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Mécanique des structures Modélisation des liaisons TS

Chapitre 1 - Modélisation des liaisons

SOMMAIRE

I - Définitions........................................................................................................................... 16
1°/ Solide réel et solide parfait. ...................................................................................................... 16
2°/ Système matériel........................................................................................................................ 16
II - Modélisation des liaisons parfaites. ................................................................................. 17
1°/ Définition d’une liaison parfaite. ............................................................................................. 17
2°/ Repère local associé au contact. ............................................................................................... 17
3°/ Notion de degré de liberté......................................................................................................... 17
4°/ Etude des liaisons parfaites. ..................................................................................................... 18
4.1 - Liaison encastrement........................................................................................................................... 18
4.2 - Liaison pivot........................................................................................................................................ 18
4.3 - Liaison glissière................................................................................................................................... 18
4.4 - Liaison appui plan. .............................................................................................................................. 19
4.5 - Liaison rotule. ..................................................................................................................................... 19
4.6 - Liaison linéique rectiligne. .................................................................................................................. 19
4.7 - Liaison ponctuelle. .............................................................................................................................. 19
5°/ Les trois liaisons usuelles en Génie Civil. ................................................................................ 20

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Mécanique des structures Modélisation des liaisons TS

I - DEFINITIONS.

1°/ Solide réel et solide parfait.

Le solide réel est le solide tel qu’il apparaît réellement. Il possède une masse constante et un
volume dont les limites varient lorsqu’il est soumis à des actions mécaniques, suivant une loi
connue (le ressort) ou non connue à priori.

En mécanique statique, nous utilisons un modèle idéalisé : le solide parfait.


Pour considérer un solide comme parfait, nous devons faire certaines hypothèses. Le solide
parfait est :

- Indéformable : sa masse est toujours constante, mais les limites de son volume ne
varient pas quelles que soient les actions extérieures appliquées au solide (contre
exemple : le ressort). Donc, la distance entre deux points quelconque d’un solide
indéformable ne varie pas.

- Homogène : les éléments constitutifs du matériau sont de même nature en tout point
du solide et leur répartition est uniforme (contre exemple : le béton armé).

- Isotrope : les propriétés physiques du matériau (notamment les propriétés


mécaniques) sont les mêmes dans toutes les directions (contre exemple : le bois, sens
parallèle ou sens perpendiculaire aux fibres).

- Géométriquement parfait : les surfaces sont considérées comme parfaitement lisses,


les surfaces sont modélisées par des plans, des cylindres, des sphères,…

Un solide réel peut être considéré comme parfait dans le cas où les déformations de ce
solide sont très petites.

2°/ Système matériel.

On appelle système matériel une quantité de matière, homogène ou non, dont la masse reste
constante pendant son étude.
Cette définition est indépendante de la notion de solide dont nous venons de parler et elle
très générale, elle peut s’appliquer à beaucoup de choses. En effet, un système matériel peut
être :
- un solide,
- plusieurs solides,
- un morceau de solide,
- une masse de fluide,...

Ce qui est important en mécanique, c’est de bien choisir le système matériel. Une fois le
système matériel choisi, il nous est possible de l’« isoler », ce qui revient à le définir de façon
très précise, dans le but par exemple d’étudier son équilibre.
Isoler un système matériel revient à diviser l’univers en deux parties :
- d’une part, le système matériel, objet de notre étude,
- d’autre part, l’extérieur, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas le système considéré.

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Mécanique des structures Modélisation des liaisons TS

II - MODELISATION DES LIAISONS PARFAITES.


Une liaison mécanique entre deux pièces (ou entre deux groupes de pièces) est un ensemble
de dispositions constructives permettant à ces deux pièces d’avoir l’une par rapport à l’autre
certaines libertés de mouvements et de permettre la transmission de certains efforts.

Dans ce paragraphe, les deux solides en contacts sont supposés indéformable.

1°/ Définition d’une liaison parfaite.

Une liaison parfaite est une liaison telle que :


- les possibilités de mouvement relatifs sont obtenues à partir de surfaces de contact
géométriquement parfaites qui ont entre elles un jeu de fonctionnement nul.
- le contact de ces surfaces se fait sans adhérence.

Une liaison parfaite est donc une liaison théorique.

2°/ Repère local associé au contact.

Pour décrire les contacts, on utilise un repère local associé au contact. Pour chaque cas, ce
repère R A, x , y, z est défini très clairement :
- le point A est le centre géométrique de l’assemblage,
- le vecteur x est porté par la normale au plan tangent commun ou par l’axe de symétrie
de la liaison,
- la base x , y, z est orthonormée directe.

3°/ Notion de degré de liberté.

Considérons deux solides 1 et 2 liés et R A, x , y, z le


repère local associé à cette liaison.

Nous pouvons définir dans R les différentes possibilités de


mouvements relatifs indépendants de 1/2 (ou de 2/1).

Dans l’espace, il y a 6 mouvements indépendants :


- Tx, translation selon l’axe A, x - Rx, rotation autour de l’axe A, x
- Ty, translation selon l’axe A, y - Ry, rotation autour de l’axe A, y
- Tz, translation selon l’axe A , z - Rz, rotation autour de l’axe A , z

Définition : Le nombre de degré de liberté d’une liaison est le nombre de mouvements relatifs
indépendants que la liaison autorise entre les deux solides

Ce nombre est au plus égal à 6.


Quand le nombre de degrés de liberté est égal à 0, les deux solides sont en liaison
complète ; on dit : liaison d’encastrement. Quand le nombre de degré de liberté est égal à 6,
les deux solides n’ont aucune liaison ; on dit : liaison libre.
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Mécanique des structures Modélisation des liaisons TS

4°/ Etude des liaisons parfaites.

Parmi toutes les liaisons parfaites, intéressons nous à celles le plus souvent rencontrées en
génie civil :

4.1 - Liaison encastrement.

Les surfaces de contact sont quelconques.


Aucun mouvement relatif possible entre les deux
solides.
Le nombre de degrés de liberté est 0.

4.2 - Liaison pivot

Les surfaces de contact sont des surfaces de révolution


complémentaires et non cylindriques.
La rotation Rx est autorisée.
Le nombre de degrés de liberté est 1.
Les 5 mouvements empêchés sont : Tx, Ty, Tz, Ry et Rz.

4.3 - Liaison glissière.

Les surfaces de contact sont des surfaces cylindriques complémentaires et non de révolution
(fréquemment prismatiques).
La translation Tx est autorisée.
Le nombre de degrés de liberté est 1.
Les 5 mouvements empêchés sont : Ty, Tz, Rx, Ry et Rz.

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Mécanique des structures Modélisation des liaisons TS

4.4 - Liaison appui plan.

Les surfaces de contact sont des surfaces planes


(P la surface de contact).
Deux translations Ty et Tz sont autorisées et une
rotation Rx.
Le nombre de degrés de liberté est 3.
Les 3 mouvements empêchés sont : Tx, Ry et Rz.

4.5 - Liaison rotule.

Les surfaces de contacts sont des surfaces sphériques de


même centre et de même rayon.
Les trois rotations Rx, Ry et Rz sont autorisées.
Le nombre de degrés de liberté est 3.
Les 3 mouvements empêchés sont Tx, Ty et Tz.

4.6 - Liaison linéique rectiligne.

Contact entre la génératrice A, y du solide 1


et un plan (P) du solide 2.
Deux translations Ty et Tz sont autorisées et
deux rotations Rx et Ry.
Le nombre de degrés de liberté est 4.
Les 2 mouvements empêchés sont : Tx et Rz.

4.7 - Liaison ponctuelle.

Le nombre de degrés de liberté est 5.


Le mouvement Tx est empêché.

Contact entre le point A de


la sphère 1 et le plan (P) du
solide 2.
Deux translations Ty et Tz
sont autorisées et trois
rotations Rx, Ry et Rz.

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

5°/ Les trois liaisons usuelles en Génie Civil.

En génie civil, les études se font dans le plan. Le repère local associé est R A, x , y .

Dans le plan, il y a 3 mouvements indépendants : y


Rz
- Tx, translation selon l’axe A, x
Ty
- Ty, translation selon l’axe A, y

- Rz, rotation autour de l’axe A , z Tx

A x

Trois liaisons sont utilisées : l’encastrement, l’articulation et l’appui simple.

Mouvement(s) Nombre de Mouvement(s)


Liaison Modélisation
autorisé(s) degrés de liberté empêché(s)
y
- Tx
Encastrement A - 0 Ty
x - Rz

y
- Tx
Articulation A - 1 Ty
x
Rz -

y
Tx -
A - 2 Ty
x
Rz -
Appui simple
y
- Tx
Ty 2 -
A x Rz -

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

Chapitre 2 - Modélisation des actions mécaniques

SOMMAIRE

I - Définition d’une action mécanique. .................................................................................. 22


II - Les différents types d’actions mécaniques. ...................................................................... 22
1°/ Les actions mécaniques à distance ........................................................................................... 22
2°/ Les actions mécaniques de contact........................................................................................... 22
III - Modélisation des actions mécaniques............................................................................. 22
1°/ Notion de force........................................................................................................................... 23
2°/ Notion de moment d’une force par rapport à un point. ........................................................ 24
2.1 - Notion de moment - Exemple. ............................................................................................................ 24
2.2 - Définition du moment d’une force par rapport à un point................................................................... 25
3°/ Modélisation de l’action mécanique due à une force - Torseur associé................................ 27
4°/ Modélisation de l’action mécanique due à un ensemble de forces - Torseur associé. ......... 27
5°/ Isolement d’un système - Actions intérieures et extérieures.................................................. 28
6°/ Modélisation de l’action à distance Poids................................................................................ 29
7°/ Modélisation des actions mécanique de contact. .................................................................... 30
8°/ Modélisation des actions mécaniques de liaison. .................................................................... 31
8.1 - Relation entre les degrés de liberté d’une liaison et le torseur associé à cette liaison. ........................ 31
8.2 - Torseurs associés aux liaisons dans l’espace étudiées au chapitre précédent...................................... 31
8.2.1- Liaison encastrement. ................................................................................................................... 31
8.2.2- Liaison pivot................................................................................................................................. 31
8.2.3- Liaison glissière............................................................................................................................ 32
8.2.4- Liaison appui plan. ....................................................................................................................... 32
8.2.5- Liaison rotule................................................................................................................................ 32
8.2.6- Liaison linéique rectiligne. ........................................................................................................... 32
8.2.7- Liaison ponctuelle. ....................................................................................................................... 33
8.3 - Torseurs associés aux liaisons dans le plan utilisées en génie civil..................................................... 33

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

I - DEFINITION D’UNE ACTION MECANIQUE.


On appelle « action mécanique » toute cause susceptible de :
- maintenir un corps au repos,
- créer un mouvement,
- déformer un corps.

Exemples : charges appliquées, précontrainte, tassements d’appui, température, …

Une action mécanique est toujours l’action d’un solide (ou un fluide) 1 sur un autre solide 2.

II - LES DIFFERENTS TYPES D’ACTIONS MECANIQUES.


On peut distinguer deux grandes familles :
- les actions à distance,
- les actions de contact.

1°/ Les actions mécaniques à distance

L’action mécanique d’un solide 1 sur un solide 2 est dite à distance si les deux solides 1 et 2
ne sont pas en contact.

La seule action mécanique à distance utilisée en Génie Civil est le poids, qui est l’action
exercée à distance par la Terre sur le système matériel.

Remarque : autres actions à distance non utilisées en Génie Civil : actions magnétique,
électromagnétique ou électrostatique.

2°/ Les actions mécaniques de contact.

Les actions mécaniques de contact existent dès qu’il y a contact entre 2 solides ou entre un
fluide et un solide.

Les actions de contact se répartissent en trois groupes :


- les actions ponctuelles ou charges concentrées : l’effort de contact est concentré en un
point ou sur une très faible surface.
- les actions réparties sur une ligne ou charges linéiques : l’effort est réparti sur une
ligne, droite ou non.
- les actions réparties sur une surface ou charges surfaciques : l’effort est répartie sur
une surface.

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

Exemples d’actions mécaniques de contact :


Mur

Poteau
Charge linéique
représentant
Charge ponctuelle
l’action du mur
représentant
sur la semelle
l’action du poteau
sur la semelle
Semelle de
fondation
Semelle de
fondation

Charge surfacique
représentant
l’action de la neige
sur la dalle

Dalle

Remarque : on s’aperçoit que dans tous les cas, les actions sont surfaciques, mais qu’on peut
parfois les ramener à des actions linéiques ou ponctuelles pour simplifier les calculs.

III - MODELISATION DES ACTIONS MECANIQUES.

1°/ Notion de force.

On appelle force une action mécanique de contact ou à distance.

Elle est représentée par un vecteur et (')


caractérisée par : Intensité Support
-son point d’application,
- sa direction, F12
- son sens,
A
- son intensité.
Point d’application
Le point d’application et la direction définissent le support (' (ou droite support) de la
force.

L’unité de la force est le newton noté N.

Une force s’exerce toujours d’un solide 1 sur un solide 2, on la note F12 .

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

2°/ Notion de moment d’une force par rapport à un point.

2.1 - Notion de moment - Exemple.

Les effets d’une force sur un solide dépendent de la position de la force par rapport à ce
solide.

Prenons un exemple concret : étudions l’action du poids propre d’une buse en béton
soulevée par une pelle hydraulique.

Dans un premier temps, le poids


de la pelle hydraulique permet de
stabiliser l’engin.

Poids de
l’engin Elément
à poser

Poids de la buse

Dans un second temps, le poids de


la pelle hydraulique ne permet plus
d’assurer la stabilité de l’engin.

Point de
basculement Le poids de la pelle tout comme
celui de la buse sont inchangés, par
contre la position de la buse a
Bras de levier du changée ; elle est nettement plus
poids de l’engin
Bras de levier du poids de la buse
éloignée de la pelle, ce qui augmente
sa capacité à la faire basculer.

Cette capacité à faire basculer la pelle est due au « moment » de la force. (Ici, moment de
renversement de la buse auquel s’oppose le moment stabilisateur de la pelle.)

Cette notion de moment est nécessaire pour traduire avec précision les effets d’une force,
compte tenu de sa position.

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

2.2 - Définition du moment d’une force par rapport à un point.

(')
Le moment de la force F12 par rapport au
y

F12
point A, noté M A F12 , est le vecteur 2

perpendiculaire au plan défini par F12 et A,


et dont le point d’application est A.
d
A
L’intensité de ce vecteur moment, notée

M A F12 , est égale au produit de F12 par le
O
x
bras de levier d. L’unité est le z
M A F12
newton×mètre noté N.m.

Convention de signe - Sens du vecteur moment :

- Si la force F12 fait tourner le solide dans le sens trigonométrique autour de A, le moment est
dit positif :
M A F12  d . F12

Exemple :

(') - F12 et A sont dans le plan O, x , y ,


y F12
2
donc M A F12 et perpendiculaire à ce
P plan, c'est-à-dire parallèle à l’axe
O, z .
d
- F12 fait tourner le solide dans le sens
A
trigonométrique autour de A, donc le
O moment est positif. M A F12 est de

x
M A F12 même sens que z.
z // O, z

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

- Si la force F12 fait tourner le solide dans le sens anti-trigonométrique autour de A, le


moment est dit négatif :
M A F12  d . F12

Exemple :

(') - F12 et A sont dans le plan O, x , y ,


y F12
donc M A F12 et perpendiculaire à ce

2
P M A F12
plan, c'est-à-dire parallèle à l’axe
O, z .
d
A - F12 fait tourner le solide dans le sens
anti-trigonométrique autour de A, donc
O
x
le moment est négatif. M A F12 est de
z
// O, z sens opposé à z.

Attention, ceci est une convention (c’est-à-dire un choix arbitraire), on pourrait très bien
choisir l’inverse. Il faudra donc toujours prendre soin d’indiquer le sens positif choisi sur
vos schémas au début de chaque étude.

Représentation du vecteur moment dans le plan :

Comme il n’est pas aisé de représenter un vecteur perpendiculaire au plan, on adoptera la


représentation suivante :
(') (')
y F12 y F12
2 2
P P


M A F12
d d
A A

M A F12
O O
x x
Moment positif Moment négatif

Propriétés :

- Cas de nullité : le moment d’une force F12 par rapport à un point A est nul si la droite
support (') passe par A (d = 0), ou si F12 = 0.

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

- Théorème de Varignon : le moment d’une


V
force F12 par rapport à un point A est égal
à la somme des moments de ses F12
composantes U et V par rapport au A
même point A.

M A F12
MA U  MA V U

3°/ Modélisation de l’action mécanique due à une force - Torseur associé.

Comme nous l’avons vu au paragraphe III, .2-1, la force seule ne suffit pas à caractérisée
une action mécanique, le moment de cette force, compte tenu de sa position, est nécessaire
pour traduire avec précision une action mécanique.

L’écriture qui réunit la force et le moment de cette force par rapport à un point est le
torseur.

Soit une force F12 appliquée en P sur un solide 2, on note W F12 le torseur tel que : ^ `
­F1 ½ ­F1 ½
^W F ` ° 2
®
°
¾
° 2°
® ¾

1

°M A F1 ° °̄ 0 °¿
2

A¯ 2 ¿ P

^ `
Le torseur W F12 modélise l’action mécanique de la force F12 .


F12 et M A F12 sont appelés les éléments de réduction du torseur W F12 au point A. ^ `
4°/ Modélisation de l’action mécanique due à un ensemble de forces - Torseur
associé.

Soit un système matériel S soumis à une action mécanique définie par un ensemble E de n
forces :
^
E F1S ; F2 S ; F3S ; F4 S ; ...; Fn S `
On appelle « résultante » de l’action mécanique de E sur S la somme vectorielle des
forces F i S :
n
R ES ¦F
i 1
i
S
F1S  F2 S  F3S  F4 S  ...Fn S

On appelle « moment résultant » au point A de l’action mécanique de E sur S la somme


vectorielle des moments au point A des forces F i S :

F
n
M A E S ¦M A i
S
i 1

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

L’action mécanique de E sur S est donc modélisable par le torseur ^W E S ` tel que :
­ RE ½
° °
^W E S ` ®
S
¾
A
°̄ M A E S °¿

R E S et M A E S sont les éléments de réduction du torseur ^W E S ` .

5°/ Isolement d’un système - Actions intérieures et extérieures.

Lorsque l’on isole un système matériel, on peut distinguer les actions mécaniques
extérieures au système et les actions mécaniques intérieures au système matériel, suivant
leur situation par rapport au système matériel choisi, c'est-à-dire isolé.

Une action mécanique intérieure au système matériel est une action exercée par un
élément de ce système matériel isolé sur un autre élément du même système matériel.

Une action mécanique extérieure au système matériel est une action exercée par un
élément qui n’appartient pas au système matériel isolé sur un élément du système matériel.

Remarque : Le poids est toujours une action extérieure.

Exemple : Manutention d’un panneau préfabriqué.

Selon l’étude que l’on souhaite menée, il


Câble de Palonnier est possible d’isoler chaque élément
la grue
indépendamment des autres ou bien d’isolé
l’ensemble des éléments.

Ÿ voir figures ci-dessous.


Elingues

On s’aperçoit alors qu’une même action


peut être une action intérieure ou une
action extérieure en fonction des éléments
Panneau isolés.
préfabriqué

Tension du Actions des


câble de la grue élingues sur
le panneau
Poids propre
du palonnier G

Actions des
élingues sur
le palonnier
Poids du
panneau
Palonnier isolé
Panneau isolé

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

Tension du
câble de la grue
Actions du palonnier
sur les élingues
Poids propre
du palonnier

Elingues

G
Actions du panneau
sur les élingues

Poids du Elingues isolées


panneau
Ensemble (Palonnier, Elingues, Panneau) isolé

Remarques :
On s’aperçoit que lorsque les éléments sont assemblés (ensemble palonnier, panneau et
élingues isolé), les actions entre ces solides (actions intérieures) n’apparaissent pas.
En effet, les actions interieures s’annulent 2 à 2 (l’action du panneau sur l’élingue
s’annule avec l’action de l’élingue sur le panneau), c’est le principe des actions mutuelles
(principe d’action / réaction).

6°/ Modélisation de l’action à distance Poids.

Le champ de pesanteur est l’action mécanique à distance exercée par la Terre sur un
système matériel.

Le torseur au point G des forces de pesanteur qui s’appliquent sur un solide peut se réduire à
une force unique.
En effet, le moment résultant par rapport au point G de toutes les forces de pesanteur qui
s’appliquent sur un solide est considéré nul (le champ de pesanteur est considéré uniforme).

Le champ de pesanteur est toujours vertical vers le bas. Ainsi, dans un repère (O, x, y) dont
l’axe (O, y) est vertical ascendant, g g ˜ j , avec g = accélération de la pesanteur.

Le poids d’un solide est donc représenté par un vecteur poids P dont les caractéristiques
sont :
- Point d’application : G, centre de gravité du solide,
- Direction : la verticale passant par G,
- Sens : vers le bas,
- Intensité : P = m . g P en newton N,
m la masse du solide en kg,
g = 9.81 m.s-2

Remarque : en génie civil, on prend une valeur arrondie : g = 10 m.s-2

Nous apprendrons à déterminer la position du centre de gravité d’un solide au chapitre


« Caractéristiques géométriques d’une section ».

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7°/ Modélisation des actions mécanique de contact.

Compte tenu des déformations locales, tout contact réel entre deux solides a lieu suivant une
surface.

On peut considérer qu’une surface de contact entre deux solides est décomposables en n
petites surfaces élémentaires si, ayant pour centre de surface le point Pi. (i variant de 1 à n).

L’action mécanique du contact entre le solide 1 et le solide 2 se caractérise par une densité
surfacique de forces fi s’exerçant sur chaque surface élémentaire si.

Le contact entre les solides est considéré parfait, c'est-à-dire sans adhérence. Dans ce cas
théorique, fi est considérée perpendiculaire à si.
fi est considérée comme uniformément répartie sur si, puisque si est très petite, mais fi peut
varier d’une surface élémentaire à l’autre.
fi est homogène à une force divisée par une surface et s’exprime en Newton par m² [ N/m² ]
ou en Pascal [ Pa ].

Ainsi, l’action mécanique du contact du solide 1 sur le solide 2 est modélisable en un point
A quelconque par le torseur :

­ n
½
° 2 ¦ f i ˜ si
F1
°
° °
^W 1 2 ` ®
i 1
¾
°M 1 2
° A ¦
n

M A f i ˜ si °
°¿
A¯ i 1

Dans un repère R O, x , y, z , on peut écrire les composantes de la résultante et du moment


résultant :
§ F1 x ·
¨ 2 ¸ § M A 1 2 x ·
¨ ¸
F1 ¨ F12 y ¸ et M A 1 2 ¨ M A 1 2 y ¸
2 ¨ ¸ ¨¨ ¸¸
¨ F1 z ¸
© 2 ¹ © M A 1 2 z ¹

­F1 x M A 1 2 x ½
°° 2 °°
On peut alors écrire : ^W 1 2 ` ®F12 y M A 1 2 y ¾
° °
°F1 z M A 1 2 z °¿
A¯ 2

La première colonne indique les composantes algébriques de F12 dans R O, x , y, z .

La deuxième colonne indique les composantes algébriques de M A 1 2 dans R O, x , y, z .


Pour plus de commodité, nous choisirons le point A comme centre géométrique de
l’assemblage considéré entre les solides 1 et 2.

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

8°/ Modélisation des actions mécaniques de liaison.

8.1 - Relation entre les degrés de liberté d’une liaison et le torseur associé à cette
liaison.

Dans le chapitre précédent, nous avons défini les 6 degrés de


liberté dans l’espace (trois translations et trois rotations).

Lorsqu’un mouvement du solide 1 par rapport au solide 2 est


permis, c’est que rien ne s’oppose à ce mouvement. Par contre,
si un mouvement est empêché, c’est qu’il y a une action qui
s’y oppose.

Autrement dit, à chaque degré de liberté bloqué par une liaison correspond une composante
non nulle du torseur associé à l’action mécanique transmissible par cette liaison.

Une translation est empêchée grâce à une force de même direction et de sens opposé. Une
rotation est empêchée grâce à un moment de même axe mais de sens opposé.

8.2 - Torseurs associés aux liaisons dans l’espace étudiées au chapitre précédent.

8.2.1- Liaison encastrement.

Le nombre de degrés de liberté est 0.


Aucun mouvement relatif possible entre les deux solides.
­F1 x M 1 2 ½
°° 2 A x
°°
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ®F12 y M A 1 2 y ¾
° °
A
°¯F12 z M A 1 2 z °¿

8.2.2- Liaison pivot

La rotation Rx est autorisée.


Le nombre de degrés de liberté est 1.
Les 5 mouvements empêchés sont : Tx, Ty, Tz, Ry et Rz.
­F1 x 0 ½
°° 2 °°
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ®F12 y M A 1 2 y ¾
° °
A
°¯F12 z M A 1 2 z °¿

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

8.2.3- Liaison glissière.

La translation Tx est autorisée. Le nombre de degrés de liberté est 1.


Les 5 mouvements empêchés sont : Ty, Tz, Rx, Ry et Rz.
­0 M A 1 2 x ½
°° °°
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ®F12 y M A 1 2 y ¾
° °
A
°¯F12 z M A 1 2 z °¿

8.2.4- Liaison appui plan.

Deux translations Ty et Tz sont autorisées et une


rotation Rx. Le nombre de degrés de liberté est 3.
Les 3 mouvements empêchés sont : Tx, Ry et Rz.
­F12 x 0 ½
° °
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ® 0 M A 1 2 y ¾
°0 °
¯
A
M A 1 2 z ¿

8.2.5- Liaison rotule.

Les trois rotations Rx, Ry et Rz sont autorisées.


Le nombre de degrés de liberté est 3.
Les 3 mouvements empêchés sont Tx, Ty et Tz.
­F1 x 0½
°° 2 °°
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ®F12 y 0¾
° °
°F1 z 0°¿
A¯ 2

8.2.6- Liaison linéique rectiligne.

Deux translations Ty et Tz sont autorisées et deux


rotations Rx et Ry.
Le nombre de degrés de liberté est 4.
Les 2 mouvements empêchés sont : Tx et Rz.
­F12 x 0 ½
° °
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ® 0 0 ¾
°0 M A 1 2 z °¿
¯A

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Mécanique des structures Modélisation des actions mécaniques TS

8.2.7- Liaison ponctuelle.


Deux translations Ty et Tz sont autorisées et
trois rotations Rx, Ry et Rz.
Le nombre de degrés de liberté est 5.
Le mouvement Tx est empêché.
­F12 x 0½
° °
Le torseur associé est ^W 1 2 ` ® 0 0¾
°0 0°¿
¯ A

8.3 - Torseurs associés aux liaisons dans le plan utilisées en génie civil.

Trois liaisons sont utilisées : l’encastrement, l’articulation et l’appui simple.


Mouvement(s)

Mouvement(s)
empêché(s)
Inconnues de
autorisé(s)
D.D.L.

liaison
Liaison Modélisation Torseur de liaison
(Poutre isolée)

y
y
- Tx
­A x 0 ½
Ax ° °
Encastrement A - 0 Ty
A
x ^W Enc. ` ®A y 0 ¾
x - Rz ° M A °¿

MA Ay 0

y
y ­A x 0½
- Tx Ax ° °
Articulation A - 1 Ty A
x
^W Art. ` ®A y 0¾
x
Rz - ° 0°¿

Ay 0

y y
­0 0½
Tx - ° °
A
x - 2 Ty A
x ^W A.S. ` ®A y 0¾
Rz - ° 0°¿

Ay 0
Appui simple
y
- Tx
y ­A x 0½
° °
Ty 2 - Ax
A ^W A.S. ` ®0 0¾
°0 0°¿
A x Rz - x

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

Chapitre 3 - Principe fondamental de la statique


-
Détermination d’actions mécaniques s’exerçant
sur un système en équilibre

SOMMAIRE

I - Notion d’isolement.............................................................................................................. 35
1°/ Isolement d’un solide. ............................................................................................................... 35
2°/ Isolement de plusieurs solides. ................................................................................................. 35
II - Equilibre d’un système matériel....................................................................................... 36
III - Principe fondamental de la statique ............................................................................... 37
1°/ Enoncé du PFS........................................................................................................................... 37
2°/ Système en équilibre sous l’action de deux forces .................................................................. 38
3°/ Système en équilibre sous l’action de trois forces................................................................... 38
IV - Degré d’hyperstaticité ...................................................................................................... 39
1°/ Hypostaticité, Isostaticité, Hyperstaticité et Degré d’hyperstaticité..................................... 39
2°/ Détermination du degré d’hyperstaticité. ............................................................................... 40
V - Organigramme de résolution d’un problème de statique. ............................................... 42
VI - Systèmes matériels composés de plusieurs solides.......................................................... 43

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

I - NOTION D’ISOLEMENT.
La notion d’isolement est fondamentale dans l’analyse et la résolution des problèmes de
mécanique. C’est la première étape de toute résolution en statique (et en dynamique).

1°/ Isolement d’un solide.

Isolé un solide consiste à réaliser un dessin précis (si possible à l’échelle) du solide étudié,
destiné à décrire et à définir :
- toutes les actions extérieures qui s’y exercent :
• actions à distance (poids),
• actions de contact, …
- tous les éléments connus concernant ces actions :
• direction,
• intensité,
• sens,
• point d’application,
• distances entre les actions et les axes ou points choisis pour les calculs.

Exemple : reprenons l’exemple du palonnier utilisé pour la manutention d’un panneau.


1,1 m 1,1 m
Câble de Palonnier
la grue
T1 Tension du câble de la grue

A
y Poids propre du palonnier
Elingues p
x
O B C Actions des élingues sur le palonnier
T2 T3
0,5 m 1,1 m 0,5 m
Panneau
préfabriqué
Palonnier isolé

2°/ Isolement de plusieurs solides.

Dans le cas de plusieurs solides, les actions mutuelles exercées entre les solides de
l’ensemble deviennent des efforts intérieurs et ne doivent pas alors être comptabilisés dans le
nombre des actions extérieures.
Tension du
câble de la grue
Exemple : isolons cette fois l’ensemble
palonnier + élingues + panneau : Poids propre
du palonnier

- l’action du panneau sur les élingues


s’annule avec l’action des élingues
sur le panneau,
- l’action du palonnier sur les G
élingues s’annule avec l’action des
élingues sur le palonnier.
Poids du
panneau
Ensemble (Palonnier - Elingues - Panneau)
Pageisolé
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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

II - EQUILIBRE D’UN SYSTEME MATERIEL.


y F1S F2 S
Fk S
Soit un solide indéformable soumis à un
ensemble de n forces extérieures (S)
^ `
E Fi S i 1 à n .
R
Fn S
FiS P
Les éléments de réduction en un point P
du torseur associé à cet ensemble de forces S
MP E

sont : O x

­ n

¦
n

°
°
R
i 1
Fi S Résul tan te R ¦F i
S
F1S  F2 S  ...  F i S  ...  Fn S
®
i 1

S ¦ M F
n n
°M E
°¯ P ¦
S i 1 P iS
M F Moment résul tan t MP E
i 1
P i
S
M P F1S  M P F2 S  ...  M P F i S  ...  M P Fn S

Si ce solide est animé d’un mouvement provoqué par l’ensemble de forces extérieures, ce
mouvement se décompose de la façon suivante :
y

Translation
y G Rotation
y R x

(S)

MG E S x

(S)

O x

Ÿ un déplacement d’ensemble du solide (selon une trajectoire définie par les différentes
Tx
positions du centre de gravité G du solide) défini par le vecteur translation : T Ty ,
Tz
ce vecteur est directement lié à la résultante R des forces extérieures appliquées au solide.
Rx
Ÿ une rotation du solide autour de G définie par le vecteur : : R y directement lié au
Rz
moment résultant M G E des forces extérieures appliquées au solide.

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

Equilibre d’un système :

Un système matériel est en équilibre par rapport à un repère si, au cours du temps, chaque
point de ce système conserve une position fixe par rapport à ce repère.

L’équilibre du système est donc défini par l’absence de mouvement de ce système.

Nous venons de voir que :


Ÿ R engendre un mouvement de translation du centre de gravité du solide,
Ÿ M G E engendre un mouvement de rotation du solide autour de G.

Donc, pour que le solide soit en équilibre, il faut et il suffit que R 0 et M G E 0 ,


c'est-à-dire ^W E ` ^0`

Remarque : si R 0 et M G E 0 , alors le moment résultant par rapport à un point P


quelconque est nul M P E 0 .

III - PRINCIPE FONDAMENTAL DE LA STATIQUE

1°/ Enoncé du PFS.

Un système matériel est en équilibre par rapport à un repère fixe si et seulement si les
éléments de réduction du torseur des actions extérieures appliquées à ce système sont
nuls :
­
°FExt Syst x

M P FExt Syst ½

^ `
R 0 et M P E 0 , c'est-à-dire W FExt Syst
°
°
®FExt Syst y M P FExt Syst y ¾ ^ 0 `
° °

°FExt Syst z M P FExt

°
Syst z ¿

Ce qui se traduit, dans l’espace, par 6 équations d’équilibre :


­FExt 0
° Syst x
°
3 équations de la résultante : ®FExt Syst y 0
°
°¯FExt Syst z 0


­M FExt
° P Syst x
0
°

et 3 équations du moment résultant : ®M P FExt Syst 0
°
y

¯

°M P FExt
Syst z
0

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

Lorsqu’il s’agit d’un problème plan (par exemple le plan (O, x, y) ), comme c’est
habituellement le cas en génie civil, il ne reste plus que 3 équations d’équilibre :
­°FExt Syst 0
x
2 équations de la résultante : ®
°̄FExt Syst y 0
et 1 équation du moment résultant : M P FExt Syst z
0

2°/ Système en équilibre sous l’action de deux forces

Soit un solide (S) soumis uniquement à l’action de deux forces A 1S et B 2 S , non nulles et de
points d’application respectifs A et B.

Ce solide reste en équilibre si les B B2S


deux forces sont égales et (S)
A 1S
opposées. A

3°/ Système en équilibre sous l’action de trois forces

Soit un solide (S) soumis uniquement à l’action de trois forces A 1S , B 2 S et C 3S non nulles
et de points d’application respectifs A, B et C.

Ce solide reste en équilibre si la résultante des trois forces est nulle et que les trois forces
sont coplanaires et :

- concourantes,
(S) B2S
A
A 1S B B2S
C 3S
C A 1S

C3 A 1S + B 2 S + C 3 S = 0
S

- ou parallèles
A 1S
A 1S
(S) A
B2S

B B2S C 3S
C

C 3S

A 1S + B 2 S + C 3S = 0

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

- ou de même droite support.


B2S C 3S

A 1S B2S C 3S
A 1S
A B C
(S)
A 1S + B 2 S + C 3S = 0

IV - DEGRE D’HYPERSTATICITE

1°/ Hypostaticité, Isostaticité, Hyperstaticité et Degré d’hyperstaticité.

Le PFS traduit le fait qu’un système matériel est en équilibre sous l’action d’actions
mécaniques extérieures si tous les mouvements sont bloqués (empêchés), c’est-à-dire si tous
les degrés de liberté sont supprimés.

Ce qui se traduit par 6 équations d’équilibre dans l’espace et 3 équations d’équilibre dans le
plan.

Chaque degré de liberté supprimé engendre une inconnue de liaison à priori. Ainsi, le
nombre d’inconnues varie de 1 à 6 dans l’espace et de 1 à 3 dans le plan.

Pour pouvoir résoudre un problème de statique avec le PFS, il faut que le nombre
d’inconnues soit égal au nombre d’équations d’équilibre.

Le degré d’hyperstaticité permet de comparer le nombre d’inconnues au nombre


d’équations :
soit NINC ; le nombre d’inconnues,
et NEQU ; le nombre d’équations.

On note DH le degré d’hyperstaticité : DH = NINC - NEQU

Si DH < 0 tous les degré de liberté ne sont pas bloqués.


On dit que le système est Hypostatique.
Il n’y a pas de solution.

Si DH = 0 le nombre d’inconnues est égal au nombre d’équations.


On dit que le système est Isostatique.
On peut résoudre avec le PFS.

Si DH > 0 il y a trop d’inconnues.


On dit que le système est Hyperstatique.
On ne peut pas résoudre qu’avec le PFS.

Il faut aussi vérifier que le système ne comporte aucun mécanisme (aucun mouvement
possible), auquel cas le système est hypostatique.

Pour savoir si un problème de statique peut être résolu avec le PFS, il faut déterminer le
degré d’hyperstaticité du système.

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

2°/ Détermination du degré d’hyperstaticité.

ETAPES OPERATIONS EXEMPLE


a) Numéroter chaque solide (barre) du
système.

1 3
1 2
Calcul de NEQU : b) Comptabiliser 3 équations par barre :
4 5
NEQU= nombre de barresu3

NEQU = 5u3=15
a) Dénombrer les inconnues de liaison
extérieures (entre le système global
et l’extérieur) :

- Appui simple : 1 inconnue


- Articulation : 2 inconnues
- Encastrement : 3 inconnues
Inconnues extérieures en rouge
b) Dénombrer les inconnues de liaison
intérieures (entre les solides constituant Inconnues intérieures en vert
le système) :
4
- Articulation : n barres articulées
1 2
2 1 3
Calcul de NINC : Ÿ (n-1)u2 inconnues 2
n i 2
2
4 4 5
2 1
- Encastrement : n barres encastrées
1 2

Ÿ (n-1)u3 inconnues
n i

c) NINC = nombre d’inconnues de


liaison ext + nombre d’inconnues de
NINC = 15
liaison int

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

ETAPES OPERATIONS EXEMPLE

3
DH = NINC - NEQU DH = 15 –15 =0
Calcul de DH

a) vérifier qu’aucun solide ou ensemble


de solide appartenant au système ne
constitue un mécanisme (mouvement
instable possible) ; si ce n’est pas le cas
le système est HYPOSTATIQUE.

b) On dira que :

Si DH< 0 et/ou présence d’un


Le système ne comporte aucun
4 mécanisme
mécanisme et DH = 0 , donc le système
Le système est HYPOSTATIQUE et il
est isostatique ; on peut donc résoudre
Nature du système n’y pas de solution
le problème avec les équations du PFS.
Si DH = 0 et pas de mécanisme :
le système est ISOSTATIQUE et on
peut trouver les inconnues de liaison
grâce au PFS.

Si DH>0 et pas de mécanisme :


Le système est HYPERSTATIQUE et
on ne peut pas trouver les inconnues
de liaison avec le seul PFS.

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

V - ORGANIGRAMME DE RESOLUTION D’UN PROBLEME DE STATIQUE.

MODELISATION DU SYSTEME

CALCUL DU DEGRE D’HYPERSTATICITE

LE SYSTEME EST LE SYSTEME EST


LE SYSTEME EST
ISOSTATIQUE. HYPERSTATIQUE
HYPOSTATIQUE
JE PEUX APPLIQUER LE PFS NE SUFFIT
PAS DE SOLUTION
LE PFS PAS

ISOLEMENT DU SYSTEME
- Je dessine le(s) solide(s) dans la même position géométrique
- Je place le repère
- J’écrit les renseignements connus (repères A, B, C,…, les
distances, les angles éventuels, …)
- je fais le bilan des actions extérieures :
Actions connues (en vert)
˜ Actions de contact,
˜ Actions à distance (Poids).
Actions inconnues (en rouge)
= inconnues de liaison
Toujours dessinées dans le sens positif du repère.

PFS

^W A `
­ F 0
^0` °¦ x
OU °
Ext Sys
®¦ Fy 0
°

¯°¦ M I Fi 0

SCHEMA RECAPITULATIF

Je redessine le système isolé avec toutes les actions

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

VI - SYSTEMES MATERIELS COMPOSES DE PLUSIEURS SOLIDES


DETERMINATION DES ACTIONS INTERIEURES.
Prenons l’exemple d’un portique :

y
+
F2
En A ฀ Articulation,
B C En B et C ฀ Encastrement,
1m

F1 En D ฀ Appui simple
2

3
2m

1 F1 = 10 kN
A D x F2 = 15 kN

0 0
2m 2m

On isole le portique, c’est-à-dire le système matériel composé des 3 solides (1+2+3) :

y B1 2x B2 1x
+
F1
F2 B1 2y B2 1y
F2
B C
M B1 2 M B2 1

F1 A 0 1x
2 C3 2x C2 3x
1
A0 1y
3 C3 2 y C2 3y
D0 3x
A 0 1x M C3 2 M C2 3
A D x

A 0 1y D 0 3x

BILAN DES ACTIONS


EXTERIEURES INTERIEURES

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

Remarques :

N EQU 3u 3 9 ½
¾ Ÿ DH 9  9 0 et il n’y a pas de mécanisme.
N INC 1 u 1  1 u 2  2 u 3 9 ¿
ŸLe système matériel (1+2+3) est isostatique, on peut déterminer les actions
A 0 1x , A0 1y et D0 3x en appliquant le PFS

Le principe des actions mutuelles dit :


B1 2x = - B2 1x C3 2x = - C2 3x
B1 2y = - B2 1y C3 2y = - C2 3y
M B1 2 = - M B 2 1 M C3 2 = - M C2 3

On cherche à déterminer les actions de liaison intérieures (aux nœuds B et C). L’outil à
notre disposition pour déterminer des actions est le PFS. Mais le PFS s’applique pour des
actions extérieures. Donc, pour déterminer les actions de liaison au nœud B et C, il faut isoler
les barres 1, 2 et 3 séparément pour que ces actions deviennent des actions extérieures et
pouvoir appliquer le PFS.

Pour faire « apparaître » les actions intérieures, dessinons la structure éclatée :

M B1 2 y + M C3 2

F2
C3 2x
B C
x
B1 2x
y 2
+ B1 2y C 3 2y y

C 2 3y MC2 3
B2 1y
B2 1x
M B2 1 C
B C 2 3x
+
F1 1 STRUCTURE
ECLATEE 3

A 0 1x A x D x

A 0 1y D 0 3x

Détermination des actions de liaison aux nœuds B et C ; Démarche à suivre :

฀ J’isole le portique, c’est-à-dire le système matériel composé des 3 solides (1+2+3).


J’applique le PFS et je détermine les actions A 0 1x , A0 1y et D0 3x .

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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

฀ J’isole la barre 1 :
- les 3 actions F1 , A 0 1x et A0 1y sont connues,
- il y a 3 actions inconnues B2 1x , B2 1y , M B 2 1 que je détermine avec le PFS.

฀ J’isole la barre 2 :
- le principe des actions mutuelles me permet de déterminer les actions B1 2x , B1 2y , et
M B1 2 (puisque B1 2x = - B2 1x , B1 2y = - B2 1y et M B1 2 = - M B 2 1 ).
- il y a 3 actions inconnues C3 2x , C3 2y et M C 3 2 que je détermine avec le PFS
฀ J’isole la barre 3 :
- l’action D0 3x est connue.
- le principe des actions mutuelles me permet de déterminer les actions C2 3x , C2 3y et
M C 2 3 (puisque C3 2x = - C2 3x , C3 2y = - C2 3y et M C 3 2 = - M C 2 3 ).
Toutes les actions appliquées au solide 3 étant connues, je vérifie que le solide 3 est
bien en équilibre et donc que je n’ai pas fait d’erreur de calcul.

Application numérique :

฀ J’isole le portique (1+2+3) et j’applique le PFS pour déterminer les actions A 0 1x ,


A0 1y et D0 3x :
y
+
F2

B C
F1
2
1
3

A 0 1x A D x

A 0 1y D0 3x
­
­¦ F/ x 0 ­A 0 1x  F1 0 °A 0 1x  F1 10 kN
°° ° °
PFS Ÿ ®¦ F/ y 0 œ ®A 0 1y  D 0 3y  F2 0 œ ®A 0 1y F2  D 0 3y 15  12,5 2,5 kN
° °4.D  2.F  2.F 0 °
°¯¦ Mt / A ¯ 0 3y 2 1 °D 0 3y 2.F2  2.F1 30  20
12,5 kN
¯ 4 4

y
+
F2
­A 0 1x 10 kN
°
Ÿ ®A 0 1y 2,5 kN B C
°D 12,5 kN F1
¯ 0 3y 2
1 Page 45/ 106
3

D x
Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

A
A 0 1x
A 0 1y D0 3x
(10 kN)
(2,5 kN) (12,5 kN)

฀ J’isole la barre 1 et je détermine B2 1x , B2 1y , M B 2 1 avec le PFS.

y
+

B2 1y
B2 1x ­¦ F/ x 0 ­ A 0 1x  F1  B2 1x 0
M B2 1 °° °
PFS Ÿ ®¦ F/ y 0 œ ®A 0 1y  B2 1y 0
B

° ° 2.F  3.B  M
¯°¦ Mt / A ¯ 1 2 1x B2 1 0
F1 1

A x
A 0 1y y
A 0 1x +
(2,5 kN)
(10 kN)
B2 1y
(2,5 kN) M B2 1
B
(20 kN.m)
­ B2 1x A 0 1x  F1 10  10 0 ­ B2 1x 0
° °
œ ® B2 1y  A 0 1y 2,5 kN œ ® B2 1y 2,5 kN F1 1
°M °M
¯ B2 1 2.F1 20 kN.m ¯ B2 1 20 kN.m
A x
A 0 1y
A 0 1x
(2,5 kN)
(10 kN)

J’isole la barre 2.
M B1 2 y + M C3 2

F2
C3 2x
B C
x
B1 2x
2
B1 2y C 3 2y
Principe des actions mutuelles :
y + M C3 2
B1 2x = - B2 1x , F2
M B1 2
B1 2y = - B2 1y Ÿ C3 2x
(20 kN.m) B C
x
et M B1 2 = - M B 2 1 .
B1 2y 2
C 3 2y
(2,5 kN)
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Mécanique des structures Principe fondamental de la statique TS

Je détermine C3 2x , C3 2y et M C 3 2 avec le PFS.

­¦ F/ x 0 ­C
° ° 3 2x 0
° °
PFS Ÿ ®¦ F/ y 0 œ ®B C F 0
1 2y 3 2y 2
° °
°¯¦ Mt / A ° 2.F  4.C M M 0
¯ 2 3 2y C3 2 B1 2
­C3 2 x 0 ­C3 2 x 0
° °
œ ®C3 2 y F2  B1 2 y 15  2,5 12,5 kN œ ®C3 2 y 12,5 kN
°M °M
¯ C 3 2 2.F2  4.C3 2 y  M B1 2 30  50  20 0 ¯ C3 2 0

y +

F2
M B1 2
(20 kN.m) B C
x
C 3 2y
B1 2y 2
(12,5 kN)
(2,5 kN)

฀ J’isole la barre 3. (Vérification)


y

C 2 3y MC2 3

C
C2 3x
+
y
3

D x C 2 3y
(12,5 kN)
D0 3x C
(12,5 kN) +

Principe des actions mutuelles : 3

D x
C3 2x = - C2 3x ,
C3 2y = - C2 3y Ÿ D0 3x
(12,5 kN)
et M C 3 2 = - M C 2 3 .

Le solide 3 est bien en équilibre, donc que je n’ai pas fait d’erreur de calcul.

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Mécanique des structures Sollicitations TS

Chapitre 4 - Théorie des poutres

SOMMAIRE

I - Définitions........................................................................................................................... 49
1°/ Notion de poutre ........................................................................................................... 49
2°/ Géométrie des poutres - Cas courants ........................................................................ 49

II - Hypothèses fondamentales de la théorie des poutres ...................................................... 50


1°/ Hypothèses sur la géométrie des poutres.................................................................... 50
2°/ Hypothèses sur le matériau.......................................................................................... 50
3°/ Hypothèses sur les déformations ................................................................................. 50
4°/ Hypothèses sur les actions extérieures........................................................................ 51

III - Sollicitations dans une section - Efforts internes........................................................... 51


1°/ Notion de coupure......................................................................................................... 51
2°/ Définition des sollicitations .......................................................................................... 52
3°/ Conventions de signe .................................................................................................... 54
4°/ Sollicitations simples ou composées ............................................................................ 55
5°/ Diagrammes des sollicitations...................................................................................... 56
6°/ Relations entre Q(x), V(x) et M(x). .............................................................................. 60

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Mécanique des structures Sollicitations TS

I - DEFINITIONS

1°/ Notion de poutre

On appelle poutre un solide engendré par une aire plane (S) dont le centre de gravité G
décrit une courbe (G0G1), le plan de (S) restant perpendiculaire à cette courbe.

G0 G

G1
S
S0

(S) est appelée section droite, S1


(S0) section origine, (S1) section extrémité,
(G0G1) est la fibre moyenne de la poutre

2°/ Géométrie des poutres - Cas courants

Si la fibre moyenne de la poutre (G0G1) est :


- contenue dans un plan Ÿ on parle de poutre plane,
- une droite Ÿ on parle de poutre droite,
- une courbe Ÿ on parle de poutre gauche.

Si le plan (G0G1) est un plan de symétrie géométrique et mécanique (la section de la poutre
est symétrique par rapport à ce plan et le chargement aussi), on parle de poutre à plan moyen.

Exemple :

Toutes les poutres étudiées seront planes (les problèmes étudiés sont des problèmes plans),
généralement droites et à plan moyen.

La section droite (S) peut être :


- constante le long de (G0G1), poutre à section constante
- variable en fonction des efforts qu’elle supporte, poutre à section variable.

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Mécanique des structures Sollicitations TS

II - HYPOTHESES FONDAMENTALES DE LA THEORIE DES POUTRES

1°/ Hypothèses sur la géométrie des poutres

Trois hypothèses sur la géométrie des poutres :


- le rayon de courbure de la fibre moyenne est grand par rapport aux dimensions des
sections droites,
- la longueur de la fibre moyenne est grande devant les dimensions des sections droites
(longueur supérieure à 10 fois la plus grande dimension transversale), on parle de
solide élancé,
- les éventuelles variations de l’aire de la section droite sont faibles et progressives.

2°/ Hypothèses sur le matériau

Les matériaux envisagés sont supposés :


- homogènes : tous les éléments du matériau, aussi petits soient-ils, ont une structure
identique,
- isotropes : les propriétés mécaniques sont les mêmes en tous points et dans toutes les
directions,
- continus : les propriétés varient de manière continue d’un point à l’autre,
- utilisés dans le domaine élastique : les relations entre contraintes et déformations sont
linéaires = loi de HOOKE (voir plus loin).

3°/ Hypothèses sur les déformations

Hypothèse de NAVIER-BERNOULLI : « les sections planes normales aux fibres avant


déformation restent planes et normales aux fibres pendant et après la déformation. »

Ce qui est correctement vérifié par l’expérience sous réserve d’avoir :


- de petits déplacements,
- de petites déformations.
AVEC HYPOTHESES DE PETITES DEFORMATIONS

SANS HYPOTHESES DE PETITES DEFORMATIONS

Ÿ La contraction latérale des poutres est négligée.

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4°/ Hypothèses sur les actions extérieures

Hypothèse de SAINT-VENANT : les résultats de la résistance des matériaux ne


s’appliquent valablement qu’à une distance suffisamment éloignée de la région où sont
appliqués les efforts concentrés.

III - SOLLICITATIONS DANS UNE SECTION - EFFORTS INTERNES.


Nous allons, dans ce paragraphe, déterminer quels sont les efforts qui se développent à
l’intérieur de la matière, appelés efforts intérieurs, efforts internes ou encore efforts de
cohésion car il assurent la cohésion (la liaison) entre les particules constitutives du matériau.

1°/ Notion de coupure

Soit une poutre droite en équilibre soumises à des actions extérieurs quelconques Fi et à
des actions de liaisons quelconques R i .

Fi F1
y F2

G0 G G1
x

z
S(x)

Ri R2 R1

Pour connaître ce qui se passe à l’intérieur de la poutre, on effectue par la pensée à


l’abscisse x une coupure fictive au droit d’une section notée S(x).

Isolons le tronçon de poutre situé à gauche de la section S(x). Ce tronçon est en équilibre
sous l’action :
- des forces extérieures qui lui sont appliquées Fi ,
- des actions de liaisons R i ,
- des forces que le tronçon de droite (2) exerce sur le tronçon de gauche (1). Ces forces
se développent à l’intérieur du matériau.

On peut exprimer ces « efforts internes » sous la forme d’un torseur pris au centre de
gravité de la section S(x).

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Mécanique des structures Sollicitations TS

Tronçon de gauche (1) isolé :


Fi
y

R21 (x)

G0 G
x

MG21 (x)
z
S(x)

Ri

Action du tronçon de droite (2) sur le tronçon de gauche (1)


= torseur des efforts internes de cohésion :
­R2 (x) ½
° 1 °
^W 2 1 ` ® ¾
G
°̄ MG 21 (x)°¿

2°/ Définition des sollicitations

Par définition, on appelle sollicitations les projections sur les axes (G, x), (G, y) et (G, z)
des vecteurs R21 (x) et MG21 (x) :

R21 (x) : résultante générale des efforts de cohésion,


y

Vy (x)

R21 (x)
V(x)

N(x)
x
G

Vz (x) N ( x ) : effort normal


R2 (x) V y ( x ) : effort tranchant selon y
z 1
VZ ( x ) : effort tranchant selon z

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MG21 (x) : moment résultant au point G des efforts de cohésion,


y

Mf y(x)

MG21 (x)
Mf (x)

x
G T(x)

Mf z (x)
T( x ) : moment de torsion
MG 2 (x) M f y ( x ) : moment fléchissant autour de y
z 1
M f Z ( x ) : moment fléchissant autour de z

Le torseur des efforts internes de cohésion s’écrit alors :

­R2 (x) ½ ­N(x) T(x) ½


° ° Ce torseur correspond à un
^W 2 1 ` °® 1 °¾ ® y
V (x ) Mfy ( x) ¾ torseur d’encastrement.
°̄MG21 (x)°¿ ° °
G
G ¯VZ ( x) Mf Z
(x )¿

R21 (x) N(x).x  Vy (x).y  VZ (x).z


MG21 (x) T(x).x  Mf y (x).y  Mf Z (x).z

REMARQUE : les problèmes que nous sommes amenés à traités sont des problèmes plan,
tous les efforts extérieurs étant situés dans le plan (O, x, y). Dans ces conditions, les
seules composantes non nulles du torseur des sollicitations sont :
- l’effort normal N(x),
- l’effort tranchant suivant y, Vy(x), que nous noterons V(x),
- le moment fléchissant suivant z, Mfz(x), que nous noterons M(x),
représentés de la façon suivante :
y M(x)
Fi V(x )

G
x
N( x )
Ri

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Mécanique des structures Sollicitations TS

3°/ Conventions de signe

Etudions l’équilibre des 2 tronçons de poutre séparés par la section S(x) :

Forces extérieures de

y gauche : FExt
1

R21 (x) Forces extérieures


de droite : FExt
G0 G 2
x
S0 R12 (x) R21 (x)
S
MG 21 (x)
z G G1

S S1
Tronçon de gauche (1) isolé MG 12 (x)  MG 21 (x)

Tronçon de droite (2) isolé

- Equilibre du tronçon 1 :

­R ( x )  ¦ F 0 ­R2 ( x ) ¦ FExt
°° 21 Ext
1 °° 1 1
٨ Ϩ
° M 2 ( x )  ¦ M G §¨ FExt ·¸ 0 ° M 2 ( x ) ¦ M G §¨ FExt ·¸
°¯ G 1 © 1¹ °¯ G 1 © 1¹
­R2 ( x )  Somme des forces à gauche de la sec tion S
° 1
Ϩ
° MG 2 ( x )  Somme des moments des forces à gauche de la sec tion S
¯ 1

- Equilibre du tronçon 2 :

­R ( x )  ¦ F 0 ­R1 ( x ) ¦ FExt
°° 12 Ext
2 °° 2 2
٨ Ϩ
° M 1 ( x )  ¦ M G §¨ FExt ·¸ 0 ° M 1 ( x ) ¦ M G §¨ FExt ·¸
°¯ G 2 © 2¹ °¯ G 2 © 2¹
­R2 ( x ) R1 ( x )
°
Principe des actions mutuelles Ÿ ® 1 2

° MG 2 ( x )  MG 1 ( x )
¯ 1 2

­R2 ( x )  ¦ FExt
°° 1 2
Ÿ®
° M 2 ( x )  ¦ M G §¨ FExt ·¸
°¯ G 1 © 2¹

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Mécanique des structures Sollicitations TS

­R2 ( x ) Somme des forces à droite de la sec tion S


° 1
Ϩ
° MG 2 ( x ) Somme des moments des forces à droite de la sec tion S
¯ 1

REMARQUE : aucune convention n’est ni normalisée ni imposée. Les conventions de signe


varient d’un livre à l’autre, d’un pays à l’autre, etc.
Quelle que soit la convention retenue, on dispose toujours de deux possibilités (au signe
près) pour déterminer les efforts internes :
- somme des forces à droite de la coupure,
- somme des forces à gauche de la coupure.

4°/ Sollicitations simples ou composées

Si une seule composante N, V, T, ou Mf existe alors que les autres sont nulles, on dit qu’on
a une sollicitation simple.
Si deux composantes au moins sont non nulles, on dit qu’on a une sollicitation composée.

Composantes
Cas Schéma Observations
N V T Mf

Traction N 0 0 0

Sollicitations simples
Cisaillement 0 V 0 0

Torsion 0 0 T 0

Flexion pure 0 0 0 Mfz

Flexion simple 0 Vy 0 Mfz

Flexion
N Vy 0 Mfz
composée
Sollicitations composées

Non
Flexion
traité
+ 0 Vy T Mfz
en
Torsion
BTS
Flambement
ou N 0 0 Mfz
Flambage

Non
Vy Mfz
traité
Flexion déviée 0
en
Vz Mfy
BTS

REMARQUE : d’autres cas sont possibles : flexion+torsion+traction, traction+cisaillement, torsion+cisaillement…

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5°/ Diagrammes des sollicitations.

La finalité de la théorie des poutres est de connaître le comportement des particules dans
toute section d’une poutre.

La première étape consiste à exprimer les sollicitations dans une section S(x) quelconque
de la poutre en fonction :
- des actions extérieures (connues),
- des actions de liaisons (calculées en appliquant le PFS à la poutre entière).

Connaissant les sollicitations dans une section quelconque S(x), il suffit alors de faire
varier x le long de la poutre pour connaître les sollicitations dans toutes les sections. On
obtient alors les diagrammes des sollicitations N, V et M en fonction de x.

Exemple :
25 kN

5 kN/m

Considérons pour exemple la 10 kN


poutre encastrée ci-contre soumise à
des forces extérieures telles qu’elles
sont représentées :

1,5 m 0,3 m

Pour un problème dans le plan (O, x, y), le torseur est de la forme :


­N(x) 0 ½
^W 2/1 ` °®V(x) 0 °¾
° 0 M(x)°
G¯ ¿

Avec les conventions choisies, on obtient pour l’équilibre des tronçons de droite et de
gauche :

N(x) = 6 des forces horizontales à droite de la coupure


= - 6 des forces horizontales à gauche de la coupure

V(x) = 6 des forces verticales à droite de la coupure


= - 6 des forces verticales à gauche de la coupure

M(x) = 6 des moments des forces à droite de la coupure


= - 6 des moments des forces à gauche de la coupure

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Mécanique des structures Sollicitations TS

Ÿ Tracé des diagrammes des sollicitations :


25 kN
y
Le P.F.S. nous permet
5 kN/m
de déterminer les 10 kN 10 kN
actions de liaison. x
Connaissant alors toutes
les actions extérieures
34 kN
appliquées à la poutre,
on peut s’intéresser aux 45,6 kN.m
sollicitations.
1,5 m 0,3 m

Les diagrammes sont une représentation graphique des valeurs des sollicitations. Pour
une abscisse x quelconque, on peut lire les valeurs des sollicitations.
Donc, pour tracer ces diagrammes, on va faire varier l’abscisse x de la coupure, et on
va calculer à chaque fois les valeurs des sollicitations.

EFFORT NORMAL :

y
10 kN 10 kN
x

x
1,5 m 0,3 m

Quel que soit x, on a N(x) = 6 des forces horizontales à droite de la coupure


N(x) = -10 kN

DIAGRAMME DE L’EFFORT NORMAL :

N(x)
[ kN ]

1,8
x [ m ]
-
- 10

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EFFORT TRANCHANT :
25 kN
y

5 kN/m
x

x
34 kN

1,5 m 0,3 m

Il faut distinguer le cas où x > 1,5 m et x < 1,5m :

x > 1,5 m : V(x) = 6 des forces verticales à droite de la coupure


V(x) = - 5 kN/m répartis sur (1,8 – x) m
V(x) = - 5 × (1,8 – x) = 5 x - 9
C’est l’équation d’une droite : le diagramme est linaire. On a besoin de 2
points pour tracer le diagramme, 2 valeurs aux limites
x = 1,8 m Ÿ V(1,8) = 0
x = 1,5 m Ÿ V(1,5) = - 1,5 kN

x < 1,5 m : V(x) = 6 des forces verticales à droite de la coupure


V(x) = [ - 5 kN/m répartis sur (1,8 – x) m ] + [ - 25 kN ]
V(x) = - 5 × (1,8 – x) -25 = 5 x -34
C’est l’équation d’une droite : le diagramme est linaire. On a besoin de 2
points pour tracer le diagramme, 2 valeurs aux limites
x = 1,5 m Ÿ V(1,5) = - 26,5 kN
x = 0 m Ÿ V(0) = -34 kN

DIAGRAMME DE L’EFFORT TRANCHANT :

V(x)
[ kN ]
1,5 1,8
x [ m ]
- - 1,5

- 26,5
- 34

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Mécanique des structures Sollicitations TS

MOMENT FLECHISSANT
25 kN
y

5 kN/m
10 kN 10 kN
x
x

34 kN
45,6 kN.m

1,5 m 0,3 m

Il faut également distinguer le cas où x > 1,5 m et x < 1,5m :

x > 1,5 m :
M(x) = 6 des moments des forces à droite de la coupure
M(x) = - 5 kN/m répartis sur (1,8 – x) m avec un bras de levier de [(1,8 – x)/2] m
M(x) = [ - 5 (1,8 – x)² / 2 ]
M(x) = - 2,5 x² + 9 x – 8,1
C’est l’équation d’une parabole. On peut calculer les 2 valeurs aux limites :
x = 1,8 m Ÿ M(1,8) = 0
x = 1,5 m Ÿ M(1,5) = -0,225 kN

x < 1,5 m :
M(x) = 6 des moments des forces à droite de la coupure
M(x) = [ - 5 (1,8 – x)² / 2 ] + [ - 25 kN avec un bras de levier de (1,5 – x ) m ]
M(x) = - 2,5 x² + 34 x – 45,6
C’est l’équation d’une parabole. On peut calculer les 2 valeurs aux limites :
x = 1,5 m Ÿ M(1,5) = -0,225 kN.m
x = 0 m Ÿ M(0) = -45,6 kN.m

DIAGRAMME DU MOMENT FLECHISSANT :

M(x)
[ kN.m ]
1,5 1,8
x [ m ]
- - 0,225

- 45,6

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6°/ Relations entre q(x), V(x) et M(x).

Considérons un tronçon de poutre chargé par une charge répartie q(x) (éventuellement
variable) et délimité par deux sections S et S1 infiniment voisines, distantes de dx.
y
q(x)

V(x)+dV(x)
M(x)
G G1
x
M(x)+dM(x)
V(x)
S S1
x x+dx

dV(x) et dM(x) représentent les variation élémentaires de V(x) et de M(x) sur la distance dx.

Ÿ Equilibre du tronçon :

­¦ Fy 0 ­ V( x )  q( x ).dx  V( x )  dV( x ) 0 (1)


° °
® œ®

dx ²
°̄¦ M G1 F 0 °̄ M ( x )  V( x ).dx  q( x ). 2  M ( x )  dM ( x ) 0 (2)

dV ( x )
(1) Ÿ q ( x )  V' ( x ) ,
dx
soit V' ( x ) q ( x ) Ÿ la dérivée de l’effort tranchant est égale à - q(x).

Si on néglige dx², infiniment petit du deuxième ordre :


dM ( x )
( 2) Ÿ V ( x )  M ' ( x ) ,
dx
soit M ' ( x ) V( x ) Ÿ la dérivée du moment est égale à -(l’effort tranchant).

d²M(x)
(1)  (2) Ÿ q ( x ) M' ' (x) ,
dx ²
soit M ' ' ( x ) q ( x ) Ÿ la dérivée seconde du moment est égale à q(x).

REMARQUE 1 : s’il n’y a pas de charge entre S et S1 :

(1) œ V( x )  V( x )  dV( x ) 0 Ÿ dV( x ) 0 , l’effort tranchant est constant.

(2) œ M ( x )  V( x ).dx  M ( x )  dM( x ) 0


dM ( x )
Ÿ V( x )   M ' ( x ) , la relation reste exacte
dx

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Mécanique des structures Sollicitations TS

REMARQUE 2 : s’il y a une force concentrée entre S et S1 :


kdx
y

V(x)+dV(x)
M(x)
G G1
x
M(x)+dM(x)
V(x)
S S1
x x+dx

(1) œ V( x )  F  V( x  dx ) 0 œ V( x  dx ) V( x )  F
il y a une variation brutale de l’effort tranchant.

(2) œ  M ( x )  V( x ).dx  F.kdx  M( x )  dM( x ) 0


dM ( x )
Ÿ si on néglige kdx, on a encore : V ( x )  M' (x ) ,
dx
et (1) indique qu’il y a une discontinuité dans la valeur de dM(x)/dx, donc un point
singulier dans le diagramme de M(x).

REMARQUE 3 : on obtient des résultats analogues avec une poutre plane courbe
supportant une charge quelconque, en se référant à l’abscisse curviligne (s) des
sections :
dV (s)
q (s) 
ds
dM (s)
V (s) 
ds
d ² M (s)
q (s)
ds ²

Ÿ Conséquences :

c dans un tronçon de poutre non chargé, V est constant et M varie linéairement. Si V


est négatif, M est croissant et inversement.

d si le tronçon supporte une charge uniforme, V varie linéairement et M est une


parabole.

e si V s’annule dans une section, M passe par un extremum. Dans le sens des x
croissants, si V passe d’une valeur 0< à une valeur >0, M est maximum.

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Mécanique des structures
RELATIONS IMPORTANTES ET UTILES AU TRACE DES DIAGRAMMES DE N(X), V(X) ET M(X).
RELATIONS CONSEQUENCES EXEMPLES
Si q(x) = 0 alors V(x) est constant,
Si q(x) = cte alors V(x) est linéaire,
V’(x) = -q(x) Si q(x) < 0 alors V(x) est croissant,
Si q(x) > 0 alors V(x) est décroissant.

Si v(x) = 0 alors M(x) est constant (flexion pure)


Si V(x) = cte alors M(x) est linéaire,
Si V(x) < 0 alors M(x) est croissant,
Si V(x) > 0 alors M(x) est décroissant.

Sollicitations
Quand V(x) s’annule alors M(x) passe par un extremum
M’(x) = -V(x) (tangente horizontale) :
M(x) est maxi quand V(x) passe du - au +,
M(x) est mini quand V(x) passe du + au -.

En tout point, on peut tracer la tangente à la courbe M(x), dont


l’angle orienté avec l’horizontale est : tan-1[ - V(x) ]

Si q(x) > 0 alors la concavité de la courbe M(x) est tournée


vers le haut
Si q(x) < 0 alors la concavité de la courbe M(x) est tournée
vers le bas
M’’(x) = q(x)
Si q(x) = 0 alors M(x) = ax + b (linéaire)
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Si q(x) = cte alors M(x) = ax² + bx + c (parabole)


Si q(x) linéaire alors M(x) = ax3 + bx² + cx + d (hyperbole)

TS
Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

Chapitre 5 - Caractéristiques géométriques des sections

SOMMAIRE

I - Centre de gravité................................................................................................................. 64
1°/ Définition.................................................................................................................................... 64
2°/ Théorèmes de Guldin. ............................................................................................................... 65
II - Moment statique d’une surface plane par rapport à un axe de son plan. ...................... 66
1°/ Définition.................................................................................................................................... 66
2°/ Moment statique dans un système d’axes orthonormés ........................................................ 66
3°/ Moment statique des surfaces composées................................................................................ 66
III - Moment quadratique d’une surface plane par rapport à un axe de son plan .............. 66
1°/ Définition.................................................................................................................................... 67
2°/ Théorème de Huygens............................................................................................................... 67
3°/ Moment quadratique des surfaces composées ........................................................................ 68
4°/ Rayon de giration ...................................................................................................................... 68
IV - Applications...................................................................................................................... 68
1°/ Moment statique d’un rectangle par rapport à un de ses côtés. ........................................... 68
2°/ Moment quadratique d’un rectangle par rapport à un de ses côtés..................................... 68
3°/ Moment quadratique d’un rectangle par rapport aux axes de symétrie. ............................ 69
Formulaire Centre de gravité.................................................................................................. 70
Formulaire Moment quadratique ........................................................................................... 71

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

I - CENTRE DE GRAVITE
y
1°/ Définition Mi

Considérons, dans l’espace, un solide M1 Mn


comme étant constitué d’un ensemble de n G
points matériels M1, M2, …, Mi, …, Mn, de
masse respective dm1, dm2, …, dmi, …, O
x
dmn.
Ce solide est de volume V. z

Par définition, le centre de gravité de l’ensemble des n points est le point G tel que :

³V
GM i .dm 0 G est aussi appelé centre de masse.

Pour déterminer la position de G dans le repère (O, x, y, z), il faut mettre cette définition
sous une forme plus facile à exploiter :

GM i GO  OM i OM i  OG
V

Ÿ ³ OM i  OG .dm 0

œ³ V
OM i .dm  ³ OG .dm
V
0

œ³ OM i .dm OG ³ dm 0
V V

œ³ OM i .dm OG .m 0
V

œ OG
³V
OM i .dm
(1)
m

Soient xi, yi et zi les coordonnées du point Mi. On obtient à partir de la relation (1) les
coordonnées xG, yG et zG du centre de gravité G :

xG
³ V
x i .dm
yG
³ V
yi .dm
zG
³
V
zi .dm
m m m

ĺ Cas où le matériau est homogène : U cte avec m UV et dm UdV . La relation


devient :

xG
³V
x i .dV
yG
³V
yi .dV
zG
³
V
z i .dV
V V V
Les coordonnées du centre de gravité sont alors indépendantes de la nature du matériau.

ĺ Cas où le solide est d’épaisseur constante e : V = e.S et dV = e.dS, avec S la surface du


solide. La relation devient :

xG
³³ x .dS
S
i
yG
³³ y .dS
S
i
zG
³³ z .dS
S
i

S S S
Dans ce cas, G est appelé centre de surface.

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

Propriété : Si un solide possède un plan, un axe, ou un centre de symétrie, son centre de


gravité est situé respectivement dans le plan de symétrie, sur l'axe de symétrie ou au centre de
symétrie.

2°/ Théorèmes de Guldin.

1er théorème :
« La surface engendrée par une ligne plane tournant autour d’un axe de son plan mais ne le
traversant pas est égale au produit de la longueur de la ligne par la longueur de la
circonférence décrite par le centre de gravité de cette ligne. »

Exemple : Détermination du centre de gravité d’un demi-cerceau :


R
G
ZG

Surface décrite par la rotation du demi-cerceau = 4 S R²


Longueur de la ligne = S × R
Circonférence décrite par G = 2 S zG
Ÿ 4 S R² = S R × 2 S zG
2R
œ zG
S

2ème théorème :
« Le volume engendré par une surface plane tournant autour d’un axe de son plan mais ne
le traversant pas est égale au produit de la surface par la longueur de la circonférence
décrite par le centre de gravité de cette ligne. »

Exemple : Détermination du centre de gravité d’une plaque semi circulaire :


R
G
ZG
4
Volume engendré par la rotation de la plaque = S R3
3
S R2
Surface du demi disque =
2
4 S R2
Ÿ SR =
3
× 2 S zG
3 2
4R
œ zG
3S

REMARQUE : Les théorèmes de Guldin ne peuvent pas servir à la détermination des centres de
gravité des volumes.

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

II - MOMENT STATIQUE D’UNE SURFACE PLANE PAR RAPPORT A UN AXE DE SON


PLAN.

1°/ Définition
'
Considérons une surface plane S Mi dSi
constituée de n points matériels M1, M2, ri S
…, Mi, …, Mn, de surface élémentaire dS1,
dS2, …, dSi, …, dSn et un axe ' situé dans
son plan.

Théorème 1 : le moment statique d’une surface plane par rapport à un axe situé dans son
plan est égal au produit de la surface par la distance de son centre de gravité à l’axe
considéré.

On appelle moment statique de la surface S par rapport à l’axe ' la quantité :

W' S ³³ ri dS ri étant la distance de dSi à '.


S

2°/ Moment statique dans un système d’axes orthonormés

Théorème 2 : le moment statique d’une surface plane par rapport à un axe (O, x) de son
plan est égal au produit de la surface par la coordonnée yG du centre de cette surface.

Soit dans un repère (O, x, y) : W( O , x ) S yG .S et W( O , y ) S x G .S

Démonstration : Moment statique de la surface plane S par


rapport à l’axe (O, x) :
y Mi dSi

Wx S ³³ yi dS½
S °°
¾ Ÿ Wx S
yi S
³³S i
y .dS y G .S
yG °
S °¿
O
x

Théorème 3 : le moment statique d’une surface plane par rapport à un axe de son plan
passant par le centre de cette surface est nul.

La démonstration est évidente : si yG 0 alors W( O , x ) S 0

3°/ Moment statique des surfaces composées

Le moment statique d’une surface S, composées de plusieurs surfaces S1, S2, …, Sn, est égal
à la somme arithmétique des moments statiques des n surfaces :

W' S W' S1  W' S2  ...  W' Sn

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

III - MOMENT QUADRATIQUE D’UNE SURFACE PLANE PAR RAPPORT A UN AXE


DE SON PLAN

1°/ Définition '


Mi dSi
Considérons toujours la même surface plane S ri S
constituée de n points matériels Mi, de surface
élémentaire dSi, et un axe ' situé dans son plan.

On appelle moment quadratique de la surface S par rapport à l’axe ' la quantité :

I ' S ³³ ri étant la distance de dSi à '.


2
ri dS
S

Dans un repère orthonormé (O, x, y) :

I O, x S ³³ I O, y S ³³
2 2
y i dS et x i dS
S S

2°/ Théorème de Huygens

Théorème de Huygens :
« Le moment quadratique d’une surface plane S par rapport à un axe quelconque ' de son
plan est égal au moment quadratique de cette surface par rapport à un axe 'G parallèle à '
et passant par le centre de gravité G de la surface S, augmenté du produit de l’aire de la
surface S par le carré de la distance entre les deux axes. »
'G
'
Théorème de Huygens : Mi dSi
ri G G
I' S I ' G S  S.d 2

Démonstration :
Par définition : I ' S ³³
2
ri dS
S

Remplaçons ri par sa valeur ri ri G  d :


Ÿ I' S ³³ r  d dS
2
iG

S ³³ r
S

œ I'  2ri G d  d 2 dS
2
iG
S

œ I' S ³³ r S
iG
2
.dS  2d ³³ ri G .dS  d 2 ³³ dS
S S

³³ r .dS 0 définition du centre de gravité½°


¾ Ÿ I ' S I ' G S  S.d
iG
S 2

³³ dS S
S
surface de la sec tion considérée °
¿

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

Remarque : le moment quadratique caractérise l’aptitude d’une section à tourner autour d’un
axe :
- plus le moment quadratique est grand, plus la section a du mal à tourner autour de
l’axe,
- plus l’axe s’éloigne du centre de gravité, plus le moment quadratique est grand.

3°/ Moment quadratique des surfaces composées

Le moment quadratique d’une surface S, composées de plusieurs surfaces S1, S2, …, Sn, est
égal à la somme arithmétique des moments quadratiques des n surfaces :

I' S I' S1  I' S2  ...  I' Sn

4°/ Rayon de giration

Il est défini comme la racine carrée du moment d’inertie divisée par l’aire S de la surface :

Ix Iy
ix ˜ S , iy ˜ S .
2 2
ix ou Ix de même i y ou Iy
S S

IV - APPLICATIONS

1°/ Moment statique d’un rectangle par rapport à un de ses côtés.

W( O, x ) S
y
³³ y
2
Par définition : i dS yG .S b
S

h
ici, S=buh et yG ,
2
G h
2
bh
d’où W( O, x ) S
2
O x
2°/ Moment quadratique d’un rectangle par rapport à un de ses côtés.

I O, x S
y y’ b h
³³ ³³ ³ dx ³ y 2dy
2 2
yi dS yi dx.dy
S S 0 0

>x @0b
b
³0
dx b
h
G x’ h
h ª y3 º h3
³
dS 2
y y dy « »
0
¬ 3 ¼0 3
O x x
b bh 3
d’où I O , x S
3

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

3°/ Moment quadratique d’un rectangle par rapport aux axes de symétrie.

On applique le théorème d’Huygens : I' S I' G S  S.d 2

Ÿ I ( O, x ) S I ( G , x ') S  S.y G
2

œ I( G , x ') S I( O, x ) S  S.yG
2

2
bh 3 §h·
œ I ( G , x ') S  (bh ).¨ ¸
3 ©2¹
bh 3
œ I( G , x ') S
12

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

FORMULAIRE : CENTRE DE GRAVITE

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Mécanique des structures Caractéristiques géométriques des sections TS

FORMULAIRE : MOMENT QUADRATIQUE

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

Chapitre 6 - Traction - compression


Etude de l’effort normal

SOMMAIRE

I - Sollicitation étudiée : l’effort normal ................................................................................ 73


II - Loi de comportement des matériaux. ............................................................................... 73
1°/ Essai de traction sur une éprouvette en acier doux................................................................ 73
2°/ Analyse de la courbe contrainte - déformation - Loi de Hooke............................................. 74
3°/ Contraction ou dilatation latérale - Coefficient de Poisson Q. ............................................... 75
4°/ Généralisation............................................................................................................................ 76
III - Contrainte due à l’effort normal..................................................................................... 76
1°/ Notion de contrainte.................................................................................................................. 76
2°/ Contrainte due à l’effort normal.............................................................................................. 77
IV - Déformations dues à l’effort normal............................................................................... 78
V - Calcul de la variation de longueur d’une poutre droite soumise à un effort normal..... 79
VI - Dimensionnement des éléments soumis à un effort normal. ......................................... 79
1°/ Condition de résistance. ............................................................................................................ 79
2°/ Condition de déformation......................................................................................................... 79
VII - Quelques ordres de grandeurs ....................................................................................... 79

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

I - SOLLICITATION ETUDIEE : L’EFFORT NORMAL


On considérera qu’une poutre est sollicitée en traction simple ou en compression simple
lorsque les éléments de réduction du torseur des efforts internes de cohésion se ramènent à un
seul effort normal N :
N(x) z 0 T(x) 0
y Vy (x) 0 Mf y (x) 0
VZ (x) 0 Mf Z (x) 0
z N( x )
G N(x) > 0 : traction simple,
S(x) N(x) < 0 : compression simple
x

­N(x) 0 ½
° °
Torseur des efforts internes de cohésion : ^W 2 1 ` ® 0 0¾
° 0 0 °¿

II - LOI DE COMPORTEMENT DES MATERIAUX.

1°/ Essai de traction sur une éprouvette en acier doux.

Considérons une barre d’acier doux de longueur initiale L0 et dont la section initiale S0 est
constante sur la longueur L0.

Soumettons cette barre à une sollicitation de traction en lui appliquant à chaque extrémité un
effort F :
x
x F

F
'L

Essai de
traction sur
S0 une éprouvette
d’acier doux.
L0
L0

- F -F
Représentation simplifiée d’une
machine d’essai de traction
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Mécanique des structures Traction - Compression TS

On peut enregistrer à l’aide de comparateurs l’allongement 'L de l’éprouvette en fonction


de l’intensité de l’effort F. 'L est appelé l’allongement absolu.

Pour pouvoir comparer les caractéristiques mécaniques des matériaux, celles-ci doivent être
établies indépendamment des sections S0 et longueurs L0 des éprouvettes.

Ainsi, on reporte sur un graphique :


'L
- en abscisse : l’allongement relatif H x (H = lettre grecque « epsilon »),
L0
H est sans unité puisque c’est le rapport de deux longueurs,
F
- en ordonnée : la contrainte V (V = lettre grecque « sigma »).
S0
V est l’effort par unité de surface en N/mm², ou MPa.

On obtient alors la « courbe contrainte - déformation » du matériau de l’essai qui a


l’allure suivante :

V F
S0

Vr C
D

Fe A
Ve Rupture
S0 B
Striction

Courbe contrainte -
déformation de l’acier doux

D
O Hx 'L
tan-1D = E L0

2°/ Analyse de la courbe contrainte - déformation - Loi de Hooke.

- Partie OA : la courbe est sensiblement rectiligne, ce qui signifie que la déformation est
proportionnelle à l’effort exercé (ou que l’allongement relatif est proportionnel à la
contrainte). (OA = droite de pente E)

Dans cette zone, si on décharge l’éprouvette, elle revient à sa longueur initiale, comme un
ressort. On dit que le matériau a, dans cette phase, un comportement élastique linéaire.

F 'L
Ceci se traduit par la loi de Hooke : Eu ou V EuH
S L
E est le module d’Young, ou module d’élasticité longitudinal (Ex), du matériau et
caractérise la rigidité du matériau.
E s’exprime en MPa

Fe
Le point A marque la fin de la zone élastique de la courbe. La contrainte Ve
S
correspondante est appelée la limite d’élasticité.

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

- Partie AD : au-delà du point A, on rentre dans le domaine des grandes déformations, le


domaine plastique, où les allongements ne sont plus proportionnels aux efforts. A ce stade, si
on décharge l’éprouvette, celle-ci ne retrouve pas sa longueur initiale, on constate un
allongement résiduel, c'est-à-dire une déformation permanente.

- Entre A et B : l’éprouvette s’allonge alors que l’intensité de la charge ne varie pratiquement


pas, cette partie de la courbe est appelée « palier plastique ».

-Au-delà de B : on observe un allongement important pour une faible augmentation de la


contrainte. La courbe se relève jusqu’à un maximum C qui correspond à la limite de rupture
Vr. A ce stade, on observe une diminution de la section de la barre dans la zone où va se
produire la rupture, c’est le phénomène de striction. Puis la rupture intervient (point D).

3°/ Contraction ou dilatation latérale - Coefficient de Poisson Q.

Lors d’un essai de traction ou de compression sur une poutre, celle-ci subit une déformation
longitudinale Hx , respectivement un allongement ou un raccourcissement, mais aussi une
déformation latérale H A perpendiculairement à la direction de l’effort, respectivement une
contraction ou une dilatation.
x x

F Poutre avant
d0 déformation

F
'L

'L

d
'd 'd 'd 'd
2 2 2 2
d0 d
L0
L0

Poutre avant
déformation

-F -F

Cas de la traction Cas de la compression


Allongement longitudinal ; 'L > 0 Rétrécissement longitudinal ; 'L < 0
Contraction latérale ; 'd < 0 Dilatation latérale ; 'd > 0

'L 'd
Déformations longitudinale H x et transversale H A .
L0 d0

HA
Le coefficient Q est le rapport de ces deux déformations : Q 
Hx

Q est compris entre 0,1 et 0,5 (0,3 pour les métaux et 0,15 pour les bétons).

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

4°/ Généralisation.

Pour définir les caractéristiques mécaniques des matériaux, on réalise des essais sur des
éprouvettes :
- traction directe sur les métaux,
- traction par flexion, par fendage ou directe pour les mortiers et les bétons,
-compressions sur les bétons,
- traction, compression, flexion sur les bois.

Tous ces essais font apparaître deux phases :


- une phase de déformation élastique linéaire pour laquelle s’applique la loi de Hooke
et où les déformations sont réversibles,
- une phase de déformation plastique où les déformations sont partiellement
permanentes.

En résistance des matériaux, on fera l’hypothèse que l’on reste dans la phase élastique
du matériau.

Ces essais permettent de déterminer les caractéristiques suivantes :


- limite d’élasticité : Ve ,
- contrainte de rupture : Vr ,
- module d’Young : E ,
- coefficient de Poisson : Q.

III - CONTRAINTE DUE A L’EFFORT NORMAL.

1°/ Notion de contrainte.

Dans une section droite de poutre, les sollicitations sont les éléments de réduction des forces
internes de cohésion au centre de gravité de la section. Elles permettent de savoir quelle est la
section la plus sollicitée mais ne donnent aucune indication sur ce qu’il se passe en chaque
point de la section. Pour cela, il faut introduire la notion de contraintes.

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

Etudions une poutre dans laquelle nous effectuons une coupure imaginaire de section S et
d’orientation quelconque :

Isolons le tronçon 1 et divisons la section S en surfaces élémentaires dS infiniment petites.


Ces surfaces, également appelées « facettes », sont orientées par deux vecteurs unitaires :
- n : vecteur unitaire normal à la facette et dirigé vers l’extérieur de la coupure,

- t : vecteur unitaire tangent à la facette et tel que n , t
S
 .
2

Sur chaque surface dS s’exerce des forces de cohésion df i 2 1 dues à l’action de 2 / 1.


Le vecteur contrainte ) M, n en un point M, sur la facette dirigée par le vecteur n , est
) M, n lim
df i2 1
défini de la façon suivante : .
dS
dSo 0

Le vecteur contrainte est donc le rapport d’une force à une surface : l’intensité d’une
contrainte est homogène à une pression et s’exprime en Pa.

1 Pa = 1 N/mm² ; 1 MPa = 106 Pa = 1 N/ mm² = 1 MN/m² ; 1 bar § 105 Pa = 0,1 MPa = 1 daN/cm²


Si on projette ) M, n sur les directions n et t on obtient respectivement la contrainte
normale V et la contrainte tangentielle W (W = lettre grecque « tau »).

Autour du point M, selon l’orientation T de la coupure, il existe une infinité de facettes et le


vecteur contrainte varie d’une facette à l’autre : il n’existe pas qu’une contrainte en un point
mais une infinité, on parle d’état de contrainte.

2°/ Contrainte due à l’effort normal.

Sur une section droite S (facettes perpendiculaires à la fibre moyenne), suffisamment


éloigné des points d’application des charges extérieures, on peut considérer que l’action de
l’effort normal est une répartition uniforme de contraintes normales :

N
V et W 0
S
z N( x )
G

V(x)
x

Le signe de N est défini par rapport à l’orientation de l’axe (G, x) :


- si N > 0 : effort normal de traction, V > 0,
- si N < 0 : effort normal de compression, V < 0,

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

Remarque :
On peut expliquer ici l’hypothèse de
Saint Venant vue dans le chapitre sur la
théorie des poutres : « dans une section,
loin des points d’application des charges
concentrées, les contraintes ne dépendent
que des éléments de réduction des forces
situées à droites (ou à gauche) de la
section. »
Ÿ Près des points d’application des
forces extérieures, la distribution des
contraintes est perturbée par la proximité
du chargement (cas a).
Ÿ Loin des points d’application des (a)
forces extérieures, V ne dépend que de la (b)
valeur de l’effort normal N(x), qui peut
pourtant être dû à des chargements
différents (cas b).

IV - DEFORMATIONS DUES A L’EFFORT NORMAL


y
Si Si+1 S’i+1
Isolons un tronçon élémentaire de poutre Fibre
de longueur dx. Ce tronçon est compris entre
les sections Si et Si+1. N( x ) N( x )
x
Sous l’effet de l’effort normal,
chaque fibre du tronçon subit
une déformation 'dx.
dx 'dx

Chaque fibre de poutre étant considérée indépendamment l’une de l’autre, on leur applique
N( x ) 'dx
la loi de Hooke : V E ˜ Hx ou E˜
S dx

N(x )
Tous les tronçons de fibres de longueurs dx subissent une déformation : 'dx dx
SE

Ce qui signifie que la section se déplace parallèlement à sa position d’origine. Cela est
conforme à l’hypothèse de Bernoulli selon laquelle les sections droites restent droites après
déformation.

'dx correspond à un allongement si N(x) > 0 (Traction),


'dx correspond à un raccourcissement si N(x) < 0 (Compression),

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Mécanique des structures Traction - Compression TS

V - CALCUL DE LA VARIATION DE LONGUEUR D’UNE POUTRE DROITE SOUMISE


A UN EFFORT NORMAL (DEPLACEMENTS).

L’allongement (ou raccourcissement) total de la poutre est égal à la somme des


allongements de tous les tronçons élémentaires qui la constituent :
L N( x )
Pour une poutre de longueur L : 'L ³ dx
0 SE
NL
Si N et S sont constants, on a : 'L
SE

VI - DIMENSIONNEMENT DES ELEMENTS SOUMIS A UN EFFORT NORMAL.

1°/ Condition de résistance.

Dans les conditions normales d’utilisation, on doit vérifier que la contrainte maximale Vmax
dans la section la plus sollicitée de la poutre reste inférieure à une valeur V (contrainte
admissible) fixée expérimentalement ou réglementairement.
Souvent, V est calculée à partir de la limite d’élasticité Ve :

N max Ve
Vmax dV
S J

avec J (J = lettre grecque « gamma ») un coefficient de sécurité.

Attention : pour les poutres élancées soumises à de la compression, la vérification de la


condition de résistance ne suffit pas, il faut se mettre à l’abri d’une ruine par flambement,
phénomène d’instabilité de forme qui peut intervenir pour des efforts inférieurs à ceux que
peut supporter le matériau (voir chapitre sur le flambement).

2°/ Condition de déformation

En fonction du type d’élément, l’allongement ou le raccourcissement ne doit pas dépasser


une limite admissible, qui, si elle était dépassée, compromettrait l’utilisation de l’ouvrage :
'L d valeur fixée

VII - QUELQUES ORDRES DE GRANDEURS


Il est bon de connaître quelques ordres de grandeur en ce qui concerne les caractéristiques
mécaniques des matériaux les plus employés en Génie Civil :

Béton : - Résistance à la compression : fcj = 20 à 40 MPa (60 à 120 pour les BHP)
- Résistance à la traction : ftj § 1/10ème de fcj (ftj = 0,6 + 0,06.fcj en MPa)
- Module d’Young : E § 35000 MPa (Eij § 11000.(fcj)1/3)

Acier HA pour béton : - Limite élastique : fe = 500 MPa


- Résistance à la rupture : Vr = 550 MPa
- Module d’Young : Es = 200000 MPa

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Mécanique des structures Flexion TS

Chapitre 7 - Flexion pure


Etude du moment fléchissant

SOMMAIRE

I - Sollicitation étudiée : moment fléchissant......................................................................... 81


II - Les effets du moment fléchissant : étude expérimentale................................................. 82
III - Contraintes normales de flexion..................................................................................... 82
1°/ Principe d’équivalence .............................................................................................................. 82
2°/ Calcul des contraintes normales de flexion ............................................................................. 83
3°/ Condition de résistance aux contraintes normales. ................................................................ 84
IV - Etude des déformations dues au moment fléchissant..................................................... 85
1°/ Etude des déformations. ........................................................................................................... 85
2°/ Etude de la déformée................................................................................................................. 85
3°/ Exemple de calcul de la déformée par la méthode de la double intégration. ....................... 86

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Mécanique des structures Flexion TS

I - SOLLICITATION ETUDIEE : MOMENT FLECHISSANT


On considérera qu’une poutre (on se limite à l’étude des poutres droites) est soumise à de la
flexion pure lorsque les éléments de réduction des efforts internes de cohésion se ramènent à
un seul moment fléchissant (autour de l’axe Gz par exemple) Mz :

y
N(x) 0 T(x) 0
Vy (x) 0 My (x) 0
VZ (x) 0 MZ (x) z 0
z G
M z (x) S(x) x

­0 0 ½
° °
Torseur des efforts internes de cohésion : ^W 2 1 ` ®0 0 ¾
°0 M x °
G¯ z ¿

Essai de flexion réalisé en laboratoire :

y P P= 1000daN

A B
C D x

Vy [daN]
1000
+
x
-
- 1000

Mz [daN.m]
1000
+
y P P= 1000daN x

A B Flexion
simple
Flexion
pure
Flexion
simple
C D x
Vy z 0 Vy = 0 Vy z 0
Mz z 0 Mz = cte Mz z 0
1m 1m 1m

Entre C et D, on peut étudier les effets du moment fléchissant seul.

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Mécanique des structures Flexion TS

II - LES EFFETS DU MOMENT FLECHISSANT : ETUDE EXPERIMENTALE


Reprenons l’exemple de la poutre de laboratoire précédente
et précisons que :
- la ligne moyenne de la poutre est rectiligne,
- la section droite de la poutre est constante,
- la poutre admet un plan de symétrie longitudinal,
- toutes les forces appliquées à la poutre sont
perpendiculaires à la ligne moyenne et contenues dans
le plan de symétrie longitudinal,
- les hypothèses de la théorie des poutres s’appliquent,
notamment : on reste dans le domaine des petites
déformations et la loi de Hooke s’applique.

L’expérience montre qu’entre les points C et D, les fibres de la poutre soumise au


chargement décrit précédemment, se déforment selon des arcs de cercles parallèles (on parle
de flexion circulaire) :

Ÿ la ligne moyenne GG’ et le plan Gxz correspondant ne subissent aucune


déformation : on parlera donc de fibre neutre et de plan neutre.
Ÿ les fibres situées au dessus du plan neutre raccourcissent : elles sont comprimées
Ÿ les fibres situées en dessous du plan neutre s’allongent : elles sont tendues

III - CONTRAINTES NORMALES DE FLEXION

1°/ Principe d’équivalence

Considérons une section droite S de poutre soumise à de la


flexion composée (Nz0, Vyz0, Mzz0) : y
Sur une facette infiniment petite dS de cette section s’exerce
une force de cohésion df , ce qui correspond à une contrainte :
Vy ( x ) W  df
ds
df
) . M z (x) dS Vx
dS
z
Cette contrainte est la somme : G
- d’une composante perpendiculaire à la facette Vx
(contrainte normale), N( x ) x
- d’une composante tangentielle W (contrainte de
S(x)

cisaillement).

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Mécanique des structures Flexion TS

L’action des forces de cohésion sur la section se réduit en G au torseur :


­N x 0 ½
^W 2 1 ` ®Vy x 0 °¾
°
° °

0 Mz x ¿

Le principe d’équivalence exprime juste le fait que les sollicitations sont les éléments de
réduction des forces élémentaires df qui s’exercent sur chacune des facettes dS :

N x ³³ V x ˜ dS Vy x ³³ W ˜ dS M z x ³³  y ˜ V x ˜ dS
S S S

2°/ Calcul des contraintes normales de flexion

y Le système des forces extérieures se réduit à Mz qui est


porté par Gz, axe principal de la section S. Nous verrons
P plus tard pourquoi cette précision est importante.
z dS
G Considérons une surface élémentaire dS de la section S,
M z (x) S(x) x
dS est centrée sur le point P de coordonnées (y ; z) :

- le principe d’équivalence donne :


(1) N x ³³ Vx ˜ dS , avec ici N(x) = 0 Position après Position avant
S déformation déformation
y
(2) M z x ³³  y ˜ V x ˜ dS
S
(S)
(S’)
Raccourcissements
- d’après le principe de Navier - Bernoulli, les relatifs
sections droites, planes avant leur déformation, G
x
restent planes après leur déformation. Donc la
y Allongements
déformation des fibres est proportionnelle à y : relatifs
'L
H x k1  k 2 y (équation d’une droite)
L L 'L

- de plus la loi de Hooke donne : Vx E ˜ H x Analyse des déformations longitudinales


consécutives à la flexion.
d’où Vx E(k1  k 2 y) K1  K 2 y

- l’expression (1) donne alors : ³³ V


S
x ˜ dS ³³ (KS
1  K 2 y)dS K1S  K 2 ³³ ydS 0
S

Ÿ on remarque que ³³ ydS est le moment statique de la section par rapport à Gz, donc
S
que ce terme est nul (voir chapitre « caractéristiques géométrique d’une section »).
Il reste alors : K1A = 0 Ÿ K1 = 0

- l’expression (2) donne : M z x ³³  y ˜ V x ˜ dS K 2 ³³ y 2dS


S S

Ÿ on remarque que ³³ y dS
2
IGz , moment quadratique de S par rapport à l’axe Gz.
S

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Mécanique des structures Flexion TS

Mz
D’où : K2  , et il reste : Vx K2y
IGz

Mz
Donc, finalement : V x  y
IGz

Ÿ Vx est proportionnel à l’ordonnée y du point considéré,


Ÿ Vx = 0 pour y = 0 : (G, x, z) est le plan neutre et (G, z) est l’axe neutre.
y
y

G G
x
z
x

Représentation de la répartition des contraintes normales (S) V


V dans une section droite S d’une poutre fléchie.

Ÿ si le moment Mz est positif :


- Vx > 0 si y < 0 (traction dans les fibres situées sous l’axe neutre),
- Vx < 0 si y > 0 (compression dans les fibres situées au-dessus l’axe neutre),
et réciproquement si Mz est négatif.
y Vx > 0 : Traction

Vx < 0 : Vx
Compression
y

Vx < 0 :
Compression
Vx

Vx > 0 : Traction

Moment fléchissant positif Moment fléchissant négatif

3°/ Condition de résistance aux contraintes normales.

Dans les conditions normales d’utilisation, on doit vérifier que la contrainte maximale Vmax
reste inférieure à une valeur limite V fixée expérimentalement ou réglementairement.
Souvent V est calculée à partir de la limite d’élasticité Ve :

Mz ˜ v Ve
Vmax  dV
IGz J

avec J : coefficient de sécurité


h
v : ordonnée de la fibre la plus éloignée de l’axe neutre ; v r
2

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Mécanique des structures Flexion TS

Mz Ve
La relation précédente peut se mettre également sous la forme : V max  dV
IGz J
v
I Gz
Le rapport est appelé module de flexion élastique, sa valeur est donnée dans les
v
catalogues de profilés métalliques commerciaux.

Dimensionnement pratique d’une section :

IGz Mz
L’inéquation précédente peut se mettre sous la forme : t 
v V

Lorsque Mz et V sont définis, il reste deux groupes d’inconnues :


- la forme et les proportions de la section,
- ses dimensions.
En général, on choisit la forme et les proportions de la section et l’inéquation permet de
déterminer une dimension.
Exemples : - section carrée : I/v = a3/6 Ÿ 1 inconnue a,
- section circulaire : I/v = S.D3/32 § 0,1 D3 Ÿ 1 inconnue D,
- section rectangulaire : I/v = b.h²/6 Ÿ 2 inconnues, b et h, il faut
choisir un rapport entre b et h.

IV - ETUDE DES DEFORMATIONS DUES AU MOMENT FLECHISSANT

1°/ Etude des déformations.

Etudions un tronçon élémentaire de poutre de longueur dx :


la section S’ tourne par rapport à S d’un angle dT. La loi de Hooke nous permet de
calculer l’allongement (ou le raccourcissement) d’une fibre :

O
'dx
Hx et Vx E ˜ H x
dT dx
U 'dx V x Vx Mz ˜ y
Ÿ œ 'dx dx œ 'dx  dx
dx E E E ˜ IGz

G G’ x L’angle de rotation en radians vaut :


y dT
'dx 'dx Mz
dT § tan dT = dx (1)
 y E ˜ I Gz
S dx S’

2°/ Etude de la déformée.

Sous l’application de charges, la ligne moyenne d’une poutre se déforme. On se propose de


déterminer l’équation y(x) de cette déformée en fonction de x.

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Mécanique des structures Flexion TS

Soient deux sections


distantes de dx, et soit U, le
rayon de courbure entre ces
deux sections :

1  y'²(x )
3
dx 2

En géométrie analytique, U
dT y' ' ( x )
1
Comme le terme y’²(x) est négligeable devant 1, on peut écrire : U
y' ' ( x )
1 dT
On peut donc écrire : y' ' ( x ) (2)
U dx

Mz dT Mz
Or, d’après (1) : dT dx Ÿ
E ˜ I Gz dx E ˜ IGz

Mz dT
Donc, (1) + (2) Ÿ y' ' sous une autre forme : EI Gz y' ' EIGz Mz
E ˜ IGz dx

Cette expression qui donne la dérivée seconde de la déformée en fonction du moment


fléchissant est appelée loi moment-courbure ou formule de la double intégration.
En effet, cette équation permet de déterminer l’équation de la déformée y(x) en intégrant
deux fois l’équation du moment Mz(x) (et en utilisant les conditions aux limites).

3°/ Exemple de calcul de la déformée par la méthode de la double intégration.


y q

Poutre sur deux appuis chargée uniformément : A B


x

l
l
qx ² qlx x
Equation du moment : M(x) =   +
2 2
Mz

q x
Ÿ EIy' ' ( x ) x ²  ql
2 2
x3 x²
œ EIy' ( x ) EIT( x ) q  ql  k1
6 4
4 3
x x
œ EIy( x ) q  ql  k1x  k 2
24 12

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Mécanique des structures Flexion TS

Calcul des constantes d’intégration :

- en A, x = 0 et y = 0 Ÿ k2 = 0
l4 l4 l3
- en B, x = l et y = 0 Ÿ0 q  q  k1l Ÿ k1 q
24 12 24

x4 x3 l3
L’équation de la déformée est donc : EIy( x ) q  ql q x
24 12 24

Cette équation du 4ème degré ne nous intéresse qu’entre 0 et l.


y est maximum pour y’ = 0, c'est-à-dire pour x = l / 2.

A B
Allure de la déformée : x
TA ymax TB

Remarque : l’allure de la déformée § - l’allure du moment.

Valeurs intéressantes :

Flèche maximale :

§ l· l4 l4 l4 5ql 4
EIy¨ x ¸ q q q Ÿ y max 
© 2¹ 24 u 16 12 u 8 24 u 2 384EI

Rotations aux appuis :

x3 x² l3
EIy' ( x ) EIT( x ) q  ql  q
6 4 24

Rotation au point A, TA pour x = 0 :


l3 ql 3
EIT( x 0) q Ÿ TA 
24 24EI

Rotation au point B, TB pour x = l :


B

l3 l3 l3 ql 3
EIT( x l) q q q Ÿ TB 
6 4 24 24EI

Nous verrons aussi, en traitant d’autres exemples, que la méthode de la double intégration
peut nous permettre de résoudre des structures hyperstatiques simples.

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Mécanique des structures Cisaillement TS

Chapitre 8 - Cisaillement simple - Cisaillement de flexion


Etude de l’effort tranchant

SOMMAIRE

I - Etude du cisaillement simple.............................................................................................. 89


1°/ Sollicitation étudiée : l’effort tranchant. ................................................................................. 89
2°/ Essai de cisaillement - Loi de comportement du matériau. ................................................... 89
3°/ Contrainte de cisaillement simple. ........................................................................................... 90
3.1 - Définition ............................................................................................................................................ 90
3.2 - Répartition de la contrainte de cisaillement simple............................................................................. 91
II - Etude du cisaillement de flexion. ..................................................................................... 91
1°/ Sollicitation étudiée : effort tranchant concomitant à un moment fléchissant. ................... 91
2°/ Loi de réciprocité des contraintes de cisaillement .................................................................. 91
3°/ Expression et répartition des contraintes de cisaillement de flexion. ................................... 92
3.1 - Calcul de la contrainte tangentielle W................................................................................................... 92
3.2 - Calcul de la valeur maximum de la contrainte tangentielle Wmax pour une section rectangulaire......... 94
3.3 - Section réduite..................................................................................................................................... 94
III - Condition de résistance ................................................................................................... 95

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Mécanique des structures Cisaillement TS

I - ETUDE DU CISAILLEMENT SIMPLE.

1°/ Sollicitation étudiée : l’effort tranchant.

On considérera qu’une section droite de poutre est soumise à un effort tranchant lorsque les
éléments de réduction des efforts internes de cohésion se ramènent à la seule sollicitation V.
y
N(x) 0 T(x) 0
Vy ( x ) Vy (x) z 0 Mf y (x) 0
et / ou VZ (x) z 0 Mf Z (x) 0
z G
Vz ( x ) S(x) x

­ 0 0½
° °
Torseur des efforts internes de cohésion : ^W 2 1 ` ®Vy (x) 0 ¾
° °
V (x) 0 ¿
G¯ Z

Exemples d’éléments soumis à un effort tranchant :

ŸFil de fer que l’on tente ŸPoutre appuyée sur un corbeau


de sectionner
-F
Section cisaillée
-F

S S

Section cisaillée
F
F

2°/ Essai de cisaillement - Loi de comportement du matériau.

Sans entrer dans les détails, les notions acquises pour l’effort normal peuvent être
transposées à l’effort tranchant. En effet, lors d’un essai de cisaillement on observe :

- un déplacement relatif :
e -F e
J
J -F
e
J

S
S

W
F F
R Page 89 / 106
A
Mécanique des structures Cisaillement TS

- une zone de déformation élastique OA


(droite de pente G),
- une zone de déformation plastique AR.
- La contrainte de cisaillement est représentée
par W, telle que, dans la zone de déformation
élastique :
J
W G˜
e
(loi de Hooke pour le cisaillement).

G est appelé module d’élasticité transversal, en MPa.


E
G avec E : module d’élasticité longitudinal
2 1  Q
et Q : coefficient de Poisson

Attention : contrairement au cas de la compression ou de la traction simple (où la contrainte


normale V est uniformément répartie dans la section droite), la contrainte de cisaillement W
n’est pas à priori uniformément répartie dans la section.

3°/ Contrainte de cisaillement simple.

3.1 - Définition

Soit une section droite par laquelle nous isolons la partie gauche d’une poutre. Supposons que
la seule sollicitation à laquelle soit soumise cette section droite est un effort tranchant Vy.
y

df1
Vy ( x )
dS df 2
G
z dS
z G df 3
S(x) x
dS

Chaque surface élémentaire dS subit une force d’intensité df due à l’action du tronçon de
droite sur le tronçon de gauche.

Les forces df i sont tangentes à S étant donné que la section n’est soumise qu’à un effort de
cisaillement (il n’y a pas de force normale à S, donc pas de contrainte normale V).

Chaque force qui s’applique sur une surface dS permet de définir une contrainte tangentielle
df i
ou contrainte de cisaillement : W en MPa.
dS

3.2 - Répartition de la contrainte de cisaillement simple.

Page 90 / 106
Mécanique des structures Cisaillement TS

En cisaillement simple, on peut considérer que la répartition des contraintes de cisaillement


V
est uniforme dans la section : W
S

Attention : ce n’est pas le cas en cisaillement de flexion (effort tranchant concomitant à un


moment fléchissant). C’est ce que nous allons voir dans la suite du chapitre.

II - ETUDE DU CISAILLEMENT DE FLEXION.

1°/ Sollicitation étudiée : effort tranchant concomitant à un moment


fléchissant.

Une section droite de poutre travaillant en flexion est soumise à un effort tranchant et un
moment fléchissant :
y

N(x) 0 T(x) 0
Vy ( x )
Vy (x) z 0 Mf y (x) 0
VZ (x) 0 Mf Z (x) z 0
z G
S(x) x
M z (x)
­ 0 0 ½
° °
Torseur des efforts internes de cohésion : ^W 2 1 ` ®Vy (x) 0 ¾
° MZ (x)°¿

0

2°/ Loi de réciprocité des contraintes de cisaillement

Pour comprendre le comportement des matériaux soumis au cisaillement, il faut connaître


(admettre) la loi simple suivante (théorème de réciprocité de Cauchy) :
Lorsqu’il existe en un point une contrainte de cisaillement W dans un plan d’un
élément, il existe la même contrainte W dans le plan perpendiculaire.
y
y

Wx
Vy ( x ) Wx Wy
Wy
z dS
G
z G
S(x) x
M z (x )

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Mécanique des structures Cisaillement TS

Sur un petit élément de poutre isolé, les vecteurs contrainte tangentielle longitudinale Wx et
contrainte tangentielle transversale Wy doivent être disposés symétriquement par rapport à
l’arête des facettes et il y a donc deux orientations possibles :

Wx Wx

Wy Wy

Cette propriété a un intérêt notamment quand la contrainte de cisaillement limite


(admissible) du matériau n’est pas la même dans le sens longitudinal et dans le plan
transversal. C’est le cas par exemple des poutres en bois lamellé-collé.

3°/ Expression et répartition des contraintes de cisaillement de flexion.

3.1 - Calcul de la contrainte tangentielle W.

On détermine l’expression de la contrainte tangentielle longitudinale Wx :

F F F
y

h Soit une poutre droite de


y longueur L, de largeur b et
x de hauteur h soumise à des
actions extérieures.
z
b

x
x + dx
L

V x x, y
y
V x x  dx , y
On isole un petit élément
de poutre situé entre les
abscisses x et x + dx (la face
intérieure de cet élément se
trouve à l’ordonnée y.) et on x
y
reporte sur cet élément isolé W x x , y
z
l’ensemble des contraintes
dont la projection sur l’axe
x est non nulle.

x dx

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Mécanique des structures Cisaillement TS

A l’équilibre, la somme des forces exercées sur cet élément est égale à zéro. En projection
sur x, cela donne :

W x x , y ˜ b ˜ dx  ³ V x x , y ˜ dS  ³ V x x  dx , y ˜ dS
h h
2 2
0 (1)
y y

On connaît l’expression des contraintes normales de flexion :

V x x , y
M z (x)
 ˜y
I Gz

On remplace cette expression dans l’équation (1) :

M z x h 2 M x  dx h 2
Ÿ Wx x , y ˜ b ˜ dx  ˜ ³ y ˜ dS  z ³y y ˜ dS 0
IGz y IGz

M z x  dx  M z x 1
W x x , y 
h

œ ˜ ˜ ³ y ˜ dS
2

dx b ˜ IGz y

dM z x 1
W x x , y 
h

œ ˜ ˜ ³ y ˜ dS
2

dx b ˜ IGz y

Ÿ on reconnaît l’expression du moment statique par rapport à l’axe Gz de la surface située


WGz y
h

³ y ˜ dS
2
au dessus de l’ordonnée y :
y

Ÿ et on connaît la relation qui lie le moment fléchissant à l’effort tranchant :


dM z x
V x 
dx

Ÿ finalement, on obtient pour la contrainte tangentielle longitudinale l’expression suivante :

Vy ˜ WGz y
W y
b.I Gz

Pour une section droite de largeur b


y
variable :

Ÿ on peut considérer que la contrainte de


cisaillement est constante parallèlement à Wx
l’axe z (sur toute la largeur b pour y
donné). Elle ne varie qu’en fonction de y. y b

Vy ˜ WGz y
z
G
W y
I Gz ˜ b y
x

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Mécanique des structures Cisaillement TS

3.2 - Calcul de la valeur maximum de la contrainte tangentielle Wmax pour une section
rectangulaire

Pour une section rectangulaire, on peut exprimer la valeur de la contrainte en fonction de


l’ordonnée y :
y
bh 3
IGz
12
A

§h · 1 §h ·
WGz A b ˜ ¨  y ¸ ˜ ˜ ¨  y ¸
y
©2 ¹ 2 ©2 ¹
z G
6 ˜ Vy § h 2
h

·
d’où : W y ¨  y 2 ¸¸
3 ¨
bh © 4 ¹
C’est l’équation d’une parabole.
W est maximum pour y = 0
h
b W = 0 pour y = r
2

Répartition des contraintes Wx dans une section rectangulaire :


y

Wmax
G Wx

3.3 - Section réduite.

IGz ˜ b y
On appelle section réduite Ar (ou Av) la valeur minimale du rapport :
WGz A
Cette valeur (que l’on retrouve dans les tableaux des profilés commerciaux) permet de
calculer rapidement la contrainte de cisaillement maximale :

Vy
W max
Ar

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Mécanique des structures Cisaillement TS

Contrainte de cisaillement maximale pour des sections courantes :

Section rectangulaire : Section circulaire Section en I


2A 3 Vy 3A 4 Vy Vy
Ar ; W max Ar ; Wmax Ar § Aâme ; Wmax |
3 2 A 4 3 A A âme

III - CONDITION DE RESISTANCE


Comme pour la traction ou la compression, on définit une contrainte limite (admissible) de
cisaillement W qui ne doit être dépassée en aucun point de la structure.
Par contre le concepteur n’a, en général, pas à se soucier de la déformation due au
cisaillement qui est très faible.

On retiendra donc pour le dimensionnement une seule inéquation : Wmax d W

Quelques ordres de grandeurs pour W :


- Acier : 100 MPa
- Bois résineux longitudinalement aux fibres : 1,2 MPa
- Bois résineux perpendiculairement aux fibres : 1,5 MPa
Pour le béton, la résistance au cisaillement est très faible, ce qui explique que l’on ne fasse
pas travailler ce matériau au cisaillement. Pour le béton armé, c’est l’ensemble béton+acier q

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Mécanique des structures Flexion composée TS

Chapitre 9 - Flexion composée

SOMMAIRE

I - Sollicitation étudiée :.......................................................................................................... 97


II - Contraintes tangentielles :................................................................................................ 97
III - Contraintes normales ...................................................................................................... 97
1°/ Expression de la contrainte normale Vx................................................................................... 97
2°/ Position du plan neutre ............................................................................................................. 98
3°/ Force excentrée équivalente ..................................................................................................... 98
4°/ Diagramme de représentation de Vx : les différents cas rencontrés...................................... 98
IV - Cas particulier d’une section rectangulaire ................................................................. 100
V - Noyau central .................................................................................................................. 100
VI - Dimensionnement en flexion composée........................................................................ 101

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Mécanique des structures Flexion composée TS

I - SOLLICITATION ETUDIEE :
On considérera qu’une poutre est soumise à de la flexion composée lorsque les éléments de
réduction du torseur des efforts internes de cohésion se réduisent à :
y

Vy ( x )
N(x) z 0 T(x) 0
Vy (x) z 0 My (x) 0
z
S(x)
G N( x ) VZ (x) 0 MZ (x) z 0
M z (x) x

­N x 0 ½
° °
Torseur des efforts internes de cohésion : ^W 2 1 ` ®Vy x 0 ¾
° °

0 Mz x ¿

II - CONTRAINTES TANGENTIELLES :
Elles sont dues uniquement à l’effort tranchant Vy et se calculent par la méthode vue au
chapitre « Cisaillement ». Comme elles sont nulles sur les fibres extérieures où les contraintes
normales sont maximum, elles ne jouent pas un rôle particulier dans la flexion composée.
Ÿ On fait abstraction de V pour le calcul des contraintes normales.

III - CONTRAINTES NORMALES

1°/ Expression de la contrainte normale Vx


N
L’effort normal N crée des contraintes normales uniformes V N x qui sont des
S
compressions ou des tractions selon le sens de N.
Mz
Le moment de flexion Mz crée des contraintes normales V F x  ˜ y qui sont des
IGz
compressions et des tractions en fonction de y.
y y y
Mz N + Mz
N
G x + G x = G x

y y Le plan neutre y
VNx (V = 0) passe par G
V ( N  F) x

+ G
G Vx G Vx
= Vx
V Fx Le plan neutre (V = 0)
ne passe pas par G

N Mz N Mz
VN x + VF x  ˜y = V( N  F ) x  ˜y
S IGz S IGz

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Mécanique des structures Flexion composée TS

En appliquant le principe de superposition, on obtient en un point de cote y :


N Mz
Vx  ˜y
S IGz

2°/ Position du plan neutre

N Mz
Le plan neutre est défini par Vx = 0 : Ÿ  ˜y 0
S IGz
N ˜ IGz
œ y1
S ˜ Mz

La position du plan neutre est fonction des charges appliquées.

3°/ Force excentrée équivalente

L’ensemble N+M peut être remplacé par une force équivalente N d’excentricité e et dont le
moment vaut Mz = - N.e

N
N + Mz
Mz
{
e avec e 
G G N

N N˜e N§ S ·
La contrainte normale peut alors s’écrire : V x  ˜y ¨¨1  e ˜ y ˜ ¸
S IGz S© IGz ¸¹
IGz
on rappelle l’expression du rayon de giration : iz
S
N § e˜ y ·
la contrainte normale devient : Vx ¨1  2 ¸
S ¨© i z ¸¹
N ˜ IGz N ˜ IGz I Gz
et le plan neutre : y1 Ÿ y1 
S ˜ Mz S ˜  Ne S˜ e

4°/ Diagramme de représentation de Vx : les différents cas rencontrés

- Si VF x  V N x :
la contrainte normale maximum de flexion, V F x , est inférieure à la contrainte normale
due à N, V N x ,en valeur absolue, la section est entièrement comprimée ou entièrement
tendue.

Dans tous les cas, le plan neutre (Vx = 0) est en dehors de la section

- Si VF x VN x :

Page 98 / 106
Mécanique des structures Flexion composée TS

h
alors le plan neutre est situé à l’ordonnée y1 r
2

- Si VF x ! V N x :
la contrainte normale maximum de flexion, V F x , est supérieure à la contrainte
normale due à N, V N x ,en valeur absolue, le plan neutre est situé dans la section qui est
donc divisée en 2 zones, l’une comprimée et l’autre tendue.
N ˜ IGz
2
iz
Ordonnée du plan neutre : y1 
S ˜ Mz e

DIAGRAMMES DE REPARTITION DES CONTRAINTES NORMALES


dues à N et Mz
dues à N dues à Mz Cas où Cas où Cas où
VF x  V N x VF x V N x VF x ! V N x

N<0 M>0 Section entièrement h


comprimée y1 
2

N<0 M<0 Section entièrement h


comprimée y1 
2

N>0 M>0 Section entièrement h


tendue y1 
2

N>0 M<0 Section entièrement h


tendue y1 
2

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Mécanique des structures Flexion composée TS

IV - CAS PARTICULIER D’UNE SECTION RECTANGULAIRE


Plaçons nous dans le cas d’une section rectangulaire de hauteur h et de largeur b :
bh 3
S = b.h et IGz
12

Les relations que nous avons vues donnent :


N 12 N ˜ e N § 12e ·
Ÿ Vx  ˜y ¨1  2 ˜ y ¸
bh © ¹
3
bh bh h
N ˜ bh 3
h 2
et Ÿ y1 
12 ˜ bh ˜  Ne 12e
h
Calculons les contraintes extrêmes, c'est-à-dire pour y r :
2
ª 1 12e § h ·º N § 6e · N§ 6 ·
V x extrêmes N «  3 ¨ r ¸» ¨1 r ¸ œ V x extrêmes ¨1 r e ¸
¬ bh bh © 2 ¹¼ bh © h ¹ bh © h ¹

Trois cas sont alors possibles :


V1

- e h : il n’y a pas de changement de signe


6
des contraintes. La répartition des contraintes est
trapézoïdale. V2

V1 = 2N/S
- e h : la répartition des contraintes est
6
triangulaire.
V2 = 0

V1
- e !h : il y a changement de signe des
6
contraintes, une zone tendue et une zone y1
h2
comprimée, y1  V2
12e

V - NOYAU CENTRAL
Règle du tiers central :
Dans le cas d’une construction fondée sur le sol, il ne peut y avoir de contrainte de
traction dans la base (car le sol ne s’y oppose pas). De même, dans un ouvrage en
maçonnerie, aucune section ne doit supporter de contrainte de traction. L’excentricité de
la force extérieure doit donc rester d h/6. D’où la règle suivante :
R

« La résultante des forces extérieures doit


passer dans le tiers central des sections. » h/6
h/3 h/3 h/3
Noyau central :
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Mécanique des structures Flexion composée TS

Cherchons, pour toute une section, la forme et les dimensions de la région où on peut
appliquer un effort de compression sans créer de contrainte de traction :

- section rectangulaire :
B
A
h/3
e Dans le cas d’une section
k i rectangulaire, le noyau central est un
h/3
losange.
j
h/3
D
C
b/3 b/3 b/3

Lorsque la charge est en j, la ligne de contrainte nulle est AB


s s s i, s s s s AD
Lorsque la charge se déplace sur ij, la ligne de contrainte nulle passe par A

- section circulaire :

N a Du fait de la symétrie, le noyau central


R est un cercle de rayon a. Lorsque N est
sur son contour, c’est-à-dire pour e = a,
la ligne de contrainte nulle est tangente
au contour de la section Ÿ y1 = R

I Gz S R4
y1  avec IGz et S = S R²
S˜e 4
S R4 R2 R
Ÿ y1   R et e = a d’où a
4 S R 2e 4e 4

VI - DIMENSIONNEMENT EN FLEXION COMPOSEE


Il est en général trop compliqué de tenir compte des deux sollicitations (N et Mz). On
dimensionne une section en tenant compte de l’effet prépondérant et on vérifie les contraintes
sous l’action des deux sollicitations.

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Mécanique des structures Flambement TS

Chapitre 10 - Le flambement

SOMMAIRE

I - Qu’est-ce que le flambement ?......................................................................................... 103


II - Mise en évidence du flambement ................................................................................... 103
III - Charge critique d’Euler Nc ........................................................................................... 103
IV - Influence des liaisons aux appuis ................................................................................. 105
V - Contrainte critique d’Euler............................................................................................. 106
VI - Dimensionnement et vérification des sections.............................................................. 106

Page 102 / 106


Mécanique des structures Flambement TS

I - QU’EST-CE QUE LE FLAMBEMENT ?


Le flambement est en fait une sollicitation composée de compression et de flexion, mais
dont l’étude est différente de la flexion composée parce que les méthodes sont différentes et
que le flambement est un phénomène rapidement destructif. En effet, dans le cas du
flambement, les déformations ne peuvent plus être supposées infiniment petites et négligées
comme dans les chapitres précédents. De même, les forces extérieures ne sont plus
proportionnelles aux déformations et, dans certains cas, de grandes déformations peuvent être
causées par des accroissements de charge infimes. Tous ces phénomènes sont connus sous le
nom d’instabilité élastique. Le risque de flambement d’un élément étant lié aux dimensions de
cet élément, on dit que le flambement est un phénomène d’instabilité de forme.

II - MISE EN EVIDENCE DU FLAMBEMENT


x
Considérons une pièce élancée (telle que sa longueur soit très
supérieure à sa plus grande dimension transversale), de ligne N
moyenne rectiligne, de section droite constante, articulée à ses deux
B
extrémités, et soumettons la à un effort normal de compression
centré.
On observe successivement deux types de sollicitation :
z
- pour un effort N inférieur à une limite Nc, la poutre est
comprimée, elle reste rectiligne et se raccourcit.
- Lorsque N atteint Nc, la poutre fléchit brusquement et se y l0
G
rompt très vite. On observe que la flexion se produit dans le
plan perpendiculaire à la direction de plus faible moment
quadratique de la section de la poutre. Pour le schéma ci-
contre par exemple, la flexion se produit dans le plan (A, x,
y), perpendiculaire à (G, z) (rotation de la poutre autour de y A
l’axe z).

La valeur Nc (ou Fc) de l’effort de compression à partir de laquelle se produit le flambement


s’appelle charge critique d’Euler.
x
III - CHARGE CRITIQUE D’EULER NC
N
B
Modélisons la poutre par sa ligne moyenne AB et supposons que
sous l’influence des efforts en A et B, cette ligne moyenne prenne
une très légère courbure (accentuée sur le schéma ci-contre)

Si x et y sont les coordonnées d’un point courant G de la fibre


l0
moyenne, y est la déformée de cette fibre. y
M(x) = - N y
x
Habituellement, en ce qui concerne l’équilibre statique, on
considère que les déformations sont petites et que la fibre moyenne
n’a pas bougé après déformation. Dans ce qui suit, nous allons au
A
contraire prendre en compte l’influence des déformations sur y
l’équilibre statique et considérer le moment secondaire qu’elles -N
provoquent. Ce moment de flexion dans la section vaut :
M z x  N ˜ y

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Mécanique des structures Flambement TS

Utilisons la formule vue au chapitre sur la flexion :


EIGz y' ' M z x œ EIGz y' ' M z x 0
œ EIGz y' ' N y 0
N
œ y' ' y 0 équation différentielle du 2ème ordre.
EIGz

La solution générale de cette équation est de la forme :


N
y = A cos Zx + B sin Zx avec Z²= (1)
EI Gz
Détermination des constantes avec les conditions aux limites :
Pour x = 0, y(0) = 0 ; donc A = 0
Pour x = l0, y(l0) = 0 ; donc B sin Zx = 0
A étant nul, il est évident que B z 0 (sinon pas de flambement),
Ÿ sin Z l0 = 0
œ Z l0 = n S avec n = 1, 2, 3, …
S
n = 1 1er mode de flambement Ÿ Z (2)
l0
§Sx·
Equation de la déformée ; y x B sin¨¨ ¸¸
© l0 ¹
(1) ½ S2 N
¾ Ÿ Z 2
2
(2)¿ l0 EIGz
La résolution de cette équation permet de trouver N provoquant la déformée, c'est-à-dire la
charge critique d’Euler Nc au-delà de laquelle le flambement se produit :

S2 EIGz
Nc 2
l0

dans le cas de la poutre bi-articulée étudiée (lf = l0 - voir paragraphe suivant)


et IGz le moment quadratique le plus faible (ce n’est pas toujours le cas)

Plusieurs cas sont possibles pour la poutre :

- N < Nc : compression simple, la poutre reste droite, elle est dite en équilibre stable.

- N = Nc : la poutre peut rester droite ou fléchir (flamber) avec une flèche égale à B, elle
est dite en équilibre neutre. A noter que B = ymaxi est en général petit.

- N > Nc : il y a instabilité en position droite (équilibre instable) avec une forte tendance
au flambement. B augmentera très rapidement avec un léger accroissement de N.

Remarques :
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Mécanique des structures Flambement TS

- Le flambement se produit suivant un axe perpendiculaire à


l’axe du moment quadratique le plus faible. Pour les deux
sections représentées, Iy < Iz, le flambement se produit dans le
plan (x, z).

- Pour les cinq sections représentées, toutes de même


aire, celle du triangle équilatéral (c) est celle qui résiste
le mieux au flambement (21% plus résistante que la
section circulaire).

IV - INFLUENCE DES LIAISONS AUX APPUIS


On peut généraliser les résultats établis pour la poutre bi-articulée pour des poutres dont les
conditions d’appuis sont différentes. L’expression générale de la charge critique d’Euler est :

S 2 EI Gz ou y
Nc 2
avec lf : longueur de flambement
lf

Longueur de flambement lf en fonction des liaisons aux appuis


Déplacement de B
A et B sont sur la même verticale
en tête de poteau
d d
B
B B B B

l0

A A A A A

2 l0
lf l0 lf l0 lf lf 2 l0 lf l0
2 2

Il faut en pratique envisager lfy et lfz pour déterminer les conditions de flambement dans les
deux directions.

V - CONTRAINTE CRITIQUE D’EULER

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Mécanique des structures Flambement TS

A la force critique d’Euler Nc correspond une contrainte critique, qui peut prendre le nom
de contrainte critique limite ou admissible, donnant un élément de sécurité vis-à-vis du
flambement.
Pour une poutre comprimée de section S, la contrainte critique Vc est définie par la
S 2 EI Gz ou y
relation : V c
lf ˜S
2

IGz ou y
on sait que i z ou y le rayon de giration,
S
lfz ou y
et on définit une nouvelle grandeur : O z ou y l’élancement (sans unité)
i z ou y

S2E
La contrainte critique s’exprime alors sous la forme : Vc (1)
O2

Supposons que la poutre soit parfaitement rectiligne, que l’effort N soit centré et que le
N
matériau soit parfaitement homogène. Soit V la contrainte dans la poutre :
S
- si Vc  Ve (limite élastique) : il y aura ruine par flambement dès que V atteindra la
valeur Vc.
- si Vc ! Ve : la poutre périra par écrasement (ou compression simple sans flambement)
dès que V atteindra la valeur Ve. Dans ce cas, il n’y a aucun risque de flambement. Le
dimensionnement se fait en compression simple.

Attention : ce raisonnement n’est plus valable en flexion composée (si la poutre a un


défaut de rectitude ou si N n’est pas bien centré,…). Le flambement surviendra dans ce
cas avant que V n’atteigne Vc.

La relation (1) fait apparaître la notion d’élancement critique (pour Vc Ve ), à partir duquel
la poutre devra être calculée au flambement :
E
Oc S
Ve
Notons que cette valeur de l’élancement critique ne dépend que des caractéristiques
mécaniques du matériau.

VI - DIMENSIONNEMENT ET VERIFICATION DES SECTIONS


Les conditions réelles de liaisons sont différentes des modèles théoriques et varient selon les
matériaux ; c’est pourquoi les différents règlements de calcul (acier, bois, béton armé, béton
précontraint) adaptent la théorie d’Euler à ses particularités pour chaque matériau.

Ÿ Voir les cours correspondants (BA, …)

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

MECANIQUE DES STRUCTURES

METHODES ENERGETIQUES

Page 1
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

SOMMAIRE

I - THEORIE DU POTENTIEL INTERNE. ......................................................................... 3

1°/ INTRODUCTION: TRAVAIL D'UNE FORCE, NOTION DE POTENTIEL D'UNE STRUCTURE. ......... 3
a - Travail élémentaire d’une force.................................................................................... 3
b - Travail d'une force........................................................................................................ 3
c - Notion de potentiel d'une structure ............................................................................... 5

2°/ HYPOTHESES THERMODYNAMIQUES .................................................................................. 5

3°/ THEOREME FONDAMENTAL DE L'ENERGIE.......................................................................... 6


a - énoncé du théorème sous la forme utilisée en mécanique des structures..................... 6
b - Calcul de Wext , Wdéf. ..................................................................................................... 7
c - Exemples d'application : utilisation directe du théorème fondamental...................... 12
d - Limites de d'utilisation directe du théorème fondamental.......................................... 12

4°/ THEOREMES ENERGETIQUES ............................................................................................ 13


a - Notations utilisées pour les démonstrations. .............................................................. 14
b - Expression du potentiel, en tant que fonction des variables efforts extérieurs .......... 14
c - Recherche du déplacement en un point d'une structure: théorème de Maxwell-Betti et
théorème de CASTIGLIANO. ........................................................................................... 16
d - Cas où il n y a pas d'effort extérieur appliqué au point et dans le sens où l'on cherche
le déplacement: théorème de la charge fictive................................................................. 19
e - Généralisation du théorème de Castigliano : théorème de la charge unité, ou
théorème de MULLER-BRESLAU ................................................................................... 20

II - APPLICATION A LA RESOLUTION DE SYSTEMES HYPERSTATIQUES....... 22

1°/ INTRODUCTION. ............................................................................................................... 22

2°/ METHODES DES FORCES................................................................................................... 22


a - Cas d’une structure hyperstatique de degré 1. ........................................................... 22
b - Structures hyperstatiques de degré supérieur à 1....................................................... 24

3°/ THEOREME DE MENABREA. ............................................................................................. 25

Page 2
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

I - THEORIE DU POTENTIEL INTERNE.

1°/ Introduction: Travail d'une force, notion de potentiel d'une structure.

REMARQUE : l'étude faite ici concerne essentiellement, sauf mention particulière, des
structures planes chargées dans leur plan.

a - Travail élémentaire d’une force.

Le travail élémentaire dW d’une force F dont le point d’application A se déplace de


entre A et A’ ( dl AA' ) est égal au produit scalaire de F par dl .

F
dW F .dl F.dl.cosș
T
A’
A
dl
b - Travail d'une force.

Il ne s'agit ici que de rappel de la notion de travail par l'intermédiaire de deux exemples:

Exemple 1 : étude d'une poutre en flexion, soumise à l'effort P.

Lorsque P augmente, la flèche f de la poutre au droit du point d'application de P


augmente proportionnellement à P si le matériau constituant la poutre est élastique linéaire.
On suppose en outre que P est appliqué progressivement, c'est-à-dire de manière
réversible (du point de vue thermodynamique) - on reviendra sur cette hypothèse dans le
paragraphe suivant.
Soit O un paramètre compris entre 0 et 1 permettant de décrire l'évolution de l'effort
appliqué, entre 0 et P.

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

L'évolution de P et, conjointement, celle de f est représentée par le tableau suivant:

P f
0 : état initial 0 0 0dOd1
. . .
. . .
. . .

état (O) OP Of
état (O + dO) (O + dO) P (O + dO) f
. . .
. . .
. . .
1 : état final P f

où dO représente une variation très faible du paramètre O.

Expression du travail élémentaire effectué pour passer de l'état (O) à l'état (O + dO) :

dW = [(O + dO)f - Of]. (O + dO) P


= O . dO . f. P + (dO)² . f . P

on néglige le terme (dO)² . f . P qui représente un infiniment petit d'ordre 2, par rapport au
terme O . dO . f . P.

Il reste alors: dW = O . dO . f. P

W, travail total effectué entre l'instant initial (0) et l'instant final (l) représente donc
l'intégration de dW entre 0 et l, d'où:

1 1
W= ³ dW ³ f .P.OdO
0 0
Soit
1
W= f. P
2

puisque ni f ni P ne dépendent de O.

Exemple 2 : Etude d'une barre en traction, travail à fournir pour l'allonger de '.

Comme dans l'exemple précédent, le matériau constituant la tige est élastique linéaire, et

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

l'effort F est appliqué progressivement.


Un tableau analogue à celui de l'exemple précédent, traduisant l'évolution de F et de
l'allongement associé ', par l'intermédiaire du paramètre d'évolution O, 0 d O d 1 s'écrit:

F '
0 : état initial 0 0 0dOd1
. . .
. . .
. . .

état (O) OF O'


état (O + dO) (O + dO) F (O + dO) '
. . .
. . .
. . .
1 : état final F '

D'où l'expression du travail élémentaire, par un raisonnement analogue à celui utilisé pour
l'exemple précédent:
dW = O . dO . F . '

Le travail global W qu'il est nécessaire de fournir au barreau pour l'allonger de ' a alors pour
expression:
1
W= ³ dW
0
soit
1
W= F. '
2

c - Notion de potentiel d'une structure

En mécanique des structures, on parle aussi d'énergie potentielle d'un système.


C'est le travail effectué de manière réversible par des forces pour passer de l'état initial
(d'indice (0)) à l'état final (d'indice (1)).

2°/ Hypothèses thermodynamiques

REMARQUE : ces hypothèses sont applicables au chapitre sur les méthodes énergétiques
dans son ensemble.

Ces hypothèses sont les suivantes:


- le matériau constituant les structures étudiées a une loi de comportement élastique
linéaire,
- les transformations sont réversibles: elles se produisent suffisamment lentement pour
que le système soit à chaque instant dans un état d'équilibre,
- les effets thermiques ne seront pas pris en compte,
- on négligera le poids propre des structures.

Page 5
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

Justification du terme de potentiel:

Avec l'hypothèse de réversibilité des transformations, on peut parler de potentiel pour


le travail (en fait de différence de potentiel), car ce travail ne dépendra que de l'état initial et
de l'état final du système, indépendamment des états intermédiaires - la force dont dérive ce
potentiel étant appelée une force conservative -.
Le potentiel est caractéristique des paramètres de l'état, et non de l'état lui-même.

REMARQUE : le potentiel est toujours défini à une constante additive près, la notion de
différence de potentiel élimine l'imprécision introduite par la présence de cette constante.

3°/ Théorème fondamental de l'énergie.

a - énoncé du théorème sous la forme utilisée en mécanique des structures.

Pour un solide isolé, en statique, la somme des travaux des efforts extérieurs et des
travaux des efforts intérieurs au système est nulle, dans toute transformation réversible:

Wext +Wint =0

REMARQUE : autre formulation du théorème fondamental:

Les structures étudiées dans ce cours sont des structures déformables, l'énergie fournie
par le travail des efforts extérieurs appliqués à la structure va servir à la déformer.
Le matériau constituant ces structures ayant un comportement élastique linéaire, l'énergie
apportée par l'extérieur sert intégralement à déformer le corps, de manière réversible.
On a donc:
Wext = Wdéf

avec: Wext : énergie apportée par le travail des efforts extérieurs,


Wdéf : énergie de déformation.

Ceci nous conduit à l'autre énoncé du théorème fondamental de l'énergie:


La somme des travaux des efforts extérieurs appliqués au système est égale à l'énergie de
déformation de ce système.

Corollaire:
­Wext  Wint 0
on a en effet: ®
¯Wext Wdéf

on en déduit l'égalité: Wint = - Wdéf

qui s'énonce encore:


La somme des travaux des efforts intérieurs au système est égale à l'opposé de l'énergie de
déformation de ce système.

Page 6
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

L'étape suivante va constituer maintenant en la détermination des différents termes Wext et


Wdéf.

b - Calcul de Wext , Wdéf.

Expression de Wext, travail des efforts extérieurs.

Reprenons les deux exemples traités au début du chapitre. L'effort extérieur est appliqué
progressivement, il induit un déplacement de la structure, déplacement proportionnel à l'effort
extérieur lorsque le comportement du matériau est élastique linéaire.
Les deux exemples précédents nous permettent d'écrire, sous réserve de vérifier les
hypothèses thermodynamiques:

1
Wext = F (déplF)
2

F : représente l'effort extérieur appliqué


(déplF) : représente le déplacement dans le sens de cet effort F encore noté yF

REMARQUE : la notion de travail s'écrit mathématiquement sous la forme d'un produit


scalaire. Seule aura donc un effet la composante du déplacement ayant même direction que
l'effort, ici F.

1
On a donc: Wext = F . yF
2

Expression de Wdéf, énergie de déformation.

Calculons maintenant l'expression de l'énergie de déformation Wdéf. Elle représente le


travail dû aux contraintes et aux déformations engendrées par ces contraintes.

REMARQUE : il serait plus exact - mais plus difficile à comprendre - de dire que l'énergie de
déformation représente le travail dû aux contraintes, dans le champ de déformations engendré
par ces contraintes (élasticité linéaire).

Par analogie avec l'expression précédente (Wext), et avec une écriture purement formelle,
l'énergie de déformation se met sous la forme:

Page 7
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

1
( Wdéf = V.H)
2
avec une loi de comportement
élastique linéaire.

Les parenthèses sont là pour montrer l'aspect formel de cette écriture.

Cette expression de l'énergie de déformation va donc faire intervenir les différents types
de contraintes dus aux diverses sollicitations, et les déformations engendrées par ces
contraintes.
Il nous faudra donc prendre en compte les différentes sollicitations, en se limitant ici à l'étude
des structures planes, chargées dans leur plan:

- traction, compression :V,H


- flexion, . contraintes normales :V,F
. contraintes tangentielles :W,J
- torsion :W,J

On calculera de cette manière chacun des termes de l'énergie de déformation de la structure,


vis-à-vis des sollicitations élémentaires.
En outre les déformations, ainsi que les déplacements sont infiniment petits, on sait que
dans ce cas il est possible d'appliquer le principe de superposition, ce qui nous permet d'écrire
l'énergie de déformation comme la somme des énergies de déformation relatives aux
sollicitations simples:

Total
Wdéf T, C
Wdéf  Wdéf

 Wdéf

 Wdéf
Torsion

Cette écriture est relative au cas de structures planes.

T, C
Wdéf : énergie de déformation relative à la traction (T), ou à la compression (C),


Wdéf : énergie de déformation relative à la flexion (F) et aux contraintes normales (V),


Wdéf : énergie de déformation relative à la flexion (F) et aux contraintes tangentielles (J),

Torsion
Wdéf : énergie de déformation relative à la torsion.

Page 8
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

Calcul des différents termes de l'énergie de déformation:

Ö Effet de la traction, ou de la compression.

Il s'agit ici de sollicitation de traction simple, ou de compression simple. On suppose


donc, que s'il y a compression simple, il n'y a pas apparition du phénomène de flambement.
La démonstration étant alors identique pour l'une ou l'autre des sollicitations, on se place dans
le cas de la traction simple.
Considérons le barreau en traction simple de la figure a ci-dessous.
Les équations d'équilibre montrent que l'effort normal est constant, donc on adoptera la
représentation de la figure b.

a b

Isolons à l’intérieur un tronçon de longueur dx. Pour ce tronçon de longueur dx, N est
un effort extérieur, on peut alors écrire que l’énergie de déformation du tronçon est égale au
travail des efforts extérieurs appliqués à ce tronçon (soit ici N).

1
on a : dWdéf N u (allongement du tronçon dx).
2
1
N u dA
2
où l’on appelle dA l’allongement du tronçon de longueur dx. Si l’on se réfère au chapitre sur
la traction simple, on avait trouvé :
N dx
dA où N représente l’effort normal N(x)
ES

Ce qui nous permet d’écrire :


1 (N(x))²
dWdéf dx
2 ES

d’où l’expression de l’énergie de déformation relative à la traction simple, ou à la


compression simple :

Page 9
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

(N(x))²
³
T, C
Wdéf dx
structure 2ES

L’intégrale étant faite sur toute la longueur de la structure.

Ö Effet de la flexion:

Il faut ici distinguer l’effet des contraintes normales (traduction du travail en terme de
moment fléchissant M (x)), de l'effet des contraintes tangentielles (traduction du travail en
terme d'effort tranchant V (x)).

Expression du travail en terme de moment fléchissant M (x)

L'énergie de déformation élémentaire, due aux contraintes normales est donnée par :

1

dWdéf M(x).dD
2

Or on a vu, dans l'étude de la sollicitation de flexion que la courbure de la poutre, F était


donnée par:

M 1 dĮ
Ȥ
EI R dx
En reportant la valeur de dD dans l'expression de dWdéf

, on obtient:

Fı 1 (M(x))²
dWdéf dx
2 EI

D'où la valeur de l'énergie de déformation relative au terme de moment fléchissant:

(M(x))²
³
FV
Wdéf dx
structure 2EI

où EI représente le module de rigidité en flexion de l'élément de structure étudié.


Il s'agit là encore d'une intégrale à calculer sur toute la longueur de la structure.

Page 10
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

Expression du travail en terme d'effort tranchant V (x)

Par analogie avec l'étude conduite en terme de moment fléchissant, on détermine l'énergie de
déformation relative au terme d'effort tranchant, pour laquelle interviennent:
- la contrainte de cisaillement W,
- la déformation associée J.

On obtient pour cette énergie de déformation, sous sa forme intégrée :

(V(x))²
³
FW
Wdéf dx
structure 2GS'

Où S' représente la section réduite, à prendre en compte vis-à-vis du cisaillement,


G représente le module d'élasticité transversal, défini en fonction du module d'Young
E et du coefficient de Poisson v du matériau, par la relation:
E
G
2(1  Ȟ)

Expression du travail en terme de moment de torsion Mt

On admettra le résultat, démontré d'une manière analogue à celle utilisée pour les effets de
N(x), M(x), ou V(x).

Sous sa forme intégrée, on obtient, pour l'énergie de déformation de la structure:

(M t )²
³
Torsion
Wdéf dx
structure 2GK

où GK représente le module de rigidité en torsion,


K représente la rigidité en torsion, encore appelée constante de Leduc.

On en déduit la forme générale du POTENTIEL TOTAL de la structure, dans le cas d'une


structure plane, chargée dans son plan:

§ N² V² M² M t ² ·
Wdéf W ³ ¨
©
structure 2ES
  
2GS' 2EI 2GK ¹
¸dx

REMARQUES :

1. - Afin de simplifier l'écriture précédente, la dépendance vis-à-vis de x dans les termes N(x),
V(x), M(x) n'apparaît pas explicitement; elle est toutefois toujours sous-entendue pour les
calculs.
2. - Lorsqu'il n'y a pas de phénomène de torsion, l’énergie de déformation se réduit à trois
termes:

Page 11
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

§ N² V² M² ·
W ³ ¨
©
structure 2ES
 
2GS' 2EI ¹
¸dx

3. - A l'intérieur de l'intégrale, le terme dx représente l'élément différentiel de longueur, pris


sur la ligne moyenne de l'élément de structure considéré, mais l'intégrale est prise sur
l'ensemble de la structure.

4. - Dans la plupart des calculs, il s'avère que la contribution apportée par le terme est
2GS'
faible, pour la flexion elle est de l'ordre de quelques % par rapport à la contribution

apportée par le terme .Dans la plupart des cas, on négligera donc l'effet du terme
2EI

: on dit, dans ce cas, que l'on néglige l'effet de l'effort tranchant.
2GS'

c - Exemples d'application : utilisation directe du théorème fondamental.

Ÿ Voir T.D.

d - Limites de d'utilisation directe du théorème fondamental.

Le calcul précédent nous a permis de calculer la flèche en B parce que l'effort P appliqué
était vertical, donc dans le sens du déplacement cherché.

Considérons maintenant la structure suivante:

On pourrait, ici encore, calculer directement le déplacement horizontal en B, car


l'effort extérieur est, d'une part appliqué lui-même en B, d'autre part cet effort est horizontal
(penser à la signification mathématique du travail sous la forme d'un produit scalaire).
Mais si l'on s'intéresse à la rotation du nœud B (le terme déplacement est à prendre ici
dans sa forme générale, translation ou rotation), il est impossible de la calculer en employant
la méthode directe.

Page 12
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

On trouve là, donc, une première justification de l'intérêt de fabriquer une méthode
plus générale, à partir d'idées analogues à celles qui ont conduit notre raisonnement jusqu'ici.

En outre, l'application directe du théorème fondamental suppose que l'on peut accéder
au calcul de N(x), V(x), M(x). Or N(x), V(x), M(x) se calculent à partir des équations
d'équilibre de la structure, déterminées par la statique.

Dans le cas de structures hyperstatiques, le théorème fondamental ne peut pas


s'appliquer, il faudra donc avoir recours à une méthode plus générale.

Enfin la méthode directe suppose l'existence d'un effort concentré au point et dans le
sens où l'on recherche le déplacement, là encore elle ne permet pas de déterminer le
déplacement en un point d'une poutre soumise à une densité de charge.

Considérons par exemple la poutre suivante :

Si l’on s’intéresse au déplacement vertical en B, il n’y a pas ici d’effort concentré


1
appliqué en B, tel que l’on puisse écrire le travail des efforts extérieurs sous la forme F.YB .
2
Là encore il faudra avoir recours à une méthode plus générale.

La construction de cette méthode générale va faire l’objet de la suite du cours. Le point de


départ est l’expression du potentiel de la structure, et c’est à partir de lui seul, exprimé de
plusieurs manières que l’on va fabriquer les théorèmes énergétiques généraux.

4°/ Théorèmes énergétiques

Le potentiel sera maintenant exprimé:


- tantôt en fonction des efforts extérieurs,
- tantôt en termes d'énergie de déformation.

On en déduira:
- le théorème de Castigliano (théorème intermédiaire: Théorème de Maxwell-Betti),
- le théorème de Menabrea (dans le seul cas des structures hyperstatiques).

Pour les applications, deux méthodes de calculs peuvent être utilisées:


- la méthode analytique (calcul de l'intégrale, analytiquement),
- la méthode géométrique (théorème de Verechtchaguine).

Page 13
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

a - Notations utilisées pour les démonstrations.

Considérons la structure suivante, (S) :

où i et j sont des indices muets.

On appelle:
'i : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fi, dû à l'ensemble des efforts
extérieurs appliqués à la structure.
'ii : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fi, dû à Fi;
on pose 'ii = Fi Gii.
Gii : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fi, dû à Fi= 1 (déplacement unitaire).
'ij : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fi, dû à Fj ;
on pose 'ij = Fj Gij.
Gij : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fi, dû à à Fj= 1 (déplacement
unitaire)
'ji : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fj, dû à Fi ;
on pose 'ji = Fi Gji
Gji : la valeur algébrique du déplacement dans le sens de Fj, dû à Fi = 1 (déplacement unitaire).

b - Expression du potentiel, en tant que fonction des variables efforts extérieurs

Par analogie avec l'expression utilisée lors de l'étude du paragraphe précédent, et par
généralisation, on obtient pour le potentiel exprimé comme fonction des variables efforts
extérieurs:

1 n
W ¦ Fi ǻ i
2i1

Si n efforts extérieurs Fi sont appliqués à la structure.

On a d'autre part:
n
ǻi ¦Fį
j 1
j ij

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

On reporte l'expression de 'i dans l'écriture de W :

1 n n
W ¦¦ Fi Fjįij
2 i1 j1

où i, j sont des indices muets (jouant le même rôle) servant à numéroter l'effort extérieur
appliqué : il y a ici n efforts extérieurs désignés par Fi ou Fj.

REMARQUES : - W apparaît comme une forme quadratique des variables d'efforts


extérieurs.
- Les coefficients Gij sont parfois appelés coefficients d'influence, on
démontrera par la suite leur symétrie: Gij = Gji (MaxwelI-Betti).

C'est en travaillant sur les deux expressions ci-dessous du potentiel, que l'on va mettre
en place les théorèmes énergétiques:

1 n n
(1) W ¦¦ Fi Fj į ij
2i1 j1

§ N² T² M² ·
(2) W ³ ¨
©
structure 2ES
  ¸dx
2GS' 2EI ¹

(cas d'une structure plane chargée dans son plan, il n'y a pas de torsion).

Méthode utilisée pour la mise en place des théorèmes:

Les égalités (1) et (2) ne sont que deux écritures différentes de la même quantité W,
potentiel de la structure.
l'égalité (1) o va être reliée au déplacement que l'on cherche,
l'égalité (2) o donnera la valeur de ce déplacement en fonction des efforts extérieurs
appliqués à la structure.

REMARQUE: De ce fait, il sera maintenant possible de calculer des déplacements en chaque


point de la structure, indépendamment de l'existence ou non d'efforts extérieurs en ces points.

Page 15
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

c - Recherche du déplacement en un point d'une structure: théorème de


Maxwell-Betti et théorème de CASTIGLIANO.

Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti.

Ce théorème, relatif à la symétrie des termes Gij est nécessaire à la démonstration du théorème.

Ce théorème concerne la symétrie du produit Fi 'ij vis-à-vis des indices:


Le déplacement d'un point j de la structure appartenant au support de Fi, lorsqu’est
appliqué en i l'effort Fi est égal au déplacement du point i appartenant au support de Fi;
lorsqu’est appliqué en j l'effort Fj.

Les deux points sont supposés être à la même température


Fi . 'ij = Fj . 'ji

Démonstration:
Considérons une structure de configuration initiale (S1) lorsqu'elle n'est pas chargée, son
énergie de déformation est W1 - On charge cette structure de deux manières:

cas (D): on applique d'abord Fi o configuration intermédiaire (S2)


puis on applique Fj o configuration finale (S3)
cas (E): on applique d'abord Fj o configuration intermédiaire (S’2)
puis on applique Fi o configuration finale (S3)
Les deux trajets de chargement (D) et (E) sont différents, mais conduisent au même état
final : on suppose en effet vérifiées les conditions d'application du principe de superposition :
petits déplacements, petites déformations.
On a donc, pour l'état final, noté (S3) même valeur de l'énergie de déformation W3.

Cas de chargement (D) :


L'application de l'effort Fi, de manière progressive : le déplacement induit au point i est noté
'ii, le point j s'est déplacé de 'ji. La structure se déplace de S1 en S2.
1
Valeur du travail effectué : W2 - W1 = Fi ǻ ii
2

A partir de l'état S2, on applique progressivement en j l'effort Fj, l'effort Fi étant déjà
appliqué à la structure. La structure se déplace de S2 en S3.
La valeur du travail effectué entre S2 et S3 est égale à :

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

1
W3 - W2 = Fj ' jj  Fi ǻ ij
2

L'énergie de déformation globale est égale à :


1 1
W3 – W1 = Fi ǻ ii + Fj ' jj  Fi ǻ ij
2 2

Cas de chargement (E) :


Application de l'effort Fj, de manière progressive : le déplacement induit en j est noté 'jj, le
point i s'est déplacé de 'ij. La structure se déplace de S1 en S’2.

1
Valeur du travail effectué : W’2 - W1 = Fj ǻ jj
2
A partir de l'état S’2, on applique progressivement en i l'effort Fi, l'effort Fj étant déjà
appliqué à la structure. La structure se déplace de S’2 en S3.

La valeur du travail effectué entre S’2 et S3 est égale à :

1
W3 - W’2 = Fi ' ii  Fjǻ ji
2

L'énergie de déformation globale est égale à :

1 1
W3 – W1 = Fj ǻ jj + Fi ' ii  Fjǻ ji
2 2

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

S3 représente le même état final que celui auquel on arrive par le trajet de chargement (D). On
part du même état initial S1. Les énergies de déformation sont donc identiques, que l'on suive
le trajet (D), ou (E) :

1 1 1 1
Fi ǻ ii + Fj ' jj  Fi ǻ ij = Fj ǻ jj + Fi ' ii  Fjǻ ji
2 2 2 2

D'où Fi ǻ ij = Fjǻ ji

REMARQUES:
1. Si Fi et Fj sont unitaires, cela signifie Fi = 1 et Fj = 1,
ǻ ij = ǻ ji
ou encore G ij = G ji (symétrie des coefficients)
2. Seules interviennent ici les composantes des déplacements qui sont dans le sens de
l'effort Fi, ou Fj : cela est dû au fait que le travail s'écrit sous la forme d'un produit scalaire.

Enoncé du théorème de CASTIGLIANO.

Théorème: Le déplacement algébrique du point d'application d'une force sur son support est
égal à la dérivée du potentiel par rapport à cet effort.

wW
ǻi
wFi

REMARQUE : Fi est pris au sens large de la définition d'un effort (force ou couple).
Il en résulte que 'i constitue un déplacement au sens large (translation ou
rotation).

Démonstration du théorème:
L'expression du potentiel en fonction des variables efforts extérieurs est donnée par:

1 n n
W ¦¦ Fi Fj į ij
2i1 j1

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

n
on a d'autre part ǻi ¦Fį
j 1
j ij et G ij = G ji

wW n
Calcul de
wFi
¦F į
j 1
j ij ǻi

REMARQUE: pour la démonstration du théorème de CASTIGLIANO, on constate que le


théorème de Maxwell-Betti est fondamental. C'est en effet lui qui permet d'effectuer le
regroupement, après dérivation, de tous les termes Gij et Gji égaux, donc de faire disparaître le
1
coefficient qui intervient dans W.
2

Exemples d'application: Ÿ voir T.D.

d - Cas où il n y a pas d'effort extérieur appliqué au point et dans le sens où l'on


cherche le déplacement: théorème de la charge fictive

Méthode utilisée: charge fictive.

Le théorème de Castigliano permet de calculer le déplacement 'i dans le sens et au point où


est appliqué un effort Fi, par la relation:
wW
ǻi
wFi

Si, à l'endroit où l'on désire calculer un déplacement, il n'y a pas d'effort appliqué, on fera
intervenir un effort fictif X, au point et dans le sens du déplacement ' cherché. L'expression
de ' sera donnée par la relation obtenue en appliquant sur X le théorème de Castigliano :

§ wW P, X ·
ǻ ¨ ¸
© wX ¹ X 0

où W(P, X) représente l'énergie de déformation de la structure, calculée en fonction de :


P o désignant globalement l'ensemble des efforts extérieurs appliqués à la structure,
X o effort fictif.

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

REMARQUE : X est un effort fictif, qui donc n'existe pas dans la structure réelle: c'est pour
wW
cette raison qu'après avoir calculé on prend la valeur de cette expression pour X = O.
wX
X ne fait que servir d'intermédiaire, afin de permettre le calcul de ' par application du
théorème de Castigliano.

Exemples d'application: Ÿ voir T.D.

e - Généralisation du théorème de Castigliano : théorème de la charge unité, ou


théorème de MULLER-BRESLAU

Enoncé du théorème :
Le travail d'un effort unitaire appliqué à une structure chargée est égal au travail des
efforts internes qu’il développe dans cette structure, dans les déformations élastiques dues aux
charges extérieures.

ª M M i N N i V Vi º
ǻi ³
structure
«
¬ EI

ES
 »
GS' ¼

(cas d'une structure plane chargée dans son plan)

Démonstration :

wW
on a: ǻi (Castigliano)
wFi

M x ² dx
W ³
structure 2EI

REMARQUE : La démonstration est faite sur le seul terme de moment fléchissant, ceci dans
le but de simplifier les écritures. Elle est, bien évidemment vraie sur l'ensemble des termes
que comporte l'énergie de déformation.

wW M wM
wFi ³structure EI wFi
dx

Page 20
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

où M représente le moment fléchissant en un point courant de la structure. II faudrait écrire


M(x).

Fi représente un effort concentré appliqué en i.

Fi représente un effort concentré unitaire appliqué en i dans le même sens que Fi.

M est toujours linéaire par rapport à un effort concentré : c'est le produit de cet effort par la
distance au point en lequel on le calcule (en expression formelle). On peut donc écrire:

wM
= «distance» = M ( Fi= l ) = M i
wFi

on note en effet M i le moment dû à Fi = 1 (ou Fi )appliqué en i.


wM wW
Si l'on reporte la valeur de dans l'expression de ; on obtient :
wFi wFi

wW MM i
ǻ
wFi ³
structure EI
dx

Rappel: signification de 'i : c'est le déplacement dans le sens de Fi dû à l'ensemble des forces
appliquées à la structure.

MM i NN i V Vi
REMARQUE : Les intégrales du type ³
structure EI
dx , ³
structure ES
dx , ³
structure GS'
dx , sont

appelées intégrales de MOHR

Exemples d'application : Ÿ voir T.D.

Page 21
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

II - APPLICATION A LA RESOLUTION DE SYSTEMES HYPERSTATIQUES.

1°/ Introduction.

Deux méthodes sont très utilisées pour le calcul des structures hyperstatiques, l’une pour
laquelle le point de départ est la notion d’effort, l’autre qui prend comme point de départ les
déplacements. Ces deux méthodes, différentes mais aboutissant aux mêmes résultats sont :
- la méthode des forces,
- la méthode des déplacements.
Nous allons, en ce qui nous concerne, étudier la méthode des forces.

2°/ Méthodes des forces.

a - Cas d’une structure hyperstatique de degré 1.

Considérons une poutre de longueur l, de rigidité en flexion EI = constante, encastrée


en A, sur appui simple en B et soumise à une charge uniformément répartie p. Soit (S) cette
structure :

Cette structure est hyperstatique de degré 1. Choisissons pour inconnue hyperstatique l’action
de liaison en B notée X1.

La structure (S’) est la structure isostatique associée à (S).

(S’) sera identique à (S) si l’inconnue hyperstatique X1 est telle que le déplacement vertical du
point B sous l’effet de p et de X1 est nul (la liaison l’empêche).

Soit '1 = 0

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

En utilisant le principe de superposition, on peut écrire que (S’) est la superposition de


2 systèmes :

(S’) = (S0) + (S1)

(S0) : structure soumise au seul chargement extérieur (ici p),


(S1) : structure soumise à l’inconnue hyperstatique X1.

(S’) est identique à (S) si on rajoute la condition sur le déplacement '1, '1 = 0

­(S) (S 0 )  (S1 )
On a donc ®
¯et ǻ 1 0

Traduction au niveau des déplacements :

'1 = '10 + '11 = 0

'10 : déplacement dans le sens de X1 dû aux charges extérieures (structure S0)

'10

'11 : déplacement dans le sens de X1 dû à X1 (structure S1). '11 = G11 u X1

'11
= X1 u G11

1
X1

On peut donc écrire : '10 + G11 u X1 = 0

ǻ 10
œ X1 
į11

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Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

Calcul de '10 et de G11 :

Pour cela, on applique le théorème de la charge unité :

M 0 (x) M 1 (x)
ǻ 10 ³ structure EI
dx

M 1 (x) M 1 (x)
et G 11 ³
structure EI
dx

M 0 (x) : moment fléchissant dû au chargement extérieur (ici p),

M1 (x) : moment fléchissant dû à X1 = 1.

b - Structures hyperstatiques de degré supérieur à 1.

Le principe reste identique à ce que nous venons de voir. Considérons une structure
hyperstatique de degré 2 :

Le nombre d’inconnues hyperstatiques étant égal au degré d'hyperstaticité. Lorsqu’on rend la


structure isostatique, on fait apparaître 2 inconnues hyperstatiques X1 et X2, ainsi que deux
conditions sur les déplacements en B et C :

Page 24
Mécanique des structures Méthodes énergétiques TS 2

En appliquant le principe de superposition, on peut écrire :

(S) = (S0) + (S1) + (S2)

La traduction de ce principe au niveau des déplacements donne :

'1 = '10 + '11 + '12 = 0


'2 = '20 + '21 + '12 = 0

Ce système s’écrit encore :

­X 1 į11  X 2 į12 ǻ 10
®
¯X 1 į 21  X 2 į 22 ǻ 20

On a un système de deux équations à deux inconnues que l’on peut résoudre.

REMARQUE :
1.-Théorème de Maxwell-Betti, on a G21 = G12

2.-Les inconnues hyperstatiques Xi peuvent être un effort ou un couple.

3°/ Théorème de Ménabréa.

Ce théorème est une application de théorème de Castigliano au calcul des actions


hyperstatiques.

wW
Le théorème de Castigliano permet d’écrire : ǻi
wFi
où W est l’énergie exprimé en fonction de toutes les variables et 'i le déplacement dans le
sens de l’effort Fi.

Si en remplace l’effort Fi par l’inconnue hyperstatique Xi, le déplacement 'i dans la structure
réelle étant nul, on obtient :
wW
Théorème de Ménabréa : 0
wX i

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

Poutres continues
Théorème des trois moments

1 - Définitions et notations.

1.1 – Définitions.

1.2 – Notations.

2 - Poutre isostatique associée.

3 – Théorème des trois moments.

4 – Expression des sollicitations et actions de liaison.

5 - Formulaire des rotations usuelles.

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

1 - Définitions et notations.

1.1 – Définitions.

Une poutre continue est une poutre droite horizontale, reposant sur plus de deux
appuis simples, sans encastrement.
La poutre est soumise à des charges verticales et les actions de liaisons sont
verticales.

Soit par exemple la poutre continue suivante :

On remarque que les appuis sont constitués d’une articulation et de n appuis


simples.

1.2 – Notations.

Les appuis sont numérotés de 0 à n : A0, …, Ai, …, An


Les travées sont numérotées de 1 à n.
On note i la travée située entre les appuis Ai-1 et Ai.
On note Li la portée ou longueur de la travée i.

A0 Ai-1 Ai An-1 An
A1 A2
L1 L2 Li Ln

Il y a (n+1) réactions d’appui et on peut écrire 2 équations de la statique, donc le


degré d’hyperstaticité est égal à (n-1).

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

2 - Poutre isostatique associée.

Une poutre continue comportant n travées peut être décomposée en n poutres


isostatiques sur lesquelles s’appliquent les mêmes charges que sur la poutre continue
avec en plus les moments aux appuis.

En fait, cela consiste à prendre comme inconnues hyperstatiques les (n-1)


moments fléchissants sur appuis M1, …, Mi-1, Mi, Mi+1, …, Mn-1 qui s’exercent au droit des
appuis A1, …, A i-1, A i, A i+1, …, A n-1 et que l’on fait apparaître en représentant la structure
isostatique associée à la poutre continue.

Les valeurs de M0 et Mn sont nulles puisque A0 et An sont des appuis simples et


qu’il n’y a pas de couple extérieur appliqué en ces points.

Par exemple, la poutre continue à trois travées suivante peut être décomposée en
trois travées isostatiques :

p2
p1 p3

A0 A1 A2 A3
L1 L2 L3

M1 M1 p2 M2 M2
p1 p3

= + +
A0 A1 A1 A2 A2 A3
L1 L2 L3

M0 et M3 = 0

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

De façon plus générale, considérons à présent la travée i d’une poutre continue et


ses deux travées adjacentes, i-1 et i+1 :

pi
pi-1 pi+1

Ai-2 Ai-1 Ai Ai+1


Li-1 Li Li+1

Mi-2 Mi-1 Mi-1 pi Mi Mi Mi+1


pi-1 pi+1
= + +
Ai-2 Ai-1 Ai-1 Ai Ai Ai+1
Li-1 Li Li+1

On appelle :
Mi désigne le moment sur l’appui Ai (Mi < 0)
Mi-1 désigne le moment sur l’appui Ai-1 (Mi-1 < 0)
Mi(x) désigne le moment fléchissant dans la travée i de la poutre continue
Moi(x) désigne le moment fléchissant dans la travée i isostatique associée et
chargée seulement par pi(x) sans les moments sur appuis Mi et Mi-1

DŽi’’ désigne la rotation à droite de la travée i, donc à gauche de l’appui Ai


DŽ i’ désigne la rotation à gauche de la travée i, donc à droite de l’appui Ai-1
DŽ0i’’ désigne la rotation à droite de la travée i, dans la travée i isostatique
associée
DŽ0i’ désigne la rotation à droite de la travée i, dans la travée i isostatique
associée

E Le module d’Young du matériau constitutif de la poutre


I Le moment quadratique de la poutre suivant l’axe de flexion concerné
Li La portée de la travée i

Pour que nos poutres isostatiques associées se comportent comme la poutre


continue d’origine il faut écrire l’égalité des rotations sur les appuis :

Rotation à gauche de l’appui = Rotation à droite de l’appui

Soit pour l’appui Ai : DŽi’’ = DŽi+1’

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

3 – Théorème des trois moments.


Mi-1 pi Mi

Intéressons nous à la travée i : Ai-1 Ai


Li

Ai-1 DŽi’ DŽi’’ Ai


Calculons pour cette travée les rotations DŽi’ et DŽi’’
en appliquant le principe de superposition :

Ä Effet de Mi :

Chargement Diagramme du moment Equation du moment


Mi
M(x)
§x·
Li M(x) = - M i ¨ ¸
Ai-1 Ai x ¨L ¸
Li © i¹
Mi

Théorème de la charge unitaire :


1
Rotation DŽi’ DŽi’ =
EI
1
³ ×
- Mi
dx
à droite de Ai-1 1
DŽi’ = - LiMi
6EI
Théorème de la charge unitaire :
1
Rotation DŽi’’ DŽi’ =
EI ³ 1
×
- Mi
dx
à gauche de Ai 1
DŽi’ = LiMi
3EI

Ä Effet de Mi-1 :

Chargement Diagramme du moment Equation du moment

Mi-1 M(x)
Mi-1 § x ·¸
M(x) = M i1 ¨ 1 
¨ L i ¸¹
Ai-1
Li
Ai
x
©
Li

Théorème de la charge unitaire :


1
Rotation DŽi’ DŽi’ =
EI
1
³ × Mi-1 dx
à droite de Ai-1 1
DŽi’ = LiMi-1
3EI

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

Théorème de la charge unitaire :


1 M
Rotation DŽi’’ DŽi’ =
EI ³ 1
× i-1 dx
à gauche de Ai 1
DŽi’ = - LiMi-1
6EI

Ä Effet de M0i :

Chargement Diagramme du moment Equation du moment

pi
M(x)

Li
x M(x) = M0i(x)
Ai-1 Ai
Li

Rotation DŽi’
DŽ0i’
à droite de Ai-1

Rotation DŽi’’
DŽ0i’’
à gauche de Ai

Ä Rotation DŽi’ à droite de Ai-1 par superposition :

1 1
DŽi'  Li Mi  L i M i1  DŽ0i'
6EI 3EI

Ä Rotation DŽi’’ à gauche de Ai par superposition :

1 1
DŽi''  L i M i-1  L i M i  DŽ0i''
6EI 3EI

Ä Egalité des rotations : DŽi’’ = DŽi+1’

1 1 1 1
œ  L i M i-1  L i M i  DŽ0i''  L i  1 M i 1  L i1 M i  DŽ0i1'
6EIi 3EIi 6EIi1 3EIi1

M i-1 L i M i § L i L i 1 · M i 1 L i 1
œ  ¨  ¸ DŽ0i1' - DŽ0i''
6EI i 3E ¨© I i I i1 ¸¹ 6EI i1

Equation des 3 moments pour E = Cte et I différent selon les travées.

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

Dans le cas où on a toujours E = Cte mais aussi I = Cte, l’équation des trois
moments se simplifie :

œ M i-1 L i 
2M i L i  L i1  M i1 L i1 6EI DŽ0i1' - DŽ0i''

4 – Expression des sollicitations et actions de liaison.

Les sollicitations dans la travée hyperstatique sont déterminées par


superposition des sollicitations dues au chargement extérieur et celles dues aux
moments sur appuis.

Soit, pour le moment fléchissant, on peut écrire :

§ x ·
M i (x) M 0 i (x)  M i1 ¨ 1  ¸  Mi x
¨ Li ¸ Li
© ¹

De même pour l’effort tranchant :

M i 1 Mi
V i (x) V0 i (x)  
Li Li

On déduit les actions de liaisons des valeurs de l’effort tranchant à droite et à


gauche de l’appui Ai :

YA i
Vi L i V 0
i 1

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Mécanique des structures Poutres continues – Théorème des trois moments TS 2

5 - Formulaire des rotations usuelles.

Cas de poutre sur deux appuis simple de rigidité E.I = Cte

DŽi’ DŽi’’
Cas de charge
à droite de Ai-1 à gauche de Ai

P
Ai-1 Ai
PL² PL²

L/2 L/2 16EI 16EI
L

P
Ai-1 Ai
Pab(L  b) Pab(L  a)

a b 6EIL 6EIL
L

Ai-1 Ai pL3 pL3



24EI 24EI
L

Ai-1 Ai
pa²(2L  a)² pa²(2L²  a²)

24EIL 24EIL
a b
L

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