J 15 222
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Sur évocation, la décision de première instance doit être infirmée en toutes ses dispositions et,
statuant à nouveau, il n’y a pas lieu à expulsion du preneur.
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en cassation de l’Arrêt n°140/2010-2011, rendu le 25 mai 2011 par la Cour d’appel de
Libreville et dont le dispositif est le suivant :
En la forme :
Au fond :
Attendu qu’il ressort des pièces du dossier de la procédure que le sieur TEJERIZO
Jean Jacques a conclu le 1er avril 1983 un contrat de bail sur un immeuble à usage commercial
avec Monsieur CHABRIER Jean Baptiste, pour une durée d’une année renouvelable par tacite
reconduction ; qu’en application de cette clause, le bail est reconduit successivement jusqu’au
18 janvier 2008, date à laquelle la Succession CHABRIER notifiait au locataire un congé de
non renouvellement à échéance au 30 mars 2008 ; qu’à la suite de ce congé, la succession
CHABRIER a assigné, en date du 23 février 2009, le locataire TEJERIZO en vue de son
expulsion de l’immeuble loué ; que, parallèlement à cette action en expulsion, la Succession
CHABRIER signifiait au même locataire, en date du 29 septembre 2009, un second congé de
non renouvellement du bail à échéance au 30 mars 2010 ; que par Jugement n°251/2009-2010
du 09 avril 2010, le Tribunal de première instance de Libreville ordonna l’expulsion du
locataire ; que la Cour d’appel de Libreville, sur appel du locataire expulsé, a rendu, le 25
mai 2011, l’Arrêt confirmatif n°140/2010-2011 sus énoncé, objet du présent pourvoi ;
Sur le moyen unique moyen, pris en ses deux branches, tiré de la violation des
articles 72 et 93 de l’Acte uniforme portant sur le droit commercial au droit commercial
général (non révisé)
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt déféré d’avoir violé, d’une part, les dispositions de
l’article 72, en ce qu’il a estimé que monsieur TEJERIZO était lié à la succession
CHABRIER Jean Baptiste par un bail commercial à durée déterminée, alors, selon le moyen,
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qu’il est de principe que le renouvellement tacite a pour effet de nover le bail à durée
déterminée en bail à durée indéterminée, et, d’autre part, celles de l’article 93, en ce qu’il a
considéré le locataire déchu de son droit au renouvellement de son bail commercial pour
n’avoir pas sollicité le renouvellement trois mois avant l’expiration du bail, alors qu’il s’agit
d’un bail à durée indéterminée, lequel n’est pas soumis à cette formalité pour son
renouvellement ;
Attendu en effet qu’aux termes de l’article 72, alinéa 3 « A défaut d’écrit ou de terme
fixé, le bail est réputé conclu pour une durée indéterminée » ; qu’il est établi que le bail,
initialement conclu pour une période d’une (01) année, expirait au 30 mars 1984 et, qu’à
défaut de congé, le locataire a été maintenu dans les locaux plusieurs années durant sans
qu’un autre bail écrit ne soit à nouveau conclu ; qu’il en résulte que le contrat de bail du 1er
avril 1983 intervenu entre les sieurs CHABRIER et TEJERIZO est devenu, du fait de la tacite
reconduction, un contrat non écrit et à durée indéterminée qui ne peut prendre fin que par un
congé donné conformément aux dispositions de l’article 93 ; qu’en décidant que les parties
n’ont jamais stipulé pour un contrat à durée indéterminée et que le bail est, dans ce cas,
reconduit pour un an correspondant à la durée du bail initial, la Cour d’appel de Libreville a
méconnu les dispositions susmentionnées et sa décision encourt cassation ; qu’il échet en
conséquence de casser l’arrêt attaqué, d’évoquer et de statuer sur le fond ;
Sur l’évocation
Attendu que, par requête en date du 23 août 2010, Monsieur TEJERIZO Jean Jacques
relevait appel contre le jugement rendu le 09 avril 2010 par le Tribunal de première instance
de Libreville dans l’affaire l’opposant à la Succession CHABRIER et dont le dispositif est
ainsi conçu :
- Dit et juge que les parties étaient liées par un contrat à durée déterminée ;
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29 septembre 2009, soit plus de six mois avant la date d’échéance du contrat de bail, a été
servie par le bailleur au locataire, lequel est ainsi un occupant sans droit, ni titre pour compter
du 1er avril 2010 ;
Mais attendu que c’est suite au congé de non renouvellement du bail servi le 18
janvier 2008 que la demande d’expulsion du locataire TEJERIZO a été introduite le 23 février
2009 ; qu’ainsi, pour les mêmes motifs que ceux développés lors de l’examen du moyen de
cassation, tirés de la méconnaissance des articles 72 et 93, il y a lieu, pour la Cour de céans,
d’infirmer le Jugement n°251/2009-2010, rendu le 09 avril 2010 par le Tribunal de première
instance Libreville en toutes ses dispositions et, statuant à nouveau, de dire qu’il n’y a pas lieu
à expulsion de Monsieur TEJERIZO Jean Jacques des locaux loués ;
- Dit n’y avoir lieu à expulsion de Monsieur TEJERIZO Jean Jacques des locaux
loués ;
Ainsi fait, jugé et prononcé les jour, mois et an que dessus et ont signé :
Le Président
Le Greffier en chef