Ta Pr. Guenbour Saida Cours de Droit Des Societes

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 211

DROIT DES SOCIETES

Cours préparé et présenté par :


Pr. Saida GUENBOUR
DROIT DES SOCIETES
INTRODUCTION GENERALE

1ère PARTIE : DROIT GENERAL DES SOCIETES

2ème PARTIE : DROIT SPECIAL DES SOCIETES


INTRODUCTION GENERALE

Définition :
Le droit des sociétés est la branche du droit
privé qui étudie les sociétés.
 Les règles du droit des sociétés prévoient
l'ensemble des dispositions nécessaires à la
création, au fonctionnement ainsi qu'à
l'éventuelle liquidation de la société.
 Le droit des sociétés s'applique aussi bien aux
sociétés commerciales qu'aux sociétés civiles
INTRODUCTION GENERALE

Définition :
Le droit des sociétés est la branche du droit
rattachée au droit commercial
Ce droit a pour objet de définir le régime
juridique des groupements des sujets de droit
ayant une finalité économique dans le
domaine de l’offre de biens ou de service, et
des activités financières.
Il recouvre des réalités assez diverses.
INTRODUCTION GENERALE

Définition de la société :
La définition juridique de la société résulte de
l’article 982 du Dahir des obligations et
contrats qui dispose : “ la société est un
contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes mettent en commun leurs biens
ou leur travail, ou tous les deux à la fois, en
vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter”.
INTRODUCTION GENERALE

Définition de la société :
 L’article 1832 du Code civil français, dont l’alinéa
1er dispose : « la société est instituée par deux
ou plusieurs personnes qui conviennent par un
contrat d’affecter à une entreprise commune des
biens ou leur industrie en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra
en résulter ». Selon l’alinéa 3, « Les associés
s’engagent à contribuer aux pertes ».
INTRODUCTION GENERALE
Définition de la société :
 En principe, la société est un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes (les associés)
mettent quelque chose en commun (bien, travail)
en vue de partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui en résulte ainsi que les pertes
éventuelles.
 Par exception, la société peut être instituée par
la manifestation d’une seule personne, qui crée
une société unipersonnelle à responsabilité
limitée.
INTRODUCTION GENERALE

Public intéressé par le droit des sociétés :


 L’étude du droit des sociétés est utile à tous
les acteurs de l’entreprise sociale, associés,
salariés ou chefs d’entreprise, à leurs
partenaires contractuels (banquiers,
cocontractants), à leurs conseils (avocat,
notaire, expert-comptable) et aux détenteurs
d’une autorité juridique (magistrats, membres
de l’administration des impôts...).
INTRODUCTION GENERALE
Public intéressé par le droit des sociétés

Elle l’est corrélativement aux étudiants en


droit et en sciences économiques ou de
gestion.
Au reste, le droit des sociétés s’impose peu ou
prou à tous ceux qui suivent l’actualité
économique.
INTRODUCTION GENERALE

I- Les sources du droit des sociétés


A- Sources législatives
a- Le Dahir des obligations et contrats (chapitre II, section I,
art 982 à 1082). Il date du 12 aout 1913 avec toutes les lois
modificatives de ce Dahir.
b- Le code de commerce du 1er aout 1996.
c- La loi 17-95 relative à la société anonyme telle qu’elle a été
modifiée par la loi 20-08 , 78-12 et 20-19
d- La loi 5-96 relatives aux autres formes de sociétés telle
qu’elle a été modifiée par la loi 21-19
e- La loi relative à l’AMMC.
f- La loi sur l’appel public à l’épargne.
INTRODUCTION GENERALE

Diversité des sources législatives du droit des


sociétés.
 Cette inflation législative est aggravée par la
concurrence des sources administratives, fiscales,
financières ou boursières.
 Les réformes récentes proviennent plus souvent
du ministère des finances que du ministère de la
justice et l’on observe une orientation du droit
des sociétés vers la prise en compte des besoins
spécifiques de l’activité financière.
INTRODUCTION GENERALE

B- La Jurisprudence
 Le contentieux du droit des sociétés relève des
juridictions commerciales, mais aussi d’autres
juridictions, telles les juridictions pénales ou fiscales
 La législation est éclairée par l'analyse de la
jurisprudence.
 L’importance de la jurisprudence est de grande
importance du fait de son rôle de combler les lacunes
de la loi.
 De même, elle a imaginé certaines institutions
nécessaires au fonctionnement des sociétés ou à la
protection des associés.
INTRODUCTION GENERALE
C- La doctrine
 Elle exprime la pensée des juristes qui participent
à l’interprétation des lois et formulent des
suggestions.
 Les praticiens du droit, par leurs critiques et
analyses, influencent le législateur qui peut s’en
inspirer à l’occasion d’une réforme législative.
 Elle constitue une source indirecte du droit des
sociétés.
INTRODUCTION GENERALE
II- Typologie des sociétés
La typologie des sociétés se fonde sur deux critères
généraux :
 toute société est soit une société civile, soit une
société commerciale ;
 toute société est soit une société à risque illimité
(où les associés répondent personnellement des
dettes de la société), dite souvent « société de
personnes », soit une société à risque limité, dite
généralement « société de capitaux ».
INTRODUCTION GENERALE
A- Société civile et société commerciale
1- Société civile
 Les sociétés civiles ont pour objet une activité civile
(avocats, médecins, architectes…).
 Les sociétés civiles ne sont pas réglementées par les
textes concernant les sociétés commerciales; elles ne
sont pas soumises aux règles de la comptabilité
commerciale.
 Les sociétés civiles sont des sociétés de personnes à
risque illimité avec personnalité morale.
INTRODUCTION GENERALE
A- Société civile et société commerciale
2- Société commerciale
 Les sociétés commerciales ont pour objet une
activité commerciale (banques, assurance,
distribution, communication…).
 Ainsi, sont commerciales les sociétés qui ont soit
un objet (par référence aux articles 6 et 7 et
suivants du code de commerce), soit une forme
commerciale ( la SA et la SARL sont commerciales
par la forme).
INTRODUCTION GENERALE

B- Sociétés de personnes et sociétés de capitaux


1- Les sociétés de personnes : sont les sociétés en
nom collectif et sociétés en commandite simple.
Les associés de ces sociétés s’associent en
considération de la personne de chacun d’eux. Ils
sont commerçants et personnellement tenus (à
l’exception des commanditaires) de la totalité des
dettes sociales.
INTRODUCTION GENERALE

B- Sociétés de personnes et sociétés de


capitaux
2- Les sociétés de capitaux : ou sociétés par
actions. Elles ne s’intéressent ni à la qualité ni
à la connaissance entre associés. L’essentiel
c’est la réunion du capital voulu et le respect
des conditions de constitution.
INTRODUCTION GENERALE
Les sociétés de personnes Les sociétés de capitaux

-Société en nom collectif -Société anonyme, SAS, SASU.


-Société en commandite simple - Société en commandite par actions
 Les associés s’unissent en considération  La personne de l’associé est
de la personne; «l’intuitus personae » est indifférente. Les associés peuvent ne pas
déterminant. se connaitre.
 Il ne peut y avoir de cession de parts  Les droits des associés sont représentés
sauf consentement de tous les autres par des actions négociables.
associés.  Les associés de la SA (actionnaires) et
 Les associés des SNC et les les commanditaires de la société en
commandités de la société en commandite par actions n’ont pas la
commandite simples ont la qualité de qualité de commerçant. Leur
commerçant; leur responsabilité est responsabilité est limitée au montant de
indéfinie et solidaire. leur apport.
INTRODUCTION GENERALE
Un type mixte : la société à responsabilité
limitée SARL
 Les associés ne supportent les pertes qu’à
concurrence de leur apport;
 Les parts sociales ne sont pas négociables
mais cessibles;
 SARL à associé unique.
INTRODUCTION GENERALE

C- Sociétés dotées de la personnalité morale et


sociétés dépourvues de la personnalité morale
 À l’intérieur de la catégorie des sociétés à risque
illimité (ou sociétés de personnes), on trouve
tantôt des sociétés dotées de la personnalité
morale, tantôt des sociétés dépourvues de la
personnalité morale.
 Toutes ces sociétés ont la personnalité morale
sauf la société en participation, la société créée
de fait et la société de fait.
INTRODUCTION GENERALE
La société en La société créée de fait La société de fait
participation
 Elle a un caractère  Société qui a été  Société résultant du
occulte : elle n’existe constituée et comportement de
qu’entre les associés et immatriculée mais qui a personnes qui ont
n’est pas révélée aux été ensuite annulée participé ensemble à
tiers (ex: société créée pour vice de une œuvre économique
par plusieurs personnes constitution (cas commune et se sont
en vue de la prise de exceptionnel). Elle comportés comme des
contrôle d’une autre survivra comme société associés, mais sans avoir
société). de fait pour procéder à effectué les formalités
sa liquidation. obligatoires pour la
constitution d’une
société.
INTRODUCTION GENERALE
III- L’intérêt de la forme sociale
La forme sociale offre aux différents partenaires
différents intérêts.
1- Pour les associés : la société présente l’intérêt de
réunir un ensemble de ressources affectées à une
entreprise commune, pour en augmenter la
puissance, pour en répartir les risques, pour
associer deux initiatives autonomes.
INTRODUCTION GENERALE
III- L’intérêt de la forme sociale
2- Pour les dirigeants :
 l’adoption de la forme sociale présente certains
avantages en droit social en termes de souplesse de
gestion de leur situation personnelle.
 Dans le contexte de la transmission de l’entreprise
soumise à une dévolution successorale, l’entreprise
individuelle serait soumise aux aléas de la liquidation
et du partage. En revanche, les parts sociales ou les
actions peuvent être aisément partagées entre
héritiers sans que l’unité de la structure juridique soit
remise en cause, ni celle de l’entreprise.
INTRODUCTION GENERALE
III- L’intérêt de la forme sociale
3- Pour les créanciers :
 L’intérêt de la forme sociale pour les créanciers réside
dans la continuité de la personne morale et celle de
l’entreprise sociale qui en résultent.
 La forme sociale autorise aussi une certaine clarté
dans la gestion, dans la mesure où l’entreprise sociale
échappe à l’universalité du patrimoine de
l’entrepreneur.
 Les créanciers d’une entreprise sociale échappent ainsi
au concours, sur les biens sociaux, des créanciers
personnels des associés.
INTRODUCTION GENERALE
 Par-delà les débats sur la nature de la société
et les situations spécifiques des parties, l’acte
juridique qui donne naissance à la société
suppose le respect de deux séries de
conditions de fond.
 Les unes sont propres à tous les actes
juridiques (première partie), les autres
spécifiques aux sociétés (2ème partie).
BIBLIOGRAPHIE
 En droit marocain
1- Mohamed EL MERNISSI : Traité marocain de droit des
sociétés 2019
2- Hassania CHERKAOUI : La société anonyme
3- Salma EL HASSANI SBAI : Corporate governance : la société
anonyme marocaine 2017
4- Allal FALI : ‫الشركات التجارية‬
5- Choukri SOUBAI : ‫الوسيط في الشركات التجارية‬
6- Azeddine BENSETTI : ‫الشركات في القانون المغربي‬
 En droit français
1- Maurice COZIAN : Droit des sociétés
2- Bruno DONDERO : Droit des sociétés
1ère partie : Droit général des sociétés

2ème partie : Droit spécial des sociétés


1ère PARTIE : DROIT GENERAL DES
SOCIETES
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats

II- Les conditions spéciales du contrat de


société

III- La personnalité morale


I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
Conditions de validité des contrats en général
 L’acte juridique fondateur de la société doit
respecter les conditions de validité de droit
commun des actes juridiques, telles qu’elles
résultent notamment de l’article 2 et des
dispositions du chapitre premier du titre I du
livre I du Dahir du 12 aout 1913 relatif aux
obligations conventionnelles en général.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
Conditions posées par l’article 2 du Dahir des
obligations et contrats
 L’article 2 dispose : “les éléments nécessaires pour la
validité des obligations qui dérivent d’une déclaration
de volonté sont :
1° La capacité de s’obliger;
2° Une déclaration valable de volonté portant sur les
éléments essentiels de l’obligation;
3° Un objet certain pouvant former objet d’obligation;
4° Une cause licite de s’obliger.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
En droit français :
Aux termes de l’article 1108 du Code civil,
quatre conditions sont requises pour la validité
des actes juridiques :
 « le consentement de la partie qui s’oblige;
 sa capacité de contracter;
 un objet certain qui forme la matière de
l’engagement;
 une cause licite dans l’obligation».
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
En droit français :

À compter du 1er octobre 2016, l’ordonnance du


10 février 2016 portant réforme du droit des
contrats a rénnové ce texte qui sera remplacé
par l’article 1128. Aux termes de celui-ci, « sont
nécessaires à la validité d’un contrat :
• 1º le consentement des parties ;
• 2º leur capacité de contracter ;
• 3º un contenu licite et certain ».
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
A- Le consentement des associés
Existence du consentement
L’existence du consentement de chacun des
associés est une condition évidemment
essentielle de validité du contrat de société.
Le consentement doit être intègre, c’est-à-dire
exempt de vice.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
A- Le consentement des associés
Existence du consentement
- Intégrité du consentement
Conformément à l’article 39 du Dahir des
obligations et contrats, le consentement des
associés ne saurait être valablement donné sous
l’empire d’un vice tel que l’erreur, le dol ou la
violence
 Ces vices sont appréciés en application du droit
commun des obligations sous réserve des
exceptions qui suivent.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
A- Le consentement des associés
- Intégrité du consentement

 Sanction des vices du consentement :


 De façon dérogatoire au droit commun des obligations,
les vices du consentement ne sont pas sanctionnés de
la même façon selon les types de sociétés.
 Ce régime permet d’éviter les conséquences fâcheuses
pour les tiers de l’annulation d’une société, tout en
protégeant l’associé victime si le groupement est à
risque illimité.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
B- La capacité
La capacité requise pour devenir associé ne
s’apprécie pas de la même façon selon que
soit concernée une personne physique (1) ou
une personne morale (2).
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
1- La capacité des personnes physiques
 Par nature, les personnes physiques jouissent
d’une capacité juridique générale.
 Ainsi, elles peuvent réaliser tous les actes licites,
sauf empêchement exprès résultant d’une cause
d’interdiction, d’incompatibilité ou d’incapacité.
 Ces limites vont se manifester avec une intensité
variable selon que la qualité d’associé implique
ou non celle de commerçant.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
1- La capacité des personnes physiques
 Société ne conférant pas la qualité de commerçant :
commerciales par la forme (art 1 de la loi 17-95 et art 2 de
la loi 5-96)
 Les sociétés ne conférant pas la qualité de commerçant à
leurs membres sont largement ouvertes. Les mineurs
émancipés y entrent librement.
 Les mineurs non émancipés et incapables majeurs peuvent
devenir associés et exercer les prérogatives afférentes, dans
le respect des règles de représentation.
Exception : la société en participation n’est commerciale que
par son objet.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
2- La capacité des personnes morales
À l’inverse de celle des personnes physiques,
la capacité juridique des personnes morales
ne présente pas un caractère général, mais se
trouve limitée à la réalisation des objectifs en
vue desquels elles ont été constituées.
C’est le principe de spécialité.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
2- La capacité des personnes morales
 À condition que cela soit conforme à leur
objet légal et à leur objet statutaire, les
personnes morales de droit privé, quelle que
soit leur forme, peuvent revêtir la qualité
d’associé et exercer les prérogatives qui en
découlent, sous réserve de respecter les règles
de représentation applicables.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
C- L’objet social
1- Notion d’objet social :
 Aux termes de l’article 985 du DOC, « toute
société doit avoir un but. Est nulle de plein
droit toute société ayant un but contraire aux
bonnes moeurs, à la loi ou à l’ordre public ».
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
1- Notion d’objet social :
 En droit des sociétés, néanmoins, le terme d’objet se
révèle susceptible de différentes acceptions :
 l’objet de l’obligation, d’abord, recouvre l’exigence faite
aux associés de souscrire et libérer des apports ;
 l’objet du contrat au sens de l’article 982 du DOC,
ensuite, est la mise en commun d’apports en vue de
partager le bénéfice qui pourra en résulter ;
 l’objet de la société, enfin, désigne l’ensemble des
activités que le groupement peut réaliser.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
2- Existence et détermination de l’objet social:
 L’objet doit exister, être déterminé et possible. Selon les
articles 986 du DOC et art 2 et 33 de la loi 17-95 et art 5 de
la loi 5-96, il doit figurer expressément dans les statuts de
la société.
 Sa modification suppose une décision prise conformément
aux conditions de modification des statuts.
 Sa détermination relève de la liberté des associés, sous
réserve de l’ordre public et du régime de certaines
professions réglementées (art 986 du DOC).
 Il s’agit d’un aspect essentiel de la liberté d’exploiter qui
complète la liberté d’entreprendre, constitutionnellement
garantie.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
3- Importance et utilité de l’objet social:
 La détermination de l’objet social est cruciale
car, en vertu du principe de spécialité des
personnes morales, celui-ci va conditionner la
capacité juridique de la société à accomplir telle
ou telle activité
 La capacité des personnes morales est limitée
aux actes utiles à la réalisation de leur objet tel
que défini par leurs statuts et aux actes qui leur
sont accessoires, dans le respect des règles
applicables à chacune d’entre elles
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
3- Importance et utilité de l’objet social:
 L’objet social présente des utilités pratiques,
dont certaines peuvent varier selon le type de
société.
Aussi, l’objet va déterminer la
soumission à un régime particulier, voire
imposer ou interdire de recourir à telle ou
telle forme juridique (art 44 de la loi 5-96).
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
3- Importance et utilité de l’objet social:
 L’article 44 de la loi 5-96 dispose : « la société à
responsabilité limitée est constituée par une ou plusieurs
personnes qui ne supportent les pertes qu'à concurrence
de leurs apports.
Les sociétés de banque, de crédit, d'investissement,
d'assurance, de capitalisation et d'épargne ne peuvent
adopter la forme de société à responsabilité limitée.
Lorsque la société, contrairement aux dispositions de
l'article 982 du dahir formant Code des obligations et
contrats, ne comporte qu'une seule personne, celle-ci est
dénommée " associé unique ". L'associé unique exerce les
pouvoirs dévolus à l'ensemble des associés par les
dispositions du présent titre.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
D- La cause
1- Notion de cause
 Conformément au droit commun des
contrats, la société doit avoir une cause (art 2
du DOC).
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
D- La cause
2- Cause objective et cause subjective
 La cause objective de l’engagement des associés
réside, en vertu de l’article 982 du DOC, dans la
vocation au partage des profits.
 la cause subjective de la société s’entend des
mobiles qui ont conduit les associés à recourir au
groupement. Dès lors, la cause d’une société peut
être illicite, et dans ce cas, la société peut être
annulée.
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
En droit civil français :
 L’ancien article 1108 du code civil français stipule
: « quatre conditions sont essentielles pour la
validité d'une convention :
- Le consentement de la partie qui s'oblige ;
- Sa capacité de contracter ;
- Un objet certain qui forme la matière de
l'engagement ;
- Une cause licite dans l'obligation »
I- Les conditions de fond relatives aux
différents contrats
 En vertu de l’ordonnance du 10 février 2016 portant réforme du
droit des contrats , le nouveau article 1128 dispose : « sont
nécessaires à la validité d'un contrat :
- Le consentement des parties ;
- Leur capacité de contracter ;
- Un contenu licite et certain. ‘ »
 On remarque la disparition du concept de la cause. Si cela risque
de faire discourir les théoriciens du droit, il est loin cependant
d’être certain que cela change l’approche des praticiens…
 La notion « d’objet » disparaît également
 La disparition des deux notions va être remplacée par celle du
« contenu » du contrat.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société

Le contrat de société exige des conditions


spécifiques autres que celles générales . A
savoir : la pluralité d’associés, la réalisation
des apports, la participation aux résultats
ainsi que l’affectio societatis.
S’ajoute à toutes ces conditions, celles
relatives à la forme écrite du contrat de
société ainsi que l’immatriculation.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
A- Pluralité d’associés
1- Principe général
 Cette condition découle de l’article 982 du DOC.
2- Exception
 Les nouvelles formes de sociétés, dictées par
l’évolution économique, dérogent à ce principe
(cas de la SARL à associé unique art 44 de la loi 5-
96 et la SAS unipersonnelle en droit français).
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
B- La réalisation des apports
1- Définition des apports :
 L’apport est le contrat par lequel l’associé
transfère un bien ou un droit à la société, en
contrepartie de la remise par celle-ci de titres
sociaux (art 982 du DOC).
Le terme d’apport désigne à la fois l’opération
d’apport proprement dite et le bien ou droit
apporté.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
2- Effectivité de l’apport :
Il ne suffit pas que le pacte social mentionne
des apports, encore faut-il que chaque associé
les réalise concrètement ; car tel est le critère
qui permet de distinguer l’associé d’autres
acteurs de la vie de la société.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
3- Apports irrecevables :
 Conformément à l’article 6 du Code civil français, un
apport contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs
ne peut être admis.
 Par ailleurs, est également irrecevable tout apport
fictif. Tel est le cas lorsque l’apporteur n’est pas
propriétaire du bien ou lorsque son transfert supposait
une autorisation non donnée.
 La fictivité résulte aussi de l’absence de valeur de
l’apport (brevet périmé), en particulier lorsqu’un bien
ou droit est grevé d’un passif supérieur à sa valeur
(fonds de commerce).
II- Les conditions spéciales du contrat
de société

4-Typologie des apports :


Selon son objet, l’apport peut être
1- en numéraire
2- en nature ou
3- en industrie.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
a) Les apports en numéraire
L’apport en numéraire est la mise à disposition
de la société, lors de sa création ou à
l’occasion d’une augmentation de capital,
d’une somme d’argent déterminée dont la
propriété lui est définitivement transférée,
contre une rémunération consistant en
l’attribution de droits sociaux.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
a) Les apports en numéraire
 Distinction entre souscription et libération des
apports:
il y a souscription de parts sociales ou d’actions
lorsque l’associé prend l’engagement ferme, par
signature du contrat de société ou par adhésion à
un projet d’augmentation du capital social, de
devenir associé ou d’accroître sa participation ;
il y a libération de l’apport lorsque l’associé verse
à la société le montant souscrit.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
b) Les apports en nature
 Les apports en nature portent sur des biens
autres que des sommes d’argent. Ils impliquent
un transfert de droits. Du fait de leur
particularité, ces apports doivent, le cas échéant,
donner lieu à un contrôle.
 L’apport en nature peut être effectué en pleine
propriété, porter sur un élément de propriété
démembrée ou permettre la jouissance d’un
bien. Il porte indifféremment sur des biens
corporels ou incorporels.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
b) Les apports en nature
 Le véritable problème de l’apport en nature
réside dans son évaluation.
 Or, celle- ci est souhaitable, tant dans l’intérêt des
associés, puisque chacun reçoit en principe des
droits sociaux à hauteur de la valeur de son
apport, que dans celui des créanciers.
 En effet, une surévaluation conduirait à donner à
la société l’apparence d’une solvabilité qu’elle n’a
pas.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
b) Les apports en nature
Dans les sociétés par actions et les SARL, des
commissaires aux apports, qui sont
indépendants des associés et dotés de
pouvoirs d’investigation, procèdent à
l’évaluation des apports en nature sous leur
propre responsabilité.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
b) Les apports en nature
 L’apport d’un fonds de commerce suppose, selon les
articles 104 et 105 du Code de commerce, le respect des
mêmes formalités que sa cession ; doivent être précisés :
- l’état des privilèges et nantissements qui grèvent le fonds ;
- le montant du chiffre d’affaires et des bénéfices des trois
dernières années.
- L’opération exige une publication au Bulletin officiel et dans
un journal d’annonces légales (art 83 du code de
commerce).
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
c) Les apports en industrie
 Le caractère immatériel de l’apport en
industrie et son exécution successive en font
un apport particulier qui explique les
spécificités de son régime juridique.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
c) Les apports en industrie
 L’apport en industrie consiste pour un associé à
mettre à disposition de la société ses
compétences techniques ou professionnelles, son
savoir-faire, son travail et ses services, en
contrepartie de l’attribution de parts sociales ou
d’actions.
 L’associé en industrie est tenu à une exclusivité
légale en faveur de la société, limitée à la nature
de l’objet de l’apport, à raison de laquelle il est
tenu d’une obligation de non-concurrence.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société

c) Les apports en industrie


 L’apport en industrie est indissociable de l’activité
personnelle de l’associé. Il ne saurait faire l’objet d’une
exécution forcée. Dès lors, ce type d’apports s’avère
dangereux pour les créanciers sociaux, ce qui explique
qu’ils relèvent d’un régime juridique original.
 Jusqu’à une époque récente, les apports en industrie
n’étaient autorisés que dans les sociétés à risque
illimité. Cette prohibition a disparu pour les SARL et il
demeure interdit dans les sociétés anonymes.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
C- La participation aux résultats
Principe : La vocation aux bénéfices constitue
la cause économique du contrat de société, la
perspective en vue de laquelle les associés
conviennent d’affecter les apports à une
entreprise commune. Les pertes représentent
le risque qu’ils acceptent d’assumer.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
C- La participation aux résultats
 Qualification juridique :
 La cause économique d’un groupement détermine
souvent sa qualification juridique. La société était
constituée pour réaliser des bénéfices et les partager
entre les associés, ce qui la distinguait des associations.
 Par la suite, une société doit aussi contribuer aux
pertes. Désormais, le bénéfice et les pertes
représentent les deux facettes de la notion de résultat,
dont le contrat de société a pour finalité d’assurer le
partage, après qu’il ait été régulièrement constaté.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
1- La constatation du résultat :
Bénéfices et pertes recouvrent a priori les
deux dimensions des résultats du groupement
tels qu’ils apparaissent à la clôture de chaque
exercice. Pour autant, la constatation du
résultat se réalise de façon différente selon
que celui-ci est positif (a) ou négatif (b).
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
a) La constatation du résultat positif
 Bien que le résultat positif s’entende de la
réalisation d’un bénéfice, ce dernier demeure le
critère le plus réaliste du contrat de société.
 S’agissant des sociétés commerciales, l’article
1037 du DOC dispose que « la liquidation des
bénéfices et des pertes de la société a lieu après
le bilan, qui doit être fait en même temps que
l’inventaire, à la fin de chaque exercice ou année
sociale».
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
b) La constatation du résultat négatif
 La notion de résultat négatif implique de distinguer entre
contribution aux pertes et obligation aux dettes sociales.
Alors que la première concerne les seuls rapports entre
associés, la seconde a trait au droit de poursuite des
créanciers.
 Aux termes de l’article 1033, alinéa 2 du DOC, “lorsque la
part dans les bénéfices est seule déterminée, la même
proportion s’applique aux pertes, et réciproquement”. En
contrepartie de leur participation aux bénéfices, les
associés s’engagent à contribuer aux pertes.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
c) La constatation du résultat négatif
La contribution aux pertes ne concerne que
les rapports entre associés. Conformément à
une coutume, elle porte sur les pertes
constatées au terme de l’exécution du contrat
de société
La loi, les statuts ou des conventions
particulières peuvent cependant prévoir une
contribution anticipée en cours de vie sociale.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
c) La constatation du résultat négatif
 Répartition de la contribution aux pertes.
Sauf disposition contraire, la contribution aux
pertes se détermine à proportion de la part de
chaque associé dans le capital social.
 L’article 1033 du DOC dispose : “la part de
chaque associé dans les bénéfices et dans les
pertes est en proportion de sa mise”.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
2- Le partage du résultat
Le partage du résultat social s’effectue en
principe de façon égalitaire, sauf
aménagement de la règle par les associés,
lesquels demeurent contraints par la
prohibition des pactes léonins (a). Or, celle-ci
pose le délicat problème de la validité de
certaines opérations sur titres (b).
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
a) Le principe d’une répartition égalitaire
Aux termes de l’article 1033 du DOC, « la part
de chaque associé dans les bénéfices et et
dans les pertes est en proportion de sa mise…
La part de celui qui n’a apporté que son
industrie est évaluée d’après l’importance de
cette industrie pour la société ».
II- Les conditions spéciales du contrat
de société

a) Le principe d’une répartition égalitaire


 Le principe d’égalité entre associés emprunte
les traits de la proportionnalité.
La répartition des bénéfices et la contribution
aux pertes qui en constitue le corollaire se
déterminent en fonction du nombre de titres
détenus par chacun des associés (art 1 de la
loi 17-95 et l’art 44 de la 5-96).
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
b- Aménagements contractuels :
Les statuts peuvent contenir des clauses qui
prévoient un partage égal des bénéfices malgré
une inégalité des apports, une clef de répartition
différente.
Ils peuvent aussi prévoir la suppression du droit
aux dividendes pour des associés dirigeants si les
dépenses excèdent un certain montant ou si le
taux de rentabilité de la société est inférieur à un
seuil donné...
II- Les conditions spéciales du contrat
de société

c- Prohibition des clauses léonines


 L’article 1035 du DOC dispose : « lorsque le contrat
attribue à l’un des associés la totalité des gains, la
société est nulle, et le contrat constitue une libéralité
de la part de celui qui a renoncé aux bénéfices. La
clause qui affranchirait l’un des associés de toute
contribution aux pertes est nulle ».
 Ce texte reprend la traditionnelle prohibition des dis-
positions par lesquelles certains associés se réservent
la part du lion : les clauses léonines.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
D- L’affectio societatis
1- Un élément intentionnel
 C’est une notion traditionnelle dans la jurisprudence, mais
qui n’est précisée dans aucun texte; c’est la volonté de
collaborer à l’objet social d’une manière égalitaire.
 L’affectio societatis est très important dans les sociétés de
petite taille, mais faible dans les très grandes sociétés
anonymes pour l’actionnaire qui souscrit des actions d’une
société cotée en bourse.
 Il permet de distinguer ce contrat de société des autres
contrats, comme celui du contrat de travail, par exemple.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
D- L’affectio societatis
2- Une notion ambigüe
 Si l’affectio societatis existe dans toutes les
sociétés, y compris unipersonnelles, son objet est
variable selon que la forme choisie et la rédaction
des statuts prennent plus ou moins en compte les
motivations particulières des associés.
 La notion d’affectio societatis est souvent
invoquée en cas de doute ou de crise.
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
E – Le formalisme
 Le législateur exige la forme écrite du contrat de
société.
 L’article 11 de la loi 17-95 stipule : « les statuts de la
société doivent être établis par écrit ».
 L’article 1 de la loi 5-96 renvoie à l’article 11 de la loi
17-95.
 une société ne peut être constituée et immatriculée si
le contrat de société et les statuts ne sont pas écrits
 L’immatriculation de la société exige le dépôt de 2
copies du contrat de la société au greffe du tribunal
II- Les conditions spéciales du contrat
de société
F- La publicité
 L’immatriculation au RC marque la date d’acquisition
de la personnalité morale de la société.
 L’enregistrement de l’acte de société selon le code
général des impôts.
 L’insertion d’un avis dans un journal d’annonces
légales et dans le bulletin officiel. Cet avis doit contenir
les caractéristiques essentielles de la société.
 Toute modification des statuts doit obéir aux
formalités de publicité susmentionnées.
III- La personnalité morale

Définition
La personne morale est un être artificiel, mais
d’une grande importance dans la réalité des
choses
 C’est une fiction juridique à laquelle on a accordé
une pluralité de conséquences
 En principe, toutes les sociétés (à l’exception de
la société en participation et de la société créée
de fait) ont la personnalité morale (personnalité
reconnue expressément par l’article 7 de la loi 17-
95)
Naissance de la personne morale
 Ceux qui ont agi avant que la société ne soit
immatriculée, seront personnellement
responsables. C’est d’ailleurs l’article 8 de la loi
17-95
 La naissance de la société personne morale
commence avec l’immatriculation au registre
du commerce
 Avant l’acquisition de la personnalité morale,
la société est appelée société en formation
Naissance de la personne morale
 Une pluralité d’actes pourrait être accomplie avant cette
immatriculation : ouverture d’un compte bancaire bloqué
au nom de la société pour accueillir les fonds provenant de
la souscription, contact des fournisseurs, relations avec les
différentes administrations ou autres partenaires
 Recours à l’Art 27 de la loi 17-95 relative à la société
anonyme et Art 2 de la loi 5-96 relaive aux autres formes de
sociétés
 Dans ce cas, les engagements ainsi contractés sont réputés
rétroactivement l’avoir été par la société elle-même. Les
fondateurs se trouvent totalement libérés de tout
engagement à l’égard du cocontractant.
Les attributs de la personnalité
morale
 L’acquisition de la personnalité morale veut
dire que la société deviendra un sujet de droit
 Un sujet de droit peut devenir titulaire de
droits et supporter des obligations
 La personne morale pourra conclure des
contrats, exercer une action en justice,
posséder des biens en son propre nom
Les attributs de la personnalité
morale
1- Le nom
 Toute société dotée de la personnalité juridique doit avoir
un nom, une dénomination sociale qui est l’appellation
attribuée à la société qui joue un rôle équivalent à celui du
nom de la personne physique
 La dénomination figure parmi les mentions obligatoires qui
doivent être indiquées dans les statuts, précédée ou suivie
immédiatement de la désignation de la forme de la société.
Le changement de dénomination obéit aux formalités
requises pour la modification des statuts.
 C’est par le nom que la société est identifiée aux impôts, au
registre du commerce, à la conservation foncière, à la CNSS,
à l’OMPIC et au niveau de toutes administrations
Les attributs de la personnalité
morale
2- Le domicile
 Le siège social est le lieu de son principal établissement. Et
comme l’appellation, les statuts doivent le mentionner, d’où
le qualificatif du siège statutaire
 C’est le lieu où se trouvent les principaux organes
d’administration et de direction administrative, technique,
commerciale, financière et comptable de la société et où
sont tenus et conservés les livres, documents et registres
de la société
 La décision de transfert du siège social est libre à condition
de respecter les conditions requises pour la modification
des statuts
Les attributs de la personnalité
morale
 Les conséquences de la fixation du siège social
 C’est le lieu de communication des documents sociaux, des
comptes de la société et de la tenue des assemblées générales
 En cas d’assignation de la société en justice, elle le sera devant le
tribunal du siège social et c’est le tribunal du siège social qui est
compétent pour l’ouverture d’une procédure collective
 C’est aussi le siège social effectif au Maroc qui confère à la société
la nationalité marocaine et qui lui rend applicable la législation
marocaine
 Les sociétés marocaines sont imposées pour l’ensemble de leurs
profits, bénéfices et revenus au lieu de leur siège social où sont
également déposées les déclarations fiscales
Les attributs de la personnalité
morale
3- La nationalité
 C’est le lien de dépendance politique qui unit
une personne à un Etat
 la société comme l’individu a une nationalité. On
parle de sociétés marocaines et de sociétés
étrangères
 La nationalité est reconnue implicitement à la
société dans la mesure où la loi interdit à
l’assemblée générale extraordinaire de changer la
nationalité de la société
Les attributs de la personnalité
morale
La nationalité présente plusieurs intérêts :
1- C’est le rattachement de la société à un Etat qui
détermine son statut juridique du point de vue
des règles de constitution, de fonctionnement et
de dissolution ;
2- L’Etat de rattachement est celui qui peut exercer
la protection diplomatique ;
3- La nationalité permet de bénéficier des traités et
des conventions qui prévoient des avantages au
profit des ressortissants de l’Etat de rattachement
Les attributs de la personnalité
morale
4- Le patrimoine
 Le droit enseigne que l’un des principes les plus importants
est celui de l’unicité du patrimoine, qui veut que tout sujet
de droit ait un patrimoine, que tout sujet de droit n’ait
qu’un seul patrimoine, et que tout patrimoine se rattache à
une personne. Il permet d’expliquer que la reconnaissance
à la société de la qualité de sujet de droit entraîne
nécessairement celle d’un patrimoine qui regroupera les
droits et les obligations de la personne morale.
 Le principe de l’autonomie du patrimoine social signifie que
le patrimoine des associés est séparé de celui de la société.
Ce principe de séparation des patrimoines est lourd de
conséquences tant à l’égard des associés qu’à l’égard de la
société.
Disparition de la personne morale

La durée de vie de la société et déterminée par


les statuts et ne peut dépasser 99 ans. Dans le cas
où cette durée n’est pas précisée, tout intéressé,
ainsi que le ministère public, peuvent demander
en justice sous astreinte que soit apportée cette
précision
 A partir de la date d’immatriculation et pendant
toute la durée de sa vie, la société peut s’exposer
à des événements juridiques dans lesquels on
peut assister soit à la survie soit à la disparition
de la personnalité morale.
Disparition de la personne morale

 La personnalité morale subsiste et il n’y a pas


création d’une nouvelle dans les cas suivants :
- le changement de la forme de la société ;
- la prorogation de la durée de vie de la société ;
- la fusion par absorption, s’agissant de la société
absorbante ;
- le changement de nationalité suite au transfert à
l’étranger du siège social dans les conditions
prévues par la loi et sous réserve du droit
applicable dans la juridiction du nouveau siège ;
2ème PARTIE : DROIT SPECIAL DES
SOCIETES

I - La société anonyme

II- La société à responsabilité limitée


I - La société anonyme

A- La constitution
B- La gestion
C- Les assemblés d’actionnaires
D- Les titres
E- le contrôle
F- les mutations
I - La société anonyme

 Elle est régie par la loi 17-95


 C’est le type même de société de capitaux, elle présente les
caractéristiques suivantes :
 Elle est commerciale par la forme quelque soit son objet,
mais les actionnaires ne sont pas des commerçants;
 C’est une société de capitaux dont le capital est divisé en
actions;
 La responsabilité des associés est limitée à concurrence de
leur apport;
 La cession des titres est libre;
 La personne des actionnaires est sans importance, ils sont
anonymes;
I - La société anonyme
A- La constitution
 La loi 17-95 a réglementé la constitution des SA, en faisant
la distinction entre celles qui font appel public à l’épargne
et celles qui ne le font pas;
 SA qui fait appel public à l’épargne : c’est la voie
spectaculaire de constitution : les épargnants sont sollicités
de participer à la création de la société par des moyens
publicitaires. Elle est destinée aux grandes sociétés;
 SA ne faisant pas appel public à l’épargne : c’est la voie
intimiste qui est habituellement retenue : quelques
personnes réunissent leurs capitaux et créent entre elles la
société.
I - La société anonyme
A- La constitution
1- Les actionnaires
 La SA est constituée entre des associés qui ne supportent
les pertes qu’à concurrence de leurs apports, et dont le
capital est divisé en actions (art 1).
 La SA doit comporter au moins cinq actionnaires lors de sa
constitution (art 1)
 Il n’est pas exigé de l’actionnaire une capacité particulière
 Les actionnaires n’ont pas la qualité de commerçant
 Tant une personne physique qu’une personne morale
peuvent être actionnaires
I - La société anonyme
A- La constitution
2- le capital et les apports
 La SA doit être dotée d’un capital d’au moins 300.000
DHs si elle ne fait pas appel public à l’épargne et
3.000.000 DHs si elle le fait (art 6)
 Seuls les apports en numéraire et en nature sont
permis à l’exclusion des apports en industrie (art 1)
 Le capital social doit être intégralement souscrit (art
21), c’est-à-dire que toutes les actions doivent avoir
trouvé preneur préalablement à l’immatriculation de la
société
I - La société anonyme
A- La constitution
2- le capital et les apports
 Les actions de numéraire doivent être libérées
lors de la souscription de la moitié au moins de
leur valeur nominale (art 21)
 Les actions d’apport sont à elles intégralement
libérées dès leur émission (art 21)
 Une procédure de vérification de la valeur des
apports en nature faits à la SA est prévue (art 24
et 25)
I - La société anonyme
A- La constitution
3- Les formalités
a) La souscription du capital social;
b) Le dépôt des fonds;
c) La signature des statuts;
d) La désignation des dirigeants;
e) L’immatriculation;
f) La publicité après l’immatriculation
I - La société anonyme
B- La gestion
 La loi 17-95 offre aux actionnaires deux
modes de gestion de la SA :
1- Une SA avec un conseil d’administration :
formule classique (régime moniste)
2- Une SA avec un directoire et conseil de
surveillance : formule moderne (régime
dualiste)
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration:
 La société est administrée par un conseil
d’administration :
Sa composition:
– 3 membres au moins et 12 au plus;
– Ce nombre est porté à 15 si la société est cotée en
bourse;
– Les administrateurs sont nommés par l’Assemblée
Générale ordinaire;
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration
 Conditions de nomination:
 Les incapacités : les administrateurs ne doivent pas avoir
fait l’objet d’une mesure d’interdiction sanctionnant un
comportement contraire à la morale ou aux usages
commerciaux ( déchéance);
 Les administrateurs sont soumis à des incompatibilités
(notaire, militaire, commissaire aux comptes de la société);
 Une personne morale peut être nommée administrateur.
Lors de sa nomination, elle est tenue de désigner un
représentant permanant;
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration
Conditions de nomination:
 Un salarié de la société ne peut être nommé que
si son contrat de travail correspond à un emploi
effectif;
 Le nombre des administrateurs liés à la société
par contrat de travail ne peut dépasser le tiers
des administrateurs du conseil d’administration.
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration
 Les attributions du conseil:
 Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour prendre en toutes
circonstances toutes décisions à la réalisation de son objet social au
nom de la société et sous réserves des pouvoirs attribués par la loi
aux assemblées d’actionnaires.
 Il désigne un certain nombre d’organes sociaux;
 Il nome et révoque son président;
 Il convoque les assemblées d’actionnaires, fixe leur ordre du jour;
 Il dresse un inventaire des différents éléments de l’actif et du passif
social existant à cette date;
 Il adresse à l’assemblée générale ordinaire un rapport de gestion.
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration
 La responsabilité des dirigeants:
 Les dirigeants sociaux font l’objet d’un régime très strict à la fois
civil et pénal :
 La responsabilité civile:
Les administrateurs, les membres du directoire ou du conseil de
surveillance sont responsables envers les tiers et/ou envers la
société:
 Soit des infractions aux dispositions législatives ou réglementaires
applicables aux sociétés anonymes;
 Soit des violations des statuts;
 Soit des fautes dans leur gestion;
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration
 La responsabilité des dirigeants:
 La responsabilité pénale:
Le législateur réprime aussi les infractions commises par
les dirigeants de la société anonyme. Ces infractions
peuvent être relatives:
 À la constitution de la société; exemple, publication ou
présentation d’un bilan inexacte;
 À l’assemblée d’actionnaires; exemple, le non respect
des dispositions régissant le droit de vote;
I - La société anonyme
B- La gestion
I- La société anonyme à conseil d’administration
 La responsabilité des dirigeants:
 La responsabilité pénale:
Ces infractions peuvent être relatives:
 À la modification du capital social; exemple, procéder à une
réduction du capital social sans en communiquer le projet au
commissaire au compte.
 Au contrôle; exemple, faire abstraction à la mission du
commissaire au compte;
 À la dissolution; exemple, omission ou refus de convoquer
l’Assemblée Générale Extraordinaire pour décider s’il y a lieu
d’une dissolution anticipée.
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil
de surveillance
 Cette forme de SA permet une mise en œuvre
des principes du gouvernement d’entreprise.
 Elle permet la dissociation entre les fonctions
de gestion et celles de contrôle
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de surveillance
 Le directoire : composition
 Nombre des membres du directoire est déterminé par les
statuts (entre 2 et 5)
 Ils sont désignés par le conseil de surveillance
 Ils sont tous des personnes physiques
 Ils peuvent être choisis en dehors des actionnaires
 Ils peuvent être des salariés de la société (art 79)
 Les membres du directoire ne peuvent être membres du
conseil de surveillance
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de
surveillance
 Le directoire : fonctionnement
 Comme tout organe collégial, le directoire œuvre en
délibérant. La loi est muette quant aux délibérations du
directoire et se contente d’opérer un renvoi aux statuts
 A coté des statuts, il y a souvent un règlement
intérieur qui prévoient la cadence des réunions, les
modalités de convocation ainsi que celles de quorum
et de majorité.
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de
surveillance
 Le directoire : statut
 C’est le conseil de surveillance qui fixe la rémunération
des membre du directoire
 Un salarié peut devenir membre de directoire et vis
versa. Cette possibilité offerte à un dirigeant en
exercice d’accéder à une fonction salariée est un
avantage de cette forme de direction. Mais dans tous
les cas, l’emploi doit être effectif et distinct de la
fonction directoriale.
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de surveillance
 Le directoire : pouvoirs (art 102)
 Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstances au nom de la société dans la limite de
l’objet social
 Il exerce les fonctions de direction
 Il lui appartient d’arrêter les orientations stratégiques de la
société
 Il convoque l’assemblée générale
 Seul le président du directoire a qualité pour représenter la
société à l’égard des tiers
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de surveillance
 Le conseil de surveillance : composition
 Nombre des membres du conseil de surveillance est
déterminé par les statuts (entre 3 et 12 et 15 en ca s de
société cotée)
 Chaque membre du conseil doit être propriétaire d’un
nombre d’actions de la société déterminé par les statuts
 Ils peuvent être des personnes physiques ou morales
 Les membres du conseil de surveillance ne peuvent être
membres du directoire
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de surveillance
 Le conseil de surveillance : fonctionnement
 Le conseil de surveillance, organisme collégial, fonctionne
sur le modèle du conseil d’administration. Les statuts
déterminent les règles relatives à la convocation
 Le conseil ne délibère que si la moitié au moins de ses
membres
 Convocation et direction des débats sont le fait du
président du conseil de surveillance , personnalité choisie
par cet organe parmi ses membres
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de
surveillance
 Le conseil de surveillance : statut
 La rémunération des membres du conseil de
surveillance est le fait de l’assemblée générale (art 92
et 93)
 Le cumul avec un contrat de travail est permis. Mais
dans tous les cas, l’emploi doit être effectif et distinct
de la fonction de membre du conseil.
 Le nombre des salariés ne doit pas dépasser le tiers du
nombre total des membre du conseil de surveillance
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de
surveillance
 Le conseil de surveillance : pouvoirs (art 104)
 Il exerce le contrôle permanent de la gestion de la
société par le directoire (art 104)
 Il opère des vérifications qu’il juge opportunes
 Il sollicite la communication des documents qu’il
estime nécessaire à l’accomplissement de sa mission
 Il présente ses observation à l’AG sur le rapport du
directoire et sur les comptes de l’exercice
I - La société anonyme
B- La gestion
II- La structure nouvelle : directoire et conseil de
surveillance
 Le conseil de surveillance : pouvoirs (art 104)
 Il nomme les membre du directoire et fixe leur
rémunération
 Il choisit le président du directoire
 Il alloue les autorisations de vente d’immeubles
I - La société anonyme
C- Les assemblées d’actionnaires
 La loi confie une grande importance à ces
assemblées auxquelles tous les actionnaires
peuvent participer
 Ces assemblées concrétisent l’émergence des
théories de la corporate gouvernance dans les
sociétés commerciales
I - La société anonyme
C- Les assemblées d’actionnaires
1- Typologie d’assemblées
 Assemblée générale ordinaire (AGO) ( art 111)
 L’AGO a une compétence résiduelle, au sens où elle prend
toutes les décisions autres que celles modifiant les statuts
de la société
 L’AGO se voit imposer une condition de quorum, mais
seulement sur première convocation
 Elle ne délibère valablement sur première convocation que
si les actionnaires présents ou représentés possèdent au
moins le 1/4 des actions
 Elle statue à la majorité des voix dont disposent les
actionnaires présents ou représentés
I - La société anonyme
C- Les assemblées d’actionnaires
1- Typologie d’assemblées
 Assemblée générale extraordinaire (AGE) ( art 110)
 Elle est la seule habilitée à modifier les statuts dans
toutes leurs dispositions
 Elle ne délibère valablement sur première convocation
que si les actionnaires présents ou représentés
possèdent au moins le 1/2 des actions, et sur
deuxième convocation, le ¼ des actions
 Elle statue à la majorité des 2/3 des voix dont
disposent les actionnaires présents ou représentés
I - La société anonyme
C- Les assemblées d’actionnaires
1- Typologie d’assemblées
 Assemblée spéciales (AS) (art 107 et 113)
 Elles réunissent les titulaires d’actions d’une même
catégorie
 Elles sont compétentes pour approuver les modifications
apportées aux droits relatifs à la catégorie d’actions
détenues par les actionnaires
 La décision d’une AG de modifier les droits relatifs à une
catégorie d’actions n’est définitive qu’après approbation
par l’AS des actionnaires de cette catégorie
 Les AS délibèrent aux conditions de quorum et de majorité
prévues à l’article 111.
I - La société anonyme
C- Les assemblées d’actionnaires
2- Les décisions des assemblées
 Les décisions des AGO
 L’approbation des comptes : l’AGO se réunit au moins
une fois par ans pour délibérer et statuer sur toutes les
questions relatives aux comptes annuels. Pour cela, le
conseil d’administration ou le directoire présente à
l’AGO le rapport de gestion et les comptes annuels
 La nomination et la révocation des administrateurs et
des membres du conseil de surveillance
I - La société anonyme
C- Les assemblées d’actionnaires
2- Les décisions des assemblées
 Les décisions des AGE (modification des statuts)
 La transformation de la SA
 L’augmentation (émission de nouvelle actions) ou la
réduction (qui doit être justifiée par la volonté d’apurer
les pertes de la société) du capital social
 La dissolution de la SA (lorsqu’elle est décidée par les
actionnaires, est traitée comme une modification des
statuts)
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
 Les titres émis par la SA sont appelés valeurs
mobilières
 Les valeurs mobilières émises par la SA sont
les actions formant le capital social, les
certificats d’investissement et les obligations
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
1- Les actions (art 246 et s)
L’action est une valeur mobilière qui joue un
rôle exceptionnel parce qu’elle alimente le
capital indispensable à l’existence de la SA, et
participe à l’exercice du pouvoir délibérant
 Le terme « action » désigne le droit de
l’associé dans une SA et il désigne également
le titre négociable qui représente ce droit
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
1- Les actions (art 246 et s)
 Les actions sont marquées par leur
négociabilité : c-à-d qu’elles sont librement
cédées
 Les actions confèrent à leurs titulaires des
droits pécuniaires (droit aux dividendes) et
des droit politiques ( droit à l’information et
droit de vote)
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
2- Les obligations (art 292 et s)
 L’émission des obligations n’est permise qu’aux
sociétés anonymes
 Ce sont des titres négociables, émis par une société
qui emprunte un capital important, généralement à
long terme
 Ce sont des titres de créance qu’a l’obligataire sur la
société
 Les sociétés recourent à ce mode de financement du
fait que ses conditions sont moins contraignantes
qu’un crédit ordinaire
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
2- Les obligations (art 292 et s)
 L’opposition classique entre l’action et l’obligation est
établie d’un point de vue juridique : l’actionnaire est un
associé (d’ou la nature original de ses apports avec la
société), l’obligataire est créancier
 D’un point de vue économique, l’un et l’autre placent
leurs fonds en valeurs mobilières. Les raisons qui
dictent leur choix ne sont pas en général tirées de la
sécurité du placement, car l’obligataire, prêteur à long
terme, est exposé, comme l’actionnaire, à
l’insolvabilité de la société
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
2- Les obligations (art 292 et s)
 L’obligataire se préoccupe de toucher un
intérêt fixe et de posséder un titre dont le
cours variera peu. L’actionnaire court le risque
de recevoir des dividendes élevés ou
insignifiants et escompte la hausse du cours
de ses actions
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
3- Les certificats d’investissement (CI) (art 282 et s)
 C’est un produit financier qui résulte du démembrement
de l’action en deux titres différents : les (CI) et les certificats
de droit de vote (CDV)
 Ils représentent les droits pécuniaires liés à l’action
 Toutes les SA peuvent émettre des CI
 Dans une société, il doit exister un nombre égal de (CI) et
de (CDV) puisque chaque catégorie correspond à une partie
des droits attachés aux actions
 Le but de l’émission de (CI) est de permettre à un
actionnaire majoritaire de développer les fonds propres de
la société qu’il contrôle
I - La société anonyme
D- Les titres (Art 243)
3- Les certificats d’investissement (CI) (art 282 et s)
 Les (CI) constituent une catégorie originale de
(VM) négociables, soumises à un régime juridique
propre
 Les (CI) ne peuvent pas être créés lors de la
constitution de la société. Leur création est
décidée au cours de la vie sociale, par une AGE.
I - La société anonyme
E- Le contrôle
 Le contrôle de la gestion de la société permet de
délimiter les pouvoirs des instances de gestion
 Il vise l’établissement d’équilibre entre les
différentes institutions de la société et surtout
avec la tendance continue à la dépénalisation des
dirigeants
 La SA est soumise à différents contrôles par
différentes instances :
I - La société anonyme
F- Le contrôle
1- Un contrôle direct exercé par les actionnaires
 Pour pouvoir exercer leur contrôle, notamment au cours
de l’AGO annuelle, les actionnaires ont un droit de
communication et d’information sur les documents sociaux
 Les actionnaires ont le droit de consulter les rapports des
trois derniers exercices comptables de la société ainsi que
les rapports des assemblées générales et les rapports des
commissaires aux comptes si c’est nécessaire
 Les AGO permettent aux actionnaires d’approuver les
comptes par un vote
I - La société anonyme
F- Le contrôle
1- Un contrôle direct exercé par les actionnaires
 La consultation des documents
susmentionnés permettent aux actionnaires
d’avoir une idée fidèle sur la situation
juridique, financière, économique et sociale
de la société ainsi que sur les problèmes
éventuels
I - La société anonyme
F- Le contrôle
1- Un contrôle direct exercé par les actionnaires
Ce contrôle peut prendre différentes formes :
 Des questions écrites adressées aux AG
 Demande de convocation de l’AG
 Demande d’insérer des projets de recommandations
sur l’ordre du jour
 Demande de nomination d’un CAC
 Demande de désignation d’un expert de gestion
 Demande de révocation des dirigeants
 L’intervention dans la gestion en cas d’urgence
I - La société anonyme
F- Le contrôle
2- Un contrôle par la publicité des comptes
 La SA est obligée de déposer le bilan, le compte
du résultat, l’annexe et les rapports au greffe du
tribunal dans le mois qui suit l’AGO
 Pour les SA cotées en bourse, elles ont
l’obligation de publication des comptes au
Bulletin officiel ainsi que la publication du chiffre
d’affaires et de la situation provisoire du bilan
chaque trimestre
I - La société anonyme
F- Le contrôle
3- Un contrôle exercé par le conseil d’administration ou le conseil de
surveillance
 Ces instances jouent un rôle de contrôle et participent à la fixation
des grands objectifs de la société
 Le CA et le CS vérifient les comptes annuels
 Le CS nomme les membres du directoire, désigne son président,
peut proposer la révocation des directeurs au vote de l’AGO et les
révoquer si les statuts le prévoient
 Il convoque l’AGO, lui présente un rapport
 Il donne des autorisations pour certaines conventions passées
entre les directeurs et la société
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux
comptes (CAC) (art 159 – 181)
 Le CAC est une personne qui exerce une profession
réglementée à titre libéral dont le rôle est de contrôler la
régularité des écritures des sociétés et la véracité de leurs
constatations comptables.
 Le CAC, nommé par l'assemblée des associés et, en cas de
carence, par voie de justice, a pour mission permanente de
vérifier et de certifier les comptes de la société, en vue
d'émettre son avis sur leur régularité, sincérité et image
fidèle. Il est également chargé par la loi de certaines
vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux
comptes
 Les missions du commissaire aux comptes
 Contrôle légal qui englobe:
– la vérification des livres et valeurs de l'entité
– le contrôler de la régularité et la sincérité des comptes,
– s'assurer de la sincérité des informations données dans le
rapport de gestion et dans les documents adressés aux associés
sur la situation financière et les comptes de l'entité,
– la vérification dans les SA, que l'égalité des associés a été
respectée.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux comptes
 Les missions du commissaire aux comptes
 Information: Les CAC doivent communiquer le résultat de leurs
investigations
- aux dirigeant sociaux: les contrôles et les vérifications procédés, les
modifications proposées pour les méthodes d'évaluation, les
irrégularités découvertes,
- aux associés: à l'AGO, les CAC établissent et présentent un rapport
général relatant l'accomplissement des missions générales, et un
rapport spécial sur les conventions conclues entre la société et ses
dirigeants, dans le cadre de la procédure d'alerte, sur certaines
opérations particulières (fusions, réduction du capital...).
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux comptes
 Les missions du commissaire aux comptes
 Dénonciation:
Les CAC doivent révéler au Procureur du Roi, les faits délictueux
commis au sein de la société et découverts au cours de différentes
investigations. Vis-à-vis des tiers, les CAC sont tenus au secret
professionnel.
 Prévention des difficultés:
le CAC intervient en tant qu'observateur de l'entreprise afin de
prévenir ses difficultés. Il contrôle le plan de financement et les
documents prévisionnels. Le CAC engage une procédure d'alerte s'il
décèle des faits de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux
comptes
 Responsabilité
 Plusieurs principes directeurs encadrent la mission du
commissaire aux comptes : Intégrité, impartialité,
compétence, indépendance, confraternité et
discrétion.
 Dans la conduite de ses missions, le commissaire aux
comptes doit veiller au respect de ces principes, mais
également des règles régissant la conduite de sa
mission
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux comptes
 Responsabilité
 Responsabilité disciplinaire dans les cas suivants :
 infraction aux lois, règlements et normes professionnelles, au code
de déontologie de la profession et aux bonnes pratiques,
 négligence grave,
 fait contraire à la probité, à l'honneur ou à l'indépendance (même
ne se rattachant pas à l'exercice de la profession).
 Les sanctions sont graduelles et peuvent être les suivantes :
avertissement, blâme, interdiction temporaire d’exercer, radiation.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire
aux comptes
 Responsabilité
 Responsabilité pénale dans les cas suivants :
 rapport sur les comptes annuels incomplet
 information mensongère sur la situation de
l’entité
 défaut de révélation de faits délictueux
 violation du secret professionnel
I - La société anonyme
F- Le contrôle
4- Un contrôle externe exercé par le commissaire aux comptes
 Responsabilité
 Responsabilité civile dans les cas suivants :
 Le CAC est responsable, à l'égard de la personne (ou de l'entité) et
des tiers, des conséquences dommageables des fautes et
négligences qu'il peut commettre dans l'exercice de ses fonctions
(investigation insuffisante, certification d'un bilan inexact, etc.)
 Il n'est pas responsable des infractions commises par les dirigeants
de la société, sauf s'il ne les signale pas. Ainsi, il doit procéder à la
révélation de faits délictueux .
 L'action en responsabilité peut être exercée devant le tribunal à
tout moment
I - La société anonyme
F- Le contrôle
5- Un contrôle exercé par le comité d’audit (art 106 bis)
 Cet organe de gouvernance est présent aujourd’hui dans la
quasi-totalité des sociétés cotées, mais aussi dans un cadre
non contraignant, dans un nombre croissant de sociétés
non cotées désireuses de structurer ou renforcer leurs
pratiques de gouvernance.
 le comité d’audit contribue à :
- la pertinence de l’information financière
- la fiabilité des processus de gestion des risques et de
contrôle interne
- Il peut également aller au-delà, en ayant un rôle d’alerte
sur des évolutions majeures constatées
I - La société anonyme
F- Le contrôle
5- Un contrôle exercé par le comité d’audit
 Nomination
 Pour les sociétés dont les actions sont inscrites à la cote de la bourse des
valeurs, un comité d’audit agissant sous la responsabilité, selon le cas, du
conseil d’administration ou du conseil de surveillance, doit être créé. Il
assure le suivi des questions relatives à l’élaboration et au contrôle des
informations comptables et financières.
 Ce comité, dont la composition est fixée par le conseil précité, ne peut
comprendre que des administrateurs ou des membres du conseil de
surveillance à l’exclusion de ceux “exerçant toute autre fonction au sein de
la société”. Les membres du comité doivent présenter des références
suffisantes en matière financière ou comptable et être indépendants au
regard de critères précisés et publiés par le conseil précité, selon les
modalités fixées par l’Autorité marocaine du marché des capitaux.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
5- Un contrôle exercé par le comité d’audit
 Missions
 le comité d’audit est notamment chargé :
1) du suivi de l’élaboration de l’information destinée aux
actionnaires, au public et à l’Autorité marocaine du marché des
capitaux ;
2) du suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle interne, d’audit
interne et, le cas échéant, de gestion des risques de la société ;
3) du suivi du contrôle légal des comptes sociaux et consolidés ;
4) de l’examen et du suivi de l’indépendance des commissaires aux
comptes, en particulier pour ce qui concerne la fourniture de
services complémentaires à l’entité contrôlée.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
5- Un contrôle exercé par le comité d’audit
 Missions
 Il émet une recommandation à l’assemblée
générale sur les commissaires aux comptes dont
la désignation est proposée.
 Il rend compte régulièrement au conseil
d’administration ou au conseil de surveillance de
l’exercice de ses missions et l’informe sans délai
de toute difficulté rencontrée.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
6- Un contrôle exercé par l’AMMC
 L'AMMC a pour mission générale de protéger l'épargne investie en
instruments financiers. Pour assurer sa mission, l'AMMC veille à
l'information des investisseurs en instruments financiers, ainsi qu’au bon
fonctionnement du marché d'instruments financiers à travers le contrôle
du respect des dispositions légales et réglementaires les régissant.
 L'AMMC contribue au développement du marché pour une meilleure
protection des investisseurs. Cela se traduit par :
 Un marché qui dispose de la confiance des investisseurs ;
 Une information disponible, claire, simple et compréhensible ;
 Un traitement équitable et transparent des investisseurs de la part des
intervenants du marché ;
 Une régulation basée sur une approche risque, aussi bien les risques
opérationnels que les risques financiers ;
 Des investisseurs aptes, avertis et conscients des risques.
I - La société anonyme
F- Le contrôle
6- Un contrôle exercé par l’AMMC
 Missions
En tant qu’autorité de régulation du marché des capitaux, l'AMMC a
été instituée par le Dahir n° 1-13-21 portant loi n° 43-12 et a pour
mission de :
 S’assurer de la protection de l’épargne investie en instruments
financiers ;
 Veiller à l'égalité de traitement des épargnants, à la transparence et
à l'intégrité du marché des capitaux et à l'information des
investisseurs;
 S'assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller
à l'application des dispositions législatives et réglementaires ;
I - La société anonyme
F- Le contrôle
6- Un contrôle exercé par l’AMMC
 Missions
 Assurer le contrôle de l'activité des différents organismes et
personnes soumis à son contrôle;
 Assurer le respect de la législation et de la réglementation
en vigueur relatives à la lutte contre le blanchiment des
capitaux, par les personnes et les organismes placés sous
son contrôle;
 Contribuer à la promotion de l'éducation financière des
épargnants;
 Assister le gouvernement en matière de réglementation du
marché des capitaux.
Les mutations dans la SA
✓ La société est un organisme évolutif :
confrontée à des changements dans les
rapports entre associés ou dans son
environnement, elle peut modifier son
organisation pour faire face à la situation
nouvelle
✓ Les modifications envisagées dans cette
présentation sont les plus importantes. Elles
nécessitent une modification des statuts
1- Les modifications du capital social (Art 182 à
215)
1- Les modifications du capital social
(Art 182 à 215)
Ces modifications sont les modifications mises
en œuvre le plus fréquemment dans la vie des
sociétés.
Le capital peut être augmenté afin d’accroître
la solidité financière de la société ou
simplement pour accueillir de nouveaux
associés.
Il peut également faire l’objet d’une réduction
L’augmentation du capital social
➢ C’est une opération consistant à intégrer dans le
capital social de nouveaux apports et parfois de
nouveaux associés
➢ L’augmentation peut prendre la forme d’une
émission de nouvelle actions par la société ou
bien celle d’une augmentation de la valeur
nominale des titres existants. Dans la seconde
hypothèse, l’unanimité est requise, puisqu’elle
implique que tous les associés souscrivent à
l’augmentation de capital pour que celle-ci puisse
être réalisée.
L’augmentation du capital social
La décision de l’augmentation du capital social
dans une SA est de la compétence de
l’assemblée générale extraordinaire des
actionnaires.
Elle décide sur rapport du conseil
d’administration ou du directoire, une
augmentation immédiate ou à terme.
Cette décision implique une modification des
statuts
L’augmentation du capital social
 Dans certaines sociétés, les actionnaires se voient
reconnaître par la loi un droit préférentiel de
souscription. Ce DPS consiste en un droit à
souscrire prioritairement à une augmentation de
capital.
 Lorsque l’augmentation de capital implique le
versement de sommes à la société, celles-ci
devront parfois être libérées dans des délais
déterminés.
 La libération des actions correspondant à un
apport en nature doit être immédiate
La réduction du capital social
 La réduction de capital peut viser à apurer les
pertes de la société.
 Plus précisément, des actions peuvent être
annulées parce que les apports qui avaient été
faits par les associés ont été consommés par
l’activité sociale.
 Dans cette hypothèse, la réduction de capital est
une opération faite dans l’intérêt des créanciers
qui ne seront pas trompés par un montant
statutaire du capital trop élevé par rapport à la
réalité des capitaux propres de la société.
2- La transformation de la société
 La transformation est l’opération par laquelle
une société change de forme juridique tout en
conservant sa personnalité morale
 Concrètement, cette mutation de la société
prend la forme d’une modification des statuts.
L’article des statuts qui indique la forme sociale
choisie est modifié, en même temps que toutes
les autres stipulations liées à l’ancienne forme
(qualification des titres des associés et des droits
qui y sont attachés, organisation de la direction et
du contrôle de la société, etc)
2- La transformation de la société
 La règle essentielle est que la société ne peut se
transformer en une autre forme que si elle
remplit les conditions exigées pour la constitution
d’une société de la forme nouvelle, au moment
où elle modifie ses statuts.
 Il faut ainsi que la société qui se transforme, au
moment de la transformation, déjà en harmonie
avec sa forme d’accueil, en termes de capital
social, de nombre d’associés, du chef des qualités
requises de ceux-ci, etc.
Les effets de la transformation
 Effets à l’égard de la société : la personne morale de la
société n’est pas affectée par la transformation, qui ne
touche qu’à ses statuts. La situation des associés peut
changer et leur responsabilité peut devenir illimitée ou
limitée selon le cas. Les droits qu’ils détiennent sur la
société seront également affectés : leurs parts sociales
peuvent devenir des actions et vice-versa.
 Effets au regard des créanciers : ils ne doivent pas être
lésés par la transformation. Leurs créances subsistent.
 Effets sur les contrats : ils ne prennent pas fin avec la
transformation sauf stipulation sur ces contrats.
3- La fusion des sociétés
 C’est l’un des modes de restructuration des sociétés,
on transférant toute une activité, actif et passif à la
fois, d’une société à une ou plusieurs autres sociétés,
par un mécanisme de transmission universelle de
patrimoine (TUP).
 Si l’on devait céder les biens, les contrats et les dettes
d’une société un par un, il faudrait respecter les
formalités requises pour la cession de chacun des biens
cédés (ex : la cession du FC), et surtout il faudrait
contacter chaque contractant et chaque créancier pour
lui demander s’il consent à la cession, ce qui serait trop
compliqué.
3- La fusion des sociétés
 C’est une opération par laquelle une société en annexe
une autre, l’annexante et l’annexée ne faisant plus
qu’une seule et même société. C’est un mariage
juridique qui aura sans doute plusieurs effets.
 Techniquement, la fusion provoque une augmentation
de capital chez l’annexante et une dissolution chez
l’annexée; les associés de cette dernière deviennent
donc associés de la première.
 Juridiquement, il y a plusieurs formes de fusion mais la
plus usitée c’est la fusion-absorption. Dès lors on parle
de société absorbante et de société absorbée
3- La fusion des sociétés
Typologie :
 La fusion-absorption : l’absorbée disparaît et
l’absorbante s’enrichit de sa valeur; il ya TUP de la
première à la seconde
 La fusion par création d’une société nouvelle : deux
sociétés s’unissent pour en faire naître une troisième;
les initiatrices disparaissent et de leur décès naît une
troisième société
 La fusion-absorption est la plus courante parce que la
plus facile à réaliser ; elle évite les lourdeurs liées à la
constitution d’une société nouvelle
3- La fusion des sociétés
Fusion et opérations voisines :
 Fusion et cession des actifs : la société qui
vend à une autre son fonds de commerce et
ses immeubles n’est pas réputée fusionner
avec celle-ci. L’entité juridique demeure,
même si l’activité change par la force des
choses.
3- La fusion des sociétés
Fusion et opérations voisines :
 Fusion et scission : la scission est le
démembrement d’une société qui disparaît,
chacune des pièces issues de la division prend sa
liberté.
 Ce mode de restructuration est souvent justifié
par un souci de professionnalisation et de
partage de taches.
 La différence est sensible avec la fusion, laquelle
est réunion et non division.
3- La fusion des sociétés
Fusion et opérations voisines :
 Fusion et apport partiel d’actif : l’apport en
nature d’une partie de l’actif à une autre société
s’apparente à une vente sachant que la
rémunération diffère :
 dans la fusion des actions, dans l’APA des
espèces; dans la fusion, la société bénéficiaire
augmente son capital, dans l’APA, elle se contente
d’acheter un bien, opération sans conséquences
sur son capital.
Les préalables de la fusion

 La fusion est un mariage, d’où des fiançailles qui


précèdent l’union et des incidences sur le sort des
parties et des tiers
 Des négociations sont menées entre les dirigeants des
entités qui estiment s’unir. L’intervention des cabinets
de conseils en rapprochement, des départements
spécialisés des banques est souvent sollicitée pour
faire rencontrer les intéressés.
 Cette étape peut être abrégée comme elle peut être
allongée selon le cas et selon le degré de sérieux des
négociations.
Le projet de fusion
 Lorsque les pourparlers sont suffisamment
avancés, un projet d’accord peut être rédigé.
 Il constate seulement l’accord des sociétés
concernées sur le principe et le sens de la fusion
et sur certaines modalités de celle-ci.
 Il n’a pas de valeur juridique du fait qu’un retour
en arrière est toujours possible : cependant, le
partenaire qui changerait brutalement (sans
motifs sérieux) d’avis, verrait sa responsabilité
civile engagée au profit de la société lésée.
Le projet de fusion
C’est sur ce projet que les actionnaires des
sociétés concernées se prononcent; sans lui,
aucune décision ne peut être prise.
 L’obligation de dresser un projet de fusion est
expressément posée par l’art 227.
Le projet est établi par le conseil
d’administration, le directoire ou les gérants
des sociétés concernées.
Le contenu de ce projet est fixé par l’art 227
La décision de fusion
La fusion est décidée par chacune des sociétés
intéressées, dans les conditions requises pour
la modification des statuts (art 231)
La règle est logique : pour l’absorbée, la fusion
emporte dissolution, pour l’absorbante, elle
induit une augmentation de capital
Les effets de la fusion
 L’article 224 énumère les effets de l’opération de fusion
❑ Elle entraîne la dissolution sans liquidation de la
société qui disparaît, et
❑ la transmission universelle de son patrimoine à la
société bénéficiaire, dans l’état ou elle se trouve à la
date de la réalisation définitive de l’opération
❑ L’opération entraîne simultanément l’acquisition par
les associés de la société qui disparaît, de la qualité
d’associés des sociétés bénéficiaires, dans les
conditions déterminées par le contrat de fusion
Les effets à l’égard des associés
 Selon l’article 224, les associés de la sociétés absorbée
troquent leurs titres contre ceux de la société
absorbante selon les conditions déterminées par le
contrat de fusion.
 Quant aux associés préexistants de la société
absorbante, leur nombre croît, d’où des incidences
éventuelles sur l’équilibre des forces.
 Cette entrée de nouveaux associés dans la société
absorbante ne devrait pas donner lieu à agrément, la
solution étant commandée par la nature de la
transmission universelle du patrimoine.
Les effets à l’égard des créanciers
 Dans une opération de fusion, la société
absorbante voit sa situation financière changer;
certes, ses actifs augmentent, mais son passif
aussi, d’où l’inquiétude éventuelle de ses
créanciers.
 Cette anxiété est partagée par les créanciers de
l’absorbée qui, de leur côté, assistent à la
disparition de leur débiteur initial.
 Le droit assure donc la sauvegarde des uns et des
autres par le principe de la TUP
Le principe de la TUP
La fusion fait perdre son existence juridique à
la société absorbée; son patrimoine, dans ses
éléments tant actifs que passifs, est en
conséquence transmis de façon universelle à
la société absorbante.
La TUP opère comme une véritable dévolution
de patrimoine; elle est automatique et
n’implique pas l’information individuelle des
créanciers et des débiteurs.
Le principe de la TUP
Dès l’instant de la fusion, les créanciers de
l’absorbée : clients, fournisseurs, sous-
traitants, trésor public, caisse de sécurité
sociale, organismes de retraite, etc ont un
autre débiteur : la société absorbante.
C’est l’automatisme de l’art 224; il joue
également à l’égard des débiteurs de la
société absorbée, qui ont désormais affaire à
un nouveau créancier.
Les effets à l’égard des salariés
 Logiquement, les salariés ne sont pas affectés par
la fusion; l’article 19 du code de travail prévoit le
maintien des contrats de travail et donc le
maintien de l’ancienneté acquise au service de
l’absorbée.
 Cela n’interdit toutefois pas à la société
absorbante de procéder ultérieurement aux
compressions d’effectif jugées nécessaires du fait
de la fusion.
 Elle supporte alors la charge des indemnités à
allouer aux salariés
4- La dissolution
Lorsqu’on veut mettre fin au contrat de
société, on en provoque la dissolution.
Par dissolution, on entend retour à l’état
indépendant d’éléments autrefois groupés
Les causes communes de dissolution
 Les art de 1051 à 1063 du DOC énoncent les causes de
dissolution communes à tous les types de société :
1- L’arrivée du terme (99 ans)
2- La réalisation de l’objet
3- L’impossibilité de la réalisation de l’objet
4- L’annulation
5- La dissolution judiciaire consécutive à la réunion des
parts en une seule main
6- Le prononcé de la liquidation judiciaire
7- La volonté des associés
Les causes de dissolution spéciales
aux SA
1- Nombre d’associés inférieur à 5
2- Réduction de capital en dessous du minimum
légal
3- Capitaux propres inférieurs au quart du
capital social (art 357)
Ces causes valent sauf régularisation dans les
délais prescrits
Les effets de la dissolution
1- la publicité
 Les tiers doivent être avertis de la dissolution de la
société comme ils l’ont été de sa naissance.
 Les formalités sont identiques :
 Dépôt de l’acte de dissolution au greffe du tribunal du
siège de la société
 Enregistrement au registre de commerce
 Insertion d’un avis de dissolution au bulletin officiel
 Insertion d’un avis de dissolution dans un journal
d’annonces légales
Les effets de la dissolution
2- La survie de la personnalité morale de la
société en liquidation
La personnalité morale de la société subsiste
pour les besoins de la liquidation jusqu’à la
publication de la clôture de celle-ci
La société est dissoute mais conserve sa
personnalité juridique
Elle dispose toujours d’un patrimoine séparé
de celui des associés
II- La société à responsabilité limitée

A- La constitution de la SARL
B- Le fonctionnement de la SARL
C- La dissolution de la SARL
II- La société à responsabilité limitée

Le droit marocain des sociétés distingue six


formes de sociétés, ces dernières sont
regroupés en 3 : les sociétés de capitaux que
sont la SA et la SCA, les sociétés de personnes
que sont la SNC, la SP, la SCS, et enfin la SARL,
société de nature mixte, à mi chemin entre les
sociétés de personne et les sociétés de
capitaux.
II- La société à responsabilité limitée

 C’est la loi 5-96 du 13 février 1997 qui a


promulgué les dispositions réglementaires sur la
SARL, la SNC, la SCS, la SCA et SP
 La loi 5-96 sur la SARL a apporté un certain
nombre d’innovations, elle permet la création de
deux variétés de société à responsabilité limitée :
la forme traditionnelle classique pouvant être
constitué entre plusieurs associés :
c’est la S.A.R.L pluripersonnelle et la forme
nouvelle, la S.A.R.L à associé unique
La constitution de la SARL
 La SARL doit satisfaire pour sa constitution à
des conditions de fond (A), de forme (B) et de
publicité (C)
Les conditions de fond de la SARL

1- L’objet social
La SARL ne peut se livrer à toutes les activités
commerciales
La loi interdit la forme de SARL aux sociétés
d’assurances, de capitalisation et d’épargne,
ainsi qu’aux banques et aux sociétés de crédit
pour lesquelles cette dernière exige la forme
de SA
Les conditions de fond de la SARL
2- Les associés
 La SARL est la seule forme de société dans
laquelle la loi n’exige pas un minimum de deux
associés
 Elle peut donc être constituée d’un seul associé,
elle sera par conséquent une société
unipersonnelle à responsabilité limitée
 Le nombre d’associés ne peut dépasser 50 ou
bien elle devra être transformée en SA dans un
délai de 2 ans, à défaut, elle sera dissoute de
plein droit.
Les conditions de fond de la SARL
3- Le capital social
Depuis le 30 Juin 2011, il n’est plus nécessaire
d’avoir un capital minimum pour créer une
SARL (LOI 24-10).
Les associés sont libres de fixer le montant du
capital
Le capital peut être constitué par des apports
en numéraire, en nature et à titre
exceptionnel en industrie.
Les conditions de fond de la SARL
a- Apports en numéraire :
 Ils doivent être libérés le jour de la signature des
statuts, à hauteur du 1/4 dans un premier temps
et le reste dans un délai de 5 ans. Ces apports
doivent être déposés dans un compte bloqué
 Si la société n’est pas constituée dans un délai de
6 mois à compter du dépôt des fonds, chaque
apporteur peut demander l’autorisation auprès
du tribunal de retirer le montant de son apport
Les conditions de fond de la SARL
b- Apports en nature :
L’évaluation des apports doit être effectuée
par un commissaire aux apports désigné à
l’unanimité par les associés parmi les experts
comptables inscrits à l’ordre.
A défaut d’unanimité, le commissaire est
désigné par le tribunal
Les conditions de fond de la SARL
c- Apports en industrie (exceptionnellement) :
Deux conditions doivent être réunies :
L’objet de la société doit porter sur
l’exploitation d’un fonds de commerce ou
d’une entreprise artisanale
Seul l’apporteur en nature peut faire un
apport en industrie du moment que son
activité principale est liée à la réalisation de
l’objet social
Conditions de forme de la SARL

 Les statuts doivent être établis par écrit et signés par les associés
soit par acte notarié soit par acte sous seing privé.
 Ces statuts doivent contenir à peine de nullité de la société :
a- L’identité des associés
b- La forme de la société
c- L’objet
d- La dénomination
e- Le siège
f- La durée et le montant du capital
g- Les apports et leur évaluation
h- La répartition des parts entre les associés
i- L’état civil des gérants
j- La date et la signature de tous les associés
Conditions de publicité de la SARL

La SARL est soumise aux mêmes formalités de


publicité que les autres sociétés à savoir :
a- Le dépôt des statuts au greffe du tribunal du
lieu du siège
b- La publication dans un journal d’annonces
légales et au bulletin officiel
c- L’immatriculation au registre de commerce
(C’est à compter de celle-ci qu’elle acquiert la
qualité de personne morale)
Le fonctionnement de la SARL

A- Les gérants
 La gestion de la SARL est assurée par un ou plusieurs gérant personne
physiques qui sont désignés parmi les associés ou parmi les tiers
 Les gérants sont nommés par les statuts ou par un acte postérieur. En cas
de silence des statuts ; le gérant est nommés par l’assemblée des associés
représentant les ¾ du capital social.
 La durée du mandat du gérant est fixée dans son acte de nomination. En
l’absence de dispositions statuaire, le gérant est nommé pour une durée
de 3 ans
 Le gérant est révocable par décision des associés représentant au moins ¾
des parts sociales.
 La révocation du gérant sans justes motifs peut donner lieu à des
dommages intérêts.
 Le gérant peut aussi être révoqué par le tribunal pour cause légitime à la
demande de tout associé
Le fonctionnement de la SARL
Les pouvoirs des gérants :
 Ils sont investis des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toute circonstance au nom de la
société, sous réserve des pouvoirs que la loi n°
24-10 attribue expressément aux associés.
(Art 63)
Le fonctionnement de la SARL
 Devoirs des gérants :
 Les conventions intervenues entre la société et l’un des
gérants ou associés doivent faire l’objet d’un rapport
soumis par le gérant ; et le cas échéant par les
commissaires aux comptes, à l’assemblée général
 Le gérant ou l’associé intéressé ne peut prendre part
aux votes (art 64)
 A défaut de commissaire aux comptes, les conventions
conclues avec un gérant non associé sont soumises à
l’approbation préalable de l’assemblée générale.
Le fonctionnement de la SARL
Responsabilité des gérants :
La responsabilité des gérants peut être civile
ou peut prendre un caractère plus général
face aux obligations qu’impose la société, on
parlera alors de responsabilité pénale
Le fonctionnement de la SARL
B- Les associés non gérants :
 La différence entre le gérant et l’associé est
simple. Le premier gère l’activité au quotidien
tandis que l’associé a un rôle d’investisseur. Sur le
terrain, lorsque le gérant est aussi associé ou
lorsque l’associé est impliqué dans l’activité, les
rôles se confondent facilement
 Tous les associés interviennent dans la vie sociale
et exercent un pouvoir collectif de décisions et de
contrôle de la gestion sociale.
Le fonctionnement de la SARL
 Pouvoir de décision des associés :
 Les associés se réunissent en assemblée général pour approuver le
rapport de gestion, l’inventaire et les états de synthèse établis par les
gérants.
 Ils reçoivent communication des dis-documents ainsi que du texte des
résolutions proposées et le cas échéant du rapport ou des commissaires
aux comptes 15 jours aux moins avant la tenue de l’assemblée générale.
 Les associés prennent en principe leurs décisions en assemblée. Mais les
statuts peuvent prévoir qu’à l’exception de l’assemblée prévue pour
l’approbation des comptes qui est obligatoire, les autres décisions peuvent
être prises par consultation écrite des associés.
 Les décisions sont adoptées lors d’une première consultation par un ou
plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts sociales.
Le fonctionnement de la SARL
 Pouvoir de décision des associés :
 Sauf stipulation contraire dans les statuts, si ce chiffre
n’est pas atteint à la première consultation, les associés
sont convoqués ou consultés une seconde fois et les
décisions sont alors prises à la majorité des votes émis
quel que soit le nombre des votant.
 Les modifications des statuts, elles ne peuvent être
décidées que par des associés représentant au moins ¾
du capital social.
 Lorsque la société comporte une seule personne,
l’associé unique exerce des attributions de l’assemblé
générale, et consigne ces décisions dans un registre
Le fonctionnement de la SARL
 Pouvoir de contrôle :
 Les associés ont tout d’abord le droit d’être informés sur la gestion
de la société. Ils peuvent à toute époque prendre communication
des livres, de l’inventaire, des états de synthèses, du rapport du
commissaire aux comptes et des procès-verbaux des assemblées
générales concernant les trois derniers exercices.
 Ils peuvent aussi deux fois par exercices, poser par écrit des
questions aux gérants sur tout fait de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation
 Les associes peuvent également demander par voie judiciaire la
désignation d’un ou plusieurs experts chargés de présenter un
rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion
Le fonctionnement de la SARL
C- Les commissaires aux comptes :
La désignation d’un CC est en principe facultative
dans une SARL.
Dans certains cas, la loi impose à une société la
désignation d'un ou plusieurs commissaires aux
comptes. Cette obligation est principalement
motivée par une volonté de renforcer la
confiance en la fiabilité des documents
comptables et financiers de l'entreprise.
Sa présence n’est obligatoire que dans les SARL
dont le chiffre d’affaire dépasse 50 millions DH
La Dissolution de la SARL
a) Les causes de dissolution communes à toutes
les sociétés commerciales :
 Toutes les sociétés commerciales peuvent être
dissoutes :
1) par l'expiration de leur durée,
2) par la fin de leur activité sociale,
3) par la volonté des associés,
4) par le décès de l'un de ses associés,
5) par leur dissolution judiciaire
La Dissolution de la SARL
b) Les causes de dissolution spécifiques à la SARL :
1- Le nombre d’associés dépasse les cinquante sans
régularisation
2- La SARL ayant comme associé unique, une personne
morale
3- Les causes de dissolution statutaires : Rien ne s’oppose
à ce que les statuts incluent des clauses prévoyant la
dissolution de la société suite à la survenance de
certaines situations ou évènements particuliers (ex.
perte d’une autorisation administrative).
4- Les pertes réduisant les capitaux propres à un niveau
inférieur au quart du capital social
La Dissolution de la SARL
c) Les effets de la dissolution :
 La société est en liquidation à partir de la date de sa
dissolution :
La société est en liquidation dès l'instant de sa dissolution
quelle qu'en soit la cause.
 Survie de la personnalité morale :
La personnalité morale de la société survit jusqu'à la clôture
de la liquidation. La subsistance de la personnalité morale
pour les besoins de la liquidation a comme effets de
conserver tous les attributs de la personnalité morale
(siège, dénomination etc.)
La société conserve toute sa capacité juridique. Suite à la
dissolution, le liquidateur agira au nom de la société.
La Dissolution de la SARL
 Effets de la dissolution sur les droits des tiers :
 La dissolution de la société entraîne la
déchéance du terme de toutes ses créances.
Cette déchéance commence à partir de la date de
publication de la décision de dissolution au
Bulletin officiel
 Le montant des dettes reconnues par les
jugements rendus contre la société sera inscrit au
passif social avec les privilèges y afférents.

Vous aimerez peut-être aussi