Fonction Multivaluée
Fonction Multivaluée
Fonction Multivaluée
Pour les articles homonymes, voir Correspondance. convexe et non lisse : les cônes tangent et normal
En mathématiques, une fonction multivaluée (aussi à un ensemble, le sous-différentiel d'une fonction, un
processus convexe sont des multifonctions. Cette obser-
vation et d'autres ont donné une nouvelle impulsion au
Y développement de l'analyse multifonctionnelle (voir la
bibliographie).
X
a
1 1 Exemples
d 1.1 La racine carrée
2
b Article détaillé : racine carrée.
Article détaillé : racine d'un nombre complexe.
3
c
• Dans les réels, à chaque élément positif x, la relation
“racine carrée” fait correspondre deux éléments |y|
et −|y| avec |y|2 = x . On se restreint de manière
habituelle à la valeur positive |y| pour avoir alors la
Ce diagramme représente une multifonction : à chaque élément fonction racine carrée.
de X on fait correspondre une partie de Y ; ainsi à l'élément 3 de
X correspond la partie de Y formée des deux points b et c.
• Dans les complexes, en définissant un élément z du
appelée correspondance[1],[2] , fonction multiforme[2] , plan complexe C par z = |z|eiθ avec θ l'argument
fonction multivoque ou simplement multifonction) est de z, les racines carrées de z sont les nombres wk (
une relation binaire quelconque[2] , improprement appe- k ∈ Z ) donnés par :
lée fonction car non fonctionnelle : à chaque élément
d'un ensemble elle associe, non pas au plus un élément √
wk = |z|eiθ/2 eiπk
mais possiblement zéro, un ou plusieurs éléments d'un se-
cond ensemble. On peut néanmoins voir une multifonc- on vérifie en effet que wk2 = |z|eiθ e2iπk = z
tion comme une fonction classique prenant ses valeurs puisque e2iπk vaut l'unité pour tout entier k.
dans l'ensemble des parties du second ensemble[3] . Par
contraste, si l'image de chaque point est un singleton, on
dit que la fonction est univoque. 1.2 Le logarithme complexe
Un exemple simple de fonction multivaluée est la fonction
réciproque d'une application non injective : à tout point Article détaillé : logarithme complexe.
dans son image on fait correspondre l'image réciproque
formée des antécédents de ce point. En définissant un élément z du plan complexe comme pré-
Les fonctions multivaluées apparaissent en analyse com- cédemment, le logarithme complexe de z sont les nombres
plexe où l'on peut en considérer des déterminations, c'est- wk ( k ∈ Z ) donnés par :
à-dire des restrictions sur ces relations qui en font des
fonctions et qui permettent de calculer certaines inté-
grales réelles par le biais du théorème des résidus comme wk = ln |z| + iθ + 2iπk
ce sera illustré plus bas ; l'utilisation en est cependant mal-
aisée et a été remplacée par la considération plus abstraite
on vérifie en effet que exp(wk ) = |z|eiθ e2iπk = z
de fonctions (univaluées) sur des surfaces de Riemann. puisque, comme précédemment, e2iπk vaut l'unité pour
Les multifonctions se rencontrent également en analyse tout entier k.
1
2 3 ANALYSE MULTIFONCTIONNELLE
F (X) = R(F ) , alors y est intérieur à l'image par F Ce concept d'ouverture d'une multifonction est en réalité
de toute boule ouverte centrée en un point arbitraire de identique à celui de régularité métrique.
l'image réciproque F −1 (y) de y par F. On retrouve bien On dit que F est métriquement régulière en (x0 , y0 ) ∈
le théorème de l'application ouverte dans le cas où F est G(F ) , avec un taux µ > 0 , s’il existe un voisinage W
une application linéaire continue (d'où son nom), lequel de (x0 , y0 ) dans X × Y , tels que pour tout (x, y) ∈ W
affirme que 0 ∈ Y est intérieur à l'image de la boule- , on a
unité BX . En effet, dans ce cas F est une multifonction
convexe (son graphe est un sous-espace vectoriel) et fer- ( ) ( )
d x, F −1 (y) ⩽ µ d y, F (x) .
mée (sens évident du théorème du graphe fermé), 0 ∈ Y
est bien dans l'intérieur de F (X) (car F est surjective) ;
On rappelle que la distance à un ensemble P est définie
le théorème ci-dessous affirme alors que 0 ∈ Y est in-
par, d(x, P ) := inf{∥x − x′ ∥ : x′ ∈ P } et que celle-ci
térieur à l'image par F de toute boule de rayon non nul
vaut +∞ si P = ∅ .
centrée en 0 ∈ F −1 (0) (ou tout autre point de F −1 (0)
d'ailleurs). On note int P l'intérieur d'une partie P. Multifonction ouverte et métriquement régulière — Si
F : X ⊸ Y est une multifonction et si (x0 , y0 ) ∈ G(F )
Théorème de l'application ouverte pour les multifonctions
, alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
— On suppose que X et Y sont des espaces de Banach,
que F : X ⊸ Y est une multifonction convexe et fermée
et que y ∈ int R(F ). Alors 1. F est métriquement régulière en (x0 , y0 ) avec un
taux µ ,
∀ x ∈ F −1 (y), ∀ r > 0, y ∈ int F (x + rBX ). 2. F est ouverte en (x0 , y0 ) avec un taux τ = 1/µ .
∫
|z|a eaiθ
lim dz = I
ϵ→0,R→∞ γ1 1 + z2
et
∫ +∞
xa Il nous reste à calculer I ∗ via les résidus de la fonction en
I= dx ±i :
0 1 + x2
et finalement pour 0 < |a| < 1 : pour l'autre, on considérera la détermination principale :
√ √
eiaπ/2 − e3iaπ/2 π z + 1 = |z + 1|eiθ2 /2 , θ2 ∈ [−π, π[
I=π = .
1−e 2aiπ 2 cos(aπ/2)
sous ces déterminations, la fonction est holomorphe sur
Cette formule reste vraie pour a = 0 , par passage à la
C\ (] − ∞, −1] ∪ [+1, ∞[) .
limite ou par un calcul classique.
Développement
√1
5.2 Exemple avec la racine carrée com- La fonction[7] f définie par f (z) = z z2 −1 a trois
singularités : les deux points de branchement (±1) et le
plexe
pôle simple (l'origine) qui est la seule singularité d'indice
non nul par rapport au contour ; à la limite ϵ → 0 et
R → ∞ , le théorème des résidus nous donne donc :
∫
∗
I = f (z)dz = 2iπRes(f, 0)
γ
( 4 ∫ )
∑
∗
I = lim f (z)dz
ϵ→0,R→∞ γi
i=1
∫ ∫ 0
dx [7] On parle ici de singularité au sens large du terme (et donc
lim f (z)dz = √ =I
ϵ→0,R→∞ γ4 −∞ x (x2 − 1) pas uniquement d'une singularité isolée) c'est-à-dire que
la fonction n'est pas analytique en la singularité mais que
où on a utilisé dans les deux égalités précédentes que la n'importe quel voisinage ouvert non vide de la singulari-
fonction est paire et que l'intégrale sur ] − ∞, 1] est égale té contient au moins un point pour lequel la fonction est
à l'intégrale sur [1, ∞[ . analytique (Mathews et Howell 1997, p. 232).
On a donc : 4I = I ∗ et finalement, I = π
2 ainsi que
prévu. 7.2 Articles connexes
• Branche principale (mathématiques)
• Opération sur des correspondances
6 Surfaces de Riemann
• Point de branchement
Article détaillé : surface de Riemann. • Résidu à l'infini
La théorie peu opérante des fonctions multivaluées pour
• Théorème des résidus
• Théorème de sélection approchée
• Théorème de sélection de Michael
7.3 Bibliographie
• (en) J.-P. Aubin et Arrigo Cellina, Differential In-
clusions, Set-Valued Maps And Viability Theory,
Grundlehren der mathematischen Wissenschaften
(de) (no 264), Springer Verlag, Berlin, 1984
• (en) Jean-Pierre Aubin et Hélène Frankowska, Set-
Valued Analysis, Springer, 2009 (1re éd. 1990,
Birkhäuser) (lire en ligne)
Surface de Riemann associée à la fonction racine carrée. • (en) J.F. Bonnans and A. Shapiro (2000). Pertur-
bation Analysis of Optimization Problems, Springer
les fonctions de la variable complexe est remplacée dans Verlag, New York.
les mathématiques modernes par le concept plus abstrait
de fonction (univaluée) définie sur une surface de Rie- • (en) John H. Mathews et Russel W. Howell, Com-
mann. plex Analysis for Mathematics and Engineering,
Jones and Bartlett Publishers International, 1997, 3e
Ce point de vue consiste à considérer le domaine de dé-
éd. (ISBN 0-7637-0270-6)
finition d'une fonction multivaluée comme un objet plus
élaboré que le plan complexe : une variété complexe de • Dany-Jack Mercier, Acquisition des fondamentaux
dimension 1. pour les concours, vol. 1, Publibook, 2012 (lire en
ligne)
[4] Dû à Ursescu (1975) et Robinson (1976). • (en) C. Ursescu (1975). Multifunctions with convex
closed graph. Czechoslovak Mathematical Journal,
[5] Le contenu de cette section est issu de la section 2.3.2 de 25(3), 438-441.
Bonnans et Shapiro (2000).
[6] C'est ici qu'entrent en conflit les appellations ouverte et • Portail de l’analyse
fermée. Elles sont pourtant utilisées comme cela.
7
8.2 Images
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