Le Rapprochement Bancaire

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Le rapprochement bancaire

Périodiquement il faut comparer :

- Les comptes 521 banques et 531 chèques postaux, extrait du grand livre général tenu par
l’entreprise.
- Les comptes de l’entreprise tenu par la banque ou pat le centre de chèques postaux
matérialisés par les extraits de compte reçus de la banque ou du centre de chèques postaux.

Les comptes :

- « 521 Banque » tenu par l’entreprise et « entreprise » tenu par la banque


- « 531 Chèques postaux » tenu par l’entreprise et « entreprise » tenu par le centre sont des
comptes réciproques :
- Ils appartiennent à deux comptabilités différentes
- Ils enregistrent les mêmes opérations mais avec les signes contraires :
o Quand l’un est débité d’une somme
o L’autre est crédité de la même somme
- Leurs sommes doivent être opposés mais égaux.

Toutefois en raison du décalage dans les enregistrements opérés par le banquier et par
l’entreprise, leurs soldes ne sont pratiquement jamais opposés mais égaux.

Il est donc nécessaire de vérifier la concordance des soldes de ces deux groupes de
comptes en présentant périodiquement des « états de rapprochement »

Nous limiterons notre étude aux rapprochements bancaires qui présentent le plus de
difficultés.

Pour présenter un état de rapprochement bancaire, on procédera comme suit :

- disposer sur l’état de rapprochement les deux comptes réciproques ;


- inscrire leurs soldes à la date du rapprochement ;
- comparer les opérations enregistrées dans les deux comptabilités ;
- inscrire sur le compte « Banque » les opérations non comptabilisées par l’entreprise ;
- inscrire sur le compte « entreprise » les opérations non comptabilisées par la banque ;
- calculer les deux soldes qui doivent être opposés mais égaux.

Une fois l’état de rapprochement bancaire terminé il convient d’enregistrer dans le journal de
l’entreprise toutes les opérations qu’elle n’avait pas comptabilisées.

SECTION 1 : FONCTIONNEMENT DES COMPTES RÉCIPROQUES :

1) Le compte « Banque tenu par l’entreprise » :


Le compte « 521 Banque » ouvert dans le grand livre de l’entreprise est :

- Débité des entrées de fonds ou recettes


- Crédité des sorties de fond ou dépenses

Compte « 521 Banque » tenu par l’entreprise

Débit (recettes ou entrées de fonds) Crédit (dépense ou sorties de fonds)

- Versements d’espèces - Retraits directs d’espèces.

- Remise de chèques pour encaissement - Chèques émis en faveur des tiers.

- Remise d’effets de commerce à l’escompte


- Paiement par la banque d’éffets de
ou l’encaissement. commerce ou de facture domiciliées.

- Virement en notre faveur - Virement en faveur des tiers.

- Revente de titres - Achat de titres.

- Intérêt en notre faveur - Commissions et autres frais bancaires.

- Revenu des titres : Coupons échus - Intérêts sur découvert, TOB

- Chèques et effets impayés

Le solde débiteur de ce compte exprime l’avoir de l’entreprise en Banque.

Le solde créditeur représente la dette de l’entreprise (découvert bancaire).

A) VERSEMENT D’ESPÈCES EN BANQUE


Les dépôts d’espèces font généralement l’objet d’un droit de timbre :

521 Banque (montant du dépôt)


646 Droit d’enregistrement (timbre fiscal) 571 Caisse (dépôt + timbre fiscal)

B) REMISE À L’ENCAISSEMENT DE CHÈQUES :


Il est conseillé aux entreprises d’utiliser les comptes :

513 Chèques à encaisser (lorsque les chèques arrivent dans l’entreprise)

514 Chèques à l’encaissement (lorsqu’ils sont adressés à l’établissement financier).

- Réception d’un chèque remis par un client :


o Débiter 513 Chèque à encaisser
o Créditer 411 Clients
- Remise du chèque à l’encaissement
o Débiter 514 Chèque à l’encaissement
o Créditer 513 Chèques à encaisser
- Réception de l’avis de crédit :
o Débiter : 521 Banque (pour le net porté en compte)
o Débiter : 631 Frais bancaires (pour les frais d’encaissement des chèques déplacés
o Créditer 514 : Chèques à l’encaissement (pour le montant des chèques)

Il faut noter qu’en règle générale la banque n’émet un avis de crédit que pour les chèques
déplacés ; pour les chèques payables « sur place » le montant du chèque est directement
porté en compte après encaissement.

L’utilisation des comptes « 513 » et « 514 » n’est pas obligatoire en cours d’exercice : le
SYSCOHADA admet que cette ventilation ne soit effectuée que pour les « encours de fin
d’exercice ».

En cours d’exercice les entreprises peuvent donc débiter le compte « 521 Banque » lors de
l’établissement du bordereau de remise pour les chèques non déplacés et lors de la réception
de l’avis de crédit pour les chèques « hors place ».

C) REMISE À L’ENCAISSEMENT D’EFFETS DE COMMERCE :


Il convient d’utiliser obligatoirement le compte « 512 effets à l’encaissement » :

- Remise d’effet à l’encaissement


o Débiter : 512 Effet à l’encaissement
o Créditer : 412 Clients, effets à recevoir
- Réception de l’avis de crédit :
o Débiter : 521 Banque (pour le porté en compte)
o Débiter : 631 Frais bancaire (pour le montant des frais d’encaissement).
o Créditer : 512 Effets à l’encaissement (pour le montant des effets)

D) NÉGOCIATION D’EFFETS DE COMMERCE


Doivent être obligatoirement utilisés, les comptes :

415 Clients, Effets escomptés non échus (lors de la remise de l’escompte)

565 Escomptes de crédit ordinaire (lors de la réception de l’avis de crédit)

Remise des effets à l’escompte :

- Débiter : 415
- Créditer : 412

Réception de l’avis de crédit :

- Débiter : 521
675 Escompte des effets de commerce (pour le total des agios)
- Créditer : 565 Escompte des crédits ordinaires (pour le nominal des effets).

NB : Les comptes 415 et 565 doivent être soldés l’un par l’autre après l’échéance et le
dénouement de l’opération.

E) CHARGES ET REVENUS FINANCIERS :


Les intérêts à la charge de l’entreprise (débiteurs sur le relevés) sont inscrits au débit du
compte « 674 ».

Les intérêts en faveur de l’entreprise sont portés au crédit du compte 771.

Les revenus des titres sont imputés au crédit des comptes 772 ou 774.

2) Le compte de l’entreprise tenu par la banque


Le compte de l’entreprise tenu par la banque est :

- Débité des créances acquises par la banque


- Crédité des dettes contractées par la banque

Compte « client, entreprise x » tenu par le banquier


Débit (créance acquises par la banque) Crédit (dettes contractées par la banque)
- Retrait direct d’espèces - Versement d’espèces

- Cheque émis en faveur des tiers - Remise de chèque pour encaissement.

- Paiement par la banque d’effets de commerce - Remise d’effets de commerce à l’escompte ou à


ou de factures domiciliées. l’encaissement

- Virement en faveur des tiers. - Virement en notre faveur

- Achats de titres - Revente de titres

- Commissions et autres frais bancaires - Intérêt en notre faveur

- Revenu des titres : coupons échus

Le solde créditeur de ce compte exprime la dette de la banque envers l’entreprise.

Le solde débiteur représente la créance acquise par le banquier sur l’entreprise.


SECTION 2 : LA MARCHE À SUIVRE

1- Disposer sur l’état le tracé des deux comptes réciproques :

- Le compte banque tenu par l’entreprise


- Le compte entreprise tenu par la banque

On reporte sur ces deux comptes leurs soldes à la date du rapprochement :

- Pour le « compte banque » le solde du compte « 521 Banque» tel qu’il ressort du grand livre
général.
- Pour le compte de l’entreprise, le solde du relevé ou extrait de compte reçu de la banque.

2- Comparer les opérations enregistrées dans les deux comptes :

En règle générale les opérations inscrites au débit d’un compte sont recherchées au
crédit de l’autre compte. Il existe quelques exceptions ; nous citerons notamment :

- Les opérations annulées et les rectifications d’erreurs qui doivent être recherchées sur le
même compte ;
- Certaines opérations qui font l’objet d’un seul enregistrement dans les livres de la banque
sont enregistrées en deux temps par l’entreprise (montant brut de la remise puis agios retenus
par le banquier).
- Plusieurs lignes d’opérations inscrites sur le compte 521 sont regroupées en une seule sur le
relevé bancaire.

Pour comparer les opérations utilisées on peut utiliser :

- la technique de pointage
- Les nombres de rencontre (les mêmes nombres permettent d’identifier les opérations).

3- Compléter le compte Banque tenu par l’entreprise :

Il convient d’inscrire sur le compte Banque tenu par l’entreprise :

- Les opérations non comptabilisées par l’entreprise, c'est-à-dire non pointées sur le relevé de
compte reçu de la banque.
o Agios retenus par le banquier
o Intérêts en faveur de l’entreprise
o Chèques et effets impayés
o Domiciliations échues et prélèvement d’office
o Virement en faveur de l’entreprise
- La rectification des erreurs commises par le comptable de l’entreprise par utilisation de la
correction en négatif :
o Erreurs de sommes
o Erreurs d’imputation
4- Compléter le compte de l’entreprise tenu par la banque

Seront inscrites sur ce compte :

- Les opérations non comptabilisées par la banque


o Au débit les chèques remis aux fournisseurs et non présentés au paiement par ces derniers.
o Au crédit les remises de chèques non encore portées en compte par la banque.
- La rectification des erreurs commises par le banquier par l’utilisation de la correction en
négatif.

5- Calculer les soldes des deux comptes réciproques :

Ils doivent être opposés et égaux :

- Compte banque débiteur et de l’entreprise créditeur dans l’hypothèse d’un avoir.


- Compte banque créditeur et compte de l’entreprise débiteur dans le cas d’un découvert.

Ces soldes peuvent être éventuellement joints par une flèche pour mettre leur concordance
en évidence.

6- Régularisation dans le journal de l’entreprise :

Il faut journaliser les opérations non comptabilisées par l’entreprise : opérations inscrites sur
l’état de rapprochement, coté « Compte banque tenu par l’entreprise ».

Ces enregistrements doivent se faire à partir des pièces justificatives ; il faut noter toutefois
que certaines opérations figurant sur le relevé de compte ne font pas l’objet d’avis de débit ou
de crédit.

- Frais de tenue de compte


- Règlement de factures domiciliées
- Remises à l’encaissement de chèques non déplacés.

Résumons la présentation de l’état de rapprochement bancaire à l’aide d’un tableau

Compte banque tenu par l’entreprise Compte entreprise tenu par la banque

Solde débiteur non rectifié ou solde SD Solde créditeur non rectifié ou SD


créditeur non rectifié solde débiteur non rectifié
SC SC
Opération non comptabilisée par B Opération non comptabilisées par E
l’entreprise C la banque F
Solde débiteur rectifié ou solde G Solde créditeur rectifié ou solde G’
créditeur rectifié débiteur rectifié
F F’

Totaux H I Totaux J K

Publié par Boureima SAWADOGO à 09:59


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Enregistrer un commentaireLa comptabilité générale et les autres
techniques de gestion
I La comptabilité générale et les analyses de coûts

11 Notions théoriques

La comptabilité Générale rend compte des activités de l’entreprise en ce qu’elles se


concrétisent par des opérations économiques sous forme de flux entre l’entreprise et ses
différents partenaires.

La fonction de la comptabilité générale consiste à enregistrer les flux de l’entreprise avec les
autres agents économiques valorisés en unités monétaires.

En principe ces flux sont bilatéraux et présentent un double aspect :

- Un aspect physique : c’est le cas d’une livraison faite par l’entreprise à un client ou d’une
réception de matières ou de marchandises par l’entreprise en provenance d’un fournisseur.
Ces flux de biens ou de services sont encore appelés flux réels.

- Un aspect monétaire : c’est le contre flux, règlement de l’entreprise au fournisseur ou du client


à l’entreprise ; il s’agit d’un flux monétaire, de sens inverse, qui constitue la contrepartie du
flux réel et qui est généralement décalé dans le temps par rapport à celui-ci.

Ainsi le comptable général est tourné vers l’extérieur, à la frontière de l’entreprise, il enregistre
scrupuleusement tous les flux réels et monétaires, sortants de l’entreprise à destination de
l’extérieur, ou pénétrant dans l’entreprise en provenance de l’extérieur. Pour cela il prend soin
de respecter les grands principes comptables de la comptabilité en partie double, qui veulent
que soient enregistrés, pour chaque opération à la fois le point de départ et le point d’arrivée
(au débit d’un compte) du flux correspondant.

En résumé, à travers la comptabilité générale, la conception de « l’entreprise –carrefour


d’échanges » est mise en évidence, l’entreprise non pas fermée et repliée sur elle-même, mais
l’entreprise ouverte vers l’extérieur et en communication avec ses différents partenaires.

La comptabilité générale est la comptabilité du global,

La comptabilité analytique est la comptabilité du détail. Elle permet, en effet, de passer du plan
de l’entreprise, considérée comme un tout, aux plans particuliers des fonctions, centres
d’activité, produits, opérations selon les besoins de la gestion.

C’est ainsi que la comptabilité générale permet de mesurer le résultat global de l’entreprise,
toutes activités et tous produits confondus, la décomposition du résultat global en résultats
sectoriels (par activité, par secteur géographique, par produit…) nécessite des informations
qui sont de l’essence même du système comptable analytique.

En première approche, la comptabilité analytique, partant des informations globales de la


comptabilité générale consiste à découper le compte de résultat en autant de comptes
d’évaluation de performances qu’il existe d’activités et de produits dont on cherche la part
respective dans le résultat global.

Les objectifs de la comptabilité analytique, selon le Plan Comptable Général, sont les
suivants :

 « D’une part,

 Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l’entreprise ;

 Déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de l’entreprise ;

 Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services) pour les comparer
aux ventes correspondantes ;

 D’autre part
 Etablir des prévisions de charges et de produits courants (coûts préétablis et budgets
d’exploitation, par exemple) ;

 En constater la réalisation et expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des coûts et des
budgets, par exemple) ;

D’une manière générale, fournir tous les éléments de nature à éclairer les prises de décision ».

Ces différents objectifs peuvent être regroupés selon trois axes :

 L’axe - calcul des coûts, orienté vers les produits,

 L’axe - contrôle de gestion, orienté vers les centres de responsabilité ;

 L’axe – aide à la prise de décision, un axe qui peut être « tous azimuts », dans la mesure où le
management est très décentralisé et le pouvoir de décision partagé entre un grand nombre de
décideurs.

En définitive, les objectifs d’une telle comptabilité conduisent à faire une analyse des charges
et des produits, à calculer des coûts et à évaluer les stocks apparaissant au cours du
processus de fabrication.

Il faut néanmoins savoir que le coût que l’on supporte pour obtenir ces informations doit être
comparé à leur utilité. Il faut rappeler deux principes fondamentaux que l’on doit garder
présents à l’esprit quand on met en place une comptabilité analytique :

1. « Quelques chiffres significatifs sont plus efficaces qu’une documentation qui n’est pas
consultée, faute de temps,

2. Un renseignement approximatif (mais suffisamment approché) et rapide est souvent plus utile
qu’un renseignement plus exact mais connu trop tard. »

A bien des égards, la comptabilité analytique peut être considérée comme une discipline de
synthèse qui ne peut être étudiée et pratiquée que si l’on dispose,en amont ,de connaissances
approfondies dans tous les autres domaines de la gestion.
C’est le système comptable qui fournit l’essentiel, la<< matière première>> informationnelle
utilisée par la comptabilité analytique. L’information de base est, en effet, souvent constituée
par l’enregistrement des opérations réalisées quotidiennement dans les différents services de
l’entreprise : achats de matières premières, ventes de produits finis par exemple. On s’oriente
de plus en plus vers un système de saisie de ces opérations dans un système informatique
intégré permettant ensuite une utilisation parallèle en comptabilité générale et en comptabilité
analytique. Cette possibilité se base sur le découpage de l’entreprise, la définition des
fonctions et des axes d’analyse, la mise en place d’une organisation analytique pertinente et
la conception de codification permettant les ventilations.

Su le plan pratique, les travaux de mise en place d’une comptabilité analytique basée sur la
comptabilité générale obéissent à ces principes d’organisation et sont en partie standardisés
par les normes comptables. Cette dernière précise les règles à respecter, les schémas
d’écritures conseillés, les contrôles à mettre en place et le système de confection des états
financiers analytiques.

12 Aspects Pratiques

La comptabilité analytique, comme indiqué ci dessus, se base sur les informations de la


comptabilité générale, pour les traiter sur une base d’aide à la décision et de fourniture
d’information appropriée sur le fonctionnement de l’entreprise.

Elle utilise des méthodes d’analyse qui permettent chacune d’atteindre les objectifs assignés :
méthode sur base de données d’activités, des méthodes de base de prévision et de
standardisation des objectifs, des données alliant la réalité aux prévisions pour évaluer les
performances de l’entreprise et cerner les difficultés auxquelles elle fait face.

La comptabilité analytique est une technique de détermination de coûts qui a des implications
dans la comptabilité générale car certains éléments d’actif sont évalués en utilisant les
techniques d’analyse des coûts (stocks, immobilisations). Cette intégration entre ces deux
comptabilités s’illustre de plusieurs manières comme l’indique la norme comptable :

- l’utilisation des comptes réfléchis

- l’intégration des deux comptabilités

- l’utilisation d’un système de plusieurs codifications.


121 Comptes Réfléchis

Cette technique repose sur la règle de l’autonomie de la comptabilité analytique par rapport à
la comptabilité générale. Un plan comptable existe pour l’ensemble des fonctions à évaluer
dans le cadre de la comptabilité analytique. Cette codification permet de classer les opérations
par rubrique afin de déterminer les résultats à évaluer :

- des comptes de reclassement des charges et produits de la comptabilité générale existent


pour faire le lien avec cette comptabilité

- des comptes de détermination de coût existent pour évaluer les différents niveaux de coût

- des comptes de suivi des stocks existent pour traduire en comptabilité analytique les
incidences de l’inventaire

- des comptes spécifiques existent pour illustrer les différences entre la comptabilité analytique
et la comptabilité générale afin de situer les écarts entre leurs résultats respectifs

- des comptes de classement des différents résultats sont situés

- des comptes de liaison entre les deux comptabilités sont également prévus.

Les écritures comptables analytiques sont passées pour repartir les données de la
comptabilité générale selon les axes d’analyse déterminés et d’évaluer les coûts et résultats
de l’entreprise. Les schémas d’écriture obéissent aux mêmes règles que la comptabilité
générale.

Les comptes réfléchis (classe 92 dans le SYSCOA) ont pour objectif de connecter la
comptabilité analytique à la comptabilité générale. Ils suivent la comptabilité générale et
enregistre tous les mouvements de charge et de produit dans un sens contraire à celui de la
comptabilité générale.

Par exemple, au moment d’un achat, quand le compte de charge est débité dans la
comptabilité générale, le compte réfléchi est crédit dans la comptabilité analytique.

Les comptes de reclassement (93) sont destinés à recevoir les charges et les produits sur une
base analytique, à partir de la comptabilité générale. Les comptes de charges de ce niveau
sont débités en contrepartie du compte réfléchi pour chaque charge.
Les comptes de coûts (94) reçoivent les charges selon les objectifs de l’entreprise qui peut
vouloir disposer des coûts par produits, par centre d’analyse, par fonctions, par famille de
produits. Ces comptes sont servis à partir des charges de reclassement.

Les comptes de stocks (95) sont destinés à suivre les mouvements de stocks par inventaire
permanent.

D’autres comptes existent pour enregistrer les écarts, les différences d’inventaires, les charges
supplétives, les différences de méthodes d’inventaire…

Les comptes de résultats (98) enregistrent l’ensemble des produits et des coûts pour situer le
résultat d’une période donnée. Ce résultat est comparé au résultat comptable et les écarts
doivent correspondre aux charges et produits pris différemment en compte de part et d’autre.

La méthode des comptes réfléchis est fastidieuse car repose sur une reprise de la comptabilité
générale sur une base analytique. Elle est très peu suivie. D’autres méthodes permettent de
disposer des mêmes informations sans employer des moyens aussi significatifs.

122.Intégration des comptabilités

L’intégration des deux comptabilités est une technique utilisée par les entreprises pour leur
permettre de déterminer leurs coûts en cours d’exploitation sans employer des moyens
substantiels. Elle consiste à tenir une comptabilité analytique en cours d’année et à reclasser
les données sur une base par nature au moment de la production des états financiers.

L’obligation légale de la comptabilité générale consiste essentiellement à produire des


informations par nature dans les états financiers. Alors que les exigences de la comptabilité
analytique commandent à l’entreprise de disposer d’un système d’évaluation de ses
performances de manière continue pour prendre les décisions de gestion appropriées pendant
son exploitation.

Cette méthode consiste en fait à appliquer les règles des comptes réfléchis sans les comptes
réfléchis. Pendant l’exercice, les charges et produits sont directement imputés dans les
comptes analytiques appropriés en contrepartie des comptes de bilan s’il y a lieu : comptes de
coûts, comptes de produits, comptes d’inventaire, comptes de différences…
Les comptes de charges (6) et de produits (7) ne sont mouvementés qu’à la clôture de
l’exercice. Pour ce faire, l’entreprise peut concevoir ses codes analytiques de sorte qu’ils soient
rattachables à des codes comptables.

Elle peut également mettre en œuvre un système d’affectation au cas par cas, qui permette
les transferts en comptabilité générale à la clôture de l’exercice. Elle peut enfin créer des
subdivisions par nature des comptes analytiques ou par fonction des comptes généraux afin
de récapituler à la clôture les données à présenter.

La méthode de l’intégration des deux comptabilités résout les difficultés posées par celle des
comptes réfléchis mais ne les règle pas totalement, notamment dans les grandes entreprises
qui exécutent des opérations diverses et variées. Elle peut s’avérer aussi lourdes dans ces
situations. Ce qui fait qu’elle demeure également peu appliquée.

123.Double codification

L’évolution des outils d’information et de communication a rendu les techniques d’analyse


moins compliquées et permet l’adoption de véritables système comptables basés sur plusieurs
dimensions : la comptabilité générale, la comptabilité analytique, la comptabilité budgétaire…

Par le système des codifications multiples en fonction des souhaits des dirigeants, il est
possible de respecter les règles comptables générales, de suivre les coûts, de suivre les
activités par centre d’activité, de contrôler l’exécution du budget…tout cela en temps réel et
sans retraitement d’une comptabilité par rapport à une autre. Elles sont totalement distinctes.

Pour ce faire, l’entreprise procède aux codifications différentes en fonction de ses objectifs.

La codification comptable générale sera celle légale du plan comptable en vigueur. La


codification analytique sera faite en fonction des souhaits (par fonction, par produit, par
activité…). La codification budgétaire se basera les nomenclatures budgétaires pour en suivre
l’exécution. La codification peut se faire par zone géographique d’activité et à l’intérieur de
celle-ci par direction ou service…
Chaque dépense et chaque recette, au moment de leur enregistrement comptable, fait l’objet
de plusieurs imputations pour situer ses destinations. Ceci fait qu’à chaque moment on peut
déterminer des coûts selon plusieurs dimensions.

Cette technique qui s’impose en raison de la disponibilité de nombreux programmes


informatiques performants nécessite toutefois que l’entreprise dispose en amont d’une
organisation pertinente et rationnelle, que les ressources humaines soient dotées des
capacités de gestion adéquates, que les procédures soient suffisamment formalisées et de
manière générale que le système d’information et le système de contrôle interne permettent
de faire des appréciations pertinentes pour veiller à la bonne fonctionnalité du dispositif.

II La comptabilité générale et l’analyse financière

21 Notions

L’analyse financière utilise essentiellement les informations comptables qui donnent les
indications chiffrées complètes sur l’activité de l’entreprise, sa situation financière et son
patrimoine. Cependant, les données comptables ne sauraient à elles seules suffire à
appréhender de manière économique et financière la situation d’une entreprise. Ces données
doivent être complétées par celles liées à l’environnement notamment aux secteurs d’activités,
aux concurrents de l’entreprise…L’analyse doit combiner les performances intrinsèques de
l’entreprise avec celles de ses semblables pour les relatives et mieux les apprendre.

La comptabilité qui constitue la base de ces évaluations, permet d’obtenir des données
pertinentes pour évaluer la structure financière et les performances d’une entreprise. L’analyse
financière, comme la comptabilité analytique, utilise des techniques appropriées, sur base des
données comptables, pour aboutir aux résultats escomptés. Elle tient compte également de
quelques limites de la comptabilité qu’il convient de correctement appréhender pour mener
des analyses efficientes. Elle utilise les données comptables qui reposent sur des principes à
bien évaluer afin d’en limiter la portée sur l’analyse effectuée. Par exemple le principe du coût
historique, dans bien des aspects, limite la portée de l’analyse financière portée sur les
éléments de bilan. Il en est de même du principe de prudence. Les états financiers, notamment
le bilan sont statiques et donnent peu d’information sur les flux et surtout les tendances. Ils ne
contiennent pas de données prévisionnelles. Ils ne contiennent pas non plus de données de
performances économiques internes (productivité) permettant d’évaluer les capacités de
l’entreprise à faire face à son environnement.
Ils n’en reste pas moins que les données comptables, notamment celles contenues dans les
états financiers du SYSCOA, disposent de certaines spécificités pertinentes pour l’analyse
financière :

- conception économique du bilan

- indication des grandes masses d’analyse : investissement, BFE, capitaux permanents

- distinction de la trésorerie en actif et financement à court terme

- identification claire des masses par liquidité ou par exigibilité avec la possibilité d’appréhender
la solvabilité de l’entreprise

- présentation des soldes intermédiaires de gestion

- contenu du tableau financier, qui, à travers plusieurs soldes et plusieurs tableaux, permet
d’indiquer précisément la capacité de financement de l’entreprise, les incidences de ses
politiques d’investissement et de financement, la contribution de l’exploitation dans la
consommation des ressources ou dans la génération de celle ci

- distinction des activités ordinaires des activités HAO et indication au sein des activités
ordinaires du cycle de l’exploitation et des activités financières.

La norme comptable a été conçue pour permettre que l’analyse financière puisse se mener de
la manière la plus complète possible avec les retraitements les plus minimaux, bien que cela
ne soit pas un objectif majeur pour une norme comptable.

22 Techniques

De nombreuses techniques sont à la disposition des entreprises pour effectuer une analyse
financière pertinente. Cependant, ces techniques sont assez standardisés et doivent être
adoptées en tenant compte des particularités par secteur, par activités…Les méthodes
peuvent se différencier d’un type d’utilisateur à un autre en fonction de leurs besoins ou en
raison de l’optique spécifique de l’analyse (analyse interne pour une direction financière,
analyse externe pour un actionnaire ou un banquier, analyse spécifique en vue de l’octroi d’un
crédit…). Cependant la cohérence de l’analyse doit toujours pouvoir être établie. C’est cette
cohérence qui a été visée dans l’indication des analyses possibles prévues par la norme
comptable.

221 La structure
La structure de l’entreprise porte sur son organisation, son patrimoine, son potentiel, ses
éléments constitutifs. Elle est constituée des éléments physiques du patrimoine et de leur
financement mais également des conditions d’exploitations. Ce qui pousse à rapprocher la
structure du bilan c'est-à-dire composée du haut du bilan mais également du bas de bilan
(exploitation ou incidence de l’exploitation sur le patrimoine). Certains éléments peuvent faire
l’objet d’appréhension dans un cadre d’analyse financière de la structure de l’entreprise :

- le potentiel productif : l’ensemble des éléments nécessaires à la production, y compris les


biens loués

- le fond de roulement global : l’excédent des ressources permanentes sur les emplois stables

- les besoins en financement d’exploitation

- les capitaux investis : les investissements et le besoins en financement à comparer aux


capitaux permanents

- indépendance financière : rapport de l’endettement long aux capitaux propres

- les analyses de crédits de trésorerie en rapport avec l’endettement : proportion de


financement assuré au moyen de crédit de trésorerie

22 Les performances

Le compte de résultat donne déjà une bonne vision des performances de l’entreprise à travers
les soldes intermédiaires de gestion. D’autres indications sont possibles à partir de certaines
analyses spécifiques de la performance :

- la capacité d’autofinancement : elle mesure le potentiel de financement propre que l’entreprise


peut dégager pour sa croissance ; l’apport de son exploitation dans le financement de sa
croissance ; la source de croissance interne. Elle est indicative des performances nettes d’une
entreprise.

- L’excédent brut d’exploitation et l’excédent de trésorerie lié à l’exploitation donnent des


indications sur la formation de la trésorerie issue de l’exploitation afin d’apprécier cette
capacité contributive de l’exploitation. Cette donnée, avec la CAF, permet d’évaluer les
performances économiques et commerciales de l’entreprise
Plusieurs techniques qui empruntent aux ratios permettent de mettre en rapport plusieurs
données d’activités pour faire sortie les performances de l’entreprise. Les ratios combinent
deux ou plusieurs soldes spécifiques et permettent d’établir des analyses combinées souvent
plus intéressantes pour les entreprises. Par exemple, la valeur ajoutée pour l’entreprise peut
être bien positive mais la productivité du personnel largement insuffisante (rapport valeur
ajoutée/effectif). C’est tout l’intérêt des ratios.

Plusieurs ratios significatifs sont à la disposition des entreprises pour faire ressortir les
éléments constitutifs de sa structure mais surtout les tenants de ses performances :

- l’EBE/Chiffre d’affaires : capacité bénéficiaire de l’entreprise, pour apprécier la possibilité de


dégager un excèdent lors de l’engagement d’une activité. Ce ratio peut être complétée par le
rapport de l’EBE et des capitaux propres pour apprécier le rendement économique des fonds
investis dans l’entreprise

- le coût du financement et les effets de levier : le rapport des emprunts et des intérêts permet
à l’entreprise de s’assurer que son financement n’est pas onéreux et surtout, comparé au
rendement des fonds propres, permet aux entreprises de savoir si l’endettement diminue leur
rentabilité ou l’augmente

- le ratio de distribution (dividende/valeur de l’action) est un élément de communication


financière de l’entreprise qui permet aux investisseurs de savoir à quoi il faut s’attendre en
achetant des parts

- la solvabilité, la liquidité qui se déterminent dans les états financiers peuvent également
s’obtenir par des ratios appropriés (actif circulant plus disponibilité/ passif exigible,
disponibilité/actif circulant et disponibilité)

- certains ratios permettent de donner des indications sur le déroulement de l’exploitation :


coefficient de rotation des stocks ou des comptes clients

Les entreprises disposent de plusieurs centaines de ratios d’analyse de leurs performances.


Elles doivent les utiliser et savoir les interpréter en tenant compte du fait que ces techniques
ne sont standardisées, il n’existe pas de normes (à l’exception du ratio de bénéfice par action
qui est indiqué dans une norme internationale). Elles peuvent utiliser les données sectorielles
de références produites par les institutions spécialisées, elles peuvent également mener des
analyses sur plusieurs années afin de disposer de données plus pertinentes, en dehors de
variations conjoncturelles. Elles peuvent enfin utiliser des programmes spécifiques d’analyse
financière qui intègrent des techniques sur base des données intégrées.
III La comptabilité publique

31 Textes

La comptabilité publique est réglementée par les textes d’origine communautaires et des
règles nationales. De manière générale les dispositions de la comptabilité publique
s’appliquent

A l’état

Aux collectivités territoriales

Aux organismes publiques

Aux bénéficiaires des financements publics quels qu’ils soient.

Ces textes ont comme source une législation communautaire dans la zone UEMOA,
constituée par :

La directive 05/97 amendée par la directive 02/99 portant sur la loi de Finances

La directive 06/97 amendée par la directive 03/99 portant sur la comptabilité publique

La directive 04/98 amendée par la directive 04/99 portant sur la nomenclature budgétaire de
l’Etat

La directive 05/98 amendée par la directive 05/99 portant sur le plan comptable de
l’Etat

La directive 06/98 amendée par la directive 06/99 portant sur le tableau des opérations
financières de l’Etat

La Directive 02/2000 portant adoption du code de transparence dans les opérations de gestion
des fonds publics.
Au Mali, la loi 96061 du 04 novembre 1996 fixe les principes fondamentaux de la comptabilité
publique. Elle est encours de relecture.

32 Acteurs

L’ordonnateur

Il prescrit l’exécution des dépenses et des recettes des budgets point de départ de la
comptabilité. Ils peuvent être principaux (Ministres, Directeurs,maires, adjoints municipaux) ou
secondaires (DAFs,…). Ils doivent être accrédités c’est à dire que leur pouvoir de décision doit
être délimité au comptable.

Le comptable

Il n’est pas agent de l’ordonnateur et relève du ministère des finances qui le nomme. Il est
chargé

- de la prise en charge et du recouvrement des créances,

- du paiement des dépenses prévues dans le budget et autorisées par l’ordonnateur,

- de la garde et de la conservation des fonds et valeurs appartenant ou confiés,

- du maintient des fonds et des comptes de disponibilité,

- de la conservation des pièces justificatives des opérations et des documents de comptabilité,

- de la tenue du poste comptable qu’il dirige.

Il peut également être principal ou secondaire.

Il est personnellement et pécuniairement responsable des opérations dont il est chargé et


constitue pour ce faire des garanties (sur ses biens meubles, immeubles).ses fonctions sont
incompatibles avec celle d’ordonnateur.
Le comptable public est complété par les services comptables de l’ordonnateur dont l’objectif
est de tenir la comptabilité administrative.

33 Procédures

Recettes

Fondement de la recette

Toutes les recettes doivent avoir un fondement juridique et être précisées par des dispositions
juridiques. Au Mali c’est la loi de finances qui décrit les recettes de l’Etat. Celle ci confère aux
recettes plusieurs natures :

- fiscale : il s’agit des impôts et taxes prévus par le code général des impôts, des autres impôts
et taxes (pour les quels la loi fixe des seuils),

- économique : ce sont les revenus du patrimoine de manière générale (redevance et loyers,


taxes perçues pour l’utilisation d’espace publique…),

- sociale : il s’agit de la rémunération de prestations de service pour le compte des administrés


(travaux de réfaction, participation de la population dans les actions sportives, culturelles ou
éducatives, frais d’actes civils…),

- financière : ce sont les subventions et aide diverses, les emprunts, les dons et legs…

Autorisation budgétaire

Le fondement législatif ou conventionnel des recettes n’est pas suffisant. Leur perception doit
avoir été prévue chaque exercice par le budget. La nécessité du vote du budget est une
condition préalable de la réalisation des recettes communales.

Mise en recouvrement
Elle est assurée par l’ordonnateur. il émet un ordre de recette. Dans certains cas l’ordre de
recette peut être émis par une structure différente. C’est le cas de l’administration fiscale pour
l’émission des rôles concernant la patente.

L’ordre de recette concrétise l’acte administratif par lequel un ordonnateur autorise le


comptable à recouvrer des recettes pour le compte de la commune.

Il comporte les informations suivantes

- le numéro d’ordre, pris dans une série mensuelle,

- une indication précise de la nature de la créance ainsi que les références aux textes sur
lesquels est fondée l’existence de la créance,

- les imputations budgétaires par fonction et comptables par nature (avec mention du compte
de contrepartie).

Les titres de recettes émis dans le mois sont résumés dans un état récapitulatif élaboré par le
comptable et visé par l’ordonnateur.

Pour certaines opérations le recouvrement peut intervenir avant l’émission d’ordre de recette
(perception des recettes au comptant par le comptable ou les agents de régie). Des ordres de
recettes de correction sont émis pour effectuer la régularisation.

Recouvrement

Le comptable reçoit les ordres de recettes et enclenche la procédure de recouvrement. Au


préalable il en effectue le contrôle (cf Contrôle des communes).

Le comptable est responsable de la mise en œuvre de toutes les diligences nécessaires pour
que les créances communales soient encaissées. Il est en droit d’engager des poursuites
judiciaires pour faire rentrer la commune dans ses droits.
Dépenses

Autorisation budgétaire

Conformément à la procédure des recettes, le budget précise pour la période donnée


l’ensemble des dépenses pouvant être engagées. Cette autorisation emporte ouverture de
crédit pour chaque catégorie de dépense. En même temps il en fixe la limite.

Origine des dépenses

Les autorisations de dépense ne créent pas d’obligation de dépenser. Elle constitue une
condition de forme à l’exécution des dépenses. La condition de fond est l’existence d’un acte
générateur. Les décisions et délibérations (nominations d’agents…), les contrats (achat,
entretien…) sont autant de fait qui servent de fondement aux dépenses municipales.

Engagement

C’est l’acte d’origine de la dépense. Il est juridique (signature d’un bon de commande par
exemple) et comptable (réservation de crédit). Les engagements juridiques et comptables
sont assurés par l’ordonnateur.

Liquidation

La dette est constatée par la reconnaissance de la livraison des biens ou l’exécution des
services qui ont engendré la dette de la commune. A partir de ce constat la liquidation, c’est à
dire le calcul du montant définitif de la dette, est effectuée. Elle est à la charge de l’ordonnateur.

Ordonnancement
Cette étape confère une force exécutoire à la dette. C’est l’acte administratif donnant l’ordre
de payer. Elle relève de la compétence exclusive de l’ordonnateur. Le mandat de paiement
sert de support à l’ordonnancement.

Le mandat constitue le support administratif de l’ordre à payer adressé au comptable par


l’ordonnateur. Il justifie de ce fait l’exécution du budget des dépenses (fonctionnement et
investissement). Il doit comporter un certain nombre de mentions

- le numéro d’ordre, pris dans une série annuelle continue,

- la désignation du créancier,

- l’objet de la dépense, le mode de règlement et la somme nette à payer au fournisseur (en


Hors taxe et en TTC),

- les imputations budgétaires par fonction et comptables par nature en précisant pour cette
dernière le compte de contrepartie.

Les mandats font l’objet d’un bordereau récapitulatif établit par mois et qui précise toutes les
dépenses effectuées. Il est établi par le comptable et visé par l’ordonnateur.

Le paiement

Il est consenti par le comptable sur la base des mandats présentés. Au préalable il effectue
les contrôles nécessaires (cf contrôle). Ils les constatent en écriture et procèdent au paiement
afin de libérer la commune de son engagement. Le paiement peut se faire par compensation
avec le suivi des procédures de recettes et de dépenses correspondantes.

Certaines dépenses peuvent faire l’objet de paiement avant liquidation. Il s’agit notamment
des avances aux fournisseurs, des avances aux régies de dépense. Ces décaissements font
l’objet d’une régularisation.

34 Principes
Séparation de l’ordonnateur et du comptable

Les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable sont incompatibles. Les conjoints des
ordonnateurs ne peuvent être comptables des organismes publics auprès desquels lesdits
ordonnateurs exercent leurs fonctions.

En vertu de leur fonction de contrôle des actes des ordonnateurs, les fonctions de comptable
ne peuvent être cumulées avec celles d’ordonnateur. La distinction des fonctions entre
ordonnateurs et comptables et le contrôle des actes des premiers par les seconds seraient
illusoires si ces fonctions pouvaient être cumulées par les mêmes agents. Cette incompatibilité
est protégée par l’instauration de sanction pour les élus et comptables qui la transgressent.

Annualité et universalité du budget

Ces principes sont énoncés dans les textes encadrant les finances publiques.

L’annualité induit que le budget autorise les dépenses et les recettes pour une année civile qui
commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Il fait l’objet d’aménagement pour

- tenir compte de l’ajustement des crédits ouverts encours d’exercice,

- tenir compte d’opérations pluri annuelle avec la prise en compte fractionnée de ces
transactions,

- tenir compte des opérations postérieures à la clôture mais qui concernent l’exercice.

L’universalité précise la prise en compte dans le budget de toutes les dépenses et de toutes
les recettes de l’exercice sans compensation entre elles. Aucune recette ne doit être affectée
à une dépense. Certaines exceptions existent à ce principe notamment par l’affectation de
comptes spéciaux à des opérations exécutées sur d’autres budgets (budgets annexes,
spéciaux)

Equilibre budgétaire
L’équilibre du budget doit être un équilibre réel c’est à dire

- les recettes et les dépenses doivent être estimées à leur valeur réelle,

- les sections de fonctionnement et d’investissement doivent être votées en équilibre.

Autres principes : unité

Le budget voté doit être un budget général recensant l’ensemble des activités. Ce principe est

atténué par l’existence de budgets annexes.

35 Documents de synthèse

Le budget

Il est établi en principe avant le début de l’exercice (avant le 31 octobre de l’année précédente)
et justifie les dépenses et recettes de l’année. Il est élaboré pour une période annuelle
correspondant à l’année civile il est organisé en budget d’Etat, en budgets régionaux, en
budget Spécial des Investissements et en budget annexes.

Le compte administratif

Il est établi par les services de l’ordonnateur et retrace l’exécution du budget. Il est organisé
conformément au budget et est scindé en trois colonnes afin de retracer pour chaque section
le montant prévu, le montant émis et le montant qui a fait l’objet d’un paiement. Il s’agit d’un
document à l’attention des élus et non destinés à d’autres tiers. Le compte administratif N doit
être établis et présenté au censeur des comptes au plus tard deux mois après la clôture de
l’exercice.

Le compte de gestion
C’est le document comptable de référence. Il est établi par le comptable et retrace comme le
compta administratif l’exécution budgétaire. Il a la même présentation que ce dernier. Il est
destiné à la section des comptes de la cour suprême.

36 Le contrôle des Comptes publics

CONTRÔLE À PRIORI

Le contrôle financier

Son exercice est encadré par les textes des finances publiques. C’est un contrôle administratif
effectué par un service relevant du ministère des finances. C’est un contrôle qui s’exerce à
plusieurs niveaux dans les procédures de dépense.

- Les contrôleurs vérifient tous les actes d’engagement de dépense et délivrent leur visa en
conséquence. Ils s’assurent que les imputations sont correctes. La disponibilité budgétaire,
l’exactitude et l’évaluation des dettes sont aussi des éléments d’appréciation du contrôleur.
Contrairement au comptable le contrôleur financier peut donner son avis quant à l’opportunité
d’une dépense.

- Les mandats de paiement sont aussi soumis au visa du contrôleur financier qui s’assure qu’ils
correspondent à des engagements qu’ils ont précédemment visés et qu’ils sont contenus dans
la limite des autorisations budgétaires. Le mandat non visé par le contrôleur financier ne peut
faire l’objet de paiement par le comptable.

Le comptable

Leur contrôle s’effectue lors de la réception des avis de mis en recouvrement (ordre de
recette…) ou des documents d’ordonnancement (mandats).

Recettes
Le contrôle que les comptables doivent exercer sur la régularité des recettes avant de les
recouvrer est défini par les textes de la comptabilité publique.

- le contrôle de l’autorisation de percevoir les recettes vise à s’assurer que la perception des
droits a bien été autorisée par le budget,

- le contrôle de la régularité des réductions et annulation vise à s’assurer que celles-ci ont bien
eu pour objet de réparer des erreurs ou, si celles ci ont été prononcées pour des motifs
d’opportunité,

- sauf s’ils ont la certitude qu’elles sont indues, les comptables ne peuvent vérifier la régularité
des actes d’établissement des recettes et ne pourraient en conséquence refuser
d’exécuter des ordres émis par les ordonnateurs.

Dépenses

Cette tâche du comptable est définie par :

- Le contrôle de la qualité des ordonnateurs est préparé par l’accréditement de ceux ci auprès
des comptables, qui met ces derniers en état de rapprocher les signatures apposées sur les
pièces de dépenses et de celles qui ont été déposées. Cette identification faite, il reste à
vérifier que les signataires étaient bien les ordonnateurs auxquels les crédits avaient été
ouverts.

- Le contrôle de la disponibilité des crédits et de l’exacte imputation des dépenses aux chapitres
qu’elles concernent vise à faire respecter les limites posées par les autorisations budgétaires.
Ce contrôle a déjà été exercé par le contrôle financier.

- Le contrôle de l’intervention des autres contrôles préalables a pour objectif de s’assurer que
les engagements et les ordonnancements ont bien été soumis à ces contrôles et notamment,
en ce qui concerne le visa et l’avis du contrôle financier. Les comptables n’ont pas à refaire
ces contrôles.

- Le contrôle de la justification du service fait et de l’exactitude des calculs de liquidation permet


au comptable de vérifier le respect de la règle selon laquelle les dépenses ne peuvent être
engagées que pour l’acquittement de dette. Les pièces justificatives à produire à l’appui des
mandats sont normalisées. Les énonciations contenues dans ces pièces doivent établir
l’existence et le montant des dettes à payer.
- Le contrôle de l’application des règles de prescription sanctionne le retard des créanciers à
faire valoir leurs droits. Les créances prescrites ne peuvent être payées.

- Le contrôle de la validité des paiements consiste à s’assurer que les bénéficiaires des
dépenses désignés par les ordonnateurs sont les créanciers eux-mêmes ou leurs
représentants légaux, judiciaires ou conventionnels.

Si ces contrôles révèlent des irrégularités, le comptable les signalera à l’ordonnateur pour qu’il
prenne les dispositions de régularisation nécessaires. Ils suspendent le paiement en attendant
la réponse de l’ordonnateur. Ceux-ci ont la possibilité d’amener le comptable à payer les
sommes concernées en le requérant par écrit. Cette action engage la seule responsabilité de
l’ordonnateur. Le comptable se trouve de ce fait couvert.

A posteriori

L’inspection des finances

Ce contrôle n’est pas systématique mais est diligenté de manière spontanée. L’inspection des
finances relève du ministre des finances. Le résultat de ses contrôles est donc transmis à ce
dernier qui est libre de la suite à lui donner. Leur contrôle vise les actes posés par le comptable
au cours de sa gestion des deniers qu’il gère. Aucun secret professionnel ne leur est
opposable.

Le contrôle Général des Services Publics

Ce contrôle n’est pas seulement destiné au comptable mais aussi à l’ordonnateur et de


manière générale à l’exécutif. Les contrôleurs généraux relèvent de la Primature à qui sont
adressés les résultats de leurs travaux.

Le Bureau du Vérificateur Général


C’est une structure créée dont plusieurs optiques

- vérifier la performance des politiques publiques et des structures chargées de la mise en


œuvre

- évaluer la gouvernance et les capacités

- contrôler la mise en œuvre des activités de toutes les structures publiques

Elle est totalement indépendante et est constituée de ressources humaines qui mettent en
œuvre les techniques modernes de contrôles afin d’améliorer de manière globale la gestion
des ressources publiques.

La cour des comptes

Les comptes sont adressés à la section des comptes de la cour suprême. Cette juridiction
institutionnelle décide ensuite de mener le contrôle des comptes. Ses contrôles peuvent
s’exercer sous la forme de contrôle sur pièce ou de contrôle sur place.

Elle juge enfin de la suite à donner aux résultats de ses investigations.

L’Assemblée nationale, le Conseil communal et les citoyens

Le contrôle exercé par les représentations nationales et locales sur la comptabilité publique
s’exerce de plusieurs façons. En premier lieu, lors du vote du budget, l’assemblée délibérante
vérifie alors simultanément l’exécution du budget, la tenue par l’ordonnateur de sa comptabilité
administratif et la concordance de cette dernière avec la comptabilité du receveur.
L’aboutissement de cet examen peut être un vote de rejet qui peut aussi être la source à
d’autres contrôles. Ensuite les élus disposent de nombreux occasions pour demander des
explications et des justificatifs complémentaires sur la vie financière des structures publiques
(discussions diverses sur les modifications du budget, réunions de commission de finance).
Les citoyens, quant à eux disposent du droit de réclamer les informations financières sur les
communes et les structures publiques.
IV Les autres comptabilités sectorielles

41 Les Banques

Présentation de la comptabilité bancaire

- OHADA et Code de commerce : articles 159 à 161 du Code de commerce, articles 13 à 17 de


l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au Droit Commercial Général. Les personnes physiques ou
morales ayant la qualité de commerçant doivent tenir une comptabilité de leurs opérations et
tenir des livres comptables légaux : livre journal, livre d’inventaire (contenant les résultats de
l’inventaire et les états financiers) et le grand livre.

- Loi bancaire : Loi 90-74 AN RM portant réglementation bancaire au Mali. Introduite en l’article
754 du code de commerce. Articles 40 à 43 de la loi bancaire. Ces dispositions ajoutent
d’autres obligations aux banques dans la ténue de la comptabilité en plus de celles du Code
de commerce et de l’OHADA. l’établissement de situations périodiques fait partie de ces
exigences particulières aux banques (article 41).

- Plan comptable bancaire : élaboré pour normaliser les méthodes et pratiques de la


comptabilité des banques de la zone UEMOA dans la perspective de l’Intégration sous
régionale. Plusieurs instructions ont été publiés et portant sur le plan des comptes, les états
financiers, leur transmission ainsi que les règles et méthodes d’évaluation et de présentation.
Le plan est entré en vigueur le 01/01/1996.

- Normalisation comptable internationale en matière bancaire : le PCB a été fortement inspiré


par les normes comptables internationales et en particulier par les normes françaises dans le
domaine bancaire (BAFI ou base de données des données des institutions financières). Ceci
est du à la particularité des pays de la zone en majorité francophone.

- Normalisation comptable internationale : la comptabilité bancaire utilise aussi les règles


internationales en matière de comptabilité générale. Les principes comptables généralement
admis sont appliqués par les banques. La prudence, la continuité d’exploitation, la
spécialisation des exercices, la permanence des méthodes, le coût historique, la non
compensation, l’importance significative et l’intangibilité du bilan sont autant de concepts
auxquels les banques doivent veiller.

Système comptable bancaire

Le système comptable des établissements bancaires se caractérise par un certain nombre de


spécificités.

Système comptable décentralisé

La comptabilité au sein des banques se distingue de celle des entreprises classiques


essentiellement par cette caractéristique. Dans les autres structures l’enregistrement
comptable est l’apanage des seuls comptables. Dans les banques ce n’est pas tout à fait le
cas.

La comptabilisation d’une opération est ramenée à son exécution et est effectuée par le service
qui l’initie. Le service comptable joue essentiellement le rôle de contrôle et valide les écritures
enregistrées.

Système comptable tributaire de l’informatique

L’informatique qui est important pour les entreprises est indispensable pour les banques. Eu
égard à l’organisation particulière soulevée ci dessus une configuration informatique alliant les
opérations à la comptabilité s’impose. L’exécution d’une opération caractérisée par une saisie
informatique entraîne de facto un enregistrement comptable. Le programme informatique est
organisé en ayant des schémas comptables intégrés correspondant aux différentes
opérations.

Cette architecture permet une ténue comptable en temps réel et le traitement d’une quantité
importante d’opérations comme c’est le cas pour les banques.

Système comptable Géographiquement étendu

Un établissement bancaire est généralement organisé en réseau composé d’un siège et de


plusieurs agences. Celles ci fonctionnent à leur niveau comme une banque à part entière. Leur
comptabilité est ténue à l’instar du siège. Leurs différents états sont intégrés dans la
comptabilité globale. Pour ce faire des dispositions particulières doivent être prises en comptes
avec la mise en place de comptes spécifiques et d’un dispositif de contrôle assurant la
cohérence de l’information agrégée.

Organisation normalisée

Le plan comptable bancaire rend obligatoire l’établissement d’un manuel de procédures. Ce


document décrit les procédures et l’organisation comptable. Il est mis à jour régulièrement et
a pour objectif de faciliter la compréhension du système comptable et la réalisation de
contrôles.

Plan de compte détaillé

Pour codifier une grande catégorie d’opération un plan de comptes détaillé est nécessaire.
Les opérations avec les membres pour exemple contiendront autant de compte que la banque
dispose de clients. Ce répertoire peut atteindre la vingtaine de millier de comptes.

Documents de synthèse spécifiques

Le bilan d’un établissement bancaire se présente dans un ordre de liquidité et d’exigibilité


décroissant (à l’actif et au passif) contrairement aux entreprises classiques. Cette particularité
s’explique par la nature différente du potentiel productif entre les banques et les autres
entreprises commerciales. Si les immobilisations représentent le capital productif des autres
entreprises, les opérations de placement et de financement représentent celui des banques.

Ce qui explique qu’à la place des immobilisations à l’actif se trouvent les opérations de
trésorerie et de crédit pour une banque.

Caractéristiques des états financiers

Documents bilanciels
Il s’agit de document de description de la situation patrimoniale et financière de la banque à
une date donnée. Ils sont les plus nombreux et sont accompagnés de leurs annexes. Ceux ci
décrivent le contenu de chaque document.

Ils sont composés du bilan, de la situation comptable ainsi que des différents états sur l’activité
de crédit, d’emprunt, de dépôts… .

Documents de compte de résultat

Le résultat à travers la confrontation des charges et des produits est déterminé dans les
différents documents de compte de résultat. Des documents annexés sont aussi prévus à ce
niveau.

Documents prudentiels

La banque centrale a instauré un dispositif prudentiel qui soumet les banques à la fourniture
d’informations de gestion. Ces informations ont fait l’objet de standardisation par
l’intermédiaire d’un certain nombre de ratios. Les banques doivent satisfaire à ces ratios. Les
principaux ratios prudentiels sont les suivants

Documents prudentiels

Ratios Norme BCEAO Commentaire

Fonds propres effectifs Min 1 milliard Le fonds propre effectif qui représente le
fonds propre réel de la banque ne doit
pas être inférieur à un milliard de FCFA.

Structure du portefeuille Min 60 % Les créances ayant fait l’objet d’accord de


classement de la BCEAO doivent
constituer au moins 60% des créances
Prêts aux dirigeants et au Max 20 % Les prêts aux dirigeants ne doivent pas
personnel dépasser

Immobilisations et Max 100 % Le cumul des immobilisations et des


participations participations ne doit pas dépasser les
FPE.

Coefficient de liquidité Min 60 % Au moins 60% des engagements des


banques doit être immédiatement
réalisable.

Fonds propres sur risques Min 4 % Le risque global de la banque (crédits,


engagements…) ne doits pas
dépasser 25 fois les fonds propres

Couverture des emplois à Min 75 % Précise l’équilibre financier de la banque.


moyen

et long terme par des ressources


stables

Immobilisation hors exploitation Max 15 % Le cumul des immobilisations hors


et exploitation et des participations ne doit
pas dépasser 15% des FPE
participations dans les sociétés

immobilières

Normalisation à l’échelle sous régionale

Identification bancaire

Le code d’identification précise pour chaque établissement de la zone son numéro


d’affectation.

Il est composé de 5 caractères.

Attributs
L’en- tête des états donne les indications sur le document de synthèse, le pays d’implantation,
la dénomination de l’établissement (Identification),le code du document, la date d’arrêté du
document, l’état de chargement (création, modification ou annulation), la monnaie
d’établissement et la périodicité.

Toutes les lignes et les colonnes de chaque document financier sont codifiées avec en
référence les comptes s’y rapportant. Ceci facilite l’informatisation indispensable. Pour ce faire
chaque poste est codifié une seule fois quelque soit le document qu’il renseigne.

Contenu des postes et des rubriques

Les postes et rubriques sont codifiés en fonction des opérations. La codification s’effectue par
l’intermédiaire de trois caractères (lettre d’affectation des classes, les deux caractères suivants
sont laissés à l’initiative de la banque). Par exemple : A désignant les comptes actif de la
classe 1, A10 peut spécifier la caisse si l’établissement décide d’adjoindre directement les
deux premiers chiffres du compte concerné.

Documents

La codification des documents est établie par la composition de trois caractères. Les deux
premiers sont alphabétiques et le dernier est numérique. Les premiers caractères précisent le
caractère du document

A : document bilanciel

B ou C : état annexé à un document bilanciel

R : compte de résultat

S : état annexé au compte de résultat

T : document prudentiel

Les documents se dénomment «documents des établissements de crédit ». DEC

Confection et transmission
Les différents documents sont servis en millions de FCFA. La transmission est essentiellement
effectuée sur support magnétique.

Périodicité et Date de dépôt

- Décadaire : Pour les documents décadaires la BCEAO publie les différentes dates chaque
année

- Mensuelle : Pour les documents mensuels: dernier jour du mois qui suit la période

- Trimestrielle : Pour les documents trimestriels : dernier jour du mois qui suit la période

- Semestrielle : Pour les documents semestriels : au plus tard le 31 août N+1

- Annuelle : Pour les documents annuels : au plus tard le 28 février

42 Les assurances

La comptabilité des assurances est réglementée par le code de la CIMA.

Il est indiqué que la comptabilité des assurances est une comptabilité sectorielle qui ne remet
pas en cause les principes comptables reconnus par les normes générales (SYSCOA,
OHADA).

Certaines dispositions du code de la CIMA fixent quelques obligations particulières des


assurances en matière comptable :

 Inventaire annuel : art 402

 Exercice comptable correspondant à l’année civile sauf dérogation permise par la commission
de contrôle: 403

 Délai de conservation des pièces pendant dix ans : art 404

 Accès aux documents : art 414


 Accès du public aux documents : art 423

 Distinction obligatoire entre les opérations brutes et les affaires cédées en réassurance

 Partie double : art 406

 Livres à tenir : art 413

Le plan comptable des assurances est détaillé en classe, conformément à la norme générale
d’inspiration.

Les classes du cadre comptable sont numérotées de 1 à 8 et 0. Chaque classe comporte des
comptes principaux (dont le deuxième chiffre est numéroté de 0 à 9. Les comptes principaux
sont eux-mêmes subdivisés en comptes divisionnaires (trois chiffres) à leurs tours ventilés en
sous - comptes (quatre chiffres dont le dernier est également numéroté de 0 à 9). Les chiffres
qui codifient les comptes se lisent toujours à partir de la gauche.

Les classes du cadre comptable sont aménagées de manière à séparer

- les comptes du bilan (classe 1 à 5) ;

- les comptes de gestion (classes 6 et 7)

- les comptes de résultat (classe 8) ;

- les comptes spéciaux (classe 0).

Ces classes se présentent comme suit :

Classes Intitulés des classes


1 Comptes de capitaux permanents.

2 Comptes de valeurs immobilisées.

3 Comptes de provisions techniques.


4 Comptes de tiers.

5 Comptes financiers.

6 Comptes de charges par nature.

7 Comptes de produits par nature.

8 Comptes de résultats.

0 Comptes spéciaux.

43 Les projets de Développement

Les projets de développement sont des émanations de l’Etat et doivent en principe respecter
les dispositions de la comptabilité publique. Cependant, ces projets ont la particularité d’être
soutenus par des partenaires techniques et financiers dont l’une des exigences est la tenue
d’une comptabilité complète, probante et soumise aux vérifications d’un auditeur externe.

Plusieurs partenaires exigences d’ailleurs que les normes internationales comptables soient
suivis par les projets. Ce sont ces exigences qui obligent les projets et programmes de
développement, des entités publiques, à tenir des comptabilités d’entreprise. Au delà de cette
comptabilité générale, les bailleurs exigent une comptabilité budgétaire destinée à rendre
compte de l’exécution du budget, une comptabilité analytique pour le compte rendu des
activités (composantes, volets du projet) en rapport avec le système de suivi et d’évaluation,
une comptabilité par partenaires financier…

Ces systèmes sont conçus et mis en place par des programmes spécifiques.

Ces obligations comptables des projets leur permettent ainsi de disposer de système plus
pertinent sur les systèmes publics et de pouvoir rendre compte à l’ensemble de leurs
partenaires de leur situation financière, de leur patrimoine et de leurs performances. Il facilite
également la dévolution des biens du projet à la clôture des activités.

L’inconvénient de ce système est qu’il n’est pas normalisé et on assiste souvent à autant
d’exigences comptables que de bailleurs de fonds avec des situations aberrantes d’un projet
doté de plusieurs comptabilités pour plusieurs bailleurs avec une démultiplication des système
de gestion et des coûts inutiles de gestion.

Ceci est à revoir et figure parmi les objectifs du Conseil Comptable OUEST Africain.

44 Les entreprises agricoles

Le secteur agricole qui est prépondérant dans nos économies n’est pas pris en compte de
manière approfondie dans la normalisation comptable. Ceci peut être expliqué par le caractère
général du plan SYSCOA et l’OHADA mais également par la faible structuration des
entreprises de ce secteur. Une doctrine est nécessaire pour préciser les normes comptables
spécifiques à ce secteur.

En attendant cette normalisation le SYSCOA et l’OHADA ont innové en indiquant des voies
de normalisation.

Au niveau des comptes plusieurs termes agricoles et agro industriels sont indiqués. Les
immobilisations animales et végétales sont prévues dans le plan comptable. Les matériels
hippomobiles sont également prévus. Il en est également des stocks et encours où des
comptes spécifiques peuvent être utilisés ou créés ou tenir compte de la qualité particulière
des éléments du patrimoine des entreprises de ce secteur.

La question de l’évaluation, du patrimoine des entreprises agricoles qui demeure non encore
abordée, doit être posée. On pourrait s’inspirer de la normalisation dans certains pays
occidentaux pour ce faire. Ainsi par exemple :

- Les immobilisations animales utilisées pour la production (bœufs de labour, géniteurs…) sont
elles enregistrées quand elles sont acquises à leur coût d’acquisition. Ce coût demeure
intangible si l’élément est opérationnel. Il doit être augmenté des frais de production pour
emmener le bien à son niveau d’utilisation. A partir de cette date, le bien est amorti sur sa
durée probable d’utilisation.

- Les immobilisations animales produites sont évaluées à leur coût de production jusqu’à leur
période d’utilisation et amorties sur leur durée d’utilisation.
Il en est ainsi des stocks produits ou acquis.

Ces normes pourront être mises à contribution pour encadrer ce domaine qui demeure vital pour nos
pays.
Publié par Boureima SAWADOGO à 09:40

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1 commentaire:

1.

John Cena9 mars 2016 à 03:16

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Répondre
Traitement comptable des salaires
I SALAIRES
Les frais de personnel sont des charges d’exploitation. Ils comprennent :

- le salaire et ses accessoires (primes et indemnités) contreparties de la prestation fournie par


les agents,
- les charges sociales calculées sur le salaire et reversées à l’INPS,
- las charges fiscales également assises sur les salaires encaissés par l’Etat.

En outre, il est fait obligation aux entreprises de prélever à la source l’impôt dû par les salariés
ainsi que leur contribution sociale versée à l’INPS. Cette contribution est destinée à financer leur
pension de retraite.

Le schéma général de traitement des charges de personnel est illustré par l’exemple suivant :

Rubrique Montant

Salaire de youssouf pour le mois de Mai 200


Prime de rendement 25
Indemnité de 10
solidarité
Total 235

Prélèvement INPS 15
Prélèvement Impôt sur les salaires 35

Total prélèvement 50
Net à payer 185

L’entreprise qui emploie Youssouf paie 45 à l’INPS au titre des charges patronales qu’elle
supporte et s’acquitte de 20 de contribution forfaitaire et 5 de taxe de formation qu’elle verse à
l’Etat. Elle procède aux enregistrements suivants

Salaire du mois de Mai

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


6611 Salaire de base 200
6615 Indemnité 10
6612 Prime de rendement 25
447 Etat Impôt à payer 35
4311 INPS cotisation à payer 15
4221 Net à payer au salarié Youssouf 185

La prise en charge des salaires est effectuée distinctement de celle des cotisations patronales.

Charges sociales et fiscales patronales du mois de Mai

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

6641 Charges sociales patronales 45


6413 Contribution forfaitaire 20
6415 Taxe de formation 5
4311 INPS 45
4421 Etat charges fiscales patronales 25

Paiement des salaires et charges sociales et fiscales du mois de Mai par la banque

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

4221 Salariés Youssouf 185


4311 INPS 60
4471 Etat Impôt sur salaires 35
4421 Etat charges fiscales patronales 25
5211 Banque 305

II IMPOTS ET TAXES

21 TVA
La Taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect supporté par le consommateur final d’un produit
ou d’un service.

La TVA est assise sur tous les biens et services produits ou acquis à l’exception de certains biens
et services expressément exonérés. Il s’agit généralement de biens et de services bénéficiant de
fiscalité particulière (secteurs financier, alcools, tabacs…).

La TVA porte sur les biens et services ; elle ne porte pas sur les personnes. Ce n’est pas une
taxe per capita. Cependant certaines personnes en sont expressément exonérées. Il s’agit de
structures diplomatiques, de structures évoluant dans le secteur social, de structure financée par
des bailleurs internationaux ne souhaitant pas financer indirectement les états.

Le mécanisme de la TVA fait de l’entreprise une collectrice d’impôt pour le compte de l’Etat. La
Taxe est assise sur son chiffre d’affaires (ventes de biens et de services). Quand elle facture, elle
doit toujours ajouter la TVA sur ses ventes à un taux tournant au tour de 18% dans la zone
UEMOA. Cette TVA collectée ne figure pas dans son chiffre d’affaires et doit être reversée à
l’Etat.

Au moment de la reverser, l’entreprise déduit du montant collecté ce qu’elle-même a versé à ses


fournisseurs afin que seule la proportion représentant sa marge (sa valeur ajoutée) soit reversée
à l’Etat. D’où le nom donné à la TVA « taxe sur la valeur ajoutée », qui stigmatise le fait qu’elle
est assise sur la valeur ajoutée créée par l’entreprise. La chaîne de collecte, de déduction et de
reversement continue ainsi d’entreprise en entreprise jusqu’au consommateur final qui est le seul
finalement à supporter la charge de la TVA ; ce qui fonde à considérer la TVA comme une taxe
assise sur la consommation.

Les entreprises déclarent la TVA sur une base mensuelle pour la plupart. Certains petites
entreprises paient une somme forfaitaire ou consentent une déclaration trimestrielle ou
semestrielle en fonction des pays. Sur la déclaration apparaît le chiffre d’affaires total, le chiffre
d’affaires taxable, la TVA collectée, la TVA déductible avec les charges concernées et enfin la
TVA à reverser à l’Etat. La TVA est ensuite reversée à l’Etat. Quand la TVA déductible est
supérieure à la TVA collectée, l’entreprise dispose d’un crédit de TVA qui est reporté sur les
déclarations ultérieures et peut être remboursé sous certaines conditions : persistance du crédit,
montant significatif, contrôle fiscal…

Toutes les entreprises déduisent en principe la TVA versée aux fournisseurs. Néanmoins, celles
qui ne collectent pas la TVA sur la totalité de leur chiffre d’affaires sont astreintes à déterminer
un prorata de déduction en proportion du chiffre d’affaires taxable sur la totalité du chiffre
d’affaires. Le prorata est calculé par secteur d’activité ou de manière globale en fonction des
pays. Le prorata atténue le droit à déduction et limite les possibilités pour les entreprises à obtenir
des crédits de TVA.

Il entraîne en contrepartie une perte pour les entreprises car la fraction non déductible de la TVA
dévient une charge qui diminue leur résultat et entrave le principe de neutralité de la TVA.
Certaines charges engagées par l’entreprise et qui supportent la TVA peuvent être rejetées par
les impôts en terme de droit à déduction. Il s’agit de toutes les charges considérées comme
somptuaires ou qui ne sont pas nécessaires à l’exploitation de L’entreprise.

Ces charges sont généralement des frais de réception, de mission, certains frais de
négociation…Ces frais sont également les acquisitions de véhicules de tourisme dont la TVA
n’est pas déductible (véhicule de fonction des responsables, autres véhicules de tourisme…). Par
ailleurs, une fraction d’amortissement de ces véhicules n’est pas déductible du résultat fiscal.
Cette fraction est déterminée par comparaison avec un plafond de déductibilité qui est de 12
millions dans certains pays, de 15 millions dans d’autres pays et d’un autre montant ailleurs. La
fraction n’existe pas dans certains pays comme le Sénégal.

22 IMPOT SUR LES BENEFICES

Les entreprises sont soumises à l’obligation de payer un impôt assis sur leurs résultats. Dans la
zone UEMOA, il s’agit de l’impôt sur les Bénéfices industriels et commerciaux (IBIC) ou de l’impôt
sur les sociétés (IS).

L’impôt sur le bénéfice (IBIC ou IS) est déterminé à partir du résultat comptable auxquels des
corrections sont apportées. Ces corrections concernent des opérations sur lesquelles il y a une
divergence d’analyse entre la comptabilité et la fiscalité. Par exemple, les dons accordés par une
entreprise sont des charges qu’elle doit comptabiliser. Sur le plan fiscal ces dons ne sont
assimilés à des charges qu’en partie, l’autre fraction est considérée comme non déductible du
résultat et donc réintégré à ce dernier. Il s’en suit que le résultat fiscal est souvent supérieur au
résultat comptable.

Pour le calcul du résultat imposable, le résultat fiscal peut subir l’imputation des déficits antérieurs
à condition que ces déficits aient été déterminés sur le plan fiscal et déclarés comme tel. Les
conditions d’imputation des déficits fiscaux varient en fonction des pays. Cependant, en moyenne,
les déficits des trois dernières années sont imputables sur le résultat fiscal d’une année.

L’impôt est ainsi calculé en proportion du résultat imposable. Si ce résultat est négatif, il devient
un déficit reportable sur les années postérieures. Si le résultat est positif, l’impôt déterminé ne
doit pas être inférieur à un minimum fixé en proportion du chiffre d’affaires de l’opérateur. Sinon,
ce minimum sera déclaré et acquitté par l’entreprise et cela sans possibilité de remboursement.

Sur le plan comptable l’impôt est une charge et enregistrée comme telle dans un compte de
charge hors activité ordinaire (compte 89). La charge d’impôt n’est cependant pas déductible du
résultat fiscal et devra être réintégrée dans le calcul de ce résultat.

Les acomptes d’impôt payé encours d’année sont des avances faites à l’Etat sur lesquelles l’impôt
s’imputera.

23 PROVISIONS A CARACTERE FISCAL


Certaines dérogations fiscales permettent aux entreprises de constater des charges
supplémentaires dans leur comptabilité en franchise d’impôt. Dans ces cas, la fiscalité entend
généralement soutenir l’investissement ou protéger les entreprises contre les effets de certains
phénomènes (variation des cours de devises…).

Ces situations sont traduites en comptabilité bien qu’elles ne soient pas économiquement
justifiées.

Quelques exemples illustrent cette « immixtion » de la fiscalité dans le domaine comptable :

- les amortissements dérogatoires,


- les provisions pour investissement,
- les provisions pour fluctuation de devises.

Les Amortissements dérogatoires


La norme comptable impose de constater la dépréciation comptable des immobilisations sur la
base de leur utilisation économique et induite par l’activité. L’entreprise doit procéder à ces calculs
dans l’intention unique de fournir dans ces comptes l’impact de l’utilisation du bien sur sa valeur
à travers les comptes d’amortissement.

Dans certains pays, la législation fiscale permet d’amortir certaines immobilisations sur une
période plus courte que leur utilisation économique, ceci pour permettre aux acteurs
économiques d’amortir rapidement et donc de renforcer leur capacité d’autofinancement afin de
pouvoir renouveler rapidement le bien et de soutenir l’investissement. La volonté de soutenir la
croissance économique par l’investissement est manifeste dans cette stratégie fiscale.

Les entreprises se voient encouragées à amortir rapidement leurs immobilisations en franchise


d’impôt et s’engagent ainsi dans cette optique. Cependant, cette « permission fiscale » n’est
traduite en comptabilité que dans des comptes appropriés.

Ainsi chaque année, l’entreprise compare la dotation économique « normale » et celle permise
par la fiscalité.

La dotation économique est enregistrée dans les comptes prévus à cet effet :

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

68 Dotation XXXX

28 Amortissement XXXX

La différence entre les deux dotations est enregistrée en dotation de provision réglementée ou
en reprise de provision réglementée selon le sens de cette différence.

Dotation
Débit Crédit Libellé Débit Crédit

85 Dotation XXXX

151 Provision réglementée XXXX


Amortissement dérogatoire

Reprise

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

151 Provision réglementée XXXX


Amortissement dérogatoire

86 Reprise XXXX

Ainsi la « permission fiscale » se trouve t-elle traduite dans la comptabilité.

Les Provisions pour Investissements


L’administration fiscale permet pour certains secteurs d’activités aux opérateurs à prévoir leurs
futures dépenses d’investissements en dotant des provisions qui seront déductibles de leurs
revenus imposables.

L’administration fiscale précise notamment les conditions de déductibilité de la provision, le mode


de calcul de la provision, les informations à fournir régulièrement sur les futurs projets
d’investissement et les conditions de réalisation des investissements.

A la réalisation des investissements concernés, la provision est reprise et ce produit sera


imposable au même titre que la charge est déductible. L’investissement aura un régime fiscal
normal pendant son séjour dans le patrimoine (amortissement fiscal ou économique assorti de
provisions éventuelle).

Dotation aux provisions pour investissements avant la réalisation du projet

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

69 Dotation XXXX

157 Provision réglementée XXXX


Provision pour investissement
Reprise de provisions pour investissements à la réalisation du projet

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

157 Provision réglementée XXXX


Provision pour investissement
XXXX
79 Reprise

L’avantage de la dotation aux provisions avant la réalisation du projet est de dégager de


l’autofinancement nécessaire à la réalisation du projet et cela de manière défiscalisée.

Les Provisions de Protection


Certaines administrations fiscales permettent aux entreprises de doter des provisions déductibles
pour se prémunir contre les risques divers. Ces risques concernent en premier lieu les effets de
change sur les entreprises.

Il faut déjà noter que les provisions pour risque de change dotées par rapport aux opérations
courantes ne sont pas concernées dans ce cas.

La provision fiscalement permise est dotée de manière globale et porte sur les stocks qui sont les
valeurs susceptibles de subir les effets de fluctuation de cours de devises.

Les conditions de dotation des provisions, les règles à observer, les conditions de délai et de
reprise, les autres règles applicables sont fixées par l’administration fiscale.

La provision est calculée globalement (pour tous les stocks et pour toutes les devises) et
fonctionne par niveau avec la comparaison de la provision calculée avec celle qui figure déjà
dans les comptes. L’écart positif est enregistré en dotation nouvelle. Une reprise constate un
écart négatif.

Dotation aux provisions pour Hausse des prix (différence N et N-1)

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

69 Dotation XXXX

156 Provision réglementée XXXX


Provision pour Hausse des prix

Reprise de provisions pour investissements à la réalisation du projet

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


156 Provision réglementée XXXX
Provision pour Hausse des prix
XXXX
79 Reprise

EXERCICES

Cas N°1
Les charges de personnel de la société Yiriwa, dont vous assurez la tenue comptable en
tant que cabinet d’expertise comptable, sont présentées dans l’état de salaire de Septembre
N conformément au tableau suivant :

Salariés Salaire De Indemnités Primes Cotisations Impôt sur Net à payer


Base INPS les
salaires
Amadou 250 000 15 000 12 500 20 000 60 000 197 500
Yély 145 000 20 000 7 000 7 500 30 000 134 500
Kamady 185 000 6 500 17 500 8 000 35 000 166 000
Lansana 300 000 10 000 15 000 25 000 75 000 225 000
Aissata 275 000 12 500 13 000 22 500 67 500 210 500
Oulématou 125 000 25 000 20 000 5 000 22 500 142 500
Fatimata 200 000 5 000 30 000 15 000 55 000 165 000
Total 1 480 000 94 000 115 000 103 000 345 000 1 241
000

Les charges payées par l’entreprise sont les suivantes :

- contribution forfaitaire : 220 000


- Taxe de logement : 70 000
- Taxe d’apprentissage : 35 000
- Cotisation INPS : 500 000.

Ces taxes et impôts ont fait l’objet de déclaration aux administrations concernées en Octobre. Il
vous est demande de passer les écritures comptables relatives :

- à la constatation salaires
- au paiement des salaires
- aux déclarations fiscales et sociales ainsi qu’à leur paiement.

Cas 2
Un extrait de la balance de la société MOM expertise se présente ainsi au 31 Décembre N

Compte Libellé Solde débiteur Solde créditeur


4492 Avance d’IS 450 000
835 Dons 600 000
Total produits 18 000 000
Total charges 13 500 000

La fraction non déductible des dons est de 400 000 FCFA.

Il vous est demandé de déterminer l’impôt dû par cette société, de procéder aux écritures
d’enregistrement de la déclaration de cet impôt (taux d’IS de 35%) et de son paiement.

SOLUTION AUX CAS PRATIQUES

Cas N°1

L’enregistrement comptable des salaires s’effectue selon le schéma suivant

Publié par Boureima SAWADOGO à 09:49


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2 commentaires:

1.

Mbaye Samba2 juin 2014 à 05:55

cours tres interessant


Répondre

2.

Unknown3 août 2018 à 18:45

Très important ce resumé cours


Répondre

Traitement comptable des opérations financières, des autres produits


et des autres charges
I CONSTITUTION DE SOCIETE

Les principales étapes de la constitution d’une société sont les suivantes :


- Manifestation d’intérêt des futurs actionnaires : deux ou plusieurs personnes se réunissent pour
mettre en commun des biens pour la réalisation d’une activité donnée. A ce niveau les futurs
associés se mettent d’accord sur la forme de la société, le capital, le fonctionnement et de
manière générale leurs relations futures par rapport à cette société ;
- La formalisation du projet : elle débute par les démarches pour accomplir les formalités juridiques
(élaboration et dépôt des statuts, immatriculation au registre du commerce…), la réunion
d’assemblée constitutive, le recensement des moyens à mettre à la disposition de la structure
créée (appel et libération des parts…) ;
- Le début des activités : à partir de la dotation en moyen de la société et de la nomination des
organes d’administration et de gestion, les activités vont pouvoir démarrer.

Les enregistrements comptables débutent à l’exécution d’opérations affectant le patrimoine de la


société en création ou déjà créée.

Il s’agit :

- De l’engagement des actionnaires,


- Des appels de fonds pour la libération des actions souscrites,
- Des encaissements de fonds,
- Des frais engagés pour la création (frais de notaires, droits d’enregistrement…) pris en charge
directement par la société ou par un des futurs associés.

Les libérations d’actions (ou achats d’actions) par les actionnaires peuvent se faire par apport en
nature (biens mis à la disposition de la société) ou en espèce.

Dans le cas d’un apport en nature (immobilisations, stock ou créances) les valeurs sont données
par un professionnel indépendant de la société. L’apport ne peut faire l’objet de fractionnement
alors que cela est permis dans les apports en espèce.

Les actionnaires ont la faculté de libérer leur part alors que la société ne l’a pas encore demandé
(libération par anticipation).

Enfin quand les actionnaires sont défaillants et se montrent incapables de payer leur souscription,
la société a la faculté de vendre leurs actions (à la suite du dépassement de délais de libération
et après mis en garde) afin de disposer des moyens nécessaires à son activité.
L’actionnaire défaillant, s’il avait déjà payé une partie de ses actions, sera remboursé après la
prise en compte de tous les frais occasionnés à la société par son incapacité.

Cas pratique

La Société à Responsabilité Limitée Baara SARL en création est dotée d’un capital de 10 millions
de FCFA. Les futurs associés au nombre de trois se répartissent ainsi le capital :

- Amadou NIARE : 55 % libéré en nature


- Yély DIALLO : 30% libéré également en nature
- Mohamed SANGARE : 15% libéré en espèce en une seule fois.

Les apports en nature évalués par un Commissaire aux Apports sont les suivants :

<><><><><><><><><><><><><><><><><><>

Apports Amadou Niaré Yély Diallo


Mobilier de bureau 2 500 000
Matériel de transport 3 000 000
Stock de marchandises 1 500 000
Créances 1 500 000
Total 5 500 000 3 000 000

Vous venez d’être recruté comptable de la société et vous devez passer les différentes écritures
comptables nécessaires pour la création de cette société.

Solution au cas

La Société à Responsabilité Limitée Baara SARL en création est dotée d’un capital de

10 millions de FCFA les futurs associés au nombre de trois se répartissent ainsi le capital :
- Amadou NIARE : 55 % libéré en nature
- Yély DIALLO : 30% libéré également en nature
- Mohamed SANGARE : 15% libéré en espèce en une seule fois.

A La souscription des associés l’écriture suivante est passée

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

109 Associé capital souscrit non appelé 10 000 000

1011 Capital souscrit non appelé 10 000 000

A l’appel pour que chacun se libère de ses parts

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

467 Associé Niaré 5 500 000


467 Associé Diallo 3 000 000
467 Associé Sangaré 1 500 000

109 Associé capital non appelé 10 000 000


<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

1011 Capital souscrit non appelé 10 000 000

1012 Capital souscrit appelé et non versé 10 000 000

Chaque associé se libère de ses parts

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

521 Banque 1 500 000

4612 Associé Sangaré 1 500 000

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

244 Mobilier de bureau 2 500 000


311 Stock de marchandise 1 500 000
411 créances 1 500 000

4611 Associé Niaré 5 500 000

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


245 Matériel de transport 3 000 000

4611 Associé Diallo 3 000 000

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

1012 Capital souscrit appelé non versé 10 000 000

1013 Capital souscrit appelé et versé 10 000 000

II REPARTITION DES RESULTATS

Les résultats générés par l’activité d’une entreprise sont répartis entre elle et ses associés. Par
ce moyen, les associés sont rémunérés pour les risques qu’ils ont pris en mettant leurs
ressources à la disposition de l’entreprise.

Le bénéfice distribuable est le résultat net de l’exercice cumulé avec les reports à nouveaux
précédents (positifs ou négatifs).

Ce résultat est reparti selon un processus normalisé par les associés réunis en assemblée
ordinaire.

En premier lieu l’entreprise doit satisfaire à ses obligations légales prévues par les textes sur les
sociétés commerciales (acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés commerciales et le
groupement d’intérêt économique). Il s’agit de la dotation à la réserve légale à concurrence de
10% du résultat net. Elle cesse d’être obligatoire quand le montant de la réserve légale atteint
20% du capital social. D’autres réserves sont obligatoires pour certains types d’entreprise comme
les banques. Pour ces dernières la loi les oblige à doter 15% du résultat en réserve spéciale et
cela sans limite.

Après avoir satisfait aux obligations légales les entreprises doivent observer les règles édictées
dans leurs statuts en matière de distribution de résultat. Des réserves statutaires ou des
dividendes statutaires peuvent être prévues en plus de la réserve légale ou de la réserve spéciale.

Enfin, l’assemblée a le pouvoir de décider la répartition du reliquat en réserves, en dividendes ou


en report à nouveau.

Les dividendes payés aux associés sont soumises à une taxation et l’entreprise a l’obligation de
retenir à la source cet impôt dénommé Impôt sur les revenus de valeurs mobilières (IRVM).

Cas Pratique

Le résultat net de Mali fruit une petite PME spécialisée dans l’exportation de fruits du terroir est
de 3 000 000 de FCFA le 31 Décembre N.

Son capital de 10 000 000 est réparti entre deux associés à parts égalés (1000 parts de 10 000
FCFA). Cette société respecte toutes les dispositions en matière de distribution de résultat. Elle
n’a pas encore doté de réserve légale étant à son premier exercice comptable.

Ces statuts recommandent de doter 200 000 en réserve statutaire chaque exercice pour renforcer
les fonds propres de la société.

Les dividendes versés aux actionnaires sont de 1500 FCFA par part détenu.

Le solde est inscrit en report à nouveau en vue de l’exercice ultérieur.

En tant que comptable et unique financier de cette société vous devez établir le tableau de
répartition du résultat et passer les écritures comptables appropriées.
Solution au Cas Pratique

La société Mali fruit doit procéder à la répartition de son résultat net de 3 000 000 pour l’exercice
N.

Elle est à son premier exercice.

Le tableau de répartition sera le suivant :

<><><><><><><><>

Rubrique Montant Capitaux propres Actionnaires

- résultat net 3 000 000


- réserve légale (300 000) 300 000

10% du résultat
- réserve statutaire (200 000) 200 000

(1 500 000) 1 500 000


- Dividendes
1500 * 1 000

(1 000 000) 1 000 000


- report à nouveau

0 1 500 000 1 500 000


Total
Les écritures suivantes seront enregistrées

Affectation du résultat

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

131 Résultat 3 000 000

111 Réserve légale 300 000


112 Réserve statutaire 200 000
121 Report à nouveau 1 000 000
465 Actionnaire dividende à payer 1 500 000

Paiement dividende (retenu à la source de l’impôt sur les revenues de valeur mobilières)

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

465 Actionnaire Dividende à payer 1 500 000

447 Etat IRVM retenu à la source 150 000


10%

521 Banque 1 350 000


Paiement de l’IRVM

<><><><><><><><><><>

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

447 Etat IRVM retenu à la source 150 000

521 Banque 150 000

III AUGMENTATION DE CAPITAL

Les entreprises ont constamment besoin de capitaux pour financer leur investissements et leur
assurer une pérennité dans un environnement de forte concurrence. Ces capitaux peuvent
provenir des ressources propres dégagées par l’activité (résultat) mais aussi de l’extérieur par le
recours aux banques (emprunts) ou, mieux encore ; aux associés. Ceux ci, marquant leur
confiance en la structure, peuvent décider d’accroître leur participation en souscrivant à une
augmentation de capital.

L’augmentation de capital par apport en numéraire procure des fonds à la société, non
rémunérés, lui permettant de financer sa croissance.

L’augmentation de capital est également possible par libération d’action en nature. Les nouvelles
actions sont payées par la mise à disposition de la société des éléments du patrimoine des
actionnaires.

Dans le cadre des augmentations de capital par apport (espèce ou nature) les nouvelles actions
sont souscrites à leur valeur nominale souvent fixée dès la création de la société. Les actionnaires
désireux de participer à l’opération payent un prix supérieur à la valeur nominale pour tenir compte
de l’augmentation de valeur de la société depuis sa création. Le prix des nouvelles actions est
dénommé prix d’émission. La différence entre ce dernier et la valeur nominale est la prime
d’émission destinée à assurer une égalité entre les anciens actionnaires et les nouveaux. La
prime renforce également les capitaux propres de la société.
Les étapes de ces augmentations de capital sont les suivantes

- souscription de nouvelles actions


- appel de fonds
- libération des fonds.

A chacune de ces étapes correspondent des comptes de capitaux et d’actionnaire. Ces comptes
sont utilisés pour l’enregistrement des opérations à chaque étape. Le tableau suivant les résume :

Etapes Comptes de capitaux Comptes d’actionnaires


Souscription Capital souscrit non appelé Actionnaire Capital souscrit non
appelé. Compte 109
Compte 1011
Appel Capital souscrit appelé et non versé Actionnaire Capital souscrit appelé
et non versé
Compte 1012
Compte 467
Libération Capital souscrit appelé et versé Immobilisation, stock, créances ou
banques
Compte 1013

Les différents comptes fonctionnent ensemble à chaque étape de l’opération.

Enfin l’augmentation de capital peut être effectué par incorporation de réserves. Elle est faite à la
valeur nominale et se traduit par l’émission d’action gratuite destinée aux actionnaires au prorata
de leur participation antérieure.

Les augmentations de capital se traduisent par une augmentation du nombre d’action ou par celle
de la valeur nominale des actions.

L’ensemble des frais liés à ces opérations (droit d’enregistrement, frais de notaires, de
publicité…) sont à la charge de la société et sont considérés comme des frais immobilisés.
IV REDUCTION DE CAPITAL

Certaines raisons peuvent emmener une entreprise à réduire son capital

- un capital sur dimensionné par rapport à ses besoins réels de capitaux. C’est le cas d’entreprise
dont les futurs associés ont surestimé les besoins financiers ou sous estimé la capacité de l’entité
à s’autofinancer. Dans ces cas il peut être décidé de rembourser les associés de la partie du
capital non nécessaire à l’exploitation et donc à diminuer le capital à due concurrence

- le cumul de pertes rendant nécessaire une recapitalisation ou un assainissement financier. Cette


opération est souvent rendue obligatoire par les textes qui régissent la vie commerciale.
L’entreprise en présence de perte peut décider de diminuer son capital en compensant les déficits
dans la perspective future de l’augmenter.

- le rachat par la société de ses propres actions dans le cas d’associés désirant se retirer.

La réduction du capital se traduit par la diminution du droit des actionnaires et se concrétise par
une diminution du nombre d’action ou de la valeur nominale des actions.

L’ensemble des frais liés à la réduction du capital (droit d’enregistrement, frais de notaires, de
publicité…) sont à la charge de la société et sont considérés comme des frais immobilisés.

V OBLIGATIONS

Le recours à l’emprunt est un moyen alternatif de financement à l’augmentation du capital.


Deux types d’emprunt sont couramment retenus :

- les emprunts auprès des établissements de crédit de très loin les plus utilisés au Mali
- les emprunts obligataires source de financement privilégié dans les pays développés et géré à
travers les marchés financiers.

Les emprunts obligataires sont des emprunts fractionnés en part ou obligations. Ils sont destinés
au public, les banques ne jouent que le rôle d’intermédiaire.

Les obligations sont émises pour des montants significatifs et permettent aux entreprises d’avoir
accès à des ressources importantes, de longue durée et à des conditions meilleures aux
emprunts bancaires.

Les épargnants mettant leur fond à la disposition des entreprises sont les obligataires et ont le
statut de créanciers de la société.

Un emprunt obligataire possède plusieurs caractéristiques.

La valeur nominale représente la valeur donnée aux titres et qui sert de référence au calcul des
intérêts. Elle est appliquée au nombre d’obligations émises pour déterminer le montant de
l’opération.

Le taux d’intérêt est fixé par l’entreprise ; plus il est élevé plus elle a de chance de lever les
capitaux souhaités. Le taux appliqué à la valeur nominale permet de déterminer l’intérêt du pour
une obligation (le coupon).

Le prix d’émission est le prix payé par un obligataire pour acheter une obligation de l’entreprise.
Il est au plus égal à la valeur nominale et quand il lui est égal, il est dit que les obligations sont
émises au pair.

Le prix de remboursement est celui auquel est remboursé l’obligation. Il est souvent supérieur au
prix d’émission et à la valeur nominale, ceci pour rendre l’opération attrayante. Les obligataires,
en plus des intérêts encaissés, seront remboursés à un prix supérieur à leur mise initiale. Quand
le prix de remboursement est égal à la valeur nominale l’obligation est dite remboursée au pair.
Le prix de remboursement multiplié par le nombre d’obligations permet d’obtenir la dette globale
de l’entreprise devant être payée aux obligataires.
Le prix de remboursement diminué du prix d’émission représente la perte de l’entreprise par
rapport à l’opération et parallèlement le gain des obligataires. Cette perte pour l’entreprise est
dénommée prime d’émission et constitue une charge. Celle ci est immobilisée et repartie sur la
durée de vie des obligations.

Les obligations sont remboursées selon plusieurs méthodes :

- des remboursements constants : le capital est diminué (amorti) de manière constante, chaque
période (année par exemple) un même nombre d’obligation est remboursé.

- des annuités constantes : chaque année un même montant, contenant le remboursement en


capital et le paiement des intérêts, est déboursé par l’entreprise.

- des remboursements croissants, décroissants…. ce sont des méthodes atypiques, non courantes
mais qui demeurent légales et sont laissées à la liberté de négociation entre l’entreprise et ses
partenaires (banques, obligataires…)

Les frais d’émission des obligations (commissions des banques, publicités, droits
d’enregistrement…) sont des charges immobilisées pour l’entreprise et amorties.

Publié par Boureima SAWADOGO à 09:52

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Traitement comptable des effets de commerce

Les règlements par effets de commerce


Toutes les opérations commerciales se traduisent en fin de compte par des mouvements de fonds qui
consacrent le règlement de ces opérations sur le plan financier.

Si l’entreprise dispose de liquidités suffisantes, c'est-à-dire de fond disponibles en caisse, en banque ou


aux chèques postaux, les règlements font appel sur le plan comptable aux comptes de trésorerie : Caisse,
Banque ou chèques postaux.

Dans le cas ou l’entreprise désirerait mobiliser des crédits, des effets de commerce sont créés, ce qui
entraine l’utilisation des comptes d’effets à recevoir ou d’effets à payer.

Pour comptabiliser ces règlements les comptes suivants sont prévus par le SYSCOA :
1682 Billets de fonds (à payer)

2713 Billets de fonds (à recevoir)

402 Fournisseurs (effet à payer)

482 Fournisseurs d’investissement, effet à payer

412 Clients, effets à recevoir

4852 Créances sur cessions d’immobilisations, effets à recevoir

415 Clients, effets escomptés non échus

512 Effets à l’encaissement

52 Banque

531 Chèques postaux

565 Escompte de crédit ordinaire

57 Caisse

631 Frais bancaire

645 Impôts et taxes indirects

673 Escomptes accordés

674 Autres intérêts

675 Escomptes des effets

771 Intérêts des prêts

773 Escomptes obtenus

775 Intérêts des créances commerciales

Section 1 : Création et circulation des effets

1) Définitions des concepts:

Les effets de commerce, billet à ordre et lettre de change (traite) sont considérés, principalement comme
des instruments de mobilisation des créances et, partant, de crédit. Ils sont utilisés aussi comme des
instruments de paiement.

A)LA LETTRE DE CHANGE :


La lette de change, représente ci-dessous, est un écrit par le quel le créancier Diop (le tireur) donne
l’ordre à son débiteur SARR (le tiré) de payer à une date fixée au 15/01/06 (l’échéance) une somme
déterminée de 1 132 800 F à une personne désignée Ndiaye ( le bénéficiaire). Très souvent, le tireur se
désigne lui même comme bénéficiaire.

Maison Diop Dakar le 15 Janvier 2006 BPF CFA 1 132 700

150 allées du centenaire

Dakar

Au trente Avril 2006

Payer contre cette lettre de change,

La somme de Un million cent trente deux mille huit cents francs

A l’ordre de Paul Ndiaye.

Accepté SARR

Tiré

Ibrahima Sarr avenue Jean Jaures à thiès


Domiciliation

SGBS agence de Thiès, compte n°67 453

N° 124

Le billet à ordre, représenté ci-dessous, est un écrit par lequel une personne Diop (le souscripteur)
s’engage envers une autre personne Ndiaye (le bénéficiaire) à payer une somme fixée à 1 964 700 F à
une date prévue au 18/01/06 (l’échéance).

B) LE BILLET À ORDRE :
Le billet à ordre, représente ci-dessous est un écrit par lequel une personne Diop (le souscripteur)
s’engage envers une personne Ndiaye (le bénéficiaire) à payer une somme fixée à 1 964 700 F à une
date prévue au 18/01/06 (l’échéance).
Maison Diop Dakar le 18 Janvier 2006 BPF CFA 1 964 700

150 allées du centenaire

Dakar

Au trente Avril 2006

Contre ce billet, je paierai à l’ordre de Paul Ndiaye la somme de UN MILLION NEUF CENT
SOIXANTE QUATRE MILLE SEPT CENTS FRANCS

A l’ordre de Paul Ndiaye.

DIOP

Domiciliation

BICIS Dakar, compte n°67 453

N° 24

2) Création des effets de commerce :

Du point de vue comptable les effets de commerce sont :

- Des « effets à recevoir » pour le bénéficiaire à imputer au débit d’un compte de créance « 412 ».
- Des « effets à payer » pour le tiré ou le souscripteur imputables au crédit d’un compte de dette « 402 ».

A) ECRITURE À PASSER DANS LE JOURNAL DU BÉNÉFICIAIRE :


Le bénéficiaire de l’effet vire la créance ordinaire imputée au compte « 411 » dans un compte de créance
particulier « 412 ». Dans l’exemple précédent Ndiaye est bénéficiaire des deux effets :
15/01

412 Clients, effet à recevoir 1 132 800

411 Client Diop 1 132 800

Sa lettre de change 124

18 /01

412 Clients effets à recevoir 1 964 700

411 Client Diop 1 964 700

Son billet d’ordre n°24

b) Ecriture chez le tiré ou chez le souscripteur :

Le tiré de la lettre de change (SARR) et le souscripteur du billet à ordre (Diop) expriment


l’engagement de payer en virant leur dette ordinaire imputée au compte « 4011 » dans un compte de
dette particulier « 402 ».

Chez SARR :

15/01

401 Fournisseur Diop 1 132 800

402 Fournisseur effet à payer 1 132 800

Sa lettre de change 124

Chez le souscripteur de billet Diop :

15/01

401 Fournisseur Ndiaye 1 964 700

402 Fournisseurs effets à payer 1 964 700

Son billet à ordre


C) ECRITURES À PASSER CHEZ LE TIREUR NON BÉNÉFICIAIRE DE LA
LETTRE DE CHANGE
Si le tireur de la lettre de change n’est pas le bénéficiaire il débite le compte de son fournisseur en contre
partie du compte de son client. C’est le cas de Diop qui tire une lettre de change en demandant à son
client Sarr de régler directement son fournisseur Ndiaye.

15/01

401 Fournisseur Ndiaye 1 132 800

411 Clients SARR 1 132 800

Ma lettre de change 124

3) Endossement des effets de commerce :

Avant l’échéance le bénéficiaire d’un effet de commerce peut le transmettre à l’un de ses créanciers : ce
transfert de propriété se fait par endossement, mention portée au dos de l’effet et indiquant le nom de
nouveau bénéficiaire.

Seuls les bénéficiaires, anciens et nouveaux sont concernés par l’endossement des effets de commerce.

Reprenons l’exemple précédent et supposons que le 25 Janvier le billet à ordre n°24 est endossé par
Ndiaye à l’ordre des Etablissement SECK son fournisseur en marchandises.

Ndiaye l’endosseur, ancien bénéficiaire, constate l’entrée d’un effet qui éteint la dette envers son
fournisseur Seck, nouveau bénéficiaire.

25/01

401 Fournisseur Seck 1964 700

412 Clients effet à recevoir 1 964 700

Mon endossement billet à ordre n°24 de Diop

Seck l’endossataire, nouveau bénéficiaire, constate l’entrée d’un effet de commerce et le recouvrement
d’une partie de sa créance sur son client Ndiaye :
22 /12

412 Clients effets à recevoir 1 964 700

411 Client Ndiaye 1 964 700

Son endossement n°24

4) Remise à l’escompte ou négociation d’un effet de commerce :

Le bénéficiaire d’un effet de commerce qui veut percevoir son montant avant l’échéance peut le vendre
à la banque : on dit qu’il le remet à l’escompte ou qu’il le négocie. Pour cela l’effet est endossé au profit
du banquier accompagné d’un bordereau de remise à l’escompte.

Le banquier qui escompte l’effet en devient propriétaire et crédite le compte de son client de la valeur
actuelle du bordereau d’escompte (valeur nominale moins les agios). Il lui adresse un bordereau
d’escompte avec un avis de crédit.

Les agios retenus par le banquier se décomposent comme suit :

- un escompte intérêt de fond avancés, proportionnel à la valeur nominale, au taux d’escompte et au


nombre de jour restant à courir jusqu'à l’échéance ;
- une commission d’endos dont le mode de calcul est identique à celui de l’escompte
- des commissions fixes ou proportionnelles à la valeur nominale de l’effet, avec minima ou maxima ;
ces commissions constituent le remboursement des frais engagés par le banquier.
- une taxe sur les opérations bancaires (TOB) taux normal 17% par exemple sur les agios hors taxes.

a) Remise à l’escompte :

Le jour de la remise à l’escompte il convient de constater la sortie de l’effet en l’imputant au débit du


compte « 415 client effets escomptés non échus ».

18/01

415 Clients effets escomptés 1 132 800

412 Client effet à recevoir 1 132 800

m/remise effet n°124

b) Réception de l’avis de crédit :


Lors de la réception de l’avis de crédit le bénéficiaire constate l’augmentation de son avoir en banque
égal au nominal de l’effet diminué des agios retenus par le banquier imputés au compte « 675 ». En
contrepartie il convient de constater l’engagement de l’entreprise de se substituer au débiteur défaillant
en créditant un compte de dette « 565 » :

8/1

521 Banque 1 040 643

675 Escompte des effets de commerce 92 157

565 Escompte de crédit ordinaire 1 132 800

Avis de crédit bordereau d’escompte

C) EXTINCTION DE LA CRÉANCE APRÈS L’ÉCHÉANCE :


Les comptes « 415 » et « 565 » seront soldés l’un par l’autre après règlement de l’effet échu par le tiré
SARR le 30 avril :

30/04

565 Escompte de crédit ordinaire 1132 800

415 Client effets escomptés non echus 1 132 800

Règlement effet échu par le débiteur

Section 2 : Règlement des effets à l’échéance

Le bénéficiaire d’un effet de commerce peut :

- encaisser directement un effet non domicilié, c'est-à-dire non payable dans une banque ou un centre de
chèques postaux, en se présentant au domicile de celui qui doit payer (tiré de la lettre de change ou
souscripteur du billet à ordre).
- remettre l’effet domicilié à l’encaissement à son banquier ou au centre de chèques postaux qui se
chargeront de l’encaisser et porteront le net en compte après déduction des frais d’encaissement.

1) Encaissement direct :
Le 2/1 l’entreprise FALL souscrit un billet n°74 de 75 000 à l’ordre de son fournisseur Gassama. Cet
effet n’est pas domicilié.

Le 2/3 le bénéficiaire Gassama se présente au domicile de Fall qui lui remet en paiement un chèque de
75 000 F tiré sur la BICIS ; ce chèque est immédiatement remis à l’encaissement à la SGBS.

a) Journalisation chez le bénéficiaire Gassama :

2/1

412 Clients effets à recevoir 75 000

411 Client Fall 75 000

Sa souscription

2/3

521 Banque 75 000

412 Client effet à recevoir 75 000

Remise chèque reçu en règlement effet


échu

b) Chez le souscripteur Fall :

A l’échéance le souscripteur constate la dépense destinée à régler l’effet à payer échu : le compte « 402 »
est débité pour solde :

2/1

4011 Fournisseur gassama 75 000

402 Fournisseur effet à payer 75 000

Ma souscription

2/3

402 Frs Effet à payer 75 000

521 75 000
BICIS

Règlement billet à ordre échu

2) Remise à l’encaissement d’effets domiciliés

Le 20/02 l’entreprise Gassama remet à l’encaissement à la BICIS une lettre de change de 200 000 F au
28/2 tirée sur son client SENGHOR. Cette lettre de change est domiciliée au crédit Lyonnais Sénégal.

Le 2/3 la BICIS adresse à Gassama un avis de crédit : Encaissement effet au 28/2 ; commissions 2% et
8 500 F TOB 17%.

a) Ecritures chez Gassama :

Quelques jours avant l’échéance, Gassama bénéficiaire de la lettre de change, la remet à l’encaissement
à son banquier, la BICIS. Le jour de la remise il constate la sortie de l’effet en utilisant un compte
d’attente « 512 effets à l’encaissement »qui sera soldé lors de la réception de l’avis de crédit. Le banquier
retient des frais d’encaissement comprenant :

- Des commissions fixes ou proportionnelles au nominal de l’effet


- Une taxe sur les opérations bancaires (TOB) dont le taux normal est de 17%.

Dans l’exemple ci dessus le décompte des frais de recouvrement se fera comme suit :

Commission proportionnelle 200 000 * 0,02 4000


au nominal
Commission fixe 8500
Frais encaissement HT 12500
TOB 12500 * 0,17 2125
Frais d’encaissement TTC 14625

Ces frais d’encaissement seront imputé au débit du compte « 631 » le banquier portera en compte le
net de la remise soit : 200 000 – 14 625 :185 375
20/2

512 Effets à l’encaissement 200 000

412 Clients effet à recevoir 200 000

Remise à effet

2/3

521 Banque

631 Frais bancaire

512 Effets à l’encaissement

B) ECRITURES CHEZ SENGHOR LE SOUSCRIPTEUR :


Quelques jours après l’échéance le souscripteur reçoit de sa banque, le CLS, un avis de débit pour
domiciliation échue : il constate la dépense destinée à régler l’effet échu et solde le compte « 402 ».

3/3

402 Frs effet à payer 200 000

521 Banque 200 000

Avis de débit CLS pour domiciliation échue

Section 3 : Renouvellement d’effets et avance de fonds :


Il peut arriver ne puisse honorer son engagement, sa trésorerie étant insuffisante. Il peut :

- demander une prorogation d’échéance : annulation de l’effet et remplacement par un autre à échéance
plus lointaine :
- demander une avance de fond si la prorogation est devenue impossible, l’effet ayant été endossé
négocié.

1° LE RENOUVELLEMENT DE L’EFFET DE COMMERCE :


Lorsque l’effet se trouve encore dans le portefeuille du créancier, celui qui peut accepter d’accorder à
son débiteur un délai supplémentaire, c'est-à-dire une prorogation d’échéance.

Le créancier peut :

- soit modifier la date d’échéance sur le document en approuvant par une signature la mention nouvelle
- soit annuler l’effet et en créer un autre à échéance plus lointaine d’un montant généralement
supérieur.

2° AVANCES DE FOND CONSENTIES PAR CRÉANCIER À SON CLIENT :


Si l’effet a été endossé et ne peut être réclamé par le créancier, ce dernier peut consentir à son client une
avance de fond lui permettant d’honorer l’échéance.

Le plus souvent le créancier tire sur son débiteur une nouvelle traite à échéance plus lointaine d’un
montant égal à l’avance de fond majoré des intérêts de retard.

Section 4 : Effets revenus impayés apres l’échéance

La loi détermine comment s’effectuent les recours faute de paiement d’un effet de commerce :

- le bénéficiaire peut faire dresser protêt faute de paiement par un huissier ; il en est dispensé si l’effet
porte la mention « sans frais » ou « sans protêt ».
- le porteur de l’effet impayé doit aviser son endosseur du non paiement dans les 4 jours ouvrables qui
suivent le protêt ; chaque endosseur est tenu d’aviser l’endosseur précédent dans les 2 jours ouvrable
qui suivent la réception de l’avis.
- le tireur aura été avisé par l’officier ministériel dans les 2 jours qui suivent le protêt.
- tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé ou avalisé une lettre de change, sont tenus solidairement envers
le porteur.
- le porteur peut demander à celui contre lequel il exerce son recours :
o Le montant de la lettre change
o Les intérêts de retard au taux légal à partir de l’échéance
o Les frais du protêt, ceux des avis donnés ainsi que les autres frais
- le porteur d’un effet impayé à l’échéance peut être :
o Le tireur de l’effet
o Un endossataire (Banquiers, centre de chèques postaux …)

Nous avons les différents cas suivant :

- l’effet a été présenté au paiement par le bénéficiaire.


- l’effet a été remis à l’encaissement en banque ou aux chèques postaux.
- l’effet impayé avait été préalablement escompté auprès de sa banque par le bénéficiaire.
Publié par Boureima SAWADOGO à 09:55
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2 commentaires:

1.

secret ibou9 février 2012 à 15:12

Merci pour ce poste qui m'a grandement aidé dans mes révisions vivement que vous
continuiez ainsi.
Répondre

2.

Vanessa Godet3 juin 2015 à 13:37

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Les opérations comptables courantes

I ACHATS ET VENTES

Les achats d’un acteur économique correspondent généralement aux ventes de ses partenaires
commerciaux et réciproquement.

Les biens et services pouvant être achetés et vendus par un acteur économique sont les
suivants :

Achats Ventes

Matières premières Produits intermédiaires, accessoires, finis…


Emballages Services rendus constituant le chiffre d’affaires
Marchandises Emballages
Immobilisations Marchandises
Services divers (transports, assurance, Services accessoires (transport, location…)
loyers, télécommunication…)

Les achats et ventes sont quelque fois assortis de réduction ou de majoration.

Les réductions concernent :

- les remises accordées en raison des relations commerciales avec le client. Elles ne sont pas
enregistrées en comptabilité.
- les rabais sont consentis pour cause de qualité insuffisante des produits. Elles sont enregistrées
car faisant souvent l’objet de facturation séparée.
- la ristourne est généralement périodique et constitue une prime aux bonnes relations
commerciales destinée à récompenser les clients pour un volume d’achat effectué pendant une
période. Elle est enregistrée en comptabilité.
- l’escompte commercial est accordé pour favoriser les règlements anticipés. Elle a un caractère
financier mais diffère de l’escompte d’effets auprès de la banque. Elle est saisie dans un compte
financier.

Les frais de transport, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sont des éléments qui majorent les
achats. Les frais de transport quand ils sont pris en charge par le fournisseur sont refacturés au
client.

Les immobilisations acquises sont évaluées à leur coût d’achat (prix d’achat et ensemble des
frais encourus pour rendre l’immobilisation fonctionnelle). Les immobilisations produites sont
enregistrées à leur coût de production (coût des matières et charges de production). Ce sont
ces valeurs qui servent de base aux amortissements constatés à la clôture de chaque exercice.

II OPERATIONS PARTICULIERES

21 Emballages
Les emballages ont plusieurs natures.

Ils sont immobilisés quand ils ont une durée de vie supérieure à un exercice. C’est le cas des
conteneurs. Dans ce cas ils sont amortis sur leur durée de vie probable.

Les autres types d’emballage sont stockés. On distingue deux rubriques parmi les emballages
stockés :

- Ceux qui sont irrécupérables sont facturés en même temps que les produits qu’ils
contiennent.
- les autres forment le lot des emballages récupérables c’est à dire qu’ils ne sont pas vendus et
destinés à être restitués. Le fournisseur les prête et se prémunit contre le risque de non-retour en
retenant une consignation au moment de la facturation. Cette opération de consignation est
d'abord une garanti pour le fournisseur.

A l’issue de la consignation, deux hypothèses sont envisageables :

- le client retourne les emballages et sa consignation lui est restituée


- le client ne retourne pas les emballages ou les retourne partiellement, le fournisseur établit une
facture de vente pour la totalité ou une partie des emballages. Il utilise le montant de la
consignation comme paiement.

Les consignations sont opérées en TTC (avec la TVA) pour garantir au fournisseur la collecte de
la TVA en cas de facturation.

La consignation est considérée comme une avance du client avant la restitution des emballages.
Elle est enregistrée en 4194 chez le fournisseur et en 4094 dans la comptabilité du client.

Ces comptes sont soldés à la fin de l’opération.

22 Titres
Les titres représentent des actions, obligations et autres actifs financiers détenus par une
entreprise.

Trois catégories de titres sont retenues par le SYSCOA.

Les titres de participation sont les actions dont la détention confère à leur titulaire au moins 10%
du capital des sociétés filiales. Ils sont considérés comme des actifs durables et inscrits en
immobilisation financière.

Les titres immobilisés sont les actions et obligations que l’entreprise détient dans une perspective
à long terme (au moins deux ans). Leur acquisition ne présente aucun caractère spéculatif. Ils
sont achetés dans un but de rentabilité à moyen et long terme. Ils sont aussi inscrits en
immobilisations financières.

Les valeurs mobilières de placement représentent des titres achetés dans l’unique intention de
les revendre dès qu’une situation favorable se présente. Elles ont un caractère spéculatif et
disposent d’une durée de vie brève dans le portefeuille d’une entreprise. Elles sont assimilées à
de la trésorerie et sont inscrites parmi les comptes de la classe 5.

Chaque catégorie de titre peut faire l’objet de dépréciation et être sujette à une dotation aux
provisions.

23 Stocks

Les stocks peuvent être achetés ou produits. Dans certains cas rares, les stocks peuvent être
reçus en apport par les propriétaires de l’entreprise ou donnés dans le cadre d’opérations
particulières (subvention en nature, dons…).

Les stocks obéissent au même dispositif d’évaluation que les immobilisations. Ceux qui sont
achetés sont évalués à leur coût d’achat. Ceux qui sont produits sont enregistrés à leur coût de
production. La différence entre les stocks et les immobilisations est qu’ils sont des éléments de
l’exploitation c'est-à-dire qu’ils sont consommés au fur et à mesure de l’exécution des activités
de l’entreprise. Ils sont dits « circulants » en raison de ce caractère car ils entrent (achetés,
produits) et sortent de l’entreprise (consommés sous forme de matières premières ou vendus).
La comptabilité qui doit traduire à tout moment une image fidèle du patrimoine de l’entreprise se
doit de suivre les mouvements de stocks pour qu’à tout moment les comptes puissent faire
ressortir les stocks qui existent dans le patrimoine de l’entreprise. C’est ce dispositif qui existe
dans la comptabilité et qui se traduit par la mise à disposition des entreprises de deux
techniques de suivi : la technique de l’inventaire intermittent et celle de l’inventaire permanent.

La première consiste à considérer tous les stocks acquis comme des emplois consommés et
enregistrés en charge. A la date retenue pour produire les comptes, un inventaire physique et
une évaluation permettent de savoir la proportion de stock existant non encore consommée.
Cette proportion est soustraite des stocks à travers un compte de variation de stock (charge
soustractive.
Les écritures sont schématisées comme suit :

A l’achat

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

60 Achat XXXX

4 Dette XXX

A l’inventaire

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

3 Stock XXXX

60 Variation de stock XXX

Avant cette écriture le stock de départ est considéré comme étant consommé et passé en
charge.
Débit Crédit Libellé Débit Crédit

60 Variation de stock XXXX

3 Stocks XXX

La seconde technique consiste à suivre tous les mouvements de stock (en entrée et en sortie)
dans la comptabilité afin que les comptes à chaque moment traduisent la situation des stocks
sans qu’on ait besoin de faire un inventaire pour ce faire. L’inventaire se fait directement dans la
comptabilité et en temps réel, d’où le nom d’inventaire permanent. Les écritures sont
schématisées comme suit :

A l’achat comme à chaque entrée (pour les biens achetés)

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

60 Achat XXXX

4 Dette XXX

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

3 Stock XXXX

60 Variation de stock XXX

Si les biens étaient produits, on n’enregistrerait que la seconde écriture.

A chaque sortie
Débit Crédit Libellé Débit Crédit

60 Variation de stock XXXX

3 Stock XXX

En faisant la balance, à tout moment, le solde du compte de stock (classe 3) traduira la situation
de ce stock.
La valorisation des mouvements s’effectue selon deux possibilités : la méthode des premiers
entrés – premiers sortis (PEPS) et la méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP).

La première méthode sous entend que les premiers biens entrés sont également les premiers
biens sortis ; ce qui fait que les biens en stocks sont les derniers entrés et la valeur retenue est
donc celle de ceux-ci. Cette méthode est la plus courant et permet de limiter l’impact de
l’inflation sur les comptes.

La seconde méthode consiste à calculer un coût unitaire moyen après les entrées (ou sur une
période donnée) et d’appliquer cette méthode aux biens sortis.
III EXERCICES

Cas N°1

La société KB spécialisée dans la fabrication de produits de beauté, effectue les opérations


suivantes pendant le mois de Mars N :

- Importation de produits chimiques entrant dans la fabrication des cosmétiques. La facture est
libellée comme suit :

Désignation Montant
Produits chimiques (10 10 000 000
tonnes)
Transport 500 000

Total 10 500 000

Remise 10 %
1 050 000

Net à payer 9 450 000

Escompte mensuel 1 % 94 500

Net à payer 9 345 500

Le transport est facturé à KB par son fournisseur Yvan. L’escompte lui est accordé si elle consent
à payer la facture avant son échéance.

Pour cet achat, elle a décaissé les sommes suivantes :

Droit de douane : 2 500 000


ADIT : 400 000
TVA : 1 000 000
Frais de manutention : 250 000

- Réception et paiement de la facture pour la location du local qui abrite l’usine pour 250 000
(TVA à 18%)

- Signature d’un contrat d’assurance pour les véhicules assorti d’une prime annuelle de 500 000
payée au mois de Mars.
- Ventes de produits cosmétiques au centre commercial ABBA pour 7 500 000 (TVA à 18%). A la
fin du mois une facture d’avoir est adressée au client pour lui accorder une ristourne mensuelle
de 10 % sur ses achats.

- En réponse à ses réclamations sur la qualité des produits chimiques reçus Yvan lui envoie une
facture d’avoir comportant un rabais de 1 000 000.

Il vous est demandé en tant que comptable de KB de procéder aux enregistrements qui
s’imposent. Vous devez ensuite présenter un extrait de compte de résultat dans lequel vous
présenterez les différentes opérations et indiquerez leur position dans la formation des différents
soldes intermédiaires de gestion.

Cas N°2

Le portefeuille de titres de la Société Financière Malienne (SFM) est résumé dans le tableau
suivant :

Rubrique Titre de Titres Valeurs mobilières de


participation immobilisés placement
Quantité 3000 actions de 1000 actions de 500 obligations de la CIDT
la Société TP Galaxie SA
Date d’acquisitions 02/03/N-1 et 19/09/N 23/12/N-1
04/05/N-1
Valeur unitaire 200 pour la 120 500
première
catégorie (1000)
et 230 pour la
seconde
catégorie (2000)

En N

La SFM cède en N les titres suivants :


- 1450 titres TP à 220 FCFA l’unité
- 300 obligations CIDT à 490 FCFA l’unité.

Elle renforce également son portefeuille en achetant 30 % des actions d’une nouvelle société soit
30 000 actions pour une valeur globale de 4 500 000 FCFA.

En tant qu’expert comptable de cette société vous devez évaluer le résultat de cession des titres
et procéder aux enregistrements comptables de N.

Calculer l’incidence de ces opérations sur le résultat financier de l’entreprise et indiquer les
rubriques du bilan et du compte de résultat qui seront concernées par les opérations ainsi
enregistrées.

III REPONSES AUX EXERCICES

Cas N°1

Importation

KB importe des produits chimiques et paie son fournisseur un mois à l’avance pour bénéficier
d’un escompte de FCFA 94 500. Cet escompte est un produit financier servant à rémunérer
l’avance de trésorerie qu’elle a consentie à son fournisseur.

A l’inverse la remise accordée par le fournisseur n’est pas un produit mais une diminution des
charges d’achat et de transport. Elle n’est pas enregistrée, les achats et transport sont
constatés pour leurs montants nets (valeur facturée diminuée de 10%).

La société à la réception de la facture procédera aux enregistrements suivants :

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


602 Achat de matières premières 9 000 000
10 000 000 (1-0,1)
611 Frais de transport sur achat 450 000
500 000 (1-0,1)

401 9 450 000


Fournisseur

Au paiement du fournisseur

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

401 Fournisseur 9 450 000

521 Banque 9 345 000


773 Escompte obtenu 94 500

Pour le dédouanement et les autres frais

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


648 Droits de douane 2 500 000
448 ADIT 400 000
445 TVA déductible 1 000 000
621 Frais de manutention 250 000

521 Banque 4 150 000


L’Acompte sur Divers Impôts et Taxes (ADIT) est une avance d’impôt faite à l’Etat et qui
s’imputera sur les impôts et taxes dont KB sera redevable. La TVA est également déduite et n’est
donc pas supportée par l’entreprise.

Loyers

KB reçoit la facture location du bâtiment abritant son usine pour 250 000 FCFA. cette facture
supporte la TVA au taux de 18%. La loi impose aux entreprises locataires de retenir à la source
l’impôt sur les revenus fonciers dus par le propriétaire et de reverser cet impôt à l’Etat. KB fera
cette retenue et ne versera à son propriétaire que le net.

Les écritures suivantes sont constatées :

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

622 Loyer 250 000


445 TVA 45 000

401 Fournisseur 245 000

250 000 + 45 000 - IRF


447 Etat IRF retenu à la source 50 000

250 000 * 20% (à vérifier)

Au paiement

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


401 Fournisseur bailleur
250 000+45 000 - IRF 245 000
447 Etat IRF retenu à la source
250 000 * 20% (à vérifier) 50 000

521 Banque 295 000

Un certificat est remis au fournisseur pour qu’il justifie le paiement de l’impôt.

Assurance

La prime d’assurance est versée pour couvrir le patrimoine contre les risques de détérioration.
L’écriture suivante est enregistrée lors de son paiement

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

625 Prime d’assurance 500 000

521 Banque 500 000

Ventes de produits

L’expédition de la facture est enregistrée comme suit :

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

411 Client 8 850 000

702 Vente de produits 7 500 000


443 TVA collectée 1 350 000

La ristourne accordée est une charge pour KB

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

709 Ristourne accordée 750 000


443 TVA sur ristourne 135 000

411 Client 885 000

A la suite de cette facturation le client ne paie plus que 8 850 000 - 885 000 soit
7 965 000.

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

521 Banque 7 965 000

411 Client 7 965 000

Rabais obtenu

L’avoir obtenu du fournisseur est une créance de KB sur ce dernier. Souvent elle est imputée sur
les règlements futurs.
Débit Crédit Libellé Débit Crédit

401 Fournisseur 1 000 000

609 Rabais obtenu 1 000 000

La TVA est normalement constatée sur cette opération. Cependant le fournisseur étant un
étranger et ne déclarant pas de taxe au Mali, il n’y aura pas de TVA à constater par KB.
Cas N°2

La société financière malienne dispose d’un portefeuille qui fait l’objet de mouvements réguliers
(à la vente ou à l’achat).

Pendant l’exercice N plusieurs opérations sont constatées.

Elle vend des titres TP qu’elle détenait. Le nombre de titres vendus est de 1450 dans un
portefeuille composé de 3000 titres. La particularité de cette opération est qu’elle porte sur un
portefeuille de titres achetés à des dates différentes et à des valeurs différentes. Dans ce cas
l’entreprise applique la méthode du « premier entré, premier sortie » et considère que ceux
vendus sont en premier lieu les plus anciens dans le portefeuille. Elle va élaborer un tableau lui
permettant de déterminer la valeur des titres sortis du patrimoine

Quantité Prix unitaire Montant


Titres première 1 000 200 200 000
catégorie
Titre seconde 450 230 103 500
catégorie
Total 1 450 303 500
Vente 1 450 220 319 000
Résultat de cession 1 450 15 500
Les titres de la première catégorie ne suffisant pas il a fallu leur ajouter 450 titres de la seconde
pour faire le nombre à vendre.

Le résultat de cession est positif, ce qui est synonyme de plus value pour SFM.

Le schéma comptable d’enregistrement est le suivant

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

816 Valeur nette comptable 303 500

263 Titre de participation 303 500

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

521 Banque 319 000

826 Prix de cession 319 000

Le même calcul est fait concernant les obligations CIDT et permet d’aboutir à un résultat
déficitaire (moins value) de 300 (500-490) égale à 3 000 FCFA.

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


677 Perte sur cession de VMP 150 000

503 Valeur mobilière de placement 150 000

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

521 Banque 147 000

677 Perte sur cession de VMP 147 000

Un même compte est utilisé pour enregistrer aussi bien la valeur nette comptable que le prix de
cession pour les valeurs mobilières de placement. Dans ce cas il s’agit du compte 677, perte sur
cession de VMP.

La SFM acquiert des titres de participations (plus de 10% du capital de la société) pour 4
500 000.

Le schéma comptable approprié est le suivant :

Débit Crédit Libellé Débit Crédit

263 Titre de participation 4 500 000

521 Banque 4 500 000


Publié par Boureima SAWADOGO à 09:45

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La comptabilité générale et les autres techniques de gestion


I La comptabilité générale et les analyses de coûts

11 Notions théoriques

La comptabilité Générale rend compte des activités de l’entreprise en ce qu’elles se


concrétisent par des opérations économiques sous forme de flux entre l’entreprise et ses
différents partenaires.

La fonction de la comptabilité générale consiste à enregistrer les flux de l’entreprise avec les
autres agents économiques valorisés en unités monétaires.

En principe ces flux sont bilatéraux et présentent un double aspect :

- Un aspect physique : c’est le cas d’une livraison faite par l’entreprise à un client ou d’une
réception de matières ou de marchandises par l’entreprise en provenance d’un fournisseur.
Ces flux de biens ou de services sont encore appelés flux réels.

- Un aspect monétaire : c’est le contre flux, règlement de l’entreprise au fournisseur ou du client


à l’entreprise ; il s’agit d’un flux monétaire, de sens inverse, qui constitue la contrepartie du
flux réel et qui est généralement décalé dans le temps par rapport à celui-ci.

Ainsi le comptable général est tourné vers l’extérieur, à la frontière de l’entreprise, il enregistre
scrupuleusement tous les flux réels et monétaires, sortants de l’entreprise à destination de
l’extérieur, ou pénétrant dans l’entreprise en provenance de l’extérieur. Pour cela il prend soin
de respecter les grands principes comptables de la comptabilité en partie double, qui veulent
que soient enregistrés, pour chaque opération à la fois le point de départ et le point d’arrivée
(au débit d’un compte) du flux correspondant.

En résumé, à travers la comptabilité générale, la conception de « l’entreprise –carrefour


d’échanges » est mise en évidence, l’entreprise non pas fermée et repliée sur elle-même, mais
l’entreprise ouverte vers l’extérieur et en communication avec ses différents partenaires.
La comptabilité générale est la comptabilité du global,

La comptabilité analytique est la comptabilité du détail. Elle permet, en effet, de passer du plan
de l’entreprise, considérée comme un tout, aux plans particuliers des fonctions, centres
d’activité, produits, opérations selon les besoins de la gestion.

C’est ainsi que la comptabilité générale permet de mesurer le résultat global de l’entreprise,
toutes activités et tous produits confondus, la décomposition du résultat global en résultats
sectoriels (par activité, par secteur géographique, par produit…) nécessite des informations
qui sont de l’essence même du système comptable analytique.

En première approche, la comptabilité analytique, partant des informations globales de la


comptabilité générale consiste à découper le compte de résultat en autant de comptes
d’évaluation de performances qu’il existe d’activités et de produits dont on cherche la part
respective dans le résultat global.

Les objectifs de la comptabilité analytique, selon le Plan Comptable Général, sont les
suivants :

 « D’une part,

 Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l’entreprise ;

 Déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de l’entreprise ;

 Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services) pour les comparer
aux ventes correspondantes ;

 D’autre part

 Etablir des prévisions de charges et de produits courants (coûts préétablis et budgets


d’exploitation, par exemple) ;

 En constater la réalisation et expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des coûts et des
budgets, par exemple) ;

D’une manière générale, fournir tous les éléments de nature à éclairer les prises de décision ».
Ces différents objectifs peuvent être regroupés selon trois axes :

 L’axe - calcul des coûts, orienté vers les produits,

 L’axe - contrôle de gestion, orienté vers les centres de responsabilité ;

 L’axe – aide à la prise de décision, un axe qui peut être « tous azimuts », dans la mesure où le
management est très décentralisé et le pouvoir de décision partagé entre un grand nombre de
décideurs.

En définitive, les objectifs d’une telle comptabilité conduisent à faire une analyse des charges
et des produits, à calculer des coûts et à évaluer les stocks apparaissant au cours du
processus de fabrication.

Il faut néanmoins savoir que le coût que l’on supporte pour obtenir ces informations doit être
comparé à leur utilité. Il faut rappeler deux principes fondamentaux que l’on doit garder
présents à l’esprit quand on met en place une comptabilité analytique :

1. « Quelques chiffres significatifs sont plus efficaces qu’une documentation qui n’est pas
consultée, faute de temps,

2. Un renseignement approximatif (mais suffisamment approché) et rapide est souvent plus utile
qu’un renseignement plus exact mais connu trop tard. »

A bien des égards, la comptabilité analytique peut être considérée comme une discipline de
synthèse qui ne peut être étudiée et pratiquée que si l’on dispose,en amont ,de connaissances
approfondies dans tous les autres domaines de la gestion.

C’est le système comptable qui fournit l’essentiel, la<< matière première>> informationnelle
utilisée par la comptabilité analytique. L’information de base est, en effet, souvent constituée
par l’enregistrement des opérations réalisées quotidiennement dans les différents services de
l’entreprise : achats de matières premières, ventes de produits finis par exemple. On s’oriente
de plus en plus vers un système de saisie de ces opérations dans un système informatique
intégré permettant ensuite une utilisation parallèle en comptabilité générale et en comptabilité
analytique. Cette possibilité se base sur le découpage de l’entreprise, la définition des
fonctions et des axes d’analyse, la mise en place d’une organisation analytique pertinente et
la conception de codification permettant les ventilations.
Su le plan pratique, les travaux de mise en place d’une comptabilité analytique basée sur la
comptabilité générale obéissent à ces principes d’organisation et sont en partie standardisés
par les normes comptables. Cette dernière précise les règles à respecter, les schémas
d’écritures conseillés, les contrôles à mettre en place et le système de confection des états
financiers analytiques.

12 Aspects Pratiques

La comptabilité analytique, comme indiqué ci dessus, se base sur les informations de la


comptabilité générale, pour les traiter sur une base d’aide à la décision et de fourniture
d’information appropriée sur le fonctionnement de l’entreprise.

Elle utilise des méthodes d’analyse qui permettent chacune d’atteindre les objectifs assignés :
méthode sur base de données d’activités, des méthodes de base de prévision et de
standardisation des objectifs, des données alliant la réalité aux prévisions pour évaluer les
performances de l’entreprise et cerner les difficultés auxquelles elle fait face.

La comptabilité analytique est une technique de détermination de coûts qui a des implications
dans la comptabilité générale car certains éléments d’actif sont évalués en utilisant les
techniques d’analyse des coûts (stocks, immobilisations). Cette intégration entre ces deux
comptabilités s’illustre de plusieurs manières comme l’indique la norme comptable :

- l’utilisation des comptes réfléchis

- l’intégration des deux comptabilités

- l’utilisation d’un système de plusieurs codifications.

121 Comptes Réfléchis

Cette technique repose sur la règle de l’autonomie de la comptabilité analytique par rapport à
la comptabilité générale. Un plan comptable existe pour l’ensemble des fonctions à évaluer
dans le cadre de la comptabilité analytique. Cette codification permet de classer les opérations
par rubrique afin de déterminer les résultats à évaluer :
- des comptes de reclassement des charges et produits de la comptabilité générale existent
pour faire le lien avec cette comptabilité

- des comptes de détermination de coût existent pour évaluer les différents niveaux de coût

- des comptes de suivi des stocks existent pour traduire en comptabilité analytique les
incidences de l’inventaire

- des comptes spécifiques existent pour illustrer les différences entre la comptabilité analytique
et la comptabilité générale afin de situer les écarts entre leurs résultats respectifs

- des comptes de classement des différents résultats sont situés

- des comptes de liaison entre les deux comptabilités sont également prévus.

Les écritures comptables analytiques sont passées pour repartir les données de la
comptabilité générale selon les axes d’analyse déterminés et d’évaluer les coûts et résultats
de l’entreprise. Les schémas d’écriture obéissent aux mêmes règles que la comptabilité
générale.

Les comptes réfléchis (classe 92 dans le SYSCOA) ont pour objectif de connecter la
comptabilité analytique à la comptabilité générale. Ils suivent la comptabilité générale et
enregistre tous les mouvements de charge et de produit dans un sens contraire à celui de la
comptabilité générale.

Par exemple, au moment d’un achat, quand le compte de charge est débité dans la
comptabilité générale, le compte réfléchi est crédit dans la comptabilité analytique.

Les comptes de reclassement (93) sont destinés à recevoir les charges et les produits sur une
base analytique, à partir de la comptabilité générale. Les comptes de charges de ce niveau
sont débités en contrepartie du compte réfléchi pour chaque charge.

Les comptes de coûts (94) reçoivent les charges selon les objectifs de l’entreprise qui peut
vouloir disposer des coûts par produits, par centre d’analyse, par fonctions, par famille de
produits. Ces comptes sont servis à partir des charges de reclassement.

Les comptes de stocks (95) sont destinés à suivre les mouvements de stocks par inventaire
permanent.
D’autres comptes existent pour enregistrer les écarts, les différences d’inventaires, les charges
supplétives, les différences de méthodes d’inventaire…

Les comptes de résultats (98) enregistrent l’ensemble des produits et des coûts pour situer le
résultat d’une période donnée. Ce résultat est comparé au résultat comptable et les écarts
doivent correspondre aux charges et produits pris différemment en compte de part et d’autre.

La méthode des comptes réfléchis est fastidieuse car repose sur une reprise de la comptabilité
générale sur une base analytique. Elle est très peu suivie. D’autres méthodes permettent de
disposer des mêmes informations sans employer des moyens aussi significatifs.

122.Intégration des comptabilités

L’intégration des deux comptabilités est une technique utilisée par les entreprises pour leur
permettre de déterminer leurs coûts en cours d’exploitation sans employer des moyens
substantiels. Elle consiste à tenir une comptabilité analytique en cours d’année et à reclasser
les données sur une base par nature au moment de la production des états financiers.

L’obligation légale de la comptabilité générale consiste essentiellement à produire des


informations par nature dans les états financiers. Alors que les exigences de la comptabilité
analytique commandent à l’entreprise de disposer d’un système d’évaluation de ses
performances de manière continue pour prendre les décisions de gestion appropriées pendant
son exploitation.

Cette méthode consiste en fait à appliquer les règles des comptes réfléchis sans les comptes
réfléchis. Pendant l’exercice, les charges et produits sont directement imputés dans les
comptes analytiques appropriés en contrepartie des comptes de bilan s’il y a lieu : comptes de
coûts, comptes de produits, comptes d’inventaire, comptes de différences…

Les comptes de charges (6) et de produits (7) ne sont mouvementés qu’à la clôture de
l’exercice. Pour ce faire, l’entreprise peut concevoir ses codes analytiques de sorte qu’ils soient
rattachables à des codes comptables.

Elle peut également mettre en œuvre un système d’affectation au cas par cas, qui permette
les transferts en comptabilité générale à la clôture de l’exercice. Elle peut enfin créer des
subdivisions par nature des comptes analytiques ou par fonction des comptes généraux afin
de récapituler à la clôture les données à présenter.
La méthode de l’intégration des deux comptabilités résout les difficultés posées par celle des
comptes réfléchis mais ne les règle pas totalement, notamment dans les grandes entreprises
qui exécutent des opérations diverses et variées. Elle peut s’avérer aussi lourdes dans ces
situations. Ce qui fait qu’elle demeure également peu appliquée.

123.Double codification

L’évolution des outils d’information et de communication a rendu les techniques d’analyse


moins compliquées et permet l’adoption de véritables système comptables basés sur plusieurs
dimensions : la comptabilité générale, la comptabilité analytique, la comptabilité budgétaire…

Par le système des codifications multiples en fonction des souhaits des dirigeants, il est
possible de respecter les règles comptables générales, de suivre les coûts, de suivre les
activités par centre d’activité, de contrôler l’exécution du budget…tout cela en temps réel et
sans retraitement d’une comptabilité par rapport à une autre. Elles sont totalement distinctes.

Pour ce faire, l’entreprise procède aux codifications différentes en fonction de ses objectifs.

La codification comptable générale sera celle légale du plan comptable en vigueur. La


codification analytique sera faite en fonction des souhaits (par fonction, par produit, par
activité…). La codification budgétaire se basera les nomenclatures budgétaires pour en suivre
l’exécution. La codification peut se faire par zone géographique d’activité et à l’intérieur de
celle-ci par direction ou service…

Chaque dépense et chaque recette, au moment de leur enregistrement comptable, fait l’objet
de plusieurs imputations pour situer ses destinations. Ceci fait qu’à chaque moment on peut
déterminer des coûts selon plusieurs dimensions.

Cette technique qui s’impose en raison de la disponibilité de nombreux programmes


informatiques performants nécessite toutefois que l’entreprise dispose en amont d’une
organisation pertinente et rationnelle, que les ressources humaines soient dotées des
capacités de gestion adéquates, que les procédures soient suffisamment formalisées et de
manière générale que le système d’information et le système de contrôle interne permettent
de faire des appréciations pertinentes pour veiller à la bonne fonctionnalité du dispositif.

II La comptabilité générale et l’analyse financière

21 Notions

L’analyse financière utilise essentiellement les informations comptables qui donnent les
indications chiffrées complètes sur l’activité de l’entreprise, sa situation financière et son
patrimoine. Cependant, les données comptables ne sauraient à elles seules suffire à
appréhender de manière économique et financière la situation d’une entreprise. Ces données
doivent être complétées par celles liées à l’environnement notamment aux secteurs d’activités,
aux concurrents de l’entreprise…L’analyse doit combiner les performances intrinsèques de
l’entreprise avec celles de ses semblables pour les relatives et mieux les apprendre.

La comptabilité qui constitue la base de ces évaluations, permet d’obtenir des données
pertinentes pour évaluer la structure financière et les performances d’une entreprise. L’analyse
financière, comme la comptabilité analytique, utilise des techniques appropriées, sur base des
données comptables, pour aboutir aux résultats escomptés. Elle tient compte également de
quelques limites de la comptabilité qu’il convient de correctement appréhender pour mener
des analyses efficientes. Elle utilise les données comptables qui reposent sur des principes à
bien évaluer afin d’en limiter la portée sur l’analyse effectuée. Par exemple le principe du coût
historique, dans bien des aspects, limite la portée de l’analyse financière portée sur les
éléments de bilan. Il en est de même du principe de prudence. Les états financiers, notamment
le bilan sont statiques et donnent peu d’information sur les flux et surtout les tendances. Ils ne
contiennent pas de données prévisionnelles. Ils ne contiennent pas non plus de données de
performances économiques internes (productivité) permettant d’évaluer les capacités de
l’entreprise à faire face à son environnement.

Ils n’en reste pas moins que les données comptables, notamment celles contenues dans les
états financiers du SYSCOA, disposent de certaines spécificités pertinentes pour l’analyse
financière :

- conception économique du bilan

- indication des grandes masses d’analyse : investissement, BFE, capitaux permanents


- distinction de la trésorerie en actif et financement à court terme

- identification claire des masses par liquidité ou par exigibilité avec la possibilité d’appréhender
la solvabilité de l’entreprise

- présentation des soldes intermédiaires de gestion

- contenu du tableau financier, qui, à travers plusieurs soldes et plusieurs tableaux, permet
d’indiquer précisément la capacité de financement de l’entreprise, les incidences de ses
politiques d’investissement et de financement, la contribution de l’exploitation dans la
consommation des ressources ou dans la génération de celle ci

- distinction des activités ordinaires des activités HAO et indication au sein des activités
ordinaires du cycle de l’exploitation et des activités financières.

La norme comptable a été conçue pour permettre que l’analyse financière puisse se mener de
la manière la plus complète possible avec les retraitements les plus minimaux, bien que cela
ne soit pas un objectif majeur pour une norme comptable.

22 Techniques

De nombreuses techniques sont à la disposition des entreprises pour effectuer une analyse
financière pertinente. Cependant, ces techniques sont assez standardisés et doivent être
adoptées en tenant compte des particularités par secteur, par activités…Les méthodes
peuvent se différencier d’un type d’utilisateur à un autre en fonction de leurs besoins ou en
raison de l’optique spécifique de l’analyse (analyse interne pour une direction financière,
analyse externe pour un actionnaire ou un banquier, analyse spécifique en vue de l’octroi d’un
crédit…). Cependant la cohérence de l’analyse doit toujours pouvoir être établie. C’est cette
cohérence qui a été visée dans l’indication des analyses possibles prévues par la norme
comptable.

221 La structure

La structure de l’entreprise porte sur son organisation, son patrimoine, son potentiel, ses
éléments constitutifs. Elle est constituée des éléments physiques du patrimoine et de leur
financement mais également des conditions d’exploitations. Ce qui pousse à rapprocher la
structure du bilan c'est-à-dire composée du haut du bilan mais également du bas de bilan
(exploitation ou incidence de l’exploitation sur le patrimoine). Certains éléments peuvent faire
l’objet d’appréhension dans un cadre d’analyse financière de la structure de l’entreprise :
- le potentiel productif : l’ensemble des éléments nécessaires à la production, y compris les
biens loués

- le fond de roulement global : l’excédent des ressources permanentes sur les emplois stables

- les besoins en financement d’exploitation

- les capitaux investis : les investissements et le besoins en financement à comparer aux


capitaux permanents

- indépendance financière : rapport de l’endettement long aux capitaux propres

- les analyses de crédits de trésorerie en rapport avec l’endettement : proportion de


financement assuré au moyen de crédit de trésorerie

22 Les performances

Le compte de résultat donne déjà une bonne vision des performances de l’entreprise à travers
les soldes intermédiaires de gestion. D’autres indications sont possibles à partir de certaines
analyses spécifiques de la performance :

- la capacité d’autofinancement : elle mesure le potentiel de financement propre que l’entreprise


peut dégager pour sa croissance ; l’apport de son exploitation dans le financement de sa
croissance ; la source de croissance interne. Elle est indicative des performances nettes d’une
entreprise.

- L’excédent brut d’exploitation et l’excédent de trésorerie lié à l’exploitation donnent des


indications sur la formation de la trésorerie issue de l’exploitation afin d’apprécier cette
capacité contributive de l’exploitation. Cette donnée, avec la CAF, permet d’évaluer les
performances économiques et commerciales de l’entreprise

Plusieurs techniques qui empruntent aux ratios permettent de mettre en rapport plusieurs
données d’activités pour faire sortie les performances de l’entreprise. Les ratios combinent
deux ou plusieurs soldes spécifiques et permettent d’établir des analyses combinées souvent
plus intéressantes pour les entreprises. Par exemple, la valeur ajoutée pour l’entreprise peut
être bien positive mais la productivité du personnel largement insuffisante (rapport valeur
ajoutée/effectif). C’est tout l’intérêt des ratios.

Plusieurs ratios significatifs sont à la disposition des entreprises pour faire ressortir les
éléments constitutifs de sa structure mais surtout les tenants de ses performances :
- l’EBE/Chiffre d’affaires : capacité bénéficiaire de l’entreprise, pour apprécier la possibilité de
dégager un excèdent lors de l’engagement d’une activité. Ce ratio peut être complétée par le
rapport de l’EBE et des capitaux propres pour apprécier le rendement économique des fonds
investis dans l’entreprise

- le coût du financement et les effets de levier : le rapport des emprunts et des intérêts permet
à l’entreprise de s’assurer que son financement n’est pas onéreux et surtout, comparé au
rendement des fonds propres, permet aux entreprises de savoir si l’endettement diminue leur
rentabilité ou l’augmente

- le ratio de distribution (dividende/valeur de l’action) est un élément de communication


financière de l’entreprise qui permet aux investisseurs de savoir à quoi il faut s’attendre en
achetant des parts

- la solvabilité, la liquidité qui se déterminent dans les états financiers peuvent également
s’obtenir par des ratios appropriés (actif circulant plus disponibilité/ passif exigible,
disponibilité/actif circulant et disponibilité)

- certains ratios permettent de donner des indications sur le déroulement de l’exploitation :


coefficient de rotation des stocks ou des comptes clients

Les entreprises disposent de plusieurs centaines de ratios d’analyse de leurs performances.


Elles doivent les utiliser et savoir les interpréter en tenant compte du fait que ces techniques
ne sont standardisées, il n’existe pas de normes (à l’exception du ratio de bénéfice par action
qui est indiqué dans une norme internationale). Elles peuvent utiliser les données sectorielles
de références produites par les institutions spécialisées, elles peuvent également mener des
analyses sur plusieurs années afin de disposer de données plus pertinentes, en dehors de
variations conjoncturelles. Elles peuvent enfin utiliser des programmes spécifiques d’analyse
financière qui intègrent des techniques sur base des données intégrées.

III La comptabilité publique

31 Textes
La comptabilité publique est réglementée par les textes d’origine communautaires et des
règles nationales. De manière générale les dispositions de la comptabilité publique
s’appliquent

A l’état

Aux collectivités territoriales

Aux organismes publiques

Aux bénéficiaires des financements publics quels qu’ils soient.

Ces textes ont comme source une législation communautaire dans la zone UEMOA,
constituée par :

La directive 05/97 amendée par la directive 02/99 portant sur la loi de Finances

La directive 06/97 amendée par la directive 03/99 portant sur la comptabilité publique

La directive 04/98 amendée par la directive 04/99 portant sur la nomenclature budgétaire de
l’Etat

La directive 05/98 amendée par la directive 05/99 portant sur le plan comptable de
l’Etat

La directive 06/98 amendée par la directive 06/99 portant sur le tableau des opérations
financières de l’Etat

La Directive 02/2000 portant adoption du code de transparence dans les opérations de gestion
des fonds publics.

Au Mali, la loi 96061 du 04 novembre 1996 fixe les principes fondamentaux de la comptabilité
publique. Elle est encours de relecture.

32 Acteurs

L’ordonnateur
Il prescrit l’exécution des dépenses et des recettes des budgets point de départ de la
comptabilité. Ils peuvent être principaux (Ministres, Directeurs,maires, adjoints municipaux) ou
secondaires (DAFs,…). Ils doivent être accrédités c’est à dire que leur pouvoir de décision doit
être délimité au comptable.

Le comptable

Il n’est pas agent de l’ordonnateur et relève du ministère des finances qui le nomme. Il est
chargé

- de la prise en charge et du recouvrement des créances,

- du paiement des dépenses prévues dans le budget et autorisées par l’ordonnateur,

- de la garde et de la conservation des fonds et valeurs appartenant ou confiés,

- du maintient des fonds et des comptes de disponibilité,

- de la conservation des pièces justificatives des opérations et des documents de comptabilité,

- de la tenue du poste comptable qu’il dirige.

Il peut également être principal ou secondaire.

Il est personnellement et pécuniairement responsable des opérations dont il est chargé et


constitue pour ce faire des garanties (sur ses biens meubles, immeubles).ses fonctions sont
incompatibles avec celle d’ordonnateur.

Le comptable public est complété par les services comptables de l’ordonnateur dont l’objectif
est de tenir la comptabilité administrative.

33 Procédures

Recettes
Fondement de la recette

Toutes les recettes doivent avoir un fondement juridique et être précisées par des dispositions
juridiques. Au Mali c’est la loi de finances qui décrit les recettes de l’Etat. Celle ci confère aux
recettes plusieurs natures :

- fiscale : il s’agit des impôts et taxes prévus par le code général des impôts, des autres impôts
et taxes (pour les quels la loi fixe des seuils),

- économique : ce sont les revenus du patrimoine de manière générale (redevance et loyers,


taxes perçues pour l’utilisation d’espace publique…),

- sociale : il s’agit de la rémunération de prestations de service pour le compte des administrés


(travaux de réfaction, participation de la population dans les actions sportives, culturelles ou
éducatives, frais d’actes civils…),

- financière : ce sont les subventions et aide diverses, les emprunts, les dons et legs…

Autorisation budgétaire

Le fondement législatif ou conventionnel des recettes n’est pas suffisant. Leur perception doit
avoir été prévue chaque exercice par le budget. La nécessité du vote du budget est une
condition préalable de la réalisation des recettes communales.

Mise en recouvrement

Elle est assurée par l’ordonnateur. il émet un ordre de recette. Dans certains cas l’ordre de
recette peut être émis par une structure différente. C’est le cas de l’administration fiscale pour
l’émission des rôles concernant la patente.

L’ordre de recette concrétise l’acte administratif par lequel un ordonnateur autorise le


comptable à recouvrer des recettes pour le compte de la commune.
Il comporte les informations suivantes

- le numéro d’ordre, pris dans une série mensuelle,

- une indication précise de la nature de la créance ainsi que les références aux textes sur
lesquels est fondée l’existence de la créance,

- les imputations budgétaires par fonction et comptables par nature (avec mention du compte
de contrepartie).

Les titres de recettes émis dans le mois sont résumés dans un état récapitulatif élaboré par le
comptable et visé par l’ordonnateur.

Pour certaines opérations le recouvrement peut intervenir avant l’émission d’ordre de recette
(perception des recettes au comptant par le comptable ou les agents de régie). Des ordres de
recettes de correction sont émis pour effectuer la régularisation.

Recouvrement

Le comptable reçoit les ordres de recettes et enclenche la procédure de recouvrement. Au


préalable il en effectue le contrôle (cf Contrôle des communes).

Le comptable est responsable de la mise en œuvre de toutes les diligences nécessaires pour
que les créances communales soient encaissées. Il est en droit d’engager des poursuites
judiciaires pour faire rentrer la commune dans ses droits.

Dépenses

Autorisation budgétaire

Conformément à la procédure des recettes, le budget précise pour la période donnée


l’ensemble des dépenses pouvant être engagées. Cette autorisation emporte ouverture de
crédit pour chaque catégorie de dépense. En même temps il en fixe la limite.
Origine des dépenses

Les autorisations de dépense ne créent pas d’obligation de dépenser. Elle constitue une
condition de forme à l’exécution des dépenses. La condition de fond est l’existence d’un acte
générateur. Les décisions et délibérations (nominations d’agents…), les contrats (achat,
entretien…) sont autant de fait qui servent de fondement aux dépenses municipales.

Engagement

C’est l’acte d’origine de la dépense. Il est juridique (signature d’un bon de commande par
exemple) et comptable (réservation de crédit). Les engagements juridiques et comptables
sont assurés par l’ordonnateur.

Liquidation

La dette est constatée par la reconnaissance de la livraison des biens ou l’exécution des
services qui ont engendré la dette de la commune. A partir de ce constat la liquidation, c’est à
dire le calcul du montant définitif de la dette, est effectuée. Elle est à la charge de l’ordonnateur.

Ordonnancement

Cette étape confère une force exécutoire à la dette. C’est l’acte administratif donnant l’ordre
de payer. Elle relève de la compétence exclusive de l’ordonnateur. Le mandat de paiement
sert de support à l’ordonnancement.

Le mandat constitue le support administratif de l’ordre à payer adressé au comptable par


l’ordonnateur. Il justifie de ce fait l’exécution du budget des dépenses (fonctionnement et
investissement). Il doit comporter un certain nombre de mentions
- le numéro d’ordre, pris dans une série annuelle continue,

- la désignation du créancier,

- l’objet de la dépense, le mode de règlement et la somme nette à payer au fournisseur (en


Hors taxe et en TTC),

- les imputations budgétaires par fonction et comptables par nature en précisant pour cette
dernière le compte de contrepartie.

Les mandats font l’objet d’un bordereau récapitulatif établit par mois et qui précise toutes les
dépenses effectuées. Il est établi par le comptable et visé par l’ordonnateur.

Le paiement

Il est consenti par le comptable sur la base des mandats présentés. Au préalable il effectue
les contrôles nécessaires (cf contrôle). Ils les constatent en écriture et procèdent au paiement
afin de libérer la commune de son engagement. Le paiement peut se faire par compensation
avec le suivi des procédures de recettes et de dépenses correspondantes.

Certaines dépenses peuvent faire l’objet de paiement avant liquidation. Il s’agit notamment
des avances aux fournisseurs, des avances aux régies de dépense. Ces décaissements font
l’objet d’une régularisation.

34 Principes

Séparation de l’ordonnateur et du comptable

Les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable sont incompatibles. Les conjoints des
ordonnateurs ne peuvent être comptables des organismes publics auprès desquels lesdits
ordonnateurs exercent leurs fonctions.
En vertu de leur fonction de contrôle des actes des ordonnateurs, les fonctions de comptable
ne peuvent être cumulées avec celles d’ordonnateur. La distinction des fonctions entre
ordonnateurs et comptables et le contrôle des actes des premiers par les seconds seraient
illusoires si ces fonctions pouvaient être cumulées par les mêmes agents. Cette incompatibilité
est protégée par l’instauration de sanction pour les élus et comptables qui la transgressent.

Annualité et universalité du budget

Ces principes sont énoncés dans les textes encadrant les finances publiques.

L’annualité induit que le budget autorise les dépenses et les recettes pour une année civile qui
commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Il fait l’objet d’aménagement pour

- tenir compte de l’ajustement des crédits ouverts encours d’exercice,

- tenir compte d’opérations pluri annuelle avec la prise en compte fractionnée de ces
transactions,

- tenir compte des opérations postérieures à la clôture mais qui concernent l’exercice.

L’universalité précise la prise en compte dans le budget de toutes les dépenses et de toutes
les recettes de l’exercice sans compensation entre elles. Aucune recette ne doit être affectée
à une dépense. Certaines exceptions existent à ce principe notamment par l’affectation de
comptes spéciaux à des opérations exécutées sur d’autres budgets (budgets annexes,
spéciaux)

Equilibre budgétaire

L’équilibre du budget doit être un équilibre réel c’est à dire

- les recettes et les dépenses doivent être estimées à leur valeur réelle,

- les sections de fonctionnement et d’investissement doivent être votées en équilibre.


Autres principes : unité

Le budget voté doit être un budget général recensant l’ensemble des activités. Ce principe est

atténué par l’existence de budgets annexes.

35 Documents de synthèse

Le budget

Il est établi en principe avant le début de l’exercice (avant le 31 octobre de l’année précédente)
et justifie les dépenses et recettes de l’année. Il est élaboré pour une période annuelle
correspondant à l’année civile il est organisé en budget d’Etat, en budgets régionaux, en
budget Spécial des Investissements et en budget annexes.

Le compte administratif

Il est établi par les services de l’ordonnateur et retrace l’exécution du budget. Il est organisé
conformément au budget et est scindé en trois colonnes afin de retracer pour chaque section
le montant prévu, le montant émis et le montant qui a fait l’objet d’un paiement. Il s’agit d’un
document à l’attention des élus et non destinés à d’autres tiers. Le compte administratif N doit
être établis et présenté au censeur des comptes au plus tard deux mois après la clôture de
l’exercice.

Le compte de gestion

C’est le document comptable de référence. Il est établi par le comptable et retrace comme le
compta administratif l’exécution budgétaire. Il a la même présentation que ce dernier. Il est
destiné à la section des comptes de la cour suprême.
36 Le contrôle des Comptes publics

CONTRÔLE À PRIORI

Le contrôle financier

Son exercice est encadré par les textes des finances publiques. C’est un contrôle administratif
effectué par un service relevant du ministère des finances. C’est un contrôle qui s’exerce à
plusieurs niveaux dans les procédures de dépense.

- Les contrôleurs vérifient tous les actes d’engagement de dépense et délivrent leur visa en
conséquence. Ils s’assurent que les imputations sont correctes. La disponibilité budgétaire,
l’exactitude et l’évaluation des dettes sont aussi des éléments d’appréciation du contrôleur.
Contrairement au comptable le contrôleur financier peut donner son avis quant à l’opportunité
d’une dépense.

- Les mandats de paiement sont aussi soumis au visa du contrôleur financier qui s’assure qu’ils
correspondent à des engagements qu’ils ont précédemment visés et qu’ils sont contenus dans
la limite des autorisations budgétaires. Le mandat non visé par le contrôleur financier ne peut
faire l’objet de paiement par le comptable.

Le comptable

Leur contrôle s’effectue lors de la réception des avis de mis en recouvrement (ordre de
recette…) ou des documents d’ordonnancement (mandats).

Recettes

Le contrôle que les comptables doivent exercer sur la régularité des recettes avant de les
recouvrer est défini par les textes de la comptabilité publique.

- le contrôle de l’autorisation de percevoir les recettes vise à s’assurer que la perception des
droits a bien été autorisée par le budget,
- le contrôle de la régularité des réductions et annulation vise à s’assurer que celles-ci ont bien
eu pour objet de réparer des erreurs ou, si celles ci ont été prononcées pour des motifs
d’opportunité,

- sauf s’ils ont la certitude qu’elles sont indues, les comptables ne peuvent vérifier la régularité
des actes d’établissement des recettes et ne pourraient en conséquence refuser
d’exécuter des ordres émis par les ordonnateurs.

Dépenses

Cette tâche du comptable est définie par :

- Le contrôle de la qualité des ordonnateurs est préparé par l’accréditement de ceux ci auprès
des comptables, qui met ces derniers en état de rapprocher les signatures apposées sur les
pièces de dépenses et de celles qui ont été déposées. Cette identification faite, il reste à
vérifier que les signataires étaient bien les ordonnateurs auxquels les crédits avaient été
ouverts.

- Le contrôle de la disponibilité des crédits et de l’exacte imputation des dépenses aux chapitres
qu’elles concernent vise à faire respecter les limites posées par les autorisations budgétaires.
Ce contrôle a déjà été exercé par le contrôle financier.

- Le contrôle de l’intervention des autres contrôles préalables a pour objectif de s’assurer que
les engagements et les ordonnancements ont bien été soumis à ces contrôles et notamment,
en ce qui concerne le visa et l’avis du contrôle financier. Les comptables n’ont pas à refaire
ces contrôles.

- Le contrôle de la justification du service fait et de l’exactitude des calculs de liquidation permet


au comptable de vérifier le respect de la règle selon laquelle les dépenses ne peuvent être
engagées que pour l’acquittement de dette. Les pièces justificatives à produire à l’appui des
mandats sont normalisées. Les énonciations contenues dans ces pièces doivent établir
l’existence et le montant des dettes à payer.

- Le contrôle de l’application des règles de prescription sanctionne le retard des créanciers à


faire valoir leurs droits. Les créances prescrites ne peuvent être payées.

- Le contrôle de la validité des paiements consiste à s’assurer que les bénéficiaires des
dépenses désignés par les ordonnateurs sont les créanciers eux-mêmes ou leurs
représentants légaux, judiciaires ou conventionnels.
Si ces contrôles révèlent des irrégularités, le comptable les signalera à l’ordonnateur pour qu’il
prenne les dispositions de régularisation nécessaires. Ils suspendent le paiement en attendant
la réponse de l’ordonnateur. Ceux-ci ont la possibilité d’amener le comptable à payer les
sommes concernées en le requérant par écrit. Cette action engage la seule responsabilité de
l’ordonnateur. Le comptable se trouve de ce fait couvert.

A posteriori

L’inspection des finances

Ce contrôle n’est pas systématique mais est diligenté de manière spontanée. L’inspection des
finances relève du ministre des finances. Le résultat de ses contrôles est donc transmis à ce
dernier qui est libre de la suite à lui donner. Leur contrôle vise les actes posés par le comptable
au cours de sa gestion des deniers qu’il gère. Aucun secret professionnel ne leur est
opposable.

Le contrôle Général des Services Publics

Ce contrôle n’est pas seulement destiné au comptable mais aussi à l’ordonnateur et de


manière générale à l’exécutif. Les contrôleurs généraux relèvent de la Primature à qui sont
adressés les résultats de leurs travaux.

Le Bureau du Vérificateur Général

C’est une structure créée dont plusieurs optiques

- vérifier la performance des politiques publiques et des structures chargées de la mise en


œuvre
- évaluer la gouvernance et les capacités

- contrôler la mise en œuvre des activités de toutes les structures publiques

Elle est totalement indépendante et est constituée de ressources humaines qui mettent en
œuvre les techniques modernes de contrôles afin d’améliorer de manière globale la gestion
des ressources publiques.

La cour des comptes

Les comptes sont adressés à la section des comptes de la cour suprême. Cette juridiction
institutionnelle décide ensuite de mener le contrôle des comptes. Ses contrôles peuvent
s’exercer sous la forme de contrôle sur pièce ou de contrôle sur place.

Elle juge enfin de la suite à donner aux résultats de ses investigations.

L’Assemblée nationale, le Conseil communal et les citoyens

Le contrôle exercé par les représentations nationales et locales sur la comptabilité publique
s’exerce de plusieurs façons. En premier lieu, lors du vote du budget, l’assemblée délibérante
vérifie alors simultanément l’exécution du budget, la tenue par l’ordonnateur de sa comptabilité
administratif et la concordance de cette dernière avec la comptabilité du receveur.
L’aboutissement de cet examen peut être un vote de rejet qui peut aussi être la source à
d’autres contrôles. Ensuite les élus disposent de nombreux occasions pour demander des
explications et des justificatifs complémentaires sur la vie financière des structures publiques
(discussions diverses sur les modifications du budget, réunions de commission de finance).
Les citoyens, quant à eux disposent du droit de réclamer les informations financières sur les
communes et les structures publiques.

IV Les autres comptabilités sectorielles

41 Les Banques
Présentation de la comptabilité bancaire

- OHADA et Code de commerce : articles 159 à 161 du Code de commerce, articles 13 à 17 de


l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au Droit Commercial Général. Les personnes physiques ou
morales ayant la qualité de commerçant doivent tenir une comptabilité de leurs opérations et
tenir des livres comptables légaux : livre journal, livre d’inventaire (contenant les résultats de
l’inventaire et les états financiers) et le grand livre.

- Loi bancaire : Loi 90-74 AN RM portant réglementation bancaire au Mali. Introduite en l’article
754 du code de commerce. Articles 40 à 43 de la loi bancaire. Ces dispositions ajoutent
d’autres obligations aux banques dans la ténue de la comptabilité en plus de celles du Code
de commerce et de l’OHADA. l’établissement de situations périodiques fait partie de ces
exigences particulières aux banques (article 41).

- Plan comptable bancaire : élaboré pour normaliser les méthodes et pratiques de la


comptabilité des banques de la zone UEMOA dans la perspective de l’Intégration sous
régionale. Plusieurs instructions ont été publiés et portant sur le plan des comptes, les états
financiers, leur transmission ainsi que les règles et méthodes d’évaluation et de présentation.
Le plan est entré en vigueur le 01/01/1996.

- Normalisation comptable internationale en matière bancaire : le PCB a été fortement inspiré


par les normes comptables internationales et en particulier par les normes françaises dans le
domaine bancaire (BAFI ou base de données des données des institutions financières). Ceci
est du à la particularité des pays de la zone en majorité francophone.

- Normalisation comptable internationale : la comptabilité bancaire utilise aussi les règles


internationales en matière de comptabilité générale. Les principes comptables généralement
admis sont appliqués par les banques. La prudence, la continuité d’exploitation, la
spécialisation des exercices, la permanence des méthodes, le coût historique, la non
compensation, l’importance significative et l’intangibilité du bilan sont autant de concepts
auxquels les banques doivent veiller.

Système comptable bancaire

Le système comptable des établissements bancaires se caractérise par un certain nombre de


spécificités.
Système comptable décentralisé

La comptabilité au sein des banques se distingue de celle des entreprises classiques


essentiellement par cette caractéristique. Dans les autres structures l’enregistrement
comptable est l’apanage des seuls comptables. Dans les banques ce n’est pas tout à fait le
cas.

La comptabilisation d’une opération est ramenée à son exécution et est effectuée par le service
qui l’initie. Le service comptable joue essentiellement le rôle de contrôle et valide les écritures
enregistrées.

Système comptable tributaire de l’informatique

L’informatique qui est important pour les entreprises est indispensable pour les banques. Eu
égard à l’organisation particulière soulevée ci dessus une configuration informatique alliant les
opérations à la comptabilité s’impose. L’exécution d’une opération caractérisée par une saisie
informatique entraîne de facto un enregistrement comptable. Le programme informatique est
organisé en ayant des schémas comptables intégrés correspondant aux différentes
opérations.

Cette architecture permet une ténue comptable en temps réel et le traitement d’une quantité
importante d’opérations comme c’est le cas pour les banques.

Système comptable Géographiquement étendu

Un établissement bancaire est généralement organisé en réseau composé d’un siège et de


plusieurs agences. Celles ci fonctionnent à leur niveau comme une banque à part entière. Leur
comptabilité est ténue à l’instar du siège. Leurs différents états sont intégrés dans la
comptabilité globale. Pour ce faire des dispositions particulières doivent être prises en comptes
avec la mise en place de comptes spécifiques et d’un dispositif de contrôle assurant la
cohérence de l’information agrégée.

Organisation normalisée
Le plan comptable bancaire rend obligatoire l’établissement d’un manuel de procédures. Ce
document décrit les procédures et l’organisation comptable. Il est mis à jour régulièrement et
a pour objectif de faciliter la compréhension du système comptable et la réalisation de
contrôles.

Plan de compte détaillé

Pour codifier une grande catégorie d’opération un plan de comptes détaillé est nécessaire.
Les opérations avec les membres pour exemple contiendront autant de compte que la banque
dispose de clients. Ce répertoire peut atteindre la vingtaine de millier de comptes.

Documents de synthèse spécifiques

Le bilan d’un établissement bancaire se présente dans un ordre de liquidité et d’exigibilité


décroissant (à l’actif et au passif) contrairement aux entreprises classiques. Cette particularité
s’explique par la nature différente du potentiel productif entre les banques et les autres
entreprises commerciales. Si les immobilisations représentent le capital productif des autres
entreprises, les opérations de placement et de financement représentent celui des banques.

Ce qui explique qu’à la place des immobilisations à l’actif se trouvent les opérations de
trésorerie et de crédit pour une banque.

Caractéristiques des états financiers

Documents bilanciels

Il s’agit de document de description de la situation patrimoniale et financière de la banque à


une date donnée. Ils sont les plus nombreux et sont accompagnés de leurs annexes. Ceux ci
décrivent le contenu de chaque document.

Ils sont composés du bilan, de la situation comptable ainsi que des différents états sur l’activité
de crédit, d’emprunt, de dépôts… .
Documents de compte de résultat

Le résultat à travers la confrontation des charges et des produits est déterminé dans les
différents documents de compte de résultat. Des documents annexés sont aussi prévus à ce
niveau.

Documents prudentiels

La banque centrale a instauré un dispositif prudentiel qui soumet les banques à la fourniture
d’informations de gestion. Ces informations ont fait l’objet de standardisation par
l’intermédiaire d’un certain nombre de ratios. Les banques doivent satisfaire à ces ratios. Les
principaux ratios prudentiels sont les suivants

Documents prudentiels

Ratios Norme BCEAO Commentaire

Fonds propres effectifs Min 1 milliard Le fonds propre effectif qui représente le
fonds propre réel de la banque ne doit
pas être inférieur à un milliard de FCFA.

Structure du portefeuille Min 60 % Les créances ayant fait l’objet d’accord de


classement de la BCEAO doivent
constituer au moins 60% des créances

Prêts aux dirigeants et au Max 20 % Les prêts aux dirigeants ne doivent pas
personnel dépasser

Immobilisations et Max 100 % Le cumul des immobilisations et des


participations participations ne doit pas dépasser les
FPE.

Coefficient de liquidité Min 60 % Au moins 60% des engagements des


banques doit être immédiatement
réalisable.
Fonds propres sur risques Min 4 % Le risque global de la banque (crédits,
engagements…) ne doits pas
dépasser 25 fois les fonds propres

Couverture des emplois à Min 75 % Précise l’équilibre financier de la banque.


moyen

et long terme par des ressources


stables

Immobilisation hors exploitation Max 15 % Le cumul des immobilisations hors


et exploitation et des participations ne doit
pas dépasser 15% des FPE
participations dans les sociétés

immobilières

Normalisation à l’échelle sous régionale

Identification bancaire

Le code d’identification précise pour chaque établissement de la zone son numéro


d’affectation.

Il est composé de 5 caractères.

Attributs

L’en- tête des états donne les indications sur le document de synthèse, le pays d’implantation,
la dénomination de l’établissement (Identification),le code du document, la date d’arrêté du
document, l’état de chargement (création, modification ou annulation), la monnaie
d’établissement et la périodicité.

Toutes les lignes et les colonnes de chaque document financier sont codifiées avec en
référence les comptes s’y rapportant. Ceci facilite l’informatisation indispensable. Pour ce faire
chaque poste est codifié une seule fois quelque soit le document qu’il renseigne.
Contenu des postes et des rubriques

Les postes et rubriques sont codifiés en fonction des opérations. La codification s’effectue par
l’intermédiaire de trois caractères (lettre d’affectation des classes, les deux caractères suivants
sont laissés à l’initiative de la banque). Par exemple : A désignant les comptes actif de la
classe 1, A10 peut spécifier la caisse si l’établissement décide d’adjoindre directement les
deux premiers chiffres du compte concerné.

Documents

La codification des documents est établie par la composition de trois caractères. Les deux
premiers sont alphabétiques et le dernier est numérique. Les premiers caractères précisent le
caractère du document

A : document bilanciel

B ou C : état annexé à un document bilanciel

R : compte de résultat

S : état annexé au compte de résultat

T : document prudentiel

Les documents se dénomment «documents des établissements de crédit ». DEC

Confection et transmission

Les différents documents sont servis en millions de FCFA. La transmission est essentiellement
effectuée sur support magnétique.

Périodicité et Date de dépôt


- Décadaire : Pour les documents décadaires la BCEAO publie les différentes dates chaque
année

- Mensuelle : Pour les documents mensuels: dernier jour du mois qui suit la période

- Trimestrielle : Pour les documents trimestriels : dernier jour du mois qui suit la période

- Semestrielle : Pour les documents semestriels : au plus tard le 31 août N+1

- Annuelle : Pour les documents annuels : au plus tard le 28 février

42 Les assurances

La comptabilité des assurances est réglementée par le code de la CIMA.

Il est indiqué que la comptabilité des assurances est une comptabilité sectorielle qui ne remet
pas en cause les principes comptables reconnus par les normes générales (SYSCOA,
OHADA).

Certaines dispositions du code de la CIMA fixent quelques obligations particulières des


assurances en matière comptable :

 Inventaire annuel : art 402

 Exercice comptable correspondant à l’année civile sauf dérogation permise par la commission
de contrôle: 403

 Délai de conservation des pièces pendant dix ans : art 404

 Accès aux documents : art 414

 Accès du public aux documents : art 423

 Distinction obligatoire entre les opérations brutes et les affaires cédées en réassurance

 Partie double : art 406

 Livres à tenir : art 413


Le plan comptable des assurances est détaillé en classe, conformément à la norme générale
d’inspiration.

Les classes du cadre comptable sont numérotées de 1 à 8 et 0. Chaque classe comporte des
comptes principaux (dont le deuxième chiffre est numéroté de 0 à 9. Les comptes principaux
sont eux-mêmes subdivisés en comptes divisionnaires (trois chiffres) à leurs tours ventilés en
sous - comptes (quatre chiffres dont le dernier est également numéroté de 0 à 9). Les chiffres
qui codifient les comptes se lisent toujours à partir de la gauche.

Les classes du cadre comptable sont aménagées de manière à séparer

- les comptes du bilan (classe 1 à 5) ;

- les comptes de gestion (classes 6 et 7)

- les comptes de résultat (classe 8) ;

- les comptes spéciaux (classe 0).

Ces classes se présentent comme suit :

Classes Intitulés des classes


1 Comptes de capitaux permanents.

2 Comptes de valeurs immobilisées.

3 Comptes de provisions techniques.

4 Comptes de tiers.

5 Comptes financiers.

6 Comptes de charges par nature.


7 Comptes de produits par nature.

8 Comptes de résultats.

0 Comptes spéciaux.

43 Les projets de Développement

Les projets de développement sont des émanations de l’Etat et doivent en principe respecter
les dispositions de la comptabilité publique. Cependant, ces projets ont la particularité d’être
soutenus par des partenaires techniques et financiers dont l’une des exigences est la tenue
d’une comptabilité complète, probante et soumise aux vérifications d’un auditeur externe.

Plusieurs partenaires exigences d’ailleurs que les normes internationales comptables soient
suivis par les projets. Ce sont ces exigences qui obligent les projets et programmes de
développement, des entités publiques, à tenir des comptabilités d’entreprise. Au delà de cette
comptabilité générale, les bailleurs exigent une comptabilité budgétaire destinée à rendre
compte de l’exécution du budget, une comptabilité analytique pour le compte rendu des
activités (composantes, volets du projet) en rapport avec le système de suivi et d’évaluation,
une comptabilité par partenaires financier…

Ces systèmes sont conçus et mis en place par des programmes spécifiques.

Ces obligations comptables des projets leur permettent ainsi de disposer de système plus
pertinent sur les systèmes publics et de pouvoir rendre compte à l’ensemble de leurs
partenaires de leur situation financière, de leur patrimoine et de leurs performances. Il facilite
également la dévolution des biens du projet à la clôture des activités.

L’inconvénient de ce système est qu’il n’est pas normalisé et on assiste souvent à autant
d’exigences comptables que de bailleurs de fonds avec des situations aberrantes d’un projet
doté de plusieurs comptabilités pour plusieurs bailleurs avec une démultiplication des système
de gestion et des coûts inutiles de gestion.

Ceci est à revoir et figure parmi les objectifs du Conseil Comptable OUEST Africain.

44 Les entreprises agricoles


Le secteur agricole qui est prépondérant dans nos économies n’est pas pris en compte de
manière approfondie dans la normalisation comptable. Ceci peut être expliqué par le caractère
général du plan SYSCOA et l’OHADA mais également par la faible structuration des
entreprises de ce secteur. Une doctrine est nécessaire pour préciser les normes comptables
spécifiques à ce secteur.

En attendant cette normalisation le SYSCOA et l’OHADA ont innové en indiquant des voies
de normalisation.

Au niveau des comptes plusieurs termes agricoles et agro industriels sont indiqués. Les
immobilisations animales et végétales sont prévues dans le plan comptable. Les matériels
hippomobiles sont également prévus. Il en est également des stocks et encours où des
comptes spécifiques peuvent être utilisés ou créés ou tenir compte de la qualité particulière
des éléments du patrimoine des entreprises de ce secteur.

La question de l’évaluation, du patrimoine des entreprises agricoles qui demeure non encore
abordée, doit être posée. On pourrait s’inspirer de la normalisation dans certains pays
occidentaux pour ce faire. Ainsi par exemple :

- Les immobilisations animales utilisées pour la production (bœufs de labour, géniteurs…) sont
elles enregistrées quand elles sont acquises à leur coût d’acquisition. Ce coût demeure
intangible si l’élément est opérationnel. Il doit être augmenté des frais de production pour
emmener le bien à son niveau d’utilisation. A partir de cette date, le bien est amorti sur sa
durée probable d’utilisation.

- Les immobilisations animales produites sont évaluées à leur coût de production jusqu’à leur
période d’utilisation et amorties sur leur durée d’utilisation.

Il en est ainsi des stocks produits ou acquis.

Ces normes pourront être mises à contribution pour encadrer ce domaine qui demeure vital pour nos
pays.
Publié par Boureima SAWADOGO à 09:40
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1.

LES DOCUMENTS COMPTABLES


Acte uniforme de l’OHADA du 17 avril 1997 relatif au Droit Commercial Général (article
14) :
 « Tout commerçant, personne physique ou morale doit tenir un journal, enregistrant au
jour le jour ses opérations commerciales. Il doit également tenir un grand livre, avec
balance générale récapitulative, ainsi qu’un livre d’inventaire»

 Le journal et le livre d’inventaire doivent mentionner le numéro d’immatriculation au registre du


commerce et du contrôle mobilier de la personne physique ou morale concernée. Ils sont côtés
et paraphés par le président de la juridiction compétente ou le juge délégué à cet effet. Ils
doivent être tenus sans blanc, ni altération d’aucune sorte.

Ces textes donnent un fondement juridique à la tenue des documents comptables qui sont présentés
dans le présent module.

I LE JOURNAL

Chaque opération doit faire l'objet d'un double enregistrement :

D’une part, dans les comptes afin de réaliser un classement des opérations selon leur nature
Économique : immobilisations, stocks, créances, dettes, charges, produits, etc.

D'autre part dans un Journal afin de classer les opérations par ordre chronologique.

1° DEFINITION

Le journal est un livre coté et paraphé par les autorités compétentes dans chaque Etat, dont la loi
impose la tenue à tout commerçant. Il est destiné à enregistrer, sans blanc ni altération, dans un
ordre chronologique, tous les mouvements affectant le patrimoine de l'entreprise.
2° CONTENU DU JOURNAL

Pour toute opération enregistrée dans le journal, il est obligatoire de préciser les informations
suivantes :

a. La date de l'enregistrement ;

b. L’imputation de chaque somme, c'est à dire le compte prévu par le SYSCOA dans lequel
la somme doit être inscrite ;

c. Le ou les comptes débités qui enregistrent les emplois ;

d. Le ou les comptes crédités qui enregistrent les ressources ;

e. la référence de la pièce justificative qui sert de base à l'opération et permet de connaître


l'origine de l'opération (facture, chèque, pièce de caisse, etc.

3° FORME DU JOURNAL

a) prescriptions réglementaires quant à la forme

■ La réglementation désigne le journal sous la dénomination de «livre journal » ce qui signifie


qu'il doit être tenu sous forme de registre à feuillets cousus et reliés; cela exclut les feuillets
mobiles.

■ Le livre - journal doit être tenu sans blanc ni altération d'aucune sorte : il est donc interditde
gommer ou de raturer.

■ Le livre - journal doit être coté et paraphé : chaque page doit être numérotée et signée parle
greffier du tribunal d'instance.
Toutes ces prescriptions visent à assurer l'irréversibilité des enregistrements de manière à ce
que la comptabilité puisse servir de preuve des opérations ainsi enregistrées.

L'identification et la numérotation sont internes à l'entreprise mais les procédés employés doivent
garantir contre toute modification ultérieure de l'ordre et du contenu des enregistrements.

b) Présentation traditionnelle des enregistrements au journal

Les enregistrements se présentent sous forme d'articles qui mettent en évidence :

■ la date de l'enregistrement
■ les numéros et les intitulés des comptes débités et crédités
■ les sommes correspondantes
■ le libellé justificatif

Le total de la colonne débit doit être égal au total de la colonne crédit du journal ; ces totaux sont
inscrits au bas de chaque page et reportés au début de la page suivante.

Un journal est présenté de la façon suivante :

N°CPTE LIBELLE MONTANT

D C D C

Total
II LE GRAND-LIVRE

1° DEFINITION

Le grand-livre est un document qui regroupe l'ensemble des comptes de l'entreprise où sont
reportés ou inscrits simultanément au journal compte par compte les différents mouvements.

Le grand-livre fait partie des livres comptables et autres supports dont la tenue est obligatoire.
Toutefois il n'est soumis à aucun formalisme particulier : la cote et le paraphe ne sont pas exigés.
Il est généralement constitué de fiches ou feuillets mobiles.

2°) FONCTIONNEMENT DES COMPTES DU GRAND LIVRE

Nous avions déjà présenté l'ensemble des comptes ou grand-livre de l'entreprise NDOUR à la
page 15. Les comptes contenus dans un grand-livre comprennent :

a) Des comptes de patrimoine ou comptes de bilan

On distingue :

■ les comptes de l'actif du bilan : immobilisations, stocks, créances et trésorerie


■ les comptes du passif du bilan : capital, résultat net et dettes

Le fonctionnement de ces comptes peut être résumé comme suit :

<>
<>

Comptes de l'actif (emplois) Comptes du passif (ressources)

Débit Crédit Débit Crédit


Augmentations(Emplois) Diminutions(Ressources) Diminutions Augmentation(Ressources)
(Emplois)

b) Des comptes de gestion

On distingue :

■ les comptes de charges : achats de marchandises, de matières et fournitures, achats


deservices, impôts, salaires, intérêts versés...

■ les comptes de produits : ventes, subventions obtenues, intérêts reçus...

Le fonctionnement de ces comptes se résume ainsi :

<>
<>

Comptes de charges (emplois) Comptes de produits

(ressources)
Débit Crédit Débit Crédit
Augmentations(Emploi Diminutions(Ressource Diminutions(Emploi Augmentation(Ressource
s) s) s) s)
III LA BALANCE DES COMPTES

Nous avons vue que les opérations effectuées par l'entreprise sont enregistrées en deux temps :

■ dans un premier temps la pièce justificative est enregistrée dans le journal,

■ dans un deuxième temps. l'article du Journal est reporté sur les comptes (débit et
crédit)appropries du grand-livre ,

Toutes les opérations inscrites dans le journal sont donc reportées dans le grand-livre. Pour vérifier
l'exactitude de ces reports il convient de présenter périodiquement (au moins une fois par mois)
une balance des comptes.
Celle procédure de traitement des informations comptables est appelée système classique
traditionnel.

1° DEFINITION

La balance est un tableau où sont reportés tous les comptes du grand-livre. Pour chaque compte
il convient d'inscrire :

■ le numéro et l'intitulé du compte,

■ le solde débiteur ou créditeur à l'ouverture de l'exercice (exception faite pour le premier


exercice)

■ le cumul, depuis l'ouverture, des mouvements débiteurs et créditeurs de l'exercice

■ le solde débiteur ou créditeur à la date de la balance

Si pour chaque opération inscrite dans le journal et reportée sur le grand-livre le total des emplois
est égal au total des ressources, pour un ensemble d'opérations nous devons obtenir les égalités
suivantes :
Total des emplois = Total des ressources

Total des débit = Total des crédits

La balance est un instrument de contrôle qui permet de vérifier l'exactitude des reports du journal
aux comptes du grand livre. Les égalités suivantes doivent être vérifiées :

Total des soldes d'ouverture débiteurs = Total des soldes d'ouverture créditeurs

Total des mouvements débiteurs = Total des mouvements créditeurs

Total des soldes débiteurs = Total des soldes créditeurs

Totaux débit et crédit de la balance (Soldes d'ouverture + Mouvements de l'exercice) = Totaux


débit et crédit du journal

La balance est aussi un instrument de gestion qui permet de suivre l'évolution de l'entreprise :
Montant des investissements, des stocks, des créances, de la trésorerie, des dettes, des charges
et des produits etc.

Si le bilan n'est établi qu'une fois l'an, la balance doit être dressée au moins une fois par mois.

IV LES DOCUMENTS DE SYNTHESE ANNEXES

« L’état annexé comporte tous les éléments de caractère significatif qui ne sont pas mis en
évidence dans les autres états financiers.( A.U. OHADA – 1re Partie – Titre 1 – Chapitre 3 –
Article 33).
 Il permet de présenter notamment les tableaux obligatoires de l’actif immobilisé ou des
amortissements et des provisions, mais également des documents contenant des informations
d’importance significative relatives par exemple aux écarts de conversion ou aux effectifs de
l’entreprise.

 L'état annexé est en quelque sorte le mode d'emploi et le complément nécessaire à la


compréhension des autres états financiers dont il est une partie intégrante.

 Il concourt à donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du


résultat de l’entreprise en indiquant par exemple les modes d'évaluation, l'état des provisions et
des amortissements.

 L'annexe est rendue obligatoire par l’OHADA (contrairement au plan OCAM) et est exigée pour les
grandes entreprises et les entreprises moyennes relevant des deux systèmes plus évolués (normal
et allégé).

 Il doit être modulé en fonction du caractère significatif des informations fournies. Dans le système
normal, le caractère significatif est présumé de façon irréversible, alors qu'il doit être établi en
fonction de seuils de signification dans le système allégé.

L’Etat annexé est constitué en trois parties :

 La première partie de l’état annexé porte sur les règles et les méthodes comptables adoptées
par l’entreprise pour la confection de ses états financiers: dans cette partie, le responsable
explique aux utilisateurs des états financiers comment il s’y est pris pour les concevoir. Il explique
les grandes options comptables parmi les règles existantes. Il retrace également les principes
comptables observés qui sont légaux et notamment les interprétations particulières ayant eu une
incidence sur les résultats et le patrimoine décrits. Il met un accent particulier sur les dérogations
aux règles qu’il a effectuées et donne les explications appropriées. La portée de cette partie de
l’annexe est didactique et vise à faire comprendre aux utilisateurs les hypothèses prises et les
conditions dans lesquels les états financiers sont conçus. Dans le but de faciliter leur compréhension
des comptes de l’entreprise.

Cette partie est la plus importante de l’annexe car c’est elle qui permet de comprendre le contenu
des documents de synthèse (bilan, compte de résultat, Tableau de financement) et le
développement qui est fait du contenu de ceux-ci dans la seconde partie de l’annexe.
* La seconde partie de l’état annexé comprend 11 tableaux qui sont :

 Tableau 1 - Actifs immobilisés


 Tableau 2 - Amortissements
 Tableau 3 - Plus - values et moins values sur cession
 Tableau 4 - Provisions
 Tableau 5 - Biens pris en crédit - bail et contrats assimilés
 Tableau 6 - Echéance des créances à la clôture de l'exercice
 Tableau 7 - Echéance des dettes à la clôture de l'exercice
 Tableau 8 - Consommations intermédiaires de l'exercice
 Tableau 9 -Répartition du résultat et autres éléments caractéristiques des 5 dernières années
 Tableau 10 - Projet d'affectation du résultat de l'exercice
 Tableau 11 - Effectif, masse salariale et personnel extérieur.

Les tableaux indiqués ci dessus sont ceux qui sont obligatoirement servis selon la réglementation.
L’entreprise peut parfaitement y ajouter d’autres tableaux et informations qu’elle juge importantes à
savoir.

Chaque tableau permet de comprendre les flux intervenus pendant l’exercice et qui permettent de
donner l’explication du solde figurant au bilan ou au compte de résultat.

* La dernière partie de l’état annexé porte sur toutes les informations jugées importante mais
qui n’ont pas été indiquées dans les deux précédentes parties : Le but de l’annexe étant de
donner des informations adéquates, toute donnée jugée significative doit être fournie dans cette
partie.

Publié par Boureima SAWADOGO à 09:34

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Le compte de resultat en comptabilité SYSCOA
I PRESENTATION

Les opérations d’une entreprise résument l’exécution de toutes les activités qui entrent dans l’exercice
de son objet. Dans ce cadre le responsable d’entreprise, pour arriver à ses fins, engagent des facteurs
divers.
L’objet de l’entreprise est le négoce (achat et revente en l’état) ou la production de biens ou
de services.
Dans cette optique les entreprises consomment des facteurs. Cette consommation constitue
des emplois consentis dans la perspective d’obtenir des gains. Les gains, objectifs ultimes de
chaque entreprises, sont procurés par les produits obtenus des consommations de facteurs.
Autrement dit les emplois consentis génèrent des produits et procurent par ce biais des
ressources à l’entreprise.

Le produit est réalisé de manière continuelle et régulière. Il est réalisé dans l’immédiat. Les
ventes de biens, de produits finis ou de services créent des ressources pour l’entreprise dans
un délai de court terme. Elles sont relatives à un cycle qui se réalise et se renouvelle de
manière continue.

Dans ce cadre, les emplois consentis sont de plusieurs ordres :


Les marchandises achetées
Les matières premières achetées
Les services achetés (transport, logistique…)
Les frais de fonctionnement courant : salaires, dépenses diverses
Les frais financiers
Les autres frais et imprévues

Ces emplois qui sont à l’origine de produits (ressources) réguliers, continus dans un délai de
court terme sont considérés comme des « CHARGES » c'est-à-dire des emplois de court
terme destinés à susciter des ressources à court terme. Ils ne se renouvellent pas, sont
totalement consommés et n’ont aucune incidence à moyen et long terme. Ils ne sont pas
générateurs de profits dans le temps.

Les ressources générées sont des « PRODUITS », c'est-à-dire des ressources obtenues à la
suite de l’utilisation d’emplois de court terme (charge) qui relèvent du cycle d’exploitation, se
renouvellent régulièrement et n’ont aucune incidence à moyen ou long terme. Les produits dès
la terminaison de leur cycle de vie (engagement et liquidation) disparaissent et sont
renouvelés.

Les produits peuvent être de plusieurs ordres :

La vente de marchandises
La vente de produits finis
La vente de produits intermédiaires et les produits résiduels et annexes
Les prestations de services
Les subventions obtenues
Les produits financiers

Les Produits et les charges sont générés dans le cadre des opérations. Un compte des
opérations est nécessaire pour récapituler l’ensemble des produits et des charges à un
moment donné et rendre compte du supplément de ressources générées par rapport aux
emplois, ou vice versa. Ce supplément est désigné par le terme « RESULTAT » qui reflète le
surcroît de richesse créée par l’entreprise du fait de son exploitation. Le résultat vient
augmenter le patrimoine de l’entreprise s’il est positif et le diminuer s’il est négatif. Le compte
d’opération permettant de faire le point de l’activité à un moment déterminé est le « COMPTE
DE RESULTAT » car l’une de ses finalités majeures est de permettre à déterminer le résultat
de la période.

La période qui est souvent retenue pour déterminer le résultat est l’année. Cette dernière est
une fragmentation du temps humain courant et généralement accepté. Elle est donc retenue
pour être également la période de référence au terme de laquelle l’entreprise doit faire le point
de ses activités et transcrire dans un compte d’opération ses charges et produits pour
déterminer la richesse qu’elle a créée.

Le compte de résultat, à partir des données qu’il contient, permet de déterminer les
performances de l’entreprise, sa capacité à utiliser les ressources mises à sa disposition par
les apporteurs pour générer des profits et rémunérer ces derniers. Ces mesures de
performances prennent comme base le compte de résultat.

II NOTIONS DE CHARGES ET DE PRODUITS

Les charges et les produits sont classifiés par nature d’opération, ce qui correspond à leur portée
juridique. En cela, le système comptable des entreprises privilégie l’information de l’extérieur et des
partenaires qui sont les destinataires intéressés par les informations par nature d’opération. Ils sont en
effet ceux qui sont à l’origine ou à la conclusion de ces opérations. Naturellement, ils seront plus
intéressés et comprendront mieux les informations conçues sous une forme empruntant aux
opérations exécutées avec l’entreprise.

C’est ainsi que les charges et les produits, selon l’organisation comptable en vigueur sont regroupés
en trois grands chapitres :

L’exploitation
Le financier
Le « hors activités ordinaire » ou l’extraordinaire.

La somme de l’exploitation et du financier forme « l’ordinaire ».

21 Opérations liées à l’exploitation

L’exploitation représente ce qui est lié à l’objet de l’entreprise. Elle résume les opérations qui
consistent à réaliser des activités nécessitées par l’objet de l’entreprise.
Les produits d’exploitation sont les éléments de ressources réalisées dans le cadre de l’objet.
Ils sont les buts que se fixe une entreprise.
En partant de cette catégorisation, les produits réalisés dans la rubrique de l’exploitation
peuvent être de plusieurs ordres.

- Les ventes de biens (marchandises, produits fabriqués, biens résiduels) forment la première
catégorie de produits d’exploitations.

- Les services fournis par l’entreprise sont partis intégrantes des produits d’exploitation. Les
travaux réalisés, les services vendus (gardiennage, entretiens, …) entrent dans cette
catégorie.

- Les produits conçus mais non encore vendus, en tant que ressources par destination, sont
également des produits d’exploitation.
- Les produits perçus des partenaires extérieurs comme les indemnités d’assurance destinées
à couvrir des sinistres forment une autre catégorie de produits d’exploitation.

- De même que les subventions d’exploitation fournies par les autorités (collectivités, Etats,
autres organismes) pour pallier à une insuffisance de ressources d’exploitation ou faire face à
un surcroît de charges liés à une décision publique. Les subventions liées à l’exploitation sont
des produits d’exploitation.

- Certaines ressources produites par l’entreprise pour elle-même sont également des produits
d’exploitation : production de biens destinés à l’exploitation, autoconsommation de
marchandises, de produits finis, de matières…Ce sont des produits d’exploitation qui
trouveront leur contrepartie dans les emplois faits de ces produits

Economiquement, le chiffre d’affaires est un élément des produits d’exploitation mais il


n’englobe pas tous les produits. Il représente uniquement les produits directement liés à l’objet
tel que les ventes, les prestations de service et les compléments de produits (subvention ayant
un caractère de compensation d’un produit), à l’exclusion des stocks et des autres produits

Les charges liées à l’exploitation sont plus nombreuses que les produits de la catégorie car
portent sur tous les emplois mis en œuvre par l’entreprise pour obtenir les objectifs qu’elle
s’est assignée.

Les achats de biens (marchandises, matières premières, fournitures, consommables…)


forment la première catégorie de charges d’exploitation. Ils représentent les premiers moyens
mis en œuvre par l’entreprise pour arriver à ses fins. Pour vendre des marchandises, il faut
d’abord les acheter. Pour fabriquer des produits, il faut au préalable acquérir la matière de
base nécessaire. Même pour effectuer des prestations de services, des fournitures, matières
et consommables sont nécessaires. L’électricité et l’eau sont considérées économiquement
comme des consommables et figurent dans cette catégorie. Il faut cependant noter que
certains biens acquis ne sont pas consommés et demeurent en stock. Dans cette hypothèse,
la proportion non consommée est distraite des achats et placée en stock en attente de
consommation. Cette disposition est prise au moment de la clôture des comptes.

Les emplois engagés dans le transport des biens aussi bien achetés que vendus et des
personnes forment une autre catégorie de charges d’exploitation. Pour un pays comme le Mali,
le secteur des transports est important et les dépenses de transport représentent une part
importante du coût des entreprises.

Les dépenses engagées en contrepartie des services divers reçus des partenaires de
l’entreprise sont classées dans les charges d’exploitation. Dans l’exercice de son activité,
l’entreprise a recours des services divers :

o les frais de locations : loyers, locations de matériels


o les frais d’entretiens : entretiens, réparation, maintenance
o les primes d’assurance versées
o les frais de publicité, de relations publiques, d’organisations de rencontres
o les frais de télécommunication
o les frais bancaires liés aux services fournis par les établissements financiers
o les frais d’intermédiaires, notaires, experts comptables, avocats…

Les impôts et taxes dus par l’entreprise entrent dans la catégorie des dépenses d’exploitation
car ils sont nécessaires à l’exercice de l’activité. Les impôts sont dus à l’Etat mais également
aux organismes de sécurité sociale et sont la contrepartie de services fournis par ces
partenaires (infrastructures, sécurité, couverture du personnel…). Les impôts peuvent porter
sur le droit d’exercer l’activité (patente…), sur les actes de l’entreprise (droit
d’enregistrement…), sur certains biens (taxes sur les véhicules…), sur les salaires
(contribution forfaitaire, taxe de formation…), etc. Les cotisations sociales portent
essentiellement sur les salaires car leur contrepartie est l’engagement de l’organisme à
secourir les salariés lors d’événements précis (retraite, maladie, accidents de travail…).

Les charges de personnel, salaires, indemnités, primes et autres avantages forment


également une catégorie substantielle des charges d’exploitation. Selon les entreprises, ces
charges peuvent constituer jusqu’à 40% du total des charges d’exploitation. Les charges de
personnel représentent la contrepartie du service offert par les employés ; services
concourrant fortement à la réalisation de l’objet et à l’obtention de ressources recherchées par
l’entreprise.

Les autres dépenses courantes de l’entreprise, souvent définis par élimination comme étant
toutes les autres dépenses ne pouvant être classées dans l’une des catégories indiquées ci
dessus, forment la dernière strate des dépenses d’exploitation. Les rémunérations versées
aux administrateurs de l’entreprise sous forme d’indemnité, les incidences de l’annulation
d’une créance suite à l’insolvabilité du client, les dons et libéralités consentis par l’entreprise
figurent dans cette catégorie.

Les charges d’exploitation sont souvent comparées aux produits d’exploitations pour
déterminer le résultat d’exploitation, autrement dit le surcroît de ressources obtenues sur les
emplois engagés pour les générer. Il indique la richesse créée par l’entreprise suite à son
exploitation.

22 Opérations financières

Dans le cadre de son activité, l’entreprise a besoin de disposer de moyens lui permettant de
mettre en œuvre ses stratégies, de générer des ressources et de créer de la richesse. Ces
moyens sont matériels mais sont également financiers. Parmi les ressources financières
qu’une entreprise peut obtenir pour poursuivre son exploitation, figure les emprunts obtenus
des tiers et qui doivent être remboursés. Ces partenaires, au delà du remboursement de ces
avances de fonds, exigent de l’entreprise de leur payer « une prime » liée à l’indisponibilité
des fonds pour eux et destinée à rémunérer le temps que l’argent passe dans l’entreprise. Ils
exigent également que la « prime » rémunère le risque qu’ils prennent en prêtant des fonds à
l’entreprise (risque de non remboursement). Cette « prime » est un emploi consenti par
l’entreprise afin de pouvoir utiliser les ressources mises à sa disposition pour exercer son
activité. Il est lié à l’activité mais ne relève pas de l’exploitation. Il est financier. C’est un emploi
financier ; c’est une charge financière. Toutes les dépenses faites par l’entreprise pour payer
des intérêts sont des charges financières (intérêts d’escompte, intérêts d’emprunts).

L’entreprise peut engager des opérations financières qui entraînent des pertes pour elle.
L’incidence de ces pertes est traduite dans la catégorie des charges financières. Elle peut
engager des opérations en devises étrangères (acheter en devise à crédit). Au moment du
dénouement de l’opération, du fait de la fluctuation de la devise, elle peut se trouver dans la
situation de payer un montant plus élevée pour rembourser la même dette car le cours de la
devise est monté. Cette perte n’est pas liée à l’exploitation, elle est strictement financière. Il
s’agit donc d’une charge financière.

A l’inverse les gains de nature financière sont des produits financiers. Un gain de change n’est
pas un gain d’exploitation. La ressource supplémentaire obtenue du fait des fluctuations de
change doit être enregistrée parmi les produits financiers. Les prêts consentis par l’entreprise,
les comptes courants bancaires rémunérés, les dépôts à terme portant intérêts, qui ont un
caractère financier (un emploi financier) seront rémunérés selon des conditions convenues
avec le partenaire. Les produits d’intérêt perçus sont des produits financiers. Ils sont
enregistrés dans cette catégorie.

Les produits financiers diminués des charges financières donnent le résultat financier. Ce
résultat est le surcroît de richesse créée par l’entreprise uniquement du fait de sa gestion
financière. Il illustre la différence entre les ressources générées par les opérations financières
et les emplois consentis dans le cadre de cette gestion. Dans la plupart des entreprises, le
résultat financier est négatif car elles ont plus souvent recours aux emprunts et que leurs
activités limitent fortement les possibilités de consentir des prêts.

Le résultat d’exploitation cumulé au résultat financier permet d’obtenir le résultat des activités
ordinaires de l’entreprise. Ce résultat courant reflète le surcroît de richesse créé par
l’entreprise à un moment donnée du fait de ses opérations courantes, régulières et récurrentes.
C’est le résultat « normal » en quelque sorte. Le résultat qui a des chances de se répéter,
toute chose étant égale par ailleurs. Ce résultat est un indicateur important du potentiel de
richesse d’une entreprise et également de sa rentabilité notamment par rapport aux capitaux
investis.

23 Les opérations « hors activité ordinaire »

Les opérations extraordinaires, anormales ou accidentelles se définissent par exclusion.


Autrement dit, figurent dans cette catégorie tout ce qui n’est pas courant, habituel et récurent.
Les critères retenus pour classer les opérations dans cette catégorie sont de plusieurs ordres :

- l’opération ne doit pas être lié à l’objet de l’entreprise comme tout ce qui a été indiqué au
niveau de la rubrique des opérations liées à l’exploitation
- l’opération ne doit pas être récurrente, répétitive comme les opérations financières et
certaines opérations de l’exploitation
- l’opération doit revêtir un caractère contraignant et hors du contrôle de l’entreprise ; elle ne
doit pas être liée à une prise d’initiative de l’entreprise
- l’opération ne doit pas avoir un caractère significatif.

Les deux derniers critères sont d’ordre pratique et illustrent la volonté des théoriciens
comptables à restreindre au maximum le contenu des opérations extraordinaires. Ceci part de
l’hypothèse que l’essentiel de ce que l’entreprise fait doit être ordinaire et lié à son activité. La
définition de l’extraordinaire est plus économique que juridique.

Sur le plan comptable, finalement, ne sont retenus communément que les opérations relevant
des catastrophe naturelles (tremblements de terre, invasions acridienne encore que cette
calamité commence à être une habitude dans nos pays ! inondations…). Les cessions des
éléments d’actifs, à priori extraordinaire car il ne doit être une habitude que de vendre son
patrimoine, peuvent être considérées comme ordinaires si elles entrent dans une politique
planifiée, mise en œuvre de manière systématique.

A partir de ces développements, les charges extraordinaires peuvent porter sur les frais
engagés pour faire face à un tremblement de terre (dépenses sanitaire, dépenses de
réparations, dépenses de réhabilitations, autres frais consentis) ou à une catastrophe naturelle
quelconque.
Les indemnités d’assurance perçues dans ce cadre figurent parmi les produits extraordinaires.
Les soutiens des autorités pour faire face aux événements sont également des produits hors
activités ordinaires.

Le résultat extraordinaire est la différence entre les produits de la catégorie et les charges de
la catégorie. Ce résultat donne une idée de l’apport de cette catégorie dans la formation du
résultat brut global de l’entreprise. Cet apport doit être fortement relativisé car ce résultat, par
définition, n’est pas récurrent et renouvelable. Ce qui fonde les analystes à ne pas retenir ce
résultat dans leurs évaluations.

Le résultat brut est la somme du résultat hors activités ordinaire et du résultat ordinaire. Il est
brut car il n’a pas subi l’abattement d’un certain nombre d’opérations qui permettront d’aboutir
au résultat net, en l’occurrence, la richesse nette suscitée par l’entreprise qui va augmenter
son patrimoine.

24 Les autres éléments et le résultat de l’exercice

La participation versée par l’entreprise aux salariés et destinée à rémunérer les salariés selon
leur apport dans la formation du bénéfice de l’exercice est une charge pour l’entreprise mais
qui n’est pas liée à l’exploitation (puisque basée sur le résultat global) ni à la gestion financière.
Cette participation, eu égard à son caractère s’apparentant plus à une distribution de
dividende, est classée dans une rubrique annexe et n’intervient que lors de la détermination
du résultat net.
La participation est instituée dans les textes sociaux et revêt un caractère plus ou moins légal
en fonction des pays. Elle n’est pas obligatoire au Mali selon la législation. Mais elle peut être
prévue dans un accord d’établissement, dans une convention collective ou dans un accord de
branche. En ce moment les entreprises qui relèveraient de ce domaine seront obligées de
l’appliquer.
Certaines entreprises, du fait de ces obligations, ont déjà un système de rémunération du
personnel destinée à l’encourager et à le gratifier pour son efficacité. Selon les cas, ces
systèmes de gratification revêtent un caractère systématique (paiement de 13e mois, paiement
de prime de bilan…). Dans ces hypothèses, il ne peut s’agir de participation et le classement
comptable change. Ces opérations entrent dans un cadre d’exploitation, les charges
correspondantes doivent être classées dans l’exploitation, au même titre que les charges de
personnel.
Seule la participation basée sur le résultat, ayant un caractère fluctuant en fonction du
bénéfice, peut être classée dans la catégorie des autres opérations.

L’impôt sur le résultat figure elle aussi dans cette catégorie.


L’impôt sur le résultat est déterminé en partant du résultat comptable de l’exercice et en
procédant à un certain nombre d’ajustement d’ordre fiscal effectués en dehors de la
comptabilité :

o les charges comptables considérées non déductibles fiscalement sont réintégrées dans le
résultat fiscal (dépenses somptuaires,…)
o les produits comptables considérés comme non imposables sont déduites du résultat fiscal
(produits ayant supporté l’impôt,…)
o des charges fiscales non enregistrées en comptabilité sont déduites du résultat fiscal (déficits
fiscaux…)
o des produits fiscaux non enregistrés en comptabilité sont intégrés dans le résultat fiscal
(rémunération de prêts accordés sans intérêt…).

L’impôt est une proportion du résultat fiscal (35%), payable en une ou plusieurs fois selon les
contribuables. Du fait de la deconnexion de son calcul de la comptabilité, le traitement
comptable de cet impôt, souvent le plus important de ceux acquittés par l’entreprise, est à son
exclusion. Il est « exilé » dans cette rubrique sans nom et n’intervient qu’au moment de la
détermination du résultat net comptable.

Le résultat net comptable est transcrit au bilan car il représente l’augmentation de la richesse
de l’entreprise, richesse traduite essentiellement dans le bilan. Le résultat impacte le bilan,
positivement s’il est un bénéfice, et négativement s’il s’agit d’une perte. Il est ensuite distribué
suite à la décision des propriétaires de l’entreprise.

Le compte d’opération, compte de résultat, recense l’ensemble des charges et des produits,
catégorie par catégorie, repartis par nature. Il est organisé pour déterminer les résultats par
catégorie d’opération.

III LE COMPTE DE RESULTAT

1. ANALYSE "PAR NATURE" DES CHARGES ET DES PRODUITS

 La norme comptable, en tenant compte des besoins des utilisateurs, privilégie une
analyse économique ou gestionnaire de la formation du résultat fondé sur l'importance du
devenir de l’entreprise.

 Ils proposent donc un découpage des produits et des charges par nature permettant d'obtenir
des soldes de gestion et des résultats intermédiaires.

 Ce découpage est celui appliqué dans l’espace francophone

Avantages :

 préservation du secret des affaires (le détail des charges par fonction interne n'est pas donné)
 l’analyse est facile à opérer car coïncide avec le découpage juridique des opérations (salaire/contrat
de travail)
 Communication facilitée entre le fisc et l’entreprise

Quelques exceptions (innovations) dans le souci de mieux appréhender le résultat et la


Capacité d’Autofinancement (CAF) :

 Crédit - bail (amortissement)


 personnel extérieur (incorporation des salaires versés au personnel extérieur (intérimaires, etc.…)
dans les charges de personnel)

2. PRISE EN COMPTE DES CHARGES ET DES PRODUITS (RATTACHEMENT)

 La norme comptable retient une approche économique (gestionnaire) : Principe du rattachement


des charges aux produits correspondants et non à la période (Coût de production, distribution,
service après vente, garantie, etc., sont à rattacher au produit de la vente)
 Les charges qui ne peuvent, sans ambiguïté, être rattachées à un produit (charges
administratives, Exemple : loyer, téléphone, etc.) constituent des charges de période.
 Pour la prise en compte des charges et des produits, il faut que la probabilité de l'avantage
ou du coût soit forte.

3. DISTINCTION ACTIVITES ORDINAIRES-HORS ACTIVITES ORDINAIRES (HAO)


 Cette distinction introduite par l’OHADA est guidée essentiellement par le souci
d'obtenir des soldes de gestion et un résultat récurrent (susceptible d’être reconduit en
dehors des modifications significatives de structure, de stratégie ou de l'environnement de
l’entreprise)

Conséquences :

 Les opérations légères et régulières d'investissement/financement ne sont pas HAO


(Exemple renouvellement du matériel sans novations profondes)
 Ne sont pas HAO les charges d'exploitation d'un montant exceptionnellement élevé (Exemple,
grosse perte sur une importante créance client)

LA STRUCTURE DU COMPTE DE RESULTAT COMPREND 4 NIVEAUX SUCCESSIFS :


ACTIVITES D'EXPLOITATION ; ACTIVITES FINANCIERES ; ACTIVITES HAO ;
PARTICIPATION DES TRAVAILLEURS ET IMPOT SUR LE RESULTAT

Le résultat restitue ainsi le niveau de l’activité ainsi que la structure des coûts. Il est donc le
fondement de l’analyse des performances économiques de l’entreprise.

Aux fins d’analyse, on pourrait calculer la contribution de chaque résultat partiel à la


formation du résultat net :

 RE/RN
 RF/RN
 RAO/RN
 RHAO/RN

CONCEPTION ET UTILITE DES SOLDES DE GESTION

Les soldes intermédiaires de gestion permettent d’approfondir l’analyse de la formation


du résultat net, de mesurer l’évolution des postes et des performances, et de situer
l’entreprise, par rapport à son passé et par rapport à ses concurrents.

 Le compte de résultat comprend 20 postes de charges et 18 postes de produits permettant


d'obtenir 9 soldes significatifs de gestion
 Par le découpage des charges et des produits (HAO/AO, rattachement produits/charges), le
Système Comptable permet d'obtenir directement, à partir des enregistrements comptables
des informations de synthèse pour l'appréciation de la structure et la performance de
l’entreprise.

Les différents soldes de gestion sont les suivants :

1. Marge Brute (MB)


 La MB de la norme comptable actuelle est différente de celles précédentes :
. La 1 ère est obtenue par la différence PRIX DE VENTE - PRIX D'ACHAT

. La seconde (OCAM) ou Marge commerciale découle de la différence PRIX DE VENTE - COUT


D'ACHAT (FRAIS ACCESSOIRES COMPRIS)

 La norme actuelle prévoie deux types de marges Brutes :

. Sur marchandises (achat/vente) : MB/ mses = PV - (A - Var. stocks)

. Sur matières (transformation) : MB/mat = Production période (vte produits finis/travaux/services


+ production stockée et immobilisée) - (Prix d'achat des matières - Var stocks matières)

Avantages :
 Simplicité du calcul
 Indicateur plus fiable pour apprécier la performance des entreprises opérant dans le même
secteur

LIMITE
Les variations de stocks sont valorisées au coût d'achat.

CONSEQUENCE :

LA MARGE BRUTE DU SYSTEME COMPTABLE ACTUELLE N’EST PAS PURE, MAIS PLUS
PROCHE DE LA REALITE QUE LA MARGE BRUTE DU PLAN OCAM

2. Valeur Ajoutée (V.A.)

 La VA est une grandeur significative de gestion qui mesure la richesse créée par l’entreprise.
Elle est différente de la VA OCAM qui est elle Macro- économique.
 C'est la différence entre la production et les consommations des biens et des services
nécessaires à cette production.
 Elle permet d'apprécier les choix politiques et stratégiques de l’entreprise (ce qu'elle décide de
faire et ce qu'elle fait faire par l'extérieur ; ses options d'investir ou de recourir à la main d’œuvre)
 Elle est obtenue simplement par la différence entre les comptes (70 à 75) et les comptes (60 à
65)

Innovations (corrections utiles apportées) : faisant prévaloir la logique économique sur


celle juridico – comptable et faisant ressortir le coût des facteurs de production, plutôt
que les charges par nature du plan comptable :

 Les subventions d’exploitation : elles doivent être traitées comme faisant partie du chiffre d’affaires
de l’exercice

 Les impôts et taxes : ils englobent les impôts locaux couvrant les services collectifs (voirie, ordures,
etc.) qui sont considérés comme des consommations intermédiaires privées, d’une part, et
d’autre part les charges à caractère social comme la formation continue qui sont imputées au
coût du facteur – travail et viennent ainsi en augmentation de la masse des charges de personnel
 Le crédit – bail : la location d’immobilisations en leasing assortie d’une option d’achat en fin de
contrat est considérée comme une opération d’investissement direct financée par endettement
auprès du bailleur. La redevance (loyer) se décompose alors en deux composantes :

o La dotation aux amortissements de l’immobilisation concernée


o La charge financière (différence entre la dotation et la redevance)

 Les charges de personnel englobent désormais le coût des intérimaires, la rémunération du


« personnel détaché ou prêté à l’entreprise » mis à la disposition de l’entreprise et la participation
ou l’intéressement. Ces charges transférées vers le poste salaires et traitements diminuent les
consommations intermédiaires et affectent la valeur ajoutée à la hausse.

L’interprétation de la valeur ajoutée

 Les ratios

o VA/Production : indique le poids relatif de la VA (donc l’évolution de la contribution de


l’entreprise elle – même), il indique aussi la contribution de l’entreprise au processus d’élaboration
du produit final (son degré d’intégration dans la filière)

o VA/Effectif : indique la contribution par salarié ou VA/Frais de personnel : la contribution par


franc de travail rémunéré (rations de productivité apparente du facteur – travail)

o VA/Immobilisations corporelles : contribution par franc de machine financé (ratio de productivité


apparente du facteur – capital productif)

Le partage de la valeur ajoutée : La valeur ajoutée (+ subvention d’exploitation amputée


des impôts et taxes) rémunère ainsi :

o Les charges de personnel


 salaires nets (salariés)
 et cotisations (organismes)

o Excédent brut d’exploitation (EBE) :


 Frais financiers (prêteurs)
 Impôts (Etat)
 Dividendes (actionnaires)
 Autofinancement (actionnaires)

3. Excédent Brute d'Exploitation (EBE)

EBE = VA – Charges de personnel (y compris personnel intérimaire et détaché ou prêté à


l’entreprise)

L’EBE est le dernier solde avant amortissement, il représente le flux encaissable généré par
l ‘exploitation. C’est à partir de lui que se calculera la capacité d’autofinancement et qu’on
construira le Tableau de financement (voir module analyse financière).
En Afrique, selon les pays, il représente 50 à 80 % de la VA.
 Il permet de mesurer la performance réelle de l’entreprise (sa capacité d'autofinancer son
exploitation elle - même)
 il prend en compte les produits et les charges d’exploitation qui correspondent à des
encaissements ou à des décaissements liés à l’activité de l’entreprise. Il est en effet calculé :

 avant les dotations aux amortissements, les reprises et les transferts de charges (charges à répartir
sur plusieurs exercices), donc indépendant de la politique d'amortissement
 avant les charges et les produits financiers, donc indépendants de la structure et de la politique
financière
 avant le niveau HAO, donc indépendant de ces éléments aléatoires ou fortuits
 avant l’impôt.

La répartition de l’EBE :

 rémunération des pourvoyeurs de capitaux (actionnaires, banques, prêteurs divers)


 maintien de l’équipement économique (amortissement)
 conséquences d’évènements extraordinaires
 acquittement de l’impôt sur les sociétés

La répartition de l’EBE dépend :

 de la structure financière de l’entreprise (endettement)


 du niveau de rémunération des créanciers
 du niveau d’investissement et de prévoyance de l’entreprise (amortissement)
 de la politique fiscale de l’Etat.

On pourra donc étudier les ratios de répartition suivants :


 Dotation aux amortissements / EBE
 Frais financiers / EBE

Approche financière de l’EBE (EBE = CASH – FLOW d’exploitation)


Etant un solde encaissable, et mesurant un flux financier net, l’EBE est le solde comptable le
plus fonctionnel (au niveau de l’analyse financière) Il est utilisé par :

 Le trésorier d’entreprise qui s’intéresse aux recettes et aux dépenses (et non au résultat
comptable) pour ses prévisions de trésorerie
 L’investisseur (qui mesure son gain au flux financier), pour le calcul de la rentabilité économique
de l’entreprise (rapport entre résultat économique dégagé et un équipement productif donné)
 L’actionnaire, pour vérifier que la rentabilité économique est suffisante pour le rémunérer au
taux requis (après rémunération des créanciers et de l’Etat)

4. Résultat d'exploitation (R E)

Résultat d’Exploitation (RE) = EBE - Dotations d'exploitation + Reprises correspondantes


sur amortissements et provisions
OU

RE = Produits d’exploitation – charges d’exploitation


 Il représente la ressource tirée de l'activité d'exploitation avant la prise en compte des éléments
financiers et HOA
 Il permet de rémunérer les capitaux propres et empruntés et d'assurer le paiement de l'impôt et
de la participation
 Cette grandeur de gestion facilite la comparabilité inter – entreprise

5. Résultat Financier (RF)

RF = différence entre les produits financiers (revenus de placements et de participations, y compris


reprises et gains de change) et les charges financières (intérêts sur emprunts, comptes courants
d’associés…y compris dotations et pertes de change)

 Il renseigne sur la politique de financement de l’entreprise


 Contrairement au plan 57 et OCAM, il inclut les gains et les pertes de change ainsi que les
dotations et les reprises (à caractère financier)

Interprétation du Résultat financier

 La structure financière de l’entreprise : le poids des intérêts renseigne sur le niveau


d’endettement ainsi que le coût des dettes (on considère que les intérêts versés ne doivent
pas dépasser 3% du chiffre d’affaires)
 Le coût des dettes : il peut être mesuré par le ratio d’endettement Intérêts / Dettes
financières (les dettes étant représentatives du niveau d’endettement sur toute la durée de
l’exercice) : plus le taux est élevé, plus la part des découverts bancaires, de l’escompte et
crédits de trésorerie est grande
 Les produits financiers ont trois sources : la gestion de la trésorerie, le choix de portefeuille
financier à moyen ou à long terme, et les remontées des dividendes de filiales

6. Résultat des activités ordinaires (RAO)

RAO = RE + / - RF

 Il permet d'apprécier les performances de l’entreprise et est plus pertinent pour l'analyste que le
résultat net. Il a l’avantage :
o D’être le résultat « normalement » dégagé, compte tenu de la structure financière de l’entreprise,
hors éléments à caractère exceptionnel
o De neutraliser l’influence fiscale
 pour l'analyste le RAO contient l'impôt théorique interne (différent de l'impôt sur le résultat) qui
permet d'obtenir le résultat net comptable sur activités ordinaires

7. Résultat Hors Activités Ordinaires (RHAO)


RHAO = Total Produits HAO - Total Charges HAO

 Il représente le résultat sur les activités non récurrentes (non ordinaires) de l’entreprise et renseigne
sur les changements de structure et de stratégie.

8. Résultat Net (RN)

* RN = Total des Produits - Total des Charges de la période (définition à partir des flux
de gestion)

* RN = RAO + ou - RHAO - (Participations + impôt sur résultat)

Définition par le bilan

 Il représente la variation des capitaux propres entre le début et la clôture de l'exercice (en tenant
compte de l'impact des ajustements sur les capitaux propres de début des flux de l'exercice :
corrections d'erreurs fondamentales sur exercice antérieur, augmentation ou diminution de
capital, etc.)

SOLDES FINANCIERS LIES AU COMPTE DE RESULTAT

 Il s'agit de la Capacité d'Autofinancement Globale (CAFG) qui informe sur l'aptitude de


l’entreprise (sur les résultats de l'exercice) à financer de nouveaux emplois mais aussi son cycle
d'exploitation)
 La norme comptable actuelle, contrairement au Plan 82 ne retient pas dans le calcul de la
CAFG, les dotations courtes (entre 3 et 6 mois) et les reprises correspondantes qui sont
enregistrées dans "Autres produits et Autres charges".
 La CAFG est de ce fait plus pertinente que la CAF du plan comptable français de 1982
en ce qu'elle révèle le potentiel réel de l’entreprise à financer des emplois durables avec
des ressources durables.
 L'introduction de la notion de charges provisionnées et de leur reprise introduite par la norme
comptable actuelle (OHADA) est révolutionnaire et permet de calculer une CAFG prudente et
saine donnant ainsi une image fidèle des performances réelles de l’entreprise

IV SPECIFICITES
Certaines spécificités du traitement comptable des opérations de charge et de produits méritent d’être
analysés pour permettre leur compréhension et suivre leurs finalités économiques.
Il a été indiqué ci dessus que :

La charge est un emploi régulier, de court terme, consommé pour générer des ressources destinées
à enrichir l’entreprise, ce qui est sa finalité.

Le produit est une ressource régulière de court terme, générée par l’utilisation des emplois de court
terme

Ainsi, contrairement aux emplois et ressources à long terme, ce sont les emplois à court terme qui
génèrent des ressources à court terme (c’est quand on achète qu’on peut vendre) alors que ce sont
les ressources à long terme qui permettent les emplois à long terme, ceux qui figurent dans le
patrimoine. Pour investir, l’entreprise à besoin de capitaux. Pour stocker, l’entreprise a besoin des
fournisseurs. Pour donner du crédit à ses clients, l’entreprise à besoin de la marge qui lui donnent ses
fournisseurs…

Tout fonctionne donc, dans une entreprise comme si elle collecte des ressources à moyen ou long
terme pour financer des emplois à moyen ou long terme, engager des emplois à court terme également
pour générer les ressources suffisantes pour faire face aux exigences de ses ressources longues et
financiers ses emplois futurs.

Le compte de résultat retranscrit les emplois et les ressources à court terme en faisant ressortir le
surcroît de richesse créée par l’entreprise qui alimentera le bilan. Cependant, certaines opérations sont
classées dans le compte de résultat alors qu’elles ont des caractéristiques à priori éloignées de la
notion d’emploi ou de ressources. Ces opérations méritent une analyse spécifique pour permettre de
comprendre leur classement comptable.

41 Stockage et non consommation

Les stocks de biens achetés figurent dans le compte de résultat. Dans les charges, les stocks
concernent les marchandises, les matières premières, les fournitures et de manière générale tous les
biens qui sont achetés. Les achats figurent en charges d’exploitation comme il a été indiqué
précédemment. Ils ont été définis comme des emplois consommables, à court terme et destinés à
générer des ressources. Pour qu’ils puissent permettre de générer des ressources, il est nécessaire
qu’ils soient véritablement employés, c'est-à-dire utilisés et consommés. Or quand un bien est stocké,
il n’est pas encore employé, c’est ce qui explique qu’un stock ne soit pas considéré parmi les charges
comme un emploi. C’est un emploi par destination. Avant qu’il soit un emploi, il ne peut figurer dans les
charges. C’est la raison pour laquelle les stocks sont déduits des achats. Parmi les charges
d’exploitation, le stock à la clôture, c'est-à-dire non encore consommé au moment où on arrête les
comptes viendra en soustraction des achats de sorte à ce que ces derniers ne soient présentés que
pour leur proportion consommée. De l’autre côté, la proportion des achats qui étaient stockés à la fin
de la période précédente est ajoutée aux achats car elle est sensée être consommée pendant
l’exercice.

Le compte d’opération, pour chaque catégorie de biens achetés, présentera les emplois comme étant
la somme des achats de la période et du stock existant à la clôture de la période précédente, déduction
faite des stocks non encore consommés à la clôture de l’exercice.

Consommation: Achats + SI (stock initial) – SF (stock final)

Dans les produits, certains biens sont classés comme les produits. Il s’agit des produits finis, des
produits intermédiaires et de manière générale tout ce qui est conçu par l’entreprise. Les ventes de
ces produits sont enregistrées parmi les produits car elles sont de nature à générer des ressources
pour l’entreprise. Cependant, une proportion de ces produit peut ne pas être vendue au moment où
les comptes sont arrêtés alors qu’ils représentent des produits par destination et permettront de
générer des ressources dans un futur proche. Il faut également noter que ces produits stockés ont déjà
consommés des emplois qui sont elles enregistrées parmi les charges. Pour traduire par les comptes
la réalité des ressources générées par l’entreprise et ne pas créer de déséquilibre artificiel des
comptes, il est indiqué de considérer les stocks de produits conçus comme des ressources, bien que
non encore vendus. A l’inverse les stocks constitués à la clôture de l’exercice précédent, parce qu’ils
sont vendus pendant l’exercice et qu’ils sont déjà inclus dans les produits (ventes), sont distraits des
ventes. La résultante de ces traitements est que les produits figurant dans le compte d’opération, pour
chaque nature de biens, représente la somme des ventes de l’exercice et de la production stockée
(non encore vendue) à la quelle est soustraite la proportion de stock existant à la clôture de la période
précédente.

42 Charges et produits calculés

Le compte d’opération enregistre les produits (ressources) et les charges (emplois) dans la perspective
de déterminer le résultat de l’exercice. Ces produits et charges sont ceux qui sont indiqués dans les
chapitre précédents. Mais ils ne sont pas les seuls produits et charges pris en compte dans le compte
de résultat. D’autres opérations sont prises en compte dans le compte de résultat.

Dans l’exercice de ses activités, l’entreprise consomme plusieurs facteurs de production. Parmi ceux-
ci figurent également les matériels que l’entreprise acquiert et qu’elle utilise pour exercer ces activités.
Ces biens figurent dans le patrimoine de l’entreprise. Ils sont inscrits à l’actif du bilan. Leur utilisation
ayant une incidence sur les ressources générées par l’entreprise (ils concourent par exemple à la
production), cet impact doit se faire sentir dans le compte de résultat. C’est la raison pour laquelle
l’apport de ces biens constitue un emploi qui est enregistré au compte de résultat. Cet emploi est
calculé. Il se détermine en évaluant la proportion d’utilisation du bien pour chaque période par rapport
à son potentiel d’utilisation globale. Cette proportion est rapportée à sa valeur telle qu’inscrite au bilan
et distraite de sa valeur bilancielle pour être enregistrée dans le compte de résultat. Tout est fait comme
si le bien perd une fraction de sa valeur du fait de son utilisation dans le cycle des opérations. Cette
fraction entraîne une diminution de sa valeur patrimoniale et constitue un emploi consommé, donc une
charge. Cette technique de virer une partie de la valeur des biens au compte de résultat est
« l’amortissement » des biens.

Soit V sa valeur bilancielle


Si on estime que le bien peut être utilisé sur une période de cinq ans par exemple

Son apport annuel sera égal à V/5 ; ce montant qui constitue l’amortissement est enregistré en charge
(emploi consommé). Il entraîne une perte de valeur pour le bien, ce qui constitue une diminution d’un
emploi et donc une diminution de la valeur patrimoniale du bien.

Dans le cadre de son exploitation et du fait de certains événements, la valeur des emplois
inscrits au bilan peut subir une baisse. Le marché peut entraîner une perte de valeur des
stocks qui ne vaudront plus leur valeur inscrite dans le patrimoine. Les créances peuvent
perdre leur valeur du fait de l’incapacité attendue des clients à faire face à leurs engagements.
D’autres actifs peuvent perdre de la valeur. Dans la perspective de traduire fidèlement la
réalité, les comptes doivent faire sortir cette perte de valeur. Ces pertes sont enregistrées en
charges en contrepartie d’une diminution de la valeur des actifs correspondants. La diminution
est évaluée dans ce sens et les enregistrements sont effectués. Il faut noter qu’en cas de non
réalisation de l’événement, ou de cession ou de disparition des éléments concernés de l’actif,
les charges calculées ainsi enregistrées sont annulées. L’annulation s’effectue par
l’enregistrement d’écritures qui font intervenir des produits calculés. Les charges et les
produits concernés sont prennent le nom de « provisions ».

EXERCICE D’APPLICATION

Vous êtes responsable financier d’une entreprise qui présente les éléments d’informations
suivantes sur son activité :

Solde Débit Solde crédit


Achat de marchandises 3 500 000
Variation de stocks de marchandises 250 000
Achat de fourniture 12 000 000
Variation de stocks de fourniture 2 500 000
Achat de matières premières 40 000 000
Variation de stocks de matières premières 3 500 000
Consommation d’électricité 7 000 000
Transport sur achat de marchandises 1 200 000
Transport de personnel 450 000
Locations de matériel 3 250 000
Loyers 3 000 000
Commissions bancaires 650 000
Honoraires de notaires 2 000 000
Honoraires de commissaire aux comptes 4 500 000
Frais d’entretiens 850 000
Frais publicitaires de relations publiques 1 500 000
Primes d’assurance versées 375 000
Frais de déplacement 5 600 000
Consommation de carburants 2 300 000
Impôts et taxes 6 000 000
Cotisations sociales des salariés 4 500 000
Salaires et primes 22 400 000
Indemnités 2 800 000
Indemnités versées aux administrateurs 5 000 000
Charges diverses 2 900 000
Intérêts versés sur emprunt 6 500 000
Ventes de marchandises 7 600 000
Ventes de produits intermédiaires 2 900 000
Ventes de produits finis 136 500 000
Productions stockées de produits finis 3 400 000
Productions stockées de produits intermédiaires 4 600 000
Produits accessoires 2 250 000
Subventions d’exploitations perçues 7 000 000
Dotations aux amortissements 8 200 000
Dotations aux provisions pour créances 1 200 000
Produits des intérêts de placement 3 450 000

Solde Débit Solde crédit


Dotations aux provisions financières 320 000
Reprise de provisions financières 475 000
Prix de cession des éléments d’actifs 2 050 000
Valeur nette comptable des éléments d’actifs 1 235 000
Frais médicaux payés suite à un incendie 3 270 000
Impôt sur le résultat 2 500 000

Il vous est demandé de présenter

- un compte de résultat
- un compte de résultat scindé en exploitation – financier – activités ordinaires – hors activités
ordinaires
- les soldes intermédiaires de gestion

Vous devez commenter quelque peu les résultats obtenus.

Publié par Boureima SAWADOGO à 09:30


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1 commentaire:

1.

Unknown21 janvier 2016 à 15:32

Bonjour la syscoa a éliminé le RHAO vous ne devez pas mettre à jour ce texte....
Répondre

La notion de patrimoine en comptabilité


I - PRESENTATION

1° NOTION DE PATRIMOINE

Le patrimoine d'une entreprise est l'ensemble des BIENS qu'elle a sous son contrôle (biens dont l'entreprise est
propriétaire ou dont elle a l'usage) et des DETTES contractées en vue de réaliser son exploitation.

Les BIENS comprennent l'ensemble des emplois économiques sous contrôle de l'entreprise :

■ Immobilisations : incorporelles, corporelles ou financières, elles sont destinées à servir defaçon durable à l'activité
de l'entreprise (brevets, logiciels, terrains, bâtiments, matériels,titres, acquis en pleine propriété, en nue propriété, en
usufruit ou en crédit bail).

■ Stocks : ensemble des biens qui interviennent dans le cycle d'exploitation de l'entreprisepour être vendus
(marchandises, produits finis) ou consommés (matières et fournitures).

■ Créances : sommes dues par les tiers (clients et autres débiteurs).

■ Disponibilités ou liquidités : avoirs en banque, aux chèques postaux ou en espèces.


Les DETTES sont des ressources ayant permis d'acquérir des biens :

■ Emprunts et autres dettes financières : ressources contractées auprès des tiers afin decouvrir les besoins
de financement durables de l'entreprise.

■ Dettes circulantes : sommes dues aux fournisseurs et autres créanciers.


■ Découverts et crédits bancaires : sommes dues aux banquiers.
Calculer le montant du patrimoine revient à calculer la fortune :

PATRIMOINE = BIENS - DETTES


Exercice d’application

Le 31 décembre N, Monsieur TRAORE désire évaluer le patrimoine de son entreprise. Il procède l'évaluation à de son
patrimoine :
■ Matériels 5 000 000 F
■ Marchandises en stock 2 500 000 F
■ Créances à recouvrer sur des clients 1 500 000 F
■ Espèces en caisse 250 000 F
■ Dettes à payer aux fournisseurs 3 000 000 F
■ Emprunt à rembourser à la BDM 3 500 000 F
■ Découvert à la BICIM 500 000 F

Calculons :

■ le total des biens ou emplois : 5 000 000 + 2 500 000 + 1 500 000 + 250 000 = 9 250 000 F
■ le total des dettes ou ressources : 3 000 000 + 3 500 000 + 500 000 = 7 000 000 F
■ le patrimoine de son entreprise : 9 250 000 - 7 000 000 = 2 250 000 F

Résumons au moyen d’un tableau :

EMPLOIS RESSOURCES
MatérielsMarchandises 5 000 000 Patrimoine 2 250 000

Clients 2 500 000 Emprunt 3 500 000

Caisse 1500 000 Fournisseurs 3 000 000

250 000 Banque 5 00 000


Total Emplois 9 250 000 Total 9 250 000
Ressources

2° DU PATRIMOINE AU BILAN

Le bilan est un tableau qui permet d'apprécier la situation patrimoniale de l'entreprise qu'il décrit, à une date donnée.
Il fait apparaître séparément :

■ Les éléments actifs ou emplois économiques : biens que l'entreprise a sous son contrôle (immobilisations,
stocks, créances d'exploitation et liquidités) ;
■ Les éléments passifs ou ressources : capitaux propres (patrimoine) et dettes contractées.

TOTAL DES EMPLOIS = TOTAL DES RESSOURCES


BIENS = CAPITAUX PROPRES + DETTES

Les capitaux propres comprennent :

■ Le capital personnel ou le capital social : apports de l'exploitant ou des associés ;


■ Le résultat, profit ou perte : différence entre les produits (valeur des biens, travaux etservices fournis par
l'entreprise) et les charges (coût de ces mêmes biens, travaux etservices).

BIENS = CAPITAL + RESULTAT + DETTES

BIENS = CAPITAL + PROFIT + DETTES

BIENS = CAPITAL - PERTES + DETTES

Le bilan comporte deux parties :

a) Le côté droit, appelé PASSIF ou RESSOURCES : origines des biens de l’entreprise

II met en évidence les ressources ou moyens qui ont permis l'acquisition des biens :

■ ressources fournies par les associés ou par l'exploitant et qui sont maintenues dans l'entreprise
d'une manière durable : LE CAPITAL

■ ressources propres de l'entreprise résultant de son activité : LE RESULTAT NET qui estsoit
un PROFIT(ressource positive) soit une PERTE (ressource négative)

■ ressources fournies par les tiers : les DETTES FINANCIERES (emprunts),


les DETTESCIRCULANTES(fournisseurs) et les DETTES BANCAIRES (découverts)

b) Le côté gauche, appelé ACTIF ou EMPLOIS : Biens de l’entreprise

II récapitule les emplois c'est à dire l'utilisation qui a été faite des ressources :

■ Actif immobilisé : LES IMMOBILISATIONS

■ Actif circulant : LES STOCKS ET LES CREANCES

■ Actif disponible : Avoirs en BANQUE, aux CHEQUES POSTAUX et en CAISSE

EMPLOIS = RESSOURCES
ACTIF = PASSIF

Reprenons l'évaluation du patrimoine de M. TRAORE en supposant que le 1 er janvier N, jour de l'ouverture


de sa Maison de Commerce, il avait apporté un capital de I 000 000 F.

La valeur de son patrimoine au 31/12/N étant de 2 250 000 F il a donc réalisé un profit de : 2 250 000
- I 000 000 = 1 250 000 F. Présentons son bilan au 31/12/N :
ACTIF Montants PASSIF Montants
Matériel 5 000 000 Capital 1000 000

Marchandises 2 500 000 Résultat net 1 250 000

Clients 1 500 000 Emprunt 3 500 000

Caisse 250 000 Fournisseurs 3 000 000

Banque 500 000


Total actif 9 250 000 Total passif 9 250 000

Durant l'année N+1, M. TRAORE effectue les opérations suivantes :

■ Le bénéfice de N est porté en augmentation du capital 1 250 000 F


■ Achats de marchandises à crédit à divers fournisseurs 12 000 000 F
■ Ventes de marchandises à crédit à divers clients 18 000 000 F
Ces marchandises correspondent à ce qui a été acheté et aux stocks précédents
■ Chèques bancaires remis aux fournisseurs 10 000 000 F
■ Chèques bancaires reçus des clients 19 000 000 F
■ Remboursement d'emprunt par chèque bancaire 2 800 000 F
■ Charges diverses réglées en espèces 200 000 F

On peut présenter la situation du patrimoine à la fin de l’année N+1.


Pour ce faire, il faut déterminer les soldes des différents comptes :

Le résultat de N+1 : ventes – achats (y compris consommations)- charges


18 000 000 – 12 000 000 – 2 500 000 – 200 000 soit 3 300 000
Le résultat de N+1 qui figurera dans la situation patrimoniale est
1 250 000 – 1 250 000 (viré dans le capital) + 3 300 000 soit 3 300 000

Le capital : 1 000 000 + 1 250 000 soit 2 250 000

Le compte Emprunt : 3 500 000 – 2 800 000 soit 700 000

Le compte Fournisseur : 3 000 000 + 12 000 000 (achat à crédit) – 10 000 000 (remboursement d’une partie de la
dette) soit 5 000 000

Le compte de Stock est nul car le stock qui était là à l’origine a été vendu et il n’y a pas eu de constitution de
stock de marchandise à la fin de cet exercice

Le compte de client : 1 500 000 + 18 000 000 (vente aux clients) – 19 000 000 (remboursement des clients) soit
500 000

Le compte de caisse : 250 000 – 200 000 (charges diverses payées au comptant) : 50 000

Le compte bancaire présentera un solde de : - 500 000 (découvert) +19 000 000 (paiement des clients) –
10 000 000 (remboursement des fournisseurs) – 2 800 000 (remboursement d’emprunt) : 5 700 000

Le bilan peut être ainsi présenté :


ACTIF Montants PASSIF Montants
Matériel 5 000 000 Capital 2 250 000

Marchandises 0 Résultat net 3 300 000

Clients 500 000 Emprunt 700 000

Banque 5 700 000 Fournisseurs 5 000 000

Caisse 50 000

Total actif 11 250 000 Total passif 11 250 000

Le bilan peut être obtenu en passant des écritures comptables des comptes appropriés de patrimoine.
Ces écritures sont les suivantes :

Libellé Débit Crédit


Résultat 1 250 000
Capital 1 250 000
Achat de marchandises 12 000 000
Fournisseur 12 000 000
Clients 18 000 000
Vente de marchandises 18 000 000
Consommation de stock 2 500 000
Stock 2 500 000
Banques 19 000 000
Clients 19 000 000
Fournisseur 10 000 000
Banque 10 000 000
Charges 200 000
Caisse 200 000
Emprunt 2 800 000
Banque 2 800 000

Le grand livre et la balance (à faire) permettront de déterminer les soldes des opérations de patrimoine
conduisant à l’établissement du bilan.

II - LE PASSIF DU BILAN : ORIGINE DES RESSOURCES

Le Passif exprime, à la date d'établissement du bilan, l'origine et le montant des diverses ressources mises à la
disposition de l'entreprise.

On distingue notamment :

■ Les Capitaux propres et ressources assimilées : capital personnel ou social, résultat net,subvention*
d'Investissement ;
■ Les Dettes financières et ressources assimilées : emprunts, dettes de crédit bail ;

■ Le Passif circulant : dettes aux fournisseurs, dettes fiscales et dettes sociales ;

■ La Trésorerie - passif : crédits et découverts bancaires.

Ces ressources s'inscrivent au passif du bilan en utilisant les postes suivants :

1° CAPITAUX PROPRES ET RESSOURCES ASSIMILEES

Les capitaux propres correspondent à la somme algébrique du capital, du résultat net (positif ou négatif) et des
subventions d'investissements.

Capital :

II représente le montant des apports effectués par le ou les propriétaires de l'entreprise : l'exploitant pour une
entreprise individuelle, les associés pour une entreprise sociétaire. Dans une entreprise individuelle, le montant du
capital initial est modifié ultérieurement par les nouveaux apports, les retraits de capital et par l'affectation du résultat
(bénéfice en augmentation du capital, perte en diminution).

Résultat net de l'exercice :

C’est le profit ou la perte résultant de l'activité de l'entreprise. Il peut être déterminé à partir des produits et des charges
ou à partir des biens, du capital et des dettes :

Résultat net = Produits (ventes de biens et services, subventions et intérêts reçus...)


- Charges (Biens et services consommés, salaires, impôts, intérêts versés.)

Résultat net = Biens (immobilisations, stocks, créances, valeurs disponibles)


- Capital et dettes (emprunts, fournisseurs...)

Les profits sont inscrits en positif (+) et les pertes en négatif (-)

Subventions d'Investissement :

Aide financière accordée à l'entreprise en vue d'acquérir ou de créer des valeurs immobilisées (subventions
d'équipement) ou de financer des activités à long terme.

2° DETTES FINANCIERES

Les dettes financières sont des ressources stables provenant d'emprunts ou de dettes contractées pour une durée
supérieure à un an à l'origine.

Emprunts :

Ce sont des emprunts contractés auprès d'établissement de crédit pour une durée supérieure à un an à l'origine
et permettant de couvrir les besoins de financement durables.

Dettes de crédit-bail :

Montant correspondant à la valeur d'entrée du bien acquis par contrats de crédit-bail et assimilés, diminuée du montant
des redevances payées. La valeur d'entrée du bien est celle figurant dans le contrat ou la somme actualisée des
redevances de crédit-bail.

3° PASSIF CIRCULANT
II concerne les dettes d'exploitation et les dettes hors activités ordinaires.

Dettes circulantes et ressources assimilées :

Dettes consécutives à des opérations effectuées par l'entreprise qui n'ont pas de lien direct avec son activité ordinaire
(dettes envers les fournisseurs d'immobilisations, dettes sur acquisitions de titres de placement par exemple).

Clients, avances reçues :

Dette contractée par l'entreprise à la suite d'avances ou d'acomptes versés par des clients sur des commandes
en cours.

Fournisseurs d'exploitation :

Dettes dues aux tiers auxquels l'entreprise a recours pour ses achats de matières premières, de marchandises,
de fournitures ou de services ; ces dettes peuvent être matérialisées par des effets de commerce à payer.

Dettes fiscales :

Dettes dont l'entreprise est redevable envers l'Etat et les collectivités publiques
(Impôts, taxes, amendes et pénalités...).

Dettes sociales :

Dettes envers le personnel et les divers organismes sociaux (Caisse de Sécurité Sociale, Caisses de retraite,
Instituts de Prévoyance Maladie).

Autres dettes :

II s'agit notamment de sommes dues à des créditeurs divers.

4° LA TRESORERIE - PASSIF

Sont regroupées sous cette rubrique les dettes non financières contactées auprès des banques et autres
établissements de crédit.

Banques crédit de trésorerie :

Concours accordés par des établissements de crédit sur une durée de deux ans au plus pour financer généralement
des besoins généraux.

Banques, découverts :

Montant des dettes contractées auprès des banques à la suite des découverts octroyés à l’entreprise.

III - L’ACTIF DU BILAN : L’EMPLOI DES RESSOURCES

L'actif exprime à la date d'établissement du bilan, l'emploi qui a été fait des ressources (Capitaux propres et
dettes).Ces dernières ont permis d'acquérir les biens indispensables au fonctionnement de l'entreprise :
■ I’Actif immobilisé: Charges immobilisées, immobilisations incorporelles et corporelles,
avances versées sur commandes d'immobilisations, et immobilisations financières ;

■ L'Actif circulant : Stocks, créances et emplois assimilés ;

■ La Trésorerie – actif : titres de placement, avoirs en banque, aux chèques postaux, enespèces...

1° L 'ACTIF IMMOBILISE

Celte masse du bilan regroupe les éléments destinés à servir de façon durable à l'activité de l'entreprise et ne
se consommant pas par le premier usage. Leur durée d'utilisation est, à priori, supérieure à un an.

L'actif immobilisé se compose de charges immobilisées, d’immobilisations incorporelles, corporelles et financières.

a) Charges immobilisées

Ce sont des charges profitables à l'existence et au développement de l'entreprise non seulement pour l'exercice en
cours mais aussi pour les exercices à venir.

Elles comprennent les frais d'établissement, les charges à répartir sur plusieurs exercices et les primes de
remboursement des
obligations.

Frais d'établissement:

Les frais d'établissement sont des dépenses relatives à des opérations qui conditionnent
l'existence, l'activité ou le développement de l'entreprise, et dont le montant ne peut être rapporté à des productions
de biens ou de services déterminés :

■ frais de constitution : droits d'enregistrement des apports, honoraires et paiementseffectues au titre des
formalités légales de publication ;

■ frais de premier établissement (prospection et publicité) ;

■ frais d'augmentation de capital.

Charges à répartir

Les charges à repartir sur plusieurs exercices sont des charges engagées au cours d'un exercice, mais qui concernent
également les exercices suivants tels les frais d'acquisition des immobilisations : droits de mutation, honoraires, frais
d'actes...

b) Immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles sont des immobilisations immatérielles comprenant notamment les frais de recherche et
de développement, les brevets et licences, les logiciels, el autres éléments susceptibles de générer des avantages
économiques futurs pour l’entreprise.

Frais de recherche et de développement :

Dépenses qui correspondent à l'effort réalisé par l'entreprise dans le domaine de la recherche en vue de la production
de matériaux, dispositifs, produits, procédés ou encore leur amélioration substantielle pour son propre compte.

Brevets, licences, logiciels :


Dépenses engagées pour obtenir la protection accordée aux inventeurs, auteurs ou bénéficiaires du droit d’exploitation
des brevets, modèle, dessins, procédés, propriétés littéraire et artistique sous forme directe ou sous forme de licences
ou de concessions.

Le logiciel est un ensemble de programmes, procédés et règles assortis ou non de documentation, acquis ou créés
par l'entreprise en vue du traitement automatique des données.

Fonds commercial :

Il est constitué par les éléments incorporels acquis par l'entreprise et qui ne font pas l'objet d'une évaluation séparée
au bilan ; il s'agit notamment de dépenses qui concourent au maintien ou au développement du potentiel d'activité de
l'entreprise, de la clientèle, de l'achalandage, du droit au bail, du nom commercial et de l'enseigne.

Autres immobilisations incorporelles :

II s'agit notamment des investissements de création des fabricants, producteurs, éditeurs ou distributeurs de
phonogrammes, des entreprises de spectacles, des créateurs de mode, des éditeurs d'ouvrages encyclopédiques...

c) Immobilisations corporelles

Les immobilisations corporelles sont des biens matériels relevant de la catégorie des immobilisations. Ils regroupent
ceux acquis en pleine propriété, en nue propriété, en usufruit et en crédit-bail.

Terrains :

Valeur des terrains nus ou bâtis dont l'entreprise est propriétaire et de ceux mis à sa disposition par des tiers; il convient
de noter que la valeur d'entrée des terrains doit toujours être distinguée de celle du bâtiment correspondant.

Bâtiments :

Valeur des bâtiments industriels, agricoles, administratifs et commerciaux ainsi que des ouvrages d'infrastructure
(barrages, digues, pistes d'aérodrome, voies de terre, d'eau) ;

II faut inclure dans la valeur des bâtiments les coûts :

■ de la peinture extérieure et intérieure des constructions neuves ;

■ de tous les aménagements permanents tels que appareils de chauffage, de conditionnement d’air et de
climatisation, conduites d’eau, de gaz, d’électricité, de réception d’images ;

■ du matériel normalement installé avant que le bâtiment soit occupé.

Installations et agencements :

Coût des travaux d'agencements, d'aménagements et d'installations, qui ne peuvent être inclus dans la valeur des
bâtiments et qui apparaissent donc distinctement au bilan.

Les agencements et aménagements sont les travaux destinés à mettre en état d'utilisation les bâtiments de
l'entreprise.

Les installations dont le coût n'est pas inclus dans celui des bâtiments concernent notamment :

■ les installations générales (installations téléphoniques, climatisation ou chauffage du siègeet des bureaux
administratifs, installations de douches pour le personnel...)
■ les installations à caractère spécifique ;

■ les installations complexes spécialisées.

Matériel :

Ensemble des objets et instruments avec et ou par lesquels :

■ sont extraits, transformés ou façonnés les matières et fournitures


■ sont fournis les services qui sont l'objet même de la profession exercée

Sont notamment regroupés dans ce poste :

■ le matériel et outillage industriel et commercial


■ le matériel et outillage agricole
■ le matériel d'emballage récupérable et identifiable
■ le matériel et mobilier de bureau et de logement,
■ le matériel Bureautique et informatique
■ les immobilisations animales
■ les agencements et aménagements du matériel

II convient de noter que les biens corporels disparaissant par le premier usage ou d'une durée de vie inférieure à un an
ou de faible valeur ne sont pas considérés comme du matériel mais comme des charges. Ces biens n'apparaissent
pas au bilan. Ils ne font pas partie du patrimoine.

Matériel de transport :

Véhicules et appareils servant au transport de biens et de personnes par terre, par air, par fer ou par mer.

d) Avances et acomptes versés sur immobilisations

Ce poste du bilan concerne des créances relatives à des sommes versées par l'entreprise à des tiers pour des
commandes en cours d'immobilisations.

e) Immobilisations financières

Les immobilisations financières sont constituées par les titres de participation, les autres titres immobilisés et les
créances financières.

Titres de participation :

Ils sont constitués par les droits dans le capital d'autres entreprises, matérialisées ou non par des titres, afin de créer
un lien durable avec celles-ci et de contribuer à l'activité et au développement de la société détentrice.

Autres immobilisations financières :

Elles comprennent :

 les litres autres que les titres de participation, que l'entreprise n ' a ni l'intention, ni lapossibilité de
revendre dans un bref délai ;

 les prêts nés en vertu de dispositions contractuelles ;


 les dépôts et cautionnements : loyers d'avance, avances sur consommations d'eau et d'électricité, dépôts
pour le téléphone et le télex...

2°L'ACTIF CIRCULANT

L'actif circulant est une masse du bilan regroupant des éléments d'actif qui, en raison de leur destination ou de leur
nature, ont vocation à se transformer au cours du cycle d'exploitation : stocks, créances d'exploitation.

Certains éléments de l'actif circulant qui ne relèvent pas de l'exploitation normale et récurrente de l'entreprise sont
classés «hors activité ordinaire ».

a) Actif circulant Hors Activités Ordinaires :

Sont regroupées dans ce poste les créances consécutives à des opérations effectuées par l'entreprise n'ayant pas
de lien direct avec l'activité ordinaire de l'entreprise :

 créances sur cessions non courantes, d’immobilisations


 créances sur cessions de titres de placement

b) Les stocks

Les stocks sont des biens ou des services qui interviennent dans le cycle d'exploitation de l'entreprise pour être :

■ soit vendus (marchandises, produits finis.)

■ soit consommés en général au premier usage (matières premières et consommables,fournitures...).

Marchandises :

Les marchandises sont des objets, matières et fournitures, acquis par l'entreprise et destinés à être revendus en
l'état.

Matières premières et autres approvisionnements :

Il s'agit notamment :

■ Des matières premières et fournitures liées destinées à être incorporées aux produits fabriqués ;
■ Des matières consommables, des fournitures et des emballages qui concourent à la fabrication ou à
l’exploitation, sans entrer dans la composition des produits fabriqués.

En-cours :

Coût des biens et services en voie de formation ou de transformation à la clôture de l’exercice.

Produits fabriqués

On distingue :

■ Les produits finis qui sont des produits fabriqués par l'entreprise ayant atteint le stade
final de production ; ils sont destinés à être vendus, loués ou fournis.

■ Les produits intermédiaires ou produits ayant atteint un stade déterminé de fabrication et


disponibles pour des fabrications ultérieures.
■ Les produits résiduels : déchets, rebuts et matières de récupération.

c) Créance et emplois assimilés

II l'agit notamment de créances certaines concernant :

■ les avances versées aux fournisseurs de marchandises, de matières ou de services ;


■ les créance acquises sur les clients, acheteurs de marchandises, de produits finis et de
services ;
■ les créances acquises sur le personnel (avances et acomptes), l'Etat et les autres
débiteurs ;

Fournisseurs avances versées :

Montant des avances et acomptes versés sur commandes de marchandises, matières et fournitures diverses.

Clients :

Les créances acquises sur les clients sont celles concernant les tiers auxquels l'entreprise vend les biens ou les
services, objet de son activité. Ces créances peuvent être matérialisées par des effets de commerce à recevoir.

Autres créances :

Sont notamment regroupées dans ce poste les créances qui concernent :

■ le personnel (avances et acomptes versés, frais avancés) ;


■ l'Etat (taxes récupérables, acomptes versés sur impôts, subventions à recevoir) ;
■ les débiteurs divers

3° LA TRESORERIE- ACTIF

Sont regroupées sous cette rubrique les valeurs disponibles :

■ Titres de placement
■ Valeurs a encaissé
■ Avoirs en banques, aux chèques postaux et en caisse

Titres de placement :

Ce sont des titres cessibles, acquis en vue d'en retirer un revenu direct ou une plus value à brève échéance (bons
de caisse à court terme, actions, obligations...).

Valeurs à encaisser :

II s'agit d'effets, chèques et autres valeurs transmis à la banque et dont l'entreprise attend l'encaissement à
l'échéance.

Banques, chèques postaux, caisse

Montant des avoirs disponibles dans les banques, les centres de chèques postaux et la caisse de l'entreprise.

IV – LE SUIVI DU PATRIMOINE
Les éléments du patrimoine, en raison de leur pérennité (durée de vie supérieure à un an) nécessitent pour
l’entreprise un suivi particulier.
Ce suivi porte essentiellement sur l’actif car le passif qui correspond généralement à l’actif d’un partenaire est suivi
par les tiers.
Le suivi des éléments du patrimoine est permanent et s’effectue essentiellement au moyen de processus
administratifs. Cependant, Il peut recouvrer quelque fois des aspects comptables, notamment quand il comporte
des incidences financières.

En tout état de cause, l’entreprise doit veilleur sur la sécurité de l’ensemble des éléments de son patrimoine. En
cas de destruction, de disparition et/ou de tout événement causant la perte d’un élément du patrimoine, les écritures
comptables doivent être passées pour constater cette perte et distraire l’élément du patrimoine. Ces disparitions
peuvent enfin être révélées à la suite d’un inventaire qui est l’occasion pour l’entreprise d’identifier physiquement
ses actifs et de s’assurer qu’il ne leur est arrivé aucune altération physique susceptible d’entraîner une perte de
valeur.

41. Les Immobilisations

Les immobilisations sont des éléments durables de l’actif et forment le premier poste du bilan. Elles peuvent
représenter la partie la plus importante des actifs d’une entreprise. Elles sont inscrites au patrimoine pour leur
valeur au jour de cette inscription.

Les immobilisations sont utilisées et du fait de cet usage, elles perdent de leur fonctionnalité et donc normalement
de leur valeur. Cette perte de valeur, qui est également en partie due à l’évolution des technologies créant
l’obsolescence des biens, est constatée dans la comptabilité par une écriture « d’amortissement ».

L’amortissement, comme abordé dans un module ultérieur, consiste à repartir la valeur du bien sur une période
estimée d’utilisation par l’entreprise. Chaque frange d’amortissement constitue autant de perte de valeur du bien
et constitue donc une perte enregistrée par l’entreprise en charge.
Certaines immobilisations ne s’amortissent pas car il est estimé qu’elles ne perdent pas de valeur du fait de leur
usage. Il s’agit notamment des terrains dont la valeur ne baisse pas du fait du temps. Certaines immobilisations
incorporelles (droits divers) peuvent également entrer dans ce cadre comme les immobilisations financières.

42. Les Stocks

Les stocks sont des éléments significatifs du patrimoine et recouvrent plusieurs natures de biens. En principe ils
sont fongibles et entrent dans l’exploitation. Ils ne sont pas péreins. L’entreprise se doit cependant de veiller
constamment à une évaluation pertinente des stocks. Si ces derniers perdent de la valeur du fait d’une altération
physique ou du fait de la chute des cours de marché, le comptable doit traduire dans ses comptes ces situations.
L’écriture comptable consiste à baisser la valeur des stocks et à constater une perte enregistrée en charge. Cette
écriture prend le terme de « provision pour dépréciation ».

43. Les Créances

Le suivi des créances consiste essentiellement à s’assurer de leur réalité, de leur liquidité, de leur exigibilité et de
la probabilité de leur paiement. Les trois premières étapes sont liées aux processus administratifs et financiers de
l’entreprise. La dernière est d’avantage liée à la solvabilité des clients. Celle-ci doit être suivi régulièrement. Dès
qu’apparaît le risque de paiement, la proportion compromise de la créance doit être passée en perte. Cette dernière
est également une provision qui diminue la valeur de la créance.

V – LE BILAN ET SES FINALITES


Le bilan décrit séparément les éléments d’actif et les éléments du passif constituant le patrimoine de l’entreprise.
Il fait apparaître, de façon distincte, les capitaux propres

Le bilan procure à sa date d’établissement une véritable « photographie économique » du patrimoine de


l’entreprise. Il présente de façon organisée les ressources de l’entreprise et les emplois qui en sont faits.
Il est complété de documents apportant une information significative et qui figurent dans l’état annexé :
tableau de l’actif immobilisé, tableau des amortissements, etc... .
L'optique économique et de gestion est privilégiée.

1. PRISE EN COMPTE DES ACTIFS ET DES PASSIFS

 Un élément d'actif n'est pris en compte dans le bilan que lorsqu'il est probable pour l’entreprise d'en tirer des avantages
économiques futurs et, que cet actif ait un coût ou une valeur mesurable de façon fiable. Dans le cas contraire, il est
considéré comme charge.

Exemple :

. Non prise en compte des frais de recherche fondamentale


. Prise en compte du crédit-bail, des biens acquis en réserve de propriété, etc.

 Un élément du passif n'est pris en compte dans le bilan que lorsqu'il est probable pour l’entreprise qu'il en résultera une
perte de ressources représentative d'avantages économiques et lorsque le montant de ce règlement peut être mesuré
de façon fiable. Exemple : prise en compte des pertes probables sur contrats futurs

2. STRUCTURE DU BILAN

FCritères de classement

FDistinction « approche patrimoniale » et « approche financière »


Ø L’approche « liquidité » ou « patrimoniale »

Les postes du bilan sont classés (en fonction de leur échéance à plus ou moins un an) par ordre croissant de liquidité
des actifs et d’exigibilité des passifs. L’analyse « liquidité » s’intéresse ainsi à la double capacité de l’entreprise :

o de faire face à ses échéances de trésorerie (liquidité)


o de couvrir ses engagements d’une certaine maturité par des actifs d’une maturité correspondante (solvabilité)
IReproche :
Cette approche met plus l’accent sur le risque d’illiquidité (trésorerie) que le besoin de financement de la croissance à
moyen et à long terme.

Ø L’approche « financière» / fonctionnelle / « pool de fonds »

Ici, un actif court et renouvelé est financièrement équivalent à un actif long, et un passif court et renouvelé est
financièrement équivalent à un passif long : ainsi, n’importe quel actif peut être financé par n’importe quel passif (il n’y
a pas d’affectation d’un type de ressource à un type d’actif)

La composition des ressources s’analyse ici en termes de prise de risque plutôt que de contrainte d’exigibilité (car il
existe toujours une ressource de substitution pour une entreprise rentable)
Ø Conséquences de la distinction

o Les dettes financières

 Dans l’approche fonctionnelle, les dettes financières sont considérées comme des moyens de financement stables, quelle
que soit leur échéance (exceptés les concours bancaires courants) . Les emprunts à moins d’un an sont supposés
renouvelables, ils rentrent dans la composition du fond de roulement. La présentation du bilan OHADA fait une
concession à cette approche, en regroupant toutes les dettes financières quelle que soit leur échéance (le détail de ces
dettes par échéance étant donné dans l’état annexé)
 Ce choix est contesté par les tenants de l’approche liquidité (au motif que le banquier peut à tout moment interrompre les
lignes de crédit), d’où l’importance apportée au terme « à plus ou moins un an ». Ainsi, les dettes financières peuvent
– elles être classées à tous les étages du bilan.

o La valorisation de l’actif : brut ou net ?

 Dans l’approche fonctionnelle, le bilan est présenté en valeurs brutes à l’actif (censées refléter les valeurs de
remplacement, donc de financement), équilibré par l’intégration des amortissements et des provisions dans les capitaux
stables au passif. On obtient ainsi par différence entre deux bilans fonctionnels bruts, les mêmes variations de FR et
de BFR et de trésorerie que celles qui ressortent du TAFIRE. Le bilan fonctionnel en valeurs brutes offre donc une
transition pédagogique pour la présentation du TAFIRE

FLes grandes masses

 Il existe 3 masses à l'actif (26 postes) et 3 au passif (24 postes)

L'actif comprend

 Actif immobilisé (biens affectés durablement aux AO et aux HAO)

 Actif circulant (stocks et créances des AO et des HAO du cycle d'exploitation)

 Trésorerie - Actif (disponibilités y compris les titres qui seront réalisés à court terme)

NB. Ecart de conversion : Pertes probables de change

Le passif comprend

 Les ressources stables (capitaux propres et ressources assimilées, dettes financières et ressources assimilées)

 Passif circulant (dettes financières et passives circulant AO et HAO)

 Trésorerie - Passif
N.B. Ecart de conversion - Passif (gains probables de change)

Remarque : Il est possible d'obtenir à partir des masses du bilan les indicateurs ci- après :

. Fond de roulement : Capitaux stables - Actif Immobilisé


. Besoin de financement : Actif circulant - Passif circulant
. Trésorerie : Fond de roulement - Besoin en financement
Ainsi, le bilan peut être analysé dans deux directions :

 Une lecture verticale : analyse structurelle de la composition de l’actif et du passif


 Une lecture horizontale : analyse d’équilibre mettant en regard un type d’actif et un type de passif

3. Le bilan : mode d’emploi

L’analyse du bilan permet de :

FD’apprécier les risques liés à la structure de financement de l’entreprise qui sont


de deux ordres :

Ø Risque d’illiquidité (apprécié par les créanciers de l’entreprise) :

Incapacité de l’entreprise à régler ses dettes, ou à engager des dépenses nécessaires à la


continuité de l’exploitation. Il peut s’apprécier par le rapport entre les actifs réalisables (à court
terme) ou disponibles et les dettes à court terme.

Actifs réalisables et disponibles


Dettes à court terme

Ø Risque financier lié à l’impact de la structure financière sur la rentabilité de l’entreprise (apprécié
par les actionnaires et les investisseurs).

o Le taux d’endettement amplifie – t – il ou réduit – il la rentabilité ?


La réponse est obtenue par le calcul du ratio d’endettement ou d’indépendance financière :

Dettes totales
Passif

FD’évaluer l’entreprise
L’analyse du bilan est également une étape incontournable de l’évaluation d’une entreprise dans une perspective
patrimoniale. On calcul alors un actif net de dettes corrigé :

o Par élimination des valeurs fictives de l’actif et des capitaux propres (tels que les frais d’établissement,
les charges à répartir sur plusieurs exercices)
o Par la réévaluation de certains postes sous-évalués (exemple, terrains et constructions) ou surévalués.

Fd’apprécier les conditions d’exploitation


Le bilan livre une information sur le cycle d’exploitation de l’entreprise : stocks, créances et dettes d’exploitation. Il
permet ainsi :

o De mesurer le besoin de financement permanent du cycle


o De déterminer la vitesse de rotation de chacun des postes, et l’impact d’un changement de
vitesse sur la trésorerie (exemple, plus longue est la rétention d’un produit en stocks, plus haut sera le niveau de
la valeur des stocks, et plus élevées seront les ressources « immobilisées » dans son financement)

FD’apprécier les structures productives de l’entreprise


La composition de l’actif et du passif est un indicateur des caractéristiques durables d’une entreprise, liés notamment
à son activité :

 Niveau important des immobilisations financières (caractéristique des sociétés - mères)


 Poids important des stocks de marchandises (sociétés de distribution)

Les caractéristiques majeures du bilan sont les suivantes :

a) description du patrimoine (plus économique que juridique) et de la situation financière,


b) rappel systématique des montants nets de l’exercice précédent,
c) mise en évidence de la trésorerie,
d) provisions pour risques et charges positionné dans les dettes financières en tant que ressources assimilées (passif
probable),
e) ventilation entre éléments d’activité ordinaire et éléments hors activité ordinaire (HAO),
f) interrelations entre masses à la lecture simple :
 correspondance ressources stables/ actif immobilisé avec obtention du fonds de roulement,
 correspondance actif circulant / passif circulant permettant d’obtenir aisément par différence le besoin de
financement d’exploitation (B.F.E.),
 correspondance trésorerie active/trésorerie passive,
g) mise en évidence au niveau des dettes financières de postes spécifiques enregistrant les dettes de crédit bail et
contrats assimilés,
h) poste "autres fonds propres" (entre les capitaux propres et les dettes financières) destiné à l’inscription de certaines
ressources spécifiques de financement telles que les titres participatifs et les avances conditionnées,
i) inscription à l’actif des biens détenus en crédit bail, des biens en réserve de propriété et de ceux concédés.

Exercice d’application
L’entreprise présente à l’ouverture de l’exercice la situation patrimoniale suivante :

ACTIF TOTAL PASSIF TOTAL


Immobilisation 25 000 000 Capital 10 000 000
Stocks 13 000 000 Résultat 8 500 000
Créances 32 500 000 Emprunt 25 000 000
Trésorerie Banque 2 500 000 Fournisseur 29 500 000
TOTAL 73 000 000 TOTAL 73 000 000

Le résultat est affecté au capital pour 3 500 000 et le solde est distribué aux actionnaires.
L’emprunt a été remboursé pour 15 000 000
Les fournisseurs nous ont vendu 20 000 000 de marchandises. Ces marchandises ont été vendues pour
30 000 000. Les stocks existants ont été vendus pour moitié à 10 000 000 FCFA, le solde est maintenu en stock.
Nous avons remboursé les fournisseurs à hauteur de 40 000 000. Les clients nous ont payé 60 millions sur leur
dette.
Nous nous sommes rendus compte que les immobilisations perdent 20% de leur valeur chaque année. Les
stocks restants ont perdu 50% de leur valeur.
Il vous est demandé de déterminer le résultat des opérations.
Il vous est demandé d’établir le bilan de l’entreprise après l’enregistrement des opérations.
Vous devez utilisé les écritures comptables, élaborer les grands livres et balances conduisant au bilan.
Publié par Boureima SAWADOGO à 09:26
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2 commentaires:

1.

guillaume koman7 août 2016 à 15:31

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.


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2.

lassina yalta29 mai 2018 à 18:00

Non c'est vraiment scientifique, magnifique etc ...je vous remercie qu'ALLAH vous bénis
et nous aussi.
Répondre

Généralité sur la comptabilité; historique et évolution


Notion d’entreprise et d’opérations

L'entreprise est une organisation qui met en oeuvre des moyens matériels et humains plus ou moins
importants, dans le but de produire, échanger ou faire circuler des biens ou des services.

Un individu ou un groupement d'individus exerçant une activité destinée à la satisfaction des besoins
d'autres individus constitue une entreprise.

TYPOLOGIES D’ENTREPRISE

Les entreprises peuvent être classées :

a) en fonction de leur activité économique

Les entreprises de distribution achètent des biens en vue de la revente en l'état


sanstransformation ;
Les entreprises de production ont pour but la fabrication de produits finis à partir de
matières premières ;
Les entreprises de services exercent leur activité dans les transports, les banques,
les assurances, l'hôtellerie, le spectacle, l'éducation.

b) en fonction de leur importance

 les petites entreprises emploient de 1 à 10 personnes ;


 les moyennes entreprises emploient de 11 à 200 personnes ;
 les grandes entreprises emploient plus de 200 personnes ;

Cette importance peut être également déterminée par le chiffre d’affaires, le total de bilan ou
d’autres critères en fonction des caractéristiques que veut donner l’entité de classification. Ainsi
existe il plusieurs types de classement d’une entreprise selon sa taille.

c) en fonction de leur statut juridique

 les entreprises individuelles appartiennent à un seul individu ;


 les entreprises sociétaires appartiennent à un groupe d'individus.

Elles peuvent être classées suivant leur forme :

1. sociétés de personnes : en nom collectif, en commandite, groupement d’intérêt, société en participation


2. sociétés de capitaux : anonymes
3. sociétés à responsabilité limitée (SARL) intermédiaires entre les sociétés de personnes et les sociétés
de capitaux.

L'activité essentielle de l'entreprise consiste à acheter ou à produire des biens ou des services en
vue de les vendre. Pour réaliser ces objectifs elle doit se procurer des capitaux et les utiliser
judicieusement. Une bonne gestion doit se traduire par la réalisation de bénéfices.

LES OPERATIONS
Les opérations d’une entreprise consistent en l’utilisation de facteurs (biens matériels, ressources
humaines, capitaux) en vue de la production des biens et des services.

Il est ainsi possible de scinder les opérations de l’entreprise en plusieurs catégories :

- la collecte des ressources de capital : toute entreprise collecte des fonds auprès de son ou de ses
créateurs pour disposer des moyens de financement requis à son expansion. Cette collecte se fait à
la création mais également encours d’activité en cas de besoins

- l’utilisation des biens matériels : l’entreprise acquiert des biens mobiliers ou immobiliers nécessaires à
son activité. Ses biens acquis deviennent ainsi sa propriété

- l’utilisation des ressources humaines : l’entreprise recrute du personnel qui met à sa disposition ses
compétences et donc concoure à la création de richesse à la quelle l’entreprise se destine. En
contrepartie, elle rémunère le personnel sous forme de salaires et d’avantages divers

- l’utilisation des autres facteurs de production : l’entreprise a d’autres besoins pour exercer ses activités
(énergie, communication, fournitures, prestations de services divers…), ses biens ou ses services sont
fournis par des partenaires contre rémunération

- la production de bien : l’entreprise combine les matières premières, les outils de production et les autres
facteurs de production pour produire des biens ou livrer des services. Elle peut également acheter et
revendre en l’état des biens (négoce)

- la fourniture de services : les services sont produits par l’entreprise et livrés aux partenaires (clients)
sous une forme plus ou moins élaborée.

UTILITE DE LA COMPTABILITE AU SEIN DE L'ENTREPRISE

Combien ai-je vendu de biens ou de services ? Combien la production de ces biens ou de ses
services m’a-t-elle coûtée ?
Combien ai-je de biens immobiliers ? De biens mobiliers ? D’outils de productions ? De machines
à outils ? Pour quelle valeur ? Que valent – ils aujourd’hui ? Quelle est leur efficacité dans la
production ? Permettent – ils de créer suffisamment de richesse ?
Ai-je produit assez ? Ai-je tout vendu ? Combien me reste de biens en stocks ? Que vaut – il ?
Mes clients me doivent – ils de l’argent ? Combien ? Ai-je la possibilité de leur réclamer mes
sous ? Et mes fournisseurs ? Leur dette est elle échue ?
De quelle trésorerie dispose je à la banque ? Et la caisse ? Est-elle alimentée ? Ma trésorerie me
permet – elle de faire face à mes engagements ? Mes impôts ? Combien dois-je à l’Etat ?

Les questions peuvent être ainsi posées à l’infini sur tous les aspects de la gestion de l’entreprise.
Elles sont posées tous les jours par les responsables. Leur réponse leur permet d’en savoir plus
sur leurs activités, d’identifier des difficultés et de prendre des mesures de corrections
appropriées. Ces réponses, pour le gestionnaire, revêtent une importance capitale, plus
significative que les sujets sur lesquelles elles portent.
Ces réponses sont données par la comptabilité. Elle fournit directement certaines informations et
sert de support à la fourniture d’autres. La comptabilité est donc un élément vital pour l’entreprise
car permet de fournir les informations appropriées sur les activités et servant de support à la prise
des décisions importantes de gestion. En cela elle est stratégique.

Qu’est ce que c’est que donc la comptabilité ?

Une science pour certains, un outil pour d’autres, un art pour d’autres encore ! En tout état de
cause, elle utilise des méthodes.

Elle peut donc être considérée comme une technique d'information quantitative décrivant, en
unitésmonétaires, l'activité et la situation de l'entreprise. Cet outil permet d'informer les dirigeants et
les gestionnaires de l'entreprise ainsi que tous les partenaires économiques :
investisseurs, banquiers, fournisseurs, clients, personnel et syndicats, administrations

La tenue d'une comptabilité permet notamment de déterminer :

a) le montant des ressources durables dont dispose l'entreprise

 Capital engagé par l'exploitant ou par les associés (apports)


 Ressources financières : Emprunts contractés à long terme et dettes assimilées
b) les investissements réalisés grâce à ces ressources

Acquisitions d'immobilisations :

 incorporelles : clientèle, achalandage, droit au bail, brevets, licences ;


 corporelles : terrains, bâtiments, installations et agencements, matériels
 financières : prêts, titres de participation

c) les existants en stocks

 de marchandises et d'emballages
 de matières premières et de fournitures
 de produits fabriqués : finis ou intermédiaires.

d) les créances et les dettes d'exploitation

 créances à recouvrer sur les clients et autres débiteurs


 dettes à payer aux fournisseurs, au personnel, à l'état et autres créanciers

e) la trésorerie

 avoirs en caisse, en banque ou aux chèques postaux


 découverts bancaires et crédits de trésorerie

f) les charges supportées

 Charges d'exploitation : achats, services consommés, salaires, impôts...


 Charges financières
 Charges hors activités ordinaires

g) les produits acquis

 Produits d'exploitation : ventes de marchandises, de produits fabriqués ou de services…


 Produits financiers
 Produits hors activités ordinaires

h) les résultats de l'exercice

 Résultat d'exploitation : produits d'exploitation - charges d'exploitation


 Résultat financier : produits financiers - charges financières
 Résultat hors activités ordinaires : produits Hors exploitation - charges Hors exploitation
 Résultat net de l'exercice : somme algébrique des résultats précédents

Notion de flux, d’emplois et de ressources

Les opérations de l’entreprise se traduisent par des échanges constants avec ses
partenaires. Ces derniers (banquiers, fournisseurs, clients, Etat, salariés, propriétaire…) lui
procurent des biens, valeurs, services et elle en fait de même.
Ce sont les supports de ces échanges qui sont désignés par le terme « flux ».

Les flux ou mouvements de biens, de services et de monnaie qui traversent l'entreprise


modifient son patrimoine (l’augmentent ou le diminuent). Durant l'année, les flux sont enregistrés
en comptabilités de manière à pouvoir suivre les modifications apportées aux différents éléments
du patrimoine.

L'enregistrement comptable des opérations effectuées par l'entreprise nécessite une analyse
préalable des flux concernés :
Flux financiers :

 flux monétaires ou flux de trésorerie : recettes ou dépenses ;

 flux de créances ou de dettes : créances acquises sur des clients, dettes aux fournisseurs.

Flux réels de biens ou de services :

 Entrées de biens et de services : achats et consommations ;

 Sorties de biens et de services : ventes et production

L'analyse comptable de ces flux distingue :

 L'origine de la RESSOURCE qui a permis l'opération ;

 L'utilisation ou l'EMPLOI qui en a résulté.

Pour chaque opération, la valeur de l'emploi est égale à la valeur de la ressource correspondante.
Pour un ensemble d'opérations, nous aurons donc l'égalité suivante :

TOTAL DES EMPLOIS = TOTAL DES RESSOURCES

En somme dans toute opération, il y a un double traitement à faire : sa destination en emploi et son
origine en ressource.

Ce double traitement stigmatise la partie double, le fameux « débit » et le fameux « crédit »

Un emploi augmente au débit


Une ressource augmente au crédit
Et un emploi diminue au crédit
Une ressource diminue au débit.

Dans les faits, l'analyse comptable des opérations se fait au jour le jour, dans l'ordre chronologique
:

 Dans un registre dont la tenue est obligatoire : LE JOURNAL

 Ce dernier, coté, paraphé et numéroté de façon continue par l'autorité compétente doit être conservé
pendant dix ans.
 Les enregistrements effectués dans le journal doivent être justifiés par des pièces, datées,
conservées, classées dans un ordre défini dans le document décrivant les procédures
etl'organisation comptable.

 Des documents appelés COMPTES centralisent des opérations de même nature.

 L'ensemble des comptes constitue le GRAND LIVRE où sont reportés tous les enregistrements
effectués dans le journal :

 les flux qui entrent (emplois) dans l'entreprise sont inscrits au Débit des comptes.

 les flux qui en sortent (ressources) sont inscrits au Crédit des comptes

 Périodiquement (au moins à la fin de chaque mois) on établit une BALANCE, où sont reportés tous
les comptes du Grand Livre.

LA DESCRIPTION DES FLUX ECONOMIQUES

1° OPERATIONS AU COMPTANT
Les opérations au comptant sont caractérisées par l'échange de flux simultanés et de sens
opposés :

■ l'un de ces flux est monétaire (recette ou dépense)


■ le flux opposé est un flux réel (ou flux physique) de biens ou de services.

Les flux monétaires peuvent être :

■ des RECETTES (ou flux de trésorerie entrant) : elles proviennent essentiellement des ventes
de marchandises, de produits fabriqués ou de prestations de services facturés aux clients ;

■ des DEPENSES (ou flux de trésorerie sortant) : elles sont employées à payer les achats, les
salaires, les impôts, les services..................................

Ces mouvements de monnaie peuvent prendre la forme :

■ d'encaissements et de paiements en espèces (billets de banque et pièces de monnaie) ;

■ de recettes et de dépenses effectuées par chèques ou virements bancaires ou postaux.

Les flux réels sont la contrepartie directe des flux monétaires ; on distingue :

■ Les FLUX REELS de SORTIE qui sont la contrepartie des recettes et sont
constituésessentiellement par des produits, source d'enrichissement pour l'entreprise :

a. ventes de marchandises
b. ventes de produits fabriqués
c. ventes de services

■ Les FLUX REELS D’ENTREE qui sont la contrepartie des dépenses


et quicomprennent :
Des acquisitions d'immobilisations ou biens durables tels que : les immobilisations
incorporelles (clientèle, logiciels,
achalandage..), des immobilisations corporelles (terrains, bâtiments, matériel, mobilier, installa
tions, aménagements, agencements...), les immobilisations financières (titres de participation) ;

Des charges, source d'appauvrissement pour l'entreprise : Achats de marchandises destinées


à être revendues en l'état : Matières et fournitures consommées, Services consommés, Impôts,
salaires et intérêts supportés.

La différence entre les produits générés par les flux réels qui sortent de l'entreprise, et
les chargesentraînées par les flux réels qui entrent dans l'entreprise constitue
un enrichissement ou RESULTAT BENEFICIAIRE.

Si les charges sont supérieures aux produits on constate un appauvrissement ou RESULTAT


DEFICITAIRE.

2° LES OPERATIONS A CREDIT

En dehors du commerce de détail, les opérations au comptant sont rares : il est d'usage que
l'entreprise qui fournit des biens à une autre entreprise lui consente des délais de paiement. On
dit alors que le fournisseur a consenti un crédit à son client : il acquiert une CREANCE sur
son CLIENT tandis que ce dernier contracte une DETTE envers son FOURNISSEUR.

Les opérations à crédit dégagent des FLUX FINANCIERS de créances et de dettes :

■ lorsqu'un flux réel de sortie n'est pas compensé par un flux monétaire
(recette), l'entreprise qui fournit le bien ou le service acquiert une créance sur son client ;

■ lorsqu'un flux réel d'entrée n'est pas compensé par


un flux monétaire (dépense)l'entreprise qui reçoit le bien ou le service contracte une Dette
envers son fournisseur.

Ces flux seront compensés lors du règlement du fournisseur par son client :
■ La CREANCE sera RECOUVREE par l'entreprise après paiement du prix par son client
; on constate les mouvements suivants :

 une entrée de flux monétaire ou recette : espèces ou chèques reçus du client

 une sortie de flux financier : recouvrement de la créance sur le client

 La dette sera réglée par l'entreprise après paiement du prix à son fournisseur ce qui se traduit
par les mouvements suivants.

 une sortie de flux monétaire ou dépense : espèces ou chèques remis au fournisseur

 une entrée de flux financier : règlement de la dette au fournisseur

Les créances et les dettes ne concernent pas uniquement les clients et les fournisseurs.

On peut notamment constater :

Des créances acquises sur :

■ les emprunteurs (prêts consentis)


■ le personnel (avances et acomptes versés)
■ divers fournisseurs (avances et acomptes versés, dépôts et cautionnements versés à EDM,
SOTELMA, au propriétaire des locaux...)

Des dettes contractées envers :

■ Les prêteurs (emprunts)


■ Le personnel (salaires et appointements à payer).
■ Etat (impôts et taxes à payer)
■ Les organismes sociaux (Caisse des Retraites du Mali, INPS)
■ Les clients (avances et acomptes reçus)
■ L’exploitant ou les associés (capital ou apports mis à la disposition de l'entreprise).

ANALYSE COMPTABLE DES FLUX

L'analyse comptable des flux distingue :

■ Son ORIGINE, point de départ du flux, source du mouvement et appelée RESSOURCE ; la


ressource est le moyen d'obtention qui rend possible l'opération flux sortant de l'entreprise

■ L'EMPLOI, point d'arrivée du flux, destination du mouvement ; l'emploi correspond à l'utilisation


qui a été faite de la ressource : flux entrant dans l'entreprise

Récapitulons les flux économiques déjà étudiés

FLUX ENTRANT : EMPLOIS FLUX SORTANT : RESSOURCES


Flux réels d'entrée : Flux réels de sortie :
- Acquisitions d'immobilisations - Ventes de marchandises
- Achats de marchandises, de - Ventes de produits fabriqués
matières
- Consommations de fournitures et - Prestations de services rendus aux
services clients
Flux financiers : Flux financiers :
- Recettes - Dépenses
- Créances acquises - Dettes contractées
- Dettes réglées - Créances recouvrées

Certains flux n'ont aucune incidence sur le résultat :

■ Ressources fournies : dettes contractées, dépense, créances recouvrées...


■ Emplois réversibles : acquisitions d'immobilisations, recettes, créances acquises...
D'autres génèrent des profits ou des pertes :

■ Ressources créent : ventes et prestations facturées aux clients


■ Emplois consommés : coût des marchandises vendues, des matières, des fournitures et
desservices consommés.

1° LES OPERATIONS AU COMPTANT

a) Flux réels d'entrée avant pour contrepartie une sortie de trésorerie ou dépense :

Les flux réels d'entrée réglés au comptant, qui correspondent à des emplois de Ressources,
peuvent concerner notamment :

■ Des acquisitions d'immobilisations (biens dont la durée d'utilisation prévue est


supérieure à un an), emplois réversibles qui n'ont aucune incidence sur le résultat :

 immobilisations incorporelles (clientèle, achalandage, logiciels.)

 immobilisations corporelles (Terrains, bâtiments, matériels.)

 immobilisations financières (titres de participation)

 des emplois consommés de fournitures et de services ou charges qui constituent une


source d'appauvrissement pour l'entreprise : achats de marchandises, de matières et de
fournitures, services consommés, salaire et intérêts versés, impôts et taxes supportés…

Ces emplois ont été obtenus au moyen de ressources qui correspondent à des flux
de sortie de trésorerie ou dépenses effectuées à partir de fonds déposés en banque, aux
chèques postaux ou dans la caisse de l'entreprise.

Exemple Acquisition d'une machine à écrire coûtant 380 000 F ; le règlement est
effectué PAR CHEQUE DE VIREMENT POSTAL.
b) Flux réels de sortie ayant pour contrepartie une entrée de trésorerie ou recette

Les flux réels de sortie encaissés au comptant sont constitués essentiellement par des
ressources crées ou PRODUITS, qui sont une source d'enrichissement pour l'entreprise :
ventes de marchandises, de produits fabriqués ou de services.

Ces ressources ont le plus souvent pour contrepartie des flux d'entrée de trésorerie ou recettes
en espèces, par chèques ou par virements bancaires ou postaux.

Exemple : Vente de 120 000 F de marchandises dont le prix est encaissé au comptant
enespèces.

c) Les virements de fonds entre la caisse, la banque et les chèques postaux

Les entrées de monnaie (arrivées de flux de trésorerie) peuvent avoir pour contrepartie, des
sorties de monnaie (sorties de flux de trésorerie).

Il s'agit notamment des opérations suivantes :

■ Retraits de la banque ou des chèques postaux pour alimenter la caisse


■ Versements d'espèces en banque ou aux chèques postaux
■ Virements entre comptes bancaires et comptes de chèques postaux

Exemple : Versement de 3 000 000 F en espèces à la BNDA

2 LES OPERATIONS A CREDIT


Les opérations au comptant sont rares ; il est d'usage que l'entreprise qui fournit des biens à
une autre entreprise lui consente des délais de paiement qui vont couramment de un à trois
mois. C'est donc plusieurs semaines seulement après réception des biens achetés qu'un flux
monétaire en assurera le paiement en contrepartie. On dit alors que le fournisseur a consenti un
crédit à son client.

L'entreprise qui a fourni le flux réel de biens ou de services acquiert une créance sur son
clientqui n'a pas encore payé. De son côté, l'entreprise qui a reçu le flux réel a une
dette envers son fournisseur

La créance et la dette sont les deux faces d'une même situation : elles sont dues au décalage
dans le temps entre le flux réel et le flux monétaire qui en est la contrepartie.

Les créances (emplois réversibles) et les dettes (ressources fournies) n'ont aucune incidence
sur le résultat

a) Acquisition et recouvrement de créances des clients

Lorsqu'un flux réel de sortie de biens ou de services (vente de biens ou de services) n'a pas
pour contrepartie un flux monétaire (recette), l'entreprise qui fournit le bien ou le
service acquiert une créance sur son client.
Les créances sont des emplois qui sont la contrepartie des flux réel de sortie de bien ou de
services. Les recouvrements des créances sont des ressources, contrepartie du payement du
prix par le client (entrée d'un flux monétaire ou emploi)

b) Les dettes contractées envers les fournisseurs et leur règlement

Lorsqu'une entreprise constate qu'un flux réel d'entrée de biens, ou de services n'est pas
compensé par une sortie de monnaie, elle contracte une dette envers son fournisseur.
Les dettes sont des ressources qui sont employées à obtenir des biens, des services ou de la
monnaie. Le règlement des dettes est un emploi de ressources, contrepartie du paiement du
prix au fournisseur (sortie d'un flux monétaire ou dépense).

Exemple
Le 1er octobre, nous recevons une facture du fournisseur Boubacar : achat de marchandises
1 200 000 FCFA. Le 10 novembre, nous réglons cette facture au moyen d'un chèque tiré sur ECO
BANK.

Suivi comptable des flux

Le chef d'entreprise a besoin d'informations fréquentes sur ses recettes, ses dépenses, ses
créances et ses dettes :

 combien me reste-t-il en caisse ? en banque '?


 combien me doivent mes clients ? mes emprunteurs ?
 combien dois-je à mes fournisseurs ? mes prêteurs ?
 à combien s'élève mon chiffre d'affaires ?
 comment évoluent mes charges ?

Pour pouvoir répondre à toutes ces questions, on regroupe sur un même document les informations
de même nature. Le document où ces informations sont centralisées est UN COMPTE :

II existe un compte différent :

 pour les mouvements d'espèces : le compte CAISSE


 pour les flux intéressant la banque : le compte BANQUE
 pour les dettes contractées envers les fournisseurs et leurs règlements : le
compteFOURNISSEURS
 pour les créances acquises et recouvrées sur les clients : le compte CLIENTS

DESCRIPTION DES COMPTES


Un compte est un tableau partagé en deux parties :

 le côté gauche appelé DEBIT est réservé aux flux d'entrée ou EMPLOIS

 le côté droit intitulé CREDIT est réservé aux flux de sortie ou RESSOURCES

Plusieurs tracés peuvent être utilisés.

a) Tracé à colonnes séparées

DEBIT COMPTE 57
CAISSE CREDIT
Dates Libellés Sommes Dates Libellés Sommes

Nous observons :

o Pour chaque compte, il est prévu un intitulé et un numéro conformes au plan comptable.

o La partie gauche appelée débit est réservée aux emplois : entrées d'espèces ou recettes.

o La partie droite appelée crédit est réservée aux ressources : sorties d'espèces ou dépenses.

o Le mot «libellé » signifie commentaire sur l'opération : nature de l'opération, pièce justificative.

o Le «solde à nouveau » est l'avoir en caisse au début de la période. Pour déterminer l'avoir en fin de
période on calcule le nouveau solde : total débit de la période - total crédit de la période.
L'inscription d'une somme dans un compte est appelée «imputation » : Débiter un compte c'est
inscrire une somme au débit d'un compte ; Créditer un compte c'est inscrire une somme au
crédit d'uncompte.

Un compte est «débité » si, pour l'opération qui le concerne, il enregistre un EMPLOI.

Il est «crédité » si, pour l'opération qui le concerne il enregistre une RESSOURCE.

b) Tracé à colonnes mariées ou jumelées

<>

COMITE 521 BANQUE


DATES LIBELLES SOMMES SOLDES
Débit Crédit Débiteurs Créditeurs

Totaux

Observons :

o Les colonnes de sommes sont regroupées : les Entrées de monnaie sont toujours inscrites au débit
et les sorties au crédit.

o Ce tracé permet de déterminer les soldes au jour le jour : si le solde est débiteur l'entreprise
dispose d'un avoir en banque ; si le solde est créditeur cela signifie que la banque consent une
ouverture de crédit (ou découvert).

o Le solde est «débiteur » si le total du débit (ancien solde débiteur + mouvements débiteurs) est
supérieur au total du crédit (ancien solde créditeur + mouvements créditeurs) ; dans le cas contraire
le solde est créditeur ; si le total du débit est égal au total du crédit on dit que le solde est nul ou
que le compte est «soldé ».

LES PRINCIPAUX COMPTES

A chaque nature d’opération correspond un compte déterminé. Les comptes logent les
mouvements intervenant par nature.

Au niveau du patrimoine, il existe des comptes de situation (ressources durables, emploies


stables, stocks, créances, dettes, trésorerie).

Au niveau des activités, il existe des comptes d’opération (charges et produits)

LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE

Pour chaque opération effectuée par l'entreprise nous pouvons distinguer :

■ une ressource : moyen auquel on a recours pour effectuer l'opération ;

■ un emploi : utilisation de la ressource.

Pour chaque opération nous devons enregistrer :

■ un emploi au débit d'un compte ;

■ Une ressource au crédit d’un autre compte

A l’issue de l’enregistrement nous constaterons l'égalité suivante :

REGLE DE BASE
Total des EMPLOIS = Total des RESSOURCES
Total DEBIT = Total CREDIT

EXERCICES D’APPLICATION

Cas 1 : Il vous est demandé d’analyser, dans chaque opération suivante, les informations sous
forme de flux, par des schémas. Ensuite, vous devez les repartir en emploie et en ressources.
Enfin, vous devez les enregistrer en débit et en crédit :

- achat d’un véhicule pour 350 000 FCFA au comptant par chèque bancaire
- achat de marchandises pour 100 000 FCFA et paiement du fournisseur deux mois plus tard
- vente de marchandises pour 500 000 FCFA au comptant
- la banque nous a prêté 1 000 000 FCFA ; six mois plus tard, nous la remboursons et payons des
intérêts pour 150 000 FCFA

Cas 2 : il vous est demandé de fournir des exemples issus de votre quotidien et ensuite de les
résoudre au moyen des trois étapes :

- schématisation sous forme de flux


- détermination de l’emploi et de la ressource
- classement comptable sous forme de débit et de crédit.
Publié par Boureima SAWADOGO à 09:21

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LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE ET LA GESTION DU RISQUE
DE TAUX
LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE

Dès l'abandon du système des parités fixes, en Août 1971, la plupart des entreprises ont dû faire face
au risque de change entraîné par l'instabilité permanente du cours des monnaies.
Le risque de change peut représenter des enjeux financiers importants. Prenons l'exemple d'une
entreprise américaine qui a souscrit à un appel d'offre en France le 13 janvier 1999, alors que l'euro
vaut 1,174 US $. Le règlement doit intervenir en début de 2000. Si l'entreprise est déclarée
adjudicataires, elle recevra un paiement en euros au début de l'année 2000. En fait, le 28 février 2000,
le cours était de 0,9639 US$ par euro. La firme américaine qui a reçu ce paiement en euros à donc
perdu 17 ,8% (1,174 - 0,9639) par rapport au cours de souscription.

Après avoir défini le risque de change et appréhendé l'exposition de l'entreprise au risque de


change, on examinera les moyens utilisés pour réduire l'exposition au risque de change et les
méthodes permettant de fixer ou de protéger un cours de change.

Section I. APPRÉHENDER LE RISQUE DE CHANGE


Définition du risque de change

Le risque de change concerne les entreprises qui ont une activité internationale et réalisent des
opérations commerciales ou financières avec des partenaires étrangers ; il est lié à la variation du cours
des devises par rapport à la monnaie nationale ou à la monnaie de référence.

Le risque de change résulte de deux éléments :

 un élément externe et aléatoire, les fluctuations des cours des devises par rapport à la monnaie
nationale ou à la monnaie de référence, ces fluctuations peuvent avoir une influence favorable,
défavorable ou nulle ;

 un élément interne, qui résulte de l'exposition au risque de change.

Pour appréhender l'exposition d'une entreprise au risque de change, il faut répondre à plusieurs
questions :

 Quels sont les facteurs qui entraînent un risque de change ?

 A partir de quand doit-on tenir compte du risque de change ?

 Comment mesure-t-on le risque de change ?

Nature du risque de change

Le risque de change peut résulter des transactions commerciales ou financières effectuées par
l'entreprise sur le plan international. Il peut également dépendre du développement international de
l'entreprise et des investissements qu'elle a réalisés à l'étranger. Il existe enfin un risque économique
plus général qui peut porter atteinte à la rentabilité de l'entreprise. On peut dont distinguer plusieurs
catégories de risque de change :

 les risques résultant des opérations commerciales ;


 les risques résultant des activités financières ;

 les risques liés aux investissements à l'étranger ;

 et les risques économiques, appelés parfois risques de compétitivité ou risques induits.

Les risques concernant les opérations commerciales et certaines opérations financières sont
parfois appelés risques de transaction.

A. Risques de change liés aux opérations commerciales

Toute entreprise qui réalise des opérations commerciales libellés en monnaies étrangères est
soumise à un risque de change : le règlement financier de cette opération peut se réaliser à un cours
différent de celui qui a été retenu au moment de l'engagement de l'opération. Le risque est dû au
décalage de temps qui peut exister entre le règlement de l'opération et l'engagement de cette
opération.

Exemple :

 ventes à l'exportation facturées en devises étrangères. Toute entreprise exportatrice de biens qui
est payée en devises avec un certain délai, est exposée à une baisse éventuelle de la devise de
facturation.

 Achats et importations facturés en devises étrangères. De même, une entreprise peut subir un
risque de change dans une opération d'importation si la devise de facturation augmente entre le
moment où l'entreprise a passé une commande et le moment où elle doit régler le prix de l'importation
en devises.

 Cas des soumissions à des appels d'offres établis en monnaie étrangère. L'entreprise peut être
pénalisée par la baisse du cours de la devise dans laquelle elle a établi sa soumission. Mais ce risque
n'est pas encore certain, puisque l'entreprise ne sait pas encore si la soumission sera retenue ou pas.
Ce risque est plus difficile à gérer car le soumissionnaire doit attendre le résultat de l'appel d'offre pour
savoir si le risque deviendra réel.

B. Risques de change liés aux opérations financières

Toute entreprise qui prête ou emprunte en devises étrangères, à court, moyen ou long terme,
s'expose à une risque de change. Une entreprise qui emprunte craint une appréciation de la devise
dans laquelle est libellé son emprunt car, elle pourrait être obligé à rembourser un capital plus
important que celui qu'elle a emprunté.

Une entreprise qui prête prend le risque de voir se déprécier la devise dans laquelle elle a libellé
son prêt, ce qui aurait pour effet de diminuer le capital qui lui sera remboursé.
C. Risques de changes liés aux investissements réalisés à l'étranger

Le développement international d'une entreprise et les investissements réalisés à l'étranger


peuvent engendrés plusieurs types de risques.

Le risque de change porte en premier lieu sur les flux financiers provenant de filiales comme, par
exemple, le paiement des dividendes ou des redevances (contrats d’assistance technique). Pour
certains auteurs, ces risques doivent être traités comme les risques de transaction.

Le risque de change porte ensuite sur la valeur des actifs possédés à l'étranger et la conversion
de la valeur de ces actifs en monnaie nationale dans les comptes consolidés.

D. Risque de compétitivité

Il s'agit de l'incidence de l'évolution du cours des devises sur le chiffre d'affaire ou lamarge
bénéficiaire d'une entreprise. On parle également de risque économique, de risque industriel ou de
risque induit.

L'évolution des cours de devises peut avoir des conséquences sur la position concurrentielle de
l'entreprise. Avec 1 dollar à 1,1 euro, un produit vendu 40 $ aux USA, représente un flux monétaire de
44 euros pour un exportateur français. Si le dollar passe à 0,9 euro, le même exportateur devra vendre
44/0,9 = 48,89 dollar le même produit pour conserver le même chiffre d'affaire. Il y'a de fortes chances
de voir la part de marché de l'exportateur se réduire.

Quand apparaît le risque de change ?

L'étude des différentes catégories de risques de change révèle que le risque de change ne naît
pas seulement au moment où la comptabilité enregistre une écriture, ce qui correspond à un risque
comptable. Dans de nombreux cas, il naît en « amont » c'est-à-dire avant même qu'il soit reconnu par
la comptabilité.

On peut distinguer plusieurs étapes dans l'existence du risque de change, ce qui entraîne des
risques de change de nature différente.

A. Risque de change aléatoire, conditionnel, réel

 Le risque de change aléatoire. Le risque est aléatoire lorsqu'il n'y a pas encore
d'engagement ferme et définitif de la part de l'importateur ou l'exportateur.
 Le risque de change conditionnel. Le risque est conditionnel, lorsqu'il y'a un engagement
irréversible de la part d'un partenaire mais que l'autre partenaire n'a pas encore manifesté sa volonté.
La réalisation de l'engagement demeure encore incertain, car soumise à la condition que l'autre
partenaire accepte : on peut donc parler d'un risque conditionnel ou optionnel.

 Le risque de change réel, ou certain, lorsqu'il résulte de deux engagements irréversibles et


réciproques. Le risque devient réel ou certain, par exemple, à la signature d'une commande, ou
lorsque la réponse à un appel d'offre est positive.

B. Exemple de risque de change pour un importateur

Pour un importateur, le risque de change est conditionnel lors de l'offre du fournisseur étranger.
Il ne devient réel qu'à la signature du contrat. Il ne sera vraiment dénoué qu'au moment du règlement,
c'est-à-dire lors de l'achat, contre de la monnaie nationale, des devises dues au fournisseur étranger.

Le risque prend naissance dès qu'un accord de fourniture libellé en devises est passé. La
connaissance et le suivi du risque de l'importateur nécessitent donc de nombreux échanges
d'information entre le service achat et la trésorerie.

C. Exemple du risque de change pour un exportateur

Pour un exportateur, le risque de change est encore aléatoire au niveau des prévisions
budgétaires, de la préparation d'un catalogue ou de la préparation d'une soumission à un appel d'offre.
Il devient conditionnel au stade de l'offre, de la distribution du catalogue, ou du dépôt d'un dossier de
soumission. Il est réel à la signature du contrat, jusqu'à la cession des devises reçues en paiement.

D. Exemple du risque de change pour une opération financière

Le risque de change est réel dès que le contrat est conclu. La durée initiale du risque peut être
prolongée ou raccourcie si l'on modifie Ses échéances contractuelles.

Mais l'entreprise peut se trouver également en risque de change aléatoire ou conditionnel. C'est
le cas notamment lorsque le plan de développement international, ou les prévisions de trésorerie, font
apparaître des besoins futurs d'emprunter ou de placer en devises.

Mesurer le risque de change : la position de change

Le trésorier doit apprécier le risque de change global de l'entreprise en établissant un document


appelé « position de change ». C'est dans le cadre de cette position de change que seront prises les
décisions concernant la gestion du risque de change.
A. Définition de la position de change

La position de change d'une entreprise peut être définie comme un document qui
recense,par échéance et par devise, le montant des devises à recevoir et à livrer résultant des
différents engagements de l'entreprise.

Ces différents engagements peuvent être inscrit au bilan ou hors bilan ; ils peuvent également
résulter d'opérations futures.

La monnaie de référence est, en principe, celle du pays dans lequel est implanté l'entreprise. S'il
s'agit d'une filiale d'un groupe multinational, on peut retenir la monnaie de la société mère.

Gérer en position de change consiste à globaliser les différents mouvements relatifs à une même
devise pour ne retenir que le solde. C'est ainsi que l'on peut dire que « par position de change, on
entend les soldes de chaque devise à payer ou à recevoir pour lesquels il n'existe pas de couverture de
change et qui par conséquent restent au risque de change ».

B. Objectif de la position de change

C'est un document dont l'objectif est d'apprécier en permanence l'exposition au risque de change
de l'entreprise ou du groupe. Elle doit donner une valorisation de ce risque résultant aussi bien de la
variation du cours de change que des écarts d'échéance des éléments qui la composent.

C. Construction de la position de change

La position de change est construite en deux étages :

 on collecte d'abord l'information auprès des différents services ;

 La synthèse de l'information permet ensuite de calculer les soldes exposés devise par devise.

Les éléments à retenir dépendent de l'activité et de l'organisation de l'entreprise. A chaque type


d'entreprise peut correspondre un modèle spécifique de position de change. Sans prétendre donner
une liste exhaustive, on peut identifier, à titre d'exemple, les éléments suivants :

 les différents soldes des comptes bancaires en devises ;

 les achats et les ventes en devises déjà comptabilisés qui seront inscrits à leur date de règlement
prévu ;

 les commandes passées ou reçues, et les divers engagements, non encore comptabilisés ;

 les différentes opérations de trésorerie en devises : achats et cessions de devises, emprunts et


prêts en devises ;

 les opérations financières réalisées avec les filiales à l'étranger : prêts et emprunts, versement de
capital ou rapatriement de dividendes.
L'entreprise construit autant de positions de change qu'elle traite de devises. Pour chaque devise,
à partir d'un solde initial, elle recense tous les flux d'entrée et de sortie sur un horizon variable selon
l'activité de l'entreprise et la nature de ses opérations.

On notera que ces éléments proviennent de sources d'information dispersées dans l'entreprise.
La construction de la position de change nécessite une bonne circulation des informations et de
nombreuses communications entre les différents services de l'entreprise.

D. Classement des éléments

La position de change est un instrument de gestion du risque de change. Le trésorier doit retenir
et classer les éléments en fonction de l'activité et de l'organisation des entreprises.

1. Position « opérationnelle » et position « structurelle »

La position de change globale peut s'analyser en deux sous-ensembles : la position «


opérationnelle » et la position « structurelle ».

 La position de change « opérationnelle », ou « position de change de transaction » regroupe


l'ensemble des opérations commerciales ou financières qui doivent donner lieu dans un avenir proche
et prévisible à un flux de devises contre la devise locale. Les écarts de conversion correspondent à des
gains et à des pertes latents de change, sont, de façon générale, pris en charges ou en produits dans
le résultat de l'exercice.

 la position de change « structurelle » regroupe l'ensemble des éléments constituant des


investissements à plus ou moins long terme tels que les investissements immobiliers, les titres
financiers détenus à long terme, les investissements dans les filiales, et qui, normalement ne
doivent pas donner lieu dans un futur proche et prévisible à un flux de devises.

Les écarts de conversion constatés sur les éléments structurels sont différés et ne sont pas pris
en compte sur le résultat de l'exercice.

2. Position au « comptant » et position « à terme »

La position de change au comptant regroupe l'ensemble des opérations d'achat et de vente au


comptant en devises.

La position de change à terme regroupe, d'une part, l'ensemble des opérations d'achat et de vente
de devises et, d'autre part, les prêts et créances, les emprunts et dettes, les commandes à livrer et à
recevoir existant à la date d'établissement de la position.

E. Analyse et interprétation d'une position de change


1. Position « ouverte » et position « fermée »

 Position ouverte : une position est dite position « ouverte » lorsque les flux à recevoir et à livrer ne
s'équilibre pas pour une même devise, sur une échéance donnée. L'entreprise est donc en risque
de change.

 Position fermée : une position est dite « fermée » lorsque les flux s'équilibrent sur une échéance
donnée.

2. Position « courte » et position « longue »

 Position courte : une entreprise est dite en position « courte » lorsque le montant de devises à
livrer (dettes) est supérieur au montant des devises à recevoir (créances). Les flux futurs en devises
seront négatifs.

 Position longue : une entreprise est dite position « longue » lorsque le montant des devises à
recevoir (créances) est supérieur au montant des devises à livrer (dettes). Les flux futurs en devises
seront positifs.

Une entreprise en position courte par rapport à une devise, redoute la hausse de cette devise,
car, en cas de hausse, elle devrait rembourser ses dettes à un cours supérieur à celui auquel elle a
emprunté.

Une entreprise en position longue craint plutôt une baisse du cours de cette devise car ses
créances lui seront remboursées à un cours inférieur à celui auquel elle a prêté.

Exemple de position de change ex: cours du jour=1,05 et cours moyen sur la période=0,99

Section 2 : Gestion interne de la position de change1. Techniques internes et


techniques externes

Il existe deux grandes catégories de techniques de gestion du risque de change. On peut recourir
à des techniques dites « externes » car elles font appel à des marchés ou à des partenaires extérieurs
à l'entreprise. C'est le cas, par exemple, lorsque l'entreprise fait appel aux banques pour acheter ou
vendre des devises à terme. C'est également le cas lorsque l'entreprise intervient sur un marché pour
souscrire des contrats à terme, ou pour vendre ou acheter des options de change. L'entreprise peut
enfin avoir recours à des partenaires extérieurs pour procéder à des swaps de devises.

Mais, il existe aussi des techniques de gestion dites« internes » car, pour les mettre en œuvre,
l'entreprise n'a pas besoin de recourir aux marchés ou à des partenaires externes.

Par techniques internes de gestion de risque de change, on entend l'ensemble des techniques et
des procédures que l'entreprise peut mettre, à l'intérieur de son organisation ou de celle d'un groupe,
sans avoir besoin de recourir aux marchés ou à des partenaires extérieures, aux marchés ou à des
partenaires extérieurs, afin de diminuer, voire d'éliminer, son risque de change.
A la différence des techniques externes, ces techniques internes sont souvent assez simples à
mettre en œuvre. Elles sont relativement efficaces et présentent un faible coût qui ne résulte que des
dépenses entraînées par la mise en place de la nouvelle organisation à laquelle doit procéder
l'entreprise.

Les différentes techniques internes poursuivent principalement deux objectifs :

 d'une part, elles cherchent à réduire le volume des dettes et des créances libellées en devises,
notamment par la technique de la compensation ;

 d'autre part, elles cherchent à agir sur les délais de paiement.

2. L'action sur le volume des dettes et des créances : la compensation


A. les marchés d'application ou l'auto couverture

Le marché d'application, parfois appelé « auto-couverture », consiste à adosser et compenser


une créance et une dette libellée dans une même devise, concernant des échéances voisines. On
procède donc à une couverture réciproque sur le montant le plus faible. Toutefois, l'entreprise
demeure exposée au risque de change pour le solde.

Le marché d'application est donc une technique qui permet à une entreprise disposant de devises
de les utiliser pour effectuer un règlement en devises. Il existe deux types de marchés d'application :

 Les marchés d'application avec transfert de fonds : la technique repose sur le rapatriement réel des
devises. Une entreprise, par exemple, procède au paiement de ses fournisseurs étrangers avec les
devises qu'elle reçoit de ses clients étrangers. L'entreprise voit non seulement diminuer son risque de
change, mais également ses commissions bancaires, notamment les commissions de change ;

 Les marchés d'application sans transfert de fonds : ils sont assimilables à de véritables compensations
privées. Ils ne sont possibles que lorsque les partenaires sont réciproquement créanciers et débiteurs.
Seul, le solde sera transféré ou rapatrié. Ce solde peut faire l'objet d'une opération de couverture.

B. La compensation multilatérale des paiements ou le Netting

Le netting, ou compensation multilatérale des paiements, consiste à organiser, entre les sociétés
d'un même groupe, une compensation de l'ensemble des flux résultant des opérations commerciales
ou financières.

Il faut décider d'une date standard pour tous les règlements à effectuer dans le groupe. Il faut
également choisir une monnaie ainsi que des cours de change applicable. L'instrument de base est une
matrice de compensation ou matrice des règlements. La centralisation et la compensation peuvent
être réalisées par le service de trésorerie internationale du groupe, ou par une entité juridique
indépendante, comme une banque appartenant au groupe.
La compensation multilatérale présente de nombreux avantages. Réduisant le montant et
l'importance des transferts, elle diminue les commissions bancaires. Elle évite également les
différentes opérations de couverture contre le risque de change. Enfin, elle diminue les frais bancaires
par réduction du « float » à l'intérieur du groupe.

3. L'action sur les délais : le termaillage

Comme ce qui a été dit à propos du choix des moyens de paiement internationaux, et notamment
la nécessité d'éviter les instruments de paiement qui, comme le chèque, risquent d'allonger les délais
de paiement et, par conséquent, le float dans les opérations internationales.

La procédure dite de « termaillage » (leads and lags) consiste à faire varier les termes des
paiements afin de bénéficier de l'évolution favorable des cours du change.

Les leads correspondent aux paiements anticipés, tandis que les « lags » sont les paiements
différés. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'une technique de couverture du risque de change,
mais d'une méthode qui consiste à tenter de profiter des variations du cours en fonction des
anticipations de l'opérateur.

Lorsqu'un exportateur s'attend à une appréciation de la devise dans laquelle est libellée son
contrat d'exportation, il cherche à retarder le paiement et l'encaissement de sa créance. S'il anticipe
une dépréciation de la devise du contrat, il tente d'accélérer le paiement et l'encaissement.
L'importateur agira de façon inverse.

A. l'escompte pour paiement anticipé

Un exportateur peut limiter son risque de change en accordant un escompte pour paiement
anticipé. Le montant de cet escompte représente le coût de la couverture du risque pour
l'exportateur.

L'escompte pour paiement anticipé présente plusieurs avantages. Il évite le risque de change, il
accroît la trésorerie de l'entreprise, il supprime le risque de crédit (contrepartie).

B. Les comptes d'interception

Les comptes d'interception, ou comptes centralisateurs, sont des comptes bancaires situés dans
un pays étranger, et destinés à recevoir les règlements en devises provenant des clients résidents dans
le pays étranger. Il existe deux (2) catégories de comptes d'interception :

 Le compte de rapatriement : il s'agit de comptes qui sont ouverts auprès d'une banque
correspondante d'une banque burkinabé, ou d'une filiale à l'étranger d'une banque burkinabé.
L'ouverture de ces comptes ne nécessite pas l'autorisation de la BCEAO ;

 Les comptes directs : ils sont ouverts directement auprès d'une banque étrangère.

C. Le système de « lock box » ou boîte postale


Comme on l'a déjà vu, pour diminuer les délais d'encaissement des chèques à l'étranger, les
chèques sont adressés à une boîte postale située à l'étranger. Des banques locales peuvent en assurer
le recouvrement.

Objectif accélérer les flux de fonds. L’exportateur va demander à ses clients d’adresser l’ensemble
de leurs chèques à une boîte postale située à l’étranger. Puis les banques de l’exportateur qui ont accès
à cette boîte, vont récupérer les règlements. Ce système ne permet pas de couvrir le risque de change
mais seulement de limiter le délai entre le règlement et l’encaissement effectif.

Section 3 : Fixer définitivement un cours de change


Lorsque les techniques internes qui ont été étudiées ne parviennent pas à éliminer le risque,
l'entreprise devra alors utiliser d'autres techniques de couverture, soit en faisant directement appel
au marché, soit en s'adressant à des organismes, ou des partenaires extérieurs, comme les banques.
Ces techniques sont souvent qualifiées de techniques externes.

Il existe actuellement un grand nombre de techniques de couverture du risque de change. Ces


différentes techniques peuvent être regroupées en deux grandes catégories :

 les techniques qui ont pour conséquence de fixer définitivement le cours du change au moment où
naît le risque de change, telles que le change à terme, les avances en devises ou le recours à des
contrats à terme de devises ; elles présentent l'inconvénient de ne pas permettre de profiter d'une
évolution favorable du cours des change ;

 les techniques qui protègent l'entreprise contre une évolution défavorable du cours du change tout
en lui conservant la possibilité de bénéficier d'une évolution favorable ; il s'agit essentiellement des
techniques reposant sur l'utilisation des options de change.

 Dans les techniques qui permettent de figer le cours du change, dès la naissance du risque de
change, on étudiera :

 le change à terme ;

 les avances en devises ;

 le recours à des contrats à terme sur devises.

1. Le change à terme

A. Définition et objectifs

Le change à terme est un accord sur l'achat ou la vente d'un montant d'une devise contre une autre
devise, à un cours de change ferme et définitif, l'échange devant avoir lieu à une date plus éloignée
dans le dans le temps.
Le change à terme de devises a pour conséquence de fixer aujourd'hui un cours de change futur
et donc de garantir, par exemple, le montant en euros correspondant à une créance ou à une dette
libellée en devises.

Le change à terme élimine le risque de change dès sa naissance, en figeant immédiatement le


cours du change, ce qui permet de s'assurer un prix de revient ou une marge commerciale,
sans qu'interviennent d'échanges de devises. C'est pourquoi on le qualifie parfois de change à terme
sec.

Le cours du change à terme est, sauf rares exceptions, différent du cours au comptant. Lorsque
la différence est positive, elle s'appelle un report ; lorsqu'elle est négative un déport.

Cours à terme = cours au comptant + Report – Déport

Cette différence s'exprime en « points de terme » ou « points de swap » cotés au 1/10 000, c'est-
à-dire jusqu'au quatrième chiffre après la virgule.

Comme on le verra, le change à terme résulte à la fois d'une opération de change au comptant et
d'une opération de prêt et d'emprunt. Le cours du change à terme est donc fonction du cours au
comptant et des deux taux d'intérêts pratiqués sur les devises échangés.

B. Détermination du cours de change à terme par la banque

 Le change à terme doit permettre à une entreprise qui doit recevoir ou payer des devises à une
échéance à venir, de couvrir auprès d'une banque sa position de change, en fixant à l'avance le cours
auquel se réalisera la vente ou l'achat de devises avec cette banque. Mais la banque ne désire pas se
retrouver en risque de change. Elle réalisera à son tour un certain nombre d'opérations qui lui
permettront à la fois de se couvrir et de fixer à terme le cours du change.

 Les achats et les ventes à terme de devises peuvent couvrir des opérations d'achat et de vente de
marchandises, des prestations de services, des prêts et emprunts.

En résumé, une opération de change à terme pour la banque se décompose en 3 opérations :

 une opération d'achat ou de vente au comptant de devises contre euros ;

 une double opération de prêt et emprunt concernant les euros et les devises.

C. Utilisation des swaps

Pour déterminer le cours du change à terme, la banque réalise une double opération de trésorerie
: un prêt dans une devise et un emprunt dans une autre. Elle est ainsi en présence de deux
contreparties ; le prêt et l'emprunt sont enregistrés au bilan.

Il est possible de substituer à la double opération de prêt et d'emprunt une opération de swap
qui est réalisée avec une seule contrepartie, et qui est enregistrée en hors bilan.

Le swap de trésorerie ou swap de cambiste, qui doit être distingué du swap de devises à plus long
terme, est une opération liée impliquant une opération identique de sens contraire. Son mécanisme
s'apparente à un crédit croisé à court terme (moins de deux ans) et, la plupart du temps, à taux fixes,
l'emprunt et le prêt dans des devises différentes étant réalisés avec la même contrepartie.

Le swap est un accord conclu avec une contrepartie d'échanger une monnaie contre une autre, à
une date et à un cours déterminé, avec engagement de réaliser l'opération de change inverse à une
date ultérieure avec un cours également déterminé.

Comment s'établit le prix du swap ? Lorsque deux contreparties conviennent de réaliser entre
elles un swap, elles établissent, entre les cours fixés pour chacun des deux contrats de swap, une
différence représentant un certain nombre de points de swap.

Cette différence est ajoutée ou retranchée au cours du premier contrat pour obtenir le cours du
deuxième. Elle correspond au montant des intérêts qui auraient été versés si les contreparties avaient
réalisé une double opération de prêt et d'emprunt.

Les opérations de swap présentent plusieurs intérêts.

Elles n'alourdissent pas le bilan car elles sont enregistrées en engagement hors bilan. En cas de
défaillance de la contrepartie, il n'y a pas de perte en capital mais un simple risque de change. En effet,
en cas de défaillance de la contrepartie, le 2eme contrat doit être remplacé par un contrat de change
avec le marché au jour le jour : une perte de change peut se produire si le cours de change du contrat
de remplacement est défavorable par rapport au contrat d'origine.

2. Les avances en devises

Les avances en devises peuvent être définies comme des crédits à court terme, libellés en devises,
accordées par les banques aux entreprises exportatrices et importatrices, il convient de distinguer les
avances en devises à l'exportation et les avances en devises à l'importation.

A. Les avances en devises à l'exportation

L'avance en devises à l'exportation comprend trois étapes :

 un emprunt en devises auprès de la banque ;

 la conversion des devises empruntées en euros au cours du comptant ;

 le remboursement des devises empruntées auprès de la banque lorsque le client étranger transfère
les devises correspondant au montant de sa dette ;

 Il faut ensuite que l'échéance du remboursement de l'avance en devises à l'importation


corresponde à une rentrée de devises dues au titre des opérations d'exportation.

Si ces deux conditions ne sont pas réunies, le remboursement de l'avance en devise peut toujours
faire l'objet d'une couverture à terme ou d'un recours aux options de change.
PARTIE IV : LA GESTION DU RISQUE DE TAUX
La gestion du risque de taux, qui tend à devenir aujourd'hui une préoccupation majeure des
trésoriers d'entreprise, est restée pendant longtemps une préoccupation de second plan après celle
du risque de change. En effet, les conséquences d'une variation des taux d'intérêts semblaient avoir
moins d'importance que celles qui résultaient des variations des cours du change.

Quatre exemples permettront d'appréhender le risque de taux d'intérêt :

Exemple 1 : Le risque de taux d'une créance actuelle

Une entreprise a placé une partie de sa trésorerie excédentaire en obligations à taux fixe ; en cas
de hausse des taux d'intérêt, la valeur boursière de ces obligations aura tendance à diminuer,
entraînant une moins-value sur la valeur de son portefeuille d'obligations.

Exemple 2 : Le risque de taux d'une dette actuelle

Une entreprise a émis un emprunt obligataire d'une durée de 10 années au taux de 10% ; en cas
de baisse des taux d'intérêts à long terme, par exemple à 8%, l'entreprise sera endettée à un taux
supérieur à celui que ses concurrents peuvent trouver actuellement sur le marché. Il en résulte pour
l'entreprise un coût d'opportunité pouvant compromettre à terme sa compétitivité

Exemple 3 : Le risque de taux d'une dette future

Une entreprise désire réaliser un Investissement industriel financé par un emprunt obligataire à
taux fixe. Le calendrier des émissions obligataires étant chargé pour les trois prochains mois,
l'entreprise n'est pas autorisée à lancer son emprunt dans l'immédiat. Si les taux montent, l'entreprise
devra émettre un emprunt à un taux supérieur à celui dont elle aurait pu bénéficier actuellement. La
hausse des taux d'intérêt aura pour conséquence d'accroître les charges financières de l'entreprise
pendant toute la durée de l'emprunt.

Exemple 4 : Le risque de taux d'une créance future

Un trésorier prévoit un excédent de trésorerie dans trois (3) mois pour une durée de quelques
mois. En cas de baisse des taux, les produits financiers découlant de ce placement futur seront moins
élevés que ceux que l'on pourrait obtenir actuellement.

Section 1 : Appréhender le risque de taux1. Définition du risque de taux


« Le risque de taux est celui que fait courir, au porteur d'une créance ou d'une dette à taux fixe,
l'évolution ultérieure des taux. Il ne doit pas être confondu avec le risque d'illiquidité qui consiste à ne
pas disposer, à l'échéance, des fonds nécessaires pour faire face à ses engagements ».
Cette définition laisse entendre que la banque peut « s'affranchir du risque en ne détenant que
des actifs et passifs à taux variable (en négligeant l'existence des fonds propres) ». Dans ce cas, le
résultat de la banque serait insensible aux variations de taux et dépendrait uniquement des marges.

Toutefois, dans une entreprise industrielle et commerciale, il existe normalement un déséquilibre


entre les actifs et passifs financiers. Le risque de taux résulte aussi bien de la détention d'actifs et
passifs à taux fixes qu'à taux variables.

D'une façon générale, on peut définir le risque de taux d'intérêt comme le risque que fait courir
à tout porteur d'une dette ou d'une créance, présente, future ou conditionnelle, à taux fixe ou à taux
variable, l'évolution ultérieure des taux, résultant d'une variation à la hausse ou à la baisse, de la
volatilité autour d'une tendance, ou de la déformation de la structure des taux.

2. La nature du risque de taux

Dès le départ, on peut commencer par distinguer le risque de taux dans l'entreprise industrielle
et commerciale et dans les entreprises financières.

A. Contenu du risque de taux dans les établissements bancaires et financiers

Dans les établissements bancaires et financiers, on distingue généralement plusieurs types de


risque de taux d'intérêt :

 le risque de transformation ;

 le risque de marge

 le risque de placement

a. Le risque de transformation :

Il résulte de l'existence simultanée, dans le bilan des établissements bancaires ou financiers,


d'emplois et de ressources dont la durée et la nature des taux {fixes et variables) sont différentes.

b. Le risque de marge :

En procédant à un adossement parfait, ou « matching », entre les durées et les taux des emplois
et des ressources, une banque peut se mettre à l'abri du risque de taux. Un prêt de 3 ans à taux fixe
ou variable, par exemple, peut être couvert par un emprunt de même durée et de même nature de
taux. La technique de l'endossement parfait ne protège toutefois pas la banque contre le risque de
défaillance de ses clients. Pour couvrir ses frais de fonctionnement et les éventuelles défaillances, la
banque prélève une marge ou « spread », notamment en facturant des taux plus élevés que ceux de
ses ressources.

Mais, plus les taux sont bas, plus il est difficile de prélever cette marge. En cas de baisse des taux,
une banque peut être confrontée à un risque de marge lorsque le montant de cette marge, calculée
par exemple en pourcentage devient inférieur aux coûts de fonctionnement entraînés par cette
opération.
c. Risque de placement :

C'est le risque découlant de la perte de valeur des titres à revenu fixe en cas de hausse des taux
d'intérêt.

Un établissement financier a souscrit une obligation de 5 000 FCFA, remboursement in fine au


bout de 10 ans, au taux facial de 10%. Si les taux du marché obligataire s'élèvent à 12%, la valeur de
l'obligation n'est plus que de 4 434,98 FCFA.

B. Contenu du risque de taux dans une entreprise industrielle et commerciale

Les entreprises industrielles et commerciales peuvent se trouver confrontées aux mêmes risques
que ceux que l'on a rencontrés dans les établissements bancaires et financiers, à savoir les risques de
transformation, de marge et de placement.

Toutefois, de façon paradoxale, on pourrait soutenir que la gestion du risque de taux d'intérêt
dans une entreprise industrielle et commerciale est plus complexe que dans un établissement bancaire
ou financier.

3. La position de taux

La position de taux a pour objectif de mesurer l'exposition de l'entreprise de l'entreprise au risque


de taux. Une position de taux doit donc regrouper tous les avoirs et tous les engagements de
l'entreprise de l'entreprise, présents, futurs ou conditionnels, à taux fixe ou taux variable.

A. Construction d'un échéancier des impasses

L'échéancier doit tenir compte de toutes les opérations entraînant un risque de taux. Il faut donc
intégrer tous les éléments du bilan et hors bilan.

L'échéancier peut être tenu devise par devise. Pour chaque échéance, on procède à l'adossement
des avoirs et des engagements, et au calcul du solde des emprunts et des prêts. Lorsque les éléments
de l'actif sont supérieurs aux éléments du passif, l'impasse est positive. Dans le cas contraire, l'impasse
est négative.

En cas d'adossement parfait, ou « matching », il y'a annulation des effets du risque de taux. C'est
le cas, par exemple, lorsqu'une créance de 1 000 à taux fixe de 10% à 10 ans, est adossée à une dette
de même montant, également à taux fixe 10% et à 10 ans. Mais dans l'activité financière des
entreprises, le « matching » parfait des positions et difficile à réaliser puisqu'il requiert des montants,
des échéances et des caractéristiques identiques. Dans la pratique, l'entreprise présente rarement,
dans ses positions, un adossement parfait.
La règle générale est le « mismatching » c'est à dire l'exposition de l'entreprise au risque de taux.
Pour l'échéance, l'entreprise peut se trouver :

 soit en position fermée, lorsque le solde des emprunts et des prêts est nul ;

 soit en position ouverte nette emprunteur, ce qui signifie que l'entreprise anticipe une hausse des
taux ;

 soit en position ouverte nette prêteur, ce qui signifie que l'entreprise anticipe une baisse des taux.

Afin d'obtenir une impasse unique, à un an par exemple, on peut procéder à la pondération des
soldes en fonction de leur durée, ce qui revient à utiliser une méthode comparable à la méthode des
nombres. On peut également calculer les impasses actualisées.

B. Caractéristiques de la position de taux

Comme dans la position de change, on distingue une position courte et une position longue :

Par convention, une position de taux est dite longue lorsque le risque est la hausse des taux.
Une position de taux est dite courte lorsque le risque est la baisse des taux.

a. Position courte : une entreprise, ou un établissement financier, est dit en position courte
lorsque, pour une même échéance et dans une même devise, lorsque le montant de ses emprunts ou
de ses engagements est supérieur au montant de ses créances ou avoirs. Le risque est la baisse des
taux. En effet, en cas de baisse des taux, l'entreprise, ou l'établissement financier, devra replacer ses
avoirs à un taux inférieur à celui de ses emprunts.

b. Position longue : une entreprise, ou un établissement financier, est dit en position longue
lorsque, pour une même échéance et dans une même devise, lorsque le montant de ses emprunts et
engagements est inférieur à celui de ses avoirs et créances. En cas de hausse des taux, le
refinancement de l'entreprise s'effectuera à un taux supérieur à celui de ses prêts et de ses
placements. Il n'y a donc rien en cas de hausse des taux.

Section 2 : Les principaux instruments de couverture du risque de


taux
Il existe des techniques traditionnelles de couverture du risque de taux. On peut citer, par
exemple, la technique de l'endossement qui consiste à faire correspondre exactement les emplois et
les ressources pour une même échéance.

La plupart des auteurs classent les nouveaux instruments de couverture du risque de taux en deux
catégories : les contrats à terme ferme et les contrats optionnels. Dans chaque catégorie, on peut
distinguer les marchés de gré à gré et les marchés organisés. Dans les contrats à terme ferme, on peut
citer principalement le forward-forward, ou terme contre terme, les forward rate agreements (FRA),
les swaps et les différents contrats d'Euronext, comme le contrat Euronotionnel et le contrat Euribor.
Dans les contrats optionnels, on rangera les caps, floors, collars, les options sur FRA, sur SWAP et les
options sur les contrats d'Euronext.

La répartition entre les marchés de gré à gré et les marchés organisés des principaux instruments
de couverture du risque de taux s'effectue selon le schéma suivant :

Ce schéma n'est pas exhaustif, il ne fait apparaître que les principaux instruments de couverture
habituellement utilisés par les entreprises pour couvrir le risque de taux. De même, dans cette section,
nous ne procéderons pas à un inventaire détaillé de tous les instruments de couverture. Nous
donnerons quelques exemples pour illustrer les mécanismes de mis en œuvre par les instruments de
couverture les lus fréquemment utilisés.

1. Le terme contre terme et les FRA

Ces instruments sont principalement traités sur le marché de gré à gré. Ils échappent donc aux
obligations des marchés organisés, comme les dépôts de garantie et les appels de marge. Comme tous
les contrats de gré à gré, ils représentent des opérations « sur mesure ». Ainsi, ils peuvent mieux
correspondre aux besoins de leurs utilisateurs. En revanche, leur liquidité peut parfois laisser à désirer.

A. Le terme contre terme

Le terme contre terme est une opération par laquelle deux opérateurs s'engagent à prêter ou à
emprunter une quantité fixée d'argent à un taux garanti, pour une durée prévue, à une date fixée lors
de la signature du contrat.

Exemple : D'après les prévisions de trésorerie, une entreprise doit emprunter 1.000.000 FCFA
pour 6 mois dans 3 mois (90 jours). Redoutant une hausse des taux, l'entreprise veut, dès maintenant,
s'assurer la liquidité et les conditions d'emprunt du futur crédit. Elle contracte avec une banque un
terme à terme.

Pour répondre à la demande de son client, la banque va emprunter de l'argent maintenant sur le
marché pour une durée totale égale à 270 jours correspondant à 180 jours pour le crédit du client plus
90 jours pour la période d'attente avant la mise à disposition de ce crédit. Les taux du marché sont
aujourd'hui de 5% (dénommé taux prêteur) pour les emprunts d'une durée de 9 mois et de 4,5%
(appelé taux emprunteur) pour les placements d'une durée de 3 mois.

La banque emprunte tout de suite de l'argent que son client ne lui réclame que dans 3 mois. Elle
doit donc le replacer sur le marché en attendant le besoin de son client. Dans 90 jours, la banque doit
disposer de 1.000.000 FCFA. Pour ce faire, elle va donc emprunter aujourd'hui la somme actualisée de
ce 1.000.000 FCFA soit :
 Montant emprunté = 1.000.000 / [1 + (0,045 x 90/360)] = 988.875 FCFA

En empruntant 988.875 FCFA et en les plaçant pendant 90 jours, la banque obtiendra exactement
1.000.000 FCFA au moment où son client demandera la mise à disposition de l'argent. Si la banque
emprunte pendant 270 jours 988.875 FCFA, elle devra remboursera l'échéance :

 Montant remboursé par la banque = 988 875 x [1+ (0,05 x 270/360)] = 1.025.958 FCFA

Ce montant sera aussi celui que devra payer l'entreprise pour permettre à la banque de
rembourser son prêteur. Ainsi, l'entreprise emprunte 1.000.000 FCFA pour 180 jours et rembourse
1.025.958 FCFA. Le taux de son emprunt est la solution du problème suivant :

 1.000.000x [1 + (Taux garanti x 180 / 360)] = 1.025.958 FCFA

Soit Taux garanti = [(1.025.958/1.000.000) - 1] x 360/180 = 5,192%

Ce taux garanti est bien sur hors rémunération de la banque.

On peut obtenir le taux du terme contre terme en appliquant directement la formule suivante :

(Taux de l'emprunt x durée) - (taux du prêt x durée) x 36 000

(36 000 + taux du prêt x durée) x durée du « terme contre terme)

Les opérations de terme contre terme offrent de nombreux avantages. Non seulement, elles
garantissent le taux d'intérêt, mais elles assurent la liquidité de l'opération. De plus, l'opération étant
réalisée de gré à gré, elle répond mieux aux besoins de l'utilisateur.

Cependant, les opérations de terme à terme peuvent présenter des inconvénients, notamment
au niveau des taux pratiqués par la banque. En effet, la banque réalise une double opération d'emprunt
et de prêt. Elle intègre donc deux fois de suite l'écart entre le taux emprunteur et le taux prêteur, ce
qui représente un surcoût par rapport à un simple emprunt ou prêt. Ce surcoût correspond à
l'élimination de toute incertitude relative au taux et à la liquidité de la future opération de prêt ou
d'emprunt.

Le forward rate agreement (FRA)

Objectifs et définition

Fréquemment utilise par les entreprises, le FRA est une technique qui permet de fixer à l'avance
le taux d'intérêt d'une opération future d'emprunt ou de prêt. Mais, à la différence du terme contre
terme, cette garantie de taux n'implique la mise en place effective du prêt ou de l'emprunt. Seule sera
réglée, au moment de mettre en place l'opération, la différence entre le taux du marché et le taux
garanti dans le contrat. L'engagement de taux est donc dissocié de l'engagement de liquidité. Une
entreprise qui a contracté un contrat de FRA avec une banque pourra réaliser son emprunt ou son
placement auprès d'une autre banque.
Le FRA est un instrument hors bilan qui n'entraîne pas de mouvements de fonds en dehors du
versement du différentiel de taux. Traitée sur les marchés de gré à gré, cette technique reçoit
l'appellation de «forward rate agreement » ; sur les marchés organisés, on parle de « future rate
agreement ».

On peut donc définir le FRA comme une technique qui permet à une entreprise, désirant
emprunter ou prêter à une date, et pendant une période déterminée, de couvrir sa future position de
taux, et de se protéger ainsi contre le risque de taux, tout en conservant la liberté de réaliser
l'opération de prêt ou d'emprunt auprès d'une autre banque.

Mécanisme

Une entreprise qui doit emprunter, et redoute une hausse des taux, peut acheter un FRA. Une
entreprise qui doit placer, redoute une baisse des taux : elle peut vendre un FRA. L'achat d'un FRA
garantit un taux d'emprunt ; la vente d'un FRA garantit un taux de placement.

Une FRA correspond, en fait, à un taux d'intérêt à terme dans le futur. Un FRA « trois mois dans
six mois » correspond au taux qu'une entreprise souhaite fixe, aujourd'hui, pour un futur emprunt ou
prêt de trois mois, à mettre en place dans six mois. Pour un emprunt, l'entreprise achète un FRA 3 dans
6 ; pour un placement, elle vend un FRA 3 dans 6. On peut utiliser toutes les combinaisons de 1 à 12
mois.

Dans un contrat de FRA, sont notamment définis :

 le montant notionnel sur lequel porte le contrat ;

 la date de règlement du contrat qui est la date à laquelle s'effectuerait éventuellement le placement
ou l'emprunt, et qui est à la date à laquelle le différentiel sera versé ;

 une période de référence qui va de la date de règlement à la date d'échéance de l'éventuel dépôt
ou emprunt ;

 un taux de référence (TR) du marché qui peut être par exemple l'Euribor, et un taux garanti (TG).

Le déroulement d'un FRA comprend deux étapes :

 la période d'attente qui s'étend de la signature à la date de règlement du FRA ;

 la période de garantie, de la date de règlement à la date d'échéance ; elle correspond à la période


de calcul des intérêts payés ou reçus. La liquidation du contrat intervient deux jours ouvrés avant la
date de règlement ;

 TR > TG, si à cette date, le taux du marché, ou taux de référence, est supérieur au taux garanti, le
vendeur de FRA verse à l'acheteur un montant correspondant au différentiel d'intérêt ;
 TR < TG, à l'inverse, si le taux du marché est inférieur au taux garanti, c'est l'acheteur qui verse la
différence au vendeur.

Le différentiel est donc versé au début de la période de garantie. Pour en tenir compte, le montant à
verser sera actualisé.

2. Le contrat Euribor 3 mois

Un contrat de FRA n'est pas négociable. Le contrat Euribor 3 mois est un Future Rate Agreement
standardisé portant sur une garantie de taux d'intérêt. Comme les contrats de gré à gré, il permet de
fixer à l'avance le taux d'intérêt d'un placement ou d'un emprunt futur.

Il n'y pas de livraison à l'échéance. La garantie de taux résulte du paiement de la différence entre
le taux implicite compris dans le prix du contrat et l'Euribor 3 mois. L'acheteur d'un contrat Euribor se
garantit contre une baisse des taux d'intérêt ; le vendeur se garantit contre une hausse.

A. Utilisation du contrat Euribor 3 mois

Quels ont les principes d'intervention sur les « Futures Rate Agreement » cotés sur les marchés
organisés.

Un emprunteur potentiel redoute une hausse des taux d'intérêt. La hausse des taux fera baisser
le prix des contrats. En cas de hausse des taux et par conséquent de baisse du prix des contrats, le
vendeur à terme pourra racheter ses contrats moins chers et ainsi réaliser un bénéfice qui vient
compenser la perte due à l'accroissement des charges financières sur l'emprunt.

Une entreprise qui doit réaliser un placement futur redoute une baisse des taux d'intérêt qui fera
augmenter le prix des contrats. L'entreprise se porte acheteur de contrats. En cas de baisse des taux
d'intérêt, le prix des contrats augmente et l'entreprise réalise un bénéfice sur le marché à terme qui
compense la perte sur le placement.

On notera que sur le marché organisé, les opérations s'effectuent en sens inverse de celles qui
sont négociés sur les marchés de gré à gré de FRA.

Exemple : un trésorier doit emprunter dans 3 mois 5 millions de FCFA au taux Euribor 3 mois. Il
désire fixer à d'avance le taux de son emprunteur futur. Il vend un contrat Euribor 3 mois à l'échéance
dans 3 mois à 95,25, soit un taux implicite de 100 - 95,25 = 4,75%.

Trois mois plus tard, l'Euribor est à 5,25%. Le trésorier met en place son emprunt aux conditions
du marché. Les charges financières s'élèvent donc à : 5.000.000 x 5,25% x 90/36 000 = 65.625 FCFA

Pour un taux de 4,75%, les charges financières auraient été de :

5.000.000 x 4,75% x 90/36.000 = 59.375 FCFA

Soit une différence de 65.625 - 59 375 = 6.250 FCFA.


Sur le marché, le cours du contrat est de 100 - 5,25 = 94,75 le rachat du contrat permet donc de
réaliser un bénéfice de (95,25 - 94,75) x 5.000.000 x 90 / 36.000 = 6.250 qui compense la perte due à
l'augmentation des charges financières.

Caractéristiques du contrat Euribor 3 mois

 Montant du notionnel : 1 million d'euros ;

 Durée : 3 mois ;

 Date d'échéance : Echéances trimestrielles successives ;

 Date de règlement de l'indemnité : 2eme jour ouvré suivant la date de liquidation. Le règlement se
limite au versement de la différence d'intérêt (cash settlement) ;

 Système de cotation : la cotation du contrat Euribor s'effectue sous forme d'un index, base 100
diminué du taux de rendement « in fine » pratiqué sur le marché du contrat à la date de liquidation et
exprimé en pourcentage ;

 Taux de référence : le taux de référence est l'Euribor 3 mois.

Le taux Euribor (Euro Interbank Offered Rate) résulte d'une moyenne arithmétique des taux
offerts à trois mois sur l'euro, aux signatures de premières catégories, par une sélection
d'établissements de crédit, dits de référence, comprenant 50 banques opérant régulièrement sur le
marché interbancaire.

L'appel de marge fonctionne sur le principe du paiement quotidien des différences négatives.

B. Comparaison entre contrat Euribor et FRA

A l'aide d'un exemple, comparons une intervention sur les marchés organisés (contrat Euribor 3
mois), et sur le marché de gré à gré (FRA).

Le 15 mars, le trésorier d'une entreprise prévoit un besoin de liquidité pour le 13 juin de 10


millions de FCFA.

Intervention sur le marché à terme

Vente de 10 contrats Euribor 3 mois, échéance juin, à 95,50 soit à un taux de


l'Euribor correspondant de 100 - 95,50 = 4,50 %.

 1ere hypothèse : le 13 juin, l'Euribor est à 6%

Coût de l'emprunt à 6% : 10.000.000x6 x 90/36.000 = 150.000 FCFA

Coût de l'emprunt à 4,5% :10.000.000 x 4,5 x 90/36.000 = 112.500 FC

L'entreprise réalise donc une perte de 37.500 FCFA.

En revanche, sur le marché à terme, l'entreprise réalise un gain de :


(95,5 - 94) x 10.000.000 x 90 / 36.000 = 37.500 FCFA

Cette somme compense tout juste la perte sur le coût de l'emprunt.

 2ème hypothèse : le 13 juin, l'Euribor est à 3,75%

Coût de l'emprunt à 3,75% :10.000.000 x 3,75x90/36.000 = 93.750

Par rapport à un emprunt à 4,50%, l'entreprise réalise un gain de :

112.500 - 93.750 = 18.750 FCFA

En revanche, sur le marché à terme, la perte est de :

(96,25-95,95) x 10.000.000x90/36.000 = 18.750 FCFA

Cette somme vient également annuler le gain réalisé sur l'emprunt et fixe le taux de l'emprunt à
4,50%.

2. Les swaps de taux d'intérêt

A. Définition et généralités

Un swap de taux d'intérêt est un contrat entre deux parties qui décident d'échanger les conditions
de rémunération de deux dettes, de montant identique, et libellés dans une même devise. On peut
donc dire qu'un swap de taux est un contrat entre deux opérateurs qui décident d'échanger leurs
conditions d'accès au marché financier, pour emprunter comme pour placer.

Pour chaque partie, un swap d'intérêt est équivalent à un prêt et à et à un emprunt croisé, dans
la même devise, pour un même montant et pour une même durée, mais les rémunérations sont
calculées sur la base de taux et selon une périodicité convenue à l'avance. En pratique, seul est échangé
le différentiel d'intérêt ou montant net d'intérêt, correspondant à un montant net à payer ou à
recevoir.

Il existe deux catégories de swap de taux :

 échange de taux fixe contre taux variable ;

 échange e taux variable contre taux variable que l'on appelle encore swap d'indice ou swap de
référence ;

L'objet du swap est de modifier l'exposition de l'entreprise au risque de taux. Cette modification
s'effectue en fonction des anticipations relatives à l'évolution des taux d'intérêt. En cas d'anticipations
erronées, le risque ne disparaît pas. Mais la réversibilité des opérations de swap permet de modifier à
nouveau l'exposition au risque de taux de l'entreprise.

Pour comprendre comment on peut utiliser les swaps pour se protéger contre le risque de taux,
on distinguera les anticipations à la hausse et les anticipations à la baisse des taux.
B. Anticipations à la hausse

a. Cas des emprunts

Une entreprise est titulaire d'un emprunt à taux variable, par exemple, Euribor + 1%. Elle anticipe
une hausse des taux.

Pour se protéger contre cette éventuelle hausse des taux, l'entreprise conclut un swap au terme
duquel :

 elle verse des intérêts à taux fixe, 9 ,5% par exemple ;

 elle reçoit un taux variable, indexé sur l'Euribor par exemple.

Le résultat du swap est le suivant

- l'entreprise reçoit un taux fixe de 8,50% +8,5%

- elle verse un taux fixe de 9,50% - 9,5%

- elle reçoit un taux variable Euribor + Euribor

Soit au total = Euribor- 1%

A l'issu du Swap, l'entreprise est titulaire d'un placement à taux variable, au lieu d'un placement
à taux fixe.

C. Anticipation d'une baisse

a. Cas des emprunts

Une entreprise est endettée à taux fixe à 10%. Elle souhaite bénéficier de !a baisse des taux
d'intérêt intervenue près la mise en place de son emprunt.

Elle réalise un swap dans lequel elle reçoit un taux fixe de 7,5% par exemple, et verse un taux
variable, l'Euribor par exemple.

Le résultat du swap est le suivant :

l'entreprise paie 10% -10%

elle reçoit 7,5% +7,5%

elle verse Euribor - Euribor

Soit au total = - Euribor -2,5%


Après le swap, le coût de l'emprunt pour l'entreprise est à taux variable, soit Euribor + 2,5% au lieu
d'un taux fixe de 10%.

b. Cas des placements

Une entreprise a réalisé un placement à taux variable, Euribor par exemple, mais elle redoute une
baisse des taux d'intérêts.

Elle réalise un swap dans lequel elle reçoit un taux fixe de 6,50% par exemple, et verse un taux
variable, l'Euribor.

Le résultat du swap est le suivant :

- L'entreprise reçoit Euribor +Euribor

- Elle verse Euribor - Euribor

- Elle reçoit 6,50% + 6,5%

Soit au total = + 6,5%

A l'issu du swap, l'entreprise possède un placement à taux fixe qui lui rapporte 6,5%.

Contenu d'un contrat de swap d'intérêt

Un contrat de swap prévoit les principales dispositions de l'opération et notamment :

 la désignation des parties et leur situation d'emprunteur ou de prêteur ;

 la date de valeur du swap ; en France, il s'agit en général du premier jour du mois ;

 la date d'échéance ; jusqu'à 1 an pour un swap court terme et jusqu'à 10 ans pour un swap long
terme ;

 le montant du capital notionnel servant de base au calcul des intérêts ;

 la nature du taux variable échangé qui peut être l'Euribor, l'Eonia... ;

 la valeur retenue pour le taux fixe, la devise de référence ;

 la fréquence du versement du différentiel d'intérêt n'est pas toujours explicitement indiquée dans
le contrat car elle correspond au terme du taux d'intérêt variable retenu (mensuel pour l'Eonia par
exemple).

4. Cap, Floor, Collar


Ces techniques de couverture du risque de taux garantissent un taux maximum ou minimum, tout
en permettant de bénéficier d'une évolution favorable des taux ; elles sont particulièrement bien
adaptées à la protection de positions emprunteurs ou prêteurs à taux variable. Le cap assure un taux
maximum pour un emprunt ; le floor un taux minimum pour un prêt ou un placement. Les échéances
peuvent aller du court terme au moyen ou long terme.

Le collar, en combinant simultanément une opération d'achat (ou de vente) de cap, avec une
opération de vente (ou d'achat) de floor, permet de réduire, voire d'annuler, le montant de la prime.
Ces différentes opérations peuvent s'analyser comme une série d'options possédant toutes un même
prix d'exercice. Elles apparaissent en hors bilan.

S'agissant d'opérations de gré à gré, elles possèdent une grande souplesse, et peuvent s'adapter
parfaitement aux besoins de leurs utilisateurs. Mais, le dénouement de ces opérations étant assorti du
paiement d'un différentiel de taux, elles présentent un risque de contrepartie. Les opérations doivent
porter une attention particulière à la qualité de la signature des co-contractants.

A. Cap ou taux plafond

Le cap garantit un taux plafond (ou cap) pour un emprunt. Moyennant le paiement d'une prime
à un vendeur, l'acheteur de cap se garantit un taux fixe maximum, pour un montant et une durée
déterminée dans le contrat. Mais il présente aussi l'avantage de pouvoir profiter d'une évolution
favorable des taux. En effet, l'achat de cap, tout en garantissant un taux plafond à un emprunt à taux
variable, n'empêche pas de bénéficier d'une baisse des taux.

a. Mécanismes du cap

La garantie repose sur le paiement, à chaque échéance, d'un différentiel de taux par le vendeur à
l'acheteur. Le montant du différentiel résulte de la comparaison du taux de référence (TR), qui peut
être, par exemple, l'Euribor, et le taux garanti (TG), ou taux plafond, déterminé dans le contrat. Le
versement de la différence a lieu à chaque échéance qui peut être mensuelle, trimestrielle ou annuelle
selon le taux de référence adopté. Le montant de la prime dépend du niveau de taux garanti, et de la
durée du contrat.

Elle est exprimée en pourcentage du capital à couvrir, ou notionnel. Elle peut être payée, en une
seule fois, à la signature du contrat, ou répartie en fonction des échéances.

A chaque échéance, on compare le taux de référence (TR) et le taux de garanti (TG).

 TR > TG : lorsque le taux de référence est supérieur au taux garanti, l'entreprise qui a acheté un cap
reçoit du vendeur le paiement de la différence ;

 TR < TG : lorsque le taux de référence ne dépasse pas le taux garanti, l'option est abandonnée. Il
faut tenir compte du montant de la prime, qui s'ajoute au taux du marché, pour calculer le coût de
l'emprunt.
Ainsi, en cas de hausse des taux, le coût de l'emprunt ne dépasse pas le taux garanti majoré de la
prime. En cas de baisse des taux, le coût de l'emprunt revient au taux du marché augmenté de la prime.

b. Exemple

Une entreprise s'est engagée dans un programme de financement par billets de trésorerie. Pour
se protéger contre une hausse de taux, elle achète un cap présentant les caractéristiques suivantes :

Montant : 50 millions de FCFA.

TG = 5,25% TR = Euribor Prime = 0,50% annuel

La durée du cap est de 12 mois ; sa périodicité est mensuelle.

Le montant de la prime est de : 50.000.000 x 0,005 = 250.000 FCFA

A chaque échéance mensuelle, on compare le niveau de l'Euribor avec le taux de garanti de 5,25%.

Lorsque I'Euribor est inférieur à 5,25%, il n’y a pas de différentiel à verser. Le coût des billets de
trésorerie est donc le taux du marché auquel s'ajoute le montant le montant de la prime versée.
Lorsque I'Euribor est supérieur au taux garanti, le différentiel est versé. Supposons que I'Euribor
atteigne 5,87% par exemple, le différentiel est de :

(5,87 - 5,25) x 50.000.000 x 30 / 36.000 = 25.833 FCFA

II en est ainsi à chaque échéance. Quelle que soit l'évolution I'Euribor, le coût des billets de
trésorerie ne dépassera pas le taux garanti augmenté de la prime, soit 5,25% + 0,50% = 5,75%.

c. Utilisation du cap

Le cap permet donc à un emprunteur à taux variable de déterminer à l'avance le coût maximum
de son financement pour une période d'un an ou plus, tout en bénéficiant d'une éventuelle baisse des
taux.

C'est une technique particulièrement bien adaptée à la couverture d'un programme de billets de
trésorerie, de crédits spots renouvelables, d'obligations ou de crédits à taux variable.

Le cap peut être également utilisé pour améliorer le rendement d'un placement. Prenons
l'exemple d'une entreprise qui a réalisé des placements à taux fixe et qui anticipe une hausse des taux.
Elle peut recourir à l'achat d'un cap qui lui permet de recevoir un supplément de rémunération en cas
de hausse des taux. Ce supplément de rémunération compense le manque à gagner subi par
l'entreprise pour ses placements à taux fixe.

B. Floor ou taux plancher

Moyennant le paiement d'une prime, l'acheteur d'un floor est assuré d'un taux de placement
minimum, pour un montant et une durée déterminée. Comme le cap, le floor permet de profiter d'une
évolution favorable des taux. En effet, la technique du floor, tout en garantissant un taux minimum,
n'empêche pas de bénéficier d'une hausse des taux.

a. Mécanismes du floor

L'acheteur d'un floor est couvert contre une baisse des taux. Si les taux évoluent en dessous du
taux garanti, l'acheteur de floor reçoit du vendeur un différentiel résultant de la comparaison entre le
taux de référence, atteint sur le marché, et le taux plancher garanti, déterminé dans le contrat.

Le versement du différentiel a lieu à chaque échéance, mensuelle, trimestrielle, annuelle, selon


le taux retenu. Comme pour le cap, le montant de la prime dépend du niveau du taux garanti et de la
durée du contrat. Elle est exprimée en pourcentage du capital à couvrir, et peut être payée à la
signature, ou échelonnée tout au long du contrat.

A chaque échéance, on compare le taux de référence et le taux de garanti.

 TR > TG : il n'y a pas de différentiel à verser ;

 TR w TG : le vendeur de floor verse une différence calculée prorata temporis.

b. Exemple de floor

Une caisse de retraite possède un portefeuille d'obligations à taux variable. Pour se protéger
contre une baisse des taux, elle achète un floor qui présente les caractéristiques suivantes :

 Montant : 100 millions de FCFA ;

 TG = 3,75 % TR = Euribor Prime = 0,30% annuel ;

 La durée est de 12 mois et la périodicité mensuelle.

La prime s'élève à 100.000.000 x 0,003 = 300.000 FCFA.

Chaque fin de mois, on compare le taux garanti et le taux de référence.

 Si l'Euribor > 3,75%, il n'y a pas de différentiel à verser ;

 Si l'Euribor < 3,75%, le vendeur verse le montant du différentiel. Supposons que l'Euribor ne s'élève
qu'à 2,85%. Le différentiel à verser sera de : (3,75-2,85) x 100.000.000x30/36.000 = 75.000 FCFA

Ainsi, quelle que soit l'évolution l'Euribor, la rémunération du portefeuille d'obligations ne


descend pas au dessus d'un taux minimum qui est de 3,75% - 0,30% = 3,45%.

Le rendement du placement est donc égal :

 soit au taux du marché, diminué de la prime, lorsque le taux du marché est supérieur au taux garanti
;
 soit au taux garanti, diminué de la prime, lorsque le taux du marché est inférieur au taux garanti ;

c. Utilisation du floor

Le floor permet à un détenteur de placement à taux variable, moyennant le paiement d'une


prime, de se garantir un rendement minimum, tout en conservant la possibilité de bénéficier d'une
évolution favorable.

Cette technique est donc particulièrement adaptée à la couverture d'obligations à taux variable,
ou de titres de créances négociables.

Elle peut également être utilisée pour diminuer le coût de l'emprunt à taux fixe. Une entreprise
endettée à taux fixe, qui anticipe une baisse des taux, peut procéder à l'achat d'un floor. Si la baisse
des taux se produit, l'encaissement du différentiel sur le floor vient compenser le coût d'opportunité
subi sur l'endettement à taux fixe.

C. Collar

Les instruments optionnels de couverture du risque présentent un inconvénient majeur : le coût


élevé de leur utilisation, en raison de l'importance de la prime à payer. Pour réduire le montant de la
prime, on peut rapprocher un cap et un floor. La prime payée sur l'achat de l'un sera compensée, en
partie ou en totalité, par la prime reçue à l'occasion de la vente de l'autre.

La garantie ne porte plus sur un seul niveau de taux (taux maximum ou taux minimum), mais sur
les deux niveaux de taux. On parle parfois de tunnel ou de cylindre.

a. Différents types de collar

Il existe deux types de collar :

Le collar emprunteur : il est constitué par un achat de cap et une vente de floor. La prime à verser
pour l'achat du cap est, en partie, compensée par l'encaissement de la prime reçue à l'occasion de la
vente du floor.

Un collar emprunteur garantit un taux maximum pour un emprunt, tout en laissant la possibilité
de bénéficier d'une baisse des taux. Mais cette possibilité est limitée jusqu'à un niveau minimum défini
par le taux du floor.

Le collar prêteur : il est constitué par un achat de floor et la vente de cap. Il garantit un minimum
pour un placement, il laisse la possibilité de bénéficier d'une hausse des taux, mais jusqu'à un taux
maximum défini par le cap.
b. Exemple de collar

On peut reprendre l'exemple de l'entreprise qui s'est engagée dans un programme de billets de
trésorerie, et qui pour s'assurer un taux maximum de : 5,25% + 0,50% = 5, 75% a dû verser une prime
de 0,50% soit 250.000 FCFA (50.000.000 x 0,005 = 250.000 FCFA).

Si la prime parait trop élevée, on peut vendre un floor à 4% par exemple, ce qui entraîne
l'encaissement d'une prime de 0,40% annuel. Le montant de la prime nette s'élève à : 0,50% - 0,40% =
0,10%

A chaque échéance, on compare le taux de référence sur le marché avec le taux garanti par le cap
et le floor.

 le TR > TG par la cap : le floor n'est pas exercé. Mais la contrepartie doit verser un différentiel.
Supposons que le taux de référence atteigne 6%. La contrepartie doit verser un différentiel de 6% -
5,25% = 0,75%

Le coût du financement revient donc à: 6% - 0,75% + 0,10% = 5,35%. Le coût de financement


revient au taux garanti augmenté de la prime : 5,25% + 0,10% = 5,35%

 Le TR < TG par le floor : le cap n'est pas exercé. C'est à l'entreprise de verser le différentiel à la
contrepartie. Supposons que le taux de référence soit de 3,50%. Le différentiel que doit verser
l'entreprise est de 4% - 3,50% = 0.50%. Le coût de l'emprunt revient à :

3,50% + 0,50% + 0,10% = 4,10%

Le coût revient également au taux garanti auquel s'ajoute la prime soit : 4%+ 0,1% =4,10%

La mise en place du collar a donc assuré à l'entreprise un taux de financement compris entre
4,10% et 5,35%, moyennant le versement d'une prime de 0,10% annuel.

Publié par Boureima SAWADOGO à 01:29

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CESAG

ANALYSE FINANCIERE
FEVRIER 2011
Plan du cours
Objectifs du cours
A la fin de ce cours, les étudiants seront capables de:
- analyser le bilan, le compte de résultat et le TAFIRE;
- définir les concepts de fonds de roulement, de besoin de financement et de
trésorerie;
- interpréter les soldes significatifs de gestion;
- interpréter la capacité d’autofinancement ;
- analyser la situation financière d’une entreprise à partir de quelques ratios
usuels.
Contenu du cours
Chapitre 1 : Analyse financière fondée sur le bilan ;
Chapitre 2 : Analyse financière fondée sur le compte de résultat;
Chapitre 3 : Analyse par les flux financiers ; le tableau financier des ressources
et des emplois (TAFIRE).
Chapitre 4 : Analyse financière par la méthode des ratios. 3
INTRODUCTION GENERALE
L’apparition de la gestion financière sur le terrain des techniques de gestion ne
date pas de longtemps. On peut la situer au début du 20
C’est surtout le boom des années 1960 qui s’est accompagné d’un
développement considérable des techniques de gestion et en particulier de la
gestion financière.
Ce retard semble résulter de la conjugaison de deux facteurs.
1°) La gestion financière utilise principalement des documents comptables. Or
chacun sait que pendant longtemps, les entreprises ont joui d’une large
autonomie dans la collecte, l’enregistrement, le traitement et la présentation de
leurs informations comptables.
Il a fallu donc attendre qu’une certaine uniformisation s’instaure dans la
présentation des états comptables, uniformisation progressive qui a abouti à
une normalisation assez généralisée connue sous le nom de plans comptables
(Plans comptables français, plan OCAM, etc.).
Il devenait alors possible d’élaborer des principes généraux de gestion
financière et d’étudier « scientifiquement » le comportement financier des
entreprises.
Il faut remarquer cependant, que l’utilisation répandue des techniques de
gestion financière n’a pas fait disparaître certaines pratiques telles que celles
qui consistent pour les chefs d’entreprise à faire apparaître des résultats
différents selon leurs destinataires (fisc, banquier, conseil d’administration,
syndicats, etc.), de sorte que malgré les progrès réalisés dans la normalisation,
la comparaison inter-entreprises demeure malaisée.
2°) La gestion financière n’est pas basée sur des principes théoriques établis a
priori. Elle n’est pas constituée de « lois » mais de « règles » lentement élaborées
et toujours améliorables. La connaissance de celles-ci n’a pas été facilitée par
le « secret des affaires ». En effet, et jusqu’à nos jours, les chefs d’entreprise ne
fournissent guerre d’informations sur leurs méthodes de gestion financière ;
cela pour ne pas faciliter le travail à la concurrence mais aussi pour des raisons
psychologiques. On estime que les finances, comme la diplomatie, sont des
matières pour professionnels ou initiés et qui n’appartiennent pas au débat
public.
Le contenu de la gestion financière dépend du point de vue où on se place. Les
dirigeants d’une entreprise et les tiers n’attendent pas la même chose des
techniques financières. Les premiers attendent de la gestion financière qu’elle
les guide dans le financement judicieux des activités de leur entreprise ; les
seconds recherchent la politique la plus rationnelle et par conséquent rentable
du placement de leurs capitaux.
Ainsi, du point de vue interne à l’entreprise, l’objet de la gestion financière est
de financer au coût 4
optimum les capitaux nécessaires au financement de l’entreprise.
Du point de vue des tiers, particuliers ou organismes financiers, la gestion
financière doit fournir des instruments permettant de déterminer les entreprises
susceptibles de procurer la plus grande rentabilité. Cet aspect de la gestion
financière s’appelle gestion de portefeuille.
Toutefois, dans la pratique, la différence entre ces deux approches est plus
apparente que réelle. Selon le vieil adage « on ne prête qu’aux riches », une firme
qui a résolu ses problèmes de financement est rentable, toutes choses restant
égales par ailleurs. C’est donc une affaire qui attire les détenteurs de capitaux
en quête de placement.
En d’autres termes, une entreprise rentable n’a pas de mal à résoudre ses
problèmes de financement.
Les développements qui vont suivre se feront essentiellement selon l’approche
interne. Ils seront principalement consacrés à l’analyse financière, c’est-à-dire
l’examen et l’interprétation de la situation financière d’une entreprise.
L’analyse financière a pour objectif l’élaboration d’un diagnostic de la politique
financière suivie par l’entreprise au cours des derniers exercices. Ce diagnostic
s’obtient par le relevé, la sélection et le rapprochement des informations
caractéristiques tirées des documents comptables.
L’analyse financière est statique quand elle se concentre sur la liquidité et la
surface financière de l’entreprise à un moment donné. Elle est dynamique quand
elle évalue la qualité de croissance des entreprises et les moyens de
financements nécessaires. 5
ème siècle pour les Etats-Unis et l’Europe et pour le reste du monde après la crise
des années 1930 et après la guerre.
IMMEN.NET
Encadré n°1 : L'évolution historique de l'analyse financière
L'analyse financière prend véritablement son essor après la Seconde Guerre mondiale. Avant
1945, l'optique du risque bancaire reste privilégiée. Dans un économie où la concurrence est
relativement réduite, les besoins des entreprises sont liés aux financements des décalages de
trésorerie et sont fondamentalement ponctuels. L'actif, considéré comme une garantie pour le
créancier, est analysé dans une optique liquidative. On se refuse à prévoir ce qui est inscrit dans
le présent (c'est-à-dire au bilan). Les concepts de fonds de roulement, de capacité
d'autofinancement appréhendée comme capacité de remboursement et les ratios de liquidité et
d'autonomie financière répondent à ces préoccupations.
Dans les années 1970 elle est caractérisée par des taux d'intérêt réels extrêmement faibles et
par une croissance des entreprises élevée, le risque de sous-investissement lié à l'effritement
des positions concurrentielles prime sur le risque lié à l'endettement. La vision d'une entreprise
faite de besoins et de ressources prime sur les concepts statiques d'actif et de passif ; on étudie
l'entreprise en termes de flux et non plus selon une optique liquidative. Les outils d'analyse
tendent donc à mettre en valeur la croissance de l'entreprise : besoin en fonds de roulement ;
bilan fonctionnel centré sur le fonds de roulement et tableaux emplois-ressources. Un nouveau
concept se développe : l'excédent de trésorerie d'exploitation.
Dès le début des années 1980, alors que les taux d'intérêt réels deviennent positifs et que l'essor
de la concurrence fait découvrir le risque conjoncturel, on assiste à la montée du financement
par les marchés de capitaux. L'accent est alors mis sur l'analyse du compte de résultat,
conduisant au bénéfice par action et au cours boursier. Ces éléments sont perçus au travers
d'une approche globale des questions industrielles et commerciales de l'entreprise, distincte
des problèmes de financement. L'excédent brut d'exploitation, le résultat d'exploitation, l'actif
économique et la rentabilité économique font leur apparition. Les concepts d'effet de ciseau, de
point mort et de levier priment.
Les années 1990 ont mis l'accent sur l'illusion produite par les conventions comptables, plaçant
la valeur actuelle des flux futurs au centre des questions d'analyse financière. Toutes les
décisions financières sont désormais analysées en terme de valeur. Le développement des
outils informatiques de simulation et la montée du rôle des actionnaires minoritaires convergent
d'ailleurs dans cette direction. Les outils d'analyse correspondant à ces préoccupation sont le
flux de trésorerie disponible, le tableau de flux et le taux de rentabilité exigé par les pourvoyeurs
de fonds de l'entreprise, autrement dit le coût moyen pondéré du capital.
Source: http://vernimmen.net/html/resumes/titre1/res1_20.html
Encadré n°2 : Introduction au diagnostic financier
L'analyse financière a pour objectif d'expliquer com un groupe peut créer de la valeur sur le
moyen terme (point de vue de l'actionnaire) ou s'il est solvable (point de vue du créancier). Mais
quel que soit le point de vue, la méthode d'analyse est la même.
Elle passe d'abord par une compréhension détaillée de " l'économique " de l'entreprise :
compréhension du marché de l'entreprise, de la place qu'elle y occupe, de l'adéquation de ses
modes de production, de distribution et de gestion des hommes à sa stratégie. Puis par une
analyse détaillée des principes comptables suivis afin de s'assurer qu'ils traduisent la réalité
économique de l'entreprise et qu'ils ne la travestissent pas. A défaut, point n'est besoin de faire
une étude des comptes, ils n'en méritent pas la peine et l'entreprise est à éviter que l'on soit
actionnaire, prêteur ou salarié.
Le plan type d'analyse financière se compose de quatre étapes :
- la sécrétion de richesse (évolution de l'activité, étude de la formation des marges)...
-... nécessite des investissements (immobilisations, BFR)...
- ... qui doivent être financés (par autofinancement, capitaux propres ou endettement bancaire
et financier)...
- ...et être suffisamment rentables (rentabilité économique et rentabilité des capitaux propres,
effet de levier).
Ce n'est qu'alors que l'analyste peut conclure quant à la solvabilité de l'entreprise étudiée et à la
création de valeur qu'elle peut dégager.
L'analyste peut avoir recours à l'analyse en tendance, étudiant ainsi le passé pour diagnostiquer
le présent et prévoir l'avenir, à l'analyse comparative grâce à la référence à d'autres entreprises
similaires du même secteur et à l'analyse normative qui s'appuie sur des règles d'orthodoxie.
La notation financière, le rating en franglais, apprécie la capacité de remboursement d'un
emprunteur par une note. Elle s'appuie sur un processus assez lourd d'analyse financière pour
les groupes dont une partie de la dette bancaire et financière est susceptible d'être échangée
sur un marché. Elle est considérablement allégé grâce au recours du scoring pour les petites et
moyennes entreprises notées par les assureurs crédit ou les banques pour leurs besoins
internes.
La méthode des scores repose sur une analyse statistique des comptes des entreprises qui sont
comparés aux comptes d'entités ayant connu des difficultés incluant la faillite. Ce processus de
nature automatique débouche sur une probabilité de défaillance de l'entreprise. Il est surtout
utilisé pour les PME.
Source : http://vernimmen.net/html/resumes/titre1/res1_13.html 6
Encadré n°3 : Historique de la comptabilité et de la normalisation comptable dans les pays membres de
l’UEMOA
Autrefois, devant les difficultés matérielles auxquelles ils étaient confrontés dans leurs
transactions, l’église, les commerçants et les seigneurs ont imaginé des méthodes permettant
de consigner par écrit leurs transactions afin de pouvoir en rendre compte. Alors ils mirent au
point plusieurs conventions se rapportant notamment à la manière de transcrire les opérations
et à la façon de prouver un consentement à propos d’une chose donnée ou d’un prix. Ainsi
naquit la comptabilité en partie simple qui est une forme rudimentaire de comptabilité portant
exclusivement sur les opérations de trésorerie. La prise en considération des comptes de tiers
a permis d’aboutir à une forme plus évoluée appelée «comptabilité en partie double » qui a fait
l’objet d’une normalisation dès le 15ème siècle ( 1494).
Dans notre sous-région, les repères historiques de la normalisation sont :
- le plan français de 1947,
- le plan français de 1957,
- le plan comptable OCAM de 1970 et ses plans dérivés (sénégalais et ivoiriens).
L’avènement du Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA) (puis du système comptable
OHADA) fait suite au constat d’une hétérogénéité des référentiels comptables dans les pays
membres de l’UEMOA (puis de l’OHADA); ce qui ne favorise pas les comparaisons entre
entreprises de même secteur, a fortiori de secteurs différents.
Le SYSCOA vise les principaux objectifs suivants:
- l’instauration de pratiques comptables uniformes dans l’UEMOA afin de disposer de données
homogènes sur les entités produisant des biens et services;
- la fiabilité de l’information comptable et financière;
- l’image du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise;
- l’adaptation du modèle comptable des entreprises aux normes internationales afin de faciliter
leur accès aux sources de financement externes dans un contexte de mondialisation de
l’économie;
- la mise à la disposition des entreprises d’un outil moderne de gestion;
- la pertinence partagée de l’information sur la base des besoins des différents producteurs et
utilisateurs de comptes;
- l’alimentation d’une centrale des bilans en informations comptables et financières pertinentes
et sûres, pour l’information des entreprises elles-mêmes et de leurs partenaires économiques et
sociaux, ainsi que pour celle de la Banque Centrale et du système bancaire.
Les principes comptables du SYSCOA
Pour que la comptabilité puisse refléter fidèlement les opérations et la situation de l’entreprise,
elle doit respecter un certain nombre de principes qui sont énoncés dans l’exposé des motifs
du règlement relatif au droit comptable dans les Etats de l’UEMOA. Ces principes sont :
-
-
-
-
-
-
-
-
le principe de prudence: le respect de ce principe conduit à refuser la prise en compte de produits
latents. Par contre il exige qu’il soit tenu compte des pertes latentes même si elles ne sont pas
absolument certaines. Ce principe prône donc une évaluation raisonnable des événements et
opérations comptables à enregistrer, afin d’éviter de transférer sur l’avenir des risques
actuels; le principe de permanence des méthodes: les règles comptables et la structure des comptes
doivent rester constantes pour permettre les comparaisons dans le temps et dans l’espace; le
principe des coûts historiques : les valeurs retenues doivent être déterminées en appliquant les
mêmes règles d’évaluation. Le coût historique auquel les entreprises sont tenues de
comptabiliser leurs achats de biens et services est le prix payé et non la valeur marchande ou le
prix d’utilité économique ; le principe de l’indépendance des exercices : l’exercice comptable est une
période de référence d’une durée de 12 mois. Ce principe énonce qu’un résultat doit être
déterminé pour chaque exercice. Cela exige que toutes les opérations se rapportant à un
exercice et rien que celles-là lui soient rattachées ; le principe de continuité de l’exploitation : la
détermination du résultat à la fin d’un exercice ne signifie pas l’arrêt de ses activités
d’exploitation. Il convient donc de considérer que l’entreprise n’a ni l’intention ni l’obligation de
se mettre en liquidation dans un horizon temporel prévisible et qu’elle continuera à l’avenir à
fonctionner dans les mêmes conditions qu’avant la date de clôture de l’exercice ; le principe de
transparence : sa mise en oeuvre permet à l'entreprise de donner une présentation claire et loyale
de l'information (régularité, non-compensation,...) le principe de l'intangibilité du bilan : le bilan
d'ouverture d’un exercice N+1 doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice N ; le principe
de l’importance significative : en vertu de ce principe, tout élément susceptible d’influencer le
jugement que les destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation
financière et le résultat de l’entreprise doit leur être communiqué ;
- le principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence
- inscription à l’actif du bilan du preneur (locataire) des biens utilisés dans le cadre d’un contrat de crédit-bail,
- inscription à l’actif du bilan des biens détenus avec réserve de propriété ainsi que des biens mis à la disposition
du concessionnaire par le concédant, 7
- inscription à l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non encore échus ou honorés,
- inscription dans les « charges de personnel » du personnel facturé par d’autres entreprises.
Ces différents principes doivent être respectés au moment de l’établissement des documents comptables que
sont : le livre-journal, le compte de résultat, le bilan, le tableau financier des ressources et des emplois et l’état
annexé.
(d’origine anglo-saxonne) n’a pas été retenu en tant que tel, mais certaines de ses applications
ont été adoptées :
Le tableau suivant montre la SUPPORTS OBJETS
corrélation qui existe entre ces
supports et les finalités de la
comptabilité. FINALITES

Enregistrer Livre-journal Relate au jour le jour les opérations


effectuées par l’entreprise.

Classer Compte Mentionne les opérations de même


nature.

Résumer et vérifier Balance Récapitule pour tous les comptes les


totaux et les soldes.

Synthétiser Compte de Résultat Permet de déterminer le résultat de


la période

Bilan Donne une image de la situation patrimoniale de


l’entreprise

Tableau Financier des ressources et des emplois Permet une analyse financière
(TAFIRE)

Etat Annexé Complète et précise l’information contenue dans les


autres états financiers
2
LPTCF2
Publié par Boureima SAWADOGO à 03:12
Cas pratique sur la TVA
Le consortium MIMOSA est une société anonyme créée le 15 juin 2003 avec un capital de
125 000 000 entièrement libéré elle a pour objet la concession, la production, l’achat de revente,
l’importation et la prestation de service.

Elle produits des boissons et du lait, elle concessionnaire de la maison Peugeot implantée en
France, elle fait de la maintenance et des réparations.

Les produits de l’exercice 2008 s’établissent comme suit :

- Vente locale de véhicule de tourisme : 350 000 000


- Ventes locale de véhicules utilitaires : 400 000 000
- Ventes locale de véhicules pour invalides : 90 000 000
- Importation de véhicules de tourisme : 40 000 000
- Importation de véhicules utilitaire : 60 000 000
- Importation de véhicules pour invalides : 20 000 000
- Exportation de véhicules de tourisme : 100 000 000
- Exportations de véhicules utilitaires : 120 000 000
- Exportation de véhicules pour invalides : 50 000 000
- Exportations de pièces détachées véhicules de tourisme : 70 000 000
- Exportations de pièces détachées véhicules utilitaires : 85 000 000
- Exportations de pièces détachées véhicules pour invalides : 40 000 000
- Services vendues clients locaux : 180 000 000
- Services vendues clients étrangers : 140 000 000
- Commissions et courtages : 30 000 000
- Locations : 150 000 000
- Produits de cession d’immobilisation : 40 000 000
- Intérêts des prêts : 44 200 000
- Revenus des participations : 54 000 000
- Ventes locales de bières : 150 000 000
- Exportation de bières : 50 000 000
- Ventes locales de boissons gazeuses : 230 000 000
- Exportation de boissons gazeuses : 70 000 000
- Vente locale de lait fermenté acidulé : 500 000 000
- Exportation de lait de nourrisson : 80 000 000
- Exportation de lait fermenté acidulé : 200 000 000
- Production vendues localement de lait en poudre : 50 000 000

Au cours du mois de janvier 2009, la société a effectué les opérations suivantes :

LES VENTES

- Vente locales de véhicules de tourisme : 32 000 000


- Vente locales de véhicules utilitaires : 46 000 000
- Vente locales de véhicules pour invalides : 14 000 000
- Vente locale de pièces détachées de véhicules de tourisme :9 000 000
- Vente locale de pièces détachées de véhicules utilitaires : 12 000 000
- Vente locale de pièces détachées de véhicules pour invalides : 5 000 000
- Prélèvement sur stock de véhicules utilitaires : 13 000 000
- Prélèvement sur stock de véhicules de tourisme : 19 000 000
- Cession d’un véhicule de démonstration (le véhicule a été acquis à 9 000 000) : 6 000 000
- Don d’une camionnette au meilleur agent de la société prix de revient 8 000 000, prix de vente
sur le marché 9 500 000
- Vente d’un véhicule de tourisme : 8 000 000
Reprise du véhicule de tourisme ancien : 5 000 000
- Vente de véhicule utilitaire : 10 000 000
Reprise du véhicule utilitaire ancien : 7 000 000
- Cession du véhicule de tourisme repris (la TVA est facturée sur la marge) : 7 000 000
- Vent au comptant de véhicule utilitaire à SENELEC immatriculée au centre des grandes
entreprises : 16 000 000
- Vente d’un véhicule de tourisme à une entreprise de BTP immatriculée au centre des grandes
entreprises : 12 000 000 (règlement 50% solde en avril 2009)
- Vente au comptant de véhicules utilitaires à une société nationale immatriculée au centre de
Dakar : 18 000 000
- Exportation de véhicules de tourisme : 14 000 000
- Exportation de véhicules utilitaire : 16 000 000
- Exportation de véhicules pour invalides : 9 000 000
- Vente de véhicules utilitaires en régime franc : 21 000 000
- Vente de véhicules utilitaires à une entreprise agréée au code des investissements : 17 000 000
(les factures sont visées par l’administration)
- Entretient et réparation de véhicules au Sénégal pour le compte de clients installés au Sénégal :
13 000 000
- Entretient et réparation de véhicules au Sénégal pour le compte de clients installés à l’étranger :
11 000 000
- Entretient et réparation de véhicules de livraison de la société : 1 400 000
- Entretient et réparation de véhicules de tourisme des commerciaux : 800 000
- Entretient et réparation de véhicules personnel du DG : 300 000
- Avance reçu d’un client pour l’achat d’un véhicule de tourisme : 5 000 000
- Encaissement d’une commission sur vente à l’occasion d’une exportation de véhicules :
6 000 000
- Don d’un mini bus au ministère de la santé valeur : 11 000 000
- Cession à titre de gratification d’un véhicule de tourisme à un employé admis à la retraite :
4 000 000
Le véhicule est acquis le premier juillet 2006 pour 9 000 000, taux d’amortissement 25%
- Vente au comptant de véhicules utilitaires au ministère des finances : 80 000 000
- Vente de lait de nourrisson : 15 000 000HT
- Vente de lait fermenté acidulé : 25 000 000HT
- Vente de lait fermenté acidulé à la compagnie AIR SENEGAL INTERNATIONAL pour son
vol Dakar Ziguinchor : 200 000HT
- Vente de stock de matières premières destinés à la production de lait acquis au mois de
décembre 2001 à 300 000FHT Prix de cession 250 000FHT
- Dons de 50cartons de lait acidulé et 20 cartons de lait nourrisson aux 10 meilleurs agents au
titre de l’année 2001 Prix unitaire des cartons 25 000FHT
- Exportation de bières 120 000 000HT
- Vente locales de bières 80 000 000HT
- Vente locales d’eau minérale : 40 000 000HT
- Vente de boissons gazeuse à l’hôtel CAN 2000 pour les besoins de la consommation de
l’équipe nationale du Sénégal au Mali 6000 000HT
- Vente d’eau minérale aux organisateurs de la journée mondiale de l’enfance financée par les
USA sous forme de dons non remboursable : 7 000 000HT
- Dons de 40 bouteilles de bières et 30 bouteilles de boissons gazeuse aux étudiant de l’UCAO
à l’occasion de leur visite des locaux ; le prix d’une bouteille de bières est de 700FHT et d’une
bouteille de boissons gazeuse est de 400FHT

FRAIS GENERAUX ET AQUISITION DU MOIS


- Importation de véhicules de tourisme prix HT 90 000 000 , transport 5 000 000,
commissions 3 000 000, assurance 6 000 000, droits de douane 20%, droits
d’enregistrement 2% , prélèvement COSEC 0.2%, prélèvement UEMOA 1% , prélèvement
CEDEAO 0.5%
- Importation de pièces détachées pour véhicules utilitaires 30 000 000 dont droits de douane
20%
- Facture reçue de la société française de véhicules :
Assistance technique : 6 000 000, redevance : 4 000 000
- Importation d’une machine destinée à l’entretient des véhicules valeur CAF 8 000 000, droits
de douane 15%
- Achat de carburant 7 000 000 dont 2/3 destinés aux véhicules de livraison
- Règlement de la facture d’électricité 5 000 000 dont 800 000 pour la villa du DG
- TOB facturée par la banque 600 000 pour une opération d’importation de véhicule de tourisme
- Frais de mission : logement 1 500 000, restauration 900 000
- Echange d’un camion dont la valeur CAF et les droits de douane s’élèvent à 16 000 000 contre
une camionnette pick up de la Société Sénégalaise de Véhicules valant 18 000 000
- Versement du loyer mensuel de la villa meublée réservée à l’hébergement des partenaires
étrangers : 300 000
- Achat d’une villa valeur HT 90 000 000
- Achat de revues automobile : 100 000
- Règlement facture séminaire de formation des agents commerciaux : 2 000 000 HT
- Règlement facture de publicité : 1 400 000
- Règlement facture de transport des véhicules exportés : 600 000
- Règlement facture de transit des véhicules exportés : 1 700 000
- Importation de100 congélateurs pour les boissons et le lait valeur CAF 25 000 000 dont une
commission de 7 000 000 versé è la société ménagère outre mer domicilié à paris ; les droits de
douanes payés égal à 5 000 000
- Acquisition pour le directeur commercial d’une voiture présentant à l’avant les caractéristiques
d’une berline et à l’arrière celle d’une fourgonnette, montant 6 000 000HT
- Importation de céréales destinés à la production des bières 100 000 000HT
- Achat locaux de matière premières destinés à la fabrication de boisson gazeuse 30 000 000HT
- Achat locaux de mais destiné à la fabrication de bières 25 000 000
- Importation de matières premières pour la fabrication du lait 15 000 00HT0HT droit de douane
4 000 000HT
- Achat d’une machine de fabrication de lait 50 000 000FHT
- Importation de matière première destiné à la production de lait pour nourrisson :20 000 000F

TAF : préparer la déclaration de TVA du mois de janvier 2009

I. Solution
Calcul du prorata sur l’ensemble des activités
P=(350+400+40+60+100+120+70+85+180+140+30+150+40+44,2+54+150+50+230+70+50
0+200+50)/(350+400+90+40+60+20+100+120+50+70+85+40+180+140+30+150+40+44,2+
54+150+50+230+70+500+80+200+50)=2973,2/333,2=0,876 ≈88%

Calcul sur l’activité de production

P2=(150+50+230+70+500+200+50)/(150+50+230+70+500+80+200+50)=1250/1330=93,98
%≈94%

Calcul du prorata sur l’activité de production du lait

P3=(500+200+50)/(500+80+50+200)=750/830=90,36%≈91%
ETUDE DE LA CONFORMITÉ OU NON DU CGI AUX PRINCIPES
DIRECTEURS DU DROIT COMMUNAUTAIRE SUR LA TAXE SUR LA
VALEUR AJOUTÉE

CHAPITRE 1 : LES ELEMENTS DU CGI CONFORME AUX PRINCIPES


DIRECTEURS DELA LEGISLATION COMMUNAUTAIRE SUR LA TVA

I. La conformité aux principes relatifs à l'imposition


A. Le principe de territorialité de la Taxe sur la Valeur Ajoutée
Le principe de territorialité renvoie globalement à la question de l'application de la loi fiscale dans
l'espace, c'est-à-dire sur un « territoire plus ou moins étendu dans le cadre duquel un ensemble ou
sous-ensemble de règles est destiné à s'appliquer ». En, vertu de ce principe, la loi fiscale« oblige tous
ceux qui habitent le territoire et régit tous les biens, meubles et immeubles, qui se trouvent sur ce
territoire ». A priori, cette question n'est pas véritablement problématique en droit fiscal dans la
mesure où « en règle générale, l'espace fiscal et la sphère de compétence dévolue aux organes
politiques sont les mêmes et constituent l'espace de souveraineté fiscale ». Mais cette territorialité
peut parfois être à l'origine d'importantes difficultés. Pour l'essentiel, ces dernières sont imputables
aux dérogations (02) apportées au critère général de la territorialité (01) défini par la directive UEMOA
relative à la TVA comme par le CGI.

1. Le critère général de la territorialité : la notion d' « activité économique réalisée dans un


Etat »
La directive UEMOA relative à la TVA bâtit la territorialité de celle-ci autour de la notion d' « activité
économique réalisée dans un Etat ». En effet, « sont soumises à la TVA, toutes les affaires réalisées
dans un Etat, non comprises dans la liste des exonérations..., quand bien même le domicile de la
personne physique ou le siège social de la société débitrice serait situé en dehors des limites
territoriales de cet Etat ». Cette approche de la territorialité est fidèlement reprise par le législateur
Sénégalais qui emploie la notion d' « affaires faites au Sénégal ».

Au demeurant, Il convient de distinguer selon qu'il s'agit de ventes (a) ou de prestations de services
(b).
a. La territorialité en matière de vente
En application de l'article 8 de la directive sus-citée, une affaire est réputée faite dans un Etat, s'il s'agit
d'une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de la marchandise dans cet Etat.
L'article 283 du Code Général des Impôts ne dit pas autre chose lorsqu'il établit qu'une vente est
réputée réalisée au Sénégal lorsqu'elle est faite aux conditions de livraison de la marchandise dans ce
pays.

Cependant, ni la directive, ni le Code Général des Impôts ne donnent de précision relativement à


ces « conditions de livraison de la marchandise » qu'ils érigent pourtant en critère de la territorialité
des ventes. La recherche de ces conditions apparaît alors indispensable pour l'appréciation de la
territorialité. Notons d'abord que par livraison, il faut entendre, au sens du Code Général des Impôts,
le transfert du pouvoir de disposer d'un bien meuble corporel commepropriétaire.

A l'analyse, l'expression « conditions de livraison de la marchandise » employée par les législateurs


communautaire et Sénégalais renvoie à la question de la détermination du lieu de la livraison des biens
meubles corporels, cette détermination permettant elle-même de savoir si la TVA est ou non
applicable. A cet effet, il convient de distinguer trois hypothèses : l'hypothèse des biens expédiés ou
transportés, l'hypothèse des biens livrés en l'absence d'expédition ou de transport et, enfin,
l'hypothèse des biens livrés à bord d'un bateau, d'un aéronef ou d'un train.

Pour les biens expédiés ou transportés, le lieu de la livraison est situé au Sénégal lorsque le bien est
expédié ou transporté à partir du Sénégal, quel que soit le lieu de destination du bien. Il en est ainsi,
dans tous les cas, lorsque l'expédition ou le transport est effectué par l'acquéreur ou pour son compte.
Il en est de même lorsque l'expédition ou le transport est effectué par le vendeur ou pour son compte.
De même, le lieu de la livraison d'un bien expédié ou transporté, dont le point de départ se trouve en
dehors de l’UEMOA, est situé au Sénégal lorsque la livraison est effectuée, au bénéfice d'un client situé
au Sénégal, par l'importateur ou pour son compte. Dans ce cas, l'entreprise importatrice ou son
représentant acquitte la TVA sur la livraison du bien, sous déduction de la taxe versée lors de
l'importation.

A contrario, lorsque le point de départ de l'expédition d'un bien destiné au Sénégal est situé dans un
autre Etat membre de l’UEMOA, le lieu de livraison est situé dans cet autre Etat.

S'agissant du cas des biens livrés en l'absence d'expédition ou de transport, la livraison est imposable,
si le bien est situé au Sénégal, au moment de la facturation.

Pour ce qui est enfin des biens livrés à bord d'un aéronef, d'un bateau ou d'un train, le lieu de la
livraison se situe au Sénégal lorsque les biens se trouvent au Sénégal au moment du départ d'un
transport dont le lieu d'arrivée est situé sur le territoire d'un autre Etat membre de l’UEMOA. Notons
que ce régime ne concerne que les biens meubles corporels destinés à être vendus dans les magasins
ou boutiques situés sur ces moyens de transport, à l'exclusion des biens destinés à l'avitaillement des
aéronefs et des navires.

Dans tous les cas, en matière de vente, l'exigibilité de la TVA, c'est-à-dire le droit dont disposent les
services du recouvrement pour exiger du redevable le paiement de l'impôt, coïncide toujours avec le
fait générateur qu'est la livraison. Il n'en est cependant pas de même en ce qui concerne les prestations
de services qui obéissent à un tout autre régime.
b. La territorialité en matière de prestation de service et assimilés
Les prestations de services s'entendent, au sens du Code Général des Impôts, de toutes les activités
relevant du louage d'industrie ou du contrat d'entreprise par lequel une personne s'oblige à exécuter
un travail quelconque moyennant rémunération. Elles renvoient aussi, d'une façon générale, à toutes
les opérations autres que les livraisons de biens meubles corporels.

En application de l'article 13 de la directive, le lieu d’imposition d’une prestation de services est le lieu
de son exécution. Au cas où le lieu d’utilisation est autre que celui d’utilisation, l’imposition du service
s’effectue au lieu d’utilisation. La même formulation est reprise à l'article 283-286 du Code Général
des Impôts. C'est dire que la seule utilisation au Sénégal d'un service justifie son imposition à la TVA,
sans autre considération. Il est alors indifférent que le service rendu l'ait été par un prestataire non
établi au Sénégal. A contrario, la prestation ne sera pas réputée faite au Sénégal lorsque le service
rendu est utilisé en dehors du Sénégal.

A la différence des droits occidentaux, à l’instar du droit français le droit Sénégalais, à la suite du droit
communautaire UEMOA, a une conception stricte de la notion de territorialité. Certes, l'on peut a priori
y voir un manque de réalisme dans la mesure où cette conception de la territorialité fait échapper des
recettes à l'Etat. En effet, si l'on s'en tient à la lettre de la loi, les services rendus par un prestataire
domicilié au Sénégal échappent à la TVA Sénégalaise lorsqu'ils sont utilisés ou exploités en dehors du
Sénégal. Cette position est pourtant d'une cohérence et d'une intelligence remarquables. Cohérente,
elle l'est dans la mesure où une saine application de la TVA commande que cette dernière s'intéresse
plus aux opérations qu'aux hommes qui les conduisent. Dès lors que le principe de la centralité des
opérations est admise c'est-à-dire, en l'espèce, celle des services rendus, il ne reste qu'à déterminer le
lieu de situation ou d'utilisation desdits services pour l'application de la TVA. De la sorte, l'Etat
n'impose que les services utilisés sur son territoire. Intelligente, cette conception de la territorialité
des prestations de services l'est également en ce qu'elle tient compte de la situation du Sénégal qui,
comme les autres pays de l’UEMOA et de l'Afrique en général, est plus receveur que donneur de
services. Or plus l'Etat reçoit les services, plus il peut s'attendre à des recettes importantes de TVA.
L'argument du manque à gagner se trouve ainsi relativisé.

En témoigne par exemple la convention fiscale franco-Sénégalaise qui transfère l’imposition à la


TVA des assistantes techniques à la France et les redevances au Sénégal, sachant que le Sénégal
exporte moins en direction de la France de la Technicité.

2. La dérogation au critère général de la territorialité


On l'a vu, qu'il s'agisse des ventes ou des prestations de services, l'imposition à la TVA est subordonnée
à la réalisation de l'opération au Sénégal. En rappel, pour les ventes, une opération est réputée réalisée
au Sénégal lorsqu'elle est faite aux conditions de livraison de la marchandise au Sénégal. Pour les
prestations de services, cette condition est réunie lorsque le service rendu, le droit cédé ou l'objet loué
sont utilisés ou exploités au Sénégal. Tel est le principe retenu par le droit Sénégalais de la TVA, en
écho à celui communautaire en la matière. Mais il faut convenir que le principe de la territorialité n'est
pas toujours d'application aisée, en raison notamment de la difficulté qu'il y a à localiser exactement
la matière ou l'activité imposable.

Le principe ainsi formulé connaît cependant des dérogations (a) et d’autres secteurs d’activité ou
entreprises se trouvent exempter pourtant effectuant des activités entrant dans le champ
d’application de la TVA (b).

a. Les dérogations
Entendons par dérogation, des opérations de livraison ou de prestation réalisée au Sénégal, mais qui
ne sont pas soumises à la TVA malgré que ces biens entrent dans le champ d’application de la taxe.

Il s’agit essentiellement d’exonération prévues par des textes de lois autres que le CGI, à savoir : les
opérations réalisées avec les diplômâtes et les celles réalisées avec les projets qui reçoivent leur
financement de l’extérieur sous forme de dons ou subvention non remboursable.

Ces dérogations sont reprises en par la directive, quand, à son article 20, elle donne la possibilité aux
Etats membre d’accorder des exemptions dans le cadre des relations internationales, aux projets qui
reçoivent sous forme de dons ou de subvention non remboursable leur financement
b. Les exonérations
Il s’agit essentiellement, en ce qui concerne les dispositions du CGI :

 des prestations d’hospitalisation, y compris le transport des blessés et malades, et les prestations de
soins à la personne réalisées par les centres hospitaliers publics, centres de soins, ou par des
organismes assimilés, et les prestations de soins rendues par les membres du corps médical et
paramédical ;

 des livraisons de médicaments et produits pharmaceutiques, ainsi que des matériels et produits
spécialisés pour les activités médicales ;

 les livraisons de produits alimentaires non transformés et de première nécessité conformément à la


liste, objet de l’annexe à la présente Directive dont elle fait partie intégrante ;

 des prestations de services réalisées dans le domaine de l’enseignement scolaire ou universitaire par les
établissements publics et privés ou par des organismes assimilés ;

 de la tranche sociale de consommation des livraisons d’eau et d’électricité, dont les éléments
constitutifs sont définis par chaque Etat membre ;

 des opérations bancaires et les prestations d’assurance et de réassurance, qui sont soumises à une
taxation spécifique ;

 des mutations d’immeubles, de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce
imposées aux droits d’enregistrement ou à une imposition équivalente ;
 des livraisons, à leur valeur faciale, de timbres-poste pour affranchissement, de timbres fiscaux et
d’autres valeurs similaires ;

 des ventes de livres ;

 des ventes de journaux et publications périodiques d’information, à l’exception des recettes de


publicités ;

 des ventes, par leur auteur, d’œuvres d’art originales ;

 des locations d’immeubles nus à usage d’habitation ;

 du gaz à usage domestique.

Sont également exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée :

 les importations de biens dont la livraison est exonérée de TVA à l’intérieur du pays ;

 les importations de bien placées sous un régime douanier suspensif ainsi que les prestations de services
liées aux biens placés sous le régime douanier du transit ;

 les exportations de biens et les services assimilés à des exportations ;

 les livraisons, transformations, réparations, entretien, affrètements et locations de bateaux destinés à


une activité de pêche, une activité industrielle ou commerciale exercée en haute mer, les livraisons,
locations, réparations et entretien des objets qui leur sont incorporés ou qui servent à leur
exploitation, les livraisons de biens destinés à leur avitaillement, ainsi que les prestations de services
effectuées pour les besoins directs de ces bateaux et de leur cargaison ;

 les livraisons, transformations, réparations, entretien, affrètements et locations d’aéronefs, utilisés par
des compagnies de navigation aérienne pratiquant essentiellement un trafic international rémunéré,
les livraisons, locations, réparations et entretien des objets qui leur sont incorporés ou qui servent à
leur exploitation, les livraisons des biens destinés à leur avitaillement, ainsi que les prestations de
services effectuées pour les besoins directs de ces aéronefs et de leur cargaison.

Tous ces éléments sont repris à l’article 21-22 de la directive UEMOA.

B. Le principe de neutralité de la Taxe sur la Valeur Ajoutée


La TVA présente des caractéristiques originales au sein des prélèvements obligatoires. En particulier,
les agents économiques qui la versent à l'administration fiscale ne sont pas ceux qui en supportent
l'incidence économique. On dit alors que la taxe est neutre pour ces agents, une neutralité que la
doctrine fiscale élève au rang du sacré Cela signifie que seul le consommateur final devrait en
supporter la charge.

Dans la logique du principe de neutralité en effet, les entreprises ne devraient pas supporter de TVA
sur l'acquisition des intrants nécessaires à la production de biens taxables ou sur l'acquisition de biens
destinés à être revendus en l'état. Elles ne supportent non plus de TVA sur leurs exportations.
Cependant, compte tenu de la difficulté qu'il y a à apprécier la destination des biens acquis, le système
de la TVA a été conçu de telle sorte que tous les agents économiques soient fictivement considérés, à
l'occasion de leurs acquisitions de biens, comme des consommateurs finaux et acquittent en
conséquence la taxe. A la vérité, cette taxation se fait en prévision de l'hypothèse où les acheteurs
conserveraient ce qu'ils ont acheté afin de le consommer. Toutefois, pour les entreprises, ce
prélèvement n'est que provisoire dans la mesure où les droits communautaire et national permettent
de le récupérer, tantôt par le mécanisme de la déduction (1), tantôt par celui du remboursement (2).

1. Le mécanisme de la déduction ou imputation


En vertu de ce mécanisme, et conformément aux dispositions communautaires et nationales, la
TVA supportée se déduit de la TVA collectée au titre du même mois.

Notons que lorsque la TVA collectée ne parvient pas résorber la totalité de la TVA supportée
déductible au titre du même mois, le supplément est reporté et déductible de la TVA exigible le mois
suivant.

2. La restitution du crédit de déduction


Ce principe est reconnu par tous les Etats membres et affirmé par la directive n° 02/98, a été, dans la
quasi-totalité des pays, transposé dans le dispositif interne. Son application reste cependant très
limitée, voire non effective dans nombre de ces pays.

La TVA reportée déductible sus mentionnée peut faire l’objet d’un remboursement. Pourvu que
l’entreprise dépose auprès des services fiscaux, une demande de restitution accompagnée de toutes
les pièces justificatives.

Notons que ce principe de la neutralité connait des limites lorsque, le code général ainsi que la directive
érigent des barrières pour la déduction de la TVA supportée sur certains biens et services.

3. Limites de la neutralité
Entendons par limites, des exclusions du droit déductions, des acquisitions ayant supportée la TVA.
Il s’agit :

 de la TVA acquittée sur les frais de réception, d’hébergement, de restaurant, de spectacle, ou ceux à
caractère somptuaire ;

 de la TVA supportée sur les acquisitions de véhicules de tourisme ou à usage mixte, à l’exception de
celles effectuées par les loueurs professionnels ou les crédit-bailleurs ;

 la TVA ayant grevée les prestations de services afférentes aux biens exclus.

 la TVA sur les frais de carburant pour véhicules.

4. Le cas particulier des banques et établissements financier


La loi Sénégalaise interdit aux Banques et établissements financiers de déduire la TVA supportée sur
leurs acquisitions de biens et de services. Ce qui est une grande rupture de la déductibilité de la TVA et
qui lèse lesdits établissements.
II. La conformité aux principes relatifs à la perception
Certains principes de droit fiscal ont trait à l'imposition. Ils touchent alors à des problématiques aussi
diverses que celles de la matière imposable, du champ d'application de l'impôt - notamment les
personnes et les opérations imposables, ainsi que la territorialité du bénéfice imposable, de la base
imposable, du calcul de l'impôt. Ils s'intéressent également à la question de l'incidence de l'impôt et
justifient souvent la proclamation de la neutralité de certaines impositions.

A. La base imposable de la TVA


Elle est constituée :

 en ce qui concerne les livraisons de biens et de services, par la contrepartie obtenue ou à obtenir par le
fournisseur ou le prestataire pour ces opérations de la part de l’acheteur, du preneur ou d’un tiers et
par la valeur en douane majorée des droits et taxes perçus à l’entrée, à l’exception de la TVA elle-
même pour les importations.

 pour les biens prélevés, par leur prix de revient ;

 pour les prestations de services, par le montant des dépenses engagées pour leur réalisation ;

 pour les utilisations de biens, par la valeur de l’opération.

Notons que cette base comprend, outre le prix principal de la marchandise ou du service, les frais
accessoires tels que les frais de commission, d’emballage, de transport et d’assurance demandés par
le fournisseur à l’acheteur ou au preneur, ainsi que le montant des droits de douane, des droits
d’accises et tout autre taxe applicables aux produits ou au service, à l’exception de la TVA elle même.

B. La liquidation

1. L’assiette de la TVA
La base de calcul de la taxe diffère selon que nous soyons en face d’opérations locales (régime du
chiffre d’affaire) ou d’une importation (régime des importations).
a. Le régime du chiffre d’affaire réel
Dans ce régime, la base de calcul comprend : le prix principal, les frais accessoires, les diverses taxes
et les éléments soustractifs (à savoir les différentes réductions commerciales ou financières).
b. Le régime des importations
Lorsqu’il s’agit d’une importation, la base de calcul de la TVA est constituée par la valeur CAF (coût de
la marchandise, l’assurance transport, le fret ainsi que des commissions payées à l’étranger) majorée
des droits de douanes.
c. Les autres éléments additifs à la base imposable
Pour décourager la consommation de certains produits, la directive donne la possibilité aux Etats de
soumettre au maximum six (06) produits aux droits d’accise autrement appelé taxes spécifiques.

Il s’agit :
 De la taxe sur les boissons, au taux 40% pour les alcools et liquides alcoolisés, 12,5% pour les
parfums(avec une majoration de 800F/litre pour les liquides dont la teneur en alcool est inférieure ou
égale à 18° et 3 000 lorsque la teneur en alcool est supérieure à 18°) et 2,75% pour les boissons
gazeuses.

 La taxe sur le café au taux de 3,8% ;

 La taxe sur le thé taxée à 3,8% ;

 La taxe sur les corps gras alimentaire : 12% pour les beurre et crèmes de lait et 5% pour les autres ;

 La taxe sur les tabacs : cette taxe est au taux de 20% pour les cigarettes économiques et 45% pour les
autres ;

 La taxe sur la noix de cola : 30% ;

 La taxe sur les produits pétroliers.

2. Le tarif de la TVA
La directive prévoit que les Etats membres on la faculté de fixer un taux de TVA applicable pour
l’ensemble des opérations imposables. Ce taux est compris entre 15 % et

20 %.

Elle laisse aussi la possibilité aux Etats membres de fixer un taux réduit de la TVA compris entre 5 % et
10 % pour certains produits ou pour certains secteurs.

Ainsi, le code général des impôts a opté pour un taux de 18%, qui est réduit à 10% pour le secteur du
tourisme et de l’hôtellerie.

C. Le fait générateur de la Taxe sur la Valeur Ajoutée


Le fait générateur est défini comme étant l’élément qui donne naissance à la créance de TVA de l’Etat.
Il diffère selon qu’il s’agisse de vente de bien ou des prestations de service.

1. Le fait générateur des ventes


Il est constitué à ce niveau par la livraison du bien ; la première utilisation lorsqu’il s’agit d’une livraison
à soi, la mise en consommation ou dédouanement pour les importations ou le versement ou encore la
comptabilisation d’avance sur commande. Lorsque l’opération de vente est soumise au précompte, le
fait générateur est reporté jusqu’à l’encaissement.

2. Le fait générateur des prestations de service


La créance de l’Etat naît à ce niveau à l’accomplissement du service ou à l’encaissement des loyers ou
du prix des opérations de crédit-bail et les opérations soumises au précompte.

La directive n’en dit pas moins, lorsqu’elle stipule à son article 23 que le fait générateur de la TVAest
défini par les Etats membres comme le fait par lequel sont réalisées les conditions légales permettant
l’exigibilité de la taxe.
D. L'exigibilité de la Taxe sur la Valeur Ajoutée
Il est défini comme étant le moment à partir duquel le trésor public est en droit de réclamer sa
créance.

Pour les importations, l’exigibilité intervient au même moment que le fait générateur. Pour les autres
cas, l’exigibilité intervient le mois qui suit celui du fait générateur.

Cette disposition est conforme à celle édictée par la règlementation communautaire.

E. Le paiement de la TVA
Le paiement de la TVA intervient au plus tard le 15 de chaque mois pour les TVA collectées sur les
opérations effectuées le mois précédent déduction faite des TVA supportées déductibles sur les biens
et service.

III. La TVA supportée déductible


Selon l’article 31 de la directive, les Etats membres accordent aux assujettis, suivant les modalités qu’ils
définissent, le droit de déduire la TVA, facturée par leurs fournisseurs ou acquittée lors des opérations
d’importation, qui a grevé le prix des biens et des services utilisés pour les besoins de leurs opérations
imposables.

Le CGI ne déroge pas à ce fait, ainsi, il fixe les conditions de déduction (A) et des restrictions (B).

A. Les conditions de déduction


La TVA supportée, pour être déductible doit remplir un certain nombre de condition, d’autre sont de
forme (1) et d’autre sont dites de fond.

1. Les conditions de forme


Pour être déductible,

 a TVA supportée doit concernée un bien ou un service acquis exclusivement pour les besoins normaux
de l’exploitation ;

 la TVA supportée doit concernée des biens ou services affectés à des opérations soumises àla TVA ;

 la TVA supportée doit être facturée par un fournisseur soumis au réel ;

 la TVA doit concerner des biens ouvrant droit à déduction ;

 la TVA supportée doit être exigible chez le fournisseur.

2. Les conditions de forme


Ces conditions concernent essentiellement la facture et la déclaration, dans la mésure où la facture
doit remplir un certain nombre de condition et le contribuable est tenu de les rejoindre à sa déclaration
de TVA.

B. Les restrictions du droit à déduction


L’exercice du droit à déduction est limité en ce qui concerne certains assujettis et certains biens ou
service. Il s’agit essentiellement :

 Des marchands de biens

 Des agences de voyages et des organisateurs de circuits touristiques ;

 Des négociants en biens d’occasion ;

 Des entreprises de fournitures de logement en meublé ou en garni ;

 Les entreprises de vente à consommer sur place ;

 Des assujettis partiels, qui sont tenu de calculer un prorata dit de déduction ;

 Des dépenses de logement ;

 Des véhicules et engins de transport de personne ou usage mixte ;

 Des cessions à titre gratuit ou à perte ;

 Des biens et services dont la publicité est prohibée ;

 Des services extérieurs ;

 Des meubles meublant autres que le mobilier de bureau ;

 Des services afférents aux biens exclus du droit à déduction.

CHAPITRE 2 : L'ORIGINALITÉ DE LA LEGISLATION SENEGALAISE SUR LA


TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE : ORIGINE DE LA NON-CONFORMITE
A CERTAINES DISPOSITIONS DE LA REGLEMENTATION COMMUNAUTAIRE
Partant de son hypothèse du pluralisme juridique, Jean CARBONNIER énonce que sur un territoire
donné, l'on n'a pas a priori affaire à un seul droit qui serait l'étatique. Il existerait plutôt une pluralité
de droits concurrents : étatiques et supra étatiques notamment. Si l'on ne peut nier l'existence d'une
pluralité de droits, il faut en revanche bien noter que l'idée d'une concurrence entre ces divers droits
n'est défendable que dans les systèmes dits dualistes. Dans les systèmes juridiques monistes, faut-il le
rappeler, il n'y a pas concurrence mais hiérarchie et subordination entre les normes communautaires
et celles nationales, celles-ci tirant leur fondement et leur validité de celles-là.

La question qui se posera ici serait de savoir pourquoi, malgré la supranationalité des dispositions
communautaires, on en vient à trouver des divergences d’application ou d’interprétation au sein de
nos Etats, particulièrement au Sénégal. Il convient de les exposer ici (I), avant de chercher à expliquer
les motifs (II)

I. Les consistances de la non-conformité


Il importe de préciser au préalable que le qualificatif ``positives'' n'est pas ici employé pour légitimer
ou justifier la violation du droit communautaire à l'échelle nationale. Il a simplement vocation à
traduire l'idée d'ajouts non-conformes audit droit, lesquels ajouts consistent en la consécration
d'exonérations non visées par la directive (A) et en la pratique de taux non-conformes (B) à ceux
indiqués impérativement par cette dernière.

A. La consécration d'exonérations non visées par la directive


La directive TVA détermine elle-même les opérations exonérées de ladite taxe. Il s'agit d'une
détermination qui se veut impérative et dénote de la volonté du législateur communautaire de ne
laisser aucune marge de manœuvre aux Etats en la matière. Le texte communautaire précise en effet
qu'en dehors des biens et services par lui visés, « les Etats membres n'accordent pas d'autres
exonérations ou exemptions de Taxe sur la Valeur Ajoutée. En particulier, aucune exonération ou
exemption n'est accordée par les Etats membres dans le cadre de mesures d'incitation à la création
d'entreprises et à l'investissement, dans le cadre de mesures ou dispositions visant des secteurs
particuliers, ou dans le cadre de conventions particulières ». Il est pourtant loisible de constater que
des exonérations non visées par la directive sont consacrées aussi bien par le CGI (1) que par des textes
particuliers (2).

1. Les exonérations consacrées par le Code Général des Impôts


A ce niveau, il n’y a pratiquement pas d’éléments de contadiction notable, les divergences sont en
quelque sorte liées à une question d’interprétation plutôt qu’à un manque de volonté ou pour des
considérations quelconque de la part des pouvoirs publics Sénégalais.

En témoigne par exemple l’existance du regime de forfait qui une rupture de l’application de la TVA et
qui entraîne des pertes budgétaires énormes. Il serait plus juste de faire payer par les contribuables
rélévant de la Contribution Globales Unique, en sus de la TVA une taxe qui prendrait en considération
la marge éventuelle qu’ils réaliseront sur la revente du produit ou de la marchandise.

2. Les exonérations consacrées par des textes particuliers


Les exonérations consacrées par les textes particuliers ont en commun de n'être pas prévues par le
droit communautaire. Or, ainsi que nous l'avons déjà souligné, ce dernier fait interdiction aux Etats
d'envisager des exonérations autres que celles par lui visées. Il en résulte qu'elles constituent une
violation de la directive. Certaines de ces exonérations ont une base conventionnelle cependant que
d'autres revêtent un caractère purement exceptionnel.
a. Exonération à base conventionnelle
Celle-ci résulte de la convention d’établissement signé entre l’Etat Sénégalais et certaines Entreprise.
L'objectif de ces exonérations conventionnelles que l'on a pu qualifier de « véritable déni de
fiscalité », est d'attirer les investisseurs et de faciliter la réalisation de grands projets et de rendre
compétitif à l’échelle internationale certaine entreprise.

Ainsi, les entreprises en zone franche industrielle, en point franc ou en zone franche d’exportation sont
exonérées. Aussi, celles agréées au code des investissements bénéficient d’une suspension en quelque
sorte de leur imposition.
b. Les exonérations à caractère exceptionnel
Les exonérations exceptionnelles sont souvent accordées au travers de simples attestations de
l'administration fiscale. Elles bénéficient pour l'essentiel à des particuliers et à certaines associations
ou congrégations.
c. Les autres exonérations expresses prévues par le CGI
En plus des exonérations sus citée, le code des impôts a exclu :

 Les livraisons de biens et les prestations de services effectués à titre gratuit sont comprises dans le
champ d’application

 Les activités salariales sont exclues du champ d’application

 Seules les activités de transport public ;

B. Les taxes connexes à la TVA applicables au Sénégal, cas de la taxe sur les
opérations bancaires (TOB)
La taxe s'applique aux intérêts, commissions et autres rémunérations perçues par les banques et
établissements financiers agréés au Sénégal sur les crédits, prêts, avances, engagements par signature
et opérations de service réalisées avec des personnes physiques ou morales, quelque soit leur
domicile.

L'assiette de la taxe sur les opérations bancaires est constituée par le montant brut des intérêts, agios,
commissions et autres rémunérations, la taxe elle-même étant exclue de la base d'imposition.

Lorsqu'une même rémunération est partagée entre plusieurs banques, chaque établissement est
imposé sur la fraction de rémunération qui lui est définitivement acquise.

Le taux de la taxe sur les opérations bancaires est de 17%. Ce taux est réduit à 7% pour les intérêts,
commissions et frais perçus par les banques et établissements financiers à l'occasion de toutes les
opérations finançant les ventes à l'exportation.

La taxe est exigible le mois suivant sont fait générateur et elle est déductible sur la TVA chez le client
lorsque l’opération l’ayant engendrée elle-même déductible.

Cependant, les banques n’ont pas le droit de déduire de la TOB, la TVA supportée sur leurs acquisitions
de biens et de services.

Notons que la directive n’a pas explicité le cas de traitement de la TOB, mais si pas trop lié à la TVA.

C. Le seuil d’imposition
La directive impose à la TVA les entreprise ou tout autre prestataire quelque soit sa forme juridique ou
la nature de ses activités lorsque sont chiffre d’affaire est au dessus du seuil.

Toutefois, les Etats ont la faculté d’assujettir de plein droit à la TVA les personnes morales ainsi que les
personnes exerçant une activité non commerciale.
Le montant du chiffre d’affaires annuel, hors taxes, constituant le seuil d’assujettissement est compris
entre 30 et 100 millions de FCFA, s’agissant des entreprises réalisant des opérations de livraison de
biens, et entre 15 et 50 millions de FCFA, s’agissant des entreprises réalisant des prestations de
services.

Le code des impôts du Sénégal ne se soustrait pas à cette disposition. Seulement que la divergence
provient du fait que l’organisation fiscale du Sénégal laisse voir deux régimes, à savoir le Réel
d’imposition et la Contribution Globale Unique. Au Sénégal, seulement les contribuables relevant du
Réel sont imposable à la TVA.

II. Origines et raison des divergences


La principale origine provient du fait qu’il n’y ait pas de sanction quand à la non application des textes
communautaire ou d’une certaine gratification des Etat dit « bon élèves ». En outre, pour des
contraintes budgétaires, les Etats membres sont tenus aux considérations des attentes des populations
qu’a l’application rigoureuse des règles communautaire. Aussi, la disparité des revenus entre les
différents Etats font qu’il est très difficile de fixer des seuils, des limites pour certain élément. La notion
d’importance significative étant relative, du fait que certain Etat de l’Union présentent des signaux de
développement (à l’instar de la Côte d’Ivoire) tandis que d’autres populations sombrent dans
l’extrême pauvreté.

CHAPITRE 3 : BILAN DE LA MISE EN APPLICATION DE LA DIRECTIVE


PORTANTHARMONISATION DE LA TVA DANS L’ESPACE UEMOA
Il s’agit ici, au Sénégal :

 d’identifier les difficultés constatées dans l’application des directives ;

 d’évaluation l’impact réel de l’application du taux unique sur les finances publiques, les prix à la
consommation et les investissements ;

 de déterminer l’impact de l’application du taux unique sur la gestion de la TVA ;

 d’évaluation du rendement des droits d’accises.

I. Les constats
A. En matière de taxe sur la valeur ajoutée
Il ressort de l’ensemble des études que sur la période d’application de la directive de l’UEMOA, les
recettes de TVA du Sénégal ont connu un accroissement significatif. A l’analyse, ce rendement de la
TVA est non seulement imputable aux mesures de réorganisation des services et de lutte contre la
fraude engagées dans ce pays, mais surtout à la mise en œuvre de cette directive, notamment en ses
dispositions relatives au taux unique et à la liste limitative des exonérations.

B. En matière de droits d’accises


Au Sénégal, on note une hausse des recettes de droits d’accises qui au demeurant ne posent aucun
problème de gestion administrative.

Toutefois, en ce qui concerne les tabacs et les boissons alcoolisées, l’absence de discrimination en
fonction de la catégorie de produit ainsi que le niveau du taux plafond d’imposition prévu par le
dispositif communautaire n’ont pas permis de pallier les externalités négatives liées à la consommation
de ces produits.

II. Les recommandations


A. En matière de taxe sur la valeur ajoutée

1. Sur la question du taux révisé


Le taux de TVA planché de 15% n’arrange aujourd’hui pas tous les pays de l’UEMOA, de ce fait, il serait
plus judicieux de réduire la valeur planchée de sorte à permettre aux Etats qui le souhaitent d’instituer
un taux réduit. Toutefois, ce taux réduit ne devrait s’appliquer que sur une liste de biens définie.

Ce taux pourrait en outre être plafonné à 10% pour concilier les exigences budgétaires et les impératifs
de politique économique et sociale.

2. En ce qui concerne les exonérations


Une réduction des exonérations contribuerait fortement à l’élargissement de l’assiette qui permet une
meilleure répartition de la charge fiscale pouvant aboutir à son allègement à travers une réduction de
taux.

Dans ce cadre, les exonérations relatives aux opérations financées sur fonds extérieurs devraient être
supprimées.

En effet, l’exonération qui caractérise ces opérations au Sénégal, au-delà des effets négatifs qu’elle a
sur la neutralité de la TVA, entraîne des lourdeurs au niveau de la gestion administrative de l’impôt et
constitue une source importante de fraude fiscale.

Par ailleurs, les bailleurs de fonds internationaux qui imposent cette exonération, comprennent
aujourd’hui son incompatibilité avec les règles de la bonne gouvernance fiscale.

Pour s’inscrire dans cette dynamique qui se dessine au niveau international, il y a lieu d’envisager la
suppression au sein de l’Union de ce type d’exonération. Cette mesure doit également concerner les
Organisations non Gouvernementales (ONG).

Dans cette même optique de limitation des exonérations, les Etats devront mettre en place un système
efficient de contrôle de l’application de la règle de réciprocité avant d’accorder des exonérations aux
missions diplomatiques.
3. S’agissant des crédits de TVA
Il est aujourd’hui nécessaire de rembourser l’intégralité des crédits de TVA dans les meilleurs délais
afin de préserver la neutralité de la taxe. A cet effet, la solution suivante peut être proposée ;
cette solution consiste à restituer à l’aide de certificats de détaxe les crédits constitués. Ce certificat
de détaxe établi par la Direction Générale des Impôts et des Domaines et visé par le Ministre chargé
des Finances, sert au paiement de la TVA due par le contribuable à l’intérieur ou au cordon douanier.
Il est comptabilisé comme recette mais n’entraîne pas un décaissement effectif de fonds. Il est délivré
suite à un contrôle sur pièces ou sur place. Même si ce certificat existe, son obtention n’est pas
toujours chose facile.

B. En matière de droits d’accises


En ce qui concerne les tabacs et les boissons alcoolisées, nous recommandons, pour une réduction
significative des incidences négatives de la consommation de ces produits et une optimisation du
rendement des droits d’accises, que soit revu à la hausse le taux plafond d’imposition.

Publié par Boureima SAWADOGO à 03:05

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Gestion de la Trésorerie

GESTION DE LA TRÉSORERIE
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA GESTION DE TRESORERIE
CHAPITRE 1 : LA TRÉSORERIE
CHAPITRE 2 : L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE ET FINANCIER
CHAPITRE 3 : LES OUTILS DE GESTION DE TRÉSORERIE

PARTIE II - LA GESTION DU RISQUE DE LIQUIDITÉ


CHAPITRE I : OPTIMISER LA GESTION DES FLUX DE TRÉSORERIE
CHAPITRE II - CONTRÔLER LA GESTION DES FLUX

PARTIE III : LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE


Section 1. APPRÉHENDER LE RISQUE DE CHANGE
Section 2 : Gestion interne de la position de change
Section 3 : Fixer définitivement un cours de change
PARTIE IV : LA GESTION DU RISQUE DE TAUX
Section 1 : Appréhender le risque de taux
Section 2 : Les principaux instruments de couverture du risque de taux

INTRODUCTION GENERALE
Les entreprises pour leur survie et leur développement, doivent faire face à un certain
nombre de besoins de financement en particulier les besoins de financement liés d'une part au
cycle d'exploitation et d'autre part ceux liés au cycle d'investissement.
Pour satisfaire ces besoins qui absorbent les capitaux et pèsent sur la trésorerie, les
entreprises ont à leur disposition des ressources (les fonds propres, les dettes à long et moyen
terme et les ressources liées au cycle d'exploitation).
Ces ressources sont destinées à financer :
les investissements matériels (terrains, équipements, locaux...) qui répondent à des
objectifs de constitution, de potentiels de production, de remplacement ou de
renouvellement, de capacité, de productivité et d'innovation ; ils apparaissent à l'actif du bilan
de l'entreprise et constituent des emplois stables.
Les investissements immatériels (recherche et développement, formation, logiciels
informatiques...) qui visent à optimiser le fonctionnement de l'entreprise ; ils n'apparaissent pas
toutes au bilan (à l'exception de certains actifs : le fonds de commerce, brevets...) mais sont
considérés comme des charges pour l'entreprise.

Et enfin, les investissements financiers qui sont les prises de participation financière qui
peuvent répondre à une stratégie de groupe (contrôle, croissance externe, recherche de
synergie). Ces investissements mis durablement à la disposition de l'entreprise doivent être
financés par des ressources durables et ne sont récupérés qu'après être amortis, sauf en cas de
cession (plus value).
Les besoins d'exploitation relèvent de la notion de besoin en fonds de roulement (BFR).
Les besoins de trésorerie évoluent avec le processus de production ou cycle d'exploitation. Le
cycle d'exploitation correspond à l'activité de l'entreprise. Ce cycle génère aussi des besoins de
financement et se traduit, d'une part en terme de création de richesse (excédent brut
d'exploitation) et d'autre part en terme de trésorerie (excédent de trésorerie d'exploitation).
Il convient de financer le décalage entre les décaissements et les encaissements.
L'entreprise doit financer ses actifs d'exploitation (stocks, créances) et elle est elle-même
financée en partie par ses dettes ou passif d'exploitation (dettes fournisseurs, fiscales, sociales).
Le solde des actifs d'exploitation et du passif d'exploitation constitue le besoin de
financement de l'exploitation ou encore le besoin en fonds de roulement de l'exploitation.
La trésorerie d'une entreprise à une date donnée est alors la différence entre les ressources
mises en œuvre pour financer son activité et les besoins entraîner par cette activité. Elle est
aussi la différence entre les emplois de trésorerie (les placements financiers et disponibles) et
son endettement bancaire et financier à court terme. Il s'agit du cash dont l'entreprise dispose
quoiqu'il arrive et quasi immédiatement. Enfin, par construction, la trésorerie est égale à la
différence entre le fonds de roulement (FR) et le besoin en fonds de roulement (BFR).
La gestion de la trésorerie permet d'évaluer la situation financière de l'entreprise
en temps réel et de gérer alternativement soit une encaisse disponible, soit des crédits à
court terme nécessaires pour combler un déficit.
L'objectif principal de l'entreprise est la rentabilité. La rentabilité de l'entreprise est
une combinaison de la rentabilité économique (la rentabilité de l'outil industriel) et la rentabilité
des capitaux propres.
Pour atteindre cet objectif, l'entreprise doit faire face aux risques financiers liés à la
gestion de la trésorerie, il s'agit principalement des risques de liquidité, de change et de taux.
Pendant longtemps la fonction de trésorier a été confondue avec celle du service de caisse
de l'entreprise. La trésorerie était gérée de façon purement comptable, alors que la direction
s'intéressait avant tout à l'équilibre financier du bilan et du compte de résultat. La gestion
financière recommandait alors de conserver une encaisse « légèrement positive » afin de faire
face aux éventuels imprévus.
La fonction de trésorier a émergé en France vers les années 70 alors que les pressions
inflationnistes faisaient croître le coût du risque de change. Les encaisses oisives étaient
improductives, on recommandait aux entreprises une gestion en « trésorerie zéro », ce qui
correspondait à une encaisse zéro.
Avec le mouvement de déréglementation, le développement des marchés de capitaux et la
création de nouveaux produits financiers, la fonction de trésorerie a pris en charge par exemple
la gestion des risques de taux et de change. De caissier, le trésorier est devenu en quelques
années un technicien des marchés de capitaux.
Aujourd'hui, la gestion de trésorerie poursuit principalement deux objectifs :
Permettre à l'entreprise de faire face, au jour le jour, à ses engagements ; cet
objectif traditionnel est généralement appelé l'objectif de liquidité de l'entreprise, ou la gestion
du risque de liquidité ;
Mais avec l'évolution récente du système financier, caractérisé par l'essor des marchés de
capitaux et des échanges internationaux, et l'instabilité des changes et des taux d'intérêt qui en
ont résulté, une nouvelle mission a été confiée à la fonction de trésorerie : la gestion du risque
de taux et de change.
Dans de nombreuses entreprises, la fonction de trésorerie peut ainsi constituer un
véritable centre de profit autonome.

PARTIE I : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA


GESTION DE TRESORERIE
La gestion de la trésorerie a pour objet de gérer les encaisses de la société de façon à
maximiser la disponibilité des fonds et les intérêts perçus sur les fonds placés. Cette gestion
commence lorsqu'un client donne un chèque pour régler une dette contractée auprès de
l'entreprise, et elle se termine lorsqu'un fournisseur, un employé ou l'Etat se fait régler par
l'entreprise une créance.
Aussi, les décisions de financement prises par l'entreprise entraînent des flux de trésorerie
qui peuvent soit augmenter les capitaux propres, soit accroître les dettes ou provoquer leur
diminution en cas de remboursement.
La trésorerie résulte alors de l'ensemble des flux entraînés par les opérations d'exploitation
et les opérations hors exploitation.
La gestion de la trésorerie permet à l'entreprise de faire face, au jour le jour, à ses
engagements. Ce qui représente la gestion de liquidité ou la gestion du risque de liquidité. Avec
l'évolution du système financier qui est caractérisée par l'essor des marchés de capitaux, des
échanges internationaux et l'instabilité des changes et des taux le trésorier doit maîtriser les
conditions bancaires ainsi que l'environnement financier.
Dans cette partie, nous allons définir la trésorerie et ses composantes, parlées de
l'environnement bancaire et financier, les prévisions et le plan de trésorerie.

CHAPITRE 1 : LA TRÉSORERIE

Section 1 : Définition de la trésorerie


La trésorerie d'une entreprise à une date déterminée est la différence entre les Ressources
mises en œuvre pour financer son activité et les Besoins entraînés par cette activité.
En considérant d'une part les besoins comme les moyens de production et les besoins liés
au cycle d'exploitation (les besoins d'investissement et les besoins en fonds de roulement),
d'autre part les Ressources comme les Fonds propres, les dettes à long terme et les ressources
liées au cycle d'exploitation (les capitaux permanents), nous pouvons déduire que :
Trésorerie Nette = Capitaux Permanents - Besoins d'Investissements - Besoins en
Fonds de Roulement
La partie des capitaux permanents qui n'a pas été absorbée par le financement des besoins
d'investissement est appelée Fonds de Roulement (FR) disponible pour financer les Besoins en
Fonds de Roulement (BFR). Ainsi on a :
Trésorerie Nette = Fonds de roulement (FR) - Besoins en Fonds de Roulement (BFR)
Avec Fonds de Roulement (FR) = Capitaux permanents - Actifs Immobilisés nets
FR = Fonds propres + Dettes LMT - Actifs immobilisés nets

Le Fonds de roulement est positif si les capitaux permanents de l'entreprise suffisent à


financer les immobilisations. L'excédent peut alors être affecté aux besoins générés par le cycle
d'exploitation de l'entreprise.
Le FR est négatif quand les capitaux permanents ne suffisent pas à financer les
immobilisations.
Et le BFR = Actif circulant - Passif circulant
= Besoins liés au cycle d'exploitation - Ressources liées au cycle d'exploitation
L'entreprise a un BFR lorsque les crédits obtenus auprès de ses fournisseurs ne suffisent
pas à financer ses stocks et les crédits consentis à ses clients.
Dans le cas inverse, l'entreprise dispose de ressources en fonds de roulement ainsi le BFR
est négatif.
Donc, la trésorerie est la résultante du FR et du BFR. Ce qui explique que :
- Si le FR finance entièrement le BFR, la trésorerie est alors positive (active) : l'entreprise a
donc un financement sain de son cycle d'exploitation et de ses emplois stables (Immobilisations
brutes) ;
- Si le FR ne suffit pas à couvrir le BFR, la Trésorerie est négative (passive) :
l'entreprise doit donc solliciter des concours bancaires qui engendrent des frais
financiers très élevés et grèvent lourdement les profits d'exploitation ;
- Lorsque le FR est inférieur et n'arrive pas à couvrir le BFR, au lieu de solliciter des concours
bancaires qui vont engendrer des frais financiers, le trésorier peut ralentir les règlements
fournisseurs pour pouvoir financer le FR et là le BFR devient négatif à cause des dettes
fournisseurs qui augmentent.
Pour une meilleure stratégie de la gestion de trésorerie, l'entreprise doit accorder des délais
de règlements courts aux clients et négocier de plus longs délais chez les fournisseurs.

Section 2 : Les notions de la trésorerie


1. La Notion Zéro
La gestion de la trésorerie d'une entreprise est considérée comme saine lorsque le ratio de
la trésorerie sur les Dettes à court terme est supérieur à 1. Mais l'entreprise peut avoir une forte
trésorerie même si la gestion de ses comptes est peu efficiente.
C'est alors mieux de considérer comme saine l'entreprise lorsque le solde de trésorerie est
centré vers zéro. Ainsi, l'entreprise ne connaîtra pas de découvert ni une trésorerie
perpétuellement excédentaire qui entraîne un manque à gagner.
La trésorerie zéro est une modalité de gestion de la trésorerie dans laquelle, chaque jour,
les soldes en valeur des comptes dans les différentes banques doivent se rapprocher le plus
possible de zéro et les montants excédentaires doivent faire l'objectif de placement.
Ainsi, tous les excédents de trésorerie doivent être placés au meilleur taux de manière à
optimiser les produits financiers de l'entreprise ; et tous les déficits de trésorerie doivent être
financés au meilleur taux de manière à réduire au maximum les charges financières de
l'entreprise.
Tout solde bancaire en valeur débiteur coûte généralement plus cher que les autres moyens
de financement de l'entreprise. La différence entre le coût du découvert et le coût moyen de
financement que l'entreprise aurait pu utiliser, représente une charge réelle.

2. La notion d'encaisse
L'encaisse est l'ensemble des moyens de paiement détenus par l'entreprise et
disponibles pour les besoins de l'entreprise.
L'encaisse d'une entreprise comprend :
- La caisse ;
- Les différents comptes à vue : banques, CCP et autres organismes financiers ;
- Les valeurs à l'encaissement : chèques, effets à l'encaissement ou à l'escompte ;
- Les chèques reçus mais non encore remis à l'encaissement ;
- Pour les comptes bancaires, il s'agit des comptes ayant un solde débiteur
dans l'entreprise, c'est-à-dire créditeur pour la banque.
La notion d'encaisse correspond au solde journalier des encaissements et des
décaissements. Mais, il faut distinguer :
- Le solde comptable d'après les enregistrements comptables des opérations d'encaissements
et de décaissements ;
- Le solde en valeur, après application par la banque des dates de valeur.

Section 3 : Les composantes de la trésorerie


De manière générale, la trésorerie est composée de deux éléments : les encaissements qui
représentent les recettes et les décaissements qui sont les dépenses.
Nous pouvons schématiser la trésorerie comme ci - dessous :

Section 4 : Origine des problèmes de trésorerie

1. Problèmes structurels de trésorerie


II s'agit des problèmes à moyen et long terme qui tiennent souvent à des difficultés telles
qu'une insuffisance de fonds de roulement qui peut amener des problèmes de trésorerie. Les
principales causes de ces problèmes sont :
De grands investissements réalisés sous la forme d'acquisition d'immobilisatio
ns corporelles ou incorporelles ;
Des investissements financiers trop importants (prise de contrôle de sociétés, achat de
titres de participation) ;
Une insuffisance des capitaux permanents due à la faiblesse du capital social de
l'entreprise, au sous - endettement à moyen et long terme de l'entreprise, à la faiblesse des
bénéfices mis en réserve et aux pertes successives et donc à l'insuffisance de rentabilité de
l'entreprise.
Il existe une 2eme série de problèmes structurels : ceux liés au besoin en fonds de
roulement (BFR) à financer et donc aux décalages induits par le fonctionnement de l'activité de
l'entreprise. On peut citer :
- Des niveaux de stocks importants ;
- De longs crédits consentis aux clients ;
- De courts crédits accordés par les fournisseurs.
Ce BFR structurellement défavorable pour l'équilibre de l'entreprise implique de prendre
des actions du haut du bilan afin de restaurer la trésorerie de l'entreprise
Ce sont des problèmes touchant le court terme, tels ceux qui résultent de fluctuations à
court terme de l'activité de l'entreprise et donc des mouvements de recettes (encaissements) et
de dépenses (décaissements).
Les principales causes identifiables sont les suivantes :
- Les variations saisonnières de l'activité qui peuvent conduire d'importants besoins de
trésorerie à certaines périodes de l'année ;
- Le gonflement accidentel des stocks par suite d'annulations de commandes ;
- Le retard ou la défaillance du règlement d'un client qui provoque un manque de recettes
et donc d'encaissement ;
- Des fluctuations de nature complètement aléatoire et donc par définition imprévisible
comme des guerres, des conflits sociaux, des grèves ...
Comme solutions aux problèmes conjoncturels nous avons soit le choix des modes
de financement appropriés soit le recours à des techniques telles que l'affacturage ou escompte
etc.
La gestion de trésorerie est aussi la prise en compte systématique de la démarche
prévisionnelle. Le trésorier doit penser à son insertion, son maintien et son développement en
environnement instable. Il doit prévoir les événements au lieu de les subir, se doter d'une ligne
d'action au lieu de procéder au coup par coup et passer d'un système de résultats constatés à un
système de résultats programmés.

CHAPITRE 2 : L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE ET


FINANCIER

Section 1 : Les conditions de banque


Les banques sont les partenaires permanents et obligés du trésorier d'une entreprise. Les
banques ont collectivement défini les règles générales du jeu qui encadrent leurs relations avec
les entreprises. Les entreprises négocient avec les banques les taux et les commissions
appliquées. Il y'a une structure de conditions bancaires qui constitue le canevas des relations
avec l'entreprise.
Le trésorier doit donc bien utiliser et négocier les services financiers mis à sa disposition
par son banquier. Il doit négocier périodiquement, puisque les taux et les conditions financières
générales évoluent en permanence. Il ne doit pas hésiter à faire jouer la concurrence entre les
établissements financiers.

Section 2 : Les dates d'opération et les dates de valeur


Date d'opération : C'est la date à laquelle une opération est comptabilisée par la banque et
qui sert de point de départ au calcul de la date de valeur ;
Date de valeur : date qui sert au décompte des intérêts débiteurs (découvert) ou des intérêts
créditeurs (dépôts à terme). C'est à dire la date à partir de laquelle le compte de l'entreprise est
crédité ou débité par la banque.
Les jours de valeur : jours de débit ou de crédit réellement pris en compte par la banque
pour calculer les intérêts débiteurs (agios) ou créditeurs. C'est aussi des jours durant lesquels la
banque garde les fonds de ses clients sans les remettre à leur disposition.
L'heure de caisse ; l'heure limite quotidienne pour la prise en compte d'un mouvement en
date d'opération du jour.
Les jours de banque : Il correspond à l'écart entre la date d'opération et la date de valeur.
Les jours ouvrés : ce sont les jours où la banque a effectivement travaillé.
Les jours ouvrables : ce sont les jours de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés.
Les jours calendaires : correspondent aux jours du calendrier.
A chaque opération effectuée avec la banque correspond une durée et un type de jour
particulier. Les jours de banque donnent naissance au « flottant » ou « float » qui est le nombre
de jours où les fonds restent à la disposition de la banque qui n'a pas encore crédité le montant
en valeur dans les comptes de l'entreprise.

Section 3 : La maîtrise des modes de paiement


Le trésorier est le principal et parfois le seul interlocuteur de l'entreprise auprès des
banques. Il intervient par conséquent dans le circuit des modes de paiement reçus ou émis. Il
doit alors développer un certain nombre de réflexes concernant le respect des délais de remise,
le comportement à avoir en cas d'impayés. Il intervient également dans le choix des modes de
paiement.
Ainsi, nous avons comme mode de paiement :
II s'agit de billets et pièces qui sont utilisés pour les paiements de proximité et au détail.
Ce mode de paiement a des avantages et des inconvénients.
Avantages : le paiement est immédiat. Ce mode de paiement ne donne aucune
information sur la personne, il permet de conserver l'anonymat.
Inconvénient : le risque de perte, vol ou contrefaçon.
Le chèque est le moyen de paiement le plus utilisé dans les pays développés. C'est un titre
de paiement par lequel un tireur donne l'ordre à sa banque de payer au bénéficiaire une somme
déterminée. Cela implique que le compte bancaire qui sera débité soit préalablement
approvisionné. Pour être valable, un chèque doit comporter la date, le lieu de création et la
signature de l'émetteur.
C'est un mode de paiement qu'il convient de réserver à de gros montants. Il comporte des
avantages et des inconvénients :
Avantages : le chèque est facilement accepté. Il peut être utilisé pour le paiement à
distance. Il peut permettre à la personne qui émet des chèques de mieux gérer ses comptes s'il
remplit bien la souche du carnet de chèque. Le chèque est un document qui peut être une preuve
parfaite de paiement ;
Inconvénients : des règles de prudence sont nécessaires pour éviter les impayés. De plus,
le chèque nécessite de la part des banques un traitement lourd et très onéreux. Le délai
d'encaissement est parfois long.
3. Le virement ou transfert
Le virement permet le transfert de fonds d'un compte vers un autre compte. Il peut être
effectué entre deux banques différentes. Un ordre de virement comprenant les coordonnées
bancaires du bénéficiaire (banque, numéro de compte) doit être donné à la banque, qui effectue
ensuite la transaction. Ce mode de paiement comporte aussi des avantages et des inconvénients.
Avantages : C'est un mode de transaction à distance très sûr. Le virement est disponible
plus facilement grâce aux outils télématiques proposés par les banques (possibilité d'effectuer
des virements par téléphone, Internet,...). Le virement est un moyen de paiement rapide (J+2)
grâce notamment au traitement informatique.
Inconvénients : le virement est payant.

4. Le prélèvement
Le prélèvement est un moyen de paiement à distance répétitif. Cet avis est adressé en
priorité aux grands créanciers devant toucher un nombre important de clients particuliers
(Exemple : SONABEL, ONEA, ONATEL...).
Avantages : le prélèvement est un moyen de paiement sûr. Il permet d'assurer notamment
les paiements réguliers. Le payeur est informé suffisamment tôt par le créancier de la date
du prélèvement et du montant exigible, ainsi le payeur peut s'assurer de l'approvisionnement de
son compte. L'accord de prélèvement est consenti une fois et n'a pas besoin d'être
systématiquement renouvelé. Il peut être rompu sur désaccord de la banque ou du client, ou
encore par la fin du contrat liant le client et le fournisseur.

II. Les effets, les traites et l'escompte


Ils constituent un mode de paiement à terme. Ils représentent l'engagement de payer un
montant à une date future. On distingue la lettre de change et le billet à ordre.

1. La lettre de change
La lettre de change (appelé également traite) est un effet de commerce transmissible par
lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre à l'importateur (le tiré) ou à son représentant (son
banquier) de lui payer une certaine somme, à une date déterminée. L'exportateur expédie la
traite à l'importateur pour que celui-ci la lui retourne acceptée, c'est-à-dire signée.
Au travers de la traite, l'exportateur octroie à son client un délai de paiement plus ou moins
long. Il peut lui-même mobiliser ce crédit auprès de la banque en lui demandant l'escompte de
cette traite. Le titulaire d'une traite peut également la conserver et l'encaisser à l'échéance ou
encore la remettre en règlement à un créancier par voie d'endossement.
L'aval d'un banquier de premier ordre assure le paiement à l'échéance. Il s'agit d'un
engagement par lequel un tiers ou un signataire de la lettre de change se porte garant en vertu
de la lettre de change. L'aval peut être donné pour le montant total de la lettre de change ou
pour une partie seulement. Sur la base de ce mécanisme, il est recommandé de demander à
l'acheteur dès la signature du contrat une promesse d'aval émanant de sa banque.

Avantages et inconvénients
La lettre de change dispose de nombreux avantages :
- Il matérialise une créance qui peut être négociée (escomptée) auprès d'une banque ;
- L'exportateur peut être assuré du paiement de sa créance en demandant l'aval de la banque de
l'importateur ; cette garantie n'est évidemment pas donnée automatiquement et gratuitement ;
- La lettre de change peut être transmise par endossement pour régler une dette ;
- L'effet est émis sur l'initiative du vendeur et non de l'acheteur, ce qui est toujours plus
intéressant pour ce premier ;
- La traite détermine précisément la date de paiement.
La lettre de change présente néanmoins les inconvénients suivants :
- Elle ne supprime pas les risques d'impayés (sauf si elle bénéficie de l'aval d'une banque), de
perte et de vol ;
- Son recouvrement peut être long car elle est soumise à l'acceptation de l'importateur,
transmise par voie postale.

2. Le billet à ordre
Le billet à ordre est un effet de commerce émis sur l'initiative de l'acheteur (le
souscripteur), par lequel celui-ci promet le paiement d'une certaine somme, à vue où à une
certaine date, à son créancier, c'est-à-dire le vendeur (le bénéficiaire). Le règlement « à vue »
se fera sur présentation du billet à ordre à la banque qui y est indiquée.

Avantages et inconvénients
Le billet à ordre a quasiment les mêmes avantages et inconvénients que la lettre de change
(il peut être avalisé par une banque, endossé, négocié, ...) si ce n'est sur un point essentiel, à
savoir qu'il est émis sur l'initiative de l'acheteur et non du vendeur.

3. Le crédit documentaire
Le crédit documentaire est l'engagement écrit que prend une banque (émettrice) envers le
vendeur (bénéficiaire) d'effectuer, à la demande de l'acheteur (donneur d'ordre) et
conformément aux directives données par ce dernier, une prestation (paiement, acceptation)
pour un montant déterminé et sur présentation des documents exigés.
Le crédit est l'instrument de paiement qui offre la meilleure sécurité.
Les avantages et les inconvénients du crédit documentaire :

Pour l'acheteur
Avantage
Sécurité de ne payer le vendeur que s'il a rempli ses obligations ;
Inconvénients
- Coût : l'acheteur supporte les frais de la banque émettrice ;
- La procédure est longue et complexe.

Pour le vendeur
Avantages :
- Sécurité : il est couvert du risque commercial ;
- Gestion de trésorerie : il déclenche le paiement en présentant les documents requis.
Inconvénients :
Coût : il support les coûts de la banque qui lui a notifié le crédit ou qui l'a confirmé.

Section 4 : Les décisions de financement


Les décisions de financement son les moyens disponibles pour financer au mieux les
déficits de trésorerie de l'entreprise sur une courte période (de quelques jours à plusieurs
semaines). Il s'agit des crédits à court terme destinés à couvrir des décalages existant
essentiellement entre les dépenses et les recettes d'exploitation et servent à financer des
variations conjoncturelles du besoin en fonds de roulement.
Comme moyens de financement à court terme, nous avons les concours bancaires court
terme qui se décomposent en deux parties :
- Les crédits de trésorerie dits objectifs s'appuient sur l'existence d'une créance commerciale
qui assure la garantie du crédit octroyé (escompte, affacturage) ;
- Les crédits de trésorerie dits subjectifs qui permettent d'assurer l'équilibre de la trésorerie
courante de l'entreprise lorsque celui-ci ne peut être obtenu par la mobilisation de créances
commerciales.

En l'absence de garantie hypothécaire et de leur caractère très court terme, ces crédits de
trésorerie sont particulièrement risqués pour les banques. Ainsi, les banques font recours aux
crédits de trésorerie à objet général (le découvert, le crédit spot, l'escompte d’effet de
commerce, l'avance en devises) et aux crédits de trésorerie à objet « spécifique » (le crédit de
campagne, l'avance sur marchandises).

Section 5 : Les décisions de placement


Ces décisions sont des moyens pour placer au mieux les excédents de trésorerie de
l'entreprise sur une courte période (de quelques jours à plusieurs semaines).
Les principaux critères pour effectuer un placement sont :
- Le rendement du placement qui est le rapport entre ce que rapportent le placement et le
capital que l'entreprise a investi ;
- La liquidité de placement, c'est l'aptitude de l'entreprise à récupérer ses liquidités
rapidement sans perte de capital ;
- La sécurité ou le risque de placement qui peut soit protéger, soit altérer le capital investi
d'une perte éventuelle et donc faire en sorte que l'entreprise récupère au moins son capital
investi ;
- La fiscalité du placement qui est aussi un critère important
On a des instruments de placement non négociables et des instruments d
e placement négociables.
Les instruments de placement non négociables : il s'agit des placements qui se
définissent comme des engagements de l'entreprise à laisser une somme en dépôts (bloquée)
sur un compte bancaire appelé compte à terme et cela pendant une durée déterminée en échange
d'une rémunération (un taux) qui est fonction d'un taux fixé d'avance, de la durée et du montant
choisi.
Les instruments de placement négociables, contrairement aux placements non
négociables, sont des placements très liquides, pouvant être à tout moment négocier si le
prêteur souhaite récupérer les fonds investis. Il existe, d'une part, des dispositions prévues pour
leur revente éventuelle et d'autre part, des marchés secondaires qui ne sont pas
systématiquement boursiers.
Ces produits se négocient aussi bien sur le marché financier (des actions et obligations)
que sur le marché monétaire (des titres de créances négociables).
Le marché monétaire est le marché des capitaux à court et moyen terme et le marché
financier est celui des emprunts et placements à long terme et des instruments dérivés.

En rappel
Les actions et les obligations sont des valeurs mobilières qui sont des titres remis par la
société en échange d'un apport (les actions) ou d'un prêt (obligations). Ces titres sont émis sur
le marché financier primaire et éventuellement renégociés à des prix d'occasion sur le marché
financier secondaire, plus connu sous le vocable de bourse.
L'action est un titre de propriété représentant une fraction du capital d'une société dont la
propriété avec tous les droits (prérogatives financières et juridiques) y sont attachés.
L'obligation est une créance d'un tiers (le prêteur) sur l'émetteur (l'emprunteur). Elle prend
la forme d'un titre négociable représentant une part de l'emprunt émis. Ce titre, productif
d'intérêts (coupon), est généralement remboursé au pair, c'est-à-dire à son nominal d'émission.
Les titres de créances négociables (TCN, billets de trésorerie, certificat de dépôt et les
bons à moyen terme négociables) sont des titres émis au gré de l'émetteur, négociables sur un
marché réglementé (marché monétaire), qui représentent chacun un droit de créance pour une
durée déterminée. Il s'agit des valeurs mobilières puisque négociables et les effets de commerce
car représentant une somme d'argent à court terme et ils ne sont pas côtés en bourse.

CHAPITRE 3 : LES OUTILS DE GESTION DE


TRÉSORERIE
Section 1 : Les prévisions de trésorerie
La pertinence et l'efficacité des décisions prises par le trésorier dépendent de la qualité
des informations et des prévisions dont il dispose concernant les flux de trésorerie. Ainsi,
l'entreprise doit :
- Établir des prévisions mensuelles de trésorerie : celles-ci sont effectuées généralement en
début d'année sous forme mensuel et ont pour objectif :
 D'évaluer les insuffisances de trésorerie qui apparaîtraient pendant certaines périodes et qui
doivent en conséquence être couvertes par des concours bancaires;
 d'évaluer les excédents de trésorerie qui doivent faire l'objet de placements rémunérateurs.
- Surveiller quotidiennement, dans le courant du mois, la trésorerie au moyen d'un planning
journalier ;
L'établissement et le contrôle de ces prévisions permettent au trésorier d'arriver à
comprimer les marges d'erreurs dans des limites faibles.

1. Principe de base
Le trésorier agit dans le cadre du plan de développement de l'entreprise. Face aux objectifs
stratégiques et opérationnels à moyen et long terme qui lui sont assignés, il recherche
l'utilisation optimale des fonds et la sécurisation des flux financiers. Ses variables de décision
sont la définition des moyens de règlements et d'encaissements, l'utilisation ou non de
crédits de court terme et le placement à court terme de liquidités.
Son objectif est donc de laisser à tout moment dans l'entreprise une situation de
disponibilité nulle ou faiblement négative.

A. L'horizon et le pas de la prévision


Dans les prévisions de trésorerie, comme dans toutes les procédures de prévision, il faut
distinguer l'horizon et le pas de la prévision.
L'horizon peut être défini comme la période de flux de fonds portant sur des périodes
annuelles ou pluriannuelles de 3 à 5 ans. C'est l'objet de plans de financement.
Sur un plan opérationnel, les prévisions de trésorerie sont établies mois par mois, sur un
horizon annuel et parfois semestriel.
Les prévisions de trésorerie en date de valeur sont établies sur un horizon plus étroit,
compris généralement entre une semaine et un mois.
Le pas de la prévision est l'intervalle de temps qui sépare l'établissement, ou la révision,
de deux prévisions successives. Le plan de financement est établi tous les ans ou parfois, deux
ou plusieurs fois par an.
Les prévisions de trésorerie annuelles mensualisées sont établies ou révisées tous les mois,
ou parfois, selon la nature de l'activité, plusieurs fois dans le mois. Les prévisions en date de
valeur sont établies ou révisées chaque jour.
B. Qui élabore les prévisions de trésorerie ?
La situation est variable en fonction de la taille, de l'organisation de l'entreprise et de la
place prise par la fonction financière au sein de cette organisation.
Le plan de financement est généralement établi sous la responsabilité de la direction
générale, avec le concours de la direction financière. Le service de trésorerie de l'entreprise
prend en charge, la plupart du temps, l'élaboration du plan de trésorerie mensualisé, et des
prévisions en date de valeur.
Mais l'élaboration de prévisions de trésorerie requiert la collaboration et la participation
de tous les services de l'entreprise. Par exemple, pour établir les prévisions d'encaissements sur
ventes, il faut connaître les conditions de vente et de crédits accordées par le service des ventes
ou de la direction du marketing.
Les prévisions en date de valeur nécessitent de nombreux échanges d'informations avec
les banquiers de l'entreprise.
C. Sur quelles données de base ?
Les différentes informations nécessaires à l'élaboration des prévisions sont recueillies
auprès des divers services de l'entreprise. Les informations comptables et budgétaires peuvent
avoir une place privilégiée. Mais les renseignements obtenus auprès des autres services (ventes,
achats et approvisionnements...) sont indispensables, notamment lorsqu'il s'agit d'opérations
déjà engagées.

D. Selon quelle procédure ?


Pour les trois horizons et différents pas dans la construction des prévisions de trésorerie,
il existe trois (3) démarches différentes.
Le plan de financement vise à prévoir les emplois et ressources et à assurer l'équilibre à
long terme.
Le budget de trésorerie s'intéresse aux prévisions d'encaissements et de décaissements et
àréaliser l'équilibre à court terme.
Les prévisions de trésorerie au jour le jour se focalisent sur les flux en date de valeur
et visent à l'équilibre des comptes bancaires.
La notion de trésorerie peut être appréhendée en termes de flux, correspondant aux
encaissements et décaissements pendant une période, ou en termes de stock, représentant la
situation de trésorerie à un moment donné. La relation reliant les flux aux stocks est la suivante
:
Situation de trésorerie au début de la période
+ Encaissement de la période
- Décaissements de la période
= Situation de trésorerie en fin de période

On peut maintenant aborder les composantes de la situation de trésorerie à partir de quatre


(4) grandes notions au contenu de plus en plus large que sont : l'encaisse, l'actif liquide, la
trésorerie nette et la trésorerie potentielle.
2. La notion d'encaisse
L'encaisse peut être définie comme l'ensemble des moyens de paiement détenus par
l'entreprise, et qui sont disponibles de façon quasi immédiate. L'encaisse d'une entreprise
comprend principalement :
 la caisse ;
 les différents compte à vue : banques, CCP, et autres organismes ;
 les valeurs à l'encaissement : chèques, coupons à encaisser, effets remis à l'encaissement ou à
l'escompte ;
 les chèques reçus mais non encore remis à l'encaissement.
Pour les comptes bancaires, il s'agit des comptes ayant un solde débiteur dans l'entreprise,
c'est-à-dire créditeur pour la banque.
Dans l'optique de la gestion de trésorerie, le trésorier aura pour but de réduire, autant que
faire se peut, le montant des actifs non rémunérés. L'objectif de la trésorerie zéro est donc un
objectif d'encaisse zéro (à l'exception du fonds de caisse nécessaire à l'exercice de nombreux
métiers dans le commerce).
Sur un plan opérationnel, le solde journalier des encaissements et des décaissements
correspond à la notion d'encaisse. Mais il faut distinguer :
 le solde comptable d'après les enregistrements comptables des opérations d'encaissement
 et de décaissements ;
 le solde en valeur, après application par la banque des dates de valeur.

3. la notion d'actifs liquide (liquide assets)


Dans l'optique de la gestion de la trésorerie, il faut tenir compte non seulement des moyens
de paiements quasi immédiats mais de l'ensemble des placements correspondants à une
trésorerie excédentaire. Les actifs liquides comprennent donc les disponibilités ou liquidités, et
les différents titres de placements détenus par l'entreprise.
Les disponibilités qui apparaissent à l'actif du bilan comprennent en plus l'encaisse, les
bons qui dès leur souscription sont remboursables à tout moment, et les comptes bancaires à
terme lorsqu'il est possible d'en disposer par anticipation. Les titres de placements comprennent
les valeurs mobilières de placement (actions, obligations), les titres de créances négociables,
les bons de caisse et les dépôts à terme.

4. La trésorerie Nette
Présenté d'abord par les partisans de l'analyse fonctionnelle (TN = FR - BFR), elle a été
adoptée par de nombreux trésoriers.
La notion de trésorerie nette est une notion plus large que la notion d'encaisse, ou d'actifs
liquides, puisqu'elle représente la différence entre les valeurs de trésorerie actives et passives.
Elle peut être positive, nulle ou négative.
Les valeurs de trésorerie actives comprennent les disponibilités qui constituent une notion
plus large que la notion d'encaisse. Elles comprennent également l'ensemble des postes de l'actif
correspondant aux produits de placements de la trésorerie excédentaires, notamment les valeurs
mobilières de placement et les titres de créances négociables.
Les valeurs de trésorerie passives correspondent aux différents crédits auxquels
l'entreprise a pu avoir recours pour financer une partie de sa trésorerie. Les valeurs de trésorerie
passives comprennent notamment les soldes créditeurs des banques, correspondant à la notion
de découvert, et les concours bancaires courants, il faut ajouter les effets escomptés non échus.
La notion de trésorerie nette peut être caractérisée comme une définition en terme
d'emplois et ressources, apparaissant au bilan, ou en terme de variations d'emplois et de
ressources, apparaissant dans le tableau de financement.

La notion de trésorerie nette est une définition obtenue par différence puisque :
Valeurs de trésorerie actives - Valeurs de trésorerie passives = Trésorerie
Nette TN (positive, nulle ou négative).

La notion de trésorerie nette est une définition résiduelle ; la TN est la différence entre le
FR et le BFR (FR - BFR = TN). La trésorerie est donc dépendante du montant du FR et du BFR.

5. La trésorerie potentielle
La notion de trésorerie nette par son aspect résiduel risque d'appauvrir la conception qu'on
se fait du rôle de la trésorerie, notamment en masquant sa fonction comme source de flexibilité,
par exemple, pour saisir des opportunités d'investissement ou faire face à des difficultés. La
notion de trésorerie ne doit-elle pas retenir que les seules valeurs de trésorerie actives ou
passives existant réellement aujourd'hui ou, englober également les liquidités potentielles et
les capacités d'endettement inemployées ?
Une entreprise qui possède une trésorerie excédentaire peut accélérer le règlement de ses
fournisseurs pour bénéficier d'un escompte pour règlement comptant. Cette pratique qui peut
constituer un excellent placement de la trésorerie, a pour conséquence d'accroître les BFR et de
diminuer la trésorerie disponible. De même, une capacité d'endettement non utilisée permettrait
à l'entreprise d'obtenir des financements nouveaux en cas de besoin.
Si l'on tient compte de tous ces éléments, on peut présenter une notion de trésorerie
potentielle qui est définie comme la somme des actifs de trésorerie, des capacités non utilisées
au niveau de l'endettement à court, moyen et long terme, diminuée de l'ensemble des ressources
de trésorerie.
Si l'on adopte cette définition, la préoccupation de la gestion de la trésorerie n'est plus
seulement la liquidité au jour le jour ; elle devient l'un des éléments de la planification
financière.
Section 2 : Comment élaborer les prévisions de trésorerie ?
Dans les prévisions de trésorerie comme dans toutes les procédures de prévisions, il est
important de distinguer l'horizon et le pas de la prévision.
 L'horizon est la période de temps sur laquelle porte la prévision : les prévisions peuvent être
élaborées sur une année ou sur une période plus longue de 2 à 5 ans au plus. On parle alors de
plan de financement. Il y'a aussi des prévisions de trésorerie en date de valeur qui se font sur
des périodes relativement réduits (semaine, mois).
 Le pas de la prévision est l'intervalle de temps qui sépare l'établissement ou la révision de
deux prévisions successives.
L'élaboration des prévisions de trésorerie dépend de la taille, de l'organisation de
l'entreprise et de la place prise par la fonction financière au sein de cette organisation. Cette
élaboration requiert la collaboration et la participation de tous les services de l'entreprise. Les
informations comptables et budgétaires sont autant nécessaires que les renseignements obtenus
auprès des autres services (ventes, achats, approvisionnement, etc....). Lorsque les informations
sont difficiles à obtenir ou présentent un coût trop élevé, on utilise des procédures statistiques.
La construction des prévisions se fait généralement en trois niveaux :
 le niveau le plus élevé correspond à une démarche annuelle ou pluriannuelle, dont l'objectif
est de prévoir les agrégats du plan financier établis pour une période de 3 à 5 ans ;
 le second niveau correspond à la procédure de mensualisation des prévisions annuelles.
L'horizon est habituellement de 12 mois ; le pas des prévisions peut être mensuel ou inférieur ;
 le dernier correspond à la prévision en date de valeur qui repose sur un suivi de la trésorerie
elle-même en date de valeur. L'horizon peut être variable, mais il dépasse rarement le mois. Le
pas de la prévision est ici journalier.

On peut représenter ces trois (3) niveaux comme suivent :


Section 3 : le budget ou plan de trésorerie
Le budget de trésorerie ou plan de trésorerie est un document où sont recensés
mensuellement, sur un horizon de douze (12) mois, les mouvements, les entrées et sorties de
liquidité affectant la trésorerie de l'entreprise. C'est comme un échéancier mensuel, établi pour
une année, regroupant les principaux postes de dépenses et de recettes (hors emprunt).
Le plan de trésorerie a pour objet de déterminer le niveau de l'encaisse disponible ou le
montant des besoins de trésorerie en fin de mois si l'échéance est mensuelle ou à la date de
chaque échéance. Il permet d'assurer les prévisions de trésorerie relatives d'une part à
l'exploitation, d'autre part aux investissements et à leur règlement. Il a pour but de prévoir les
placements ainsi que les financements complémentaires par des ressources à court terme,
pour mieux les négocier. Il permet également de connaître les frais financiers auxquels le
trésorier doit faire face.
L'apport essentiel du budget de trésorerie est la mise en évidence des maxima et minima
de trésorerie disponible avant emprunt et mobilisation possible de lignes de crédit.
Ce plan n'est qu'une prévision mensuelle sur un an des flux générés par les activités de
l'entreprise. Il doit donc être réactualisé en cours d'année (mensuellement en fonction des taux
de réalisation constatés en cours d'exécution ainsi qu'à la suite du vote du budget supplémentaire
ou de décisions modificatives et au vu de la comptabilité d'engagement).
L'arbitrage entre ligne de trésorerie et emprunt doit s'effectuer selon la nature du besoin à
financer :
 L'emprunt « budgétaire » constitue un prêt long terme destiné à financer des immobilisations
(les besoins permanents) ;
 L'ouverture de crédit de trésorerie est adaptée au financement de l'exploitation courante (la
couverture de besoins ponctuels de liquidité). Son objet est d'éviter le recours excessif à
l'emprunt long terme.
La ligne de trésorerie doit servir exclusivement à financer des dépenses d'exploitation
courantes dont les échéances ont été prévues dans le plan de trésorerie, et à pré financer un
investissement en attente de l'emprunt.
Le plan de trésorerie qui est un plan mensuel, est établi sur 12 mois et comprend les
rubriques suivantes :
 le solde de trésorerie en début de mois ;
 les flux de trésorerie d'exploitation ;
 les flux de trésorerie hors exploitation ;
 les flux financiers ;
 le solde de trésorerie en fin de mois avant frais financiers (court terme), qui permet de
calculer le coût de financement de la trésorerie ;
 le solde de trésorerie après frais financiers (court terme).
 Le plan de trésorerie ou le budget de trésorerie est aussi la résultante de tous les budgets
(ventes, approvisionnements, investissements, de frais de production, de distribution et de
services généraux) qui se retrouvent dans les encaissements (entrées) et les décaissements
(sorties).
Les encaissements comprennent :
 les règlements des clients (budgets des ventes) ;
 les acomptes versés par le client ;
 les réalisations d'actif immobilisé (budget des investissements).
Auxquels s'ajoutent des encaissements uniquement financiers :
 les intérêts et dividendes reçus ;
 l'augmentation de capital ;
 les emprunts.
Les décaissements comprennent :
 les achats (budgets des approvisionnements) ;
 les frais (budget des frais de production, de distribution, de services généraux, etc.) ;
 les acquisitions d'actifs (budgets des investissements).
Auxquels s'ajoutent également les décaissements uniquement financiers :
 les intérêts et dividendes versés ;
 les remboursements d'emprunt ;
 les achats de participation, etc…
 Ainsi, le budget de trésorerie peut être schématisé comme ci-dessous.

1. Le budget de trésorerie ou la mensualisation des prévisions de trésorerie


A. L'objectif de la mensualisation
L'objectif de la mensualisation est de transformer les emplois et ressources annuelles du
plan de financement en encaissement et décaissement mensuels. En tenant compte du rythme
des encaissements et des décaissements, la mensualisation fera apparaître, mois par mois, une
trésorerie excédentaire ou déficitaire.
Le pas mensuel doit-il être observé dans tous les cas ? Le pas peut être variable selon
l'activité ou les contraintes propres de l'entreprise. Une entreprise qui possède un grand nombre
de clients qui paient de façon régulière au cours du mois, peut avoir intérêts à faire des
prévisions par quinzaines, décades ou semaines, afin d'isoler les périodes au cours desquelles
la TVA, ou les charges sociales seront payées. En revanche, lorsque le nombre de clients est
réduit, et que leurs paiements se réalisent de façon aléatoire au cours du mois, le découpage
mensuel peut demeurer satisfaisant.
Plusieurs méthodes ont été proposées. Elles reposent toutes sur des principes de base
communs qui peuvent être ainsi résumés :
 d'abord traduire les opérations d'exploitation en recettes et dépenses mensuelles ;
 ensuite intégrer les opérations hors exploitations notamment les investissements ou les
opérations financières prévues dans le plan de financement ;
 enfin, faire apparaître les besoins de crédit lorsque la trésorerie est déficitaire et les
possibilités de placements en cas de trésorerie excédentaire.
Pour convertir les opérations d'exploitation en encaissements et décaissements mensuels
plusieurs principes doivent être respectés.

a. Tenir compte des décalages


Les différentes recettes et dépenses doivent être enregistrées dans le mois correspondant
à leur encaissement et décaissement. Il faut tenir compte des délais de règlement effectifs qui
entraînent des décalages entre l'engagement des opérations et les flux monétaires qui en
découlent. Pour connaître les décalages réels, plusieurs méthodes sont possibles. Une entreprise
de négoce ou une entreprise industrielle qui possède un petit nombre de clients ou de
fournisseurs, on peut avoir recours à des méthodes statistiques. Ces méthodes ont pour objectif
d'extrapoler les flux futurs à partir d'une étude des flux déjà réalisés.

b. Tenir compte de la TVA


Dans le plan de financement, les prévisions concernaient des flux HT. Dans la
mensualisation, il faut traduire les produits et les charges en encaissements et décaissements
mensuels TTC. La TVA à payer correspond à la TVA collectée, diminuée de la TVA déductible
ou récupérable.
Pour la TVA collectée, l'exigibilité est :
 pour les biens corporels, la livraison, c'est-à-dire,en pratique, la facturation (exigibilité sur les
débits) ;
 pour les prestations de services et les travaux immobiliers, l'exigibilité résulte de
l’encaissement du prix total ou des acomptes.
Pour le TVA déductible, la déductibilité porte sur :
 la TVA déductible sur les immobilisations (investissements) qui est déductible le mois de la
livraison ;
 la TVA déductible sur les autres achats et les services qui est déductible le mois de la livraison
ou du décaissement.
La TVA à décaisser pour le mois m se calcule donc selon les principes suivants :
TVA collectée sur ventes du mois m
- TVA déductible sur immobilisations du mois m
- TVA déductible sur autres biens et services du mois m
= TVA à reverser pour le mois m, et effectivement versée au Trésor publique entre le
05 et 25 du mois suivant m+1.

C. La mensualisation véritable audit financier de l'entreprise.


Les praticiens font souvent remarquer que la mensualisation des prévisions de trésorerie,
qui fait appel à la collaboration de tous les services de l'entreprise, constitue un véritable audit
de la gestion des flux de trésorerie et de la situation financière de l'entreprise.
En premier lieu, la mensualisation permet de mieux appréhender la saisonnalité des
activités de l'entreprise. L'étude des conditions de paiement des clients et des fournisseurs fait
mieux connaître les relations de l'entreprise avec l'extérieur et ses principaux partenaires. Elle
permet, par exemple, d'apprécier la vulnérabilité de l'entreprise en cas de décalages des
paiements des clients, ou face à une demande d'accélération des règlements de la part des
fournisseurs. Elle peut révéler le cas des clients ou des fournisseurs qui occupent une place
importante et qui serait tenter d'en abuser.
Enfin, en intégrant l'ensemble des flux hors exploitation, la mensualisation fait apparaître
les périodes de tension dans la trésorerie qui peuvent révéler la fragilité des structures
financières de l'entreprise.

2. Prévisions de trésorerie au jour le jour ou en date de valeur


L'enregistrement des flux d'encaissement et de décaissement en « date d'opération » ne
permet pas de connaître la position de trésorerie de l'entreprise dans les comptes de la banque,
car celle-ci, faisant jouer un certain nombre de décalage, enregistre les opérations en « date de
valeur ».
Pour gérer la trésorerie d'une entreprise, il faut prendre en compte les dates
d'enregistrement retenues par la banque ; c'est ce que l'on appelle la gestion en date de valeur.
Toute prévision au jour le jour s'effectuera donc en date de valeur.
La gestion en date de valeur - Date de valeur, jours ouvrés et calendaires, heure de caisse.

a. Les dates de valeur


On peut définir la date de valeur comme la date à laquelle la banque enregistre
effectivement en crédit ou en débit les opérations dans les comptes des entreprises. Il s'agit donc
des dates réelles de crédit et débit retenues par la banque pour calculer les agios.
Le principe de base est que les recettes sont créditées en valeur après la date d'opération ;
les dépenses sont débitées en valeur avant la date d'opération. Les encaissements seront donc
pris en compte le plus tard possible, et les décaissements le plus tôt possible.

b. les jours calendaires et jours ouvrés


II faut compléter la notion de date de valeur par celles des jours calendaires (JC) et des
jours ouvrés (JO).
Les jours calendaires (JC) sont les jours du calendrier ; ils font référence à tous les jours
de la semaine du lundi au dimanche inclus. Il y'a donc 7 jours calendaires par semaine.
Les jours ouvrés (JO) sont les jours où la banque fonctionne normalement, il y'a 5 jours
ouvrés par semaine, sauf en cas de jours fériés. Certaines opérations de crédit font intervenir
les jours ouvrés, notamment les remises de chèques.
La différence entre jours ouvrés et jours calendaires n'est pas négligeable puisqu'on a pu
évaluer qu'un jour ouvré correspond approximativement à 1,4 jour calendaire.

c. L'heure de caisse
Pour gérer la trésorerie en date de valeur, il faut également tenir compte de l'heure de
caisse. L'heure de caisse est l'heure à partir de laquelle les opérations sont transférées au
lendemain, on peut parler du « minuit des banques ».
L'heure de caisse ne doit pas être confondue avec l'heure de fermeture des guichets. Les
banques qui, pour effectuer leur compensation s'adressent à d'autres banques, affichent des
heures de caisse matinales. Les banques appartenant à un réseau national peuvent avoir des
heures de caisses situées entre 15 et 16 heures.
Exemple
Un chèque de 100 000 euros remis à la banque le lundi matin sera enregistré à Jo + 2, soit
le mercredi. Supposons que l'entreprise effectue un virement de même montant ce même jour
le virement sera pris en compte à JC-1 soit le dimanche. Si le taux du découvert est de 15%, le
coût de l'opération est de : 100 000 x 0,15 x 3/360 = 125 euros
Si le chèque a été remis après l'heure de caisse, la date de valeur est décalée d'un jour, soit
jusqu'au jeudi. L'entreprise paiera 4 jours de découvert : 100 000 x 0 ,15 x 4/360 = 166,67
euros
II existe des dates de valeur dites « standard » pour les opérations de débit et de crédit.
Ces dates de valeur ainsi que l'heure de caisse peuvent bien évidement faire l'objet de
négociation entre la banque et l'entreprise.
PARTIE II – LA GESTION DU RISQUE DE
LIQUIDITÉ
La liquidité est le premier objectif de la firme : faire face à ses engagements à leurs
échéances est fondamental pour sa survie. En effet, si l'entreprise est « dans l'impossibilité
d'assumer son passif exigible avec son actif mobilisable ». Si elle n'est plus liquide ; elle est en
état de cessation de paiements et puis faire l'objet d'une procédure de redressement judiciaire.
En général, un actif liquide est un actif transformable en moyen de paiement de façon
quasi instantanée. En outre, la liquidité ne doit pas être confondue avec la solvabilité de
l'entreprise qui compare le moment de l'endettement avec la valeur des actifs de l'entreprise.
Parallèlement le risque d'illiquidité est le risque de ne pas faire face à ses engagements à
leurs échéances, alors que le risque d'insolvabilité est celui qui correspond à la situation d'une
entreprise dont l'évaluation de l'ensemble des éléments constituant le portefeuille d'actifs est
inférieure au montant des dettes inscrites au bilan.
Pour atteindre l'objectif de liquidité, la gestion de la trésorerie doit effectuer plusieurs
tâches :
En 1er lieu, elle doit assurer l'équilibre quotidien des flux de trésorerie. Dans ce but,
l'entreprise doit acquérir la maîtrise et le contrôle de ses flux d'encaissement et de décaissement.
Elle doit établir des prévisions et organiser le suivi de sa trésorerie en date de valeur ; elle peut
être ainsi en mesure de négocier, pour les améliorer, les conditions de banques qui lui sont
habituellement proposées.
La maîtrise des flux réalisés, l'entreprise doit prendre des décisions pour obtenir, jour
après jour, l'équilibre de ses flux d'entrée et de sorties de trésorerie. En conséquence, elle devra
placer ses flux de trésorerie excédentaires, ou emprunter des ressources financières en cas de
flux déficitaires.
Pour gérer la liquidité, la fonction de trésorerie doit remplir plusieurs missions :
 d'abord prévoir les encaissements et décaissements ;
 ensuite, optimiser la gestion des flux de trésorerie notamment en emprunter au meilleur prix
et en plaçant la trésorerie excédentaire à bon prix ;
 enfin, exercer un contrôle sur la gestion des flux.

CHAPITRE I : OPTIMISER LA GESTION DES FLUX DE


TRÉSORERIE

Pour optimiser les flux de trésorerie, il faut choisir les instruments de paiements
adéquats, emprunter au meilleur taux, obtenir les placements les plus rémunérateurs, réaliser
des arbitrages entre les différents moyens de financement, ou entre découvert et placement.
L'objectif à atteindre est celui de la trésorerie zéro qui est un objectif d'encaisse zéro. Cet
objectif est bien mise en lumière par l'examen des enjeux de la gestion de la trésorerie.
Comme on l'a vu précédemment, cette gestion repose sur un suivi et sur des prévisions de
la trésorerie en date de valeur.

Section 1. Enjeux et objectifs de la gestion de trésorerie


Les ouvrages consacrés à la gestion de la trésorerie présentent de nombreux exemples
d'erreur de gestion de la trésorerie : disposer d'un solde créditeur, dans une banque, alors que
des comptes sont débiteurs dans d'autres banques ; Ces différentes erreurs pourraient être
classées et présentées de la façon suivante :
 les erreurs d'équilibrage ;
 les erreurs de sur mobilisation ;
 les erreurs de sous mobilisation

A. L'erreur d'équilibrage
On pourrait définir l'erreur d'équilibrage comme l'existence simultanée de soldes débiteurs
en valeur générant des intérêts à payer, dans une banque, et, de soldes créditeurs en valeur non
rémunérés, dans une autre banque.
Ces erreurs d'équilibrage entraînent un coût égal aux intérêts débiteurs correspondants
aux sommes qui auraient pu être couvertes par les comptes créditeurs.
Une erreur d'équilibrage de 1.000.000 d'euros coûte, si le retient un taux de 12%
 1 000 000 x 0,12 = 120.000 euros l'an ;
 Soit 10.000 euros par mois, ou 333 euros par jour si l'on tient compte d'une année de 360
jours.

B. L'erreur de sur mobilisation


Elle correspond à l'existence de soldes créditeurs en valeur non rémunérés, une fois
éliminées les erreurs d'équilibrage.
Les erreurs de sur mobilisation proviennent soit d'un défaut de placement, soit d'un recours
inutile à des moyens de financement, comme par exemple, une remise à l'escompte trop
important, ou réalisée trop tôt, pour couvrir une échéance, soit des deux à la fois.
Le coût de la surmobilisation peut être évalué en fonction du coût du crédit non utilisé
lorsque la surmobilisation provient d'un recours inutile au crédit, ou en fonction d'un taux de
placement en cas d'excédent structurel de la trésorerie.
Une entreprise est en découvert de 1 million d'euros le premier jour du mois. Elle remet 1
million de traites à l'escompte à échéance du 30 du mois. Le 15 du même mois l'entreprise reçoit
en date de valeur un virement non prévu de 1 million d'euros qui rend le solde créditeur jusqu'à
la fin du mois. Si le taux de l'escompte est de 10,50%, on peut évaluer approximativement le
coût de cette surmobilisation à 1 000 000 x 0,105 x 15/360 = 4.375,00 euros.

C. L'erreur de sous - mobilisation


Elle se produits lorsque l'entreprise a recours au découvert au lieu de mettre en place des
crédits et moyens de financement moins onéreux.
Le coût de la sous - mobilisation correspond à la différence entre le coût du découvert et
le coût du meilleur crédit pour l'entreprise.
Pour un écart de 2%, le coût, pour le solde moyen débiteur de 1.000.000 euros, représente
20.000 euros par an.
D. L'objectif de la gestion zéro (trésorerie zéro, ou encaisse zéro)
La trésorerie zéro, ou encaisse zéro, peut être définie comme une modalité de gestion de
trésorerie, dans laquelle, chaque jour, les soldes en valeur des comptes, dans les différentes
banques, doivent se rapprocher le plus possible de zéro, les montants excédentaires devant faire
l'objet de placement systématique.
Elle consiste donc à organiser et à gérer les flux de trésorerie afin d'éviter toute encaisse
oisive ; on pourrait parler d'une sorte de pilotage de la trésorerie en « flux tendu ».
La justification de la trésorerie zéro repose sur les différents coûts entraînés par l'existence
de soldes bancaires créditeurs ou débiteurs. Mais il faut distinguer les coûts explicites et les
coûts d'opportunité.
La rémunération des soldes à vue créditeurs étant relativement faible, tout solde en banque
excédentaire entraîne un manque à gagner, donc un coût d'opportunité égal à la différence avec
ce que rapporterait un autre placement de cet excédent.
Tout solde bancaire en valeur débiteur coûte généralement plus cher que les autres moyens
de financement de l'entreprise. La différence entre le coût du découvert, et le coût du moyen de
financement que l'entreprise aurait pu utiliser, représente une charge réelle, donc un coût
explicite.

Section 2. Le choix des instruments de paiement


Le rôle du trésorier consiste, en premier lieu, à gérer les flux d'encaissements et de
décaissements entre l'entreprise et l'extérieur. Pour désigner cette mission, on utilise parfois
l'expression « gestion du risque de flux ». Le trésorier doit connaître les différents instruments
de paiement utilisables dans les relations internationales. Il doit s'informer de leur évolution et
des progrès réalisés.
Les instruments de paiement utilisable dans les relations internationales, sont nombreux.
Le choix entre les différents instruments sera réalisé en fonction de plusieurs critères, et
notamment :
 les délais d'encaissement et de décaissement ;
 le coût de l'opération ;
 le degré de sécurité, en particulier les risques d'impayés. Ce dernier critère joue un rôle
important dans le cas des relations internationales.
Le choix d'un instrument doit permettre de réduire au maximum les frais tout en
conservant un bon degré de sécurité. Il doit également permettre d'entretenir de bons rapports
avec les principaux partenaires de l'entreprise, notamment ses fournisseurs et ses clients, tout
en respectant les délais de paiement impartis, par exemple par les administrations.
Le critère concernant les délais ne sera pas utilisé de la même façon pour les encaissements
et les décaissements : l'entreprise s'efforcera de raccourcir les délais d'encaissement ; elle tentera
de profiter le plus possible des délais de décaissement.

A. Choix des moyens internes

1. Décaissements
En principe, l'entreprise peut choisir librement les instruments qu'elle utilise pour réaliser
ses paiements (chèque, lettre de change, billet à ordre...). Elle effectue ce choix en fonction du
coût qu'ils entraînent, et des exigences ou des souhaits de ses fournisseurs et créanciers.
Pour profiter au maximum des délais de décaissements, l'entreprise aura tendance à choisir
le chèque comme moyen de décaissement. Plusieurs délais peuvent en effet s'ajouter :
acheminement postal, inertie du fournisseur qui n'adresse pas le chèque reçu le jour même à sa
banque, délai de compensation qui peut être augmenté par des jours fériés.

2. Encaissement
Normalement, le choix incombe aux clients et débiteurs. Toutefois, l'entreprise peut tenter
d'influencer ces choix afin d'accélérer les encaissements, et négocier avec ses partenaires pour
obtenir l'utilisation des instruments de paiement souhaités par l'entreprise.
Dans ces négociations, le rôle du service commercial, en contact avec la clientèle, est
primordial. Mais le service commercial a besoin d'être motivé. Il doit connaître les principaux
enjeux d'une bonne gestion de la trésorerie, notamment l'influence d'une réduction des délais
d'encaissement sur les frais financiers. Il doit être parfaitement au courant des avantages que
les modes de paiement proposés peuvent également apporter aux clients, et, des contreparties
qu'ils peuvent éventuellement offrir dans les discussions.

B. Choix des moyens de paiements internationaux


Certains objectifs sont communs avec les moyens de paiement internes. Il convient
d'accélérer le rapatriement des recettes tout en évitant d'être débité trop tôt des paiements.
L'objectif de la réduction des coûts est toujours présent. Mais d'autres problèmes apparaissent.
Lorsque les transferts concernent des devises étrangères, il faut tenir compte des changes qui
entraînent à la fois des frais et des risques. Les délais d'encaissement et de décaissement sont
plus longs que dans le cas des règlements internes. Ces délais dépendent en grande partie de
l'organisation et du fonctionnement des réseaux de transferts internationaux
Le risque d'impayé étant souvent plus important que dans le cas des règlements internes,
on utilisera de préférence, notamment pour les règlements important, les instruments
documentaires plus complexes à mettre en œuvre, mais représentant une plus grande sécurité.
Le chèque, le virement, la traite ou le billet à ordre qui sont utilisés dans le cas des
règlements internes peuvent être utilisés pour les paiements internationaux. Le virement occupe
une place prépondérante ; le chèque en raison des délais de règlement qu'il entraîne, une part
plus faible. Pour des raisons de sécurité d'accès dictées par la personnalité des clients ou
l'existence des risques spécifiques aux pays, lorsque les sommes en jeu sont importantes, il est
conseillé de recourir aux diverses procédures documentaires notamment le crédit documentaire.

Section 3. Emprunter au meilleur taux

A. Diversité des financements à court terme


Il existe actuellement un large éventail de financement à court terme. Plusieurs sortes de
classement peuvent être proposés. On peut distinguer des financements d'origine bancaires,
comme par exemple l'escompte et le découvert, et les financements qui font appel directement
aux marchés des capitaux comme les billets de trésorerie. On peut également opposer les
financements objectifs, qui affectent le crédit à un objet particulier, stocks ou créances, aux
financements qui ne reposent pas sur un objet particulier et que l'on peut qualifier de crédit
global.
Actuellement, on peut déceler plusieurs tendances dans l'évolution du financement à court
terme des entreprises : le développement du crédit global d'exploitation, l'essor des
financements par le marché monétaire avec les billets de trésorerie, enfin, l'importance prise
par les financements internationaux.

B. Coût réel d'un financement à court terme


Le coût réel d'un financement à court terme est différent du taux affiché ou taux nominal.
Dans la plupart des cas, les taux réels sont supérieurs aux taux affichés.
Le taux nominal, ou taux facial, d'un crédit à court terme est le taux d'intérêt utilisé par la
banque pour calculer les agios correspondant à la mise à disposition d'une somme d'argent
pendant un certain temps. Il doit être communiqué par la banque à ses clients.
Le taux nominal, ou facial, qui est affiché par la banque peut correspondre au taux de base
bancaires, ou à un autre taux négocié avec la banque, auquel s'ajoute différentes commissions.
Peuvent également s'y ajouter différentes majorations tenant, d'une part à la nature du crédit, et
d'autre part, à la situation propre du client.
Toutefois, pour obtenir les taux réels, il faut effectuer un certain nombre de redressements. Il
faut tenir compte notamment :
 de la durée pendant laquelle l'entreprise dispose effectivement du crédit ;
 du nombre de jours utilisé par la banque pour calculer les agios ;
 de la date de paiements des intérêts et commissions, en particulier dans le cas où les intérêts
sont précomptés et payés d'avance ;
 de l'année bancaire, c’est-à-dire, du calcul des intérêts sur 360 jours au lieu de 365 jours ;
 de l'impact des différentes commissions ;
 et, éventuellement, de la capitalisation des agios sur l'année.
1. durée réelle de mise à disposition des fonds
La disponibilité d'un crédit correspondant à la période pendant laquelle l'entreprise
dispose réellement des fonds. Il s'agit donc de la période qui s'écoule entre la date en valeur du
crédit au compte, et la date en valeur du débit. Le crédit en valeur est effectué, en général, le
lendemain du jour où le banquier réceptionne le support. Le débit à lieu, en général, la veille de
l'échéance du financement.

2. Nombre de jours d'agios


Pour le décompte d'agios, la durée retenue par la banque est égale au nombre de jour
calendaires s'écoulant entre la date de valeur au crédit du compte jusqu'à la date d'échéance,
auquel elle ajoute un certain nombre de jours dits jours de banque.
Les jours de banque correspondent à la différence entre le nombre de jours utilisés pour
calculer les agios, et le nombre de jours pendant lesquels le crédit sera effectivement mis à
disposition de l'entreprise.
Dans le cas d'une remise à l'escompte( remis le 31 mai, date d’échéance 30 juin) par
exemple, il existe deux façons de calculer le nombre de jours d'agios : date d'échéance plus 2
jours, ou durée apparente plus 1 jour. Le nombre de jour servant au calcul des agios est donc,
si l'on retient la durée apparente, le nombre de jours apparents (31 jours), plus 1 jour, soit au
total 31 + 1 = 32 jours.
Quel est l'impact du calcul du nombre de jours d'agios par rapport à la durée effective de
mise à disposition des fonds ? Pour un taux affiché de 10%, le taux réel s'élève à 10% x 32/30
= 10,67%.

3. Date de paiement des intérêts et commissions


II faut tenir compte de la date à laquelle les intérêts sont payés. Pour de nombreux crédits
à court terme, les intérêts sont précomptés, c'est à dire payés d'avance. Dans le cas du découvert,
en revanche, les intérêts sont post comptés puisqu'ils sont payés à l'échéance en fin de trimestre.
Un crédit de 100.000 euros est insuffisant pour couvrir un besoin de trésorerie du même
montant, si les intérêts sont payés d'avance.
En effet, pour un crédit de 100.000 euros, le montant des intérêts à 10% par an sur 32
jours, s'élève à : 100.000x0,10x 32/360 = 888,9 euros
L'entreprise ne recevra donc que 100.000-888,9 = 99.111,1 euros.
Quel est le taux d'intérêts réel, calculé sur 30 jours de mise réelle à disposition ?
On peut écrire : 99 111, 1x i x 30/360 = 888, 9 euros.
On a: i = 888,9x360/99.111, 1 x 30 = 10,76%.
On peut faire remarquer que le surcoût se fera dans le rapport de :
100.000/ (100.000-888,9) = 1,009
soit 10,67% x 1,009 = 10,76%

4. Année de 360 ou 365 jours


Le décompte des agios s'effectue sur une année de 360 jours, alors que l'entreprise se
finance sur une année civile qui est de 365 ou 366 jours. Cette procédure renchérit le crédit dans
un rapport de 365/360 = 1,138. Dans l'exemple étudié, le taux réel du crédit devient
: 10,76x365/360= 10,909%
5. Impact des différentes commissions (et notamment la commission de mouvement)
Des frais et commissions diverses viennent augmenter le montant des agios. La
commission de mouvement, en l'absence de négociation avec la banque, sera perçue à chaque
débit du montant des billets au taux de 0,025%, soit pour une année comprenant 12
renouvellements :
0,025x12 = 0,3%
En tenant compte de la commission de mouvement, le taux réel du crédit passe alors à
:10,909 + 0,3 = 11,209%
Alors que le taux affiché n'était que de 10%.

C. Rappel des principales conditions


Le décompte du nombre de jours d'agios et égal au nombre de jours s'écoulant entre la
date de valeur à laquelle le compte de l'entreprise est crédité du montant de l'escompte, et la
date de l'échéance, bornes incluses, majoré d'un jour de banque, avec un minimum de 10 jours
d'agios.
En ce qui concerne le nombre de jours de mise à disposition, l'escompte présente une
particularité : la date de remboursement du capital emprunté doit être assimilée au jour qui
précède la date à laquelle l'effet aurait été crédité en valeur, s'il avait été remis à l'encaissement.
Un effet remis à l'encaissement est crédité en valeur quatre jours calendaires après
l'échéance. Celle-ci serait d'ailleurs reportée si elle tombe un jour non ouvré. Il s'écoule un délai
de 3 jours entre la date d'échéance et la date de valeur en crédit en compte. Le nombre de jours
de mise à disposition est donc égal au nombre de jours qui s'écoule entre la date de valeur à
laquelle le compte de l'entreprise est crédité du montant de l'escompte, et l'échéance, ce nombre
étant majoré de 3 jours.
Le nombre de jours de mise à disposition est donc supérieur au nombre de jours d'agios
décomptés : l'entreprise bénéficie de 2 jours.
La date de paiement des agios coïncide avec la date de valeur du crédit au compte de
l'entreprise, c'est-à-dire la date de mise à disposition des fonds. Mais l'entreprise est seulement
créditée du net escompté correspondant au montant brut de la remise diminué des agios.

D. Calcul du taux réel d'un crédit de trésorerie

1. Rappel des conditions


Le nombre de jours d'agios est égal au nombre de jours s'écoulant entre la date de valeur
au crédit du compte bénéficiaire, jusqu'à l'échéance, bornes incluses, majoré d'un jour de
banque, avec un minimum de 10 jours d'agios.
La date de remboursement correspond à la veille du jour de l'échéance. Le montant des
fonds n'est donc disponible que jusqu'à l'avant -veille de l'échéance. Le nombre de jours de mise
à disposition est donc inférieur de deux jours par rapport à la date d'échéance. La date de
paiement des agios coïncide, comme dans le cas de l'escompte commercial, avec la date de
valeur de crédit au compte du bénéficiaire. Les intérêts sont précomptés et les fonds mis à la
disposition de l'entreprise correspondant à la différence entre le montant brut du billet et les
agios.

2. Calcul du taux d'un découvert


Le découvert présente l'avantage d'une plus grande souplesse, par rapport aux autres types
de crédit, puisqu'il s'adapte plus facilement aux besoins de financement à couvrir pendant une
durée exacte.
Toutefois, son coût est plus difficile à appréhender, notamment en raison de l'existence
de la commission de plus fort découvert dont le montant n'est pas toujours facile à prévoir.

Rappel de conditions
Le nombre de jours d'agios est égal au nombre de jours débiteurs sur l'échelle d'intérêts
trimestrielle, les dates de valeur coïncident donc avec les dates de mise à disposition réelle des
fonds. La date de paiement des agios se situe au dernier jour de l'arrêté des comptes. Les intérêts
ne sont pas précomptés et les fonds mis à la disposition correspondent exactement avec le
montant du crédit.

Mais il faut tenir compte de la commission de plus fort découvert qui s'élève à 0,05% (soit
1/2000), et qui peut être calculée sur chacun des plus forts découverts mensuels du trimestre.
Le montant de cette commission est plafonné à la moitié des intérêts débiteurs du trimestre.
Il est difficile de prévoir le montant de cette commission puisqu'elle dépendra de
l'évolution du découvert. L'entreprise sera-t-elle en découvert pendant les 3 mois du trimestre,
pendant 2 mois, ou un mois seulement. En fonction de ces situations, le coût total du découvert
peut varier entre le montant des agios, plus, selon le cas, une, deux ou trois commissions du
plus fort découvert.

E. Arbitrage escompte - découvert


Il s'agit d'une décision courante pour le trésorier de l'entreprise. La principale difficulté
provient du caractère aléatoire de certains flux de trésorerie.
Une entreprise se trouve en découvert pour un montant M d'euros par exemple. Elle peut
combler ce découvert par une remise d'effets à l'escompte, mais elle attend un paiement d'un
montant équivalent, sous forme de chèque ou de virement, qui aurait pour conséquence de
rendre son compte créditeur. Sans doute, la date d'encaissement de ce flux n'est pas connue avec
certitude, mais elle doit normalement se produire avant l'échéance des effets.

Section 4. Placer au mieux les excédents

A. Diversité des modalités de placement


Il existe actuellement de nombreuses formules pour placer les excédents de trésorerie.
Pendant longtemps, les entreprises ne pouvaient utiliser que les blocages à terme pour un mois
minimum.
D'autres formules sont développées depuis les années quatre vingt, notamment les titres
de créances négociables et les placements par l'intermédiaire des OPCVM, en particulier les
SICAV monétaires. Sociétés d’investissement à capital variable qui sont des sociétés
anonymes, ayant pour objet la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières. L'utilisation de
ces dernières assure une grande flexibilité à la gestion des excédents puisqu'elles permettent de
placer des fonds pour quelques jours.

 Bon de caisse Placement à terme par lequel, en contrepartie d’un dépôt effectué auprès de
votre banque, vous recevez un bon représentatif de votre créance. Sur ce document, la banque
reconnaît sa dette et s’engage à rembourser le capital et les intérêts à une date donnée au
déposant ou à tout bénéficiaire désigné par le souscripteur. Un Bon de caisse peut être soit
nominatif, soit au porteur (bon anonyme).
En plaçant une trésorerie excédentaire, le trésorier poursuit trois objectifs principaux :
 la rentabilité du placement qui doit tenir compte à la fois des intérêts et des plus values
réalisées ;
 la sécurité du placement qui dépend non seulement des risques de signatures et de
contreparties, mais également de l'évolution de la valeur des titres de placement, notamment en
fonction de l'évolution du taux d'intérêts ;
 enfin, la liquidité des placements dans l'hypothèse où l'entreprise devrait retrouver
rapidement la disponibilité de ses fonds placés. Mais d'autres considérations devront intervenir
dans le choix du mode de placement.
 le montant du placement.
Certains types de placement ne sont accessibles qu'à partir d'un montant minimum.
 La durée du placement
Les dépôts à terme, par exemple, ne sont autorisés que pour une durée supérieure à
1 mois.
La fiscalité des placements.
 Les entreprises doivent évaluer à la fin de chaque exercice, les titres OPCVM qu'elles
détiennent à leur valeur liquidative, et intégrer, dans leur résultat imposable, l'écart entre cette
valeur et celle qui a été constatée à l'ouverture. Lorsque le trésorier doit choisir entre plusieurs
formules de placement de même durée, il s'attachera à compter les taux de rendement effectifs
qui résultent de la prise en compte des éléments suivants :
taux nominal ;
intérêts précomptés ou post comptés ;
commissions et frais divers à payer par le placement ;
nombre de jours d'immobilisation des fonds par rapport au nombre de jours sur lesquels les
intérêts reçus sont calculés ;
année de 360 ou 365 jours.
 Lorsque l'on doit comparer les placements de durées différentes, il faut faire intervenir la
courbe des taux. En cas de courbe croissante, on préférera les placements à court terme ; en cas
de courbe décroissante, on s'efforcera de placer à plus longue échéance. D'une façon générale,
lorsqu'on anticipe une baisse des taux, on a intérêt à placer le plus long possible ; en cas
d'anticipation à la hausse, on place à très court terme renouvelable.

C. Arbitrage placement - découvert


L'arbitrage placement - découvert ne concerne pas seulement les entreprises qui possèdent
fréquemment une trésorerie excédentaire, mais les entreprises qui connaissent pendant une
période donnée, un mois par exemple, des jours où la trésorerie est excédentaire, et des jours
où elle est déficitaire.
Le problème posé est de savoir si l'on a intérêt à bloquer, pour un mois minimum, un
certain montant, alors que cette décision pourrait avoir pour conséquence d'aggraver le
découvert auquel l'entreprise aurait recours.
Cette hypothèse est toutefois devenue obsolète puisque les placements en SICAV et
l'utilisation des crédits spot permettent au trésorier d'épouser au mieux la courbe de trésorerie
mensuelle.
A partir d'une prévision de trésorerie fiable, on peut réaliser une simulation qui retient
plusieurs hypothèses de blocage. Pour chaque montant de fonds bloqué, on calcule le gain net
qui lui correspond.

CHAPITRE II - CONTRÔLER LA GESTION DES


FLUX
A titre d'exemple, on étudiera trois types de contrôle :
 le contrôle des conditions de banques ;
 les contrôles des prévisions de trésorerie ;
 le contrôle des performances de la gestion de trésorerie.

Section I - Le contrôle des conditions de banque


Les conditions bancaires concernent essentiellement les dates de valeur, les commissions
et les taux. Ces conditions, qui sont négociables, représentent à la fois la rémunération de la
banque, et le « tarif » des diverses opérations bancaires. Elles peuvent être analysées dans les
différents documents adressés par la banque à l'entreprise, notamment :
 les relevés bancaires qui permettent de vérifier les dates de valeur appliquées par la banque
;
 l'arrêté de compte trimestriel qui contient l'échelle d'intérêt et le ticket d'agios, ou calcul des
agios ;
 les bordereaux d'escompte.
Après l'étude des jours de valeur, il faut maintenant présenter les conditions de taux, les
commissions, et le contenu des documents adressés par la banque. On étudiera ensuite comment
on peut contrôler des conditions appliquées par les banques.

A. Les Conditions de taux


Pendant longtemps, les taux des crédits aux entreprises ont été principalement influencés
par le taux de base bancaires (TBB) auquel venaient s'ajouter deux majorations, l'une,
spécifique à la nature du crédit, ou majoration crédit, l'autre, à la situation propre de l'entreprise,
ou majoration client : Taux du concours = TBB + majoration crédit + majoration client

1. Le taux de base bancaire


Le taux de base bancaire est le taux d'intérêt annuel, fixé par la banque, qui lui sert de
support pour calculer le prix des différents crédits qu'elle consent.
Il est déterminé, en principe, en fonction du taux du marché monétaire. Chaque banque
peut établir librement son taux de base bancaire. En réalité, toute décision relative au TBB est
le résultat d'une concertation avec les autorités monétaires, et notamment le Ministère des
Finances. Elle est liée à l'évolution des taux pratiqués sur le marché monétaire. On peut
remarquer que, bien qu'il n'existe pas de véritable accort interbancaire, le taux de base bancaire
est en général commun à la quasi-totalité des banques.

2. Les majorations crédit et client


Au taux de base bancaire s'ajoute, en premier lieu, une majoration spécifique à la nature
du crédit. Cette majoration rémunère le coût du montage et du suivi du crédit ainsi que le risque
qu'il comporte, le crédit par caisse, par exemple, étant plus risqué que l'escompte.
La majoration propre au client qui s'ajoute en second lieu rémunère le risque que
représente l'entreprise. Les clients peuvent être classés en tenant compte, par exemple, de 3
critères :
 l'endettement ;
 la rentabilité ;
 la taille.
La majoration est calculée en fonction de la catégorie à laquelle appartient l'entreprise.
Ainsi, le taux de l'escompte et le taux du découvert sont fréquemment établis de la façon
suivante :
Taux d'escompte = TBB + commission d'endos + commission de risque
Taux de découvert = taux d'escompte + Majoration
La majoration qui intervient dans le calcul du taux du découvert est variable selon la
catégorie à laquelle appartient l'entreprise
B. Les commissions
La plupart des comptes d'entreprise supportent deux commissions principales :
 la commission de mouvement ;
 la commission du plus fort découvert (CPFD).
Mais de nombreuses autres commissions sont susceptibles de s'appliquer.

1. La commission de mouvement
Elle est aussi appelée commission de compte. La banque entend, par cette commission,
rémunérer les services qu'elle rend à l'entreprise, sans se faire payer par des intérêts débiteurs.
Elle s'applique sur tous les mouvements débiteurs, qui correspondent donc à des décaissements,
enregistrés sur un compte au cours d'un trimestre.
Certains mouvements peuvent être exonérés de la commission ; il s'agit notamment :
 des virements de compte à compte dans la même banque ;
 des agios trimestriels ;
 des remboursements d'emprunt ;

2. La commission du plus fort découvert


Elle est justifiée, pour la banque, dans la mesure où elle rémunère le risque maximum
qu'elle prend vis-à-vis d'une entreprise. Elle est calculée sur le plus fort découvert en valeur de
chaque mois. Elle s'applique donc aux pointes maximales d'utilisation des avances bancaires.
Elle peut être prélevée chaque trimestre avec les agios débiteurs.

3. Les autres commissions


Il existe plusieurs autres catégories de commissions.
On peut citer les commissions d'engagement relatives à l'octroi d'un crédit, comme par
exemple la commission de garantie ou la commission de dossier. Elles sont perçues
définitivement quelque soit l'utilisation du crédit.
Les commissions d'utilisation sont liées à l'utilisation du crédit et perçues à chaque
mobilisation ou renouvellement. L'assiette de la commission peut être le montant brut mobilisé,
le montant de crédit autorisé, ou une base forfaitaire.
On peut distinguer également les commissions perçues en raison de la tenue d'un compte,
et les commissions perçues à l'occasion des opérations sur effets.
Elles sont variables suivant les banques et les entreprises. Dans le cas des commissions
perçues pour la tenue d'un compte, on citera par exemple :
 les frais de tenue de compte qui peuvent faire double emploi avec la commission de compte
ou de mouvement ;
 la commission de dépassement lorsqu'un client atteint un découvert en valeur supérieur au
montant de l'autorisation accordée ;
 la commission d'immobilisation, lorsque le compte est resté débiteur pendant le trimestre.
Cette commission peut pénaliser les entreprises qui gèrent au mieux leur trésorerie, en
particulier, dans la mesure où elles possèdent un solde légèrement débiteur dans l'optique d'une
trésorerie zéro.
Dans les commissions relatives aux opérations sur effet, on indiquera la commission
d'endos, d'acceptation, de prorogation, d'encaissement, de changement de domiciliation, de
réclamation ou d'impayés.

B. Les documents adressés par la banque

1. Le relevé de compte bancaire ou extrait de compte


Le relevé de compte retrace tous les flux qui ont transité par le compte de l'entreprise. La
périodicité de l'envoi du relevé est variable en fonction du nombre d'opérations. Elle peut être
annuelle, trimestrielle, mensuelle, décadaire, hebdomadaire ou journalière. Il existe même des
envois de compte après chaque opération.
Le relevé de compte est indispensable pour contrôler des dates de valeur, et vérifier si les
exonérations de la commission de mouvement ont bien été appliquées.
Les informations contenues dans le relevé de compte sont :
 la date de création du document ;
 le solde précédent ;
 pour chaque opération : la date, le libellé de l'opération, le montant en débit ou crédit,
l'exonération de la commission de mouvement s'il y'a lieu, ainsi que la date de valeur ;
 la somme des débits et crédits ;
 le solde à reporter au relevé suivant.

2. Les échelles d'intérêts


Les banques ont l'habitude de débiter, tous les trimestres, les comptes de leurs clients du
montant des agios calculés sur la base des montants débiteurs du trimestre.
L'échelle d'intérêts, ou arrêté de compte trimestriel, est un tableau qui regroupe l'ensemble
des écritures classées par date de valeur.
La présentation des échelles d'intérêts varie suivant les banques. Une échelle d'intérêts
peut faire apparaître :
 la date d'opération et la date de valeur ;
 le cumul journalier des opérations débiteurs ou créditeurs classées par date de valeur ;
 le solde journalier débiteur ou créditeur classé par date de valeur.
L'échelle d'intérêt fait également apparaître le calcul des « nombres ». On appelle nombre
le produit d'un solde débiteur ou créditeur par le nombre de jours pendant lequel ce solde reste
inchangé.
On détermine, en premier lieu, le nombre de jours séparant chaque solde du solde suivant,
c'est-à-dire le nombre de jours pendant lequel le solde est resté constant.
On multiplie ensuite chaque solde par le nombre de jours correspondant. Le résultat de
cette opération correspond à des nombres débiteurs et des nombres créditeurs. A ces nombres,
les banques appliquent un coefficient qui peut être, selon le cas, de 1/100 ou 1/360.
Les intérêts débiteurs sont calculés sur le total des nombres débiteurs du trimestre. Si le
coefficient qui a été appliqué est de 1/360, les intérêts débiteurs sont calculés de la façon
suivante :
Intérêts débiteurs = Nombres débiteurs x taux du découvert / 360
Avec le développement de l'informatique, la méthode des nombres peut paraître
archaïque.

3. Le ticket d'agios
Le ticket d'agios représente la facture trimestrielle adressée par la banque à l'entreprise. Il
fait paraître :
 le calcul des intérêts débiteurs qui utilise les nombres calculés dans les échelles d'intérêts ;
 la commission du plus fort découvert qui s'applique au plus fort découvert de chaque mois ;
 la commission de mouvement, ou de compte, qui s'applique sur la plupart des mouvements
débiteurs.

D. Diagnostic des conditions bancaires et négociation avec la banque


La gestion optimale de la trésorerie implique non seulement de maîtriser les prévisions de
flux en valeur, mais aussi de surveiller l'application correcte des conditions bancaires. Pour
réaliser cette surveillance, il faut d'abord procéder à un inventaire des conditions
bancaires. Cet inventaire est une phase préalable à toute négociation avec les banques.

1. tableau de bord des conditions bancaires


Le tableau de bord des conditions bancaires, a pour objectif de recenser les différents
supports utilisés par l'entreprise et d'associer à chaque support les conditions de banque
qui s'y rapportent. Le tableau de bord présente l'inventaire des conditions appliquées aux
opérations d'encaissement, de décaissement, de financement et de placement. Ce tableau de
bord est tenu banque par banque, ce qui permet, au moment de la négociation, de faire jouer la
concurrence entre les banques.
Pour chaque support, on peut confronter les conditions affichées avec les conditions
réellement appliquées.
Lorsqu'une entreprise, ou un groupe, possède plusieurs comptes dans une même banque,
l'entreprise demandera la fusion des différentes échelles. On rappellera que :
 Intérêts débiteurs = Nombre débiteurs x taux du découvert / 360
 Commissions du plus fort découvert (CPFD) = Plus fort découvert de chaque mois / 2000
 Commissions de mouvement = Nombres débiteurs non exonérés / 4000
On peut d'abord calculer le taux des intérêts débiteurs pour s'assurer qu'il correspond à
celui qui est affiché ou qui a été négocié.
 Taux = Intérêts débiteurs x 36000 / Nombres débiteurs
Après avoir contrôlé le calcul du CPFD, on peut estimer le taux qu'elle représente, en
effectuant :
 Taux = CPFD x 36000 / nombres débiteurs
Pour contrôler la commission de mouvement, il faut s'assurer que tous les mouvements
exonérés ont bien été déduits de l'assiette du calcul de la commission. On peut réaliser les
contrôles suivants :
Somme des mouvements débiteurs, données par l'échelle d'intérêts
- Mouvements exonérés, donnés par les extraits de compte
= Assiette de la commission de mouvement
 2. Négociation des conditions bancaires
Le tableau de bord des conditions bancaires est un instrument précieux pour aborder
la négociation des conditions bancaires. Mais il ne faut jamais perdre de vue l'enjeu financier
de la négociation.
Exemple : une diminution de 0.40% d'un taux de financement représente pour un
financement de 1 000 000 euros, une économie journalière de :
 1 000 000 x 0,0040/360 = 11,11 euros par jour
Pour une entreprise qui se finance à un taux moyen de 10%, une réduction en date de
valeur, d'un jour ouvré, estimé à 1,4 jour calendaire, pour un même montant d'un million,
entraîne un gain journalier de :
 1 000 000 x 0,10 x 1,4/360 = 388,88 euros par jour

Section II - Contrôle des prévisions de trésorerie


Après avoir procédé à la mensualisation des recettes et des dépenses, contenues dans le
budget de trésorerie, on peut élaborer des prévisions mensuelles de trésorerie plus affinées, sur
un horizon glissant de 1 à 6 mois.
L'objectif de ces plans de trésorerie est de confronter la réalité des encaissemen
ts et décaissements réalisés dans le mois avec les prévisions mensualisées résultant du budget
de trésorerie.
Le plan de trésorerie glissant enregistre les encaissements et décaissements du mois, par
semaine ou par décade. Il les compare aux prévisions mensualisées à partir du budget.
Ce document est donc utilisé à la fois comme un instrument de prévision de trésorerie et
de contrôle de la situation de trésorerie. Il peut jouer un rôle de clignotant, notamment pour
suivre les encaissements des ventes par produit ou gamme de produits, secteur ou air
géographique.

Méthodes de construction
Si les principes de bases demeurent identiques à ceux qui ont étés utilisés pour la
mensualisation des prévisions ou l'élaboration du budget mensuel de trésorerie, les sources
d'information sont différentes.
La source principale n'est pas le budget annuel de trésorerie, mais des éléments réels tels
que les commandes, livraisons ou facturations, retraitées en fonction des conditions de paiement
accordées ou obtenues. La nature extracomptable de ces informations exige la mise en place
d'un système d'information qui relie le service de la trésorerie aux autres services de l'entreprise
notamment la production, les services commerciaux et le marketing. On peut recouper ces
informations avec des données comptables, notamment l'analyse des comptes clients et
fournisseurs qui seront éclatés en différentes échéances, en fonction des délais de règlement
habituellement respectés.

Section III - Contrôle des performances de la trésorerie


A. Création d'une banque fictive
A partir des échelles d'intérêts trimestrielles, on peut contrôler les performances de la
trésorerie en évaluant le coût des erreurs d'équilibrage, de sur mobilisation et de sous
mobilisation.
Ce diagnostic repose sur l'utilisation d'une banque fictive qui, chaque jour, fusionnerait
les soldes en valeur des différentes banques de l'entreprise.
A la fin de chaque trimestre, les échelles d'intérêts des banques sont analysées. Le compte
de la banque fictive est obtenu en effectuant, chaque jour, la somme algébrique des soldes des
différentes banques de l'entreprise.
Pour chaque trimestre, on compare :
 les nombres débiteurs de l'ensemble des banques Nd, aux nombres débiteurs calculés par la
banque fictive Nd' ;
 les nombres créditeurs de l'ensemble des banques Nc, aux nombres créditeurs calculés par
la banque fictive Nc' ;
 le montant global des différentes commissions de plus fort découvert payées aux différentes
banques, CPFD, et la commissions de plus fort découvert calculée par la banque fictive CPFD'.

B. Le coût des erreurs


L'erreur d'équilibrage peut être évaluée de la façon suivante :
 (Nd - Nd') x taux de découvert /36000 + (CPFD - CPFD')

L'erreur de sur mobilisation :


 Nc' x taux de placement / 36000
Cette formule qui fait intervenir le taux de placement sera utilisée si le solde créditeur
résulte d'une insuffisance de placement ; si le solde créditeur provient d'une sur mobilisation, il
faut utiliser, par exemple, le taux du meilleur crédit.

L'erreur de sous mobilisation :


 Nd’ x (taux de découvert - taux du meilleur crédit) / 36000 + CPFD’

C. Pré diagnostic
On peut également évaluer de façon approximative le coût de la gestion de la trésorerie
par rapport à une gestion zéro en tenant compte :
 d'une part, du manque à gagner résultant de l'existence de soldes créditeurs non
rémunérés ;
 d'autre part, des économies qu'on aurait pu réaliser en utilisant un crédit moins cher que le
découvert.
On peut évaluer le manque à gagner résultant des soldes créditeurs de la façon suivante :
 Nombre créditeurs xTp/ 36000
 Avec Tp = taux moyen des placements
Les économies qui auraient pu être réalisées en utilisant un crédit moins cher que le
découvert peuvent être estimées ainsi :
 Nombre débiteurs x (Td - Te) / 36000
 Avec Td = taux du découvert
 Et Te = taux moyen des crédits de mobilisation.
Publié par Boureima SAWADOGO à 04:27
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LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE ET LA GESTION DU RISQUE
DE TAUX
LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE

Dès l'abandon du système des parités fixes, en Août 1971, la plupart des entreprises ont dû faire
face au risque de change entraîné par l'instabilité permanente du cours des monnaies.
Le risque de change peut représenter des enjeux financiers importants. Prenons l'exemple
d'une entreprise américaine qui a souscrit à un appel d'offre en France le 13 janvier 1999, alors
que l'euro vaut 1,174 US $. Le règlement doit intervenir en début de 2000. Si l'entreprise est
déclarée adjudicataires, elle recevra un paiement en euros au début de l'année 2000. En fait, le
28 février 2000, le cours était de 0,9639 US$ par euro. La firme américaine qui a reçu ce
paiement en euros à donc perdu 17 ,8% (1,174 - 0,9639) par rapport au cours de souscription.
Après avoir défini le risque de change et appréhendé l'exposition de l'entreprise au risque
de change, on examinera les moyens utilisés pour réduire l'exposition au risque de change et
les méthodes permettant de fixer ou de protéger un cours de change.

Section I. APPRÉHENDER LE RISQUE DE CHANGE


Définition du risque de change
Le risque de change concerne les entreprises qui ont une activité internationale et réalisent
des opérations commerciales ou financières avec des partenaires étrangers ; il est lié à la
variation du cours des devises par rapport à la monnaie nationale ou à la monnaie de référence.
Le risque de change résulte de deux éléments :
 un élément externe et aléatoire, les fluctuations des cours des devises par rapport à la
monnaie nationale ou à la monnaie de référence, ces fluctuations peuvent avoir une
influence favorable, défavorable ou nulle ;
 un élément interne, qui résulte de l'exposition au risque de change.
Pour appréhender l'exposition d'une entreprise au risque de change, il faut répondre à
plusieurs questions :
 Quels sont les facteurs qui entraînent un risque de change ?
 A partir de quand doit-on tenir compte du risque de change ?
 Comment mesure-t-on le risque de change ?

Nature du risque de change


Le risque de change peut résulter des transactions commerciales ou financières effectuées
par l'entreprise sur le plan international. Il peut également dépendre du développement
international de l'entreprise et des investissements qu'elle a réalisés à l'étranger. Il existe enfin
un risque économique plus général qui peut porter atteinte à la rentabilité de l'entreprise. On
peut dont distinguer plusieurs catégories de risque de change :
 les risques résultant des opérations commerciales ;
 les risques résultant des activités financières ;
 les risques liés aux investissements à l'étranger ;
 et les risques économiques, appelés parfois risques de compétitivité ou risques induits.
Les risques concernant les opérations commerciales et certaines opérations financières
sont parfois appelés risques de transaction.

A. Risques de change liés aux opérations commerciales


Toute entreprise qui réalise des opérations commerciales libellés en monnaies étrangères
est soumise à un risque de change : le règlement financier de cette opération peut se réaliser à
un cours différent de celui qui a été retenu au moment de l'engagement de l'opération. Le risque
est dû au décalage de temps qui peut exister entre le règlement de l'opération et l'engagement
de cette opération.
Exemple :
 ventes à l'exportation facturées en devises étrangères. Toute entreprise exportatrice de
biens qui est payée en devises avec un certain délai, est exposée à une baisse éventuelle de la
devise de facturation.
 Achats et importations facturés en devises étrangères. De même, une entreprise peut subir
un risque de change dans une opération d'importation si la devise de facturation augmente entre
le moment où l'entreprise a passé une commande et le moment où elle doit régler le prix de
l'importation en devises.
 Cas des soumissions à des appels d'offres établis en monnaie étrangère. L'entreprise peut
être pénalisée par la baisse du cours de la devise dans laquelle elle a établi sa soumission. Mais
ce risque n'est pas encore certain, puisque l'entreprise ne sait pas encore si la soumission sera
retenue ou pas. Ce risque est plus difficile à gérer car le soumissionnaire doit attendre le résultat
de l'appel d'offre pour savoir si le risque deviendra réel.

B. Risques de change liés aux opérations financières


Toute entreprise qui prête ou emprunte en devises étrangères, à court, moyen ou long
terme, s'expose à une risque de change. Une entreprise qui emprunte craint une appréciation de
la devise dans laquelle est libellé son emprunt car, elle pourrait être obligé à rembourser un
capital plus important que celui qu'elle a emprunté.
Une entreprise qui prête prend le risque de voir se déprécier la devise dans laquelle elle a
libellé son prêt, ce qui aurait pour effet de diminuer le capital qui lui sera remboursé.

C. Risques de changes liés aux investissements réalisés à l'étranger


Le développement international d'une entreprise et les investissements réalisés à l'étranger
peuvent engendrés plusieurs types de risques.
Le risque de change porte en premier lieu sur les flux financiers provenant de filiales
comme, par exemple, le paiement des dividendes ou des redevances (contrats d’assistance
technique). Pour certains auteurs, ces risques doivent être traités comme les risques de
transaction.
Le risque de change porte ensuite sur la valeur des actifs possédés à l'étranger et la
conversion de la valeur de ces actifs en monnaie nationale dans les comptes consolidés.

D. Risque de compétitivité
Il s'agit de l'incidence de l'évolution du cours des devises sur le chiffre d'affaire ou
lamarge bénéficiaire d'une entreprise. On parle également de risque économique, de risque
industriel ou de risque induit.
L'évolution des cours de devises peut avoir des conséquences sur la position
concurrentielle de l'entreprise. Avec 1 dollar à 1,1 euro, un produit vendu 40 $ aux USA,
représente un flux monétaire de 44 euros pour un exportateur français. Si le dollar passe à 0,9
euro, le même exportateur devra vendre 44/0,9 = 48,89 dollar le même produit pour conserver
le même chiffre d'affaire. Il y'a de fortes chances de voir la part de marché de l'exportateur se
réduire.

Quand apparaît le risque de change ?


L'étude des différentes catégories de risques de change révèle que le risque de change ne
naît pas seulement au moment où la comptabilité enregistre une écriture, ce qui correspond à
un risque comptable. Dans de nombreux cas, il naît en « amont » c'est-à-dire avant même qu'il
soit reconnu par la comptabilité.
On peut distinguer plusieurs étapes dans l'existence du risque de change, ce qui entraîne
des risques de change de nature différente.

A. Risque de change aléatoire, conditionnel, réel


 Le risque de change aléatoire. Le risque est aléatoire lorsqu'il n'y a pas encore
d'engagement ferme et définitif de la part de l'importateur ou l'exportateur.
 Le risque de change conditionnel. Le risque est conditionnel, lorsqu'il y'a un engagement
irréversible de la part d'un partenaire mais que l'autre partenaire n'a pas encore manifesté sa
volonté. La réalisation de l'engagement demeure encore incertain, car soumise à la condition
que l'autre partenaire accepte : on peut donc parler d'un risque conditionnel ou optionnel.
 Le risque de change réel, ou certain, lorsqu'il résulte de deux engagements irréversibles et
réciproques. Le risque devient réel ou certain, par exemple, à la signature d'une commande,
ou lorsque la réponse à un appel d'offre est positive.

B. Exemple de risque de change pour un importateur


Pour un importateur, le risque de change est conditionnel lors de l'offre du fournisseur
étranger. Il ne devient réel qu'à la signature du contrat. Il ne sera vraiment dénoué qu'au moment
du règlement, c'est-à-dire lors de l'achat, contre de la monnaie nationale, des devises dues au
fournisseur étranger.
Le risque prend naissance dès qu'un accord de fourniture libellé en devises est passé. La
connaissance et le suivi du risque de l'importateur nécessitent donc de nombreux échanges
d'information entre le service achat et la trésorerie.

C. Exemple du risque de change pour un exportateur


Pour un exportateur, le risque de change est encore aléatoire au niveau des prévisions
budgétaires, de la préparation d'un catalogue ou de la préparation d'une soumission à un appel
d'offre. Il devient conditionnel au stade de l'offre, de la distribution du catalogue, ou du dépôt
d'un dossier de soumission. Il est réel à la signature du contrat, jusqu'à la cession des devises
reçues en paiement.

D. Exemple du risque de change pour une opération financière


Le risque de change est réel dès que le contrat est conclu. La durée initiale du risque peut
être prolongée ou raccourcie si l'on modifie Ses échéances contractuelles.
Mais l'entreprise peut se trouver également en risque de change aléatoire ou conditionnel.
C'est le cas notamment lorsque le plan de développement international, ou les prévisions de
trésorerie, font apparaître des besoins futurs d'emprunter ou de placer en devises.

Mesurer le risque de change : la position de change


Le trésorier doit apprécier le risque de change global de l'entreprise en établissant un
document appelé « position de change ». C'est dans le cadre de cette position de change que
seront prises les décisions concernant la gestion du risque de change.

A. Définition de la position de change


La position de change d'une entreprise peut être définie comme un document qui
recense,par échéance et par devise, le montant des devises à recevoir et à livrer résultant des
différents engagements de l'entreprise.
Ces différents engagements peuvent être inscrit au bilan ou hors bilan ; ils peuvent
également résulter d'opérations futures.
La monnaie de référence est, en principe, celle du pays dans lequel est implanté
l'entreprise. S'il s'agit d'une filiale d'un groupe multinational, on peut retenir la monnaie de la
société mère.
Gérer en position de change consiste à globaliser les différents mouvements relatifs à une
même devise pour ne retenir que le solde. C'est ainsi que l'on peut dire que « par position de
change, on entend les soldes de chaque devise à payer ou à recevoir pour lesquels il n'existe pas
de couverture de change et qui par conséquent restent au risque de change ».

B. Objectif de la position de change


C'est un document dont l'objectif est d'apprécier en permanence l'exposition au risque de
change de l'entreprise ou du groupe. Elle doit donner une valorisation de ce risque résultant
aussi bien de la variation du cours de change que des écarts d'échéance des éléments qui la
composent.

C. Construction de la position de change


La position de change est construite en deux étages :
 on collecte d'abord l'information auprès des différents services ;
 La synthèse de l'information permet ensuite de calculer les soldes exposés devise par devise.
Les éléments à retenir dépendent de l'activité et de l'organisation de l'entreprise. A chaque
type d'entreprise peut correspondre un modèle spécifique de position de change. Sans prétendre
donner une liste exhaustive, on peut identifier, à titre d'exemple, les éléments suivants :
 les différents soldes des comptes bancaires en devises ;
 les achats et les ventes en devises déjà comptabilisés qui seront inscrits à leur date de
règlement prévu ;
 les commandes passées ou reçues, et les divers engagements, non encore comptabilisés ;
 les différentes opérations de trésorerie en devises : achats et cessions de devises, emprunts
et prêts en devises ;
 les opérations financières réalisées avec les filiales à l'étranger : prêts et emprunts,
versement de capital ou rapatriement de dividendes.
L'entreprise construit autant de positions de change qu'elle traite de devises. Pour chaque
devise, à partir d'un solde initial, elle recense tous les flux d'entrée et de sortie sur un horizon
variable selon l'activité de l'entreprise et la nature de ses opérations.
On notera que ces éléments proviennent de sources d'information dispersées dans
l'entreprise. La construction de la position de change nécessite une bonne circulation des
informations et de nombreuses communications entre les différents services de l'entreprise.
D. Classement des éléments
La position de change est un instrument de gestion du risque de change. Le trésorier doit
retenir et classer les éléments en fonction de l'activité et de l'organisation des entreprises.

1. Position « opérationnelle » et position « structurelle »


La position de change globale peut s'analyser en deux sous-ensembles : la position «
opérationnelle » et la position « structurelle ».
 La position de change « opérationnelle », ou « position de change de transaction »
regroupe l'ensemble des opérations commerciales ou financières qui doivent donner lieu dans
un avenir proche et prévisible à un flux de devises contre la devise locale. Les écarts de
conversion correspondent à des gains et à des pertes latents de change, sont, de façon générale,
pris en charges ou en produits dans le résultat de l'exercice.
 la position de change « structurelle » regroupe l'ensemble des éléments constituant des
investissements à plus ou moins long terme tels que les investissements immobiliers, les titres
financiers détenus à long terme, les investissements dans les filiales, et qui, normalement
ne doivent pas donner lieu dans un futur proche et prévisible à un flux de devises.
Les écarts de conversion constatés sur les éléments structurels sont différés et ne sont pas
pris en compte sur le résultat de l'exercice.

2. Position au « comptant » et position « à terme »


La position de change au comptant regroupe l'ensemble des opérations d'achat et de vente
au comptant en devises.
La position de change à terme regroupe, d'une part, l'ensemble des opérations d'achat et
de vente de devises et, d'autre part, les prêts et créances, les emprunts et dettes, les commandes
à livrer et à recevoir existant à la date d'établissement de la position.

E. Analyse et interprétation d'une position de change


1. Position « ouverte » et position « fermée »
 Position ouverte : une position est dite position « ouverte » lorsque les flux à recevoir et à
livrer ne s'équilibre pas pour une même devise, sur une échéance donnée. L'entreprise est donc
en risque de change.
 Position fermée : une position est dite « fermée » lorsque les flux s'équilibrent sur une
échéance donnée.

2. Position « courte » et position « longue »


 Position courte : une entreprise est dite en position « courte » lorsque le montant de devises à
livrer (dettes) est supérieur au montant des devises à recevoir (créances). Les flux futurs en
devises seront négatifs.
 Position longue : une entreprise est dite position « longue » lorsque le montant des devises
à recevoir (créances) est supérieur au montant des devises à livrer (dettes). Les flux futurs en
devises seront positifs.
Une entreprise en position courte par rapport à une devise, redoute la hausse de cette
devise, car, en cas de hausse, elle devrait rembourser ses dettes à un cours supérieur à celui
auquel elle a emprunté.
Une entreprise en position longue craint plutôt une baisse du cours de cette devise car ses
créances lui seront remboursées à un cours inférieur à celui auquel elle a prêté.
Exemple de position de change ex: cours du jour=1,05 et cours moyen sur la période=0,99

Section 2 : Gestion interne de la position de change1. Techniques internes


et techniques externes
Il existe deux grandes catégories de techniques de gestion du risque de change. On peut
recourir à des techniques dites « externes » car elles font appel à des marchés ou à des
partenaires extérieurs à l'entreprise. C'est le cas, par exemple, lorsque l'entreprise fait appel aux
banques pour acheter ou vendre des devises à terme. C'est également le cas lorsque l'entreprise
intervient sur un marché pour souscrire des contrats à terme, ou pour vendre ou acheter des
options de change. L'entreprise peut enfin avoir recours à des partenaires extérieurs pour
procéder à des swaps de devises.
Mais, il existe aussi des techniques de gestion dites« internes » car, pour les mettre en
œuvre, l'entreprise n'a pas besoin de recourir aux marchés ou à des partenaires externes.
Par techniques internes de gestion de risque de change, on entend l'ensemble des
techniques et des procédures que l'entreprise peut mettre, à l'intérieur de son organisation ou de
celle d'un groupe, sans avoir besoin de recourir aux marchés ou à des partenaires extérieures,
aux marchés ou à des partenaires extérieurs, afin de diminuer, voire d'éliminer, son risque de
change.
A la différence des techniques externes, ces techniques internes sont souvent assez simples
à mettre en œuvre. Elles sont relativement efficaces et présentent un faible coût qui ne résulte
que des dépenses entraînées par la mise en place de la nouvelle organisation à laquelle doit
procéder l'entreprise.
Les différentes techniques internes poursuivent principalement deux objectifs :
 d'une part, elles cherchent à réduire le volume des dettes et des créances libellées en devises,
notamment par la technique de la compensation ;
 d'autre part, elles cherchent à agir sur les délais de paiement.

2. L'action sur le volume des dettes et des créances : la compensation


A. les marchés d'application ou l'auto couverture
Le marché d'application, parfois appelé « auto-couverture », consiste à adosser et
compenser une créance et une dette libellée dans une même devise, concernant des échéances
voisines. On procède donc à une couverture réciproque sur le montant le plus faible. Toutefois,
l'entreprise demeure exposée au risque de change pour le solde.
Le marché d'application est donc une technique qui permet à une entreprise disposant de
devises de les utiliser pour effectuer un règlement en devises. Il existe deux types de marchés
d'application :
 Les marchés d'application avec transfert de fonds : la technique repose sur le rapatriement
réel des devises. Une entreprise, par exemple, procède au paiement de ses fournisseurs étrangers
avec les devises qu'elle reçoit de ses clients étrangers. L'entreprise voit non seulement diminuer
son risque de change, mais également ses commissions bancaires, notamment les commissions
de change ;
 Les marchés d'application sans transfert de fonds : ils sont assimilables à de véritables
compensations privées. Ils ne sont possibles que lorsque les partenaires sont réciproquement
créanciers et débiteurs. Seul, le solde sera transféré ou rapatrié. Ce solde peut faire l'objet d'une
opération de couverture.
B. La compensation multilatérale des paiements ou le Netting
Le netting, ou compensation multilatérale des paiements, consiste à organiser, entre les
sociétés d'un même groupe, une compensation de l'ensemble des flux résultant des opérations
commerciales ou financières.
Il faut décider d'une date standard pour tous les règlements à effectuer dans le groupe. Il
faut également choisir une monnaie ainsi que des cours de change applicable. L'instrument de
base est une matrice de compensation ou matrice des règlements. La centralisation et la
compensation peuvent être réalisées par le service de trésorerie internationale du groupe, ou par
une entité juridique indépendante, comme une banque appartenant au groupe.
La compensation multilatérale présente de nombreux avantages. Réduisant le montant et
l'importance des transferts, elle diminue les commissions bancaires. Elle évite également les
différentes opérations de couverture contre le risque de change. Enfin, elle diminue les frais
bancaires par réduction du « float » à l'intérieur du groupe.
3. L'action sur les délais : le termaillage
Comme ce qui a été dit à propos du choix des moyens de paiement internationaux, et
notamment la nécessité d'éviter les instruments de paiement qui, comme le chèque, risquent
d'allonger les délais de paiement et, par conséquent, le float dans les opérations internationales.
La procédure dite de « termaillage » (leads and lags) consiste à faire varier les termes des
paiements afin de bénéficier de l'évolution favorable des cours du change.
Les leads correspondent aux paiements anticipés, tandis que les « lags » sont les paiements
différés. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'une technique de couverture du risque de
change, mais d'une méthode qui consiste à tenter de profiter des variations du cours en fonction
des anticipations de l'opérateur.
Lorsqu'un exportateur s'attend à une appréciation de la devise dans laquelle est libellée
son contrat d'exportation, il cherche à retarder le paiement et l'encaissement de sa créance. S'il
anticipe une dépréciation de la devise du contrat, il tente d'accélérer le paiement et
l'encaissement. L'importateur agira de façon inverse.
A. l'escompte pour paiement anticipé
Un exportateur peut limiter son risque de change en accordant un escompte pour paiement
anticipé. Le montant de cet escompte représente le coût de la couverture du risque pour
l'exportateur.
L'escompte pour paiement anticipé présente plusieurs avantages. Il évite le risque de
change, il accroît la trésorerie de l'entreprise, il supprime le risque de crédit (contrepartie).
B. Les comptes d'interception
Les comptes d'interception, ou comptes centralisateurs, sont des comptes bancaires situés
dans un pays étranger, et destinés à recevoir les règlements en devises provenant des clients
résidents dans le pays étranger. Il existe deux (2) catégories de comptes d'interception :
 Le compte de rapatriement : il s'agit de comptes qui sont ouverts auprès d'une banque
correspondante d'une banque burkinabé, ou d'une filiale à l'étranger d'une banque burkinabé.
L'ouverture de ces comptes ne nécessite pas l'autorisation de la BCEAO ;
 Les comptes directs : ils sont ouverts directement auprès d'une banque étrangère.
C. Le système de « lock box » ou boîte postale
Comme on l'a déjà vu, pour diminuer les délais d'encaissement des chèques à l'étranger,
les chèques sont adressés à une boîte postale située à l'étranger. Des banques locales peuvent
en assurer le recouvrement.
Objectif accélérer les flux de fonds. L’exportateur va demander à ses clients d’adresser
l’ensemble de leurs chèques à une boîte postale située à l’étranger. Puis les banques de
l’exportateur qui ont accès à cette boîte, vont récupérer les règlements. Ce système ne permet
pas de couvrir le risque de change mais seulement de limiter le délai entre le règlement et
l’encaissement effectif.

Section 3 : Fixer définitivement un cours de change


Lorsque les techniques internes qui ont été étudiées ne parviennent pas à éliminer le
risque, l'entreprise devra alors utiliser d'autres techniques de couverture, soit en faisant
directement appel au marché, soit en s'adressant à des organismes, ou des partenaires extérieurs,
comme les banques. Ces techniques sont souvent qualifiées de techniques externes.
Il existe actuellement un grand nombre de techniques de couverture du risque de change.
Ces différentes techniques peuvent être regroupées en deux grandes catégories :
 les techniques qui ont pour conséquence de fixer définitivement le cours du change au
moment où naît le risque de change, telles que le change à terme, les avances en devises ou le
recours à des contrats à terme de devises ; elles présentent l'inconvénient de ne pas permettre
de profiter d'une évolution favorable du cours des change ;
 les techniques qui protègent l'entreprise contre une évolution défavorable du cours du change
tout en lui conservant la possibilité de bénéficier d'une évolution favorable ; il s'agit
essentiellement des techniques reposant sur l'utilisation des options de change.
 Dans les techniques qui permettent de figer le cours du change, dès la naissance du risque
de change, on étudiera :
 le change à terme ;
 les avances en devises ;
 le recours à des contrats à terme sur devises.

1. Le change à terme
A. Définition et objectifs
Le change à terme est un accord sur l'achat ou la vente d'un montant d'une devise contre une
autre devise, à un cours de change ferme et définitif, l'échange devant avoir lieu à une date plus
éloignée dans le dans le temps.
Le change à terme de devises a pour conséquence de fixer aujourd'hui un cours de change
futur et donc de garantir, par exemple, le montant en euros correspondant à une créance ou à
une dette libellée en devises.
Le change à terme élimine le risque de change dès sa naissance, en figeant immédiatement
le cours du change, ce qui permet de s'assurer un prix de revient ou une marge commerciale,
sans qu'interviennent d'échanges de devises. C'est pourquoi on le qualifie parfois de change à
terme sec.
Le cours du change à terme est, sauf rares exceptions, différent du cours au comptant.
Lorsque la différence est positive, elle s'appelle un report ; lorsqu'elle est négative un déport.
Cours à terme = cours au comptant + Report – Déport
Cette différence s'exprime en « points de terme » ou « points de swap » cotés au 1/10 000,
c'est-à-dire jusqu'au quatrième chiffre après la virgule.
Comme on le verra, le change à terme résulte à la fois d'une opération de change au
comptant et d'une opération de prêt et d'emprunt. Le cours du change à terme est donc fonction
du cours au comptant et des deux taux d'intérêts pratiqués sur les devises échangés.
B. Détermination du cours de change à terme par la banque
 Le change à terme doit permettre à une entreprise qui doit recevoir ou payer des devises à
une échéance à venir, de couvrir auprès d'une banque sa position de change, en fixant à l'avance
le cours auquel se réalisera la vente ou l'achat de devises avec cette banque. Mais la banque ne
désire pas se retrouver en risque de change. Elle réalisera à son tour un certain nombre
d'opérations qui lui permettront à la fois de se couvrir et de fixer à terme le cours du change.
 Les achats et les ventes à terme de devises peuvent couvrir des opérations d'achat et de vente
de marchandises, des prestations de services, des prêts et emprunts.
En résumé, une opération de change à terme pour la banque se décompose en 3 opérations
:
 une opération d'achat ou de vente au comptant de devises contre euros ;
 une double opération de prêt et emprunt concernant les euros et les devises.
C. Utilisation des swaps
Pour déterminer le cours du change à terme, la banque réalise une double opération de
trésorerie : un prêt dans une devise et un emprunt dans une autre. Elle est ainsi en présence de
deux contreparties ; le prêt et l'emprunt sont enregistrés au bilan.
Il est possible de substituer à la double opération de prêt et d'emprunt une opération de
swap qui est réalisée avec une seule contrepartie, et qui est enregistrée en hors bilan.
Le swap de trésorerie ou swap de cambiste, qui doit être distingué du swap de devises à
plus long terme, est une opération liée impliquant une opération identique de sens contraire.
Son mécanisme s'apparente à un crédit croisé à court terme (moins de deux ans) et, la plupart
du temps, à taux fixes, l'emprunt et le prêt dans des devises différentes étant réalisés avec la
même contrepartie.
Le swap est un accord conclu avec une contrepartie d'échanger une monnaie contre une
autre, à une date et à un cours déterminé, avec engagement de réaliser l'opération de change
inverse à une date ultérieure avec un cours également déterminé.
Comment s'établit le prix du swap ? Lorsque deux contreparties conviennent de réaliser
entre elles un swap, elles établissent, entre les cours fixés pour chacun des deux contrats de
swap, une différence représentant un certain nombre de points de swap.
Cette différence est ajoutée ou retranchée au cours du premier contrat pour obtenir le cours
du deuxième. Elle correspond au montant des intérêts qui auraient été versés si les contreparties
avaient réalisé une double opération de prêt et d'emprunt.
Les opérations de swap présentent plusieurs intérêts.
Elles n'alourdissent pas le bilan car elles sont enregistrées en engagement hors bilan. En
cas de défaillance de la contrepartie, il n'y a pas de perte en capital mais un simple risque de
change. En effet, en cas de défaillance de la contrepartie, le 2eme contrat doit être remplacé par
un contrat de change avec le marché au jour le jour : une perte de change peut se produire si le
cours de change du contrat de remplacement est défavorable par rapport au contrat d'origine.

2. Les avances en devises


Les avances en devises peuvent être définies comme des crédits à court terme, libellés en
devises, accordées par les banques aux entreprises exportatrices et importatrices, il convient de
distinguer les avances en devises à l'exportation et les avances en devises à l'importation.

A. Les avances en devises à l'exportation


L'avance en devises à l'exportation comprend trois étapes :
 un emprunt en devises auprès de la banque ;
 la conversion des devises empruntées en euros au cours du comptant ;
 le remboursement des devises empruntées auprès de la banque lorsque le client étranger
transfère les devises correspondant au montant de sa dette ;
 Il faut ensuite que l'échéance du remboursement de l'avance en devises à l'importation
corresponde à une rentrée de devises dues au titre des opérations d'exportation.
Si ces deux conditions ne sont pas réunies, le remboursement de l'avance en devise peut
toujours faire l'objet d'une couverture à terme ou d'un recours aux options de change.

PARTIE IV : LA GESTION DU RISQUE DE TAUX


La gestion du risque de taux, qui tend à devenir aujourd'hui une préoccupation majeure
des trésoriers d'entreprise, est restée pendant longtemps une préoccupation de second plan après
celle du risque de change. En effet, les conséquences d'une variation des taux d'intérêts
semblaient avoir moins d'importance que celles qui résultaient des variations des cours du
change.
Quatre exemples permettront d'appréhender le risque de taux d'intérêt :
Exemple 1 : Le risque de taux d'une créance actuelle
Une entreprise a placé une partie de sa trésorerie excédentaire en obligations à taux fixe ;
en cas de hausse des taux d'intérêt, la valeur boursière de ces obligations aura tendance à
diminuer, entraînant une moins-value sur la valeur de son portefeuille d'obligations.
Exemple 2 : Le risque de taux d'une dette actuelle
Une entreprise a émis un emprunt obligataire d'une durée de 10 années au taux de 10% ;
en cas de baisse des taux d'intérêts à long terme, par exemple à 8%, l'entreprise sera endettée à
un taux supérieur à celui que ses concurrents peuvent trouver actuellement sur le marché. Il en
résulte pour l'entreprise un coût d'opportunité pouvant compromettre à terme sa compétitivité
Exemple 3 : Le risque de taux d'une dette future
Une entreprise désire réaliser un Investissement industriel financé par un emprunt
obligataire à taux fixe. Le calendrier des émissions obligataires étant chargé pour les trois
prochains mois, l'entreprise n'est pas autorisée à lancer son emprunt dans l'immédiat. Si les taux
montent, l'entreprise devra émettre un emprunt à un taux supérieur à celui dont elle aurait pu
bénéficier actuellement. La hausse des taux d'intérêt aura pour conséquence d'accroître les
charges financières de l'entreprise pendant toute la durée de l'emprunt.
Exemple 4 : Le risque de taux d'une créance future
Un trésorier prévoit un excédent de trésorerie dans trois (3) mois pour une durée de
quelques mois. En cas de baisse des taux, les produits financiers découlant de ce placement
futur seront moins élevés que ceux que l'on pourrait obtenir actuellement.
Section 1 : Appréhender le risque de taux1. Définition du risque de taux
« Le risque de taux est celui que fait courir, au porteur d'une créance ou d'une dette à taux
fixe, l'évolution ultérieure des taux. Il ne doit pas être confondu avec le risque d'illiquidité qui
consiste à ne pas disposer, à l'échéance, des fonds nécessaires pour faire face à ses engagements
».
Cette définition laisse entendre que la banque peut « s'affranchir du risque en ne détenant
que des actifs et passifs à taux variable (en négligeant l'existence des fonds propres) ». Dans ce
cas, le résultat de la banque serait insensible aux variations de taux et dépendrait uniquement
des marges.
Toutefois, dans une entreprise industrielle et commerciale, il existe normalement un
déséquilibre entre les actifs et passifs financiers. Le risque de taux résulte aussi bien de la
détention d'actifs et passifs à taux fixes qu'à taux variables.
D'une façon générale, on peut définir le risque de taux d'intérêt comme le risque que fait
courir à tout porteur d'une dette ou d'une créance, présente, future ou conditionnelle, à taux fixe
ou à taux variable, l'évolution ultérieure des taux, résultant d'une variation à la hausse ou à la
baisse, de la volatilité autour d'une tendance, ou de la déformation de la structure des taux.
2. La nature du risque de taux
Dès le départ, on peut commencer par distinguer le risque de taux dans l'entreprise
industrielle et commerciale et dans les entreprises financières.
A. Contenu du risque de taux dans les établissements bancaires et financiers
Dans les établissements bancaires et financiers, on distingue généralement plusieurs types
de risque de taux d'intérêt :
 le risque de transformation ;
 le risque de marge
 le risque de placement
a. Le risque de transformation :
Il résulte de l'existence simultanée, dans le bilan des établissements bancaires ou
financiers, d'emplois et de ressources dont la durée et la nature des taux {fixes et variables)
sont différentes.
b. Le risque de marge :
En procédant à un adossement parfait, ou « matching », entre les durées et les taux des
emplois et des ressources, une banque peut se mettre à l'abri du risque de taux. Un prêt de 3
ans à taux fixe ou variable, par exemple, peut être couvert par un emprunt de même durée et
de même nature de taux. La technique de l'endossement parfait ne protège toutefois pas la
banque contre le risque de défaillance de ses clients. Pour couvrir ses frais de fonctionnement
et les éventuelles défaillances, la banque prélève une marge ou « spread », notamment en
facturant des taux plus élevés que ceux de ses ressources.
Mais, plus les taux sont bas, plus il est difficile de prélever cette marge. En cas de baisse
des taux, une banque peut être confrontée à un risque de marge lorsque le montant de cette
marge, calculée par exemple en pourcentage devient inférieur aux coûts de fonctionnement
entraînés par cette opération.

c. Risque de placement :
C'est le risque découlant de la perte de valeur des titres à revenu fixe en cas de hausse des
taux d'intérêt.
Un établissement financier a souscrit une obligation de 5 000 FCFA, remboursement in
fine au bout de 10 ans, au taux facial de 10%. Si les taux du marché obligataire s'élèvent à 12%,
la valeur de l'obligation n'est plus que de 4 434,98 FCFA.

B. Contenu du risque de taux dans une entreprise industrielle et commerciale


Les entreprises industrielles et commerciales peuvent se trouver confrontées aux mêmes
risques que ceux que l'on a rencontrés dans les établissements bancaires et financiers, à savoir
les risques de transformation, de marge et de placement.
Toutefois, de façon paradoxale, on pourrait soutenir que la gestion du risque de taux
d'intérêt dans une entreprise industrielle et commerciale est plus complexe que dans un
établissement bancaire ou financier.

3. La position de taux
La position de taux a pour objectif de mesurer l'exposition de l'entreprise de l'entreprise
au risque de taux. Une position de taux doit donc regrouper tous les avoirs et tous les
engagements de l'entreprise de l'entreprise, présents, futurs ou conditionnels, à taux fixe ou taux
variable.

A. Construction d'un échéancier des impasses


L'échéancier doit tenir compte de toutes les opérations entraînant un risque de taux. Il faut
donc intégrer tous les éléments du bilan et hors bilan.
L'échéancier peut être tenu devise par devise. Pour chaque échéance, on procède à
l'adossement des avoirs et des engagements, et au calcul du solde des emprunts et des prêts.
Lorsque les éléments de l'actif sont supérieurs aux éléments du passif, l'impasse est positive.
Dans le cas contraire, l'impasse est négative.
En cas d'adossement parfait, ou « matching », il y'a annulation des effets du risque de
taux. C'est le cas, par exemple, lorsqu'une créance de 1 000 à taux fixe de 10% à 10 ans, est
adossée à une dette de même montant, également à taux fixe 10% et à 10 ans. Mais dans
l'activité financière des entreprises, le « matching » parfait des positions et difficile à réaliser
puisqu'il requiert des montants, des échéances et des caractéristiques identiques. Dans la
pratique, l'entreprise présente rarement, dans ses positions, un adossement parfait.
La règle générale est le « mismatching » c'est à dire l'exposition de l'entreprise au risque
de taux. Pour l'échéance, l'entreprise peut se trouver :
 soit en position fermée, lorsque le solde des emprunts et des prêts est nul ;
 soit en position ouverte nette emprunteur, ce qui signifie que l'entreprise anticipe une hausse
des taux ;
 soit en position ouverte nette prêteur, ce qui signifie que l'entreprise anticipe une baisse des
taux.
Afin d'obtenir une impasse unique, à un an par exemple, on peut procéder à la pondération
des soldes en fonction de leur durée, ce qui revient à utiliser une méthode comparable à la
méthode des nombres. On peut également calculer les impasses actualisées.
B. Caractéristiques de la position de taux
Comme dans la position de change, on distingue une position courte et une position longue
:
Par convention, une position de taux est dite longue lorsque le risque est la hausse des
taux. Une position de taux est dite courte lorsque le risque est la baisse des taux.

a. Position courte : une entreprise, ou un établissement financier, est dit en position


courte lorsque, pour une même échéance et dans une même devise, lorsque le montant de ses
emprunts ou de ses engagements est supérieur au montant de ses créances ou avoirs. Le risque
est la baisse des taux. En effet, en cas de baisse des taux, l'entreprise, ou l'établissement
financier, devra replacer ses avoirs à un taux inférieur à celui de ses emprunts.
b. Position longue : une entreprise, ou un établissement financier, est dit en position
longue lorsque, pour une même échéance et dans une même devise, lorsque le montant de ses
emprunts et engagements est inférieur à celui de ses avoirs et créances. En cas de hausse des
taux, le refinancement de l'entreprise s'effectuera à un taux supérieur à celui de ses prêts et de
ses placements. Il n'y a donc rien en cas de hausse des taux.
Section 2 : Les principaux instruments de couverture du risque de
taux
Il existe des techniques traditionnelles de couverture du risque de taux. On peut citer, par
exemple, la technique de l'endossement qui consiste à faire correspondre exactement les
emplois et les ressources pour une même échéance.
La plupart des auteurs classent les nouveaux instruments de couverture du risque de taux
en deux catégories : les contrats à terme ferme et les contrats optionnels. Dans chaque catégorie,
on peut distinguer les marchés de gré à gré et les marchés organisés. Dans les contrats à terme
ferme, on peut citer principalement le forward-forward, ou terme contre terme, les forward rate
agreements (FRA), les swaps et les différents contrats d'Euronext, comme le contrat
Euronotionnel et le contrat Euribor. Dans les contrats optionnels, on rangera les caps, floors,
collars, les options sur FRA, sur SWAP et les options sur les contrats d'Euronext.
La répartition entre les marchés de gré à gré et les marchés organisés des principaux
instruments de couverture du risque de taux s'effectue selon le schéma suivant :

Ce schéma n'est pas exhaustif, il ne fait apparaître que les principaux instruments de
couverture habituellement utilisés par les entreprises pour couvrir le risque de taux. De même,
dans cette section, nous ne procéderons pas à un inventaire détaillé de tous les instruments de
couverture. Nous donnerons quelques exemples pour illustrer les mécanismes de mis en œuvre
par les instruments de couverture les lus fréquemment utilisés.

1. Le terme contre terme et les FRA


Ces instruments sont principalement traités sur le marché de gré à gré. Ils échappent donc
aux obligations des marchés organisés, comme les dépôts de garantie et les appels de marge.
Comme tous les contrats de gré à gré, ils représentent des opérations « sur mesure ». Ainsi, ils
peuvent mieux correspondre aux besoins de leurs utilisateurs. En revanche, leur liquidité peut
parfois laisser à désirer.

A. Le terme contre terme


Le terme contre terme est une opération par laquelle deux opérateurs s'engagent à prêter
ou à emprunter une quantité fixée d'argent à un taux garanti, pour une durée prévue, à une date
fixée lors de la signature du contrat.
Exemple : D'après les prévisions de trésorerie, une entreprise doit emprunter 1.000.000
FCFA pour 6 mois dans 3 mois (90 jours). Redoutant une hausse des taux, l'entreprise veut, dès
maintenant, s'assurer la liquidité et les conditions d'emprunt du futur crédit. Elle contracte avec
une banque un terme à terme.
Pour répondre à la demande de son client, la banque va emprunter de l'argent maintenant
sur le marché pour une durée totale égale à 270 jours correspondant à 180 jours pour le crédit
du client plus 90 jours pour la période d'attente avant la mise à disposition de ce crédit. Les taux
du marché sont aujourd'hui de 5% (dénommé taux prêteur) pour les emprunts d'une durée de 9
mois et de 4,5% (appelé taux emprunteur) pour les placements d'une durée de 3 mois.
La banque emprunte tout de suite de l'argent que son client ne lui réclame que dans 3
mois. Elle doit donc le replacer sur le marché en attendant le besoin de son client. Dans 90
jours, la banque doit disposer de 1.000.000 FCFA. Pour ce faire, elle va donc emprunter
aujourd'hui la somme actualisée de ce 1.000.000 FCFA soit :
 Montant emprunté = 1.000.000 / [1 + (0,045 x 90/360)] = 988.875 FCFA
En empruntant 988.875 FCFA et en les plaçant pendant 90 jours, la banque obtiendra
exactement 1.000.000 FCFA au moment où son client demandera la mise à disposition de
l'argent. Si la banque emprunte pendant 270 jours 988.875 FCFA, elle devra remboursera
l'échéance :
 Montant remboursé par la banque = 988 875 x [1+ (0,05 x 270/360)] = 1.025.958 FCFA
Ce montant sera aussi celui que devra payer l'entreprise pour permettre à la banque de
rembourser son prêteur. Ainsi, l'entreprise emprunte 1.000.000 FCFA pour 180 jours et
rembourse 1.025.958 FCFA. Le taux de son emprunt est la solution du problème suivant :
 1.000.000x [1 + (Taux garanti x 180 / 360)] = 1.025.958 FCFA
Soit Taux garanti = [(1.025.958/1.000.000) - 1] x 360/180 = 5,192%
Ce taux garanti est bien sur hors rémunération de la banque.
On peut obtenir le taux du terme contre terme en appliquant directement la formule
suivante :
(Taux de l'emprunt x durée) - (taux du prêt x durée) x 36 000
=
(36 000 + taux du prêt x durée) x durée du « terme contre terme)
Les opérations de terme contre terme offrent de nombreux avantages. Non seulement,
elles garantissent le taux d'intérêt, mais elles assurent la liquidité de l'opération. De plus,
l'opération étant réalisée de gré à gré, elle répond mieux aux besoins de l'utilisateur.
Cependant, les opérations de terme à terme peuvent présenter des inconvénients,
notamment au niveau des taux pratiqués par la banque. En effet, la banque réalise une double
opération d'emprunt et de prêt. Elle intègre donc deux fois de suite l'écart entre le taux
emprunteur et le taux prêteur, ce qui représente un surcoût par rapport à un simple emprunt ou
prêt. Ce surcoût correspond à l'élimination de toute incertitude relative au taux et à la liquidité
de la future opération de prêt ou d'emprunt.
Le forward rate agreement (FRA)

Objectifs et définition
Fréquemment utilise par les entreprises, le FRA est une technique qui permet de fixer à
l'avance le taux d'intérêt d'une opération future d'emprunt ou de prêt. Mais, à la différence du
terme contre terme, cette garantie de taux n'implique la mise en place effective du prêt ou de
l'emprunt. Seule sera réglée, au moment de mettre en place l'opération, la différence entre le
taux du marché et le taux garanti dans le contrat. L'engagement de taux est donc dissocié de
l'engagement de liquidité. Une entreprise qui a contracté un contrat de FRA avec une banque
pourra réaliser son emprunt ou son placement auprès d'une autre banque.
Le FRA est un instrument hors bilan qui n'entraîne pas de mouvements de fonds en dehors
du versement du différentiel de taux. Traitée sur les marchés de gré à gré, cette technique reçoit
l'appellation de «forward rate agreement » ; sur les marchés organisés, on parle de « future rate
agreement ».
On peut donc définir le FRA comme une technique qui permet à une entreprise, désirant
emprunter ou prêter à une date, et pendant une période déterminée, de couvrir sa future position
de taux, et de se protéger ainsi contre le risque de taux, tout en conservant la liberté de réaliser
l'opération de prêt ou d'emprunt auprès d'une autre banque.

Mécanisme
Une entreprise qui doit emprunter, et redoute une hausse des taux, peut acheter un FRA.
Une entreprise qui doit placer, redoute une baisse des taux : elle peut vendre un FRA. L'achat
d'un FRA garantit un taux d'emprunt ; la vente d'un FRA garantit un taux de placement.
Une FRA correspond, en fait, à un taux d'intérêt à terme dans le futur. Un FRA « trois
mois dans six mois » correspond au taux qu'une entreprise souhaite fixe, aujourd'hui, pour un
futur emprunt ou prêt de trois mois, à mettre en place dans six mois. Pour un emprunt,
l'entreprise achète un FRA 3 dans 6 ; pour un placement, elle vend un FRA 3 dans 6. On peut
utiliser toutes les combinaisons de 1 à 12 mois.

Dans un contrat de FRA, sont notamment définis :


 le montant notionnel sur lequel porte le contrat ;
 la date de règlement du contrat qui est la date à laquelle s'effectuerait éventuellement le
placement ou l'emprunt, et qui est à la date à laquelle le différentiel sera versé ;
 une période de référence qui va de la date de règlement à la date d'échéance de l'éventuel
dépôt ou emprunt ;
 un taux de référence (TR) du marché qui peut être par exemple l'Euribor, et un taux garanti
(TG).
Le déroulement d'un FRA comprend deux étapes :
 la période d'attente qui s'étend de la signature à la date de règlement du FRA ;
 la période de garantie, de la date de règlement à la date d'échéance ; elle correspond à la
période de calcul des intérêts payés ou reçus. La liquidation du contrat intervient deux jours
ouvrés avant la date de règlement ;
 TR > TG, si à cette date, le taux du marché, ou taux de référence, est supérieur au taux
garanti, le vendeur de FRA verse à l'acheteur un montant correspondant au différentiel d'intérêt ;
 TR < TG, à l'inverse, si le taux du marché est inférieur au taux garanti, c'est l'acheteur qui
verse la différence au vendeur.
Le différentiel est donc versé au début de la période de garantie. Pour en tenir compte, le
montant à verser sera actualisé.

2. Le contrat Euribor 3 mois


Un contrat de FRA n'est pas négociable. Le contrat Euribor 3 mois est un Future Rate
Agreement standardisé portant sur une garantie de taux d'intérêt. Comme les contrats de gré à
gré, il permet de fixer à l'avance le taux d'intérêt d'un placement ou d'un emprunt futur.
Il n'y pas de livraison à l'échéance. La garantie de taux résulte du paiement de la différence
entre le taux implicite compris dans le prix du contrat et l'Euribor 3 mois. L'acheteur d'un contrat
Euribor se garantit contre une baisse des taux d'intérêt ; le vendeur se garantit contre une hausse.

A. Utilisation du contrat Euribor 3 mois


Quels ont les principes d'intervention sur les « Futures Rate Agreement » cotés sur les
marchés organisés.
Un emprunteur potentiel redoute une hausse des taux d'intérêt. La hausse des taux fera
baisser le prix des contrats. En cas de hausse des taux et par conséquent de baisse du prix des
contrats, le vendeur à terme pourra racheter ses contrats moins chers et ainsi réaliser un
bénéfice qui vient compenser la perte due à l'accroissement des charges financières sur
l'emprunt.
Une entreprise qui doit réaliser un placement futur redoute une baisse des taux d'intérêt
qui fera augmenter le prix des contrats. L'entreprise se porte acheteur de contrats. En cas de
baisse des taux d'intérêt, le prix des contrats augmente et l'entreprise réalise un bénéfice sur le
marché à terme qui compense la perte sur le placement.
On notera que sur le marché organisé, les opérations s'effectuent en sens inverse de celles
qui sont négociés sur les marchés de gré à gré de FRA.
Exemple : un trésorier doit emprunter dans 3 mois 5 millions de FCFA au taux Euribor 3
mois. Il désire fixer à d'avance le taux de son emprunteur futur. Il vend un contrat Euribor 3
mois à l'échéance dans 3 mois à 95,25, soit un taux implicite de 100 - 95,25 = 4,75%.
Trois mois plus tard, l'Euribor est à 5,25%. Le trésorier met en place son emprunt aux
conditions du marché. Les charges financières s'élèvent donc à : 5.000.000 x 5,25% x 90/36
000 = 65.625 FCFA
Pour un taux de 4,75%, les charges financières auraient été de :
5.000.000 x 4,75% x 90/36.000 = 59.375 FCFA
Soit une différence de 65.625 - 59 375 = 6.250 FCFA.
Sur le marché, le cours du contrat est de 100 - 5,25 = 94,75 le rachat du contrat permet
donc de réaliser un bénéfice de (95,25 - 94,75) x 5.000.000 x 90 / 36.000 = 6.250 qui compense
la perte due à l'augmentation des charges financières.
Caractéristiques du contrat Euribor 3 mois
 Montant du notionnel : 1 million d'euros ;
 Durée : 3 mois ;
 Date d'échéance : Echéances trimestrielles successives ;
 Date de règlement de l'indemnité : 2eme jour ouvré suivant la date de liquidation. Le
règlement se limite au versement de la différence d'intérêt (cash settlement) ;
 Système de cotation : la cotation du contrat Euribor s'effectue sous forme d'un index, base
100 diminué du taux de rendement « in fine » pratiqué sur le marché du contrat à la date de
liquidation et exprimé en pourcentage ;
 Taux de référence : le taux de référence est l'Euribor 3 mois.
Le taux Euribor (Euro Interbank Offered Rate) résulte d'une moyenne arithmétique des
taux offerts à trois mois sur l'euro, aux signatures de premières catégories, par une sélection
d'établissements de crédit, dits de référence, comprenant 50 banques opérant régulièrement sur
le marché interbancaire.
L'appel de marge fonctionne sur le principe du paiement quotidien des différences
négatives.

B. Comparaison entre contrat Euribor et FRA


A l'aide d'un exemple, comparons une intervention sur les marchés organisés (contrat
Euribor 3 mois), et sur le marché de gré à gré (FRA).
Le 15 mars, le trésorier d'une entreprise prévoit un besoin de liquidité pour le 13 juin de
10 millions de FCFA.
Intervention sur le marché à terme
Vente de 10 contrats Euribor 3 mois, échéance juin, à 95,50 soit à un taux de
l'Euribor correspondant de 100 - 95,50 = 4,50 %.
 1ere hypothèse : le 13 juin, l'Euribor est à 6%
Coût de l'emprunt à 6% : 10.000.000x6 x 90/36.000 = 150.000 FCFA
Coût de l'emprunt à 4,5% :10.000.000 x 4,5 x 90/36.000 = 112.500 FC
L'entreprise réalise donc une perte de 37.500 FCFA.
En revanche, sur le marché à terme, l'entreprise réalise un gain de :
(95,5 - 94) x 10.000.000 x 90 / 36.000 = 37.500 FCFA
Cette somme compense tout juste la perte sur le coût de l'emprunt.
 2ème hypothèse : le 13 juin, l'Euribor est à 3,75%
Coût de l'emprunt à 3,75% :10.000.000 x 3,75x90/36.000 = 93.750
Par rapport à un emprunt à 4,50%, l'entreprise réalise un gain de :
112.500 - 93.750 = 18.750 FCFA
En revanche, sur le marché à terme, la perte est de :
(96,25-95,95) x 10.000.000x90/36.000 = 18.750 FCFA
Cette somme vient également annuler le gain réalisé sur l'emprunt et fixe le taux de
l'emprunt à 4,50%.

2. Les swaps de taux d'intérêt


A. Définition et généralités
Un swap de taux d'intérêt est un contrat entre deux parties qui décident d'échanger les
conditions de rémunération de deux dettes, de montant identique, et libellés dans une même
devise. On peut donc dire qu'un swap de taux est un contrat entre deux opérateurs qui décident
d'échanger leurs conditions d'accès au marché financier, pour emprunter comme pour placer.
Pour chaque partie, un swap d'intérêt est équivalent à un prêt et à et à un emprunt croisé,
dans la même devise, pour un même montant et pour une même durée, mais les rémunérations
sont calculées sur la base de taux et selon une périodicité convenue à l'avance. En pratique, seul
est échangé le différentiel d'intérêt ou montant net d'intérêt, correspondant à un montant net à
payer ou à recevoir.
Il existe deux catégories de swap de taux :
 échange de taux fixe contre taux variable ;
 échange e taux variable contre taux variable que l'on appelle encore swap d'indice ou swap
de référence ;
L'objet du swap est de modifier l'exposition de l'entreprise au risque de taux. Cette
modification s'effectue en fonction des anticipations relatives à l'évolution des taux d'intérêt.
En cas d'anticipations erronées, le risque ne disparaît pas. Mais la réversibilité des opérations
de swap permet de modifier à nouveau l'exposition au risque de taux de l'entreprise.
Pour comprendre comment on peut utiliser les swaps pour se protéger contre le risque de
taux, on distinguera les anticipations à la hausse et les anticipations à la baisse des taux.

B. Anticipations à la hausse
a. Cas des emprunts
Une entreprise est titulaire d'un emprunt à taux variable, par exemple, Euribor + 1%. Elle
anticipe une hausse des taux.
Pour se protéger contre cette éventuelle hausse des taux, l'entreprise conclut un swap au
terme duquel :
 elle verse des intérêts à taux fixe, 9 ,5% par exemple ;
 elle reçoit un taux variable, indexé sur l'Euribor par exemple.

Le résultat du swap est le suivant


- l'entreprise reçoit un taux fixe de 8,50% +8,5%
- elle verse un taux fixe de 9,50% - 9,5%
- elle reçoit un taux variable Euribor + Euribor
Soit au total = Euribor- 1%
A l'issu du Swap, l'entreprise est titulaire d'un placement à taux variable, au lieu d'un
placement à taux fixe.

C. Anticipation d'une baisse


a. Cas des emprunts
Une entreprise est endettée à taux fixe à 10%. Elle souhaite bénéficier de !a baisse des
taux d'intérêt intervenue près la mise en place de son emprunt.
Elle réalise un swap dans lequel elle reçoit un taux fixe de 7,5% par exemple, et verse un
taux variable, l'Euribor par exemple.
Le résultat du swap est le suivant :
l'entreprise paie 10% -10%
elle reçoit 7,5% +7,5%
elle verse Euribor - Euribor
Soit au total = - Euribor -2,5%
Après le swap, le coût de l'emprunt pour l'entreprise est à taux variable, soit Euribor + 2,5% au
lieu d'un taux fixe de 10%.

b. Cas des placements


Une entreprise a réalisé un placement à taux variable, Euribor par exemple, mais elle
redoute une baisse des taux d'intérêts.
Elle réalise un swap dans lequel elle reçoit un taux fixe de 6,50% par exemple, et verse
un taux variable, l'Euribor.
Le résultat du swap est le suivant :
- L'entreprise reçoit Euribor +Euribor
- Elle verse Euribor - Euribor
- Elle reçoit 6,50% + 6,5%
Soit au total = + 6,5%
A l'issu du swap, l'entreprise possède un placement à taux fixe qui lui rapporte 6,5%.

Contenu d'un contrat de swap d'intérêt


Un contrat de swap prévoit les principales dispositions de l'opération et notamment :
 la désignation des parties et leur situation d'emprunteur ou de prêteur ;
 la date de valeur du swap ; en France, il s'agit en général du premier jour du mois ;
 la date d'échéance ; jusqu'à 1 an pour un swap court terme et jusqu'à 10 ans pour un swap
long terme ;
 le montant du capital notionnel servant de base au calcul des intérêts ;
 la nature du taux variable échangé qui peut être l'Euribor, l'Eonia... ;
 la valeur retenue pour le taux fixe, la devise de référence ;
 la fréquence du versement du différentiel d'intérêt n'est pas toujours explicitement indiquée
dans le contrat car elle correspond au terme du taux d'intérêt variable retenu (mensuel pour
l'Eonia par exemple).

4. Cap, Floor, Collar


Ces techniques de couverture du risque de taux garantissent un taux maximum ou
minimum, tout en permettant de bénéficier d'une évolution favorable des taux ; elles sont
particulièrement bien adaptées à la protection de positions emprunteurs ou prêteurs à taux
variable. Le cap assure un taux maximum pour un emprunt ; le floor un taux minimum pour un
prêt ou un placement. Les échéances peuvent aller du court terme au moyen ou long terme.
Le collar, en combinant simultanément une opération d'achat (ou de vente) de cap, avec
une opération de vente (ou d'achat) de floor, permet de réduire, voire d'annuler, le montant de
la prime. Ces différentes opérations peuvent s'analyser comme une série d'options possédant
toutes un même prix d'exercice. Elles apparaissent en hors bilan.
S'agissant d'opérations de gré à gré, elles possèdent une grande souplesse, et peuvent
s'adapter parfaitement aux besoins de leurs utilisateurs. Mais, le dénouement de ces opérations
étant assorti du paiement d'un différentiel de taux, elles présentent un risque de contrepartie.
Les opérations doivent porter une attention particulière à la qualité de la signature des co-
contractants.

A. Cap ou taux plafond


Le cap garantit un taux plafond (ou cap) pour un emprunt. Moyennant le paiement d'une
prime à un vendeur, l'acheteur de cap se garantit un taux fixe maximum, pour un montant et
une durée déterminée dans le contrat. Mais il présente aussi l'avantage de pouvoir profiter d'une
évolution favorable des taux. En effet, l'achat de cap, tout en garantissant un taux plafond à un
emprunt à taux variable, n'empêche pas de bénéficier d'une baisse des taux.

a. Mécanismes du cap
La garantie repose sur le paiement, à chaque échéance, d'un différentiel de taux par le
vendeur à l'acheteur. Le montant du différentiel résulte de la comparaison du taux de référence
(TR), qui peut être, par exemple, l'Euribor, et le taux garanti (TG), ou taux plafond, déterminé
dans le contrat. Le versement de la différence a lieu à chaque échéance qui peut être mensuelle,
trimestrielle ou annuelle selon le taux de référence adopté. Le montant de la prime dépend du
niveau de taux garanti, et de la durée du contrat.
Elle est exprimée en pourcentage du capital à couvrir, ou notionnel. Elle peut être payée,
en une seule fois, à la signature du contrat, ou répartie en fonction des échéances.
A chaque échéance, on compare le taux de référence (TR) et le taux de garanti (TG).
 TR > TG : lorsque le taux de référence est supérieur au taux garanti, l'entreprise qui a acheté
un cap reçoit du vendeur le paiement de la différence ;
 TR < TG : lorsque le taux de référence ne dépasse pas le taux garanti, l'option est
abandonnée. Il faut tenir compte du montant de la prime, qui s'ajoute au taux du marché, pour
calculer le coût de l'emprunt.
Ainsi, en cas de hausse des taux, le coût de l'emprunt ne dépasse pas le taux garanti majoré
de la prime. En cas de baisse des taux, le coût de l'emprunt revient au taux du marché augmenté
de la prime.

b. Exemple
Une entreprise s'est engagée dans un programme de financement par billets de trésorerie.
Pour se protéger contre une hausse de taux, elle achète un cap présentant les caractéristiques
suivantes :
Montant : 50 millions de FCFA.
TG = 5,25% TR = Euribor Prime = 0,50% annuel
La durée du cap est de 12 mois ; sa périodicité est mensuelle.
Le montant de la prime est de : 50.000.000 x 0,005 = 250.000 FCFA
A chaque échéance mensuelle, on compare le niveau de l'Euribor avec le taux de garanti
de 5,25%.
Lorsque I'Euribor est inférieur à 5,25%, il n’y a pas de différentiel à verser. Le coût des
billets de trésorerie est donc le taux du marché auquel s'ajoute le montant le montant de la prime
versée. Lorsque I'Euribor est supérieur au taux garanti, le différentiel est versé. Supposons que
I'Euribor atteigne 5,87% par exemple, le différentiel est de :
(5,87 - 5,25) x 50.000.000 x 30 / 36.000 = 25.833 FCFA
II en est ainsi à chaque échéance. Quelle que soit l'évolution I'Euribor, le coût des billets
de trésorerie ne dépassera pas le taux garanti augmenté de la prime, soit 5,25% + 0,50% =
5,75%.
c. Utilisation du cap
Le cap permet donc à un emprunteur à taux variable de déterminer à l'avance le coût
maximum de son financement pour une période d'un an ou plus, tout en bénéficiant d'une
éventuelle baisse des taux.
C'est une technique particulièrement bien adaptée à la couverture d'un programme de
billets de trésorerie, de crédits spots renouvelables, d'obligations ou de crédits à taux variable.
Le cap peut être également utilisé pour améliorer le rendement d'un placement. Prenons
l'exemple d'une entreprise qui a réalisé des placements à taux fixe et qui anticipe une hausse
des taux. Elle peut recourir à l'achat d'un cap qui lui permet de recevoir un supplément de
rémunération en cas de hausse des taux. Ce supplément de rémunération compense le manque
à gagner subi par l'entreprise pour ses placements à taux fixe.

B. Floor ou taux plancher


Moyennant le paiement d'une prime, l'acheteur d'un floor est assuré d'un taux de
placement minimum, pour un montant et une durée déterminée. Comme le cap, le floor permet
de profiter d'une évolution favorable des taux. En effet, la technique du floor, tout en
garantissant un taux minimum, n'empêche pas de bénéficier d'une hausse des taux.

a. Mécanismes du floor
L'acheteur d'un floor est couvert contre une baisse des taux. Si les taux évoluent en dessous
du taux garanti, l'acheteur de floor reçoit du vendeur un différentiel résultant de la comparaison
entre le taux de référence, atteint sur le marché, et le taux plancher garanti, déterminé dans le
contrat.
Le versement du différentiel a lieu à chaque échéance, mensuelle, trimestrielle, annuelle,
selon le taux retenu. Comme pour le cap, le montant de la prime dépend du niveau du taux
garanti et de la durée du contrat. Elle est exprimée en pourcentage du capital à couvrir, et peut
être payée à la signature, ou échelonnée tout au long du contrat.
A chaque échéance, on compare le taux de référence et le taux de garanti.
 TR > TG : il n'y a pas de différentiel à verser ;
 TR w TG : le vendeur de floor verse une différence calculée prorata temporis.
b. Exemple de floor
Une caisse de retraite possède un portefeuille d'obligations à taux variable. Pour se
protéger contre une baisse des taux, elle achète un floor qui présente les caractéristiques
suivantes :
 Montant : 100 millions de FCFA ;
 TG = 3,75 % TR = Euribor Prime = 0,30% annuel ;
 La durée est de 12 mois et la périodicité mensuelle.
La prime s'élève à 100.000.000 x 0,003 = 300.000 FCFA.
Chaque fin de mois, on compare le taux garanti et le taux de référence.
 Si l'Euribor > 3,75%, il n'y a pas de différentiel à verser ;
 Si l'Euribor < 3,75%, le vendeur verse le montant du différentiel. Supposons que l'Euribor
ne s'élève qu'à 2,85%. Le différentiel à verser sera de : (3,75-2,85) x
100.000.000x30/36.000 = 75.000 FCFA
Ainsi, quelle que soit l'évolution l'Euribor, la rémunération du portefeuille d'obligations
ne descend pas au dessus d'un taux minimum qui est de 3,75% - 0,30% = 3,45%.
Le rendement du placement est donc égal :
 soit au taux du marché, diminué de la prime, lorsque le taux du marché est supérieur au taux
garanti ;
 soit au taux garanti, diminué de la prime, lorsque le taux du marché est inférieur au taux
garanti ;

c. Utilisation du floor
Le floor permet à un détenteur de placement à taux variable, moyennant le paiement d'une
prime, de se garantir un rendement minimum, tout en conservant la possibilité de bénéficier
d'une évolution favorable.
Cette technique est donc particulièrement adaptée à la couverture d'obligations à taux
variable, ou de titres de créances négociables.
Elle peut également être utilisée pour diminuer le coût de l'emprunt à taux fixe. Une
entreprise endettée à taux fixe, qui anticipe une baisse des taux, peut procéder à l'achat d'un
floor. Si la baisse des taux se produit, l'encaissement du différentiel sur le floor vient compenser
le coût d'opportunité subi sur l'endettement à taux fixe.

C. Collar
Les instruments optionnels de couverture du risque présentent un inconvénient majeur :
le coût élevé de leur utilisation, en raison de l'importance de la prime à payer. Pour réduire le
montant de la prime, on peut rapprocher un cap et un floor. La prime payée sur l'achat de l'un
sera compensée, en partie ou en totalité, par la prime reçue à l'occasion de la vente de l'autre.
La garantie ne porte plus sur un seul niveau de taux (taux maximum ou taux minimum),
mais sur les deux niveaux de taux. On parle parfois de tunnel ou de cylindre.
a. Différents types de collar
Il existe deux types de collar :
Le collar emprunteur : il est constitué par un achat de cap et une vente de floor. La prime
à verser pour l'achat du cap est, en partie, compensée par l'encaissement de la prime reçue à
l'occasion de la vente du floor.
Un collar emprunteur garantit un taux maximum pour un emprunt, tout en laissant la
possibilité de bénéficier d'une baisse des taux. Mais cette possibilité est limitée jusqu'à un
niveau minimum défini par le taux du floor.
Le collar prêteur : il est constitué par un achat de floor et la vente de cap. Il garantit un
minimum pour un placement, il laisse la possibilité de bénéficier d'une hausse des taux, mais
jusqu'à un taux maximum défini par le cap.

b. Exemple de collar
On peut reprendre l'exemple de l'entreprise qui s'est engagée dans un programme de billets
de trésorerie, et qui pour s'assurer un taux maximum de : 5,25% + 0,50% = 5, 75% a dû verser
une prime de 0,50% soit 250.000 FCFA (50.000.000 x 0,005 = 250.000 FCFA).
Si la prime parait trop élevée, on peut vendre un floor à 4% par exemple, ce qui entraîne
l'encaissement d'une prime de 0,40% annuel. Le montant de la prime nette s'élève à : 0,50% -
0,40% = 0,10%
A chaque échéance, on compare le taux de référence sur le marché avec le taux garanti
par le cap et le floor.
 le TR > TG par la cap : le floor n'est pas exercé. Mais la contrepartie doit verser un
différentiel. Supposons que le taux de référence atteigne 6%. La contrepartie doit verser un
différentiel de 6% - 5,25% = 0,75%
Le coût du financement revient donc à: 6% - 0,75% + 0,10% = 5,35%. Le coût de
financement revient au taux garanti augmenté de la prime : 5,25% + 0,10% = 5,35%
 Le TR < TG par le floor : le cap n'est pas exercé. C'est à l'entreprise de verser le différentiel
à la contrepartie. Supposons que le taux de référence soit de 3,50%. Le différentiel que doit
verser l'entreprise est de 4% - 3,50% = 0.50%. Le coût de l'emprunt revient à :
3,50% + 0,50% + 0,10% = 4,10%
Le coût revient également au taux garanti auquel s'ajoute la prime soit : 4%+ 0,1%
=4,10%
La mise en place du collar a donc assuré à l'entreprise un taux de financement compris
entre 4,10% et 5,35%, moyennant le versement d'une prime de 0,10% annuel.

Publié par Boureima SAWADOGO à 01:29


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travail dirigé de fiscalité sur l'IR et la TVA
CAS DE SYNTHESE IR TVA
IR
Monsieur Abdoul Aziz KANE est Directeur Financier d’une société de la place qui a réalisé un
chiffre d’affaires de 1 700 000 000 Fcfa.
Au cours de l’année 2010, il a perçu les rémunérations et avantages ci-après :
- Salaire mensuel 1 600 000 dont 400 000 d’indemnité forfaitaire pour frais d’emploi
- Prime de direction mensuelle 200 000
- Allocation forfaitaire de transport mensuelle 50 000
- Indemnité kilométrique mensuelle 150 000
- Prime de médaille du travail annuelle 800 000
- Indemnité de panier mensuelle 25 000
- Prime de pèlerinage à la Mecque 3 000 000 (le tarif fixé par la commission est de 2 400 000)
- Allocation familiale annuelle 250 000
- Prime de rendement mensuelle 100 000
Il est logé par la société dans une villa de 5 pièces principales à Dakar. La société prend
également en charge le gardien, le cuisinier et la femme de ménage ainsi que l’électricité, l’eau
et le téléphone.
Monsieur KANE a perçu au cours de l’année 2010 des dépôts de garantie pour 2 500 000, des
indemnités de résiliation pour 1 500 000, des droits d’affiche pour 1 800 000, des pas de porte
2 700 000.
Ses locataires ont supportés l’assurance de l’immeuble pour 700 000, les dépenses d’eau et
d’électricité pour 1 800 000, la rémunération du jardinier pour 600 000, les droits
d’enregistrement et de timbre pour 600 000, la rémunération du concierge pour 700 000.
La villa en location a réalisé les résultats suivants au cours des exercices antérieurs :
Exercice 2005 : déficit 5 000 000
Exercice 2006 : bénéfice 3 000 000
Exercice 2007 : déficit 6 000 000
Exercice 2008 : bénéfice 4 000 000
Exercice 2009 : déficit 3 000 000
Monsieur KANE est membre d’une société civile immobilière qui a réalisé un revenu brut de
60 000 000 et des charges déductibles de 35 000 000. Il détient 40% des parts sociales.

Monsieur KANE a supporté les charges et retenues suivantes :


- Frais de gérance de la villa louée 800 000
- Rémunération du gardien de la villa louée 600 000
- Entretien et réparation de la villa louée 900 000
- Impôts fonciers de la villa louée 700 000
- Indemnité de résiliation 900 000
- Entretien ascenseur de la villa louée 800 000
- Amortissement de villa louée 2 400 000
- Frais de gestion de la villa louée 1 100 000
- Retenue sur loyer 600 000
- TOM de la villa louée 400 000
- Retenue sur indemnité de fonction 800 000
- Retenue sur intérêts bancaires 240 000
- Retenue sur intérêts des créances 1 120 000
- Retenue sur intérêts d’obligation avec un différé de 4 ans 650 000
- Retenue sur intérêts d’obligation avec un différé de 7 ans 180 000
- Retenue sur intérêts des bons de caisse 800 000
- Retenue sur dividende 400 000
- Retenue sur intérêts des lots 750 000
- Retenue sur rémunération d’administrateur 480 000
- Pensions alimentaires versées aux ascendants 900 000 ; à une épouse divorcée 800 000
- Assurance-vie 1 700 000
- Cotisation volontaire de retraite 1 300 000
- Dons : ASAL 200 000 ; UNICEF 100 000 ; UNAS 50 000
- Intérêts des emprunts habitation principale 500 000
- Investissement de revenus 6 000 000.

Monsieur KANE exerce une activité commerciale d’achat de marchandises en vue de la revente
inscrite au registre de commerce sous le n° 00245 DK 2000 SN le 28 février 2000. Il a réalisé
un bénéfice comptable de 30 000 000 et un chiffre d’affaires de 900 000 000. L’extrait des
comptes de gestion fournit les résultats ci-après.
1/ CHARGES
- rémunérations et avantages de l’exploitant 12 000 000
- intérêts du compte de l’exploitant 6 000 000
- amendes et pénalités douanières 2 600 000
- agios facturés par la BHS 100 000
- provisions pour congés payés 17 000 000 dont 5 000 000 de charges sociales et fiscales ;
en 2010 la provision était de 14 000 000 dont 3 000 000 de charges sociales et fiscales
- provisions pour retraite 12 000 000 ; en 2010 la provision était de 10 000 000
- loyers professionnels 2 4 000 000
- loyers de la villa de 6 pièces du Directeur Financier 6 000 000
- dons : Croix Rouge 100 000 ; ASNU 50 000 ; SOS MEDECINS 75 000
- assurance retraite complémentaire du personnel cadre 7 000 000
2/ PRODUITS
- intérêts de la BHS 800 000
- intérêts CBAO 3 000 000
- Ventes de marchandises 800 000 000
- intérêts des bons de caisse 2 000 000
- intérêts d’obligations avec un différé de 3 ans 3 500 000
- intérêts des obligations avec un différé de 8 ans 4 000 000.

L’entreprise a réalisé les résultats suivants


- exercice 2005 déficit 20 000 000 amortissements comptabilisés 5 000 000
- exercice 2006 déficit 15 000 000 amortissements comptabilisés 7 000 000
- exercice 2007 déficit 12 000 000 amortissements comptabilisés 8 000 000
- exercice 2008 bénéfice 5 000 000 amortissements comptabilisés 10 000 000
- exercice 2009 bénéfice 7 000 000 amortissements comptabilisés 13 000 000

L’entreprise a obtenu l’agrément de son programme d’investissement pour 40 000 000. En


2010 l’entreprise a investi 20 000 000
L’entreprise a perçu des BIC de source étrangère imposable au Sénégal pour un montant de
18 000 000.
Monsieur KANE a 4 épouses dont 2 travaillent. Il a des enfants âgés de 8, 11, 13, 15, 18, 21,
23, 25, 28 et 30 ans ; ils poursuivent tous leurs études. L’aîné et le benjamin sont des infirmes

TVA
SANDI SA a pour objet la fabrication de boissons gazeuses, de boissons alcoolisées, de beurre,
de tabac ainsi que l’importation de thé, riz et sucre.
Elle loue également des immeubles.
Au cours du mois de janvier 2011, elle a réalisé les opérations suivantes :
- ventes de boissons gazeuses 90 000 000 HT dont 30 000 000 HT à l’étranger
- ventes de boissons alcoolisées 170 000 000 HT dont 50 000 000 HT à l’étranger
- ventes de beurre 80 000 000 HT dont 20 000 000 HT à l’étranger
- ventes de tabac 120 000 000 HT dont 40 000 000 HT à l’étranger
- ventes de thé 60 000 000HT dont 10 000 000 HT à l’étranger
- ventes de riz 240 000 000 HT dont 100 000 000 HT à l’étranger
- ventes de sucre 70 000 000 HT dont 20 000 000 HT à l’étranger
- locations à usage d’habitation 60 000 000 HT
- location à usage professionnel 70 000 000 HT
- location en meublé 40 000 000 HT
- vente de boissons gazeuses à une entreprise franche d’exportation 10 000 000 HT
- vente de riz à une entreprise de la zone franche industrielle 5 000 000
- vente de sucre à une ONG financée de l’extérieur sous forme de dons 15 000 000
- vente de riz à une association villageoise financée de l’extérieur sous forme de subventions
10 000 000
- vente de boissons alcoolisées à une ambassade 5 000 000
- vente de riz à une ambassade 5 000 000
- vente de sucre à une entreprise agréée au code des investissements 20 000 000
- vente de riz à une entreprise agréée au code des investissements 10 000 000
- livraisons à soi de beurre 10 000 000
- livraison à soi de sucre destiné à la production de boissons gazeuses 20 000 000
- livraison à soi de riz 15 000 000
- livraison à soi de 10 casiers de boissons gazeuses destinés aux 10 meilleurs agents de la
société : coût unitaire hors taxe 15 000
- encaissement des loyers des locaux meublés loués à une société nationale 5 000 000
- vente de sucre à une société nationale règlement en mars 2011 : 10 000 000
- vente de boissons gazeuses à la Sonatel 10 000 000 ; 50% au comptant, le solde en avril
2011
- importation de matières premières pour la fabrication de boisson : coût hors taxes
20 000 000, assurance 500 000, fret 300 000, commissions versées à l’étranger 200 000, droits
de douane 20%
- achat d’un véhicule de transport de marchandises 3 000 000HT
- achat d’emballage pour le riz 2 000 000HT
- règlement des factures : électricité des chaînes de production 1 800 000, téléphone
1 200 000 dont 300 000 pour le domicile du directeur général
- entretien et réparation du véhicule de fonction (Peugeot 407) du DG 500 000
- achat d’un terrain pour le stockage des marchandises 12 000 000
- achat de revues industrielles 500 000
- frais de transport des biens exportés 800 000
- règlement factures d’hôtel : hébergement 600 000, restauration300 000
- entretien et réparation villa de fonction du DG 400 000
- réception facture de la société française de vins : assistance technique 2 000 000 redevances
3 000 000
- cession d’un lot de matières premières 8 000 000 ; les matières premières ont été acquises
en décembre 2010 à 12 000 000 HT
- cession d’un matériel de production : 4 000 000 ; le matériel est acquis le 01 juillet 2008 ; il
est amorti sur 5 ans
- manquants de stock de sucre non justifiés 1 800 000
- achat d’une télévision pour le bureau du DG 700 000

TAF : Etablir les déclarations d’IR et de TVA sachant que le prorata définitif de 2010
correspond au prorata calculé à partir des opérations réalisées en janvier 2011

COMPTABILITE DES ASSOCIATIONS


COMPTABILITE DES ASSOCIATIONS
Section 1 : Cadre juridique, fiscal et social des associations
1. La loi sur les associations
La loi N° 60-315 du 21 septembre 1960 qui définit les associations, stipule en son article
premier, que «l’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent
en commun d’une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre
que lucratif. Elle est régie, quant à sa forme et sa validité, par les principes généraux du droit
applicables aux contrats et obligations ».
Ainsi définie, l’association est une convention dont l’objectif est autre que la recherche d’un
avantage pécuniaire. Cet objectif devra être clairement inscrit dans les statuts afin de bien
définir le caractère non lucratif de l’association.
Les autres caractéristiques qui ressortent de la définition de l’association sont :
 le but commun entre les personnes appelées sociétaires ;
 la permanence de l’action ; l’association peut avoir une durée de vie courte mais pendant
cette période, il doit y avoir une continuité dans son activité.
Sous peine de nullité, leur but doit être licite et les membres chargés de sa gestion doivent
jouir des droits de citoyens de Côte d’Ivoire.
Les associations peuvent se former librement sans autorisation préalable.
Néanmoins l’association peut être frappée de nullité dans les cas suivants :
 les membres chargés de son administration ou de sa direction ne jouissent pas de leurs droits
de citoyens de Côte d’Ivoire, de leurs droits civiques ou ont encourus des condamnations
criminelles ou correctionnelles.
 toute association fondée sur une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois, aux
bonnes mœurs, ou qui aurait pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à
la forme républicaine du gouvernement,ou qui serait de nature à compromettre la sécurité
publique, à provoquer la haine entre groupes ethniques, à occasionner les troubles politiques
ou leur fonctionnement, à inciter les citoyens à enfreindre les lois, à l’intérêt général du pays,
est nulle et de nul effet.

2. La capacité juridique des associations


Pour être reconnue, l’association doit prendre la forme d’association déclarée ou
d’association reconnue d’utilité publique.
 Les associations déclarées
Pour obtenir la capacité juridique, l’association doit faire l’objet d’une déclaration à la
préfecture ou à la circonscription administrative de son siège social. En outre, elle doit être
rendue publique par ses fondateurs au moyen de son insertion dans le Journal Officiel de
Côte d’Ivoire. Elle est tenue de déclarer et de publier tout changement de direction,
d’acquisition ou l’aliénation de ses immeubles.
L’association régulièrement déclarée est libre de passer des contrats, d’ester en justice,
d’acheter, de vendre, de louer, d’emprunter, en somme d’agir comme toute personne
morale.
Par contre, ses acquisitions immobilières sont limitées à son siège social et aux immeubles
strictement nécessaires à la réalisation de ses objectifs. Elle ne peut donc acquérir des biens
immobiliers dans un but spéculatif.
 Les associations reconnues d’utilité publique
Toute association déclarée peut être reconnue d’utilité publique par un décret pris en conseil
des ministres.
Pour obtenir la reconnaissance d’utilité publique, l’association doit en faire la demande
auprès du ministre de l’intérieur. L’association reconnue l’utilité publique peut faire tous les
actes de la vie civile, mais elle est limitée dans sa capacité à recevoir des libéralités et
posséder des immeubles.
L’étendue de la capacité juridique de l’association reconnue d’utilité publique est précisée
par l’article 21 de la loi 60-315 : «elles ne peuvent posséder ou acquérir d’autres immeubles
que ceux nécessaires au but qu’elles se proposent. Toutes les valeurs mobilières d’une
association doivent être placées en titres nominatifs ou déposées à la caisse des dépôts et
consignations. Elles peuvent recevoir des dons et legs sous condition d’une autorisation
donnée par arrêté du préfet de département». Quand la valeur du don excède 10 millions, un
décret est pris en conseil des ministres.

3. Fiscalité des associations


Les associations étant des organismes réputés sans but lucratif, ne sont pas en principe
soumises aux impôts dus par les personnes exerçant une activité commerciale ( par
exemple, la contribution des patentes, la TVA, le BIC etc.)
Il est donc essentiel de bien établir que l’association poursuit réellement un but non lucratif.
Les conditions suivantes doivent être remplies par l’organisation pour être considérée
comme poursuivant un but non lucratif :
 sa gestion doit être désintéressée ;
 son activité ne concurrence pas le secteur commercial ;
 s’il y a concurrence, l’activité s’exerce dans des conditions différentes de celles du secteur
commercial.
La loi garantit la liberté d’association et n’interdit pas aux associations de se procurer des
ressources nécessaires à la réalisation de leur but par le versement de cotisations par les
membres, par des activités permettant de dégager des excédents. Mais il est totalement
exclut que ce but soit le partage des bénéfices. Les membres ne doivent en aucun cas
bénéficier d’une distribution d’excédent sous quelque forme que ce soit ( prestations
gratuites, prix réduits, prélèvement pour des besoins privés etc.)

Section 2 : Traduction comptable des opérations spécifiques


1. Apports
Les apports sont tous les biens durables que les adhérents cèdent à l’association (le plus
souvent au moment de sa création) afin d’assurer son fonctionnement.
Il existe deux types d’apports :
 les apports avec droit de reprise ; la mise à disposition du bien au profit de l’association est
provisoire. Celui-ci peut être repris par son propriétaire dès la fin d’un contrat d’apport ou au
moment de la dissolution de l’association. Les contrats d’apport contiennent parfois des
clauses d’engagement de l’association à assurer la maintenance du bien jusqu’à sa reprise ;
 les apports sans droit de reprise ; la mise à disposition du bien au profit de l’association est
définitive.

Enregistrement des apports


Les entrées se font en biens ou en monnaies, la sortie concerne le fonds associatif (équivalent
pour une association des fonds propres d’une société commerciale).
Exemple
Apport sans droit de reprise de 3 500 000 d’espèces et de 6 000 000 de mobiliers. Apport à
titre provisoire d’un chèque de 1 000 000 par la présidente de l’association.

244 Mobilier de bureau 6 000 000


571 Caisse 3 500 000
1021 Fonds associatif sans droit de reprise 9 500 000
Apport à titre définitif
521 Banque 1 000 000
1022 Fonds associatif avec droit de reprise 1 000 000
Apport à titre provisoire

2. Cotisations des membres


Une cotisation est une somme d'argent versée en vertu des dispositions statutaires.
L’association peut demander le versement de cette somme uniquement à ses membres.
Ce type de financement est propre au monde associatif. Le montant des adhésions est en
général décidé chaque année par le bureau ou l’assemblée générale. Les cotisations ne sont
pas assujetties à la TVA, à condition qu’elles n’offrent qu’une contrepartie morale à l’adhérent.

 NB : Ce que n'est pas une cotisation :


 une cotisation n'est pas un droit d'entrée, ni un apport en numéraire ;son versement n'est pas
ponctuel mais, au contraire, est susceptible d'être régulier. (Exemple : Cotisations annuelles) ;
 une cotisation ne peut être la contrepartie d'un service rendu ou d'un bien vendu : elle doit
correspondre à des dépenses de fonctionnement d'intérêt général :
 le versement d'une cotisation ne suffit pas pour être membre d'une association. Pour l'être, il
faut de plus : avoir fait acte de candidature, avoir été accepté par le groupement et faire apport
de ses connaissances ou de son activité, de manière permanente, à l'association ;
 le défaut de versement de la cotisation ne peut être interprété comme la volonté du membre de
démissionner.

Enregistrement des cotisations


Elles sont enregistrées au compte de résultat dans le compte 756-Cotisations et sont
rattachées aux produits de l’exercice de référence.
 Exemple
La cotisation mensuelle des membres de l’association VIDOLET s’élève à 1 135 000. La
cotisation du mois de septembre a été versée partiellement à hauteur de 800 000 le 5 octobre
N.

05/10/N
411 Usagers (Adhérents ) 1 135 000
756 Cotisations 1 135 000
Cotisations mois de septembre

571 Caisse 800 000
411 Usagers (Adhérents) 800 000
Encaissement des cotisations

 NB : Outre le versement d'une cotisation, une association peut exiger de toute


personne voulant y adhérer une somme d'argent correspondant à un droit d'entrée dans le
groupement.
Un droit d'entrée peut être enregistré au crédit d'un des comptes :
 1021 - Fonds associatifs sans droit de reprise
 10214 - Apports sans droit de reprise
3. Dons manuels
Le don manuel est le don classique de versement en espèces (argent liquide, chèques,
virements), de «main à la main», même si l’on passe aujourd’hui par des virements
automatiques par exemple.
Enregistrement comptable des dons
Ils sont enregistrés dans un compte de produit.
Pour les dons non affectés à un projet particulier :
 si le don est répétitif ou d’un montant courant pour l’association, il est considéré comme un
produit d’exploitation et enregistré dans le compte 7583-Autres produits : dons manuels non
affectés ;
 si le don a un caractère extraordinaire ou occasionnel, il faut l’enregistrer dans le compte 845
dons et libéralités obtenues.
Pour les dons affectés à la réalisation d’une opération particulière :
Il faut ouvrir un compte distinct 7584- dons manuels affectés.
La partie non utilisée en fin d’exercice sera inscrite en charges au compte 6895-Engagement
à réaliser sur dons manuels affectés, avec en contrepartie au passif le compte 12195- Fonds
dédiés sur dons manuels affectés.
 Exemple
Une association reçoit le 3 octobre N un don manuel de 600 000 par chèque. Ce don a un
caractère répétitif.
Le 15 octobre elle reçoit un don manuel de 3000000 affecté à la réalisation d’un projet. A la fin
de l’exercice les ressources affectées à ce projet ont été consommées au 1/3 de leur montant.

03/10/N
521 Banque 600 000
7583 Dons manuels non affectés 600 000
Dons manuels
15/10/N
521 Banque 3 000 000
7584 Dons manuels affectés 3 000 000
31/12/N
6895 Engagements à réaliser sur dons manuels 2 000 000
affectés
12195 Fonds dédiés sur dons manuels affectés 2 000 000
(3000000 X2/3)

4. Libéralités ( Legs et Donations )


Un legs est une disposition testamentaire par laquelle une personne donne de manière
révocable, à compter de son décès, tout ou une partie de son patrimoine. Si cette opération
se fait du vivant du donateur, il s’agit alors d’une donation.
Enregistrement des libéralités
La transmission des biens est souvent progressive, et dans l’attente de la décision de
conserver ou non de tels biens, l’enregistrement comptable utilisera :

2…. Immobilisations X
6….. Compte de charges x
4715 legs et donations en cours x

Ensuite, les décisions une fois prises,

4715 Legs et donations en cours x


10215 Legs et donations avec contrepartie d’actif X
Immobilisés sans droits de reprise
ou
10225 Legs et donations avec contrepartie d’actif x
Immobilisés assortis d’une obligation ou
d’une condition

Il faut remarquer la correspondance d’enregistrement avec les supports, en sachant qu’il n’y a
pas reprise, mais condition.
 des biens que l’on ne conservera pas (immeuble destiné à être vendu par exemple, car non
directement utile) ou des fonds (utilisés ou non à moins d’un an) qui seront tout simplement à
enregistrer comme produit d’exploitation :

2.. immobilisations x
7585 legs et donations non affectés X
ou
7586 legs et donations affectés x
La part des ressources non employée pour le projet précisé dans l’acte de succession ou de
donation est comptabilisée comme suit :

689 engagement à réaliser sur ressources affectées x


1219 fonds dédiés x

6897 engagements à réaliser sur legs et donations x


affectés
12197 fonds dédiés sur legs et donations affectés x

 Exemple
Une association qui reçoit des libéralités, se voit offrir le 11 mars N une donation par un riche
particulier : un appartement d’une valeur de 16 000 000 que l’association va conserver pour
y transférer ses bureaux.

11/02/N
231 Bâtiments, instal. Techn. et agencements 16000 000
10125 Legs et donations avec contrepartie d’actif 16 000 000
Immobilisés assortis d’une obligation ou
d’une condition

5. Les subventions
5.1. Subventions d’investissement
Les subventions d’investissement, accordées par des organismes publics, sont destinées à
financer des biens dont le renouvellement sera ou non à la charge de l’association (en fonction
des termes de la convention de financement).
Dans le cas où le bien est amortissable, le caractère renouvelable ou non de la
subvention est déterminant :
 si la subvention est renouvelable, il ne sera pas exigé à l’association de prévoir le financement
du renouvellement du bien ;
 si la subvention n’est pas renouvelable, le résultat comptable devra intégrer la dépréciation du
bien.
Enregistrement des subventions d’investissement
Il a lieu au moment de l’encaissement de la subvention par l’association.
On enregistre alors le débit du compte 521-Banque et le crédit du compte 10216 (ou 10226,
s’il y a droit de reprise)-Subventions d’investissement affectées à des biens renouvelables,
ou du compte 14-Subventions d’investissement affectées à des biens non renouvelables,
suivant les cas .
Si la subvention n’est pas renouvelable, le bien devra être amorti chaque année en fonction
de sa durée normale d’utilisation.
Si la subvention est renouvelable, il faut amortir à la fois le bien et la subvention ayant
permis de le financer. Ainsi, la charge d’amortissement générée par la
consommation du bien sera compensée par le produit résultant de l’amortissement de la
subvention (résultat neutre).

 Exemple
Une association souhaite se doter d’un matériel. Pour cela, une subvention d’investissement
renouvelable de 25 000 000 lui est accordée, et est versée le 1er novembre N . Le matériel est
acheté le 02 janvier N. La durée d’utilisation est estimée à 5 ans
Hypothèse 1 : Le matériel est renouvelable par l’association
Hypothèse 2 : Le matériel n’est pas renouvelable par l’association
Hypothèse 1 :

01/11/N
521 Banques 25 000 000
10226 Subventions d’inves. Affectées à des biens 25 000 000
renouvelables
Constatation de la subvention
01/01/N+1
24 Matériel 25 000 000
4812 Fournisseurs d’immobilisations 25 000 000

Ecritures à la clôture de l’exercice

La dépréciation du bien doit être constatée par un amortissement

31/12/N
6813 Dotations aux amortissements des immos. corporelles 5 000 000
284 Provisions pour dépréciation du matériel 5 000 000
Constatation de l’amortissement

Hypothèse n°2 : la construction n’est pas renouvelable par l’association

01/11/N
521 Banques 25 000 000
141 Subv. d’invest. affectées à des biens renouvelables 25 000 000
Constatation de la subvention
01/01/N+1
24 Matériel 25 000 000
4812 Fournisseurs d’immobilisations 25 000 000

Ecritures à la clôture de l’exercice


La dépréciation du bien doit être constatée par un amortissement. La subvention est rapportée
au compte de résultat au rythme des amortissements.

31/12/N
6813 Dotations aux amortissements des immos. corporelles 5 000 000
284 Provisions pour dépréciation du matériel 5 000 000
Constatation de l’amortissement
141 Subvention d’investissements 5 000 000
865 Reprise de subvention d’investissement 5 000 000

5.2. Les subventions d’exploitation


La subvention d’exploitation est accordée pour que l’association puisse faire face à certaines
charges d’exploitation, ou pour compenser l’insuffisance de produits d’exploitation ; bref pour
permettre à l’association de maintenir ses activités. Elle a un caractère structurel et est souvent
d’un montant forfaitaire.
Intervenant dans le compte de résultat, il est logique de l’enregistrer en «produit d’exploitation»
au crédit du compte 71 subventions d’exploitation, c’est bien un produit avec contrepartie
monétaire. Cette subvention devient un produit courant pour l’exercice.

5.2.1. Cas d’une subvention pour l’exercice en cours


Il faut remarquer que, dans le cadre de subventions de fonctionnement et de conventions de
financement, que la décision de subvention ne contenant pas de condition suspensive suffit ;
cette subvention est comptabilisée lorsqu’elle est signifiée (à la réception de la notification
définitive d’attribution), sans attendre l’encaissement proprement dit.
 Exemple
Une subvention de fonctionnement de 5000 000 votée par conseil régional le 11 mars N, notifié
le 30 mars et versée le 14 avril N.
Dans le journal de l’association on a :

30/03/N
4495 Etat, subventions d’exploitations à recevoir 5 000 000
71 Subvention d’exploitation 5 000 000
Notification de la subvention
14/04/N
521 banque 5 000 000
4495 Etat, subventions à recevoir 5 000 000
Versement de la subvention

5.2.2. Cas d’une subvention sur plusieurs exercices


Si une subvention de fonctionnement est accordée pour plusieurs exercices fréquemment par
une convention de financement, il faudra en tenir compte lors des écritures de régularisation
d’inventaire.
La partie rattachée à des exercices futurs est inscrite en 477 produits constatés d’avance. Il
s’agit ici d’une écriture de régularisation classique pour répartir les produits n’appartenant pas
à l’exercice clos.
 Exemple
Une association a reçu une subvention de 3 000 000 pour les exercices 2004, 2005 et 2006.
La notification a été reçue le 1er juillet et la subvention a été perçue le 5 juillet 2004.

1/07/04
4495 Etat, subventions d’exploitations à recevoir 3000000
71 Subvention d’exploitation 3000000
Notification
5/07/04
521 Banques 3000000
4495 Etat, subventions d’exploitations à recevoir 3000000
Réception des fonds
31/12/04
71 Subvention d’exploitation 2000000
477 Produits constatés d’avance 2000000

6. Fonds dédiés
Compte tenu des modalités de versement des subventions et des dons, on observe souvent
un décalage chronologique entre le versement effectif des sommes correspondantes et le
règlement par l’association des dépenses concernées.
 Pour les subventions de fonctionnement
Lorsqu’une subvention de fonctionnement, inscrite au cours de l’exercice au compte de
résultat dans les produits, n’a pu être utilisée en totalité au cours de cet exercice, l’engagement
d’emploi pris par l’organisme envers le tiers financeur est inscrit en charges sous la rubrique
“Engagements à réaliser sur subventions attribuées” (compte 6894) et au passif du bilan sous
le compte 12194-Fonds dédiés sur subventions de fonctionnement.
Les sommes inscrites sous la rubrique “Fonds dédiés” sont reprises au compte de résultat au
cours des exercices suivants, au rythme de réalisation des engagements, par le crédit du
compte 79894-Report des ressources non utilisées sur subventions attribuées.
 Pour les ressources affectées provenant des dons
Dans le cadre de leurs appels à la générosité du public, les dirigeants d’associations sollicitent
dans certaines circonstances leurs donateurs pour la réalisation de projets définis
préalablement par les instances statutairement compétentes. Les sommes ainsi reçues sont
considérées comme des produits perçus et affectés aux projets définis préalablement.
Pour ces projets définis, la partie des ressources non utilisées en fin d’exercice est inscrite
en charges sous la rubrique “Engagements à réaliser sur ressources affectées” afin de
constater l’engagement pris par l’organisme de poursuivre la réalisation desdits projets, avec
comme contrepartie au passif la rubrique “Fonds dédiés”.
 Exemple
Une association reçoit au cours de l’année une subvention de 12 000 000 pour financer une
opération. En fin d’année, l’opération n’est pas complètement terminée. Son degré
d’avancement est estimé à 80% et l’opération se termine l’année suivante. L’association n’est
pas assujettie à la TVA.

15/02/N
71 Subvention de fonctionnement 12 000 000
521 Banques 12 000 000
Obtention de la subvention
31/12/N
1219 Fonds dédiés 2 400 000
6894 Ressources non utilisées 2 400 000
Affectation du reliquat à exercice n+1
N+1
7989 Ressources non utilisées 2 400 000
1219 Fonds dédiés 2 400 000
Affectation du reliquat à exercice n+1

7. Commodats
Les commodats, ou prêts à usage, sont des biens immobiliers mis gratuitement à la disposition
d’une association pour une durée fixée par une convention. L’association doit assurer leur
entretien pendant toute la durée du prêt.
Enregistrement des commodats
Il se traduit par :
 le débit du compte 2278-terrains grevés de droit ;
 le débit du compte 2378-batiments grevés de droit ;
 le débit du compte 2488- autres immobilisations grevées de droit ;
 le crédit du compte 2279-Droit des propriétaires, qui matérialise la dette envers le prêteur du
terrain ;
 le crédit du compte 2379-Droit des propriétaires, qui matérialise la dette envers le prêteur du
bâtiment ;
 le crédit du compte 2489- droit des propriétaires qui matérialise la dette envers le prêteur
d’autres immobilisations.
Si le bien est amortissable, il faut enregistrer sa dépréciation annuelle en enregistrant une
diminution de la valeur du bien par un crédit du compte 2278, 2378 et 2488 et une diminution
de la dette envers le prêteur au débit du compte 2279, 2379 et 2489.
 Exemple
Une association se voit accorder gratuitement la jouissance d’un local pour 2 ans le 02/01/N
afin d’héberger les personnes en charge d’une opération de longue durée.
La valeur du local est estimée à 50 000 000.
02/01/N
2378 bâtiments grevés de droit 50 000 000
2379 Droit des propriétaires 50000 000
Attribution du local
31/12/N
2379 Droit des propriétaires 25 000 000
2378 bâtiments grevés de droit 25000 000
Amortissement : 50 000000 x 1/2

8. Contributions volontaires
La participation des bénévoles, l’aide qu’ils apportent gratuitement à leur association (travail,
services et biens) sont précieuses. Elles méritent d’être valorisées dans la mesure du possible
et prises en compte dans l’activité. Ces contributions volontaires sont le fait de personnes
physiques ou morales (municipalité, pouvoirs publics, autre association, entreprise…).
On distingue les apports en biens ou autres services (mise à disposition de locaux, de matériel,
d’un téléphone, couverture de frais divers, etc.) et les apports en travail. Tous les apports en
travail peuvent être valorisés, sauf l’exercice des fonctions d’administrateur et les actes
strictement militants (diffusion de publications, organisation de manifestation de l’association,
etc.).
Enregistrement des contributions volontaires
A chaque contribution volontaire doit correspondre une pièce comptable indiquant la date, la
nature de l’opération, le nom de la personne ou de l’organisme concerné et le mode
d’évaluation de l’apport.
On enregistre un débit (entrée de charges) des comptes de la classe 9 (comptes spéciaux) :
 9X60-Secours en nature (alimentaires, vestimentaires…) ;
 9X61-Mise à disposition gratuite de biens (locaux, matériels…) ;
 9X62-Prestations ;
 9X64-Personnel bénévole.
En contrepartie, on enregistre un crédit (sortie de produits) du même montant dans les
comptes :
 9X70-Bénévolat ;
 9X71-Prestations en nature ;
 9X75-Dons en nature.
Les contributions volontaires étant gratuites, elles n’entraînent pas de flux financiers. Elles ne
sont donc pas inscrites au compte de résultat mais doivent faire l’objet d’informations dans
l’annexe (nature et importance, raisons des difficultés à les estimer quantitativement, etc.).
 Exemple
Une association reçoit, à l’occasion d’une collecte (effectuée en avril à une échelle régionale)
des denrées alimentaires destinées à des personnes démunies, de la nourriture pour une
valeur totale de 450 000. Cette collecte a mobilisé 450 bénévoles durant 15 jours. Le
comptable ayant récupéré le relevé du temps d’activité des bénévoles, il constate que chacun
a offert entre 5 et 60 heures de son temps pour cette opération. Il se livre alors au calcul du
temps moyen consacré par un bénévole à la collecte et obtient 18,5 heures. Le nombre
d’heures total de bénévolat pour cette opération atteint donc 450 x 18,5= 8325 heures. Le
comptable estime que le type de travail fourni durant la collecte ne nécessite pas de
compétences professionnelles particulières, et le valorise donc au taux horaire du SMIG,
soit 8325 x 211 = 1756575.

/04/N
9X60 Secours en nature 450000
9X75 Dons en nature 450000
Campagne d’avril

9X64 Personnel bénévole 1756575
9X70 Bénévolat 1756575
Campagne d’avril

 NB : La valorisation comptable du bénévolat n’est pas simple. Il faut répertorier sur


un exercice le temps de “travail” de chacun, ce qui s’avère complexe pour les associations qui
utilisent les services de nombreux bénévoles. Et surtout, attribuer une valeur à ce “travail” en
fonction des compétences requises, des difficultés rencontrées, du domaine d’activité et des
résultats obtenus. Il n’existe pas à ce jour de méthode unique et reconnue pour ce type
d’estimation.
9. Affectation du résultat
L’instance désignée par les statuts (en général l’assemblée générale statuant sur les comptes
concernés) décide de l’affectation du résultat, en accord avec les statuts et les dispositions
réglementaires (certaines associations ont l’obligation d’enregistrer des réserves obligatoires).
Enregistrement du résultat
Les excédents sont enregistrés dans le compte 131-Résultat : excédent et les déficits dans le
compte 139-Résultat : déficit.
Le résultat doit distinguer la partie acquise définitivement de la partie pouvant être reprise par
un tiers financeur qui décide de sa destination. Dans ce dernier cas, les sommes pourront être
:
 soit définitivement maintenues dans l’association et affectées par les instances statutaires ;
 soit reprises par le tiers financeur et affectées au compte 125-Résultat sous contrôle de tiers
financeur, avant d’être réaffectées dans le budget de l’exercice suivant. Si le résultat affecté
est excédentaire, il viendra en déduction des ressources allouées par le tiers financeur (produit
perçu d’avance). Si le résultat est déficitaire, il peut être considéré comme un produit à
recevoir.
 Exemple
L’exercice se solde par un excédent de 3 500 000, dont 2 500 000 sont sous le contrôle d’un
tiers financeur. Ce dernier décide de réduire sa dotation pour l’exercice suivant d’un montant
équivalent à cet excédent et verse le 10 février N+1 une contribution de 7 500 000 (10 000
000 - 2 500 000).
Les charges de l’exercice s’élevaient à 10 000 000 et les produits à 13 500 000.

7… Produits 13 500 000


6… charges 10 000 000
131 Résultat : excédent 3 500 000
Affectation du résultat de N
01/01/N+1
131 Résultat : excédent 3500000
118 Autre réserves 1 000 000
125 Résultat sous contrôle tiers fin 2 500 000
Affectation du résultat de N
10/02/N+1
521 Banque 7 500 000
125 Résultat sous contrôle des tiers financeurs 2 500 000
71 Subvention d’exploitation 10 000 000
Affectation du résultat reporté en N+1

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