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LE GREEMENT ET SON REGLAGE

Condensé rédigé par J-B BLERET


( Koksijde Yacht Club et Groupe de Croisière sur les Bancs de Flandre – Neder-Over-Hembeek - Mars 2003)

L
a fonction principale du gréement est de présenter les voiles au vent, sa fonction
dérivée est de pouvoir transformer leur volume.

Une garde robe dernier cri perdra beaucoup de son efficacité si mat et voiles ne sont
pas réglés au mieux. Même s’ils sont plus habitués aux capelages en tête que les
régatiers qui préfèrent les gréements fractionnés, les plaisanciers sont aussi concernés.
Trois réglages fondamentaux permettent de s’adapter aux conditions ; le plaisancier peut freiner
en « CHOQUANT » ses voiles, il peut accélérer en « BORDANT » ses voiles, enfin il peut
moduler leur puissance en « FORMANT DEFORMANT » leur volume. Le régleur peut en effet
« creuser », « déplacer le creux » et « vriller » sa voile.

- 1° Le mâtage : Avant de l’installer il convient de mettre toutes ses manœuvres au clair, si


possible il vaut mieux installer le mât sans mettre le pied dans la coque, en commençant
par gréer les haubans sur les cadènes et en élevant le mât en tirant sur l’étai.

- 2° La tension de la grand voile : La grand voile sera hissée en premier et sans forcer,
puis la drisse sera tournée au taquet. La drisse de grand voile sert à tendre le guindant de
la voile, mais il suffit de l’étarquer pour le vent le plus faible prévisible.

Plus il y a de vent plus le guindant devra être tendu afin d’approcher le creux de la voile
du mât et ainsi réduire sa puissance. Si la tension du guindant doit être reprise en cours
de navigation, ce sera via le cunningham, il permettra de régler le creux en fonction de la
puissance souhaitée ; la drisse ne doit plus être touchée. Pour contrôler la G.V.,on
dispose outre des tensions sur le mât de 3 outils ; l’écoute et son palan, la barre d’écoute
et son chariot et enfin le hâle-bas de bôme (voir infra). L’écoute à 2 actions directes ; elle
agit sur la tension de la chute et sur l’ouverture de la voile. En choquant l’écoute on écarte
et élève la bôme, autrement dit on ouvre la voile et on détend la chute ce qui permet le
vrillage dans les hauts

- 3° Le réglage de la bordure : La tension de la bordure de la grand voile est réglable au


moyen d’une bosse capelée au point d’écoute de la GV (la bosse d’empointure). Celle-ci
passe en général dans la bôme. Par vent fort cette bosse sera étarquée au maximum
pour aplatir la bordure et minimiser le creux de la grand voile. Par vent faible on choquera
cette bordure pour augmenter la puissance de la voile.

- 4° Le chariot d’écoute : Placé sous le vent il permettra à la voile de se vider plus


facilement et donc de réduire la puissance; au contraire, remonté au vent il augmentera la
puissance de la voile par vent faible. A partir du moment où la bôme n’est plus dans l’axe
du bateau, le rôle du chariot s’efface au profit du hâle-bas (voir point #8), en effet la
dimension de la barre d’écoute étant limitée, elle ne joue plus de rôle à partir du moment
où l’extrémité de la bôme n’est plus au dessus du bateau .L’écoute est l’accélérateur du
bateau, si celui-ci navigue à sa vitesse maximum nous pouvons border pour améliorer le
cap ; si le bateau n’a pas atteint sa meilleure vitesse, la choquer permettra d’améliorer le
loch.

- 5° La tension de l’étai : L’étai proprement dit ne sert qu’à maintenir le mât lors du
montage, le gréement sera mis sous tension grâce à la drisse de foc et au guindant de foc
transfilé dans la voile même, un foc ne porte bien que si son guindant est droit, il faut
donc l’étarquer à fond même si l’étai de mât devient mou. Certains gréements disposent
d’un système de réglage de la drisse de foc en cours de navigation.

- 6° Le réglage du mât : Peut se faire avant de quitter le bord et pour un vent donné. La
quête du mât cad son inclinaison vers l’arrière dans un plan longitudinal permet
d’augmenter la proportion de creux dans la grand voile et donc la puissance,le cintre cad
la courbure dans le plan vertical permet d’aplatir ou non la voile. Plus le mât sera cintré
(cunningham) plus il adoptera un profil qui lui permet d’effacer le creux de la GV en le
déplaçant vers l’avant et donc de réduire la puissance de la voile. L’usage de l’étambrai
permet de peaufiner ce réglage, si on laisse cette encoche libre de toutes cales, on
pourra cintrer le mât sur toute sa hauteur et bien aplatir la voile, si on bloque cette
encoche sur l’avant (cales de bois) le mât ne se cintrera que dans le haut et la voile
restera creuse donc puissante dans le bas.

Certains dériveurs sont munis d’un système de réglage de la quête du mât via la drisse de
foc, la compréhension générale de ce système demande de connaître les effets du
déplacement du centre de voilure par rapport au centre de gravité du bateau (ardent ou
mou). Certains dériveurs modernes sont pourvus d’un cunningham de foc.

- 7° Le réglage du gréement ne se fait pas seulement en fonction de la force du vent,


mais aussi en fonction de l’allure de la course . Ainsi, au près il convient d’aplatir la voile
en étarquant plus le guindant (comme par vent fort) le cunningham ( du nom de son
inventeur Briggs Cunninghamet +2003 ) ; le profil de la voile sera mieux affiné, plus plat et
permettra de mieux serrer le vent. Au portant on choque bordure et cunningham pour
augmenter le creux (et donc aussi la puissance !) Il est à noter que ce cunningham
présente l’avantage de n’influencer que le guindant alors que la drisse tendra guindant et
chute.

De même le hâle-bas permettra si on l’étarque d’aplatir la GV et de naviguer au près en


gardant une forme de GV convenable ( voir infra ), au portant il est intéressant de le
conserver bordé afin d’empêcher la bôme de se mâter, le choquer par vent fort permettra
de créer un dévers de vidange dans le haut de la voile. Ceci permet de réduire sa
puissance.

- 8° Le hâle-bas : Il ne facilite pas seulement l’empannage en évitant à la bôme de


s’élever, il prend également le relais de l’écoute de G.V. et permet de contrôler le dévers
de la chute de grand voile. Lorsque la navigation se fait au portant, il est possible d’aller
plus vite si seulement on pouvait aplatir la voile, mais la bôme étant alors tirée vers
l’extérieur et vers le haut(mâtage), l’écoute exerce sa traction davantage vers le côté que
vers le bas, c’est pourquoi il faut alors reprendre du hâle-bas. Reprendre du hâle-bas
fermera la chute, le choquer l’ouvrira. Sur notre gréement souple et fractionné il influe
aussi sur le cintre du mât. Nous pourrions résumer en souhaitant que l’écoute ne joue que
sur l’ouverture de la voile et le hâle bas au contrôle de la chute, celle-ci sera donc plus
facilement contrôlable surtout aux allures du près.(Voir aussi supra).

- 9° Le gênois : Celui ci sera étarqué au maximum via son guindant afin de présenter un
bord d’attaque bien tendu et rectiligne. C’est un condition essentielle pour bien remonter
au vent.

- 10° Le nerf de chute en général : Cet accessoire n’est pas seulement là pour faire joli, il
a une fonction de réglage facile à comprendre. La propulsion du bateau dépend de la
différence de pression aérodynamique entre l’extrados ( dépression ) et l’intrados (
surpression ) des voiles ; au niveau de la chute ces 2 pressions se rééquilibrent et la voile
perd de sa « propulsivité », la reprise du nerf de chute permet de créer un repli de la
chute qui sera responsable du maintien d’une différence de pression entre extrados et
intrados et donc d’une force propulsive.

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