Echo Doppler Amy Clough) Comprend
Echo Doppler Amy Clough) Comprend
Echo Doppler Amy Clough) Comprend
l’écho-Doppler
vasculaire
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Collection Imagerie médicale – Diagnostic. 1999, 296 pages.
Comprendre
l’écho-Doppler
vasculaire
Kenneth MYERS
Amy CLOUGH
First published in Great Britain in 2004 by Arnold, a member of the Hodder headline Group
© 2004 K Myers & A Clough 338 Euston Road, London, NW1 3BH
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lectuelle).
AUTEURS
Myers Kenneth A
MS FRACS FACS DDU(Vasc)
Consultant Vascular Surgeon, Epworth Hospital and Monash Medical
centre; Consultant in Vascular Imaging, Melbourne Vascular Ultrasound,
Melbourne, Victoria, Australia
Clough Amy
BSc DMU(Vasc)
Senior Vascular Ultrasonographer, Melbourne Vascular Ultrasound,
Epworth Hospital, Melbourne, Victoria, Australia
TR A D U C T R I C E
Bellin Marie-France
Professeur des universités, université Paris-Sud 11, praticien hospitalier,
chef du service d’imagerie médicale, hôpital Paul-Brousse AP-HP, Villejuif,
France
Avant-propos
I
Principes de
l’ultrasonographie
vasculaire
Ultrasons
Mode B
Doppler M-mode
(pulsé)
Imagerie
de contraste
Fig. 1-1
Modalités utilisées en ultrasonographie vasculaire pour l’étude des vaisseaux sanguins et
du flux.
PRINCIPES DE BASE
DE L’ÉCHOGRAPHIE
Les principales caractéristiques des ondes acoustiques sont décrites dans
l’encadré 1-1.
Les ultrasons ont une fréquence > 20 KHz, qui se situe au-delà de
l’échelle des fréquences accessibles à l’oreille humaine. Les fréquences
utilisées se chiffrent en millions de cycles par seconde (MHz). Les ultrasons
sont générés et détectés grâce aux oscillations mécaniques de cristaux
synthétiques piézo-électriques (effet piézo-électrique) (Fig. 1-2).
Encadré 1-1
Caractéristiques des ondes ultrasonores
•Fréquence : nombre de cycles par seconde (1Hz = 1 cycle/s)
•Période : durée d’un cycle (secondes)
•Longueur d’onde : longueur d’un cycle (mm)
•Vélocité : vitesse de propagation de l’onde ultrasonore (cm/s)
•Amplitude : quantité d’énergie de l’onde ultrasonore
•Puissance : taux de transfert d’énergie (W)
•Intensité : puissance/surface (W/m2)
a b
Cristal piézo-électrique
Onde sonore
Direction
Fig. 1-2
Signaux ultrasonores.
a. Un courant électrique appliqué à un cristal piézo-électrique entraîne son expansion
puis sa contraction, ce qui génère des ultrasons à la même fréquence que celle qui
traverse le corps.
b. Les ondes ultrasonores réfléchies frappent le cristal et engendrent des signaux
électriques alternatifs à la même fréquence que ceux qui sont ensuite produits par
l’appareil d’échographie.
L’ E F F E T D O P P L E R : I N T E R A C T I O N
DES ULTRASONS AVEC LE FLUX
CIRCULANT
Lorsqu’une source émet des ondes acoustiques, la fréquence de l’onde
réfléchie à partir d’un objet situé sur son trajet augmente ou diminue
respectivement selon que l’objet se rapproche ou s’éloigne de la source.
C’est l’effet Doppler (Christian Andreas Doppler [1803–1863] était un
mathématicien autrichien) et le changement de fréquence est appelé
signal Doppler. Les ultrasons émis par une source stationnaire et dirigés
vers le flux circulant détectent un signal Doppler provenant des globules
rouges qui est proportionnel à la vélocité sanguine et se situe dans le
domaine des fréquences audibles (Fig. 1-8).
4 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
Longueur d’onde
Sonde Tissu
Direction du son
Fig. 1-3
Passage des ultrasons à travers les tissus.
Les ultrasons traversent les tissus comme une onde longitudinale qui provoque une
oscillation des particules tissulaires dans la même direction et à la même fréquence.
Encadré 1-2
Propriétés des ultrasons
•Vitesse de propagation : moyenne dans les tissus mous = 1540
m/s
•L’indépendance acoustique moyenne dans la résistance à la trans-
mission à travers un tissu – l’impédance acoustique moyenne dans les
tissus mous est Z = 1,6 kg/m2/s (Rayls)
•Interface : jonction entre des tissus d’impédances acoustiques diffé-
rentes
•Réflexion : lorsque les ultrasons rencontrent une interface plus
grande que la longueur d’onde avec des angles proches de 90°
(Fig. 1-4)
•Réfraction : lorsque les ultrasons frappent une interface avec un
angle au-delà d’un angle critique différent de 90° (Fig. 1-5)
•Diffusion : lorsqu’un ultrason rencontre des particules ou une
surface rugueuse (Fig. 1-6)
•Interférence : plusieurs ondes ultrasonores de fréquences différentes
traversent un tissu et se rehaussent ou entrent en compétition l’une
avec l’autre
•Atténuation : perte d’énergie ultrasonore lors du passage des tissus,
proportionnelle à la fréquence ultrasonore, à la distance entre la sonde
et le point étudié, et à la densité tissulaire (Fig. 1-7)
•Absorption : conversion de l’énergie ultrasonore en chaleur lors du
passage des tissus
Principes de base de l’échographie 5
Sonde
Surface
Réflections
Interface
Fig. 1-4
Réflexion.
Un « réflecteur puissant » est un réflecteur dont les impédances de part et d’autre de
l’interface sont très différentes.
• Dans la plupart des tissus : seulement 1 à 2 % des ultrasons sont réfléchis.
• Interface tissu mou et air : > 99 % sont réfléchis, ce qui explique que le couplage par
un gel soit nécessaire entre la sonde et la peau.
• Interface tissu mou et os : environ 40 % des ultrasons sont réfléchis et les études
transcrâniennes peuvent être difficiles.
• Les réflexions provenant du sang sont faibles comparativement à celles provenant des
tissus solides.
Sonde
Surface
Interface
Réfraction
Faible Élevée
impédance
Fig. 1-5
Réfraction.
Une partie du faisceau est réfléchie, tandis que le reste continue à être transmis mais à
un angle différent dépendant des différences de vitesse pour chaque milieu.
SONDES ET FAISCEAUX
ULTRASONORES
a b
Fig. 1-6
Diffusion.
Elle survient lorsque les ultrasons rencontrent une particule ou un objet qui a une taille
différente ou plus petite que celle de la longueur d’onde du faisceau ultrasonore.
a. Une particule dont la taille est approximativement la même que la longueur de l’onde
diffuse à un degré variable dans différentes directions. Le degré de diffusion dépend de
la fréquence de l’onde et de l’angle d’insonation.
b. Une particule plus petite que la longueur d’onde, tel le globule rouge, diffuse l’onde
incidente de la même manière dans toutes les directions (il s’agit de la diffusion de
Rayleigh ; le Baron John William Rayleigh [1842–1919] était un physicien anglais)
indépendamment de l’angle d’insonation.
dos contenant de l’air pour une meilleure sensibilité. Elle opère à une seule
fréquence continue, la plus favorable étant autour de 8 MHz.
1,0
1 – Fréquence basse
2 – Fréquence élevée
Intensité (mW/cm2)
1
0,5
0
0 2 4 6 8 10
Profondeur (cm)
Fig. 1-7
Atténuation.
• Décroissance exponentielle, surtout due à l’absorption mais aussi à la réflexion, à la
réfraction, à la diffusion et à la diffraction.
• Moins importante pour les signaux de basse fréquence, tels que ceux utilisés pour
l’examen des structures abdominales profondes.
• Plus importante pour les signaux de haute fréquence, tels que ceux utilisés pour
l’examen des structures superficielles.
• Faible pour le sang, plus élevée pour les tissus mous et très élevée pour les poumons
et les os.
Sonde Sonde
Signal Signal
Vaisseau Vaisseau
a Flux b Flux
Fig. 1-8
Signal Doppler (fréquence Doppler).
a. Le sang se déplaçant vers la sonde induit une fréquence Doppler positive.
b. Le sang s’éloignant de la sonde produit une fréquence Doppler négative.
Transmission
Réception Peau
Faisceau Echo
Vaisseau 1
Vaisseau 2
Fig. 1-9
Sonde d’écho-Doppler continu.
Le segment gris foncé représente la zone de sensibilité maximale pour la réception du
signal et couvre plusieurs vaisseaux du champ.
Connecteur
Connections aux
piézo-cristaux
Enveloppe
Couche amortissante
Piézo-cristal
Plaque frontale
Fig. 1-10
Modèle d’une sonde de Doppler pulsé.
• Plaque frontale pour éviter la réflexion.
• À l’arrière, couche amortissante pour réduire les oscillations.
Lobes latéraux
Sonde
Faisceau
principal
Lobes latéraux
Fig. 1-11
Faisceau principal et lobes latéraux.
Élément d’amortissement
Cristal
2D D 2D
Zone focale
Élement Faisceau
Fig. 1-12
Faisceau d’ultrasons focalisés.
• Champ proche (zone de Fresnel) entre la source et le point de focalisation.
• Point de focalisation (D) où le faisceau a le plus petit diamètre.
• Zone focale au-delà de laquelle la largeur est inférieure à 2 fois la largeur minimale au
point focal (2D).
• Champ éloigné (zone de Fraunhofer) au-delà du point focal.
Le faisceau ultrasonore dans le plan d’élévation est focalisé par une lentille
acoustique, ce qui n’est pas réglable. Le faisceau est aussi focalisé dans le
plan de front d’onde, ce qui ne peut être contrôlé. La focalisation électro-
12 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
Impulsion Impulsion
électrique électrique
Retard Retard
électronique électronique
Cristal Cristal
piézo-électrique piézo-électrique
Ultrasons Ultrasons
pulsés Front d’ondes pulsés
dirigé Front d’ondes
focalisé
a b
Fig. 1-13
Contrôle du faisceau.
a. L’excitation des éléments du côté gauche avant ceux de droite dirige le faisceau vers
l’extérieur à droite.
b. L’excitation des éléments externes avant les éléments centraux fait converger (ou
focalise) le faisceau en avant.
Résolution
■ La résolution axiale est la capacité de distinguer deux échos sur
l’axe de tir. Elle est améliorée par des impulsions brèves à des
fréquences élevées.
■ La résolution latérale est la capacité de distinguer deux échos
dans la largeur du faisceau. Elle est améliorée par la focalisation
électronique des sondes array.
■ La résolution temporelle est la capacité de distinguer deux
événements à des temps différents. Elle est améliorée par une cadence
images élevée. Avec les appareils modernes, c’est rarement un
Sondes et faisceaux ultrasonores 13
Fig. 1-14
Faisceaux émis par une sonde linéaire.
Fig. 1-15
Faisceaux émis par une sonde courbe.
Fig. 1-16
Faisceaux émis par une sonde phased array.
ÉCHO-DOPPLER CONTINU
L’écho-Doppler continu est le mode Doppler le plus simple. Il est utilisé
pour détecter le flux des artères périphériques, par exemple durant les
études de pression ou pour rechercher un reflux veineux. Le Doppler
continu analyse de nombreux signaux provenant de différents vaisseaux
situés sur la ligne de tir du faisceau, et ne fournit donc aucune information
sur la localisation ou la profondeur du signal. L’opérateur doit distinguer
les veines des artères en utilisant seulement les caractéristiques du flux, car
le Doppler continu ne fournit que des informations qualitatives.
D E S C R I P T I O N D E S A P P A R E I L S (FIG. 1-17)
Oscillateur
Transmetteur
Sonde
Récepteur
Démodulateur
(quadrature de phase)
Analyseur spectral
Affichage
Fig. 1-17
Doppler continu.
ÉCHO-DOPPLER EN MODE
DUPLEX
La plupart des appareillages modernes combinent deux modalités qui utili-
sent des ultrasons pulsés :
■ le mode B (brillance) ;
■ le Doppler pulsé ;
La même sonde est utilisée pour chacune des modalités. L’appareil peut
commuter de l’un à l’autre à grande vitesse en donnant l’illusion d’une
imagerie temps réel pour chacune des deux modalités. Le Doppler néces-
site des fréquences plus basses que le mode B car les réflecteurs sanguins
du Doppler sont plus faibles que les échos tissulaires à une profondeur
donnée.
Le Doppler pulsé peut être visualisé :
■ en mode spectral ou
■ en Doppler couleur.
Le mode Doppler spectral utilise une porte délimitant un volume
d’échantillonnage qui peut être placée précisément à n’importe quel
endroit de l’image en mode B. Le mode Doppler couleur a une boîte
couleur dont la taille et la direction peuvent être modifiées sur l’image en
mode B.
ULTRASONOGRAPHIE EN MODE B
Le mode B fournit des images bidimensionnelles, en temps réel et en
échelles de gris (Fig. 5-6, p. 88). Tandis que la sonde balaye les tissus,
l’image est créée grâce à l’information provenant des différentes lignes de
tir. Elle dépend de la profondeur, de la direction et de la brillance de
chaque écho.
Échogénicité
L’échogénicité est le niveau sur l’échelle de gris affecté à chaque pixel et
représente la disparité d’impédance acoustique aux interfaces. L’échelle de
gris classe les échos des plus brillants aux plus sombres selon l’importance
de la réflexion. Une structure qui retourne les échos est échogène ; en
l’absence d’écho de retour, la zone est dite anéchogène. Un réflecteur
18 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
Générateur Focalisateur
d’implusions de faisceaux
Sonde
Générateur
Amplificateur
TGC
Démodulateur
Amplificateur
Convertisseur
d’images
Affichage
Fig. 1-18
Échographie en mode B.
Artéfacts en mode B
L’obtention d’une image idéale en mode B suppose que l’onde ultrasonore
chemine à une vitesse constante selon une ligne droite, que l’atténuation
soit uniforme et que les échos reviennent immédiatement à la sonde selon
l’axe central du faisceau. En pratique, ces conditions sont difficiles à
obtenir et exposent à des artéfacts.
Déplacement de l’image
■ Les artéfacts en miroir se produisent à partir d’une disparité
d’interfaces à haute impédance. Une structure plus proche de la sonde
que l’interface est insonée directement par le faisceau et donne une
image correctement localisée. Le faisceau transmis est ensuite réfléchi
à partir de l’interface pour insoner à nouveau la structure originelle.
Une seconde image de la structure est ainsi produite ; elle est
visualisée à une distance correspondante de l’autre côté du « miroir »
par rapport à sa vraie position. Cet artéfact est le plus souvent observé
au niveau de l’interface plèvre–poumon et peut être à l’origine d’une
duplication des images des vaisseaux subclaviers et mammaires
internes ainsi que des veines hépatiques.
■ Les artéfacts de réverbération constituent de multiples fausses
images de la même interface à des profondeurs différentes. Ils sont
générés par des réflexions répétées entre deux interfaces de haute
impédance. Un peu d’énergie retourne à la sonde à chaque
réverbération.
20 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
Rehaussement de l’image
Le rehaussement de l’image qui entraîne une augmentation apparente de
l’échogénicité peut survenir profondément par rapport à une structure de
faible atténuation, ou lorsque la TGC est réglée trop haut pour un niveau
particulier, entraînant une fausse image de brillance accrue.
DOPPLER SPECTRAL
Comme en mode B, les ultrasons sont émis sous forme d’impulsions et
une fenêtre est utilisée pour mesurer l’intervalle de temps entre l’émis-
sion et la réception des signaux de retour et, ainsi, la profondeur à laquelle
l’échantillon est enregistré. L’analyse spectrale étudie le spectre de la
fréquence Doppler et sa direction ; elle donne habituellement la vélocité
maximale plutôt que la fréquence (voir Fig. 4-14). Le calcul du spectre des
fréquences Doppler requiert 64 à 128 impulsions par ligne de tir. L’infor-
mation est quantitative.
La PRF maximale possible et la fréquence Doppler maximale pouvant être
enregistrée dépendent de la profondeur de l’échantillonnage, car l’impul-
sion ultrasonore suivante ne peut pas être émise avant que toute l’infor-
mation de l’impulsion précédente ne soit reçue. La limite supérieure de la
fréquence Doppler qui peut être mesurée sans ambiguïté est déterminée
par la limite de Nyquist ≤ PRF/2 – sinon, les signaux seraient émis avant
que ceux de retour aient atteint la sonde. La période pendant laquelle la
porte est ouverte conditionne le volume d’échantillonnage. Le Doppler
pulsé donne une échelle de fréquences beaucoup plus limitée que le
Doppler continu.
Oscillateur
Porte de transmission
Transmetteur
Générateur
Sonde
PRF
Récepteur
Démodulateur
Portes d’échelles et de
longueurs d’échantillonage
Analyseur spectral
Affichage
Fig. 1-19
Doppler spectral.
b
Fig. 1-20
Aliasing mis en évidence par Doppler spectral.
a. L’aliasing est facilement reconnaissable car le sommet du pic s’inscrit dans la direction
opposée.
b. L’augmentation de l’échelle des vélocités fait disparaître l’aliasing et restaure un signal
complet.
DOPPLER COULEUR
Les fréquences Doppler proviennent de sites multiples se trouvant à l’inté-
rieur d’une boîte couleur spécifique. Les fréquences moyennes et les
directions des flux sont calculées, et des couleurs sont assignées en temps
réel ; elles recouvrent l’image en mode B et permettent de visualiser le flux
en mode bidimensionnel à l’intérieur des vaisseaux.
Comme en mode B, beaucoup d’éléments de la sonde concourent à créer
le profil couleur. Typiquement, il faut 8 à 20 impulsions par ligne de tir
pour obtenir l’information sur la fréquence Doppler de chaque pixel, ce
qui est appelé longueur de l’ensemble ou dimensions du paquet. La
fréquence est calculée pour chaque porte et une couleur lui est attribuée
sur l’écran. La position du pixel correspond à l’endroit où l’écho a été
généré. La couleur est visualisée en termes de direction de flux, de
fréquence Doppler moyenne et de variances autour de la moyenne.
L’information est qualitative.
Sonde
Formateur
de faisceaux
Auto- Système
corrélateur mode B
Convertisseur
d’images
Affichage
Fig. 1-21
Doppler couleur.
DOPPLER PUISSANCE
Avec ce mode, une couleur est attribuée à une intensité du signal plutôt
qu’au décalage de fréquence Doppler. Le flux apparaît habituellement
avec une seule couleur de brillance variable (Fig. 1-25). Le Doppler puis-
sance est utilisé pour détecter les flux très lents, dans des vaisseaux de
petit calibre, ou lorsque l’angulation de la sonde est peu satisfaisante. Le
Doppler puissance peut être utilisé avec des produits de contraste.
26 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
b
Fig. 1-22
Distinction en Doppler couleur de l’aliasing et d’une authentique inversion du flux.
a. L’aliasing est caractérisé par des couleurs rouge pâle et bleu pâle de haute fréquence
sans ligne sombre les séparant puisqu’il n’y a pas de flux de vitesse nulle.
b. L’inversion du flux est caractérisée par une fine ligne sombre de démarcation entre les
couleurs de basse fréquence rouge foncé et bleu.
AVANTAG ES
■ Le signal ne dépend pas de l’angle d’insonation, bien qu’un
décalage de fréquence Doppler soit nécessaire.
■ L’aliasing ne survient pas en Doppler puissance puisque la puissance
du signal ne varie pas en fonction de sa direction apparente.
■ La puissance du bruit électronique est faible et, ainsi, le rapport
signal/bruit est amélioré ; une PRF basse est utilisée de telle sorte que
le Doppler puissance est 3 à 5 fois plus sensible pour détecter les flux
Doppler puissance 27
Fig. 1-23
Artéfact en miroir au niveau d’une paroi artérielle calcifiée.
Fig. 1-24
Artéfact de scintillement engendré par la paroi d’un greffon de pontage artériel.
lents que le Doppler couleur et est mieux à même de définir les limites
vasculaires.
LIMITES
■ Le Doppler puissance ne donne pas d’information sur la direction du
flux, ce qui explique que des vaisseaux adjacents avec des flux de
directions opposées puissent avoir un aspect identique, rendant
difficile la distinction entre les veines et les artères.
■ La PRF étant relativement basse, la résolution temporelle est faible.
28 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
Fig. 1-25
Image en Doppler puissance montrant les artères rénales hilaires, interlobaires et
corticales.
Fig. 1-26
Artéfact en flash en Doppler puissance.
IMAGERIE HARMONIQUE
TISSULAIRE
Les tissus subissent une expansion et une compression non régulières
lorsqu’ils sont traversés par les ultrasons ; cette déformation est à l’origine
de la production de fréquences qui sont des multiples (harmoniques) de la
Imagerie en B-flow 29
IMAGERIE DE CONTRASTE
Les produits de contraste ultrasonores injectables contiennent des micro-
bulles qui sont des réflecteurs non linéaires ou des diffuseurs d’énergie
ultrasonore. Lorsqu’une onde ultrasonore rencontre une microbulle, elle
entraîne sa compression et son expansion en phase dans la direction
longitudinale exactement comme pour les tissus. Les microbulles éclatent
facilement lorsqu’elles se dilatent sous l’effet de l’insonation, et génèrent
une énergie harmonique considérable.
Le système de Doppler couleur détecte que des décalages Doppler sont
intervenus, mais ne peut attribuer une direction ou une vélocité correctes
pour le flux. L’image a un aspect marbré rouge et bleu réparti au hasard
qui aide à percevoir le contraste des tissus en mouvement. Le Doppler
puissance n’est pas directionnel et donne donc un aspect plus uniforme.
Cette technique peut être utilisée pour détecter un flux presque station-
naire, tels un flux goutte-à-goutte au travers d’une sténose artérielle très
serrée, ou un flux au niveau des microvaisseaux.
IMAGERIE EN B-FLOW
Le B-flow mesure l’amplitude de diffusion des éléments sanguins pour
créer une image qui montre clairement la lumière vasculaire, une grande
30 Principes de l’ultrasonographie vasculaire
2
Réalisation de l’examen
■ RÉGLAGES DE L’APPAREIL
■ COMMENT OPTIMISER L’IMAGE
• Pour tous les modes
• Mode B
• Doppler couleur
• Doppler spectral
• Limites
■ EXAMEN DES ARTÈRES PÉRIPHÉRIQUES ET CAROTIDES
• Réglages de l’appareil pour les examens des artères périphériques et
carotides
• Techniques d’examen des artères périphériques et carotides
■ ÉTUDE DES VEINES PÉRIPHÉRIQUES
• Réglages de l’appareil pour l’étude des reflux veineux et des throm-
boses
• Techniques de balayage pour l’étude des veines périphériques
• Techniques de balayage pour l’étude du flux et du reflux veineux
• Techniques de balayage pour l’étude d’une thrombose veineuse
■ ÉTUDE DES VAISSEAUX DE L’ABDOMEN
• Réglages de l’appareil pour l’étude des vaisseaux de l’abdomen
• Techniques de balayage pour l’étude des vaisseaux de l’abdomen
32 Réalisation de l’examen
RÉGLAGES DE L’APPAREIL
Les réglages et les contrôles varient selon les constructeurs, mais ils ont
des caractéristiques communes. La plupart des appareils ont des menus de
préréglage adaptés à chaque organe, mais certains échographistes préfè-
rent créer eux-mêmes leurs propres préréglages. Il existe de nombreux
boutons de contrôle réglables (encadrés 2-1 à 2-6). Les noms des diffé-
rents contrôles peuvent varier selon les constructeurs, mais tous ont le
même usage. Certains appareils n’ont pas toutes les fonctions listées ci-
après, tandis que d’autres ont des réglages qui ne sont pas mentionnés ici.
Encadré 2-1
Réglages du moniteur et de l’affichage
•Luminosité
•Contraste
•Échelle de vélocités couleur
•Caractéristiques démographiques du patient
•Indices mécaniques et thermiques
•Courbe de compensation du gain en fonction du temps (TGC)
•Zones focales
•Profondeur
•Fréquence de la sonde
•Paramètres couleur et en mode B
Priorité : lorsque le mode Doppler couleur est activé, le réglage est fait de
telle sorte que les échos ayant une intensité supérieure à une valeur seuil
sont figurés seulement en mode B, tandis que les échos ayant une inten-
sité inférieure au seuil sont codés en couleur. Ce mode aide à distinguer les
signaux vasculaires des mouvements tissulaires.
Réglages de l’appareil 33
Encadré 2-2
Fonctions du clavier
•Annotation
•Touche de sélection de la sonde
•Touche de sélection des programmes
•Touche de sélection des fonctions
•Touche d’allumage
•Touche de capture d’images et de cineloop
•Touche de calculs : distances, vélocités et ratios divers
Encadré 2-3
Réglages en mode B
•Courbe de TGC/compensation du gain en fonction de la profondeur
(depth gain compensation [DGC])/contrôle de la sensibilité en fonction
du temps (time sensitivity control [TSC])
•Largeur du secteur
•Zones focales unique ou multiples
•Profondeur du champ de vue
•Gain
•Zoom en pré- et post-processing
•Gamme dynamique (courbe de compression)
•Échelle de gris
•Couleur du mode B
•PRF
•Persistance/moyennage/lissage
Encadré 2-4
Réglages en Doppler couleur
•Ligne de base
•Priorité (sensibilité/seuil)
•Échelle de fréquences
•Position de la boîte couleur, taille et angle
•Gamme de couleurs
•Filtre de paroi
•Gain
•Inversion de couleur
•Persistance/moyennage/lissage
34 Réalisation de l’examen
Encadré 2-5
Réglages en Doppler spectral
•Ligne de base
•Échelle de vélocités (contrôle de la PRF)
•Inversion du spectre
•Gain
•Taille du volume d’échantillonnage, position et angle
•Filtre de paroi
•Vitesse de balayage
•Couleur du spectre Doppler
Encadré 2-6
Réglages en Doppler puissance
•Ligne de base
•Priorité sensibilité/seuil
•Taille de la boîte de Doppler puissance, position et angulation
•Cartes Doppler puissance
•Filtre de paroi
•Persistance
Encadré 2-7
Orientation de l’image
Standardisez le rendu des images en coupes transversale et longitudi-
nale (Fig. 2-1). Utilisez un repère sur la sonde et une icône d’orienta-
tion sur l’image lorsque c’est possible. Servez-vous pour vous orienter
de repères connus.
b
Fig. 2-1
Orientation de l’image : habitudes personnelles.
a. Coupe transversale : tenir la sonde de telle sorte que l’image du patient soit en face de
vous. Lorsque vous essayez de reproduire l’image en « Mickey mouse » de la jonction
entre la veine saphène interne et la veine fémorale, la région paramédiane apparaîtra à
droite de l’écran pour le membre inférieur droit, et à gauche de l’écran pour le membre
inférieur gauche.
b. Coupe longitudinale : tenir la sonde de telle sorte que l’extrémité céphalique se
projette à la partie gauche de l’écran. Lors de l’étude des vaisseaux fémoraux, les
vaisseaux fémoraux communs sont à gauche de l’écran, et les vaisseaux fémoraux
superficiels et profonds sont à droite de l’écran.
36 Réalisation de l’examen
■ Sélectionner les fenêtres dans lesquelles les vaisseaux sont les plus
superficiels.
■ Trouver des fenêtres de tissus mous dont l’échogénicité est
uniforme, qui ont des impédances acoustiques faibles, tel un muscle,
tout en évitant la graisse et les réflecteurs puissants tels que les gaz ou
structures osseuses.
■ Examiner le patient dans différentes positions ou se servir de
l’inclinaison des lits. Le maintenir à un niveau le plus faible possible
selon le principe ALARA : (as low as reasonably achievable…)
■ Augmenter le gain seulement en dernier ressort.
MODE B
■ Positionner la zone focale immédiatement en arrière de la zone
étudiée. Cela diminue l’épaisseur du faisceau et améliore donc la
résolution latérale jusqu’au niveau souhaité.
■ Si possible, insoner les vaisseaux avec un angle de 90° (réflexion
maximale) afin d’obtenir la meilleure définition possible de la paroi
thrombivasculaire, des plaques athéromateuses et des thrombi.
■ Pour s’assurer que le gain est correct, visualiser de façon « claire »
une coupe de la lumière vasculaire en incidence longitudinale,
augmenter le gain jusqu’à ce que la lumière soit remplie d’échos, puis
diminuer le gain jusqu’à ce que la lumière devienne à nouveau vide
d’échos et apparaisse hypoéchogène.
■ Régler la TGC tout au long de l’examen.
■ Diminuer la profondeur de champ pour augmenter la cadence
images et diminuer l’atténuation du signal.
DOPPLER COULEUR
■ Augmenter le gain couleur et régler la priorité pour obtenir un
remplissage couleur satisfaisant des vaisseaux sans « bavure »
extravasculaire.
■ Diminuer la largeur de la boîte couleur pour augmenter la cadence
images.
■ Orienter la boîte couleur ou inverser la sonde pour éviter d’insoner le
vaisseau étudié à 90°, sinon le signal Doppler ne sera pas enregistré.
■ Augmenter la fréquence de la sonde afin d’augmenter le signal
Doppler lorsque l’on devine un flux de basse vélocité qui ne peut être
codé en couleur.
Comment optimiser l’image 37
DOPPLER SPECTRAL
■ Régler la puissance et le gain à un niveau bas, puis ajuster les
niveaux et les augmenter pour passer d’un signal minimal à un signal
maximal avec le minimum de bruits de fond avoisinants. Cela aide à
distinguer un élargissement spectral authentique d’un artéfact.
■ Initialement, régler le filtre de paroi au minimum pour s’assurer que
les basses vélocités ne soient pas éliminées du tracé de Doppler
spectral.
■ Orienter la sonde pour s’assurer que l’angle Doppler soit toujours
≤ 60°.
■ Augmenter le volume de la boîte lors de l’analyse des basses
vélocités afin de donner plus de temps pour que le vecteur Doppler
soit détecté.
■ Faire des micromouvements pour s’assurer que le volume
d’échantillonnage reste bien au centre du vaisseau.
LIMITES
■ La pression de la sonde peut arrêter le flux veineux.
■ Il peut être difficile d’obtenir le meilleur angle d’insonation.
■ Le rendu en couleur est en deux dimensions, alors que le flux est
tridimensionnel.
■ Le délai très court nécessaire pour passer rapidement et de manière
répétitive du mode B en mode spectral diminue la cadence images
pour le mode B et la PRF pour le Doppler pulsé.
■ Un faible volume d’échantillonnage en Doppler spectral ne donne
d’information que sur un segment limité du champ de vue qui est en
réalité plus vaste.
■ Le volume d’échantillonnage en Doppler spectral est visible sur une
image en mode B gelée, le signal étant diminué ou perdu lorsque la
sonde ou le patient bouge. Le signal Doppler est également perturbé si
l’angle d’insonation est modifié après que l’image a été gelée. Ces
difficultés peuvent être résolues par l’utilisation des modes B et
Doppler spectral en temps réel.
■ Le flux enregistré peut être généré à différents temps du cycle
cardiaque en raison des délais nécessaires à la création de l’image
couleur complète.
■ Diminuer la taille de la porte améliore la résolution axiale mais
diminue la sensibilité en raison de la diminution du rapport
signal/bruit.
■ Diminuer l’épaisseur du faisceau réduit le temps de transit, temps
pendant lequel les globules rouges croisent le faisceau ultrasonore, ce
38 Réalisation de l’examen
Co n s e i l
•Appuyer sur la sonde de manière à améliorer l’image sans
entraîner de douleur.
•Demander au patient de ne pas respirer lors de l’enregistrement
du spectre Doppler – ne pas oublier de lui dire de recommencer à
respirer.
Doppler couleur
■ Régler l’échelle de vélocités couleur approximativement de +35 à
–35 cm/s pour mettre en évidence sans aliasing les sténoses sur
l’intégralité de l’artère.
■ Diminuer l’échelle couleur et augmenter le gain couleur pour
détecter un flux lent à distance d’une thrombose ou d’une sténose
serrée.
■ Choisir une gamme de couleurs qui souligne facilement les vélocités
élevées.
■ Utiliser un réglage bas du filtre de paroi pour s’assurer que les
basses vélocités ne sont pas éliminées. Augmenter le filtre de paroi
pour éviter les artéfacts liés aux mouvements de la paroi vasculaire lors
de l’examen des artères carotides qui sont très mobiles en fonction de
la respiration.
Doppler spectral
■ Régler l’échelle de vélocités de +150 à –50 cm/s.
■ Utiliser un petit volume d’échantillonnage pour obtenir un tracé
spectral net.
■ Placer le volume d’échantillonnage au centre de l’artère ou dans la
zone de jet s’il s’agit d’une sténose.
■ Diminuer l’échelle de Doppler spectral et augmenter le gain spectral
pour mettre en évidence les flux lents à distance d’une thrombose ou
d’une sténose serrée.
■ Utiliser un filtre passe-bas pour s’assurer que les basses vélocités ne
sont pas éliminées. Augmenter de nouveau le filtre de paroi lors de
l’examen d’artères très mobiles.
TE C H N I Q U E S D ’ E X A M E N D E S A R T È R E S
PÉRIPHÉRIQUES ET CAROTIDES
■ Faire un balayage en mode B dans des axes longitudinal et
transversal pour faire une étude complète des artères et des différents
types de plaques.
■ Étudier successivement chaque artère, et utiliser le Doppler couleur
pour identifier l’artère et souligner les zones de vélocités augmentées.
■ Localiser judicieusement les zones d’enregistrement spectral pour
mesurer les vélocités à différents endroits le long de l’artère,
notamment à proximité, au niveau et à distance des zones d’aliasing.
■ Utiliser le mode B pour :
• localiser les artères, les stents et les pontages : ils sont faciles à
distinguer des veines car ils sont pratiquement incompressibles
sous la pression de la sonde ;
40 Réalisation de l’examen
Co n s e i l
Utiliser la veine adjacente comme un guide lorsque l’artère est
occluse.
Co n s e i l
Lorsqu’il y a une sténose avec un jet excentré, placer le curseur
parallèlement à la direction du flux montré par le Doppler couleur
et non pas parallèlement à la paroi du vaisseau (Fig. 6-7, p. 112)
Doppler couleur
■ Utiliser une échelle de vélocités couleur de +10 à –10 cm/s, mais
augmenter l’échelle si ce réglage entraîne trop d’artéfacts couleur ou
réduit trop la cadence images.
■ Utiliser des nuances couleur relativement équilibrées dans la gamme
de fréquences, car les informations sur la vélocité et l’aliasing ne sont
pas utiles au diagnostic de maladie veineuse.
■ Optimiser le gain couleur et les réglages de priorité pour permettre
un bon remplissage couleur sans bavure.
42 Réalisation de l’examen
Doppler spectral
■ Régler l’échelle de vélocités de +100 à –100 cm/s pour la recherche
de reflux, et de +50 à –50 cm/s pour la recherche de thrombose
veineuse. Ces gammes de vitesse peuvent être diminuées pour l’étude
des flux lents.
■ Régler le filtre de paroi au minimum pour que les tracés de flux lent
ne soient pas éliminés.
■ Élargir le volume d’échantillonnage pour étudier autant que possible
l’ensemble du vaisseau.
■ Régler le balayage Doppler à la vitesse minimale afin d’identifier
facilement les différents types de flux.
TE C H N I Q U E S D E B A L AYA G E P O U R
L’ÉTUDE DES VEINES PÉRIPHÉRIQUES
L’étude des veines repose moins sur le Doppler spectral que sur le mode B
et sur le mode couleur. Il n’est pas nécessaire de faire en sorte que le
volume d’échantillonnage soit absolument parallèle à la paroi veineuse.
Utiliser le mode B pour :
■ localiser les veines et décrire leur trajet ainsi que leurs connexions ;
■ identifier les perforantes qui traversent les fascias profonds ;
■ mesurer les diamètres des crosses saphènes incontinentes et des
veines saphènes refluentes ainsi que des perforantes ;
■ étudier la compressibilité veineuse et déterminer si les veines
contiennent des thrombus ;
■ déterminer l’ancienneté du thrombus.
Utiliser le Doppler couleur pour :
■ distinguer les veines des artères ;
■ montrer la direction du flux veineux et rechercher la présence d’un
reflux ;
■ déterminer si la veine est perméable, partiellement ou
complètement thrombosée ;
■ identifier les collatérales.
Utiliser le Doppler spectral pour :
■ confirmer les occlusions veineuses ;
■ confirmer les informations directionnelles du Doppler couleur ;
■ quantifier la durée du reflux pour le classer.
Étude des veines périphériques 43
TE C H N I Q U E S D E B A L AYA G E P O U R
L’ÉTUDE DU FLUX ET DU REFLUX
VEINEUX
Réaliser le balayage dans une position des membres inférieurs favorisant le
remplissage veineux, que ce soit en position debout ou en position
allongée sur une table inclinée, les pieds en bas en position de Trende-
lenburg inversé (Friedrich Trendelenburg [1844–1924] était un chirurgien
allemand).
■ Étudier successivement chaque veine et l’identifier en coupe
transversale en mode B.
■ Passer ensuite en mode couleur pour rechercher un reflux en coupe
longitudinale.
■ Utiliser le Doppler spectral avec un volume d’échantillonnage
intéressant la totalité de la veine en cas de doute sur la durée d’un flux
rétrograde en Doppler couleur.
■ Suivre chaque veine sur toute sa longueur en mode B et rechercher
régulièrement un reflux en Doppler couleur.
■ Mettre en évidence les veines perforantes en coupe transversale et
rechercher un reflux avec les perforantes « ouvertes ».
■ Utiliser le Doppler spectral lorsque le flux est équivoque en couleur.
TE C H N I Q U E S D E B A L AYA G E P O U R
L’ÉTUDE D’UNE THROMBOSE
VEINEUSE
■ Étudier la compressibilité de la totalité des veines en mode B et en
coupe transversale. Pour étudier la compressibilité, utiliser la pression
transmise par la sonde ou une contre-pression provenant de la main
opposée.
■ Étudier la perméabilité en Doppler couleur, en coupes
longitudinale et transversale, afin de s’assurer qu’un thrombus partiel
n’est pas oublié (Fig. 9-7, p. 197). Cela peut être confirmé en Doppler
spectral.
■ Étudier la perméabilité veineuse tous les 1 à 2 cm ou lorsqu’un
thrombus est mis en évidence en mode B.
■ Utiliser le Doppler spectral pour l’étude de la modulation des
veines proximales. Une modulation réduite ou absente suggère un
thrombus à proximité de la zone d’étude (Fig. 11-20, p. 255).
44 Réalisation de l’examen
RÉGLAGES DE L’APPAREIL
POUR L’ÉTUDE DES VAISSEAUX
DE L’ABDOMEN
Utiliser des réglages de gains élevés quelles que soient les modalités, en
raison de la profondeur de la plupart des vaisseaux. Néanmoins, les gains
élevés diminuent la résolution spatiale et entraînent une perte de la résolu-
tion de contraste lorsque le gain est très élevé.
Mode B
■ Utiliser une gamme dynamique élevée (faible contraste) pour
permettre de visualiser des anomalies telles qu’un thrombus mural au
sein d’un anévrisme.
■ Diminuer la largeur du secteur d’exploration afin d’augmenter la
cadence images.
■ Utiliser une seule zone focale, car des zones focales multiples
diminuent la cadence images et créent un flou.
Doppler couleur
■ Diminuer la largeur de la boîte couleur pour augmenter la cadence
images.
■ Utiliser un filtre de paroi moyen à élevé car les mouvements
respiratoires de l’abdomen peuvent entraîner des artéfacts de
mouvements au niveau des parois.
■ Régler l’échelle de vélocités couleur à environ +35 à –35 cm/s pour
souligner les sténoses artérielles sans aliasing, ou à +10 à –10 cm/s
pour l’étude des veines.
■ S’assurer que l’angle d’insonation n’est pas trop élevé ; s’assurer
que l’échelle des vélocités et les filtres de parois ne sont pas réglés à un
niveau si élevé que les vaisseaux soient visibles sans aucun flux
détectable.
Doppler spectral
■ Augmenter la fréquence de balayage pour l’étude des artères
rénales, car cela facilite l’identification des paramètres Doppler
nécessaires à l’établissement des ratios utilisés comme critères.
■ Régler l’échelle des vélocités de +150 à –150 cm/s pour l’étude des
artères, et de +100 à –100 cm/s pour l’étude des veines. Ces échelles
peuvent être diminuées pour l’étude des flux lents.
■ Utiliser un filtre de paroi moyen.
Étude des vaisseaux de l’abdomen 45
TE C H N I Q U E S D E B A L AYA G E
POUR L’ÉTUDE DES VAISSEAUX
DE L’ABDOMEN
Les techniques d’examens artériels sont identiques à celles des artères péri-
phériques. Toutefois, il existe des différences pour les études des veines. Le
balayage se fait avec le patient en décubitus ou sur un lit incliné, pieds en
bas en position en Trendelenburg inversée, de façon à dégager les viscères
de l’abdomen supérieur vers le pelvis.
Il est difficile de comprimer les veines de l’abdomen. Il faut utiliser le
Doppler couleur pour suivre les veines, la disparition du remplissage
couleur pouvant suggérer un thrombus occlusif. Il faut enregistrer le flux
veineux en Doppler spectral pour confirmer l’absence de flux. Lorsqu’un
flux est vu au niveau des veines, elles sont alors perméables mais peuvent
être également partiellement thrombosées. L’ancienneté du thrombus est
difficile à estimer.
Un reflux veineux au niveau de l’abdomen peut être provoqué par une
compression de la partie supérieure de l’abdomen et arrêté par la
compression de la partie inférieure de l’abdomen. Le reflux veineux
ovarien est habituellement spontané. Il est difficile de provoquer un reflux
intra-abdominal par la manœuvre de Valsalva ou par la compression
veineuse distale des membres inférieurs.
CHAPITRE
3
Organisation d’un service
d’imagerie vasculaire
diagnostique
■ LOCAUX
• Salle d’examen
• Environnement
■ LE PERSONNEL
■ ÉQUIPEMENT D’ÉCHOGRAPHIE-DOPPLER
• Appareil d’échographie
• Clavier
• Moniteur
• Sondes
• Lit d’examen
• Fauteuil de l’échographiste
• Accessoires
■ RECOMMANDATIONS POUR DIMINUER LES RISQUES PROFESSIONNELS
DES ÉCHOGRAPHISTES
• Balayages
• Charge de travail et programmation des examens
• Patient
• Sécurité du patient
• Devoirs et responsabilités de l’échographiste
■ COMPTES-RENDUS
• Préparation du compte-rendu
■ ASSURANCE QUALITÉ
• Variabilité de l’observateur
• Tableaux de contingence
• Courbes ROC (receiver operating characteristics)
48 Organisation d’un service d’imagerie vasculaire diagnostique
LOCAUX
La configuration doit être modulaire et polyvalente.
SALLE D’EXAMEN
La salle d’examen doit :
■ être proche de la salle d’attente, des toilettes et de la zone
d’accueil ;
■ être suffisamment vaste pour permettre de déplacer facilement
l’appareil d’échographie et obtenir une position ergonomique du
fauteuil d’examen ;
■ permettre un balayage controlatéral (souvent avec la main gauche) ;
■ disposer d’un sol permettant de déplacer facilement l’appareil
d’échographie ;
■ avoir une ventilation adéquate pour l’appareil d’échographie mais
également pour le patient et l’équipe ;
■ avoir un éclairage tamisé et réglable ;
■ disposer d’un lavabo.
ENVIRONNEMENT
L’environnement doit comprendre :
■ le matériel de nettoyage des sondes ;
■ un placard aéré, une zone de stockage ventilée ou un système
disposant d’un filtre lorsque les sondes sont nettoyées avec des
produits chimiques toxiques ;
■ des protocoles d’urgence pour réagir en cas de projection de
produits chimiques toxiques.
Équipement d’échographie-Doppler 49
LE PERSONNEL1
Le personnel doit comprendre un directeur médical et un échographiste
senior ayant les qualifications requises, tous deux ayant de l’expérience,
ainsi qu’une équipe d’échographistes, d’infirmières, une équipe de
recherche et des personnels administratifs en fonction des besoins.
Le directeur médical, en collaboration avec l’échographiste senior, est
responsable :
■ du contrôle des pratiques ;
■ de la liste de garde ;
■ du contrôle des rendez-vous ;
■ de la prise en charge du patient ;
■ de la formation des échographistes ;
■ de la sécurité du matériel et de l’environnement ;
■ de la maintenance des équipements et des interventions
techniques ;
■ du bien-être et de la sécurité du patient et de l’échographiste ;
■ des comptes-rendus.
Un échographiste senior doit être disponible à chaque instant pour aider
les échographistes en formation et participer à cette formation à un degré
qui dépend de la compétence et de l’expérience de l’étudiant.
ÉQUIPEMENT D’ÉCHOGRAPHIE-
DOPPLER
L’équipement choisi pour un service dépend de ses intérêts spécifiques et
de son budget. La plupart des constructeurs sont conscients de la néces-
sité d’un design ergonomique. Les coûts doivent inclure l’appareil de base,
un jeu de sondes, des options d’évolution, le contrat de maintenance et la
garantie. Le dispositif de maintenance régulière doit comprendre les vérifi-
cations de sécurité électrique, la calibration et l’assurance qualité. Les
composants périphériques comprennent le système de stockage vidéo et
l’imprimante ou le système de reprographie.
1. NDT. Ce chapitre reflète la pratique des auteurs, qui exercent en Australie dans
un environnement et des structures ayant des spécificités très différentes de celles
mises en place en France. Dans certains pays, en effet, les examens sont réalisés
par des « sonographeurs » qui ne sont pas médecins mais manipulateurs de
radiologie.
50 Organisation d’un service d’imagerie vasculaire diagnostique
APPAREIL D’ÉCHOGRAPHIE
L’appareil d’échographie doit :
■ être récent avec un bon design ergonomique ;
■ être réglable pour satisfaire tous les médecins et permettre
l’ensemble des procédures ;
■ être manœuvrable, avec des roues facilement accessibles et
disposant d’un système de blocage ;
■ disposer de systèmes de stockage facilement accessibles ;
■ avoir un repose-pied ;
■ avoir des poignées réglables en hauteur pour permettre aux
échographistes de régler l’appareil à la hauteur qui leur convient.
CLAVIER
Le clavier doit :
■ être réglable en hauteur ;
■ pouvoir être tourné ;
■ être convivial, les fonctions les plus fréquemment utilisées étant les
plus accessibles. Certains claviers disposent de programmes préréglés
permettant d’attribuer de multiples fonctions aux touches suivant le
type d’examen ;
■ être conçu avec suffisamment d’espace en dessous pour que
l’échographiste puisse y glisser ses genoux.
MONITEUR
Le moniteur doit :
■ avoir une haute définition pour diminuer le clignotement, améliorer
la qualité de l’image et diminuer la fatigue visuelle ;
■ être réglable en hauteur et en inclinaison ; il doit aussi être réglable
latéralement pour éviter d’avoir à effectuer un mouvement de torsion ;
■ avoir des systèmes de contrôle et de blocage accessibles.
SONDES
Les sondes doivent :
■ être suffisamment grandes pour tenir dans la paume de la main et
ne pas avoir à être tenues serrées ;
■ avoir un dispositif pour empêcher qu’elles ne glissent facilement ;
■ être faciles à changer, avec des câbles légers et des connecteurs
faciles d’accès ;
Équipement d’échographie-Doppler 51
LIT D’EXAMEN
Le lit d’examen doit :
■ être réglable en hauteur, inclinable, et pouvoir être suffisamment
bas pour permettre au patient de s’y installer et de s’en éloigner sans
avoir besoin d’aide ;
■ être tracté par des roues verrouillables et faciles à déverrouiller ;
■ avoir des côtés et des extrémités libres pour permettre aux
échographistes de placer leurs genoux et pieds au-dessous ;
■ être recouvert d’un matériau qui puisse être nettoyé facilement ;
■ être suffisamment étroit pour que l’échographiste n’ait pas à se
déplacer plus que nécessaire ;
■ avoir un dossier pour la tête réglable et disposer de moyens de
contention en cas de besoin ;
■ avoir un système de contrôle électronique à pédale qui soit
accessible et facile à utiliser.
FAUTEUIL DE L’ÉCHOGRAPHISTE
Le fauteuil doit :
■ pouvoir être facilement déplacé ;
■ être réglable en hauteur et inclinable pour convenir à tous les
praticiens et à toutes les procédures ;
■ avoir un dossier, un appui pour les cuisses et un repose-pied ;
■ être pivotant de telle sorte que l’échographiste puisse se tourner du
patient vers l’échographe en gardant la même posture alignée.
ACCESSOIRES
Les accessoires nécessaires sont :
■ des flacons de gel avec des ouvertures suffisamment larges pour
permettre des pressions faciles ;
■ un coussin pour faire reposer le bras en abduction ;
■ des compresses à portée de mains pour essuyer le gel ;
■ des accessoires d’appui pour le patient et l’échographiste ;
■ des supports pour les flacons de gel et des draps ou alèses
facilement accessibles ;
■ des containers pour matériels contaminés et objets tranchants pour
les procédures interventionnelles.
52 Organisation d’un service d’imagerie vasculaire diagnostique
RECOMMANDATIONS POUR
DIMINUER LES RISQUES
PROFESSIONNELS DES
ÉCHOGRAPHISTES
Certains examens obligent l’échographiste à travailler dans des positions
inconfortables. Les lésions musculosquelettiques dues aux balayages répé-
titifs n’apparaissent souvent pas avant la fin de la journée ou la nuit. Elles
prennent fréquemment du temps à apparaître et à guérir. La gravité des
lésions aiguës peut être augmentée par des lésions musculosquelettiques
chroniques préexistantes.
BALAYAGES
■ Penser à sa position en permanence. Éviter de se pencher, de se
« tordre », de soulever, de maintenir une pression élevée, de mettre
son bras en abduction et toute mauvaise posture.
■ Alterner les positions assise et debout et varier les techniques de
balayage ainsi que la prise de la sonde dans la main.
■ Prendre le temps de régler le matériel et de disposer les accessoires
nécessaires à portée de main avant de commencer l’examen.
■ Pousser plutôt que tirer le matériel.
■ Demander au patient de se rapprocher le plus possible.
■ Baisser le lit d’examen pour diminuer l’abduction du bras. Cela
permet une prise de la sonde plus confortable et, lorsqu’on appuie
avec la sonde, de s’aider de la gravité.
■ Lorsque le bras est en abduction, le soutenir avec un coussin ou le
laisser reposer sur le patient.
■ Faire régulièrement des exercices d’étirement, de remise en forme et
d’aérobic afin de se maintenir en bonne forme.
■ Faire des mouvements d’extension avant de débuter son travail,
entre les examens et à la fin de la journée.
■ Reposer et étirer la main et le poignet pendant les examens.
■ Focaliser son champ de vision sur des objets à distance,
régulièrement après quelques minutes d’examen.
■ Discuter des techniques avec ses collègues et échanger des idées
pour mettre au point des techniques qui diminuent le stress afin
d’éviter les lésions musculosquelettiques.
■ Acquérir une diversité de compétences pour varier les tâches
professionnelles.
■ Suivre constamment les procédures de lutte contre les infections afin
de prévenir les infections nosocomiales.
Recommandations pour diminuer les risques… 53
■ Lire la littérature et consulter les sites web qui traitent des maladies
professionnelles, de la prévention des maladies du dos et des maladies
professionnelles musculosquelettiques spécifiques aux échographistes.
■ Faire part de sa douleur et la documenter, puis demander un avis
médical compétent avant d’entreprendre un programme d’étirement,
de remise en forme ou d’aérobic.
CHARGE DE TRAVAIL ET
PROGRAMMATION DES EXAMENS
■ Organiser les rendez-vous et mettre en œuvre une rotation des
tâches de manière à éviter les examens répétitifs ou des successions
d’examens difficiles au plan ergonomique.
■ Vérifier qu’il y a assez de personnel pour permettre aux
échographistes de programmer des pauses favorisant la récupération
musculaire.
■ Vérifier que les pauses repas sont prises afin que les intervenants
puissent complètement se reposer.
PATIENT
Chaque patient doit avoir une demande d’examen signée spécifiant la
zone à examiner et les renseignements cliniques. En cas de doute, il faut
appeler le médecin prescripteur pour des informations supplémentaires.
Nous communiquons au patient les informations suivantes.
■ Que devez-vous faire avant l’examen ? Aucune préparation
n’est nécessaire sauf pour un examen de l’abdomen. Si tel est le cas,
nous vous donnons des instructions concernant le jeûne.
■ Qu’est-ce que l’examen implique ? L’examen est totalement non
invasif. Il n’y a pas d’injection ni de procédure douloureuse. Les
niveaux d’énergie ultrasonore sont extrêmement faibles, et il n’y a
aucun élément permettant d’affirmer que les ultrasons, utilisés pour ce
type d’examen, puissent entraîner des lésions.
■ Comment va se passer l’examen ? La durée d’un examen
habituel est de 30 à 60 min ; elle dépend de l’organe examiné et de la
complexité de l’examen. Il n’y a pas d’effet secondaire et vous pourrez
retourner à vos activités normales immédiatement après l’examen. La
salle d’examen est maintenue dans la pénombre afin que
l’échographiste puisse mieux voir les images. On peut vous demander
de vous allonger, de vous asseoir ou de vous mettre debout, selon le
type d’examen. Un gel, qui ne tache pas, à base d’eau, est appliqué
sur votre peau afin de permettre la transmission des ondes
ultrasonores à travers la peau. L’examen échographique est non
54 Organisation d’un service d’imagerie vasculaire diagnostique
SÉCURITÉ DU PATIENT
■ Infections nosocomiales : complètement nettoyer et désinfecter
les sondes avant et après contact avec chaque patient pour éviter les
infections nosocomiales. Utiliser des matériels de protection autour de
la sonde en cas de possibilité de contamination par du sang ou des
tissus.
■ Lésions cutanées : sur les peaux fragiles, éviter les lésions pouvant
être provoquées par la sonde, les ongles ou les bijoux.
■ Événements indésirables : il faut mettre au point une procédure
pour l’enregistrement systématique des événements indésirables ou
des complications.
DEVOIRS ET RESPONSABILITÉS
DE L’ÉCHOGRAPHISTE
■ Expliquer ce qui doit être fait.
■ S’assurer que le patient donne son accord verbal.
■ Demander si l’examen est gênant.
■ Informer le patient du temps restant de l’examen.
■ Pour les changements de position demander au patient de se
déplacer lui-même, autant que faire ce peut.
■ Respecter l’intimité du patient.
■ S’assurer que le patient est correctement couvert, particulièrement
lors des examens de l’aine.
■ Demander la permission de poser son bras sur le patient lorsque cela
est nécessaire.
Assurance qualité 55
COMPTES-RENDUS
PRÉPARATION DU COMPTE-RENDU
■ Utiliser une check-list pour chaque examen.
■ Un médecin responsable doit interpréter et signer le compte-rendu.
■ Planifier la transmission d’informations au médecin prescripteur.
Le compte-rendu final doit comprendre :
■ les informations concernant le patient ;
■ la date de l’examen ;
■ l’indication de l’examen ;
■ le type d’examen réalisé ;
■ la synthèse des données (plaques, vélocités, etc.) ;
■ un résumé avec une interprétation finale tenant compte de la
pertinence clinique ;
■ la comparaison avec les autres examens ;
■ le nom de celui qui a pratiqué l’examen ;
■ la signature du médecin responsable.
Attention
Indiquer sur la feuille de travail ou le compte-rendu si les condi-
tions d’examen étaient excellentes, bonnes ou difficiles. Bien souli-
gner si l’examen n’a pas été optimal.
ASSURANCE QUALITÉ
Les critères publiés qui définissent les valeurs normales et les degrés
pathologiques en écho-Doppler varient selon les centres. Les recomman-
dations qui figurent dans les chapitres suivants résultent de compromis et
ne doivent pas être acceptées aveuglément comme des vérités absolues.
Les critères utilisés, qu’ils soient publiés ou générés en interne, doivent
toujours être validés en interne en comparant les résultats avec d’autres
techniques d’imagerie telle l’artériographie. Des tests statistiques simples
sont nécessaires.
VA R I A B I L I T É D E L ’ O B S E R VA T E U R
Il y a toujours un certain degré de variations lorsque l’on compare les
mesures faites par un même échographiste à différents temps (variabilité
intraobservateur) ou entre deux échographistes (variabilité interobserva-
56 Organisation d’un service d’imagerie vasculaire diagnostique
teurs). Il n’est pas nécessaire de donner les valeurs exactes et il est préfé-
rable d’arrondir les vélocités à 5 ou 10 cm/s près.
La variabilité peut être calculée en utilisant le test d’analyse de Bland-
Altman (Fig. 3-1).
TA B L E A U X D E C O N T I N G E N C E
Une valeur particulière est choisie pour chaque test afin de définir la sévé-
rité de la maladie. Par exemple, on peut considérer qu’une sténose supé-
rieure à 50 % en diamètre sur l’artériographie ou une vitesse systolique
maximale (VSM ; peak systolic velocity [PSV]) supérieure à 200 cm/s en
mode duplex définissent une maladie artérielle qui nécessite une théra-
peutique.
Un tableau de contingence appariée montre comment ces valeurs détec-
tent les pathologies. Un test « inconnu » est comparé avec un standard de
référence établi, encore appelé « gold standard » (Fig. 3-2). Il y a toujours
un recouvrement des valeurs de telle sorte que le nouveau test va montrer
beaucoup de vrais positifs (VP) et vrais négatifs (VN) ainsi que quel-
ques faux positifs (FP) et faux négatifs (FN).
Un test très sensible détecte la plupart des patients porteurs de l’anomalie,
si bien qu’un résultat négatif, si le test est sensible, donne l’assurance que
le patient n’a pas la pathologie. Un test très spécifique identifie la plupart
des sujets normaux, si bien qu’un résultat positif pour un test très spéci-
fique donne l’assurance que la maladie est vraiment présente.
Assurance qualité 57
40
30
Différence de VSM 1 – 2
20
17
10
0
3
10
20
23
30
Moyenne 85
40
30 50 70 90 110 130
VSM 1 – 2 moyenne
Fig. 3-1
Analyse selon Bland-Astman : variabilité interobservateurs.
Concordance entre deux échographistes pour la mesure des vitesses systoliques
maximales (VSM ; cm/s) au niveau de l’artère fémorale. La moyenne des mesures pour
les deux observateurs était de 85 cm/s ; la différence entre les moyennes de toutes les
mesures était de 3 cm/s ; et l’intervalle de confiance à 95 % variait de +17 à –23 cm/s.
Des différences de mesures supérieures à 20 cm/s peuvent être considérées comme
significativement différentes. D’après la Fig. 26-2, de Myers KA, Sumner DS, Nicolaides
AN, Lower limb ischaemia, Londres, Medorion, 1997.
Seuil de Seuil de
décision décision
FN VP FN VP
De plus en De plus en
plus normal plus anormal
VN FP VN FP
FN VP FN VP
VN FP VN FP
FN VP FN VP
VN FP VN FP
Sensibilité Spécificité
Fig. 3-2
Tableau de contingence.
Les zones en rose représentent les vrais positifs ou les vrais négatifs, et les zones en
rouge représentent les faux positifs ou les faux négatifs. D’après la Fig. 26-4, de Myers
KA, Sumner DS, Nicolaides AN, Lower limb ischaemia, Londres, Medorion, 1997.
signifier qu’un patient ayant une ischémie des membres inférieurs qui
bénéficie d’une intervention a réellement « mérité » le traitement, et il
s’agit peut-être d’un biais approprié pour la prise en charge des patients
ayant une claudication.
Assurance qualité 59
( VP VN )
Fiabilité globale = --------------------------------------------------------
-
( VP VN FP FN )
Proportion de tests corrects parmi tous les tests réalisés.
( VP )
Valeur prédictive positive = -------------------------
( VP FP )
Probabilité qu’un sujet ayant un test positif ait effectivement la
maladie.
( VN )
Valeur prédictive négative = ---------------------------
-
( VN FN )
Probabilité qu’un sujet ayant un test négatif n’ait pas la maladie.
( VP )
Sensibilité = --------------------------
( VP FN )
Probabilité que le résultat soit positif si le sujet a effectivement la
maladie.
( VN )
Spécificité = --------------------------
( VN FP )
Probabilité que le résultat soit négatif lorsque le sujet est indemne de
maladie.
sensibilité
Rapport de vraisemblance positif = ----------------------------------------
-
( 1 spécificité )
Probabilité d’un test positif chez ceux qui ont la maladie comparative-
ment à la probabilité d’un test positif chez les patients indemnes de
maladie.
Seuil élevé
Seuil moyen
Sensibilité
0
1 0,5 0
spécificité
Fig. 3-3
Courbes ROC : probabilité d’échec après intervention chirurgicale.
CHAPITRE
4
Physiologie vasculaire
Encadré 4-1
Abréviations et symboles
•A : surface (cm2)
•d : diamètre (cm)
•D : taux de cisaillement (ml/s.cm3)
•g : accélération gravitationnelle = (980 cm/s)2
•h : hauteur (cm)
•l : longueur (cm)
•P : pression (1 mmHg = 1333 dyn/cm2)
•ΔP : gradient de pression entre deux points
•Δp : pression cardiaque en un point (pression systolique – pression
diastolique)
•Q : flux (ml/s)
•R : résistance
•r : rayon interne (cm)
•Δr : changement de diamètre en relation avec le pouls (mm)
•Re : nombre de Reynolds pour les turbulences (sans dimension)
•t : épaisseur de la paroi artérielle (mm)
•v : vélocité (cm/s)
•ρ : densité du fluide (gm/cm3) = 1,056 pour le sang
•η : coefficient de viscosité (poise)
•T : tension de cisaillement (ml/s/cm3)
PRESSION INTRAVASCULAIRE,
VOLUME SANGUIN ET VÉLOCITÉ
SANGUINE
La circulation chez l’homme est assimilée à un système clos de tubes
contenant du sang sous pression. Le flux s’écoule dans les artères en
Flux sanguins artériels 63
Q = vA ou v = Q Q
---- --------2-
A r
Théoriquement, si le diamètre au niveau d’une sténose artérielle est réduit
de 50 %, alors la vélocité devrait être multipliée par 4, mais elle l’est un
peu moins en pratique.
120 50 70 60 0
120 0 120 0 10 0 10
Fig. 4-1
Énergie potentielle.
Le fluide s’écoule d’une zone de basse pression (PE élevée) au niveau du cœur ou en
amont vers une zone de haute pression (PE basse) au niveau des pieds.
Si h = 100 cm du cœur aux pieds en position debout, alors
ΔP = ρg (h2 – h1)
= 1,056 × 980 × 100
= 103 488 dyn/cm2
≈ 80 mmHg.
1 2
P --- v 2
2
Cette formule est utilisée pour calculer les sténoses en cardiologie mais les
équations ne sont pas valables pour l’étude des artères périphériques.
60 mmHg
2 cm
1 2 3
100 cm/s
Fig. 4-2
Énergie cinétique.
Dans une zone de rétrécissement, le fluide s’écoule d’une région de KE basse vers une
région de KE élevée, avec une chute de pression substantielle. Si à l’entrée (1), le
diamètre est de 2 cm, que la vitesse du fluide est de 100 cm/s et que le diamètre du
rétrécissement (2) est de 1 cm, alors la vélocité augmente théoriquement jusqu’à
400 cm/s et
1
P --- ( v 22 v 12 )
2
= 1
--- 1 ,056 ( 160 000 10 000 )
2
2
= 79200 dynes/cm
60 mmHg.
8l
v 8l
Q
P -----------
- ------------
-
r 2 r 4
T
---
D
4
Q
T ------------ et
r 3
4Q
D ---------
r 3
Les formules montrent que la chute de pression est bien plus importante
dans les vaisseaux de petit calibre de la microcirculation, et que la viscosité
a une influence minime sur le flux des gros vaisseaux. La viscosité sanguine
diminue lorsque la vélocité sanguine augmente (« thixotropie »), mais cela
ne s’applique qu’à la microcirculation.
Perturbations du flux
Le liquide immédiatement adjacent à la paroi est considéré comme
stationnaire, ce qui est à l’origine du concept de fine « couche limite ». La
couche limite devient plus épaisse au fur et à mesure que le flux ralentit et
lorsque la paroi est rugueuse. Elle tend alors à se fragmenter en petits
tourbillons ou perturbations du flux (Fig. 4-4), et KE est perdue par
conversion en chaleur.
Flow
Le flux dans les artères normales est habituellement laminaire mais des
perturbations de flux peuvent apparaître dans des segments de flux
stationnaires ou rétrogrades au niveau de dilatations artérielles, de
coudures, d’angulations, de naissance de collatérales ou de bifurcations.
Le flux tend à être stable lorsqu’il circule rapidement à l’extérieur d’une
courbe, et instable lorsqu’il est lent à l’intérieur d’une courbe (Fig. 4-5).
Beaucoup de
cisaillement
Peu de cisaillement
a Peu de Peu de
cisaillement cisaillement
b Beaucoup
de cisaillement
Fig. 4-5
Flux laminaire au niveau d’une angulation a ou d’une bifurcation b.
Le sommet de la parabole s’éloigne de la paroi concave au niveau d’une courbe et au
niveau de la paroi externe d’une bifurcation, créant des zones de flux potentiellement
stagnants.
Turbulences
Après le stade des perturbations, le modèle ne s’applique plus, des
mouvements chaotiques du flux apparaissent, une énergie tout à fait
considérable est perdue, et la baisse de pression ne sera pas récupérée.
L’essentiel de l’énergie est perdu à cause des perturbations du flux et des
turbulences à l’entrée et à la sortie de la sténose.
68 Physiologie vasculaire
ACE
ACC
a ACI
b
Fig. 4-6
Séparation au niveau de la couche limite.
Flux rétrograde au niveau du bulbe de l’artère carotide interne (ACI) chez un jeune
patient. ACC : artère carotide commune ; ACE : artère carotide externe.
Greffon
Artère
Fig. 4-7
Séparation au niveau de la couche limite.
Flux rétrograde, tourbillons et flux stagnants à l’angle d’anastomose d’un pontage.
Le point à partir duquel le modèle de flux ne s’applique plus est défini par
le nombre de Reynolds (Re) (Osborne Reynolds [1842–1912] était un
ingénieur et physicien britannique) :
Re vd
---------
Re est plus facilement atteint et dépassé dans les artères de gros calibre et
pour des vélocités élevées. Le flux devient habituellement turbulent pour
Re > 2000. Diminuer les résistances périphériques par l’exercice muscu-
laire ou d’autres stimuli augmente la vélocité à travers la sténose, ce qui
augmente le risque de dépasser Re, et peut provoquer des turbulences et
même une chute de pression encore plus importante.
CHANGEMENT DE PRESSION AU
NIVEAU DES STÉNOSES ARTÉRIELLES
La perte de KE au niveau de la sténose entraîne une chute de pression qui
dépend du changement de vélocité entre deux points (1 et 2), selon la
formule
P k ( v 2 v 1 ) 2 où k est une constante
Le flux sanguin à travers la sténose commence à diminuer et la vitesse
systolique maximale (VSM) augmente lorsque le diamètre est diminué
d’environ 50 %. On note une chute nette et tardive de la VSM jusqu’au
« goutte-à-goutte » au-delà de 90 à 95 % de degré de sténose (Fig. 4-8).
100
Flux sanguin
% de modification
50
Vitesse systolique
maximale
0
50 100
% du diamètre de sténose
Fig. 4-8
Changement de flux et de vélocité en fonction de la sévérité d’une sténose artérielle.
r
Diamètre de la lumière résiduelle = ⎛ 1 ----2⎞ × 100 %
⎝ r ⎠ 1
⎛ r 2⎞
Surface de la lumière résiduelle = ⎜ 1 ----2-⎟ × 100 %
⎝ r 12⎠
ACI
B
C
ACE
ACC
Fig. 4-9
Sténose de l’artère carotide interne.
• Certains auteurs définissent une sténose de l’artère carotide interne (ACI) à partir de
son diamètre (A) comparativement au diamètre normal à distance de la sténose (B) = (B
– A)/B × 100 (sténose de l’ACI). Nous utilisons cette technique pour quantifier par
échographie les sténoses.
• D’autres auteurs définissent la sténose de l’ACI à partir de son diamètre (A)
comparativement à celui du bulbe carotidien (C) au niveau de la sténose = (C – A)/C
× 100 (sténose du bulbe).
Flux sanguins artériels 71
Le diamètre du bulbe est environ 1,8 fois celui de l’artère carotide interne
distale. Les calculs fournis par ces deux méthodes donnent des résultats
très différents (Fig. 4-10).
100
80
70%
60
% lumière/ACI distale
45%
40
20
20
40
60
45% 70% 85%
80
0 20 40 60 80 100
% lumière/bulbe
Fig. 4-10
Comparaison de deux méthodes de calcul du degré de sténose de l’ACI.
• Sténose du bulbe à 45 % = sténose de l’ACI à 0 %.
• Sténose du bulbe à 70 % = sténose de l’ACI à 45 %.
• Sténose du bulbe à 85 % = sténose de l’ACI à 70 %.
PULSATILITÉ SANGUINE
DANS LES ARTÈRES
Les équations classiques pour décrire le flux ne sont que des approxima-
tions du flux dans les artères, car le flux sanguin est pulsatile, et les artères
sont compliantes et se divisent.
Le signal du flux artériel est la somme d’un flux d’éjection liée à la contrac-
tion ventriculaire gauche et d’un flux rétrograde à contre-courant décrit
dans la figure 4-11.
Le profil des changements de flux laminaire durant le cycle cardiaque est
décrit dans la figure 4-12.
RÉSISTANCE AU FLUX
Les turbulences et l’étirement visqueux engendrent des résistances au flux :
R P P
------- -----------2-
Q vr
Plus le diamètre est petit, plus les résistances sont grandes.
72 Physiologie vasculaire
Onde résultante
Fig. 4-11
Pouls artériel.
Courbe supérieure : la contraction ventriculaire gauche entraîne l’écoulement du flux
avec des composantes systolique et diastolique.
Courbe inférieure : l’effet de « marteau » dû à la rencontre du flux avec les principales
branches artérielles ainsi qu’aux résistances périphériques entraîne un flux rétrograde.
Courbe du milieu : le signal vasculaire observé est la sommation des deux courbes.
Fig. 4-12
Profil de flux.
Le profil est plat au début du cycle, lorsque le flux est minimal, devient parabolique en
systole puis mixte durant la diastole.
Flux sanguins artériels 73
Résistances en parallèle
Comme pour les courants électriques, la résistance à travers chaque paral-
lèle est supérieure à celle du conduit principal selon la formule :
1 1 1
------ ------ ------ …
RT R1 R2
Résistances périphériques
Les résistances sont bien plus élevées dans les petits vaisseaux et expli-
quent que la chute de pression soit plus fréquemment observée au niveau
de la microcirculation qu’au niveau des artères de gros calibre.
b
Fig. 4-13
Enregistrements spectraux d’artères :
a. à haute résistance ;
b. à basse résistance.
b
Fig. 4-14
Enregistrement en Doppler spectral :
a. d’un signal de haute résistance à proximité d’une sténose sévère ou d’une
thrombose ;
b. d’un signal amorti et de basse résistance à distance de la lésion.
Résistances en séries
Comme pour les courants électriques, la résistance de chaque élément
consécutif est inférieure à la résistance principale prise isolement selon la
formule :
RT = R1 + R2 + …
Les résistances de chaque sténose s’ajoutent pour augmenter la résistance
au flux. De multiples sténoses courtes entraînent une chute de la pression
de perfusion et de la vélocité plus importante qu’une seule sténose
longue.
76 Physiologie vasculaire
Claudication intermittente
Au repos, la circulation dans les territoires musculaires est à haute résis-
tance. Durant l’exercice, la contraction musculaire libère des médiateurs
chimiques vasodilatateurs qui entraînent une dilatation artériolaire puis
une augmentation du flux sanguin qui est multiplié par 10 à 20. Les méta-
bolites qui peuvent entraîner des douleurs sont éliminés, et la vasodilata-
tion disparaît 30 à 60 s après l’arrêt de l’effort. Une occlusion artérielle ou
une sténose sévère augmente les résistances dans les collatérales, et le pic
d’augmentation du flux est grandement réduit et retardé (Fig. 4-15). Les
Flux
Repos Repos
Exercice Exercice
a Temps b Temps
Fig. 4-15
Enregistrement du flux vasculaire au niveau du mollet après exercice :
a. chez un sujet normal ;
b. en cas d’occlusion artérielle ou de sténose sévère.
Douleurs de décubitus
À la différence du réseau musculaire, la circulation cutanée est sous le
contrôle du système nerveux sympathique. Jusqu’à un stade avancé de la
maladie, la diminution de la pression due à une occlusion artérielle ou à
une sténose sévère est compensée par une dilatation artériolaire. Néan-
moins, il arrive un moment où la circulation cutanée est tellement réduite
qu’il ne peut y avoir de compensation, et les métabolites s’accumulent,
entraînant une sensation de brûlure sévère du pied. Cette douleur apparaît
la nuit en raison de la diminution de perfusion en rapport avec la chute
nocturne physiologique de la tension artérielle.
Flux sanguins artériels 77
ARTÉFACTS PÉRIVASCULAIRES
Les turbulences artérielles peuvent entraîner des vibrations de la paroi et
ainsi générer un bruit qui se propage le long des tissus et qui peut être
entendu avec un stéthoscope ou mis en évidence en écho-Doppler (Fig. 4-
16). Il est parfois nécessaire pour entendre l’artéfact périvasculaire de
Fig. 4-16
Signaux couleurs dans les tissus dus aux réverbérations à partir de la paroi artérielle au
niveau d’une zone de turbulences ; il s’agit d’un artéfact périvasculaire.
MODIFICATIONS DE LA PAROI
ANÉVRISMALE
La fragilisation de la paroi entraîne progressivement son allongement ainsi
que l’augmentation de son diamètre et de sa hauteur. La tension pariétale
circonférentielle (Tc) dans un tube cylindrique est donnée par la formule
T c Pr
-----
t
La tension pariétale augmente avec le diamètre, et l’épaisseur pariétale
diminue avec le diamètre, pouvant entraîner une dilatation plus rapide et,
au final, une rupture.
78 Physiologie vasculaire
FLUX VEINEUX
Les veines profondes transportent plus de 80 % du flux circulatoire normal.
Deux mécanismes expliquent le passage du sang des veines vers le cœur :
■ la pression transmise à travers la microcirculation est faible mais
constante. Le flux veineux augmente sous l’influence de la
vasodilatation produite par l’exercice et diminue à cause de la
vasoconstriction due au froid ou à une insuffisance artérielle ;
■ la pression est exercée par la contraction intermittente des muscles
adjacents, particulièrement ceux du mollet. Pendant l’examen
échographique, cela peut être reproduit par une pression sur les
muscles du mollet au repos entraînant une « accélération veineuse ».
Les facteurs suivants peuvent influencer le flux :
■ les contractions pulsatiles de l’atrium droit entraînent une
augmentation transitoire de la pression veineuse et l’arrêt du flux, qui
peut être restauré lors de la diastole auriculaire. Cela n’est observé
qu’au niveau des veines centrales ;
■ une modulation respiratoire est observée au niveau des veines
proximales des membres inférieurs mais pas au niveau des veines
distales ;
■ les changements de pression intrathoracique en rapport avec la
respiration entraînent des effets opposés au niveau des extrémités
inférieures et supérieures. Pour les veines des membres supérieurs,
l’inspiration augmente le gradient de pression avec les veines centrales
et le flux veineux augmente. Pour les veines des membres inférieurs,
l’inspiration entraîne une descente diaphragmatique qui augmente la
pression abdominale et ralentit le flux veineux ; le flux veineux aux
membres inférieurs augmente durant l’expiration ;
■ l’augmentation de pression intra-abdominale ou intrathoracique
lors de manœuvres d’effort ou lors de la manœuvre de Valsalva
entraîne un ralentissement ou un arrêt du flux au niveau des membres
supérieurs et inférieurs.
Comme pour les branches de division artérielles, la résistance dans
chacune des petites veines en parallèle est supérieure à la résistance d’une
veine de gros calibre telle la veine cave inférieure. Ainsi, plus la veine est
grande, plus le flux est rapide. Le flux sanguin est pratiquement stagnant
dans les petites veines, comme celles du mollet, ce qui les expose davan-
tage à la thrombose veineuse.
Les valvules veineuses empêchent le reflux dans les veines des membres
inférieurs, qu’il soit d’origine gravitationnelle, lié à l’inspiration ou à
l’effort ; le flux est ainsi dirigé seulement vers le cœur. Le nombre de
valvules augmente vers la périphérie ; elles ne sont pas présentes au
niveau des veines iliaques ni au niveau de la veine cave inférieure.
CHAPITRE
5
Pathologie vasculaire
STRUCTURE ARTÉRIELLE
NORMALE ET PHYSIOLOGIE
La paroi des artères de gros calibre comporte trois couches (Fig. 5-1) :
Adventice
Intima
Média
Fig. 5-1
Les trois couches de la paroi artérielle.
D’après la Fig. 12-2a, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Fig. 5-2
Aspect en mode B des différentes couches de la paroi artérielle normale, montrant
l’épaisseur intima–média, mesurée au mieux sur la paroi distale.
HÉMOSTASE ET THROMBOSE
L’hémostase normale permet l’équilibre nécessaire pour prévenir un
saignement excessif après une blessure vasculaire, mais également pour
prévenir une thrombose intravasculaire spontanée. Trois grands facteurs
permettent le contrôle de l’hémostase :
■ les cellules endothéliales de la paroi vasculaire s’opposent à la
thrombose dans la mesure où elles préviennent l’adhésion des
plaquettes aux structures sous-endothéliales, ont des propriétés
anticoagulantes dues à des molécules héparine-like, et contiennent
des facteurs fibrinolytiques qui éliminent les dépôts de fibrine sur la
paroi ;
■ les plaquettes adhèrent au collagène sous endothélial après
rupture endothéliale. Cela engendre une série de réactions connues
sous le nom d’activation plaquettaire qui aboutit à l’agrégation des
82 Pathologie vasculaire
THROMBOSE VEINEUSE
La thrombose veineuse peut être la conséquence de trois processus diffé-
rents, appelés triade de Virchow (Rudolf Ludwig Karl Virchow [1821–
1902] était un anatomopathologiste allemand) (Fig. 5-3). La thrombose
veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs est associée à un risque
élevé d’embolie pulmonaire et revêt une importance particulière (voir
chapitre 9).
Plusieurs facteurs de risque prédisposent à la maladie veineuse thrombo-
embolique :
■ alitement, immobilité ;
■ traumatismes ;
■ sepsis ;
■ grossesse ;
■ obésité ;
■ âge ;
Hémostase et thrombose 83
Lésion Stase
endothéliale
Activation de
la coagulation
■ pathologie maligne ;
■ varices ;
■ antécédents de TVP.
La TVP ou l’embolie pulmonaire sont souvent observées dans les contextes
cliniques suivants.
■ Après chirurgie. Elles sont fréquentes, plus particulièrement après
intervention orthopédique sur les membres inférieurs. Les facteurs
peropératoires qui augmentent le risque sont une hydratation
insuffisante, l’immobilité, une intervention de longue durée et une
anesthésie profonde.
■ Perfusions intraveineuses et cathéters. Les systèmes utilisés
pour perfuser des nutriments ou des médicaments sont souvent posés
pour des intervalles de temps longs et exposent au risque de
thrombose, particulièrement au niveau des membres supérieurs (voir
chapitre 16, p. 325).
■ Grossesse. La TVP est observée au cours de moins d’une grossesse
sur 1000, mais l’embolie pulmonaire est l’une des causes les plus
fréquentes de mortalité maternelle. La TVP est plus fréquente après
84 Pathologie vasculaire
PATHOGÉNIE
La TVP est beaucoup plus fréquente aux membres inférieurs qu’aux
membres supérieurs.
■ Extension. La thrombose débute habituellement au niveau des
veines surales, en particulier près des sinus veineux. Le thrombus peut
s’étendre le long du trajet veineux, initialement « flottant » sans être
fixé à la paroi veineuse, puis devenant adhérent à la paroi veineuse.
■ Reperméabilisation. Avec le temps, la paroi veineuse produit des
facteurs thrombolytiques qui peuvent reperméabiliser la veine.
Cependant, la thrombose entraîne en général des dégâts irréversibles
des valvules veineuses expliquant qu’un reflux veineux gravitationnel
apparaisse fréquemment. Pratiquement 75 % des TVP sont
reperméabilisés dans les 6 mois, et approximativement les deux tiers
d’entre elles développent des reflux veineux profonds.
■ Thrombose occlusive. Si la thrombolyse est inefficace, l’occlusion
va persister. Il est impossible de prédire si les veines vont rester occluses
de manière définitive ou se reperméabiliser ; cela dépend en partie de
l’étendue de la thrombose et de l’efficacité du traitement. La lumière
reste occupée par le thrombus pendant plusieurs mois. Ensuite, elle
peut rester occupée par un matériel mucoïde mais, le plus souvent,
elle se sclérose complètement et prend l’aspect d’un cordon fibreux.
Une circulation veineuse collatérale se développe plus ou moins.
Athérosclérose 85
ATHÉROSCLÉROSE
ÉTIOLOGIE
L’athérosclérose est un processus complexe qui intéresse le contenu
sanguin, les cellules endothéliales et les cellules musculaires lisses de la
média (Fig. 5-4).
a b c
Fig. 5-4
Initiation de l’artériosclérose.
a. Les lésions endothéliales dues à des blessures chimiques ou mécaniques activent les
globules blancs, les plaquettes et les cellules endothéliales qui produisent des facteurs
chimiques modifiant la média sous-jacente.
b. Les cellules musculaires lisses réagissent en migrant de la média vers le plan sous-
endothélial.
c. Les cellules musculaires lisses prolifèrent et se modifient, passant de cellules
contractiles à des cellules synthétisant des éléments graisseux et spumeux. Une
dégénérescence secondaire libère les lipides, et les plaquettes s’agrègent sur la surface.
D’après la Fig. 12-5 de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
FACTEURS DE RISQUE
Chacun a des facteurs de risque d’athérome à des degrés divers. La lésion
artérielle et l’accumulation de lipides sont accentuées par les facteurs de
risque suivants :
■ tabagisme ;
■ diabète sucré ;
■ hypertension artérielle ;
■ hyperlipidémie ;
■ homocystinémie.
86 Pathologie vasculaire
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES
La répartition des lésions a tendance à être hétérogène, avec une concen-
tration au niveau de certains sites préférentiels. La maladie athéromateuse
est plus fréquente dans les zones où le flux est stagnant le long de la paroi
artérielle, telle la bifurcation aortique (Fig. 5-5), ce qui permet un contact
prolongé des agents lésionnels avec la paroi vasculaire (voir chapitre 4,
p. 61).
Plaques
fibreuses
Lésion calcifiée
Plaque de la avec agrégation
paroi plaquettaire
postérieure de surface
Thrombus totalement
occlusif
Fig. 5-5
Modifications dues à l’athérosclérose au niveau de la bifurcation aortique.
D’après la Fig. 12-12f, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
PATHOGÉNIE
■ La maladie athéromateuse doit diminuer le calibre artériel jusqu’à un
stade de sténose « critique » avant que des symptômes significatifs
n’apparaissent.
■ La thrombose aiguë peut se développer sur une sténose peu serrée
et être à l’origine d’une ischémie aiguë révélatrice de la maladie.
■ Une occlusion chronique peut apparaître après une sténose critique.
L’occlusion s’étend entre des branches majeures qui s’anastomosent
pour former une circulation collatérale artérielle autour de l’occlusion.
La sévérité des symptômes dépend en partie de la qualité de la
circulation collatérale.
■ Des petites particules athéromateuses ou un thrombus superficiel
secondaire peuvent se détacher et entraîner des infarctus d’origine
embolique.
88 Pathologie vasculaire
b
Fig. 5-6
Aspects en mode B des plaques athéromateuses.
a. La richesse lipidique de la plaque se traduit par un aspect homogène hypoéchogène ;
la plaque n’est visible qu’en Doppler couleur sous la forme d’un défect de remplissage
couleur.
b. Plaque entièrement fibreuse ayant un aspect homogène échogène.
Athérosclérose 89
e
Fig. 5-6 (suite)
Aspects en mode B des plaques athéromateuses.
c. Une plaque contenant des combinaisons variables de tissus lipidique, fibreux et de
calcifications a un aspect hétérogène.
d. Calcification en « chou-fleur » responsable d’un cône d’ombre acoustique postérieur.
e. Calcifications diffuses à l’origine de plaques sur une longueur considérable de l’artère.
90 Pathologie vasculaire
ANÉVRISMES ARTÉRIELS
ÉTIOLOGIE
Les anévrismes dégénératifs peuvent intéresser l’ensemble des artères de
gros calibre depuis la crosse aortique jusqu’aux principales artères distales.
Les facteurs prédisposants sont :
■ héréditaires : des cas familiaux ont été décrits, et la parenté mâle
au premier degré a 4 fois plus de risque d’avoir un anévrisme ;
■ des déficits d’enzymes liés génétiquement, entraînant une
anomalie croisée du collagène ;
■ une insuffisance d’apport sanguin dûe à la présence d’un
thrombus intraluminal se comportant comme une barrière à la
diffusion de l’oxygène vers la paroi artérielle et entraînant une nécrose
hypoxique ;
■ les plaques athéromateuses qui, en s’atrophiant, laissent une
paroi vasculaire fine et peu résistante.
Parmi les autres types d’anévrisme, on peut citer :
■ les anévrismes associés à une artérite inflammatoire ;
■ les anévrismes mycotiques avec infection de la paroi artérielle.
FACTEURS DE RISQUE
■ Antécédents familiaux.
■ Hypertension.
■ Tabagisme.
■ Bronchopathie chronique obstructive.
■ Autre localisation de maladie athéromateuse.
ANATOMOPATHOLOGIE
Il existe plusieurs types d’anévrismes (Fig. 5-7).
Fusiforme Sacculaire
Fig. 5-7
Les différents types d’anévrisme.
• Fusiforme : intéressant la totalité de la circonférence pariétale aortique.
• Sacculaire : n’intéressant qu’une partie de la circonférence aortique.
• Disséquant : avec une fausse lumière.
• Faux anévrisme : en rapport avec un traumatisme artériel.
D’après la Fig. 13-10, de Queral L, in Bergan JJ, Yao JS, Surgery of the aorta and its
body branches, New York, Grune and Stratton, 1979. Reproduction autorisée.
Anévrisme disséquant
L’anévrisme disséquant peut se développer à partir d’une blessure de
l’intima située au niveau de l’origine de la crosse aortique, juste après la
naissance de l’artère subclavière gauche, ou bien, moins fréquemment, au
niveau de l’aorte abdominale ou de l’artère carotide interne (Fig. 6-13,
p. 117). Il est dû à une nécrose de la média, et il est plus fréquemment
observé au cours des maladies caractérisées par une fragilité vasculaire
congénitale provoquée par un déficit du collagène au cours du syndrome
de Marfan ou du syndrome d’Ehlers-Danlos. Le mode de révélation
peut être aigu, avec occlusion des branches de l’aorte ou des artères ilia-
ques, ou chronique, avec la formation d’un anévrisme aortique.
92 Pathologie vasculaire
Faux anévrisme
Un traumatisme artériel, d’origine accidentelle ou iatrogène, peut
entraîner un défect de la paroi vasculaire. L’hémorragie entraîne la forma-
tion d’un hématome local et la rupture artérielle cicatrise souvent. Cepen-
dant, la pression artérielle peut maintenir ouvert le chenal de
communication, expliquant que du sang pulsatile constitue progressive-
ment un espace anévrismal en dehors de la lumière, qui comprime l’héma-
tome sur la paroi vasculaire.
MALADIES NON
ATHÉROMATEUSES DES
ARTÈRES
Plusieurs maladies artérielles non athéromateuses, peu fréquentes, seront
envisagées, tout particulièrement chez les patients jeunes sans risque
majeur d’athérosclérose.
MALADIES ARTÉRIELLES
INFLAMMATOIRES
Il s’agit de plusieurs maladies dont l’anatomopathologie est proche mais
dont les signes cliniques diffèrent ; elles sont probablement d’origine
auto-immune. Elles peuvent être identifiées par échographie, mais la
plupart ont des signes artériographiques caractéristiques et, pour
certaines d’entre elles, le recours à la biopsie artérielle est nécessaire au
diagnostic.
La maladie de Takayashu (maladie des femmes sans pouls) est
fréquente en Asie, et atteint préférentiellement les enfants et les adultes
jeunes avec une nette prépondérance féminine. La maladie a été décrite
par Mikita Takayashu (1860–1938) qui était un ophtalmologiste japonais.
Le processus inflammatoire intéresse toutes les couches de l’aorte et de
ses grosses branches de division, irriguant les territoires cérébrovasculaires,
viscéraux ou périphériques. À la phase d’inflammation aiguë, qui
comporte une symptomatologie non spécifique pseudorhumatismale,
succède plusieurs années plus tard une phase fibreuse chronique qui
aboutit à des sténoses ou thromboses des artères de gros calibre ainsi
qu’à des anévrismes dans 30 % des cas. En échographie, la mise en
évidence d’un épaississement circonférentiel et homogène de l’intima et
de la média est un signe hautement spécifique de la maladie.
Maladies non athéromateuses des artères 93
MALADIES INTRINSÈQUES
DE LA PAROI ARTÉRIELLE
La coarctation aortique est une anomalie congénitale d’un segment de
l’aorte qui est hypoplasique, et s’associe souvent à des sténoses des
artères viscérales ou rénales. Elle intéresse l’aorte thoracique et, plus rare-
ment, la partie haute de l’aorte abdominale. Son diagnostic doit être
discuté chez les patients jeunes ayant une hypertension artérielle par
94 Pathologie vasculaire
TR A U M A T I S M E A R T É R I E L
Le traumatisme artériel aigu est une indication fréquente d’examen
échographique. La rupture de la paroi artérielle provoque en règle une
hémorragie abondante. Certains traumatismes s’accompagnent d’une
rupture de l’intima et de la média, mais laissent intacte l’adventice. Ils
peuvent être à l’origine d’occlusion artérielle et d’ischémie. Dans les
artères de gros calibre, la lumière peut rester perméable, tandis que la
paroi lésée peut devenir anévrismale, de manière précoce ou tardive.
Les traumatismes artériels répétés peuvent être à l’origine de fibrose
sous-intimale avec sténose, dégénérescence pariétale, s’accompagnant de
la formation d’anévrisme ou de thrombose occlusive ; elle est décrite dans
les chapitres suivants.
Les traumatismes iatrogènes peuvent être secondaires à diverses
procédures, parmi lesquelles :
■ le cathétérisme artériel lors d’une artériographie ;
■ la perfusion intra-artérielle de médicaments ;
■ la reconstruction vasculaire artérielle.
L’artérite radique est à l’origine de lésions de l’endothélium des artères
de gros calibre. Elle entraîne habituellement des signes cliniques plus d’un
à deux ans après la radiothérapie. La fibrose s’étend à la paroi et entraîne
une sténose artérielle ou une thrombose.
L’ergotisme, lié à l’ingestion de préparation d’ergot de seigle utilisée
contre la migraine, entraîne un spasme des artères de gros calibre des
membres inférieurs ou des branches de la crosse aortique. À la phase
initiale, le spasme est totalement réversible dans les premières heures
suivant l’arrêt de la thérapeutique, puis les lésions endothéliales peuvent
se compliquer de thrombose.
Veines
superficielles Veines
profondes
Perforante Muscles
du mollet
Veines
superficielles Veines
profondes
Perforante
Muscles
du mollet
Veines
superficielles Veines
profondes
Perforante
Muscles
du mollet
OBSTRUCTION VEINEUSE
Un thrombus veineux profond peut ne pas se reperméabiliser et être ainsi à
l’origine d’une obstruction chronique définitive. La pression dans les veines
profondes augmente avec la contraction musculaire, entraînant le sang
dans les veines perforantes, ce qui aboutit à une hypertension veineuse
sévère au niveau du réseau veineux superficiel. Les veines saphènes et leurs
principaux afférents jouent alors le rôle de circulation collatérale pour le flux
de retour, et ne peuvent être réséquées sans risque supplémentaire
d’obstruction au retour veineux et d’aggravation des symptômes.
Une obstruction iliocave proximale peut être suggérée par l’aspect du
spectre Doppler de la veine fémorale commune. Les variations de flux liées
à la modulation respiratoire et lors de la manœuvre de Valsalva sont alors
diminuées ou absentes (Fig. 5-11).
SYNDROME POSTPHLÉBITIQUE
Le terme de syndrome postphlébitique a longtemps été utilisé pour décrire
la maladie veineuse chronique associée à des complications dues aux
lésions cutanées et à l’infiltration graisseuse des membres inférieurs. On
pensait initialement que les complications étaient toujours associées à un
reflux veineux profond ou à une obstruction en rapport avec une TVP
ancienne ayant entraîné une incontinence des perforantes. Néanmoins, les
balayages en duplex ont montré qu’une grande proportion de complica-
tions avait pour seule origine un reflux superficiel.
Maladie veineuse chronique 99
Veine iliaque
GVS
VFS
Ligne de base
Doppler
R V R V R V
Fig. 5-11
Différents types de flux au niveau de la veine fémorale commune avec l’analyse spectrale
correspondante.
GVS : grande veine saphène ; R : fluctuations respiratoires ; V : manœuvre de Valsalva ;
VFS : veine fémorale superficielle.
a. Circulation normale. R : aspect normal ; V : entraîne un arrêt du flux.
b. Reflux superficiel ou profond ; R : aspect normal ; V : flux rétrograde.
c. Obstruction proximale ; R : flux très amorti ou inexistant ; V : flux diminué ou
inexistant.
CHAPITRE
6
Maladies
cérébrovasculaires
extracrâniennes
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Aspects anatomopathologiques locorégionaux
• Affections non athéromateuses
• Aspects cliniques
• Diagnostics différentiels
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspects normaux
• Indications de l’écho-Doppler
• Critères diagnostiques
■ PROTOCOLES D’EXAMEN
• Préparation du patient
• Sélection de la sonde
• Artères carotides
• Artères vertébrales
• Branches de la crosse aortique
102 Maladies cérébrovasculaires extracrâniennes
ANATOMIE
Encadré 6-1
Artères dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
Artère carotide commune (ACC)
Artère carotide interne (ACI)
Artère carotide externe (ACE)
Artères vertébrales
Tronc brachiocéphalique
Artère subclavière
ASPECTS CLINIQUES
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES
LOCORÉGIONAUX
Au cours de son évolution, la maladie peut réduire la pression de perfu-
sion et le flux. Il peut y avoir compensation par les collatérales et par une
vasodilatation intracrânienne appelée autorégulation. Il n’y a pas de
diminution du flux vasculaire tant que la réduction du diamètre vasculaire
n’excède pas 50 %.
Localisation de la maladie
Les atteintes des artères carotides et des branches de la crosse aortique
peuvent être associées, de même que celle des axes extra- ou intracrâniens
(Fig. 6-4).
Aspects cliniques 103
Droite Gauche
Artères vertébrales
ACC
ACC
Artères
subclavières
Tronc
brachiocéphalique
Crosse
aortique
Fig. 6-1
Branches de la crosse aortique.
• Le tronc brachiocéphalique droit se divise en artère subclavière droite et en artère
carotide commune (ACC) droite.
• L’artère subclavière gauche et l’ACC gauche naissent directement de la crosse
aortique.
• Parmi les variantes anatomiques : naissance de l’ACC gauche à partir du tronc
brachiocéphalique dans 20 à 35 % des cas.
D’après Lord RSA, Surgery of occlusive cerebrovascular disease, Saint-Louis, CV
Mosby, 1986. Reproduction autorisée.
ACI
intracrânienne
ACI
extracrânienne
Bifurcation
carotidienne
ACE
ACC
Fig. 6-2
Artères carotides.
• Elles sont situées en arrière du muscle sternomastoïdien.
• L’ACC chemine en dedans de la veine jugulaire interne et du nerf vague.
• La bifurcation carotidienne se situe au niveau de l’angle mandibulaire.
• L’ACE est antéro-interne par rapport à l’ACI à la bifurcation.
• Le diamètre de l’ACI est plus grand que celui de l’ACE.
• L’ACI et l’ACC n’ont pas de branches extracrâniennes dans leur disposition
anatomique habituelle.
• L’ACE a de multiples branches : la première est l’artère thyroïdienne supérieure.
D’après la Fig. 12-1c, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Artère
vertébrale
ACC
C6
Artère
subclavière
Fig. 6-3
Artères vertébrales.
• Elles naissent habituellement de la portion proximale des artères subclavières.
• Elles ont souvent un calibre différent à droite et à gauche.
• Elles cheminent en position latérale et postérieure par rapport aux artères carotides.
• Elles passent dans les trous vertébraux cervicaux, le niveau d’entrée étant
habituellement en C6.
• Elles pénètrent dans la boîte crânienne à travers le foramen magnum.
• Elles se rejoignent pour former l’artère basilaire.
D’après la Fig. 10-2, de Moore WS, Surgery for cerebrovascular disease, Philadelphie,
WB Saunders, 1980. Reproduction autorisée.
Sténose de
Occlusion
la bifurcation
de l’ACI
carotidienne
Sténose
brachiocéphalique
Sténose
subclavière
Athérome
de la crosse
Fig. 6-4
Localisations habituelles d’atteinte artérielle extracrânienne.
La topographie la plus fréquente se situe au niveau de la bifurcation carotidienne, avec
une plaque qui s’étend vers l’ACI et dont l’extrémité est en général nette.
D’après Lord RSA, Surgery of occlusive cerebrovascular disease, Saint-Louis, CV
Mosby, 1986. Reproduction autorisée.
106 Maladies cérébrovasculaires extracrâniennes
Droite Gauche
Flux Flux
rétrograde antérograde
Artère
Artère
carotide
carotide
Artère Artère
vertébrale vertébrale
Vol vers
le bras droit
Occlusion
du tronc artériel
brachiocéphalique
Fig. 6-5
« vol » sous-clavier par thrombose du tronc artériel brachiocéphalique avec « vol » du flux
sanguin cérébral vers le membre supérieur droit
• Flux antérograde dans l’artère vertébrale gauche, et rétrograde dans l’artère vertébrale
droite.
• Flux rétrograde dans l’artère basilaire.
• Flux dirigé du cercle de Willis vers l’artère basilaire.
• Flux rétrograde dans les ACI et ACC droites.
D’après Lord RSA, Surgery of occlusive cerebrovascular disease, Saint-Louis, CV
Mosby, 1986. Reproduction autorisée.
ASPECTS CLINIQUES
La maladie peut être asymptomatique. Un souffle cervical peut être la
conséquence d’une sténose ou d’une artère tortueuse. Les symptômes
persistants ou transitoires associés à un déficit neurologique peuvent être
dus à une embolie ou à une diminution du flux en rapport avec une
sténose ou une occlusion.
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
■ L’embolie cérébrale due à un thrombus cardiaque mural en rapport
avec une maladie cardiaque athéromateuse ou un myxome de
l’oreillette.
■ L’embolie cérébrale due à un thrombus ou à des végétations
valvulaires cardiaques en rapport avec une fibrillation auriculaire, une
atteinte cardiaque rhumatismale, une endocardite bactérienne
subaiguë ou un prolapsus des valves mitrales.
■ Un vasospasme des artères intracrâniennes en rapport avec une
migraine ou une hémorragie sous-arachnoïdienne.
■ Une hypotension orthostatique.
■ Une hypoglycémie transitoire.
■ Une maladie de l’oreille interne tel le syndrome de Ménière, ou une
infection de l’oreille moyenne entraînant des sensations vertigineuses,
un vertige et une perte de l’équilibre.
TR A I T E M E N T
Les formes mineures de la maladie sont au mieux traitées médicalement.
Une sténose sévère est habituellement traitée par endartériectomie caroti-
dienne ou, depuis peu, par la mise en place de stents carotidiens. Des
essais randomisés ont montré que l’endartériectomie carotidienne était
supérieure au traitement médical pour les patients porteurs de sténose au-
108 Maladies cérébrovasculaires extracrâniennes
Attention
Il peut être difficile de distinguer une sténose serrée d’une occlu-
sion. Il n’est pas possible de traiter chirurgicalement une occlusion
complète de l’ACI, qui d’ailleurs n’expose pas au risque d’embol.
Au contraire, une sténose très serrée est une source potentielle
d’embol ou de thrombose aiguë et peut imposer une intervention
chirurgicale en urgence.
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
■ Y a-t-il une maladie artérielle ?
■ Quelles sont les artères pathologiques et sont-elles sténosées ou
occluses ?
■ Quel est le degré de sténose carotidienne et quelle est la nature des
plaques carotidiennes ?
■ Quelle est la topographie de la bifurcation carotidienne et y a-t-il des
éléments suggérant que l’endartériectomie carotidienne pourrait être
difficile – bifurcation haut située, tortuosité des artères, coils, boucles
artérielles, plaques extensives ou artères très étroites ?
■ Quelle est la direction du flux au niveau des artères vertébrales ; ces
artères sont-elles normales, sténosées, occluses ou absentes ?
■ Les vaisseaux issus de la crosse aortique sont-ils visibles et sont-ils
normaux ou pathologiques ?
■ La qualité de l’examen est-elle suffisante pour permettre une prise
en charge satisfaisante sans recourir à l’artériographie ?
ÉCHO-DOPPLER
Encadré 6-2
Abréviations
•VSM : vitesse systolique maximale
•VTD : vitesse télédiastolique
ASPECTS NORMAUX
■ L’ACI a un signal de basse résistance, car le lit vasculaire cérébral a
des résistances faibles. La VSM est < 125 cm/s, on note une montée
Écho-Doppler 109
INDICATIONS DE L’ÉCHO-DOPPLER
Tous les patients ayant des symptômes cérébrovasculaires doivent bénéfi-
cier d’un écho-Doppler ; la valeur de l’écho-Doppler pour la détection des
patients asymptomatiques reste débattue.
Les indications sont :
■ exploration de symptômes dans le territoire cérébral ;
■ insuffisance vertébrobasilaire ;
■ souffle carotidien ;
■ masse cervicale ;
Attention
Joindre par téléphone le médecin prescripteur lorsque l’examen
d’un patient symptomatique met en évidence une sténose à 80-
99 % de l’ACI.
110 Maladies cérébrovasculaires extracrâniennes
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Sténose de l’artère carotide interne
L’échographie en mode B est fiable pour le diagnostic des sténoses
< 50 % en diamètre, mais devient de moins en moins fiable pour les
sténoses plus serrées. La mesure des vélocités Doppler est utilisée pour
classer les sténoses > 50 % en diamètre.
Nous utilisons les critères recommandés par l’Australasian Society for
Ultrasound in Medicine (tableau 6-1 et Fig. 6-6). La sténose est diagnosti-
quée grâce au ratio du diamètre de la lumière interne au niveau de la
sténose rapporté au diamètre de la lumière au niveau de l’artère distale.
Un élargissement spectral holosystolique est observé pour les sténoses
> 15 %.
Tableau 6-1
Classification des sténoses de l’ACI selon l’Australasian Society for Ultrasound in
Medicine
Sténose VSM (cm/s) VTD (cm/s) Ratio VSM ACI/ACC
16–49 % <125 – –
50–69 % >125 <110 >2
70–79 % >270 >110 >4
80–99 % >270 >140 >4
Fig. 6-6
Enregistrement spectral d’une sténose à 80–99 % de l’ACI.
Attention
Des tortuosités ou boucles artérielles peuvent entraîner une
augmentation apparente des vélocités alors qu’il n’existe pas de
sténose. Cela est dû à la difficulté d’obtenir un angle d’insonation
correct, à la présence d’un flux non linéaire ou hélicoïdal, ou
encore à une vélocité augmentée à la partie interne de la boucle. Il
faut essayer de réaliser l’enregistrement juste après la boucle.
•Il n’y a pas de consensus pour déterminer lequel des critères est le
plus fiable.
•Les ratios sont privilégiés en cas de vélocité basse au niveau de
l’ACC chez un patient ayant une diminution du débit cardiaque, ou
en cas de vélocité élevée de l’ACC chez les patients ayant une
bonne fonction cardiaque.
•Les VSM dans l’ACI peuvent être augmentées en cas d’atteinte
controlatérale sévère de l’ACI.
Attention
Une sténose très serrée peut entraîner une chute des VSM. Si un
flux minime, « goutte-à-goutte », n’est pas mis en évidence, la
sténose peut être confondue avec une occlusion. Un flux de basse
vélocité peut être détecté en Doppler couleur sous l’aspect d’un
canal très étroit au niveau de l’ACI correspondant à un aspect en
« chapelet » en artériographie. On peut s’aider du Doppler puis-
sance ou des produits de contraste ultrasonores pour détecter un
tel flux lent. Une suspicion d’occlusion en échographie nécessite
une confirmation par artériographie, et l’inverse s’applique aux
suspicions d’occlusions mises en évidence en artériographie.
Fig. 6-7
Enregistrement spectral mettant en évidence un ébranlement systolique en rapport avec
une occlusion de l’ACI.
Fig. 6-8
Flux de va-et-vient dans l’ACE avec passage du flux dans l’ACI distale en cas
d’occlusion de l’ACC.
Encadré 6-3
Caractéristiques d’une plaque carotidienne
Composition et échogénicité
•Homogène et hypoéchogène
•Hétérogène et hyperéchogène
•Avec des calcifications denses s’accompagnant de cône d’ombre
acoustique
Surface
•Régulière et continue
•Irrégulière
•Ulcérée
Fig. 6-9
Calcul de l’échogénicité d’une plaque carotidienne.
• La plaque est définie sur l’image Doppler couleur (en haut à droite).
• Les contours de la plaque sont dessinés avec des marqueurs électroniques (pointillés
de l’image de gauche).
• La brillance est évaluée pour définir un référentiel allant des brillances basses (celles du
sang) vers les brillances élevées (celles de l’adventice).
• La plaque est numérisée en échelle de gris afin de définir pour tous les pixels une
valeur moyenne et une déviation standard d’échogénicité (image en bas à droite).
Tableau 6-2
Direction du flux dans les artères extracrâniennes en cas de sténose ou de thrombose
des artères subclavières ou du tronc artériel brachiocéphalique.
Artère Maladie Artère verté- Artère verté- ACC ACC
brale droite brale gauche droite gauche
Normal ↑ ↑ N N
Subclavière gauche Sténose ↑ ↓ ou ↑↓ ou ↑ N N
Subclavière gauche Occlusion ↑ ↓ N N
Subclavière droite Sténose ↓ ou ↑↓ ou ↑ ↑ N N
Subclavière droite Occlusion ↓ ↑ N N
Tronc brachiocéphalique Sténose ↓ ou ↑↓ ou ↑ ↑ ↑ ↑↑
Tronc brachiocéphalique Occlusion ↓ ↑ ↑ ↑↑
↑ : flux antérograde ; ↓ : flux rétrograde ; ↑↓ : flux de va-et-vient ; ↑ : flux antérograde
diminué ; N : flux normal ; ↑↑ : flux augmenté.
Fig. 6-10
Flux rétrograde dans l’artère vertébrale dû à une occlusion de l’artère subclavière.
Fig. 6-11
Image en Doppler couleur d’une dysplasie fibromusculaire de l’ACI.
L’artère est tortueuse avec un aspect en rang de perles dû à la succession de segments
sténosés et dilatés.
Fig. 6-12
Enregistrement en Doppler spectral d’une dissection de l’ACI.
On note un signal très aigu dû à une obstruction incomplète. Si l’artère est encore
perméable, il peut y avoir plusieurs orifices d’entrée et de sortie du flux.
Fig. 6-13
Coupe transversale en mode B d’une tumeur du glomus carotidien avec élargissement
de l’ACI et de l’ACE dû à la présence de la masse tumorale.
PROTOCOLES D’EXAMEN
Suivre les techniques de balayage décrites au chapitre 2 p. 31, et toujours
réaliser un examen bilatéral.
PRÉPARATION DU PATIENT
Lire la demande d’examen et interroger le patient. Analyser les symptômes
pour prédire la localisation de l’atteinte. Il peut être difficile de communi-
quer avec un patient ayant un accident vasculaire cérébral à l’origine de
déficits pouvant affecter la parole, les mouvements, la mémoire ou même
la conscience.
Attention
Une atteinte de l’ACI peut entraîner des symptômes moteurs ou
sensoriels controlatéraux ainsi qu’une amaurose fugace homolaté-
rale.
SÉLECTION DE LA SONDE
■ Utiliser une sonde linéaire pour l’étude des artères extracrâniennes.
■ Utiliser une sonde convexe pour imager un patient ayant un cou
épais ou pour l’étude de l’ACI distale.
■ Utiliser une sonde phased array de petite taille pour étudier les
branches de la crosse aortique, en angulant au-dessus de la partie
moyenne de la clavicule et en bas, ainsi que pour étudier la portion
distale de l’ACI à travers une fenêtre sous-mandibulaire
immédiatement en dessous de l’angle de la mâchoire.
ARTÈRES CAROTIDES
Position du patient et sélection de la fenêtre
■ Mettre le patient en décubitus dorsal si possible. L’échographiste est
en position assise derrière la tête du patient (Fig. 6-14) ou en face de
lui.
■ Tourner la tête du patient à 45° du côté opposé à celui examiné,
avec le menton relevé. Afin d’étendre le cou, utiliser un oreiller plat ou
ne pas mettre d’oreiller.
■ Varier l’angle d’insonation ou la position de la tête du patient si
nécessaire.
■ Déplacer la sonde jusqu’à l’endroit où les artères sont le plus
superficielles.
Protocoles d’examen 119
Fig. 6-14
Notre position préférée pour le balayage des artères carotides.
Co n s e i l
• Commencer le balayage de chaque artère du même côté, habi-
tuellement le droit.
• Éviter une pression excessive sur la bifurcation carotidienne qui
pourrait stimuler le sinus carotidien et entraîner une bradycardie,
une syncope voire une asystolie ventriculaire.
• Éviter une pression excessive qui pourrait comprimer les artères
et entraîner des vélocités faussement élevées.
Encadré 6-4
Il est essentiel de distinguer l’ACI de l’ACE
Visualiser les artères en mode B pour vérifier que :
•l’ACI a un diamètre plus grand que celui de l’ACE à proximité de la
bifurcation ;
•l’ACE a une topographie antéromédiale par rapport à l’ACI au niveau
de la bifurcation ;
•l’ACI chemine en général en arrière de l’ACE (mais ce n’est pas
toujours le cas).
Utiliser le Doppler couleur pour vérifier que :
•l’artère qui donne des branches extracrâniennes est l’ACE.
Utiliser le Doppler spectral pour vérifier :
•que l’ACI a une courbe à basse résistance (VTD élevée) et que l’ACE a
un spectre à haute résistance (VTD basse) ;
•le fait de tapoter doucement l’artère temporale superficielle en regard
de l’oreille modifie le spectre de l’ACE avec un aspect en dents de scie ;
ce test de tapotement requiert de l’expérience et l’image doit être
interprétée avec précaution, en particulier dans des mains inexpérimen-
tées.
Co n s e i l
• C’est au niveau du bulbe carotidien que les pathologies sont les
plus fréquentes ; il faut donc enregistrer en continu un échantillon
du spectre Doppler depuis l’ACC distale jusqu’à l’ACI proximale
pour être sûr de détecter les sténoses.
• La séparation normale de la couche limite au niveau du bulbe
carotidien est un signe rassurant de l’absence de sténose.
Protocoles d’examen 121
■ utiliser les réglages veineux pour l’étude des flux lents : PRF basse et
filtre de paroi bas ;
■ augmenter la persistance en couleur ;
■ utiliser le Doppler puissance qui est très sensible aux flux lents.
ARTÈRES VERTÉBRALES
Encadré 6-5
Images échographiques à enregistrer
•Les images en coupes longitudinales en mode B de l’ACC proximale,
de la bifurcation carotidienne et de l’ACI.
•Les images en coupes longitudinales et transversales en mode B de
toute plaque significative (également en Doppler couleur lorsque la
plaque est hypoéchogène).
•Les tracés spectraux des ACC et ACI dans leurs segments proximal et
distal, de l’ACE dans son segment proximal, et des artères vertébrales
et subclavières.
•Le spectre au niveau de toute zone de sténose ou d’occlusion.
•Les images des lésions et des pathologies non athéromateuses.
CHAPITRE
7
Doppler transcrânien
et mode duplex
transcrânien
■ ANATOMIE
• Aspects cliniques
• Ce que les médecins doivent savoir
■ DOPPLER TRANSCRÂNIEN ET BALAYAGE EN MODE DUPLEX
• Fenêtres pour le Doppler transcrânien et le Doppler couleur
transcrânien
• Aspects normaux
• Indications du Doppler transcrânien et du Doppler couleur
transcrânien
• Critères diagnostiques
■ PROTOCOLES D’EXAMEN DE DOPPLER TRANSCRÂNIEN ET DE DOPPLER
COULEUR TRANSCRÂNIEN
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Optimisation de l’image
• Fenêtre temporale
• Fenêtre foraminale
• Fenêtre orbitaire
• Fenêtre sous-mandibulaire
124 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
ANATOMIE
Encadré 7-1
Artères dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Artère carotide interne (ACI)
•Artère vertébrale
•Artère basilaire
•Artère cérébrale antérieure (ACA)
•Artère cérébrale moyenne (ACM)
•Artère cérébrale postérieure (ACP)
•Artère communicante antérieure (ACoA)
•Artère communicante postérieure (ACoP)
Autres artères dont l’étude n’est pas obligatoire
•Artère carotide externe (ACE)
•Artères cérébelleuses inféro-antérieure et inféro-postérieure (AICA et
PICA)
ACA–A2
ACA–A1 ACM–M2
ACoA
ACI
ACM–M1
ACP–P2 ACoP
ACP–P1
Artère basilaire
Fig. 7-1
Cercle ou polygone de Willis.
• Les systèmes carotidien et vertébrobasilaire communiquent latéralement et d’avant en
arrière.
• L’ACoA rejoint les ACA.
• Chaque ACoP rejoint l’ACP et l’ACM homolatérales.
• Chaque ACA a un trajet médian puis supérieur entre les lobes frontaux :
• A1 : segment avant l’ACoA ;
• A2 : segment après l’ACoA.
• Chaque ACM a un trajet horizontal et latéral puis bifurque ou trifurque en donnant les
branches suivantes :
• M1 : segment avant la bifurcation ;
• M2 : segment après la bifurcation.
• Chaque ACP a un trajet antérieur et latéral, puis latéral et postérieur :
• P1 : segment avant l’ACoP ;
• P2 : segment après l’ACoP.
• Un ou plusieurs segments du cercle sont absents chez 50 % des patients ; il s’agit le
plus souvent d’une hypoplasie de l’ACoP, qui explique qu’une circulation collatérale
potentielle puisse être insuffisante
• L’ACP naît directement de l’ACI, remplaçant l’ACoP dans 15 % des cas.
D’après Lord RSA, Surgery of occlusive cerebrovascular disease, Saint-Louis, CV
Mosby, 1986. Reproduction autorisée.
ASPECTS CLINIQUES
Aspects anatomopathologiques locorégionaux
Vasospasme lié à une hémorragie sous-arachnoïdienne
Le vasospasme est généralement lié au saignement d’un anévrisme intra-
crânien et constitue, dans beaucoup de services, l’indication la plus
126 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
Segments
ACM ACA
ACoP C1
Supraclinoïdien
C2
C3
Caverneux
Artère
ophtalmique
Pétreux
C4
Cervical
ACI extracrânienne
Fig. 7-2
ACI intracrânienne.
•Elle passe à travers le trou déchiré du lobe temporal.
•Le siphon carotidien a la forme d’un S avec une courbe en avant puis en arrière.
•L’ACI a quatre segments.
•Elle donne des branches parmi lesquelles l’artère ophtalmique et l’ACoP.
• Elle bifurque en ACA de petit calibre et en ACM de plus gros calibre.
Artère Artères
temporale supraorbitaire
superficielle et supratrochléaire
ACI
Œil
Artère
ophtalmique
ACE Artère
faciale
Fig. 7-3
Circulation périorbitaire avec anastomoses entre les ACI et ACE au niveau de l’orbite.
•L’artère ophtalmique passe en avant, à travers le canal optique, pour irriguer l’œil.
•Elle donne des branches supraorbitaire et supratrochléaire qui s’anastomosent avec les
branches superficielle et temporale de l’ACE.
D’après la Fig. 83, de Rumwell C, McPharlin M, Vascular technology, Pasadena, Davies
Publishers, 1996. Reproduction autorisée.
Anatomie 127
ACP–P1
ACoP
ACP–P2
Artère Artère
cérébelleuse basilaire
supérieure
AICA
PICA
Artères vertébrales
Fig. 7-4
Artères vertébrobasilaires.
•Les artères vertébrales se dirigent en avant et en dedans pour entrer dans le crâne à
travers le foramen magnum.
•Elles se rejoignent pour former l’artère basilaire qui a un trajet antérieur et supérieur
jusqu’à sa bifurcation en ACP.
•Parmi leurs branches, on note les artères cérébelleuses.
• Le trajet des artères vertébrales est variable.
Ils sont plus fréquemment observés et plus nombreux chez les patients
symptomatiques ayant une atteinte de l’ACI. Ils peuvent être à l’origine
d’accidents vasculaires cérébraux passés inaperçus et être la source de
détérioration cognitive chez des patients ayant eu un pontage coronarien.
Pendant et après endartériectomie carotidienne, la présence de plus de
50 HITS par heure est hautement prédictive de déficits neurologiques
périopératoires.
DOPPLER TRANSCRÂNIEN ET
BALAYAGE EN MODE DUPLEX
Le Doppler transcrânien ne montre aucun détail anatomique, mais fournit
habituellement des tracés spectraux pour la plupart des artères étudiées.
Le Doppler couleur transcrânien fournit plus d’informations, mais la visua-
lisation de la totalité des artères est inhabituelle. En pratique courante, il
est raisonnable de commencer par un Doppler couleur transcrânien puis
de continuer avec un Doppler transcrânien lorsqu’il est disponible. Il est
impossible de « passer » à travers les structures osseuses chez environ
10 % des patients. Les produits de contraste ultrasonores et le Doppler
puissance augmentent la sensibilité du Doppler.
130 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
Encadré 7-2
Abréviations
VSM : vitesse systolique maximale
VTD : vitesse télédiastolique
IP : indice de pulsatilité
Orbitaire
Temporale
Sous-mandibulaire
Foraminale
Fig. 7-5
Fenêtres pour le Doppler transcrânien et le Doppler couleur transcrânien.
D’après la Fig. 36-1, de Bernstein EF, Vascular diagnosis, Saint-Louis, CV Mosby, 1993.
Reproduction autorisée.
ASPECTS NORMAUX
On préfère utiliser les vélocités moyennes plutôt que la VSM ou la VTD car
elles sont moins sensibles aux facteurs hémodynamiques systémiques,
telles la fréquence cardiaque, la contractilité ou les résistances périphéri-
ques. La gamme des vélocités enregistrées au niveau des différentes
artères est très large (tableau 7-1), et les vélocités diminuent avec l’âge.
L’indice de pulsatilité (IP) est variable.
■ Les vélocités peuvent varier de façon notable, si bien que les flux
anormaux sont mieux détectés lorsqu’il existe une différence de
vélocité moyenne entre chaque coté.
Doppler transcrânien et balayage en mode duplex 131
Tableau 7-1
Vélocités moyennes normales, profondeur de l’artère par rapport à la sonde, direction du
flux et fenêtre d’après les critères ATL (Advanced Technology Ltd)
Vélocité systo- Profondeur par Direction du
Artère lique moyenne rapport à la flux par rapport Fenêtre
(cm/s) sonde (mm) à la sonde
ACM (M1) 62 ± 12 40–60 Vers Temporale
ACA (A1) 50 ± 12 65–75 Loin Temporale
ACI Variable 65 Vers Temporale
Ophtalmique 20 ± 10 45–65 Vers Orbitaire
ACP (P1) 42 ± 10 65–75 Vers Temporale
ACP (P2) 40 ± 10 60–70 Loin Temporale
Vertébrale 36 ± 10 60–85 Loin Foraminale
Basilaire 39 ± 10 >85 Loin Foraminale
Encadré 7-3
Calculs
Vélocité moyenne = (VSM – VTD)/3 + VTD
IP = (VSM – VTD)/vélocité moyenne
Index hémodynamique = vélocité moyenne ACM/vélocité moyenne ACI
(lors de l’étude du vasospasme)
INDICATIONS DU DOPPLER
TRANSCRÂNIEN ET DU DOPPLER
COULEUR TRANSCRÂNIEN
■ Sténose serrée ou occlusion de l’ACI ou de l’ACC (artère carotide
commune).
■ Doute sur l’existence d’une maladie artérielle intracrânienne.
■ Accident ischémique transitoire sans source connue d’embolie.
■ Maladie de l’artère vertébrale.
132 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Vasospasme et sténose intracrânienne
Le Doppler transcrânien et le Doppler couleur transcrânien montrent des
signes caractéristiques de vasospasme et de sténose intracrânienne à
condition que les paramètres hémodynamiques systémiques restent
constants :
■ une augmentation absolue de la vélocité moyenne dans l’ACM :
• atteinte mineure : 120–150 cm/s ;
• atteinte modérée : 150–200 cm/s ;
• atteinte sévère : > 200 cm/s.
■ une augmentation de la vélocité de ≥ 50 % par rapport aux valeurs
de base ou une différence de vélocité moyenne entre les côtés droit et
gauche ≥ 35 % au niveau de l’ACM ;
■ une augmentation de l’index hémodynamique due à une altération
de l’autorégulation. Le calcul des index impose la mesure des vélocités
de l’ACI obtenue par voie cervicale ou à l’aide d’une fenêtre sous-
mandibulaire :
• atteinte mineure : 3–5 ;
• atteinte modérée : 5–7 ;
• atteinte sévère : > 7.
Flux rétrograde
dans l’ACA
Passage
de
flux
Flux
diminué
Flux augmenté
dans l’ACoP
Flux augmenté
dans l’ACP
Fig. 7-6
Modifications en Doppler transcrânien et en Doppler couleur transcrânien liées à une
occlusion ou à une sténose serrée de l’ACI droite.
•Vélocité moyenne diminuée au niveau de l’ACM homolatérale, en valeur absolue ou
relative par rapport au côté opposé.
•IP bas dans l’ACM homolatérale dû à une vélocité diastolique augmentée par
vasodilatation distale.
•Flux de l’ACA homolatérale diminué ou rétrograde et augmentation du flux de l’ACA
controlatérale entraînant une différence droite/gauche des vélocités moyennes ≥ 30 %.
•Flux collatéral à travers l’ACoA.
•Augmentation du flux collatéral dans l’ACoP.
•Vélocité augmentée dans l’ACP homolatérale entraînant une différence droite/gauche
des vélocités moyennes ≥ 20 %.
• Flux rétrograde dans l’artère ophtalmique homolatérale.
Flux antérograde
dans l’ACA
Flux antérograde
dans l’ACM
Flux rétrograde
dans l’ACoP
Flus rétrograde
dans l’ACP
Fig. 7-7
Modifications en Doppler transcrânien et en Doppler couleur transcrânien liées à une
occlusion ou à une sténose serrée de l’artère basilaire. Flux rétrograde dans l’ACoP et
dans l’ACP.
Flux rétrograde
dans l’artère
basilaire
Traumatisme crânien
Une vitesse systolique moyenne ≤ 35 cm/s dans l’une ou l’autre des ACM
avec un IP homolatéral élevé sont associés à un mauvais pronostic.
Mort cérébrale
La progression des lésions cérébrales, lors de la mort cérébrale, est à
l’origine d’une augmentation de l’IP avec une absence de flux antérograde
puis un flux rétrograde en diastole.
Endartériectomie carotidienne
Lors de la discussion d’une éventuelle indication chirurgicale, le Doppler
transcrânien et le Doppler couleur transcrânien peuvent montrer :
■ si la perfusion homolatérale est normale ou réduite ;
■ s’il existe une maladie intracrânienne associée ;
■ si le flux controlatéral passant par le polygone de Willis est normal
ou diminué.
Pendant et après l’endartériectomie carotidienne, le Doppler transcrânien
et le Doppler couleur transcrânien peuvent :
■ étudier la perfusion cérébrale durant l’occlusion provoquée par le
clampage carotidien afin de sélectionner les patients nécessitant une
dérivation ;
■ révéler des HITS.
Micro-embolie cérébrale
Les signes suivants sont en faveur de HITS et permettent de les distinguer
d’artéfacts :
■ le signal des HITS est 4 dB au-dessus du spectre de bruit de fond des
globules rouges ;
■ le signal est unidirectionnel et ne franchit pas la ligne de base ;
■ le signal est de courte durée : < 20 ms ;
■ il survient de manière aléatoire.
136 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
PROTOCOLES D’EXAMEN
DE DOPPLER TRANSCRÂNIEN
ET DE DOPPLER COULEUR
TRANSCRÂNIEN
PRÉPARATION DU PATIENT
Le patient peut avoir des difficultés à comprendre les raisons précises de
son examen. Il faut lui en expliquer le déroulement et l’informer des consi-
gnes de sécurité. Les examens peuvent être difficiles chez les patients
inconscients. Les tests d’épreuve utilisés pour augmenter le flux et tester la
réactivité vasomotrice incluent l’hyperventilation ou l’administration de
CO2 à 6 %. La rotation de la tête peut être utilisée pour suivre la courbe
des artères vertébrales.
CHOIX DE LA SONDE
Les systèmes de Doppler pulsé dédiés au Doppler transcrânien ont une
fréquence de 2 à 3 MHz. Une petite sonde phased array de 2 MHz est
nécessaire pour le Doppler couleur transcrânien.
OPTIMISATION DE L’IMAGE
Si le Doppler transcrânien et le Doppler couleur transcrânien ne détectent
aucun flux, les raisons peuvent en être
■ une étude insuffisante en Doppler couleur transcrânien ;
■ une fenêtre inadaptée ou un os trop épais ;
■ des calcifications artérielles ou une occlusion artérielle ;
■ un angle d’insonation défavorable ;
■ des variations anatomiques ou une tortuosité vasculaire ;
■ une échelle de vélocités réglée trop haut ;
■ un flux de basse vélocité ;
■ un réglage des filtres de paroi trop haut ;
■ un réglage trop bas du gain ou de la puissance.
Optimisation du mode B
■ Cadence images : l’augmenter pour améliorer la résolution
temporelle.
■ Gamme dynamique : l’ajuster pour avoir un meilleur contraste
(gamme dynamique basse) et une meilleure identification des
vaisseaux.
Protocoles d’examen de Doppler transcrânien… 137
Attention
•La fenêtre acoustique est parfois médiocre.
•Le champ de vue est relativement étroit.
•Seul un court segment de chaque artère est visualisé.
•Les mesures des vélocités moyennes imposent un enregistrement
correct du signal.
•Les mesures en Doppler transcrânien imposent un angle d’insona-
tion proche de zéro, ce qui est rarement le cas.
•Il est nécessaire de déterminer le vaisseau qui est en train d’être
étudié, d’après l’estimation de sa profondeur.
•L’anatomie varie beaucoup.
•Les branches de division peuvent être sources de confusion.
•Il est souvent difficile de distinguer une sténose serrée d’une
occlusion.
FENÊTRE TEMPORALE
L’os temporal est peu épais chez les patients jeunes, mais son épaisseur
augmente avec l’âge, particulièrement chez la femme.
138 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
F
A M P
Fig. 7-9
Représentation des fenêtres temporales.
•F : fenêtre antérieure à travers l’os frontal peu épais.
•A : fenêtre temporale antérieure en arrière du processus frontal de l’os zygomatique.
•M : fenêtre temporale moyenne.
•P : fenêtre temporale postérieure pré-auriculaire.
D’après la Fig. 36-3, de Bernstein EF, Vascular diagnosis, Saint-Louis, CV Mosby, 1993.
Reproduction autorisée.
A2
A1
M1
P1
P2
ICA
Fig. 7-10
Fenêtre temporale.
D’après Blackburn D, Jones A, ATL vascular duplex protocol guides, Washington, Site
Bothell, 1994. Reproduction autorisée.
Fig. 7-11
Doppler transcrânien au niveau de la bifurcation de l’ACI : flux bidirectionnel vers l’ACA
et l’ACM.
Fig. 7-12
Vue temporale en Doppler couleur transcrânien.
Il faut anguler la sonde vers le bas pour visualiser les bords du sphénoïde et de la portion
pétreuse du temporal.
FENÊTRE FORAMINALE
Position du patient et choix de la fenêtre
Fléchir la tête avec le menton sur la poitrine pour ouvrir l’espace situé
entre le crâne et l’atlas.
2 cm
4 cm
M1
ACoP
P2
A1 6 cm
P1
Ligne médiane
Tronc 8 cm
basilaire
a
Fig. 7-13
Vue temporale en Doppler couleur transcrânien.
Il faut anguler la sonde vers le haut pour insoner les artères.
a. Diagramme anatomique.
b. Image en Doppler couleur.
P1 P2
Artère
basilaire
PICA D
PICA G
Artères
vertébrales
Fig. 7-14
Fenêtre foraminale.
D’après Blackburn D, Jones A, ATL vascular duplex protocol guides, Washington, Site
Bothell, 1994. Reproduction autorisée.
FENÊTRE ORBITAIRE
Position du patient et choix de la fenêtre
Le patient est allongé sur le dos. Pour insoner la fenêtre orbitaire, il faut
diminuer la puissance jusqu’à 10 % afin de réduire l’exposition de l’œil
aux ultrasons.
Foramen magnum
4
6
Artère Artère 8
vertébrale D vertébrale
G
a Artère basilaire
b
Fig. 7-15
Vue foraminale en Doppler couleur transcrânien.
a. Diagramme anatomique.
b. Image en Doppler couleur.
FENÊTRE SOUS-MANDIBULAIRE
L’ACI distale peut être visible lorsqu’elle approche le canal carotidien grâce
à une insonation sous la mandibule dirigée vers le haut. Cette insonation
144 Doppler transcrânien et mode duplex transcrânien
D = 65 mm
C1 ACA
C2
C3
C4
ICA Artère
ophtalmique
Fig. 7-16
Fenêtre orbitaire.
D’après la Fig. 7, d’Aaslid R, Transcranial Doppler sonography, Vienne, Springer Verlag.
Reproduction autorisée.
Encadré 7-4
Images échographiques à enregistrer
Pour chaque fenêtre :
•le Doppler couleur des artères ;
•l’enregistrement spectral de chacune des artères listées dans
l’encadré 7-1 avec leurs VSM, VTD et la direction du flux par rapport à
la sonde ;
•il faut calculer l’IP et la vélocité moyenne d’après la VSM et la VTD
pour chaque artère ;
•lors de l’étude d’un vasospasme, calculer l’index hémodynamique
d’après la VSM et la VTD au niveau des ACI et ACM.
CHAPITRE
8
Maladies des artères
des membres inférieurs
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES DE LA MALADIE OCCLUSIVE
• Aspects anatomopathologiques locorégionaux
• Aspects cliniques
• Diagnostics différentiels
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ASPECTS CLINIQUES DES ANÉVRISMES
• Aspects anatomopathologiques locorégionaux
• Aspects cliniques
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ASPECTS CLINIQUES DES MALADIES NON ATHÉROMATEUSES
• Aspects anatomopathologiques locorégionaux
■ ASPECTS CLINIQUES DES AUTRES PATHOLOGIES
• Greffons pour fistules artérioveineuses d’hémodialyse
• Cartographie des lambeaux libres
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspects normaux
• Indications de l’écho-Doppler
• Critères diagnostiques de la maladie occlusive
■ PROTOCOLES D’EXAMEN
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Artères abdominales
• Artères fémorales communes, fémorales profondes et fémorales
superficielles
• Artères poplitées et artères de jambe
■ AUTRES MÉTHODES D’EXPLORATION
• Index de pression cheville/bras (ABI)
• Épreuves sur tapis roulant
• Signes cliniques
• Pressions segmentaires
• Spectres artériels
146 Maladies des artères des membres inférieurs
ANATOMIE
Les ultrasons permettent l’étude des artères depuis le diaphragme
jusqu’aux pieds (Fig. 8-1 à 8-4).
Encadré 8-1
Artères dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
Aorte abdominale
Artère iliaque commune (AIC)
Artère iliaque interne (AII)
Artère iliaque externe (AIE)
Artère fémorale commune (AFC)
Artère fémorale profonde (AFP)
Artère fémorale superficielle (AFS)
Artère poplitée
Tronc tibiopéronier
Artère tibiale postérieure (ATP)
Artère tibiale antérieure (ATA)
Artère fibulaire
ASPECTS CLINIQUES
DE LA MALADIE OCCLUSIVE
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES
LOCORÉGIONAUX
La maladie occlusive est en général due à l’athérosclérose et est habituelle-
ment segmentaire plutôt que diffuse. Les sténoses sont dues à la présence
de plaques athéromateuses (Fig. 8-5). Les occlusions peuvent être provo-
quées par des plaques ou une thrombose secondaire de branches vascula-
risant les collatérales. Les localisations fréquentes sont l’aorte sous-rénale
Aspects cliniques de la maladie occlusive 147
Tronc cœliaque
AMS (artère mésentérique
supérieure)
Artères Artère rénale
lombales
AIC
AIE
AII
Fig. 8-1
Aorte abdominale.
•Elle se trouve à gauche de la ligne médiane, la veine cave inférieure étant à sa droite.
•Elle s’étend de L1 à L4.
•Elle donne naissance à des branches viscérales.
• Elle donne des branches pariétales phréniques et lombales.
sur toute sa longueur, l’AIC et l’AIE qui n’ont pas de collatérales ou seule-
ment des collatérales de petit calibre (Fig. 8-6). Les occlusions infra-ingui-
nales peuvent intéresser l’AFS entre deux volumineuses branches de
division musculaires, l’artère poplitée et les artères de jambe (Fig. 8-7). Les
occlusions peuvent être multiples, séparées par des segments perméables
(Fig. 8-8).
ASPECTS CLINIQUES
La sévérité des symptômes (Fig. 8-9) dépend des facteurs suivants :
■ quelles sont les artères atteintes ;
■ l’étendue et le nombre de lésions ;
■ s’il s’agit d’une sténose ou d’une occlusion ;
■ le développement des voies de circulation collatérales.
Il faut inspecter les jambes et les pieds du patient. Les pouls fémoral,
poplité, tibial postérieur et dorsal du pied sont palpés pour déterminer s’ils
sont normaux, diminués ou absents. Avec le stéthoscope, on recherche
des souffles au niveau des portions supérieure et moyenne de l’abdomen,
de la région inguinale, de l’anneau des adducteurs, et de la fosse poplitée.
148 Maladies des artères des membres inférieurs
AIC
AII
AIE Artères glutéales
Artère
obturatrice
Artère
épigastrique
inférieure
Artères
utérines
Vessie Rectum
Utérus
Fig. 8-2
Artères iliaques chez la femme.
Chaque AIC :
•s’étend de L4 à la jonction sacro-iliaque ;
•s’étend sur une longueur de 4 à 5 cm ;
•se divise en AII et AIE ;
•chemine à la gauche de la veine iliaque commune homologue.
Chaque AIE :
•est environ 2 fois plus longue que l’AIC ;
•chemine superficiellement par rapport à la veine homologue ;
•donne naissance à l’artère épigastrique inférieure qui passe en haut et en avant juste au
niveau du ligament inguinal ;
• devient l’AFC au niveau du ligament inguinal.
Claudication intermittente
Les signes caractéristiques sont :
■ une douleur musculaire apparaissant à l’effort ;
AFP
AFP
AFS AFS
Artère Artère
poplitée Artères poplitée
du genou
ATA ATP
Fig. 8-3
Artères fémorale et poplitée.
Chaque AFC :
•chemine superficiellement au niveau de l’aine ;
•a une longueur de 4 à 6 cm ;
•se divise en AFS et AFP.
Chaque AFS :
•a un trajet descendant vers la partie moyenne de la cuisse ;
•devient profonde au niveau de l’anneau du muscle grand adducteur.
Chaque artère poplitée :
•débute en dessous de l’anneau de l’adducteur ;
•passe verticalement à travers la fosse poplitée ;
• se divise en tronc tibiopéronier et ATA.
Syndrome de Leriche
La thrombose de l’aorte abdominale peut entraîner (René Leriche [1879–
1955] était un chirurgien français) :
■ une claudication fessière, de la cuisse ou du mollet ;
■ une impuissance ;
■ des pouls fémoraux diminués ou absents.
Ischémie critique
Une ischémie sévère est en général due à une atteinte variée.
■ Les douleurs de décubitus surviennent surtout la nuit.
■ Une ulcération d’origine ischémique peut se développer au niveau
de points de pression ou dans des zones de traumatisme.
■ La gangrène (infarcissement avec putréfaction secondaire) atteint en
général les orteils, mais peut également être observée au niveau du
talon ou du compartiment tibial antérieur.
■ De petits embols multiples peuvent être à l’origine d’un syndrome
de l’orteil bleu.
150 Maladies des artères des membres inférieurs
Artère
poplitée
ATP
ATA
Artère
Artère fibulaire
plantaire
médiale
Artère Artère
Arcade dorsale plantaire
dorsale du pied Arcade latérale
plantaire
Fig. 8-4
Artères du mollet.
•Le tronc tibiopéronier se divise en ATP et artère fibulaire.
•L’ATA passe en avant du tibia pour vasculariser le compartiment antérieur et donne
l’artère dorsale du pied au niveau du pied.
•L’ATP a un trajet postérieur au tibia et vascularise la partie postérieure du mollet puis
donne les artères plantaires au niveau du pied.
•L’artère fibulaire a un trajet interne par rapport à la fibula et vascularise le compartiment
profond.
• Plusieurs anastomoses permettent de prendre en charge la vascularisation de tous les
compartiments.
Encadré 8-2
Localisations pathologiques les plus fréquentes
La fréquence approximative des lésions les plus courantes est :
•niveau aorto-iliaque ≈ 25 %
•niveau fémoropoplité ≈ 65 %
•niveau sous-poplité ≈ 10 %, l’atteinte étant plus fréquente chez les
diabétiques.
Aspects cliniques de la maladie occlusive 151
Artère fémorale
superficielle
Sténose de la Sténose
bifurcation iliaque
aortique diffuse
Sténose à l’anneau
des adducteurs
a
b
Fig. 8-5
Sténoses artérielles du membre inférieur.
Les sites fréquents sont :
a. la bifurcation aortique avec une extension aux artères iliaques ;
b. l’AFS au niveau de l’anneau des adducteurs.
D’après la Fig. 12-1e et f, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
Lorsque la douleur de jambe n’est pas clairement en rapport avec l’exer-
cice mais survient lors de la mise en position debout, ou lorsque le patient
s’assoie ou s’étend, il faut alors envisager :
■ une sciatique et d’autres maladies d’origine nerveuse ;
■ une sténose du canal vertébral ;
■ une arthrite ;
■ des étiologies musculosquelettiques ;
■ une claudication d’origine veineuse.
TR A I T E M E N T
Différentes options sont possibles selon la sévérité de la maladie (Fig. 8-
10).
La maladie atteint fréquemment plus d’un segment artériel et il peut être
difficile de déterminer les contributions relatives de chacun des segments.
152 Maladies des artères des membres inférieurs
Collatérales
des artères
lombales
Collatérales
a de l’AII D
Collatérales
issues de l’artère
mésentérique Collatérales issues
supérieure de l’artère colique
moyenne
Fig. 8-6
Occlusions aortique et iliaque.
a. Les collatérales en cas d’occlusion de l’AIC
•prennent naissance au niveau des artères pariétales ;
•se jettent dans l’AII et les branches de l’AFP.
b. Les collatérales en cas d’occlusion aortique
•sont issues des artères viscérales ;
•se jettent dans les branches de l’AII.
D’après la Fig. 12-16a et b, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Collatérales
par les
rameaux
musculaires
Collatérales
issues de l’AFP
Occlusion de l’AFS
Réentrée vers
Réentrée vers
les artères
l’artère dorsale
du genou
du pied
a b
Fig. 8-7
Occlusions artérielles infra-inguinales.
a. Les collatérales en cas d’occlusion de l’AFS
•prennent naissance à partir des branches des AFP et AFS ;
•se jettent dans les artères du genou au niveau du genou.
b. Les collatérales en cas d’occlusion de l’artère poplitée ou des artères de jambe
•prennent naissance au niveau des artères du genou ;
•cheminent au travers de branches musculaires pour reformer des artères distales du
mollet.
D’après les Fig. 12-16d et 12-17b, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of
pathology, Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Traitement conservateur
On conseille à la plupart des patients ayant une claudication intermittente
de continuer la marche malgré la douleur et de diminuer les facteurs de
risque athéromateux. On les informe qu’une amélioration est au moins
aussi probable qu’une détérioration, et qu’une intervention chirurgicale
peut ne jamais être nécessaire.
Traitement endovasculaire
De nombreuses sténoses et occlusions peuvent être traitées efficacement
par dilatation au ballonnet ou mise en place de stent (Fig. 8-11).
Endartériectomie chirurgicale
Les lésions athéromateuses et les couches internes de la média sont
« épluchées » et l’on met sur l’incision artérielle un patch veineux ou
synthétique pour élargir l’artère (Fig. 8-12).
154 Maladies des artères des membres inférieurs
Collatérales
issues des
artères
AFP
lombales
Occlusion de l’AIC Occlusion de
l’AFS
Collatérales
de l’AFP Segment
poplité isolé
Occlusion de l’AFS
Asymptomatique
Claudication
Ischémie critique
Gangrène
Fig. 8-9
Les différents modes de présentation clinique.
D’après la Fig. 8-3 de Myers KA, Sumner DS, Nicolaides AN, Lower limb ischaemia,
Londres, Medorion, 1997.
Aspects cliniques de la maladie occlusive 155
Conservateur
Endovasculaire
Greffon et pontage
Amputation
Fig. 8-10
Les différentes indications pour chaque option thérapeutique varient selon les médecins
et sont figurées par des pointillés.
D’après la Fig. 8-4 de Myers KA, Sumner DS, Nicolaides AN, Lower limb ischaemia,
Londres, Medorion, 1997.
Fig. 8-11
Stent avec ballon expansible.
a. Ballon dégonflé et stent collabé.
b. Ballon en cours de gonflement.
c. Ballon totalement gonflé.
d. Extension complète du stent et ballon retiré.
156 Maladies des artères des membres inférieurs
Sténose Patch
de l’AFP veineux
AFS
Fig. 8-12
Endartériectomie profonde et patch.
D’après la Fig. 12-18, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Amputation
Une amputation majeure, sous le genou ou au-dessus, est nécessaire chez
un petit nombre de patients ayant une ischémie critique et chez qui l’arté-
riographie de bonne qualité a montré qu’il n’existait pas de lit d’aval suffi-
sant pour réaliser une anastomose distale ou un pontage avec greffon.
Aspects cliniques de la maladie occlusive 157
Greffon veineux
autologue
inversé
Fig. 8-13
Pontage veineux par greffon fémoropoplité autologue inversé.
D’après la Fig. 5-9, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology, Oxford,
Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
AFC
AFP
a
Fig. 8-14
Pontages artériels abdominaux par greffon synthétique.
a. Pontage aorto-bifémoral.
158 Maladies des artères des membres inférieurs
b c
d
Fig. 8-14 (suite)
b. Pontage iliofémoral.
c. Pontage fémorofémoral.
d. Pontage axillofémoral uni- ou bilatéral.
Fig. 8-14A d’après la Fig. 13-10, de Queral L, in Bergan JJ, Yao JS, Surgery of the aorta
and its body branches, New York, Grune and Stratton, 1979. Reproduction autorisée.
ASPECTS CLINIQUES
DES ANÉVRISMES
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES
LOCORÉGIONAUX
La distribution des anévrismes est différente de celle de la maladie occlu-
sive (Fig. 8-15).
Aorte sous-rénale
AIC
AII
AFC
Artère
poplitée
Fig. 8-15
Sites les plus fréquents d’anévrismes artériels des membres inférieurs.
Aorte abdominale sous-rénale, AIC, AFC et artère poplitée.
D’après la Fig. 12-19, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principles of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
160 Maladies des artères des membres inférieurs
ASPECTS CLINIQUES
Les AAA asymptomatiques sont habituellement découverts
fortuitement :
■ devant une masse pulsatile de l’abdomen notée par le patient ;
■ à la palpation clinique, bien que des AAA importants ne soient pas
détectés chez les patients obèses, alors qu’une aorte tortueuse peut
être faussement prise pour un AAA chez un patient maigre ;
■ sur un cliché d’abdomen sans préparation montrant une
calcification pariétale, sur une échographie ou un examen
tomodensitométrique réalisé pour une autre pathologie abdominale
ou pelvienne.
Une embolie à partir du thrombus mural est susceptible de provoquer un
syndrome de l’orteil bleu. La fuite ou la rupture rétropéritonéale peuvent
être à l’origine d’une douleur abdominale soudaine et sévère, d’une
lombalgie basse ou d’un choc.
Environ 30 % des patients ayant un AAA ont également des anévrismes
poplités et vice versa.
Un anévrisme de l’AFC peut être révélé par :
■ une masse palpable de l’aine ;
■ une rupture ;
■ une ischémie distale en rapport avec une thrombose.
Un anévrisme poplité peut être révélé par :
■ une masse palpable de la fosse poplitée ;
■ une ischémie distale en rapport avec une thrombose ;
■ une dysfonction musculaire du mollet et un engourdissement en
rapport avec une compression nerveuse tibiale postérieure ;
■ un œdème du mollet dû à une compression veineuse.
TR A I T E M E N T
Les AAA peuvent être traités par pontage aortique ouvert avec greffon
(Fig. 8-16).
Aspects cliniques des anévrismes 161
Sac
anévrismal
Greffon
Fig. 8-16
Greffon tubulaire pour le traitement des AAA.
Le tube en Dacron® est anastomosé en termino-terminal au niveau de l’aorte sous-
rénale et de la bifurcation aortique. Le sac anévrismal est refermé autour du greffon pour
le séparer de l’intestin grêle adjacent.
D’après la Fig. 13-10, de Queral L, in Bergan JJ, Yao JS, Surgery of the aorta and its
body branches, New York, Grune and Stratton, 1979. Reproduction autorisée.
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
Pour les AAA et les anévrismes iliaques, le choix entre le greffon ouvert
ou endoluminal dépend des conditions anatomiques. Les objectifs sont
de :
■ détecter la présence des anévrismes ;
■ mesurer le diamètre maximal et l’étendue des AAA ;
■ montrer s’il existe un thrombus mural et mesurer le diamètre de la
lumière résiduelle ;
■ déterminer la longueur de l’aorte normale entre l’artère rénale la
plus basse et l’extrémité supérieure de l’AAA ;
■ déterminer si les anévrismes se terminent au niveau de la bifurcation
ou intéressent les artères iliaques ;
■ mesurer les diamètres des AFC afin de s’assurer qu’elles sont
suffisamment larges pour permettre l’insertion d’un greffon
endoluminal.
162 Maladies des artères des membres inférieurs
Fig. 8-17
Réparation anévrismale endovasculaire.
Le stent est étendu pour maintenir un contact ferme et circonférentiel avec le « collet » à
un endroit où l’aorte a une morphologie à peu près normale, situé entre les artères
rénales et la partie supérieure de l’AAA, et avec chaque AIC en dessous de l’anévrisme.
ASPECTS CLINIQUES
DES MALADIES NON
ATHÉROMATEUSES
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES
LOCORÉGIONAUX
Les aspects anatomopathologiques de plusieurs maladies sont exposés au
chapitre 5, p. 79. D’autres maladies sont spécifiques aux artères des
membres inférieurs.
■ Coarctation de l’aorte abdominale. Un rétrécissement
congénital de l’aorte peut entraîner une ischémie rénovasculaire et des
membres inférieurs.
■ Dissection aortique. L’extension distale de la dissection peut
entraîner une thrombose de l’une des artères iliaques communes ou
des deux.
■ Maladie de Takayasu. Elle intéresse fréquemment l’aorte
abdominale avec une occlusion de plusieurs branches viscérales, ou
des sténoses aortiques et iliaques.
■ Dysplasie fibromusculaire. Elle peut affecter les artères iliaques
externes et être associée ou non à une atteinte des artères rénales.
■ Artérite postradique. Elle survient habituellement après
irradiation de tumeurs pelviennes tels les carcinomes utérins, et
entraîne une sténose ou une occlusion iliaque commune ou externe.
■ Fistules artérioveineuses. Ce sont des communications anormales
entre les artères et les veines qui peuvent être d’origine congénitale
(multiples) ou acquise (isolée), souvent dues à un traumatisme
iatrogène telle une ponction artérielle.
■ Ergotisme. Il intéresse les grosses artères, iliaque et fémorale,
plutôt que leurs branches de petit calibre, avec un spasme diffus et
une occlusion tardive.
■ Traumatismes artériels iliaques externes répétés. Ils peuvent
engendrer une fibrose sous-intimale chez les cyclistes ou les sportifs de
haut niveau. Les aspects typiques sont des sténoses longues situées
immédiatement après l’origine de l’AIE, associées à un allongement et
à une tortuosité de l’artère.
■ Maladie de Buerger. Elle affecte les artères du mollet avec de
multiples occlusions et une circulation collatérale bien développée, les
artères au-dessus du genou n’étant que peu ou pas intéressées par la
maladie.
■ Maladie kystique de l’adventice. Elle entraîne une sténose de
l’artère poplitée qui peut progresser jusqu’à réaliser une occlusion
164 Maladies des artères des membres inférieurs
Type I Type II
Artère et veine
fémorales
Boucle
veineuse
saphène
Fig. 8-19
Greffon veineux saphène utilisé pour la création d’une fistule artérioveineuse
d’hémodialyse.
D’après la Fig. 7-18, de Uldall R, Renal nursing, Oxford, Blackwell, 1988. Reproduction
autorisée.
ÉCHO-DOPPLER
Un échographiste entraîné étudie les artères depuis l’aorte jusqu’aux pieds
de manière bilatérale avec un temps d’examen raisonnable chez plus de
90 % des patients lorsqu’ils sont bien préparés. L’échographie permet de
détecter de manière fiable une atteinte artérielle majeure, la précision
diagnostique étant > 90 % comparativement à l’angiographie digitalisée
par soustraction (digital subtraction angiography [DSA]). Lorsque les
sténoses sont multiples, l’atteinte distale est mise en évidence de manière
moins fiable par les ultrasons.
ASPECTS NORMAUX
Il s’agit d’un signal de haute résistance, bi- ou triphasique, sans élargisse-
ment spectral holosystolique, avec une échelle de VSM variables, qui
n’excède pas 150 cm/s (tableau 8-1).
Écho-Doppler 167
Encadré 8-3
Abréviations
VSM : vitesse systolique maximale
VTD : vitesse télédiastolique
V2 /V1 : ratio des VSM au niveau et à proximité de la sténose
EPS : élargissement spectral holosytolique
Tableau 8-1
VSM enregistrées au niveau des artères des membres inférieurs
INDICATIONS DE L’ÉCHO-DOPPLER
Maladie artérielle occlusive
■ Les patients dont les symptômes sont équivoques ou le diagnostic
peu clair.
■ Les patients dont les symptômes cliniques sont suffisants pour
indiquer une intervention, l’examen échographique permettant de :
• préciser les localisations d’une atteinte sévère afin de planifier
précisément l’angiographie digitalisée ;
• sélectionner les patients pour un traitement endovasculaire sans
angiographie digitalisée préalable.
Les résultats de l’examen échographique peuvent être douteux et, dans ce
cas, une angiographie digitalisée est nécessaire au diagnostic pour :
■ distinguer une sténose serrée d’une occlusion ;
■ évaluer la contribution relative de chaque sténose en cas de sténoses
multiples ;
■ détecter et classer la gravité de la maladie des artères du mollet.
Co n s e i l
Un bon interrogatoire et un bon examen clinique sont suffisants
pour évaluer les nombreux patients qui ont des symptômes typi-
ques et une gêne modérée sans avoir besoin de faire intervenir un
service spécialisé dans le diagnostic des maladies vasculaires.
168 Maladies des artères des membres inférieurs
100
80
% de perméabilité
Fautes techniques
60
Hyperplasie néo-intimale
40 Athérosclérose
Dégénérescence du greffon
20
0
0 1 2 3 4 5
Nombre d’années après intervention
Fig. 8-20
Étiologie des dysfonctionnements de greffon.
•Premières semaines : fautes techniques.
•Deux premières années : hyperplasie néo-intimale au sein du greffon et au niveau des
anastomoses.
•Après 2 ans : athérosclérose au niveau du greffon et au niveau des artères qui
l’alimentent ou qui en naissent.
•Plus tard : dégénérescence du greffon.
D’après la Fig. 11-1, de van Reedt Dortland RWH, in Chant ADB, Barros D’Sa ABB
(eds), Emergency vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
Une sténose du greffon peut ne pas entraîner une récidive des symptômes
et peut être détectée par la surveillance échographique, bien que certains
greffons se thrombosent sans avoir été le siège d’une sténose au préa-
lable.
De nombreux arguments justifient la surveillance des greffons veineux
autologues. Le greffon est surveillé pour rechercher :
■ une augmentation ou une diminution de la VSM du greffon ainsi
que des artères d’amont et d’aval ;
■ une thrombose ;
■ son inclusion dans les tissus avoisinants.
Écho-Doppler 169
Anévrismes
L’échographie vasculaire est un moyen simple et fiable de faire le bilan des
AAA (Fig. 8-21), bien que d’autres examens soient nécessaires lorsqu’une
intervention chirurgicale est envisagée.
Fig. 8-21
Coupe longitudinale en mode B d’un AAA qui montre le diamètre de son collet, le
diamètre antéropostérieur maximal, le diamètre de la lumière résiduelle, la longueur de
l’anévrisme et le diamètre de l’aorte distale.
Fig. 8-22
Image en Doppler couleur d’une fuite de type I au niveau d’un greffon endoluminal.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
DE LA MALADIE OCCLUSIVE
Tableau 8-2
Critères de sténose artérielle des membres inférieurs
Sténose ( %) VSM (cm/s) Ratio V2/V1
30–50 150–200 1,5–2
50–75 200–400 2–4
>75 >400 >4
Fig. 8-23
Analyse spectrale d’une sténose > 75 % d’une artère iliaque.
Encadré 8-4
Caractéristiques des plaques
Composition et échogénicité :
•homogène et hypoéchogène
•hétérogène et hyperéchogène
•calcifiée avec des cônes d’ombre acoustiques postérieurs
Surface :
•régulière et préservée
•irrégulière
•ulcérée
PROTOCOLES D’EXAMEN
Suivre les principes d’examen décrits au chapitre 2, p. 38 et 43.
PRÉPARATION DU PATIENT
Interroger le patient pour déterminer où la douleur survient, quand elle
survient, et quels sont les autres éléments qui interfèrent avec la marche.
Interroger le patient sur ses antécédents chirurgicaux. Palper les pouls des
membres inférieurs. Inspecter à la recherche d’incisions chirurgicales
anciennes qui pourraient permettre d’identifier la localisation d’un
pontage sous-jacent avec greffon interposé. Le balayage échographique
peut être difficile si le patient est âgé, obèse, handicapé ou incapable de
se déplacer facilement, s’il a eu une amputation ou une intervention
chirurgicale récente, ou bien s’il est porteur d’ulcère ou de gangrène.
CHOIX DE LA SONDE
■ Balayer les artères abdominales avec une sonde courbe de basse
fréquence.
Protocoles d’examen 173
■ Utiliser une sonde phased array lorsque le patient est obèse ou a des
gaz.
■ Balayer avec une sonde linéaire de fréquence moyenne à élevée pour
la plupart des artères infra-inguinales.
■ Prendre une sonde courbe pour étudier l’AFS lorsque le patient est
obèse, a des jambes œdématiées, pour l’examen de l’anneau des
adducteurs, ou lorsque le tronc tibiopéronier et l’artère fibulaire sont
difficiles à visualiser en raison de calcifications abondantes ou d’un flux
lent.
ARTÈRES ABDOMINALES
Co n s e i l
Nous considérons que l’étude des artères abdominales fait partie
de l’examen initial de tout patient exploré pour maladie artérielle
des membres inférieurs. Nous ne pensons pas que l’examen indi-
rect des courbes de l’AFC soit suffisant pour déduire la présence ou
l’absence d’une atteinte des artères abdominales. D’autres auteurs
ont une opinion différente.
Le plan axial
surestime
le diamètre
Plan correct
pour la mesure
du diamètre
Fig. 8-24
Appréciation du diamètre transverse d’un AAA.
Mesurer le véritable diamètre, oblique, plutôt que le diamètre axial qui surestime le
diamètre lorsque l’aorte et l’AAA sont tortueux.
D’après la Fig. 24-6 de Zwiebel WJ, Introduction to vascular ultrasonography,
Philadelphie, WB Saunders, 1992. Reproduction autorisée.
Attention
Les plaques et les diamètres doivent être étudiés sans couleur, ce
qui permet d’augmenter la résolution spatiale.
Co n s e i l
La qualité de l’image peut diminuer lorsque l’AFS passe à travers
l’anneau des adducteurs au niveau du tiers inférieur de la cuisse.
Essayer de redresser la jambe et utiliser un abord antérieur à travers
le vaste interne – l’artère est plus éloignée de la sonde mais l’image
est améliorée.
Co n s e i l
Lorsque l’AFS est thrombosée, utiliser la veine adjacente comme
guide, en se souvenant que la veine est plus profonde que l’artère.
Protocoles d’examen 177
Arrière
Artère
fibulaire
ATP
Avant
ATA
Fig. 8-25
Insonation de l’ATA et des veines satellites.
Un abord antérolatéral est utilisé, particulièrement au niveau de la portion proximale de la
jambe lorsque l’ATA traverse la membrane interosseuse.
D’après la Fig. 4-6 de Zeigenbein RW, Myers KA, Matthews PG et al., Phlebology 1994 ;
9 : 108-13. Reproduction autorisée (Heidelberg, Sringer Verlag).
Arrière
Artère
fibulaire
ATP
ATA
a Avant
b
Fig. 8-26
Insonation des vaisseaux tibiopostérieurs et fibulaires avec une fenêtre interne en coupe
transversale.
a. Orientation de la sonde. F : fibula ; T : tibia.
b. Image en mode B des artères et des veines.
D’après les Fig. 4 et 5, de Zeigenbein RW, Myers KA, Matthews PG et al., Phlebology
1994 ; 9 : 108-13. Reproduction autorisée (Londres, Royal Society of Medicine Press).
aval des sténoses pour évaluer leur sévérité, préciser leur localisation et
leur étendue par rapport à l’origine du greffon.
■ Examiner l’anastomose distale à la recherche d’anévrisme et de
sténose.
■ Étudier la perméabilité du flux distal et rechercher une sténose.
■ Monitorer l’incorporation du greffon dans les tissus avoisinants ainsi
que l’évolution d’une collection autour du greffon.
Co n s e i l
Lors de l’examen des greffons, souvenez-vous qu’ils n’ont pas de
branches de division et qu’ils cheminent en général plus superficiel-
lement que l’artère et la veine natives. Les sites d’anastomose
apparaissent dilatés comparativement à l’artère native et au
greffon. L’aspect dentelé des parois d’un greffon en Dacron® et des
sinus veineux d’un greffon veineux autologue est facilement iden-
tifié.
b
Fig. 8-27
Enregistrement en Doppler spectral de l’artère poplitée chez un patient ayant un
syndrome de l’artère poplitée piégée.
a. Au repos.
b. Durant une flexion plantaire active isométrique
D’après la Fig. 6, de Zeigenbein RW, Myers KA, Matthews PG et al., Phlebology 1994 ;
9 : 108-13. Reproduction autorisée (Londres, Royal Society of Medicine Press).
182 Maladies des artères des membres inférieurs
Fig. 8-28
Enregistrement en Doppler spectral d’une fistule artérioveineuse.
AUTRES MÉTHODES
D’EXPLORATION
Technique
■ Mettre le patient en position allongée sur le dos.
■ Le patient doit être au repos afin d’établir une valeur de base
cohérente.
■ Appliquer sur chaque bras en regard de l’artère brachiale les
brassards du sphygmomanomètre.
■ Localiser l’artère brachiale avec le Doppler continu.
■ Gonfler le brassard 20 à 30 mmHg au-dessus du dernier pouls
audible, et dégonfler doucement le brassard.
■ Enregistrer la pression systolique lorsque le flux réapparaît.
■ Appliquer les brassards sur chaque cheville et suivre la même
procédure pour chaque artère dorsale du pied et chaque artère tibiale
postérieure. L’artère fibulaire peut être utilisée lorsqu’elle est la seule
artère perméable de la cheville. Relever l’anatomie artérielle selon la
Fig. 8-4.
Autres méthodes d’exploration 183
At t e n t i o n
Les brassards doivent être appliqués doucement avec la membrane
en regard de l’artère qui doit être comprimée ; sinon, des pressions
faussement élevées seront enregistrées.
Attention
Ne pas faire pratiquer d’épreuves à un patient qui souffre d’un
angor d’effort avec des crises quotidiennes, ou à un patient ayant
eu un infarctus du myocarde moins de 3 mois auparavant, sauf si
un membre de l’équipe médicale est présent. Éviter les tests avec
exercice lorsque la pression systolique brachiale excède 200 mmHg.
SIGNES CLINIQUES
■ Si l’ABI au repos est < 0,8, une maladie occlusive est présente. Un
ABI > 0,9 est considéré comme normal.
■ Les différences d’ABI entre les deux membres inférieurs indiquent si
la maladie est uni- ou bilatérale, et quel est le côté le plus sévèrement
atteint lorsque la maladie est bilatérale.
■ Lorsque l’ABI au repos est normal mais diminue après exercice, une
maladie occlusive débutante est présente. Lorsque l’ABI après exercice
reste normal, une maladie occlusive symptomatique est pratiquement
exclue.
■ L’exercice entraîne une diminution de l’ABI par rapport à la valeur au
repos – une augmentation apparente est due à une erreur technique.
■ La valeur d’un ABI après exercice reste débattue lorsque l’ABI au
repos est déjà diminué.
■ La variabilité intraobservateur étant relativement élevée, seule une
diminution après exercice > 0,15 est significative.
■ Le test n’est pas valide chez certains patients qui ont des artères de
jambe très calcifiées, qui sont incompressibles, notamment chez les
diabétiques.
■ La mesure des ABI n’est qu’une estimation approximative de la
sévérité de la maladie.
■ L’ABI ne donne aucune information sur la localisation de la maladie.
■ Une augmentation des ABI reflète de manière très fiable une
réponse satisfaisante au traitement par pontage chirurgical ou
dilatation au ballonnet.
■ Une baisse de l’ABI est prédictive d’un dysfonctionnement du
greffon.
PRESSIONS SEGMENTAIRES
Les pressions segmentaires sont susceptibles d’indiquer le niveau
d’atteinte pathologique. Elles peuvent être obtenues à trois niveaux ou
plus du membre inférieur. Un gradient de pression > 20 mmHg entre
deux niveaux adjacents de la jambe indique qu’une maladie significative
existe au niveau du segment intermédiaire. Une différence de pression
Autres méthodes d’exploration 185
> 20 mmHg entre les côtés droit et gauche au même niveau indique
l’existence d’une maladie occlusive du côté où la pression est la plus basse.
Attention
Ne pas gonfler un brassard au-dessus d’un greffon ou d’un stent
car vous risquez de le thromboser. Informer le patient que le
gonflement du brassard peut être gênant.
SPECTRES ARTÉRIELS
Un spectre artériel anormal en Doppler continu avec un amortissement de
la courbe au niveau de l’AFC au repos ou après l’exercice indique qu’il
existe une atteinte proximale. Néanmoins, un tracé normal ne permet pas
d’exclure la maladie. Les index mathématiques sont rarement utilisés
actuellement. Les courbes de Doppler continu peuvent également être
étudiées au niveau des artères poplitée, tibiale postérieure et tibiale anté-
rieure.
Encadré 8-5
Images échographiques à enregistrer
Pour l’aorte et de chaque côté :
•maladie occlusive et surveillance d’un greffon :
• obtenir un tracé spectral en coupe longitudinale pour chacune des
artères listées dans l’encadré 8-1 ;
• obtenir un tracé spectral de l’artère au-dessus et au-dessous d’un
pontage avec greffon et au niveau des portions proximale, intermé-
diaire et distale du greffon ;
• obtenir un tracé spectral proximal et au niveau de chaque sténose, en
notant sa localisation et son étendue ;
186 Maladies des artères des membres inférieurs
9
Thrombose veineuse
des membres inférieurs
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Veines situées au-dessus du genou : VFC, CGS et confluence fémorale
• VFS et VFP au-dessus du genou
• Veines de la région poplitée
• Veines surales et GVS distale
• VCI et veines iliaques
188 Thrombose veineuse des membres inférieurs
ANATOMIE
Encadré 9-1
Veines dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Veine fémorale commune (VFC)
•Veine fémorale profonde (VFP)
•Veine fémorale (VF)
•Veine poplitée
•Veines tibiales postérieures (VTP)
•Veines fibulaires
•Grande veine saphène (GVS)
•Petite veine saphène (PVS)
•Veines jumelles et soléaires
Autres veines
•Veine cave inférieure (VCI)
•Crosse de la grande saphène (CGS)
•Crosse de la petite veine saphène (CPS)
•Veines tibiales antérieures (VTA)
Les veines profondes qui peuvent être le siège de thrombose sont repré-
sentées sur les figures 9-1 à 9-3, et les veines superficielles des membres
inférieurs sont décrites au chapitre 10.
Aspects cliniques 189
Veine
rénale
Veine
gauche
rénale
droite
Veine
gonadique
gauche
Veine Veines lombales
gonadique
droite VIC
VIE
VII
Fig. 9-1
VCI infrarénale et veines iliaques.
•La VCI est située à droite de l’aorte.
•Chaque veine iliaque commune (VIC) est située à droite de l’artère correspondante.
•La VIC gauche est croisée par l’artère iliaque commune droite.
•La veine gonadique droite (testiculaire ou ovarique) se jette dans la VCI.
•La veine gonadique gauche se jette dans la veine rénale gauche – elle peut être double.
VIE : veine iliaque externe ; VII : veine iliaque interne.
ASPECTS CLINIQUES
ANATOMOPATHOLOGIE,
SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE
ET TRAITEMENT
La thrombose veineuse peut se manifester par une thrombophlébite
superficielle ou par une thrombose veineuse profonde (TVP) susceptible de
se compliquer d’embolie pulmonaire (EP). L’anatomopathologie et les
facteurs de risque des TVP sont décrits au chapitre 5, p. 79.
Thrombophlébite superficielle
La thrombose intéresse le plus souvent la GVS ou la PVS et leurs veines
afférentes. Le début est brutal et l’on note une inflammation périlésion-
nelle marquée, souvent prise à tort pour un processus infectieux. La veine
thrombosée est douloureuse, rouge, chaude, facilement palpable et
sensible. Le thrombus peut s’étendre à travers la jonction saphène ou les
veines perforantes aux veines profondes qui sont atteintes dans environ
190 Thrombose veineuse des membres inférieurs
Veine
fémorale
profonde
Veine
fémorale superficielle
GVS
Veine
poplitée
Fig. 9-2
Veines fémorales et poplitées.
•Les veines s’enroulent autour des artères homologues.
•Leur calibre est supérieur à celui des artères.
•Les VF et poplitées sont doubles au niveau de 10 % des membres inférieurs.
Figure reproduite avec l’autorisation de Trevor Beckwith, Wagga Wagga, Australie, 1996.
Veine
poplitée
PVS
VTA
Veines
soléaires Veines fibulaires
Veines jumelles
VTP
Fig. 9-3
Veines surales, jumelles et soléaires.
•Les VTP, VTA et fibulaires suivent les artères homologues.
•Elles sont habituellement doubles.
•Les VTA traversent la membrane interosseuse.
•Les veines jumelles et soléaires sont doubles et ont un trajet interne et latéral par
rapport aux muscles correspondants.
Figure reproduite avec l’autorisation de Trevor Beckwith, Wagga Wagga, Australie, 1996.
Embolie pulmonaire
Le thrombus peut se détacher de la paroi veineuse et migrer vers l’atrium
droit, le ventricule droit et les artères pulmonaires, entraînant ainsi une
192 Thrombose veineuse des membres inférieurs
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL DE LA
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE
Par ordre de fréquence décroissante :
■ cellulite ;
■ hématome sous-aponévrotique ;
■ lymphœdème ;
■ lymphangite ;
■ compression nerveuse.
Écho-Doppler en mode duplex 193
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
■ Y a-t-il une thrombose veineuse ? Beaucoup de patients sont
asymptomatiques et beaucoup de patients symptomatiques ont
d’autres pathologies.
■ Y a-t-il un thrombus veineux superficiel et à quelle distance
de la crosse saphène ? Les thromboses de la GVS étendues à la CGS
peuvent nécessiter en urgence une intervention chirurgicale pour lier la
crosse afin de prévenir une EP.
■ Y a-t-il une extension du thrombus à une veine profonde ?
Dans ce cas, le risque d’EP est nettement augmenté.
■ Y a-t-il un thrombus veineux profond ; si oui, quelle est sa
localisation ? Il s’agit presque toujours d’une indication à un
traitement en urgence pour diminuer le risque de complication.
■ La phlébothrombose est-elle uni- ou bilatérale ? Cela n’a pas
de conséquence thérapeutique immédiate mais est une notion
importante pour estimer le risque d’EP précoce ainsi que le pronostic à
long terme du syndrome postthrombotique.
■ Les contrôles successifs mettent-ils en évidence une
extension de la TVP ? Si oui, l’efficacité du traitement doit être
réévaluée.
■ Les contrôles successifs montrent-ils une reperméabilisation
veineuse ou bien une occlusion persistante de la veine ? Cette
notion peut influer sur la durée du traitement anticoagulant.
Attention
En cas de doute diagnostique, appeler le médecin senior pour véri-
fier les constatations. L’échographiste ou le médecin senior doit
appeler le médecin prescripteur immédiatement s’il suspecte une
TVP ou un thrombus flottant dans une veine saphène proximale.
Ne pas renvoyer le patient à son domicile avant d’avoir établi une
prise en charge adéquate. L’examen des veines est très important et
l’échographiste doit être certain de lui avant de considérer
l’examen comme normal.
ÉCHO-DOPPLER EN MODE
DUPLEX
Les études comparant l’ultrasonographie à la phlébographie montrent
que la sensibilité des ultrasons est > 95 % pour le diagnostic de throm-
194 Thrombose veineuse des membres inférieurs
Fig. 9-4
Aspect normal en mode B de la VFC avant compression (à gauche) et après
compression par la sonde (à droite).
INDICATIONS DE L’ÉCHOGRAPHIE
Les patients peuvent être adressés avec une symptomatologie ou des
signes évoquant une phlébothrombose superficielle, une TVP, ou une EP.
De la même manière, des patients asymptomatiques peuvent être adressés
lorsqu’ils sont considérés comme à haut risque de phlébothrombose en
raison d’une intervention chirurgicale récente, d’un alitement prolongé,
Écho-Doppler en mode duplex 195
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
D’UNE THROMBOSE
Encadré 9-2
Surveillance du patient
Il n’y a pas de consensus sur la manière de contrôler les patients ayant
une thrombose veineuse profonde confirmée. Nous réalisons des
examens hebdomadaires jusqu’à ce que ce que le thrombus soit reca-
nalisé. On peut ainsi établir la durée du traitement anticoagulant.
Fig. 9-5
Présence d’un thrombus incompressible au niveau des veines soléaires internes.
196 Thrombose veineuse des membres inférieurs
Fig. 9-6
Image en Doppler couleur montrant la présence d’un flux autour d’un thrombus
incomplètement occlusif de la crosse de la grande veine saphène, près de la jonction
fémorale.
Fig. 9-7
Thrombophlébite superficielle avec distension marquée de la grande veine saphène.
At t e n t i o n
Les veines profondes accompagnent toujours les artères homolo-
gues, ce qui facilite leur distinction par rapport aux collatérales,
notamment lorsqu’une thrombose chronique a entraîné une atro-
phie veineuse.
ASPECTS ULTRASONORES
EN FONCTION DE L’ANCIENNETÉ
DU THROMBUS
Plusieurs signes échographiques sont caractéristiques :
Thrombose aiguë
■ Perte de la compressibilité.
■ Thrombus hypoéchogène.
■ Augmentation du diamètre veineux.
■ Thrombus flottant (Fig. 9-8).
■ Absence de flux lors de la compression distale ou de la manœuvre
de Valsalva.
198 Thrombose veineuse des membres inférieurs
Fig. 9-8
Thrombus flottant dans une veine poplitée.
Thrombose subaiguë
■ Perte de la compressibilité ou compressibilité partielle.
■ Thrombus hyperéchogène.
■ Diminution du calibre veineux.
■ Thrombus adhérent à la paroi.
■ Reperméabilisation.
Thrombose chronique
■ Compressibilité partielle.
■ Échogénicité modérée à marquée du thrombus.
■ Diminution du calibre veineux – la veine peut être atrophiée.
■ Flux de collatéralité dans la région.
■ Reperméabilisation.
■ Épaississement de la paroi veineuse.
PROTOCOLES D’EXAMEN
Suivre les principes généraux des protocoles d’examen veineux décrits au
chapitre 2.
At t e n t i o n
Lors des tests itératifs de surveillance après TVP, s’assurer que les
niveaux utilisés pour apprécier l’étendue du thrombus lors de
chaque examen correspondent aux mêmes repères osseux, cutanés
ou de confluence veineuse.
Protocoles d’examen 199
PRÉPARATION DU PATIENT
La douleur est souvent observée au site même de la thrombose. Les TVP
fémoropoplitées peuvent être à l’origine d’un œdème du mollet, tandis
que les thromboses iliaques entraînent en règle un œdème de la cuisse et
du mollet. Le médecin prescripteur peut demander un examen des veines
iliaques ; toutefois, des antécédents de douleur et d’œdème de la cuisse,
de grossesse récente, ou de TVP iliaque doivent inciter à étudier également
les veines iliaques. L’examen ultrasonore peut être difficile chez les patients
obèses. Des gaz intestinaux sont susceptibles de masquer l’étude de
l’abdomen ; le jeûne peut faciliter l’examen (voir chapitre 2, p. 38). Il est
important d’informer le patient que la compression fait partie de l’examen
et peut être désagréable ou douloureuse.
CHOIX DE LA SONDE
Pour l’étude des veines situées sous l’anneau inguinal, utiliser une sonde
linéaire de fréquence moyenne à élevée. Prendre une sonde courbe de
fréquence plus faible pour l’examen des veines iliaques et de la VCI, ou
pour obtenir une meilleure pénétration en cas d’œdème marqué de la
cuisse ou du mollet. L’œdème des membres inférieurs intéresse les tissus
superficiels jusqu’aux fascias profonds, et cela peut rendre délicat
l’examen des veines superficielles ou augmenter la profondeur d’examen
des veines profondes.
VE I N E S S I T U É E S A U - D E S S U S
DU GENOU : VFC, CGS
ET CONFLUENCE FÉMORALE
Position du patient et sélection de la fenêtre
Balayer sur une table inclinée avec le patient en position de Trendelenburg
inversée à 30°. Allonger le patient confortablement, en décubitus, avec la
jambe examinée en rotation externe, la hanche controlatérale soulevée,
reposant sur un coussin en mousse. La jambe ne doit pas être en appui. La
douleur liée à la TVP peut être intense, rendant le balayage difficile, et il se
peut que vous ayez à faire changer de position pour pouvoir examiner les
veines avec le minimum de gêne.
Attention
Ne pas comprimer la veine plus que nécessaire s’il y a eu un
thrombus récent, car il peut migrer et entraîner une EP.
Co n s e i l
Il est parfois difficile de comprimer la VF distale lorsqu’elle est vue à
travers une fenêtre antéro-interne. Si c’est le cas, mettez votre
main restée libre en arrière de la cuisse et poussez vers la sonde
plutôt que d’essayer de comprimer la veine à travers le muscle
adducteur.
Protocoles d’examen 201
Attention
Souvenez-vous que la VF et la veine poplitée sont parfois doubles
et que, dans ce cas, les deux veines doivent être étudiées. Il arrive
que les artères homologues et les structures nerveuses soient
confondues avec les veines lors des examens échographiques.
Attention
Au début, ne pas comprimer trop fort avec la sonde, car la veine
normale se collabe très facilement, rendant difficile son identifica-
tion.
202 Thrombose veineuse des membres inférieurs
VE I N E S D E L A R É G I O N P O P L I T É E
Position du patient et sélection de la fenêtre
En position de Trendelenburg inversée, placer le patient en procubitus ou
sur le côté avec le genou fléchi. Une autre solution est de réaliser le
balayage avec le patient assis sur le côté du lit, jambes pendantes, ou bien
encore le patient en orthostatisme et en appui sur sa jambe controlatérale.
VE I N E S S U R A L E S E T G R A N D E V E I N E
SAPHÈNE (GVS) DISTALE
Position du patient et sélection de la fenêtre
Réaliser le balayage le patient étant assis sur le rebord du lit, la jambe
reposant sur le genou de l’échographiste (Fig. 10-19, p. 229).
On peut également réaliser le balayage avec le patient en décubitus et en
position de Trendelenburg inversée, le membre inférieur en rotation
externe. Continuer le balayage par voie postérieure depuis la région
poplitée jusqu’à la division poplitée, puis balayer les VTP en position
interne ou postéro-interne ainsi que les veines péronières (voir
Protocoles d’examen 203
Fig. 9-9
Kyste de Baker au niveau de la région poplitée.
chapitre 10). Ces dernières peuvent aussi être étudiées à travers une
fenêtre postérieure ou antérolatérale. Nous pensons que la thrombose des
VTA est tellement rare qu’il n’est pas besoin d’étudier ces veines.
At t e n t i o n
•Il peut être difficile de comprimer les veines normales de topographie
profonde et en cas de douleurs liées à la présence d’un thrombus.
•Un flux peut être présent au sein de veines partiellement throm-
bosées.
•L’ancienneté du thrombus est difficile à déterminer.
Encadré 9-3
Images échographiques à enregistrer
•Utiliser le mode B pour étudier les veines dont la liste figure dans
l’encadré 9-1. Utiliser une double image pour montrer l’une à côté de
l’autre la veine non comprimée et la veine comprimée.
•Si un thrombus est mis en évidence, utiliser le mode B en coupes
transversales et longitudinales pour montrer sa localisation et son
étendue par rapport aux repères.
•Enregistrer les spectres doppler en coupes longitudinales dans la veine
fémorale commune, en respiration indifférente et en Valsalva.
•Enregistrer les images en couleur durant la compression des veines
précédemment listées.
•Enregistrer d’autres images pathologiques tel un lymphœdème ou un
kyste de De Baker.
CHAPITRE
10
Maladies veineuses
chroniques des membres
inférieurs
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Aspects anatomopathologiques locorégionaux
• Aspects cliniques
• Classification CEAP
• Diagnostic différentiel
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspects normaux
• Indications de l’examen en mode duplex
• Critères de reflux veineux
■ PROTOCOLES D’EXAMEN
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Techniques d’examen du reflux
• Veines sus-poplitées
• Veine poplitée, PVS, EC et veine de Giacomini
• Veines sous-poplitées
• Veines iliaques et ovariques
• Récidive de varices
• Surveillance après traitement de varices
■ AUTRES EXPLORATIONS
• Examens en Doppler continu
206 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
ANATOMIE
Lors de l’exploration de la maladie veineuse chronique, les ultrasons
étudient particulièrement la GVS et les VSAA (Fig. 10-1 à 10-4), la PVS
(Fig. 10-5 et 10-6), l’EC et la veine de Giacomini (Fig. 10-7 ; Carlo Giaco-
mini [1840–1898] était professeur d’anatomie à l’université de Turin en
Italie), les veines perforantes (Fig. 10-8) et les veines profondes (voir
chapitre 9, p. 176).
ASPECTS CLINIQUES
ASPECTS ANATOMOPATHOLOGIQUES
LOCORÉGIONAUX
Encadré 10-1
Veines dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu*
•Grande saphène (GVS)
•Petite veine saphène (PVS)
•Veines saphènes accessoires antérieure et postérieure (VSAA, VSAP)
•Veines circonflexes de la cuisse antérieure et postérieure (VCCA,
VCCP)
•Extension à la cuisse de la PVS (EC)
•Veine de Giacomini
•Crosse saphénofémorale ou crosse de la grande veine saphène (CGS)
•Crosse saphénopoplitée ou crosse de la petite veine saphène (CPS)
•Veines jumelles et soléaires
•Veines perforantes de la cuisse et du mollet
•Veines afférentes superficielles
•Veine fémorale commune (VFC)
•Veine fémorale profonde (VPF)
•Veine fémorale (VF)
•Veine poplitée
•Veines tibiales postérieures (VTP)
•Veines fibulaires
Veines dont l’examen n’est pas obligatoire
•Veine cave inférieure (VCI)
•Veine iliaque commune, interne et externe (VIC, VII, VIE)
•Veines ovariques
•Veines tibiales antérieures (VTA)
*La terminologie est conforme aux recommandations de la conférence de consensus de
l’International Union of Phlebology, de l’International Federations of Associations of Anato-
mists, et Federative International Comittee on Anatomical Terminology : Journal of Vascular
Surgery 2002 ; 36 : 416-22.
Tubercule Fascia
du pubis superficiel
Fascia
VFC superficiel
GVS
GVS
VF
Fascia profond
a Fascia profond
Peau
Veine Afférence
superficielle
Fascia
Grande veine saphène
profond
Fig. 10-1
GVS : relation avec le fascia superficiel.
•La localisation de la CGS est constante, immédiatement en dehors du tubercule
pubien.
•La GVS chemine à l’intérieur d’un compartiment du fascia superficiel appelé « l’œil
saphène ».
•Toutes les afférences, y compris la VCCA et la VCCP, ont une position superficielle par
rapport à ce fascia.
a. D’après la Fig. 1 de Caggiati A. Phlebology 1997 ; 12 : 107-11, avec l’autorisation de
la Royal Society of Medicine Press, Londres.
b. D’après la Fig. 1, de Caggiati A, Bergan A, Gloviczki P et al., Nomenclature of the
veins of the lower limbs : an international interdisciplinary consensus statement, Journal
of Vascular Surgery 2002 ; 36 : 416-22, avec l’autorisation de la Society of Vascular
Surgery.
Aspects cliniques 209
a b c d e
50 % <1% 25 % 10 % 15 %
Fig. 10-2
GVS : variations anatomiques au niveau des portions distale de la cuisse et proximale du
mollet.
•La GVS est présente de manière continue jusqu’à la cheville.
a. Pas d’afférence majeure.
b. Une ou deux afférences majeures au-dessous du genou.
c. Afférence majeure qui rejoint la GVS au-dessus du genou.
•La GVS n’est pas présente de manière continue au niveau du genou.
d. Absence sur une longueur importante au-dessus et au-dessous du genou.
e. Absence sur un petit segment au-dessus et au-dessous du genou.
D’après la Fig. 2 de Ricci S. Phlebology 1999 ; 14 : 59-64, avec l’autorisation de la Royal
Society of Medicine Press, Londres.
Récidive de varices
Au moins 30 % des patients développent des récidives de varices dans les
3 à 5 ans qui suivent une intervention chirurgicale. Il y a trois raisons qui
expliquent la réapparition de varices après traitement :
■ persistance de veines résiduelles dans le territoire en rapport avec
une interruption incomplète des anastomoses veineuses refluant du
système veineux profond dans le système superficiel ;
■ récidive authentique dans le territoire veineux précédemment
traité ;
■ développement de nouvelles varices dans un territoire autre que
celui précédemment traité.
Les modalités du reflux sont encore plus complexes que pour les varices
non traitées. La récidive après chirurgie pour reflux dans la GVS intéresse le
territoire de la GVS dans les deux tiers des cas, ou se manifeste par une
nouvelle maladie avec un reflux dans la PVS ou dans les veines perforantes
dans un tiers des cas. La récidive dans le territoire de la GVS peut être due
à de nouvelles connexions au niveau de la CGS, mais beaucoup de
210 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
a b c d e
70 % 30 %
Fig. 10-3
GVS et VSAA : variations au niveau de la cuisse.
a. GVS unique dans son compartiment.
b. Duplication vraie de la GVS dans un compartiment – variation rare.
c. GVS unique et plusieurs afférences majeures superficielles.
d. GVS et VSAA chacune dans des compartiments aponévrotiques séparés.
e. GVS peu étendue en longueur, qui émerge ensuite superficiellement.
D’après la Fig. 1 de Ricci S. Phlebology 2002 ; 16 : 111-16, avec l’autorisation de la
Royal Society of Medicine Press, Londres.
a b c d
VSAA
a b
Veine
poplitée
EC
PSV
Veines jumelles
75 % 25 %
Fig. 10-5
PVS : variations de sa terminaison.
L’EC est présente dans 95 % des membres inférieurs et est le prolongement de la PVS.
a. La PVS peut rejoindre la veine poplitée ou les veines profondes à un niveau plus élevé.
b. Il peut n’y avoir aucune connexion entre les veines profondes.
•La PVS peut se trouver sur la ligne médiane ou être interne ou latérale par rapport à la
ligne médiane.
•Les veines jumelles peuvent rejoindre la veine poplitée, la portion supérieure de la PVS
ou se rejoindre au niveau de la CPS.
• Les veines soléaires rejoignent la veine poplitée.
30
20 25%
Pour cent
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 >10
Niveau au-dessus du pli cutané du genou (cm)
Fig. 10-6
PVS : niveau de la CPS d’après nos études.
•Le niveau est variable.
•Il se situe habituellement 2 à 4 cm au-dessus du pli du genou.
•25 % se situent à un niveau plus élevé que celui-ci.
• La jonction se situe rarement au-dessous du pli du genou.
212 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
VFC 70 % 15%
VF
Veine GVS
poplités
Veines SSV
a tibiales b
10 % 5%
c d
Fig. 10-7
EC et veine de Giacomini.
•L’EC se situe à l’intérieur du fascia.
•Une anastomose épifaciale depuis la PVS ou l’EC peut rejoindre la VCCP pour
communiquer avec la GVS et constituer la veine de Giacomini.
•Les aspects habituels sont :
a. connexion à la GVS ;
b. extension aux veines abdominales ou pelviennes ;
c. connexion à la VF ;
d. connexion aux veines glutéales, profondes et inférieures.
Veine Veine
profonde superficielle
Veine Fascia
perforante
Fig. 10-8
Veines perforantes.
•Elles traversent le fascia profond pour rejoindre les veines profondes et superficielles.
•Une valvule dirige normalement le flux du système superficiel vers le système veineux
profond.
•Les perforantes de la cuisse relient habituellement la GVS à la VF.
•Les perforantes du mollet peuvent relier la GVS, la PVS ou les afférences majeures aux
veines crurales ou aux plexus veineux musculaires du mollet.
• Par ordre de fréquence, les veines perforantes du mollet sont situées sur les faces
internes, postérieures, latérales et antérieures.
Femmes Hommes
A 65 % B 25% A 80 % B 10 %
VFC
VF
EC
Veine GVS
poplitée
Veines PVS
tibiales
C3% D7% C3% D7%
a b
Fig. 10-9
D’après nos études, connexions au territoire de la GVS des patients ayant des varices
primaires.
a. Chez les femmes.
b. Chez les hommes.
•Les sources de reflux sont :
1 : la CGS ;
2 : les veines de la partie inférieure du pelvis et les veines abdominales ;
3 : les veines perforantes ;
4 : origine inconnue.
• Le reflux peut se faire vers la GVS, la VCCA, la VCCP ou d’autres afférences.
VFC a 65 % b 15 %
VF
EC
Veine GVS
poplitée
Veines SSV
tibiales
c 15 % d5%
Fig. 10-10
D’après nos études, connexions aux territoires de la PVS avec des varices primitives.
•Les sources de reflux sont :
a. la CPS ;
b. les afférences de la GVS ;
c. l’EC ;
d. les veines perforantes poplitées.
• Le reflux peut se faire vers la PVS, l’EC, les veines jumelles ou les afférentes.
ASPECTS CLINIQUES
Les patients consultent pour des raisons esthétiques ou pour des symp-
tômes dont l’intensité n’est pas nécessairement proportionnelle à la taille
des veines. De nombreux symptômes sont dus à des pathologies autres
que variqueuses. Les veines dilatées des athlètes ne doivent pas être consi-
dérées comme un problème clinique. Durant la grossesse, des veines dila-
tées peuvent apparaître ; elles régressent habituellement après la
délivrance.
Veine
Profonde–25% GVS–25% pelvienne–5%
a b
Fig. 10-11
Flux dans l’EC et dans la veine de Giacomini.
a. Le flux peut se diriger vers le bas vers la PVS à partir de la GVS, dans les veines
pelviennes ou dans les veines plus profondes.
b. Le flux peut passer en haut de la PVS, dans la GVS ou les veines pelviennes.
CLASSIFICATION CLINIQUE,
ÉTIOLOGIQUE ANATOMIQUE
ET PHYSIOPATHOLOGIQUE (CEAP)
Cette classification est utilisée pour caractériser la maladie veineuse
(encadré 10-2).
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
■ Douleurs à la marche ou ulcération due à une maladie artérielle
occlusive.
Aspects cliniques 217
VFC a 25 % b 50%
VF
EC
Veine GVS
poplitée
Veines PVS
tibiales
c 15 % d 10 %
Fig. 10-12
D’après nos études, principales connexions au système GVS avec des varices
résiduelles ou des résidus de varices.
Les sources de reflux sont :
a. la CGS ou les afférences de la VFC ;
b. les veines de la partie inférieure du pelvis ou les veines abdominales ;
c. les veines perforantes ;
d. origine inconnue.
TR A I T E M E N T
Le traitement a pour but de détruire les veines apparentes malades.
■ La chirurgie est efficace, notamment en cas de varices nombreuses
et volumineuses.
■ Les injections sclérosantes (sclérothérapie) sont surtout utilisées
pour les jambes sans reflux saphène, ou pour les varices résiduelles ou
récidivantes après chirurgie.
■ La sclérothérapie écho-guidée peut être utilisée pour les varices
volumineuses dues à un reflux saphène (voir chapitre 16, p. 328).
■ Les techniques endoveineuses permettent l’ablation d’une veine
saphène grâce à une sonde reliée à un appareil émetteur laser ou à
une source de radiofréquence (voir chapitre 16, p. 333).
218 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
VIC thrombosée
Collatérales
VF thrombosée
Collatérales
GVS
Fig. 10-13
Thrombose ancienne de la VFC, de la VIE ou de la VIC.
Le flux est observé à travers des collatérales ou des veines superficielles.
D’après la Fig. 11-8, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principes of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Compression
par l’artère iliaque
externe droite
Fig. 10-14
Compression de la VIC gauche par l’artère commune iliaque droite.
D’après la Fig. 11-7a, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principes of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
Aspects cliniques 219
Encadré 10-2
Classification CEAP
C : classification clinique
•CO : pas de signe visible ou palpable de pathologie veineuse
•C1 : télangiectasies ou veines réticulaires
•C2 : veines variqueuses
•C3 : œdème
•C4 : modifications cutanées en rapport avec la maladie veineuse
• a : pigmentation ou eczéma
• b : lipodermatosclérose ou atrophie blanche
•C5 : modification cutanée avec ulcère cicatrisé
•C6 : modification cutanée avec ulcère actif
E : classification étiologique
•Ec : anomalie congénitale visible à la naissance ou reconnue ensuite
•Ep : étiologie primitive sans cause congénitale ou identifiable
•Es : pathologies secondaires acquises chez un patient ayant une
pathologie connue, post-thrombotique ou post-traumatique
A : classification anatomique
•As : veines superficielles
• 1 : télangiectasies et veines réticulaires
• 2 : GVS au-dessus du genou
• 3 : GVS au-dessous du genou
• 4 : PVS
• 5 : veine non saphène
•Ad : veines profondes
• 6 : VCI
• 7 : VIC
• 8 : VII
• 9 : VIE
• 10 : veines pelviennes – gonadiques, du ligament large
• 11 : VFC
• 12 : VFP
• 13 : VF
• 14 : poplitée
• 15 : crurales, VTA, VTP, fibulaires
• 16 : musculaires – jumelles, soléaires ou autres
•Ap : veines perforantes
• 17 : de la cuisse
• 18 : du mollet
220 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
P : classification physiopathologique
•Pr : reflux
•Po : occlusion
•Pro : association de reflux et d’obstruction
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
L’examen doit montrer les différents types d’anomalies anatomiques. Les
prescripteurs sont des chirurgiens, des phlébologues et des praticiens
généralistes. Ils ont besoin des informations suivantes.
■ Y a-t-il des zones de reflux des veines profondes et des veines
superficielles à travers les crosses saphènes, les perforantes
incontinentes ou d’autres veines ?
■ Y a-t-il des reflux veineux superficiels dans les GVS, PVS et leurs
afférences ?
■ Sur quelle étendue un reflux intéresse-t-il une GVS ou PVS ?
■ La CPS est-elle présente et quel est son niveau ?
■ Y a-t-il un reflux dans les veines telles que l’EC, la veine de Giacomini
ou les veines jumelles ?
■ Existe-t-il un reflux veineux profond ou une obstruction veineuse ?
■ Quels sont les diamètres des crosses saphènes incontinentes, des
veines saphènes et des veines perforantes ?
La mesure de diamètre est importante dans le choix du traitement le plus
adapté. Le reflux dans des veines de petit calibre peut être traité avec
succès par sclérothérapie écho-guidée, alors que le reflux dans des veines
Écho-Doppler 221
Attention
Les varices très superficielles intéressant les afférences sont visibles
à la seule inspection visuelle et il n’est pas nécessaire de les décrire
en détail sur l’écho-Doppler.
ÉCHO-DOPPLER
ASPECTS NORMAUX
Le reflux est défini par la présence d’un flux veineux s’éloignant du cœur ;
chez le sujet normal, les valvules veineuses empêchent le reflux. Il existe
toutefois un reflux transitoire d’une durée ≤ 0,5 s lors de la fermeture
normale des valvules.
Signes de l’alignement
La GVS et les VSAA peuvent être distinguées en échographie grâce à leurs
rapports anatomiques avec l’artère et la veine fémorales (Fig. 10-15).
PEAU VSAA
GVS
Fascia profond
Fig. 10-15
Signe de l’alignement au niveau du membre inférieur gauche.
La VSAA chemine de manière superficielle par rapport à l’artère et à la veine fémorales,
tandis que la GVS est plus interne.
GVS
Muscle
gastrocnémien Tibia
Fig. 10-16
Signe de l’angle jumeau-tibial.
Lorsque la GVS est visible au niveau du genou, son trajet est superficiel par rapport à
l’angle du muscle jumeau juste derrière le tibia.
Attention
On commence la recherche de reflux en comprimant le système
veineux profond par l’intermédiaire des plexus musculaires du
mollet. Le reflux est ensuite détecté dans les veines superficielles. Il
s’ensuit que, pour toutes les varices, il existe des connexions du
système veineux profond vers le système veineux superficiel, mais
elles ne peuvent pas être mises en évidence dans environ 10 % des
cas.
PROTOCOLES D’EXAMEN
Suivre les principes de l’écho-Doppler décrit au chapitre 2, p. 31.
PRÉPARATION DU PATIENT
Interroger le patient sur ses antécédents de thrombose veineuse profonde,
d’intervention chirurgicale et éventuellement de grossesse. S’assurer que
la pièce est suffisamment éclairée pour voir les varices. Examiner la jambe
pour localiser les varicosités afin de prévoir l’origine du reflux. Des varices à
la partie moyenne de la cuisse et au niveau du mollet suggèrent une
incontinence de la CGS ; des varices de la face postérieure du mollet
suggèrent une incontinence de la CPS, et des « paquets » localisés de
varices peuvent être en rapport avec des perforantes incontinentes.
Rechercher des cicatrices chirurgicales, car il peut s’agir de la seule
manière de déterminer si les GVS ou PVS ont été ligaturées ou excisées.
Vérifier l’existence de modification dermatologique en rapport avec une
lipodermatosclérose, un eczéma ou une ulcération, et identifier les zones
où il faut éviter de placer sa main lors des manœuvres de compression.
Expliquer au patient ce que vous allez faire, en particulier la manœuvre de
Valsalva (voir encadré 10-3).
CHOIX DE LA SONDE
Les veines superficielles et les veines profondes sont au mieux étudiées
avec une sonde linéaire de fréquence moyenne à élevée. Des sondes de
très haute fréquence peuvent être utilisées pour étudier les varices superfi-
224 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
Encadré 10-3
Manœuvre de Valsalva*
Il s’agit d’une expiration forcée à glotte fermée. On demande au
patient de respirer profondément puis de rester tendu sans respirer
pendant quelques secondes.
* Antonio Maria Valsalva (1666–1723) était un anatomiste italien.
At t e n t i o n
Le reflux a plus de chances d’être mis en évidence tard dans la
journée et dans une pièce chaude. Un environnement froid peut
entraîner une vasoconstriction veineuse et rendre difficile l’identifi-
cation du reflux ; dans certains cas, des veines incontinentes
peuvent même devenir continentes. Cela peut changer les résultats
de l’examen chez les patients ayant un reflux « limite ».
cielles. Des sondes de fréquence plus basse, courbes, peuvent être néces-
saires pour l’examen des patients obèses, des membres inférieurs
œdématiés, des veines profondes de la cuisse, notamment de la VF près
de l’anneau des adducteurs, ou des veines péronières. Des sondes courbes
ou phased array sont nécessaires lorsque l’examen intéresse les veines ilia-
ques, pelviennes ou ovariques.
At t e n t i o n
La pression que vous exercez sur la sonde doit rester légère afin de
vous assurer que les veines superficielles ne sont pas comprimées,
ce qui rend difficile leur identification et ce qui peut rendre des
veines incontinentes apparemment continentes. Ne pas hésiter à
faire reposer le bras qui effectue l’examen sur le patient, de telle
sorte que la pression de la sonde puisse rester légère sans surmener
les muscles de l’échographiste.
TE C H N I Q U E S D ’ E X A M E N D U R E F L U X
Étudier les deux membres inférieurs dès le premier examen. La jambe
examinée doit être relâchée et déclive pour permettre un remplissage
veineux satisfaisant au niveau des plexus musculaires du mollet. Les
rapports anatomiques entre la peau et les veines sont différents en posi-
Protocoles d’examen 225
VE I N E S S U S - P O P L I T É E S
Position du patient
Réaliser le balayage avec le patient debout, vous faisant face avec sa jambe
en rotation externe, le talon à terre et le poids du corps reposant sur le
membre inférieur controlatéral. Utiliser un support si nécessaire. Une solu-
tion alternative est de placer le patient sur la table d’examen en position
de Trendelenburg inversée > 45°.
Co n s e i l s
•Le meilleur moyen d’étudier les varices est de ne pas tenir compte
initialement des varicosités et de rechercher les zones d’inconti-
nence qui alimentent ces veines. Si cette manœuvre ne permet pas
de montrer les connexions, il faut suivre le trajet des varices
jusqu’aux veines saphènes.
•Pour diminuer le temps d’examen, rechercher les perforantes en
même temps que les reflux superficiels et profonds.
•Rechercher un reflux dans la VFC, au niveau de la confluence
fémorale et de la veine poplitée. Il n’est pas nécessaire d’examiner
les autres veines profondes si les veines précédemment citées sont
normales et qu’il n’y a pas d’indication spécifique, tels un œdème,
des complications cutanées ou des antécédents de thrombose
veineuse profonde.
226 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
Fig. 10-17
Enregistrement en Doppler spectral d’un reflux au niveau de la CGS provoqué par la
manœuvre de Valsalva.
VE I N E P O P L I T É E , P V S , E C E T V E I N E
DE GIACOMINI
Position du patient
Pour l’étude de ces veines, le patient est en position debout, face à vous,
avec le genou discrètement plié, talon sur le sol et poids du corps sur le
membre inférieur controlatéral, ou bien en procubitus et en Trendelenburg
inversé > 45°.
Fig. 10-18
Enregistrement en Doppler spectral d’un reflux de la CPS provoqué par la compression
d’amont.
Flux intégral dans la PVS lors de la compression du mollet, suivi par un flux rétrograde
après relâchement de la compression du mollet.
VE I N E S S O U S - P O P L I T É E S
Position du patient
Étudier les veines situées sous le genou avec le patient, face à vous, assis
avec le pied reposant sur le genou de l’examinateur (Fig. 10-19), ou en
décubitus en position de Trendelenburg inversée de > 45°.
Fig. 10-19
Notre position du patient préférée lors de l’examen des veines sous-poplitées.
Fig. 10-20
Aspect en mode B d’une veine perforante du mollet traversant le fascia profond.
At t e n t i o n
Il faut insoner le fascia avec un angle de 90° pour s’assurer d’une
réflexion maximale des ultrasons afin d’identifier une perforante
lorsqu’elle traverse le fascia.
VE I N E S I L I A Q U E S E T V E I N E S
OVARIQUES
Quand elle est réalisée, l’étude de ces veines l’est en dernier. Voir la
Fig. 9-1, p. 189, pour l’anatomie des veines ovariques.
Fig. 10-21
Enregistrement en Doppler spectral d’un reflux dans la veine perforante du mollet.
RÉCIDIVE DE VARICES
Il s’agit des examens de varices les plus difficiles. Les aspects du reflux sont
fréquemment différents de ceux observés avec les varices primitives et il
faut savoir qu’ils sont possibles en de nombreux endroits. En cas d’antécé-
232 Maladies veineuses chroniques des membres inférieurs
AUTRES EXPLORATIONS
Encadré 10-4
Images échographiques à enregistrer
•Montrer l’incontinence ou le reflux grâce à un enregistrement spectral
reproduit sur papier et à une vidéo en Doppler couleur.
•Échantillonner les tracés spectraux des veines proximales et de la CGS
en coupe longitudinale durant la manœuvre de Valsalva.
•Enregistrer les tracés spectraux de veines plus distales et de la CPS en
coupe longitudinale lors de la compression d’amont et lors de la levée
de la compression.
•Enregistrer le reflux d’autres veines telles que l’EC, la veine de Giaco-
mini et les veines jumelles.
•Enregistrer en coupe transversale en mode B les diamètres maximaux
et minimaux des veines en cas de reflux au niveau de l’une des crosses
ou de l’une des veines saphènes.
•Enregistrer en coupe transversale en mode B des diamètres au niveau
de la limite du fascia en cas de reflux dans les veines perforantes.
•Enregistrer tout autre pathologie telle qu’un kyste de Baker.
CHAPITRE
11
Maladies des vaisseaux
des membres supérieurs
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Anatomopathologie locorégionale
• Aspects cliniques
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ASPECTS CLINIQUES : AUTRES PATHOLOGIES
• Fistules artérioveineuses et fistules d’hémodialyse
• Cartographie des vaisseaux mammaires internes
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspects normaux
• Indications de l’écho-Doppler
• Critères diagnostiques
■ PROTOCOLES D’EXAMENS
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Vaisseaux du défilé thoracique
• Vaisseaux du membre supérieur au-delà du défilé thoracique
■ AUTRES INVESTIGATIONS
• Test d’Allen
• Mesures de pression
• Photopléthysmographie
236 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
ANATOMIE
Encadré 11-1
Vaisseaux dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Artère et veine subclavières
•Artère et veine axillaires
•Artère et veine brachiales
•Artère et veine radiales
•Artère et veine ulnaires
•Veines basilique et céphalique
Autres vaisseaux dont l’étude n’est pas obligatoire
•Veine cave supérieure (VCS)
•Artère et veine brachiocéphaliques
•Arcades palmaires
•Veine antécubitale
Artère
axillaire Tronc braciocéphalique
Artères
Crosse aortique
brachiales
circonflexes
Artère thoraco- Artère mammaire
acromiale interne
Fig. 11-1
Vue antérieure des artères au niveau de l’orifice supérieur du thorax droit et de la région
axillaire.
•L’artère brachiocéphalique droite est la première branche issue de la crosse aortique.
•L’artère subclavière devient l’artère axillaire quand elle quitte l’orifice supérieur du thorax
limité par la première côte, l’omoplate et la clavicule.
• L’artère mammaire interne passe distalement en arrière des cartilages des six
premières côtes.
Artère
brachiale
profonde Artère brachiale
Artères
ulnaires
collatérales
Artère Artères
radiale ulnaires
récurrentes
Artère ulnaire
Fig. 11-2
Vue antérieure au niveau des artères du bras droit.
L’artère axillaire devient l’artère brachiale qui se dirige vers le coude où elle bifurque.
238 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
Artère
radiale
collatérale
Artère
radiale Artère
ulnaire
Artère
interosseuse
antérieure
Arcades palmaire
superficielle
et profonde
Fig. 11-3
Vue antérieure des artères de l’avant-bras droit.
L’artère radiale est latérale, tandis que l’artère ulnaire est médiale et se dirige en bas vers
la main, où elles se rejoignent pour former les arcades palmaires.
Veine subclavière
Veine brachiale
Clavicule
Veine axillaire
Veine
céphalique Veine
basilique
Veine
Veine antécubitale
céphalique
Veine
basilique
Fig. 11-4
Drainage veineux du bras droit.
Le flux veineux superficiel emprunte les veines basilique et céphalique, tandis que le
drainage veineux profond est superposable au drainage artériel.
Aspects cliniques 239
Veine
Veine
brachiocéphalique
brachiocéphalique
droite
gauche
VCS
Fig. 11-5
Veines profondes du cou.
Les veines subclavières rejoignent les veines jugulaires internes pour former les troncs
veineux innominés qui se rejoignent eux-mêmes pour former la VCS.
ASPECTS CLINIQUES
ANATOMOPATHOLOGIE
LOCORÉGIONALE
Maladies artérielles intrinsèques
Athérosclérose et anévrismes dégénératifs
Les occlusions artérielles peuvent survenir sur tout le trajet des vaisseaux.
L’atteinte athéromateuse proximale du membre supérieur est souvent
asymptomatique en raison des nombreuses voies de circulation collatérale
périscapulaires. Une atteinte sévère du tronc brachiocéphalique ou de
l’artère subclavière peut entraîner une inversion du flux dans l’artère verté-
brale qui sert de collatérale vers le membre supérieur, comme décrit dans
le syndrome de « vol sous-clavier » (voir chapitre 6, p. 114). Les
anévrismes du tronc brachiocéphalique et de l’artère subclavière ne sont
pas rares.
Artérites auto-immunes
Les maladies inflammatoires artérielles sont décrites au chapitre 5, p. 92.
Elles peuvent intéresser les branches de division de la crosse aortique et
entraîner une ischémie du membre supérieur ou d’un territoire cérébro-
vasculaire, et peuvent également intéresser des artères plus distales entraî-
nant une ischémie des doigts. Il s’agit des maladies suivantes :
240 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
■ maladie de Takayasu ;
■ maladie de Buerger ;
■ artérite à cellules géantes ;
■ polyartérite noueuse ;
■ syndrome de Behçet ;
■ sclérodermie ;
■ réaction d’hypersensibilité ;
■ lupus érythémateux disséminé.
Embolie
Environ 10 à 20 % des emboles intéressent les artères des membres supé-
rieurs, le plus souvent l’artère brachiale, moins souvent les artères subcla-
vières et axillaires, et rarement les artères situées sous le coude. La majorité
a une origine cardiaque mais environ un tiers prend naissance au niveau
du tronc artériel brachiocéphalique ou de l’artère subclavière.
Muscle scalène
interne
Côte cervicale
1re côte
Artère
axillaire
Muscle scalène
antérieur
Fig. 11-6
Syndrome du défilé thoracique.
La compression de l’artère subclavière peut être à l’origine d’un anévrisme de l’artère
axillaire poststénotique.
D’après la Fig. 6-1, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
Fig. 11-7
Manœuvre de « l’accolade militaire ».
En cas d’atteinte artérielle, une vingtaine de mouvements d’ouverture et de fermeture
des mains entraîne une pâleur de la main, la disparition du pouls radial, et un souffle à la
base du cou.
D’après la Fig. 6-2, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
Traumatisme iatrogène
Parmi les étiologies spécifiques au niveau des membres supérieurs, on
peut citer :
■ le cathétérisme de l’artère brachiale lors d’une artériographie ou
d’un monitorage de l’hémodynamique ;
■ un bloc anesthésique du bras avec injection intramurale
accidentelle ;
■ un pontage axillofémoral thrombosé ;
■ une artérite radique pour traitement d’un cancer du sein ;
■ la résection de l’artère radiale en vue d’un pontage coronaire
lorsqu’elle est l’artère dominante de la main.
Maladies hématologiques
La thrombose veineuse profonde du membre supérieur est le plus souvent
due à un syndrome du défilé thoracique. La thrombose peut être égale-
ment la conséquence d’un état d’hypercoagulabilité (voir chapitre 5,
p. 81), mais cela est beaucoup moins fréquent au niveau des membres
supérieurs qu’au niveau des membres inférieurs, probablement en raison
des pressions veineuses plus basses et d’une stase veineuse plus rare. Le
Aspects cliniques 243
Syndrome de Raynaud
Le syndrome de Raynaud primaire est un vasospasme des doigts dû à
une sensibilité anormale des terminaisons nerveuses vasomotrices. Le
spasme artériolaire est induit par le froid ou une émotion, particulière-
ment chez les jeunes femmes. Le syndrome de Raynaud secondaire à
une sclérodermie ou à d’autres maladies artérielles inflammatoires est plus
sévère et plus prolongé ; il y a moins de différences liées au sexe et à l’âge.
ASPECTS CLINIQUES
Sont observés :
■ une ischémie peu marquée à modérée entraînant une fatigabilité de
l’avant-bras ou une claudication ;
■ un phénomène de Raynaud avec des changements de coloration
cutanée : pâleur puis cyanose et rougeur ;
■ des micro-embols ou une maladie occlusive entraînant un syndrome
du doigt bleu (Fig. 11-8) ;
Fig. 11-8
Doigt bleuté d’origine ischémique.
244 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
Fig. 11-9
Modifications trophiques aux extrémités d’un doigt en rapport avec une maladie de
Raynaud secondaire.
Fig. 11-10
Gangrène des extrémités des doigts.
Aspects cliniques 245
TR A I T E M E N T
Tronc
brachiocéphalique
Fig. 11-11
Pontage synthétique transthoracique reliant l’aorte aux gros vaisseaux.
D’après la Fig. 6-6, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
Embolie
Les embolies sont traitées par embolectomie à travers l’artère brachiale au
niveau du coude.
246 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
Artère subclavière
Tronc gauche
brachiocéphalique
Fig. 11-12
Endartériectomie transthoracique du tronc brachiocéphalique droit ou et de l’artère
subclavière gauche.
D’après la Fig. 6-5, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
ACC gauche
Fig. 11-13
Greffon synthétique extrathoracique reliant l’artère carotide commune à l’artère
subclavière.
D’après la Fig. 6-8, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
Aspects cliniques : autres pathologies 247
FISTULES ARTÉRIOVEINEUSES ET
FISTULES D’HÉMODIALYSE
Techniques
Chez les patients ayant une insuffisance rénale, les interventions ont pour
but de disposer d’une grosse veine permettant des ponctions répétées à
l’aiguille afin de dériver le sang vers la machine d’hémodialyse. L’anasto-
mose pour une fistule artérioveineuse (FAV) peut intéresser les veines du
poignet (Fig. 11-14) ou de la région cubitale (Fig. 11-15). Plusieurs
méthodes sont utilisées pour l’anatosmose entre l’artère et la veine
(Fig. 11-16). Elles peuvent être également connectées par l’intermédiaire
d’un greffon veineux ou synthétique, habituellement en PTFE (Fig. 11-17).
Il est souhaitable de réaliser la FAV ou le greffon au niveau de l’avant-bras
non dominant, mais il est des cas où il peut être nécessaire d’utiliser le
bras dominant ou le membre inférieur (Fig. 8-19, p. 166).
Veine céphalique
Artère radiale
Fig. 11-14
FAV latéro-latérale du poignet.
a. La technique habituelle est d’anastomoser la veine céphalique à l’artère radiale.
b. La veine est ponctionnée pour permettre le passage du sang vers la machine de
dialyse ainsi que son retour.
D’après la Fig. 7-11, d’Uldall R, Renal nursing, Oxford, Blackwell, 1988. Reproduction
autorisée.
Veine Veine
céphalique basilique
Artère
brachiale
Fig. 11-15
FAV terminolatérale au niveau de la fosse cubitale. L’anastomose peut intéresser la veine
céphalique ou la veine basilique.
D’après les Fig. 7-14 et 7-15, d’Uldall R, Renal nursing, Oxford, Blackwell, 1988.
Reproduction autorisée.
Aspects cliniques : autres pathologies 249
a b
c d
Fig. 11-16
Techniques d’anastomoses artérioveineuses.
a. Latéro-latérale.
b. Terminale sur la veine et latérale sur l’artère.
c. Terminale sur l’artère et latérale sur la veine.
d. Termino-terminale.
D’après la Fig. 23-2, de Fahey V, Vascular nursing, Philadelphie, WB Saunders, 1994.
Reproduction autorisée.
Artère
radiale
Complications
Les complications comprennent :
■ la thrombose de la veine efférente ou du greffon liée aux
canulations répétées qui interrompent l’écoulement ;
■ une sténose anastomotique, habituellement due à une hyperplasie
néo-intimale, mais aussi à une hypoplasie liée à une boucle (kinking)
ou à une plaque athéromateuse ;
■ les hématomes et faux anévrismes ;
■ les collections liquidiennes autour du greffon ;
■ l’infection ;
■ le « vol » de flux artériel au niveau de la main (Fig. 11-18).
Artère
radiale
Veine
céphalique
Vol
Fistule
Fig. 11-18
Syndrome de vol lié à la FAV.
Le flux n’atteint pas la main à partir de l’artère radiale distale, le flux dans l’artère radiale
proximale étant dirigé vers la veine.
D’après la Fig. 6-12, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
Traitement
Une sténose ou une thrombose de la fistule ou du greffon peuvent néces-
siter une révision chirurgicale, une dilatation percutanée au ballonnet ou
une thrombolyse percutanée.
ÉCHO-DOPPLER
L’écho-Doppler comporte l’examen des artères depuis la crosse aortique
jusqu’au poignet, et celui des veines depuis le membre supérieur jusqu’à
la VCS. Le balayage des membres supérieurs est parfois un défi en raison
252 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
ASPECTS NORMAUX
Artères du membre supérieur
Les valeurs normales de VSM ne sont pas solidement établies. Les courbes
normales sont triphasiques, mais les résistances périphériques diminuent
avec l’exercice musculaire du membre et lorsque la température du
membre ou de la main augmente, ce qui entraîne un aspect monopha-
sique de la courbe avec un flux continu durant la diastole. Lorsque la
température cutanée diminue, les tracés restent triphasiques mais leur
vélocité diminue.
Fig. 11-19
Enregistrement spectral d’un greffon artérioveineux d’hémodialyse fonctionnant
normalement.
INDICATIONS DE L’ÉCHO-DOPPLER
■ Syndrome du défilé thoracique avec des signes artériels, veineux ou
neurologiques.
■ Maladie des grosses artères entraînant une claudication de l’avant-
bras ou une ischémie de la main.
■ Syndrome de Raynaud entraînant une ischémie de la main.
■ Masse pulsatile dans la région axillaire.
■ Cartographie artérielle et veineuse pour choisir les vaisseaux pouvant
servir de greffon pour un pontage artériel coronaire ou un pontage
artériel des membres inférieurs.
■ Surveillance après mise en place d’un greffon pour pontage.
■ Étude des artères et des veines en vue de leur utilisation pour une
fistule ou un greffon artérioveineux.
■ Étude de l’effet sur la vascularisation de la main d’une fistule ou
d’un greffon artérioveineux avant sa réalisation.
■ Examens successifs de contrôle de la maturation d’une fistule ou
d’un greffon artérioveineux.
254 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Artères des membres supérieurs
Les critères de sténose artérielle du membre supérieur ne sont pas bien
établis. On utilise en général les mêmes critères que pour les artères des
membres inférieurs (voir chapitre 8, p. 170). Les critères utilisés pour le
diagnostic de sténose sous-clavière sont discutés au chapitre 6, p. 115.
b
Fig. 11-20
Modulation respiratoire au sein d’une veine subclavière, mise en évidence en Doppler
spectral.
a. Modulation respiratoire dans une veine subclavière droite normale.
b. Diminution de la modulation respiratoire en aval d’une veine subclavière gauche
partiellement thrombosée.
PROTOCOLES D’EXAMENS
Suivre les techniques d’examen des artères et veines périphériques abor-
dées au chapitre 2, p. 38-40.
PRÉPARATION DU PATIENT
S’assurer que le cou et les bras sont accessibles. Interroger le patient sur la
nature de ses symptômes et leur mode de survenue. Lui expliquer les
256 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
CHOIX DE LA SONDE
Utiliser une sonde linéaire de fréquence moyenne pour visualiser les vais-
seaux jusqu’au coude. Une sonde de haute fréquence peut être nécessaire
pour l’examen des vaisseaux au-delà du coude, des veines basiliques
superficielles et céphaliques ainsi que des bras minces. Une sonde phased
array de faible encombrement est utilisée au niveau de l’incisure jugulaire
du sternum et pour visualiser les vaisseaux profonds de la base du cou.
VA I S S E A U X D U D É F I L É T H O R A C I Q U E
Attention
En cas de mouvement très prononcé des vaisseaux avec la respira-
tion, demander au patient de ne plus respirer.
Attention
•Il peut y avoir une riche collatéralité veineuse au niveau du cou.
•Les interférences dues aux structures osseuses peuvent masquer
un thrombus sous-clavier proximal.
•La couleur peut masquer un thrombus non occlusif si le gain
couleur et la priorité sont réglés à un niveau trop élevé.
•Un angle d’insonation de 90° empêche le remplissage couleur des
vaisseaux.
•Les vaisseaux subclaviers peuvent être le siège d’une image en
miroir située profondément par rapport à l’interface de haute
impédance plèvre–poumon qui est à l’origine d’un artéfact d’enre-
gistrement.
VA I S S E A U X D U M E M B R E S U P É R I E U R
AU-DELÀ DU DÉFILÉ THORACIQUE
a b
c d
Fig. 11-21
Test d’Allen.
a. On comprime les artères radiale et ulnaire, et la main est sollicitée afin de provoquer
une ischémie.
b. Chez un patient normal – la compression de l’une ou des deux artères est relâchée et
l’on note une reperfusion rapide de la main.
c. Occlusion de l’artère radiale – la compression de l’artère radiale est relâchée mais il n’y
a pas de reperfusion immédiate.
d. Occlusions de l’artère métacarpienne – la compression artérielle est relâchée et tous
les doigts sont reperfusés à l’exception du doigt affecté par la maladie.
D’après la Fig. 6-3, de Myers KA, in Chant ADB, Barros D’Sa AAB (eds), Emergency
vascular practice, Londres, Hodder Arnold, 1997.
At t e n t i o n
•Un tronc nerveux normal peut facilement être pris à tort pour une
veine brachiale thrombosée.
•Il peut y avoir des duplications veineuses brachiales – s’assurer
que les deux veines sont bien identifiées.
•Les veines profondes de l’avant-bras sont de petit calibre et diffi-
ciles à visualiser.
260 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
Attention
•Des cônes d’ombre acoustique peuvent empêcher l’insonation
complète d’un greffon artérioveineux.
•La veine efférente d’une fistule ou d’un greffon artérioveineux est
très superficielle, et des précautions doivent être prises pour éviter
une compression qui pourrait créer un faux aspect de sténose de la
veine.
•La fistule ou le greffon peuvent avoir été mis en place dans des
localisations éminemment variables.
AUTRES INVESTIGATIONS
TE S T D ’ A L L E N
Le test d’Allen est utilisé comme un test clinique d’observation des chan-
gements de couleur cutanée afin d’établir la distribution d’une maladie
artérielle occlusive des mains et des doigts (Fig. 11-21).
Le Doppler continu, la photopléthysmographie et l’écho-Doppler peuvent
être utilisés en complément de l’observation clinique. On observe la
présence et la direction du flux des artères radiale et ulnaire au niveau de
la main à distance d’une compression active de chaque artère effectuée
successivement au niveau du poignet. Les buts sont de :
262 Maladies des vaisseaux des membres supérieurs
MESURES DE PRESSION
Utiliser le Doppler continu pour mesurer les pressions dans les artères
brachiale, radiale et ulnaire. Une différence de pression > 20 mmHg entre
les côtés droit et gauche au même niveau indique la présence d’une
maladie occlusive du côté où la pression est la plus basse. Une différence
de pression > 20–30 mmHg à différents niveaux du même bras indique la
présence d’une maladie occlusive à son niveau. Comme au niveau des
membres inférieurs, les artères très calcifiées peuvent entraîner des erreurs
de lecture avec des pressions faussement élevées. Utiliser le Doppler
continu pour cartographier les artères de l’arcade palmaire, les artères
métacarpiennes et les artères digitales.
Attention
Ne pas gonfler un brassard sur une fistule ou un greffon artériovei-
neux par crainte d’entraîner une thrombose.
PHOTOPLÉTHYSMOGRAPHIE
■ L’ultrasonographie dans l’étude du syndrome du défilé thoracique
est complétée par l’enregistrement du flux artériel numérisé grâce à la
photopléthysmographie (PPG). Placer un enregistreur de PPG à
l’extrémité du majeur ou de l’index.
■ Rechercher un tracé diminué ou absent avec le bras placé dans les
différentes positions de recherche du syndrome du défilé thoracique.
■ Rechercher un tracé diminué ou absent lors de la réalisation du test
d’Allen.
Autres investigations 263
Encadré 11-2
Images échographiques à enregistrer
• Enregistrer les tracés Doppler des vaisseaux listés dans l’encadré 11-1.
Pour les artères :
• enregistrer les tracés spectraux proches des sténoses et au niveau des
sténoses artérielles ;
• mesurer en mode B les diamètres des dilatations anévrismales arté-
rielles ainsi que les diamètres proximal et distal de l’artère adjacente
normale.
12
Maladie rénovasculaire
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Anatomopathologie et symptômes cliniques
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspect normal
• Indications
• Critères diagnostiques
■ PROTOCOLES D’EXAMEN
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Position du patient et sélection de la fenêtre
266 Maladie rénovasculaire
ANATOMIE
Encadré 12-1
Vaisseaux dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Aorte
•Artères et veines rénales
•Artères segmentaires, interlobaires, interlobulaires et arquées
Autres vaisseaux dont l’étude n’est pas obligatoire
•Artère mésentérique supérieure (AMS)
•Artère iliaque commune (AIC)
•Artère iliaque interne (AII)
•Artère iliaque externe (AIE)
•Veine cave inférieure (VCI)
Les artères rénales vont de l’aorte jusqu’au hile rénal, dans l’espace rétro-
péritonéal, en arrière de l’AMS, tandis que les veines rénales se jettent
dans la VCI (Fig. 12-1). Les artères rénales se divisent au niveau des hiles et
des reins (Fig. 12-2).
ASPECTS CLINIQUES
ANATOMOPATHOLOGIE ET
SYMPTÔMES CLINIQUES
Sténose ou thrombose artérielle rénale
Les sténoses artérielles rénales sont en général d’origine athéromateuse
(Fig. 12-3). Elles sont plus rarement dues à une dysplasie fibromusculaire
(Fig. 12-4), en particulier chez les femmes. L’occlusion est en règle due à
une thrombose compliquant une lésion athéromateuse, et est rarement
Aspects cliniques 267
VCI Aorte
Fig. 12-1
Artères rénales.
•Elles sont doubles, naissent à peu près au même niveau en L1–L2, juste en dessous de
l’AMS.
•Elles naissent approximativement à angle droit de l’aorte, l’artère rénale gauche étant
plus postérieure que l’artère rénale droite.
•Elles sont fréquemment multiples, avec des artères rénales accessoires dans 15 % des
cas qui naissent de l’aorte depuis les pôles supérieurs jusqu’aux pôles inférieurs des
reins.
•L’artère rénale droite est plus longue que l’artère rénale gauche, et chemine en arrière
de la VCI.
•L’artère rénale gauche a un trajet plus horizontal vers le rein.
Veines rénales.
•Elles cheminent antérieurement par rapport aux artères rénales.
•La veine rénale gauche est plus longue que la droite et rejoint la VCI entre l’aorte et
l’AMS.
• Leurs afférences sont les veines gonadiques, surrénaliennes et lombales postérieures.
Hypertension rénovasculaire
L’hypoperfusion rénale due à la maladie artérielle rénale peut entraîner la
sécrétion de rénine par les cellules endocrines des glomérules. La rénine
participe au feed-back qui régule la pression artérielle. La rénine est
convertie en angiotensinogènes puis en angiotensines, ce qui induit une
augmentation des résistances vasculaires périphériques. De plus, l’angio-
tensine a un effet sur la surrénale et stimule la sécrétion d’aldostérone
pour retenir le sodium et l’eau. Ces deux effets concourent à la création de
l’hypertension artérielle.
268 Maladie rénovasculaire
Rein Circulation
Artère
Cononne interlobulaire Artère
de Bertin segmentaire
Pyramide Artère
Artère
arquée
rénale
Cortex
Artère
Papille interlobaire
Fig. 12-2
Branches de chaque artère rénale.
•L’artère rénale se divise près du hile en branches antérieure et postérieure.
•Il existe cinq segments extrarénaux des artères rénales : apical, supérieur, moyen,
inférieur et postérieur.
•Chaque artère donne une artère lobaire qui se divise en artères interlobaires et
interlobulaires entre les pyramides rénales.
•Elles se terminent au niveau des artères arquées qui cheminent entre le cortex et la
médulla.
• Les branches terminales sont les artérioles glomérulaires.
Artère Artère
hépatique splénique
Stenoses
Dilatations
Fig. 12-4
Sténoses artérielles rénales en rapport avec une dysplasie fibromusculaire.
Sténoses multiples et dilatations dans les portions moyenne et distale des artères
extrarénales.
D’après la Fig. 12-1, de Myers KA, Marshall RD, Freidin J, Principes of pathology,
Oxford, Blackwell, 1980. Reproduction autorisée.
TR A I T E M E N T
L’hypertension rénovasculaire est initialement traitée médicalement. Une
intervention est nécessaire lorsque l’hypertension n’est pas contrôlée ou
lorsque la fonction rénale se détériore progressivement. On peut alors
proposer une endartériectomie chirurgicale ou un pontage, mais les inter-
ventions qui sont actuellement les plus utilisées sont la dilatation par
ballonnet et la mise en place de stents vasculaires.
L’insuffisance rénale est initialement traitée par dialyse péritonéale ou
hémodialyse (voir chapitre 11, p. 247). Une transplantation rénale peut
être proposée en cas d’insuffisance rénale définitive (Fig. 12-5).
Rein
Artère
iliaque
interne
Veine
iliaque externe
Vessie
Fig. 12-5
Transplantation rénale.
•Rein dans la fosse iliaque.
•Anastomose termino-terminale de l’artère rénale avec l’artère iliaque interne, ou latéro-
terminale avec l’artère iliaque commune, ou bien l’artère iliaque externe, ou l’aorte.
• Anastomose de la veine rénale avec une veine iliaque.
D’après Fig. p. 457, de Scott R, Urology illustrated, Elsevier, 1982.
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
■ Existe-t-il une maladie des artères ou des veines rénales ; quelles
sont sa localisation et sa sévérité ?
■ Existe-t-il une maladie rénale ou des vaisseaux intrarénaux, et quelles
sont sa localisation et sa sévérité ?
■ Des modifications ultrasonores apparaissent-elles avec le temps lors
de la surveillance d’une pathologie non traitée ?
Écho-Doppler rénal 271
ÉCHO-DOPPLER RÉNAL
Encadré 12-2
Abréviations
•VSM : vitesse systolique maximale (cm/s)
•RAR : ratio réno-aortique = VSMartère rénale/VSMaorte
•VTD : vitesse télédiastolique (cm/s)
•RTD : ratio télédiastolique = VTD/VSM
•IR : indice de résistance = (1 – VTD/VSM) × 100
•TA : temps d’accélération = temps depuis le début du signal systo-
lique jusqu’au pic systolique précoce (ms)
•IA : index d’accélération = montée systolique/fréquence de la sonde
(cm/s2) (KHz/s.MHz)
ASPECT NORMAL
Encadré 12-3
Mesures normales en écho-Doppler des artères rénales
Artères dans leur portion extrarénale :
•VSM : 50–150 cm/s
•RAR : 0,5–1,5
•VTD : < 50 cm/s
Artères au niveau du hile :
•TA : < 100 ms
•IA : > 3,8 cm/s2
Vaisseaux intrarénaux :
•RTD : > 0,30
•IR : < 70
Reins en mode B :
•Longueur mesurée de pôle à pôle : > 9 cm
•Largeur : 4,5–6 cm
•Épaisseur corticale : 1–2 cm
272 Maladie rénovasculaire
Les artères rénales sont des artères terminales qui vascularisent des
organes à faible résistance. Leur flux présente donc un pic systolique
émoussé et un flux holodiastolique. Un élargissement spectral peut être
noté lorsque l’on utilise une porte d’enregistrement large. La VSM
diminue du tronc des artères rénales vers ses branches intrarénales. Les
veines rénales ont un flux qui se dirige vers la VCI avec une modulation
respiratoire et cardiaque.
INDICATIONS
■ Hypertension artérielle incontrôlée.
■ Hypertension artérielle chez les patients jeunes.
■ Hypertension artérielle d’installation rapide.
■ Souffle épigastrique ou des flancs.
■ Surveillance après chirurgie rénale.
■ Transplantation rénale.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Encadré 12-4
Critères de sténose artérielle rénale (Fig. 12-6)
Sténose < 60 %
Artères extrarénales
•VSM : > 180 cm/s
•Pas de turbulence poststénotique
•RAR : 1,5–3,5.
Sténose > 60 %
Artères extrarénales
•VSM : > 180 cm/s
•Présence de turbulences poststénotiques
•RAR : > 3,5
•Présence d’un amortissement distal avec aspect en « tardus parvus »
de la courbe spectrale.
Artères au niveau du hile
•TA : > 100 ms
•IA : > 3,7 cm/s2
a b
PSP
IA
IA
TA TA
Fig. 12-6
Calcul du temps d’accélération (TA) de l’artère rénale par rapport au pic systolique
précoce (PSP) et à l’indice d’accélération (IA).
a. Signal normal.
b. Signal artériel rénal de tardus parvus (tardus : accélération systolique ralentie ;
parvus : pic systolique de basse amplitude) en rapport avec une sténose artérielle rénale.
D’après la Fig. 2, Lavoipierre AM, Dowling AJ, Little AF, Ultrasound of the renal
vasculature, Ultrasound Quarterly 2000 ; 16 ; 123-32. Philadelphie, Lipincott Williams
and Wilkins. Reproduction autorisée.
Encadré 12-5
Critères d’atteinte artérielle intrarénale et parenchymateuse
Aspect du rein en mode B :
•longueur pôle à pôle < 8 cm et diminuée par rapport au rein
controlatéral ;
•hyperéchogénicité corticale en mode B.
Caractéristiques Doppler des artères extrarénales :
•TA > 100 ms.
Caractéristiques Doppler des artères intrarénales :
•diminution du RTD
• 0,25–0,30 : atteinte mineure ;
•• 0,20–0,25 : atteinte modérée ;
• < 0,20 : atteinte sévère.
•IR > 80 ;
•une différence d’IR > 5 % comparativement au côté controlatéral
pour une sténose unilatérale.
Transplantation rénale
Les ultrasons sont utilisés pour détecter les anomalies qui ne sont pas
encore évidentes au plan clinique et pour rechercher les étiologies d’une
altération de la fonction rénale.
■ Un ratio de VSM artère rénale/artère iliaque commune > 0,3 associé
à des turbulences poststénotiques est un critère diagnostique de
sténose artérielle rénale > 60 %.
■ Une diminution du flux diastolique, une augmentation de l’IR et du
RTD sur des examens successifs peuvent indiquer, avant que les signes
cliniques n’apparaissent, une nécrose tubulaire aiguë, un rejet ou une
toxicité à la cyclosporine. Une diminution de l’IR est un bon signe en
faveur de la régression d’une nécrose tubulaire aiguë ou d’un rejet.
PROTOCOLES D’EXAMEN
Suivre les techniques de balayage abdominal abordées au chapitre 2,
p. 44.
PRÉPARATION DU PATIENT
L’examen est le plus souvent couronné de succès chez les patients minces
et chez les enfants. Les vaisseaux peuvent être masqués par l’obésité, les
gaz intestinaux, les mouvements respiratoires, un anévrisme de l’aorte
abdominale, des calcifications artérielles, ou des cicatrices d’intervention
chirurgicale. La localisation du transplant peut être déterminée d’après la
topographie de la cicatrice dans la fosse iliaque droite ou gauche, tandis
qu’une cicatrice dans les flancs suggère une néphrectomie. Le patient doit
être préparé par une absence de prise orale dans l’heure qui précède
l’examen ; après l’examen, il peut boire plusieurs verres d’eau (voir
chapitre 3, p. 54).
CHOIX DE LA SONDE
Commencer avec une sonde courbe de basse fréquence. Utiliser une
sonde phased array de basse fréquence et à faible empreinte pour anguler
dans différentes directions, insoner entre les côtes et les gaz intestinaux et
examiner les patients obèses.
Protocoles d’examen 277
Co n s e i l
L’artère rénale dans sa portion hilaire est le mieux identifiée en
balayant le rein en coupe transversale.
Fig. 12-7
Coupe longitudinale en mode B du rein.
Protocoles d’examen 279
Encadré 12-6
Images échographiques à enregistrer
•Échantillonner les tracés de Doppler spectral pour enregistrer les VSM
et les VTD de l’aorte suprarénale, des deux artères rénales sur tout leur
trajet, des artères au niveau du hile rénal ainsi que des vaisseaux inter-
lobaires et interlobulaires.
•Calculer le TA et l’IA au niveau du hile, puis le RTD et l’IR au niveau
des artères intrarénales.
•Enregistrer les tracés de Doppler spectral des deux veines rénales
lorsque l’indication clinique le justifie.
•Enregistrer des tracés spectraux de tout site de sténose ou d’occlu-
sion, en notant leur étendue et leur localisation depuis l’origine de
l’artère rénale.
•Enregistrer les signes d’artériosclérose ou de dysplasie fibromuscu-
laire.
•Enregistrer en mode B la mesure de la longueur de chaque rein (2 à 3
mesures pour calculer le résultat moyen).
•En Doppler puissance, montrer les images de la perfusion rénale.
•Enregistrer toute pathologie telle que kyste rénal ou calcul, ou bien
anévrisme de l’aorte abdominale.
CHAPITRE
13
Artères digestives :
affections du tronc
cœliaque et des artères
mésentériques
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Anatomopathologie, aspects cliniques et traitement
• Diagnostics différentiels
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ÉCHO-DOPPLER
• Flux artériel normal
• Indications de l’écho-Doppler
• Critères diagnostiques
■ PROTOCOLES D’EXAMEN
• Préparation du patient
• Sélection de la sonde
• Aorte, tronc cœliaque et artère mésentérique
282 Artères digestives : affections du tronc cœliaque et des artères mésentériques
ANATOMIE
Encadré 13-1
Artères dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Aorte abdominale
•Tronc cœliaque
•Artère splénique
•Artère(s) hépatique(s)
•Artère gastrique gauche
•Artère mésentérique supérieure (AMS)
•Artère mésentérique inférieure (AMI)
Diaphragme
Artère hépatique
Artère
splénique
Artère
gastroduodénale
Artère rénale
gauche
Artère rénale
droite AMS
Aorte
AMI
Fig. 13-1
Tronc cœliaque, AMS et AMI.
•Les trois troncs naissent de la face antérieure de l’aorte abdominale.
•Le tronc cœliaque est la première grosse branche de l’aorte abdominale.
• L’origine de l’AMS se situe 1 à 2 cm au-dessous de l’origine du tronc cœliaque, et celle
de l’AMI se situe 3 à 5 cm au-dessus de la bifurcation aortique.
ASPECTS CLINIQUES
ANATOMOPATHOLOGIE, ASPECTS
CLINIQUES ET TRAITEMENT
Artère
hépatique
Tronc
cœliaque
Artère splénique
Estomac
Fig. 13-2
Tronc cœliaque.
•Il se divise en artère hépatique commune, artère splénique et artère gastrique gauche à
1 à 2 cm de son origine.
•L’artère hépatique se divise en branches droite et gauche qui deviennent
intrahépatiques au niveau du hile hépatique et sont accompagnées des veines portes
droite et gauche.
•L’artère splénique est plus volumineuse que la veine splénique et a une topographie
supérieure et antérieure.
•L’artère gastrique gauche est la plus petite des branches naissant du tronc cœliaque.
•Le tronc cœliaque vascularise le foie, l’estomac et la rate.
D’après la Fig. 19-1, de Strandness DE, Collateral circulation in clinical surgery,
Philadelphie, WB Saunders, 1969. Reproduction autorisée.
Artère Artère
colique colique
moyenne gauche
AMS Branches
sigmoïdiennes
AMI
Artère
marginale
Tronc cœliaque
a
b
AMI
AMS
Fig. 13-4
Anastomoses reliant les trois principaux troncs artériels viscéraux.
a. Entre le tronc cœliaque et l’AMS par l’intermédiaire des artères gastroduodénales et
pancréatico-duodénales.
b. Entre la branche colique moyenne de l’AMS et la branche colique gauche de l’AMI.
c. Entre la branche colique gauche de l’AMI et les branches rectales de l’artère iliaque
interne – c’est « l’artère marginale de Drummond ».
286 Artères digestives : affections du tronc cœliaque et des artères mésentériques
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
Les causes les plus fréquentes de douleurs abdominales chroniques ou
aiguës sont :
■ l’appendicite ;
■ la cholécystite ;
■ la pancréatite ;
■ l’ulcère peptique ;
■ la colique néphrétique ;
■ la rupture d’anévrisme abdominal ou la prérupture.
ÉCHO-DOPPLER
b
Fig. 13-5
Tronc cœliaque normal.
a. Enregistrement en Doppler spectral.
b. Aspect en Doppler couleur.
Noter le « signe de la mouette » formé par la bifurcation entre l’artère hépatique et l’artère
splénique.
AMS
L’aspect du flux varie en fonction de l’activité métabolique des intestins
(Fig. 13-6). À l’état de jeûne, l’AMS a normalement l’aspect d’une artère à
haute résistance avec une montée systolique raide et une composante
diastolique variable pouvant comporter un flux faiblement positif, un flux
rétrograde ou les deux. La VSM est < 275 cm/s et se situe habituellement
entre 100 et 140 cm/s. Après l’ingestion d’un repas, on observe une
augmentation considérable du flux mésentérique supérieur dans un délai
288 Artères digestives : affections du tronc cœliaque et des artères mésentériques
b
Fig. 13-6
Analyse spectrale des tracés de l’AMS.
a. Signal de haute résistance à jeûn.
b. Augmentation des vélocités avec notamment des vélocités diastoliques élevées et
une absence de flux rétrograde après un repas standard.
Variations anatomiques
En cas de tronc commun cœlio-mésentérique, on observe un signal de
basse résistance à l’ostium se transformant en signal de haute résistance
dans l’AMS à distance de l’origine des artères hépatique et splénique. Un
signal de basse résistance sera également observé à la portion proximale
de l’AMS si l’artère hépatique commune ou l’artère hépatique droite nais-
sent plus à distance.
Écho-Doppler 289
AMI
Lorsqu’elle est visualisée, le spectre de l’AMI est semblable à celui de
l’AMS, avec un aspect à haute résistance mais avec un flux diastolique
moins négatif. Les valeurs normales et anormales de VSM ne sont pas défi-
nies, mais les vélocités ne sont pas aussi élevées qu’au niveau de l’AMS.
Elles ne sont pas affectées par l’ingestion alimentaire.
INDICATIONS DE L’ÉCHO-DOPPLER
Les symptômes et les signes qui peuvent faire indiquer l’examen sont :
■ les douleurs abdominales ;
■ une perte de poids non spécifique ;
■ une malabsorption ;
■ un souffle épigastrique.
L’exploration des artères viscérales est nécessaire dans le but de :
■ détecter une ischémie mésentérique ;
■ mettre en évidence une compression cœliaque par le ligament arqué
médial ;
■ détecter un anévrisme d’une artère viscérale ;
■ suivre l’évolution d’une sténose artérielle connue ;
■ assurer la surveillance après intervention pour sténose.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Les critères recommandés ont été établis d’après les études de Moneta, et
de Zwolak et al. (Moneta GL. Screening for mesenteric vascular insuffi-
ciency and follow-up of mesenteric artery bypass procedures. Seminars in
Vascular Surgery 2001 : 14 : 186-92. Zwolak RM, Fillinger MF, Walsh DB et
al. Mesenteric and celiac duplex scanning : a validation study. Journal of
Vascular Surgery 1998 ; 27 : 1078-87).
Tableau 13-1
Critères de sténose cœliaque
Turbulences poststé-
Sténose VSM (cm/s) VTD (cm/s)
notiques
50–70 % > 200 > 45 Présentes
Sévère > 300 > 100 Marquées
290 Artères digestives : affections du tronc cœliaque et des artères mésentériques
Fig. 13-7
Enregistrement spectral d’une sténose serrée du tronc cœliaque.
Tableau 13-2
Critères de sténose de l’AMS
Turbulences
Sténose VSM (cm/s) VTD (cm/s)
poststénotiques
50–70 % > 275 > 45 Présentes
Sévère > 350 > 100 Marquées
Protocoles d’examen 291
PROTOCOLES D’EXAMEN
Suivre les principes de l’examen abdominal abordés au chapitre 2, p. 44.
PRÉPARATION DU PATIENT
Le patient est à jeun avec un examen réalisé idéalement en matinée.
L’abdomen doit être accessible depuis le sternum jusqu’en dessous de
l’ombilic. Lorsqu’une étude postprandiale est nécessaire, il faut donner au
patient une boisson très calorique, hyperprotéinée (lait aromatisé) et des
biscuits, et répéter l’examen au bout de 20 min. Demander au patient de
se préparer à retenir sa respiration afin de bien enregistrer le signal
Doppler.
SÉLECTION DE LA SONDE
Il faut utiliser une sonde courbe de basse fréquence. Une sonde phased
array peut lui être préférée lorsqu’il est nécessaire de l’anguler vers le haut,
en dessous du processus xiphoïde ou par voie intercostale.
Techniques d’examen
■ Identifier l’aorte suprarénale et mesurer la VSM aortique au-dessus
du tronc cœliaque.
■ Rechercher un anévrisme aortique ou une autre pathologie (voir
chapitre 8).
■ Utiliser le Doppler couleur pour examiner le tronc cœliaque sur toute
sa longueur, l’AMS et l’AMI afin de détecter des anomalies localisées
du flux. Utiliser le mode B pour visualiser les plaques. Balayer en
Doppler toutes les artères pour s’assurer qu’une augmentation
localisée de la VSM n’est pas oubliée. Ajuster le volume
d’enregistrement un peu en dessous du diamètre artériel. Déterminer
le sens du flux dans chacune des branches artérielles.
■ Identifier le tronc cœliaque, mesurer la VSM et la VTD à son origine,
au niveau de sa portion proximale et au niveau de la bifurcation en
artères hépatique et splénique.
■ Identifier l’AMS à distance de l’origine du tronc cœliaque, naissant
de la face antérieure de l’aorte. Il est habituellement possible de suivre
l’artère sur une longueur de 5 cm. Il faut mesurer la VSM et la VTD à
son ostium, ainsi que dans ses portions proximale et distale.
■ Noter si l’AMI est perméable, occluse ou non visualisée. L’AMI est
plus souvent visible en coupe longitudinale qu’en coupe transversale.
Lorsqu’elle est identifiée en coupe transversale, elle se situe à environ
12 h–2 h de l’aorte. L’AMI peut ne pas être détectée, sauf si elle joue le
rôle de voie de circulation collatérale lors de maladie occlusive du tronc
cœliaque ou de l’AMS, ou si le patient est mince.
■ Réaliser un examen rapide de la circulation hépatoportale (voir
chapitre 14, p. 310).
Attention
•En raison des variations anatomiques, ne pas considérer qu’une
artère est occluse lorsqu’elle n’est pas vue.
•La tortuosité du tronc cœliaque peut rendre difficile l’obtention
d’un angle d’insonation correct.
•Des calcifications sont susceptibles d’entraîner des cônes d’ombre
acoustiques qui peuvent induire une interprétation erronée
d’occlusion.
Protocoles d’examen 293
Encadré 13-2
Images échographiques à enregistrer
•Enregistrer les tracés en Doppler spectral pour mesurer les VSM et les
VTD des artères listées dans l’encadré 13-1.
•Les tracés Doppler de l’AMS en période postprandiale si ceux-ci sont
demandés.
•Les spectres en cas de sténose ou d’occlusion, en spécifiant leur
étendue et leur localisation par rapport à l’origine de l’artère.
•Toute autre pathologie, tels une pathologie portale ou un anévrisme
de l’aorte abdominale.
CHAPITRE
14
Maladies du système
porte et des veines
hépatiques
■ ANATOMIE
• Collatérales portosystémiques
■ ASPECTS CLINIQUES
• Pathologie régionale
• Aspects cliniques
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspects normaux
• Indications de l’examen
• Critères diagnostiques
■ PROTOCOLES D’EXAMENS
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
• Veines hépatiques et portales
• Veines collatérales
• Shunt portosystémique et transplantation hépatique
• TIPS
296 Maladies du système porte et des veines hépatiques
ANATOMIE
Encadré 14-1
Vaisseaux dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Veine porte
•Veines hépatiques
•Veine splénique
•Veine mésentérique supérieure (VMS)
•Veine gastrique gauche
•Artère hépatique
•Artère mésentérique supérieure (AMS)
•Veine mésentérique inférieure (VMI)
•Veine cave inférieure (VCI)
COLLATÉRALES PORTOSYSTÉMIQUES
En cas d’obstacle au flux veineux portal hépatopète, plusieurs types
d’anastomoses entre les vaisseaux portes et les veines systémiques peuvent
se développer et constituer des voies de circulation collatérale ou des
varices (Fig. 14-3).
■ La veine gastrique gauche rejoint la confluence entre la VMS et la
veine porte, puis les veines œsophagiennes systémiques près de la
jonction gastro-œsophagienne ainsi que des veines autour du lobe
gauche du foie.
■ La veine paraombilicale naît de la branche gauche de la veine
porte et, après son trajet à travers le ligament rond, rejoint les veines
systémiques de la paroi abdominale au niveau de l’ombilic.
■ Les anastomoses splénosystémiques sont visibles dans la région
de la tête du pancréas et dans la région œsogastrique.
Aspects cliniques 297
Foie
ASPECTS CLINIQUES
Un examen ultrasonographique et Doppler en mode duplex est réalisé
chez les patients ayant des signes cliniques de maladie chronique du foie
ou de la rate. Les autres investigations qui peuvent être nécessaires chez
ces patients sont l’endoscopie, la mesure par voie transjugulaire du
gradient de pression veineuse intrahépatique, la biopsie hépatique, la
tomodensitométrie, l’imagerie par résonance magnétique et l’angiogra-
phie.
298 Maladies du système porte et des veines hépatiques
Veine rénale
Veine rénale
droite
gauche
Veine
Veine gonadique
gonadique gauche
droite Aorte
VCI gauche
b
Fig. 14-2
VCI.
a. Anatomie normale.
a. VCI gauche en rapport avec la persistance de la veine azygos embryonnaire.
D’après la Fig. 23-14, de Zwiebel WJ, Introduction to vascular ultrasonography,
Philadelphie, WB Saunders, 1994. Reproduction autorisée.
PATHOLOGIE RÉGIONALE
Hypertension portale
L’hypertension portale est définie par une élévation de la pression veineuse
portale due à une augmentation de la résistance au flux portal et à une
vasodilatation splanchnique. Le flux porte est alors dirigé vers les veines
systémiques par l’intermédiaire de voies de circulation collatérale. De plus,
en cas de thrombose porte, on note à la phase tardive une diminution du
calibre de la veine porte qui est remplacée par des voies de circulation
collatérale ou par un cavernome au niveau du hile hépatique.
Aspects cliniques 299
a
Foie Veine gastrique
Estomac
VMI
Veine
paraombilicale VMX
c
b
Côlon
Rectum
Fig. 14-3
Sites anatomiques potentiels d’anastomoses portosystémiques.
a. Œsophage.
b. Ombilic.
c. Côlon.
d. Rectum.
Syndrome de Budd-Chiari
Ce syndrome se caractérise par le développement d’une hépatosplénomé-
galie, d’une ascite, de douleurs abdominales en rapport avec la thrombose
ou l’occlusion des veinules intrahépatiques, des veines hépatiques, ou du
segment suprahépatique de la VCI. Ce syndrome peut atteindre une ou
plusieurs veines hépatiques. Les étiologies sont multiples : syndromes
myéloprolifératifs, troubles de l’hémostase, diaphragme congénital sur la
VCI, compression extrinsèque en rapport avec un lobe caudé hypertrophié
ou une tumeur hépatique, ou étiologie inconnue. Il entraîne une conges-
tion hépatique, dont la sévérité dépend de l’étendue de la thrombose et
du développement de voies de circulation veineuse collatérale. L’hyperten-
sion portale qu’il provoque peut entraîner une hémorragie digestive,
tandis que l’hépatopathie chronique peut se compliquer ultérieurement
de carcinome hépatocellulaire.
ASPECTS CLINIQUES
Hémorragie digestive
Elle peut être la conséquence d’une augmentation de pression dans les
collatérales portosystémiques, plus particulièrement lors de saignement de
varices sous-muqueuses du tiers inférieur de l’œsophage, du cardia, ou du
fundus de l’estomac. Une hémorragie digestive par rupture de varices est
observée chez 50 % des patients ayant une cirrhose, et a une mortalité
immédiate > 10 %. Le risque de récidive de l’hémorragie est d’environ
50 %, tandis que la mortalité sans traitement à 1 à 2 ans est estimée à
50 %. Le risque hémorragique est élevé lorsque le flux dans les veines
collatérales se draine dans la VCS, et faible lorsqu’il rejoint la VCI. Spléno-
mégalie et anémie en rapport avec l’hypersplénisme sont observées dans
50 % des cas.
Ascite
L’ascite est le plus souvent secondaire à la cirrhose. Elle est fréquemment
observée au début de la maladie et est favorisée par la rétention hydrique,
l’insuffisance cardiaque et le développement d’une tumeur intrapérito-
néale.
Encéphalopathie hépatique
Le foie détoxifie normalement les substances provenant du tractus
digestif, et l’inversion du flux porte dans des collatérales portosystémiques
peut entraîner l’apparition d’une encéphalopathie hépatique. Les produits
de dégradation du métabolisme protéique sont particulièrement toxiques.
Aspects cliniques 301
Syndrome hépatorénal
C’est une complication grave d’une hépatopathie avancée avec hyperten-
sion portale et ascite. Il peut être provoqué par un choc, une infection,
une intervention chirurgicale, une paracentèse abondante (évacuation
d’un volume important d’ascite) ou des médicaments néphrotoxiques. Il
est dû à une vasodilatation splanchnique intense qui diminue le volume
sanguin efficace, ce qui entraîne une vasoconstriction rénale. Le syndrome
est réversible sous traitement.
Dysfonction endocrinienne
L’hypothyroïdie, la féminisation et l’hypogonadisme chez l’homme sont
des signes d’hépatopathie qui sont en rapport avec des défaillances du
métabolisme des hormones pituitaires.
Anomalies de la coagulation
L’augmentation du risque de saignement au cours des hépatopathies est
la conséquence d’une synthèse défaillante des facteurs de la coagulation.
TR A I T E M E N T
Le traitement médical vient en première ligne chez tous les patients.
Lorsqu’une intervention chirurgicale est nécessaire pour traiter les compli-
cations, il peut s’agir :
■ d’un shunt portosystémique ;
■ d’un shunt portosystémique intrahépatique posé par voie
transjugulaire (transjugular intrahepatic portosystemic shunting
[TIPS]) ;
■ d’une transplantation hépatique.
Shunts portosystémiques
Les shunts portosystémiques constituent la méthode traditionnelle pour
décomprimer la circulation veineuse portale. L’objectif est de prévenir la
récidive d’hémorragie à partir de varices. Néanmoins, il s’agit d’une inter-
vention chirurgicale majeure dont la mortalité est appréciable ; elle peut se
compliquer d’encéphalopathie et risque de gêner l’utilisation des vais-
seaux pour les anastomoses d’une éventuelle transplantation hépatique.
302 Maladies du système porte et des veines hépatiques
a b
Foie
c
Veine
VCI porte
Greffon synthétique
d e
Rate
Rein gauche
Fig. 14-4
Shunts portosystémiques.
a. Anastomose porto-cave termino-latérale permettant le drainage du sang portal dans
la circulation systémique.
b. Anastomose porto-cave latéro-latérale drainant une partie du flux porte dans la VCI
mais préservant une partie du flux porte hépatopète pour le foie.
c. Greffon prothétique reliant la veine porte à la VCI, utilisé lorsque les deux veines ne
peuvent être anastomosées.
d. Anastomose termino-latérale entre la portion proximale de la veine splénique et la
veine rénale gauche préservant le flux veineux portal.
e. Anastomose termino-latérale entre la portion distale de la veine splénique et la veine
rénale gauche.
D’après la Fig. 101-4, de Terblanche J, in Rutherford RB (ed), Vascular surgery,
Philadelphie, WB Saunders, 1995. Reproduction autorisée.
a b
c d
Fig. 14-5
Technique de mise en place d’un TIPS.
a. Ponction percutanée permettant la mise en place d’une aiguille cathéter dans la veine
jugulaire interne puis dans la VCI, et poussée dans une veine hépatique puis dans une
branche porte.
b. Mise en place sur le guide d’un ballon de dilatation qui est gonflé pour créer un trajet
entre les circulations porte et systémique. Le ballon est ensuite retiré.
c. Un stent est mis en place sur le guide et déployé sur le trajet de dilatation.
d. Le stent déployé réalise un canal de communication entre les circulations porte et
systémique.
D’après la Fig. 101-3, de Terblanche J, in Rutherford RB (ed), Vascular surgery,
Philadelphie, WB Saunders, 1995. Reproduction autorisée.
Transplantation
La transplantation est largement acceptée comme le traitement définitif
de l’hépatopathie chronique avancée depuis que l’efficacité des thérapeu-
tiques immunosuppressives s’est améliorée.
Choix du traitement
Une hémorragie active peut être contrôlée par des produits pharmacologi-
ques qui entraînent une vasoconstriction ainsi que par la compression par
304 Maladies du système porte et des veines hépatiques
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
■ La veine porte et les veines afférentes sont-elles perméables ?
■ Les veines hépatiques et la VCI sont-elles perméables ?
■ Existe-t-il des veines collatérales et des anastomoses veineuses
portosystémiques ?
■ Les veines anastomotiques et les anastomoses vasculaires sont-elles
perméables après shunt portosystémique, TIPS, transplantation
hépatique, et quelle est leur taille ?
■ Quel est l’état des voies biliaires ?
■ Quels sont les tailles et l’aspect du foie, de la rate et du pancréas ?
■ Existe-t-il une ascite ?
ÉCHO-DOPPLER
ASPECTS NORMAUX
Flux porte et flux veineux hépatique
■ Le flux porte normal est toujours dirigé vers le foie (il est
hépatopète). Le flux dans l’artère hépatique et ses branches de
division a la même direction et il peut être difficile de les distinguer en
Écho-Doppler 305
Fig. 14-6
Aspect normal du spectre de la veine porte.
Fig. 14-7
Aspect normal du spectre veineux hépatique.
INDICATIONS DE L’EXAMEN
Aspects cliniques
Les symptômes, signes et complications qui peuvent amener à faire
réaliser l’examen sont :
■ des douleurs abdominales ;
■ une ascite ;
■ une hépatosplénomégalie ;
■ des symptômes d’insuffisance hépatique ;
Écho-Doppler 307
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Hypertension portale
Les signes ultrasonores d’hypertension portale sont :
■ un flux veineux portal de va-et-vient (flux biphasique) souvent
observé en cas d’hypertension portale modérée, et un flux hépatofuge
observé dans 5 % des patients ayant une hypertension portale sévère.
Ces signes sont des critères diagnostiques de l’hypertension portale ;
■ la présence de collatérales portosystémiques ou de varices. Elles sont
hautement spécifiques ;
■ la mise en évidence d’une veine paraombilicale reperméabilisée de
diamètre ≥ 3 mm avec un flux hépatofuge au niveau du ligament
rond. Il s’agit d’un signe hautement spécifique et sensible
d’hypertension portale intra- ou suprahépatique ;
■ une veine porte élargie dont le diamètre est > 13 mm en
inspiration. Ce signe est présent dans environ 50 % des cas et est
hautement spécifique ;
■ une augmentation du calibre de la veine gastrique gauche > 6–
7 mm de diamètre ;
■ une diminution de la vélocité du flux veineux portal ; cela est
hautement variable. Une augmentation < 20 % du diamètre de la
veine splénique ou de la VMS lors du passage d’une respiration calme
308 Maladies du système porte et des veines hépatiques
Syndrome de Budd-Chiari
Les signes ultrasonores que l’on peut observer au niveau des veines hépa-
tiques sont :
■ en cas de thrombose, l’absence de signal vasculaire en Doppler
couleur ou spectral, ou
■ un flux rétrograde, turbulent ou monophasique ;
■ un épaississement veineux pariétal associé à une dilatation
veineuse ;
■ des collatérales intrahépatiques ;
■ un trajet veineux anormal ;
■ des anastomoses extrahépatiques.
Les signes ultrasonores observés au niveau du système porte sont identi-
ques à ceux précédemment décrits. En échographie, la VCI peut être anor-
male avec une absence de flux, une thrombose, une sténose ou une
membrane cave.
Hépatopathie
L’échographie en mode B peut être utilisée pour distinguer, avec une fiabi-
lité moyenne, les maladies hépatiques diffuses dues à une cirrhose (irrégu-
Écho-Doppler 309
Shunts portosystémiques
Les critères qui suggèrent une sténose anastomotique n’ont pas encore
été définis, mais toute augmentation au-delà de la VSM normale de
40 cm/s doit faire pratiquer des investigations complémentaires.
TIPS
■ La sténose du stent entraîne une chute de la vélocité maximale qui
devient < 90–100 cm/s dans la veine porte, et une augmentation de
la vélocité maximale qui devient > 190–200 cm/s au niveau du stent.
■ L’occlusion du stent entraîne l’absence de flux au niveau du stent et
de chaque côté.
■ On peut observer une modification du flux qui, d’hépatofuge,
devient hépatopète au niveau de la veine porte gauche.
Transplantation hépatique
Après transplantation, l’ultrasonographie est utilisée pour détecter :
■ une occlusion de l’artère hépatique ou de la veine porte qui ont été
anastomosées, ou une thrombose de la VCI ;
■ un infarctus hépatique ;
■ un pseudoanévrisme ;
■ une obstruction des voies biliaires ;
■ un rejet du greffon : à la différence de ce qui est observé en
transplantation rénale, le rejet des greffons hépatiques n’est pas
associé à une augmentation des résistances artérielles hépatiques.
310 Maladies du système porte et des veines hépatiques
Les critères qui définissent une sténose anastomotique n’ont pas été
définis, mais toute augmentation du flux veineux portal ou des vélocités
artérielles hépatiques au niveau des anastomoses doit entraîner des inves-
tigations complémentaires.
PROTOCOLES D’EXAMENS
Suivre les principes généraux pour le balayage abdominal abordés au
chapitre 2, p. 44.
PRÉPARATION DU PATIENT
Le patient reste à jeûn, l’examen étant réalisé idéalement en matinée (voir
chapitre 3, p. 53). L’abdomen supérieur doit être accessible. Demander au
patient de se préparer à retenir sa respiration de façon à pouvoir obtenir
des images sans artéfact.
CHOIX DE LA SONDE
Utiliser une sonde courbe phased array de basse fréquence. Une sonde
phased array est préférée pour pouvoir anguler en haut sous le processus
xiphoïde ou au niveau des espaces intercostaux. Une sonde de plus haute
fréquence est nécessaire pour montrer la reperméabilisation de veine
paraombilicale.
VE I N E S H É P A T I Q U E S E T P O R T A L E S
Position du patient et sélection de la fenêtre
Le patient est allongé sur le dos, sur la table d’examen. Si l’examen est
difficile, utiliser le décubitus latéral gauche avec le foie comme fenêtre
d’examen, ou basculer le patient en position de Trendelenburg légèrement
inversée de façon à permettre la chute des viscères si les gaz intestinaux
gênent l’examen. En cas d’ascite abondante, il peut être nécessaire de
programmer une ponction abdominale avant l’échographie. Les fenêtres
que l’on peut utiliser sont :
■ pour les veines hépatiques, une fenêtre sous-costale droite ou
intercostale ;
■ pour la veine splénique distale, une fenêtre intercostale gauche à
travers la rate ;
■ pour les veines hépatiques, des fenêtres sous-costales droites,
intercostales et xiphosternales en coupes transversales ;
Protocoles d’examens 311
VE I N E S C O L L A T É R A L E S
■ Rechercher des collatérales au niveau du hile splénique, dans la
région médiane, dans la région de la vésicule biliaire, le long de la
surface hépatique, et en regard de la paroi abdominale antérieure.
312 Maladies du système porte et des veines hépatiques
Encadré 14-2
Différenciation des veines portes et des veines hépatiques
au niveau du foie
Il s’agit de structures anéchogènes. Elles peuvent être distinguées par
ultrasonographie.
•Les veines portes sont entourées d’un manchon de tissu fibreux
dense.
•Les veines portes ont un calibre plus large au niveau du hile hépa-
tique, tandis que les veines hépatiques ont un calibre qui augmente
près de leur convergence vers la VCI.
•La veine porte bifurque au niveau du hile hépatique tandis que les
veines hépatiques se rejoignent près de leur convergence vers la VCI.
•Les branches portes intrahépatiques ont un trajet plutôt transversal,
tandis que les veines hépatiques ont un trajet plutôt vertical.
•Le flux veineux portal a une modulation respiratoire, tandis que le flux
veineux hépatique a une double modulation respiratoire mais égale-
ment en rapport avec les contractions auriculaires droites.
SHUNT PORTOSYSTÉMIQUE ET
TRANSPLANTATION HÉPATIQUE
Réaliser une étude du système veineux hépatopète et du système artériel
hépatique comme décrit ci-dessus ; noter la perméabilité et enregistrer les
vélocités maximales au niveau des sites anastomotiques.
TIPS
Le stent est facilement visible au niveau du foie, sous l’aspect d’une struc-
ture hautement échogène mais sans cône d’ombre acoustique, reliant une
veine hépatique profondément située dans le lobe droit et une branche de
la veine porte au niveau du hile hépatique.
Protocoles d’examens 313
Encadré 14-3
Images échographiques à enregistrer
•Enregistrement des flux Doppler pour établir le sens du flux dans les
vaisseaux listés dans l’encadré 14-1, le stent pour les TIPS, les anasto-
moses portosystémiques et les greffons.
•Enregistrement spectral des artères hépatiques au niveau de la
sténose ou de la thrombose, en précisant son étendue et sa topogra-
phie par rapport à l’origine du vaisseau.
•Enregistrement en Doppler couleur montrant la présence des voies de
circulation collatérale et enregistrement spectral montrant le sens du
flux.
•Enregistrement en mode B du diamètre des veines hépatiques et
portes ainsi que des voies de circulation collatérale.
•Enregistrement en Doppler couleur et pulsé montrant la thrombose
porte ou veineuse hépatique.
•Image en mode B de l’échostructure et des contours hépatiques, et
estimation de la taille de la rate.
•Images d’autres entités pathologiques, tels ascite, kystes biliaires ou
tumeurs.
CHAPITRE
15
Maladies vasculaires
péniennes
■ ANATOMIE
■ ASPECTS CLINIQUES
• Anatomopathologie locorégionale
• Évaluation clinique
• Traitement
• Ce que les médecins doivent savoir
■ ÉCHO-DOPPLER
• Aspects normaux
• Indications de l’examen
• Critères diagnostiques dans l’exploration des dysfonctions érectiles
■ PROTOCOLES D’EXAMEN
• Préparation du patient
• Choix de la sonde
■ AUTRES MODALITÉS D’EXPLORATION
• Enregistrement des pouls et indices de pression pénienne/brachiale
• Exploration neurologique
• Artériographie
316 Maladies vasculaires péniennes
ANATOMIE
Encadré 15-1
Vaisseaux dont l’examen doit figurer dans le compte-rendu
•Aorte
•Artère iliaque commune (AIC)
•Artère iliaque interne (AII)
•Artère pénienne
•Artère caverneuse
Autres vaisseaux
•Artère pudendale ou honteuse interne
•Artère urétrale
•Artère dorsale de la verge
Le tissu érectile est situé dans les corps caverneux et le corps spongieux
(Fig. 15-1).
La vascularisation artérielle du pénis dépend du territoire iliaque interne
(Fig. 15-2) grâce aux deux artères honteuses internes qui donnent les
artères péniennes (Fig. 15-3). Le drainage veineux emprunte essentielle-
ment la veine dorsale de la verge puis la veine honteuse interne qui se jette
dans la veine iliaque interne.
ASPECTS CLINIQUES
ANATOMOPATHOLOGIE
LOCORÉGIONALE
Dysfonction érectile (impuissance)
L’érection normale est un phénomène neurovasculaire. Les afférences
nerveuses somatosensorielles du pénis excitent les centres cérébraux
Aspects cliniques 317
Arrière
Veine dorsale Veine dorsale
superficielle profonde
Artère
profonde
du pénis
Fascia
profond Corps
caverneux
Corps Urètre
spongieux
Fig. 15-1
Pénis, coupe transversale.
•Les corps caverneux constituent la majeure partie du pénis et ont une topographie
dorsolatérale ; ils sont séparés par le septum médian.
•Le corps spongieux entoure l’urètre.
•Ces structures sont entourées par les fascias profonds (tunique de l’albuginée).
D’après la Fig. P31, de Scott R, Urology illustrated, 1982, Elsevier.
Artère iliaque
commune
Artère glutéale
inférieure
Artère obturatrice
Artère honteuse
interne
Artère rectale
inférieure
Fig. 15-2
Vaisseaux iliaques internes chez l’homme.
La branche terminale à destinée pénienne est l’artère honteuse interne qui donne l’artère
pénienne.
D’après la Fig. 13-4, de Queral L, in Bergan JJ, Yao JS, Surgery of the aorta and its body
branches, New York, Grune and Stratton, 1979. Reproduction autorisée.
318 Maladies vasculaires péniennes
Artère
dorsale Artère dorsale droite
du pénis
droite
Artère urétrale
Artère
profonde
du pénis droite
Fig. 15-3
Branches de l’artère pénienne.
•L’artère urétrale vascularise le corps spongieux et l’urètre.
•Les deux artères dorsales vascularisent la peau et le gland.
•Les deux artères caverneuses donnent des petites branches appelées artérioles
hélicines qui se divisent progressivement pour former un réseau lacunaire dans chaque
corps spongieux.
D’après la Fig. P31, de Scott R, Urology illustrated, Elsevier, 1982.
ÉVALUATION CLINIQUE
Il est important de rechercher des antécédents de diabète, d’hypertension
artérielle, de maladie cardiaque et d’hypercholestérolémie, d’alcoolisme et
de tabagisme, ainsi que des antécédents sexuels et psychiatriques.
L’examen physique du pénis recherche des déformations ou des forma-
tions tumorales.
TR A I T E M E N T
Il y avait traditionnellement plusieurs options, parmi lesquelles :
■ l’injection pénienne intracaverneuse de substances vasoactives ;
■ des prothèses péniennes ;
■ la revascularisation artérielle ;
■ la chirurgie pour lier les fuites veineuses.
320 Maladies vasculaires péniennes
RENSEIGNEMENTS À FOURNIR
AU MÉDECIN PRESCRIPTEUR
■ Y a-t-il une diminution du flux artériel ?
■ Y a-t-il une fuite veineuse ?
■ Y a-t-il une anomalie caverneuse telle la maladie de La Peyronie ?
■ N’y a-t-il aucune anomalie vasculaire, et peut-on suggérer une
étiologie psychologique ou neurologique ?
ÉCHO-DOPPLER
Encadré 15-2
Abréviations
•VSM : vitesse systolique maximale
•VTD : vitesse télédiastolique
•TA : temps d’accélération : temps entre le début du spectre et le
premier pic systolique
•IR : indice de résistance = (1 – VTD/VSM)
ASPECTS NORMAUX
La fonction érectile normale a été étudiée chez des volontaires sains en
mode duplex à l’état de flaccidité et après érection induite en administrant
une substance vasoactive parmi les suivantes :
■ papavérine dans les corps caverneux ;
■ papavérine intra-urétrale ;
■ prostaglandine E (PGE) dans les corps caverneux ;
■ Viagra® par voie orale.
Elles peuvent être associées à une stimulation visuelle ou physique.
Les injections sont fréquemment utilisées en routine, bien que la simplicité
liée à l’utilisation du Viagra® par voie orale soit séduisante, d’autant que
les substances administrées en intracaverneux peuvent entraîner un
priapisme à bas débit. Il faut attendre environ 30 à 45 min après l’admi-
nistration par voie orale de Viagra® pour obtenir un effet maximal.
À l’état de flaccidité :
■ il n’est pas possible d’étudier les artérioles hélicines, même en
Doppler puissance ;
■ il y a un flux systolique positif de basse résistance et un flux
diastolique ;
Écho-Doppler 321
Fig. 15-4
Aspect normal du tracé Doppler d’une artère profonde du pénis lorsque le pénis est à
l’état de flaccidité.
Durant l’érection :
■ le flux est détecté dans les artères caverneuses et les artérioles
hélicines ;
■ il y a des changements progressifs du flux diastolique :
• à la phase initiale, le flux diastolique augmente en raison d’une
diminution des résistances ;
• le flux télédiastolique n’est plus ensuite enregistré, tandis que la
pression intracaverneuse augmente ;
• un flux télédiastolique rétrograde est identifié, tandis que la
pression intracaverneuse devient supérieure à la pression
diastolique ;
• le flux diastolique disparaît lorsque le pénis devient rigide.
■ il y a une augmentation de la VSM > 80 cm/s dans les artères
caverneuses proximales ;
■ le diamètre de l’artère caverneuse augmente de plus de 70 % ;
■ il y a, à la phase initiale, une augmentation du flux veineux ;
■ puis le flux veineux diminue et disparaît lors de la pleine rigidité ;
■ l’IR augmente et devient > 0,90 lorsque l’occlusion veineuse est
satisfaisante.
322 Maladies vasculaires péniennes
INDICATIONS DE L’EXAMEN
■ Exploration de la dysfonction érectile pour détecter un flux artériel
diminué ou une fuite veineuse.
■ Exploration échographique en haute résolution pour détecter des
plaques péniennes au cours de la maladie de La Peyronie.
■ Étude des caractéristiques du flux en mode duplex comme
investigation préliminaire à la recherche étiologique d’un priapisme.
Fuite veineuse
La fuite veineuse est suspectée lorsque les artères augmentent de calibre,
lorsque la VSM y est accrue, mais avec une VTD > 5 cm/s et une diminu-
tion de l’IR à 0,85.
PROTOCOLES D’EXAMEN
PRÉPARATION DU PATIENT
Ce type d’exploration est délicat et est en général réalisé au mieux par un
opérateur de sexe masculin. Une attitude sérieuse doit être observée. Un
médecin doit être présent lorsque des tests agressifs sont utilisés pour
provoquer l’érection.
CHOIX DE LA SONDE
Le pénis est examiné avec une sonde linéaire de haute fréquence. Le
Doppler puissance est particulièrement utile pour l’étude anatomique des
petits vaisseaux. On pratique un examen abdominal de routine avec une
sonde de basse fréquence, courbe ou phased array, afin d’examiner les
artères iliaques, surtout dans le but de détecter une sténose de l’AII (voir
chapitre 8, p. 172).
Autres modalités d’exploration 323
Position du patient
Le patient est allongé sur le dos avec le pénis placé en position dorsale sur
la région pubienne. Des champs roulés de chaque côté peuvent aider à le
maintenir.
Techniques d’examen
On utilise le Doppler couleur pour mettre en évidence le flux dans tous les
vaisseaux. Pour l’analyse spectrale, on utilise le Doppler couleur pour
placer le volume d’exploration de façon à enregistrer les vélocités et à
pouvoir faire les calculs.
Les réglages de la machine utilisent un filtre passe bas, une PRF couleur
basse et un réglage couleur qui montre les flux lents.
On enregistre la VSM et la VTD dans l’aorte, dans chaque AIC et dans
chaque AII. S’il y a lieu, il faut apprécier la sévérité de la sténose et
l’étendue d’une thrombose (voir chapitre 8, p. 172).
Commencer à la base du pénis à l’état de flaccidité.
■ Obtenir des images dans les plans transversal et longitudinal.
■ Étudier l’échogénicité des corps caverneux. Ils doivent être
entièrement homogènes, une augmentation de leur échogénicité
devant faire suggérer l’existence d’une fibrose dans le cadre d’une
maladie de La Peyronie.
■ Mesurer le diamètre de chaque artère caverneuse.
■ Enregistrer le signal spectral et mesurer les VSM et VTD au niveau
des artères caverneuses. Calculer le TA et l’IR.
Lorsqu’une substance vasoactive est administrée, le médecin doit estimer
la réponse clinique. L’examen échographique du patient est ensuite à
nouveau réalisé comme indiqué ci-dessus. Si les tests sont réalisés après
stimulation de l’érection, il faut noter l’intervalle de temps exact auxquels
les résultats sont enregistrés.
AUTRES MODALITÉS
D’EXPLORATION
EXPLORATION NEUROLOGIQUE
Les mesures des potentiels évoqués honteux internes et des temps de
réflexe bulbocaverneux sont utilisées pour identifier les patients ayant une
impuissance neurogène.
ARTÉRIOGRAPHIE
Un cathétérisme sélectif de l’AII peut être nécessaire pour obtenir une
artériographie pénienne lors de la recherche étiologique d’un priapisme.
Encadré 15-3
Images échographiques à enregistrer
•Enregistrement spectral de l’aorte, des AIC, des AII et de toute
sténose.
•Images en mode B des corps caverneux.
•Mesures en mode B des diamètres des artères caverneuses avant et
après stimulation.
•Enregistrement spectral, mesure du TA et de l’IR des artères caver-
neuses avant et après stimulation.
•Enregistrement Doppler couleur des flux artériels et veineux avant et
après stimulation.
CHAPITRE
16
Procédures écho-guidées
MONITORAGE LORS DE
CHIRURGIE ARTÉRIELLE
Certains chirurgiens vasculaires utilisent le mode duplex après endartériec-
tomie ou pontage veineux infra-inguinal et avant les sutures finales afin de
détecter d’éventuelles imperfections techniques pouvant être à l’origine
d’anomalies hémodynamiques, telles que les dissections, boucles, plica-
tures ou torsions de pontage, persistance de valvules lors de pontage in
situ, ou sténose résiduelle. Le taux de réintervention atteint au moins 5 %.
Lors d’une endartériectomie carotidienne, les anomalies suivantes des
ACI ou ACC sont considérées comme sévères : VSM augmentée – VSM ACI
> 50 cm/s, ou ratio de VSM ACC/ACI > 3,0, présence en mode B d’un
décollement intimal ≥ 2 mm de longueur, dissection, sténose, boucle ou
thrombus. Chacune de ces anomalies requiert une intervention immédiate
afin de diminuer les risques d’accident vasculaire cérébral postopératoire
ou de resténose tardive. L’échographie en mode duplex est alors plus
performante que l’angiographie peropératoire.
Lors d’un pontage infra-inguinal, la constatation d’une VSM
> 80 cm/s, d’un élargissement spectral, d’un ratio de vélocité > 3,0,
d’une boucle, d’une plicature ou d’un thrombus impose une réinterven-
tion afin d’améliorer le taux de perméabilité précoce. Une VSM < 30–
40 cm/s et l’absence de flux diastolique font discuter la création d’une
fistule artérioveineuse distale ou d’un pontage distal afin d’augmenter le
flux vasculaire. Toute anomalie peut faire indiquer un traitement anticoa-
gulant postopératoire.
THÉRAPEUTIQUES
ENDOVASCULAIRES DES
ARTÉRIOPATHIES OCCLUSIVES
Il est habituel de réaliser les dilatations percutanées par ballonnets et les
mises en place de stents sous contrôle fluoroscopique en salle de radio-
logie. Néanmoins, il est également possible de réaliser ces procédures en
associant l’échographie en mode B (pour visualiser le passage des guides,
cathéters et ballons) aux Doppler couleur et spectral (pour détecter
sténose, occlusion, et vérifier que la restauration de la perméabilité vascu-
Traitement des pseudoanévrismes 327
laire est satisfaisante après traitement). C’est au niveau des artères fémo-
ropoplitées, facilement accessibles, que la technique de guidage
échographique s’applique le mieux.
TR A I T E M E N T D E S
PSEUDOANÉVRISMES
Les pseudoanévrismes proviennent le plus souvent d’une blessure artérielle
lors de la mise en place d’une aiguille cathéter dans l’artère fémorale
commune à l’occasion d’une coronarographie ou d’une procédure
cardiaque endovasculaire (Fig. 16-1).
Fig. 16-1
Image en Doppler couleur d’un pseudoanévrisme.
Le flux tourbillonnaire dans le pseudoanévrisme est à l’origine d’un signe du Yin-Yang.
COMPRESSION ÉCHO-GUIDÉE
La pression est appliquée au point électif permettant d’occlure la zone de
communication entre l’artère et le pseudoanévrisme, de telle sorte que la
stase produite au sein du pseudoanévrisme entraîne sa thrombose. La
procédure est couronnée de succès dans plus de 75 % des cas, mais doit
328 Procédures écho-guidées
INJECTION DE THROMBINE
ÉCHO-GUIDÉE
Il s’agit d’une alternative séduisante à la compression. Sous anesthésie
locale, une aiguille de 20 G est introduite dans le pseudoanévrisme à
distance du collet, et de la thrombine d’origine humaine est injectée
doucement jusqu’à obtention d’une occlusion du pseudoanévrisme. La
procédure est suivie par écho-Doppler couleur et mode B. Dans la plupart
de cas, le pseudoanévrisme est occlus de manière définitive dès les
premières minutes du traitement, y compris chez les patients anticoagulés.
Toutefois, quelques complications ont été décrites : thrombose artérielle
ou veineuse et embolie pulmonaire.
THROMBOLYSE
La thrombolyse, utilisée par exemple pour reperméabiliser un pontage
d’hémodialyse thrombosé, peut être monitorée en mode B et Doppler
couleur, et ce en dehors d’une salle disposant de scopie télévisée. L’écho-
graphie en mode B et le Doppler couleur confirment alors que le flux a été
rétabli. Il est souvent nécessaire de compléter la thrombolyse par une dila-
tation par ballonnet de la sténose sous-jacente, par la mise en place d’un
stent ou par une intervention chirurgicale.
TR A I T E M E N T D E L A M A L A D I E
VEINEUSE CHRONIQUE
SCLÉROTHÉRAPIE ÉCHO-GUIDÉE
Le traitement habituel des varices, qui reposait sur la ligature chirurgicale
et le stripping, a été complété récemment par la sclérothérapie écho-
guidée. La planification du traitement impose une étude préopératoire
précise et soigneuse en mode duplex (voir chapitre 10).
Traitement de la maladie veineuse chronique 329
Les résultats ont été améliorés par les techniques de préparation des
produits sclérosants en suspension. La suspension éloigne le sang de la
lumière et provoque un spasme veineux qui limite l’extension du
thrombus. La suspension apparaît hyperéchogène en échographie, ce qui
permet une injection très précise du volume nécessaire pour remplir la
totalité de la veine saphène intéressée ainsi que ses afférences (Fig. 16-2).
Elle ne suit pas le flux comme le ferait un liquide sclérosant et peut rester
en contact avec la paroi veineuse pendant 30 min après l’injection ; cela
permet au produit sclérosant d’être dilué, car il agit beaucoup plus long-
temps que ne le ferait un liquide sclérosant.
Fig. 16-2
Aspect en mode B d’une suspension dans la veine saphène et dans ses collatérales
superficielles après sclérothérapie écho-guidée.
Noter la présence en arrière de la suspension d’un artéfact de réverbération.
TE C H N I Q U E S D ’ I N J E C T I O N
Une table inclinable est utilisée, permettant une position de Trendelenburg
inversée à 30°. Cette position rend la ponction veineuse plus facile et laisse
la suspension en situation distale au niveau des veines superficielles
jusqu’à ce que l’injection soit terminée. La suspension entraîne un spasme
veineux si intense qu’il n’existe plus de remplissage veineux dans les
segments traités, même d’origine gravitationnelle. Lorsque les veines
superficielles ont été traitées, l’opérateur redresse la table et comprime la
crosse de la saphène pendant 2 à 3 min afin de prévenir un éventuel
passage de produit sclérosant dans les veines profondes.
Il existe plusieurs techniques pour la sclérothérapie écho-guidée.
330 Procédures écho-guidées
Ponction saphène
Ponctionner le plus à distance possible de la crosse de la saphène, à un
endroit où le diamètre veineux est suffisant pour en permettre une ponc-
tion facile. Il faut maintenir la sonde exactement perpendiculaire au plan
cutané pour visualiser la veine dans son axe longitudinal afin de guider le
trajet de l’aiguille ; l’aiguille doit être placée au milieu de l’axe de la sonde
d’échographie afin de pouvoir la visualiser sur toute sa longueur et de
suivre l’injection de produits sclérosants dans la veine (Fig. 16-3). Une
alternative est de maintenir la sonde afin qu’elle visualise la veine dans son
axe transversal, puis d’approcher l’aiguille. Cette manœuvre permet de
mobiliser la sonde en haut ou en bas afin de mettre l’aiguille dans le
champ de vue si elle n’a pas été placée correctement. La suspension est
injectée doucement, et sa progression le long de la veine est suivie sur
écran, l’injection étant immédiatement arrêtée en cas d’extravasation.
Fig. 16-3
Aspect en mode B d’une suspension qui vient d’être injectée dans la grande veine
saphène lors de la sclérothérapie écho-guidée.
Fig. 16-4
Aspect en mode B d’un cathéter mis en place dans la grande veine saphène lors d’un
traitement par laser endoveineux écho-guidé.
Fig. 16-5
Aspect en mode B d’un thrombus autour d’un cathéter intraveineux mis en place dans
une veine jugulaire.
ÉCHOGRAPHIE
ENDOVASCULAIRE
Les progrès technologiques sont rapides et l’on dispose actuellement de
cathéters très fins, de 3,5 F et de sondes haute fréquence de 20 MHz pour
le mode B et le Doppler couleur. L’échographie endovasculaire est de plus
en plus utilisée lors d’interventions sur les vaisseaux artériels ou veineux
périphériques ainsi que sur les artères coronaires, afin de bien repérer la
334 Procédures écho-guidées
RÉPARATION ENDOVASCULAIRE
DES ANÉVRISMES
L’échographie endovasculaire mesure de façon précise les diamètres aorti-
ques pour sélectionner les endoprothèses de calibre adapté, concourant
ainsi à réduire la fréquence des ruptures de type I (voir chapitre 8). Elle
modifie le choix de la taille du greffon chez approximativement un tiers
des patients pour lesquels la taille avait été calculée d’après un scanner
préopératoire. L’échographie endovasculaire permet de suivre l’évolution
sans recourir à l’artériographie pour vérifier que les orifices artériels rénaux
ou suprarénaux ne sont pas recouverts et pour détecter les fuites poten-
tielles.
Échographie endovasculaire 335
TR A I T E M E N T E N D O V A S C U L A I R E
DES DISSECTIONS AORTIQUES
La réparation endovasculaire des anévrismes et la fenestration du flap de
dissection améliorent la perfusion vasculaire dans le but de lever l’ischémie
viscérale ou périphérique, d’occlure l’orifice d’entrée intimal, de diminuer
la pression et d’initier la thrombose du faux chenal qui réduit le risque de
dilatation anévrismale. L’échographie endovasculaire est utilisée en asso-
ciation à d’autres techniques d’imagerie pour déterminer le stade de la
dissection après stabilisation initiale. Elle permet de guider l’insertion
d’une endoprothèse et de choisir le site de fenestration.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
ENDOVASCULAIRE DES
COMPRESSIONS DE LA VEINE CAVE
OU DES VEINES ILIAQUES
L’échographie endovasculaire peut être utilisée pour le diagnostic des
compressions extrinsèques des gros vaisseaux, des sténoses veineuses
intrinsèques et de thrombose associée, ainsi que pour guider la mise en
place d’une aiguille de cathéter lors du traitement endovasculaire par dila-
tation au ballonnet ou stent.
– – parenchymateuse D
– – – critères 275
– des artères vertébrales 114 Dissection des artères carotides 104
– – occlusion 114 Dissections aortiques 163
Atténuation 4 – traitement endovasculaire 335
Doppler couleur 24
– description des appareils 24
B Doppler couleur transcrânien 130,
Balayage en mode duplex 129 131
Branches de la crosse aortique 103, – aspects normaux 130
122 Doppler puissance 25
– examen 118 – avantages 26
– techniques d’examen 122 – limites 27
Doppler spectral 21
– description des appareils 21
C Doppler transcrânien 129, 130
Cadence images 11 – anatomie 124
Caractérisation des plaques 113 – aspects normaux 130
Caractéristiques des ondes ultraso- – indications 131
nores 3 – mode duplex transcrânien 123
Cartographie artérielle des mem- Doppler transcrânien et Doppler
bres supérieurs 261 couleur
Cartographie d’un greffon pariétal – optimisation 137
abdominal 180 – – du Doppler spectral 137
Cathéters veineux – – du mode B 136
– centraux – protocoles d’examen 136
– – mise en place 332 Douleurs de décubitus 76
– périphériques 333 Dysfonction érectile (impuissance)
Champ de vue et lignes de tir 11 316
Chirurgie artérielle (monitorage lors Dysfonctionnements de greffon
de) 326 168
Circulation intrarénale Dysplasie fibromusculaire 163
– techniques d’examen 278
Claudication intermittente 76, 148 E
Coarctation aortique 93
Coarctation de l’aorte abdominale Écho-Doppler 108, 286, 304, 320
163 – aspects normaux 108
Comptes-rendus 55 – continu 16
Confluence fémorale 199 – en mode duplex 17
Côte cervicale 240 – indications 109, 222
Courbes – rénal 271
– de compensation du gain 10 – – indications 272
– de compression 10 – signe de l’angle tibio-gastrocné-
– Receiver operating characteristics mien 221
(ROC) 57, 60 – signes de l’alignement 221
342 Index
Malformations veineuses P
– sclérothérapie écho-guidée 331
Manœuvre de « l’accolade Pathologie vasculaire 79
militaire » 242 Pathologies artérielles 80
Membres inférieurs 95, 159, 205 – anatomopathologie 92
– aspects cliniques 160 – extracrâniennes 102
– locorégionaux 159 – intracrâniennes 102
– occlusion artérielle 171 – lésions artérielles sténosantes 334
– renseignements à fournir au mé- – maladies inflammatoires 239
decin prescripteur 161
– paroi artérielle 93
– sites 159
– traumatisme artériel 94
– sténoses artérielles 170
– traitement 160 Pénis 317
Micro-embolie cérébrale 128, 135 Petite veine saphène (PVS) 207,
Mode B 17 227
– artéfacts 19 – niveau de la crosse de la petite
– description des appareils 18 veine saphène (CPS) 211
Modifications de la paroi anévris- – reflux 207
male 77 – variations 211
Modulation respiratoire 255 Phlegmatia cerulea dolens 191
Mort cérébrale 135 Photopléthysmographie 262
Physiologie vasculaire 61
N Plaques 172
– athéromateuses 88, 89
Néphropathie 269
– carotidiennes 112, 113, 114
Nutcracker syndrome 269
Pontage artériel (flux sanguin à tra-
vers) 74
O Pontages
Oblitération par radiofréquence – avec greffon
331 – – techniques d’examen 179
Obstruction veineuse 98 – chirurgicaux 156
Occlusion Priapisme à bas débit 319
– aortique 152 – à haut débit 319
– artérielle infra-inguinale 153 Procédures écho-guidées 325
– de l’ACE 112 Pseudoanévrisme 327
– de l’artère carotide commune
– compression écho-guidée 327
(ACC) 112
– injection de thrombine 328
– des autres axes artériels caroti-
diens 112 – traitement 327
Optimiser l’image 34 Pulsatilité sanguine 71
– Doppler couleur 36
– Doppler spectral 37 Q
– mode B 36
– tous les modes 34 Qualité de l’image 8
Index 345