EPMA
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I Introduction
L'analyse d'un échantillon par Sonde Electronique (Electron Probe Micro Analysis)
permet d'atteindre une composition. Elle s’appuie pour cela sur la mesure de l’intensité du
rayonnement X caractéristique émis par un élément donné, dans des conditions particulières
d'excitation.
Castaing a été le premier à établir les bases physiques de l'analyse quantitative en
démontrant l'existence d'une relation entre cette intensité et la concentration de l'élément
correspondant . Dans les 40 dernières années, la microanalyse a largement évolué. Si les bases
physiques posées par Castaing sont sensiblement les mêmes, nous avons maintenant à notre
disposition des moyens de calcul performants grâce au développement des calculateurs. Les
différents modèles développés depuis cette date ont permis d'affiner les effets de
ralentissement et de rétrodiffusion des électrons, l'absorption et la fluorescence.
Les modèles les plus récents s'appliquent à des situations de plus en plus complexes et il
est désormais possible de quantifier des éléments aussi difficiles à mesurer que les éléments
légers, des structures complexes telles les couches minces et les échantillons stratifiés.
L’augmentation de la puissance des calculateurs associée à l'amélioration des algorithmes de
calcul, permet, entre autres, le traitement des images quantitatives en temps réel (sur massifs
et films minces) et l'optimisation de la mesure par simulation analytique.
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II Eléments de base
II. 1 Génération de rayons X sous faisceau d’électrons
Lorsqu’un faisceau d’électrons bombarde une cible, il se produit dans la matière une
diversité d’interactions entre les électrons et les atomes de la cible qui conduisent à l’émission
de signaux caractéristiques, électroniques et électromagnétiques exploités en analyse et
microanalyse X, en microanalyse Auger, en microscopie électronique à balayage ou en
transmission, en spectroscopie X, UV, visible. On admet généralement que le domaine
d’interaction du faisceau avec la matière est un volume hémisphérique (Figure 1). Ce volume
d’interaction est la source d’émission électronique et électromagnétique : les électrons Auger,
les électrons secondaires, les électrons rétrodiffusés, les rayons X, le rayonnement de
fluorescence.
Faisceau d’électrons
incidents d’énergie E0
Electrons Auger
Electrons
rétrodiffusés Electrons secondaires
Rayons X
0.1 à 0.5 µm
caractéristiques
1 µm
Rayonnement de freinage
Fond continu
Fluorescence induite
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variable et d’énergie discrète. Ce dernier résulte de l’interaction du rayonnement, ondes et
particules d’énergie suffisante, avec la matière.
30 keV
20 keV
10 keV
λ (nm)
λ0
Figure 2: Spectre continu de rayonnement X en fonction de l’énergie des électrons incidents
En principe, un électron incident peut perdre toute son énergie sur une trajectoire et elle
représente alors l’énergie la plus probable du fond continu. La probabilité de générer des
rayons X augmente quand l’énergie des électrons diminue. Les pertes d’énergie possibles
varient en conséquence de 0 à l’énergie incidente et les angles possibles de diffusion sont très
nombreux.
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profond de celui–ci et porter l’atome dans un état excité. Les électrons incidents, s’ils sont
suffisamment énergétiques, éjectent un électron d’une couche profonde des atomes de la
cible. C’est le phénomène d’ionisation. Une lacune apparaît sur le niveau interne et l’atome se
trouve dans un état excité. Il revient à un état d’équilibre par le déplacement d’un électron
d’un niveau moins énergétique vers le niveau instable. Cette désexcitation s’accompagne
d’une perte d’énergie égale à la différence d’énergie des deux niveaux mis en jeu. Cette
libération d’énergie s’accompagne:
• de l’éjection d’un électron appartenant à un niveau externe moins lié : c’est l’émission
Auger
• de l’émission d’un photon X dont l’énergie est caractéristique de l’atome ionisé.
Le processus de désexcitation, dont la première étape vient d’être décrite, se poursuit par une
série de transitions électroniques d’un niveau plus externe vers le niveau nouvellement ionisé
jusqu’à ce que finalement son énergie soit abaissée à une valeur approchant celle due à
l’agitation thermique (de l’ordre de l’eV).
Electron
M Auger
Photon X d’énergie
Faisceau d’électrons
E=hC/λ
incident L
Si l’ionisation initiale se produit dans le niveau énergétique le plus profond (niveau K),
l’émission des rayons X résultants est identifiée comme une radiation K. Le spectre des raies
K contient plusieurs raies dues aux transitions provenant des différents niveaux L et M, qui
contiennent des orbites électroniques de rayon moyen croissant et dont les énergies de liaison
sont décroissantes. Le niveau L contient 3 sous-niveaux et le niveau M 5 sous-niveaux.(voir
figure 4)
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L’émission X est appelée émission caractéristique car l’énergie des raies est spécifique à
l’élément émettant. L’énergie d’une raie X caractéristique augmente régulièrement avec le
numéro atomique de l’atome diffusant, et cela en raison de l’énergie de liaison croissante des
niveaux de cœur. Seuls les électrons de cœur sont mis en jeu, et dans ces conditions, les
énergies des raies caractéristiques sont pratiquement indépendantes de l’état physique et
chimique de l’atome diffusant. Les spectres des raies L et M sont plus complexes que le
spectre des raies K en raison de l’existence de sous-niveaux. Un exemple de spectre de raies
X est présenté figure 5.
Spectre de RX
Fe Ka
Fe Kb
Ni Ka
CrKa
Intensité
Cr Kb
Ni Kb
Mn Ka
Mn Kb
0.9 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7
Longueur d'onde (Angstroem)
Ceci dit, pour quantifier, il faut tenir compte des trois phénomènes suivants:
- le premier est l'Emission X primaire c-a-d l'émission qui va être générée par les
électrons dans l'échantillon. Les électrons qui arrivent sur l'échantillon avec une énergie E0
vont subir des chocs élastiques et inélastiques jusqu'à épuisement total de leur énergie. Ces
chocs vont entraîner une modification de la trajectoire des électrons et une partie de l'énergie
perdue par les électrons incidents sert à ioniser les atomes de la cible, et donc à produire le
rayonnement X. Cette émission X primaire qui est générée dans l'échantillon n'est pas
uniforme; elle est caractérisée par sa distribution.
D'autre part les chocs élastiques peuvent amener les électrons à sortir de la cible, ce sont
les électrons rétrodiffusés. Ces électrons ne vont pas participer à l'émission X, Il y à donc une
perte d'émission. Il faut en tenir compte dans le calcul de l'émission X primaire.
- Le deuxième phénomène est l'Absorption. Une partie de l'émission primaire va être
absorbée dans l'échantillon et ne pourra donc pas être mesurée. La connaissance de la
distribution en profondeur du rayonnement X ou “ Phi-Rho-z ”, est indispensable au calcul
de l'émission X mesurée et donc à la quantification d'un échantillon.
- Le troisième phénomène rencontré est la Fluorescence. L'intensité d'une raie
caractéristique peut être augmentée par fluorescence par un rayonnement X d'énergie plus
élevée qui peut faire partie du spectre continu ou d'une raie caractéristique. Cette émission X
secondaire de fluorescence est donc générée dans un volume supérieur à celui correspondant à
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l'émission X primaire. Le calcul exact de l'émission X secondaire de fluorescence nécessite la
connaissance de la distribution du rayonnement X primaire.
IV Appareillage
Colonne électronique
Canon à électrons
Alignement faisceau
Spectromètre
Cercle de
focalisation
Entrée échantillon
Objectif
Détecteur électrons
rétrodiffusés
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Cristal
e-
θ
RX Cercle de Rowland
Echantillon
vers chaine de
compage
Détecteur
IV. 2Monochromateur.
Tableau 1: Cristaux utilisés en WDS en fonction des raies α et β des éléments à analyser.
(1)Fluorure de Lithium, (2)Pentaérythriol C5H12O4, (3)Phtalate Acide de Thallium
C8H5O4Tl, (4)domaine d’analyse calculé pour un angle de Bragg compris entre 13° et 55°.
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IV. 3 Compteur à flux gazeux.
Lorsqu’un photon X pénètre dans le compteur, il est absorbé par effet photoélectrique,
par un atome du gaz, avec émission d’un photo électron. En sortie du compteur on aura une
impulsion électrique dont l’amplitude sera proportionnelle à l’énergie du photon incident. Ces
impulsions auront leur amplitude distribuée suivant une gaussienne en raison du caractère
aléatoire des ionisations dans le gaz.
Argon
Anode
Cathode Haute tension
Fenêtre
d’entrée
RX
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V Modèles analytiques de quantification
Le but d'une méthode de quantification est de relier une intensité émise à une
concentration massique et donc de déterminer la concentration CA d'un élément A à partir de
l'intensité mesurée. Cette intensité détectée est donnée par:
Ie = CA.
No
A
. n.
Ω
4π
ε . ω j Pnl . (1 + T KC ).
1
cos α
. Q lA ( E o ). ( ∫ φ ( ρ z ). exp( χρ z ). d ρ z ). (1 + ∑ f c + f FC )
avec
CA la concentration massique de l'élément,
Ν o le nombre d’Avogadro,
A la masse atomique,
n le nombre d'électrons incidents,
Ω l'angle solide de détection,
ε le rendement du détecteur,
ω j
le rendement de fluorescence,
Pn l le poids de la raie,
(1+TKC) les transitions de Coster-Kronig,
α l’angle d’inclinaison de l’échantillon,
Q l A ( E o ) . la section efficace d'ionisation,
(
φ ( ρz ) = f Eo , E j ,α , ∑ Ci )
la distribution en profondeur du rayonnement X primaire
dans l'échantillon,
χ = μ ρ cos ec(θ )
,
μ
ρ le coefficient d'absorption massique,
θ l'angle d'émergence, et
(1 + ∑ f c + f FC ) le facteur de fluorescence pour les raies caractéristiques et pour le
fond continu.
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A
B
A
(ρz)
φ
Profondeur massique (mg/cm²)
ρZf ΔρZf
ρZf+1
ρZx
KA =
I mes
=
( )(
C A . ∫ φ A ( ρ z ).exp( χ A ρ z ). d ρ z . 1 + ∑ f c A + f FC A )
I std ( )( )
∫ φ S ( ρ z ).exp( χ S ρ z ). d ρ z . 1 + ∑ f c S + f FC S
Pour des tensions d'accélération supérieures à 10kV, pour des raies caractéristiques
d'énergie supérieure à 5keV et pour des matériaux dont le numéro atomique moyen est voisin
du témoin pur, la concentration calculée à partir de ce rapport est une approximation correcte
de la concentration CA. En revanche, pour les éléments légers dont le coefficient d'absorption
peut être très important, le K-ratio peut être très différent de la concentration CA, il en est de
même pour des matériaux contenant des éléments de numéros atomiques très différents.
L'utilisation de témoins permet d'éliminer les facteurs suivants: angle solide, efficacité du
spectromètre, poids de la raie, rendement de fluorescence, section efficace d'ionisation et
transitions de Coster-Kronig (en partant de l’hypothèse qu’il n’y a pas d’effets chimiques
susceptible de faire varier ces facteurs).
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VI Aspects pratiques de la microanalyse
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- Choix de l’intensité du faisceau électronique. L’intensité du faisceau
électronique doit être suffisante pour que le signal X soit statistiquement significatif. Quant
on augmente l’intensité électronique, le diamètre de la sonde augmente, on a donc une perte
de résolution (faible comparée à la HT). On ne peut augmenter indéfiniment l’intensité du
faisceau électronique, car il y aura destruction de l’échantillon.
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