Article de HDB Modélisation - Extrait MGC805

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Matériaux de construction MGC-805

Les enrobés bitumineux-

Publication de Hervé Di Benedetto


Titre : Modélisation : écart entre état des connaissances et
applications
Publié à École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)
H.diBenedetto
Modélisation: écart entre état des connaissances et applicatio ns

6.2.2 Relation empirique donnant la courbe de fatigue

Plusieurs relations empiriques tirées de corrélations statistiques globales ont été formulées pour
déterminer la résistance à la fatigue des bétons bitumineux à partir de leurs compositions. Par
exemple, citons la relation obtenue au Etats-Unis dans le cadre du SHRP [2]

N = 10s 2,738 expo.onVFa Eo-3.624 E2- .1


2 20

avec: N = durée de vie


eo = déformation initiale
E2 = module de perte initiale (partie imaginaire de E*)
VFB = pourcentage de vide remplit par le bitume
Néanmoins. comme pour toutes corrélations statistiques, ces relations sont valables pour le type de
matériau pour lequel elles ont été établies. Les valeurs obtenues pour d'autres matériaux (bitume
dure ou liant modifié, etc.) diffèrent substantiellement des valeurs expérimentales mesurées en labo­
ratoire.

6.2.3 Nécessité d'une autre approche

Lors de l'analyse de ces divers facteurs variables et des corrélations statistiques proposées il con­
vient de ne pas ignorer que les critères de qualification de la fatigue utilisant les analyses conven­
tionnelles sont de plus en plus mis en doute à la fois par les analyses théoriques. et par les compa­
raisons avec le comportement observé des revêtements de chaussées. Ces comparaisons montrent
que les approches classiques ne permettent pas de caractériser correctement la fatigue des enro­
bés en raison des biais et des phénomènes parasites introduits lors des essais et de leur interpréta­
tion.

Pour palier ces problèmes liés à l'approche classique qui introduit la courbe de fatigue (Wôlher), une
approche utilisant la théorie de l'endommagement a été développée plus récemment.

6.3 Nouvelles approches en terme de dommage


Une nouvelle approche qui isole le phénomène de fatigue a été développée au "Département Génie
Civil et Bâtiment" de r "Ecole Nationale des Travaux Publics de l'Etat" (Di Benedetto & al. 1996 [11
& 12] et 1997 [13], A. Soltani 1998 (14]). Cette nouvelle approche inclut une méthode expérimentale
associée à une description intrinsèque de la fatigue.

D'après notre analyse, la non homogénéité de l'essai ainsi que des phénomènes parasites (échauf­
fement par dissipation interne, mais également effets locaux et/ou thixotropie) expliquent, en grande
partie, pourquoi les essais et interprétations "classiques" ne donnent pas des informations correctes.
Soulignons que nous ne traitons pas le phénomène de propagation de la fissure à une échelle "ma­
cro" mais le processus d'endommagement provoqué par l'application d'un grand nombre de "petites"
charges. Cette application crée, en premier lieu, un endommagement à l'échelle "micro" réparti dans
le volume de l'enrobé, qui est à l'origine de la dégradation par fatigue des chaussées.

La loi de fatigue proposée est indépendante du type d'essai (déformation, ·contrainte, éntlrgie, ...
contrôlée). Un critère intrinsèque de qualification des mélanges vis-à-vis de l'endommagement a
également été introduit (Di Benedetto & al. [11], [12], [13]).

Nouvel essai de fatigue

A partir de considérations de mécanique des milieux continus et en prenant en compte les proprié­
tés rhéologiques des enrobés bitumineux, nous avons choisi de développer un essai de fatigue
comprenant, i) un état homogène de contrainte et de déformation et, ii) une sollicitation cyclique
avec des phases de traction et de compression (Cf. Di Benedetto & al. [12] pour plus de détails). Par
ailleurs, nous pensons que le problème principal pour l'interprétation des essais de fatigue est dû à
des phénomènes parasites, autres que la fatigue, au sein desquels l'échauffement a un effet pré-
Journée LAVOC, 16 septembre 1998
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H.diBenedetto
Modélisation : écart entre état des connaissances et applications

Des études effectuées en laboratoire ont montré que les enrobés pouvaient se rompre sous l'effet
des contraintes de traction induites lors d'une diminution de la température. Ce phénomène qui peut
entraîner une fissuration de surface sur la chaussée, y compris à des endroits peu circulés, est
d'autant plus marqué que

• les écarts de température sont importants et rapides,


• les teneurs en liant sont basses,
• le bitume est dur et sensible au vieillissement.

Un des essais qui permet de caractériser ce phénomène est l'essai de retrait empêché (Figure 21).
Il consiste à maintenir la hauteur d'une éprouvette constante tout en abaissant la température jus­
qu'à la rupture de l'éprouvette qui subit une contrainte de traction croissante. Ce type d'essai qui
couple des effets mécanique et thermique est complexe à modéliser avec une loi rhéologique. Nous
présentons dans le paragraphe suivant une loi développée au DGCB de l'ENTPE qui traduit assez
correctement les phénomènes observés.

Journée LAVOC, 16 septembre ·1998


� 22-

J2.1

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