types de plans :

 Le plan graphique représentation obtenue en reportant les divers éléments


descriptifs du terrain sur un support approprié quel que soit le mode
d’établissement. Etabli par « dessin du trait », sa précision d’exploitation est au
mieux de 0.1mm, valeur qui conditionne la précision des observations (à
l’échelle 1/100 les dimensions du terrain inférieures à 10 cm ne peuvent être
représentées) et en aval leur exploitation (l’échelle 1/1000 il est illusoire
d’espérer évaluer une distance du terrain à mieux que le décimètre) ; définition
donnée par le cahier de charges techniques générales (CCTG50)

 Le plan numérique est le fichier informatique des coordonnées des points et des
éléments descriptifs du terrain, quel que soit le mode d’établissement ; ce fichier
autorise le dessin du plan à différentes échelles à l’aide de traceurs de Dessin
Assisté par Ordinateur (DAO), la précision, indépendante de l’échelle, étant au
mieux celle de la saisie des données ;

 Le plan numérisé est un plan numérique dont une partie des données provient
d’un plan graphique.

L’appellation plan topographique s’applique généralement au plan qui représente les


éléments planimétriques apparents, naturels ou artificiels, du terrain et porte la
représentation conventionnelle de l’altimétrie ; il a une qualité géométrique, c'est-à-
dire un degré d’adéquation aux besoins exprimés ou implicites de la géométrie d’une
image par rapport au système de référence utilisé. Les plans topographiques ont des
finalités très diverses ; c’est souvent leur destination qui imposera la précision du lever
et le choix des détails.

Il existe différents types de cartes et de plans comme résumé dans le tableau ci-
dessous fonction de l’échelle du dessin :
Echelle Finalité

1/1 000 000 à 1/500 000 Cartes géographiques

1/250 000 à 1/100 000 Cartes topographiques à petite échelle

Cartes topographiques à moyenne échelle


1/50 000, 1/25 000 à 1/20 000
(INC)

1/10 000 Cartes topographiques à grande échelle

Plans topographiques d’études, plans


1/5000
d’urbanisme

Plans d’occupation de sols, descriptifs


1/2 000
parcellaires

1/1 000, 1/500 Plans parcellaires, cadastres urbains

Plans de voirie, d’implantation, de


1/200
lotissement

1/100 Plans de propriété, plan de masse

1/50 Plans d’architecture, de coffrage…

Sur les plans ou cartes topographiques, vous devez toujours rechercher ou mettre les
renseignements suivants:

- le nom de la zone ou du terrain représenté et/ou la désignation du type de


projet dans le cadre duquel il doit être utilisé;

- l'emplacement exact du terrain;

- la projection et l’ellipsoïde utilisés

- le nom de la personne ou des personnes qui ont effectué les levers


topographiques sur lesquels reposent le plan ou la carte;

- la (les) date d’édition ou (s) d'établissement des levés, l’indication du


type de levé, et de la source des données;

- Les quadrillages (géographique : donnant les coordonnées géographiques


d’un point ; longitude, latitude. Kilométrique : donnant les coordonnées
rectangulaires planes X ou E et Y ou N d’un point dans un système de
projection UTM et un ellipsoïde WGS84 par exemple).
- La planimétrie (phénomènes physiques, biologiques, humains, qu’ils soient
naturels ou artificiels)

- la direction du nord magnétique; la déclinaison magnétique (en fonction


du lieu et du temps)

- l'échelle du plan ou de la carte (elle peut être numérique ou graphique)

- Le relief, représenté par les courbes de niveau, les points côtés et les lignes
spéciales (talus, escarpement…), l'équidistance des courbes de niveau, si
la carte indique le relief vertical.

- La légende (donnant la signification des signes conventionnels utilisés, en


bref une description des symboles de représentation graphique.

4. Les projets d’aménagement


Ce sont les projets qui modifient la planimétrie et l’altimétrie d’un terrain:
aménagements fonciers comme le remembrement avec les travaux connexes,
lotissements avec l’étude de voirie et réseaux divers (VRD), tracés routiers et
ferroviaires, gestion des eaux : drainage, irrigation, canaux, fossés, etc.

5. Les implantations
Les projets d’aménagement sont des « produits intellectuels », établis généralement à
partir de données topographiques, qui doivent être réalisés sur le terrain. Pour ce faire,
le topographe implante, autrement dit met en place sur le terrain, les éléments
planimétriques et altimétriques nécessaires à cette réalisation.

6. Le suivi et contrôle des ouvrages


Les ouvrages d’art une fois une fois construits demandent souvent un suivi, c’est-à-
dire une auscultation, à intervalles de temps plus ou moins réguliers suivant leur
destination ; digues, ponts, affaissements, etc. Les travaux topographiques
correspondants débouchent généralement sur les mesures des variations des
coordonnées ENH de points rigoureusement définis, suivies de traitements
numériques divers constatant un état et prévoyant une évolution.

Les travaux topographiques sont très informatisés, à la fois par des progiciels,
programmes standards répondant à des besoins prédéfinis aux quels l’utilisateur doit
s’adapter, et par des logiciels programmes spécifiques adaptés aux besoins propres
de l’utilisateur.
A. Différentes phases de la topographie

Les travaux topographiques s’organisent en 3 grandes étapes: Les mesures, les


calculs et le dessin comme le présente l’organigramme ci-dessous:

Lors de travaux topographiques, on définit 3 phases obligatoires :

1 2 3
Définir un système de Mettre en place et Mesurer ou positionner
référence mesurer un canevas les points de détail
 Système de référence
 Canevas  Lever par
général
planimétrique par rayonnement, par
ou système local
mesures GNSS ou par abscisses et
 Réseaux de points
m2thodes "classiques" ordonnées, par
géodésiques
(relèvement, intersection, mesures GNSS, etc...
et altimétriques (repères
multilatération,  Orientation du lever
de nivellement)
cheminement polygonal, (G0 des stations,
 Carte topographique
etc...) orientations)
(papier ou numérique)
 Canevas altimétrique  Cheminements
 Logiciels de
par mesures de polygonaux
transformation de
nivellements direct, secondaires
coordonnées (ex :
indirect ou par  Codification
CIRCE)
mesures GNSS  Implanter des points
 Altérations linéaires
 etc...  etc...
 etc...

Système (géodésique) de référence : repère tridimensionnel géocentrique dans


lequel sont positionnés tous les points de la surface terrestre.
Canevas : ensemble de points repartis sur l'ensemble de la surface à lever qui servent
de points d'appui pour le lever des points de détail. La précision du canevas doit être
au moins égale à celle du lever.
Points de détail (ou détails) : ensemble des points levés, ces points représentant
tous les éléments fixes et durables a la surface du sol.

B. Les outils de la topographie


La topographie nécessite la connaissance de nombreux outils dans les domaines
techniques (appareils de mesure), mathématiques (géométrie, calculs),
réglementaires, statistiques (calcul d’erreurs)
1. Les appareils
 Niveaux ;
 théodolites, tachéomètres, stations totales ;
 IMEL : Instrument de Mesure Electronique des Longueurs ;
 scanner 3D ;
 récepteurs GNSS ;
 petits matériels : chaines, disto ou lasermètre, équerres optiques,...

2. les erreurs
 erreurs systématiques : mesurables et pouvant être éliminées ;
 erreurs accidentelles : quantifiables mais ne pouvant pas être éliminées –
précision des appareils ;
 Chaque appareil a une précision donnée (erreurs accidentelles) et engendre
des erreurs systématiques.
 Il faut ainsi connaitre leur utilisation mais également les méthodes pour les
contrôler et les étalonner.

3. les méthodes de mesure


 en planimétrie : le rayonnement (angles, distances), les abscisses et
ordonnées, le GNSS, etc...
 en altimétrie : nivellement direct, nivellement indirect, mesures GNSS.

4. les méthodes de de calculs et graphiques


 outils géométriques et trigonométriques ;
 raccordements : circulaires, paraboliques, clothoïdes ;
 surfaces et volumes: mesures, divisions ;
 représentation du relief : courbes de niveau, profils en long et en travers, MNT.
C. Définitions de la topographie

a) Selon l’étymologie : topographie vient du grec « topos » qui signifie « lieu » et


graphein qui signifie « décrire », en première approche on peut donc dire que
l’objectif de la topographie est de décrire le lieu.

b) Selon le lexique de l’AFT (Association Française de Topographie) :


« technique qui a pour objet l’exécution, l’exploitation et le contrôle des
observations concernant la position planimétrique et altimétrique, la
forme, les dimensions et l’identification des éléments concrets, fixes et
durables à la surface du sol à un moment donné. »

c) Michel BRABANT dans son ouvrage « Maîtriser la topographie ; des


observations aux plans » à la page 23 complète la définition de l’AFT en
ajoutant : « (…) identification des objets géographiques, (…) à un moment
donné ; elle fait appel, à l’électronique, à l’informatique et aux
constellations de satellites.

d) En définitive, la topographie est la représentation graphique d’un lieu sur le


papier : l’opération correspondante implique des mesures de distances et
d’angles pour les raisons suivantes :
 (1) la détermination de la position planimétrique des points de la surface
terrestre,
 (2) la détermination de l’élévation ou hauteur des points au-dessus ou en
dessous d’une surface de référence telle le niveau moyen de la mer
(géoïde),
 (3) la détermination de la configuration du terrain ou le relief,
 (4) la détermination de la direction des lignes et phénomènes naturels,
 (5) la mesure des distances entre les points, la délimitation des frontières,
et la détermination des surfaces et volumes.
Ces mesures qui constituent le lever topographique, aboutissement à l’élaboration
d’une minute de levé (plan).

D. Buts de la topographie

Pour une bonne représentation le terrain est étudié sous deux aspects :
 En planimétrie : mesures de distances, d’angles et de directions, d’éléments
nécessaires pour la reproduction sur papier des projections horizontales des
phénomènes et détails du terrain.
 En altimétrie : mesure de hauteurs dans le plan vertical des points de la nature
pour définir les irrégularités du sol les mouvements du terrain, le relief.
Il est intéressant de faire cette représentation du terrain pour deux raisons :
1) Le lever topographique constitue une fin en soi : c’est le cas des levés à très
grandes échelles des zones très limitées en surface. La minute de levé est
reproduite directement en quelques exemplaires monochromes (une seule
couleur) appelés plans topographiques pouvant servir à des fins variées :
 Définir les limites de propriétés (plans cadastraux)
 Implanter des ouvrages de génie civil : ponts, barrages, etc.
 Implanter des bâtiments (plans d’alignement, plans d’urbanisme,
etc.)
2) Le lever topographique sert à l’établissement des cartes dont chaque feuille est
reproduite en un grand nombre généralement polychromes. Ces levers donnent
une vue d’ensemble du terrain couvrant alors une surface étendue : cela peut
être un pays par exemple. Après l’exécution des levers, on procède à des
opérations cartographiques. La carte issue directement des levers
topographiques (lever direct sur le terrain ou lever photogrammétrique) est la
carte de base du pays ; on en tire des cartes dérivées à plus petites échelles.
Dans tous les cas, le lever topographique a besoin d’être appuyé sur un
canevas de points géodésiques (c’est l’ensemble des points connus en
planimétrie et/ou en altimétrie avec une précision absolue homogène).

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