Cartilage de Croissance Et Croissance en Orthopédie
Cartilage de Croissance Et Croissance en Orthopédie
Cartilage de Croissance Et Croissance en Orthopédie
Le cartilage de croissance assure la croissance en longueur au niveau des os longs. Il est indissociable
d’une entité plus globale que constitue la chondroépiphyse. Celle-ci comprend l’ensemble des structures
cartilagineuses qui assurent le développement des épiphyses des os longs. La chondroépiphyse constitue
une unité à la fois histologique, fonctionnelle et vasculaire. Toute lésion de cette région peut avoir un
retentissement sévère sur la croissance. Les mécanismes de régulation de la croissance sont complexes,
génétiques, socioéconomiques, endocriniens et mécaniques. Il est difficile de les dissocier. L’observation
clinique répétée reste indispensable pour porter un diagnostic et surtout pour effectuer une prévision
fiable du statut en fin de croissance. Les courbes de croissance, abaques, corrélées aux mesures d’âge
osseux permettent d’effectuer de telles prévisions avec une précision intéressante. Ces évaluations
tiennent compte du caractère non linéaire de la croissance, ainsi que du comportement propre à chaque
cartilage de croissance. Les perturbations de la croissance peuvent être distinguées en perturbations
locales, régionales ou générales. Le chirurgien orthopédiste est directement concerné par les
perturbations locales, lors de la constitution d’une épiphysiodèse. Parmi les examens d’imagerie,
l’imagerie par résonance magnétique (IRM) s’est affirmée comme l’examen de choix pour s’orienter vers
un traitement palliatif ou une désépiphysiodèse. Les perturbations régionales vont concerner l’ensemble
d’un membre. Les courbes prévisionnelles vont alors guider l’indication thérapeutique entre un
allongement ou une épiphysiodèse chirurgicale. Enfin, une anomalie générale avec un écart de plus de
deux déviations standards va justifier d’une orientation vers une équipe spécialisée afin de rechercher une
anomalie organique et discuter un traitement adapté.
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Appareil locomoteur 1
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Chondroépiphyse
Les choses paraissent en pratique un peu plus complexes. Le
Centre d'ossification Épiphyse schéma classique de cartilage de croissance épiphysaire sphéri-
que à croissance centripète paraît simpliste. Un tel mode de
fonctionnement est évident sur certains os courts comme le
Cartilage de coissance
talus ou le calcanéus. En revanche, aux os longs, la croissance
du noyau épiphysaire est plus subtile, beaucoup plus lente que
le cartilage de conjugaison. Elle gère essentiellement la forme de
Métaphyse
l’épiphyse et se fait essentiellement en regard de la périphérie.
Elle est quasi inexistante en regard de la métaphyse où seule
l’activité du cartilage de conjugaison semble efficace (Fig. 2). Le
cas clinique de la Figure 3 donne une idée assez précise du
véritable mode de croissance de l’épiphyse fémorale distale.
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30 % 17%
40 % 80 %
70 % 37 %
20 % 65 %
10 %
50 % 26 %
10 % 20 %
Périoste
40 % 80 % 40 % 18 %
La deuxième structure de croissance est représentée par le
périoste. Celui-ci engaine sur toute sa longueur la diaphyse et
Figure 7. Constitution des différents cartilages de croissance à la crois-
la métaphyse et s’interrompt au niveau du cartilage de conju-
sance du membre d’après Dimeglio [3, 4].
gaison en se fixant à la virole périchondrale. Ce périoste est une
membrane très épaisse chez l’enfant et permet à l’os de grandir
en épaisseur car sa face profonde est ostéoformatrice. Le périoste
joue un rôle essentiel dans l’apparition du cal osseux après une
fracture diaphysaire ou métaphysaire et dans le remodelage du
cal osseux avec la croissance. Cette action a été résumée par la
loi de Wolf dès 1892 [2] qui considère que les appositions
périostées se constituent aux endroits mécaniquement
contraints, alors que les régions non sollicitées font l’objet de
résorptions osseuses. L’ensemble aboutit progressivement à un
déplacement relatif du cal fracturaire vers l’axe mécanique de
l’os considéré. Ce processus, présent chez l’adulte, est beaucoup
plus marqué chez l’enfant, porteur d’un périoste infiniment plus
actif.
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CM
1
Filles 2
12
10 Garçons 3
8 4
6
Ans 1 5 10 13 15 18
Figure 10. Schéma montrant que le pic pubertaire global est constitué
Figure 9. Vitesse de croissance respective chez la fille et le garçon. On
de plusieurs pics d’amplitudes différentes et également décalés dans le
constate que, dans les deux cas, la vitesse de croissance diminue forte-
temps. 1. Vitesse de croissance globale ; 2. vitesse de croissance du tronc ;
ment à la naissance pour se stabiliser entre 5 et 10 ans puis accélérer lors
3. vitesse de croissance des membres inférieurs ; 4. vitesse de croissance
du pic pubertaire final. On observe également que l’ampleur et la chro-
du périmètre thoracique. D’après Dimeglio [3, 4].
nologie vont être décalés entre le garçon et la fille.
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6 Appareil locomoteur
Poignet et main
Certains éléments de cette croissance sont encore mal connus
et nombre de questions se posent à partir de la simple observa- Il s’agit de la méthode de référence développée en 1950 par
tion clinique. Ainsi, il paraît évident que la croissance de la Greulich et Pyle [25]. Elle utilise une radiographie du poignet et
structure osseuse de l’os long ne peut se faire que grâce à un de la main droite de face sur laquelle on peut évaluer [26] os,
glissement survenant entre les éléments musculotendineux, le osselets ou épiphyses. La précision de la lecture est au minimum
périoste et la structure osseuse. Les insertions tendineuses et à 6 mois près et le plus souvent à 1 an près. Semple et Pavia
ligamentaires métaphysaires qui pontent la chondroépiphyse, proposent, en 1979, un atlas actualisé sur la base de radiogra-
comme par exemple la patte-d’oie, restent à une distance phies d’enfants européens [24].
constante de l’interligne articulaire. Or, de telles structures Pour pallier les difficultés de lectures et les imprécisions de
devraient en toute logique être retrouvées en fin de croissance l’atlas, Semple propose, dès 1986, une méthode de lecture facile,
au niveau médiodiaphysaire (Fig. 12). Leur situation anatomi- reproductible, précise au mois près. Actuellement, cette
que constante ne peut être interprétée que par l’existence d’un méthode est disponible sous forme d’un logiciel automatisé
phénomène de glissement actuellement non expliqué d’analyse de l’âge osseux : Maturos™ [27].
clairement [23].
Coude
La méthode de Sauvergrain [28] nécessite une radiographie du
■ Exploration de la croissance coude de face et de profil. Elle est de lecture relativement facile
et reproductible. Elle est précise entre 9 et 13 ans chez la fille
Il existe un très grand nombre de paramètres permettant et entre 10 et 16 ans chez le garçon. Les schémas utilisés pour
d’évaluer la croissance d’un enfant. Ces paramètres sont cette méthode sont relativement sommaires. Elle peut être
différents selon qu’ils concernent le pédiatre, l’endocrinologue optimisée par les méthodes décrites par Craviari et Semple [29].
ou le chirurgien orthopédiste.
Dans ce chapitre, nous nous limitons à donner les paramètres Genou
essentiels permettant au chirurgien orthopédiste de situer
L’atlas de Pyle et Hoerr [30] donne l’âge osseux déterminé au
l’enfant dans sa courbe de croissance. Ces paramètres sont
niveau du genou avec une précision à un an près. Elle est peu
particulièrement importants autour de la période pubertaire en
précise, mais, associée à une autre méthode, elle peut être utile
vu d’un traitement d’une inégalité de longueur des membres
dans le calcul des dates d’épiphysiodèse pour le genou.
inférieurs ou de la surveillance d’une déviation vertébrale.
En pratique quelle(s) méthode(s) utiliser ?
La majorité des équipes utilisent les méthodes qualitatives.
Exploration clinique Parmi elles, si l’âge osseux déterminé à la main reste la réfé-
rence, celui déterminé au coude présente également un intérêt
Elle comprend la taille et le poids. Chez le petit enfant, le non négligeable. La différence interobservateurs pour l’âge
périmètre crânien a une valeur importante. Chez l’enfant osseux de la main déterminé avec l’atlas de Semple et Pavia a
prépubère et pubère, il est également important de distinguer la été évaluée à 6,1 mois (maximum : 25 mois) [31]. Cette diffé-
taille debout et la taille assise afin d’évaluer le développement rence interobservateurs se réduit à 1,8 mois (maximum :
respectif des membres inférieurs et du rachis. 13 mois) si l’on utilise l’âge osseux déterminé au coude.
L’inconvénient de cette méthode est qu’elle n’est utilisable que
Exploration radiographique dans la tranche d’âge définie plus haut.
Ainsi, lorsqu’une précision optimale est requise, il semble
La téléradiographie des membres inférieurs permet d’évaluer intéressant d’utiliser les deux méthodes.
des longueurs des segments de membre, ainsi qu’une inégalité L’âge osseux présente un intérêt tout particulier pour les
de longueur. Cette mesure est cependant soumise à une techni- inégalités de longueurs des membres inférieurs et les défauts
que rigoureuse. Les clichés numérisés de petite taille en rendent d’axe pour lesquels une épiphysiodèse est envisagée. La datation
parfois l’interprétation difficile. précise de cette intervention est nécessaire pour pouvoir corriger
Appareil locomoteur 7
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Filles Garçons cm
9
8
cm
7 7
6 6
Fémur distal
Fémur distal
cm 5 5
7 4 cm 4
6 3 6 3
5 2 5 2
Tibia proximal
Tibia proximal
4 1 4 1
3 0 3 0
2 2
1 1
0 0
7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Âge osseux en années Âge osseux en années
Moyenne
Moyenne ± 1σ
Moyenne ± 2σ
Âge osseux d'après l'atlas
de Greulich et Pyle
Figure 13. Courbe de croissance résiduelle du fémur distal et du tibia proximal chez la fille et chez le garçon d’après Green et Anderson.
l’anomalie. L’utilisation de l’âge civil pour cette prévision, si elle Carlioz [34], diagramme de Moseley [35]. Les courbes de Green et
est proposée par certains [32], ne semble pas logique. En effet, Anderson [36] évaluent la croissance résiduelle des cartilages de
l’analyse d’une série de 60 enfants [31] indemnes de toutes croissance fémoral distal et tibial proximal (Fig. 13). La finalité
pathologies hormonales a montré une discordance entre l’âge de tels diagrammes est de fixer les dates idéales de traitement
osseux mesuré à la main (Maturos™) et l’âge civil supérieur à des inégalités de longueur en termes d’allongement ou d’épi-
12 mois dans 30 % des cas. physiodèse. Un chapitre de l’EMC est consacré à ces
L’âge osseux peut également être utile dans le suivi et l’aide techniques [37].
à la prise en charge de nombreuses autres pathologies orthopé-
diques et traumatologiques pédiatriques tels que les scolioses, les
ostéochondrites, les nanismes, les troubles de croissance par Imagerie du cartilage de croissance
épiphysiodèse, les ruptures du ligament croisé antérieur [33].
Par définition, le cartilage de croissance et, plus générale-
Dans tous les cas, il est important de confronter les résultats
ment, toute la partie cartilagineuse de l’épiphyse sont radio-
obtenus à des paramètres cliniques simples tels que l’évolution
transparents. Aussi les indications d’imagerie vont-elles dépen-
de la taille assise, de la taille debout ainsi que quelques repères
dre avant tout de l’âge osseux et donc du stade de l’ossification
radiographiques fiables. Citons les repères suivants :
de l’épiphyse.
• 10 ans : petit trochanter et olécrane ;
Cinq techniques sont à la disposition du clinicien.
• 11 ans : sésamoïde du pouce et fermeture du cartilage en Y
du bassin chez la fille ;
• 13 ans : sésamoïde du pouce chez le garçon, apparition du Échographie
Risser chez la fille ;
• 15 ans : apparition du Risser chez le garçon. Il s’agit de l’examen théoriquement idéal lorsque l’épiphyse
Le test de Risser, bien que considéré comme grossier, présente n’est pas ossifiée. Malheureusement, cet examen simple reste de
en pratique quotidienne un intérêt certain dans l’évaluation de peu d’intérêt en traumatologie et il n’a pas de véritable
la maturation vertébrale surtout pour la surveillance d’une indication.
scoliose. Il s’agit de la calcification de l’aile iliaque. Lorsque le
test de Risser arrive à 4, une déviation vertébrale perd pratique- Radiographie standard
ment tout potentiel évolutif et l’arrêt d’une prise en charge
thérapeutique peut être envisagé. Elle prend le relais de l’échographie au fur et à mesure que le
point d’ossification épiphysaire apparaît et augmente de
Courbes et abaques volume. La date d’apparition des points d’ossification suit une
chronologie assez fixe, permettant d’évaluer l’état de maturation
L’ensemble des mesures va permettre l’utilisation de graphi- osseuse. La morphologie des points d’ossification est souvent
ques en vue de calculs prévisionnels d’inégalité. Plusieurs variable. Des aspects irréguliers ou des asymétries ne doivent pas
techniques sont utilisables, citons les techniques d’Hechard et être considérés comme forcément pathologiques.
8 Appareil locomoteur
Figure 14. Aspect typique d’un pont d’épiphysiodèse et ses conséquences. Un pont d’épiphysiodèse paracentral fémoral distal entraîne un raccourcisse-
ment, un défaut d’axe en valgus (A). Le pont est parfaitement visible en imagerie par résonance magnétique (IRM) (B) qui montre sa situation, son importance
en volume et donne une idée sur l’aspect du cartilage de croissance restant. La scintigraphie osseuse (C) donne un aspect fonctionnel du cartilage de croissance
restant. Dans ce cas clinique, malgré un aspect en imagerie par résonance magnétique (IRM) satisfaisant, la scintigraphie osseuse est péjorative avec un
cartilage de croissance fémoral distal restant peu actif.
Tomodensitométrie
Cet examen a perdu beaucoup de sa valeur depuis l’avène-
ment de l’IRM. Lorsqu’un pont d’épiphysiodèse est constitué, il
va permettre de visualiser ce pont comme n’importe quelle
structure osseuse. La tomodensitométrie ne permet cependant Figure 15. Aspect en imagerie par résonance magnétique (IRM) d’une
pas de connaître la valeur fonctionnelle de la chondroépiphyse rupture spontanée d’un pont d’épiphysiodèse sous l’effet de la croissance
restante. restante. Devant un tel aspect, la surveillance est de règle afin de s’assurer
de l’absence de trouble de croissance secondaire décalé dans le temps.
Lorsque le potentiel de croissance diminue, notamment en cas de lésion
Imagerie par résonance magnétique
d’origine infectieuse, le pont d’épiphysiodèse peut provoquer un trouble
Il s’agit de l’examen idéal dans l’exploration du cartilage de de croissance différé dans le temps au moment de la période pubertaire.
croissance. L’IRM va mettre en évidence l’existence d’un pont
d’épiphysiodèse, mais également sa nature. Il existe en effet des
ponts d’épiphysiodèse de qualité différente, fibreux, cartilagi-
neux, osseux. L’IRM va permettre non seulement de connaître ■ Perturbations locales
la qualité fonctionnelle du cartilage de croissance restant, mais
également la situation exacte et la nature du pont d’épiphysio-
de la croissance
dèse constitué [39]. L’IRM peut également, dans certains cas,
mettre en évidence la constitution d’un pont d’épiphysiodèse et Traumatismes à distance du cartilage
la rupture spontanée de ce pont sous l’effet de la force dévelop- de croissance
pée par la croissance résiduelle (Fig. 15).
L’ensemble de ces éléments, ainsi que le caractère non La survenue d’une fracture chez l’enfant intervient à une
irradiant de l’IRM en font un examen de choix dans l’explora- période au cours de laquelle règne une activité métabolique
tion des lésions du cartilage de croissance. intense. Périoste et cartilage de croissance vont être susceptibles de
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10 Appareil locomoteur
Traitement palliatif
Lorsqu’une épiphysiodèse survient, il sera très important
d’établir la caractéristique morphologique et histologique du
pont d’épiphysiodèse, ainsi que la valeur du cartilage de
croissance restant. En fonction de ces éléments, plusieurs choix
thérapeutiques sont possibles. Lorsque le pont d’épiphysiodèse
est trop important et le cartilage de croissance restant peu
fonctionnel, le choix va se porter vers un traitement palliatif. Il
Figure 17. Aspect histologique de différents ponts d’épiphysiodèse.
s’agit d’une ostéotomie de redressement, un allongement ou
A. Un pont d’épiphysiodèse strictement fibreux et de petite taille qui se
laisse facilement distendre au cours de la croissance, c’est ce que l’on
une épiphysiodèse controlatérale.
observe par exemple lorsque l’on met en place une broche qui traverse le
cartilage de croissance. Traitement par désépiphysiodèse
B. Un pont d’épiphysiodèse osseux et large associée à une désorganisa-
tion du cartilage de croissance de part et d’autre du pont. Cet aspect est Lorsqu’il existe une possibilité de relancer la croissance grâce
de pronostic défavorable car le pont osseux constitue un véritable verrou au cartilage de croissance restant, une désépiphysiodèse méca-
entre épiphyse et métaphyse. nique est possible. Plusieurs techniques sont décrites. Certains
auteurs comme Langenskiöld [47] pratiquent une exérèse du
pont d’épiphysiodèse à partir d’une trépanation métaphysaire.
D’autres auteurs comme Bollini [48] effectuent dans un premier
temps une distraction par fixateur externe afin d’exposer, après
Cela a pour conséquence l’apparition d’une solution de
épiphysiolyse, le pont d’épiphysiodèse rompu (Fig. 18).
continuité entre l’épiphyse et la métaphyse avec constitution
Au cours d’une deuxième séance opératoire, le pont est retiré
d’anastomoses vasculaires. En lieu et place du cartilage de
et remplacé par un matériel inerte. Il est important de garder le
croissance, un tissu de substitution va se mettre en place. Dans
matériel inerte solidaire de l’épiphyse car, s’il est solidaire de la
les formes classiques importantes, il s’agit d’un tissu osseux
métaphyse, il va progressivement s’éloigner avec la reprise de la
solide, véritable verrou qui s’oppose à toute croissance. Il
croissance restante du cartilage de croissance. Des travaux ont
convient de revenir sur la notion de « pont osseux ». En effet,
démontré que le pont d’épiphysiodèse pouvait alors se reformer
au cours de ces dernières années, il s’est avéré que le terme de
et bloquer le processus [49]. Il n’y a pas de régénération sponta-
pont osseux était souvent impropre pour définir une épiphysio-
née du cartilage de croissance (Fig. 19).
dèse. Dans les formes réduites en superficie ou lors de lésions
infectieuses, le pont d’épiphysiodèse peut être constitué de tissu
fibreux ou fibrocartilagineux [46]. Traitement par greffe de cartilage de croissance :
Il convient d’insister sur le caractère hétérogène du tissu état actuel et perspective
constituant le pont d’épiphysiodèse (Fig. 17). Cela explique
Greffes de chondrocytes
qu’un verrou définitif puisse se constituer dans certains cas alors
que dans d’autres, le pont va se laisser distendre, voire se Depuis plusieurs années, plusieurs équipes ont réussi à
rompre et autoriser la reprise de la croissance. cultiver in vitro des chondrocytes [50]. Partant de ce résultat,
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Figure 19. Cas clinique mettant en évidence l’absence de régénération du cartilage de croissance. Il s’agit d’un enfant présentant une épiphysiodèse latérale
médiale d’origine infectieuse.
A. Radiographie standard montrant l’aspect hétérogène du cartilage de croissance fémoral distal au niveau médial avec un défaut d’axe en varus.
B. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) confirme l’existence d’un pont d’épiphysiodèse latéral médial.
C. Premier temps opératoire avec mise en place d’un fixateur qui permet la rupture du pont et un décollement épiphysaire de type Salter 1 du fémur distal.
D. Mise en place d’un matériel d’interposition en ciment fixé sur l’épiphyse. Malgré la fixation, le matériel d’interposition reste solidaire de la métaphyse et l’on
observe une déformation progressive de la broche de maintien.
E. Dans le même temps, le défaut d’axe en varus et le raccourcissement récidivent du fait de la constitution d’un pont d’épiphysiodèse sous-jacent. Il n’y a pas
de régénération du cartilage de croissance.
F. Nouvelle épiphysiodèse avec mise en place d’un bloc de ciment maintenu plus solidement par une vis.
G. Aspect radiographique montrant la reprise satisfaisante de la croissance.
quelques équipes ont essayé de greffer ces chondrocytes autolo- inégalité de longueur n’est observée. Ce résultat reste à confir-
gues ou hétérologues cultivés dans le but de réparer un cartilage mer, notamment pour les pertes de substances importantes.
de croissance lésé. Toutes les études en sont restées au stade
expérimental chez l’animal et, jusqu’à présent, les résultats sont
Autogreffes épiphysaires vascularisées
hétérogènes et assez décevants dans l’ensemble. Le procédé
expérimental est toujours à peu près le même : dans un modèle
animal (en général chien ou lapin), une partie plus ou moins Le seul transplant disponible en pratique est l’épiphyse
importante du cartilage de croissance proximal du tibia est proximale de la fibula [54]. Il a été montré dans ces travaux
détruite, et la perte de substance est comblée à l’aide d’une qu’une branche récurrente de l’artère tibiale antérieure vascula-
préparation cellulaire contenant des chondrocytes (autologues rise le cartilage de croissance proximal du péroné. Ces considé-
ou hétérologues) prélevés ailleurs dans l’organisme et mis en rations anatomiques ont conduit une équipe italienne à réaliser
culture. On peut donc se demander si les résultats obtenus lors des transferts de péronés vascularisés avec leur épiphyse
des premières tentatives sont à mettre sur le compte de l’effet proximale (Fig. 20). Les résultats sur le site receveur (radius
« antiépiphysiodèse » de la préparation injectée qui se comporte distal, humérus proximal) sont très bons, avec une croissance
comme un matériau d’interposition, ou s’il existe un réel effet significative du péroné transplanté dans 70 % des cas [55] .
biologique de cette greffe cellulaire [51, 52]. En 2006 Jin [53] Cependant, la morbidité au site donneur est loin d’être
obtient un résultat prometteur chez le lapin. Encore une fois, la négligeable.
culture de chondrocytes autologues est intégrée dans une Une autre voie est explorée actuellement par une équipe
structure 3D (matrice osseuse déminéralisée). À 16 semaines, américaine : l’allogreffe massive vascularisée [56]. La principale
aucune épiphysiodèse, aucune déformation angulaire ni aucune difficulté est de nature immunologique. Cette technique impose
12 Appareil locomoteur
Figure 20.
A. Reconstruction osseuse d’une résection complète de l’humérus proximal au moyen d’un péroné épiphysaire vascularisé chez un enfant âgé de 5 ans.
B. À l’âge de 12 ans, on constate que l’autogreffe épiphysaire vascularisée a permis une croissance normale en longueur du segment considéré. Le cartilage
de croissance fibulaire proximal est toujours visible et actif.
une immunosuppression efficace qui pose des problèmes qui fait généralement parler d’hémihypertrophie d’un membre.
éthiques importants sur des indications purement fonction- Dans cette hypothèse, il convient de vérifier l’absence d’étiolo-
nelles. gie, notamment sous la forme d’une tumeur rénale. Lorsque
cette hémihypertrophie est d’origine idiopathique, c’est égale-
Allogreffes microvascularisées de cartilage de croissance ment dans de telles circonstances que les abaques et courbes
Depuis quelques années, certaines équipes travaillent sur le prévisionnelles ont toute leur importance afin d’établir le
concept d’allogreffes microvascularisées de cartilage de crois- moment opportun pour réaliser une épiphysiodèse.
sance. En 2004, Bray et al. [57] ont montré qu’il est possible de Le trouble de croissance peut parfois concerner l’ensemble de
transplanter de manière viable un cartilage de croissance l’hémicorps, la problématique reste la même et dans ce cas
microvascularisé accompagné d’une fine couche d’os épiphy- également, une prévision rigoureuse doit être faite à partir des
saire et d’os métaphysaire de part et d’autre du cartilage. La abaques. Ces prévisions doivent être répétées dans le temps et
même équipe a montré que l’immunosuppression initiale éventuellement regroupées avec d’autres méthodes analogues.
pouvait être arrêtée, sans pour cela que la viabilité du cartilage
de croissance soit compromise, dès lors que l’os épiphysaire et
l’os métaphysaire (entre le donneur et le receveur) ont conso- ■ Perturbation générale
lidé. Cette donnée est fondamentale, puisqu’elle ouvre la voie
à l’expérimentation clinique, étant donné que l’immunosup-
de la croissance
pression n’est requise que pour une courte période, rendant le
Le niveau statural s’exprime en déviation standard. Il faut
procédé éthiquement acceptable chez l’humain.
savoir que 95 % des enfants ont une taille qui se situe entre
– 2 et + 2DS.
Synthèse Un trouble de croissance doit être recherché lorsque l’enfant
voit sa taille sortir de ces valeurs. D’autres éléments peuvent être
La survenue d’un pont d’épiphysiodèse est un événement qui
préoccupants tels que la discordance entre la taille de l’enfant
présente des conséquences importantes sur la croissance osseuse.
et celle des parents, une vitesse de croissance anormale pour
Il convient d’insister sur la nécessité d’une surveillance attentive
l’âge, une différence de plus de 2 ans entre l’âge osseux et l’âge
de toute lésion traumatique du cartilage de croissance, l’impor-
civil. De telles constatations doivent faire engager un bilan
tance d’un bilan exhaustif comportant notamment radiogra-
étiologique qui doit être conduit en milieu pédiatrique. On peut
phies standards, IRM et scintigraphie osseuse au 18e mois qui
distinguer deux éventualités.
suit l’accident. Ce n’est qu’au terme d’un tel bilan qu’une
décision thérapeutique peut être prise.
Enfants de petite taille
■ Perturbation régionale Dans l’immense majorité des cas, la petite taille est constitu-
tionnelle, c’est dire l’importance de connaître la taille de
de la croissance l’entourage familial. Les autres causes les plus fréquentes à
rechercher sont les suivantes :
La perturbation peut concerner un membre en totalité. Il • les déficits en hormone de croissance. Ils peuvent être
peut s’agir d’une pathologie malformative. Les plus fréquentes congénitaux ou acquis, notamment en cas de tumeur céré-
sont les ectromélies, notamment l’ectromélie longitudinale brale. Il s’agit d’une petite taille harmonieuse, parfois associée
externe avec agénésie du péroné. Ce type de malformation est à des signes tels qu’une adiposité, un visage poupin, des
dit à pourcentage constant, c’est-à-dire que le pourcentage anomalies de la ligne médiane. Le dosage de la GH, notam-
d’inégalité va être conservé jusqu’à la fin de la croissance. Cela ment lors de tests de stimulation, permet de poser le diagnos-
permet des prévisions d’inégalité de longueur tout à fait fiables. tic ;
Dans d’autres cas, il n’y a pas de malformations évidentes • le retard pubertaire. Il se caractérise par l’absence d’apparition
associées, mais essentiellement une inégalité constitutionnelle de signes de puberté après 13 ans chez la fille et 14 ans chez
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le garçon. Un bilan endocrinien est nécessaire, notamment le [14] Alberty A, Peltonen J, Ritsila V. Effects of distraction and compression
dosage des stéroïdes sexuels, des hormones thyroïdiennes. on proliferation of growth plate chondrocytes. A study in rabbits. Acta
Lorsqu’il est authentifié, le traitement repose sur l’adminis- Orthop Scand 1993;64:449-55.
tration de stéroïdes sexuels à faible dose afin de permettre [15] Reich A, Jaffe N, Tong A, Lavelin I, Genina O, Pines M, et al. Weight
une accélération de la croissance sans maturation définitive loading young chicks inhibits bone elongation and promotes growth
précoce. plate ossification and vascularization. J Appl Physiol 2005;98:2381-9.
D’autres anomalies peuvent être découvertes au cours du [16] Ohashi N, Robling AG, Burr DB, Turner CH. The effects of dynamic
bilan d’exploration telles que l’hypothyroïdie, l’hypercorticisme, axial loading on the rat growth plate. J Bone Miner Res 2002;17:
le syndrome de Turner. 284-92.
[17] Bonnel F, Perruchon E, Baldet P, Rabishong P. Comportement méca-
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[18] Montufar-Solis D, Duke PJ. Gravitational changes affect tibial growth
Il s’agit d’enfants dont la taille est située à plus de deux plate according to Hert’s curve. Aviat Space Environ Med 1999;
déviations standards (+ 2 DS) sur les courbes de croissance. 70(3Pt1):245-9.
Plusieurs étiologies peuvent être évoquées : [19] Wronski TJ, Morey ER. Recovery of the rat skeleton from adverse
• grandes tailles constitutionnelles : il s’agit des causes les plus effects of simulated weightlessness. Metab Bone Dis Relat Res 1983;
fréquentes généralement familiales. Elles justifient d’une 4:347-52.
simple surveillance afin de s’assurer du caractère régulier de [20] Stokes IA, Aronsson DD, Dimock AN, Cortright V, Beck S.
la croissance ; Endochondral growth in growth plates of three species at two
• origines endocriniennes : elles sont rares chez l’enfant. Il anatomical locations modulated by mechanical compression and
s’agit des pubertés précoces avec des signes cliniques évidents tension. J Orthop Res 2006;24:1327-34.
de puberté, les hyperthyroïdies, les hypersécrétions de GH en [21] De Bastiani G, Aldegheri R, Renzi Brivio L, Trivella G.
rapport avec un adénome hypophysaire ; Chondrodiatasis-controlled symmetrical distraction of the epiphyseal
• anomalies non endocriniennes : elles doivent être systémati- plate. Limb lengthening in children. J Bone Joint Surg Br 1986;68:
quement évoquées, notamment le syndrome de Marfan 550-6.
lorsqu’il s’associe à une hyperlaxité ligamentaire, une sco- [22] Sledge CB, Noble J. Experimental limb lengthening by epiphyseal dis-
liose, des antécédents familiaux. Un bilan ophtalmologique et traction. Clin Orthop Relat Res 1978;136:111-9.
cardiaque s’imposent afin d’étayer le diagnostic. D’autres [23] Dörfl J. Migration of tendinous insertions. 1. Cause and mechanism.
syndromes plus rares peuvent être évoqués, tel que le syn- J Anat 1980;131:179-95.
drome de Klinefelter. [24] Semple M, Pavia C. Atlas de maturation squelettique. Villeurbanne:
Lorsque le pronostic de taille est supérieur à 185 cm chez la SIMEP; 1979.
fille et à 195 cm chez le garçon, le traitement peut se discuter. [25] Greulich WW, Pyle SI. Radiographic atlas of skeletal development of
Il consiste essentiellement en l’utilisation de stéroïdes sexuels the hand and wirst. Stanford Press University; 1950.
pour accélérer la fin de la croissance. [26] Hechard P, Carlioz H. Méthode pratique de prévision des inégalités de
De nombreuses inconnues existent encore dans la physiologie longueur des membres inférieurs. Rev Chir Orthop 1978;64:81-7.
et la pathologie du cartilage de croissance. L’observation [27] Normand M, Pontier J, Semple M. Le logiciel micro-informatique
clinique doit rester la priorité, compte tenu du caractère variable « MATUROS » pour une aide à l’évaluation de la maturation squelet-
et parfois imprévisible de l’évolution d’une pathologie. tique. Cah Anthropol Biométrie Hum 1988;6:61-70.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Jouve J.-L., Bollini G., Launay F., Glard Y., Craviari T., Guillaume J.-M., Panuel M. Cartilage de croissance et
croissance en orthopédie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur, 14-009-A-10, 2009.
Appareil locomoteur 15
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