GOITRE

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GOITRES 

: Signes, Diagnostic, Traitement

Objectifs

1- Définir un goitre

2- Décrire les complications du goitre simple

3-Enumérer les quatre signes principaux de la maladie de Basedow

4- Citer cinq affections à distinguer d’un goitre

5- Enoncer les principes du traitement.

Plan

1. GENERALITES

1.1- Définition

1.2- Intérêt

1.3- Rappels

2. SIGNES

2.1- Tdd

2.2- Formes cliniques

3. DIAGNOSTIC

3.1- Positif

3.2- Différentiel

4- TRAITEMENT

4.1- Préventif

4.2- Curatif

CONCLUSION

1. GENERALITES

1.1- Définition : toute augmentation du volume du corps thyroïde quelle que soit sa nature.

1
1.2-Intérêt

- épidémiologique : c’est une pathologie fréquente, surtout du sexe féminin ; les causes sont multiples,
dominées par la carence iodée dans l’alimentation

- diagnostique : est clinique et a largement bénéficié de l’apport de l’imagerie ; le diagnostic de nature


n’est obtenue qu’après analyse histologique des pièces de thyroïdectomie. Le risque de cancer est la
hantise devant tout goitre

- thérapeutique : la prise en charge est multidisciplinaire associant l’endocrinologue, le chirurgien, le


radiothérapeute, et oncologue.

- pronostic : dépend du stade évolutif, du terrain de survenue et surtout de la nature histologique.

1.3- Rappels

→ Anatomique : glande impaire médiane située en avant de la trachée avec laquelle elle adhère
intimement, au dessus du manubrium sternal, entre les muscles sternocléidomastoïdiens, au
dessous de l’os hyoïde. Présente à décrire 2 lobes réunis par l’isthme, grossièrement la forme
d’un « H ». les rapports postérieurs des lobes sont essentiellement les parathyroïdes, les nerfs
récurrents. Sa vascularisation artérielle est assurée par les artères thyroïdiennes, les veines
vont dans la veines caves supérieures et les lymphatiques vont dans les ganglions
jugulocarotidiens, la chaine récurrentielle, thoracique.
→ Histologique : deux types de cellule ; folliculaires qui sécrètent les hormones thyroïdiennes et
parafolliculaires qui sécrètent la thyrocalcitonine
→ Physiologique : Cycle de l’iode :
 Apport et métabolisme de l’iode :
Est apporté par les boissons +++ et l’alimentation plus ou moins
Les besoins en iode par l’organisme 150-200 micro gramme
Absorption : intestinale et circule dans le plasma sous forme ionisée (iodure)
Elimination urinaire (60%) ; le reste est capté par la thyroïde par un mécanisme actif
 Biosynthèse des hormones thyroïdiennes :
Captation active de l’iode par la thyroïde : environ 115mg/j dont 75mg sont consacrés à la
synthèse hormonale
Oxydation de l’iode sous l’action de la peroxydase
Iodation des radicaux libres tyrosyls en mono iodothyrosine (MIT) ou diiodothyrosine (iodase)
Couplage des iodothyrosines en iodothyronine
MIT + DIT—3, 5,3’ tri- iodothyronine, T3
DIT+DIT-------3, 5,3’,5’ tétra iodothyronine T4
Iodation et couplage se font au sein de la thyroglobuline
Sécrétion hormonale résulte de l’hydrolyse de la thyroglobuline qui libère T3 T4 MIT, DIT, MIT,
DIT, sous l’action de l’iodothyronine désiodase libère l’iodure qui va être réutilisée par la
thyroïde. T3 et T4 sortent de la cellule et passant dans le sang.
 Transport hormonal : la thyroxine binding globulin (TGB) T4, T3 surtout mais aussi
l’albumine et pré albumine (thyroxine binding pré albumine (TBPA) T4

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 Catabolisme des hormones thyroïdiennes : désiodation par l’enzyme 5 désiodase au
niveau du foie ; rein et des autres tissus cibles. 100 micro grammes/j sont ainsi
libérées. La T4 donne naissance soit à la T3 hormone active ; soit la T3 reverse
dépourvue d’activité biologique ; d’où T3 considérée comme véritable hormone active
et T4 pro hormone
 Régulation de l’hormonosynthèse : la thyréostimuline hormone (TSH) hypophysaire
stimule toutes les étapes de l’hormonosynthèse. La TSH subit un double contrôle
hypothalamique TRH stimule sa sécrétion tandis que la Somatostatine et la dopamine
l’inhibent
Hypothalamus (TRH) Antéhypophyse (TSH) Thyroïde (T3 T4) (+)
(-)……………………(-)…………….. Froid, émotion
 Action d es hormones thyroïdiennes :
L’excès des hormones thyroïdiennes entraine :
Retentissement métabolique : glucidique -----hyperglycémie ; catabolisme protidique ; lipolyse
massive ; hydrominéral ----hypercalcémie ; glycosurie
Viscéral :
Osseux : ostéoporose ; hypercalcémie ; hyper calciurie ;
Musculaire : diminution de la force musculaire
Hépatique : élévation des transaminases ; parfois ictère
Hématopoïétique : splénomégalie ; hyperplasie lymphoïde ; leucopénie modérée

2. SIGNES

2.1 Type de description : Goitre simple non compliqué

C’est une augmentation du volume du corps thyroïde sans aucun signe de dysthyroidie initialement ;
c’est un goitre euthyroïdien.

→ Signes fonctionnels : recueillis à l’interrogatoire du malade sont discrets à type de :


- gène fonctionnelle
-problème esthétique.
L’interrogatoire précisera par ailleurs le mode d’installation (goitre endémique, épidémique ou
sporadique) brutal ou progressif, l’origine géographique, le mode de vie avec notion de troubles
d’apport iodé, les antécédents de goitre dans la famille.
→ Signes généraux sont pauvres
→ Signes physiques :
examen du cou : malade assis face au médecin on lui demande de mettre sa tête en extension
et déglutir, puis le médecin se place derrière lui la tête légèrement fléchie.
- Inspection : apprécie l’état de la peau qui recouvre la glande, retrouve une tumeur sous
thyroïdienne médiane, mobile à la déglutition, parfois une dilatation des veines jugulaires
externes ;

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-Palpation : Apprécie la topographie, le volume, le caractère diffus ou nodulaire, l’aspect
régulier, lisse ou non, la consistance (molle, élastique, rénitente, dure, pierreuse, parfois
ligneuse) ; les limites nettes ou imprécises ; la mobilité par rapport à la peau et aux muscles
Le périmètre du cou sera pris et permettra d’apprécier les variations du volume..
Examen des autres appareils : essentiellement à la recherche d’une ou des adénopathies
cervicales dont on précisera les caractères (siège, aspect, nombre, mobilité) et l’examen ORL
systématique à la recherche d’une éventuelle atteinte récurrentiels à type de paralysie.
→ Examens paraclinqiues
Biologie : T3T4, TSHus montre une euthyroïdie
La cytoponction et l’examen histologique de la pièce opératoire
Imagerie : échographie cervicale, scintigraphie thyroïdienne (technétium 99) fait la cartographie
de la glande et apprécie la fonction ; Rx pulmonaire et du cou (déviation ou non de la trachée, le
prolongement endothoracique de la glande, les calcifications) ; le transit baryté, la
tomodensitométrie seront demandés en fonction du contexte clinique
→ Evolution : le goitre peut rester longtemps asymptomatique bien toléré et ne s’accroit pas. Ou
bien il augmente peu à peu de volume, et l’aggravation fonctionnelle se fait progressivement. Les
complications peuvent survenir
2.2- Formes cliniques
2.2.1- Symptomatiques
→ Goitre exophtalmique ou maladie de Graves- Basedow : c’est un
hyperfonctionnement diffus de la glande thyroïde de nature auto immune. Se
manifeste par les signes cardinaux suivants :
- Goitre diffus, homogène, élastique, indolore, frémissant et soufflant (thrill) avec
turgescence des veines jugulaires externes
- Exophtalmie : protrusion des globes oculaires bilatérale et symétrique,
rétraction palpébrale, larmoiement, photophobie, sensation de corps étranger
intraoculaire, brûlure oculaire
- Thyrotoxicose : ensemble des manifestations cliniques et biologiques
secondaires à un excès d’hormones thyroïdiennes biologiquement actives
dans le sang (tachycardie, tremblements des extrémités, polydipsie,
polyphagie, amaigrissement, asthénie physique, psychique, sexuelle, oligo
aménorrhée …)
- Dermoacropathie infiltration sous cutanée surtout au niveau des jambes de
façon bilatérale donnant l’impression de peau de porc ; épaississement des os
des phalanges en baguette de tambour
- Biologie :T4 T3, TSHus élevées, les auto anticorps élevés
- Scintigraphie : hyperfixation homogène de la glande
→ Adénome toxique de Plummer : tumeur bénigne thyroïde bien circonscrite, hyper
fonctionnant qui inhibe la thyréostimuline mettant en repos le parenchyme adjacent
normal
- Clinique : nodule thyroïdien avec signes de thyrotoxicose sans exophtalmie
- Paraclinique : T4T3 élevées, TSH basse, scintigraphie (nodule chaud hyper
fixant extinctif)

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→ Goitre myxœdémateux (hypothyroïdie) souvent volumineux, chez un sujet crétin,
les altérations restent généralement localisées à la face, ce qui lui donne un faciès
spécial, à la fois lunaire à cause de la bouffissure et ridé à cause de
l’épaississement des téguments. Les poils manquent ou sont rares. La forme grave
est celle du goitreux crétin, inerte, figé, indifférent à tout, réduit aux fonctions
digestives. On observe tous les degrés de l’affaiblissement intellectuel, depuis la
simple lenteur de l’idéation jusqu’à l’idiotie réelle.
2.2.2- Formes compliquées
→ Complications mécaniques : la compression (trachéale : dyspnée avec Weezing,
recurrentielle : dysphonie, oesophagienne : dysphagie, vagale : troubles du rythme)
→ Complications infectieuses : strumite : inflammation de la glande thyroïde porteuse
du goitre
→ Complications hémorragiques : hématocèle ; se traduit par une augmentation
brusque et douloureuse du goitre avec fièvre
2.2.3- Topographique
→ Goitre plongeant : C’est une tumeur thyroïdienne primitivement cervicale
descendue puis développée dans le médiastin où elle peut glisser plus ou moins bas
Le pole inférieur n’est pas perçu à la palpation tête en extension et sur la radiographie
cervicothoracique on retrouve une opacité dans le médiastin supérieur ≥ 4cm.
→ Goitres ectopiques :
Ce sont des tumeurs thyroïdiennes qui se développent sur du tissu thyroidien ectopique.
L’ectopie peut concerner la totalité de la glande thyroïde elle-même par défaut de migration sur la
ligne médiane ; soit le long du tractus thyréoglosse (thyroïde basi-linguale, ad-hyoïdienne) ; soit
avec ébauche cardiaque primitive (goître endothoracique supra cardiaque). Du tissu thyroïdien
ectopique peut se rencontrer dans n’importe quel point de l’organisme, le corps thyroïde étant en
place normalement. Le tissu ectopique peut subir les mêmes transformations que la thyroïde
normale en place 
- Goitre basi-lingual : est le plus fréquent des ectopies et semble lié à la présence
d’anticorps anti TSH durant la vie embryonnaire
Les circonstances du diagnostic :
- Syndrome tumoral et/ou endocrinien
- L’hyperthyroïdie est exceptionnelle ; l’hypothyroïdie est fréquente. Elle serait la cause la plus
fréquente des hypothyroïdies congénitales
- Syndrome obstructif du carrefour aéro-digestif supérieur avec gêne pharyngée, dysphagie, voix
couverte, dyspnée aggravée par le décubitus dorsal
- La présence de crachats sanguinolents doit faire craindre une dégénérescence. Il en est de
même des otalgies, une ulcération de la muqueuse linguale, des adénopathies cervicales
métastatiques
Diagnostic :
L’examen de la base de langue au miroir ou à l’optique met en évidence une masse arrondie en
arrière du V lingual de siège médian ou paramédian recouverte d’une muqueuse habituellement
normale parfois rouge violacée sillonnée par un lacis veineux
la palpation : cette masse est lisse, ferme, non battante, mal limitée latéralement

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L’examen du cou permet parfois de constater un « vide »trachéal au niveau de la région
thyroïdienne
La biopsie est contre indiquée en raison du risque hémorragique
L’échographie confirme la présence d’une masse basi linguale et ne trouve pas la thyroïde en
situation normale
La scintigraphie au technétium apporte la preuve de la nature thyroidienne de la masse
TDM-IRM : précisent le siège et la taille de la tumeur
Dosages hormonaux : hypothyroïdie
2.2.4 Formes anatomiques
→ Goitre bénin :
- Nodule solide unique ou multiple
- Nodule liquidien
- Nodule mixte
→ Inflammatoire : thyroïdites sub aiguë de Dequervain, lymphocytaire d’Hashimoto,
fibreuse de Riedel
→ Goitre malin : cancer épithélial bien différencié (folliculaire, vésiculaire), carcinome
médullaire de la thyroïde, indifférencié anaplasique ; les sarcomes
3- DIAGNOSTIC
3.1 Positif
Clinique : les données de l’examen clinique, le siège, la mobilité à la déglutition
Paraclinique : Biologie, histologie, Imagerie
3.2 Différentiel
→ Devant une tumeur thyroïdienne :
- Adénopathies cervicales pré trachéales
- Adénome parathyroïdien
- Tumeur des parties molles(lipome, kyste dermoïde)
- Hypertrophie des sternocleïdomastoïdiens
- Glomus carotide.
→ Devant une thyrotoxicose : thyrotoxicose factis.
4. TRAITEMENT
4.1 But
Enlevér le goitre
Stabiliser l’hormonémie
Eviter les complications
4.2 Moyens/ Méthodes
→ Médicales :
- Antithyroïdiens de synthèse : carbimazole
- Béta bloquants : propranolol
- Anxiolytique
- Lugol
- Opothérapie (hormone thyroïdienne)

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→ Physique :
Irathérapie par ‘iode radioactif
Radiothérapie externe
Curiethérapie
→ Instrumentale : ponction à l’aiguille
→ Chirurgicale : classique ou coelioscopique
- Thyroïdectomies avec ou sans curage ganglionnaire
- Trachéotomie
4.3 Indications :
Sont fonction des étiologies
Goitre simple, traitement médical par les hormones thyroïdiennes, en cas de complications :
chirurgie ;
Goitre avec thyrotoxicose : traitement médical de stabilisation, puis chirurgie ;
Goitre myxœdémateux : traitement médical à base d’opothérapie ;
Cancer : chirurgie, opothérapie, radiothérapie
4.4 Résultats : sont fonction de l’étiologie, du type de traitement effectué
Mortalité presque nulle dans les goitres bénins non compliqués
Morbidité : hémorragie, paralysie recurrentielle, la tétanie, récidives, hypothyroïdie
Conclusion :
Pathologie endocrinienne fréquente, aux tableaux cliniques multiples selon la cause, le traitement
est multidisciplinaire et le pronostic dépend de l’étiologie.

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