Chrysopee
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ciés demain qu’aujourd’hui.
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tité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or
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Le lexique
de la Chrysopée
suivi du
5
I. i. — Dédicace
Regarde ce volume comme renfermant un bonheur secret, qui que tu sois qui
es l’ami des Muses. Mais si tu veux en explorer les veines chargées d’or, qui sont
habilement cachées ; ouvre l’œil vif de l’esprit et élève-le vers les natures divines,
avec une parfaite perspicacité ; parcours ainsi ce très savant écrit, et trouves-y le
trésor d’une connaissance supérieure, en cherchant et explorant la nature trois
fois heureuse, la seule qui domine les natures d’une manière divine1, la seule qui
enfante l’or brillant, celle qui fait tout ; celle que seuls ont découverte, par leur
esprit inspiré des Muses, les amants de la gnose divine. Celui qui l’a inventée,
je ne dirai pas qui il est. Admire l’intelligence, la sagesse de ces hommes divins,
créateurs des corps et des esprits2 ; (Admire, dis-je) comment ils ont atteint la
hauteur sublime de la gnose, de façon à animer, à tuer et à vivifier, à créer des
figures et des formes étranges3.
O merveille ! ô bien heureuse et souveraine matière ! Celui qui la connaît à
fond et qui sait les résultats cachés sous ses énigmes, celui-là, oui, c’est l’intelli-
gence digne de tout honneur, c’est l’esprit éminent de Théodore4, qui s’enrichit
d’une manière divine, lui le fidèle défenseur des princes. Il a rassemblé, il a fait
entrer une collection étrange dans ce volume de conceptions savantes.
En le protégeant, Christ, souverain maître, tiens-le en ta garde !
1
C’est la formule favorite du Pseudo-Démocrite.
2
Le mot corps, sèmata, s’applique dans la langue des alchimistes, aux métaux régénérés de
leurs oxydes et autres minerais. — Le mot esprit, pneÚmata, a un sens plus vague ; il signifie
spécialement les substances volatiles que l’on peut fixer sur les métaux, ou en séparer.
3
Ces expressions mystiques signifient la production des métaux, leur disparition par oxyda-
tion, dissolution, etc., et leur régénération.
4
L’indication de ce nom, qui se rapporte à un haut fonctionnaire de l’empire byzantin, est la
seule que nous possédions sur la formation de la collection alchimique. Elle concerne une épo-
que comprise entre Héraclius et le commencement du XIe siècle, date du ms. de Venise ; époque
qui comprend celles des compilations de Photius et de Constantin Porphyrogénète (voir Origi-
nes de l’Alchimie). — Le nom de Théodore est d’ailleurs trop répandu pour qu’on puisse espérer
identifier, sans autre indice, le personnage actuel avec quelque byzantin, connu autrement dans
l’histoire. Dans les ouvrages de Zosime, on trouve aussi, sous le titre de « Chapitres à Théodore »,
un résumé des sommaires de divers traités. Stephanus écrit pareillement à un Théodore (Ideler,
t. II, p. 208), lequel pourrait être notre personnage il serait alors contemporain d’Héraclius.
6
I. ii. — Lexique de la Chrysopée
5
D’après le manuscrit L : Lexique métallique, par ordre alphabétique, des noms de l’art divin et
sacré employés dans ce volume sur la matière d’or. — D’après A E : Lexique métallique de l’art sacré,
par ordre alphabétique, renfermant les signes et les noms, écrit pour la première fois en langue grec-
que, etc. — Ce qui semblerait indiquer qu’il aurait été traduit d’une autre langue à l’origine (?).
La traduction est donnée ici dans l’ordre alphabétique des termes grecs originaux ; on trouvera
en annexe un lexique des mêmes termes dans l’ordre alphabétique français (nde).
6
Vert de gris et corps analogues.
7
Salpêtre, ou sesquicarbonate de soude, ou sulfate de soude, ou même chlorure de sodium,
suivant les terrains.
8
Ce mot ne désignait pas à l’origine le chlorhydrate d’ammoniaque ; mais, à ce qu’il semble,
une variété de natron. Plus tard il a pris son sens actuel.
9
Il s’agit ici des œufs philosophiques et d’une préparation mercurielle. — D’après BAL : « c’est
la vapeur des œufs dissoute par le vinaigre, etc. »
10
Les mots « que l’or » sont omis dans plusieurs ms. — Au lieu de : « exposée au soleil » il faut
peut-être lire : « devenue couleur d’or » ; le même signe représentant l’or et le soleil.
11
Orcanette.
12
M donne le signe du mercure.
13
Orcanette.
7
Le lexique de la Chrysopée
14
Minerai de cuivre.
15
Pyrite arsenicale et sulfures d’arsenic.
16
BAL. « C’est l’eau de l’étain et du plomb et du cuivre » ; le mercure des philosophes (Orig.
de l’Alchimie, p. 272 et 279). Le mercure se retire aussi par sublimation de ses amalgames avec
les métaux.
17
Syn. de talc, ou de sélénite.
18
BAL ajoutent : « Extrait du cinabre. »
19
Dans L, les articles précédents sont confondus, par suite de quelque erreur de copiste.
8
Le lexique de la Chrysopée
20
Orge germée.
21
C’est-à-dire du sulfure noir de mercure.
22
Résine naturelle.
23
C’est-à-dire l’arsenic sublimé, regardé comme un second mercure, à cause de sa volatilité et
de son action sur le cuivre.
24
Pline, H. N., I. XXXIII, 35. Scoriam in argento Græci vacant helcysma. — Dioscoride,
Mat. Méd., I. V, 101, dit aussi : « La scorie d’argent s’appelle helcysma ou encauma. » Ce serait
donc une variété de litharge.
9
Le lexique de la Chrysopée
25
Couleur, flos.
26
Basilic ? — Voir plus loin.
27
Cet article est tiré de L. sèmata signifie les métaux réduits de leurs minerais.
28
Cette expression rappelle les demi-métaux des auteurs du xviiie siècle.
29
Ce mot ne se trouve nulle part ailleurs que chez les alchimistes. — Serait-ce pour Wkumšnion :
Basilic ? Le Basilic, plante et animal, joue un grand rôle dans les sciences occultes du moyen âge.
Il était assimilé au Serpent qui se mord la queue, à la Salamandre, au Phénix, etc. (Bibli. Chem.
de Manget, t. I, p. 106 et 706)
10
Le lexique de la Chrysopée
30
Ios a un sens complexe : c’est la rouille des métaux ; c’est la pointe de la flèche ; c’est le venin,
c’est-à-dire le principe actif, l’extrait doué de propriétés spécifiques, et, par extension, le prin-
cipe de la coloration et la propriété spécifique elle-même, etc.
31
Ce mot se trouve appliqué au cuivre dans la Diplosis de Moïse : il semble que ce soit un nom
de lieu.
32
Tiré du nom du dieu Cnouphi (voir Origines de l’Alchimie, p. 31).
11
Le lexique de la Chrysopée
12
Le lexique de la Chrysopée
13
Le lexique de la Chrysopée
47
Dioscoride, Mat. méd., I, V, 167.
48
Parfaitement brillant. Il s’agit d’un fondant employé dans la réduction du cuivre oxydé ou
sulfuré.
49
Il semble qu’il s’agisse ici de notre salêtre.
50
Cette définition semble signifier l’acétate de plomb. Mais le mot vinaigre avait chez les al-
chimistes un sens beaucoup plus compréhensif. Il désignait tous les liquides à saveur piquante,
tesl que :
1o Les liquides acides, assimilés à notre vinaigre ;
2o Certaines liqueurs alcalines, à saveur piquante, comme le montre l’assimilation de ce mot
avec l’urine altérée ;
3o Diverses solutions métalliques, acides ou astringentes, à base de plomb, de cuivre, de zinc,
de fer, etc.
14
Le lexique de la Chrysopée
51
On voit que le nom d’Eau divine désignait, non seulement les solutions de sulfures alcalins,
mais aussi tout suc végétal actif.
52
Le mot mercure désigne ici toute liqueur renfermant un principe actif essentiel.
53
Oxyde de zinc sublimé, et mêlé d’oxydes de cuivre, de plomb, d’antimoine, d’arsenic, etc.
54
Fixer un métal, c’était lui ôter sa volatilité, sa fluidité, etc.
55
V. plus haut le miel attique. Allusion au goût sucré des sels de plomb ?
56
P…noj opposé à Baf».
57
Souvenir de la nomenclature prophétique.
15
Le lexique de la Chrysopée
Nénuphars desséchés. — Ce sont ceux qu’on tire des cours d’eau d’Égypte.
Lie. — C’est la sélénite et l’alun lamelleux.
Sandyx60. — C’est l’or.
Alun. — C’est le soufre blanc et le cuivre sans ombre.
Sandaraque. — C’est le mercure extrait du cinabre.
Les (quatre) Corps métalliques. — Ce sont le cuivre, le plomb, l’étain et le
fer. On en extrait le stibium en coquille.
Corps intervenant dans la combinaison. — On les appelle caméléon : ce
qui signifie les quatre métaux imparfaits.
Stibium. — C’est le coquillage ou la coquille.
Mutation et Régénération. — C’est la calcination et le blanchiment.
Éponge marine. — C’est la cadmie, la chrysolithe, la pierre sacrée, le mystère
caché, la cendre de la paille, l’émeraude, l’émeril.
Fer. — C’est le tégument de l’œuf.
58
Nitrum flavum de Pline, H. N., I, XXXI, 46. Il en est aussi question dans le papyrus de
Leide.
59
Mot inconnu.
60
Couleur rouge. Pline, H. N., I. XXXV, 23. — Diosc. I, 7 V, 103, vers la fin. — Minium
préparé en calcinant la céruse. — Rappelons que l’écarlate figurait au moyen âge, et figure en-
core l’or dans le blason.
16
Le lexique de la Chrysopée
Mercure, fixé au moyen des vapeurs sublimées : blanchit le cuivre et fait l’or.
Eau scythique. — C’est le mercure61.
Eau divine native. — C’est le mercure fixé avec les sels,
Eau de Carthane. — C’est l’eau native du soufre.
Eau lunaire. — Eau de cuivre [eau de sel, L], eau ignée, eau de verre, eau d’ar-
gent, eau de sandaraque, eau d’arsenic, eau de fleuve ; [c’est le nuage. A].
Eau Fluviale, Eau de Plomb. — C’est le soufre et le mercure62.
Hyssope. — C’est le lavage des laines en suint.
Eau de mercure tinctoriale63. — C’est le mercure extrait du cinabre.
Eau de Vénus, de Lune, d’Argent, de Mercure, et eau Fluviale. — C’est
l’eau divine et le mercure64.
Eau de soufre natif. — C’est la composition blanche qui disparaît.
Eau simple. — C’est celle que l’on fabrique avec les trois composés sulfurés, au
moyen de la chaux.
Eau (extraite) de l’Asèm65. — Elle est dite écume, rosée, aphroselinon liqui-
de.
Eau divine tirée du mercure. — Elle est appelée66, d’après Pétasius, bile de
serpent.
Eau divine fixée par les transmutations. — C’est le mercure (que l’on ex-
trait) du cinabre, c’est-à-dire la tétrasomie67.
61
Variante : la sandaraque, BAL. — Il s’agissait de l’arsenic métallique sublimé, regardé comme
un second mercure.
62
Il y a diverses variantes et interversions dans les articles précédents, suivant les manuscrits.
63
De la teinture blanche, L.
64
Répétition de l’un des articles précédents. Variantes diverses.
65
De l’argent, L, au lieu de l’asèm ; ce qui indique que le texte de L est plus moderne.
66
Le nuage est dit : eau élevée par distillation, bile de serpent. B. Le mot bile de serpent répond
à la nomenclature prophétique. Pétasius ou Petesis, seul auteur cité dans le Lexique, est un nom
égyptien, cité aussi par Dioscoride ; il désigne un vieux maître alchimique (Origines de l’Alchi-
mie, pages 128, 158, 168, etc).
67
Réunion des quatre métaux imparfaits.
17
Le lexique de la Chrysopée
68
Il s’agit de la crème de tartre, employée pour fixer les matières colorantes sur les étoffes.
69
Orseille.
70
Voir les deux autres définitions de l’or données plus loin.
71
Litharge couleur d’or, dans Pline et dans Dioscoride, Mat. méd., I, V, 102. Peut-être s’agit-
il dans le Lexique de l’oxyde de mercure.
72
Variantes de L. « Le corail d’or et l’eau de chrysochalque, c’est le plomb et le cuivre. » Cette
variante semble résulter d’une interprétation différente des mêmes signes.
73
A cause de sa couleur : pyrite cuivreuse.
74
C’est le soufre, l’eau de mercure, BA.
18
Le lexique de la Chrysopée
Or75. — Ce sont tous les fragments et les lamelles jaunis76 et amenés à perfec-
tion77.
Limaille d’or, Soudure d’or, Fleur d’or, Liqueur d’or. — C’est la chrysitis,
la coquille d’or, l’ios, le soufre et le mercure.
Cuivre. — C’est la coquille des œufs.
Or cuit. — Ce sont les vapeurs sublimées jaunes.
Chalkydrion, Argent liquide, Bile de tout animal. — C’est l’ios parfait, le
soufre, le cuivre, l’électrum, lorsque leur éclat devient accompli et tourne au
jaune et qu’ils se fixent c’est le mercure (extrait) du cinabre.
Chélidoine. — C’est l’élydrion.
On appelle Or : Le blanc, le sec, le jaune et les (matières) dorées, à l’aide des-
quelles on fabrique les teintures stables78.
Chrysocolle. — C’est le molybdochalque79, c’est-à-dire la composition com-
plète.
Sphère d’Or. — C’est le safran de Cilicie [ou bien l’arsenic et la sandaraque, B
A L].
Chrysophite. — C’est la vapeur sublimée, après traitement avec le cuivre, pul-
vérisation et réduction en ios.
Cuivre de Chypre. — C’est le cuivre calciné et lavé c’est le terme du blanchi-
ment et le début du jaunissement.
Morceaux. — C’est ce qui est transformé quant à l’espèce.
Petit Morceau. — Ce sont les cendres délayées dans l’eau, celles qui tapissent
le fond du fourneau, à l’épaisseur d’un doigt.
Sable (ou minerai). — C’est la chrysocolle.
Céruse. — Est produite par le plomb.
Ocres, obtenues par un mélange de vin et d’huile, sont dites blâmables (ou,
falsifiées) ?
Mercure cru. C’est le mercure produit par le plomb [par le molybdochalque,
L.].
75
Cette définition est caractéristique et conforme aux procédés de teinture en or du Papyrus
de Leide.
76
D’après BAL. Dans M ce sont les minerais, metall£, au lieu des feuilles pštala.
77
Et atténués, AL.
78
Idem.
79
Répétition.
19
Le lexique de la Chrysopée
20
TRAITÉ SUR L’ŒUF PHILOSOPHIQUE
I. iii. — Sur l’œuf philosophique
1. Les uns (l’appellent) la pierre de cuivre, [les autres, la pierre d’Arménie,
A] ; d’autres, la pierre encéphale ; d’autres, la pierre étésienne ; d’autres, la pierre
qui n’est pas une pierre81 ; d’autres, la pierre égyptienne ; d’autres, l’image du
monde82.
4. Les parties liquides de l’œuf sont dites : les parties séparées, l’ios et l’ios du
cuivre, l’eau verte de cuivre, l’eau du soufre natif, la liqueur de cuivre, la prépa-
ration de cuivre à apparence de miel, la vapeur sublimée, les corps réduits en es-
80
Cp. Origines de l’Alchimie, p. 24.
81
Cette expression mystique a été souvent reproduite au moyen âge. Je citerai Roger Bacon :
De Secretis operibus et naturæ (Bibl. Chem. de Manget, t. I, p. 622). Il attribue à Aristote (in
Libro Secretorum) les paroles suivantes : « O Alexandre, je veux te raconter le plus grand des
secrets… Prends cette pierre qui n’est pas une pierre, présente en tout temps, en tout lieu…
On l’appelle l’œuf philosophique. » De même dans le traité qui porte le nom d’Avicenne (Bibl.
Chem., t. I, p. 633) : est lapis et non lapis. Dans la Turba philosophorum (même recueil, t. I,
p. 449) : Hic igitur lapis non est lapis, etc. (v. aussi Bibl. Chem., I, 935).
82
En marge de M. « Ceci doit être entendu dans un sens mystique et non un sens physique. »
83
Ou peut-être l’ensemble (dmÕn au lieu de çmÕn), par opposition aux parties séparées.
84
Métaux et alliages métalliques.
85
Pline (H. N., I. XXXVII, 47) donne ce nom à une pierre précieuse blanche, à reflet in-
térieur. Mais il s’agit plutôt d’une des deux espèces de terre de Samos, désignée sous le nom
d’aster, dans Dioscoride, Mat. Méd., I. V, 171.
86
C’est-à-dire notre argent, AL.
87
Sel de cuivre
88
A ajoute après le bleu : le vermillon de Coptos, la terre de Pont.
22
Traité sur l’œuf philosophique
7. Le mélange de la coquille des œufs et de l’eau préparée avec la chaux vive,
c’est ce que l’on appelle la magnésie et les corps (métaux) de la magnésie, l’alliage
de plomb et de cuivre, notre argent90, l’argent commun, la céruse.
8. Le blanc, on l’appelle l’eau de la mer, parce que l’œuf est rond comme
l’océan ; l’eau d’alun, l’eau de chaux, l’eau de cendre de chou, l’eau de chèvre91
des anciens. (Prendre l’eau dans le sens du lait.)
9. La liqueur jaune, on l’appelle le soufre natif, le mercure, celui qui est dit
(extrait) du cinabre; l’eau du natron roux, l’eau du natron jaune, le vin Ami-
nien.
11. Le blanc de l’œuf93 s’appelle mercure, eau d’argent, cuivre blanc, vapeur
sublimée blanche, ce qui se volatilise au feu, soufre excellent, eau de soufre natif,
89
sîma exprime un métal régénéré de son oxyde ou de ses minerais ; — on pourrait aussi lire :
¢sèmata pneÚmata ; les esprits séparés des métaux.
90
L’argent des adeptes, opposé à l’argent commun.
91
Voir la nomenclature des Prophètes ou prêtres égyptiens dans Dioscoride et dans les Papy-
rus de Leide.
92
M. donne ici un signe dont le sens est inconnu, mais qui ressemble au chrysélectrum, c’est-
à-dire à l’électrum. Ce signe est omis dans A, comme si le sens en eût été déjà perdu.
93
Toute cette fin n’existe pas dans M. Le § 11 rappelle le langage amphigourique et de plus en
plus vague, des alchimistes arabes et de ceux du moyen âge occidental.
23
Traité sur l’œuf philosophique
écume marine, eau fluviale, rosée, miel attique, lait virginal, lait coulant de lui-
même, eau de plomb, ios de cuivre, ferment irrésistible, nuage, soif ardente, astre
suspendu de la vapeur sublimée.
12. Quant à toi, aie ceci dans l’esprit : la nature se réjouit de la nature ; la na-
ture maîtrise la nature ; la nature triomphe de la nature. C’est elle qui, mélangée
d’en haut, accomplit le mystère cherché et tiré d’un seul (corps). — Ces phrases
signifient que les sulfureux sont maîtrisés par les sulfureux, les humides par les
humides correspondants. — Si les corps ne perdent pas l’état corporel et si les
corps ne reprennent pas l’état corporel94, ce qui est attendu ne se réalisera pas.
13. Il y a deux95 compositions opérées par les corps métalliques et par les
eaux divines et les plantes ; elles transmutent la matière, celle que tu trouveras en
poursuivant la chose cherchée. Si deux ne deviennent pas un, et trois un, et toute
la composition une, le but cherché ne sera pas atteint.
Fin de l’œuf
94
C’est-à-dire : si les métaux ne disparaissent pas par oxydation ou métamorphose chimique,
et s’ils ne reparaissent pas à l’état métallique. Le § 12 est formé de citations des plus vieux
auteurs.
95
Variantes de AE. « Telles sont les eaux divines, parmi lesquelles je comprends celles qui sont
tirées des natures molles, aussi bien que des métaux. Si tu es intelligent, il y a deux composi-
tions, etc. »
24
I. iv. — Nomenclature de l’œuf 96
1. On a dit que l’œuf est composé des quatre éléments, parce qu’il est l’ima-
ge du monde et qu’il renferme en lui-même les quatre éléments. On l’a nommé
aussi « pierre que fait tourner la lune », pierre qui n’est pas pierre, pierre d’aigle
et cerveau d’albâtre97.
4. La coquille de l’œuf, c’est ce qui élève ces choses hors du fumier99 pen-
dant dix jours. Délayez-la, avec l’aide de Dieu, dans du vinaigre ; plus vous la
broyer, plus vous faites œuvre utile. Lorsque vous aurez battu la composition
pendant huit jours, vous ferez fermenter; et vous préparerez la poudre sèche.
Lorsque vous aurez accompli ce travail, jetez-y du mercure, et si vous n’obtenez
pas la teinture du premier coup, répétez une seconde et une troisième fois.
96
L’article IV est une variante de III.
97
L’albâtre est la chaux tirée des coquilles d’œuf : (v. Lexique alchimique). La coquille entoure
l’œuf comme le crâne en7toure le cerveau ; de là ce symbolisme bizarre.
98
Ce sont les quatre métaux imparfaits, qui servent à la transmutation et à la composition de
l’or et de l’argent.
99
Dans le bain-marie, chauffé au moyen du fumier. Il y a là la description sommaire d’un
procédé pratique, laquelle contraste avec le style vague des autres paragraphes. Le § 4 semble
une intercalation.
100
Dans un précédent article, ces mots signifient deux bleus distincts, comme dans Diosco-
ride, Mat. méd., I, V, 105 et 106. — Ce sont des minerais de cuivre analogues à l’azurite
(Introd., p. 243).
25
Le lexique de la Chrysopée
l’œuf délayé avec l’eau de soufre est le vinaigre, l’eau d’alun, l’eau de chaux, l’eau
de cendres de chou, etc.
26
I. v. — Le serpent Ouroboros
2. Son ventre et son dos sont couleur de safran ; sa tête est d’un vert foncé ;
ses quatre pieds constituent la tétrasomie103 ; ses trois oreilles sont les trois va-
peurs sublimées.
3. L’Un fournit à l’Autre son sang104 ; et l’Un engendre l’Autre. La nature
réjouit la nature ; la nature charme la nature ; la nature triomphe de la nature ; et
la nature maîtrise la nature105 ; et cela non pas pour telle (nature) opposée à telle
autre, mais pour une seule et même nature106, (procédant) d’elle-même par le
procédé (chimique), avec peine et grand effort.
4. Or toi, mon ami très cher, applique ton intelligence sur ces matières et
tu ne tomberas pas dans l’erreur ; mais travaille sérieusement et sans négligence,
jusqu’à ce que tu aies vu le ternie (de ta recherche).
5. Un serpent est étendu, gardant ce temple (et) celui qui l’a dompté ; com-
mence par le sacrifier, puis écorche-le, et après avoir pris sa chair jusqu’aux os,
101
Le mot s»fij est plus général, et signifie toute décomposition analogue à une fermenta-
tion, ou à une putréfaction.
102
Il est difficile de savoir exactement à quels phénomènes chimiques ces formules mystiques
font allusion. On pourrait y voir une allusion à la décomposition des pyrites, fournissant les
sels basiques de cuivre vert, tels que la chrysocolle ; puis le misy et le sory, sels basiques de fer
et de cuivre, jaunes, et l’oxyde de fer rouge. Cette décomposition préoccupait beaucoup les
alchimistes grecs.
103
Les quatre métaux imparfaits : Plomb, Cuivre, Étain, Fer, exprimés en un seul mot.
104
Ou bien selon une autre version : l’Un fait naître l’Autre.
105
Ce sont les axiomes du Pseudo-Démocrite.
106
S’agit-il ici de la transmutation opérée sur un métal unique ; et non sur un alliage ? — Voir
I, xv : Assemblée des Philosophes, et la citation du traité De Mineralibus (d’Albert le Grand,
livre III, ch. 8) faite dans la Bibl. Chem. de Manget, t. I, p. 934.
27
fais en un marchepied à l’entrée du temple ; monte dessus et tu trouveras là l’ob-
jet cherché. Car le prêtre, d’abord homme de cuivre, a changé de couleur et de
nature et il est devenu un homme d’argent ; peu de jours après, si tu veux, tu le
trouveras changé en un homme d’or107.
Origines de l’Alchimie, p. 60. Zosime a reproduit cet exposé avec plus de développement ;
107
ce qui montre que c’étaient là de vielles formules, exprimant la transmutation des métaux. On
pourrait imiter ces changements par des précipitations galvaniques successives : mais rien ne
prouve l’identité des opérations anciennes avec celles là.
Traité sur l’œuf philosophique
I. vi. — Le serpent
4. Or toi, mon ami très cher, applique ton intelligence sur ces matières.
5. Un serpent est étendu, gardant le temple (et) celui qui l’a dompté. Or
toi, mon ami très cher, applique ton intelligence sur ces matières.
108
L’auteur joue sur le mot fîta, qui signifie aussi les feux des fourneaux sur lequel on exécute
les opérations.
109
Venin, ou rouille, ou propriété spécifique active (v. Introd., p. 254).
29
I. viii. — Instrument d’Hermès Trismégiste
1. 6. Z. 10. 13. 14. 18. 20. 22. 24. 25. 28. 30. 32.
2. 4. Q. 12. 16. 17. 21. 23. 26. 27. 33. 35
3. 5. 8. 15. 19. K. 29. 31. 34.
110
Sirius.
111
Ces lettres sont prises en même temps pour leur valeurs numériques dans le tableau : Z
signifiant 7 ; Q, 9 ; K est pris pour 11 (au lieu de 20). Le signe du nombre 35 dans le grec est
également erroné.
30
I. viii. — Liste planétaire des métaux112
Notice
La liste transcrite dans R, c’est-à-dire dans le manuscrit 2419 (traité d’Albu-
mazar) mérite une attention particulière. Elle répond à une tradition astrologi-
que plus complète et plus ancienne, remontant probablement aux Chaldéens ;
car elle est encadrée entre une liste de plantes et une liste d’animaux, également
consacrées aux Planètes. Un certain nombre de noms de pierres précieuses (sa-
phir, sardoine, jaspe, chrysolithe, perle), de minéraux (pierre d’aimant, litharge),
d’alliages (claudianos, asèm ou diargyros), sont transcrits en caractères hébraï-
ques, comme si l’on avait voulu en interdire la connaissance aux gens non ini-
tiés : c’est l’indice d’une vieille tradition mystique.
L’ordre des corps est parfois plus naturel : le sucre, par exemple, n’étant pas
interposé entre la poix et l’asphalte, comme dans les manuscrits alchimiques,
mais se trouvant à côté de son congénère, le miel.
Le mercure (métal) est placé tout à la fin de la liste de la planète Hermès ; ce
qui accuse l’addition de ce métal à une liste plus ancienne, où l’émeraude, mise
à la suite du nom de la planète, jouait le rôle d’un métal, comme le mafek égyp-
tien113. L’existence de cette liste antérieure est indiquée plus nettement encore
par les mots ajoutés : « les Persans attribuent à cette planète (au lieu du mercure)
l’étain. » — De même, dans la liste des matières attribuées à la planète Jupiter,
après le mot Etain, on lit : « Les Persans attribuent à cette planète (au lieu de
l’étain) le métal argentin » ; ce qui signifie l’asèm ou électrum. Il y a là une in-
dication très remarquable des changements survenus dans les attributions des
métaux aux planètes, après que l’asèm ou électrum eut disparu de la liste des
métaux, vers le vie ou viie siècle de notre ère.
112
Cp. Origines de l’Alchimie, p. 232 et suivantes. — Les signes des planètes sont en marges des
manuscrits, à côté du nom du métal.
113
Origines de l’Alchimie, p. 220, 234.
31
Traité sur l’œuf philosophique
Les Minéraux114
5o Vénus : Cuivre ; perle ; onyx ; améthyste ; naphte ; poix ; sucre ; asphalte ;
miel ; (gomme) ammoniaque ; encens.
7o Lune : Argent ; verre ; antimoine ; cuir ; chandra121 ; terre blanche et subs-
tances analogues.
114
Consacrés à chaque planète, R.
115
Pierre bitumeuse. — Dioscoride, Mat. méd., I, V, 145.
116
Alliage métallique.
117
Dans R : au lieu de corail, le béryl.
118
Mot à mot : caillou ; c’est quelque minerai de fer.
119
R : Pierre de feu.
120
Corps inconnu : Ce mot manque dans R.
121
Corps inconnu.
32
I. ix. — Noms des faiseurs d’or122
3. Les pays où l’on accomplit cette œuvre divine sont : l’Égypte, la Thrace,
Alexandrie, Chypre et le temple de Memphis128.
122
Voir Origines de l’Alchimie, p. 128 et suivantes.
123
Cp. Origines de l’Alchimie, p. 118.
124
Cléopâtre, la femme alchimiste, a été confondue plus tard avec la reine de ce nom. Origines
de l’Alchimie, p. 173.
125
Alias, Pebechius. C’est Horus l’Épervier : Origines de l’Alchimie, p. 168.
126
Ou Pétésis = Isidore en grec.
127
EL. « Memnon le philosophe et les autres anonymes. » Il n’est pas question ailleurs de ce
Menos. Serait-ce le vieux roi Ménès ? Il existe des écrits alchimiques sous le pseudonyme du roi
Chéops (Sophée). — Origines de l’Alchimie, p. 58.
128
Le temple de Phtha.
33
I. x. — Noms des villes
2. La pierre métallique ressemble au marbre ; elle est dure, et les hommes
qui, dans les lieux précités en font l’extraction avec beaucoup de peine, la prépa-
rent à l’intérieur (de la terre) ; ils portent des lampes..., et lorsqu’ils trouvent un
filon, ils l’occupent. Leurs femmes broient (la pierre) et en font mouture.
3. Lorsque, après avoir réduit le minerai en poudre, ils l’ont étalé sur des ta-
bles garnies de rainures contrariées et disposées en pente douce, ils y font couler
de l’eau ; la partie pulvérisée, légère et inutile, est entraîne par l’eau, tandis que
la partie utile, retenue par son poids, est recueillie dans les rainures des plan-
chettes. Alors, pour la cuisson, ils resserrent le dépôt, le placent dans un vase de
terre cuite et, faisant un mélange selon la formule130, ils lutent le vase, et le font
chauffer sur un fourneau, pendant cinq jours et cinq nuits ; le vase a une issue
pour l’extraction (des produits).
129
Voir Origines de l’Alchimie, p. 129. C’est l’abrégé d’un morceau d’Agatharchide sur l’extrac-
tion de l’or de ses minerais ; morceau qui se trouve intercalé au milieu des recettes alchimiques
dans M.
130
Cette formule est donnée par Agatharchide, p. 128 (Geogr. Græci, Ed. Didot).
34
Traité sur l’œuf philosophique
Je crois utile de reproduire ici la liste des mois égyptiens, avec traduction latine gré-
cisée, d’après le manuscrit A, fol. 280 ; en mettant en regard les noms des mois coptes
actuels, qui montrent la permanence des vieilles traditions131.
35
SERMENT DES PHILOSOPHES
le serment des philosophes
I. xi. — Serment
2. Toi-même, aborde tous ces écrits dans un esprit de piété et de prudence ;
si nous avons dit quelque chose d’erroné, par ignorance, mais sans mauvaise
intention, corrige nos fautes dans ton intérêt et dans l’intérêt des lecteurs fidè-
les à Dieu, exempts de malice et honnêtes, qualités qui sont en vérité difficiles
à rencontrer133. Salut ! au nom de la sainte et consubstantielle Trinité ; je veux
dire le Père, le Fils et le Saint-Esprit134. La Trinité dans l’unité, c’est le Fils, qui
s’est incarné sans péché parmi les hommes, pour la glorification de la dyade135, à
laquelle il participe lui-même ; il a revêtu la nature humaine, tout en demeurant
irréprochable ; la voyant sujette à faillir, il l’a redressée.
132
Ce serment est tout imprégné des idées de la métaphysique chrétienne des Grecs byzantins,
du ive au vie siècle ; surtout dans les deux additions finales ; car le commencement pourrait avoir
été écrit par un néo-platonicien.
133
La suite manque dans plusieurs manuscrits : c’est une addition.
134
C’est la formule finale. La suite manque dans l’une des copies de A ; elle répond sans doute
à une seconde addition postérieure.
135
Le Père et le Saint-Esprit.
37
ANNEXES
Le lexique de la Chrysopée
dans l’ordre alphabétique français
136
Salpêtre, ou sesquicarbonate de soude, ou sulfate de soude, ou même chlorure de sodium,
suivant les terrains.
137
Ce mot ne désignait pas à l’origine le chlorhydrate d’ammoniaque ; mais, à ce qu’il semble,
une variété de natron. Plus tard il a pris son sens actuel.
138
Orseille.
139
Pyrite arsenicale et sulfures d’arsenic.
140
Syn . de talc, ou de sélénite.
39
le serment des philosophes
40
le serment des philosophes
150
Tiré du nom du dieu Cnouphi (voir Origines de l’Alchimie, p. 31).
151
Le lait fait avec la pâte d’amandes.
152
C’est-à-dire le verdet, acétate de cuivre basique et analogues.
153
Cette expression rappelle les demi-métaux des auteurs du xviiie siècle.
154
Variante : la sandaraque, BAL. — Il s’agissait de l’arsenic métallique sublimé, regardé com-
me un second mercure.
155
Ce mot se trouve appliqué au cuivre dans la Diplosis de Moïse : il semble que ce soit un nom
de lieu.
41
le serment des philosophes
156
Il y a diverses variantes et interversions dans les articles précédents, suivant les manuscrits.
157
De la teinture blanche, L.
158
Répétition de l’un des articles précédents. Variantes diverses.
159
De l’argent, L, au lieu de l’asèm ; ce qui indique que le texte de L est plus moderne.
160
Le nuage est dit : eau élevée par distillation, bile de serpent. B. Le mot bile de serpent ré-
pond à la nomenclature prophétique. Pétasius ou Petesis, seul auteur cité dans le Lexique, est
un nom égyptien, cité aussi par Dioscoride ; il désigne un vieux maître alchimique (Origines
de l’Alchimie, pages 128, 158, 168, etc).
161
Réunion des quatre métaux imparfaits.
162
Ce mot ne se trouve nulle part ailleurs que chez les alchimistes. — Serait-ce pour Wkumšnion :
Basilic ? Le Basilic, plante et animal, joue un grand rôle dans les sciences occultes du moyen âge.
Il était assimilé au Serpent qui se mord la queue, à la Salamandre, au Phénix, etc. (Bibli. Chem.
de Manget, t. I, p. 106 et 706)
163
BAL ajoutent : « Extrait du cinabre. »
164
L : « c’est tout mélange accompli. »
42
le serment des philosophes
165
Fixer un métal, c’était lui ôter sa volatilité, sa fluidité, etc.
166
Orcanette.
167
Minerai de cuivre.
168
Rulandus (Lex. Alch., p. 158) traduit ce mot par Kobolt ; c’est toujours un composé arsenical.
169
Pline, H. N., I. XXXIII, 35. Scoriam in argento Græci vacant helcysma. — Dioscoride,
Mat. Méd., I. V, 101, dit aussi : « La scorie d’argent s’appelle helcysma ou encauma. » Ce serait
donc une variété de litharge.
170
Couleur, flos.
43
le serment des philosophes
171
Ios a un sens complexe : c’est la rouille des métaux ; c’est la pointe de la flèche ; c’est le ve-
nin, c’est-à-dire le principe actif, l’extrait doué de propriétés spécifiques, et, par extension, le
principe de la coloration et la propriété spécifique elle-même, etc.
172
C’est-à-dire du sulfure noir de mercure.
173
Basilic ? — Voir plus loin.
174
Cet article est tiré de L. sèmata signifie les métaux réduits de leurs minerais.
175
Il s’agit de la crème de tartre, employée pour fixer les matières colorantes sur les étoffes.
176
Souvenir de la nomenclature prophétique.
177
M donne le signe du mercure.
44
le serment des philosophes
Natif (produit). — Se dit de ce qui est pur et non souillé. C’est, à proprement
parler, ce qui est intact, non obscurci et brillant comme la fleur de l’or.
Natron. — C’est le soufre blanc qui rend le cuivre sans ombre183. La (même
substance) se nomme aphronitron184 et terre résineuse (ou fluidifiante).
Nature une. — C’est le soufre et le mercure, après traitement différent.
Nénuphars desséchés. — Ce sont ceux qu’on tire des cours d’eau d’Égypte.
Nom propre de la composition liquide. — C’est l’eau divine, tirée de la sau-
mure, du vinaigre et des autres matières.
178
V. plus haut : Cadmie, au K. — On voit, que le mot magnésie a plusieurs sens. Il s’applique
aussi à l’oxyde de fer magnétique, à la pyrite et au sulfure d’antimoine.
179
B A L : de Macédoine (v. Dioscoride, Mat. méd., I, V, 99.) — Pline (H. N., XXXIII), dis-
tingue l’antimoine femelle, qui est lamelleux et brillant ; c’est notre sulfure d’antimoine natif.
180
Ceci semble faire allusion à la saveur sucrée des sels de plomb.
181
V. plus haut le miel attique. Allusion au goût sucré des sels de plomb ?
182
Ici il s’agit d’un oxyde de fer analogue à la sanguine, dérivé du misy qui coule tout seul ;
c’est-à-dire de la pyrite en décomposition.
183
Parfaitement brillant. Il s’agit d’un fondant employé dans la réduction du cuivre oxydé ou
sulfuré.
184
Il semble qu’il s’agisse ici de notre salpêtre.
45
le serment des philosophes
185
Mâle et femelle : variétés de notre sulfure. En outre, on voit que le régule d’antimoine était
confondu avec le plomb.
186
Idem.
187
Voir les deux autres définitions de l’or données plus loin.
188
Cette définition est caractéristique et conforme aux procédés de teinture en or du Papyrus
de Leide.
189
D’après BAL. Dans M ce sont les minerais, metall£, au lieu des feuilles pštala.
190
Et atténués, AL.
191
Je corrige ici le texte en admettant lakc£ ’Aca…aj. — (Orig. de l’Alchimie, p. 359, 361).
192
Orge germée.
46
le serment des philosophes
193
V. Dioscoride, Mat. Méd., I, V, 140. — Pline, H. N., I. XXXVI, 36 ; sorte d’alunite,
employée par les teinturiers.
194
Répétition de l’un des articles précédents. Ceci montre que le lexique de M résulte de plu-
sieurs listes plus anciennes.
195
Oxyde de zinc sublimé, et mêlé d’oxydes de cuivre, de plomb, d’antimoine, d’arsenic, etc.
196
Nitrum flavum de Pline, H. N., I, XXXI, 46. Il en est aussi question dans le papyrus de
Leide.
47
le serment des philosophes
197
Dioscoride, Mat. méd., I, V, 167.
198
Mot inconnu.
199
C’est-à-dire l’arsenic sublimé, regardé comme un second mercure, à cause de sa volatilité et
de son action sur le cuivre.
200
Couleur rouge. Pline, H. N., I. XXXV, 23. — Diosc. I, 7 V, 103, vers la fin. — Minium
préparé en calcinant la céruse. — Rappelons que l’écarlate figurait au moyen âge, et figure en-
core l’or dans le blason.
201
Orcanette.
202
Vert de gris et corps analogues.
203
Par exemple, le zinc, le plomb, l’antimoine, etc., changés en oxydes blancs par le grillage.
48
le serment des philosophes
49
le serment des philosophes
chimistes un sens beaucoup plus compréhensif. Il désignait tous les liquides à saveur piquante,
tesl que :
1o Les liquides acides, assimilés à notre vinaigre ;
2o Certaines liqueurs alcalines, à saveur piquante, comme le montre l’assimilation de ce mot
avec l’urine altérée.
3o Diverses solutions métalliques, acides ou astringentes, à base de plomb, de cuivre, de zinc,
de fer, etc.
50
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le serment des philosophes
53
Le lexique de la Chrysopée
LE LEXIQUE DE LA CHRYSOPÉE
Notice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I. i. — Dédicace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I. ii. — Lexique de la Chrysopée
Par ordre alphabétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
ANNEXES
Le lexique de la Chrysopée dans l’ordre alphabétique français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Les signes de la science qui se trouvent dans les écrits techniques des philosophes :
ce sont surtout les signes que ceux-ci appellent la philosophie mystique. . . . . . . . . . . . . 51
54