Tunis Carthage IHEC
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L’AUDIT SOCIAL :
ASPECTS THEORIQUES
ET PRATIQUES
JUILLET 2005
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
DEDICACES
A mes frères
-2-
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier :
fait part.
d’évaluer ce travail.
-3-
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
PLAN DU MEMOIRE
INTRODUCTION ......................................................................................................... 23
-5-
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. S’assurer que les besoins en formation ont été déterminés ................... 173
B. S’assurer que les objectifs à atteindre ont été définis ............................ 174
C. Evaluer la méthode de sélection des personnes à former ...................... 175
D. Vérifier l’existence des programmes de formation................................ 175
E. Juger les choix des formateurs ............................................................... 175
F. L’analyse des réalisations ...................................................................... 176
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................... 192
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
INTRODUCTION GENERALE
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
En effet, alors que la compétitivité basée seulement sur les prix s’avère de
plus en plus inopérante, la recherche de la meilleure combinaison prix-qualité met
en valeur l’importance des ressources humaines, dans la stratégie de
développement de l’entreprise, et requiert non seulement un savoir-faire et des
- 13 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
En outre, par le constat des écarts entre le prescrit et l’existant, entre les
objectifs et les résultats, par l’identification des causes des dysfonctionnements et
des déviations constatées, et grâce aux recommandations et aux propositions de
solutions qui permettent d’en diminuer ou d’en éliminer les effets, l’audit social
apporte une contribution importante à la performance globale de l’entreprise.
Sur la question de savoir si le coût engendré par l’audit social est justifié
par un avantage d’importance égale ou supérieure pour l’entreprise, les
expériences existantes nous donnent quelques éléments de réponse.
Tout d’abord, elles montrent que les entreprises engagées dans cette voie
sont perçues par les consommateurs différemment de celles qui ne font que parler
de leur responsabilité sociale. En outre, l’audit éthique et social apparaît d’une
part comme un outil marketing réel auprès des consommateurs attentifs aux
engagements des entreprises dont ils achètent les produits ou services, et d’autre
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
part comme une source de motivation pour les employés, qui attendent de leur
entreprise honnêteté et transparence.
Face à cette nécessité, l’Audit Social s’est développé dans les pays
industrialisés pour rassurer les chefs d’entreprise et les aider à diagnostiquer et à
prévenir les risques que fait courir à leurs entreprises une gestion inadéquate des
ressources humaines et leur fournir « un système de pilotage de leurs
décisions » dans un environnement souvent complexe et incertain.
En Europe, les services d’audit interne consacrent une part notable de leurs
activités à des audits sociaux, et certaines entreprises ont créé des cellules
spécialisées d’audit dont les rôles sont très divers, allant de l’audit de conformité
(aux dispositions légales ou conventionnelles) à l’audit social portant sur
l’ensemble de la gestion des ressources humaines ou de certaines procédures ou
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Bien que notre législation sociale soit parmi les plus en avance parmi les
pays émergents, la certification S.A.8000 peut un jour être exigée pour
l’exportation aux U.S.A de certains produits fabriqués en Tunisie, que ce soit
directement par des entreprises tunisiennes ou par des filiales de multinationales
implantées en Tunisie.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
INTRODUCTION
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Pour eux, l’audit interroge les chiffres, les faits, il analyse les façons de faire et il
examine les moyens de contrôle.
B. Définir l’audit par sa méthodologie :
Du point de vue méthodologique, nous pouvons dès maintenant retenir cinq
points clés qui résument l’audit :
- Il part de faits authentifiés et non de théories, c’est une démarche
inductive.
- Il recherche des écarts par comparaison à un « référentiel ».
- Il en trouve la signification en détectant, à partir de ces écarts les marques
de l’efficacité, de la conformité et de la pertinence.
- Il décrypte le quantitatif ou le qualitatif à partir d’éléments mesurables ou
repérables.
- Il procède par approfondissements successifs, selon un processus itératif.
☞ PIERRE CANDAU:
1
Lettre de l’audit social, I.A.S. hiver-printemps 1985
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
C. Proposition de définition
L’audit est une forme d’investigation par laquelle on vérifie si une entité délivre
effectivement (ou est capable de délivrer) les produits et les services pour lesquels elle
est conçue et managée. Il s’appuie sur une démarche légèrement adaptée de l’audit
classique et de ses concepts. Il en découle que l’audit social permet de:
- Contrôler : vérifier le respect de la législation, des accords, des procédures,
etc ;
- Accroître l’efficacité et l’efficience : améliorer le système ou sous système,
les procédures, optimiser les moyens… ;
- Introduire un changement : apprécier la capacité du système à s’adapter à un
changement et identifier les freins et les leviers d’action ;
2
PIERRE CANDAU, Audit Social, Edition Vuibert, 1985.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- Comprendre un dysfonctionnement ;
- Obtenir une alliance : faire confirmer son projet par un expert externe.
Si la différence entre l’audit social et l’audit financier par exemple, tient au
domaine audité et à certaines techniques, d’autres types d’audits apparaissent à la fois
plus proches par les recoupements des domaines et plus éloignés par les objectifs
d’audit.
Il convient donc de différencier l’audit social de l’audit interne et du
commissariat aux comptes, par des critères bien définis que nous essayons d’identifier à
travers le tableau suivant :
Méthode Caractère
Discipline Objectivité Indépendance Champ Rapport
inductive ponctuel
Commissariat Opinion et
Non Oui Oui Oui Total
aux comptes réserves
Défaillances et
Audit interne Oui Oui Oui Non Total
recommandations
Déficiences,
Audit social Oui Oui Oui Oui Limité Risques et
recommandations
3
LIONEL COLLINS et GEORGES VALIN, « Audit et contrôle interne », 3e édition Dalloz, 1986.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Nous voulons être assurés de pouvoir impulser les changements utiles à cette
vaste organisation et voir celle-ci répondre sûrement dans le sens souhaité ; de pouvoir
donner, en temps opportun, les corrections de conduite nécessaires.
La sécurité de fonctionnement est indispensable au dirigeant, s’il ne veut pas être
prisonnier du quotidien, ne pas s’user à intervenir dans mille questions secondaires et
démobiliser, de surcroît, des équipes de collaborateurs, incités à faire de même avec les
leurs et à se protéger des « interventions du patron » plutôt qu’à faire face aux
turbulences de l’action quotidienne.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
devant le fait accompli ? Comment être informé en temps utile de l’effet des décisions
des gestionnaires ? Comment être informé des risques encourus et en apprécier
l’importance ? ». On sentait le besoin de connaître la réalité en amont du résultat… Il
fallait donc un autre type d’information.
Le besoin de garanties ne concerne pas que le seul actionnaire. Il existe tout
autant pour d’autres acteurs et interlocuteurs de l’entreprise : L’Etat, le banquier, les
fournisseurs, les clients…
L’Etat, puissance tutélaire, élabore un droit de travail et un droit social pour
protéger les travailleurs, il prend des dispositions contre les accidents de travail et les
maladies professionnelles sur lequel les organes de surveillance doivent délibérer et
donner leurs avis. Plus encore, l’apparition de la loi 95-34 du 17 avril 1995 relative au
redressement des entreprises en difficultés, a institué une « procédure d’alerte », afin
d’informer le personnel en temps opportun des événements graves qui viennent menacer
la continuité de l’exploitation de l’entreprise.
Le responsable de l’entreprise, est soucieux de la continuité, du fonctionnement
et de l’exploitation. Il sait que malgré tous les systèmes régulateurs, des anomalies, des
dysfonctionnements sont toujours à craindre : erreurs des uns, laisser-aller des autres
d’abord, mais aussi dérives d’une technique, dérèglements insensibles d’une procédure,
vieillissement des uns, déqualification des autres, renouvellement du personnel…
Mais l’entreprise n’est pas qu’un lieu de risques et de menaces. C’est d’abord un
endroit où l’on entreprend, c’est un lieu où l’on innove, où l’on investit, c’est là par
excellence qu’il s’agit de « saisir des opportunités ». Aussi, à coté d’outils de
surveillance et de contrôle, y a-t-il besoin de systèmes de pilotage et de suivi du
développement et des résultats.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Des éléments susceptibles d’être pris en compte dans les décisions à venir.
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1
Youssef Alouane : « Gestion des ressources humaines », Konrad-Adenauer-Stiftung, 1997
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2
Raymond Vatier « Audit de la gestion sociale », Edition d’organisation, PARIS, 1988
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. L’audit de conformité :
Pour répondre aux exigences d’une réglementation sociale très fournie, établir
une administration du personnel fiable et mettre en œuvre une politique de
développement humain et social, les entreprises doivent élaborer un ensemble de
procédures dont la richesse et la complexité croissent avec la taille, le degré de
décentralisation et les objectifs de politique sociale.
L’auditeur appréciera le bon déroulement des opérations par rapport aux règles
en vigueur.
Ces règles peuvent avoir quatre sources :
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
B. L’audit d’efficacité :
Au delà du strict respect des procédures existantes, l’auditeur vérifie que les
procédures de gestion interne sont le reflet exact des politiques définies dans l’entreprise
et restent adaptées à la situation actuelle.
Les procédures, qu’elles soient ou non bien appliquées, sont examinées sous
deux angles :
- Sont-elles le reflet exact des orientations actuelles et des choix de l’entreprise
dans le domaine social ? (Ceci inclut également la conformité à l’ensemble
des règles légales ou conventionnelles en vigueur dans l’entreprise).
- Peuvent-elles être allégées et améliorées pour atteindre plus facilement les
objectifs visés ?
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Une attention particulière doit être portée aux décisions prises par les
responsables opérationnels à tous les niveaux. C’est souvent à travers ces décisions de
gestion courante que l’on garantit la mise en œuvre des politiques de personnel.
L’audit des procédures est un élément essentiel de la mesure des performances sociales
d’une organisation.
C’est la première préoccupation des responsables d’une entreprise ou d’une
organisation. A-t-on produit les résultats pour lesquels on s’est dépensé (et pour lesquels
on a dépensé) ? Obtient-on les effets recherchés par de nouvelles dispositions ? Atteint-
on les résultats affichés à l’occasion de tel ou tel programme ?.
On cherche ici un écart entre les résultats et les objectifs ; C’est l’écart entre le
but choisi et l’effet produit (ou plutôt l’effet mesuré ou estimé). En définitive, c’est
l’écart entre ce que l’on veut et ce que l’on obtient.
Pour l’auditeur cet écart est d’abord un fait : le résultat d’une mesure. Ce fait
n’est pas mauvais ou bon en soi. Mais ce résultat apparemment satisfaisant peut aussi
avoir été obtenu au mépris de la procédure prévue, aboutissant ainsi à un coût anormal,
ou dans des conditions entraînant pour la suite3.
L’efficacité, c’est le degré d’atteinte des objectifs, indépendamment des moyens
utilisés et des coûts supportés
/
EFFICACITE = Résultats Obtenus Objectifs, Résultats attendus
3
Raymond Vatier “ Audit de la gestion sociale” Les éditions D’organisation 1988.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
/
EFFICIENCE = Résultats obtenus Moyens en temps et en coûts mis en oeuvre
C. L’audit stratégique :
La notoriété de l’importance du capital humain dans la vie des entités suppose
que la performance de chaque fonction et par voie de conséquence sa survie passe
nécessairement par la performance de son staff et de ses exécutants. Cette survie ne peut
être « garantie » qu’avec des stratégies internes et externes efficaces et adoptées par les
différents niveaux hiérarchiques au sein de l’entité. Cette adoption qui implique ici
l’acceptation volontaire et non conditionnée des changements éventuels et de
contribution, ne peut avoir lieu qu’avec l’association du personnel à la fixation des
différentes stratégies.
Le capital humain apparaît ainsi comme l’élément moteur de la réussite des
stratégies et suppose que la fonction ressources humaines doit jouer le rôle du leader des
autres fonctions dans la mise en œuvre des plans stratégiques.
L’objectif de cet audit est d’évaluer à un moment déterminé la mise en œuvre
d’une des politiques sociales de l’entreprise. Cet audit peut porter sur les différentes
composantes des politiques du personnel : politique de l’emploi, des rémunérations, de
sécurité, de formation, de communication, d’amélioration des conditions de travail de
relations avec les partenaires sociaux.
Dans les entreprises qui ont défini les stratégies de leur politique sociale, l’audit
portera sur le respect des axes retenus. Dans d’autres entreprises, l’audit sera mené pour
répondre à des pressions externes (par exemple, audit de l’égalité professionnelle entre
les femmes et les hommes). L’audit peut également porter sur un programme social
précis. Jean-Marie PERETTI distingue cinq étapes dans la mise en œuvre de l’audit du
programme social :
- Analyse de l’histoire du programme ;
- Analyse des objectifs ;
- 41 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
4
Jean-Marie PERETTI, « Audit Social » Les éditions D’organisation 1984
5
P.Candau, “Audit Social”, Librairie vuibert 1985
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
des solutions préconisées d’avance. Toutefois, cette différence s’atténue dans le cas
d’auditeurs externes, intervenant dans certaines entreprises, où il leur est demandé de
continuer leur action par une activité de conseil6.
L’audit ne saurait enfin être confondu avec certains outils ou techniques qu’il
utilise, et qu’il contribue d’ailleurs à améliorer. Ainsi, le bilan social peut être utilisé par
l’auditeur comme une première base d’informations, nécessaire mais non suffisante,
pour identifier des écarts ; il peut faire l’objet d’un audit qui évalue la fiabilité des
données et la conformité légale.
Le tableau de bord (quand il existe) représente également un élément
d’information pour juger de la capacité de contrôle et de prévision dans la fonction
personnelle, mais aussi un des aboutissements de l’audit social qui contribuera à
l’amélioration de sa présentation et de son contenu, en y incluant des indicateurs
significatifs des problèmes diagnostiqués, et des risques les plus graves pour l’entreprise.
L’audit social diffère donc de certains domaines, activités, approches et outils, à
la fois par les objectifs visés, par la méthodologie utilisée et par le domaine retenu.
6
P.Candau, “Audit Social”, Librairie vuibert 1985
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Un audit ne débute jamais sans un travail préalable important, passant par toute
une série d’étapes, commençant par une analyse de la demande, aboutissant à une
proposition de contrat et se concrétisant par la mission d’audit.
D’un autre coté, la connaissance de la méthodologie propre à chacune de ces
étapes permet au demandeur de mieux cerner ce qu’il est en droit d’exiger de la part
d’un auditeur, de ne pas se voir proposer, sous couleur d’audit, une enquête d’opinion ou
un simple constat sans diagnostic des causes et évaluation des risques.
Dans ce chapitre seront ainsi exposés les problèmes méthodologiques afférents
aux principales étapes de la démarche d’audit social. La première section, traitera du
cadre général de l’audit social (dans quelles conditions peut-on accepter une mission ?
Quels types d’informations doit-on collecter ? Quel référentiel doit-on adopter ?... La
seconde section décrira les travaux préalables nécessaires pour la préparation du plan et
du guide d’audit. Enfin, la troisième section devra présenter les étapes successives, pour
exécuter la mission d’audit.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
diverses questions concernant ces points que sera établie la proposition ou encore « la
lettre de mission ».
A. L’entité auditée :
Deux cas de figure se présentent généralement, soit que la demande d’audit fait
l’objet d’un appel d’offres, accompagné d’un cahier des charges, soit qu’elle se fait
directement auprès de l’auditeur choisi.
Dans le premier cas le prescripteur publie son appel d’offre de façon ouverte à
tous les postulants ou ne s’adresser qu’à certains cabinets présélectionnés. Les cahiers
des charges qui sous-tendent l’appel d’offres peuvent être très détaillés dans les
meilleurs des cas, ou réduits à leur plus simple expression. Cette pratique est
couramment appliquée en matière d’audit financier et nous estimons qu’elle est valable
pour l’audit social.
Dans le second cas, le prescripteur peut choisir de s’adresser directement à un
auditeur ou consultant externe. La plupart du temps, ce choix est dicté par la
connaissance de l’auditeur et des affinités quelquefois idéologiques, qu’il a en commun
avec la société auditée. Cela peut recouvrir un désir caché de ne pas se voir envoyer à la
suite de l’audit, une image trop négative de l’entité.
Que ce soit un appel d’offre ou une consultation directe, il sera nécessaire à
l’auditeur d’avoir un entretien avec l’entité à auditer pour clarifier les caractéristiques du
champ et du motif explicite de la mission.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
C. Proposition d’audit :
Une proposition d’audit comprend généralement plusieurs chapitres : objectif de
l’audit, description des différentes phases et méthodes suivies, calendrier, budget,
curriculum vitae des principaux intervenants, références dans le secteur et domaines
considérés.
L’énoncé des objectifs permet de mettre en perspective la demande d’audit : les
raisons pour lesquelles cet audit a été déclenché doivent être exposées. Cela délimitera
également les champs à auditer.
La description des différents points de la mission (recueil d’information, travaux
sur le terrain, restitution des résultats…) peut également être complétée par la
détermination du nombre et de la qualité des personnes à interviewer, soit
individuellement, soit en petits groupes.
La proposition d’audit doit faire l’objet d’une estimation en temps (calendrier du
déroulement de la mission, dates butoirs de restitution du rapport…), et en budget (soit
forfaitairement, soit détaillé en jours/personne).
Cette proposition doit décrire les curriculum vitae des principaux intervenants et
si possible leurs références pratiques dans des cas similaires à la mission en cours.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette “Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
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8
Notes circulaire n° 12 du 5 août 1978 de monsieur le Ministre de l’industrie, des Mines et de l’énergie.
9
Article 28 du décret n° 2197 – 2002 du 7 octobre 2002, JORT n° 83, relatif aux modalités d’exercice de la tutelle sur les
entreprises publiques, à l’approbation de leurs actes de gestion, à la représentation des participants publics et à la fixation des
obligations mises à leur charge.
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Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette « Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
En effet, à cette date, une convention collective cadre a été signée, pour la
première fois en Tunisie, ouvrant la voie à la conclusion d’un nombre considérable de
conventions collectives sectorielles régissant les rapports entre employeurs et salariés.
Aujourd’hui, les conventions collectives sectorielles sont au nombre de 50
(secteurs non agricoles). Elles ont fait l’objet de révisions à plusieurs reprises touchant
les volets réglementaires et financiers.
A l’instar de celles de la convention collective cadre, les dispositions des
conventions collectives sectorielles sont rendues obligatoires sur l’ensemble du territoire
Tunisien et pour les employeurs et pour les travailleurs.
C. Autres sources :
- Le règlement intérieur et le contrat de travail sont des sources autonomes du droit
de travail.
- Les usages et coutumes viennent combler les domaines non régis par la loi ou les
accords collectifs.
Les sources internationales sont également importantes.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Les directives pour la gestion sociale sont incorporées dans le chapitre 6 qui
traite le management des ressources qui peuvent inclure les personnes (implication des
personnes, compétence , sensibilisation et formation), les infrastructures,
l’environnement de travail, les informations, les fournisseurs et partenaires, les
ressources naturelles et les ressources financières.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Il établit ensuite des indicateurs de mesure pour chaque fait ou phénomène à observer
(§3). Et enfin il organise son plan d’intervention dans l’espace et dans le temps pour la
bonne conduite de sa mission (§4).
1. L’emploi
Tenue des dossiers individuels du personnel, d’une base de données ;
Documents statistiques à usage interne et externe ;
Recours au travail temporaire ;
Appel aux entreprises de service extérieures (sous-traitance de la main
d’œuvre) ;
Utilisation des stagiaires;
Processus de recrutement;
Gestion prévisionnelle de l’emploi;
Suivi de la pyramide des âges;
Utilisation des contrats autres que le contrat à durée indéterminée;
Suivi des départs et processus des licenciements;
Suivi des démissions;
Suivi de l’accueil et de la période d’essai;
Gestion des carrières et politiques de promotion;
Politique d’insertion des travailleurs handicapés;
Gestion des congés de longue durée;
Suivi de l’absentéisme et actions pour en réduire;
11
Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette « Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
2. Les rémunérations :
Les qualifications et les classifications;
Les salaires réels par emploi;
La politique d’octroie des primes;
L’individualisation des rémunérations;
Les hiérarchies des rémunérations;
Les avantages sociaux;
L’intéressement et la participation;
Les augmentations générales et individuelles;
Les négociations salariales;
La paie (documents, charges sociales et déclarations obligatoires).
3. L’hygiène et la sécurité :
L’administration de la sécurité ;
Le budget de la sécurité ;
L’analyse des accidents de travail ;
Les formations à la sécurité ;
Les relations avec la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
La politique de sécurité.
5. La formation
Le budget de formation ;
L’élaboration du plan de formation et le suivi des actions ;
Les relations avec le comité d’entreprise et les délégués syndicaux ;
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
L’apprentissage ;
Le congé individuel de formation ;
La politique de formation.
7. L’information et la communication
L’information descendante ;
L’expression directe des salariés ;
Les enquêtes d’opinion, le climat social ;
L’encadrement ;
Les systèmes d’entretien individuels ;
La politique de communication.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
on les effets recherchés par de nouvelles dispositions ? Atteint-on les résultats affichés à
l’occasion de tel programme ? »
L’auditeur doit procéder à une évaluation du système de contrôle interne de
gestion du personnel. Cette évaluation consiste à vérifier que les procédures sont :
Cohérentes avec les orientations et les choix de l’entreprise dans sa politique
sociale et conformes à l’ensemble des règles légales ou conventionnelles en
vigueur.
Efficaces pour atteindre les objectifs visés.
Pour évaluer l’efficacité des procédures, on peut s’appuyer sur des
questionnaires dont la structure et la mise en œuvre seront décrites dans la section 3.
L’évaluation de l’efficacité des procédures, est un élément essentiel de l’évaluation des
performances de son système de contrôle interne pour la gestion sociale. L’auditeur qui a
pour objectif de porter un jugement sur les procédures, propose des allégements et
améliorations permettant d’atteindre avec plus d’efficacité, et souvent à des coûts plus
faibles, les objectifs fixés.
On recherche ici un écart entre les résultats et les objectifs ; c’est l’écart entre le
but choisi et l’effet produit (ou, plutôt, l’effet mesuré ou estimé). En définitive, c’est
l’écart entre ce que l’on veut et ce que l’on obtient.
Pour l’auditeur, cet écart est d’abord un fait : le résultat d’un système et de
processus d’administration et de gestion sociale que l’auditeur est tenu de s’assurer de sa
fiabilité.
A coté de l’efficacité, on voit qu’il y a lieu de retenir une notion d’efficience,
significative de la façon dont les moyens sont mis en œuvre ; c’est l’économie des
moyens dans l’obtention des résultats, c’est l’indice de l’optimisation du système de
production.
C’est l’indication de ce que, tout en étant bon, le résultat a par ailleurs été obtenu, ou
non, au meilleur coût.12
Au-delà du strict respect des procédures existantes, l’auditeur vérifie que les
procédures de gestion interne sont le reflet exact des politiques définies dans l’entreprise
et restent adaptées à la situation actuelle.
12
Raymond Vatier “Audit de la gestion sociale” les éditions d’organisation. PARIS 1988
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Les procédures qu’elles soient ou non appliquées, sont examinées sous deux
angles :
Sont-elles le reflet exact des orientations actuelles et des choix de l’entreprise
dans le domaine social ?
Peuvent-elles être allégées et améliorées pour atteindre plus facilement les
objectifs visés ?
L’audit des procédures est un élément essentiel de la mesure des performances
sociales d’une organisation, « Puisqu’il n’est pas possible d’évaluer le résultat, il reste
toujours possible d’évaluer le processus par lequel le résultat a été produit 13»
13
Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette « Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
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14
Raymond Vatier “Audit de la gestion sociale” les éditions d’organisation. PARIS 1988
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15
Eric Vatteville “MESURE DES RESOURCES HUMAINES ET GESTION DE L’ENTREPRISE” Economica 1985
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16
P.Candau « Audit Social » Librairie Vuibert gestion, décembre 1985
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17
Eric Vatteville “MESURE DES RESOURCES HUMAINES ET GESTION DE L’ENTREPRISE” Economica 1985
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18
R. DANGIGER, Le bilan Social outil d’information et de gestion, Dunod, Paris 1983
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
7. Autres
2.
3. Condition 4. Autres conditions de
Rémunératio 6. Relations
1. Emploi d’hygiène et conditions de 5. formation vie relevant
n et charges professionnelles
de sécurité travail de
accessoires
l’entreprise
32. Répartition
22. Hiérarchie 42. Organisation 72. Autres
des accidents 52. Congés 62. Information
12. Embauche des et contenu du charges
par éléments formation et communication
rémunérations temps de travail sociales
matériels
63. Différences
13. Départ : 33. Maladies 43. Conditions
23. Mode de 53. concernant 73. Prêts au
retraite, professionnell physiques de
calcul Apprentissage l’application du personnel
démmi es travail
droit de travail
34. Dépenses
24. Charges 44. Dépenses
14. Promotion en matière de
accessoires d’A.C.T
sécurité
25. Charges
15. Chômage salariales
globales
16.
Handicapés
17.Absentéis
me : causes et
incidences
18.Travailleur
s extérieurs
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
2. Indicateurs de causalité :
P. Candau a envisagé une classification des indicateurs en fonction de la
causalité. Tous les indicateurs ne peuvent être convertis en terme de résultat (de coûts),
telle que la satisfaction ou l’insatisfaction. Selon l’auteur, il est nécessaire d’utiliser
d’autres indicateurs généraux, qui permettront de cerner les causes, constitueront une
première base d’investigation pour l’auditeur, tels ceux qui figurent dans le tableau
suivant :
- 66 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- Etudes d’évolution :
Une étude sur une période de trois à cinq ans (sous réserve de la permanence des
méthodes de mesure) fournira une description plus satisfaisante, qu’un calcul portant sur
une seule période où un pourcentage pris isolément.
La dimension historique est fondamentale dans la formulation d’un diagnostic.
Elle permet de comprendre comment des situations de travail traduites par des
indicateurs identiques peuvent être diversement perçues et donner naissance à des
comportements différents.
Les études d’évolution peuvent prendre aussi une dimension prospective,
cruciale en politique générale. Dès qu’on effectue des investissements, on ne peut plus
se contenter d’observer le passé. Les conditions de travail dans cinq ou dix ans ne
peuvent pas être comparées, seulement aux attentes du personnel en place.
- Etudes comparatives :
Les comparaisons sont possibles par rapport à d’autres entreprises ou à un
modèle Les études interentreprises sont courantes dans de nombreux domaines, elles
sont favorisées par les fédérations et syndicats professionnels et facilitées par les
centrales et les consolidations des bilans.
En période de mutations rapides, il est de plus en plus utile aux chefs
d’entreprises de trouver des points de comparaison dans leur environnement
professionnel ou régional, voire même international.
- Etudes statistiques :
Dans cette dernière optique, on abandonne la référence à tel ou tel principe de
gestion et le souci d’expliquer les ratios par telle ou telle situation. On considère que les
indicateurs constituent par eux-mêmes les informations principales dont on dispose au
sujet de l’entreprise.
- 67 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Ils reflètent des comportements qui peuvent être soumis à une analyse de type
statistique. Tout comme on a essayé de révéler le risque de faillite, on pourrait déceler
celui de conflit social.
Chaque problème exige un effort d’interprétation personnelle de l’observateur
pour dégager les indicateurs significatifs. Les multiples points de vue à partir desquels
on peut aborder l’analyse sociale (responsable de la gestion, banquier, client, salarié,
représentant syndical, entreprise concurrente…) ont beaucoup contribué à multiplier les
instruments.
Sur un nombre minimum de problèmes communs à toutes les entreprises,
l’élaboration d’une information homogène est devenue dans notre pays une
préoccupation des instances syndicales (UGTT, UTICA) ainsi que des pouvoirs publics.
19
Eric Vatteville “MESURE DES RESOURCES HUMAINES ET GESTION DE L’ENTREPRISE” Economica 1985
- 68 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Toute une série de tests psychométriques peuvent être utilisés pour valider ces
échelles20.
20
P.Candau « Audit Social » Librairie Vuibert gestion, décembre 1985
- 69 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
doit pas aboutir à la dégradation de la qualité des travaux ou des conclusions et des
recommandations.
Vu la complexité de l’audit social et de la diversité des activités auxquelles il
touche, une équipe de formation polyvalente et complémentaire est nécessaire. Ainsi,
nous estimons que la composition d’une équipe d’audit social doit se présenter comme
suit :
- Le niveau du signataire
- Le niveau du directeur de mission
- Le niveau des chefs de mission
- Le niveau des collaborateurs
1. Le signataire du dossier
Il occupe le niveau le plus élevé dans la hiérarchie et est appelé à intervenir sur
plusieurs dossiers à la fois. De ce fait, son intervention directe se limite, aux quatre
volets suivants :
Le contact direct avec le client : il représente officiellement le cabinet chez le
client, signe les rapports et correspondances émis et échangés avec le client.
La conduite générale de la mission : il dirige l’exécution de la mission, il
accepte ou refuse la mission, discute de la mission avec le client, désigne les
membres de l’équipe d’audit, etc.
La supervision des travaux : si l’ampleur de la mission ne justifie pas la
désignation d’un directeur de mission, le signataire supervise directement le
dossier. Ce travail consiste en la supervision des travaux de programmation
effectués par les chefs des missions ainsi que des travaux d’exécution de ces
programmes, préalablement supervisés par les chefs de mission.
En cas de nomination d’un directeur de mission, ce dernier assure la
supervision des travaux des chefs des missions et des travaux qu’ils ont déjà
examinés. Ainsi, le signataire du dossier supervise les travaux du directeur de
mission et examine avec lui essentiellement les points à risque et tranche les
éventuels différends d’ordre technique qui n’ont pu être résolus entre les
membres de l’équipe.
- 70 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 71 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
4. Les collaborateurs
Les collaborateurs mettent en application les points de contrôle consignés dans
les programmes de travail. Leur intervention doit se limiter aux exécutions. Ils doivent
revenir au chef de mission pour tout choix à effectuer ou décision à prendre. Le chef de
mission évalue la nécessité de consulter le directeur des missions ou le cas échéant le
signataire.
Le travail d’exécution doit être effectué selon la méthodologie de travail et
conformément aux référentiels choisis. Leurs conclusions doivent être suffisamment
claires et justifiées et le chef de mission doit veiller à la qualité de leurs travaux.
1. Le programme pluriannuel
Ce programme, établi pour une période de trois ou quatre ans, permet de couvrir
tous les aspects à auditer et rassure l’auditeur qu’aucun aspect n’a été omis.
- 72 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Ce programme est repris d’une façon détaillée sur des plans annuels mais doit prévoir la
possibilité d’interventions imprévues suite à un contrôle externe, à un conflit, une
négociation, etc.
1. le projet d’intervention
Le projet d’intervention porte sur la prévision du temps et de la qualification des
équipes intervenantes. Ce projet est fonction des modules à auditer, de la taille de
l’entreprise, de son implantation géographique, du niveau de la complexité de son
organisation et de la nature des problèmes décelés lors de la prise de connaissance de
l’entreprise.
21
Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette « Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
- 73 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
2. les programmes
Les programmes contiennent les travaux à effectuer et servent ainsi de guide de
réalisation des travaux d’audit. Les tests qu’ils comportent doivent permettre à l’auditeur
d’atteindre les objectifs qu’il s’est initialement fixés. Leur établissement au début de la
mission n’exclut pas leur mise à jour en cours d’audit pour qu’ils prennent en
considération des conclusions intermédiaires détectant de nouveaux problèmes ou zones
de risques.
Ce programme doit préciser entre autres :
- Les personnes à rencontrer
- Les constatations matérielles à effectuer
- Les documents à utiliser
- La chronologie détaillée des interventions
- Le budget temps
3. Le planning détaillé
Le planning renseigne sur la composition de l’équipe, la répartition du travail
entre les membres et les dates d’intervention.
Ainsi, le planning prévoit la durée individuelle et totale d’intervention, la date de
commencement des travaux, et les dates de clôture des étapes intermédiaires et
définitives de la mission.
- 74 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
5. L’évaluation de la mission
« L’efficacité d’une mission est délicate à mesurer »22. Cette efficacité qui
dépend de la réussite de l’audit peut être mesurée par référence à la plus value apportée à
la gestion sociale par l’instauration d’une procédure d’audit périodique et par l’effet des
recommandations auxquelles ces audits ont abouti.
Cette évaluation est nécessaire pour les deux parties à savoir l’organisme audité
et l’auditeur :
- Pour l’organisme audité : cette évaluation lui permettra de se prononcer sur la
nécessité des actions futures ou le cas échéant de refaire une ou plusieurs
actions anciennes, de continuer à traiter ou de rompre avec l’auditeur actuel.
- Pour l’auditeur : l’évaluation d’une mission lui permettra de se prononcer sur
la méthodologie adoptée, les compétences de ses collaborateurs, le degré
d’application de ses recommandations par l’organisme audité, etc.
Pour formuler des conclusions objectives, l’auditeur social doit adopter une
méthodologie rigoureuse qui implique l’utilisation d’outils et de techniques pour
recueillir l’information sans biais, l’analyser en minimisant le risque d’erreurs et la
présenter de façon efficace.
Pour formuler des conclusions objectives, l’auditeur social doit adopter une
méthodologie rigoureuse dans l’exécution de la mission, et l’utilisation d’outils adaptés
pour recueillir l’information sans biais (§1). Ensuite il choisit les techniques adéquates
pour analyser les informations collectées (§2), et enfin à travers des méthodes bien
définies, il essaie de traiter les écarts constatés (§3).
- 75 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
identifier les éléments de preuve probants dont il a besoin pour rédiger son rapport
d’audit.
Plusieurs sources d’information peuvent être distinguées :
- l’information écrite
- l’inspection physique
- l’observation
- le questionnement
- l’entretien
- l’échantillonnage
22
Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette « Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
- 76 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
L’auditeur peut obtenir un degré de certitude plus élevé lorsque les éléments
probants recueillis, d’origine et de nature différente, sont concordants. Dans le cas
contraire, il peut être nécessaire de mettre en œuvre des procédures supplémentaires afin
de résoudre la contradiction.
B. L’inspection physique
L’inspection physique consiste à examiner des documents ou des actifs
physiques.
L’inspection des registres et des documents fournit des éléments probants d’un
degré de fiabilité variable dépendant de leur nature, leur origine et l’efficacité des
contrôles internes se rapportant à ces registres et documents.
On distingue trois catégories principales de documents sous formes écrites qui
procurent à l’auditeur un degré différent de fiabilité (ordre décroissant de force
probante) :
☞ Les documents créés et détenus par des tiers ;
☞ Les documents créés par des tiers et détenus par l’entité ;
☞ Les documents créés et détenus par l’entité.
L’inspection des actifs physiques fournit des éléments probants fiables sur leur
existence mais pas nécessairement sur leur propriété.
C. L’observation
Le plus souvent, les phénomènes que l’on veut observer sont complexes. En
particulier, des chiffres ne peuvent, à eux seuls, en exprimer toute la réalité, il est donc
nécessaire d’en présenter plusieurs autres aspects pour exprimer une vue complète,
significative et fidèle à cette réalité.
Or, observer un phénomène, c’est d’abord lire les images qu’on en reçoit. Cela
soulève toutes les questions du rapport de l’image au réel :
- Quelle réalité veut-on observer ?
- Quelles images sont significatives et fidèles ?
- Quelle série de faits nous permet d’appréhender cette image réelle ?
- Où trouver les images qui manifestent cette réalité et ces aspects ?
- 77 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
D. Le questionnement
En analysant les procédures, l’auditeur cherche à dégager les forces et les
faiblesses théoriques du système. Pour cela il doit collecter de l’information, l’analyser
et la synthétiser.
23
Raymond Vatier “Audit de la gestion sociale” les éditions d’organisation. PARIS 1988
- 78 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 79 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 80 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
E. L’échantillonnage
Le volume des informations disponibles au sein d’une entreprise est sans cesse
croissant, si bien que l’auditeur ne peut, dans la plupart des cas, procéder à un examen
exhaustif des opérations sociales réalisées par l’entreprise. Le recours aux techniques de
sondage constitue un puissant moyen de connaissance des phénomènes normaux et
anormaux qui se produisent au sein d’une entreprise.
Lorsque la population à étudier est trop importante (effectifs, absentéisme,
dossiers…), l’examen des informations ne sera réalisé que sur une partie de la
population, appelée échantillon.
Les éléments qui constituent cet échantillon doivent être sélectionnés suivant des
règles précises afin de mesurer la validité des résultats ainsi obtenus.
- 81 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 82 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 83 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
« Le niveau de confiance est le degré auquel nous sommes fondés à croire que
l’estimation basée sur un échantillon tiré au hasard tombe dans un intervalle
déterminé »
Ainsi, un niveau de confiance de 95% signifie qu’il y a 95 chances sur 100 que la
valeur réelle se trouve dans un intervalle, dit de confiance, défini à l’aide de
l’échantillon. Pour augmenter cette probabilité, il faut augmenter la taille de
l’échantillon. Pour atteindre un niveau de confiance de 100%, il faudrait interroger toute
la population.
La précision est la demi-longueur de l’intervalle de confiance à l’intérieur duquel
se trouve la vraie valeur. Le centre de cet intervalle est la valeur calculée à partir de
l’échantillon. La précision est généralement exprimée sous forme d’un pourcentage.
F. L’entretien
Comme le souligne P.CANDAU, le succès de la mission de l’auditeur dépendra
autant de sa capacité d’écoute et de son aptitude à communiquer avec les personnes, que
de sa technicité.
La qualité des relations entre l’auditeur et l’interviewé va être la condition
d’obtention d’informations pertinentes mais également la garantie que les
recommandations proposées par l’auditeur pourront être mises en œuvre rapidement et
efficacement. Il est donc important de considérer en premier lieu le type de relations qui
doivent s’instaurer entre l’auditeur et l’audité avant de se pencher sur le contenu même
de l’interview.
Les audités perçoivent d’une manière négative, le fait d’être contrôlé, de crainte
d’être évalués et la peur des changements, voire des sanctions, entraînent une vision
généralement pessimiste de l’audit.
L’auditeur doit alors adopter un comportement destiné à permettre une
collaboration positive avec les audités. Pour ce faire, un certain nombre de conditions
doivent être remplies au premier rang desquelles figure la clarification des objectifs de
l’audit et de la méthodologie qui sera utilisée dans le pré-diagnostic ;
- 84 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Au cours de l’entretien, l’auditeur doit agir selon qu’il s’agit d’un 24:
- Entretien information
- Entretien d’écoute
- Entretien échange
1. L’entretien – information
C’est un entretien de la vie quotidienne de l’entreprise. Il se combine avec les
réunions hebdomadaires ou journalières des services.
L’entretien doit être fixé à l’avance et prendre place dans une période qui
perturbe le moins possible le cycle des opérations. Il est recommandé de ne pas choisir la
période de l’entretien en fin de journée.
Le but de cet entretien est de transmettre des consignes, de mettre l’audité au
courant du programme et des objectifs de l’audit. A ce stade, il est nécessaire d’informer
le plus largement possible le personnel pour éviter tout blocage durant le déroulement de
l’enquête. Le mode de diffusion recommandé est la voie hiérarchique à travers une
réunion des responsables opérationnels et fonctionnels. Pour cela l’auditeur doit veiller
à:
- Soigner la qualité de son expression orale ;
- Son message doit être organisé ; Une présentation générale du sujet permet à
l’interlocuteur de saisir le contour de votre propos ;
- S’entraîner à distinguer l’essentiel d’une information à communiquer. Etre
constamment clair et concret ;
- S’assurer de la compréhension de l’interlocuteur en lui posant régulièrement
des questions ouvertes ;
- Se contenter d’un plan clairement écrit, sur une feuille, où il doit inscrire les
points essentiels de ces propos très lisiblement. Cela évite les retours en
arrière (j’ai oublié de vous dire que…) ;
- Hiérarchiser les idées, tracer les idées maîtresses, développer et sélectionner
les figures à présenter .
24
Gérard VALETTE « Séminaire du 19-04-2001, L’audit du climat social et la gestion des conflits »
- 85 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
2. L’entretien – écoute
C’est un entretien qui tend à collecter le maximum d’information sans la
commenter ou la discuter. Ce que dit l’interlocuteur est d’un intérêt primordial puisqu’il
exprime : des réalités et des pratiques courantes, des doutes, des résistances, des idées
contraires, etc.
La réussite de l’entretien dépend essentiellement de la qualité de l’écoute. Pour
cela l’auditeur doit veiller à :
✓ Apprendre à écouter l’autre et à comprendre ce qu’il dit ;
✓ Garder le calme et le sang froid surtout lorsque l’auditeur se trouve face à un
interlocuteur véhément ou de mauvaise fois ;
✓ Noter les traits marquants de sa discussion, noter les propos et les attitudes ;
✓ Reformuler certaines idées émises (vous avez bien voulu dire cela ? , Nous
sommes bien d’accord sur ce point ?) ;
✓ Laisser l’interlocuteur se découvrir, analyser ses réactions, ses points forts et
ses points faibles ;
✓ Si par méfiance l’interlocuteur se tait, se bloque, l’auditeur essaie de
reformuler le plus précisément possible les sentiments et les idées qu’il a
voulus exprimer ;
✓ Solliciter des suggestions de l’audité à certains problèmes qu’il a soulevés.
3. L’entretien – échange
Cet entretien est associé à un style de management accordant une grande place à
la participation.
Ce style d’animation suppose en effet au moins deux entretiens :
- Le premier pour évaluer et négocier les objectifs ;
- Le second pour évaluer et analyser les résultats et commenter les écarts et
leurs origines.
Au cours de cet entretien l’auditeur doit :
- Revoir les rapports avec ceux qui ont été impliqués et considérer
soigneusement leurs suggestions ;
- Discuter des résultats obtenus et chercher une aide pour les solutions ;
- 86 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 87 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. L’examen analytique:
L’examen analytique est défini par la Compagnie nationale des commissaires
aux comptes (CNCC) comme étant « un ensemble de procédures de révision consistant à
faire des comparaisons avec des données antérieures et prévisionnelles de l’entreprise ou
avec des données d’entreprises similaires, à analyser les fluctuations et les tendances et à
étudier et analyser les éléments inhabituels résultant de ces comparaisons »25. Il permet
ainsi de mieux orienter les travaux d’audit et se base sur le fait qu’il existe généralement
des relations entre les diverses données retenues et dont le rapprochement peut confirmer
qu’elles sont complètes et fiables.
L’utilisation des procédures d’examen analytique peut être envisageable :
Lors de la prise de connaissance générale de l’entreprise afin de mieux connaître
ses domaines d’activité et d’identifier les principaux risques et les éléments
significatifs ;
Lors de l’examen de tout chiffre et donnée qualitative afin de détecter dès le départ
les anomalies apparentes.
Les principales techniques utilisées sont la revue de vraisemblance, la
comparaison de données, les ratios et l’analyse des tendances.
- La revue de vraisemblance : c’est l’examen critique d’un chiffre, d’une donnée,
d’une rubrique, etc.
- La comparaison des données : c’est la comparaison des données dans le temps,
dans l’espace ou par rapport aux prévisions.
- Les ratios : un ratio est un rapport significatif de la valeur de deux éléments
caractéristiques de la gestion ou de l’exploitation de l’entreprise. Un ratio social est
un rapport significatif de deux éléments caractéristiques du climat social de
l’entreprise. Les ratios permettent de vérifier que les rapports entre certaines
grandeurs restent vraisemblables.
25
C.N.C.C, collection notes d’information n°6 février 1986
- 88 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
B. l’organigramme
En examinant l’organigramme, l’auditeur peut analyser la structure
organisationnelle et le taux d’encadrement. Ainsi il peut :
- En rapportant le nombre de chefs de services et des cadres à l’effectif total,
déterminer le taux d’encadrement et le comparer dans le temps et par
rapport à des normes ;
- En examinant les organigrammes adoptés par l’entreprise pendant les
années antérieures, avoir une idée sur l’évolution de la philosophie de
management (amélioration des statuts de certains services, disparition des
autres, taux de mobilité des cadres, etc.) ;
- En examinant l’organigramme actuel, voir si le découpage du flux du
travail en services est suffisant et s’il permet une certaine souplesse de
gestion.
La non cohérence de la structure et des modes de fonctionnement de l’entité
auditée avec ceux nécessités par la stratégie, entraîne le risque de non atteinte des
objectifs.
- 89 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 90 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
E. Le Flow-chart
Le Flow-Chart est une représentation graphique d’une suite d’opérations dans
laquelle les différents documents, postes de travail, de décisions et de responsabilité,
sont représentés par des symboles réunis les uns des autres suivant une séquence
d’organisation administrative de l’entreprise.
Il constitue un excellent moyen de communication de l’information. Il permet de
mieux comprendre une procédure longue et complexe, de faciliter la détection des
anomalies de conception des procédures et d’avoir une meilleure connaissance du
système de contrôle interne instauré.
26
P.Candau « Audit Social » Librairie Vuibert gestion, décembre 1985
- 91 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
En règle générale, seule les procédures sociales qui ont une signification pour
l’auditeur sont à présenter dans le F.C.
L’information nécessaire pour la préparation ou la mise à jour des Flow-Chart
devrait être obtenue par enquête des personnes réalisant les procédures suivies, et par les
manuels des procédures ou les notes de services.
La description des procédures sous forme de Flow-Chart doit être combinée avec
des tests de conformité ou de compréhension du système.
Afin de tirer le maximum d’intérêt du Flowcharting, les critères suivants sont
requis :
✓ Les procédures devraient être présentées en séquence ;
✓ Toutes les copies de documents devraient être commentées et reprises sur le
F.C si elles ont une signification administrative et sociale ;
✓ La tenue des dossiers et la préparation des rapports qui ont une signification
sociale devraient être présentées ;
✓ Le passage des documents d’un département à un autre devrait être
clairement montré ;
✓ Le rang ou la position et si possible, le nom de la personne réalisant la
procédure devraient être indiqués ;
✓ Un Flow-Chart séparé devrait être préparé pour chaque procédure, et
l'information indiquée doit être limitée à l'essentiel pour comprendre les
aspects significatifs du système et des contrôles qui s'y rattachent ;
✓ Chaque Flow-Chart doit avoir un numéro séparé. Les pages de chaque Flow-
Chart devraient être numérotées.. ils doivent être mis à jour à chaque audit ;
✓ Les déviations mineures du système peuvent être expliquées soit dans
l’espace réservé au narratif soit dans des notes séparées et ce, dans le but de
ne pas trop compliquer les F.C ;
✓ Un numéro est attribué à chaque opération.
Le Flow-Chart est plus économique et plus intelligible qu’une simple description
narrative, particulièrement lorsqu’il s’agit d’un système complexe.
Il favorise également la communication avec les audités, qui peuvent se rendre compte
du travail de l’auditeur et des résultats obtenus. Il améliore enfin la productivité de
- 92 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
F. Le diagramme de PARETO
Souvent, une confusion s’instaure entre l’évènement, qui est la conséquence, et le
problème qui est la cause. Un même événement peut avoir plusieurs causes, un même
problème peut entraîner différentes conséquences
Pour établir son diagnostic, l’auditeur aura intérêt à dresser la liste des causes
possibles et à les classer par ordre d’importance et par ordre chronologique. Pour ce
faire, le diagramme de PARETO est un instrument utile.
Son exploitation suppose le classement, en collaboration avec les audités, des
causes possibles d’un problème donné et l’analyse des diverses situations enregistrées
pour en déterminer et classer les causes par ordre d’importance.
Les résultats auxquels aboutit cet outil permettront à l’auditeur de localiser les
causes pour agir sur leur totalité et en cas d’impossibilité d’action immédiate, d’agir
progressivement en commençant par les plus importantes.27
27
P.Candau « Audit Social » p ; 103-105 Librairie Vuibert gestion, décembre 1985
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
28
Eric Vatteville “MESURE DES RESOURCES HUMAINES ET GESTION DE L’ENTREPRISE” Economica 1985
29
A.N.D.C.P. personnel, juin 1976
30
PHILIPPE LAURENT “Pratique de l’audit opérationnel” Les éditions d’organisation, collection audit, 1991
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Elaboration d’une liste définitive d’écarts et de défaillances constatés.
31
LAURE TOUGARD ET P.CANDAU “audit des associations » Les éditions d’organisation, collection audit
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 96 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
D. La notion d’écart :
Un écart est la distance qui sépare deux objets, ou encore la différence entre deux
images, deux représentations d’objets de nature comparable.
C’est la différence entre la valeur mesurée et la valeur choisie pour référence,
plus précisément c’est la valeur absolue de la différence entre une valeur observée et une
valeur particulièrement prise pour origine.
En audit social, on peut dire qu’un écart est la distance qui sépare un acte d’une
norme, une pratique effective d’une procédure écrite (qui peut être une disposition légale
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
32
Raymond Vatier “Audit de la gestion sociale” les éditions d’organisation. PARIS 1988
- 98 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. Généralité
La liste des causes fondamentales de dysfonctionnements et défaillances ayant
été établie et validée, doit être organisée pour constituer « le diagnostic » proprement dit.
Celui-ci consiste à porter à la connaissance des membres de l’entreprise
l’interprétation de sa situation en termes de conformité, d’efficacité ou stratégique.
Le diagnostic n’est cependant pas un exposé de type scientifique, il s’intègre
dans une démarche de gestion qui vise à améliorer les performances et le
fonctionnement de l’entité auditée.
En conséquence, le diagnostic, tel qu’il va être élaboré puis présenté à la
direction générale et aux membres de l’entité, est avant tout un instrument de
- 99 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
33
PHILIPPE LAURENT “Pratique de l’audit opérationnel” Les éditions d’organisation, collection audit, 1991
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 101 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
1. L’exactitude
Ce rapport doit présenter des faits étayés par des investigations suffisantes,
justifiables et vérifiables.
Il doit décrire les faits avec précision, en apportant les détails nécessaires à la
compréhension du phénomène évoqué.
2. La clarté
La clarté d’un rapport repose sur sa structure, son style et le choix des
formulations. Il est nécessaire de structurer le rapport en respectant une démarche
logique et un enchaînement rigoureux des parties (phrase courte, vocabulaire simple,
utilisation des tableaux, graphiques et schémas) . Le lecteur sait dès l’introduction où le
rapport va le conduire.
3. La concision
La recherche de la concision implique l’élimination des éléments qui ne sont pas
nécessaires à la compréhension. Plus celui ci sera bref, plus ce rapport sera apprécié.
Cela suppose que les éléments secondaires par rapport à l’objectif principal visé soient
éliminés ou inclus dans des annexes.
4. L’actualité
Le rapport d’audit social répond à des besoins immédiats et appelle à des actions
correctives. Les retards de présentation limitent son intérêt et sa portée. Il est donc
nécessaire de rédiger et remettre dans de brefs délais le rapport de mission.
Il est parfois souhaitable d’établir des rapports d’avancement permettant
d’entreprendre sans retard des actions correctrices jugées indispensables.
B. La forme du rapport
Ce rapport comporte généralement les parties suivantes :
1. Un résumé des conclusions ;
2. Une identification de la demande qui est à l’origine de la mission d’audit ;
- 102 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
C. Le contenu du rapport
- 103 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
L’avis doit être l’expression exacte de ce qu’il pense, ne comporte que des
éléments justifiables et appuyés sur des faits. Il doit répondre aux objectifs de la mission.
L’avis défavorable repose sur la constatation d’anomalies qui peuvent être
classées en mineures et majeures. L’anomalie mineure n’entraîne pas la formulation
d’une opinion défavorable à moins que se soit multipliée pour constituer un risque
majeur ou significatif.
L’auditeur doit hiérarchiser les risques évalués dans les différents domaines
audités. Il est appelé à juger si les objectifs principaux pourront être affectés de façon
importante par les dysfonctionnements constatés.
L’anomalie majeure empêche d’atteindre l’un des objectifs importants de l’entité
ou de l’un de ses services.
JEAN MARIE PERETTI a identifié quinze sources d’anomalies possibles, que nous
citerons à titre d’information34 (les causes de défaillance sont multiples et diversifiés) :
- Définitions insuffisantes d’objectifs
- Définitions insuffisantes des responsabilités
- Absence de manuel de procédures adéquates
- Formation insuffisante du personnel
- Absence de système de contrôle
- Absence de dispositions propres à garantir le respect des dispositions légales ou
internes
- Absence de mise à jour et d’actualisation
- Absence d’affectation d’un personnel suffisant
- Absence de coordination
- Absence d’équipement suffisant
- Absence de fixation et de respect de délais
- Attitude non satisfaisante du personnel
- Erreurs humaines
- Absence de fixation de priorité
- Surveillance insuffisante
34
Jean Marie Peretti et Jean Luc Vachette « Audit Social » Edition Organisation Paris 1984
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
2. Les recommandations
L’audit se distingue d’un pur diagnostic par la formulation de recommandations,
c’est à dire de propositions d’actions que les audités devraient mettre en œuvre pour
corriger des situations jugées dysfonctionnelles.
Toutes les recommandations devraient être de nature positive et concerner des
points précis. L’auditeur ne met jamais en œuvre ce qu’il a proposé. Comme le
soulignent, P.Candau et L.Tougard « identifier une situation insatisfaisante est de la
responsabilité de l’auditeur, la corriger est celle du gestionnaire ou responsable »35.
Les recommandations devraient être considérées et non suivies au pied de la
lettre, sauf dans le cas où il s’agit d’obéir à des prescriptions légales ou à des règles
impératives.
Toute déficience constatée devrait être accompagnée d’une recommandation
visant à éliminer le problème ou à créer les conditions propres à rendre la situation
acceptable pour l’entité. La recommandation doit donc toujours être faite en termes
concrets et opérationnels, permettant une implication directe.
Le choix de la recommandation sera déterminé à partir d’un certains nombre de
critères qui seront précisés le plus souvent avec les audités tels que :
- Le degré de facilité de mise en œuvre
- Le temps estimé nécessaire pour l’exécution
- Le coût estimatif
- Le gain espéré (en termes : monétaire, temps, efficacité, efficience…)
- La possibilité d’étendre les solutions à d’autres domaines ou secteurs de
l’entité
- L’impact sur les personnes et la capacité de ces personnes à accepter ces
recommandations
- La répercussion possible sur d’autres domaines
35
LAURE TOUGARD ET P.CANDAU “audit des associations » Les éditions d’organisation, collection audit
- 105 -
DEUXIEME PARTIE : LA PRATIQUE DE
L’AUDIT SOCIAL
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
INTRODUCTION
Confronté au manque d’un cadre conceptuel régissant les missions d’audit social,
la rareté des normes et des schémas standards, l’auditeur social s’appuie sur son
expérience et sur une méthodologie que nous avons essayé de décrire, de la manière la
plus objective, dans la première partie de ce mémoire.
Il apparaît donc que la connaissance de l’état de l’art en matière de gestion
sociale est fondamentale pour l’efficacité de la démarche d’audit social, sans oublier
l’acuité du bon sens de l’auditeur.
Cette partie propose des approches, sans aucun doute améliorables, mais pouvant
servir à une initiative à la pratique de l’audit social, à une codification de quelques
méthodes propres à la gestion sociale, à affiner les diligences pour une activité qui
deviendra peut-être une nouvelle profession avec sa propre déontologie.
La question qui se pose est de savoir comment on peut mettre en application
cette théorie méthodologique de l’audit sur des domaines dont certains, ont été énumérés
précédemment.
Il est impossible de faire le tour de ces domaines, dans le cadre de ce mémoire,
compte tenu de l’étendue et de la variété des activités à auditer. Ainsi, nous avons choisi
trois domaines, les plus porteurs de risques où les missions d’audit social sont
fréquentes.
- 107 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Le deuxième chapitre abordera, dans le même esprit pratique mais par une
approche plus approfondie, l’audit de la paie et de la rémunération. L’audit de la paie est
considéré comme un prolongement de l’audit financier et on l’aborde généralement dans
une optique de vérification comptable. La perspective adoptée pour l’audit social tend à
s’élargir pour apprécier non seulement la fiabilité et la conformité des opérations de paie
mais aussi pour évaluer son efficacité. L’audit de la rémunération recouvre de multiples
domaines (la fixation du salaire, l’audit du salaire individualisé, l’audit de l’indexation
du salaire, l’audit des charges fiscales et sociales…). Nos objectifs d’audit seront centrés
sur : la conformité des outils et des politiques de rémunération au droit et aux règles,
l’efficacité des procédures et la qualité de leurs informations, et enfin la nature et le
degré de maîtrise des risques liés aux politiques salariales.
- 108 -
CHAPITRE -I- L’AUDIT DU RECRUTEMENT
Le recrutement d’un individu doit être considéré comme une greffe d’organe, en
conséquence, toutes les causes de rejet sont à surveiller et à éliminer. Ces causes sont
nombreuses :
- L’entreprise n’aura pas bien défini ses besoins et le candidat retenu sera sur ou
sous dimensionné par rapport au poste, ce qui conduira à une situation de
séparation avec pour conséquence des coûts supplémentaires et des pertes de
productivité.
- L’intégration du nouvel arrivant ne sera pas correctement réalisée : la greffe ne
prend pas.
- Le recrutement aura été décidé et réalisé en catastrophe, donc l’entreprise se
sera elle-même privé de candidatures.36
Afin d’éliminer ces causes de rejet, l’entreprise doit définir sa stratégie
d’évolution des effectifs et des compétences, ses compagnes de recrutement, et
finalement gérer les entrées dans l’entreprise tant du point de vue psychologique et
humain que de point du vue des coûts.
Pour procéder à un audit de recrutement, il est nécessaire d’élaborer le référentiel
adéquat (d’ordre public ou privé) et notamment du processus du recrutement et de la
structure des coûts y afférente. Dans chaque étape du processus, l’auditeur décèlera les
points forts et les défaillances à l’aide d’indicateurs qui lui permettront d’apporter une
appréciation sur :
- La conformité du processus de recrutement
- L’efficacité et l’efficience de la politique de recrutement
36
BERNART MARTORY ET DANIEL CROZET « GESTION DES RESSOURCES HUMAINES » DUNOD PARIS 2001
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
recrutement (§1). Il identifie les coûts possibles qui peuvent être générés à l’occasion
d’une campagne de recrutement (§2). Et enfin, il doit énumérer et regrouper le
référentiel d’ordre juridique et réglementaire qui doit être respecté (§3).
§1. LES NORMES DE GESTION SOCIALE
Une bonne démarche de recrutement peut s’opérer sur une suite de huit étapes
essentielles à savoir :
A. La définition du poste
La définition du poste se concentre sur trois axes principaux :
a. La mission du poste : il s’agit de situer le poste dans la réalisation des
objectifs de l’entreprise ;
b. Les principales responsabilités : cette section décrit les tâches que le
titulaire aura à réaliser, c’est la partie la plus délicate de la définition du
poste ;
c. Le positionnement dans la structure : cette section permet de repérer le
poste, soit dans l’organigramme, soit en décrivant les relations
hiérarchiques du poste avec les autres postes ainsi que ses marges de
manœuvre et du niveau de ces responsabilités.
- 110 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Le recrutement peut être effectué par différents moyens, le plus souvent par
connaissance, cooptation, affichage sur le lieu d’embauche. Il peut aussi être confié à un
organisme extérieur.
Le tableau suivant récapitule les voies de recrutement les plus utilisées dans le marché
de travail :
Sources de
Présentation Observations
recrutement
Système par lequel il revient Candidatures bien
aux membres du personnel d’en adaptées aux postes à
Cooptation ; auto
choisir les nouvelles recrues pourvoir, mais ne
recrutement
constituant qu’un apport
marginal
- 111 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
C. La compagne de recrutement
L’élaboration d’une compagne de recrutement commence par l’identification des
cibles, détermination de la durée, sélection des médias les mieux adaptés, rédaction du
texte d’annonces de recrutement et sélection des candidatures.
- 112 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
La sélection des médias doit être adaptée au type de poste à pourvoir. En effet, la
combinaison entre la durée de la campagne, les dates de parution et le nombre de médias
utilisés doit être étudiée pour atteindre la plus grande efficacité.
- 113 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 114 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
37
BERNART MARTORY ET DANIEL CROZET « GESTION DES RESSOURCES HUMAINES » DUNOD PARIS 2001
- 115 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 116 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 117 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Références Contenus
Loi n° 66-27 du 30 avril 1966, portant Articles : 8, 9, 53, 258, 278, 280 et 282
promulgation du Code du travail
- 118 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Loi n°81-75 du 9 août 1981, relative à la * Décret n°88-733 du 7 avril 1988 relative
promotion de l’emploi des jeunes, telle à la promotion de l’emploi des jeunes
que modifiée par la loi 93-17 du 22 février * Décret 93-1049 du 3 mai 1993 portant
1993 encouragement à l’emploi des jeunes
- 119 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 120 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Evaluation du poste
Audit de la définition du profil
du titulaire
Audit de la méthode de
sélection des candidatures
Audit de la décision
d’embauche
Audit de l’intégration de la
nouvelle recrue
- 121 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A partir des résultats d’entretiens menés avec les différents responsables, des
documents écrits, qu’ils soient internes ou externes, et autres sources d’informations,
l’auditeur établira un constat de la situation, afin de déterminer l’efficience et l’efficacité
des procédures et politiques de recrutement mises en œuvre, de diagnostiquer les
problèmes éventuels, d’en connaître les causes et de proposer des recommandations de
solutions.
L’auditeur doit toujours se référer au référentiel choisi pour dégager des écarts
éventuels.
Il doit analyser la structure et l’importance des coûts du processus de
recrutement. Les huit étapes du processus à auditer se traduisent toujours en termes de
coûts et de résultats qu’il convient d’analyser étape par étape.
A. Audit de conformité
C’est la conformité des étapes du processus de recrutement avec les obligations
légales et conventionnelles (code de travail, conventions collectives, lois et décrets, dont
nous avons cités, ci dessus, les plus importants). Il vérifiera si les autorisations
budgétaires ont bien été formalisées et définies, si les contrats de travail sont conformes
et complets, si la confidentialité est assurée…
- 122 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Domaines Indicateurs
- 123 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
reconversion et autres
- Echec des candidats choisis par des cabinets
Ces analyses, complétées par celles portant sur le respect des exigences légales
réglementaires ou conventionnelles, permettront à l’auditeur d’établir une liste des
défaillances et des problèmes, de les hiérarchiser et de proposer les recommandations
jugées nécessaires pour y remédier.
- 124 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 125 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
répétitif des opérations liées à la paie et l’importance des calculs à effectuer ont conduit
les entreprises à informatiser la paie et les tâches annexes (comptabilité générale et
analytique).
Un audit de la paie a pour objectifs :
De vérifier la conformité des pratiques avec la législation et les procédures en
vigueur ;
De s’assurer de la sécurité des procédures de la paie (fiabilité du système de
contrôle interne) ;
De juger son efficacité à partir de certains indicateurs tels que la régularité,
l’exactitude, la personnalisation des bénéficiaires ;
De s’assurer que les séparations de fonctions sont suffisantes.
Dans cette section, nous allons exposer le processus de la paie (§1), analyser les
opérations d’ordonnancement (§2), décrire le déroulement des paiements des salaires
(§3), et enfin présenter la synthèse et l’analyse des informations collectées (§4).
38
BERNART MARTORY ET DANIEL CROZET « GESTION DES RESSOURCES HUMAINES » DUNOD PARIS 2001
- 126 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Fonctions opérationnelles : détermination des niveaux de rémunération,
autorisation des primes, autorisation des heures supplémentaires ;
Fonction de conservation : distribution des enveloppes de paie, l’établissement
du relevé des temps de travail doit être séparé de la préparation de la paie, la
préparation de la paie doit être séparée de la centralisation de la paie.
Une grille de séparation de fonctions paie-personnel peut être établie par l’auditeur
de la manière suivante :
Personnel
Fonctions
concerné
1. Approbation des entrées ou sorties de personnel
2. Détermination des niveaux de rémunérations
3. Autorisation des primes
4. Approbation des heures travaillées
5. Préparation de la paie
6. Vérification des calculs
7. Approbation finale de la paie après sa préparation
8. Préparation des enveloppes de paie
9. Distribution des enveloppes
10. Signatures des chèques ou ordre de virement de salaire
11. Rapprochement du compte banque réservé aux salaires
12. Centralisation de la paie
13. Détention des dossiers individuels du personnel
14. Comparaison périodique du journal de paie avec les
dossiers individuels
15. Autorisation d’acomptes ou avances
- 127 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 128 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 129 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 130 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
mise à jour et que les archives sont conservées en conformité avec les exigences légales
et les normes de sécurité.
- 131 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- Les sécurités doivent être prises pour la protection des espèces entre le
moment où elles sont retirées de la banque et le moment où elles sont remises
aux bénéficiaires ;
- Les enveloppes non réclamées au delà d’un délai qui peut être fixé à 15 jours
doivent être reversées à la banque.
Ainsi l’auditeur peut attirer l’attention de l’audité sur la nécessité de moderniser
les procédures de paiement des salaires. Le passage du paiement par espèces au
paiement par chèques ou bien du chèque au virement semble l’une des objectifs à viser.
L’informatisation de la paie garantit au mieux la réalité et l’exhaustivité des opérations
répétitives tout en offrant les moyens de contrôle appropriés.
Certains indicateurs peuvent servir à vérifier la vraisemblance de certains
montants tels que les sorties de valeurs avec les totaux de paie, les retenues mensuelles
payées à l’Administration fiscale et sociale.
L’auditeur doit s’assurer que les dispositions légales et réglementaires sont
respectées en ce qui concerne la tenue à jour des livres d’entrées et sorties du personnel,
le livre des congés payés et le paraphe des livres de paie.
Procédures de
Indicateurs (défaillances) Risques
paie
39
P.Candau « Audit Social » Librairie Vuibert gestion, décembre 1985
- 132 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 133 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
de la masse salariale
- 134 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. Les rémunérations
La rémunération est définie par les articles 134 à 151 et l’article 333, du code de
travail tunisien. Elle est aussi définie par le code de procédures civiles et commerciales,
par le code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les
sociétés et aussi par la loi 60-30 relative à l’organisation de la sécurité sociale.
« La rémunération est définie comme étant les éléments des salaires, émoluments,
indemnités et tous autres avantages, en espèces ou en nature liés à la qualité de salarié,
accordée directement ou indirectement, y compris les avantages accordés par
- 135 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
C. L’individualisation de la rémunération
L’individualisation permet l’indemnisation des contraintes, la reconnaissance
d’attitudes valorisées par l’entreprise et la prise en compte des résultats personnels.
Depuis ces dernières années, les enquêtes démontrent que l’individualisation et
l’intéressement gagnent du terrain au sein des entreprises tunisiennes. Il s’agit d’intégrer
davantage les résultats personnels dans la feuille de paie. C’est le fait d’indexer une
partie de la rémunération sur le résultat, la production, les ventes, etc.
40
Article 42 de la loi 60-30, relative à l’organisation des régimes de sécurité sociale dans le secteur privé
- 136 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
41
Jean-Pierre TAIEB et Françoise LE RUEROU « La masse salariale » DUNOD, Paris, 1997
- 137 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
La masse salariale sociale est définie comme étant la somme des éléments de
salaire qui sont soumis aux cotisations de sécurité sociale ou qui en sont exonérés en
tenant compte de certains plafonds et conditions particulières. Cette définition est
utilisée par le technicien de la paie qui doit se soumettre aux normes et aux lois du code
de la sécurité sociale et du code de l’impôt.
La masse salariale comptable a été prévue par le nouveau système comptable des
entreprises il s’agit de toutes les rémunérations, commissions, charges communes et
charges sociales du personnel, y compris les rémunérations allouées aux administrateurs,
gérants et associés. Les éléments de cette masse sont énumérés par la nomenclature des
comptes de la sous-classe 64.
La masse salariale budgétaire est déterminée à partir de la masse salariale sociale
en retranchant les éléments inutiles (avantages en nature exonéré…) et en ajoutant les
éléments utiles pour reconstituer la base de gestion.
Un audit de la masse salariale est déclenché pour différentes raisons et
notamment lorsque :
- Les charges de personnel représentent une part importante des charges
d’exploitation ou du chiffre d’affaires ;
- L’évolution des charges de personnel suit une progression anormale par rapport
aux objectifs de l’entreprise ;
- On se prépare à une négociation sociale collective ;
- On voudrait améliorer les prévisions budgétaires afin de mieux maîtriser cette
masse ;
- On voudrait éviter les redressements et les pénalités dus à un éventuel contrôle
fiscal ou social ;
- On voudrait connaître l’effet de la variation d’un facteur (taux ou chiffre) sur
l’évolution de la masse salariale : variation du temps de travail ou des heures
supplémentaires, modification de l’organisation de travail, augmentations
individuelles ou collectives, variation du nombre de jours travaillés ou
d’absence, augmentation des taux de sécurité sociale ou de retenues fiscales…
L’audit de la structure et de la masse salariale débouche sur l’examen de la
pertinence des politiques adoptées et de leur cohérence avec les objectifs fixés par
l’entreprise en matière de rémunération, de gestion de personnel et de compétitivité.
- 138 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. L’audit de conformité
L’audit de conformité mène l’auditeur à évaluer les pratiques de l’entreprise par
rapport à la réglementation en vigueur et les instructions de la direction générale et
apprécier la qualité d’information diffusée par le service qui gère les ressources
humaines.
- 139 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
B. Audit d’efficacité
L’audit d’efficacité a pour objectif d’améliorer la qualité de la gestion des
rémunérations en essayant d’atteindre les objectifs fixés au moindre coût. Cela suppose
aussi l’efficacité et l’efficience des systèmes d’information et des procédures ou des
politiques.
L’efficacité est la capacité d’une procédure ou d’une politique à atteindre les
objectifs attendus. L’efficacité d’un système d’information repose sur la vérification de
ses caractéristiques qualitatives pour garantir la production et la divulgation
d’informations utiles à la prise de décision. Les quatre principales caractéristiques
qualitatives sont l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la comparabilité.43
L’audit d’efficacité s’exerce par un contrôle à cinq niveaux :
- La cohérence des procédures avec les choix de l’entreprise en matière de
politique de rémunération ;
42
Jacques IGALENS et JEAN-MARIE Peretti « Audit des rémunérations » les éditions d’organisation Paris, 1986
43
Paragraphe 19 du décret n° 96-2459 du 30 décembre 1996 portant approbation du cadre conceptuel de la
comptabilité
- 140 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
C. Audit stratégique
Une mission d’audit stratégique de la rémunération aura pour objectif de vérifier
si la politique suivie est conforme aux objectifs fixés, à sa stratégie globale ainsi qu’à sa
stratégie sociale.
L’auditeur apprécie l’adaptabilité de la politique de rémunération aux spécificités
de l’entreprise et à l’évolution de son environnement. Il vérifie si la politique de
rémunération en plans et programmes est réalisée. Son attention doit être attirée sur les
différentes composantes de la séquence stratégique : diagnostic et planification,
exécution et mise en œuvre, suivi et contrôle, analyse et amélioration.
Dans la pratique, une mission peut toucher plusieurs niveaux, à partir du cadre de
la mission, l’auditeur est en mesure d’établir un plan de mission bien définie, afin de
bien délimiter son champ et son domaine.
Pour réussir la mission, il est nécessaire que l’auditeur respecte une démarche
d’investigation progressive, que nous avons déjà exposée dans le chapitre deux de la
première partie.
- 141 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 142 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
3. L’environnement salarial
L’auditeur compare l’évolution des pratiques salariales avec des entreprises
comparables ; il évalue le climat social de l’entité auditée, le degré de motivation du
personnel, l’état des négociations sociales en matière de rémunération.
Comme nous l’avons déjà évoqué, lors d’une mission d’audit de conformité,
l’auditeur effectue un inventaire du référentiel et des règles sur lesquels il va se baser
- 143 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 144 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
44
Décret n° 73-247 du 25 mai 1973, relatif à la procédure de fixation des salaires
- 145 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
1. La fixation du salaire
La fixation des salaires dépend de la politique salariale de l’entreprise.
L’auditeur demandera toutes les informations et les documents qui décrivent les
principes de la politique sociale. Un questionnaire peut être utile pour mieux décrire et
connaître les règles internes en matière de fixation de salaire. Voici un exemple de
questionnaire qui peut être adopté pour mettre en évidence les procédures internes de
fixation des salaires :
- 146 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 147 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
45
Jacques IGALENS et JEAN-MARIE Peretti « Audit des rémunérations » les éditions d’organisation Paris, 1986
- 148 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
recrutement etc.). Cette méthode est considérée comme idéale sur les plans économique
et technique.
L’auditeur examine en premier lieu le type d’individualisation pratiqué et
analyse les résultats attendus ou constatés en suivant la démarche ci-après :
a) Examiner l’origine de l’individualisme : identifier les documents qui décrivent
les objectifs, de l’entreprise sur ce point ainsi que les raisons et les dates d’effet.
Il étudie les bases de sa détermination et son évolution par rapport aux résultats,
à l’amélioration ou un autre niveau considéré comme seuil.
b) Examiner les modalités et les règles de répartition de l’enveloppe : Qui décide la
ventilation et la fixation des taux ? Existe t-il des procédures d’évaluation
objectives des performances individuelles ? Existe t-il un contrôle hiérarchique
systématique ? L’auditeur essaie de mesurer le poids réel et les taux des
augmentations individuelles ainsi que l’importance des progressions sur les 5
ans. Il identifie les personnes bénéficiaires et ceux qui n’ont pas fait l’objet de
mesures individuelles et les raisons.
c) Evaluer les incidences sur la productivité et le climat social : l’auditeur doit
identifier les outils prévus par l’entreprise pour mesurer l’impact des
augmentations individuelles et leur incidence sur la productivité ou la
performance. A cet effet, il s’appuie le plus souvent sur une situation de base
mesurée par des indicateurs ou ratios pour calculer cet impact en fonction d’une
règle ou d’un taux de réalisation d’objectifs.
- 149 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Afin d’aider l’auditeur dans cette démarche, huit questions peuvent servir de base
à ses investigations :
Qui est le responsable de la gestion des avantages sociaux ?
Y-a-t-il une coordination entre les programmes de rémunération directe et
indirecte ?
Jusqu'à quel point les avantages sociaux correspondent-ils aux besoins des
salariés ?
Les responsables du recrutement sont-ils informés des avantages sociaux et
utilisent-ils cette information lors des entretiens d’embauche ?
Dans un contexte d’augmentation constante des coûts et de diminution des
pouvoirs d’achats, les employés sont-ils conscients et informés des avantages
économiques qu’ils en retirent46 ?
L’entreprise bénéficie-elle de l’exonération sociale et fiscale de ces avantages, en
respectant les conditions et les plafonds des abattements, fixés par les lois ?
Quel est le rapport coût/avantage des participations des employés aux divers
avantages accordés ?
Quelle est l’efficacité des politiques d’avantages sociaux en matière d’atteinte
des objectifs de l’organisation ?
L’ensemble de ces questions doit permettre à l’auditeur de porter un jugement
sur la valeur de ces avantages.
46
Un dispositif appelé « bilan social individuel » qui informe régulièrement les employés des droits acquis
- 150 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
souscription ou d’acquisition des actions ou parts sociales concernées par l’option ainsi
qu’au délai imparti pour la levée de l’option47.
Ce mécanisme a notamment pour but :
- D’attirer des compétences pour exercer dans la société ;
- De retenir et fidéliser les compétences qui exercent dans la société ;
- Et d’inciter les employés de la société à accroître leur productivité.
47
Prévu par l’article 48 bis du code de l’impôt sur les sociétés (ajouté par l’article 45 de la loi de finance pour l’année
2000)
- 151 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 152 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 153 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
9- Les aides exceptionnelles Le décret n’a pas prévu de plafond à ces aides,
accordées à l’occasion d’un l’abattement sera effectué sur le montant
événement malheureux ou d’un intégral
décès
12- Les montants accordés aux L’ordre de mission doit préciser la destination,
agents de l’entreprise chargés l’objet, la date de départ et celle de retour
d’effectuer des missions à Les frais à rembourser doivent être appuyés par
l’intérieur de la République en les factures et pièces justificatives nécessaires
contrepartie du séjour, de la
restauration et du transport sous
réserve de présentation d’un ordre
de mission
- 154 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
DT/repas
15- Le transport du personnel des Aucune condition ou plafond n’a été prévu,
compagnies aériennes, maritimes l’abattement se fait sur le montant intégral
et terrestres
18- Les primes supportées par Aucune condition ou plafond n’a été prévu,
- 155 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
21- Les montants et avantages Ces montants ne doivent pas être exagérés par
- 156 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
accordés aux étudiants et élèves en rapport au travail qui peut être fourni par
contrepartie des travaux l’intéressé
saisonniers accomplis durant les
vacances officielles
22- Les montants accordés aux Dans la limite des montants octroyés à leurs
étudiants stagiaires dans le cadre homologues bénéficiant de stages d’initiation à
des stages obligatoires exigés par la vie professionnelle (SIVP)
la nature de leurs études
24- Les dommages et intérêts fixés Sur présentation des jugements justificatifs
judiciairement et octroyés en Ces montants sont exclus, pour la détermination
réparation d’un préjudice du plafond légal des abattements de 5%
- 157 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Parmi ces frais on peut citer : Les frais de déplacement et de mission à l’étranger,
les frais de réception et de banquets, les jetons de présence accordés aux employés, les
commissions accordées aux intermédiaires non employés par l’entreprise, les frais de
transport lorsqu’il est assuré directement par l’entreprise, les frais de logement et de
restauration accordés au profit des salariés qui sont astreints à rester sur les lieux de
travail du fait de la nature de l’activité ou de l’éloignement du lieu de travail… Il y a lieu
de rappeler que ces charges étaient énumérées parmi la liste des avantages exonérées ou
plafonnées, dans le décret précédent n°99-1011 du 10 mai 1999.
48
Mémento Comptable Francis Lefebvre édition 2004 « Instrument de capitaux propres, paiements en actions et assimilés »
paragraphe 8420
- 158 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- 159 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
S1 = S - S0
- 160 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
cette liste, les avantages accordés aux agents immatriculés à un autre régime de sécurité
sociale (nous les avons cités ci dessus).
L’analyse et le traitement de ces charges se déroulent comme suit :
Un tableau récapitulatif des 24 avantages prévus par le décret 2003-1098 du 19
mai 2003, doit être établi. Ce tableau fait apparaître les charges effectivement
supportées par la société (information collectée auprès du service personnel, de la
comptabilité générale ou analytique). Le total de ces frais sera désigné par (A).
L’étude de ces avantages et l’application du décret permet de déterminer le
montant global des exonérations.
Pour chaque avantage, on doit vérifier l’existence des conditions d’exonération et
calculer les plafonds d’abattements (cités dans le tableau précédent). Le montant
total de ces abattements sera désigné par (A0)
A partir de ce tableau nous pouvons arrêter le montant des avantages qui :
- Ne remplissant pas les conditions d’exonération ou alors
- dépassant les plafonds fixés au titre de chaque élément
Ce montant sera désigné par (A1), est alors déclarable de plein droit à la CNSS.
A1 = A - A0
- 161 -
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
D = A0 - P
- Si A0 - P < 0 => (A0 < P), aucun dépassement n’est à constater, la société a
- Si A0 - P > 0 => (A0 > P), étant donné que le montant des exonérations A0 ne
- 162 -
Total des Avantages Calcul du plafond Salaires à
abattements prévus dépassant les légal déclarer
par l’article 1er du plafonds ou P = 5% x (S1 + A)
décret (conditions n’ayant pas rempli
et plafond) A0 les conditions
L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
49
la prescription court du premier jour du trimestre suivant celui auquel les cotisations se rapportent: article 110 de la
loi 60-30 du 14 décembre 1960
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Ce taux varie entre 0,4% et 4% selon la nature de l’activité, celle qui présente un
risque plus élevé d’accident et d’atteinte de grave maladie professionnelle, sera
frappée du taux approprié pour couvrir ce risque. La totalité des cotisations
afférentes à ce régime sont supportées par l’employeur.
- Le régime complémentaire de pension de retraite complémentaire
Ce régime, auquel l’affiliation est facultative, a été institué par un arrêté du
Ministre des affaires sociales du 18 novembre 1978 – J.O.R.T n° 79 du 24
novembre 1978. Il est prévu pour les agents dont les revenus globaux par année
dépassent 6 fois le SMIG mensuel régime 48H par semaine de travail. Il est à
rappeler que la pension de retraite est calculée, dans tous les cas de figure, à
concurrence de six fois le SMIG. Le taux étant fixé à 9 % réparti entre :
- 6 % à la charge de l’employeur
- 3 % à la charge du salarié
A. Le référentiel d’audit
L’imposition de salaire fait partie de la fiscalité des personnes. Indépendamment
de l’impôt sur le revenu personnellement dû par le salarié, les traitements et salaires
peuvent être soumis à diverses taxes ou participations à la charge de l’employeur, tel que
la taxe de formation professionnelle, la participation au fonds de promotion des
logements sociaux.
L’imposition a été prévue par :
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Revenu brut
Au terme de l’article 25 du code de l’IRPP, il s’agit de toutes les rémunérations
perçues à raison d’une profession salariée. Leur dénomination, leur forme, leur mode de
calcul ou de versement sont sans influence à cet égard. Il comprend aussi bien les
sommes fixes que les commissions sur les ventes ou les participations aux bénéfices et
les primes, gratifications, avantages en nature ou indemnités diverses qui peuvent s’y
ajouter : primes de travail posté, de travail de nuit, indemnités de congés payés,
d’ancienneté, etc.
Toutes ces rémunérations rentrent dans la catégorie des traitements et salaires, dès lors
que le bénéficiaire les a perçues en qualité de salarié.
Les indemnités de salissure et de panier ne constituent pas un complément du
revenu imposable (Note Commune n° 2 du 3 février 1990).
D’une manière générale, possèdent la qualité de salariés tous ceux qui sont liés à
un employeur par un contrat de travail ou encore qui sont tenus, vis-à-vis de ceux qui
utilisent leurs services, par des liens de subordination ou d’étroite dépendance (statut
professionnel, discipline, etc.)
Avantages en nature
Aux sommes touchées en espèces, s’ajoute, le cas échéant, la valeur des
avantages en nature (logement, nourriture, électricité, etc.)
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
L’article 26-III du Code de l’IRPP et de l’IS énonce que les avantages en nature
sont évalués d’après leur valeur réelle. A titre d’exemple on peut citer les avantages
suivants :
- La prise en charge par l’employeur de la facture d’électricité, de gaz, de
téléphone, d’eau…Ces consommations sont prises en compte pour leur
montant réel tel qu’il ressort des relevés et de l’application des tarifs en
cours.
- La prise en charge des frais de séjour dans le cadre de l’assistance technique.
- La prise en charge des frais de logement mis à la disposition d’un salarié par
l’entreprise qui en est locataire.
- La prise en charge de la réparation et de l’équipement du véhicule
appartenant au salarié ou encore des dépenses et frais personnels.
- Les bons de carburant octroyés aux chefs d’entreprise et employés.
- Les repas payés par l’entreprise, à l’exclusion de ceux payés sur le fonds
social, ou de la part supportée par le salarié.
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Yadh BELLAGHA “Tunisie fiscal” Editions FRANCIS Lefebvre 1996
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reverser l'impôt sur le revenu dégrevé ainsi que les pénalités exigibles
conformément à la législation en vigueur.
51
Article 45 de la loi de finance pour la gestion 2005 du 31 décembre 2004 JORT n° 105 page 3440, allégement de la
charge fiscal des salariés payés au SMIG par l’augmentation du montant de la déduction de 1500 D à 2000 D
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- Les bases des taxes ont-elles été vérifiées et rapprochées avec la comptabilité et
autres documents ?
- A-t-on vérifié les conditions de libération des taxes dues ?
- En cas d’augmentations des charges patronales (sociales ou fiscales), A-t-on
prévu une procédure d’analyse des écarts ? (augmentation de l’effectif, des
salaires, des taux, des avantages, etc.)
Il apparaît très souvent que les entreprises commettent des erreurs dans le calcul
des charges fiscales ou sociales. Ces erreurs sont le plus souvent liées aux bases de
calcul, ce qui expose l’entreprise à un risque de redressement accompagné de pénalités
de retard. C’est pourquoi, l’auditeur essayera d’évaluer ce risque.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
cohérents et non ambigus. Mais lorsque l’auditeur adopte une méthodologie basée sur
des référentiels bien choisis, il peut évaluer l’efficacité du processus de formation même
de façon approximative.
52
P.Candau « Audit Social, méthodes et techniques pour un management efficace » Librairie Vuibert gestion,
décembre 1985
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BERNART MARTORY ET DANIEL CROZET « GESTION DES RESSOURCES HUMAINES » DUNOD PARIS 2001
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Prix de revient d’une heure de formation = Budget réalisé (coût total) / Nombre
d’heure ;
Taux de participation = budget réalisé / masse salariale ;
Coût d’un stagiaire = Budget consommé (coût total) / Nombre de stagiaires ;
Proportion des dépenses pédagogiques = coût pédagogique / budget réalisé.
54
P.Candau « Audit Social, méthodes et techniques pour un management efficace » Librairie Vuibert gestion,
décembre 1985
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BERNART MARTORY ET DANIEL CROZET « GESTION DES RESSOURCES HUMAINES » DUNOD PARIS 2001
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
2. L’efficacité organisationnelle
C’est à ce niveau que l’auditeur doit vérifier la véritable efficacité de la
formation et ce à travers des indicateurs directs et indirects de performance.
- Les indicateurs directs de performance : sont représentés par l’augmentation de la
production, la variation positive du chiffre d’affaires ou de la valeur ajoutée, la
rentabilité par activité, l’amélioration de la qualité, le taux de promotion dans la
population formée, l’indice de satisfaction des formés…,ils seront appréciés avant et
après formation. Il faut noter qu’on ne peut pas attribuer, uniquement à la formation,
toutes ces performance, d’autres facteurs peuvent y contribuer, mais il est impossible
de mesurer la part exacte de la formation.
- Les indicateurs indirects de performance : il s’agit d’une amélioration des conditions
de l’activité (obtenir un climat social favorable, diminution des taux de rebuts,
niveau de satisfaction des clients, rationalisation de la consommation de la matière,
baisse de dysfonctionnement, baisse de l’absentéisme, des accidents de travail…).
Enfin, pour mieux mesurer les retours sur formation, l’auditeur doit dresser le
bilan synthétique d’efficacité d’un projet de formation, nous proposons le modèle
d’ALAIN. MEIGNANT qui se schématise comme suit56 :
56
Alain Meignant, “Rentabiliser l’investissement en formation : vrais et faux problèmes », l’enjeu humain, CEPP,
1989.
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
les effets sur les structures et les rapports de forces, à travers les deux mécanismes
suivants :
Pour l’agent formé, toute élévation jugée substantielle du niveau du savoir
équivaut à un accroissement de son pouvoir, et de son corollaire qui est la
rémunération La connaissance élargit les fonctions de l’employé, en lui
offrant la possibilité de résoudre des problèmes jusqu’alors insolubles.
Le supplément de la connaissance peut remettre en cause la hiérarchie, et
peut provoquer une restructuration du pouvoir dans l’entreprise. L’auditeur
doit vérifier, d’une manière confidentielle, si les supérieurs hiérarchiques
n’ont pas mis de contraintes pour empêcher la mise en œuvre des nouvelles
connaissances, ou s’ils n’ont pas élargi les attributions des formés. D’un autre
coté l’auditeur apprécie les agissements individuels ésotériques du formé qui
garde pour lui ses connaissances, en laissant ignorer la démarche à ses
supérieurs.
Domaines Indicateurs
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
- Variation de la production
- Variation de la qualité de la production
- Modification des comportements
Résultats de la formation - Taux de promotion parmi la population formée
- Taux des formés satisfaits
- Taux des absents ou des abandons
- Nombre de formés par stage
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
A. L’analyse de cohérence
C’est une technique qui permet la vérification de la corrélation entre un élément
par rapport à d’autres. On peut vérifier la cohérence entre : procédures-objectifs-
formation (on parle dans ce cas de cohérence interne), ou bien entre programmes de
formation-politique et stratégie globale de l’entreprise (il s’agit de la cohérence externe).
1. La cohérence interne
Les différentes étapes du processus de formation, seront reprises en lignes et en
colonnes sous forme de matrice, ensuite on constate la cohérence ou la non cohérence
entre ces divers éléments.
L’absence de cohérence peut être constatée en cas où : les programmes choisis
ne répondent pas aux besoins réels, les méthodes pédagogiques utilisées sont
inappropriées, le recours à des programmes théoriques pour former la mise en marche et
l’entretien d’une machine, les profils des formateurs choisis, ne correspondent pas aux
besoins exprimés dans la matière enseignée…
L’analyse de cohérence interne permet de vérifier si les objectifs visés par
l’entreprise, ont été atteints, grâce aux procédures et moyens financiers, humains et
logistiques, qui ont été mis en place par les responsables hiérarchiques.
2. La cohérence externe
La cohérence externe est vérifiée entre les résultats de l’action de formation
d’une part et les politiques, les procédures et la stratégie de personnel dans son
ensemble, d’autre part.
La cohérence externe peut être vérifiée entre : l’adéquation entre le système
d’information au personnel et l’état de la formation, le résultat de la formation et la
gestion des compétences, les plans de formation et l’investissement ou la croissance
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
CONCLUSION GENERALE
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
Nous avons mis en exergue, dans une première partie, l’aspect théorique
de l’audit social, son évolution, son apport en matière de sécurité et de
développement, ainsi que ses domaines et son champ d’application. Nous avons
exposé ensuite, une approche méthodologique pour la conduite d’une mission
d’audit social. Cette approche décrit les étapes fondamentales, qu’un auditeur doit
en tenir compte pour présumer qu’il a bien rempli toutes les règles de diligence
normale, et les normes prudentielles d’audit. Le développement méthodologique
actuel dans les divers domaines de l’audit social est la garantie des succès futurs.
L’approfondissement méthodologique passe en effet par :
- la présentation du cadre général de l’audit social, notamment, les
conditions d’acceptation de la mission, la prise de connaissance de
l’entreprise et son environnement, le choix du référentiel à adopter.
- La préparation du plan et du guide d’audit : bien que chaque audit social
soit différent d’une entreprise à l’autre, du fait des spécificités rencontrées,
la méthode générale suivie par l’auditeur reste la même. Ce plan débute
par la définition et la délimitation du domaine à auditer, l’établissement
des indicateurs de mesure, ensuite l’établissement du plan d’intervention
dans l’espace et dans le temps.
- L’exécution de la mission d’audit : c’est une démarche inductive
impliquant l’absence de tout à priori. De ce fait l’auditeur partira par la
collecte des informations utiles et fiables, les analysera, les interprétera, et
traitera les écarts constatés pour porter une appréciation lui permettant
d’aboutir à des recommandations pertinentes.
Enfin, l’auditeur social doit présenter les résultats de la mission en validant
les faits constatés avec les responsables intéressés, et en élaborant le
rapport final d’audit.
La question qui se pose aux demandeurs à la fin de toute mission d’audit
est de savoir si les objectifs assignés à l’audit ont été atteints et si les dépenses
encourues valaient la peine d’être engagées ? Les réponses dépendent de plusieurs
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
En traitant les trois cas pratiques, nous avons prouvé que l’audit ne se
borne pas à dresser des constats, à évaluer les risques, à diagnostiquer les causes
de dysfonctionnement constatés et apprécier les points forts, il comporte
nécessairement des recommandations. Il sera alors nécessaire d’apprécier la
créativité, l’originalité et le caractère pratique de ces recommandations. Celles ci
pourront être classées en trois catégories :
- Les propositions refusées
- Les recommandations acceptées mais non appliquées pour des raisons
pratiques.
- Les recommandations acceptés et appliquées.
Un audit social n’est donc pas une simple opération technique. Il doit
s’accompagner, pour être efficace, de la communication des résultats et de la
méthodologie utilisée. C’est à ces conditions que l’on pourra juger si l’audit a été
ou non efficace.
En conclusion, les différents points évoqués ci-dessus font apparaître
l’audit comme une démarche apparemment lourde : peut-on alors penser qu’elle a
un avenir dans les sociétés tunisiennes ?
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L’audit social : Aspects théoriques et pratiques
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Les fondamentaux de
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MEMOIRES
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