Exposé Epistémologie Des SIC - Sciences Du Langage Et SIC
Exposé Epistémologie Des SIC - Sciences Du Langage Et SIC
LANGAGE ?
2020-2021
GROUPE 2
INTRODUCTION............................................................................................................................. 1
I. LES SCIENCES DU LANGAGE .................................................................................................... 2
II. SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION ...................................................... 4
1. HISTORIQUE .......................................................................................................................... 4
2. OBJET D’ETUDE...................................................................................................................... 5
3. THEORIES .............................................................................................................................. 6
III. L’INTERDISCIPLINARITE ANALYSE DU DISCOURS ET SIC ......................................................... 9
IV. APPORT DES SCIENCES DU LANGAGES DANS LES SIC ............................................................ 9
1. QUELSQUES CONCEPTS LINGUISTIQUES .................................................................................10
a. SIGNES : LE SIGNIFIANT ET LE SIGNIFIE ...............................................................................10
b. SYNCHRONIE ET DIACHRONIE ............................................................................................11
c. LE SUJET ET LA LANGUE .....................................................................................................11
2. LES THEORIES LINQUISTIQUES ...............................................................................................12
a. L’ÉNONCIATION ................................................................................................................12
b. LA SOCIOLINGUISTIQUE.....................................................................................................14
c. LA PRAGMATIQUE.............................................................................................................16
d. LA SEMIOTIQUE ................................................................................................................18
3. LES APPROCHES LINGUISTIQUES ............................................................................................23
a. LE STRUCTURALISME .........................................................................................................23
b. LE FONCTIONNALISME LINGUISTIQUE ................................................................................26
CONCLUSION ...............................................................................................................................27
REFERENCES ................................................................................................................................28
WEBOGRAPHIE ............................................................................................................................29
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................29
INTRODUCTION
Certains ont fait remarqué que « Les SIC, dans leurs récits de fondation (observables dans les
manuels et dans les enseignements des “fondamentaux” par exemple) s’originent en partie chez
des auteurs et dans des travaux que les SDL elles aussi reconnaissent comme des figures
majeures (même si cela peut être pour d’autres travaux, ou pour les mêmes travaux mais
appréciés pour d’autres raisons : le Jakobson des linguistes n’est pas celui que l’on fréquente
en sciences de l’information et de la communication). » (Krieg-Planque, 2007 : 104).
Cet exposé s’interroge sur les rapports entre les sciences du langage et les sciences de
l’information et de la communication. Ces deux disciplines, en apparence éloignées,
entretiennent des rapports très exigus liés à la nature de l’objet d’étude qu’elles explorent : le
discours; aux théories et aux approches qu’elles mettent en perspectives. Il s’agira donc, dans
cet exposé de mettre en lumière les rapports d’interdisciplinarité ou, tout simplement, un certain
degré de complémentarité sur lesquels nous nous appuierons pour ressortir les apports des SDL
aux SIC. En analysant comment ont influencé les SIC, les concepts linguistiques tels que
signifiant et signifié, synchronie et diachronie, le sujet parlant, les théories linguistiques telles
que l’analyse du discours (Bonnafous et Charaudeau)1 , l’énonciation (Jakobson, Mainguenea u,
Benveniste), de la sociolinguistique, nous réfléchirons sur les conséquences de cette interactio n
sur les SIC du point de vue épistémologique.
Notre exposé traitera dans un premier temps de ce qui faut retenir des sciences du langage et
des SIC, ensuite du rapport d’interdisciplinarité qu’elles les irriguent et enfin des concepts ,
théories et approches linguistiques qui ont influencé positivement les SIC.
1Bonnafous, S., Charaudeau, P. 1996. « Le discours des médias. Entre sciences du langages et sciences de la
communication ». Le français dans le monde. Numéro spécial « Le discours enjeux et perspectives ». Hachette.
p. 39-45.
1
I. LES SCIENCES DU LANGAGE
Les sciences du langage sont nées des besoins réels auxquels la théorie linguistiq ue
manquait de répondre.
L’étude2 historique des sciences du langage constitue un domaine relativement neuf, qui
a connu de très importants développements au cours des quarante dernières années. Bien que
l'enseignement de cette discipline se répande désormais largement, il n'existait encore aucune
synthèse maniable des questions et des problèmes traités par les spécialistes. C'est l'ambitio n
de cet ouvrage de tenter de combler ce manque. Son plan, chronologique, est construit autour
de quelques moments remarquables dans le développement des idées sur le langage et les
langues depuis l'Antiquité, moments marqués par l'invention de concepts, de modèles, de
théories et d'objets techniques (grammaires et dictionnaires), dont on examine ici la
transmission, la circulation, les réorganisations successives, ou parfois l'occultation. Parce que
la compréhension de ces évolutions implique celle du fonctionnement des sociétés aussi bien
que de la structure des connaissances, cette histoire articule des points de vue externes
(anthropologique, sociologique...) et des perspectives épistémologiques.
Après le discrédit3 du positivisme logique, et de son aboutissement le plus récent, le
cognitivisme orthodoxe, le thème du contexte permet de révéler ou de souligner des aspects du
changement épistémologique que connaissent les sciences du langage. Comme souvent dans
l'histoire des idées linguistiques, ce thème cristallise des oppositions qui relèvent de l'ontolo gie
1. En l'occurrence, c'est l'ontologie statique et dogmatique du positivisme qui se trouve
contestée de toutes parts, soit par des ontologies dynamiques (comme celle de Thom), soit par
des courants anti-ontologiques, comme celui de l'herméneutique matérielle (cf. l'auteur, 1996 a
et b).
2
Dans les sciences du langage, le recul graduel de l'objectivisme a été marqué par
l'abandon des grammaires context-free, l'usage croissant du concept de contexte, notamment en
sémantique et en pragmatique. S'il est souvent invoqué au Heu d'être défini, le contexte a un
effet de problématisation, d'une part en marquant de fait une rupture avec le principe de
compositionalité, d'autre part en introduisant la question de la situation (cf. la problématique de
la cognition située). Il témoigne d'une reconnaissance locale et partielle du problème de
l'interprétation. Aussi la réflexion sur le problème du contexte permet-elle de distinguer, voire
d'opposer, la tradition logico-grammaticale, centrée sur le signe, et la tradition rhétorico -
herméneutique, gagée sur le texte. Pour notre part, nous entendons relier le problème du
contexte à celui du texte.
«Il faut4 donc renoncer à l'idée que le passé se conserve tel quel dans les mémoire s
individuelles, comme s'il en avait été tiré autant d'épreuves distinctes qu'il y a d'individus. Les
hommes vivant en société usent de mots dont ils comprennent le sens: c'est la condition de la
pensée collective. Or chaque mot (compris) s'accompagne de souvenirs, et il n'y a pas de
souvenir auquel nous ne puissions faire correspondre de mots. Nous parlons nos souvenirs avant
de les évoquer; c'est le langage et c'est tout le système des conventions sociales qui en sont
solidaires qui nous permet à chaque instant de reconstruire notre passé.» Maurice Halbwachs,
Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Mouton, 1975 (1925), p. 279.
Les objets, les terrains, les théories des linguistes sont multiples. Cette pluralité
s'accompagne d'une pluralité de positionnements et d'applications possibles. Dans le monde
anglo-saxon, le domaine extrêmement développé des " applied linguistics " - de la didactique à
la terminologie en passant par l'analyse de discours, l'acquisition, la linguistique de corpus ou
la conception assistée par ordinateur - recouvre l'intégralité des retombées sociales des sciences
du langage. Il n'en est pas de même en France où la réflexion dans ce domaine nous semble peu
théorisée.
Si5 l’on considère l’abondance et la diversité des travaux qui, dans le champ des sciences
du langage, se proposent d’éclairer le fonctionnement de l’argumentation, on admettra sans
doute aisément que la notion même d’« argumentation » est polysémique. Notre contributio n
entend proposer une définition de travail de l’argumentation qui privilégie l’observabilité
empirique du phénomène par la recherche d’une intégration cohérente des perspectives
3
textuelles, discursives et interactionnelles. Premièrement, il s’agit de ne pas rallier les
définitions généralisantes, tendant à faire de l’argumentation une dimension consubstantielle à
la langue ou au discours. Face à une telle dissolution du phénomène, nous privilégions une
démarche spécifiante, visant à faire de l’argumentation un fait localisable, une modalité
langagière irréductible à d’autres. Deuxièmement, nous tentons d’élaborer une définition de
l’argumentation qui ne soit tributaire ni d’une seule tradition disciplinaire (linguistiq ue
textuelle, analyse du discours ou encore analyse des interactions) ni d’un type de données
particulier (écrit asynchrone, oral synchrone). La tentation est d’autant plus forte que courants
disciplinaires et choix de types de données ont tendance à se recouper systématiquement (les
analyses textuelles et dialogiques de l’argumentation privilégient les productions scriptura les
monologales tandis que les analyses interactionnelles se concentrent sur les données orales
dialogales). La définition de travail que nous désirons soumettre à la discussion fait de
l’argumentation un mode spécifique de traitement verbal du désaccord, qui consiste en la
construction de positions solides, c'est-à-dire étayées par un travail textuel de justification et
situées par un travail interactionnel et dialogique de positionnement. Chacun des termes de la
définition fait l’objet d’une glose et on tâche à chaque fois de situer notre propre démarche par
rapport aux principales avancées de la recherche consacrée à l’argumentation. Au final cette
définition aimerait contribuer à une approche réellement interdisciplinaire de l’argumenta tio n
au sein des sciences du langage.
1. HISTORIQUE
En France, la naissance des Sciences de l’Information et de la Communication est issu de de
trois chercheurs d à savoir Jean Meyriat, Roland Barthes et Robert Escarpit venus des
disciplines différentes .Dans une approche chronologique , ces trois chercheurs racontent
essentiellement à travers les diplômes ,leurs créations et les balbutiements de cette discipline
qui arrive dans les années 1980 ,à acquérir une dimension certaine ,même si celle-ci reste à
consolider .A l’ origine des Sciences de l’ Information et de la Communication ,il y a ,en effet,
tout d’ abord des « questions d’ enseignements » .Les auteurs rappellent le calendrier de la
création des filières et des diplômes spécifiques ,le rôle des instituts universitaires de
4
technologie ,les créations de la maitrise de sciences et de techniques , celle de diplômes de plus
en plus diversifiés . Ils rappellent également les stratégies et les modalités de coordinatio n
adoptées pour consolider leurs fondements scientifiques : création du comité des Sciences de
l’Information et de la Communication, de la 52e section du Comité Consultatif des Universités.
Et malgré la « surdité durable » du Centre Nationale de la Recherche Scientifique (CRNS) pour
les admettre, cette discipline chemine progressivement vers « les voies de la structuration »
D’après Yves WINKIN dans son ouvrage « De quelques origines américaines des sciences de
la communication, dans Hermès, la revue 2004/ 1 (n° 38) dit que, Les origines des Sciences de
l’Information et de la communication aux Etats unies sont institualisées pendant la première
guerre mondiale par John Dewey professeur de philosophie à l’université de Chicago. L’histo ire
des SIC procède par une propagande et c’est à la période d’entre deux guerres qu’elles
commencent. En 1929, Dewey dans le souci de débouchés organise l’association nationale des
étudiants. Ces derniers publient un rapport critique. Les SIC naissent la 3ème anglo-saxonne
mais sous la forme de speech car on fait une distinction entre la science de l’information et les
sciences de la communication. L’enseignement de la rhétorique est une des origines les plus
importantes de la discipline. L’origine est l’enseignement et la recherche sur les médias, les
fondateurs des SIC aux USA sont Lazarfeld, Lasswell, seulement, on ne parle pas de SIC mais
de science de l’information et communication studies. La propagande a suscité les masses
médias, la culture de masses et l’avènement d’une société de masse. Les Sciences de
l’Information et de la Communication américaines reposent donc fondamentalement sur les
départements de journalisme (qui se sont donner une coloration plus scientifique au fil des
années en s’intéressant à la recherche sur la communication de masse) et sur les départements
de speech (qui se sont ouverts aux travaux sur la communication interpersonnelle ; non verbale)
2. OBJET D’ETUDE
D’après DOMINIQUE WOLTON dans son ouvrage « De l’information aux sciences de la
communication, Hermès n°48, 2007dit que les sciences de la communication ont pour objet
d’étude la communication ; mais il n’y a pas une science de la communication puisque celle - ci
fait appel à plusieurs disciplines. La communication est plutôt un objet de connaissance
interdisciplinaire ; au carrefour des disciplines traditionnelles et des savoirs récents liés à une
formidable expansion. On peut distinguer trois pôles dans les sciences de la communication.
5
Le premier pôle, à l’interface des neurosciences et des sciences cognitives, étudie la
communication dans ses rapports avec le cerveau. Perception, mémoire, traitement de l’ima ge
et du langage.
Le deuxième pôle, à l’interface des sciences cognitives et des sciences physiques pour
l’ingénieur, est centré sur les problèmes de communication entre l’homme et la société.
Le troisième pôle, centré sur les sciences de l’homme et de la société, étudie la communica tio n
entre les individus et les collectivités, ainsi que l’impact des techniques de communication sur
le fonctionnement de la société.
Dix disciplines sont ici mobilisées : philosophie, économie, droit, science politique, histoire,
anthropologie, psycho-linguistique, géographie, sociologie, linguistique : sciences de langage.
C’est en cela que les sciences de l’information et de la communication sont par nature
interdisciplinaires, la dimension inéluctablement anthropologique de la communica tio n
empêchant tout réductionnisme disciplinaire. La communication est probablement une des
activités humaines à partir desquelles l’homme a le moins de distance, puisqu’elle est
directement constitutive de son rapport au monde.
3. THEORIES
Nous pouvons citer comme théorie :
6
Avantage : ce modèle va mettre en lumière les facteurs qui vont perturber la transmission de
l’information ( bruit).
Inconvénient : c’est un schéma simpliste qui ne peut s’appliquer à toutes les situations de
communications. Il ignore la pluralité des récepteurs. Il laisse de côté les éléments
psychologiques et sociologiques, il y a une absence de boucle de rétroaction.
PAR QUEL CANAL ? : désigne l’ensemble des techniques qui à un moment donné et pour une
société déterminée, diffusent à la fois l’information et la culture.
A QUI ? : vise l’audience, les publics avec des analyses selon les variables.
AVEC QUEL EFFET ? : suppose une analyse des problèmes d’influence sur l’auditoire.
Les limites : il s’agit d’un modèle assez simpliste. Le processus de communication est limité à
la dimension persuasive .La communication est perçue comme une relation autoritaire.
7
met en exergue la notion d’ équilibre dans la société de l’ information .Selon WIENER , « la
société de l’ information est une société où l’ information doit pouvoir circuler , toute entrave
au mouvement et à circulation d’ une information conduit au déséquilibre et finalement à la
destruction des sociétés contemporaines »
La théorie orchestrale
Pour YVES WINKIN cité par VALERIESACRISTE ,la communication est conçue comme un
système à multiples canaux auquel l’ acteur social participe à tout instant qu’ il le veuille ou
non ( par ses gestes ,son regard ,son silence ).Il fait partie de la communication comme le
musicien fait partie de l’ orchestre .Mais de ce vaste orchestre culturel , il n’y a ni partition
.Chacun joue en s’ accordant sur l’ autre .Ainsi ,la communication est pour ces acteurs , un
processus social ,permettant ,intégrant de multiples modes de comportement ,qu’ il convient d’
analyser .Dès lors communiquer pour l’ Ecole de Palo Alto ne revient pas à dire quelque chose
mais à « entrer dans l’ orchestre » c’ est à dire à participer à une échange .Sur ce rapport , la
communication n’ est pas un acte mais un processus .Chacun est ainsi partie intégrante d’ une
relation mouvante qu’ il façonne et qui le façonne .L’ orchestre est structuré autant qu’ il est
structurant . C’ est là que se trouve pour l’ Ecole de Palo Alto ,le sens et l’ esprit de la notion
de causalité circulaire .Le comportement de chacun est pris dans un jeu complexe d’
implications ,mutuelles , d’ actions et réactions ,de connections et d’ interdépendance.
Le modèle orchestral postule aussi que la communication est un processus permanent .Son
caractère permanent fait qu’ elle est un tout c’ est a dire est un microsystème ce qui veut dire
qu’ elle intègre de manière indistingue le verbal , le non verbal, le kinésique .Un autre postulat
est que les messages et les énoncés verbaux n’ ont pas de signification intrinsèque c’ est- à –
dire que la signification donnée à un message ne se construit et ne prend forme qu’ en contexte
de l’ interaction ;une interaction communicationnelle est toujours complexe et c’ est pourquoi
on emploi toujours la métaphore.
8
III. L’INTERDISCIPLINARITE ANALYSE DU DISCOURS ET SIC
L’interdisciplinarité se définit comme l’art d’associer des approches en vue de rendre compte
d’un problème complexe. Malgré sa simplicité, cette définition a le mérite de montrer que
l’interdisciplinarité se trouve toujours rattachée à un objet d’étude commun à plusie urs
disciplines, dont la difficulté d’analyse oblige des chercheurs, d’horizons divers, à conjuguer
leurs efforts afin de faciliter sa compréhension. Pour les deux disciplines objet de cet article, et
si les SIC, par définition, portent principalement sur le discours médiatique, les sciences du
langage explorent un ensemble d’objets des plus variés : la langue et les problèmes
grammaticaux ; les interactions verbales ; etc. d’où la nécessité de préciser avec exactitude la
discipline qui pose problème dans ce vaste domaine qu’est les sciences du langage. Dans cette
optique, le cas de l’analyse du discours, qui est une discipline qui puise ses méthodes dans
l’ensemble des sciences humaines et qui s’intéresse à des phénomènes très variés, est
intéressant. Cette discipline, qui se rattache à « l’étude de l’usage réel du langage, par des
locuteurs réels dans des situations réelles » (Van Dijk, 1985 : 2), cherche à mettre en relation
un énoncé (textes ; article de journal ; une simple phrase prononcée lors une conversation) et
son contexte (situation) et/ou cotexte (les énoncés qui le précèdent ou le suivent) à partir de là,
elle l’étudie « en le rapportant aux conditions dans lesquelles il a été produit. Considérer la
structure d‘un texte en le rapportant à ses conditions de production, c‘est l‘envisager comme
discours. » (Grawitz, 1990 : 354). Ces principes, et d’autres, permettent de tenir compte des
conditions dans lesquelles un texte donné a été produit, et font de l‘analyse du discours un
excellent moyen permettant de voir comment des enjeux sociaux peuvent se répercuter sur les
techniques d‘écriture journalistique par exemple
Etant un processus qui se fonde sur la transmission des informations, les SIC ne sont présenté
depuis leur création comme une science complexe, difficile à cerner mais nécessaire au moins
à deux niveaux : d’abord dans la compréhension des faits communicationnelles et leur impactes
dans les interactions sociales, et ensuite dans l’analyse de l’évolution des dialectiques TIC/
NTIC TICN ainsi que la transformation des registres de langues y afférentes. Luiz C.
9
MARTINO dans son Article6 souligne la pensée de Miguel de MORAGAZ qui affirme que les
Sic ne sont pas et pas discipline et non par conséquent pas de savoir autonome, mais plutôt une
enquête subsidiaire; De plus selon Robert Boure (2002)7 , les SIC ont une origine littéraire, et
doivent par conséquent beaucoup de ses objets aux sciences du langage. Pour preuve, il affir me
que les figures de Proulx ayant proposés les SIC étaient composés de littéraire entre autres (R.
Barthes et R. Escarpit), mais aussi que les SIC émergent au sein des facultés des lettres et que
ce sont ces facultés qui formes les premiers spécialistes de L’infoCom. Ce qui pour nous justifie
assez la question de savoir : qu’es ce que les SIC doivent aux autres sciences et dont elles se
servent pour construire leurs propres savoir ? pour y répondre nous allons nous attarder en
exclusivité sur le cas des sciences du langage qui d’après une observation empirique et
documentaires sont à l’origine de beaucoup de faits dont bénéficie les SIC actuellement :
Le signe comme les langues elles-mêmes sont polysémiques car en effet il n’est que
représentation matériel tandis que d’autres lui attribut beaucoup plus d’utilité dans la
construction des phrases et des interactions car Selon Gilles ALDON, « le signe est un objet
matériel, perceptible, valant pour une chose autre que lui-même qu'il évoque ou représente à
titre de substitut », en d’autres termes un signe n’existe que si l’on l’associe par représentatio n
à quelque chose d’autres, ou que si l’on lui accorde une valeur. Tandis que Ferdinand de
SAUSSURE affirme : « Nous appelons signe la combinaison du concept et de l'image
acoustique. […] Le lien unifiant le
signifiant et le signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total
résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le
signe linguistique est arbitraire. (Saussure, 1995, p. 99). De ces deux acceptions nous retenons
très bien la récurrence des termes représentation et arbitraire qui nous laisse entendre que le
signe en soit n’a de valeur que selon l’utilisateur, ce qui en fait un outils de sens pluriel et
contextuel selon l’intentionnalité de l’orateur et l’intérêt que celui-ci a l’utiliser c’est à ce titre
10
que Sanders PIERCE, va ajouter à ces perceptions le « representamen », comme pour associer
toutes les conceptions et divergences d’opinion au tour du signe car selon ce dernier : « nothing
is a sign unless it is interpreted as a sign » (Peirce, 1931, 2.172) , rien n’est signe s’il n’est
interprété.
Par conséquent les SIC se servent des signes tels que perçues par PIERCE, SAUSSURE, et
autres depuis leur théorisation pour pouvoir non seulement construire leurs objets mais aussi
les faire interagir. Car comme nous l’avons précisé avec Robert BOURE à l’entame de cette
partie les SIC, ont une origine littéraire depuis leur proposition en tant que discipline jusqu’à
leur enseignement car jusqu’à présent, les sic dans bon nombres des universités du sous-système
francophone, sont le propre des facultés de lettre, et partage dès lors leurs savoir de par son
statut d’interdiscipline c’est bien le cas du département de Communication de la Faculté des
lettres et Sciences Humaines de L’université de Douala.
b. SYNCHRONIE ET DIACHRONIE
Si la synchronie, objet primaire de la linguistique saussurienne, est un système statique, le
dynamisme du langage est exclu de ce système synchronique pour se trouver à l’extérieur en
tant que diachronie3. Par contre, pour Hjelmslev la synchronie de la langue est elle- même
dynamique
Pour Hjelmslev, le système linguistique ou la forme n’est rien d’autre que le champ de la « force
de relations » où les signes et les catégories s’appellent et se transforment mutuellement5. Il est
important de remarquer que 1° les différences dans le système synchronique chez Saussure sont
toutes statiques, tandis que les oppositions chez Hjelmslev constituent des processus
dynamiques entre signes ou entre catégories et ne sont jamais les conséquences statiques de ces
processus ; 2° Hjelmslev retrouve à l’intérieur même du système synchronique de la langue le
dynamisme du langage, que son prédécesseur genevois a évacué en dehors de la synchronie ;
je pars de cette conception hjelmslévienne du langage pour dire qu’il est possible de formaliser
le dynamisme du langage.
c. LE SUJET ET LA LANGUE
Au moment de la fondation de sa théorie linguistique, Saussure a fait recours au « sujet parlant »,
qui est selon moi le sujet entendant, pour en faire le point de vue privilégié, c’est -à-dire le critère
épistémologique de la linguistique6. Quant à Hjelmslev, il semblerait qu’il a exclu de la linguistique
11
toute réflexion sur le « sujet parlant ainsi que sur la parole, acte de langage du sujet parlant. Il est
vrai que le premier Hjelmslev n’est pas aussi rigoureux en disant dans les Principes de grammaire
générale (1928) que la linguistique fait partie de la psychologie et que la langue est une réalité
psychologique qui est de nature subconsciente.
Si le « sujet parlant » n’était pour Saussure que le critère épistémologique pour construire des objets
de la linguistique, Hjelmslev, lui, en transformant la langue saussurienne ou la conception
saussurienne du système en quelque chose de plus souple et de plus complexe, arrive en quelque
sorte à intérioriser ce sujet dans l’objet même de la linguistique qu’est la langue. En d’autres termes,
ce que Hjelmslev se propose de saisir, ce n’est pas le sujet séparé du langage ni l’acte de discours
jeté en dehors de la langue, mais c’est justement le sujet en tant que langue. Le sujet parlant se
métamorphose ainsi en un constituant essentiel de l’objet même de la théorie du langage.
a. L’ÉNONCIATION
En linguistique, l’énonciation est l'acte individuel de production d'un énoncé, adressé à
un destinataire, dans certaines circonstances.
Selon Emile Benveniste, l’énonciation est la mise en fonctionnement de la langue par un acte
individuel8. Elle permet de réintroduire le sujet dans la langue, dans le ici et maintenant de la
situation d'énonciation9…Dans toute communication, aussi bien orale qu'écrite, on trouve à la
fois un énoncé et une énonciation. L'énoncé est le résultat linguistique, c'est-à-dire, la parole
prononcée ou le texte écrit, tandis que l'énonciation est l'acte linguistique par lequel
des éléments de langage sont orientés et rendus spécifiquement signifiants par l'énonciateur (et
son co-énonciateur, qui n'est pas un simple destinataire) en vue de produire ledit énoncé : on dit
généralement que l'énoncé est le « dit », tandis que l'énonciation est le « dire ». Pour résumer,
« c'est l'énonciation qui fait l'énoncé ».
Dans le domaine linguistique, il est apparu rapidement qu'on ne pouvait cantonner
l'énonciation, comme on avait pu le croire au début, dans les marges de la langue. Constituée
pour rendre compte de quelques particularités du système des pronoms personnels, elle a fait
resurgir, au cœur de la discipline, ce qu'on en croyait définitivement écarté et que le statut de
l'exemple permettait de croire éliminé.
8
R. Jakobson et les "fonctions du langage", E. Benveniste (1966 : 80)
9 Cf. Pour une excellente présentation de la linguistique de l’énonciation : D. Maingueneau,
éléments de linguistique pour le texte littéraire,.Bordas.
12
D'après Roman Jakobson « le langage doit être étudié dans toutes ses fonctions »10 . C'est-à-dire
que le linguiste doit s'attacher à comprendre à quoi sert le langage, et s'il sert à plusieurs choses.
Les six fonctions de la communication telles que les identifie Roman Jakobson sont chacune
liées à un des éléments suivants :
• Le message lui-même ;
• « Le destinateur envoie un message au destinataire » ;
• Le destinataire est censé recevoir le message ;
• « Pour être opérant, le message requiert d'abord un contexte auquel il renvoie
(c'est ce qu'on appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambiguë, le « référent »
contexte saisissable par le destinataire et qui est soit verbal, soit susceptible d'être
verbalisé » ;
• « le message requiert un code, commun, en tout ou au moins en partie, au
destinateur et au destinataire (ou, en d'autres termes, à l'encodeur et au décodeur du
message) » ;
• « le message requiert un contact, un canal physique et une connexio n
psychologique entre le destinateur et le destinataire, contact qui leur permet d'établir et
de maintenir la communication ».
Le schéma de Jakobson est un modèle décrivant les différentes fonctions du langage. Il a été
développé à la suite des études de Karl Bühler, dont le modèle se limitait aux fonctions émotive
(expressive), conative et référentielle.
10Roman Jacobson, « Closing statements : Linguistics and Poetics », Style in langage, T.A.
Sebeok, New-York, 1960. Pour la traduction de Nicolas Ruwet : « Linguistique et
poétique », Essais de linguistique générale, Éditions de Minuit, Paris, 1963.
13
En outre, si on sait déjà que le discours médiatique est, par définition, l’objet de prédilectio n
des SIC, il serait intéressant de savoir quel est l’apport des sciences du langage, en particulier
la théorie de l’énonciation, à cette discipline et si les avancées que peut enregistrer l’énoncia tio n
dans ce domaine pourraient contribuer à faire avancer les recherches en SIC. On constatera que
le discours médiatique est produit en respectant les règles de l’énonciation à savoir tous les
éléments de langage et les fonctions de celui-ci sont pris en compte. C’est-à-dire que tout
discours médiatique comporte un message qui est ce pour quoi on écrit le discours, un émetteur
qui est celui qui produit le discours, un récepteur qui est celui à qui est destiné le message, un
référent qui est le contexte dans lequel le message est produit, un code qui est la langue du
message qui doit être saisie par le récepteur et enfin un canal qui est le moyen par lequel le
message sera transmis.
b. LA SOCIOLINGUISTIQUE
11
Chomsky, 1965, Aspects de la théorie syntaxique.
12D.H Hymes, Vers la compétence de communication, collection « Langues et apprentissage des langues »,
1984
14
connaissance "des règles d'utilisation du langage sans lesquelles les règles de grammaire sont
inutiles." (A la notion de grammaticalité succède alors celle d'appropriation contextuelle).
Le concept de compétence de communication permet de rendre compte par exemple du fait
"qu'un enfant normal acquiert une connaissance des phrases, non seulement comme
grammaticales, mais comme étant ou non appropriées. Il acquiert une compétence qui lui
indique quand parler, quand ne pas parler, et aussi de quoi parler, avec qui, à quel moment, où,
de quelle manière." Cette compétence de communication est « indissociable de certaines
attitudes, valeurs et motivations touchant à la langue, à ses traits et à ses usages et tout aussi
indissociable de la compétence et des attitudes relatives à la relation entre la langue et les autres
codes de conduite en communication 13
une compétence sociolinguistique incluant les règles socio-culturelles d'appropriation de
l'énoncé au contexte (selon les paramètres des thèmes/ lieu/ statut social des participants) et
les règles de discours concernant principalement la cohésion/ cohérence des énoncés (ce qui
constitue une prise en compte de la dimension textuelle des énoncés) ;
Ces définitions, divergentes en partie, s'accordent toutefois pour distinguer une compétence
linguistique (ou maîtrise du système linguistique) et une compétence sociolinguistique (ou
maîtrise des règles d'actualisation sociale du système), compétences qui sont interdépendantes.
Mais le fait qu'il n'existe aucune description des règles sociales qui régissent la communica tio n
dans une société donnée, encore moins de "grammaire", alors que la compétence linguistiq ue,
elle, est décrite, certes avec des angles d'analyse opposés, aura pour conséquence d'entraîner
des dérives dans la transposition didactique de la compétence de communication : cette
dernière, au lieu d'être enseignée selon une conception maximaliste intégrant et l'étude du
système linguistique et celle des règles sociales d'utilisation, peut être conçue selon une
conception minimaliste avec la tentation d'enseigner uniquement la compétence linguistique et
de différer la compétence sociolinguistique.
Ceci dit, on pourrait aisément dire que les sics empruntent à la sociolinguistique dans sa manière
de construire son discours et sa capacité de l’adapter à la société. C’est-à-dire que le discours
médiatique est produit en respectant les règles d’utilisation du langage ,elles de la gramma ire,
la syntaxe et le vocabulaire, et en même temps en s’adaptant au contexte socioculturel dans
lequel il sera non seulement produit et divulgué.
13 Hymes, 1984 : 74
15
c. LA PRAGMATIQUE
La pragmatique est une branche de la linguistique qui s'intéresse aux éléments du langage dont
la signification ne peut être comprise qu'en connaissant le contexte de leur emploi. Cet object if
est l'un des buts des études visant à mettre en évidence la cohérence propre du langage naturel.
Une définition intégrante apparaît sous la plume de Francis Jacques : « La pragmatique aborde
le langage comme phénomène à la fois discursif, communicatif et social. » Le langage est conçu
par elle comme un ensemble intersubjectif de signes dont l’usage est déterminé par des règles
partagées. Elle concerne « l’ensemble des conditions de possibilité du discours »14 .
La référence à la pragmatique est, depuis les débuts de l’approche communicative (désormais
AC) et au fil des années, devenue incontournable dans les discours et pratiques des didacticie ns
et praticiens du français langue étrangère1. Même si certains développements récents autour de
la perspective actionnelle semblent vouloir remettre en cause cette influence2, les « actes de
langage » ou « de parole » - notion qui est ce que la didactique des langues-cultures a
principalement emprunté à la pragmatique – sont toujours bien présents dans le champ. Si la
pragmatique a énormément apporté au renouvellement de la DLC3, son influence comporte un
certain nombre d’effets qui semblent en partie problématiques – dont certains ont d’ailleurs très
tôt été identifiés, par D. Coste. L’objet de cette contribution est de revenir sur l’histoire du
succès de la théorie des « actes de langage ».
14DEBONO, M. (2013), « Pragmatique, théorie des actes de langages et didactique des langues - cultures.
Histoire, arrière-plans philosophiques, conséquences et alternatives », In : CASTELLOTTI, V. (sous la dir. de),
Le(s) français dans la mondialisation, Fernelmont : Éditions Modulaires Européennes, pp. 423-447
16
développements de cette théorie concerneront l’ensemble des sciences humaines et sociales,
notamment (et logiquement) les sciences du langage, puis la DLC.
Chez Searle, les actes de langage - c’est-à-dire ce que l'on fait avec des mots pour reprendre la
définition originelle d’Austin – sont classés selon l’intention du locuteur (les représentatifs, les
directifs, les commissifs, les expressifs, les déclaratifs) et constituent « les unités minimales de
la communication linguistique » :
« L’unité de communication linguistique n’est pas – comme on le suppose généralement – le
symbole, le mot ou la phrase ni même une occurrence de symbole, de mot ou de phrase, mais
bien la production ou l’émission du symbole, du mot ou de la phrase au moment où se réalise
l’acte de langage (Searle, 2009 [1972], 52 ; je souligne).
Si le courant communicatif en DLC retient bien cette idée d’unité minimale de la
communication, les didacticiens des langues ont, bien sûr, interprété de manière diverse la
notion d’acte de langage. Néanmoins, l’idée d’« un énoncé ou un groupe d'énoncés lié à une
situation » constitue certainement le dénominateur commun des lectures didactiques de la
notion (Decco, 1994 : 6).
1.3. Un succès fulgurant et persistant : les actes de parole en DLC
Dans deux textes à plus de vingt ans d’intervalle, D. Coste (1980) comme P. Anderson (2002)
considèrent que la DLC n’a emprunté quasiment que la théorie des actes de langage à la
pragmatique, et ceci de manière très rapide : ce « succès » fut en effet aussi fulgurant qu’il est
persistant. D. Coste, dans un article de 1985 rappelle deux jalons importants de l’année 1976
qui permettent de comprendre historiquement l’arrivée de la pragmatique en DLC :
-l’article d’E. Roulet sur « L'apport des sciences du langage » paru dans les ELA, ou celui- ci
mentionne les travaux d’Austin et de Searle (rappelons que la traduction française des Speech
acts date de 1972, donc peu de temps auparavant). Cet article montre bien qu’à l’époque, la
tendance traditionnelle à l’emprunt par les didacticiens des descriptions formelles des linguis tes
est délaissée au profit d’ « une linguistique s'intéressant aux emplois et aux usages effectifs de
la langue » (Coste, 1985 : 13), ce qui est le cas de la PL, mais aussi de la sociolinguistique de
Hymes qui influencera particulièrement l’AC naissante. la publication d’Un Niveau Seuil la
même année, qui est un inventaire notionnel- fonctionnel, avec des fonctions basées sur le
concept d’actes de parole (demander son chemin, se présenter, etc.).
Dans ce même article de 1985, le coordonnateur d’Un Niveau Seuil constate que la section «
Grammaire » de ce document, élaborée par J. Courtillon, est « moins souvent
utilisée/mentionnée/critiquée que celle consacrée aux ‘Actes de parole’ et préparée par M.
Martins-Baltar » (Coste, 1985 : 13), et qu’à l’époque « les actes de parole occupent le devant
17
de la scène », la grammaire étant reléguée « en coulisse et en annexe » (idem : 14). Ce bilan est
fait neuf ans après la publication d’Un Niveau Seuil, et treize ans après celle de la traduction
française des Actes de langage de Searle. Quarante ans plus tard, en 2012, quand on regarde la
place qu’occupent les « actes de parole » dans les matériels et discours didactiques, on mesure
d’autant plus l’importance de l’influence pragmatique en DLC : même si la notion d’ « acte de
parole » n’est plus la notion clé qu’elle était au début de l’AC (la notion de « tâche » semble
s’y substituer progressivement), elle garde une place plus qu’importante dans les discours
didactiques et les pratiques de classe. Il suffit d’ouvrir un manuel de FLE pour s’en rendre
aisément compte : la notion d’acte de langage
Dans l'article intitulé "la pragmatique est à la base de toute la linguistique" de Rudolf, la
pragmatique est d’abord une tentative pour répondre à des questions comme celles-ci : Que
faisons-nous lorsque nous parlons ? Que disons-nous exactement lorsque nous parlons ?
Pourquoi demandons-nous à notre voisin de table s’il peut nous passer l’aïoli, alors qu’il est
manifeste et flagrant qu’il le peut ? Qui parle et à qui ? Qui parle et avec qui ? Qui parle et pour
qui ? Qui crois-tu que je suis pour que tu me parles ainsi ? Qu’avons-nous besoin de savoir pour
que telle ou telle phrase cesse d’être ambiguë ? Qu’est-ce qu’une promesse ? Comment peut-
on avoir dit autre chose que ce que l’on voulait dire ? Peut-on se fier au sens littéral d’un propos
? Quels sont les usages du langage ? Dans quelle mesure la réalité humaine est-elle déterminée
par sa capacité de langage ?
d. LA SEMIOTIQUE
Le bon sens voudrait que sémiotique et communication soient solidaires. Conçue comme
activité symbolique, la communication est un théâtre permanent de signes. Décrire et
comprendre cet univers a pour avantage de privilégier le sens au sein de la communication. En
retour, les Sic progressent dans la compréhension de processus complexes, où les questions
d’image, d’identité, de relation, secouent les illusions du premier âge sémiotique : le pouvoir
absolu du code, du système, de l’arbitraire.
18
certains ont vu, moins un besoin de clôture, qu’une coupure épistémologique avec les modèles
de communication en construction. Au moment où la communication s’édifiait, au-delà des
postulats structuralistes sur le langage, on pouvait craindre que la on : une communica tio n
rabattue sur des messages linguistiques par la sémiotique et, inversement, une sémiotique vue
par la communication sous l’emprise du système. Suit un parcours croisé, fait d’embûches mais
aussi d’attentes, à mesure que sémiotique et communication se rejoindront sur le primat du sens,
non dans une simple transmission mais dans une relation symbolique où le sujet individuel ou
collectif met en jeu son image, son identité, ses valeurs.
Le moins que l’on puisse dire est que la sémiotique est froidement accueillie dans les sources
de référence en communication. Cela va jusqu’à la mise à l’écart, comme dans le Dictionna ire
critique de la communication (Sfez, 1993), où l’on cherche en vain dans l’index les notions de
signe, de code, de structure, de sémiologie ou de sémiotique, alors que les connexions avec les
linguistiques, la psychologie sociale ou cognitive, l’anthropologie sont bien établies. Il est bien
question, çà et là, de la communication symbolique, mais pour mieux accuser les risques de «
tautisme » par confusion du signe et du symbole, sans mesurer « que la fonction symboliq ue
précède les signes qu’elle lie » (Sfez, 1993, p. 1628). Mais la sémiotique reste étrangère au
débat : elle faisait déjà figure, dans la Critique de la communication (1988), de « machine »
représentative, au même titre que la théorie de l’information, l’une faisant transiter du signe,
l’autre du signal, dans une relation « linéaire » et « mécanique » entre émetteur et récepteur.
Une métaphore qui fonctionne encore mieux si l’on opère, de surcroît, une réduction au
linguistique et une réification des pôles de transmission, alors que la sémiotique place la
compétence et, donc, un savoir-faire « en puissance », au seuil de toute modélisation de la
communication.
19
sans pour autant réduire la sémiotique à une posture linguistique : « Avec le développement des
moyens de communication non linguistiques, la sémiotique, en tant que réflexion sur les
systèmes de signes ou de significations, s’est affranchie de la réflexion linguistique et a créé
ses propres outils » (p. 506). Pourtant, dans la suite de l’article, on s’en tiendra essentielle me nt
à la linguistique structurale (Saussure, Hjelmslev), avant d’aborder les outils de l’analyse
sémiotique et leurs applications à travers des questions de langage, de narrativité, de discours.
À cet égard, la position de Daniel Bougnoux (1993), est sans ambiguïté : « Si nous plaçons la
sémiotique en tête de nos sciences de l’information et de la communication, c’est qu’il est
capital sans doute d’avoir pris ce tournant (le fameux linguistic turn), mais tout aussi capital
d’en sortir ! Ce paradigme est à consommer avec modération » (p. 101). Et de stigmatiser une
certaine « ratiocination sémiotique et structuraliste » se refermant sur elle-même, comme un
code clos sur les signes, au lieu de s’ouvrir aux conditions pragmatiques de l’échange. Les
réserves exprimées ici ne prennent cependant pas la forme du procès, tant la sémiotique fait
retour dans les écrits de Bougnoux lui-même, à travers une vision sémiurgique de la
communication, y compris dans les franges primaires ou indicielles de la relation, mêlées
d’affects, d’empathie (Bougnoux, 1991).
20
En d’autres occasions, la sémiotique trouve une place non seulement légitime mais reconnue
dans toute son « extension », à l’image du texte de cadrage de Bernard Darras (1995). Peirce et
Hjelmslev y apparaissent de façon très disproportionnée, largement à l’avantage des
conceptions triadiques sur le signe (représentamen-objet- interprétant). Il n’est pas exagéré de
dire que l’étudiant bien intentionné sera vite découragé par le lacis des définitions en chaîne des
sous-classes de signes, par le treillis des signes remontant de la priméité à la tiercéité, par le
déroulement en boucles de la sémiose infinie. Une opacité théorique qui contraste avec les deux
chapitres d’encadrement sur la communication interculturelle et l’information documenta ire.
Toutefois, avec un peu d’attention, notre étudiant aura retenu que tout message met en jeu des
constituants, des traits pertinents en fonction du cadre d’expérience ou de représentation, une
coopération interprétative, des effets de contexte, des règles d’usage, des formes de
légitimation, autant d’éléments qu’un Umberto Eco, Lector in Fabula (1979, 1985) au meille ur
de sa forme, ne saurait renier.
21
Ce n’est donc pas du côté de la théorie peircienne mais chez Greimas lui-même que nous irons
chercher nos ppremières définitions sémiotiques de la communication. Grâce, notamment, au
sommaire de Communications, les théories dites de l’information (Moles, 1971) et la
cybernétique (Moles, 1973) sont des modèles connus des structuralistes. S’ils en retirent des
conceptions théoriques de l’information et, par généralisation, de la communication, les
sémioticiens en gardent néanmoins une vision linéaire et mécanique. Schématisation commode
pour s’appuyer sur un modèle de transmission et prendre, dans le même temps, sa distance avec
ce modèle télégraphique.
22
sémiotique théâtrale, mais, plus largement, de la dimension spectaculaire de nos cultures et de
nos signes, encore mal connue et mal abordée ».
Syntaxe : c'est la partie de la grammaire traditionnelle qui étudie les relations entre les mots
constituant une proposition ou une phrase,leurs combinaisons et les règles qui président à ces
relations,ces combinaisons. .
Lexicologie étude scientifique du lexique,son objet est une théorie compréhensible du fait
lexical tant au niveau des structures que des unités (mots, idiomes) Morphologie : c'est l'étude
de la formation des mots et de leurs variations dans une langue comme le français, certains mots
sont complexes et d'autres pas.
Phonétique est définie a peu près unanimement comme " l'étude des sons du langage".
a. LE STRUCTURALISME
En science humaine (anthropologie, psychologie, sociologie, linguistique), le
structuralisme est un courant de pensée qui considère la réalité sociale comme un ensemble de
relations.
C’est un courant de recherche linguistique descriptive qui part du postulat selon lequel
la langue est un système de relations entre des unités. Dans les années 1960, le structuralis me
devient un courant de pensée des sciences humaines par lequel les processus sociaux sont
23
issus de structures fondamentales qui sont le plus souvent non conscientes. Il privilégie la
totalité par rapport à l’individu considéré comme indissociable de la structure globale, la
synchronique des faits plutôt que de leur évolution ainsi que les relations qui unissent ces faits
plutôt que les faits eux-mêmes. Au-delà du principe de structure (hiérarchie)et relation
(combinaison) qu’elle étudient , nous avons également le principes de l’immanence défini
comme les structures de l’objet qu’elle étudie par l’étude des relations des termes intérieurs a
son objet , autrement dit il étudie les relations qui peuvent exister entre eux.
Paul François Paoli définit le structuralisme comme une théorie selon laquelle l’être
humain ne peut être appréhendé qu’ à travers un réseau de relation symbolique qui sont autant
de structures auxquelles il participe sans en être conscient.
Les auteurs principaux qui ont contribués à l’évolution de ce courant de pensée sont
entre autres : Claude Lévi-Strauss, ethnologue français fondateur du structuralisme avec son
ouvrage, triste tropique. Il a cherché à appliquer la linguistique structurale de Ferdinand de
Saussure à l’anthropologie. Il fait valoir que la famille acquière leur identité déterminée
uniquement par les relations avec autrui, c’est grâce à l’analyse structurale qu’il a renversé la
vision classique en intégrant les membres secondaires des familles. Nous avons aussi, Louis
Althusser, Jacques Lacan, Michel Foucauld Et Jacques Derrida ; Roland Barthes, Jean
Piaget
Ce que nous voulons montrer dans ce paragraphe, c’est la convergence qui permet au
courant de pensée structuraliste de se rattacher science de l’information et de la communicatio n,
c’est-à-dire à un concept et une méthode d’analyse de la langue impliquant la notion de structure
en science de l’information de la communication.
Comme toute autres sciences ayant emprunté la méthode d’analyse structurale, les sciences de
l’information et de la communication ne sont pas en reste, car la méthode ‘analyse structurale
dans les SICS, aboutit aux études du message publicitaire, de l’urbanisme, de la mode et du
texte et également des relations au sein d’un groupe. Plusieurs auteurs intervenant dans les
études en SICS vont utiliser cette méthode visant à considérer la réalité sociale comme un
ensemble de relation. Les échanges examinés par Mauss dans l’essai sur le don (1923-1924),
24
autant que les règles de parentés étudiés alors par Lévi-Strauss, obéissent à des contraintes
formelles précises gouvernant les cycles de réciprocité. Il affirme que la communication au
sein d’une famille est structure « comme un langage » il superpose dans un parallèle scellé par
les mots-clés d’inconscient et de communication : « les règles de la parenté et du mariage
servent à assurer la communication des femmes entre les groupes, comme les règles
économiques servent à assurer la communication des biens et de services, et les règles
linguistiques la communication des messages. »
Pour résumer, les auteurs qui abordent la méthode d’analyse de la linguistique structura l
dans les sciences de l’information et de la communication donnent une dimension non pas
seulement linguistique (Lévi-Strauss), mais plus encore (Barthes), cette dimens io n
communicationnelle à travers la sémiologie de la publicité, l’interaction, l’analyse des mass-
médias par le structuralisme.
25
b. LE FONCTIONNALISME LINGUISTIQUE
Le fonctionnalisme tout comme le structuralisme sont deux grands courant transversaux qui se
sont vu être représentées dans la quasi-totalité des sciences humaines et sociales, et nous
entendons par-là : l’anthropologie, la sociologie, la philosophie et même les sciences du
langage. Dans ce registre, le fonctionnalisme dit linguistique sert selon B. Heine. Dans
l’ouvrage The Cognitive Foundations of Grammar, « à synthétiser les travaux sur les processus
de grammaticalisation, particulièrement dans un domaine morphologique ». Cette étude se
base ainsi sur l’apparition des auxiliaires, et dans deux domaines conceptuels, la possession et
la comparaison. Parlant de Grammaticalisation, rappelons-nous que P. Watzlawic15 , comprend
la communication comme un ensemble doué de relation et de contenue ; si nous revenonte au
fonctionnalisme linguistique et l’associons à cette vision rétroactive de la Communication, nous
pouvons ainsi affirmer qu’en effet, le fonctionnalisme linguistique aide à démontrer la valeur
de la grammaire choisi par des interlocuteurs aucours d’un échange, car le choix peut s’avérer
contingent exemple :on parle le soutenu car on est au bureau, et la fonction associée est
Formelle. Le choix de grammaire peut aussi être émotionnelle, Exemple : nous choisissons de
parler le courant ou le familier selon la relation ou l’affection que nous avons avec celui qui
écoute, la fonction devient par conséquent privée et effective. C’est d’ailleurs pourquoi nous
sommes d’accord avec B. Heine quand il estime que « l’on ne peut saisir la motivation du mode
effectif de structuration du langage que si l’on prend en considération les fondements cognitifs
dont dérive la structure du langage » (19976 : 21). Par conséquent le langage, la gramma ire
produit dans un contexte ne peut être analyser objectivement dans un autre car le contexte de
production prend tant l’environnement que le l’émotion selon que le discours soit à visé
idéologique, instrumentale ou simplement informatif.
Plus loin, nous pouvons préciser que le Fonctionnalisme linguis te a emprunté aux Sic, la
démarche calculatoire telle que la préconise le courant formaliste grâce à logique hypothético -
déductive, dont se sers les SIC, pour expliquer les faits sociaux et les faits communicationnelles,
elle ne peut pas se satisfaire de généralisations statistiques, elle ne peut pas tenir compte à la
fois des deux fonctions d’information et d’interaction et accorde la priorité à celle qui est le
plus aisément formalisable. W. Abraham16 y voit « une division raisonnable du travail ».
26
CONCLUSION
A travers cette revue de concepts, théories et approches linguistiques en passant par les auteurs
nous a permis de manière en lumière la manière dont les sciences du langage ont influencé le
développement épistémologique des sciences de l’information et de la communication. C’était
l’occasion aussi pour nous au cours de notre exposé d’établir les relations d’interdisciplinar ité
qui existent en ces deux disciplines.
A bien des égards l’analyse du discours au sens générique, tient une place naturelle dans le
domaine des SIC, non seulement sur le plan de la recherche mais aussi sur le plan de la
formation, car le langage reste un moyen privilégié de contact et de communication. Une telle
approche est valable aussi pour le langage non-verbal (gestuelle, le décor d’une émission etc.)
qui fait l’objet de plusieurs travaux de recherche en analyse du discours.
Il est important de relever au-delà de l’apport des SDL aux SIC que c’est indéniablement un
rapport d’interdisciplinarité qui irrigue ces deux disciplines tendant à se confondre parfois et
profitant d’une réciprocité, d’un échange dans les différents champs de recherches en cours.
27
REFERENCES
1 Bonnafous, S., Charaudeau, P. 1996. « Le discours des médias. Entre sciences du langages et
sciences de la communication ». Le français dans le monde. Numéro spécial « Le discours
enjeux et perspectives ». Hachette. p. 39-45.
2 Bernard Colombat, Jean-Marie Fournier, Christian Puech ; Klinckseick 2010
3 François Rastier ; Langages, 97-111, 1998
4 Jean-Jacques Courtine ; Langages, 5-12, 1994
5 Jérôme Jacquin, Raphaël Micheli ; SHS Web of Conferences 1, 599-611, 2021
6 Luiz C. MARTINO, Epistémologie de la communication : scepticisme et intelligibilité du
savoir communicationnel, il met exergues les deux thèses créationnistes des SIC, pour mieux
établir ou non selon ces derniers la scientificité des SIC. Robert BOURE
7 R. Jakobson et les "fonctions du langage", E. Benveniste (1966 : 80)
8 Cf. Pour une excellente présentation de la linguistique de l’énonciation : D. Mainguenea u,
éléments de linguistique pour le texte littéraire,.Bordas.
9 Roman Jacobson, « Closing statements : Linguistics and Poetics », Style in langage, T.A.
Sebeok, New-York, 1960. Pour la traduction de Nicolas Ruwet : « Linguistique et
poétique », Essais de linguistique générale, Éditions de Minuit, Paris, 1963.
10 Chomsky, 1965, Aspects de la théorie syntaxique.
28
WEBOGRAPHIE
https://souad-kassim-mohamed.blog4ever.com/chapitre-5-theories- linguistiques-et-approches-
d-enseignementapprentissage-actuelles
https://www.cairn.info/revue-hermes- la-revue-2007-2-page-117.htm
https://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1970_num_5_17_2572
www.l'internaute.fr.dictionnaire
www.cnrtl.fr.
www.universalis.fr
www.Googlescholar.com
BIBLIOGRAPHIE
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symbolique,
29
KRIEG-PLANQUE, A. 2007. « ‘Sciences du langage’ et ‘sciences de l’information et de la
communication’ : entre reconnaissances et ignorances, entre distanciations et appropriations ”.
Dans Franck Neveu et Sabine Pétillon (dir.). Sciences du langage et sciences de l’homme.
Limoges : Éditions Lambert-Lucas, p. 103-119.
PAUL-FRANÇOIS PAOLI, 2009, Le structuralisme en quatre questions.
30