Lemesle La Violence Et Le Judiciaire
Lemesle La Violence Et Le Judiciaire
Lemesle La Violence Et Le Judiciaire
Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Les auteurs
p. 7
Texte intégral
1 Bruno Aubusson de Cavarlay CNRS, CESDIP
2 Marc Bergère Université Rennes 2
3 Vincent Bernaudeau Facultés universitaires Saint-Louis,
Bruxelles
4 Stuart Carroll Université d’York
5 Pierre Charbonnier Université Clermont II
6 Hélène Couderc-Barraud Université Toulouse II-Le Mirail
7 Serge Defois Université d’Angers
8 Yves Denéchère Université d’Angers
9 Julie Doyon Université Paris XIII-Nord
Lucien Faggion Université de Provence
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10
11 Hélène Fernandez École normale supérieure, Paris
12 Donald Fyson Université de Laval, Québec
13 Bruno Lemesle Université d’Angers
14 Marcella Marmo Université de Naples, Federico II, Italie
15 Isabelle Mathieu Université de Caen
16 Julie Mayade-Claustre Université de Reims-Champagne-
Ardenne
17 Franck Mercier Université Rennes 2
18 Michel Nassiet Université d’Angers, IUF
19 David Niget Université catholique de Louvain, Belgique
20 Hervé Piant Université de Bourgogne
21 Lucie Quevillon Université d’Ottawa, Canada
22 Pascale Quincy-Lefebvre Université d’Angers
23 Xavier Rousseaux FNRS
La violence et le judiciaire
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La violence et le judiciaire
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Introduction
Bruno Lemesle, Michel Nassiet et
Pascale Quincy-Lefebvre
p. 9-28
Texte intégral
1 Le mot « violence » s’applique aujourd’hui à d’innombrables
situations. Classiquement, il qualifie toutes sortes
d’événements, de comportements individuels ou collectifs
comme la délinquance, le crime, la révolution, les massacres
de masse, l’émeute, la guerre, le terrorisme1. Plus
récemment, une sensibilité s’est développée autour des
zones d’ombre de la « violence quotidienne » et des études
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Notes
1. M. Wieviorka, La violence. Voix et regards, Paris, Ballard, 2004, p.
14.
2. F. Héritier (dir.), De la violence, Paris, Odile Jacob, 1996, 400 p.
3. H. D. Graham et T. R. Gurr, The History of Violence in America,
New York, Bantan Books, 1969.
4. À propos des définitions de la violence, voir les études d’Yves Michaud
et pour une vue synthétique, son petit ouvrage, La violence, Paris, PUF,
1981, 127 p.
5. J. de Maillard, « Némèsis judiciaire ou le cauchemar d’une justice
parfaite », Le débat, n° 143, janvier-février 2007, p. 46-62.
6. Tout ceci avec pour point commun l’usage de la force, conformément à
l’étymologie du mot « violence ».
7. Au point que le dictionnaire du latin médiéval de Niermeyer n’y
consacre aucune entrée.
8. Édit de Rothari, n° 186, 187, 195, 205, 206, 207 ; Pactus legis salicae,
n° 72.
9. Édit de Rothari n° 10, 31 ; Leges visigothorum, livre V, 2, 1 et 7 ; V, 6,
6.
10. Leges visigothorum, livre VI, 4, 2 ; VIII, 1, 4 ; G. Halsall, « Violence
and Society : an introduction survey », Violence and Society in the Early
Medieval West, Woodbridge, The Boydell Press, 1998, p. 7-9.
11. Édit de Rothari, n° 36, 37-38.
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réflexion sur la place acquise par « la victime » dans nos représentations
contemporaines et dans le système judiciaire, voir l’ouvrage de C.
Eliacheff (psychanalyste) et D. Soulez Larivière (avocat), Le temps
des victimes, Paris, Albin Michel, 2007.
67. « Cent ans de répression des violences à enfants », Le Temps de
l’Histoire, n° 2, 1999.
68. C. Dauphin et A. Farge (dir.), De la violence et des femmes, Paris,
Albin Michel, 1997, 224 p. et G. Vigarello, Histoire du viol : xvie-xxe
siècle, Paris, Éd. du Seuil, 1998, 633 p.
69. S. Audoin-Rouzeau, A. Becker et C. Ingrao (dir.), La violence de
guerre 1914-1945, approches comparées des deux conflits mondiaux,
Bruxelles, Éd. Complexe, 2002, 348 p.
70. F. Chauvaud et J.-L. Mayaud (dir.), Les violences rurales au
quotidien. Actes du 21e colloque de l’Association des ruralistes français,
Paris, La Boutique de l’histoire, 2005, 376 p.
71. J. de Maillard, op. cit., p. 55-56.
72. Notons la mise en ligne de la bibliographie de J.-C. Farcy,
Bibliographie Justice en France (1789-2004) accessible sur le site
http ://www.hstl.crhst.cnrs.fr/reseach/aci/criminocorpus/biblio.
73. Voir l’étude très documentée de M.-S. Huré, Les abandons de
poursuite avant jugement et leurs motifs (1831-1932). La base Davido :
séries par infractions, Études et données pénales, CESDIP, n° 89, 2001.
74. P. Lascoumes, P. Poncelat et P. Lenoël, Les grandes phases
d’incrimination entre 1815 et 1940. Les mouvements de la législation
pénale. Lois, décrets, propositions, université Paris X-Nanterre,
novembre 1992, 218 p.
75. Comme réflexion sur la longue durée, voir les textes réunis par R.
Lévy et X. Rousseaux, Le pénal dans tous ses états : justice, États et
sociétés en Europe : xiie et xxe siècles, Bruxelles, université Saint- Louis,
1997, 462 p.
76. Voir en particulier les travaux de J.-M. Fecteau, La liberté du
pauvre. Sur la régulation du crime et de la pauvreté au xixe siècle
québécois, Montréal, VLB Éditeur, 2004, 455 p.
77. F. Chauvaud, avec la collaboration de L. Dumoulin, Experts et
expertises judiciaires, France, xixe et xxe siècles, Rennes, PUR, 2003,
283 p.
78. M.-S. Dupont-Bouchat et É. Pierre (dir.), Enfance et justice au xixe
siècle : essais d’histoire comparée de la protection de l’enfance, 1820-
1914 : France, Belgique, Pays-Bas, Canada, Paris, PUF, 2001, 443 p.
79. J.-G. Petit (dir.), Une justice de proximité : la justice de paix, 1790-
1958, Paris, PUF, 2003, 283 p.
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Auteurs
Bruno Lemesle
Du même auteur
La violence et le judiciaire,
Presses universitaires de
Rennes, 2008
La preuve en justice, Presses
universitaires de Rennes, 2003
Valeurs et justice, Presses
universitaires de Rennes, 2011
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Michel Nassiet
Du même auteur
Pascale Quincy-Lefebvre
Du même auteur
La violence et le judiciaire,
Presses universitaires de
Rennes, 2008
Conclusions in Droits des
enfants au XXe siècle, Presses
universitaires de Rennes, 2015
« L’enfant est un tout » in Le
Centre international de
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
« Humbles » et
violence légale :
quelques cas
gascons, xiie-début
e
xiii siècle
Hélène Couderc-Barraud
p. 31-46
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - « Humbles » et violence légale : quelques cas gascons, xiie-début xiiie siècle - Presses universit…
Texte intégral
1 Les études portant sur la violence de la période centrale du
Moyen Âge portent essentiellement sur celle qui est
pratiquée par l’aristocratie. Elle apparaît alors doublement
discriminante dans le jeu social. D’une part ceux que
j’appellerai par commodité les « humbles » apparaissent
comme des victimes de la violence, à la fois comme cible
dans une mise en dépendance, et comme victimes de
« dégâts collatéraux » dans les conflits entre membres de
l’aristocratie1. D’autre part la pratique de la violence leur
serait interdite2. La violence serait de ce fait un élément
fondamental de la différenciation des groupes sociaux.
2 Les premiers textes normatifs, datables du xiie et du début
du xiiie siècle, permettent de revenir sur la question des
« humbles » et de la pratique de la violence en Gascogne. La
documentation est constituée de deux textes généraux, les
Fors de Bigorre (début du xiie siècle)3et les articles anciens
du For de Béarn (xiie-début du xiiie siècle)4, et de douze
textes concernant des bourgs5. Mis à part quatre d’entre
eux6, les textes se concentrent dans le bassin versant de
l’Adour et dans les Pyrénées ou leurs abords. Ces fors et
coutumes permettent d’étudier des pratiques légales de
violence reconnues par la norme de la part de non-nobles.
Figure 1. Coutumes et fors
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Coutumes et fors
3 L’analyse se heurte à la définition du concept de violence.
Violenter et violentia sont quasiment absents des actes
normatifs7. Dans les actes de la pratique, ces termes ne
qualifient pas un type d’actes mais signifient qu’ils sont
considérés par une partie comme contraires au droit. L’idée
d’une « violence légale » est anachronique ; c’est un concept
moderne, qui reste néanmoins opérant. Seront ainsi prises
en compte des actions qui atteignent les personnes ou les
biens, et qui sont dans certains cas considérées comme des
infractions, et dans d’autres – et c’est ce qui nous intéresse –
comme licites.
4 L’étude de ces textes permet de constater qu’il existe en
Gascogne un droit à la violence pour les humbles, différent
d’un lieu à l’autre, mais qui témoigne de capacités légales
étonnantes. Je commencerai par étudier ces cas, avant de les
mettre en relation avec des éléments juridictionnels plus
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Violences licites
5 Les textes indiquent que des violences, par ailleurs
sanctionnées par l’autorité, échappent parfois à cette
sanction. Il s’agit de la capacité de saisir des biens, de
prendre l’adversaire et de le séquestrer, d’exercer des
représailles, de porter des coups, d’infliger des blessures ou
de commettre un homicide. Qu’est-ce qui donne à des
actions un caractère licite ou illicite ?
6 La distinction entre actes sanctionnés par l’autorité
seigneuriale et non sanctionnés dépend parfois seulement
du lieu où ils sont commis. L’intérieur d’un bourg, parfois
certaines rues ou chemins, sont soumis à une protection
particulière du seigneur. La violence y est proscrite ou en
tout cas plus lourdement punie. Il en est de même de lieux
particuliers dans le bourg, tel que l’église, le moulin ou le
four8. Dans le même esprit, il reste une distinction
importante, l’appartenance ou non du lésé ou de l’agresseur
au bourg bénéficiaire du texte. Dans un cas extrême, à Saint-
Gaudens, la prise d’un étranger, qu’il soit noble (caver) ou
non, même avec plaie, mort ou prison n’est pas
sanctionnable par le comte9.
7 Cependant ces critères ne jouent souvent que sur la gravité
plus ou moins grande de l’acte et de la sanction.
Généralement le caractère licite ou illicite dépend du
contexte de la violence. Celle-ci est licite quand elle répond à
ce qui est considéré comme une première agression. Ainsi
est reconnu à l’habitant le droit de défendre son intérêt, son
honneur, ou plus globalement l’ordre.
8 On peut distinguer trois cas principaux donnant lieu à une
réaction licite de l’habitant.
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Répartitions et évolutions
28 Les coutumes de La Réole sont singulières, dans la mesure
où aucun droit à la violence des habitants n’est décelable.
L’homicide est sanctionné par la confiscation des biens de
son auteur en faveur du prieur. Les coutumes font apparaître
une relation fondée sur l’autorité du prieur, sans partage
avec les habitants34. Comment interpréter cette situation ?
La qualité du seigneur joue peut-être un rôle. Il s’agit d’un
religieux. Il peut y avoir une différence entre les seigneurs
laïques ou ecclésiastiques. Si l’on étudie le préambule de ce
texte, il est fait mention des donations des droits comtaux et
épiscopaux au prieur, mais rien sur la relation entre le
seigneur et ses sujets. En revanche, plusieurs textes
évoquent la recherche d’un accord, d’un pacte entre un
seigneur laïc et la population, qui doit garantir la bonne
entente et l’entraide35. On peut peut-être trouver ici une
distinction entre seigneur ecclésiastique attaché à son
autorité et aux prélèvements, et princes laïques plus engagés
dans une logique politique de pacte. Un autre des douze
textes concerne un bourg tenu par un seigneur religieux. Il
s’agit de Saint-Sever, sur l’Adour. Ici, le préambule fait état
d’un accord entre l’abbé et la population, mais ne concerne
que la construction d’un rempart, demandée par les
habitants ; l’autre terme de l’accord est le paiement de
leudes et de péages. Dans ce lieu, il faut noter que le droit à
la violence est limité, mais n’est pas inexistant. L’homicide
d’un voisin ne donne pas lieu à une vengeance possible, mais
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Notes
1. C’est ce que montrent les tenants de la mutation féodale, mais aussi les
études plus récentes étudiant la violence comme un régulateur des
relations sociales. Ainsi S. White conclut-il son article sur les faides : les
paysans sont les victimes principales des violences seigneuriales
(« Feuding and Peace-Making in the Touraine around the Year 1100 »,
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Auteur
Hélène Couderc-Barraud
Du même auteur
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - « Humbles » et violence légale : quelques cas gascons, xiie-début xiiie siècle - Presses universit…
Résistances anti-seigneuriales
en Gascogne : pactes et
affrontements (xiie-début du
xiiie siècle) in Les luttes anti-
seigneuriales, Presses
universitaires du Midi, 2009
Tous les textes
© Presses universitaires de Rennes, 2008
La violence et le judiciaire
https://books.openedition.org/pur/4984 25/26
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http://journals.openedition.org/nuevomundo/54693 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/nuevomundo.54693
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - « Bateures, navreures et occision » : le prévôt de Paris face à la violence vers 1400 - Presses un…
Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
« Bateures,
navreures et
occision » : le
prévôt de Paris
face à la violence
vers 1400
Julie Mayade-Claustre
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - « Bateures, navreures et occision » : le prévôt de Paris face à la violence vers 1400 - Presses un…
p. 47-60
Texte intégral
1 Dans les années 1405-1408, soit une quinzaine d’années
après l’unique témoignage direct sur le droit pénal en
vigueur dans le tribunal du prévôt royal de Paris que
constitue le fameux « registre » criminel de 1389-13921, un
petit dossier de documents révèle une tout autre image du
traitement de la violence par la justice royale dans la
capitale2. Ce dossier, qui garde la trace à la fois
d’entérinements de grâces royales et de compromis en
matière criminelle, restitue à la justice pénale royale de la
capitale son caractère ordinaire. Entre la grande criminalité
du « registre » criminel3 et la délinquance ordinaire des
registres d’écrous4 d’une part, entre la rareté des homicides
dans les registres des justices seigneuriales parisiennes5 et
leur fréquence dans les rémissions du Trésor des chartes6
d’autre part, ces documents permettent d’entrevoir certains
chaînons manquants pour la connaissance de la violence
parisienne vers 1400. Il s’agit de trois accords, passés sous
l’égide du prévôt Guillaume de Tignonville et dont le texte a
été conservé non dans les archives proprement judiciaires,
mais dans la partie réglementaire des archives du Châtelet
qu’on appelle « livres de couleurs7 ». En l’occurrence, le livre
dont est tiré ce dossier, qui est le plus ancien des « livres de
couleur » conservés, est une compilation de textes relatifs au
style et aux offices du Châtelet qui a été faite par Jehan
Doulx-Sire, le clerc civil du Châtelet actif sous le mandat de
Simon Morhier (1er décembre 1422-13 avril 1436)8. Cette
compilation a sans doute été commencée peu avant 1425, en
vue de préparer la réforme du Châtelet qui intervint sous
l’égide de l’occupant anglais par l’ordonnance de mai 14259.
Une bonne soixantaine de feuillets y sont dévolus aux textes
réglementant les offices de notaires du Châtelet10. Parmi eux,
on trouve quatre arrêts du Parlement datant des années
1407-1408 qui virent d’intenses affrontements entre les
notaires et d’autres groupes d’officiers du Châtelet, clercs et
examinateurs en particulier. Le dernier, daté du 28 janvier
1408 et rendu entre les notaires et le clerc criminel11, se
prononce en faveur des notaires qui protestaient contre
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - « Bateures, navreures et occision » : le prévôt de Paris face à la violence vers 1400 - Presses un…
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Notes
1. Le livre coté aux Archives nationales de France, Ancien Y 10531,
musée des Archives nationales AEII 414, et publié (Registre criminel du
Châtelet de Paris du 6 septembre 1389 au 18 mai 1392, H. Duplès-
Agier éd., Paris, 1861-1864) est l’œuvre du clerc du prévôt, Aleaume
Cachemarée. Ce « registre » a longtemps été la principale source de
l’histoire de la criminalité parisienne médiévale. Or, il présente nombre
d’aberrations dans la « statistique » judiciaire médiévale, en particulier
une surreprésentation manifeste du crime de vol et de la peine de mort.
Claude Gauvard a montré qu’il s’agissait non pas d’un registre, mais d’un
recueil factice de procès (C. Gauvard, « De grace especial ». Crime, État
et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications de la
Sorbonne, 1991, t. 1, p. 34-35). Désormais, la mention du lieu de
conservation sera omise, les documents d’archives ici cités étant tous
conservés aux Archives nationales de France.
2. Suspendant provisoirement la nécessaire réflexion sur la définition de
la « violence », qui n’est ni un objet stable ni même une qualification
médiévale, ces pages, conformément aux vœux des promoteurs du
colloque, proposent une approche détournée et étroitement
contextualisée d’une certaine violence physique interpersonnelle, en
considérant son traitement par la justice royale de Paris vers 1400.
3. B. Geremek, Les marginaux parisiens aux xive et xve siècles, Paris,
Flammarion, 1976, rééd. Flammarion, 1991, p. 62-67.
4. « Fragments d’un registre d’écrous du Châtelet de Paris, 1412 », C.
Gauvard, M. et R. Rouse et A Soman, « Le Châtelet de Paris au début du
xve siècle d’après les fragments d’un registre d’écrous de 1412 »,
Bibliothèque de l’École des Chartes, 157, 1999, annexe, p. 593-606 ; Y
5266, 14 juin 1488-31 janvier 1489.
5. B. Geremek, op. cit., p. 67-75.
6. C. Gauvard, « De grace especial »…, op. cit., t. II, p. 241-242 et p.
250 : 57 % des criminels obtenant une rémission sous le règne de Charles
VI ont commis un homicide, ce taux est de 45 % pour les criminels
originaires de l’Île-de-France.
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27. X1A 4787, f° 387 v. : « Dit que P. Baudoin eut un filz que Torode bati à
mort… ». L’arrêt n’est pas plus précis, X1A 55, f° 118 v. et Y 1, f° 154 v. :
Dictus Gerardus Thevenium Balduini interfecerat…
28. Voici les termes de l’accord, X1A 55, f° 122 v. et Y 1, f° 160 : « Elle
avoit fait batre et navrer par un sien frere un appellé Jehan de Novion
[…] pour raison desquelles navreures ledit Jehan de Novion etoit alé de
vie a trespassement. »
29. La plaidoirie de Le Guyant se contente d’indiquer que « Jehanne La
Fauconniere fit batre a mort J. de Noyon », X1A 4787, f° 387 v. ; l’arrêt
évoque pro patrato homicidio Parisius in personam Johannis de Novion
predicte Perrete fratris ex altera initum et factum, X1A 55, f° 118 v. et Y 1,
f° 154 v.
30. E. Laboulaye et R. Dareste (éd.), Le Grand Coutumier de France,
Paris, 1868, livre IV, chap. viii, « De haulte justice », p. 637 : « Et
[aucuns] mettent différence entre meurtre et occision. Car l’en dit
meurtre quant le fait est advenu scientement, et apensément, ou par
aguet, et lors est faict de haulte justice. Mais occision est dit quant le faict
n’est mie advenu de propos délibéré ou apensé, mais est fait
chauldement, et lors n’est le fait que de moyenne justice, c’est assavoir de
pendre seulement. Mais les autres trois cas précédens sont de traîner et
de pendre. »
31. L’accord en cas d’homicide est contesté au Parlement en 1376 par le
procureur du roi : C. Gauvard, op. cit., t. I, p. 22 et n. 17.
32. J.-M. Carbasse, « Philippe III le Hardi et les “mauvaises coutumes”
pénales de Gascogne (à propos de l’ordonnance de juillet 1280) »,
Hommages à Gérard Boulvert, Nice, Centre d’histoire du droit, 1987, p.
153-162.
33. Une note du greffier du Parlement, Nicolas de Baye, faite à l’occasion
d’un accord passé entre le clerc civil et le clerc criminel, précise : « Et se
informeront aussy sur le nouvel auditoire fait oudit Chastellet » (16
février 1407), Journal de Nicolas de Baye, greffier du Parlement de
Paris, 1400-1417, A. Tuetey (éd.), Paris, Société de l’histoire de France,
1885-1888, t. I, p. 186. L’accord est finalement passé en avril 1407, Y 1, f°
40-44. Sur le tribunal du Châtelet autour de 1400, voir J. Claustre,
Dans les geôles du roi…, op. cit, p. 51-62 et p. 145-154.
34. X1A 55, f° 119 ; Y 1, f° 156.
35. X1A 55, f° 122 v. et Y 1, f° 160 : « […] nous ont baillé et presenté une
cedule de papier faisant mention de certains traittiez et accors faiz entre
elles. » L’existence de la cédule suppose le recours à un écrivain, peut-
être à l’un de ces clercs au service du clerc criminel que les notaires
dénonçaient comme ignorants.
36. Sur la satisfaction faite à partie « civilement » requise par la
rémission, voir Y. Bongert, « Rétribution et réparation dans l’ancien
droit français », Mémoires de la société pour l’histoire du droit et des
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Auteur
Julie Mayade-Claustre
Du même auteur
La violence et le judiciaire
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Les limites du
pardon des
violences dans les
lettres de
e
rémission du xv
siècle
Pierre Charbonnier
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p. 61-74
Texte intégral
1 Les lettres de rémission, qui présentent de très nombreux
exemples de crimes, peuvent être considérées comme une
voie intéressante pour traiter de la violence. On débutera ce
travail par une rapide présentation des lettres de rémission,
puis on précisera quels types de violence seront pris en
considération. Dans une troisième partie on indiquera
quelles limites peuvent être tracées à partir des lettres et
dans une quatrième on confrontera les types de violence à
ces limites, à partir d’un corpus de 1 200 lettres. Enfin, on
envisagera l’évolution et la répartition géographique des
violences.
a ainsi classé dans les meurtres les lettres où sans qu’il y ait
nettement guet apensé, la balance des forces penche
nettement en faveur du ou des suppliants. Par exemple, dans
une lettre le suppliant admet qu’ayant vu son ennemi, il
s’empare d’un bâton dans une maison pour aller l’attaquer.
Dans une autre, le suppliant s’entend avec deux de ses
voisins contre un chicanier qui les ruine en procès. Passant
près de chez leur oppresseur, ils l’assaillent. Un dernier
critère est le temps de survie de la victime qui est
généralement bien marqué dans la lettre. Le meurtre
implique la volonté de tuer et donc la mort doit être
instantanée à la différence de l’homicide où la victime est
laissée encore vivante.
8 Il reste que certaines affaires sont difficiles à classer entre
homicides et meurtres, les lettres n’apportant pas elles-
mêmes de réponse directe, car le roi se contente presque
toujours de dire qu’il pardonne « ledit cas ». Quand il est
plus précis, il n’est pas certain qu’il donne au mot un sens
rigoureux : dans une lettre citée plus loin il parle « de
meurtre » alors que le suppliant s’est efforcé de présenter
l’affaire comme un homicide. On relève notamment deux
groupes incertains.
9 Dans un certain nombre de cas, le suppliant, généralement
d’un niveau social élevé, charge quelques hommes de main
d’aller battre quelqu’un à qui il en veut. Il leur précise bien
qu’ils ne doivent pas le mettre à mort. C’est cependant ce
qu’il advient. Dans cette lettre, le suppliant, un archer
d’ordonnance, est mécontent d’avoir été assujetti à la taille
pour des biens que lui a légués son oncle3. Deux hommes lui
proposent de le « débarrasser » du collecteur. Il leur
demande de ne lui infliger qu’une paire de soufflets sans lui
faire autre mal. En fait le malheureux meurt un mois ou six
semaines plus tard. Ce délai permet de classer l’affaire dans
les homicides en donnant créance à la limite de violence
fixée par le suppliant même si elle a été largement dépassée.
10 D’autres affaires ambiguës sont celles qui concernent les
pressions sur les sorciers. Le suppliant veut obtenir sa
guérison ou celle d’un proche en considérant qu’il s’agit d’un
ensorcellement. Il monte une expédition qui se termine par
la mort du présumé sorcier alors que, là encore, il n’était
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l’incendie volontaire ;
l’usure, les vols et autres formes de filouterie ;
les faux par écrit ou paroles ou mesurage contre des
personnes privées ;
les faux contre le roi (faux-monnayage et faux-
saunage) ;
les formes d’opposition au roi ou plus largement à une
autorité (par exemple des paroles contre le souverain) ;
et enfin quelques actes relevant de la sexualité en
dehors du viol (bestialité et inceste consenti) qui sont
tenus comme des fautes envers l’ordre naturel établi par
Dieu.
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rémission
20 Muni de ces réflexions préalables il convient maintenant
d’étudier les données statistiques tirées du corpus des 1 200
lettres8.
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Les infanticides
29 Les infanticides n’apparaissent pas très nombreux mais il est
difficile de tirer des conclusions sur leur fréquence. On peut,
en effet, se demander quel était pour eux le ratio entre
crimes remis et crimes commis. La naissance d’un bâtard
signifiait d’abord la perte de l’honneur pour la suppliante et
sa famille et c’est l’argument défensif le plus souvent mis en
avant. Il se posait ensuite le problème de l’entretien de
l’enfant. Sur ce point, l’attitude du père était évidemment
très importante. La fréquence des bâtards dans les familles
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Évolution et géographie
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Notes
1. Tel est notamment le point de vue de C. Gauvard dans « De grace
especial ». Crime, État et société en France à la fi n du Moyen Âge,
Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, p. 66-68.
2. Archives nationales, série JJ. 150 lettres du registre 183 (Palais), 150
lettres du registre 187 et 200 lettres des registres 190 et 192 (Cour), puis
100 lettres du registre 199 (Cour) et 100 lettres, moitié Cour sur 194 et
202 et moitié Palais sur 195. Enfin 500 lettres des registres de la Cour
207, 208 et 209 pris en totalité et complétés par une cinquantaine de
lettres du 206 (Palais). Ceci représente 500 lettres des années 1455-
1460, 200 lettres des années 1464-1468 et 500 lettres de la fin du règne
de Louis XI (1480-1483).
3. Arch. nat., JJ 209/128.
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Auteur
Pierre Charbonnier
Du même auteur
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Survivance et
déclin du système
vindicatoire à
l’époque moderne
Michel Nassiet
p. 75-87
Texte intégral
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Notes
1. R. Muchembled, L’invention de l’homme moderne, Fayard, 1988, p.
42, 457.
2. N. Elias, La civilisation des mœurs, Calmann-Lévy, 1973 ; La
dynamique de l’Occident, Calmann-Lévy, 1975.
3. M. Wieviorka, Violence en France, Éd. du Seuil, 1999, p. 7.
4. G. Schwerhoff, « Criminalized violence and the process of
civilisation, a reappraisal », Crime, Histoire et Sociétés, 2002, vol. 6, n°
2, p. 103-126.
5. Isambert, Decrusy et Armet, Recueil général des anciennes lois
françaises depuis l’an 420 jusqu’à la Révolution de 1789, Paris, 1828, t.
XII, p. 635.
6. S. Caroll, « The Peace in the Feud in Sixteenth-and Seventeenth-
century France », Past and Present, n° 178, fevrier 2003, p. 74-115.
7. M. Nassiet, « Une enquête en cours : les lettres de rémission
enregistrées à la chancellerie de Bretagne », Enquêtes et Documents,
CRHMA, n° 29, 2004, p. 121-146 ; « Brittany and the French Monarchy
in the sixteenth century : the evidence of the letters of remission »,
French History, vol. 17, 2004, n° 4, p. 425-439.
8. Arch. nat., JJ 263B. M. Pothus, Les relations sociales en France
d’après les lettres de rémission de 1565, maîtrise, université d’Angers,
2005 ; A. Bouche, La violence en 1565 à travers les lettres de rémission,
mémoire de master 1, université d’Angers, 2006 ; J. Boutier, A.
Dewerpe et D. Nordman, Un tour de France royal. Le voyage de
Charles IX (1564-1566), Paris, Aubier, 1984, p. 197-198 et 204-208.
9. BM d’Angers, ms. 353. T. Foucault, Les femmes en Anjou à la fin du
xvie siècle d’après les sources criminelles, maîtrise, université d’Angers,
2005.
10. R. Verdier, La vengeance. Études d’ethnologie, d’histoire et de
philosophie, Paris, Éditions Cujas, t. 1, 1980, p. 19.
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Auteur
Michel Nassiet
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La violence et le judiciaire
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Une sociabilité
sanglante : autour
de la violence
vindicatoire à
l’époque moderne
Stuart Carroll
p. 89-97
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Texte intégral
1 Le 15 juillet 1724, Pierre de Montvallat, seigneur de
Tournoël, alors âgé de 70 ans, rejeton de l’une des meilleures
familles de la noblesse auvergnate, flanqué de son fils
naturel et de deux valets, est attaqué par son ennemi, le sieur
de Rochevert, à Sayat, sur la route qui va de Clermont à
Volvic. Au cours de l’échauffourée, Montvallat reçoit une
décharge en pleine figure qui le tue. Cette « haine mortelle »
entre des voisins, selon l’expression consacrée, résultait des
conditions de la réussite et de l’ascension des sieurs de
Rochevert qui avaient fait fortune grâce à des charges
d’officiers fiscaux à la fin du xvie siècle et qui étaient ainsi
parvenus au premier rang dans le pays d’Auvergne.
L’enregistrement de lettres de rémission pour Rochevert à
Paris, le 25 janvier 1725, consacre cette position
avantageuse1.
2 Cette histoire n’est pas remarquable en elle-même – il s’agit
d’un cas classique de confrontation née de rivalités locales
pour le pouvoir social et politique – mais elle l’est par sa date
qui en fait un exemple tardif d’un phénomène plus général.
La « faide » est donc toujours vivante en France au xviiie
siècle. À la fin du xvie siècle, les contemporains sont plus
conscients que les historiens d’aujourd’hui que la vendetta
est une caractéristique déterminante de cette époque. La
Noue, en 1587, déplore que : « L’un prend des satisfactions
avec avantage : l’autre se venge cruellement. L’un fait tuer en
trahison son ennemi d’un coup de pistole ou de harquebuze,
& les autres font grands assemblees, comme si c’estoyent
petites guerres : & souvent a vient qu’une querelle en
engendre quatre, & pour l’offense d’un, plus de vingt
meurent2. »
3 La violence vindicatoire – c’est-à-dire la « faide », le duel et
la vengeance – est le sujet de notre livre Blood and violence
in early modern France3. Pour cet article, nous limitons
notre propos à trois éléments constitutifs de la sociabilité de
vengeance : la construction de la mémoire sociale, le rôle de
conseil au sein des familles, et enfin le comportement des
vengeurs dans l’espace public.
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Le « Théâtre de Sang »
12 Dans les sociétés traditionnelles la haine et l’animosité sont
à la fois des sentiments émotionnels et des catégories
publiques qui structurent et codifient les relations
interpersonnelles. Dans l’Agenais à la fin du xviie siècle
« chacun, s’imaginant acteur sur l’agora locale, tâchant de
jouer son rôle de manière à apparaître un peu plus
important que son statut social ne le permet. Il faut tenir la
tête haute et prodiguer des bravades, afin de prouver que
l’on n’est sans importance22 ». Le châtiment d’un ennemi
perd beaucoup de son intérêt s’il s’accomplit en privé et la
présence des spectateurs est la garantie qu’un duel verbal
suivi de quelques coups de main ne va pas dégénérer.
13 Se battre en duel en secret est rare avant le xviiie siècle,
parce que le prestige du combat dépend à la fois du nombre
et du statut des observateurs. Malgré leurs vicissitudes
politiques et financières, une aura de puissance continue à
entourer la famille de Guise dans le premier tiers du xviie
siècle, grâce à leur réputation d’être prompts à faire réparer
leur honneur bafoué avec démonstrations de violence. Les
duels qui opposent le chevalier de Guise à Luz père et le jour
après à Luz fils, sont parmi les plus célèbres du Grand siècle.
Les braves de la Cour affluent à l’hôtel de Guise pour faire
acclamer leur héros. Les victoires du chevalier sont louées en
vers et même annoncées à grand renfort de publicité dans le
Mercure François. Ses exploits suscitent l’admiration des
provinciaux. En Provence, l’année d’après, le chevalier
compare ses blessures de combat avec ceux de la région. Il
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Conclusion
17 Le devoir chrétien de traiter les gens sans défense et les
mourants avec compassion se heurte à la psychologie
guerrière de la noblesse. Dans la culture guerrière le rapport
entre l’humiliation et la mutilation des corps est étroitement
lié. Apprendre à tuer de sang-froid est un rite de passage :
« Quand [Jean de Nettancourt] prenoit des prisonniers, il les
faisoit tuer par son filz qui n’avoit que dix ans, pour
l’accoustumer de bonne heure au sang et au carnage33. » Le
rapport du chirurgien sur le corps mutilé de Pierre Dangery
montre comment le vengeur, emporté par sa colère « juste »,
fait laver son honneur dans le sang en 1639 :
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Notes
1. F. de Clérambault, Le château de Tournoël, Paris, Champion, 1910.
2. F. de La Noue, Discours politiques et militaires, Basle, 1587, p. 248.
3. S. Carroll, Blood and violence in early modern France, Oxford,
Oxford UP, 2006.
4. G. Halsall (dir.), Violence and Society in the Early Medieval West,
Woodbridge, Boydell, 1998.
5. A. Floquet, Histoire du privilège de Saint-Romain, 2 tomes, Rouen,
1833, t. II, p. 466.
6. AD de Seine-Maritime, fonds du parlement de Rouen, 1B 3153, 25
juillet 1581 ; 1B 3154, 25 mai 1563.
7. A. Floquet, op. cit., t. II, p. 449.
8. AD de Seine-Maritime, G 3504, 9 mai 1611.
9. Arch. nat., JJ 257/3, f° 135, juin 1547.
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Auteur
Stuart Carroll
Du même auteur
La violence et le judiciaire
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Dissensions et
justice en Terre
Ferme vénitienne
au xvie siècle
Lucien Faggion
p. 99-109
Texte intégral
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double : d’une part, elle est sociale, car elle est destinée à
mettre un terme à des antagonismes souvent redoutables
menaçant l’intégrité d’une famille ; d’autre part, elle est
judiciaire, puisque la paix, accordée par l’offensé à son
agresseur ou par ce dernier, est susceptible d’atténuer la
peine4. Les voies de parole et de fait supposent un type de
lecture et de filtrage particulier en mesure de repérer une
forme de violence probablement fréquente, mais souvent
occultée, et de connaître ses modes de résolution. L’examen
des actes agressifs, de nature psychologique et physique,
reposant sur les actes notariés, permet d’envisager une
réalité sociale habituellement difficile à saisir, ainsi que les
rapports établis entre les justiciables et le système judiciaire.
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Notes
1. Pour l’espace vénitien aux xvie et xviie siècles, E. Muir, Mad Blood
Stirring. Vendetta and Factions in Friuli during the Renaissance,
Baltimore/Londres, 1993 ; C. Povolo, L’intrigo dell’Onore. Poteri e
istituzioni nella Repubblica di Venezia tra Cinque e Seicento, Vérone,
1997 ; L. Faggion, « Disordini in una famiglia dell’aristocrazia vicentina :
i Trissino nella seconda metà del ‘500 », Acta Histriae, 10, 2002, p. 285-
304.
2. Néanmoins, souvent sollicités hors de leur localité d’exercice, les
notaires rendent compte aussi de dissensions surgies dans d’autres
localités de la vallée.
3. L’échantillon présente un premier état de la question liée aux
dissensions et à la justice dans la vallée de l’Agno. Le dépouillement n’est
pas terminé, mais il permet déjà d’appréhender un phénomène social et
anthropologique important, peu traité dans le cadre des campagnes de
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13. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., B. Bressan, reg. 6908, f° 131 r°
(11-11-1535) ; reg. 6909, f° 253 r° (20-11-1542, compromessi
instrumentum cum pace).
14. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., B. Bressan, reg. 6908, f° 1 v°.
15. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., B. Bressan, reg. 6908, f° 38 r°.
16. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., A. Michelin, reg. 8337, f° 104 v°.
17. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., B. Bressan, reg. 6908, 8 mai, f°
260 v°-261 r° : « Super dicta molestatione inter dictos partes pendeat
iudicium ad officium equi in civitate vincentiae. » L’affaire est
suffisamment sérieuse pour que la justice se saisisse du cas impliquant
un membre appartenant au prestigieux Collège des juges.
18. Arch. di Stato de Vicence, Arch. Not., les actes enregistrés par le
notaire Leonzio Sindico de Valdagno (20-03-1545, acte de paix), par les
maîtres Nicolò Nicoletti (6.04.1579, acte de paix) et Giovan Maria
Bisazza (30-07-1579, compromis) de Trissino : L. Sindico, reg. 6048 ; G.
M. Bisazza, reg. 780 ; N. Nicoletti, reg. 3939.
19. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., N. Nicoletti, registre 3939, f° 241.
20. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., B. Bressan, reg. 6909, 9 août, f°
168 r°.
21. Les statuts de la ville de Vicence de 1264 promeuvent un type de
résolution analogue entre membres d’une même famille et parenté.
Lampertico F. (éd.), Statuti del Comune di Vicenza, 1264, Venise, 1886.
22. F. Lampertico, op. cit. ; Ius municipale vicentinum, Venise, 1567,
« Liber secundus », « De compromissis necessario fiendis inter
coniunctas personas », f° 102 r°. Voir le Ius civile vincentinum, Venise,
1539.
23. Voir ce qui est indiqué dans l’acte enregistré par Giovan Maria
Bisazza le 30 juillet 1579 entre les deux parties qui connaissaient des
litiges à la fois civils et criminels ; les démarches qui insistaient sur
l’acceptation de sentences prononcées en civil le 26 février 1580 (G. M.
Bisazza) ou le 29 novembre 1582 (A. Michelin). Arch. Stato de Vicence,
Arch. Not., G. M. Bisazza, c. 780 ; A. Michelin, reg. 8338.
24. J. Casey, La famiglia nella storia, Rome/Bari, 1991, p. 85-145 ; V.
Cesco, « Il rapimento a fine di matrimonio. Una pratica sociale in età
moderna tra retorica e cultura », G. Chiodi et C. Povolo (dir.),
L’amministrazione…, op. cit., t. II, p. 349-412.
25. C. Povolo, L’intrigo dell’Onore…, op. cit., p. 355-362 ; V. Cesco, op.
cit., p. 349-352 et 373-377.
26. Ibid., p. 373.
27. Arch. Stato de Vicence, Arch. Not., A. Michelin, reg. 8338 (12-11-
1578).
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Lucien Faggion
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
« Iniures
desloiaux,
offances, coups et
collées » : les
sergents angevins
violentés dans
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l’exercice de leurs
fonctions (1380-
1550)
Isabelle Mathieu
p. 113-124
Texte intégral
1 Raillé, molesté, le personnel judiciaire est souvent la cible
privilégiée des justiciables mécontents de la manière dont il
exerce ses fonctions.
2 Les archives judiciaires témoignent directement de cette
violence, qu’elle soit verbale ou physique, s’exprimant à
l’encontre de l’institution judiciaire et particulièrement de
ses représentants. Le dépouillement systématique de
registres d’assises et d’amendes a permis de rassembler
quarante affaires2 relatives à de tels comportements. Notre
propos, inscrit dans leprolongement des travaux menés sur
la justice au Moyen Âge, met en exergue que l’honneur se
situe bien au cœur des relations entre les hommes et qu’il
convient de le défendre en veillant, notamment, au respect
de la réputation, de la fama.
3 Convenant de ne pas se limiter aux seules archives de la
pratique, la confrontation avec les sources normatives,
notamment avec la coutume d’Anjou3, s’est imposée. Limitée
au duché d’Anjou, ainsi qu’aux seules juridictions
seigneuriales, cette étude ne s’intéresse qu’à la violence
réprimée via les doléances qui arrivent devant les tribunaux
seigneuriaux. En effet, historiens et juristes ont bien montré
qu’il existe des phénomènes de médiation, difficilement
quantifiables, et qu’un certain nombre d’affaires échappent
par ce biais à la justice et relèvent par conséquent de
pratiques extrajudiciaires4.
4 C’est donc moins un tableau global de la violence
s’exprimant entre justiciables et personnel judiciaire que
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Notes
2. G151, Morannes, 349 folios (1401-1460), 4 affaires (f° 39 v°, 2e registre
f° 26 v°, 37 v°, 77 v°) ; G152, Morannes, du f° 4 au f° 89 v° (1446-1465), 1
affaire (f° 41 v°) ; G153, Morannes, 446 folios (1461-1495), 5 affaires (f°
51, 256 v°, 258, 265) ; G155, Morannes, 206 folios (1508-1540), 1 affaire
(f° 247) ; G157, Morannes, 399 folios (1463-1470), 1 affaire (f° 289 v°) ;
G443, Le Coudray, 55 folios (1403-1509), 1 affaire (f° 13 v°) ; G811,
Montsoreau, f° 7 au f° 10 (1437-1451), 1 affaire (f° 7) ; G1514, Villeneuve,
58 folios (1512-1547), 1 affaire (f° 25) ; 15G19, Cunault, 251 folios (1450-
1528), 2 affaires (f° 174, 203) ; H22 Saint-Aubin, f° 31 au f° 88 (1400-
1404), 1 affaire (f° 34 v°) ; H555, Cheffes, 62 folios (1495-1524), 1 affaire
(f° 40) ; H868, Briollay, 28 folios (1452-1525), 1 affaire (f° 15 v°) ;
1HsB87, La Chesnaie (Hôpital Saint-Jean d’Angers), 109 folios (1463-
1474), 4 affaires (f° 53, 77, 83, 105) ; 1HsB176, Hôpital Saint-Jean
d’Angers, 121 folios (1380-1391), 1 affaire (f° 151) ; 8J13, Jarzé, 14 folios,
(1465-1483), 2 affaires (f° 9, 14) ; 8J14, Jarzé, 262 folios (1480-1500), 1
affaire (f° 230 v°) ; 8J62, 2e registre, Cheviré-le-Rouge, 20 folios, xve
siècle, 3 affaires (f° 10 v°, 11, 18 v°) ; 8J63, 1er registre, Cheviré-le-Rouge,
48 folios (1475-1488), 2 affaires (f° 29 v°, 34) ; 2e registre, Cheviré-le-
Rouge, 104 folios (1491-1509), 3 affaires (f° 13 v°, 86, 90) ; 8J120,
Villiers, 6 folios (1483-1484), 1 affaire (f° 6) ; 8J121, Villiers, f° 1 au f°
205 (1526-1550), 1 affaire (f° 4 v°) ; 16J1 A2, 3e cahier, Brain-sur-
Longuenée, 51 folios (1403-1523), 1 affaire (f° 49 v°) ; 1e302, La
Fillotière, 201 folios (1425-1459), 1 affaire (f° 31 v°).
3. C.-J. Beautemps-Baupré, Coutumes et institutions de l’Anjou et du
Maine antérieures au xvie siècle, coutumes et styles, 4 tomes, Paris-
Angers, 1877-1883 ; C.-J. Beautemps-Baupré, Le livre des droiz et des
commandemens d’office de justice, 2 tomes, Paris, 1865.
4. J.-M. Carbasse, Histoire du droit pénal et de la justice criminelle,
Paris, 2000, p. 16. ; C. Gauvard, « Compter le crime », Violence et ordre
public au Moyen Âge, Paris, 2005, p. 38.
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peines. Il ne doit donc pas être entendu dans son sens commun et
péjoratif. La distorsion entre la norme et la pratique, dans le cas précis
du montant des amendes, résulte peut-être d’une adaptation aux
fluctuations de la monnaie.
71. A. Porteau-Bitker et L. Talazac, « Droit coutumier et capacité
délictuelle des « sous-âgés » aux xiiie et xive siècles », Revue d’Histoire
du Droit, 72 (4), 1994, p. 537 : « Quoi que prescrivent les coutumiers il
faut cependant souligner que le juge, au Moyen Âge, n’est tenu par aucun
texte ni par aucune règle stricte et qu’il jouit d’un immense pouvoir
d’appréciation. »
72. ADML, G153, f° 51.
73. ADML, G155, f° 247.
74. ADML, 8J63, 2e registre, f° 86.
75. X. Rousseaux, Taxer ou châtier ?.., op. cit., t. 1, p. 112 : « Pour
certains comportements, par exemple les injures aux gens de justice, la
part de la victime revient également à la ville et aux seigneurs. »
Auteur
Isabelle Mathieu
Du même auteur
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La violence et le judiciaire
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Presses
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
première instance
sous l’Ancien
Régime
Hervé Piant
p. 125-136
Texte intégral
1 Les agressions non mortelles – nos modernes « coups et
blessures » – abondent dans les archives judiciaires d’Ancien
Régime, principalement dans les tribunaux de première
instance. Pourtant, ces actes sont mal connus, les historiens
ayant concentré leurs analyses sur la criminalité la plus
grave et sur les tribunaux qui en rendaient le mieux compte,
tribunaux d’exception, cours supérieurs et d’appels. Alors
pourquoi s’occuper de ces « causes minuscules » ? D’abord,
parce qu’on s’est peu intéressé à elles jusqu’à présent, ce qui
est une raison suffisante. Mais, plus profondément, deux
caractères permettent de justifier notre étude. En premier
lieu, les violences non mortelles constituent sans nul doute
l’essentiel de l’activité criminelle des tribunaux d’Ancien
Régime, pour peu que l’on abandonne les procès en appel
devant les parlements et que l’on regarde dans les
procédures de première instance. Il semble bien difficile de
faire l’histoire de la justice d’Ancien Régime sans prendre en
compte ce qui constituait, au sens propre, l’ordinaire des
tribunaux. Ensuite, cette délinquance ordinaire met face à
face les justiciables et les juges locaux. Les premiers, par le
biais de la plainte, construisent un discours cohérent qui
n’est en rien un récit objectif1 mais qui s’intègre dans une
démarche rationnelle ; les seconds tentent de répondre à
cette sollicitation en élaborant des solutions juridiques qui
leur permettent à la fois de capter la confiance des
justiciables et de respecter leurs propres contraintes et
exigences.
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Armes et conséquences
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Sociologie de la plainte
10 En fait la constatation essentielle est que la plainte en justice
constitue l’un des éléments de l’interaction sociale. Elle n’est
pas un document neutre, transcrivant objectivement des
événements qui lui sont extérieurs. Tout le monde ne porte
pas plainte, et toutes les rixes et insultes ne donnent pas lieu
à une dénonciation en justice. Cela ressort clairement de
l’analyse sociologique des parties. On a dit plus haut que les
« notables » étaient surreprésentés parmi notre échantillon.
L’autre point essentiel à noter, est la faible place des plus
pauvres. Avec 10 à 15 % des plaignants et des accusés, les
manouvriers (et professions assimilées) sont les grands
absents de cette répartition. Non, bien sûr, qu’ils ne soient
jamais pris dans ces types de conflits, mais la justice
n’apparaît pas comme le moyen adéquat de les résoudre :
l’institution ne les encourage pas (l’injure entre « gens du
commun » étant de peu de conséquence), leur fortune
médiocre rend difficile le paiement des frais de procès,
l’écart culturel entre eux et les hommes de loi ne favorise en
outre pas leur dialogue. Cela revient à dire que l’essentiel du
contentieux est entre les mains de la partie moyenne de la
population, dans un large marais social qui va des artisans
aux laboureurs et qui représente environ la moitié des
utilisateurs de la justice. C’est sur eux que porte
principalement l’effort d’acculturation mené par l’État
monarchique pour faire accepter le recours au tribunal
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L’abandon
16 Ce mélange de réticence envers l’institution et de capacité à
en utiliser certains aspects éclate avec la pratique des
abandons en cours de procédure. Il s’agit d’un choix massif10
puisque, sur les soixante-treize affaires de l’échantillon,
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1693 et elle n’est absente que dans neuf cas sur trente-cinq.
Son montant ordinaire est de trois livres (douze cas) et l’on
peut difficilement connaître les causes des variations à
l’intérieur d’une fourchette de dix sols à dix livres. Sa valeur
assez faible, presque toujours inférieure au montant des
dommages montre bien qu’elle a un caractère
essentiellement récognitif plutôt que répressif.
24 Le paiement des frais de justice – les dépens – est également
un enjeu important du conflit. Payer les dépens, c’est
reconnaître qu’on a tort et dans les quelques cas où le
plaignant n’a pu prouver ses dires, c’est à lui qu’on impute
cette somme. En outre, les dépens sont, de loin, la somme la
plus lourde que le condamné aura à payer, avec un éventail
de montants qui va de seize à cent trente-trois livres, pour
une moyenne (sur douze cas connus), de quarante-cinq
livres. Évidemment, il y a un échelonnement selon la durée
et la complexité de la procédure. D’une vingtaine de livres
lorsque l’affaire ne comprend que la plainte seule, on passe
au double s’il y a eu information. On oscille entre cinquante
et cent livres pour les cas où des interrogatoires ont été faits
et on dépasse les cent livres si la procédure a été menée à
l’extraordinaire ou poursuivie au civil15.
25 Le plus étonnant, c’est donc, qu’à la grande diversité des
solutions juridiques retenues (jugement en l’état,
civilisation, règlement à l’extraordinaire), correspond une
grande homogénéité des décisions rendues. La nature de la
solution n’influe pas, ou peu, sur le contenu des jugements.
L’exemple le plus flagrant est celui des sentences rendues
sur procès civilisé qui présentent toutes une condamnation à
l’amende requise par le parquet et ne se différencient donc
pas des jugements criminels. On ne voit pas non plus de
liens nets entre la gravité des faits (tels qu’on a pu les
mesurer par la plainte) et la lourdeur de la condamnation.
Le jugement qui apparaît le plus sévère dans notre
échantillon sanctionne une voie de faits commise sur un
huissier. L’agresseur est condamné à cent livres d’amende et
deux cents livres de dommages, ainsi qu’aux dépens (non
précisés mais certainement considérables puisqu’il s’agit
d’une procédure extraordinaire). Or, les faits ne
comprennent aucun coup mais seulement des insultes (de
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Conclusion
26 Les affaires d’injures, telles qu’elles sont portées en nombre
à la prévôté de Vaucouleurs comme dans les autres
tribunaux ordinaires du royaume de France, montrent à quel
point la justice est l’un des éléments du dialogue social. Dans
l’ensemble, inquantifiable, mais certainement considérable,
des faits réels de violence, seule une minorité est portée à la
connaissance du tribunal, les populations faisant clairement
un choix dont on a vu que la portée sociale était
prépondérante. La surreprésentation de certains groupes
s’explique par une accumulation de facteurs favorables :
disponibilité en temps et en argent, proximité sociale et
culturelle avec les milieux judiciaires, capacité à utiliser
l’institution pour arriver à des fins propres, comme la
confirmation d’une prépondérance menacée par l’agression.
27 Face à cette demande, les juges locaux font preuve d’un
grand pragmatisme. Ils sont capables d’être souples sur les
procédures, laissant une grande part d’autonomie aux
plaideurs eux-mêmes, et n’hésitant pas, par exemple, à
reconnaître les accords infrajudiciaires. Pourtant, cette
tendance ne doit pas faire oublier que les juges parviennent
(par, et non malgré, cette souplesse) à accomplir leurs buts
propres. Par la grande homogénéité des jugements rendus,
quel qu’ait été le destin procédural des affaires, les juges
montrent d’abord leur attention pour la restauration du lien
social, menacé par le conflit : il ne s’agit pas d’exclure et de
punir le coupable mais, en précisant la place de chacun
(coupable, victime) de leur permettre de vivre à nouveau
ensemble. Ensuite, importe aux juges de faire reconnaître la
prépondérance de l’État, dans la fixation des comportements
prohibés (par exemple, en condamnant à l’amende même en
matière civile) et surtout dans les modes de résolution des
conflits, face à la concurrence infrajudiciaire.
Notes
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - « Car tels excès ne sont pas permis » : l’injure et sa résolution judiciaire dans un tribunal de pre…
Auteur
Hervé Piant
Du même auteur
Conclusions in Brutes ou
braves gens ?, Presses
universitaires de Strasbourg,
2015
Introduction in Brutes ou
braves gens ?, Presses
universitaires de Strasbourg,
2015
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© Presses universitaires de Rennes, 2008
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Les juges et la
violence
quotidienne (Blois,
1815-1848)
Stéphane Vautier
p. 137-148
Texte intégral
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Les magistrats
6 Le tribunal correctionnel, la plupart du temps présidé par le
vice-président du tribunal, voit se succéder à sa tête trois
juges. Louis Athanase Bergevin, ex-avocat au Parlement de
Paris, ex-notaire à Blois, ancien maire de la ville (an I-an II)
est nommé vice-président du tribunal civil en 1811. Il reste à
ce poste jusqu’à sa retraite en 1824. Il a alors 71 ans. Lui
succède Alexandre Péan, homonyme du député
précédemment cité, ex-juge de département, nommé
substitut en 1811, il reste vice-président jusqu’à sa retraite en
1839. Le profil de son successeur, Claude-François Riffault-
Blau, est comparable. Né à Blois en 1781, il entre comme
juge au tribunal civil de cette ville en 1808. Il assure la vice-
présidence de ce tribunal de 1839 à 1848. L’un de ses fils,
adjoint au maire de Blois depuis 1834, sera désigné à la
magistrature communale sous le Second Empire.
7 Les magistrats du parquet épousent le même profil social.
Leconte de Roujou, ex-avocat au Parlement de Paris, est
nommé commissaire du gouvernement en l’an III. Maintenu
après la réorganisation de l’an VIII, il reste à ce poste jusqu’à
sa mort. Son gendre, Moulnier, lui succède avant de laisser
la place en 1824 à Bergevin fils, ex-procureur du roi à Gien,
nommé l’année du départ à la retraite de son père. En 1831,
il est nommé président du tribunal civil de Blois et laisse
alors le poste de procureur à… Leconte de Roujou fils !
8 Dans ces conditions, nul doute que les jugements prononcés
sont en conformité – en partie au moins – avec l’opinion
dominante de la bourgeoisie blaisoise.
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Les prévenus
9 De l’autre côté de la barre, les prévenus de violence envers
autrui sont, sans grande surprise, une très grande majorité
d’hommes – sur 309 prévenus déférés devant le tribunal,
seuls 27 sont des femmes –, dans la force de l’âge – la
moyenne d’âge est de 27 ans et les deux tiers d’entre eux ont
entre 20 et 30 ans. Le milieu professionnel est lui aussi sans
surprise. 60 % des prévenus sont des ouvriers artisans, 15 %
des maîtres artisans, 9 % des commerçants, 5 % des
vignerons ou des jardiniers.
10 L’étude du registre d’enregistrement des crimes et délits,
sorte de main courante tenue par le parquet, ne laisse pas
apparaître, du moins à notre niveau, de différences
flagrantes quant à l’influence de la position sociale dans le
classement sans suite des affaires. Une première analyse de
ces registres montre plutôt que l’opportunité des poursuites
est guidée par la gravité de la violence – l’injure, la simple
bousculade sont fréquemment classées, surtout s’il s’agit
d’une plainte déposée par un particulier7 – ou par la qualité
du fait révélé. Ainsi les menaces pour l’ordre public,
parfaitement illustrées par les affrontements de groupes de
jeunes ouvriers, ou les violences exercées à l’encontre des
détenteurs de l’autorité publique sont assez
systématiquement poursuivies. Inversement, avoir frappé
une fille publique peut être un prétexte avancé par le
procureur pour abandonner les poursuites8. Étant donné le
caractère sommaire de cette source, son analyse trouve
rapidement ses limites lorsqu’il s’agit d’étudier un délit en
particulier. Elle est en revanche riche d’enseignements pour
mener une étude comparative des priorités du Parquet dans
le traitement des différents délits9.
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Conclusion
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38 Si les études fondées sur les peines prennent tout leur sens
dans une étude statistique à l’échelle de la France, elles
peuvent aussi avoir une dimension particulièrement
pertinente lorsqu’elles sont appliquées à l’échelle locale. La
marge de manœuvre des magistrats n’est pas négligeable et
dépend d’une multitude de facteurs que seule une analyse
fine permet de révéler. Ces études locales permettent aussi
de souligner le décalage qui peut exister entre les décisions
législatives ou les orientations du parquet général et
l’application sur le terrain. La liberté d’appréciation met
aussi en évidence l’évolution du regard des magistrats, et
par-delà celui des élites, sur le contrôle social. Il n’est ainsi
pas anodin de constater que l’état éthylique des prévenus,
parfois noté comme circonstance aggravante au début de la
période étudiée, devient une circonstance atténuante avec le
changement de génération de magistrats. Cette évolution est
à mettre en rapport avec le développement du
philanthropisme, lui-même lié à la percée de la bourgeoisie
libérale dans la société de la Restauration33. La violence est
alors jugée davantage en fonction des préjugés et de l’idée
que la société locale se fait de sa sécurité qu’en fonction des
catégories définies par le Code pénal. Déjà Louis Gruel, dans
son ouvrage sur l’attitude des jurés dans les procès
d’assises34, démontrait qu’ils plaçaient « au centre du procès
la manière dont les accusés et les victimes se sont comportés
dans les rôles assignés par leurs statuts sociaux ». Ces
« minuscules affaires », pour reprendre le qualificatif de
Frédéric Chauvaud35, nous montrent que les magistrats des
petites cours peuvent aussi avoir ce comportement.
Notes
1. Archives départementales du Loir-et-Cher (ADLC), 3U23-11, jugement
du 20 janvier 1838.
2. ADLC, 3U23-11, jugement du 15 décembre 1837.
3. Art. 311 du Code pénal de 1810 : « Lorsque les blessures ou les coups
n’auront occasionné aucune maladie ni incapacité de travail personnelle
de l’espèce mentionnée en l’article 309, le coupable sera puni d’un
emprisonnement d’un mois à deux ans, et d’une amende de seize francs à
deux cents francs. » La peine est de six jours à deux ans
d’emprisonnement après la réforme du Code pénal de 1832.
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Auteur
Stéphane Vautier
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Justice pénale et
« violences
conjugales » au
xixe siècle :
enquête sur les
avatars judiciaires
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d’une catégorie de
violence
Victoria Vanneau
p. 149-159
Texte intégral
1 Au xixe siècle, les violences conjugales n’existent pas, sauf à
transposer sans plus de procès la catégorie constituée dans
les années 1970. Pour autant, affirmer, comme y incline
l’emprise des lectures féministes, l’éternelle cécité de la
justice à l’égard de ces exactions relève de l’illusion
rétrospective1. C’est méconnaître l’important travail de
reconnaissance et de traitement de ces violences par la
justice pénale du xixe siècle. Une lecture attentive des
Comptes de la justice témoigne de leur existence. Dès 1826,
les « dissensions domestiques » qui regroupent toutes ces
discordes, ces divisions violentes constatées au sein du
couple, sont érigées comme catégorie de mobiles pour les
crimes capitaux, à côté de l’adultère et des amours
contrariés2. Mais au-delà de la visibilité statistique et
administrative ainsi assurée, l’étude de ces violences au xixe
siècle ne s’entend que par la lecture des discours à la fois de
doctrine et de jurisprudence, ainsi que par l’accès informé à
l’archive judiciaire, et plus particulièrement, par la
compréhension juridique des dossiers de procédure.
L’intérêt réside moins ici dans la restitution d’une réalité
effective des violences conjugales que dans la manière dont
les juridictions essentiellement répressives s’en sont
emparées. Afin d’analyser leur progressive insertion dans le
champ pénal, il s’agira de montrer qu’un réajustement des
attentions de la part de l’institution judiciaire s’est opéré au
xixe siècle, en respect de cette casuistique qui fait le droit
pénal spécial3 ; que, si les victimes, tant masculine que
féminine, représentent ces « sentinelles de la justice4 », la
dénonciation par le corps social de telles violences a
contribué à amorcer lentement la voie de la reconnaissance,
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Notes
1. É. Badinter, Fausse Route, Paris, Odile Jacob, 2003.
2. Compte général de l’administration de la Justice criminelle en France
pendant l’année 1825-1826, Paris, Imprimerie royale, 1827.
3. Le droit pénal spécial, qui analyse séparément les infractions, est
essentiellement casuiste : la loi criminelle examine méticuleusement les
hypothèses très variées de conduite humaine qu’elle interdit et qu’elle
frappe de sanctions. Voir A. Vitu, Traité de droit criminel. Le droit
pénal spécial, Paris, Cujas, 1982, p. 22.
4. F. Hélie, Traité de l’instruction criminelle, t. 1, Paris, Charles Ingray,
1866 (2e éd.), p. 627.
5. P. Lascoumes, « L’émergence de la famille comme intérêt protégé par
le droit pénal, 1791-1801 », I. Théry et C. Biet (textes réunis et présentés
par), La Famille, la loi, l’État. De la Révolution au Code civil,
Imprimerie nationale, Éd. du Centre Pompidou, 1989, p. 344.
6. M.-Y. Crépin, « Violences conjugales en Bretagne : la répression de
l’uxoricide au xviiie siècle », Mémoires de la société d’histoire et
d’archéologie de Bretagne, t. 73, 1995, p. 163.
7. Uxoricide vient du latin uxor qui veut dire épouse, et et caedo, je tue.
8. P. Lascoumes, P. Poncela et P. Lenoël, Au nom de l’ordre. Une
histoire politique du Code pénal, Paris, Hachette, 1989, p. 9.
9. L’article 14 associe à la qualité de la femme, celle « des personnes de
70 ans et au-dessus, ou des enfants de 16 ans et au-dessous, ou des
apprentis compagnons ou domestiques à l’égard de leur maître, enfin s’il
y a eu effusion du sang et en outre dans le cas de récidive, mais elle ne
pourra excéder 1 000 francs et une année d’emprisonnement ».
10. L’arrêté du 7 germinal an IX (21 mars 1801) crée la commission
chargée de rédiger le projet de code. Composée de cinq juristes –
Viellart, Target, Oudart, Treilhard et Blondel – elle présente ses résultats
fin juin 1801.
11. Aucun article ne précise exactement ce qu’il faut entendre par ce
terme, contrairement au parricide dont le crime est expressément établi
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Auteur
Victoria Vanneau
Du même auteur
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Invectives, injures
et diffamations :
les violences
verbales et leur
réparation devant
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19/09/2021 21:38 La violence et le judiciaire - Invectives, injures et diffamations : les violences verbales et leur réparation devant les justices d…
Texte intégral
1 Les écarts langagiers de tournures blessantes et agressives
n’ont rien de commun avec les violences qui affectent
l’intégrité physique des personnes et dont les conséquences
immédiates sont quelquefois irréversibles. Pour autant, il y a
là une forme d’exutoire singulier auquel l’historien de la
période contemporaine comme son homologue moderniste
ou médiéviste doit se montrer attentif1. Car, à travers la prise
à partie d’un individu, la mise en cause de sa réputation ou
l’atteinte à son honneur, il peut à la fois appréhender le rôle
des différents acteurs de cet échange envenimé et percevoir
les vecteurs par lesquels chacun d’entre eux affirme son
positionnement social.
2 Au xixe siècle, l’injure adressée à un particulier est
considérée comme une expression outrageante ou comme un
simple terme de mépris, distinct de la diffamation en ce qu’il
ne renferme l’imputation d’aucun fait déterminé susceptible
de porter publiquement atteinte à la considération de la
personne visée. Tels sont du moins les contours juridiques
de ces « illégalismes » du quotidien, délimités par la loi du
29 juillet 1881 qui, comme sa devancière de 1819 donne
compétence au juge de paix pour connaître de l’action civile
en dommages-intérêts formée par la victime et sanctionner
celui ou celle qui s’en rend coupable.
3 Dans le cadre de sa juridiction contentieuse, le magistrat
cantonal a pour mission d’apprécier les circonstances du fait
(notamment s’il y a eu provocation et réciprocité), de relever
l’existence ou non du préjudice moral subi (intention
coupable de nuire) et de tenir compte de la « personnalité »
des parties (profession, environnement social, etc.). Les
attendus de sa décision nous révèlent ainsi quelles sont les
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Notes
1. Plusieurs contributions aux actes du présent colloque attestent cet
intérêt partagé entre historiens.
2. E. Goffman, Les rites d’interaction, Paris, Éd. de Minuit, 1974. Du
même auteur, voir aussi La mise en scène de la vie quotidienne, Paris,
Éd. de Minuit, 1973, 2 tomes.
3. J.-C. Farcy, « Les archives méconnues de la justice civile », F.
Chauvaud et J.-G. Petit (dir.), L’histoire contemporaine et les usages
des archives judiciaires (1800-1939), Paris, Champion, 1998, p. 397-
408.
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Auteur
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Vincent Bernaudeau
Du même auteur
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Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
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La violence et le judiciaire
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
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La torture en
procès :
construction et
justification d’une
violence « légale »
dans le cadre de la
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chasse aux
e
sorcières (xv
siècle)
Franck Mercier
p. 175-185
Texte intégral
1 À l’heure où nos démocraties s’interrogent sur l’opportunité
de recourir à des moyens judiciaires d’exception pour lutter
contre la menace terroriste, l’histoire de l’installation de la
torture dans le système judiciaire européen à la fin du
Moyen Âge et au début de l’époque moderne prend tout son
sens1. Si la « domestication » de la torture par la justice nous
apparaît bien en effet comme l’une des modalités possibles
de la confiscation par l’État naissant du monopole de la
violence « légitime », il reste à mieux comprendre la manière
dont on a pu, à un moment donné, reconnaître l’existence
même d’une violence « légale ». Ainsi que l’avait
incidemment relevé Piero Fiorelli dans son étude classique
sur la torture judiciaire2, la grande chasse aux sorcières qui
prit son essor en Europe dès les premières décennies du xve
siècle fut le lieu privilégié d’une expérimentation judiciaire
et doctrinale faisant la part belle à la torture. Que la
juridiction concernée soit laïque ou ecclésiastique, celle-ci
eut généralement recours à la « géhenne » contre les accusés
dès lors qu’il s’agissait de leur extorquer la « vérité » du
sabbat sous la forme de l’aveu. C’est que l’usage
judiciairement réglé de la torture contre les suspects de
sorcellerie s’inscrit, sans véritable solution de continuité,
dans le prolongement de la procédure romano-canonique
(du moins dans sa version extraordinaire) forgée contre
l’hérésie au cours des xiiie et xive siècles. Assimilée à
l’hérésie, la sorcellerie démonolâtre constitue un crime
« énorme » qui est défini comme crimen laesae maiestatis.
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Notes
1. Pour une vision d’ensemble récente, voir J.-M. Carbasse, « Les
origines de la torture judiciaire en France du xiie au début du xive
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Auteur
Franck Mercier
Du même auteur
La Bataille, Presses
universitaires de Rennes, 2015
Le salut par les armes, Presses
universitaires de Rennes, 2011
La vauderie d'Arras, Presses
universitaires de Rennes, 2006
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La violence et le judiciaire
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de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
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Diffamation,
infamie et justice :
l’usage judiciaire
de la violence dans
les villes de la
Couronne de
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e e
Castille (xii -xv
siècle)
Jesús Ángel Solórzano Telechea
p. 187-197
Texte intégral
Introduction
1 En 1494, Bartolomé d’Avila, fils de García d’Avila, juré de
Xérès de La Frontera, accusa le corrégidor, Jean de Robles,
de l’avoir diffamé à travers des annonces publiques qui
l’accusaient de délinquance pour sodomie ; il l’avait fait à
cause de l’inimitié qu’il avait à son encontre, contre le droit,
en utilisant la justice. Bartolomé d’Avila a été condamné à la
peine de mort sans que sa culpabilité ait été prouvée, sans
qu’il y ait eu d’enquête, sans aucune dénonciation contre lui.
Des témoins partiaux avaient été achetés ou menacés par le
corrégidor1.
2 En premier lieu, comme Bartolomé était mineur, son père
agit pour sa défense, mais toutes ses demandes au
corrégidor, comme la copie de l’accusation ou les recherches
du jugement, lui étaient refusées. Selon son père, le
corrégidor le faisait dans le but de retarder le plus possible la
cause, tandis que les crieurs publics donnaient publicité aux
faits « abominables » dont la justice accusait son fils. La
raison était liée à l’un des traits essentiels de la culture
juridique médiévale : elle ne tenait pas à son caractère oral
ou écrit, mais à sa publicisation. La renommée publique
(fama publica) ou la connaissance publique d’un fait était
une tactique capitale dans les tribunaux, utilisée
délibérément pour influencer les décisions des juges2. Ce que
cherchait l’accusation était de diffamer l’accusé, que les faits
restent gravés dans la mémoire des habitants et se propagent
par la rumeur à travers Xérès de la Frontera afin de
composer le corpus des témoignages dont la preuve pourrait
dépendre dans les procès ultérieurs3. García d’Avila a allégué
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Notes
1. Archivo General de Simancas. Registro del Sello (AGS, RGS), f° 154.
1494, 02, 27.
2. A. Porteau-Bitker et A. Talazac-Laurent, « La renommée dans le
droit pénal laïque du xiiie au xve siècle », Médiévales. Langue, textes,
histoire, 24, 1993, p. 67-80.
3. D. Lord Smail, « Archivos de conocimiento y la cultura legal de la
publicidad en la Marsella Medieval », Hispania, LVII, 197, 1997, p. 1049-
1077 ; C. Gauvard, « Rumeur et stéréotypes à la fin du Moyen Âge », La
circulation des nouvelles et les réseaux de communication au Moyen
Âge (n° 24, Avignon, 1993),Paris/Rome, Publications de la Sorbonne/
École française de Rome, 1994, p. 157-178.
4. AGS, RGS, f° 134 (07-05-1494).
5. AGS, RGS, f° 228 (08-05-1494).
6. N. Gonthier, Violence et ordre public au Moyen Âge. Paris, Picard,
2005, p. 122 sq ; N. Gonthier, Délinquance, justice et société dans le
Lyonnais médiéval. De la fin du xiiie siècle au début du xvie siècle, Paris,
Éd. Arguments, 1993, p. 310-321 ; P. Monnet et O. G. Oexle (éd.), Stadt
und Recht im Mittelalter/La ville et le droit au Moyen Âge, Göttingen,
Vandenhoeck/Ruprecht, 2003, p. 9 ; M. Dinges, « El uso de la justicia
como forma de control social en la Edad Moderna », Furor et rabies.
Violencia, conflicto y marginación en la Edad Moderna, Santander,
université de Cantabrie, 2002, p. 55.
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Auteur
La construction
d’infrastructures portuaires
dans les villes du nord de la
péninsule Ibérique à la fin du
Moyen Âge in Ports et littoraux
de l'Europe atlantique, Presses
universitaires de Rennes, 2007
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La violence et le judiciaire
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La répression
judiciaire des
violences
militaires sous
Louis le Juste :
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Marillac et Saint-
Preuil
Hélène Fernandez
p. 199-208
Texte intégral
1 Je voudrais aborder ici la question de la répression judiciaire
des violences militaires pendant le premier xviie siècle, à
partir de deux exemples qui m’ont semblé suffisamment
proches pour être comparés : ceux de Louis de Marillac et de
François Jussac d’Ambleville, sieur de Saint-Preuil. Les
frappantes similitudes de leurs cas dessinent aussi une
spécificité forte par rapport à d’autres éventuelles
répressions de violences militaires, interdisant toute
généralisation hâtive ; je ne m’y risquerai donc pas.
L’histoire se déroule sous Louis XIII : ces deux gouverneurs
militaires sont accusés de violences exercées sur les
populations civiles dont ils avaient la charge, en temps de
guerre – et ils sont finalement condamnés. Mais dans les
deux cas, il s’agit d’un procès complexe, dont le
déclenchement est dû à la disgrâce des condamnés, et qui
fait intervenir la justice retenue et la ferme volonté du roi.
De tels procès se sont multipliés pendant le temps où
Richelieu est le principal ministre de Louis XIII, de 1624 à sa
mort en 1642 ; il ne s’agit ici que d’une configuration
particulière de ces « procès d’État1 ».
2 Je résumerai brièvement les enjeux de chaque procès avant
d’en tirer quelques conclusions sur la violence à l’égard des
populations civiles, et sa qualification, puis sa punition, par
la justice.
3 Le premier de ces deux cas est celui de Louis de Marillac,
maréchal de France. Son procès est resté célèbre comme le
procès irrégulier par excellence, deux commissions
successives s’étant succédé (au grand dam du Parlement de
Paris), la seconde se réunissant même à Rueil, dans le
propre château de Richelieu. Arrêté aux lendemains de la
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Notes
1. Je me permets de signaler que ma thèse était consacrée à ce sujet : H.
Fernandez, Les procès du cardinal de Richelieu. Droit, grâce et
politique sous Louis le Juste, Paris-8, 2005, sous la direction de J.
Cornette. Un livre issu de ce travail sera prochainement publié par les
éditions Champ Vallon.
2. P. de Vaissière, Un grand procès sous Richelieu. L’Affaire du
maréchal de Marillac, 1630-1632, Paris, 1924.
3. Bibliothèque nationale de France, manuscrits français, 18 458, f° 8
v°-9 r°.
4. Discours de droit sur le factum du procès de M. le mareschal de
Marillac, s. l., 1632.
5. Bibliothèque nationale de France, manuscrits français, 18 458, f° 161
v°.
6. Ibid., f° 40 r°-v°.
7. Factum du procès du mareschal de Marillac. A Messieurs les
Commissaires deputéz par le Roy, s. l., 1632, p. 25.
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Auteur
Hélène Fernandez
© Presses universitaires de Rennes, 2008
La violence et le judiciaire
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Des secrets de
famille aux
archives de
l’effraction :
violences intra-
familiales et ordre
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e
judiciaire au xviii
siècle
Julie Doyon
p. 209-222
Texte intégral
« Chicaneau : Monsieur, ne parlons point de maris à
des filles ; Voyez-vous, ce sont là des secrets de
familles1. »
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Notes
1. J. Racine (1639-1699), Les Plaideurs [1668], II-VI.
2. Évangile selon Saint Marc, V-IX, La Sainte Bible de Jérusalem, trad.
de l’école biblique de Jérusalem, Paris, Le Cerf, 1956, p. 1335.
3. C.-J. de Ferrière (1680-1748), Dictionnaire de droit et de pratique,
Paris, Brunet, 1740, t. II, p. 1027, V° « Violence ».
4. P. Richelet, Dictionnaire français contenant les mots et les choses,
Genève, J. H. Widerhold, 1680, p. 533, V° « Violence ».
5. D. Jousse (1704-1781), Traité de la justice criminelle en France, Paris,
Debure, 1771, t. I, p. VI.
6. Parmi l’abondante bibliographie, voir notamment : R. Muchembled,
La Violence au village (xve-xviiie siècle), Bruxelles, Brepols, 1989.
7. Archives de la justice « secrète » du roi (lettres de cachet) mises à
part : F. Funck-Brentano, Les Lettres de cachet à Paris. Étude suivie
d’une liste de prisonniers à la Bastille (1659-1789), Paris, Imprimerie
nationale, 1903 ; C. Quetel, De Par le Roy. Essai sur les lettres de
cachet, Toulouse, Privat, 1981 ; Farge et M. Foucault, Ordre et
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Auteur
Julie Doyon
Du même auteur
De la clandestinité à la
« fausseté » : la fraude
matrimoniale à Paris au xviiie
siècle in Clandestinités
urbaines, Presses
universitaires de Rennes, 2008
© Presses universitaires de Rennes, 2008
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La violence et le judiciaire
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Affaires traitées
par la justice
pénale : les cas de
violence selon les
catégories de la
statistique
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criminelle (France,
1831-1932)
Bruno Aubusson de Cavarlay
p. 223-240
Texte intégral
1 Dès les premières parutions du Compte général de la justice
criminelle1, ses commentateurs ont voulu y voir autre chose
que des comptages d’activité. Celui-ci devait donner une
image chiffrée de l’état moral d’un pays en mesurant la
criminalité. Pourtant, les longues séries proposées ici n’ont
pas l’ambition de mesurer la violence. Plutôt que
d’argumenter en général sur l’impossibilité de cette mesure
avec des données institutionnelles, on observera, à partir des
résultats, une justice pénale confrontée à une demande
importante et croissante et y répondant de façon variable
selon les types d’infractions et selon les périodes. Le partage
entre poursuites et abandon des poursuites sera privilégié.
La sévérité des poursuites ne sera évoquée qu’à propos de la
place des affaires criminelles, ce qui montrera au passage
que les difficultés de mesure ne sont pas moindres pour les
violences les plus graves.
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Notes
1. Compte général de l’administration de la justice criminelle en France,
annuel pour les années 1825 à 1978, sauf interruption de 1914 à 1918 et
en 1939 (première publication en 1827).
2. Les séries dites « générales », sans détails par infractions, ont été
publiées d’abord : B. Aubusson de Cavarlay, M.-S. Huré et M.-L.
Pottier, Les statistiques criminelles de 1831 à 1981. La base Davido,
séries générales, Paris, CESDIP, Déviance et contrôle social, n° 51, 1989.
Les séries concernant les abandons de poursuite avec le détail des
infractions sont également publiées par M.-S. Huré, avec la
collaboration de M.-L. Pottier et S. Yordamian, Les abandons de
poursuite avant jugement et leurs motifs (1831-1932), La base Davido :
séries par infractions, Guyancourt, CESDIP, Études et données pénales,
n° 89, 2001. Les séries par infractions concernant le jugement, d’un
volume et d’une complexité plus grands, ne sont pas encore publiées.
3. Le vol avec violence délictuel n’est introduit dans le Code pénal qu’en
1981. Avant c’est un crime et très peu de poursuites retiennent cette
inculpation.
4. En 1870 et 1871, si la réduction du territoire se fait sentir, la
perturbation du fonctionnement de la justice pénale est aussi à l’origine
du fort creux observé sur toutes les données. Pour 1870 et les cinq
premiers mois de 1871, la collecte ne comprend pas le tribunal de Paris
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Presses
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La violence entre
hommes et la
justice au Québec
1780-1860
Donald Fyson
p. 241-249
Texte intégral
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Notes
1. Voir entre autres mon livre, Magistrates, Police, and People :
Everyday Criminal Justice in Quebec and Lower Canada, 1764-1837,
Toronto, Osgoode Society/Toronto UP, 2006. Pour des raisons d’espace,
les références bibliographiques ont été réduites au minimum ; la plupart
des informations sur la justice pénale au Québec avant 1840 proviennent
du livre.
2. Les réflexions présentées ici ne portent que sur la violence entre
hommes, la question de la violence contre les femmes étant traitée
ailleurs dans mes propres travaux et également dans l’historiographie.
Voir ibid., p. 279-284, 295-302 ; K. Harvey, « Amazons and Victims :
Resisting Wife-Abuse in Working-class Montreal, 1869-1879 », Journal
of the Canadian Historical Association, vol. 2, 1991, p. 131-148 ; I. C.
Pilarczyk, « Justice in the Premises » : Family Violence and the Law in
Montreal, 1825-1850, thèse de doctorat, université McGill, 2003.
3. P. Aubert de Gaspé, Mémoires, Ottawa, G. E. Desbarats, 1866.
4. Les principales archives judiciaires exploitées dans le cadre de mes
recherches sont celles de Bibliothèque et Archives nationales du Québec,
Centres d’archives de Québec et de Montréal, notamment les fonds des
sessions trimestrielles de la paix, TL31 (à Québec) et TL32 (à Montréal).
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Auteur
Donald Fyson
Du même auteur
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
La violence et le judiciaire
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Texte intégral
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Premier cas
« Le 9 avril 1896, à 11 heures du matin, les frères Bouvier,
cultivateurs à Belleville, en Rennes, étaient occupés à mettre
de l’engrais dans un des champs de la ferme. Tandis que
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Second cas
« Dans la matinée du 28 novembre 1896, les nommés
Lemonnier et Palga ayant été obligés, à cause de la neige,
d’interrompre leur travail, dans une carrière du village de la
Gais, près Dinard, résolurent d’aller se chauffer et boire chez
Lemonnier. En passant, ils entrèrent chez un sieur Stephan,
journalier, et l’emmenèrent avec eux […].
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Troisième cas
« Les époux Hodée, domiciliés à Montreuil-sur-Ille, avaient
une triste réputation.
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Quatrième cas
« Le 15 août [1 897], vers 9 h 1/2 du soir, la fille Marie
Forgeoux et le nommé Charlet, François, domestiques à la
ferme des moineries, cheminant ensemble sur la route qui
conduit de Saint Servan à La Hulotais […] furent accostés
par le nommé Roussel, Magloire, âgé de 30 ans, ouvrier
forgeron. À quelques pas, suivait un nommé Bizot, François,
40 ans, aussi domestique de ferme. Tous ces gens sortaient
de l’auberge Berthier, à la chaussée, et étaient plus ou moins
surexcités par la boisson.
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Cinquième cas
« Le 27 février 1861, la justice fit informée que Marie
Guihaire, femme Billard avait été trouvée morte, à huit
heures du matin ; gisant sur le sol d’une des pièces de la
maison qu’elle habitait avec son mari, François Billard.
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Notes
1. L. Bourgeois, « Rapport de M. Léon Bourgeois au Congrès
d’Éducation Sociale en 1900 », Solidarité, Paris, Armand Colin, 5e éd.,
1906, annexe 1.
2. « Il n’y a, dans le système pénal, aucun principe de justice qui diffère
réellement du principe de vengeance. C’est le même principe qui est à
l’œuvre dans les deux cas, celui de la réciprocité violente, de la
rétribution. Ou bien ce principe est juste et la justice est déjà présente
dans la vengeance, ou bien il n’y a de justice nulle part. » : R. Girard, La
violence et le sacré, Paris, Hachette, 1972, p. 30.
3. Il est possible que la peine dissuade certains condamnés de récidiver :
c’est une attitude rationnelle de prudence, comme celle qui vise à éviter
les accidents, nullement une forme de « réhabilitation » morale.
4. Il existe une littérature abondante sur ce sujet. On se permettra de
renvoyer à notre article, « Ceux qu’il faut renoncer à amender – la loi de
1885 sur la Relégation : origines et implications politiques », F. et M.
Porret (études réunies par), Le Criminel endurci. Récidive et
récidivistes du Moyen Âge au xxe siècle, Genève, Droz, 2006, p. 289-
308.
5. Sur ce dernier, ses origines et sa fonctionnalité au regard des
questions ici débattues, P. Lascoumes, P. Poncela et P. Lenoël, Au nom
de l’ordre. Une histoire politique du Code pénal, Paris, Hachette, 1989.
6. Le Moniteur universel, supplément au n° 244, jeudi 1er septembre
1831, p. 1494.
7. Le Moniteur universel, n° 316, samedi 12 novembre 1831, p. 2106.
8. Mais maintenait l’exposition publique des condamnés aux travaux
forcés ou à la réclusion.
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Auteur
Jean-François Tanguy
Du même auteur
La violence et le judiciaire
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http://journals.openedition.org/nuevomundo/54693 ; DOI :
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Presses
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de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
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La dite « Société
honorée » : codes
criminels,
représentations
sociales et
identification
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juridique de la
camorra
napolitaine aux
e e 1
xix et xx siècles
Marcella Marmo
p. 265-275
Texte intégral
1 Parmi les organisations criminelles qui s’enracinent dans le
Midi de l’Italie aux xixe et xxe siècles, la camorra napolitaine
est la première qui se structure selon un modèle de pouvoir
territorial, basé sur la combinaison extorsion/protection,
caractéristique essentielle des phénomènes de type mafieux.
Apparue au début du xixe siècle à l’intérieur d’un plus ample
phénomène sectaire, l’Onorata Società transpose
probablement dans le nouvel État administratif des aspects
de pouvoir plébéien déjà typiques chez les lazzari (les
groupes les plus pauvres de la ville capitale à l’époque
moderne), mais elle développe aussi des éléments culturels
caractéristiques et riches en nouvelles significations
politiques : la présence de langages et de modalités
d’organisation ritualisés, une stratégie de l’extorsion diffuse
qui semble réunir et discipliner des formes de violence
présentes dans la vie sociale, dans les marchés de la ville et
de sa banlieue, ainsi que dans les prisons. Malgré les
importantes transformations que le phénomène camorriste
revêt depuis son apparition jusqu’à aujourd’hui, une réelle
continuité traverse les deux siècles d’histoire de ce type de
délinquance. La recherche historique a pu, en effet, discuter
en termes critiques les interprétations des sciences sociales
qui soulignent les différences radicales entre le phénomène
criminel actuel – caractérisé par des taux très élevés de
violence et défini comme entreprenarial – et la camorra des
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Notes
1. Traduction de M.-J. Nervi.
2. P. Arlacchi, La mafia imprenditrice, Bologne, Il Mulino, 1983,
élabore un modèle dichotomique entre le passé et le présent des
phénomènes mafieux critiqué par les historiens : « Mafia », Meridiana.
Rivista di storia e scienze sociali, 1990, n° 7-8.
3. Dans ses premiers écrits sur la camorra et la mafia après l’unification
nationale, Pasquale Villari reprend l’importante métaphore politique de
Cuoco à propos de l’esprit public du royaume de Naples face à la
révolution française : V. Cuoco, Saggio storico sulla rivoluzione di
Napoli, Milan, Tipografia milanese, 1801 ; P. Villari, Le lettere
meridionali ed altri scritti sulla questione sociale in Italia, Florence, La
Barbera, 1878.
4. J. Davis, Conflict and Control : Law and Order in Nineteenth-
Century Italy, Londres, Macmillan, 1988, chap. 6. ; M. Marmo, « Tra le
carceri e i mercati. Spazi e modelli storici del fenomeno camorrista », P.
Macry et P. Villani (dir.), Storia d’Italia. Le regioni dall’Unità ad oggi.
La Campania, Turin, Einaudi, 1990, p. 689-730.
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Auteur
Marcella Marmo
© Presses universitaires de Rennes, 2008
La violence et le judiciaire
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Michel Nassiet, et al.
L’émeutier et
l’indiscipliné : de
la rétribution
pénale à la
prévention des
risques sociaux.
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France, Canada,
Belgique, première
e
moitié du xx
siècle
David Niget
p. 277-290
Texte intégral
1 La justice des mineurs est née dans les premières années du
xxe siècle, selon une remarquable synchronie, dans la
plupart des pays industrialisés1. Ce dispositif judiciaire
spécialisé dans le traitement des déviances juvéniles, et
parfois dans le traitement des déviances commises à
l’encontre des jeunes, se donne d’emblée un double objectif.
Il s’agit, d’une part, de protéger la société contre des
violences juvéniles de plus en plus stigmatisées, et, d’autre
part, selon le mot d’ordre des réformateurs de protéger,
l’enfant ou l’adolescent de sa propre violence ou de celle de
son milieu.
2 Il semble alors que la violence juvénile ait définitivement
perdu la fonction sociale qui était la sienne, dans les
communautés rurales notamment2. Désormais, selon le mot
du Dr Lejeune, il faut « fouetter les apaches »qui déferlent
sur la ville de la Belle Époque3. Avec les avatars d’une
croissance urbaine mal maîtrisée, la montée progressive des
conflits sociaux malgré l’ébauche d’un État protecteur,
l’insécurité entre sur les scènes politiques occidentales à la
veille de la Grande Guerre. En France, certains magistrats
dénoncent la « crise de la répression » dont la jeunesse
impunie serait un révélateur4. En Amérique du Nord, paraît
de nouveau, tout droit sortie de la geste dickensienne, la
figure du « street-rat », gosse dégénéré, engeance des rues
qui appelle l’apitoiement autant que l’effroi5. Mais si la
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Du pénal au social
5 Cependant, malgré l’existence de ce courant réformateur
international, attesté par la circulation des hommes et des
idées12, le dispositif légal et les pratiques judiciaires ne
pointent pas les mêmes stigmates selon les espaces
nationaux et les contingences locales dans lesquels ils
s’inscrivent. En France, et à Angers notamment13, la
« rétribution pénale », terme en usage dans le lexique
juridique, reste au cœur des préoccupations judiciaires. Il
s’agit à la fois de racheter le dommage commis mais aussi
d’une forme de vengeance sociale contre l’insurgé. Révolte
ostentatoire ou tapage sont en effet de mise, car le système
judiciaire se préoccupe surtout des violences publiques. A
contrario, les violences privées restent peu réprimées,
enfouies dans l’épaisseur des querelles familiales, sur
lesquelles la justice rechigne à se pencher.
6 Modèle opposé, au Canada, et à Montréal notamment14, la
justice des mineurs a opté pour un nouvel apparat
« protectionnel ». Un juge des enfants spécialisé dirige la
cour des jeunes délinquants, des « infra-délits » sont forgés
à la demande du juge fondateur, pour se saisir des enfants
désobéissants et vagabonds. Cet élargissement du filet de
prise en charge va de pair avec l’adoucissement généralisé
des sanctions, même si les institutions d’enfermement
perdurent15. Selon cette nouvelle doxa, la prévention des
risques sociaux prime16. Dans cette perspective, le traitement
des violences minuscules domine, ces violences étant
progressivement assimilées à des troubles comportementaux
à mesure que les sciences du psychisme émergent dans le
paysage de la justice des mineurs17. In fine, l’approche
préventive constitue un volet d’un plus vaste projet
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Notes
1. M.-S. Dupont-Bouchat et É. Pierre (dir.), Enfance et justice au xixe
siècle. Essais d’histoire comparée de la protection de l’enfance, 1820-
1914. France, Belgique, Pays-Bas, Canada, Paris, PUF, 2001, 443 p. ; M.
K. Rosenheim, F. E. Zimring et D. S. Tanenhaus (dir.), A Century of
Juvenile Justice, Chicago, Chicago UP, 2002, 456 p.
2. Au xixe siècle, la jeunesse rurale était encore dépositaire de la défense
des normes sexuelles, à travers le charivari notamment, mais également
de la mission de défense du territoire communal contre les villages
rivaux. L’usage instrumental de la violence lui était donc reconnu. J.-C.
Farcy, La jeunesse rurale dans la France du xixe siècle, Paris, Éditions
Christian, 2004, 220 p.
3. M. Perrot, « Dans le Paris de la Belle Époque, les “Apaches”,
première bande de jeunes », Les ombres de l’Histoire. Crimes et
châtiments au xixe siècle, Paris, Flammarion, 2001, p. 351-364 ; A.
Surot, « Des Apaches à Angers, 1903-1905 », Annales de Bretagne et
des pays de l’Ouest, 110, 1, 2002, p. 145-160.
4. D. Kalifa, « Magistrats et répression à la veille de la Grande Guerre »,
Vingtième siècle, n° 67, juillet-septembre 2000, p. 43-59.
5. T. J. Gilfoyle, « Street-Rats and Gutter-Snipes : Child Pickpockets
and Street Culture in New York City, 1850-1900 », Journal of Social
History, 37, 4, été 2004, p. 853-876.
6. A. Thiercé, « De l’école au ménage : le temps de l’adolescence
féminine dans les milieux populaires (IIIe République) », Clio, 4, 1996.
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Auteur
David Niget
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Entre protection et
délinquance :
quelques pistes de
réflexion autour de
la question des
troubles de
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comportement et
de la logique
d’intervention
protectrice au
1
Québec
Lucie Quevillon
p. 291-304
Texte intégral
Introduction
1 Au Québec, de nouvelles dispositions ont récemment
modifié la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ). Une
des propositions contenue dans le projet de loi initial
concernait l’article 38h et la définition des troubles de
comportement2. Cette clause aurait eu comme effet d’exclure
du système de protection tout enfant de plus de 12 ans (i.e.
l’âge de juridiction de la Loi sur le système de justice pénale
pour adolescents) qui, par ses troubles de comportements,
pouvait présenter un danger pour autrui. Les nombreux
débats à la Chambre des communes et en commission
d’étude ont toutefois mené à l’abandon de cet alinéa dans la
version finale de la loi qui a été adoptée en juin 20063.
2 Pour les législateurs, le débat est clos. Mais nous croyons
que la discussion mérite d’être poursuivie, car le projet de loi
posait un enjeu social fondamental : comment la sphère de
la Protection de la jeunesse se définit-elle ? Et quelle
position adopte-t-elle face à la philosophie dominante qui
régit la gestion de la délinquance juvénile ? Plus
précisément, est-elle tentée de subordonner la protection du
jeune à celle de la société, comme le voulait le projet de loi et
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Conclusion
38 C’est en créant ses institutions propres, mais surtout en
s’appuyant sur un système de pensée différencié de la
rationalité pénale moderne que la justice pour mineurs s’est
donné un espace original, autonome et distinct du système
de justice pour adultes. Avec l’avènement de la Loi sur les
jeunes contrevenants et l’adoption des principes directeurs
de protection de la société et de responsabilité pénale du
jeune, la justice juvénile est toutefois retournée dans le
système de pensée du droit criminel. Depuis, ce qui subsiste
de l’esprit de la pensée fondatrice de la justice juvénile est
demeuré dans le système de droit civil de protection, comme
en témoigne le maintien des jeunes en troubles de
comportement au sein de la juridiction provinciale de
protection.
39 La récente révision de la Loi de la protection de la jeunesse a
été l’occasion de s’attarder sur le discours protecteur et de
constater la présence d’une certaine ambiguïté sémantique
autour de plusieurs concepts importants. La tentative des
milieux de la protection de la jeunesse à vouloir concilier
certaines valeurs du système de justice pénale avec
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Notes
1. Cet article s’inscrivait en début de démarche doctorale. Nous tenons à
remercier le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture
(FQRSC) pour son soutien financier au projet, ainsi que M. Alvaro Pires
et Mme Veronica Piñero pour nous avoir gracieusement donné accès à
certains de leurs travaux non publiés.
2. L’article concernant les troubles de comportements se libellait comme
suit : « La sécurité ou le développement de l’enfant est considéré comme
compromis s’il manifeste des troubles de comportement sérieux et que
ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour corriger la
situation ou n’y parviennent pas. », Loi sur la protection de la jeunesse,
1977, article 38, alinéa h).
3. Certaines modifications ont tout de même été apportées et le nouvel
article concernant les troubles de comportement se libelle désormais
comme suit : « f) troubles de comportement sérieux : lorsque l’enfant, de
façon grave ou continue, se comporte de manière à porter atteinte à son
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Auteur
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Lucie Quevillon
© Presses universitaires de Rennes, 2008
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Les avocats
nantais devant le
tribunal militaire
allemand (1940-
1944) : entre le
difficile exercice
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de la défense et le
risque d’une
instrumentalisation
Serge Defois
p. 307-322
Texte intégral
1 À compter de l’occupation de la France par les troupes
allemandes en juin 1940, c’est le Militärbefehlshaber in
Frankreich (MBF, Commandement militaire en France) qui
exerce les droits de la puissance occupante, codifiés depuis
1907 dans les conventions de La Haye. L’une de ses missions
principales est d’assurer la sécurité des troupes et de
préserver le calme sur le front occidental. Se mettent donc
en place des tribunaux militaires allemands
(Feldkriegsgerichte) qui laissent les tribunaux civils français
poursuivre leurs activités mais qui s’autorisent à encadrer,
traiter et réprimer tout acte qu’ils estiment porter atteinte au
maintien de l’ordre et à la sécurité en enfreignant les
ordonnances allemandes : attentats, vols, outrages,
détentions d’armes, sabotages, etc. Alors que la section A des
tribunaux juge les militaires allemands, la section B est
compétente pour juger les civils résidant en territoire
occupé. « L’armée occupante a juridiction sur tous les
habitants des territoires occupés et soumis, qu’ils soient
auteurs ou complices de crimes ou délit pouvant porter
atteinte à sa protection, sa sécurité et son honneur1. »
2 Alors que l’on estime à plus de 3 000, le nombre des
individus condamnés à mort par cette juridiction et
exécutés2, on se trouve, une fois posées les constatations
d’ordre général et technique, face à un certain vide
historiographique que Gaël Eismann pointe avec justesse
dans des travaux récents : « Il s’avère que l’exercice de la
justice militaire allemande à l’égard des habitants des
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allemande
9 Alors que les troupes allemandes entrent à Nantes en juin
1940, une circulaire émanant du MBF et concernant la mise
en place des tribunaux militaires allemands est adressée au
Procureur général près la cour d’appel de Rennes dès le mois
de juillet30. Elle concerne le ressort de la
Feldkommandantur 518. Le Feldkommandant désigne le
président du tribunal militaire – Kriegsgerichtstrat31 – qui
devient l’interlocuteur privilégié du barreau.
10 Yves Guinaudeau est bâtonnier de l’ordre nantais. Le 17 juin
1939, cet homme de 46 ans rassemble la majorité des
suffrages32 alors que la logique des choses voulait que son
tour de bâtonnat ne soit pas encore venu33. En tant que chef
de l’ordre, il estime qu’aux dangers, doivent s’opposer « la
force de [l’] union et le respect des traditions qui ont fait la
grandeur de l’ordre. […] Sans rien abdiquer de
l’indépendance34 », c’est au respect des règles tutélaires qu’il
appelle à veiller. Leur sauvegarde est essentielle, dit-il, pour
adapter et organiser la profession. Au lendemain de la
mobilisation, il expose devant l’assemblée générale réunie
exceptionnellement, les objectifs principaux qu’il se fixe :
s’occuper de la situation matérielle des confrères mobilisés,
préserver les règles de la profession ainsi que l’indépendance
qui les garantit, et poursuivre l’exercice de la défense35. Dès
le début de l’Occupation, ses nombreuses correspondances
témoignent du vif intérêt que le bâtonnier porte à la défense
des Français traduits devant la justice militaire allemande,
principalement pour les cas où la peine de mort est requise36.
Toutefois, cette défense particulière est soumise à un régime
spécial.
11 Les règles d’exercice de la défense sont à la fois précises et
floues et c’est de cette ambiguïté que proviennent les
difficultés rencontrées par les avocats dans les actions qu’ils
entreprennent devant le tribunal militaire. Pour être autorisé
à plaider devant cette juridiction, il est nécessaire d’être
régulièrement inscrit à un barreau et de parler couramment
la langue allemande. Si la règle est rigoureusement
applicable dans des villes où le barreau compte
suffisamment d’inscrits – il n’y a quasiment qu’à Paris que
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Notes
1. J. Haennig, « Les pouvoirs de l’armée occupante et la justice militaire
allemande », Gazette du Palais, 29-30 novembre 1940, p. 1.
2. T. Pouty, « Les condamnations à mort suivies de fusillades en France
occupée dans les ressorts du MBF et du MBB », Répression et
persécution en France : acteurs et politiques, Caen, Atelier-Recherche,
mai 2007 ; J.-P. Besse et T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécution
pendant l’Occupation (1940-1944), Paris, Éd. de l’Atelier, 2006, 200 p.
3. G. Eismann, La politique du maintien de l’ordre et de la sécurité
conduite par le Militärbefhelshaber in Frankreich et ses services, 1940-
1944, thèse d’histoire, Paris, IEP, 2005, p. 365.
4. G. Eismann, « L’escalade d’une répression à visage légal. Les
pratiques judiciaires des tribunaux du Militärbefhelshaber in
Frankreich, 1940-1944 », G. Eismann et S. Martens (dir.), Occupation
et répression militaires allemandes. La politique de « maintien de
l’ordre » en Europe occupée, 1939-1945, Paris, Éd. Autrement, 2007, p.
127-168. Voir plus précisément « Vide historiographique et problèmes
méthodologiques », p. 129-133.
5. Ministère de la Défense.
6. Répression et persécution en France : acteurs et politiques, Caen,
Atelier-Recherche, mai 2007 ; L. Thiéry, « Les politiques de répression
conduites par le Militärbefehlshaber in Belgien und Nordfrankreich
dans le Nord-Pas-de-Calais (1940-1944) », Revue du Nord, n° 369, t. 89,
janvier-mars 2007, p. 81-105 ; du même auteur, « La répression de l’aide
apportée aux aviateurs alliés dans le Nord de la France », Tombés du
ciel. Les aviateurs abattus au-dessus du Nord-Pas-de-Calais, conférence
historique, La Coupole, mai 2007, à paraître en 2008 ; T. Fontaine,
« Les politiques répressives en France occupée : l’exemple du camp
allemand au fort de Romainville, 1940-1944 », La répression en France,
1940-1945, Caen, CRHQ, coll. « Seconde Guerre mondiale », n° 7, 2007,
p. 69-91.
7. Pour Nantes (tribunal de la FK 518), BAVCC, ministère de la Défense,
Caen, TA 100465-100533, TA 100610-100680, TA 101466 et TA 101529.
8. C. Fillon, Le Barreau de Lyon dans la tourmente, op. cit., voir partie
II, chapitre 2, « La défense devant les juridictions de Vichy », Lyon, Alias
éd., 2003, p. 243-302 ; L. Israël, Robes noires, années sombres, Paris,
Fayard, 2003, p. 168-169 ; voir également, dans D. Salas (dir.), La
justice des années sombres, Paris, La Documentation française, 2001 la
partie I sur « Les juridictions d’exception » et plus précisément les
contributions d’A. Bancaud, « Une exception ordinaire. Les magistrats
et les juridictions d’exception de Vichy », p. 29-74 ; C. Fillon, « La
section lyonnaise du tribunal d’État et la section spéciale près la cour
d’appel de Lyon : l’exemplarité à l’épreuve des faits » p. 75-100 ; J.-L.
Halpérin, « La section spéciale de Dijon », p. 101-126 ; témoignage
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tard. Ils rentrent chez eux. Mais ils sont de nouveau arrêtés et mis au
secret. Le bâtonnier ne parvient plus à avoir aucun renseignement.
L’affaire, lui dit-on à la Feldkommandantur, est entre les mains de la
police secrète. Guinaudeau veut tout de même pouvoir assurer la défense
des prévenus s’ils étaient traduits devant le tribunal militaire.
42. Il doit réserver un hôtel à Nantes et voyager durant 6 h 30 pour
effectuer le déplacement.
43. 1re date retenue : vendredi 4 avril 1941 (une impossibilité est
invoquée mais pas précisée) ; 2e date : mardi 22 avril à 9 h 30 (renvoi
sous le motif que le tribunal est irrégulièrement composé) ; 3e date :
vendredi 23 mai (finalement repoussée d’une semaine car un des
magistrats est malade) ; 4e date : vendredi 30 mai à 9 h 30 (renvoi car
l’un des témoins appelé par le ministère public, M. l’inspecteur Schuelle,
n’a pas comparu à la convocation qui lui aurait été adressée) ; 5e date :
mardi 1er juillet à 9 h 00 (renvoi le 15 juillet car l’inspecteur de police
dont l’absence avait fait renvoyer l’affaire n’est pas encore de retour
d’Allemagne et ne pourra être présent à l’audience du 1er juillet). L’affaire
est finalement jugée le mardi 15 juillet à 9 h, ADLA, 83J37, op. cit.
44. Le parti communiste français se lance dans la lutte armée contre
l’occupant après que l’Allemagne nazie, violant le pacte de non-agression
signé avec l’URSS en août 1939, ait attaqué cette dernière le 22 juin 1941.
Peu de militants communistes acceptent, toutefois, de prendre les armes
et, de Biarritz au Mont-Saint-Michel, le bras armé du parti
(l’Organisation spéciale) ne compte qu’une vingtaine de combattants à
l’automne 1941. Pour étendre la lutte armée à l’ensemble de la zone
occupée, le PCF dépêche en octobre 1941 des résistants communistes
parisiens à Rouen, Bordeaux et Nantes afin d’y perpétrer des attentats.
Dans cette dernière ville, Gilbert Brustlein et Spartaco Guisco tuent le 20
octobre 1941 le Feldkommandant Hotz. Depuis le début de l’Occupation,
nul Allemand d’un si haut grade n’a été exécuté. Hitler, en personne,
exige que le décret Keitel, édicté le 16 septembre 1941, soit appliqué :
pour un Allemand tué, 50 à 100 personnes doivent être fusillées. Ordre
est donné à Otto Von Stülpnagel, qui dirige en France l’administration
militaire allemande (MBF), de dresser une liste d’otages. Pour ce faire, ce
dernier s’appuie sur le code des otages, sorte de vade mecum, préparé
par ses services à l’attention des chefs régionaux subordonnés au MBF,
qui a été publié le 28 septembre de la même année. Doivent être
exécutées en priorité les personnes, incarcérées ou internées,
idéologiquement proches des auteurs présumés de l’attentat :
communistes et gaullistes, ou supposés tels, figurent en première ligne
sur les listes d’otages ; et bientôt les juifs. Seconde règle : les otages
doivent résider dans le département où a eu lieu l’attentat ou, à défaut,
lorsqu’ils sont détenus hors de cette zone géographique, être originaires
de ce département. Le 22 octobre 1941, 48 personnes répondant à ces
critères sont passées par les armes à Nantes (16 fusillés), Châteaubriant
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19/09/2021 21:39 La violence et le judiciaire - Les avocats nantais devant le tribunal militaire allemand (1940-1944) : entre le difficile exercice d…
(27) et Paris (5). Sur le sujet voir F. Liaigre, 22 octobre 1941, Le drame
des 50 otages, Paris, Geste éditions, 2001, 63 p.
45. Lettre de Me Stoeber à Guinaudeau après qu’il eut appris l’exécution
des otages, 23 octobre 1941. « Mon cher confrère et ami, c’est avec
consternation que je lis dans les journaux de ce matin que nos
malheureux clients du procès des anciens combattants ont été fusillés
comme otages, à l’exception semble-t-il de Ridel. Quelle triste et
malheureuse affaire ! On ne peut que dire, comme l’a fait le Maréchal
dans son message radiodiffusé : la rançon est affreuse. Voulez-vous je
vous prie, exprimer aux familles des malheureuses victimes l’émotion
poignante que j’éprouve à penser que par un concours de circonstances
tragiques, tous les efforts que nous avons faits n’ont abouti à rien. […]
Que va-t-il se passer demain ? », ADLA, 83J37, op. cit.
46. À l’instar de la correspondance échangée entre Guinaudeau et Le
Pelletier (avocat à Paris) de septembre à décembre 1940.
47. Lettre de Me Guinaudeau à Me Gardot d’Angers, 27 mai 1943 :
« J’attache une particulière importance à la question de la défense
d’office, que j’estime nécessaire, et que j’ai pour ma part, tenté de mettre
en pratique, avec les très faibles moyens dont je disposais », ADLA,
83J34, op. cit.
48. Le fonctionnement de la justice militaire allemande est réglementé
depuis 1938 par la KStVO KriegsStrafVerfahrenSordnung, ordonnance
pénale de guerre qui fait disparaître la plupart des garanties de
procédure dont dispose le prévenu dans le système français. La KStVO
est ensuite complétée jusqu’en 1945 pour permettre une accélération des
procédures et donne un contenu de plus en plus idéologique au droit
militaire. G. Eismann, « L’escalade d’une répression à visage légal… »,
op. cit., p. 134.
49. « Lauriot, qui après un long et pénible séjour en Allemagne, a été
libéré pour raisons de santé, et qui, grâce aux connaissances qu’il a pu
développer en langue allemande, contribue pour une large part à la
défense si difficile devant le tribunal militaire allemand », ADLA, 83J4,
op. cit., p. 112-116, séance du 3 octobre 1941.
50. Bien que l’historiographie demeure quasi muette en la matière, il
semble pourtant, à la lumière des procès les plus retentissants conduits
par la justice militaire allemande, que celui des 42 soit le plus important
par le nombre de condamnés à mort exécutés (45 accusés, 15 jours de
débats, 37 condamnations à mort). Ainsi, et pour rester dans le grand
Ouest, le procès tenu à Rennes fin décembre 1942 concerne 30 inculpés
et se solde par 25 condamnations à mort. De même, les grands procès
parisiens, ceux du palais Bourbon (mars 1942) et de la Maison de la
chimie (avril 1942), demeurent par le nombre d’inculpés et les sentences
prononcées en deçà du « procès des 42 ». En ce qui concerne la
Résistance non communiste, ni le procès d’Honoré d’Estienne d’Orves et
de ses compagnons – 20 inculpés, 9 condamnations à mort – organisé en
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Auteur
Serge Defois
Du même auteur
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La violence et le judiciaire
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Pratiques et
régulations des
violences
intracommunautaires
dans la société
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française en
épuration
Marc Bergère
p. 323-332
Texte intégral
1 Images fortes de la Libération, en contrepoint des scènes de
liesse, les violences perpétrées durant cette séquence
soulèvent une question qui s’avère plus complexe qu’il n’y
paraît, en particulier au regard de leurs rapports à la société,
aux nouvelles autorités et/ou au judiciaire. S’inscrivant dans
le basculement soudain de l’Occupation à la Libération,
après de longues années de peur, d’oppression et de
privation, elles constituent un indicateur incontournable du
passage de la guerre à l’après-guerre au prix d’un glissement
entre violence subie de l’Occupation et violence donnée alors
même que « pour une bonne partie de la population, il s’agit
de la première violence exercée contre l’ennemi ou plutôt
contre celle [ou celui] qui [à ses yeux] l’incarne1 ».
2 Fortes de cette dimension nodale, y compris dans leur
capacité paradoxale à participer au rétablissement de l’ordre
républicain, les violences populaires, perpétrées dans et par
les communautés dans une dynamique « d’épuration de
voisinage2 » exigent d’être revisitées, réinterprétées. Pour ce
faire et à la lumière de l’important renouvellement
historiographique opéré sur la question durant la décennie
écoulée3, notre réflexion sur les pratiques et les régulations
des violences intracommunautaires s’articulera en trois
points. Tout d’abord, il importera de saisir la (les)
violence(s), ce qui ne va pas sans poser des problèmes de
définition ou de méthodologie à l’historien. Dans un
deuxième temps il conviendra de souligner que ces violences
participent du brouillage entre épuration extralégale et
épuration légale, et qu’à ce titre elles ne sont ni tout à fait
sommaires ni tout à fait judiciaires (voire parfois mi
sommaires/mi judiciaires). Enfin, la question de leurs
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Notes
1. F. Virgili, La France virile. Des femmes tondues à la Libération,
Payot, 2000, p. 10.
2. Selon l’expression de L. Capdevila dans Les Bretons au lendemain de
l’Occupation : imaginaire et comportements d’une sortie de guerre,
Rennes, PUR, 1999.
3. En particulier, A. Brossat, Libération, fête folle, Paris, Autrement,
1994 ; C. Bougeard, « Résistance et épuration sauvage en Bretagne », C.
Bougeard et J. Sainclivier (dir.), La Résistance et les Français. Enjeux
stratégiques et environnement social, Rennes, PUR, 1995, p. 273-283 ;
L. Capdevila, op. cit. et « Violence et société en Bretagne dans l’après-
Libération (automne 1944-antomne 1945) », Modern and
Contemporary France, 7(4), 1999, p. 443-459 ; F. Rouquet, « Les
victimes de l’épuration. Mémoire et catharsis », B. Garnot (dir.), Les
victimes, des oubliées de l’histoire, Rennes, PUR, 2000, p. 226-239 ; F.
Virgili, op. cit. ; M. Bergère, Une société en épuration, Rennes, PUR,
2004, notamment le chapitre 7 : « La répression populaire », p. 301-344
ou « L’épuration au village », M.-O. Baruch (dir.), Une poignée de
misérables. L’épuration de la société française après la Seconde Guerre
mondiale, Paris, Fayard, 2003, p. 370-384.
4. Comme nous aurons l’occasion de le démontrer plus loin.
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Auteur
Marc Bergère
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Le traitement
judiciaire de la
violence
internationale
depuis la fin du
monde bipolaire
Yves Denéchère
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p. 333-344
Texte intégral
Introduction
1 Les grandes questions qui se posent aujourd’hui autour de la
violence et du judiciaire au niveau international sont souvent
la transposition à une autre échelle de problèmes bien
identifiés dans les États et les sociétés des périodes
antérieures. Une réflexion peut montrer en quoi la justice
internationale actuelle et ses efforts pour réguler les
violences de notre monde permettent de mettre en
perspective un certain nombre de problématiques
historiques traitées dans les contributions de cet ouvrage.
2 La difficile définition normative de la violence sur le plan
international, la difficulté d’aligner aujourd’hui les normes
de la violence d’une aire culturelle sur une autre, d’un pays
sur un autre, rappellent des difficultés de même nature
concernant les États en formation. Le processus
international, mais non universel, de judiciarisation de la
violence conçu comme un marqueur de modernité ou un
progrès de la civilisation renvoie aux problématiques de la
modernisation des États et au procès de civilisation défini
par Norbert Elias. L’avènement de la communauté
internationale comme justicière répond à l’instauration de
l’État justicier par le droit de punir. L’une comme l’autre
manifeste ainsi son autorité, son pouvoir et sa prééminence.
Sans doute aussi peut-on faire un rapprochement entre les
réactions différenciées de l’autorité judiciaire selon le statut
social du justiciable dans une société donnée et les attitudes
variables des juridictions internationales selon le niveau de
puissance des États, selon la nationalité des accusés.
Lorsque l’on évoque la violence des individus comme moyen
stratégique ou stratégie de lutte et la justice comme mode de
règlement des conflits, ne peut-on les appliquer aux actions
des États et transposer ces réflexions à la sphère
internationale où ce vocabulaire est fréquemment employé ?
3 Un autre intérêt d’évoquer la dimension internationale est
d’approcher une histoire comparée des attitudes des États
face au processus d’instauration d’une justice pénale censée
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Conclusion
28 Le poids des circonstances et des événements internationaux
a pesé lourdement sur les échecs puis les tentatives plus ou
moins développées d’établir une justice internationale
capable de réguler la violence. La fin d’un monde bipolaire,
l’évolution des formes de la violence internationale et sa plus
grande visibilité ont contribué dans les années 1990 à enfin
mettre en œuvre des principes longtemps refoulés. En ce
sens, la CPI constitue un progrès indéniable, une étape
décisive dans le traitement judiciaire de la violence
internationale. Comme pour les TMI de Nuremberg et de
Tokyo et les TPI pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, le rôle
déterminant des États jaloux de leur souveraineté en matière
judiciaire constitue une limite à la justice internationale. En
même temps, ce sont les États eux-mêmes – et ils étaient les
seuls à pouvoir le faire car seuls pouvant se réclamer d’une
légitimité démocratique – qui ont créé la CPI. Pour autant, la
modification du jeu des acteurs de la justice internationale
est bien réelle. Les opinions publiques sont toujours plus
vigilantes à l’égard de violences de plus en plus
insupportables, les ONG et leurs actions pour un monde plus
juste s’imposent comme véritables forces, les victimes ont
désormais droit au chapitre. Dans ses textes constitutifs
comme dans sa pratique, la CPI participe à la définition de
nouvelles normes de la violence qui pourront peut-être
s’imposer comme standards internationaux sinon universels.
Pour imparfaite qu’elle soit, la CPI existe. Ne marque-t-elle
pas « un pas de géant pourvu qu’il soit accompli36 » dans un
procès de civilisation à l’échelle du monde, une réponse à la
« décivilisation » d’un xxe siècle violent ? Le but ultime de la
justice internationale est bien de dissuader des criminels
d’accomplir ou d’ordonner des violences. Ainsi, la société
internationale se fondant sur le respect du droit, la violence
pourrait cesser d’être une accoucheuse de l’histoire37. En ce
domaine et au niveau international, selon l’expression de
Robert Badinter : « Même en boitant, l’on avance38… »
Notes
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Auteur
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Yves Denéchère
Du même auteur
Le Centre international de
l'enfance (1949-1997), Presses
universitaires de Rennes, 2016
Droits des enfants au XXe
siècle, Presses universitaires de
Rennes, 2015
L’Europe et les femmes en
politique à la télévision
française (1979-1994) in Les
lucarnes de l’Europe, Éditions
de la Sorbonne, 2009
Tous les textes
© Presses universitaires de Rennes, 2008
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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Presses
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
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Conclusion
violence et
judiciaire en
Occident : des
traces aux
interprétations
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(discours,
perceptions,
pratiques)
Xavier Rousseaux
p. 345-362
Texte intégral
1 Dans une livraison récente de l’American Historical Review,
l’historien Pieter Spierenburg tente d’expliquer la différence
entre la réaction sociale contre la violence en termes
d’expérience politique différente en Europe et aux États-
Unis. Sous le titre Democracy came Too Early : A Tentative
Explanation for the Problem of American Homicide, il écrit
« Across the Atlantic, there was no phase of centralization
before democratization set in » (p. 109). En revanche, en
Europe depuis le Moyen Âge, les entités étatiques ont mené
des entreprises continues pour délégitimer l’auto-défense et
la justice privée des communautés. À l’opposé, « In America,
the continuing persistence of the ancient macho honor code
in the United States exemplifies the ethic of self-defense »
(p. 112)1. Selon sa lecture, en Europe la violence aurait été
intégrée par le judiciaire, ce dernier exprimant un processus
centralisateur contribuant à renforcer une autorité publique,
bien avant la démocratisation de celle-ci aux xixe et xxe
siècles. Aux États-Unis en revanche, la justice aurait d’abord
été l’expression de la défense des communautés locales,
méfiantes devant une régulation étatique. La démocratie
américaine aurait été essentiellement un processus porté
d’en bas, sans passage par l’étape du monopole de la violence
légitime par l’État. Et cette différence apporterait une
explication au comportement différent des citoyens
américains et européens face à la violence la plus grave et
symbole par excellence de l’interaction entre violence et
judiciaire : l’homicide.
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Notes
1. P. Spierenburg, « Democracy came Too Early : A Tentative
Explanation for the Problem of American Homicide ? », American
Historical Review, vol. 111, 1., février 2006, p. 101-114.
2. B. Lemesle et P. Quincy-Lefebvre, Introduction, supra.
3. R. Jacob, « Jus ou la cuisine romaine de la norme », Droit et Cultures,
n° 48, février 2004, p. 11-62.
4. D. Kalifa, Crime et culture au xixe siècle, Paris, Perrin, 2005, coll.
« Pour l’histoire » ; A.-C. Ambroise-Rendu, Peurs privées, angoisses
publiques. Un siècle de violences en France, Paris, Larousse, 2001.
5. C. Gauvard, Violence et ordre public au Moyen Âge, Paris, Picard,
2005.
6. Voir quelques exemples de travaux récents : D. Nirenberg, Violence
et minorités au Moyen Âge, Paris, PUF, 2001 ; N. Gonthier, Cris de
haine et rites d’unité ? La violence dans les villes médiévales, Turnhout,
Brepols, 1992 ; R. Muchembled, La violence au village, (xve-xviie
siècle), Turnhout 1989 ; I. Paresys, Aux marges du royaume. Violence,
justice et société en Picardie sous François Ier, Paris, Publications de la
Sorbonne, 1998 ; J. Quéniart, Le Grand Chapelletout Violence, normes
et comportements dans la Bretagne rurale au 18e siècle, Rennes,
Apogée, 1993 ; H. Brown, Ending the French Revolution : Violence,
Justice, Repression, from the Terror to Napoleon, Charlottesville,
Virginia UP, 2006 ; J. Ralph Ruff, Violence in Early Modern Europe,
Cambridge, 2001 ; P. Spierenburg (éd.), Men and violence : Gender,
Honor, and Rituals in Modern Europe and America, Columbus, Ohio
State UP, 1998 ; M. Wiener, Men of Blood. Violence, Manliness, and
Criminal Justice in Victorian England, Cambridge, Cambridge UP,
2004 ; C. Emsley, Hard Men : The English and Violence since 1750,
Londres/Hambledon, 2005 ; S. Audouin-Rouzeau, A. Becker, C.
Ingrao et H. Rousso (éd.), La violence de guerre 1914-1945, Bruxelles,
Complexe, 2002.
7. C. Tilly, La France conteste, de 1600 à nos jours, Fayard, 1986 ; J.
Nicolas, La rébellion française. Mouvements populaires et conscience
sociale 1661-1789, Paris, Éd. du Seuil, 2002 ; J.-C. Martin, Violence et
Révolution. Essai sur la naissance d’un mythe national, Paris, Éd. du
Seuil, 2006.
8. X. Rousseaux, « Politiques judiciaires et résolution des conflits dans
les villes de l’Occident àla fin du Moyen Âge. Quelques hypothèses de
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Auteur
Xavier Rousseaux
Du même auteur
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La violence et le judiciaire
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Presses
universitaires
de Rennes
La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Résumés
p. 363-379
Texte intégral
Première partie
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Deuxième partie
VIOLENCES QUOTIDIENNES ET
TRIBUNAUX
Isabelle Mathieu, « Iniures desloiaux, offances,
coups et collées » : les sergents angevins violentés
dans l’exercice de leurs fonctions (1380-1550)
13 Auxiliaires subalternes des justices seigneuriales, les
sergents sont quotidiennement en relation avec la
population de leur ressort respectif et comme agents
d’exécution des décisions prises par les tribunaux
seigneuriaux, ils informent des ajournements à comparaître,
saisissent les biens, lèvent les amendes, arrêtent individus et
animaux, surveillent les terres de leur seigneur, etc. Les
registres d’assises médiévaux témoignent de l’existence de
violences s’exprimant contre l’institution judiciaire et ses
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Troisième partie
CONSTRUCTION DE LA VIOLENCE,
DIFFÉRENCES CULTURELLES ET
GÉOGRAPHIQUES
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Quatrième partie
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La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
La violence et le judiciaire
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Presses
universitaires
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La violence et le judiciaire | Antoine Follain, Bruno Lemesle,
Michel Nassiet, et al.
Introduction
Les mots de la violence au Moyen Âge
Les travaux sur la violence au Moyen Âge et à l’époque moderne
Travaux sur la violence en histoire contemporaine : esquisse
Le judiciaire et la réinvention des violences à l’époque contemporaine
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Le « Théâtre de Sang »
Conclusion
Lucien Faggion
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L’émeutier et l’indiscipliné : de la
rétribution pénale à la prévention des
risques sociaux. France, Canada, Belgique,
première moitié du xxe siècle
Du pénal au social
De la violence interpersonnelle à la prise de risques
La violence, le politique, le domestique
Conclusion : vers une conception historiciste de la violence
Lucie Quevillon
Introduction
Violence et judiciaire au regard de la chronologie des relations
internationales
Une justice internationale inopérante (fin xixe siècle – années 1930)
Définir et juger de nouveaux crimes : les tribunaux militaires
internationaux et les tentatives de l’ONU
La nouvelle donne internationale des années 1990 et l’impérieuse
nécessité judiciaire
Nouveaux rôles des acteurs de la justice internationale
Les États omniprésents mais plus omnipotents
Les ONG, aiguillons de la justice internationale
L’établissement de nouvelles normes internationales des violences de
guerre
Violations du droit humanitaire et responsabilité individuelle
Les violences spécifiques contre les femmes et contre les enfants
Conclusion
Xavier Rousseaux
Résumés
Première partie
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19/09/2021 21:39 La violence et le judiciaire - Presses universitaires de Rennes
Quatrième partie
La violence et le judiciaire
Du Moyen Âge à nos jours. Discours, perceptions,
pratiques
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