Enjeux de L'intégration: (Source: L'oréal - FR)
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Introduction
« L’intégration est cruciale pour L’Oréal. C’est elle qui permet d’assurer
la relève et de faire face aux défis de la mondialisation en accueillant la
diversité des talents dont nous avons besoin… Une responsabilité de chaque
instant qui incombe à tous. » Lindsay Owen-Jones, Président du groupe
L’Oréal et ancien PDG (Source : L’Oréal.fr).
Enjeux de l’intégration
Si la question de l’intégration a retenu ces dernières années, notam-
ment avant la crise actuelle, l’attention des DRH, elle reste globalement
un parent pauvre du recrutement. Dans beaucoup d’entreprises, on
réduit trop souvent l’intégration à une journée d’accueil : il (elle) a eu
sa journée, il (elle) est donc intégré(e). Nous pensons au contraire que
l’intégration est un processus complexe et long, qui s’étale sur plusieurs
mois voire plusieurs années. De plus, il y a une certaine rareté des écrits
et des outils d’aide à la décision pour la DRH qui doit mettre en place
un programme d’intégration, alors que les ouvrages sur le recrutement
abondent.
Pourtant, la réussite d’un recrutement ne se limite pas au processus
amont. Elle se joue à 50 % en amont, avec les phases de détection des
besoins, de sourcing, de présélection et d’évaluation des candidatures,
et à 50 % en aval lors de la période d’intégration. Par ailleurs, la qualité
de l’intégration a une influence prouvée sur de nombreuses variables
d’attitudes et de comportements des nouvelles recrues (ex : satisfaction
au travail, implication dans l’entreprise, engagement au travail, motivation,
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L’intégration des nouveaux collaborateurs
Définition de l’intégration
Le terme d’intégration est très courant, et renvoie au concept de socia-
lisation organisationnelle, c’est-à-dire à la façon dont les entreprises
(organisations) socialisent leurs collaborateurs. Quatre axes de définition
apportent des éclairages complémentaires.
•• D’une façon très générale, la socialisation organisationnelle se définit
comme « l’apprentissage des ficelles » (Schein, 1968) d’un métier et
d’un contexte d’entreprise. Ce processus est continu, mais s’avère
particulièrement intense lors du franchissement d’une « barrière orga-
nisationnelle » (Schein, 1968) inclusive (ex : entrer dans l’entreprise),
fonctionnelle (ex : mobilité horizontale), ou hiérarchique (ex : promo-
tion). C’est selon Feldman (1976) le processus par lequel un individu,
étranger à l’organisation, est « transformé en un membre participatif
et efficace ». La socialisation permet d’« … apprécier les valeurs, les
capacités, les attentes comportementales, et le savoir social essentiels pour
assumer un rôle organisationnel et pour participer comme un membre de
l’organisation (Louis, 1980) ».
•• L’intégration peut également se définir par l’action managériale :
« L’intégration consiste à accompagner un nouveau salarié dans la maîtrise
des aspects techniques de son emploi et dans la compréhension de son rôle
s’inscrivant dans l’environnement culturel et social propre à l’organisation.
L’intégration finalise la procédure de recrutement dans une perspective de
fidélisation du salarié à long terme, ou d’efficacité à court terme pour les
emplois et les missions de courte durée. » (Lacaze, 2007).
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Introduction
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L’intégration des nouveaux collaborateurs
1. Enquête réalisée dans le cadre d’un projet de recherche plus large mené au sein
du laboratoire Dauphine Recherches en Management (équipe CREPA), et con-
cernant les jeunes diplômés sortant de l’université Paris Dauphine.
2. Enquête réalisée par le master MRH de l’IAE de Toulouse et le LIRHE.
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Chapitre 1
L
a réussite d’un recrutement ne se joue pas uniquement lors des
étapes de définition de besoin, de sourcing, d’évaluation et de négo-
ciation/formalisation. Une fois le contrat de travail signé, les choses
ne sont pas finies… Elles commencent véritablement. La réussite d’un
recrutement se joue autant en amont qu’en aval, c’est-à-dire lorsque la
personne recrutée est en entreprise. Il faut que l’individu rentre dans son
nouveau rôle et que la « mayonnaise prenne » entre la nouvelle recrue,
son travail, son entourage professionnel, son entreprise, etc. Ce chapitre
initie à un voyage au cœur de l’intégration, en analysant les enjeux et les
objectifs, pour les nouvelles recrues et les entreprises.
L’intégration est une période cruciale, dans la mesure où elle peut
confirmer ou remettre en question les premiers éléments d’évaluation
en amont. Une personne peut par exemple avoir toutes les compétences
techniques pour un poste mais ne pas se faire à la culture d’entreprise,
être mal intégrée dans son équipe de travail, ne pas s’entendre avec son
manager, etc., autant d’éléments qui sont susceptibles de se traduire par
une moindre performance, des pertes d’énergie, une moindre implica-
tion, voire une décision de rupture.
L’enjeu de l’intégration est important quel que soit le contexte
économique. Dans un contexte de pénurie de compétences, c’est essen-
tiellement un enjeu de fidélisation qui est mis en avant par les entreprises.
Dans un contexte de récession et de difficultés économiques, d’autres
enjeux prennent davantage d’importance, comme la nécessité d’éviter les
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L’intégration des nouveaux collaborateurs
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Les enjeux de l’intégration
Le domaine du travail
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit
➤➤ L’accompagnement
La prise de poste correspond à une période de découverte et d’appren-
tissage intenses. Une aide précieuse pour faciliter ce moment est de
fonctionner en binôme pendant un certain temps, afin de transmettre
toutes les ficelles du métier. Il ne s’agit pas uniquement de transmettre
les compétences techniques du poste, mais de permettre l’apprentissage
d’un fonctionnement, des habitudes, des attentes des clients, etc.
Le cas de Sophie illustre bien l’utilité d’un accompagnement, par
exemple sous la forme d’un binôme, pour une prise de poste sans
embûches.
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L’intégration des nouveaux collaborateurs
Témoignage
Sophie, chargée de clientèle, société d’événementiel : « Par exemple,
pour une salle on fait intervenir des graphistes pour montrer à nos clients
des objets, des cadeaux, des salles. Ainsi ça leur donne envie d’aller plus
loin. Moi je n’étais pas au courant que ces gens-là existaient… Je me
suis fait taper sur les doigts parce que je n’avais pas prévu cela et qu’ils
ne m’avaient rien dit… C’était surtout un décalage de connaissance du
métier. En fait, il y a des gens qu’on fait intervenir sur des points précis,
et moi je ne délègue pas certaines choses parce que je n’imagine pas que
c’est à eux de faire ça. Il faut apprendre le fonctionnement de la boîte,
connaître les fournisseurs, comment les choses se font. À mon avis, il faut
au moins trois mois pour connaître les rouages de l’entreprise. Normale-
ment, au début, je devais commencer en junior avec un senior, mais il a
donné sa démission, donc finalement notre binôme a duré une semaine.
Ce fut donc difficile. Mais logiquement, un nouveau qui arrive est formé
par un ancien pendant un mois et puis après c’est bon ».