Voyage Vers Le Qi Gong Suivre L'nergie Mne Au Dao (Bien-Tre Et Sant T. 1) (French Edition)
Voyage Vers Le Qi Gong Suivre L'nergie Mne Au Dao (Bien-Tre Et Sant T. 1) (French Edition)
Voyage Vers Le Qi Gong Suivre L'nergie Mne Au Dao (Bien-Tre Et Sant T. 1) (French Edition)
Qi Gong
« Parvenir au dao
par le chemin de l’énergie »
ou" 以气臻道 "
Claire Zmiro
柯灵 - Ke Ling
Préface
Vaste programme ! Claire Zmiro nous propose alors un art de vivre pour
l’accomplir dans la vie quotidienne. En la lisant, on ne peut s’empêcher de
mettre en pratique certains des conseils qu’elle nous donne. Manière de se
tenir debout, assis ou allongé. Manière de se détendre et de respirer. Manière
de développer son attention (sans tension) et de la porter sur toutes les parties
du corps.
En lisant son livre, on entre dans une certaine forme de Qi Gong, avant
d’avoir reçu les premiers enseignements d’un Maître. Je la remercie pour ce
Voyage vers le Qi Gong qui m’aide à m’approcher du dao par le chemin de
l’énergie.
Bernard Besret
Table des Matières
Dao Yin 導引
La Voie
L’entretien de la Voie
Dao 道
De la tradition du dao 道 … au Taoïsme religieux
La Voie des Immortels
Les grands concepts du Qi Gong
Le Qi 気
Le Yin et le Yang 阴阳
Les cinq éléments 五行 Wu Xing
La circulation céleste
Le shen 神
Le Wu Wei 无为
Le Yi 意
Le Dantian 丹田
Le Xing
Les techniques
Les méditations assises
Le sourire intérieur
La respiration consciente
Les sons curatifs
Les postures et enchaînements
Les massages
Qi Gong et santé
Pratiquer en Chine
Pratiquer en France
Qi Gong en Asie
Dao yin Qi Gong Académie
Centre de culture traditionnelle chinoise (CTCC) de Qi Yun Shan en Chine
Dao Yin 導引
Cette pratique traditionnelle est en fait beaucoup plus vaste car elle inclut une
dimension philosophique et spirituelle qui est importante et apporte
énormément aux pratiquants de cet art chinois énergétique. C’est à cette
condition que l’on peut aborder le Qi Gong 气功 dans sa version profonde du
Nei Gong 内功 , c’est-à-dire de l’énergie ou l’alchimie interne, ce qui
distingue alors complètement sa pratique d’une gymnastique banale ou
ordinaire.
«Qi Gong est un terme vulgaire qui n’existe que pour les Occidentaux ou
pour les Chinois qui vendent ce produit aux Occidentaux» disait récemment
Georges Charles, professeur de Tao Yin et d’arts du poing chinois. «De la
même manière que Kung Fu, Shop Shui ou Bruce Lee, c’est un terme sino-
américain, en l’occurrence inventé de toutes pièces pour désigner sans
distinction un ensemble de méthodes, d’écoles, de techniques et de
provenances très diverses, intégrant indifféremment des formes médicales,
d’éveil, de santé, de renforcement du potentiel énergétique ou même de
protection martiale».
Si l’on remonte dans l’histoire au fil des textes, il est difficile de retrouver le
terme Qi Gong, exactement. Lors d’une de ses conférences à l’institut de Qi
Gong de Shanghai, le professeur Yan Weibin expliquant longuement les
origines du Daoyin Fa 導引法 conclut en riant… « daoyin fa 導引法 et Qi Gong,
c’est la même chose mais c’est le terme qu’employait les anciens.
Aujourd’hui, on utilise les deux et ils font référence tous les deux mais dans
les textes, vous ne trouverez pas de trace du terme Qi Gong qui est apparu
bien plus tard dans le temps. Il n’empêche qu’il s’agisse bien de la même
chose ! »
Cela a créé une confusion entre les différents termes et leur traduction,
confusion qui, il faut bien le dire, est tout de même pénalisante tant le
vocabulaire nous manque pour traduire avec précision les termes
qu’emploient les maitres de Qi Gong en Chine. Il est parfois plus simple de
maintenir le mot en chinois plutôt que de le traduire d’une manière
incomplète ou insatisfaisante.
Lors d’un voyage en famille aux montagnes jaunes, alors que nous étions
dans le village de Qi Yun Shan, ma petite-fille jouait avec une petite chinoise.
Toutes deux âgées de huit ans, l’une parlant français et l’autre chinois et elles
semblaient se comprendre. L’une proposant à l’autre en chinois de venir
jouer à la corde à sauter avec elle et ma petite-fille lui répondant en français
qu’elle était d’accord ! Ma fille, incrédule, lui demande « d’accord pour
quoi ? » « Ben pour jouer à la corde à sauter ! » Nous étions les seules à ne
pas avoir compris la question en chinois. Elles étaient branchées sur la même
longueur d’ondes et la compréhension de la langue n’a dans ce cas que bien
peu d’importance… Beaucoup de choses nous sont transmises par les maitres
de Qi Gong sans qu’une parole soit utilisée. Et ne supposez pas qu’il s’agisse
d’une coïncidence, les exemples se réitèrent sans cesse, vous en avez
sûrement en tête vous aussi !
Voilà, en guise de définition, l’approche par la négative qu’en fait Lao Tseu
ou Lao Zi 老子 (vers 500 avec J-C), le fondateur mythique du Taoïsme. Il met
en contraste ce que n’est pas le dao pour le mettre en lumière… car on ne
peut dire ce qu’il est.
«Le dao est éternel et ne peut être nommé», ajoute-t-il. C’est pourquoi à
défaut d’un autre nom on l’appelle dao.
Cela rappelle étrangement la Tradition judaïque qui, de son coté, rend le nom
de Dieu imprononçable et n’autorise qu’à l’épeler «Yod-Hé-Wav-Hé». Sous
une telle restriction symbolique, tout à fait comparable à l’interdiction de
représenter la divinité par des images, se cache évidemment la volonté
d’enseigner que la Réalité Ultime est différente de tout ce que le mental peut
imaginer.
En nous prévenant que «la voie qui pourrait être une voie n’est pas la Voie
éternelle», Lao Zi nous invite notamment à considérer que le mental, qui
invente constamment des stratégies pour tout contrôler, y compris ce qui le
dépasse, est structurellement incapable d’appréhender le Réel.
La «Voie vraiment Voie» selon Lao Zi, comme c’est également le cas pour
toutes les Voies spirituelles authentiques, est non conceptuelle. C’est un
silence du mental.
«Celui (l’Esprit) qui connaît le dao n’en parle pas, et celui (le mental) qui en
parle ne le connaît pas». En d’autres termes, le dao n’est pas la doctrine
taoïste.
Une doctrine n’a d’autre but que de servir d’amorce à la Voie, en remplaçant
les préoccupations mondaines par des préoccupations spiritualistes. Mais les
unes comme les autres sont illusoires dans la mesure où elles relèvent de la
compréhension du mental et de la volonté de l’ego.
Elles appellent à des actions dirigées par un acteur : l’ego. Il ne s’agit donc
pas des actions sans acteur, des « non-actions » (Wu-Wei 无为 ), auxquelles
nous invite la Voie.
Celui-ci est généralement inhérent à l’ego mais, dans ce cas précis, il tire plus
spécifiquement sa subsistance du dogmatisme ou du sectarisme, quand ce
n’est pas du fanatisme.
Et par là, il ne faut pas entendre la simple adoption d’une attitude humble.
C’est d’une dépotentialisation radicale de la conscience cognitive dont il est
question. Une dépotentialisation qui entraîne nécessairement un
bouleversement fondamental de tout ce qui constituait l’individu à tous les
niveaux. Une véritable révolution neuronale !
Cette Voie n’est donc pas une partie de plaisir. Les Chrétiens l’appellent «Via
Dolorosa», le chemin de la souffrance et la font aboutir à une crucifixion.
Une sacrée différence de conception !
Avec ces techniques, ce dont il s’agit est en effet d’atténuer le choc des
éveils, de se préparer au tsunami des transmutations psychophysiques que la
Voie déchaîne chez ceux qui la suivent, ou plus simplement de calmer les
craintes qu’ils leur arrivent d’éprouver, les paresses qui les freinent ou les
découragements qui les bloquent…
Matthieu Ricard souligne que l’« On ne peut pas imaginer quelque chose de
plus précieux que d'avoir constamment un exemple parfait de ce que peut être
le bout du chemin et de ce que peut être un être éveillé. »
Matthieu Ricard nous dit que « Comprendre la nature de l’ego et son mode de
fonctionnement est donc d’une importance vitale si l’on souhaite se libérer
des causes intérieures du mal-être et de la souffrance. L’idée de se dégager de
l’emprise de l’ego peut nous laisser perplexe, sans doute parce que nous
touchons à ce que nous croyions être notre identité fondamentale. »
Nous avons souvent une réticence à cette étape du travail, comme si en nous
séparant de l’égo auquel nous tenons tant il ne resterait plus rien !
Chez nous le mental prédomine et le corps est effacé. Nous avons appris à ne
pas nous écouter… La première chose que nous supprimons par manque de
temps, c’est souvent le sport !
Alors que j’accompagnais de hauts dirigeants au fil de séances de coaching,
je cherchais un outil me permettant de reconnecter le corps et le mental,
consciente que décidément, les grands managers en avaient un besoin crucial.
Cet équilibre entre le corps et le mental permet une stabilité et un bien-être
fondamental.
C’est une des raisons qui m’ont conduite vers le Qi Gong. J’y ai alors
découvert un outil, qui certes permet de faire cette connexion ou reconnexion,
mais qui est bien plus puissant que cela et représente, à lui seul, un outil de
développement personnel incroyable !
« Nous prenons les choses de manière trop personnelle. Plus nous nous
accrochons au moi, plus il y a de problèmes. Pas de moi, pas de problèmes »
confirme le tibétain Maître Loka.
Rien d’étonnant, en conséquence, que les médecins aient tant à faire dans
notre espèce humaine, encore exclusivement dirigée par l’ego !
Là aussi, j’ai pu observer une différence en Chine, que j’attribue à cet ego
différent dans nos cultures. Le médecin chinois renforce le propos de son
confrère, nous indique de bien prendre le traitement prescrit par un autre, sans
même le connaitre alors que le médecin français nous prescrirait autre chose,
quelque chose de mieux… Comme si la compétition entre egos était ouverte
en permanence chez nous, quand l’effacement est de mise en Chine.
Or cela ne va pas sans crise de toutes sortes. Le psy Trans personnel les
appelle « crises d’émergence spirituelle». Et il est un fait que les plus
immédiates sont effectivement de nature psychologique.
Les risques de mort et de folie ne sont pas seulement des épouvantails agités
par les Maîtres pour décourager les disciples immatures. Ce sont aussi des
réalités. En Chine, les maîtres de Qi Gong insistent souvent sur l’importance
du professeur et que l’on ne peut pas apprendre seul avec son livre. Ce type
de pratique comporte des risques, allant jusqu’à la folie est-il même donné de
lire dans l’ouvrage remis aux étudiants de médecine traditionnelle de
l’université de Shanghai.
Rassurez-vous tout de même, l’écrasante majorité des échecs sur la Voie sont
plutôt dus à la tiédeur des chercheurs spirituels qu’à une ferveur excessive
qui les mènerait à la folie ou à la mort.
Les recherches en cours nous indiquent clairement que l’activité cérébrale
liée aux émotions positives est particulièrement élevée chez les personnes
pratiquant la méditation que le Qi Gong englobe dans sa pratique. Il semble
ainsi que l’on puisse transformer l’esprit de façon bien plus importante que la
psychologie ne l’avait supposé !
Quoiqu’il en soit, si tant de ces chercheurs estiment indispensable de faire
appel aux techniques des Qi Gong ou du Yoga pour fortifier leur
détermination, renforcer leur réceptivité, se purifier, équilibrer leurs énergies
ou tout simplement éviter de tomber malade, cela n’a jamais été que pour
faciliter cette spiritualisation de l’esprit et du corps, et surtout pour aider à
supporter les modifications fonctionnelles qu’il faudra subir au fur et à
mesure que le Réel s’incarnera et que les illusions de l’ego mourront.
Voilà donc quelle est, à l’origine, la raison d’être des Qi Gong. Non pas de
remplacer la Voie, mais de l’entretenir. C’était en tout cas l’objectif déclaré
de la très ancienne pratique, dite « Dao Yin», ancêtre des Qi Gong et du Taï
Ji Chuan. C’est aussi le sous-titre de cet ouvrage : " 以气臻道 " que l’on peut
traduire par « Suivre l’énergie conduit au dao » ou « l’énergie nous guide sur
la Voie du dao » ou encore « utiliser le Qi pour parvenir au dao ».
Bien sûr, il devait être clair, à l’origine, que ce n’est pas en appliquant des
techniques énergétiques que l’on atteint ce que les Taoïstes ont appelé «
l’immortalité », métaphore désignant l’éveil de la conscience essentielle, sans
commencement ni fin.
L’ego n’espère rien d’autre que de ne jamais finir. Et il s’empare avec avidité
de toutes les techniques lui permettant d’espérer cela possible.
Au final, il se contente naturellement des moyens qui lui sont offerts pour
s’assurer une bonne santé, ce qui en soi n’a évidemment rien de
condamnable… Tout au moins tant que l’obsession pour cette « petite santé »
n’occulte pas la nécessité d’évolution vers la « Grande Santé », c'est-à-dire la
réalisation de soi, l’éveil de la conscience essentielle et enfin cette
illumination du corps que les Chrétiens ont appelée « Incarnation » et les
Taoïstes «Immortalité» xian shou 仙壽 .
Mise à part cette hypothèse pseudo historique, il en existe une autre, plus
religieuse, qui voit en Lao Zi la déité qui aurait révélé à des Sages ce texte
sacré du Taoïsme.
Dans une perspective plus rationnelle, Lao Zi pourrait donc bien être une
figure mythologique sciemment inventée par un ou plusieurs Sage(s) à
l’origine du Taoïsme.
Après tout, Confucius disait peut-être la vérité, et Lao Zi était-il bien une
sorte de Druide ou de Rishi chinois ? A moins que son nom ait été seulement
récupéré en tant que pseudonyme par Zhuangzi – de son vrai nom Zhuāng Zhōu ( 莊
周 / 庄周) ou Lie Tseu, les deux autres grands auteurs de la littérature taoïste,
qui auraient pu s’en servir pour signer un de leurs ouvrages ?...
Cela étant, cinq longs siècles s’étant écoulés entre l’époque de la vie
présumée de Lao Zi et la première apparition du « dao de jing » 道德经 sous
forme d’écorces de bambou, et aucun des grands fondateurs de la pensée
chinoise après Confucius n’ayant jamais mentionné son existence, il est plus
que probable que Lao Zi n’ait été qu’une légende personnifiant tout
bonnement le Vieux Maître, cet « Ancien » que les civilisations
traditionnelles antiques et primitives révérèrent depuis la nuit des temps.
La légende stipule d’ailleurs que sa mère l’a porté pendant quatre-vingt ans et
qu’il est né avec des cheveux blancs, signe d’une sagesse alliant l’innocence
de la jeunesse et la connaissance de la vieillesse dans une sérénité
intemporelle.
De la tradition du dao 道 … au Taoïsme religieux
Mais, encore avant eux, ce furent les «Xian» ( 仙 Immortels) qui établirent les
bases spirituelles de la civilisation chinoise naissante.
Même s’il prend pour support la métaphore politique, le dao de jing est donc
bien un texte spirituel ; et il est important de ne jamais perdre de vue qu’en
tant que tel cet écrit ne cesse, à aucun moment, de parler de toute l’histoire
des religions qui a été marquée par le drame de la mésinterprétation des
textes fondateurs ou des paroles des Maîtres.
En partant du principe que le dao de jing est un traité de politique, et non une
exhortation à suivre la Voie, on finit par n’y trouver que des idées totalitaires
extrêmement archaïques. Or, la Sagesse des Maîtres est universelle et
intemporelle.
Ensuite, «wu tou mi dao» 五斗米道 , l’école des cinq boisseaux de riz, ou
encore appelée La Voie des Maîtres célestes (Tiān shī daò 天師道 ), héritière de la
précédente, avec ses rituels et ses talismans fit sans doute régresser la
spiritualité chinoise au niveau d’une magie chamanique.
L’école du nord, que l’on peut considérer d’une certaine façon comme
plus lente, avec des méthodes visant à obtenir avant tout le calme de
l’esprit.
Comme dans beaucoup d’autres Traditions, c’est le Maître qui donne des
instructions, évidemment personnalisées, aux disciples.
Cela étant, après les inévitables tâtonnements du début, l’élève doit
impérativement suivre une progression par étapes visant, dans un premier
temps, à renforcer le corps et à développer l’énergie primordiale, puis, dans
un second temps, à raffiner l’esprit primordial pour ne plus faire qu’un avec
le dao 道 (dào).
Cela me fait penser au poème chinois que m’a fait découvrir Bernard
Besret, auteur notamment du livre « A la hauteur des nuages, ma
montagne taoïste ».
Tête au ciel
Mais bien sûr, pas plus que le terme « Kung Fu japonais » ne serait
réellement approprié pour désigner le Karaté, pas plus l’expression « Yoga
chinois » ne convient vraiment au Qi Gong.
La Tradition chinoise, elle, n’est pas très à l’aise avec notre concept moderne
de « spiritualité ». Non qu’elle nie l’esprit. Elle possède même un puissant
concept pour en parler, le Shen, sur lequel nous reviendrons. Mais on a vu
qu’elle préférait parler de « Voie » plutôt que de spiritualité.
Selon les philosophes, Yuan Qi c’est aussi la matière première du grand vide,
du dao, du vide suprême, de toute matière première visible dans le monde
manifesté.
Le foyer supérieur, qui assimile Ying Qi, l’énergie du ciel, par les
poumons qui se manifeste comme une vapeur, une brume légère, se situe
entre les deux sourcils à l’intérieur du corps (3 cuns, environ 4 doigts).
C’est shang dan tian 上丹田.
Voilà donc en quoi consistent les Qi Gong, ces méditations sur l’énergie
circulant à travers le corps en suivant des canaux bien définis. On distingue
alors plusieurs étapes :
Celle de la posture, le nettoyage de l’esprit, le calme du corps, le cœur et
l’esprit paisibles représentent la première étape du travail du qi gong.
Puis guider les pensées vers l’intérieur, devenir un observateur interne pour
peu à peu ajouter la respiration à l’entrainement.
Cette respiration a la particularité d’avoir une inspiration courte et une
expiration longue. Ensuite, la respiration avec l’énergie, se combine et le dan
tian respire.
Les racines du Qi sont au Dan tian. Cet entrainement respiratoire et le focus
de l’esprit vers l’intérieur du corps se font ensemble. Lors du repos, petit à
petit, le Qi retourne au Dan tian, vers le nombril. C’est le stockage de
l’énergie. Puis arrive l’opportunité de savoir, de sentir si cela se produit. Si
vous sentez l’énergie : Bravo, votre qi produit « la petite médecine ». C’est la
première étape !
L’objectif des Fangshi 方士 ces alchimistes, créateurs du dao yin qui avaient
compris l’importance du nombril dans l’approvisionnement en énergie chez
le fœtus, était finalement de rendre à l’énergie interne l’extraordinaire
dynamisme qui était le sien au stade de la vie utérine, et aux organes la
vitalité qui leur faisait défaut pour fonctionner parfaitement… et ainsi
soutenir les formidables transformations que la Voie impose à ceux qui la
suivent.
« Si vous ne devenez pas comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans
le royaume des cieux. » disait également Jésus (Matthieu 18 : 3).
Cela étant, il faut tout de même savoir que ces deux concepts, Yin et Yang,
ne sont pas taoïstes à proprement parler. En fait, ils expliquent et complètent
plutôt la philosophie chamanique du Yi Jing 易经, le fameux «Livre des
mutations» qui a servi de référence à quasiment tout ce qui s’est passé en
Chine depuis deux mille cinq cents ans.
Il est donc évident que les Qi Gong puisent en partie leur science dans ce
livre exceptionnel, et qu’ils ne sauraient non plus se passer de la théorie du
Yin-Yang.
Les cinq éléments 五行 Wu Xing
On a dit plus haut que l’énergie Zong Qi se différenciait en fonction des
organes qu’elle vitalisait. C’est dans cette différenciation qu’intervient un
autre concept essentiel de la Tradition chinoise : les cinq éléments.
Et, bien sûr, il existe des cycles régissant les mouvements entre les cinq
éléments et leurs correspondances :
Tout, dans la pensée des Chinois n’est que cycles. Les cinq saisons de l’année
chinoise entretiennent donc des rapports particuliers avec les organes,
puisque le printemps est lié au foie et à la vésicule biliaire ; l’été au cœur et à
l’intestin grêle ; l’intersaison au système rate-pancréas et à l’estomac ;
l’automne au poumon et au gros intestin ; et l’hiver aux reins et à la vessie.
Nous apprendrons plus loin que ces éléments, ces saisons, ces organes et
viscères, sont également liés à certaines techniques de Qi Gong et notamment
aux « sons curatifs » utilisés dans le Qi Gong des six sons qui joue sur les
douze méridiens principaux et de ce fait, sur les organes (creux et pleins).
La circulation céleste
Nous avons vu que, dans un premier temps, les Qi Gong consistaient à porter
son attention, de façon progressive, sur les différents points de concentration
énergétique situés au long de deux principaux canaux afin d’y réveiller
l’énergie et de dissoudre les blocages.
Les yeux à demi fermés et le regard dirigé vers la pointe du nez, le disciple
veille à ne pas suivre ses pensées, autrement dit à ne pas se laisser distraire
par elles.
L’image la plus employée pour décrire cette méthode est celle du cheval que
l’on regarde galoper et disparaître au tournant du chemin, mais que l’on
refuse de monter. La pensée vient comme une vague, déferle et disparaît. On
peut aussi se focaliser sur quelque chose en mouvement. Il est en effet
beaucoup plus facile, pour débuter, de méditer sur quelque chose en
mouvement, c’est pourquoi il est souvent proposé de se concentrer sur sa
respiration (l’observer, ou la compter par exemple) ou sur la pointe rouge de
l’encens ou encore sur la fumée de celui-ci.
Donc, en général, laisser venir les pensées sans les suivre, allié bien sûr à une
bonne posture, est suffisant pour calmer l’esprit et parvenir à se détacher des
productions mentales.
Le Wu Wei 无为
Là, dans cet espace qui demeure éternellement en paix c'est-à-dire sans désir
ni recherche, où tout est parfait et où il n’y a rien à accomplir, on peut
contempler le mental en train de devenir lisse, plat et immobile comme un
miroir, ou même éventuellement en train de continuer à tisser ses pensées
ordinaires… à la seule différence près qu’aucun ego ne prend plus livraison
de la moindre pensée qui passe.
Or, à partir d’un tel état de conscience toute activité est libérée des parasites
psychiques qui la pervertissent et la dégradent habituellement : l’orgueil,
l’avidité, la colère, la peur, la paresse, etc., etc.
Wu Wei est ce vers quoi tendent tous ceux qui pratiquent un art martial. Ce
n’est plus moi qui tire la flèche. Ce n’est plus moi qui envoie planer dans les
airs mes assaillants. Ce n’est plus moi car il n’y a plus de moi.
Seul Wu Wei 無爲 élève réellement le Qi Gong au rang d’un art de vivre ou,
devrait-on plutôt dire, d’un art de la Vie.
Le Yi 意
Généralement beaucoup plus connu des Occidentaux sous son nom japonais,
« Hara », «Dantian» désigne conventionnellement le centre énergétique du
ventre.
Ainsi c’est au niveau du Dantian inférieur que le Jing doit être sublimé en
Qi ; Qi qui va à son tour être transformé en Shen au niveau du Dantian
médian ; Shen qui va enfin retourner à la Vacuité (Xu) au niveau du Dantian
supérieur.
Le premier objectif des Qi Gong est de réactiver ce dan tian de base, tout
d’abord afin de bien centrer le corps, puisque c’est là que se trouve son centre
de gravité, mais aussi pour stocker l’énergie sans courir le risque de
surcharger la tête, ce qu’ont tendance à faire les débutants.
Dans cette assise, éventuellement aidé d’un petit coussin, on croise les
jambes en lotus ou demi-lotus en plantant ses genoux dans le sol, on pousse
le bas du dos en arrière afin de ne pas risquer de se pencher en avant lorsque
la fatigue s’installe.
Bien sûr, il faut conserver le dos et la nuque droits, mais sans être raide. On
rentre le menton de telle sorte que naisse l’impression que le haut du crâne est
tiré vers le ciel, et l’on place, tout contre l’abdomen, sa main gauche dans sa
main droite, les paumes dirigées vers le haut, les pouces parfaitement
horizontaux et en contact l’un avec l’autre.
Les épaules restent basses, mais sans excès. Tout en restant calme,
l’expiration se fait la plus longue et profonde possible et provient du ventre.
Enfin, au-delà des postures statiques, reste ce qui constitue la majeure partie
des Qi Gong, les enchaînements, dont nous aborderons les aspects principaux
dans le chapitre suivant.
Dans notre pratique du Qi gong, nous avons une posture statique, un temps de
méditation et un temps de posture en mouvements. Lors de la méditation,
nous retrouvons les sensations de la posture statique.
Le qi gong "nei gong» est une forme intérieur qui a pour objectif de soigner
le corps par la simple circulation de l'énergie vers les organes. L’alchimie
corporelle « nettoye » les émotions qui parasitent le corps et l’esprit et
équilibre l’ensemble des énergies corporelles.
Les techniques
En commençant à les évoquer à travers les grands concepts qui y président,
nous avons vu que les Qi Gong comprenaient deux grands types d’exercices :
les statiques et les dynamiques.
C’est le premier pas dans le rétablissement des circuits naturels du Qi. Il faut
prendre conscience de l’énergie et recommencer à la faire circuler dans deux
canaux. La posture assise en tailleur, en bloquant la circulation des jambes,
nous aide considérablement à amplifier la circulation dans les deux méridiens
du mai et ren mai, provoquant au passage des fourmis, de l’enkylose ou des
sensations parfois douloureuses dans les jambes.
C’est à cette attention que tous les Maîtres spirituels ont, depuis toujours,
convié l’humanité souffrante. Et c’est cette attention que les Maîtres taoïstes
nous apprennent à cultiver pour conscientiser l’énergie et sa circulation dans
le corps.
Un de mes professeurs, nous indique, grâce à un vieux « truc » de relaxation
consistant à opposer des antagonismes, comment distinguer la concentration
de l’attention.
Commencez par vous concentrer fortement sur une idée précise puis, dès que
vous ressentirez de la fatigue, laissez courir vos pensées ; suivez-en
simplement le cours sans essayer d’agir sur elles.
Par contre, la simple observation, sans jugement, du flux des pensées est
extraordinairement régénérante et riche d’enseignements.
Par conséquent, la première chose que nous devons apprendre à faire consiste
à projeter notre attention sur - ou plutôt « dans » - notre nombril. Pour cela, il
est conseillé de ne pas se fabriquer une image mentale de ce nombril ou de
n’importe quel point énergétique mais «au contraire de faire descendre le
mental dans cette région ».
Cela fait, il suffira d’agir de la même façon avec les autres points et circuits
énergétiques pour réveiller tous les centres des deux méridiens, les uns après
les autres, jusqu’au rétablissement de la petite circulation.
Celui-ci ne prendra d’ailleurs effet que grâce à une position très spéciale de la
langue qui sert en quelque sorte de commutateur entre le vaisseau conception
et le vaisseau gouverneur (ren mai et du mai).
Il ne restera plus, enfin, qu’à rétablir à son tour le grand cycle céleste
comprenant l’ensemble des méridiens alimentant le corps tout entier en
énergie.
Le sourire intérieur
C’est indiscutablement là l’exercice de relaxation et de Qi gong le plus
poétique et le plus agréable qui soit.
Le sourire intérieur se pratique assis, le dos droit et détendu, les fesses sur le
rebord d’une chaise, les pieds plaqués contre le sol, la paume de la main
droite sur celle de la main gauche et la tête très légèrement penchée en avant.
C’est très simple : détendez-vous, fermez les yeux et souriez à travers eux.
Remplissez vos yeux d’amour et faites rayonner cet amour par vos yeux
fermés doucement sans serrer les paupières qui parfois s’entrouvrent par la
détente. Lorsque ceux-ci auront atteint une plénitude d’amour, laissez-la se
déverser en pluie sur votre visage et faites entrer le sourire énergétique dans
vos mâchoires.
Pour la nuque qui est, chez la plupart d’entre nous, le siège de tensions
excessives, il convient d’être plus diplomate : rentrez le menton dans la
poitrine en raidissant les muscles de votre nuque, puis détendez-les
progressivement en y répandant le sourire. Souriez avec les yeux, car ceux-ci
ont des muscles oculaires qui sont en lien avec les muscles de la nuque.
Envoyez le sourire au foie, aux reins, dans tout votre abdomen, puis
concentrez-le enfin dans votre nombril où vous l’immobiliserez.
Insistons toutefois sur le fait que cette respiration doit rester naturelle. Il ne
s’agit surtout pas de forcer quoi que ce soit. Le but est d’installer
progressivement une respiration calme et consciente dans le bassin ou, pour
être plus précis, de réaliser une synergie entre la respiration abdominale
attentive et le calme mental.
Sur cette base, les exercices proposés vont évidemment jouer sur les
mouvements d’inspiration et d’expiration, ainsi que sur les sensations, mais
toujours surtout sur la conscientisation de la respiration, ainsi que sur la
circulation et l’accumulation du Qi.
Et tout cela en veillant bien à ne jamais forcer, à ne jamais provoquer de
contractions musculaires où que ce soit dans le corps.
Elle a été remise à jour par le Docteur Stephen Thomas Chang et se nomme «
respiration des os ».
Les yeux fermés, allongé sur le dos, pieds écartés, mains tournées vers le
haut, laissez votre corps devenir lourd, très lourd et votre respiration se
calmer totalement.
Une fois que cette image s’est bien installée en vous et que vous ressentez les
premiers bienfaits, imaginez, à chaque inspiration, que l’air pénètre dans vos
poumons, en passant par les os d’une de vos jambes, puis de l’autre et expirez
par la même voie, en expulsant, à chaque fois, un maximum d’impuretés.
Faites-le plusieurs fois, puis passez aux bras, en faisant monter, cette fois-ci,
de l’air pur jusqu’à votre tête, permettant un nettoyage semblable de votre
cerveau.
La première ligne : les deux côtés de la tête - les deux côtés du cou - deux
épaules - deux parties supérieures des bras - deux coudes - deux avant-bras -
deux poignets - deux paumes - dix doigts. Enfin mettre votre intention en
douceur sur la pointe du majeur (au point Zhongchong 中衝 point « jing »
du méridien triple réchauffeur 9MC) et restez une minute.
Aussi, comprenons que si le son produit par un synthétiseur est bel et bien
une vibration transmise par l’air et reçue par l’oreille, il n’en possède pas
pour autant le Qi inhérent à tout son émis par un être vivant.
Tout le monde connaît « le cri qui tue » sous le nom japonais de «Kiaï». Cela
n’est pas une légende ! Il est en effet possible de concentrer et d’accumuler
une énergie telle qu'un simple cri provoque la mort. Mais le Kiaï est aussi
utilisé comme technique de réanimation pour remettre un cœur en marche.
Cela dit, on se doute bien qu’il ne suffit pas d’avoir stocké du Qi pour
appliquer les techniques des six sons curatifs, qui sont tout de même un peu
différentes du Kiaï. Notre intérêt ne se focalise pas sur le « Qi qui tue » mais
bel et bien sur le Qi qui va nous aider à être en bonne santé, à la maintenir ou
la retrouver.
Ces sons reposent sur les cinq éléments : bois, feu, terre, métal et eau. Alors,
pourquoi six sons, dans ce cas ? Eh bien parce qu’ici la terre est en quelque
sorte double, à la fois « terre du ciel» et «ciel de la terre».
On l’a vu, les cinq éléments sont reliés à des organes et des viscères creux,
mais aussi, bien sûr, à des sons.
On a donc cinq sons pour cinq éléments, et, dans certaines écoles - puisque la
terre est double - un sixième son en rapport avec le méridien des trois
réchauffeurs.
Plus précisément, cet élément terre est à la fois enraciné au niveau de la rate
et dans le méridien trois réchauffeur.
Quand on émet ces souffles, c’est moins pour chanter que pour se purifier des
« souffles morts » au niveau des poumons, de la rate, des reins, etc. Et les
notes de musiques n’ont finalement d’autre utilité qu’au plan du rituel.
En réalité, plutôt que des notes, la Tradition taoïste nous propose douze « Liu
», correspondant aux demi-tons.
La légende nous dit qu’un ministre chargé de la musique se rendit dans une
province de Chine particulièrement boisée où il coupa des bambous de
différentes tailles.
Deux Phoenix apparurent alors. Un mâle et une femelle. Chacun émit six
sons ; et en comparant ces douze sons avec ceux que produisaient les
bambous, le ministre constata qu’ils étaient identiques. Il s’agissait de : fa, fa
dièse, sol, sol dièse... jusqu'à mi.
Mais pourquoi était-on si satisfait d’avoir découvert ces douze sons ? Parce
qu’ils sont en rapport avec les méridiens, avec la circulation de l’énergie
vitale et avec notre horloge interne.
Avec l’horloge interne car le chant des douze sons permet notamment
d’expirer les souffles en respectant les heures du corps. Par exemple, pour un
problème respiratoire on choisit le son des poumons, le sol, et on l’émet entre
trois et cinq heures.
Si, autre exemple, on travaille sur le recentrage dans le Dantian et que l’on
veuille obtenir un effet sur le transit intestinal, on modèlera l’énergie à ce
niveau et l’on associera des sons d’enracinement, dans les fréquences graves.
Inutile de dire que si l’on a appelé cette technique « les six sons curatifs »,
c’est qu’elle a des effets plus spécifiquement thérapeutiques que les autres
exercices de Qi gong. En effet, chaque mouvement de cette forme est lié à
deux méridiens (organe plein et organe creux associé comme le Foie et la
Vésicule biliaire, ou le cœur et le maitre cœur, par exemple). Ainsi
l’ensemble des six mouvements, permet de travailler les douze méridiens
principaux. Chaque mouvement est également associé à une émotion
particulière.
Le foie à la colère, le cœur à la joie, la rate au souci, le poumon à la tristesse,
le rein à la peur, en accord avec la médecine traditionnelle chinoise. Pour
approfondir cette association, on travaillera chaque mouvement en pensant à
l’émotion dans toute sa dimension. Par exemple, on fera le mouvement du
Foie en pensant à la colère sur l’expiration et l’ouverture du mouvement, et
en pensant au courage en fermant le mouvement et en inspirant.
Ainsi chaque émotion se gradue de son côté négatif à son côté le plus positif
et pur.
La colère du foie devenant courage puis bravoure jusqu’à l’héroïsme.
Le souci géré par la rate deviendra l’évitement puis la tranquillité jusqu’à la
paix.
La tristesse gérée par le poumon deviendra la morosité puis l’empathie pour
se faire compassion.
La terreur passera par la peur puis le respect, l’honneur pour vénérer.
Enfin l’hystérie deviendra joie gérée par le cœur pour devenir l’enthousiasme
puis le bonheur et enfin l’amour.
Ainsi les six sons permettront de travailler à la fois sur la colère, la joie, le
souci, la tristesse et la peur mais aussi sur leurs composantes les plus
positives pour nous aider à cultiver en nous l’héroïsme, l’amour, la paix, la
compassion et la révérence.
Cette posture de base n’est évidemment pas aussi facile à bien réaliser qu’il
pourrait y paraître, et il convient donc de l’aborder très progressivement, en
augmentant un peu chaque jour la durée de la séance.
On peut ainsi pratiquer une première position selon les cinq éléments, tels
que nous l’enseigne le Dr Sun Lei (livre à paraitre).
Le Zhanzhuang des Cinq Eléments 导引五行桩 est un ensemble de six
positions debout qui suivent les changements du Yin et du Yang selon le
cycle d’engendrement des cinq éléments ; ces positions s’appuient sur les
principes de la posture debout du qigong médical.
Le Zhanzhuang des Cinq Eléments inclut cinq positions : position de la Terre,
position du métal, position de l’eau, position du bois et position du feu puis
sur une position Terre qui inclut toutes les autres. Chacune correspond à une
dynamique particulière du qi qui peuvent être réparties ainsi : équilibre ( 中 ),
fermeture/contraction ( 合 ), ouverture ( 开 ), monté ( 升 ) et descente ( 降 ),
et concentration/intégration.
Les positions du Zhangzhuang des Cinq Eléments passent de l’une à l’autre
en suivant le cycle d’engendrement : la terre engendre le métal, le métal
enrichit l’eau, l’eau nourrit le bois, le bois alimente, le feu, le feu crée la terre.
Citons, entre autres, les 6 formes de Qi Gong de santé tels que les fameuses «
Huit pièces de brocart » (Ba Duan Jin 八段 锦 ) du Général Yue Fei ; le «Jeu
des cinq animaux» (Wu Qin Xi 五禽 戏 ) de l’école Hua Tuo ; la
«Transformation des muscles et la purification de la moelle » (Yi Jin Jing 易
筋 经 ) l’ancètre du ba duan jin ; « Le retour au printemps » Huichungong 回
春 功 méthode d’entretien de la santé pour harmoniser le système
hormonal ou encore le Nei Yan Gong 内养功 , « qi gong pour nourrir
l’intérieur » de l’hôpital de Bei Dai He, ou encore les Six sons Liu Zi Jue 六
字诀.
La tête étant considérée comme le centre de l’être, puisque c’est là que réside
l’esprit, tout automassage Qi Gong commencera par la tête. Ce sera donc ce
type d’auto- massages que nous prendrons ici comme exemple.
Le massage Qi Gong de la tête permet de relaxer l’esprit, mais aussi, bien sûr,
d’accroître la circulation du Qi et, par la même occasion, d’assurer la santé
des yeux et des oreilles.
Mais il va sans dire que tout massage de la tête passe nécessairement par un
massage de la nuque, constituant même la toute première étape pour favoriser
la libre circulation de l’énergie.
Avant de démarrer, on se frotte les mains l’une contre l’autre comme pour les
chauffer.
Premier massage
On frotte ensuite en remontant vers le front. On utilise les paumes des mains
en allant jusqu’au sommet de la tête puis vers la nuque.
Deuxième massage
Plus profond et plus régionalisé au visage, ce deuxième massage favorise, lui
aussi, la circulation et de l’énergie.
Il commence par une reprise des mêmes mouvements circulaires sur l’arête
du nez qu’au début du premier exercice, mais répétés cinq fois de suite.
Troisième massage
On frotte ensuite du centre vers les côtés des yeux, puis on descend jusqu’aux
mâchoires. Toujours afin de stabiliser les gestes, on disposera les pouces sous
la mâchoire.
Quatrième massage
Souvent le siège d’une tension excessive, la tête et, par extension, le
fonctionnement des oreilles, retrouveront leur équilibre grâce à cet exercice.
Après avoir répété cette première phase de l’exercice cinq fois, on fera
tourner les paumes des mains sur les oreilles cinq fois dans chaque sens.
Enfin, on pressera fortement les oreilles, toujours avec les paumes, puis on
relâchera rapidement.
Cinquième massage
Après avoir répété cet exercice une dizaine de fois, on frottera les muscles de
la nuque avec la main droite une dizaine de fois, puis avec la main gauche un
même nombre de fois.
Enfin, on terminera l’exercice en pinçant légèrement les muscles des épaules
et en les frottant avec les doigts.
En Chine, Wato est considéré comme un très grand médecin puisqu’il fut
l’inventeur de l’anesthésie. Ainsi, il anesthésiait ses patients avant de les
opérer. Puis, après l’opération, afin de les ramener à la santé et à la vitalité, il
leur faisait pratiquer le jeu des cinq animaux avec les mouvements du tigre,
de l’ours, du singe, du cerf et du héron.
Mais il faut comprendre que les exercices du Dao Yin, au début prévus pour
des Taoïstes qui employaient le plus clair de leur temps à entretenir la Voie,
étaient constitués d’enchaînements assez longs, qui prenaient des heures.
Et il est un fait qu’en Chine plusieurs instituts médicaux utilisent les Qi Gong
pour le traitement de pathologies graves, mais bien sûr dans le cadre d’un
suivi médical, exactement comme pour les plantes médicinales.
Par conséquent, les affections légères sont soignées par des Qi Gong faciles.
En revanche, les maladies installées de longue date nécessitent un autre
traitement associé au Qi gong.
Chez nous, pas plus qu’on ne peut dire que l’acupuncture est efficace - mais
que tel ou tel acupuncteur est plus ou moins « bon » -, on ne peut préjuger de
la qualité du Qi Gong sans connaître celui qui l’enseigne.
S’il est « bon », ses Qi Gong, grâce à leurs postures d’enracinement et à leurs
mouvements lents, supprimeront les tensions et ouvriront les méridiens,
détendront les muscles tout en accroissant la puissance des tendons et des
ligaments, stimuleront les organes et notamment le cœur et les poumons,
lutteront contre la fatigue et enfin permettront d’acquérir une infaillible
maîtrise du stress et de régler les problèmes psychologiques les plus courants.
S’il est « très bon » et qu’il se spécialise dans le Qi Gong de santé, il pourra
peut-être parvenir à des résultats assez proches de ceux de ses confrères
chinois.
Bien respirer, veiller à ce que les articulations ne se bloquent pas à partir d’un
certain âge, éviter les arthrites, faire travailler des groupes musculaires
généralement oubliés, stimuler la mémoire… voilà donc ce que peuvent
promettre les Qi gong à ceux qui recherchent le bien-être.
Cependant, une pratique quotidienne qui soulage les maux quotidiens, les
personnes qui souffrent s’en emparent rapidement. La douleur les guide dans
la pratique car elle leur indique qu’elles ont quitté la bonne position, celle
dans laquelle l’énergie circule tellement bien qu’elle apporte un soulagement.
Bien sûr, il faut plusieurs mois de pratique et d’apprentissage avant d’obtenir
des bienfaits durables mais ils sont conséquents.
J’ai plusieurs exemples de soulagement de problèmes d’insomnie (étude du
Dr Sun Lei à Shanghai), des personnes atteintes de cancer qui ont eu grand
bénéfice à pratiquer la méditation avant d’aborder des soins médicaux
invasifs et ou douloureux. Des problèmes rhumatismaux pour lesquels les
chinois obtiennent grâce au Qi Gong de bien meilleurs résultats que nos
traditionnels anti inflammatoires ou corticoïdes…
Mais cependant, le Qi gong n’est pas magique. Ce n’est pas en pratiquant une
fois par semaine que l’on pourra soulager une péri arthrite calcifiante
installée depuis des années ! Mais les douleurs sont telles dans ce genre de
maladie que les personnes sont prêtes à investir de leur temps pour pratiquer
et avoir peu à peu des soulagements et une régression de la maladie.
L’institut organise :
En français
Représentante de l’institut de recherches de Qi Gong de Shanghai en France
– Tél. : +33 (0) 6 62 54 17 05 – mail de contact : [email protected]
Pratiquer en France
Daoyin Qigong Académie
L’académie a été fondée par Claire Zmiro avec le soutien active du Dr Sun
Lei et du Dr Yang Shi Qiang qui sont membres fondateurs et d’honneur.
Claire, à nouveau installée en France, organise régulièrement des stages de Qi
Gong sur les formes qu’elle a apprises en Chine à l’institut de recherches de
Qi Gong de Shanghai, à l’hôpital de Beidaihe ou auprès de l’association du
Qi gong de santé de Huangshan.
Ecole Quimatéo
Organise chaque année des stages avec des professeurs de l’association des
Qi gong de santé de Chine et le passage de Duan reconnus en Chine.
La formation est assurée par un médecin traditionnel chinois rompu aux arts
énergétiques chinois. Il enseigne le Qi gong de l’harmonie. Il y a de
nombreux cours en journée, soirée, week-end et des stages tout au long de
l’année. En particulier sur la petite circulation céleste et aussi sur une forme
initiatique de qigong taoiste secret.
www.Quimateo.fr
Boulevard du Maine, 75015 Paris 01 43 20 70 66
Celui-ci donne par ailleurs des cours de Tao Yin Qi Gong à Paris tous les
mercredis, comprenant :
Armes du Kung-Fu Wushu : En début d'année étude du bâton puis, en
cours d'année, épée, éventail et sabre. Pratique en solo et applications avec
partenaire. Pas de combats libres, pratique sans danger.
Tao Yin Qi Gong : Pratique énergétique de bien être et d'éveil, basée sur
la philosophie du Tao et sur les grands textes de la Chine (Lao Tseu, Lie
Tseu, Houai Nan Tseu).
Le cursus est établi sur deux ans, à raison de six week-ends et de trois jours
par an, avec la possibilité d’une troisième année en approfondissement.
Sont proposés :
École du Qi
Créée par Dominique Banizette, l’école du Qi forme des pratiquants et des
enseignants de Qi Gong traditionnel.
Le premier cycle s’étend sur trois ans, a lieu entre Lyon et Valence et
comprend une formation personnelle et professionnelle en Qi gong et pensée
énergétique chinoise.
Il permet donc d’aller plus loin dans sa pratique personnelle et d’enrichir ses
capacités d’enseignant.
C’est Maître Sun Fa qui enseigne le Kung Fu et le Taï chi chuan à mains
nues et avec armes, le Qi Gong, le Tuina, le Bagua et la calligraphie...
Il est toutefois conseillé aux personnes qui n’ont suivi aucun cursus en
médecine chinoise d’effectuer une année préparatoire en massage chinois.
Pour être admis en première année, le candidat doit être âgé d’au moins 20
ans et au plus de 60 ans.
Les cours se déroulent sur six week-ends et un stage en été de six jours par
année. Les étudiants reçoivent, au cours des trois années de formation :
ITEQG – Tél./Fax : 03 24 40 30 52 –
Internet : www.iteqg.com
Le Centre Wu Xing
Le Centre Wu Xing propose, à Béziers, un enseignement de Qi Gong pour
former des professeurs, mais également pour le développement personnel des
particuliers.
Le cycle offre, à tous ces étudiants, une formation complète aux différentes
formes de Qi Gong. Parallèlement, il est également possible de suivre des
cours de Tui Na, ainsi que d’utilisation des Moxa.
La formation est organisée sous forme de cinq week-ends et d’un stage d’été
de cinq jours par an.
Association Nei-Kung
L’enseignement du Qi Gong de l’ANK, relié à Maître Wong de la Tradition
du monastère de Liang Jiang du Mont Eumei, Kar Fung Wu et aux
enseignements du temple de Guang Xiao Si, Liu Dong et aux Qi Gong de
l’école Lin Gui, est un centre de formation continue qui dispense un
enseignement en Nuad Thai ou massage thérapeutique thaïlandais,
réflexologie plantaire ; et Tok Sen et Yam Kan, deux pratiques ancestrales
issues de la médecine Lanna, et dont l’origine remonte aux pratiques de la
Chine ancienne.
Séoul (Corée du Sud) Anne-Sophie Hueber après avoir apris le Qi gong 2 ans
avec le Dr Sun Lei à Shanghai, elle anime des sessions de Qi gong à Séoul et
organise des stages avec un maitre coréen. Anne-Sophie continue de se
former régulièrement.
[email protected]
Chine
Claire Zmiro organise plusieurs fois par an des séjours. Elle peut également
organiser pour votre groupe, des séjours sur mesure d’une durée variable
entre quelques jours à plusieurs semaines.
Un séjour à Shanghai avec des cours de Qi Gong à l’institut de recherches
de Qi Gong et du temps de visite de la ville,
Quelques jours dans un temple permettant de partager la vie des moines et
pratiquer la méditation et le Qi Gong dans un cadre taoïste ou bouddhiste,
Organisation de stage de Yi Jin jing avec maitre Yan Wei bin ou son fils,
héritier de la méthode ancienne.
Un séjour dans les montagnes jaunes, haut lieu taoïste en Chine avec la
rencontre de maitre de Qi Gong ou de Taiji reconnus, la pratique du Qi Gong
et l’approche de la culture chinoise par le biais de la calligraphie en
partenariat avec le CTCC.