Extrait 42485210
Extrait 42485210
Extrait 42485210
Opérations unitaires :
traitement des gaz
III
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
composé de :
Industrialisation des procédés et usine du futur Réf. Internet : 42602
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des Réf. Internet : 42446
solides
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
Jean-François JOLY
Ingénieur de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon, Ingénieur-
docteur de l'Université de Lyon, Directeur expert à l'IFP Énergies Nouvelles
Julien LEGROS
Directeur du Groupement de recherche sur la Synthèse en flux continu (GdR
CNRS 2053 Synth_Flux)
Olivier POTIER
Responsable du Groupe Thématique de la Société Française de Génie des
Procédés (SFGP), Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (CNRS UMR
7274, Université de Lorraine, Nancy), École Nationale Supérieure en Génie des
Systèmes et de l'Innovation (ENSGSI - Université de Lorraine)
Marie-Odile SIMONNOT
Professeur en Génie des procédés à l'Université de Lorraine (Nancy)
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Opérations unitaires : traitement des gaz
(Réf. Internet 42485)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
Puriication des gaz par le procédé PSA (Pressure Swing Adsorption). Fondamentaux J3606 33
et cycles en pression
Puriication des gaz par le procédé PSA (Pressure Swing Adsorption). J3607 41
Dimensionnement et perspectives
Procédé PSA pour la production d'azote sur site J3610 47
Analyse des gaz rares par spectrométrie de masse statique . Théorie et J6636 63
instrumentation
Analyse des gaz rares par spectrométrie de masse statique. Mesures et applications J6637 69
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VII
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Dépoussiérage et dévésiculage
Positionnement du problème Que ce soit dans le secteur de la génération d'énergie ou chaque fois que l'on
brûle un combustible fossile (charbon, fuel ou émulsions), dans le secteur pétro-
lier (par exemple, les unités de cracking catalytique FCC), dans le secteur indus-
triel (cimenteries, fusion d'aluminium...), on est confronté à un problème de
dépoussiérage ou de dévésiculage soit direct car les fumées contiennent déjà les
vésicules à éliminer, soit secondaire parce qu’une opération d'épuration d'un
polluant gazeux comme le SO2 a généré un aérosol ou un entraînement vésicu-
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPQ
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 580 − 1
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laire qu'il faut traiter. La sélection d'un équipement ou d'un procédé de dépous-
siérage/dévésiculage délivrant les performances requises pour respecter des
réglementations de plus en plus sévères devient un exercice délicat dans lequel
les chances de se tromper ne sont pas négligeables. L'étude et le choix rationnel
d'un système de dépollution des gaz supposent une connaissance du problème
à traiter, c’est-à-dire de la nature de la suspension et des caractéristiques des dif-
férents séparateurs considérés. L'article qui suit a pour ambition de fournir à
l'homme de l'art des informations concises et utiles qui l'aideront à faire son
choix. Dans tous les cas, une étude plus fine que ce qui est possible avec les seu-
les informations données ici est nécessaire avant toute sélection définitive.
On définit sous le nom de dépoussiérage toute action ou procédé dans lequel Définitions
une fumée ou un gaz est débarrassé par une séparation gaz/solide d'une fraction
substantielle des solides qu'il véhicule. Les appareils ou équipements effectuant
cette tâche sont nommés dépoussiéreurs ou séparateurs de poussières. Sont
exclus de cette définition les filtres à très haute efficacité pour salles blanches, en
milieu médical ou nucléaire par exemple.
On définit sous le nom de dévésiculage toute action ou procédé dans lequel un
flux gazeux est débarrassé par une séparation gaz/liquide d'une fraction subs-
tantielle des gouttelettes qu'il véhicule. Les appareils ou équipements effectuant
cette tâche sont nommés dévésiculeurs.
PARTICULES
Le processus de sélection d'un procédé ou d'un équipement
Phase Liquide ou solide
commence par la caractérisation des fumées ou gaz à traiter. La qua-
lité des particules en suspension doit d'abord être déterminée. Taille et forme Distribution granulométrique
S'agit-il de vésicules de liquide ou de particules solides ? Quelle (attention au domaine submicronique !)
quantité est-elle présente ? Il est clair qu'une technologie visant à
traiter 10 mg/Nm3 ne sera pas la même qu'une technologie pour Caractère Collant ou pas ? Érosif ? Corrosif ?
100 g/Nm3. Quel est le fluide vecteur ? Quelle est la granulométrie ? Concentration En g/m3
Puis viennent les considérations relatives au procédé. Le débit de
gaz est-il sujet à des fluctuations de régime ou à des pulsations ? Densité Masse volumique réelle et non pas apparente
Est-on en milieu corrosif ou inflammable ? À quelle pression tra-
vaille-t-on ? Enfin viennent les questions économiques. Quel est le VECTEUR
coût d'investissement et de fonctionnement ? Le tableau 1 récapi-
tule les principales questions à se poser. Débit Débit volumique réel minimal et maximal
à la température et à la pression du procédé
Certains de ces facteurs ont sans doute une importance particu-
lière, en particulier : Densité,
viscosité
— la température, car elle influe à la fois sur la masse volumique,
la viscosité, le choix des matériaux ; elle joue sur le caractère des Température Minimale et maximale
poussières, les faisant collantes ou non, sèches ou humides et plus
ou moins conductrices ; Pression Fluctuante ou pas
— la taille des particules ;
Sécurité Produit explosif ? Inflammable ? Corrosif ou
— le débit à traiter car il faut faire attention aux débits variables. toxique ?
Certains appareils, comme les venturis, sont en général équipés de
dispositifs particuliers permettant d'en ajuster le fonctionnement de Fluctuations De débit ? Voire de pression ?
façon à garder une efficacité constante. Nous verrons que certains
équipements, dont les électrofiltres, sont sensibles au débit ; Point de rosée Attention à la présence de composés comme SO3
— la concentration. Si la teneur en sortie après traitement est
PROCÉDÉ
imposée par des réglementations ou des normes et varie entre quel-
que 300 mg/Nm3 et 10 mg/Nm3, la teneur en entrée peut fluctuer Continu Ou discontinu
entre 500 g/Nm3 et 100 mg/Nm3. Certains appareils comme les
cyclones sont assez insensibles à ce paramètre, mais il en va tout Exigences De quel rendement a-t-on besoin ? Quelle teneur
autrement pour les filtres. absolue cela fait-il ?
Nota : on rappelle qu’un normomètre cube (Nm3) correspond à un mètre cube pris dans
les conditions normales de température et de pression (101 325 Pa et 298,15 K). (0) Choix Procédé simple ? Performant ? Fiable ?
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Pour bien comprendre les différents mécanismes mis en jeu dans 1.1 Définition de l’état particulaire
le dépoussiérage, il est utile de passer en revue les différentes for-
ces qui peuvent s'appliquer aux particules.
On appellera poussière toute particule en phase solide portée par
■ La gravité : le gaz et d'un diamètre assez faible. Concrètement, et arbitrai-
rement, nous dirons que les poussières ont un diamètre aéraulique
3 moyen compris entre 0,05 et 100 µm. Les poussières peuvent être
ρ πd g
F g = ------------------ = mg d'origine mécanique, comme celles générées lors de la manuten-
6 tion de produits pulvérulents ou par des opérations de broyage.
Leur diamètre est rarement au-dessous de 20 µm. Elles peuvent
avec m masse de la particule, aussi être d'origine physico-chimique, comme celles obtenues lors
ρ masse volumique de la particule, d'opérations de combustion. Dans ce cas, on a à la fois de très fines
particules (de 0,4 à 2 µm) et des plus grosses. Enfin, on peut avoir de
d diamètre de la particule.
fines particules solides qui se forment lors du refroidissement de
■ La force centrifuge : gaz issus de l'industrie et qui vont laisser condenser des aérosols
dont le diamètre excède rarement 0,5 µm. Les aérosols produits par
2
mv l'industrie métallurgique en sont un exemple typique. En règle
F c = ------------
r générale, plus la trempe des gaz est rapide, plus l'aérosol sera fin.
Bien que la discussion sur le contrôle des aérosols sorte du cadre de
avec v vitesse, cet exposé, on peut essayer de faire grossir ces aérosols, les rendant
r rayon de la courbure. moins difficiles à capter, en évitant les chocs brutaux de tempéra-
ture et en augmentant le temps de séjour lors du processus de
■ La traînée aérodynamique : refroidissement des gaz pour que le processus de croissance des
noyaux puisse se faire.
2
CAv ρ gaz Les particules d'un diamètre inférieur à 0,05 µm, soit 50 nm,
F ac = -------------------------
-
2 seront classifiées comme aérosols. Au-delà de 100 µm, on ne parlera
plus de poussières mais de particules solides.
avec v vitesse relative,
La figure 2 donne une représentation de quelques poussières et
C coefficient de traînée, aérosols couramment rencontrés.
A aire effective.
Le coefficient de traînée dépend du nombre de Reynolds de la
particule : 1.2 Classification des particules solides
dpv p ρg
Rep = Bien entendu, on doit considérer en premier les caractéristiques
ηg intrinsèques du matériau ou de la substance dont les solides sont
constitués. Pour l'épuration des gaz, la masse volumique réelle de la
η étant la viscosité du gaz porteur (indice g). particule est d’une importance particulière puisque dépend d'elle la
La courbe donnant le coefficient de traînée en fonction du régime réponse inertielle aux forces qui seront appliquées. La plupart des
aéraulique est donnée dans le diagramme de la figure 1. applications industrielles présentent des particules de masse volu-
mique comprise entre 1 000 et 3 000 kg/m3. La dureté et le carac-
■ Les forces électrostatiques : tère abrasif et érosif sont importants également. Mais le facteur le
plus important reste la taille, associée à la distribution granulométri-
q1 q2 que. Signalons, puisque la littérature est de plus en plus internatio-
F e = -----------------
4π ε d
2 nale, que c'est la PSD (Particle size distribution des anglo-saxons).
■ La définition de la taille est aisée et unique quand la particule est
avec d distance séparant deux particules, sphérique. Mais, dès lors qu'elle ne l'est plus, soit on travaille avec
q charge de la particule, plusieurs paramètres, ce qui est malcommode, soit on travaille avec
une donnée moyenne unique pour une particule. On peut prendre,
ε permittivité électrique du milieu. par exemple, un diamètre recalculé comme si la particule était sphé-
rique en partant de sa masse. On a alors :
■ Si la particule est soumise à un champ imposé, alors d'autres for-
ces et facteurs comme les forces de cohésion et la diffusion brow- d = (6m/ρπ)1/3
nienne jouent également un rôle. Le tableau 2 donne quelques-uns des diamètres équivalents les
plus employés. (0)
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QQ
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2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000 10 000
(1 µm) (1 mm) (1 cm)
Diamètre des particules (µm)
(1) Diamètres moléculaires calculés à partir de la viscosité à 0 °C (3) La distribution de taille peut être obtenue par une mesure spéciale
(2) Donne la taille moyenne mais non la distribution des particules (4) Y compris le facteur de Stokes-Cunningham pour l'air mais non pour l'eau
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1 ( d – d ) 2
ƒ = --------------- exp – -----------------------
2
σ 2π 2σ
1.3 Méthodes de mesure
avec σ écart-type,
d diamètre moyen.
L'adéquation de cette distribution est douteuse, dans la plupart 1.3.1 Méthodes manuelles
des cas ;
— la distribution log normale qui est une distribution normale Elles constituent des méthodes de référence et la mesure ne peut
avec des échelles logarithmiques ; être dissociée du prélèvement. La réglementation et les protocoles
— la très utilisée distribution de Rosin/Rammler : se sont peu à peu renforcés au fil des années et un certain nombre
de principes majeurs doivent être respectés.
ƒ = 100nbd n – 1 exp(– bd n)
avec n et b deux constantes décrivant la distribution. ■ Isocinétisme
La distribution de Rosin/Rammler est particulièrement indiquée Les particules n'ayant pas la même masse volumique que le gaz,
pour décrire la distribution de gouttes émises par une buse de pul- chaque fois que l'on va forcer le gaz à changer de direction, que ce
vérisation. soit par un coude dans la gaine ou par une aspiration, par effet
d'inertie, les grosses particules ne suivent plus la veine gazeuse. La
Le plus pratique est de construire une courbe cumulative sur taille critique à partir de laquelle il y a ségrégation notable entre le
papier probabiliste, ce qui permet au technicien de voir ainsi plus gaz et les particules dépend des propriétés de chaque phase, mais
sûrement ce qui peut poser problème (figure 3). cette taille est comprise entre 5 et 20 µm. Il est donc capital, pour
s'affranchir de distorsions, de respecter un critère d'isocinétisme à
au moins 95 % et les normes l'imposent, précisément parce que les
Pourcentage de particules gaz ont pu subir avant le point de prélèvement des accidents de par-
de diamètre < d cours (vannes, coudes, rétrécissement ou élargissement).
100
98 ■ Normalisation
95
90 La norme impose d’effectuer les prélèvements en plusieurs points,
85 chacun étant positionné de façon à couvrir des sections de gaine
70 d'égales surfaces. La figure 5 précise ces points.
60
50
40
En théorie, deux axes perpendiculaires doivent être balayés. La
30 pratique, en particulier due au fait que la gaine n'est pas toujours
20 assez accessible, conduit souvent à n'en considérer qu'un.
10
5 ■ Réchauffage des gaz prélevés
2
1 Les cannes de prélèvement sont de petit diamètre, typiquement
0,5 6 à 16 mm. Il convient donc d'éviter les condensations parasites qui,
0,2
0,1 gênantes pour les poussières, deviennent dramatiques quand il
0,05
0,01
s'agit de mesurer des polluants très solubles tels que HCl. Pour cette
0,05 0,1 0,2 0,3 0,5 1 2 3 5 10 20 30 50 100 raison, il faut chauffer la gaine jusqu'au filtre qui servira à la mesure.
Diamètre d (µm) Pour s'écarter encore plus du point de rosée, on peut, en sus, diluer
avec un flux connu d'air sec. Le filtre lui-même doit ensuite être
Figure 3 – Représentation d’une distribution granulométrique maintenu à une température de 160 °C environ. En effet, si la tempé-
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D
Filtre plan Coffret de Pompe
Buse Canne de maintenu en jonction
prélèvement
température
Tube de Pitot
a points de prélèvement (exemple de la colonne 4)
Sonde de pression témoin
Sensible à la forme Sensible à la forme Un seul point de mesure Sensible au procédé amont
Points faibles des particules des particules (représentativité) Sensible à la vitesse
Entretien nécessaire
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1. Gaz concernés ■ Dix corps purs (cf. figure 1) répondent à la définition précédem-
ment donnée des gaz permanents :
— sept corps simples : He, H2 , Ne, N2 , Ar, O2 , Kr ;
— trois corps composés : CO, CH4 , NO.
On appelle gaz « tout corps qui se présente à l’état de fluide
expansible et compressible (état gazeux) dans les conditions de On ajoutera trois mélanges de gaz qui concernent tout particu-
température et de pression normales » [Robert, 1990]. lièrement le domaine industriel : l’air, le gaz naturel (GN) et le gaz
de synthèse de l’ammoniac (N2 + 3 H2).
Un gaz permanent est « un gaz qui ne peut se liquéfier par
simple augmentation de pression » [Larousse, 1972], sous-entendu
à température ordinaire, c’est-à-dire sans application de froid. Dans Les dix gaz purs mentionnés constituent une liste exhaustive
un langage plus scientifique, on dirait : tout gaz dont la tempéra- si l’on ne considère pas les formes particulières de certains
ture critique est inférieure à l’ambiante. Il faut toutefois préciser où d’entre eux tels He3 , HD, D2 , He superfluide, ortho-hydrogène et
l’on situe la température ambiante. L’examen du réseau des para-hydrogène.
courbes de pression de vapeur des gaz (figure 1) montre qu’à
l’exception de l’ozone (molécule qu’il est difficile de rencontrer à
l’état pur en raison de son instabilité) aucun gaz n’a son point ■ Gaz liquéfiables par simple augmentation de pression à des
critique dans la zone des températures comprises entre – 64 oC (Kr) températures ambiantes relativement basses (10 à 40 oC)
et + 10 oC (C2H4) (tableau 1). Si l’on situe le seuil inférieur de la C2H4 , Xe, CO2 , N2O, C2H2 , C2H6 , certains Fréon (R116 par
température ambiante dans cette zone, le krypton est le premier exemple).
des gaz à se classer dans la catégorie des « gaz permanents ».
■ Gaz liquéfiables par simple augmentation de pression, encore
liquides à températures élevées (vers 100 oC et plus)
Dans cet article, il sera essentiellement question de « gaz On les appelle parfois « gaz liquides ». Citons en quelques-uns :
permanents », purs ou en mélange. Il sera cependant fait
— les GPL (gaz de pétrole liquéfiés) : butane, propane ;
mention de quelques gaz ou mélanges de gaz qui, sous pression,
— l’ammoniac (NH3) ;
peuvent être obtenus à l’état liquide à des températures rela-
— quelques Fréon (R22, R12, R11 ) utilisés comme fluides
tivement basses (comprises entre + 10 et + 40 oC), et aussi de
frigorigènes halogénés : chlorofluorocarbures (CFC) et hydrochloro-
gaz ou mélanges de gaz qui, sous pression, demeurent liquides
fluorocarbures (HCFC).
jusqu’à des températures de l’ordre de + 100 oC. Ces derniers
sont parfois appelés « gaz liquides » (propane, butane,
ammoniac...). Note à propos des Fréon
Les CFC doivent être abandonnés fin 1995 ; les HCFC, déjà
sous contrôle, devront l’être vers 2020, en raison des risques de
destruction de l’ozone stratosphérique. Sont à l’étude actuelle-
ment d’autres fluides frigorigènes de remplacement, tels des
hydrofluorocarbures (HFC).
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2. Techniques de séparation
des gaz
2.1 Séparation par perméation
Cette technique, de mise en œuvre récente, utilise des membranes
dites semi-perméables, qui ont la propriété d’être traversées plus
facilement par certaines molécules que par d’autres (perméation
sélective). La sélectivité n’est pas uniquement fonction de la taille
des molécules, qui joue cependant un rôle majeur quand les tailles
sont très différentes : cas de l’obtention d’hydrogène pur à partir de
mélanges contenant N2 , CH4 , CO, Ar, etc. L’hydrogène qui a traversé
la membrane constitue le perméat ; sa pureté peut atteindre 99,9 %.
La figure 2 montre des éléments constitutifs du cœur de l’équi-
pement pour la réalisation d’un procédé mis en œuvre par L’Air
Liquide. Ces éléments sont constitués de millions de fibres creuses
en polyaramide, fines comme des cheveux. Les gaz « rapides » dif-
fusent de façon préférentielle à travers la membrane, s’écoulent à
l’intérieur de la fibre creuse et sont collectés pour constituer le
perméat. Les gaz « lents » s’écoulent autour des parois des fibres
et constituent le résidu. Les fibres en grandes longueurs sont tres-
sées et enroulées sur un noyau ; leurs extrémités sont enrobées dans
un manchon en résine époxyde qui est ensuite tronçonné, réalisant
ainsi la plaque tubulaire qui permet de collecter le perméat. Le gaz
à traiter s’écoule à l’extérieur des fibres comme le ferait le fluide,
côté virole, d’un échangeur tubulaire : le gaz brut entre à une extré-
mité de la virole, le résidu sort à l’autre extrémité.
Le classement des gaz (pour ce type de membrane), du plus
« rapide » au plus « lent », est le suivant :
He > H2 > H2O > NH3 > CO2 > H2S > CH3OH > CO > Ar > N2 > CH4
> C 2 H6 > C 3 H8
L’utilisation de membranes connaît actuellement un développe-
ment important pour la purification de l’hydrogène ou la sépara-
tion de fractions contenant de l’hydrogène tant en raffinerie que
dans la pétrochimie, ainsi que pour la production d’azote à partir
de l’air (système Medal, figure 3).
La perméation est utilisée en concurrence ou en association avec
l’adsorption PSA (§ 2.2.2) et la cryogénie.
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RP
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ourquoi liquéfier le gaz naturel : pour pouvoir réduire son volume (d’un
P facteur 600) et ainsi pouvoir le transporter par bateau sur de très grandes
distances, ou à travers des mers profondes (lorsque le transport par gazoduc
n’est pas économique). Une fraction de plus en plus importante du gaz naturel
est transportée ainsi, au fur et à mesure que les ressources locales et proches
s’épuisent chez les gros consommateurs, aussi bien aux États-Unis qu’en
Europe. Cette proportion, de l’ordre du quart aujourd’hui, pourrait passer à
plus du tiers d’ici 15 ans, alors que la quantité totale échangée va aussi aug-
menter de 50 % ou plus. Le transport par bateau permet également de
s’affranchir des contraintes géostratégiques et de ne pas dépendre d’un four-
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RQ
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nisseur unique. En 2008, environ 200 millions de tonnes de gaz naturel ont été
liquéfiés, dont 40 % dans des unités démarrées dans les années 2000. Les
unités actuellement en construction permettront de produire 100 millions de
tonnes supplémentaires. La construction de terminaux de réception explose
également – 280 millions de tonnes installés.
La liquéfaction est également employée – en plus petite capacité – pour faire
face aux variations saisonnières de consommation, en stockant une partie du
gaz sous forme liquide en période de plus faible consommation, pour le vapo-
riser lorsque la demande est forte.
Dans certains pays, le gaz naturel liquéfié GNL est livré par camion aux
consommateurs éloignés des réseaux de distribution du gaz.
RR
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jSVPQ
H2O
Séparation
eau libre/ Après désacidification, l’eau doit être extraite du gaz en
Condensats
condensats totalité : même une fraction de quelques ppm est suffisante pour
la formation d’hydrate à – 160 oC, heureusement alors en quantité
trop faible pour provoquer des bouchages. La seule technique de
Gaz acide déshydratation possible est l’adsorption sur tamis moléculaires
Désacidification Fractionnement (figure 4) qui permet de descendre à une teneur en eau inférieure
(CO2, H2S)
à 1/10 ppm volume. Pour diminuer la taille de cette unité, le gaz est
refroidi à une température aussi basse que possible en tenant
compte des risques de formation d’hydrate (autour de 20 oC), pour
Séparation
Séchage Démercurisation Liquéfaction
N2
condenser ainsi une forte proportion de l’eau avant le séchage.
Une fois sec, le gaz naturel doit encore être débarrassé du mer-
cure, même s’il est présent en très faible quantité : le mercure
H2O Hg Gaz combustible
chargé en azote s’accumulant dans les échangeurs cryogéniques en alliage d’alu-
minium va les corroder à l’arrêt en s’amalgamant avec l’alumi-
Figure 2 – Purification typique pour liquéfaction de gaz naturel nium. Le mercure est capturé à température ambiante sur des
masses de captation à base de composés de soufre déposés sur
alumine.
Échangeur Le gaz naturel est ensuite refroidi aux alentours de – 30 oC avant
Stockage
Gaz purifié réfrigérant Gaz acide d’être envoyé à une section de fractionnement (figure 5) qui va
amine pauvre
(en gaz acide) permettre à la fois :
– de mettre le gaz naturel aux spécifications commerciales ;
– d’enlever les composés lourds (benzène, paraffines lourdes,
Pompe etc.) susceptibles de cristalliser ;
– de soutirer les composés nécessaires pour les appoints des
Gaz combustible
Gaz mélanges réfrigérants (C2, C3, parfois C4 et C5).
à traiter
Habituellement, une première colonne permet de mettre le gaz
aux spécifications (scrubber, en anglais), en sortant le gaz à liqué-
Rebouilleur fier en tête et les composés plus lourds avec une toute petite quan-
tité de méthane en fond, puis les autres composés sont fractionnés
Colonne de lavage Régénérateur dans un train de colonnes : dééthaniseur, dépropaniseur, débutani-
seur. Le condenseur de tête de la première colonne, qui doit refroi-
Figure 3 – Schéma simplifié d’une unité de lavage aux amines dir aux alentours de – 60 oC est habituellement inclus dans
l’échangeur cryogénique principal.
La première opération est une décantation après refroidisse- À la sortie de la liquéfaction, il est souvent nécessaire d’enlever
ment à l’eau pour extraire les condensats (hydrocarbures liquides) l’azote en excès pour ajuster la chaleur de combustion du gaz
et l’eau libre. naturel (limiter à 0,5 à 1 % d’azote). L’azote est enlevé en revapori-
Les gaz acides CO2 et l’H2S présents sont ensuite retirés du gaz, sant une partie du GNL :
généralement par absorption avec une solution d’amine – soit dans un ballon séparateur ;
(figure 3) : le plus souvent monoéthanolamine (MEA) ou diéthano- – soit dans deux ballons en série à des pressions légèrement
lamine (DEA). différentes ;
S’il existe des mercaptans, du COS ou d’autres composés plus – soit dans une colonne rebouillie par le GNL à forte pression
difficiles à capter, le traitement sera plus complexe. avant détente dans une vanne.
RS
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jSVPQ
Échangeur
cryogénique
C2 C3 C4
C5+
40,00
Liquide Gaz
2. Procédés de liquéfaction 30,00
Zone
diphasique
Le fluide réfrigérant, comprimé à une pression suffisante pour Figure 6 – Chemin thermodynamique de liquéfaction de gaz naturel
être condensé à la température de la source froide disponible, est
détendu pour être vaporisé.
L’enthalpie de vaporisation est utilisée pour refroidir le gaz natu-
rel, puis le réfrigérant vaporisé est aspiré par un compresseur. Air ou eau
Plusieurs cycles peuvent être utilisés en cascade. Pour une cas-
cade à deux cycles : le premier cycle assure alors la condensation
du réfrigérant du deuxième cycle, le deuxième cycle, celui de la Condensation
liquéfaction du gaz naturel. du fluide réfrigérant
Les différents procédés peuvent être classés suivant (tableau 2) :
– le nombre de cycles en cascade : 1, 2 ou 3 ;
– la nature des fluides réfrigérants : Compression Détente
du fluide réfrigérant du fluide réfrigérant
• les corps purs (propane, éthylène, méthane, azote),
• les mélanges réfrigérants : mélange d’hydrocarbures (méthane,
éthane, propane...) et éventuellement d’azote ; Vaporisation
– le type d’échangeurs utilisés : du fluide réfrigérant
• les échangeurs bobinés ou SWHE (Spool Wound Heat
Exchanger ) (figures 10, 21 et 22) constitués par des enroule-
ments en spirale de tubes autour d’un noyau. Les dimensions Refroidissement – liquéfaction
sont voisines de 5 m de diamètre et 60 m de haut, Gaz naturel GNL
du gaz naturel
• les échangeurs à plaques ou PFHE (Plate Fin Heat Exchanger)
constitués d’empilements de plaques et d’ailettes, moins cher Figure 7 – Principe de base des cycles de liquéfaction de gaz naturel
RT
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Liquéfaction de l’hydrogène
L ’atome d’hydrogène est le plus simple des atomes car son noyau est constitué
d’un seul proton autour duquel gravite un électron (figure A).
La molécule d’hydrogène, constituée de deux atomes, possède toutefois des
caractéristiques bien particulières. Ce sont ces particularités qui conduisent à
un procédé de liquéfaction particulièrement élaboré.
Figure A – L’atome
d’hydrogène
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPQ
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RU
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1. Particularités
de la molécule d’hydrogène
Se reporter aux références [1] [2].
Tableau 1 – Caractéristiques de gaz usuels (source Encyclopédie des gaz, Air Liquide)
Masse Température Température Température Pression
Symbole molaire de fusion d’ébullition critique critique absolue
Nom
chimique
(g · mol–1) (K) (K) (K) (bar)
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RV
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a ortho-hydrogène b para-hydrogène
100
50
Une solution classique consiste à réaliser une isolation sous vide
de la boîte froide d’un liquéfacteur d’hydrogène, alors que l’on se
contentera d’une isolation sous atmosphère gazeuse de la boîte 25
froide d’un liquéfacteur d’azote. 0 100 200 300
Température (K)
Les équipements (échangeurs, pots séparateurs...) sont alors
eux-mêmes emmaillotés dans des superisolants [J 3 600].
Figure 4 – Équilibre entre l’ortho-hydrogène et le para-hydrogène
selon la température (Courbe extraite du NBS Monograph 168)
1.3 Masse molaire
La masse molaire de l’hydrogène est faible (2,016 g · mol–1) ; elle
est quatorze fois plus faible que celle de l’azote (28,013 g · mol–1).
Enthalpie de conversion (kJ/kg)
500
Dans des conditions thermodynamiques données (pression et
température), l’énergie cinétique est donc quatorze fois plus faible 400
pour l’hydrogène que pour l’azote.
300
Cette caractéristique écarte la possibilité d’utiliser, pour l’hydro-
gène, des compresseurs centrifuges. 200
Le fonctionnement de ces compresseurs est en effet basé sur la
transformation d’énergie cinétique en énergie de compression. 100
Pour un taux de compression donné sur l’hydrogène, il faudrait
alors, pour rester dans un domaine de vitesses de rotation accep- 0
table (inférieures à 30 000 tr · min–1), un trop grand nombre de 0 50 100 150 200 250 300 350 400
roues et cette solution ne serait pas économique. Température (K)
On utilise donc des compresseurs volumétriques, surtout à
pistons, malgré leur coût d’entretien plus élevé. Figure 5 – Enthalpie de conversion du normal-hydrogène
en para-hydrogène à toutes les pressions
(Courbe extraite du NBS Monograph 168)
1.4 Ortho-hydrogène et para-hydrogène
À la température ambiante, la teneur à l’équilibre en para-hydro-
Se reporter à l’article [J 3 600]. gène est de 25 % et l’hydrogène est appelé normal-hydrogène
L’atome d’hydrogène H est constitué d’un proton et d’un élec- (n-H2) (25 % para, 75 % ortho).
tron. Lorsque la température baisse, l’équilibre se déplace vers la
La rotation du proton sur lui-même induit un moment magné- forme para.
tique ou spin nucléaire. La molécule d’hydrogène, constituée de À la température de l’hydrogène liquide (20 K), la teneur à l’équi-
deux atomes, existe sous deux formes : libre en para-hydrogène est voisine de 100 %.
— l’ortho-hydrogène (o-H2), caractérisé par le parallélisme des
La conversion de l’ortho-hydrogène en para-hydrogène est
spins nucléaires des deux atomes (figure 3a ) ;
exothermique. À 20 K, l’enthalpie de conversion (ou chaleur de
— le para-hydrogène (p-H2), caractérisé par leur opposition conversion) est supérieure à l’enthalpie de vaporisation : elle est de
(figure 3b ). 520 kJ/kg pour une transformation de normal-hydrogène en para-
L’équilibre entre les formes ortho et para ne dépend que de la hydrogène alors que l’enthalpie de vaporisation du normal-hydro-
température (figure 4). gène est de 454 kJ/kg (figure 5).
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RX
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1. Le produit hélium Son énorme conductibilité thermique (106 fois celle de He I) per-
met de le considérer comme un supraconducteur de chaleur, ainsi
la moindre différence de température se transmet à travers toute la
masse de façon quasi instantanée : l’hélium II « bout » sans faire de
bulles !
1.1 Brève histoire de l’hélium
En 1926, Willem Keesom, élève de Kamerlingh Onnes à Leyde,
solidifia l'hélium en le refroidissant à – 2,0 K (– 271,15 °C) et en le
soumettant à une pression de 25 bar.
L’hélium constitue pratiquement un quart de la masse de la
matière de l’Univers. Cependant, il ne fut découvert qu’en 1868, dans Cependant, sans la découverte de la supraconductivité, les appli-
la chromosphère du Soleil, simultanément et indépendamment, par cations cryogéniques de l'hélium seraient restées confidentielles.
deux Américains : J.N. Lockyer et P.J. Jansen. Le nom hélium En 1910, afin de vérifier deux théories opposées qui disaient, l'une
provient du mot grec « helios » qui signifie « soleil ». Quelques qu'au voisinage du zéro absolu, un métal verrait sa résistance
valeurs relatives à l'hélium sont rappelées dans le tableau 1. décroître vers zéro, l'autre qu'elle devait croître à l'infini, Gilles
Holst, un élève de Kamerlingh Onnes, refroidit différents métaux
(0)
jusqu'à la température de l'hélium liquide et constata que leur résis-
tance diminuait énormément. En refroidissant du mercure à 4,18 K
Tableau 1 – Quelques valeurs caractéristiques de l'hélium (– 268,97 °C), il mesura une résistance nulle ! Intrigué, Kamerlingh
Onnes fit circuler un courant électrique dans un anneau de plomb
Masse volumique du gaz à 300 K et 1,00 bar ............. (kg/m3) 0,18 plongé dans l'hélium liquide, donc supraconducteur, puis le mit en
court-circuit, et constata que ce courant continuait à circuler avec la
Température d’ébullition à 1,00 bar..................................... (K) 4,21
même intensité !
Masse volumique du liquide à 1,00 bar....................... (kg/m3) 125,2 En 1913, Francis Perrin proposa de construire une énorme bobine
Masse volumique de la vapeur saturée à 1,00 bar .... (kg/m3) 16,62 dont le champ magnétique aurait pu atteindre 10 tesla, mais,
conscient de l'énorme quantité de chaleur qui aurait été dégagée
Enthalpie de vaporisation à 1,00 bar................................. (J/g) 20,8 par effet Joule, il envisageait de la refroidir à l'air liquide. Kamer-
Enthalpie sensible (de 4,2 K à 300 K) ................................ (J/g) 1 542,8 lingh Onnes rétorqua que cela serait beaucoup plus intéressant en
utilisant un fil supraconducteur avec lequel l’effet Joule serait nul. Il
Capacité thermique massique du gaz à 300 K..............(J/g.K) 5,19 fallut cependant attendre le début des années 1960 pour que le MIT
(Massachusetts Institute of Technology) à Boston, États-Unis
d'Amérique, réalise ce rêve : la première bobine supraconductrice !
Quelque vingt-cinq ans plus tard, de l’hélium fut aussi trouvé, sur
Terre, par W. Ramsay dans un minerai : la clévite qui contient de
l’uranium, de l’yttrium, de l’erbium, du cérium et du thorium. C’est 1.2 Origine de l’hélium
H.P. Cady qui, en 1905, montra que le gaz naturel produit par un
puits du Kansas contenait 1,84 % d’hélium, ouvrant ainsi la voie de
La production terrestre d'hélium est principalement due à la
la production industrielle.
désintégration de l'uranium et du thorium qui produit des particules
L’hélium fut, après l’hydrogène, le dernier des gaz « permanents » alpha. Chaque particule capturant deux électrons se transforme
à être liquéfié. La première liquéfaction fut réussie par Kamerlingh ainsi en un atome d'hélium.
Onnes en mars 1908 dans le laboratoire de Leyde, Pays-Bas. La
La concentration d'hélium dans l'atmosphère terrestre est de
veille de la tentative, une réserve de 75 L d'air liquide est constituée.
5 p.p.m volume (5 × 10–6). Cette concentration résulte de l'équilibre
Le lendemain, dès 6 h 30, la liquéfaction d'hydrogène commence
entre la production d'hélium terrestre et la dissipation de l'hélium
par la détente du gaz, préalablement refroidi à environ 80 K (–193 °C)
de l'atmosphère dans l'espace. Bien que l'atmosphère contienne
à l'aide d'air liquide. À 13 h 30, 20 L d'hydrogène liquide sont pro-
environ 0,2 × 1014 Nm3 d'hélium, sa faible concentration en rend
duits (température d'ébullition à la pression atmosphérique : 20,4 K
l'extraction coûteuse. Aussi, la seule source d'hélium actuellement
ou – 252,75 °C). La liquéfaction de l'hélium peut alors commencer.
exploitée industriellement est le gaz naturel dans lequel, selon les
L'hélium gazeux, comprimé à 100 bar (remarquons que la quantité
lieux d'extraction, la concentration varie de quelques centièmes de
d'hélium dont disposait Onnes était de 0,36 m3 !), est d'abord
pour-cent à quelques pour-cent en volume.
refroidi par l'air liquide, puis par de l'hydrogène liquide à environ
14 K (-259 °C) bouillant sous une pression de 0,1 bar, et enfin, La quantité stockée dans la terre est actuellement estimée à envi-
détendu jusqu'à la pression atmosphérique. À 18 h 30, alors que la ron 1014 Nm3.
réserve d'hydrogène liquide est sur point de s'épuiser, l'hélium L'hélium naturel contient deux isotopes : 3He et 4He. Le rapport
liquide est aperçu grâce à un éclairage par le bas du cryostat en 3He/4He est de l'ordre d'un millionième.
verre !
Ce même procédé fut à nouveau employé, en 1952, par Louis Weil
et Albert Lacaze au CNRS de Grenoble, pour construire le premier 1.3 Production et consommation
liquéfacteur d'hélium français.
de l'hélium dans le monde
Bien que des comportements curieux de l'hélium aient déjà été
notés par Kamerlingh Onnes dès 1908, la superfluidité ne fut réelle-
ment identifiée qu'en 1938 par Piotr Kapitza en URSS. ■ Il est rare que le gaz naturel soit seulement traité pour en extraire
l'hélium : le coût induit est trop élevé. Comme le gaz naturel contient
Lorsque l'hélium est refroidi en dessous de 2,17 K (– 270,98 °C), des impuretés (hydrocarbures divers, monoxyde et dioxyde de
un changement de phase se produit : l'hélium I (ou hélium normal) carbone, hydrogène sulfuré, eau, azote...), celles-ci doivent être
se transforme en hélium II superfluide. extraites avant distribution dans les réseaux. Parmi elles, l'azote est
L'hélium II a une viscosité nulle. Cette propriété induit des com- retiré afin de ne pas occuper un volume inutile et consommer de
portements troublants par rapport à nos habitudes : l'hélium II tra- l'énergie de compression dans les canalisations de transport. La
verse des milieux considérés étanches pour des liquides normaux et concentration d'hélium dans l'azote, produit léger par rapport au
il reste immobile lorsque le récipient qui le contient est animé d'un méthane, augmente dans le rapport inverse de sa teneur dans le gaz
mouvement de rotation. Encore plus étonnant, l'hélium II grimpe le naturel : l'extraction de l'azote constitue la phase initiale de concen-
long des parois du récipient qui le contient ! tration de l'hélium.
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SP
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Une première séparation entre l'azote et l'hélium est faite par dis-
tillation à basse température. Une épuration par adsorption sur tamis 200
moléculaire ou charbon actif maintenu à la température de l'azote
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SQ
SR
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a purification des gaz a pris, avec le temps, une place très significative
L dans le monde industriel puisqu’elle est devenue indispensable pour tout
professionnel devant employer au moins un gaz dans son procédé de produc-
tion ou de transformation. En effet, avec le renforcement des réglementations
de protection de l’environnement et l’importance croissante du contrôle des
émissions de gaz à effet de serre, les rejets à l’atmosphère doivent être de plus
en plus sélectifs et maîtrisés. Nombre d’exemples ont depuis démontré que
ces « contraintes » peuvent au contraire être une réelle valeur ajoutée pour
l’industriel en raison d’une meilleure gestion de sa matière première représen-
tant souvent une part très significative de ses coûts de production ou de
transformation. Bien sûr, investir pour mettre à niveau ses installations n’est
pas toujours une décision facile, tant d’un point de vue économique que tech-
nique mais, lorsqu’il s’agit d’un nouveau projet, il est souvent possible de
développer une solution technique harmonieuse et économiquement viable.
Quatre technologies sont aujourd’hui couramment employées pour purifier
les gaz :
– les procédés de distillation, cryogéniques ou pas ;
– les procédés de perméation par membranes ;
– les procédés d’absorption chimique (MEA, DEA, MDEA...) ou d’absorption
physique (alcools, glycols...), voire une combinaison des deux selon le solvant
p。イオエゥッョ@Z@ウ・ーエ・ュ「イ・@RPPY
choisi ;
– enfin les procédés d’adsorption auxquels appartiennent les procédés
modulés en pression PSA, RPSA, VSA, VPSA, que nous traitons dans ce
dossier, et ceux modulés en température TSA.
SS
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PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION) _______________________________________________________________
Le lecteur trouvera une suite logique à ce dossier dans la lecture d’une seconde partie
[J 3 607] « Purification des gaz par le procédé PSA – Dimensionnement et perspectives ».
Symboles Désignation
Pression Adsorption
CRU Unité de reformage catalytique
BTX Benzène, Toluène, Xylène
Désorption
PSA Pressure Swing Adsorption
Temps
CPSA PSA à compresseur intégré
C2+ Hydrocarbures à 2 carbones ou plus Figure 1 – Cycle modulé en pression Pressure Swing
ST
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_______________________________________________________________ PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION)
Chacune de ces technologies a ses applications propres du Flux gazeux Flux gazeux
fait de ses caractéristiques techniques et de sa capacité à obtenir d’alimentation non adsorbé
la séparation souhaitée avec les niveaux de pureté, de rende- PSA,
ment et/ou de pression voulus, au coût et au niveau de fiabilité VSA
optimal. ou
VPSA
Ainsi, les procédés d’adsorption, dans leurs diverses formes
selon la méthodologie choisie pour la régénération des adsor-
bants (PSA = en variation de pression, RPSA = rapide et en
Flux gazeux
variation de Pression, VSA = sous vide, VPSA = sous vide et
adsorbé
en variation de pression, TSA = en variation de température),
ont régulièrement gagné en importance depuis les années
1960 pour devenir irremplaçables lorsqu’il s’agit, par
exemple : Figure 2 – Schéma de principe d’un PSA
– d’éliminer dans une phase gazeuse les composés organi-
ques volatils (COV), les molécules odorantes ou encore les
dioxines et les furannes (cf. dossier [G 1 770]) ;
Tableau 1 – Capacité relative d’adsorption
– de sécher un gaz (dont l’air), et/ou d’arrêter certains des impuretés usuelles
constituants en traces (CO2 , HC... à quelques dizaines de ppm
volume) pour atteindre des teneurs volumiques inférieures à Très faible Légère Intermédiaire Forte
1 ppm volume avant une unité de séparation cryogénique des
gaz, par exemple, ou pour des besoins en gaz ultrapurs du He O2 CO C 3 H8
marché de l’électronique au moyen d’unités TSA fonctionnant
H2 Ar CH4 C3 H6
à température ambiante et/ou cryogénique (cf. [J 2 731] ou
C
[BM 4 130], en particulier) ; R Ne N2 C2 H6 H2 S
– d’analyser des mélanges de fluides (chromatographie ana- O
lytique) ou de préparer/séparer certains constituants en phar- I CO2 NH3
macologie, en biotechnologie (chromatographie préparative)... S
S N2 O C4H10
(cf. [J 2 731] en particulier) ; A
– de purifier un gaz de synthèse ou un gaz de raffinerie pour N
T Kr C+5
en extraire de l’hydrogène pur (99,9 + % vol) sous pression
(l’application majeure des PSA aujourd’hui pour toute taille) ; Xe BTX
– de séparer les gaz de l’air pour produire de l’azote pur
(99,9 % vol) ou de l’oxygène impur (< 95 % vol + argon C2 H4 H2 O
complémentaire) pour des capacités relativement modestes
BTX = Benzène, Toluène, Xylène.
(< 150 t O2/jour) via des PSA, RPSA, VSA ou VPSA.
À ces applications majeures et acceptées, d’autres applica-
tions de cette technologie PSA, encore peu diffusées, ont éga- tion et toujours supérieure à la pression atmosphérique. Ainsi, si les
lement été démontrées industriellement. C’est le cas de la VSA sont munis d’une soufflante sur le flux d’alimentation, les PSA
décarbonatation de certains effluents sidérurgiques (VPSA et VPSA doivent être alimentés sous pression.
CO2) ou de certaines sources riches en hydrocarbures légers
(VPSA CH4) pour alimenter un réseau de gaz naturel.
Pourtant, l’extension des procédés PSA reste assez lente 1.1 Capacité naturelle des gaz à s’adsorber
puisqu’il faut, encore aujourd’hui, passer par une phase pilote et
expérimentale assez importante. En effet, la modélisation Connaissant en plus la capacité naturelle d’un gaz à s’adsorber
numérique de ces procédés est limitée par la spécificité de cha- (tableau 1), on peut réaliser un premier classement relatif de chacun
cune des applications PSA fonctionnant avec des gaz et des des constituants gazeux à traiter, du gaz le plus adsorbable au
adsorbants, spécifiques. moins adsorbable. Ainsi, lorsqu’une technologie d’adsorption est
Ils doivent donc préférentiellement être caractérisés expéri- mise en œuvre, on peut prédéfinir ceux des gaz qui font plutôt partie
mentalement pour chacun des gaz présents dans les condi- du flux adsorbé et ceux qui font plutôt partie du flux non adsorbé.
tions de pression et de température envisagés. De plus, les
modèles relatifs à la thermique d’adsorption, aux effets de la Exemple : si l’on dispose d’un gaz à une vingtaine de bars, saturé
co-adsorption (adsorption en présence de plusieurs composés en eau et contenant du CO2 , du CH4 , du CO et de l’H2 , on peut vite
gazeux) et à la diffusion ou cinétique d’adsorption doivent être considérer que l’eau, les oxydes de carbone et le méthane vont plutôt
testés, comparés et ajustés aux résultats expérimentaux (pour se retrouver dans l’effluent gazeux adsorbé, donc rendus en basse
une meilleure connaissance des aspects théoriques de pression tandis que l’hydrogène va être très faiblement adsorbé et
l’adsorption, se reporter au dossier [J 2 730]). peut donc être rendu pur et sous pression, à la perte de charge près,
de 60 à 100 kPa.
Une diffusion croissante, au sein de la communauté scienti-
fique, des propriétés thermodynamiques liées à l’adsorption,
ainsi que des bonnes pratiques liées à cette technologie per- S’agissant ici d’étudier la purification gazeuse par PSA, le
mettent d’envisager l’apparition de nouveaux débouchés et produit purifié peut être le gaz le moins adsorbé, comme dans
acteurs capables de promouvoir la purification des gaz par le l’exemple précédent, ou le gaz le plus adsorbé, produit par désorp-
procédé PSA. tion après saturation du lit d’adsorbant. La pression du produit de
la purification peut donc être très différente.
SU
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PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION) _______________________________________________________________
SV
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_______________________________________________________________ PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION)
⵰ cin . . . . . . . . (Å) 2,6 2,65 2,89 (3,3)+ (3,4)+ 3,6 3,6 3,76 (3,9)– 4 (4,5)–
⵰ cin . . . . . . . . (Å) 2,6 2,75 3,18 3,3 3,46 3,6 3,64 3,8 3,97 4,3 4,3
SW
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PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION) _______________________________________________________________
Une fois l’objectif de séparation défini, le choix de l’adsorbant Les unités PSA utilisées industriellement aujourd’hui sont a
est critique pour déterminer les performances de séparation du priori alimentées à une température proche de la température
procédé PSA. En effet, il ne suffit pas d’avoir choisi un bon adsor- ambiante. La raison en est en grande partie la facilité de réali-
bant, il faut aussi qu’il soit aisément regénérable par simple baisse sation, du fait de l’absence de besoin en calorifuge, mais aussi
de pression. C’est la règle de base des procédés à modulation de en raison de la nécessité de disposer de vannes de régulation
pression qui peuvent être très peu coûteux en énergie du fait de du cycle en pression fiables, et étanches pour plusieurs mil-
leur très bonne gestion de la pression et de l’absence de besoin en liers de cycles par an. Pourtant, pour certaines applications, il
chauffage. est possible d’ajuster la température d’entrée pour choisir
celle assurant la meilleure sélectivité de l’adsorbant pour obte-
Un autre avantage de ces unités PSA est la quasi-absence de nir une performance d’ensemble maximale. Une fois choisie,
besoin en prétraitement. Il suffit de s’assurer que seule une phase la température d’entrée sera idéalement maintenue aussi
gazeuse atteint les adsorbants, ce qui est en général obtenu par constante que possible pour mieux contrôler la pureté du pro-
l’emploi éventuel d’un pot séparateur/condenseur en amont de duit et maintenir les performances au niveau optimal.
l’unité. Une autre protection consiste à placer, en bas d’adsorbeur,
côté alimentation, un ou deux lits d’adsorbants « de garde » qui
appartiennent généralement à la famille des alumines ou des gels
de silice. Ainsi, il est courant de mettre en œuvre des unités PSA
multicouches employant, en superposition, des adsorbants aux ni
propriétés complémentaires, donnant une meilleure efficacité à (mol · kg–1
l’ensemble du procédé. ou
mmol · g–1)
SX
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_______________________________________________________________ PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION)
∂ln(K ) − ∆H 0 1 X1
=
∂T RT 2 Figure 5 – Sélectivité d’un adsorbant
SY
TP
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jSVPW
TQ
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PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION) _______________________________________________________________
Q produit y iproduit Notons que le rendement de séparation peut aussi être exprimé
Rendt (i ) = i
Qalimentation y alimentation
uniquement en fonction des teneurs en composé i, ce qui a l’avan-
tage de doubler la méthodologie de suivi des performances d’une
avec Rendt (i) rendement de séparation en composé i, unité PSA. Ainsi, en retravaillant les équations de bilan matière, on
obtient :
Qproduit débit total de gaz produit (en général issu
d’une étape d’adsorption pour la production y iproduit ation − y résiduaire )
i
(y aliment i
du gaz le moins adsorbable, ou d’une étape Rendt (i ) =
de régénération/désorption pour la
i
y alimentation (y iproduit − y résiduaire
i )
production du gaz le plus adsorbable),
i
avec y résiduaire (%) concentration en composé i du gaz résiduaire.
Qalimentation débit total de gaz à traiter alimentant le PSA,
y iproduit (%) concentration en composé i du gaz
produit, La productivité d’un PSA est généralement définie au moyen
i
y alimentation
(%) concentration en composé « i » du gaz à d’un paramètre, appelé Bed Size Factor (BSF ) en anglais, que
traiter. l’on pourrait traduire par « Volume spécifique d’adsorbant » et
qui permet de calculer le volume d’adsorbant nécessaire pour
Cette équation est applicable au débit molaire (mol · s–1) ou réaliser la purification recherchée. Deux définitions sont cou-
masse (kg · s–1). rantes dans les publications et brevets. L’une est relative à une
unité de référence, l’autre à une production unitaire en débit.
TR
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jSVPW
_______________________________________________________________ PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION)
avec V ads (m3) volume d’adsorbant par adsorbeur, gène, son environnement en pression peut fortement évoluer sui-
tphase (s) temps de phase du cycle d’adsorption vant l’environnement immédiat du PSA.
considéré,
référent
t phase (s) temps de phase du cycle d’adsorption référent, Ainsi, en application en raffinerie ou en pétrochimie, la pression de
BSF (m3) Bed Size Factor ou volume spécifique l’unité PSA doit généralement s’intégrer à la pression des unités envi-
d’adsorbant, ronnantes afin de limiter l’investissement complémentaire de
référent
Qalimentation débit total de gaz à traiter du cycle d’adsorption machines tournantes d’interface (compresseurs, soufflantes,
référent. turbines...).
Cette équation est applicable au débit molaire (mol · s–1) ou De même, en production d’hydrogène par reformage, à la vapeur
masse (kg · s–1). de gaz naturel ou de naphta, la pression d’adsorption du PSA peut
être adaptée à la pression d’H2 du procédé client aval ou peut être
La seconde définition est plus intuitive puisqu’elle détermine le
choisie comme étant l’optimum économique de l’ensemble. Pour ce
volume total d’adsorbant nécessaire pour réaliser un débit unitaire
dernier type d’applications PSA, la pression d’adsorption (PADS) peut
volume ou masse de produit à la pureté choisie :
généralement évoluer entre 1,5 et 5 MPa, tandis que la pression de
Vads = BSF Q produit régénération (PREG) peut évoluer entre 0,1 et 0,6 MPa.
BSF étant ici en m3 · mol–1 · s. De façon générale, pour pouvoir espérer disposer d’une solution
d’adsorption viable, il faut préférentiellement que ces deux pres-
Remarquons que pour ces deux définitions, la productivité sions répondent aux deux conditions suivantes :
est croissante lorsque le volume spécifique d’adsorbant B S F
décroît. PADS
3,5 艋 艋 20
PREG
Dans la suite du document, la première définition est utilisée. De
plus, par définition, on considère qu’un PSA à performance opti- où le niveau bas correspond au ratio minimal assurant une
male est un PSA à rendement maximal pour une productivité opti- « respiration » suffisante de l’unité et où le niveau haut correspond
male, donc à BSF minimal à cette valeur de rendement. au ratio de pression assurant les performances maximales, corres-
pondant, par exemple, au nombre maximal d’équilibrages des
unités PSA H2 actuelles, soit de l’ordre de 4.
Cette productivité dépend fortement d’un paramètre, intrin-
sèque au cycle PSA, et généralement appelé Purge Factor (PF )
en anglais, que l’on pourrait traduire par « coefficient
d’élution » et définissant le ratio entre les débits-volumes réels 2.1 Influence relative des pressions
employés pour alimenter les phases de régénération par élu- d’adsorption et de régénération
tion et d’adsorption :
TS
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jSVPW
PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION) _______________________________________________________________
95 90
105 Pa
90 PREG = 1,75 × 85
5 50 ×
10
2,25 ×
85 10 5
80 45 Pa
×1 5
80 5 40 0
× 10 ×1
75 3,25 75 35
×1
05
5 30 05
10 ×1
70 5× 70 25 05
4,2 5 ×1
× 10 5
0 1
21 0 5
1 15 8 ×1
65
5,25 5× 65
× × 10 05
6,2 10 5
60 5
60
15 20 25 30 35 40 45 50
1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0
PADS (en 105 Pa)
PREG (en 105 Pa)
Figure 2 – Performance PSA H2 et pression d’adsorption Figure 3 – Performance PSA H2 et pression de régénération
%
%
%
%
une très forte baisse du rendement hydrogène de l’unité. En effet, 85 80
88
,5
45
89
dans ce cas, le volume réel (en m3 et non en Nm3) de gaz employé
2 =
en phase d’élution se trouve proportionnellement réduit ; cela 40 %
H
nécessite de réduire la quantité d’hydrogène recyclé par les équili- 75
dt
35
brages en pression pour pouvoir accroître l’alimentation de la n %
Re
phase d’élution et maintenir le taux de régénération des adsor- 30 70
%
bants, donc leur capacité d’adsorption. Ainsi, pour fonctionner 25 65
dans cette large plage de pression, les PSA comportent de zéro à
quatre équilibrages en pression selon que les ratios PADS /PREG 20
considérés sont respectivement plutôt proches de 3,5 ou de 20. Il 15
est alors compréhensible qu’une plus forte pression d’adsorption 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0
ait tendance à réduire les effets sur les performances de cette PREG (en 105 Pa)
hausse de la pression de régénération sans qu’ils ne deviennent
pour autant négligeables. Figure 4 – Performance PSA H2 et pressions d’encadrement
A titre d’illustration numérique (figure 3), le cas à pression une courbe de type Langmuir ayant pour asymptotes les axes
d’adsorption de 35 × 105 Pa présente une perte en rendement hydro- PADS /PREG = 2,5 et rendement H2 = 91 %.
gène qui varie de – 4 % point à – 6 % point par unité de hausse de la
pression de régénération (+ 105 Pa) et atteint – 9 % point au maxi-
Ainsi, pour un PSA, le niveau de rendement maximal en gaz le
mum dans le cas où la pression d’adsorption est réduite à
moins adsorbable peut être directement estimé (ici à +/– 2 % point
15 × 105 Pa.
pour ce gaz de CRU) en fonction du ratio de pression PADS /PREG en
cours par le simple emploi de cette corrélation (figure 5). De plus,
2.1.3 Influence couplée des pressions pour le gaz à traiter considéré, on connaît directement le nombre
d’adsorption et de régénération d’équilibrages NEQ optimal à mettre en œuvre pour un ratio de pres-
sion PADS /PREG donné. Remarquons d’ailleurs qu’il n’est pas néces-
La figure 4 reprend les résultats précédents pour la fenêtre de saire de mettre en œuvre plus de quatre équilibrages pour obtenir le
pression définie. Il apparaît alors clairement que les hauts rende- rendement maximal. On a là les clefs du choix du cycle PSA à
ments de récupération en gaz faiblement adsorbable corres- considérer, ainsi que des performances maximales à rechercher. Pour
pondent plutôt aux faibles pressions de régénération et qu’une ce gaz (CRU), en particulier :
hausse de la pression d’adsorption a tendance à améliorer les per-
formances du PSA. Il apparaît également que, avec de fortes pres- NEQ opt = 0, 264PADS /PREG − 0, 925
sions de régénération, il n’est pas possible de maintenir un haut
rendement de récupération.
Alors, à partir de la connaissance du nombre d’équilibrages
NEQ, il devient possible de calculer les pressions internes au cycle
Un PSA hydrogène traitant ce gaz de CRU pour lequel la pression de au moyen des équations (ici simplifiées) de calcul de la dernière
régénération PREG est de 2 × 105 Pa et la pression d’adsorption PADS pression d’équilibrage PEQ.N :
est de 30 × 105 Pa aura un rendement de l’ordre de 88 % avec une
teneur résiduelle de méthane dans l’hydrogène de 100 ppm volume.
PADS + NEQ PREG
PEQ .N =
NEQ + 1
2.1.4 Ratio de pression PADS /PREG
et performances d’un PSA H2 et des pressions des équilibrages intermédiaires PEQ.I :
Une synthèse des figures 2, 3 et 4 est possible par la simple
prise en compte du ratio de pression PADS/PREG adimensionnel pré- PADS − PEQ .N
PEQ .I = PADS − I
cédemment défini. Il apparaît alors que les performances suivent NEQ
TT
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_______________________________________________________________ PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION)
avec
Rendt H2 (%) NEQ optimal
100 4,00 référent
Qalimentation référent = 180 s
= 1 000 Nm3 ⋅ h−1(soit 106 / 22,4 mol ⋅ h–1) et t phase
3,33
90 PADS + NEQPREG 30 × 105 + 3 × 2 × 105
De plus, PEQ .N = = = 9 × 105 Pa
NEQ + 1 3+1
80 2,66 donc :
50 0,67
(PEQ.N − Pint )
= 1, 47 ∈ [1 ; 3]
40 0,00 (Pint − PREG )
0 5 10 15 20 25
Pour ce qui est des pressions d’équilibrage intermédiaires PEQ.1 et
PADS/PREG PEQ.2 , on obtient :
Figure 5 – Performance PSA et ratio de pression PADS /PREG PADS − PEQ.N ( 30 − 9)⋅ 106
PEQ.1 = PADS − = 30 × 106 − = 23 × 106 Pa
NEQ 3
De même, à partir des définitions du Bed Size Factor BSF et du PADS − PEQ.N ( 30 − 9)⋅ 106
Purge Factor PF présentés au paragraphe 1, il est possible d’éva- PEQ.2 = PADS − 2 = 30 × 106 − 2 = 16 × 106 Pa
NEQ 3
luer la pression intermédiaire P int en considérant que la chute de
pression (PEQ.N – Pint) nécessaire à l’alimentation de l’étape d’élu-
tion pour fournir la quantité de gaz QPP tPP , est proportionnelle au
volume d’adsorbant installé, à la constante de dégazage ∆q près. Il Une description linéaire du rendement H2 en fonction du
vient alors que : ratio inverse PREG /PADS est également possible, mais les
asymptotes délimitant le ratio minimal PADS/PREG et le rende-
référent référent
PREG PF Qalimentation t phase ment maximal ne sont pas visibles, ce qui nécessite d’être très
Pint = PEQ .N − attentif.
PADS BSF ∆q
Pint devant préférentiellement vérifier la condition de bonne 2.1.5 Exemple d’application spécifique
répartition des étapes de régénération, à savoir : d’un PSA H2 sur gaz de CRU
(PEQ .N − Pint )
1< < 3, Pour illustrer ce qui précède, on examine plus précisément ce
(Pint − PREG )
qui se passe si un PSA H2 doit purifier 1 000 kmol/h du gaz de CRU
plage dans laquelle il existe une régénération optimale. à 25 × 105 Pa et 35 oC en environnement raffinerie. Dans le cas où
le taux de récupération d’hydrogène est défini, ou qu’un rende-
Un PSA hydrogène, traitant ce gaz de CRU et pour lequel un ratio ment minimal est à atteindre, il apparaît alors que seul un ratio
de pression PADS /PREG de 15 est envisagé, a un rendement maximal minimal PADS /PREG permet d’obtenir les performances recher-
de l’ordre de 89 % +/– 2 % pour un nombre d’équilibrage : chées.
NEQ opt = 0, 264 × 15 − 0, 925 = 3 Si, par exemple, on désire obtenir un rendement hydrogène supé-
rieur à 87 %, il est nécessaire que le ratio de pression PADS /PREG soit
lorsque la teneur résiduelle de méthane dans l’hydrogène est de supérieur à 14. Connaissant PADS , la valeur maximale de PREG est
100 ppm volume. définie et a pour valeur 1,8 × 105 Pa.
Pour l’évaluation des pressions internes au cycle, considérons alors
un cas particulier où PADS = 30 × 105 Pa ; PREG = 2 × 105 Pa pour des L’interface en pression du PSA, côté gaz résiduaire, peut alors
valeurs classiques de PF = 1,4 et de BSF = 1,4 m3. ne pas correspondre avec son milieu environnant fonctionnant à
Reprenons l’équation du Purge Factor : plus haute pression (ce qui est fréquent en raffinerie où le réseau
de plus basse pression est souvent le réseau fuel dont la pression
PREG peut parfois atteindre 5 à 6 × 105 Pa). Pour pouvoir intégrer le PSA
QPP tPP = PF Q t à son environnement, il faut alors investir dans un compresseur de
PADS alimentation phase
gaz résiduaire, qui peut coûter autant que le PSA (figure 6a). Si cet
et considérons qu’en phase de désorption : investissement est accepté, on préfère en général travailler avec
un rendement hydrogène maximal. On considère donc
QPP t PP = ∆ q (PEQ.N − Pint ) V ADS 1,35 × 105 Pa comme pression de gaz résiduaire (correspondant à
PREG = 1,6 × 105 Pa) pour obtenir les bilans matières comparés des
avec ∆q = 35,7 × 10–5 mol · m–3 · Pa–1 constante de dégazage hydro-
fonctionnements du PSA avec et sans compresseur de gaz rési-
gène par décompression.
duaire (tableau 1).
En intégrant la définition du BSF, on obtient alors :
Il apparaît que la contrainte de l’intégration avec le réseau fuel à
référrent référent 5 × 105 Pa génère un surcoût supplémentaire significatif, soit du
P PF Qalimentation t phase fait du rendement médiocre en hydrogène obtenu pour une inté-
PEQ.N − Pint = REG
PADS BSF ∆q gration directe (68 %), soit du fait du surinvestissement nécessaire
2 1, 4 106 180 pour passer d’un cycle de 4 à un cycle de 6 adsorbeurs (le nombre
= = 4,17 × 105 Pa d’équilibrages NEQ optimal associé passant de 0,34 à 3) avec inté-
30 1, 4 22, 4 × 3 600 35, 7 × 10−5 gration d’un compresseur de gaz résiduaire de 0,45 MW.
TU
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PURIFICATION DES GAZ PAR LE PROCÉDÉ PSA (PRESSURE SWING ADSORPTION) _______________________________________________________________
TV
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jSVQP
’azote gazeux est un produit de base pour l’industrie chimique. Gaz inerte,
L il est ainsi utilisable dans une large gamme d’applications couvrant divers
aspects de la production, des procédés, des manipulations et de l’expédition
de produits chimiques. Comme il ne réagit pas avec la plupart des matériaux,
c’est par exemple un excellent gaz de couverture et de purge employé pour
protéger des produits de valeur contre tout contaminant nocif. Il permet égale-
ment de stocker et d’utiliser en toute sécurité des produits inflammables
comme il protège aussi des explosions de poussières combustibles. On peut
encore s’en servir pour éliminer des contaminants en cours de process par
décapage ou barbotage.
L’usage de plus en plus répandu de l’azote dans l’industrie chimique a incité
les entreprises de gaz industriels à améliorer sans cesse leurs méthodes de
production et de fourniture afin de les rendre plus efficaces, rentables et
pratiques pour leurs clients. Il existe de ce fait aujourd’hui de multiples techni-
ques et modes de fournitures susceptibles de répondre à un large éventail
d’exigences, qu’il s’agisse de pureté, de type d’utilisation, de portabilité,
d’empreinte au sol ou de coût local de l’électricité. Faire son choix parmi toutes
les solutions proposées peut donc être difficile. Les générateurs d’azote,
comme les unités membranaires PSA (Pressure swing adsorption) ou AMP
(adsorption modulée en pression), constituent une option rentable pour un
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TW
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1. Produire de l’azote gazeux Dans les années 1980, de nouvelles méthodes de production sur
site, comme le procédé PSA ou la séparation membranaire, ont
été mises en pratique. Ces systèmes produisent de l’azote gazeux.
L’azote industriel peut être produit soit par distillation fraction- Au début, ils convenaient seulement pour des petits volumes de
nelle cryogénique de l’air liquéfié, soit par séparation de l’air faible pureté. Aujourd’hui, cependant, les systèmes PSA et
gazeux en utilisant l’adsorption ou la perméation. La distillation membranaires peuvent constituer un mode de fourniture attractif
cryogénique de l’air – la plus ancienne méthode employée pour pour une large gamme de volumes, de pureté et d’application. Les
produire de l’azote – a été mise au point par l’ingénieur allemand premiers fonctionnent sur le principe de l’adsorption quand les
Carl Von Linde en 1895 [1]. Au fil des années, cette technique a été seconds sont basés sur une perméation sélective.
affinée. Elle est aujourd’hui utilisée dans les plus grandes usines
de séparation d’air et représente près de 65 à 70 % de la
production d’azote mondiale. 1.1 Systèmes PSA
Le concept de gaz industriels produits « sur site » a été introduit
au début des années 1940. Les usines cryogéniques sur site étaient Dans le processus PSA (figure 1), l’air comprimé passe d’abord
construites sur ou près du site de l’utilisateur et le produit lui était à travers une combinaison de filtres pour éliminer les graisses et
livré par pipeline. Cette méthode permettait à de gros l’eau. L’air purifié est ensuite dirigé vers l’une des deux cuves
consommateurs de gaz industriels de réduire de manière significa- d’adsorption équipées de tamis moléculaires carbonés CMS. Ces
tive le coût du produit tout en leur assurant une source d’approvi- derniers adsorbent de façon sélective l’oxygène permettant ainsi à
sionnement très fiable. Cependant, du fait du montant l’azote de ressortir au niveau de pureté désiré. Les impuretés
relativement élevé de l’investissement et des coûts énergétiques comme le CO2 ou l’humidité résiduelle sont également adsorbées
de ces unités cryogéniques sur site, les consommateurs de plus par le CMS au début du lit adsorbant. Pendant que l’une des cuves
petits volumes étaient obligés d’avoir recours à des livraisons produit de l’azote, la seconde est dépressurisée afin de désorber
d’azote liquide par camions citernes sous vide puis à un stockage l’oxygène et les autres impuretés qui sont ensuite relâchées dans
sur site. L’azote était ensuite vaporisé et conduit par canalisation l’atmosphère. Le cycle automatique d’adsorption/désorption entre
au point d’utilisation au gré des besoins. deux lits permet la production d’azote en continu.
Filtre
d’embruns Final
Filtre
charbons terminal
Capacité Azote livré au
Compresseur d’air Cuves
tampon client
d’adsorption
Air
Condensat
Air
Condensat Azote gazeux
Tampon d’air
Évent
TX
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jVVSR
es gaz rares, encore appelés gaz nobles, sont des éléments chimiques appar-
L tenant au groupe « 0 » du tableau périodique. Ce sont, dans les conditions
normales de température et de pression (273 K, 1 atm), des gaz monoatomiques
de symboles respectifs He (Hélium), Ne (Néon), Ar (Argon), Kr (Krypton) et Xe
(Xénon). Leurs couches électroniques externes saturées, à deux électrons pour
He et à huit pour Ne-Ar-Kr et Xe, leur confèrent une caractéristique physique par-
ticulière, à savoir une inertie chimique vis-à-vis des autres éléments et ils sont,
de ce fait, considérés comme d’excellents traceurs géochimiques. Chaque gaz
rare possède plusieurs isotopes : 2 pour l’hélium (3-4He) ; 3 pour le néon
(20-21-22Ne) et l’argon (36-38-40Ar) ; 6 pour le krypton (78-80-82-83-84-86Kr) et enfin
9 pour le xénon (124-126-128-129-130-131-132-134-136Xe), et leurs compositions isoto-
piques n’ont cessé d’évoluer depuis l’accrétion de la Terre, il y a 4,56 milliards
d’années, par des réactions nucléaires qu’elles soient de nature radiogénique
(radioactivité), nucléogénique (réactions nucléaires) ou encore cosmogénique
(production d’isotopes par interactions avec le rayonnement cosmique). Par
ailleurs, l’ensemble des réservoirs terrestres contenant les gaz rares (atmos-
phère, croûte et manteau superficiel et profond) ont vu leurs compositions
élémentaires et isotopiques se modifier également suite :
– au dégazage ;
– à la différentiation du manteau ;
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TY
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jVVSR
La géochimie des gaz rares est devenue de nos jours un outil incontournable
pour étudier le système solaire et en particulier la planète Terre. Pour cela, les
compositions élémentaires et isotopiques des gaz rares peuvent être étudiées
à partir d’un échantillonnage « d’objets », qu’ils soient :
– solides (roches et minéraux issus du manteau et de la croûte terrestre) ;
– liquides (eaux et fluides souterrains) ;
– gazeux (gaz atmosphériques, volcaniques, géothermaux, hydrocarbures
gazeux).
Dans cet article, sont décrites les techniques d’extraction les plus utilisées
dans les laboratoires de recherches qui permettent d’accéder aux gaz rares
piégés dans les roches et les minéraux. La description des schémas et les
aspects pratiques indiqués pour chacune des méthodes doivent permettre aux
ingénieurs de développer en toute autonomie leur propre système d’extraction
en adéquation avec leurs problèmes analytiques.
Le choix d’une méthode parmi d’autres peut parfois s’avérer difficile et doit être
déterminé après mûres réflexions. Il est dicté généralement par le type
d’échantillon (roche totale, minéraux séparés, lame mince ou épaisse), la phase
analysée (matrice, inclusion fluide, granulométrie des minéraux) et les
concentrations en gaz rares présents dans l’aliquot analysé. Deux autres articles
complémentaires décrivent les méthodes de purification et de séparation des gaz
rares ainsi que de leurs analyses par spectrométrie de masse en mode statique.
La composition chimique de notre atmosphère se compose de N2 (78 %), O2
(21 %) et de CO2 , gaz rares, O3 , H2 , H2O (1 %). Les gaz rares, dont les quantités
sont constantes dans l’air, ont des abondances très différentes les unes par
rapport aux autres. L’argon, le plus abondant (9 340 ppm volume) pourrait être
considéré comme un gaz majeur de notre atmosphère alors que les autres y sont
en très faibles concentrations avec 5,24 ppm volume, 18,18 ppm volume,
1,14 ppm volume et 0,09 ppm volume pour He, Ne Kr et Xe respectivement. Bien
que paraissant négligeables (hormis Ar), ces quantités n’en demeurent pas
moins une source de pollution importante pour l’analyse des gaz rares piégés
dans les roches et imposent aux ingénieurs de développer des systèmes
d’extraction travaillant à très basse pression, c’est-à-dire à 10–8 à 10–9 mbar
(domaine de l’ultravide UHV) afin de réduire au maximum la quantité des gaz
rares d’origine atmosphérique.
Glossaire
Apport tritiogénique Production de tritium dans l’atmosphère par le rayonnement cosmique ou suite aux activités humaines
dont la nature peut être militaire (explosion de bombe nucléaire) ou civil (réacteur nucléaire). Le tritium
émis (3H) produit ensuite par décroissance radioactive 3He avec une demi-vie de 12.32 ans
Bride CF Bride à couteau en acier 316 L où l’étanchéité, jusqu’à 10–13 mbar, est obtenue par la pénétration des
couteaux dans un joint en cuivre positionné entre deux brides
Clivage Capacité qu’ont certains minéraux de se fracturer selon une direction prédéfinie. Il est fonction de la
structure du minéral et/ou de la présence d’accidents dans son réseau cristallin (altération, inclusion)
mais ne dépend pas de la forme du minéral
Datation (U-Th-Sm)/He Datation radiochronologique basée sur l’accumulation de 4He produit par la décroissance radioactive des
radionucléides U, Th et Sm. Cette méthode permet de dater des événements de quelques milliers à plu-
sieurs centaines de millions d’années
Échelle de Mohs Échelle proposée par le minéralogiste F. Mohs afin de classer les minéraux en fonction de leur dureté
Hélium radiogénique 4He produit par décroissance radioactive de certains nucléides
Rayonnement cosmique Flux de particules de haute énergie à la surface de la Terre dont l’origine est multiple : solaire, galactique
ou extragalactique
Roches magmatiques Roches formées en profondeur suite au refroidissement du magma qui se solidifie. Exemple : le granite,
le basalte
Roches métamorphiques Roches magmatiques et/ou sédimentaires recristallisées sous l’action de la pression et de la température
Roches sédimentaires Roches formées à la surface de la Terre par une accumulation de sédiments
UP
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jVVSR
1. Extraction par broyage des. Ce dernier reste toutefois difficilement quantifiable avec préci-
sion car les gaz rares piégés dans les très petites inclusions (Ø < 10
à 20 µm) sont difficilement accessibles par cette méthode et
Les inclusions fluides sont de petites cavités (0,1 < Ø (µm) < 1 000) d’autre part, les travaux de thèse de Yokochi R. ont mis en évi-
présentes dans les roches magmatiques, métamorphiques ou sédi- dence la présence, jusqu’à 20 à 30 % d’hélium, de néon et d’argon
mentaires qui peuvent, suivant les cas, présenter une ou plusieurs issus de la matrice au cours du broyage [3].
phases (vapeur : CO2 , H2O, N2 , etc. ; liquide : CO2 , H2O, etc. ; et
solide : NaCl, carbonate, etc.) et s’être formées à la même période La fraction des gaz restant, à savoir les gaz piégés dans la maille
que la roche (ou du minéral) (inclusion primaire) ou après sa forma- cristalline et celle des petites inclusions fluides, peut être accessi-
tion (inclusion secondaire). Accéder et analyser les gaz rares piégés ble par d’autres moyens d’extraction (chauffage, ablation) décrits
dans celles-ci permet d’accéder à des informations nécessaires à également dans cet article. Enfin, il n’est pas préconisé d’utiliser
une meilleure compréhension de la circulation des fluides au niveau cette technique d’extraction pour le broyage des métaux qui ont
de la croûte terrestre ou à l’interface manteau- croûte. tendance à se déformer sous l’action du piston et du diamant qui
de par sa dureté et sa structure, ne se fragmente pas ou très peu.
Barre en
aluminium
Aimant Nd
interne Vers ligne de
Croix CF 16 purification
Piston
Nickel
Piston
Pastille Échantillon
316L
a modèle I b modèle II
UQ
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jVVSR
Après chaque utilisation, le piston et la pastille sont repolis avec gravité l’échantillon à la base du broyeur. Cette configuration a
des disques abrasifs pour éliminer les particules de roches incrus- l’avantage de simuler une extraction, de la répéter si nécessaire,
tées à leurs surfaces puis nettoyés dans un bain d’acétone sans pour autant broyer l’échantillon afin de mesurer les quantités
ultra-pur (99 %) ultrasoné pour supprimer les traces d’hydro- de gaz rares dégazées par l’enceinte dans des conditions réelles
carbures et enfin séchés au four à 100 oC. d’utilisation (tableau 1). Une variante à ce modèle a été
développée au Scripps Institution of Oceanography [4] où le sys-
Plusieurs modèles (I et II) de broyeur à piston à force induite ont tème de rotation magnétique a été remplacé par une traversée
été développés dans les laboratoires (figure 1) où, pour stocker les tout métal en rotation raccordée à l’enceinte du broyeur par une
échantillons, une seconde enceinte a été connectée, en amont du bride CF16.
piston, à l’enceinte de broyage (croix CF16).
Le modèle II utilise le même principe pour mettre en mouve-
Le modèle I stocke l’échantillon dans une barre en aluminium ment le piston, à savoir des solénoïdes extérieurs. Cependant, le
(Ø = 14 mm), évidée partiellement en son centre. L’ensemble est piston est constitué de deux parties, l’une en nickel et l’autre en
positionné dans une croix en CF16 puis connecté à la fois au tube carbure de tungstène. Ce matériau très dur (9 sur l’échelle de
broyeur et à une ligne de purification des gaz. Un aimant néodyme Mohs), résistant à la pression (2 242 de dureté de Vickers) et aux
est incrusté dans l’aluminium afin de faire pivoter la barre sur son chocs, semble plus adéquat que le fer doux pour le broyage.
axe grâce à l’action d’un second aimant manipulé à l’extérieur de L’enceinte de stockage est fixée en parallèle à l’enceinte de
l’enceinte. Une rotation de 180o permet ainsi de faire tomber broyage et l’échantillon peut être glissé sous le piston grâce à une
l’échantillon dans le broyeur. La forme du piston utilisé est connexion soudée à la base du tube de broyage [1]. Ce dispositif
particulière : elle est à la fois biseautée sur sa surface supérieure permet ainsi d’utiliser un piston non tronqué sur sa longueur et
d’un angle de 45o et tronquée sur toute sa longueur pour loger par ainsi augmenter la surface et l’efficacité du broyage.
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recherche fondamentale.
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Les cinq gaz rares, hélium (He), néon (Ne), argon (Ar), krypton (Kr) et xénon
(Xe) possèdent chacun plusieurs isotopes naturels. Ils sont au nombre de 2
(He) et de 3 (Ne, Ar) pour les gaz rares légers, et atteignent 6 et 9 pour Kr et Xe.
Tous ces isotopes sont stables, mais certains d’entre eux ont été produits par
des réactions radiogéniques, nucléogéniques ou fissiogéniques (4He, 21Ne,
40Ar, 84-86Kr, 129-136Xe) ayant abouti à des variations de la composition isoto-
pique des gaz rares. Les études sur les couples père/fils sont à l’origine de
méthodes de datation (K/Ar, U-Th-Sm/He, etc.) et fournissent des indications
temporelles sur la formation des roches étudiées. Les gaz rares subissent éga-
lement, au cours de nombreux processus physiques, des fractionnements
élémentaires. Ceux-ci peuvent avoir une origine cinétique puisque la diffusion
des gaz rares légers dans une roche est, comparée à celle des gaz rares lourds,
plus rapide pour des conditions de température et de pression données.
L’adsorption des gaz rares sur les solides est aussi une source de fractionne-
ment. Elle tire son origine des liaisons de type Van der Waals qui fixent
préférentiellement sur un solide les gaz rares lourds au détriment des légers.
Enfin, la solubilité des gaz rares, vis-à-vis du milieu dans lequel ils se trouvent,
entraîne également un fractionnement élémentaire. Il est proportionnel ou
inversement proportionnel à la masse des éléments si la phase porteuse est
respectivement de l’eau ou un liquide silicaté. Comprendre et expliquer les
processus à l’origine de ces variations isotopiques et/ou élémentaires (déga-
zage ou différenciation du manteau, volcanisme, etc.) dans un échantillon dont
l’histoire géologique a commencé pour les plus vieux, il y a 4,56 milliards
d’années est un véritable défi en géoscience et nécessite de développer, en
complément de systèmes d’extraction sous vide, des enceintes de purification
et de séparation des gaz rares.
Cet article présente une description détaillée du matériel (vanne, groupe de
pompage, mesure des pressions, choix des standards de gaz rares, étuvage in
situ) nécessaire à la réalisation de ce type d’enceinte particulière et des précau-
tions d’usage à respecter pour obtenir rapidement un niveau et une qualité de
vide indispensable à la purification des gaz rares. Il vient en appui de
l’article [J 6 635] dédié aux protocoles de purification et de séparation des gaz
rares par chimisorption et physisorption. Ils complètent, ensemble, un premier
article [J 6 632] consacré aux méthodes d’extraction des gaz rares sous
ultravide.
Un glossaire placé en fin d’article, redonne les principales définitions néces-
saires à la compréhension de l’article.
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en nombre suffisant de manière à purifier dans de bonnes développer toutes les géométries de ligne [B 4 060]. L’assemblage
conditions les gaz rares extraits de différentes roches, de minéraux des différentes pièces est réalisé, si possible, dans une salle blan-
et de fluides liquides ou gazeux. Les niveaux de vide requis pour che (classe 10 000) de manière à réduire la contamination par les
ce type d’opération sont obtenus avec, par exemple, des groupes poussières [BM 4 040].
de pompage turbomoléculaire et contrôlés à l’aide de diverses jau-
Les métaux utilisés pour la réalisation des enceintes sont, dans
ges. Des bouteilles de gaz, appelées standards, doivent être rac-
la plupart des cas, des aciers inoxydables :
cordées à l’installation et parfaitement calibrées en pression à
l’aide de gaz de référence. Pour finir, tous les volumes de – Z3CN18-10 (NF A 35573) ou 304L (norme américaine) ou
l’enceinte doivent être mesurés et munis d’un système d’étuvage. X2CrNi18-09 1.4307 (norme européenne) ;
Le design 3D de la ligne de purification est préalablement réalisé – Z2CN17-12 (NF A 35573) ou 316L (norme américaine) ou
en bureau d’études où une attention toute particulière doit être X2CrNiMo17-12-02 1.4404 (norme européenne).
apportée : Ils présentent, à bien des titres, la meilleure solution pour le
– à la réduction des volumes de la ligne pour minimiser les domaine de l’ultravide avec :
surfaces de dégazage ; – un taux de perméabilité négligeable vis-à-vis des gaz rares et
– aux conductances des différentes parties de la ligne de un taux de désorption bien plus bas que les autres métaux, les
manière à obtenir une vitesse de pompage qui ne soit pas trop fai- élastomères et les plastiques [B 4 020] [B 4 110] ;
ble (> qq L · s–1) ; – une bonne tenue mécanique au vide si les épaisseurs de
– aux encombrements des pièces (actuateur pneumatique, tête parois ont été correctement dimensionnées (règles de calcul
de jauge, contrôleur, etc.) qui peuvent rendre le montage de CODAP) et une soudabilité parfaitement maîtrisée [B 4 050] ;
l’enceinte physiquement impossible. Les contrôleurs de pompe, de
– une très faible activité chimique vis-à-vis des gaz atmosphéri-
jauge et l’ensemble du matériel électronique peuvent, le cas
ques de manière à éviter les phénomènes de corrosion à sa sur-
échéant, être déportés sur un second châssis ;
face.
– aux systèmes d’étuvage qui peuvent endommager certaines
pièces sensibles à la chaleur comme les actuateurs pneumatiques Les enceintes UHV sont réalisées généralement à partir de
(Tmax ≈ 80 oC) et les connecteurs de jauge (Tmax ≈ 60 oC). tubes, sans soudure ou roulés soudés, bruts sur lesquels sont sou-
Il est préconisé d’utiliser des profilés BOSH pour réaliser le châs- dés des piquages munis de brides CF et/ou de fonds bombés. Il
sis des lignes de purification dont les géométries sont souvent n’est pas nécessaire de réaliser des traitements mécaniques de la
complexes et propres à chaque laboratoire. Ces systèmes modulai- surface (microbillage) car le résultat n’améliore pas le taux de
res en aluminium, légers et très robustes, offrent un vaste choix de dégazage des aciers inoxydables. Il peut nuire, dans le cas du
fixations très simples à mettre en œuvre. sablage, à la qualité du vide. Il est également indispensable d’évi-
ter la présence de traces d’hydrocarbures, issues notamment de
l’usinage des pièces, car leurs masses molaires interfèrent souvent
avec celles des gaz rares. Bien qu’il existe un grand nombre de
1.2 Nature des matériaux utilisés protocoles de nettoyage chimique des enceintes pour réduire le
et choix des éléments taux de désorption des parois à des niveaux inférieurs à
de raccordement 5 × 10–7 Pa · m · s–1 [B 4 100] [1] et éliminer les traces de souillures
organiques, il est préconisé, d’après les expériences recueillies
dans différents laboratoires, d’appliquer la procédure de nettoyage
suivante pour toutes les pièces ayant subi des opérations
Les lignes développées dans les laboratoires de recherches d’usinage et de soudage :
en géoscience sont destinées à la purification des gaz issus
d’échantillons dont la masse initiale, dans la plupart des cas, – 3 bains ultrasonnés successifs de 30 min dans une solution de
n’excède jamais quelques grammes. Les concentrations des DECON 90 (solution aqueuse contenant des agents tensioactifs
gaz rares issus de ces échantillons naturels, bien que pouvant anioniques et non ioniques, stabilisants et séquestrants de
varier d’un, deux ou trois ordres de grandeur, sont relative- pH S 13 ).Ce produit est particulièrement indiqué pour le nettoyage
ment modestes (≈ 10–11 ; 5 × 10–13 ; 5 × 10–11 et 10–16 mol · g–1 des aciers inoxydables, des métaux ferreux, des céramiques et de
pour 4He, 20Ne, 40Ar, 132Xe respectivement) et nécessitent de la verrerie ;
travailler dans des conditions particulières. – rinçage à l’eau distillée entre chaque bain ;
– un bain ultrasonné d’acétone ultra-pure (99 %) ;
– séchage des pièces à l’étuve, 100 oC.
Il est en effet préconisé de travailler dans un domaine de
pression extrêmement bas (< 10–7 mbar) afin de minimiser la Les pièces, ainsi nettoyées, sont parfaitement dégraissées et
contribution des gaz rares d’origine atmosphérique. Ce domaine présentent un faible taux de dégazage. Après un étuvage entre 200
de pression est atteint grâce à des groupes de pompage perfor- et 250 oC (48 h), un vide limite de 10–8 à 10–9 mbar est facilement
mants connectés à l’enceinte à l’aide de connexions spécifiques atteint à l’aide d’un groupe de pompage turbomoléculaire.
pour l’ultravide. En amont des systèmes de pompage secondaire,
toutes les brides de connexion sont de type CF (ConFlat) où l’étan- Des mesures, effectuées par spectrométrie de masse en mode
chéité est obtenue par la déformation d’un joint cuivre OFHC (Oxy- statique, mettent en évidence un très faible dégazage en gaz gares, à
gen Free High Conductivity ) comprimé entre les couteaux de deux température ambiante, d’une ligne de purification (volume de 800 à
brides diamétralement opposées. Les raccords VCR à étanchéité 1 000 cm3) nettoyée à base de DECON90, avec environ 10–17 et
de surface par joint métallique peuvent également être une autre 1,5 × 10–15 mol 20Ne et 40Ar respectivement.
alternative où l’étanchéité est atteinte cette fois-ci, par l’écrase-
ment d’un joint cuivre entre les bourrelets de deux embouts, au Il n’est pas conseillé d’utiliser des acides concentrés comme
cours du serrage de deux écrous mâle et femelle. En aval des sys- l’acide fluorhydrique 1H19F (20.0063 uma) et l’acide chlorhydrique
tèmes de pompage secondaire, les raccords de type KF (Klein 1 35
H Cl (35.9768 uma) et 1H37Cl (37.9738 uma) dont les résidus
Flange ) pour le vide primaire sont généralement utilisés. L’étan- peuvent occasionner des interférences isobariques non résol-
chéité y est obtenue par la compression d’un joint torique à l’aide vables pour la plupart des spectromètres de masse sur 20Ne
d’un collier à serrage unique. Il existe un vaste choix de raccords (19.9924 uma, RHF-Ne = 1 438), 36Ar (35.9675 uma, RAr-HCl = 3 871)
pour le vide (té, coude, croix 4 et 6 branches, réducteur, mamelon, et 38Ar (37.9627 uma, RAr-HCl = 3 423).
adaptateur CF-VCR-KF, soufflet, traversée électrique, de fluide, de
thermocouple, des hublots, etc.) pour permettre aux ingénieurs de Nota : uma pour unité de masse atomique et R pour résolution (cf. glossaire).
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Joint
cuivre
Bride
CF
Soufflet
Soufflet
Corps
de vanne
Joint
316L Clapet
Système
Vatring
Couteau
Figure 1 – Modèles de vannes tout métal pour l’ultravide (doc. VAT et Swagelok)
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1.4.1 Principe aspiration, sont larges et très inclinées pour augmenter l’efficacité
du pompage et la compression des particules dont le libre par-
Le fonctionnement des pompes turbomoléculaires s’appuie sur cours moyen est grand. Le taux de compression n’est pas une
un phénomène de transfert de quantité de mouvement entre les valeur constante pour les gaz mais il dépend de la vitesse (Vm) de
aubes du rotor de la pompe tournant à grande vitesse (≈ 30 000 à chacun d’entre eux. Celle-ci obéit à une distribution de
90 000 tr · min–1, suivant les modèles) et les particules de gaz à Maxwell-Boltzmann où la masse atomique intervient dans l’équa-
évacuer d’une enceinte [B 4 272]. Selon le principe de Knudsen, la tion de la vitesse (tableau 2). L’efficacité de la compression est
direction de départ d’une particule suite à un choc avec une ainsi faible pour les gaz légers (H2, He) mais augmente pour les
surface, les ailettes des aubes dans notre cas, est indépendante de masses plus lourdes. Le choix du groupe de pompage se fait tou-
sa direction d’arrivée sur cette dernière et suit une loi en cosinus jours dans l’optique d’obtenir le meilleur taux de compression
par rapport à la normale de la surface. Autrement dit, une particule pour les gaz rares, notamment celui de l’hélium qui peut varier
choquée au point A (figure 2) peut être réémise suivant trois entre 350 et 107 suivant le modèle de pompe turbomoléculaire.
angles bien distincts θ1 , θ2 et θ3 . Une approche probalistique du
phénomène montre qu’une particule a une grande probabilité de Les taux de compression (tableau 2) ont été recueillis à partir des
passer du côté de l’aspiration car la somme des angles caractéristiques d’une pompe turbomoléculaire munie d’une bride
d’acceptance θ2 et θ3 est très supérieure à θ1 . CF63 à l’aspiration et dont la vitesse de pompage était de 67 l · s–1 de
La densité particulaire en amont de chaque rotor (coté aspira- N2 (données constructeur).
tion) est inférieure à celle de l’aval. La multiplication des couples
rotor-stator permet d’obtenir une compression graduelle du gaz Bien que non spécifié par les constructeurs, il est possible d’ima-
pour atteindre, en aval du dernier couple, une pression de refoule- giner, avec une vitesse moyenne légèrement supérieure à celle de
ment accessible à une pompe primaire de type pompe à palette l’azote, que le taux de compression pour le néon soit similaire à
(10–3 < Plim. < 5 × 10–3 mbar), à spirale (Plim. ≈ 10–2 mbar) ou à celui de l’azote. Les taux de compression pour le krypton et le
membrane (2 × 10–2 < Plim. < 2 mbar) suivant le modèle de la xénon doivent être significativement supérieurs à 1011 puisque
pompe turbomoléculaire [B 4 271]. Les premières aubes, côté leurs vitesses sont inférieures de 30 à 45 % à celle de l’argon.
Particules
de gaz
Aspiration
θ1
A
Vitesse
Rotor
θ3 θ2 de rotation
Stator
Refoulement Étage
de compression
Figure 2 – Représentation d’une coupe verticale d’un couple rotor/stator d’une pompe turbomoléculaire
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α (4He) des isotopes des gaz rares (3He, 20-21-22Ne, 36Ar, 38Ar, etc.) ;
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1. Purification et séparation rendement d’extraction des isotopes d’un élément en direction des
collecteurs [2].
des gaz rares – Minimiser la présence d’interférences isobariques suscep-
tibles de polluer la détection des gaz rares (tableau 1) [3]. Des pré-
cautions peuvent être mises en place de manière à réduire, dans
1.1 Intérêts de la purification une ligne de purification, les quantités de ces espèces carbonées,
fluorées et chlorées [J 6 634]. Une purification adéquate en supplé-
La purification et la séparation des gaz rares permettent, à l’aide ment peut abaisser, au-dessous des limites de détection, la plupart
de processus d’adsorption chimiques et physiques, de s’affranchir de ces espèces. Dans le cas contraire, la présence de ces interfé-
de la présence, dans une ligne de purification, de toutes les rences peut avoir des effets notoires, notamment lorsque les
espèces polluantes (N2 , H2 , CxHy , H2O, etc.) vis-à-vis des gaz rares signaux mesurés sont faibles, sur la mesure des rapports isoto-
(interférences isobariques, effet de pression) et de l’enceinte (effet piques (figure 2).
de mémoire). Ces deux étapes doivent permettre au final les amé- – Améliorer le rendement d’ionisation des gaz rares car ceux-ci,
liorations suivantes. mélangés à une trop forte proportion de gaz indésirables (N2 , H2 ,
– Introduire dans l’analyseur une pression compatible avec celle CxHy , H2O, etc.), ne peuvent pas bénéficier de la totalité des élec-
exigée par la spectrométrie de masse en mode statique, à savoir trons émis par le filament de la source de type Nier [P 2 615]. Il est
10–9 à 10–7 mbar. Le respect de cette gamme permet, dans la préconisé d’utiliser le même protocole de purification pour les
plupart des cas, d’éviter la saturation des collecteurs (cage de standards et les échantillons afin de pouvoir comparer les signaux
Faraday) ou leur endommagement (multiplicateur d’électrons). De issus des mêmes conditions analytiques.
plus, des pressions trop élevées (> 5 × 10–7 mbar) dans les – Améliorer la qualité de la focalisation des ions produits dans la
analyseurs de dernière génération, comme l’Helix MC source de l’analyseur ainsi que de leur transmission via un secteur
(ThermoScientific) sont fortement déconseillées car, au-delà de magnétique vers les collecteurs. Une pression excessive peut en
5 × 10–7 mbar, les différentes plaques de focalisation de la source à effet perturber la trajectoire des ions par des pertes d’énergie dues
ionisation, portée à un potentiel de 10 000 V pour son fonctionne- à des collisions élastiques, inélastiques et des transferts de charge
ment, peuvent générer des arcs électriques et endommager l’ana- avec les particules gazeuses indésirables (N2 , H2 , CxHy , H2O, etc.)
lyseur. en trop grand nombre.
– Mieux contraindre les effets de pression (signal sur figure 1) qui – Réduire la probabilité d’observer, dans la source même des
entraînent un fractionnement sur les mesures isotopiques et/ou des analyseurs, des recombinaisons entre atomes pouvant aboutir à
variations de la sensibilité des spectromètres de masse pouvant des interférences. C’est notamment le cas pour le néon, ou un
atteindre 15 % aussi bien sur l’hélium que sur le xénon [1]. Ce phéno- excès de dihydrogène dans un analyseur aboutit à générer une
mène proviendrait d’une inhomogénéité de la répartition des char- interférence sur le 21Ne suite à la production de 1H20Ne à partir de
1
ges électriques au niveau de la source à ionisation qui perturberait le H et de 20Ne.
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Tableau 1 – Interférences isobariques sur les gaz rares et l’azote et résolution du spectromètre
de masse nécessaire pour s’en affranchir
Isotopes mesurés Masse/charge Espèces interférentes Masse/charge Résolution
(uma) (uma)
3He 3,0160 3 H+ 3,0161 150 000
1 H 2 D+ 3,0215 509
1 H1 H1 H+ 3,0238 384
4He 4,0026 12C3+ 4,0000 1 538
20Ne 19,992 40Ar2+ 19,981 1 778
1H19F+ 20,006 1 438
1H 18O+ 20,015 894
2
21Ne 20,994 63Cu3+ 20,976 1 202
20Ne1H+ 21,000 3 276
12 C 1H2+ 21,023 709
3 6
22Ne 21,994 66Zn3+ 21,975 1 405
12 C 16O 2+ 21,995 6 232
2
14N14N 28,006 12C16O+ 27,995 2 493
12 C 1H+ 28,031 1 114
2 4
14N15N 29,003 12C17O+ 28,999 7 160
12 C 1H+ 29,039 807
2 5
15N15N 30,000 12 C 1H+ 30,047 639
2 6
36Ar 35,968 1H35Cl+ 35,977 3 871
12 C+ 36,000 1 109
3
38Ar 37,963 1H37Cl+ 37,974 3 423
12 C 1H+ 38,016 699
3 2
40Ar 39,962 12 C 1H+ 40,031 580
3 4
78-86Kr (1) 78 à 86 12 C 1H+ 78 à 86 ≈ 600
6 6-12
124-136Xe (1) 124 à 136 12 C 1H+ 124 à 136 ≈ 600
10 4-10
(1) Les isotopes du krypton (6) et du xénon (9) ont été regroupés pour plus de lisibilité. Les interférences sont des molécules carbonées en C6 et C10 sur lesquelles
le nombre d’hydrogènes diffère.
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et David BEKAERT
Post-doctorant
Marine Chemistry and Geochemistry Department
Woods Hole Oceanographic Institution
Woods Hole, MA, 02543, États-Unis
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L a géochimie des gaz rares s’est, depuis les années 1950, considérablement
développée avec les progrès de la spectrométrie de masse. Ils sont consi-
dérés aujourd’hui par la communauté des géosciences comme de puissants
traceurs, grâce notamment à leur inertie chimique vis-à-vis du milieu dans
lequel ils se trouvent. Leurs concentrations dans certains minéraux, par exem-
ple, permettent actuellement de quantifier les vitesses d’exhumation et d’éro-
sion de nos reliefs par des méthodes de thermochronologie ou encore d’appor-
ter des outils de datation (méthodes K/Ar, Ar/Ar, U-Th-Sm/He, Isotopes
cosmogéniques 3He, 21Ne et 38Ar) indispensables à l’archéologie, la volcanolo-
gie, la paléoclimatologie, la cosmochimie, etc. Des contraintes supplémentaires
sur l’origine et l’évolution des gaz rares peuvent aussi être apportées à l’aide de
leurs signatures isotopiques (e.g. 3He/ 4He ; 20Ne/ 22Ne, 21Ne/ 22Ne ; 40Ar/ 36Ar,
38
Ar/ 36Ar…). Celles-ci permettent par exemple de mettre en évidence la pré-
sence d’isotopes d’origine cosmogénique (3He, 21Ne, 38Ar, 78-83Kr, 124-128Xe),
radiogénique (4He, 40Ar, 129Xe), nucléogénique (21Ne) ou encore fissiogénique
(e.g. 131-136Xe). L’utilisation de rapports isotopiques permet de tracer l’origine
des sources de gaz volcaniques (e.g. croûte terrestre, manteau supérieur ou
inférieur) émanant à la surface de la Terre, ou encore de mettre en évidence
des processus de fractionnement dépendant de la masse lors de processus phy-
siques tels que la diffusion ou la condensation/évaporation.
L’ensemble de ces applications nécessite toutefois d’extraire sous ultravide
les gaz rares dans une enceinte. Celle-ci est connectée à un spectromètre de
masse par l’intermédiaire d’une seconde enceinte appelée ligne de purification.
La méthode d’extraction (broyage, ablation, fusion) retenue pour extraire les
gaz rares d’un échantillon dépend de la nature de celui-ci (roches, minéraux
séparés, lame mince ou épaisse), de la phase étudiée (matrice, inclusion fluide,
etc.) et des concentrations en gaz dans celle-ci [J 6 632]. Les gaz extraits sont
ensuite purifiés [J 6 634] [J 6 635] afin de séparer, le plus souvent par chimi-
sorption, les gaz réactifs (H2, N2, O2, CO2, etc.) des gaz rares. Ces derniers, sépa-
rés des uns des autres par physisorption, sont au final introduits dans un ana-
lyseur les uns après les autres pour y mesurer leurs concentrations et leurs
compositions isotopiques.
Cet article vient donc en complément des trois articles [J 6 632] [J 6 634]
[J 6 635] pour décrire une technique d’analyse des gaz rares par spectrométrie
de masse en mode statique. Une description de la source à bombardement
électronique, des tubes de vol existants et des moyens de détection sont ainsi
abordés en détail. Tous les spectromètres de masse de dernière génération y
sont mentionnés.
Un glossaire en fin d’article donne les principales définitions nécessaires à
une bonne compréhension de l’article.
Principaux sigles
VT
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1.1 Ionisation d’une particule par impact Le filament en rhénium, parfois recouvert d’oxyde d’yttrium (e.g.
Noblesse), est l’élément de la source qui permet de produire des
électronique électrons. Il est pour cela chauffé à haute température (> 1 500 C)
par effet Joule. Sa géométrie est torsadée pour augmenter la quan-
L’ionisation par impact électronique repose sur l’interaction d’un tité d’électrons émis. Sa position est au plus près de la fenêtre élec-
faisceau d’électrons produits par un filament avec les atomes (ou tronique pour optimiser l’admission des électrons dans le bloc
molécules) présents dans un échantillon gazeux. Elle aboutit dans source. Il est monté enfin sur un porte-filament en céramique afin
le cas des gaz rares à une ionisation positive simple (1) ou multi- de l’isoler électriquement des autres pièces métalliques et faciliter
ple (2) suite à l’arrachement d’un ou plusieurs électron(s) gravitant son positionnement à l’aide d’une vis et d’un écrou (figure 3d).
autour du noyau :
Les électrons produits sont extraits de sa surface, puis accélérés
(1) par une différence de potentiel. Ils traversent le bloc source, lieu où
A + e → A+ + e + e′
se produit l’ionisation des atomes par bombardement, pour ensuite
être collectés par un collecteur (trap) fixé en vis à vis (figure 3b).
An + + e → A (n + j ) + + e + je ′ (2) La trajectoire des électrons dans la source est optimisée à l’aide
d’aimants permanents situés à extérieur de l’enceinte et de masses
L’ionisation des molécules est plus délicate à appréhender car métalliques fixées côté vide sur le bloc source afin d’optimiser l’io-
plusieurs processus se manifestent suivant l’énergie des électrons nisation des gaz.
incidents. À basse énergie, des ions moléculaires sont susceptibles L’homogénéité de la densité électronique est le garant d’une ioni-
de se former par la perte d’un ou de plusieurs électrons (e.g. CO2+, sation stable. Une boucle de régulation est pour cela appliquée entre
CO22+ ) : le courant électrique injecté dans le filament (2,2 à 3,8 A selon l’état
du filament) et celui récolté par le collecteur (courant trap, 10 à
(3) 800 mA) pour stabiliser le flux d’électrons traversant le bloc source
AB + e → AB + + e + e ′
(figure 3c). L’intensité du courant trap est ajustée en fonction de la
Tandis qu’à plus haute énergie, les molécules se dissocient pour nature des éléments analysés. Elle peut être importante ( ª 400 mA)
produire un ensemble de fragments ioniques et/ou neutres (radical, pour He en raison de son potentiel d’ionisation élevé (24,5 eV) ou
atome, molécule) : réduite à < 50 mA pour des gaz majeurs comme Ar et N2.
Le bloc source (figure 3c) a une forme parallélépipédique de
AB + e → A + B + + e + e ′ (4) volume ª 1 cm3 dans lequel est fixé un repousseur. Il s’agit d’une
plaque métallique de ª 1 cm2, polie miroir, isolée du bloc source
Cette fragmentation multiple, notamment observée avec les par une céramique et portée à un potentiel de quelques volts afin de
hydrocarbures, est potentiellement une source d’interférences iso- faciliter l’extraction des ions (3-4He+, 20-21-22Ne+, etc.) à l’extérieur du
bariques non négligeable sur les gaz rares (tableau 16) dont il fau- bloc source via une fenêtre d’extraction. Simultanément à l’extrac-
dra minimiser les effets. tion, a lieu la focalisation du nuage ionique pour obtenir, à l’entrée
Secteur magnétique
→
→
k T
→
ν
→
N
→
Charbon actif ƒm
⊗
Getter ⊗ Getter
⊗
→
FE
→
⊗ B
Bloc Bloc
source R collecteurs
d
VU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSV
(y )
Faisceau (x)
d’ions
Bride CF63
(z)
Figure 2 – Vue éclatée d’une source par impact électronique de type Nier, utilisée pour l’analyse élémentaire et isotopique des gaz rares
et de l’azote
du secteur magnétique, un faisceau ionique intense, le plus étroit et compact ( ª 40-50 cm3), permet une bonne dissipation de la cha-
le plus homogène possible. Cette focalisation se fait grâce aux pla- leur émise par le rayonnement du filament. Des températures de
ques d’accélération qui, par analogie avec l’optique lumineuse, se 100 à 150 C peuvent toutefois être relevées sur les parois internes
comportent comme des lentilles. La trajectoire des ions reste tou- du bloc source [P 2 615] [P 2 645].
jours perpendiculaire aux lignes équipotentielles générées par les
potentiels décroissants appliqués sur chacune des plaques. Ces
lignes, ou surfaces équipotentielles sont toujours parallèles aux pla-
ques. À proximité des fenêtres, elles s’incurvent spatialement. C’est 1.3 Étude du mouvement des ions
au niveau de cette déformation et pour respecter la perpendicularité dans une source Nier
des lignes équipotentielles vis-à-vis de la trajectoire des ions que se
produit la focalisation de ces ions (figure 4) [6]. Parallèlement à cela, Le champ électrique uniforme E produit par une différence de
des demi-plaques (figure 3f) orientent le faisceau horizontalement si potentiel U entre la terre et la plaque de définition (5) permet de sou-
celles-ci sont portées à des potentiels légèrement différents. Certai- mettre les ions produits dans une source Nier à une force électrique
nes sources sont dotées de demi-plaques en Z permettant d’ajuster, F (6). L’action de celle-ci génère alors le mouvement des ions, qui sera
suivant le même principe, la trajectoire des ions selon l’axe des linéaire et uniformément accéléré en direction du secteur magnétique.
ordonnées. Les tensions appliquées sur les demi-plaques ont une
grande incidence sur la luminosité de la source ainsi que sur la géo-
U
E = (5)
métrie des pics (symétrie et dissymétrie des pics, qualité des flans et d
des plats de pics, etc.) [1] [2] [3]. La dernière plaque présente une
fente de définition étroite. Sa position correspond exactement au
point focal de l’objet ionique issu du bloc source. Il existe au-delà de FE = q E (6)
la source une autre plaque, dite « alpha », percée d’une fente
(figure 5) pour minimiser la dispersion angulaire du faisceau ionique. avec E champ électrostatique (V.m-1),
La largeur de la fente est fixée dès la conception du spectromètre de
masse et son changement nécessite l’ouverture et la remise à l’air de U tension entre les deux plaques (V),
l’analyseur. La société Thermo Fisher Scientific propose un montage d distance entre les deux plaques (m),
où trois fentes de largeur différente (0,25 ; 0,1 et 0,05 mm) [4] peuvent
FE force électrostatique (N),
être utilisées en fonction de la résolution et de la sensibilité souhai-
tées. Le positionnement de chacune des fentes vis-à-vis de la trajec- q charge élémentaire (1,602 x 10-19 C).
toire des ions se fait à l’aide d’un mouvement UHV en transla-
tion [B 4 060]. Zhang et al. [3] ont mis en évidence que Il est ainsi possible d’étudier le mouvement des ions produits dans
l’augmentation des dimensions de cette fenêtre aboutissait à amélio- une source sous haute tension (4 500 V). La distance interplaques
rer, au détriment de la résolution, la sensibilité de l’analyseur. est estimée à 15 mm et les ions produits ont une énergie cinétique
Hormis les céramiques qui servent d’isolant électrique initiale
nulle.
Dans le cas des gaz rares :
(figure 3b), toutes les pièces de la source sont constituées de maté- – E et F peuvent être calculés à partir des équations (5) et (6) ;
riau amagnétique (316LN) afin de limiter le dégazage et ne pas – le théorème de l’énergie cinétique est alors appliqué de manière
influencer la trajectoire des particules chargées (électrons, ions) à calculer la vitesse maximale atteinte par les ions. Au-delà de la
avec la présence d’un champ magnétique résiduel [5]. Les pièces source, la vitesse des ions v est considérée comme constante :
sont maintenues ensemble à l’aide de 4 barreaux en céramique
(figure 3a). Ceux-ci sont tenus mécaniquement sur le « porte- 2q U (7)
v=
source » métallique à l’aide de circlips pour permettre une manipu- m
lation aisée de l’ensemble « source », « porte-source » et « bride
CF63 ». Huit passages électriques soudés sur cette bride assurent – le temps nécessaire pour extraire les ions est alors donné par :
la mise sous tension de celle-ci. Huit trous de fixation permettent vm
de connecter la bride CF63 supportant la source à l’enceinte du t= (8)
spectromètre de masse (figure 3f). La source, dans des conditions q E
normales d’utilisation, dégaze peu car son design, bien que
VV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSV
Barreau en 5 Collecteur
céramique
7 4 (trap)
7 4
Rondelles
Porte source
8 en céramique
3
Passages 8 3 Plaque
électriques métallique
10 2
10 2
1
1
a b
Céramique
d’isolment
Repousseur Fenêtre
d’extraction
Alimentation Bloc source
électrique 7 4
Fenêtre
électronique
8 3
Bloc source
Fenêtre 10 2
d’extraction 1
Fenêtre
électronique
c d
Masses
métalliques
Filament
7 4 4
7
Porte filament
8
3 8 3
Joint (Au)
10 2 10 2
1 1
e f
Circlips
Demi-plaques
de focalisation Fente
de définition
7 4 7
4
Demi-plaques
de focalisation
8 3 8
3
10 2 10
2 Alimentations
Trous de fixation
1 1 électriques
g h
L’étuvage de l’enceinte a causé une oxydation des surfaces externes de la bride CF63 (coloration jaune)
L’absence d’oxygène a permis à la source, toujours sous ultravide, de garder son éclat métallique gris originel.
Figure 3 – Principales étapes (A-G) de l’assemblage d’une source Nier utilisée dans un spectromètre de masse VG5400
VW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSV
Tableau 1 – Calcul des vitesses et durées d’extraction des ions dans une source Nier
4 20 40 84 132
Caractéristique He Ne Ar Kr Xe
Masse (kg) 6,65 x 10-27 3,32 x 10-26 6,64 x 10-26 1,39 x 10-25 2,19 x 10-25
Champ électrostatique E (V.m-1) 2,4 x 105 2,4 x 105 2,4 x 105 2,4 x 105 2,4 x 105
Force électrostatique F (N) 3,84 x 10-14 3,84 x 10-14 3,84 x 10-14 3,84 x 10-14 3,84 x 10-14
Vitesse (m.s-1) 4,17 x 105 1,86 x 105 1,32 x 105 0,91 x 105 0,73 x 105
VX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSW
et David BEKAERT
Post-doctorant
Marine Chemistry and Geochemistry Department
Woods Hole Oceanographic Institution
Woods Hole, MA, 02543, États-Unis
VY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSW
Principaux sigles
WP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSW
Signal (cps)
3
He+ HD+, H3+
1.1 Mode d’acquisition
WQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSW
Masse Isotope Centrage Tps. Int. (s) Détecteur Masse Isotope Centrage Tps. Int. (s) Détecteur
124 36
123,906 Xe C 10 CDD 35,967 Ar C 4 CDD
126 38
125,904 Xe C 10 CDD 37,962 Ar C 4 CDD
128
127,904 Xe C 5 CDD 39,300 B1 – 2 FC
129 40
128,905 Xe C 3 CDD 39,962 Ar C 4 FC
130
129,905 Xe C 5 CDD
131
130,905 Xe C 3 CDD
132
131,904 Xe C 3 CDD
134
133,905 Xe C 4 CDD
136
135,905 Xe C 4 CDD
134,300 B2 – 1 CDD
131,300 B3 – 1 CDD
128,300 B4 – 1 CDD
125,300 B5 – 1 CDD
BX : Baseline du collecteur x ; CDD : Multiplicateur d’électrons ; FC : Cage de Faraday ; C : Centrage du pic en début d’analyse ; Tps int :
temps d’intégration
1.1.3 Multicollection environ - 0,1 à - 0,5 u, de tous les collecteurs utilisés dans la pro-
cédure d’acquisition ;
1.1.3.1 Acquisition statique – de ne pas respecter, hormis pour la mesure des baselines, un
délai avant l’acquisition des signaux, correspondant à un effet
mémoire des détecteurs d’une précédente mesure ;
L’analyse d’un spectre isotopique en multicollection statique – d’avoir un temps d’intégration des mesures identique pour tous
permet, grâce à la position des collecteurs (FC, CFM et/ou CDD) les isotopes. Celui-ci est toutefois choisi en fonction de l’isotope le
sur la droite de focalisation des faisceaux ioniques [J 6 636], de moins abondant (tableau 2).
mesurer simultanément tous les isotopes d’un élément même si
ceux-ci présentent des concentrations différentes de plusieurs Exemple : protocole d’acquisition en multicollection statique du
ordres de grandeur (e.g. 3He et 4He ; 36Ar et 40Ar). néon sur un spectromètre de masse Helix MC Plus. En fonction des
objectifs analytiques, les paramètres de ce protocole sont suscepti-
bles d’être modifiés (tableau 2).
Cette simultanéité des mesures offre, outre une meilleure préci- Une procédure de centrage est réalisée uniquement sur l’isotope
sion sur les données, les avantages : le plus abondant, le 20Ne (collecteur L2(CDD)) afin de déterminer la
– d’être plus rapide qu’en monocollection puisque, par définition, valeur exacte du champ magnétique correspondant au centre du
tous les isotopes sont mesurés en même temps. Cette caractéris- pic. Les trois isotopes du néon étant alignés (figure 3), il n’est pas
tique permet de suivre en continu la décroissance des signaux de nécessaire de réaliser cette opération sur 21Ne et 22Ne. L’analyse
tous les isotopes et de s’affranchir des différences de vitesse de des trois isotopes 20-21-22Ne se fait alors respectivement sur L2
(CCD), AX(CDD) et H1(CDD). Le temps d’intégration est commun
consommation ionique de ceux-ci ;
aux trois isotopes. Il est élevé dans cet exemple pour améliorer la
– d’éliminer les problèmes d’hystérèse du champ magnétique
statistique de comptage du 21Ne. Tous les 30 cycles de mesure,
liés à l’étendue de la gamme de masses balayée (e.g. 124-136Xe), une procédure de centrage a été programmée pour contrôler l’aligne-
parfois observés en monocollection. L’intensité du champ magné- ment et la position des pics. La mesure de la baseline pour chaque
tique est toutefois périodiquement modifiée en multicollection afin collecteur est réalisée en amont de chaque cycle (Dm ª - 0,65 u).
de mesurer simultanément les baselines, à un delta de masse de
WR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSW
0,8 5 000
Intensité [cps]
Intensité (fA)
4 000
0,6
3 000
0,4
2 000
0,2
1 000
0,0 0
–0,2 –1 000
20,96 20,97 20,98 20,99 21,00 21,01
Masse (u)
La position des trois collecteurs sur la droite de focalisation a été ajustée très précisément pour être
en mesure de collecter simultanément les trois faisceaux ioniques 20-21-21Ne et permettre ainsi
une superposition des pics au cours du scan en masse
Figure 3 – Spectre du néon acquis en multicollection statique à l’aide de trois multiplicateurs d’électrons H1(CDD), AX(CDD) et L2(CDD)
sur un spectromètre de masse Helix MC Plus
Temps
H1(CDD) AX(CDD) L2(CDD) d’intégration Centrage
(s)
1.1.3.2 Acquisition dynamique & Thermo Fisher Scientific a, pour cela, développé une enceinte
contenant 5 couples de collecteurs miniaturisés (multiplicateur
d’électrons Hamamatsu couplé à une cage de Faraday) (figure 4).
L’analyse en multicollection dynamique est différente de la Hormis pour le couple central (AX), les quatre autres couples de col-
multicollection statique. Elle est utilisée lorsque le nombre de lecteurs H1-2 et L1-2 peuvent être déplacés indépendamment les uns
collecteurs et/ou la position de ceux-ci sur la droite de focalisa- des autres selon un axe de translation, pour mesurer les isotopes
tion des faisceaux ioniques ne permet pas d’analyser tous les d’un élément en multicollection. L’enceinte dans laquelle se trouvent
isotopes d’un élément donné au même instant. ces collecteurs atteint un volume de ª 2 700 cm3. Il contribue pour
Elle associe donc, pour déterminer la totalité du spectre isoto- moitié au volume total de l’analyseur. La complexité d’un tel sys-
pique, à la fois des mesures en multicollection et en simple col- tème tient dans la multiplicité des fils de connexion, 15 au total,
lection (tableau 3, protocoles d’acquisition de Kr et Xe avec un pour l’alimentation électrique des CDD (5 fils protégés par des céra-
Helix MC Plus et un Noblesse). miques) et la mesure des signaux électriques (5 fils munis d’un blin-
dage en Cu pour les FC, 5 fils isolés par des céramiques pour les
WS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jVVSW
CDD). Il est capital, au cours de ces mouvements de translation, d’années, de nouveaux analyseurs (e.g. SFT, Argus VI, Helix MC,
d’éviter un contact entre les fils de manière à ne pas perturber l’ali- Noblesse, NGX-600) afin de répondre aux exigences des laboratoires
mentation électrique des collecteurs ou la collecte des signaux. de recherches (tableau 3), à savoir : mesurer les spectres isotopiques
des gaz rares en multicollection pour en améliorer la précision.
& Certains modèles d’analyseurs (e.g. Argus VI, NGX-600) ont été
développés pour répondre spécifiquement à l’analyse d’un seul élé- & Ainsi, le Split Fligh Tube (SFT) (tableau 3) est, avec un design
ment en multicollection (e.g. 36-37-38-39-40Ar). Ils ne nécessitent pas particulier de son tube de vol [J 6 636], le seul spectromètre de
de mouvements en translation pour leurs détecteurs et le volume masse à proposer la mesure de l’hélium en multicollection. Il est
de l’enceinte dans laquelle ils se trouvent est réduit ( ª 700 cm3). doté, en outre, d’un secteur électrostatique sur le trajet optique de
3
Le design de l’analyseur Noblesse est différent des autres. Chaque He permettant la double focalisation de cet isotope. L’analyseur
CDD est positionné dans une unique enceinte située en aval des atteint ainsi une précision inégalée de +/- 0,2 à 0,3 ‰ [4] sur le rap-
cages de Faraday et le trajet optique des ions est modifié à l’aide port 3He/4He. Son utilisation première à mesurer He peut toutefois
de déflecteurs indépendants pour palier l’absence de mouvement être détournée pour analyser en monocollection les autres gaz
en translation (figure 5). rares (Ne, Ar, Kr et Xe). La nécessité de modifier à la fois la tension
d’accélération, le champ magnétique et parfois la position de l’ai-
mant pour mesurer chacun de ces éléments invite, pour des raisons
1.1.3.3 Exemples de pectromètres de masse multicollection d’hystérèse de l’aimant, à ne pas tous les mesurer sur un seul ali-
Les avancées technologiques réalisées, notamment sur la miniatu- quote. Pour des raisons probablement économiques, certaines équi-
risation des détecteurs, ont permis aux principaux fabricants de pes de recherches développent leur propre analyseur d’hélium en
spectromètres de masse à secteur magnétique (e.g. Thermo Fisher multicollection. Leur géométrie peut être similaire à celle du SFT,
Scientific, Nu Instrument, Isotopx) de développer depuis une dizaine avec un tube de vol se scindant en deux [2], ou avec un nouveau
design optique (e.g. e′ = e′′ = 55 ; Fm = 130 et R = 6 cm) [J 6 636]
permettant de s’adapter aux masses de l’hélium [5].
Signal (FC)
& L’argus VI a spécialement été conçu pour analyser en multicol-
Bares Alimentation lection les cinq isotopes de l’argon (36-37-38-39-40Ar) grâce aux 5 col-
de fixation CDD lecteurs qu’il possède (5 FC ou 4 FC + 1 CDD) (tableau 3). L’absence
des collecteurs (2,4 à 2,5 kV) de mobilité de ceux-ci ne lui permet pas, initialement, de mesurer
d’autres éléments en multicollection puisque la dispersion des iso-
Signal (CDD)
topes est propre à chaque élément. Il est toutefois possible d’y par-
L2 L1 AX H1 H2 Traversée venir pour mesurer les isotopes du Ne [6] et du Kr-Xe [7] en modi-
électrique fiant, à la fois, la position de l’aimant et la tension de déflection de
Tube UHV
de vol
chacun des détecteurs. Il est bien évidement possible de les analy-
Mouvement ser (Ne, Kr et Xe) en monocollection [8] en utilisant le multiplica-
de translation
teur d’électrons (CDD L3) pour les isotopes les moins abondants.
Il est à noter que certains laboratoires ont pu, par le passé, déve-
lopper leurs propres spectromètres de masse, munis uniquement
Collecteurs de cages de Faraday, et dédiés exclusivement à l’analyse des isoto-
(FC/CDD) pes de l’argon [9] [10]. L’argus VI est parfaitement adapté aux data-
tions Ar/Ar et K/Ar des roches. Sa précision à mesurer notamment
Figure 4 – Positionnement de cinq collecteurs (FC-CDD) les isotopes 36-38-40Ar a été mise à contribution pour recalculer pré-
dans l’enceinte d’un spectromètre de masse GV Instrument (Thermo cisément la composition isotopique de l’argon dans l’atmosphère
Fisher Scientific) terrestre (40Ar/36Ar = 300,67 +/- 0,07) [1].
CDD 1 2
CD
FC 1 Fentes d’entrée
D
3
des collecteurs
0
1
FC 2
CD CDD 2 4
2 FC 0
D
1
3 FC 1 5 Dèflecteur
D 2 FC 2 CDD 3
CD
4
5 Signal FC
3
D
CD
Traversées
électriques UHV
Les cages de Faraday, FC0, FC1 et FC2, sont fixées dans un support métallique. Cinq déflecteurs indépendants (numérotés 1-5)
dirigent les faisceaux ioniques dans les multiplicateurs d’électrons (CDD 0-3) situés, chacun, dans une enceinte en aval.
Figure 5 – Design de la multicollection développée dans un spectromètre de masse Noblesse de type 3F4M (3 FC, 4 CDD) pour mesurer
simultanément 20-21-22Ne, 36-38-40Ar et 28-29-30N2 (tableau 3, Noblesse, configuration 1)
WT
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