Talha
Talha
Talha
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1
Ainsi que : As-Saïb ibn Yazid, Malik ibn Aous
ibn Al-Hadathane, Abou Outhman An-Nahdi,
Qays ibn Abou Hazim, Malik ibn Abou ‘Amir
Al-Asbahi, Al-Ahnaf ibn Qays At-Tamimi,
Abou Salama ibn Abderrahman et d’autres.
2
une part du butin ainsi que la rémunération à la-
quelle il avait droit.
1
Nom donné à l’entrée principale de Damas du côté
ouest
2
Tirmidhi
3
que le messager d’Allah ( )ﷺa dit le jour d’Ou-
houd : « Le Paradis est promis à Talha ! »
Ibn Abou Khalid a dit : D’après Qays : J’ai vu la
main mutilée de Talha avec laquelle il défendit
le prophète ( )ﷺle jour d’Ouhoud. Rapporté par
Al-Boukhari.
4
autre groupe de polythéistes ; il appela de nou-
veau :
– Qui pour s’en occuper ?
– Moi ! s’empressa Talha.
– Reste à ta place ! lui ordonna-t-il.
– Un homme des Ansar dit alors : Moi, ô messa-
ger d’Allah !
– Vas-y ! lui dit le prophète ()ﷺ.
L’homme sortit alors pour combattre et fut tué.
Et ceci n’eut cessé jusqu’à ce qu’il ne reste avec
le prophète d’Allah que Talha seulement. Le pro-
phète dit encore :
– Qui pour s’occuper d’eux ?
– Moi ! dit Talha.
C’est alors que Talha s’engagea et combattit
d’un combat équivalent aux onze autres dans le-
quel ses doigts furent tranchés. Il poussa à cet
instant un cri de douleur « hassi ! »
Le messager d’Allah ( )ﷺlui dit alors : Si tu
avais dit, à la place, « bismillah » les anges t’au-
raient élevé aux yeux de tous !
Puis Allah repoussa les polythéistes. Les rappor-
teurs de ce récit sont tous de confiance.
5
Abou Al-Maali ibn Abou Asseroune le sha-
fiite nous a informé : Abdelmou’iz ibn Mouham-
mad nous a narré dans son livre : Tamim ibn
Abou Saïd nous a narré : Mouhammad ibn Ab-
derrahman nous a narré : Mouhammad ibn Ah-
mad nous a narré : Ahmad ibn Ali At-Tamimi
nous a narré : Mouhammad ibn Abou-Bakr Al-
Mouqadami et Abd Al-A’la nous ont rapporté ;
ils ont dit : Al-Mou’tamir nous a rapporté : J’ai
entendu mon père dire : Abou Outhman nous a
rapporté ; il a dit :
Il ne resta ce jour-là – le jour où messager d’Al-
lah ( )ﷺcombattit – que Talha et Saad ; d’après
ce que tous deux nous racontèrent.
Ce récit est rapporté par les deux Shaykhs 1,
d’après Al-Mouqadami.
1
Al-Boukhari et Mouslim
6
l’homme étant passé de vie à trépas1 ; qui était-
ce ?
Les compagnons du messager n’osant eux-
mêmes le questionner sur cela de par la grande et
profonde vénération qu’ils avaient pour lui.
L’homme le lui demanda alors une première fois
mais le prophète ( )ﷺne lui répondit pas. Puis il
le questionna une seconde fois mais le prophète
( )ﷺgarda à nouveau le silence.
C’est alors que j’entrai par la porte de la mos-
quée, dit Talha, portant ce jour-là des habits
verts. À cet instant, le messager d’Allah ()ﷺ
m’aperçut et dit :
– Où est l’homme qui questionnait sur celui étant
passé de vie à trépas ?
– Moi, lui dit le bédouin.
– Voici celui que tu cherchais ! lui répondit le
prophète ( )ﷺtout en désignant Talha.
1
De l’expression arabe ( ) َق َضى ن َْح َب ُهqui exprime implicite-
ment le fait de mourir
7
messager d’Allah ( )ﷺdire : « Talha fait partie
de ceux qui sont passés de vie à trépas ! »
8
Zoubayr font partie de mon voisinage au Para-
dis ! »
Ibn Zaydane Al-Bajali et Abou Bakr Al-Jaroudi
ont également rapporté ce récit, comme cela,
d’après Al-Ashaj. Quant à Abou Ya’la Al-
Maoussili, il s’est singularisé en le rapportant
d’après Nadr : D’après son père : D’après
Ouqba.
1
« Al-Fayyad » en arabe, synonyme d’une abondante gé-
nérosité
9
l’expédition d’Al-Ashira1 « Talha le brave ».
Puis il le surnomma le jour de Khaybar « Talha
le généreux » !
(La chaîne de transmission de ce récit est légère-
ment faible)
1
Qui eut lieu en l’an 2 de l’hégire.
10
alors qu’il se trouve en possession d’une telle
somme d’argent ?
– N’as-tu pas pensé à certains de tes fidèles ca-
marades ? Au petit matin, demande donc que
l’on t’apporte divers récipients et partage la
somme, lui conseilla-t-elle.
– Qu’Allah te fasse miséricorde, bien-pensante
que tu es, fille de bien-pensant !
(Elle était Oum Koulthoum, la fille du véri-
dique1)
Puis, lorsque le matin arriva, il fit venir différents
récipients et partagea la somme entre les Mouha-
jirounes et les Ansar. Il adressa à cet égard une
écuelle à Ali. Sa femme, lui dit :
– Abou Mouhammad, ne nous as-tu pas réservé
une part dans tout cela ?
– Où étais-tu tout ce temps durant ? Tu n’as plus
qu’à te satisfaire de ce qu’il reste.
Sa femme termina : Il ne restait alors que l’équi-
valent d’une bourse contenant 1000 dirhams.
1
Abou Bakr
11
Oumar ibn Mouhammad nous a narré : Hibat-Al-
lah ibn Al-Houssayn nous a narré : Ibn Ghaylane
nous a narré : Abou Bakr As-Shafii nous a narré :
Ibrahim Al-Harbi nous a rapporté : Abd-Allah
ibn Oumar nous a rapporté : Mouhammad ibn
Ya’la nous a rapporté : Al-Hassan ibn Dinar
nous a rapporté : D’après Ali ibn Zayd qui a dit :
Un homme parmi les bédouins vint demander à
Talha de ses faveurs au nom d’un lien de parenté
qui les unissait. Talha lui dit alors :
Tu es le premier à me solliciter au nom de ce lien.
Je possède une terre et Outhman m’en donne
300 000 ; prends-là donc ! Où si tu le souhaites,
je la lui vends et t’en remets son prix.
L’homme choisit d’en avoir le prix et Talha le lui
remit.
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La chaîne de ce récit est discontinue. De plus, Al-
Koudaymi est un rapporteur faible.
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– Qu’as-tu ? Espérons que ce ne soit pas ta fa-
mille1 qui te soucie ?
– Non, tu es une épouse musulmane merveil-
leuse, je le jure ! Je suis seulement en possession
d’une somme d’argent et cela me préoccupe
beaucoup, lui répondit-il.
– Qu’est-ce qui te préoccupe ? Tu n’as qu’à la
partager avec tes compagnons !
Il fit, à ce moment-là, appeler son valet et lui de-
manda de distribuer la somme entre eux. Je ques-
tionnai alors le trésorier : Combien a-t-il donné ?
Il répondit : 400 000 !
1
Allusion à elle-même
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Talha bénéficiait de revenus équivalant à 400
000 en provenance d’Irak. Et 10 000 dinars1,
plus ou moins, lui parvenaient des monts Sara-
wat2. Il tirait également des revenus de diffé-
rentes terres agricoles qu’il détenait.
Il ne laissait aucun membre des Banou Taïm
dans le besoin sans l’aider ou bien éponger ses
dettes.
Chaque année, lorsqu’il percevait ses rentes, il
faisait parvenir la somme de 10 000 à Aïsha.
Et il acquitta pour untel des Taïm la somme de
30 000.
1
Pièces d’or de l’époque
2
Chaîne montagneuse partant des environs de la Mecque
et s’étendant jusqu’au Yémen
3
Pièces d’argent de l’époque
15
journaliers de Talha n’étaient pas inférieurs à
mille dirhams !
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Après ces trois Talha, puis deux Banou Zouhra1
S’en suivent deux dévots, amis de Ahmada
Leurs tombes à côté, de celle bien aimée
Quiconque veut chercher, en des gens la fierté
En aucun autres qu’eux, il ne la trouvera
1
Abderrahman ibn Aouf et Saad ibn Abi Waqqas descen-
dants de Zouhra
2
Situé à une centaine de kilomètres à l’est de La
Mecque ; c’est l’endroit où les pèlerins en provenance
d’Irak se sacralisent pour le pèlerinage.
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pourquoi ne la délaisses-tu pas ?
– Ô Alqama, ne me blâme pas, répondit-il. Nous
étions, hier, unis face à nos ennemis mais nous
sommes devenus aujourd’hui deux montagnes
de fer se concurrençant l’une et l’autre !
Néanmoins, j’ai commis envers Outhman ce qui
ne peut être expié, selon moi, que par le prix de
mon sang et le fait que nous exigions sa ven-
geance !
Je dis (Dhahabi) : Ce dont parle Talha est le fait
qu’il ait feint d’ignorer ce qui se tramait contre
Outhman et qu’il ait quelque peu participer, lui
aussi, à ameuter les gens contre lui. Il le fit ce-
pendant selon un effort d’interprétation prove-
nant de sa part.
Il changea par la suite d’avis lorsqu’Outhman fut
tué et regretta de ne pas lui avoir porté secours.
Qu’Allah les agrée tous les deux.
Talha fut le premier à faire allégeance à Ali ; les
meurtriers d’Outhman l’y ayant contraint. Ils le
firent venir jusqu’à ce qu’il prête serment.
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Lorsque les gens se rencontrèrent le jour d’Al-
Jamal, Kaab ibn Sour se leva et prit le Coran. Il
tourna alors avec au milieu des deux clans, adju-
rant les gens par Allah et l’Islam de préserver
leur sang. Il ne cessa de faire cela jusqu’à ce
qu’on le tue.
Talha compte parmi les premiers à être mort ce
jour-là.
Quant à Zoubayr, il voulut rejoindre ses fils mais
fut rattrapé et tué également.
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Waki’ : Ismaïl ibn Abou Khalid nous a rap-
porté : D’après Qays qui a dit : Je vis ce jour-là
Marwan ibn Al-Hakam lorsqu’il décocha une
flèche en direction de Talha. Elle l’atteint au ge-
nou. Il se vida alors de son sang jusqu’à en mou-
rir.
Ce récit est rapporté par plusieurs rapporteurs
d’après Waki’.
Et dans la version d’Abdelhamid ibn Salih, tou-
jours selon Waki’, figure en plus la parole de
Marwan : « Il était de ceux qui ont contribué au
meurtre d’Outhman ; je ne demanderai plus, dé-
sormais, que vengeance soit faite ! »
Je dis (Dhahabi) : Le meurtrier de Talha est pé-
cheur au même titre que le meurtrier d’Ali !
20
abandonné dans le lit d’une rivière à sec. Il y des-
cendit et essuya la poussière de son visage. Puis
il dit :
« Tu étais bien plus cher à mes yeux, Abou Mou-
hammad, pour que je te retrouve ainsi, jeté à l’air
libre au fond d’une rivière. À Allah je me plains
de mes fautes apparentes et cachées ! »
Au sujet de l’expression employée (ُجري وبُ َجري
َ )ع,
Al-Asma’i1 a dit : Cela signifie : « Les pensées
et les peines qui font tumultes au fond de moi. »
1
Grand savant de la langue arabe du 2e siècle de l’hégire
21
« Faites l’annonce au meurtrier de Talha du feu
de l’enfer ! »
22
messager d’Allah ()ﷺ. Je ne doute donc aucune-
ment qu’il ait pu entendre ce que nous n’avons
nous-même pas entendu !
De plus, crois-tu qu’un homme de bien oserait
dire du prophète ( )ﷺce qu’il n’a pas pro-
noncé ?!
23
– La parole qu’il voulut faire prononcer à son
oncle… dit Oumar.
– Cela ne peut être que ça ! conclut Talha.
1
Sourate Al-Hijr, verset 47
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tu sais vers qui te diriger ! »
1
Pièces d’argent
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biens, dans leur ensemble, furent évalués à trente
millions de dirhams.
La parole la plus étonnante par laquelle je suis
passé, à ce sujet, est celle d’Ibn Al-Jawzi, en
commentaire d’un hadith, qui dit : Talha laissa
derrière lui l’équivalent de trente chameaux
chargés d’or !
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Il fut tué au mois de Joumada Al-Akhira de
l’an 36 de l’hégire. Certains ont dit que ceci eut
lieu au mois de Rajab. Il avait alors soixante-
deux ans environ. Sa tombe se situe en périphérie
de Bassora1.
Yahya ibn Boukayr, Khalifa ibn Khayat et Abou
Nasr Al-Kalabadhi prétendirent que c’est Mar-
wan ibn Al-Hakam qui tua Talha.
Talha eut d’honorables enfants. Le plus pieux
d’entre eux étant Mouhammad As-Sajjad.
C’était un jeune enclin au bien, dévoué à l’ado-
ration et soumis totalement à Allah. Il naquit du
vivant du prophète ( )ﷺet fut, lui aussi, tué le
jour d’Al-Jamal. Ali en fut d’ailleurs très attristé
et dit à ce propos : « Sa bienveillance envers son
père a eu raison de lui ! »
1
Basra
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