Corrig e de La Feuille D'exercices 2: 1 Poly' Edres R Eguliers
Corrig e de La Feuille D'exercices 2: 1 Poly' Edres R Eguliers
Corrig e de La Feuille D'exercices 2: 1 Poly' Edres R Eguliers
Les exercices étoilés (*) s’adressent aux seuls étudiants inscrits à l’unité MO12
(i) Montrez que l’on peut considérer IT (resp. DT ) comme un sous-groupe de O(3) (resp.
SO(3)).
Preuve : (i) L’isobarycentre O du tétraèdre est invariant par tout élément de IT de sorte que
l’application vect : g ∈ IT 7→ ~g ∈ O(3) définie par ~g (~v ) = Og(M~ ) où M est tel que OM ~ = ~v est
un morphisme de groupe injectif.
(ii) Une application affine est déterminée par les images de 4 points non coplanaires. Tout
élément de IT permute les 4 sommets, de sorte que l’on a une injection i : IT −→ S4 .
(iii) Il suffit de vérifier que la transposition (12) est dans l’image de i; en effet toute transpo-
sition est alors dans l’image et comme les transpositions engendrent S4 , i sera alors un isomor-
phisme. La transposition (12) est l’image par i de la réflexion par rapport au plan médiateur du
segment [1, 2]. Le sous-groupe DT étant d’indice 2, il en est de même de son image soit DT ' A4 .
¤
(ii) En faisant opérer IC sur l’ensemble ∆ des 4 diagonales, montrez que DC est isomorphe à
S4 .
(iii) Décrivez IC .
1
aa0 et la direction orthogonale à la face du dessus, a pour image la transposition qui échange bb0
et dd0 et laisse fixe aa0 et cc0 . On obtient ainsi que f induit un isomorphisme de DC sur S4 .
(iii) La suite exacte
1 −→ DC −→ IC −→ Z/2Z −→ 1
est scindée, un relèvement étant donné par {±Id} de sorte que IC est isomorphe au produit
direct de S4 × Z/2Z.
¤
Exercice 3. L’octaèdre: soit S la sphère circonscrite à l’octaèdre. On introduit le cube dont les
faces sont les plans polaires aux 6 sommets de l’octaèdre par rapport à S. On l’appelle le cube
dual à l’octaèdre, pourquoi?
Montrez qu’une isomètrie laisse l’octaèdre globalement invariant si et seulement si il laisse
son cube dual globalement invariant. Conclure.
Quel est le dual du tétraèdre?
Preuve : On rappelle que le plan polaire d’un point P 6= O est {M / (OM ~ , OP~ ) = 1}. De même
le point dual d’un plan H est le point P tel que (OP ~ , OM~ ) = 1 pour tout point M de H. En
particulier la bidualité est l’identité et une isométrie préservant le produit scalaire, on en déduit
que le groupe de l’octaèdre est celui du cube.
Remarque: Le tétraèdre est autodual.
¤
Preuve : (i) Les éléments de SO(3, R) sont des rotations, définies donc par un axe et un angle.
Le stabilisateur Gx d’un élément x de la sphère est donc constitué de rotations d’axe (Ox).
(ii) Soit x0 = gx ∈ Ox et g ∈ Γ, avec g0 x = x pour g0 ∈ Γ; on a alors (gg0 g −1 x0 = x0 et donc
x0 est un pole de Γ. En particulier on obtient Γx0 = gΓx g −1 et donc nx = nx0 .
(iii) Tout élément g ∈ Γ autre que l’identité a exactement deux pôles opposés; ainsi le cardinal
des couples (γ, x) pour γ 6= 1 ∈ Γ et x pôle de γ est égal à 2(N − 1). Ce nombre est aussi égal à
la somme
XX X |Γ|
(|Γx | − 1) = (|Γx | − 1)
C∈C x∈C C∈C
|Γx|
2
ce qui donne l’égalité demandée.
¤
Exercice 5. (*) Discussion de l’équation aux classes: montrez qu’il y a 2 ou 3 orbites.
(i) Cas de 2 orbites: résoudre l’équation aux classes et donner les sous-groupes correspondants.
1 2
0< = −160
nC N
ce qui est impossible. Finalement il ya 2 ou 3 orbites
(i) Soient alors C1 , C2 les deux orbites et n1 , n2 leurs cardinaux respectifs qui sont donc des
diviseurs de N soit N = ni di pour i = 1, 2. La relation précédente s’écrit alors
2 d1 d2
2− =2− −
N N N
et donc 2 = d1 + d2 soit d1 = d2 = 1. Ainsi on obtient deux pôles qui sont invariants par tous
les éléments de Γ ce qui signifie qu’ils sont sur les axes des rotations des éléments de Γ; ces
deux pôles sont donc opposés et les éléments de Γ sont tous des rotations de même axe (celui
déterterminé par ces pôles). Le groupe Γ est donc abélien; leur restriction au plan orthogonal
à leur axe commun, forme un sous-groupe fini de SO(2, R) qui est donc cyclique, engendré par
une rotation d’angle 2π/n. Ainsi Γ est constitué des rotations d’axe fixe et d’angle 2kπ/n pour
0 6 k < n.
(ii) Soient C1 , C2 , C3 les trois orbites, n1 6 n2 6 n3 leurs cardinaux respectifs. On a alors
2 1 1 1
1+ = + +
N n1 n2 n3
Si n1 > 3, alors le membre de droite de l’égalité ci-dessus est inférieur ou égal à 1 tandis que
celui de gauche est strictement plus grand que 1. Ainsi on a n1 = 2. De même si n2 > 4, le
membre de gauche est plus petit que 1/2 + 1/4 + 1/4 6 1 ce qui ne convient pas, soit n2 = 2 ou
3.
Cas n1 = n2 = 2: on a alors n3 = N/2. On a donc au moins trois pôles, or sachant que le
nombre de pôles est pair, on en déduit qu’au moins un pôle et son inverse sont dans la même
orbite. Si N = 4, on peut supposer qu’il est dans C3 et si N > 6 (N est pair) comme pour tout
Γx = Γ−x on en déduit que C3 = {±x0 } pour un point x0 ∈ S. Le sous-groupe Γx0 étant d’indice
3
2, est donc distingué dans Γ. Tous les éléments de Γx0 sont des rotations d’axe x0 de sorte que
Γx0 est le groupe abélien des rotations d’axe x0 et d’angle 2kπ/n, 0 6 k < n = N/2. Les points
±x0 étant dans la même orbite, les éléments de Γ\Γx0 sont alors des rotations d’angle π et d’axe
appartenant au plan orthogonal de x0 . Un tel élément constitue alors un relèvement de la suite
exacte
0 −→ Γx0 −→ Γ −→ Z/2Z −→ 0
de sorte que Γ est isomorphe à un produit semi-direct de Z/(N/2)Z >/ Z/2Z non abélien, i.e. il
est isomorphe au groupe diédral. On vérifie alors aisément que Γ est le sous-groupe de SO(3, R)
qui laisse stable un N/2-polygone régulier dessiné sur le plan orthogonal à x0 . En particulier
les autres pôles correspondent aux sommets et aux milieux des segments du polygone régulier et
selon la parité de N/2, x et −x sont (cas où N/2 est pair) ou ne sont pas dans la même orbite.
Cas n1 = 2 et n2 = 3: il vient alors 1/6 + 2/N = 1/n3 et donc 3 6 n3 < 6 selon N , i.e. pour
N = 12 (resp. 24, resp. 60) on a n3 = 3 (resp. 4, resp. 5).
Remarque: On vérifie aisément que les groupes DT , DC et DI réalisent bien ces trois cas, le
problème est de montrer que ce sont les seuls.
¤
2 Produits semi-direct
2.1 Définition et généralités: rappels du cours
Soient N et H deux groupes, Ψ : H −→ Aut(N ) un morphisme de groupe. Soit G = N × H en
tant qu’ensemble.
• Montrez que G peut être muni d’une structure de groupe via la formule suivante:
On notera h.n pour Ψ(h)(n). L’ensemble G muni de cette structure de groupe sera appelé
le produit semi-direct de N par H et noté N >/Ψ H.
Remarque: Si Ψ(h) = IdN pour tout h ∈ H, quelle structure de groupe retrouve-t-on?
Preuve: (a) La loi de composition ainsi définie est clairement interne, vérifions son associativité:
[(n1 , h1 ).(n2 , h2 )].(n3 , h3 ) = (n1 Ψ(h1 )(n2 ), h1 h2 ).(n3 , h3 ) = (n1 Ψ(h1 )(n2 )Ψ(h1 h2 )(n3 ), h1 h2 h3 )
= (n1 Ψ(h1 )(n2 )Ψ(h1 ) ◦ Ψ(h2 )(n3 ), h1 h2 h3 ) = (n1 Ψ(h1 )(n2 Ψ(h2 )(n3 )), h1 h2 h3 )
= (n1 , h1 ).(n2 Ψ(h2 )(n3 ), h2 h3 ) = (n1 , h1 ).[(n2 , h2 ).(n3 , h3 )]
où on utilise que Ψ : H −→ Aut(N ) est un morphisme de groupe, i.e. Ψ(h1 h2 ) = Ψ(h1 ) ◦ Ψ(h2 )
et que Ψ(h1 ) in Aut(N ) est un morphisme de groupe, i.e. Ψ(h1 )(n1 n2 ) = Ψ(h1 )(n1 )Ψ(h1 )(n2 ).
On vérifie aisément que (1N , 1H ) est un élément neutre pour cette loi et que l’inverse de (n, h) est
4
(Ψ(h−1 )(n−1 , h−1 )). On remarque aussi que si Ψ est triviale, i.e. Ψ(h) = IdN pour tout h ∈ H,
on retrouve la définition du produit direct de deux groupes.
(b) Soient N = {(n, 1H ) ∈ G / n ∈ N } et H = {(1N , h) ∈ G / h ∈ H}. L’application
naturelle fN : N −→ N définie par fN (n) = (n, 1H ) (resp. FH : H −→ H définie par fH (h) =
(1N , h)), est clairement bijective et est un morphisme de groupe: fN (n1 n2 ) = (n1 n2 , 1H ) =
(n1 , 1H ).(n2 , 1H ) car Ψ(1H ) = IdN . On notera n (reps. h) pour (n, 1H ) (resp. (1N , h)). Montrons
que le sous-groupe N de G est distingué: comme (n, h) = nh, il suffit de montrer que N est laissé
stable par les automorphismes intérieurs définis par les h, la stabilité sous les automorphismes
intérieurs associés aux éléments du type n étant évidente:
−1
hnh = h(n, h−1 ) = (Ψ(h)(n), 1H ) = Ψ(h)(n)
En outre la suite
1 −→ N −→ N >/Ψ H −→ H −→ 1
n 7−→ (n, 1)
(n, h) 7−→ h
est clairement exacte.
¤
1 −→ N −→ N >/Ψ H −→ H −→ 1
est scindée. Montrez que si G/N admet un relèvement H alors G est isomorphe à un produit
semi-direct N >/Ψ H et précisez Ψ.
Preuve: Le groupe N étant distingué dans G, H y agit par automorphismes intérieurs Ψ : H −→
Aut(N ) avec Ψ(h)(n) = hnh−1 . Soit alors f : N >/Ψ H −→ G défini par f (n, h) = nh; f est un
morphisme de groupe car f (1N , 1H ) = 1G et f ((n, h).(n0 , h0 )) = f (nhn0 h−1 , hh0 ) = nhn0 h−1 hh0 =
nhn0 h0 = f (n, h)f (n0 , h0 ). Soit (n, h) ∈ Ker f , soit nh = 1G et donc n = h−1 ∈ N ∩ H; or
π : G −→ G/N induit un isomorphisme π|H : H ' G/N d’où π(n) = 1G/N et comme n ∈ H, on
en déduit n = 1H = 1G et (n, h) = (1N , 1H ), d’où l’inectivité. Pour montrer la surjectivité, soit
g ∈ G et soit h ∈ H tel que π(h) = π(g); on a alors n = gh−1 ∈ Ker π = N , soit g = nh.
Réciproquement H est un relèvement de la suite exacte 1 −→ N −→ N >/ H −→ H −→ 1.
Remarque: En particulier N >/Ψ H est abélien si et seulement si N et H le sont et si le produit
est direct.
¤
5
• on suppose qu’il existe u ∈ Aut(N ) tel que ∀h ∈ H, φ(h) = uψ(h)u−1 .
Preuve: (i) Soit f : N >/Ψ H −→ N >/Φ H défini par f (n, h) = (n, α(h)); f est un morphisme
car f ((n, h)(n0 , h0 )) = f (nΨ(h)(n0 ), hh0 ) = (nΨ(h)(n0 ), α(hh0 )) qui est égal à f (n, h)f (n0 , h0 ) =
(n, α(h))(n0 , α(h0 )) = (nΦ(α(h))(n0 ), α(h)α(h0 )) car Ψ = Φ ◦ α et que α(hh0 ) = α(h)α(h0 ). De
même on a un morphisme g : N >/Φ H −→ N >/Ψ H défini par g(n, h) = (n, α−1 (h)) qui est
clairement inverse de f , d’où le résultat.
(ii) Soit f : N >/Ψ H −→ N >/Φ H défini par f (n, h) = (u(n), h); f est un morphisme car
f ((n, h)(n0 , h0 )) = f (nΨ(h)(n0 ), hh0 ) = (u(nΨ(h)(n0 )), hh0 ) = (u(n)Φ(h)(n0 ), hh0 ) qui est donc
bien égal à f (n, h)f (n0 , h0 ). Comme précédemment g : N >/Φ H −→ N >/Ψ H défini par
g(n, h) = (u−1 (n), h) est clairement le morphisme inverse de f , d’où le résultat.
¤
2.5 Sn
- Montrez que Sn peut s’écrire comme produit semi-direct An >/ψ Z/2Z.
- Peut-on faire en sorte que le produit soit direct ?
- Montrez que S3 ' D3 .
Preuve: La suite exacte courte 1 −→ An −→ An −→ Z/2Z −→ 1 est clairement scindée,
un relèvement étant donné par un élément τ quelconque d’ordre 2 de Sn \An , de sorte que
Sn ' An >/Ψ Z/2Z, Ψ(1) étant donné par Ψ(1)(σ) = τ στ . Tous ses produits semi-directs sont
isomorphes (car isomorphes à Sn ), et on se trouve dans la situation (ii) de l’exercice précédent.
Le produit ne peut pas être direct car sinon, l’élément τ du relèvement serait dans le centre
de An qui, on l’a déjà vu, est réduit à l’identité: Ψ(1) = Id ⇔ τ στ = σ pour tout σ ∈ An .
Il n’y a que deux produits semi-directs Z/3Z >/Ψ Z/2Z; en effet Ψ(1) doit être un élément
d’ordre divisant 2 dans Aut(Z/3Z) ' (Z/3Z)× ' Z/2Z; si cet ordre est 1, alors le produit est
direct et on trouve Z/6Z qui est commutatif; sinon soit Ψ tel que Ψ(1) 6= Id. Ainsi D3 et S3 qui
sont deux tels produits semi-directs non commutatifs, sont isomorphes à Z/3Z >/Ψ Z/2Z.
6
¤
(c) Même question pour Z/qZ >/ Z/pZ avec p et q premiers impairs.
(e) Soit p premier impair. Etudier les produits semi-direct Z/p2 Z >/ Z/pZ et construire un
groupe non abélien d’ordre p3 . Que peut-on dire de l’ordre d’un élément non trivial de ce
groupe ?
(g) On note V = Z/2Z×Z/2Z le groupe de Klein. Montrez qu’il existe des produits semi-directs
non triviaux V >/ Z/3Z et qu’ils sont tous isomorphes. Même question avec Z/3Z >/ V .
Preuve: (a) Il existe deux morphismes Ψ : Z/2Z −→ (Z/4Z)× ' Z/2Z, le morphisme nul et
l’identité; au premier correspond le produit direct Z/4Z× Z/2Z et au deuxième le groupe diédral
D4 .
(b) Un morphisme Ψ : Z/3Z −→ (Z/4Z)× ' Z/2Z est caractérisé par la donnée de Ψ(1) qui
doit être un élément de Z/2Z d’ordre divisant 3; dans Z/2Z il n’y a pas d’élément d’ordre 3 soit
Ψ(1) = 0 et le produit est direct: on obtient Z/12Z.
(c) Un morphisme Ψ : Z/pZ −→ (Z/qZ)× ' Z/(q − 1)Z (car q est premier) est déterminé
par Ψ(1) qui doit être un élément d’ordre divisant p, i.e. d’ordre 1 ou p. Si Ψ(1) est d’ordre
1, alors Ψ est triviale et le produit en question est direct: Z/pqZ par le lemme chinois. Si p ne
divise pas q − 1, Ψ(1) ne peut pas être d’ordre p et dans ce cas il n’existe donc qu’un seul produit
semi-direct Z/qZ >/ Z/pZ à savoir Z/pqZ.
Supposons donc que p divise q − 1; dans Z/(q − 1)Z, il y a exactement p − 1 éléments d’ordre
p, à savoir les k(q − 1)/p pour 0 < k < p. On obtient ainsi outre le morphisme trivial, p − 1
application Z/pZ −→ (Z/qZ)× , que l’on note Ψk définie par Ψk (1) = k(q − 1)/p. Ainsi à priori,
outre le produit direct, on obtient p − 1 produits semi-directs Gk := Z/qZ >/Ψk Z/pZ. Nous
allons montrer qu’en fait tous les Gk sont isomorphes pour 0 < k < p, en appliquant le critère (i)
de l’exercice (??). Soit en effet αk ∈ Aut(Z/pZ) défini par αk (1) = k; on a alors Ψk = Ψ1 ◦ αk :
pour le vérifier il suffit en effet de tester cette égalité sur 1:
On remarque aussi que le produit semi-direct G1 n’est pas isomorphe au groupe abélien Z/pqZ,
car G1 n’est pas commutatif.
7
(d) Comme précédemment on cherche les éléments d’ordre 2 de (Z/15Z)× ' (Z/5Z)× ×
(Z/3Z)× . En remarquant que 2 (resp −1) est un générateur de (Z/5Z)× (resp. de (Z/3Z)× ),
on obtient un isomorphisme f5 : (Z/5Z)× −→ Z/4Z (resp. f3 : (Z/3Z)× −→ Z/2Z) défini par
f5 (2k ))k (resp. f3 ((−1)k ) = k). Or les éléments d’ordre 2 de Z/4Z × Z/2Z sont (0, 1), (2, 0),
(2, 1) et correspondent dans Z/15Z)× à respectivement −4, 4 et −1. Ainsi outre le produit direct
Z/30Z, on obtient à priori 3 autres produits semi-directs Gλ correspondant aux morphismes Ψλ
pour λ = −4, 4, −1, définis par Ψλ (1) = λ ∈ (Z/15Z)× . Pour λ = −1, on reconnait le groupe
diédral D15 . Nous allons montrer que les 4 groupes obtenus ne sont pas isomorphes. Clairement
le produit direct n’est isomorphe à aucun des Gλ pour λ = 4, −4, −1 car ces derniers ne sont pas
commutatifs. Nous allons prouver que G4 n’est pas isomorphe à G−4 , les autres cas se traitant
de manière similaire.
2 14 14
Le groupe G4 est de cardinal 30, ses éléments sont Id, σ+ , σ+ , · · · , σ+ , τ+ , σ+ τ + , · · · , σ+ τ+ , où
1 2
σ+ est d’ordre 15, σ+ 5 = 1, et τ+ d’ordre 2, τ+ = 1; en outre on a la relation de conjugaison
4
donnée par Ψ4 : τ+ σ+ τ+ = σ+ . En language savant, on vient de donner une présentation par
générateurs et relations de G4 . De la même façon, G−4 a deux générateurs σ− et τ− avec les
15 −4
relations σ− = τ−2 = 1 et τ− σ− τ− = σ− . Considérons alors un isomorphisme f : G4 −→ G−4 :
i
f (σ+ ) doit être un élément d’ordre 15, soit f (σ+ ) = σ− pour i ∈ (Z/15Z)× et de même f (τ+ ) doit
j −j 4
être d’ordre 2, soit f (τ+ ) = σ− τ− σ− pour un entier j. On doit aussi avoir f (σ+ ) = f (τ+ σ+ τ+ )
j i −j −4i 4i ×
soit σ− τ− σ− τ− σ− = σ− = σ− ; contradiction car i ∈ (Z/15Z) . Les autres cas se traitent de
manière similaire, et on obtient finalement 4 produits semi-direct Z/15Z >/ Z/2Z.
(e) Le cas p = 2 ayant été traité en (a), on suppose donc p impair. Comme précédemment,
on cherche les morphismes Ψ : Z/pZ −→ (Z/p2 Z)× ' Z/p(p − 1)Z ' GL2 (Z/pZ), qui sont
déterminés par Ψ(1) qui doit être d’ordre divisant p, soit Ψ(1) µ = k(p ¶ − 1) ∈ Z/p(p − 1)Z et
1 k
0 6 k < p, ou encore dans GL2 (Z/pZ), Ψ(1) est conjugué à . Pour k = 0, on retrouve
0 1
le produitµdirect qui ¶ est commutatif et soit Ψk défini par Ψk (1) = k(p − 1) ou dans GL2 (Z/pZ),
1 k 1
Ψk (1) = . Comme dans (c), soit αk ∈ Aut(Z/pZ) définie par αk (1) = k, on a alors
0 1
Ψk = Ψ1 ◦ αk , de sorte que tous les produits semi-directs Z/p2 Z >/Ψk Z/pZ sont isomorphes
pour 0 < k < p et non abéliens.
Tout
µ élément
¶ de ce groupe s’écrit sous la forme (X, k) avec X ∈ (Z/pZ)2 et en notant N =
1 1
, on a
0 1
(X, k)i = ((Id + N k + · · · + N k(i−1) )X, ik)
en particulier on note qu’un tel élément non trivial est toujours d’ordre p.
(f) Soit α une section de Z/4Z −→ Z/2Z, d’où α(1) = 1 ou 3, or ni 1 ni 3 ne sont d’ordre 2
et donc Z/4Z n’est pas isomorphe à un produit semi-direct Z/2Z >/ Z/2Z. On aurait aussi pu
remarquer que le seul morphisme Z/2Z −→ (Z/2Z)× est le morphisme trivial de sorte qu’il n’y
a qu’un seul produit semi-direct, à savoir le produit direct. Or dans Z/2Z × Z/2Z les éléments
autres que (0, 0) sont tous d’ordre 2, alors que dans Z/4Z il y a un élément d’ordre 4, d’où la
contradiction.
(g) Le groupe des automorphismes de V est isomorphe à GL2 (Z/2Z), de cardinal 6 et, on
2
l’a vu,
¡ 1 ¢isomorphe
¡0¢ ¡ 1ࢠS3 quand on le voit permuter les droites du plan (Z/2Z) . Ces droites
sont 0 , 1 et 1 . Ses éléments d’ordre 3 sont les deux 3-cycles ce qui donne les matrices
1
La conjugaison ne fournit de nouveaux groupes en vertu ?? (ii).
8
µ ¶ µ ¶
0 1 1 1
et . On obtient ainsi outre le produit direct, deux autres produits semi-direct
1 1 1 0
donnés par Φ1 (1) = M et Φ2 (1) = M 2 où α est une quelconque des matrices d’ordre 3. Comme
précédemment on a Φ2 = Φ1 ◦ α, où α ∈ Aut(Z/3Z) est défini par α(1) = 2, de sorte que les
deux produits semi-directs en question sont isomorphes.
Un morphisme Φ : V −→ (Z/3Z)× ' Z/2Z est une Z/2Z-forme linéaire sur (Z/2Z)2 ; il
en existe des non triviales. Soit Ψ1 et Ψ2 deux telles formes linéaires non triviales et soient
e1 , e2 , f1 , f2 ∈ (Z/2Z)2 non nuls, tels que Ψi (ei ) = 1, Ψi (fi ) = 0 pour i = 1, 2; (e1 , f1 ) et (e2 , f2 )
sont des bases de V . Soit donc M ∈ GL2 (Z/2Z) la matrice de passage M (e1 ) = e2 et M (f1 ) = f2 ,
on a alors Ψ2 = Ψ1 ◦ M de sorte que les produits semi-directs Z/2Z >/Ψi V pour i = 1, 2 sont
isomorphes, de sorte qu’outre le produit direct, on obtient un unique produit semi-direct.
¤
• On note T (n, K) (resp. D(n, K), resp. U (n, K)) le sous-groupe de GLn (K) formé des
matrices triangulaires supérieures (resp. diagonales, resp. triangulaires supérieures avec
des 1 sur la diagonale). “Montrez” que T( n, K) = U (n, K) >/ D(n, K).
• On s’intéresse à la suite exacte
det
1 −→ SLn (K) −→ GLn (K)−→K× −→ 1
– Montrez que GLn (K) est produit semi-direct de SLn (K) par K× .
– Montrez que cette suite exacte possède une section qui identifie GLn (K) au produit
direct SLn (K) × K× si et seulement si il existe un homomorphisme de groupes φ :
K× −→ K× tel que pour tout x ∈ K× , on ait φ(x)n = x.
– En supposant K = R, quelles sont les valeurs de n pour lesquelles il existe une section
qui identifie GLn (R) au produit direct SLn (R) × R× ?
– Même question avec K = C et K fini.
µ ¶
1 b
• (*) Soit G le sous-groupe de GL2 (K) formé des matrices de la forme avec a ∈ K×
0 a
et b ∈ K. On considère la suite exacte suivante
0 −→ K −→ G −→ K× −→ 0
Preuve: (a) Il suffit simplement de remarquer que toute matrice T de T (n, K) s’écrit de manière
unique sous la forme DU avec D ∈ D(n, K) et U ∈ U (n, K), de sorte que D(n, K) est un
relèvement de T (n, K) −→ T (n, K)/U (n, K).
(b) (i) L’ensemble des matrices diagonales de la forme (x, 1, · · · , 1) avec x ∈ K× , est clairement
un sous-groupe de GLn (K) qui relève le déterminant, d’où le résultat.
(ii) Supposons que l’on puisse prendre des racines n-ièmes de manière compatible, i.e. qu’il
existe φ : K× −→ K× un morphisme de groupe tel que φ(x)n = x, considérons alors l’ensemble
9
Dφ (n, K) = {φ(x)Id / x ∈ K× }. Il est alors clair que Dφ (n, K) est un sous-groupe qui est un
relèvement du déterminant. Par ailleurs Dφ (n, K) est dans le centre de GLn (K) de sorte que le
morphisme Ψ : Dφ (n, K) −→ Aut(SLn (K)) défini par Ψ(D)(M ) = DM D−1 est trivial, i.e. le
produit est direct.
Réciproquement, supposons qu’il existe une section au déterminant de sorte que le produit
soit direct, cela signifie qu’il existe un sous-groupe D de GLn (K) qui relève le déterminant et
dont tous les éléments commutent à tous les éléments de SLn (K). Or c’est un exercice classique
d’algèbre linéaire, les matrices qui commutent à tous les éléments de SLn (K), sont les matrices
scalaires: D ⊂ {λId / λ ∈ K× }. Ainsi à tout x ∈ K× correspond une unique matrice de D
de la forme φ(x)Id; on construit ainsi l’application φ : K× −→ K× telle que φ(x)n = x. Il ne
reste plus qu’à vérifier que φ est un morpisme de groupe: φ(x1 x2 )Id est l’unique matrice de D
de déterminant x1 x2 , or φ(x1 )Id et φ(x2 )Id sont des éléments de D et donc φ(x1 )φ(x2 )Id est un
élément de D (car D est un groupe) de déterminant x1 x2 , soit φ(x1 x2 )Id = φ(x1 )φ(x2 )Id, d’où
le résultat.
(iii) Pour n pair, il n’y a pas de racine n-ième d’un nombre négatif de sorte que le produit
semi-direct GLn (R) ' SLn (R) >/ R× ne peut pas être direct pour n pair. Pour n impair, le
morphisme de groupe f : R× −→ R× défini par f (x) = xn est un isomorphisme, de sorte que
φ = f −1 convient, i.e. on a un isomorphisme GLn (R) ' SLn (R) × R× , pour n impair.
(iv) Pour K = C, C× n’étant pas simplement connexe, il n’est pas possible de définir une
fonction racine n-ième, continue sur C× .
Soit K = un corps fini de cardinal q 2 . Si le morphisme de groupe f : F× ×
q −→ Fq défini
par f (x) = xn , est une bijection, i.e. Ker f = {1}, alors φ = f −1 convient, sinon f n’étant pas
surjectif, l’existence de φ ne se peut pas. La condition d’injectivité de f revient à dire qu’il n’y
a pas dans F× ×
q d’élément d’ordre divisant n autre que 1. Or on a vu que Fq est cyclique d’ordre
q − 1, de sorte que la condition d’injectivité est équivalente au fait que n et q − 1 sont premiers
entre eux.
(c) On commence par remarquer que cette suite exacte est scindée, un relèvement étant
par exemple donné par l’ensemble des matrices de dilatation diag(1, a), a ∈ K× . L’existence
d’une section telle que le produit soit direct, revient à trouver un sous-groupe deµG qui ¶ relève
1 b
G −→ K× → 0 et dont tous les éléments commutent aux matrices de transvection . Or
0 1
il est aisé de montrer que les matrices de G qui commutent à toutes les matrices de transvection
sont les matrices de transvection qui sont dans le noyau de G −→ K× , de sorte qu’il n’est pas
possible d’obtenir un produit direct.
¤
Preuve: On note k11 (resp. k13 ) le nombre de 11-Sylow (resp. de 13-Sylow) de G; les théorèmes
de Sylow donnent k11 ≡ 1 mod 11 et k11 divise 132 , soit k11 = 1. De même on a k13 = 1. Soit
2
On admet ici qu’un tel corps est forcément commutatif. En outre il s’avère que q est une puissance d’un
nombre premier p.
10
alors P11 (resp. P13 ) l’unique 11-Sylow (resp. 13-Sylow) de G. D’après un exercice précédent,
P11 et P13 sont abéliens soit P11 ' Z/112 Z ou (Z/11Z)2 , et P13 ' Z/132 Z ou (Z/13Z)2 . On a
la suite exacte 1 −→ P13 −→ G −→ G/P13 −→ 1 et P11 est une section de cette suite exacte;
en effet P11 ∩ P13 = {1} et par cardinalité la projection G −→ G/P13 induit un isomorphisme
P11 ' G/P13 . Etudions alors les morphismes Ψ : P11 −→ Aut(P13 ); or le cardinal de Aut(P13 )
est 13(13 − 1) dans le cas où P13 est cyclique, et (132 − 1)(132 − 13) = |GL2 (Z/13Z)| dans le cas
où P13 ' (Z/13Z)2 . Dans les deux cas 11 ne divise pas | Aut(P13 )| de sorte que Ψ est trivial et
le produit est direct. Ainsi G en tant que produit direct de deux groupes abélien est abélien, de
sorte que G est isomorphe à l’un des 4-groupes suivant que l’on écrit sous la forme des facteurs
invariants: Z/132 112 Z, Z/11Z × Z/11.132 Z, Z/13Z × Z/13.112 Z et (Z/11.13Z)2 .
¤
Exercice 2. (*) Groupes d’ordre pq, pq 2 : soient p et q deux entiers premiers distincts.
(a) Soit G un groupe ayant k p-Sylow (k > 2). Montrez que l’on a un morphisme φ : G −→ Sk
non trivial.
(b) Soit S un 2-Sylow de G supposé cyclique. Montrez que G n’est pas simple.
Indication: considérer l’opération de G sur lui-même par translation à gauche et en déduire
un morphisme non trivial de G dans {−1, 1}. En déduire que si G est simple et |G| est
pair (|G| > 2) alors 4 divise |G|.
(c) Soit G un groupe de cardinal n, non premier et n 6 100 avec n 6= 60. Montrez que G n’est
pas simple. Quand est-il pour n = 60?
11
Preuve: (a) On considère l’action de G sur l’ensemble Sp des p-Sylow définie comme suit:
φ : g ∈ G 7→ σg ∈ S(Sp ) avec σg (P ) = gP g −1 ; il est immédiat de vérifier que σg est une
permutation de S(Sp ). En outre pour P1 6= P2 deux p-Sylow de G, les théorèmes de Sylow nous
disent qu’il existe g ∈ G tel que σg (P1 ) = P2 de sorte que φ est non trivial.
(b) On considère l’action de G sur lui-même par translation à gauche et on étudie la permuta-
tion σs associé à un générateur s de S. On partitionne G par les classes de S\G; chaque classe est
r
stable et correspond à une orbite. Soit h une telle classe à gauche: h = {h, sh, s2 h, · · · , s2 −1 h}
où 2r est le cardinal de S. On remarque alors que σs sur cette orbite, est le cycle de longueur
2r ; s.si h = si+1 h. Ainsi σs est le produit de m cycles de longueur 2r , avec m = |S\G| impair.
r
On en déduit alors que la signature de σs est ((−1)2 −1 )m = −1, de sorte que le noyau de
²
G −→ S(G)−→{±1} est un sous-groupe distingué non trivial de G dès que |G| > 2, soit G n’est
pas simple. On en déduit que si le cardinal de G est pair et G simple alors 4 divise |G|.
(c) On a vu que les groupes de cardinaux pr , pq, pq 2 et n ≡ 2 mod 4 alors G n’est pas simple,
p, q premier. Ainsi il reste à étudier les groupes G de cardinal n = 24, 36, 40, 48, 56, 60, 72, 80, 84, 88, 96.
n = 24: on a k2 ≡ 1 mod 2 et k2 divise 3, soit k2 = 1, 3; or si k2 = 3, d’après (a), on obtient
un morphisme non trivial G −→ S3 qui par cardinalité ne peut pas être injectif, de sorte que le
noyau donne un sous-groupe distingué non trivial.
n = 36: on a k3 ≡ 1 mod 3 et k3 divise 4, soit k3 = 1, 4; si k3 = 4, on obtient d’après (a), un
morphisme non trivial G −→ S4 qui ne peut pas être injectif car 36 > 24 et donc G n’est pas
simple.
n = 40: on a k5 ≡ 1 mod 5 et k5 divise 8 soit k5 = 1 et donc G n’est pas simple car son 5-Sylow
est distingué.
n = 48: on a k2 = 1, 3 et k2 = 3 fournit un morphisme G −→ S3 qui a un noyau non trivial.
n = 56: on a k7 ≡ 1 mod 7 et k7 divise 8, soit k7 = 1, 8; or si k7 = 8, on a alors 8 × 6 = 48
éléments d’ordre 7, car les 7-Sylow étant cycliques d’ordre premier, deux 7-Sylow ont une inter-
section réduite à l’élément neutre. Ce qui ne laisse que 8 éléments qui constituent alors l’unique
2-Sylow qui est donc distingué.
n = 60: Z/60Z n’est pas simple alors que A5 l’est.
n = 72: on a k3 ≡ 1 mod 3 et k3 divise 8, soit k3 = 1, 4; si k3 = 4, on a alors un morphisme non
trivial G −→ S4 qui a un noyau non trivial et G n’est aps simple.
n = 80: on a k5 ≡ 1 mod 5 et k5 divise 16 soit k5 = 1, 16; or si k5 = 16, on a 4 × 16 éléments
d’ordre 5 ce qui laisse 16 éléments qui constituent alors l’unique 2-Sylow distingué de G et G
n’est pas simple.
n = 84: on a k7 ≡ 1 mod 7 et k7 divise 12 soit k7 = 1 et G n’est aps simple.
n = 88: on a k1 1 ≡ 1 mod 11 et k1 1 divise 8 soit k1 1 = 1 et G n’est pas simple.
n = 96: on a k2 ≡ 1 mod 2 et k2 divise 3 soit k2 = 1, 3; si k2 = 3 alors on a un morphisme non
trivial G −→ S3 qui a un noyau non trivial.
¤
Exercice 4. (*) Soient G un groupe d’ordre 30 et P3 (resp. P5 ) un 3-Sylow (resp. un 5-Sylow)
de G.
(a) Montrez que soit P3 soit P5 est distingué dans G puis que si P5 est distingué dans G alors
P3 aussi. En déduire que P3 et P5 sont tous deux distingués dans G.
Indication: considérer G/P5 et ses 3-Sylow puis conclure par un argument de comptage sur
les éléments d’ordre 3 de G.
(b) On pose N = P3 .P5 . Montrez que N est cyclique. On note alors a un générateur de N .
12
(c) Montrez qu’il existe un élément de G d’ordre 2, que l’on note b.
(d) Montrez qu’il existe un entier i congru à 1 modulo 15 tel que bab−1 = ai .
13
4 (*) Groupes résolubles et nilpotents: rappels et compléments
Exercice 1. Soient G un groupe et H, K des sous-groupes.
G/H
' G/K
K/H
(c) On note [H, K] le sous-groupe engendré par les commutateurs hkh−1 k −1 avec (h, k) ∈
H × K; on remarquera que si K est distingué alors [H, K] ⊂ K et si de plus H est aussi
distingué alors [H, K] l’est aussi.
(i) Montrez que le groupe dérivé [G, G] est le plus petit sous-groupe distingué N de G tel
que G/N est abélien.
(ii) On pose D0 (G) = G et pour i > 0, Di (G) = [Di−1 (G), Di−1 (G)]; (Di (G))i est appelé la
suite dérivée de G. Le groupe G sera dit résoluble s’il existe n > 0 tel que Dn (G) = (e).
- Montrez que G est résoluble si et seulement s’il existe une suite décroissante (0) =
Gn ⊂ Gn−1 ⊂ · · · ⊂ G1 ⊂ G0 = G, avec Gi distingué dans Gi−1 et Gi−1 /Gi abélien.
- Montrez que si G est résoluble alors tout sous groupe H de G l’est aussi.
- Soit H un sous-groupe distingué de G. Montrez que si G est résoluble alors G/H
aussi. Réciproquement si H et G/H sont résolubles montrez que G aussi.
Preuve : (a) Soit (h, k) ∈ (H ∩K)×K, alors khk −1 ∈ K car K est un sous-groupe et khk −1 ∈ H
car H est distingué dans G, soit H ∩ K est distingué dans K.
On rappelle que HK est l’ensemble des éléments hk avec h ∈ H et k ∈ K; c’est un sous-
groupe lorsque H est distingué dans G; en effet on a hkh0 k 0 = h(kh0 h−1 )kk 0 = h1 k1 avec h1 =
h(kh0 k −1 ) ∈ H et k1 = kk 0 ∈ K. Soit alors f : hk ∈ HK 7→ k ∈ K/(K ∩ H); f est bien défini
0
car si hk = h0 k 0 alors k = h−1 h0 k 0 avec h−1 h0 = k(k 0 )−1 ∈ H ∩ K et donc k = k . En outre f est
un morphisme de groupes car
0
f (hkh0 k 0 )f (h(kh0 k −1 )kk 0 ) = kk 0 = kk = f (hk)f (h0 k 0 )
14
D’après ce qui précède [G, G] est un sous-groupe distingué de G. Il est tout d’abord évident
que le groupe quotient G/[G, G] est abélien, car [g 1 , g 2 ] = eG , où eG est l’élément neutre de G,
soit g 1 g 2 = g 2 g 1 . Soit alors G0 un groupe abélien et f : G −→ G0 un morphisme de groupe;
on a alors f ([g1 , g2 ]) = 0 soit [G, G] ⊂ Ker f de sorte que f se factorise en un morphisme
f : G/[G, G] −→ G0 ; on dit que alors que [G, G] est universel, au sens où pour tout f : G −→ G0
avec G0 abélien alors [G, G] est contenu dans Ker f . En appliquant ce résultat à un quotient
G/N abélien pour un sous-groupe distingué N de G, on en déduit que [G, G] est contenu dans
N.
(ii) - Supposons G résoluble, la suite Gi = Di (G) convient d’après (i). Réciproquement,
d’après (i), on montre par récurrence que Di (G) est inclu dans Gi et donc Dn (G) = {eG } soit G
résoluble.
- Supposons G résoluble et soit (Gn , · · · , G0 ) une suite de résolubilité de G; soit Hi := Gi ∩H =
Gi ∩ Hi−1 qui est distingué dans Hi−1 d’après (a). En outre on a
Gi−1 ∩ H Gi (Gi−1 ∩ H)
Hi−1 /Hi = '
Gi ∩ (Gi−1 ∩ H) Gi
d’après (a), qui est donc abélien comme sous-groupe de Gi−1 /Gi , et donc H est résoluble.
- Supposons G résoluble et soit (Gn , · · · , G0 ) une suite de résolubilité de G. Pour tout i,
H est distingué dans Gi H, lui-même distingué dans Gi−1 H et donc Gi H/H est distingué dans
Gi−1 H/H. Ainsi (Gn H/H, · · · , G0 H/H) constitue une suite de résolubilité de G/H car d’après
(b)
Gi−1 H/H Gi−1 H
'
Gi H/H Gi H
qui est abélien car GGi−1 iH
H
= Gi−1G(G
iH
i H) Gi−1
' Gi−1 ∩Gi H
Gi−1 /Gi
' (Gi−1 ∩Gi H)/Gi
abélien comme quotient de
Gi−1 /Gi , et donc G/H résoluble.
- Soit (Hn , · · · , H0 ) une suite de résolubilité de H et (Ks , · · · , K0 ) une suite de résolubilité
de G/H. On note Gi (0 6 i 6 s) le sous-groupe de G image réciproque de Ki par la projection
canonique G −→ G/H. On a alors
Il suffit alors de vérifier que le quotient Gi−1 /Gi est abélien, ce qui est le cas car d’après (b), il
est isomorphe à
Gi−1 /H
Gi /H
¤
(b) Montrez que dans un groupe résoluble G, un sous-groupe non trivial H de G distingué et
minimal pour cette propriété est nécessairement abélien. Dans le cas où H est fini, soit p
premier divisant |H|; montrez que H ' (Z/pZ)n .
(c) On pose C0 (G) = G et pour i > 0, Ci (G) = [G, Ci−1 (G)]. La suite (Ci (G)i est appelée la
suite centrale descendante de G. Le groupe G sera dit nilpotent s’il existe n > 0 tel que
Cn (G) = (e).
15
- Montrez que Ci (G) est un sous-groupe caractéristique de G; on rappelle qu’un sous-groupe
H de G est dit caractéristique si pour tout φ ∈ Aut H, on a φ(H) = H.
- Montrez ensuite que Ci+1 (G) est le plus petit sous-groupe distingué N de G contenu dans
Ci (G) tel que Ci (G)/N soit contenu dans le centre Z(G/N ) de G/N .
- On construit par récurrence un suite ascendante Zi (G) de sous-groupe de G, définie par
Z0 (G) = {eG } et Zi (G) est tel que Zi (G)/Zi−1 (G) est le centre de G/Zi−1 (G). Montrez
que G est nilpotent si et seulement si il existe n tel que Zn (G) = G. En déduire que tout
p-groupe est nilpotent. A quelle condition Dn est-il nilpotent ?
(d) (i) Soit G un groupe nilpotent et H un sous-groupe propre de G; montrez que H est inclu
strictement dans NG (H).
(ii) Soit G fini et P un p-Sylow de G; montrez que pour tout sous-groupe H de G contenant
NG (P ), on a H = NG (H).
(iii) Soit G fini; montrez que les 3 conditions suivantes sont équivalentes
(1) G est nilpotent;
(2) pour tout sous-groupe propre H de G, on a H inclu strictement dans NG (H);
(3) G est produit direct de ses sous-groupes de Sylow.
avec S4 /A4 ' Z/2Z ' V4 /{Id, (1 2)(3 4)} et A4 /V4 ' Z/3Z, de sorte que S4 est résoluble.
Pour le groupe diédral on a (0) ⊂ Z/2Z ⊂ Dn avec Dn /(Z/nZ) ' Z/2Z.
(b) Soit H un sous-groupe distingué minimal de G; d’après ce qui précède [H, H] est un
sous-groupe distingué de G de sorte que [H, H] est soit trivial soit égal à H; or si [H, H] = H
alors H n’est pas résoluble ce qui ne se peut pas car G l’est. Ainsi on a [H, H] = {eG } soit H
abélien.
Supposons de plus H fini et soit p premier divisant |H|; on considère K l’ensemble des éléments
d’ordre p de H auquel on rajoute l’élément neutre; H étant commutatif, K est clairement un
sous-groupe de H: en effet pour x, y ∈ H d’ordre p, xy est un élément de H qui est d’ordre un
diviseur de p, i.e. qui est soit d’ordre p soit l’élément neutre. En outre H étant distingué dans
G, K l’est aussi. Or K n’est pas réduit à l’élément neutre, car H possède un élément d’ordre p,
il suffit pour cela de considérer un élément h d’un p-Sylow de H; l’ordre de h est pr pour r > 1
r−1
de sorte que hp est d’ordre p. Par minimalité de H, on en déduit K = H soit H est un groupe
abélien dont tous ses éléments autre que l’élément neutre sont d’ordre p, de sorte que H est un
p-groupe isomorphe à (Z/pZ)m pour un certain entier m > 1.
(c) On raisonne par récurrence; C0 (G) = G étant clairement un sous-groupe caractéristique.
Supposons donc Ci (G) caractéristique, et soit [g, c] ∈ Ci+1 (G) avec donc c ∈ Ci (G); pour φ ∈
Aut G, on a alors φ([g, c]) = [φ(g), φ(c)] ∈ Ci+1 (G) car d’après l’hypothèse de récurrence, c ∈
Ci (G). On en déduit alors que φ(Ci+1 (G)) ⊂ Ci+1 (G) soit Ci+1 (G) caractéristique.
Dans le quotient G/Ci+1 (G), on a cg = gc, pour tout g ∈ G et c ∈ Ci (G), de sorte que
Ci (G)/Ci+1 (G) est contenu dans le centre de G/Ci+1 (G). Soit alors N un sous-groupe de Ci (G)
tel que Ci (G)/N est contenu dans le centre de G/N ; on a alors pour tout g ∈ G et c ∈ Ci (G),
gc = cg soit [g, c] ∈ N et donc N contient Ci+1 (G), d’où le résultat.
16
Supposons que G est nilpotent et montrons par récurrence que Zi (G) contient Cn−i (G);
c’est clairement vrai pour i = 0 et supposons le résultat vérifié au rang i. On considère alors
la projection canonique G/Cn−i (G) −→ G/Zi (G); d’après ce qui précède Cn−i−1 (G)/Cn−i (G)
est contenu dans le centre Zi+1 (G)/Zi (G) de G/Zi (G), soit Cn−i−1 (G) ⊂ Zi+1 (G), de sorte
que par récurrence G = C0 (G) ⊂ Zn (G). Réciproquement supposons qu’il existe n tel que
Zn (G) = G et montrons par récurrence que Ci (G) ⊂ Zn−i (G), ce qui est clairement vrai pour
i = 0; Ci+1 = (G) = [G, Ci (G)] ⊂ [G, Zn−i (G)] ⊂ Zn−i−1 (G) car Zn−i (G)/Zn−i−1 (G) est contenu
dans le centre de G/Zn−i−1 (G); ainsi par récurrence on a Cn (G) ⊂ Z0 (G) = {eG }, d’où le
résultat.
Soit alors G un p-groupe; on a vu dans un exercice précédent que le centre de G n’est pas réduit
à l’élément neutre de sorte que Z1 (G) est strictement plus grand que Z0 (G); le quotient G/Zi (G)
étant un p-groupe, on montre de même que Zi+1 (G) contient strictement Zi (G) de sorte qu’il
existe n tel que Zn (G) = G, soit G nilpotent.
On remarque qu’un élément de Dn est dans son centre si et seulement si il commute à s un
élément d’ordre 2; on note ainsi que le centre Zn de Dn est non trivial si et seulement si n
est pair; il est alors égal à {1, rn/2 } où r est un élément d’ordre n; le quotient Dn /Zn est alors
isomorphe à Dn/2 . Ainsi Dn est nilpotent si et seulement si n est une puissance de 2.
(d) (i) Soit i tel que Zi (G) ⊂ H et Zi+1 (G) 6⊂ H; soit alors g ∈ Zi+1 (G) et g 6∈ H; pour tout
h ∈ H, on a [g, h] ∈ Zi (G) ⊂ H soit ghg −1 ∈ H et donc g ∈ NG (H), d’où le résultat.
(ii) Soit H contentant NG (P ) et g ∈ NG (H); gP g −1 est alors un p-Sylow de H de sorte que
d’après les théorèmes de Sylow, il existe h ∈ H tel que gP g −1 = hP h−1 et donc h−1 g ∈ NG (P ) ⊂
H et donc g ∈ H, d’où le résultat, l’inclusion inverse étant évidente.
(iii) On a déjà vu les implications (1) ⇒ (2) et (3) ⇒ (1); montrons donc (2) ⇒ (3). D’après
(ii), on en déduit que pour tout Sylow P , on a NG (P ) = G, soit P distingué et donc pour tout
premier p, l’unicité d’un p-Sylow. En outre pour p1 6= p2 des premiers distincts et P1 , P2 les
Sylow correspondant, on a [P1 , P2 ] ⊂ P1 ∩ P2 = {eG }, ou autrement dit les éléments de deux
p-Sylow distincts commutent. On considère alors l’application f : P1 × · · · × Pr −→ G définie
par f (g1 , · · · , gr ) = g1 . · · · .gr , où les Pi sont les Sylow de G; comme les gi commutent entre eux,
on en déduit que f est un morphisme de groupe. En outre f est injectif car si g1 · · · gr = 1,
on a alors g2q1 · · · grq1 = 1 où q1 est une puissance de p1 telle que g1q1 = 1; par récurrence on en
déduit que giq1 = 1 soit gi = 1 car l’ordre de gi est premier avec q1 ; ainsi par cardinalité f est un
isomorphisme d’où (iii).
¤
Exercice 1. Donnez le centre Z de O(q) (resp. Z + de O+ (q)) et montrez que O(q) est un
produit semi-direct de O+ (q) par Z/2Z; a quelle condition ce produit semi-direct peut-il être pris
direct ?
Preuve : Il est clair que {Id, −Id} ⊂ Z; réciproquement soit z ∈ Z et τD une réflexion de droite
D. On a zτD z −1 = τD = τz(D) de sorte que z laisse stable toutes les droites de l’espace; c’est
donc une homothétie (résultat classique) et donc z = ±Id.
17
En ce qui concerne Z + remarquons que −Id appartient à O+ (q) si et seulement si n est pair.
Pour n > 3 soit τP un renversement de plan P ; on a zτP z −1 = τP = τz(P ) de sorte que z laisse
stable tous les plans de l’espace. Toute droite étant l’intersection de deux plans, on en déduit de
même que z laisse stable toutes les droites de l’espace, soit Z + = {Id} pour n impair et sinon
Z + = Z pour n pair. Pour n = 2, il est bien connu que O+ est commutatif.
Il est clair que la suite exacte 1 → O+ (q) −→ O(q) −→ Z/2Z → 0 est scindée, un relèvement
étant donné par exemple par une réflexion quelconque. Pour obtenir un produit direct, il faut
trouver un élément d’ordre 2 qui n’est pas dans O+ et qui commute à tous les éléments de O+ ;
la seule possibilité est alors −Id en dimension impaire.
¤
Exercice 3. Montrez que pour n > 3, tout élément de O+ (q) est produit d’au plus n renverse-
ments.
Preuve : Le cas n = 3 est évident en remarquant que si τ est une réflexion, alors −τ est un
renversement de sorte que le produit de deux réflexions (et donc tout produit d’un nombre pair)
est un produit de deux renversements τ1 ◦ τ2 = (−τ1 ) ◦ (−τ2 ).
Pour n > 3, soient τ1 et τ2 des réflexions par rapport aux hyperplans H1 et H2 et u = τ1 ◦ τ2 .
Soit alors V ⊂ H1 ∩ H2 un sous-espace de dimension n − 3: u|V = Id et V ⊥ est stable sous u.
D’après le cas n = 3, on a uV ⊥ = σ1 ◦ σ2 où σ1 , σ2 sont des renversements de V ⊥ . On obtient le
résultat en prolongeant les σi par l’identité sur V .
¤
Exercice 4. Soient u1 et u2 deux symétries orthogonales de même nature (i.e. tels que dim Ker(u1 −
Id) = dim Ker(u2 − Id)). Montrez que u1 et u2 sont conjuguées par O+ (q). En déduire alors que
D(O(q)) = D(O+ (q)) = O+ (q).
18
De même pour montrer que O+ (q) ⊂ D(O+ (q)) pour n > 3, il suffit de montrer que tout
renversement est un commutateur. Soit V un sous-espace de dimension 3 et (e1 , e2 , e3 ) une
base orthonormée. Soient σ1 , σ2 , σ3 les renversements définis par (σi )|V ⊥ = Id et σi (ei ) = ei ) et
donc σi (ej ) = −ej pour i 6= j. On a alors σ3 = σ1 ◦ σ2 . En outre il existe u ∈ O+ (q) tel que
σ2 = u ◦ σ1 ◦ u−1 et donc σ3 = [σ1 , u].
¤
Exercice 5. Montrez que pour tout u ∈ O(q), il existe une décomposition orthogonale
E = Ker(u − Id) ⊕ Ker(u + Id) ⊕ P1 ⊕ · · · ⊕ Pr
où les Pi sont des plans stables par u, tels que la restriction de u y soit une rotation.
Preuve : On procède par récurrence sur la dimension, les cas n = 1 et n = 2 étant bien connus.
Si u admet une valeur propre réelle (forcément ±1), c’est terminé (en particulier si n est impair).
Sinon soit λ ∈ C une valeur propre du complexifié de uC , de sorte que λ est aussi valeur propre.
Soit alors x ∈ E ⊗R C un vecteur propre du complexifié relativement à λ et soit x son conjugué
qui est alors propre pour λ relativement à uC . Le plan complexe P = Cx + Cx est alors invariant
par uC . On remarque alors que les vecteurs x+x 2
et x−x
2i
sont réels et forment une base de P de
sorte que le plan réel qu’ils engendrent et stable sous u.
¤
Exercice 6. - On veut prouver la simplicité de O+ (3, R). Soit donc N un sous-groupe distingué
non réduit à l’identité; expliquez pourquoi il suffit de montrer que N contient un renversement.
- Soit alors u ∈ N , une rotation d’axe D et soit P le plan orthogonal à D à l’origine de sorte
que la restriction de u à P est une rotation d’angle θ que l’on suppose 0 < θ < π. Soient alors x
et y = u(x) des points de la sphère unité de E; on note d la distance entre x et y. Montrez que
pour tout 0 6 d0 6 d, il existe x1 , x2 des points de la sphère unité à distance d0 l’un de l’autre et
tels que x2 = u(x1 ).
- Déduire de ce qui précède qu’étant donnés y1 , y2 des points de la sphère unité distant de
d avec 0 6 d0 6 d, il existe u0 ∈ N tels que u0 (y1 ) = y2 . En considérant la rotation d’axe z et
0
19
6 Le corps des quaternions
Exercice 1. On note H le corps des quaternions et soit G ceux de norme 1: G = {a + bi +
cj + dk / a2 + b2 + c2 + d2 = 1}. On considère alors l’action de G sur H par automorphismes
intérieurs. En restreignant cette action à l’ensemble P des quaternions purs, montrez que l’on
obtient alors un isomorphisme G/{±1} ' O(3, R)+ . La suite exacte associée est-elle scindée ?
Preuve : On a P ' R3 et on vérifié aisément que l’action de conjugaison de G est R-linéaire et
conserve la norme de sorte qu’elle définit un morphisme de groupes G −→ O(3, R). On note en
outre que G ' S 3 est connexe et que le morphisme précédent est continue de sorte que l’image
de G → O(3, R) → {±1} est connexe et donc égale à {1}. On obtient donc bien un morphisme
de groupe φ : G −→ O+ (3, R). Montrons la surjectivité: soit p ∈ P ∩ G, on a φp (p) = p ce qui
prouve que φp fixe p (et est non triviale), c’est donc une rotation d’axe p. En outre on a p2 = −1
soit φp d’ordre 2; c’est donc un renversement. On obtient donc tous les renversements, or ceux-ci
engendrent O+ (3, R), d’où la surjectivité. Pour le noyau, on a φg (p) = p pour tout p ∈ P si et
seulement si g commute à tous les éléments de P et donc à tous les éléments de H, soit donc
g ∈ R ∩ G = {±1}.
Si la suite exacte
φ
1 → {±1} −→ G−→O+ (3, R) → 1
était scindée, on aurait un sous-groupe H de G tel que φ|H soit un isomorphisme de H sur
O+ (3, R). Mais alors pour g ∈ G, on aurait g ou −g qui appartiendrait à H. En prenant
o ∈ P ∩ G, on a p2 = (−p)2 = −1 soit donc −1 ∈ H, contradiction.
¤
Exercice 2. On considère l’action de G × G sur H définie par (q1 , q2 ).q := q1 qq 2 . Montrez
que l’on définit ainsi un isomorphisme G × G/{(1, 1), (−1, −1)} ' O(4, R)+ et en déduire que
P O(4, R)+ ' O(3, R)+ × O(3, R)+ .
Preuve : L’application φq1 ,q2 est clairement R-linéaire et conserve la norme. Par continuité, on
conclut comme précédemment que son image est contenue dans les isométries positives soit donc
φ : G × G −→ O+ (4, R)
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(G × G)/V ' G/{±1} × G/{±1}
et donc d’après ce qui précède
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