Chapitre Complexes Et Geometrie
Chapitre Complexes Et Geometrie
Chapitre Complexes Et Geometrie
Nombres complexes et
géométrie
Théorème 1.1.
L’application φ qui associe à tout nombre complexe z = x + iy le point
φ (z) de coordonnées (x, y) dans le repère R est une bijection de C sur P.
Preuve. Résulte du fait que tout nombre complexe [resp. tout point de P] est
uniquement déterminé par sa partie réelle et sa partie imaginaire [resp. par ses
coordonnées dans le repère R].
Tout point M du plan P s’écrit donc de manière unique M = φ (z) et peut
ainsi être identifié au nombre complexe z. Le plan P muni de cette identification
est appelé plan complexe ou plan d’Argand-Cauchy.
Si M ∈ P s’écrit M = φ (z) , on dit alors que z est l’affixe de M et M le point
−−→
image de z. Le vecteur OM est aussi appelé vecteur image de z et on dit que z est
−−→
l’affixe de OM .
En utilisant cette identification entre P et C, on peut donner les interpré-
tations géométriques suivantes où a, b, z, z ′ désignent des nombres complexes et
A, B, M, M ′ leurs images respectives dans P.
— L’axe O = R−
x
→
e est identifié à l’ensemble des nombres réels.
1
— L’axe Oy = R− →
e2 est identifié à l’ensemble des imaginaires purs.
−−→ −→ −−→
— a + b est l’affixe du vecteur OC = OA + OB et b − a l’affixe du vecteur
−−→ −−→ −→
AB = OB − OA.
( ) −−→ −−−→
— ℜ zz ′ = ℜ (zz ′ ) = xx′ + yy ′ est le produit scalaire OM · OM ′ .
(−−→ −−−→)
— ℑ (zz ′ ) = xy ′ − x′ y est le déterminant de OM , OM ′ .
( ) −−→ −−−→ (−−→ −−−→)
— zz ′ = ℜ zz ′ + iℑ (zz ′ ) = OM · OM ′ + i det OM , OM ′ .
— Si A, B, C sont deux à deux distincts, alors ces points sont alignés si, et
−−→ −→
seulement si, il existe un réel λ tel que AB = λAC, ce qui équivaut à dire
b−a
que est réel ou encore que (b − a) (c − a) est réel.
c−a
— Si A, B, C, D sont deux à deux distincts, alors les droites (AB) et (CD) sont
−−→ −−→ ( ( ))
orthogonales si, et seulement si, AB · CD = ℜ (b − a) d − c = 0, ce qui
( ) b−a
équivaut à dire que (b − a) d − c est imaginaire pur, ou encore que
d−c
est imaginaire pur.
Dans ce qui suit, on identifie le plan d’Argand-Cauchy P à C et on l’ap-
pelle plan complexe. Si A, B, M, M ′ , Ω, · · · sont des points de P, nous noterons
a, b, z, z ′ , ω, · · · les affixes correspondantes.
Module et arguments d’un nombre complexe 3
Théorème 1.2.
a, b, z, z ′ , ω désignent des nombres complexes et A, B, M, M ′ , Ω leurs
images respectives dans P.
1. |z| = OM est la distance de O à M ;
2. |b − a| = AB est la distance de A à B ;
3. l’ensemble des nombres complexes z tels que |z − ω| = ρ est identifié au
cercle de centre Ω et de rayon ρ ≥ 0 ;
4. l’ensemble des nombres complexes z tels que |z − ω| < ρ [resp. tels que
|z − ω| ≤ ρ] est identifié au disque ouvert [resp. fermé] de centre Ω et
de rayon ρ ≥ 0 ;
5. pour A ̸= B, le point M est sur la médiatrice du segment [AB] si, et
seulement si, |z − a| = |z − b| .
−→ −−→
en notant z l’affixe de AC et z ′ celle( de AB. )
L’égalité |z + z ′ | + |z − z ′ | = 2 |z| + |z ′ | s’interprète géométriquement en
2 2 2 2
disant que la somme des carrés des diagonales d’un parallélogramme est égale
à la somme des carrés des cotés puisque en notant M ′′ le point d’affixe z + z ′ ,
OM M ′′ M ′ est un parallélogramme et |z| = OM = M ′ M ′′ , |z ′ | = OM ′ = M M ′ ,
|z + z ′ | = OM ′′ (une diagonale) et |z − z ′ | = M M ′ (l’autre diagonale).
4 Nombres complexes et géométrie
Théorème 1.4.
Pour toute suite finie z1 , · · · , zn de nombres complexes non nuls avec
∑ n ∑ n
n ≥ 2, on a zk ≤ |zk | , l’égalité étant réalisée si, et seulement si, il
k=1 k=1
existe des réels λ2 , · · · , λn tels que zk = λk z1 pour k = 2, · · · , n.
Théorème 1.5.
Si z est un nombre complexe de module 1, il existe alors un unique réel
θ ∈ [−π, π[ tel que z = cos (θ) + i sin (θ) .
Module et arguments d’un nombre complexe 5
Un nombre complexe non nul admet donc une infinité d’arguments et deux tels
arguments différent d’un multiple entier de 2π, ce qui se note θ′ ≡ θ mod (2π) .
Si θ est un argument d’un complexe non nul z, on notera arg (z) ≡ θ mod (2π)
pour signifier qu’on a choisi un argument de z, c’est donc un réel défini modulo
2π. Par abus de langage, on écrira θ = arg (z) quand il n’y a pas d’ambiguïté et
on a z = |z| (cos (θ) + i sin (θ)) ou encore ℜ (z) = |z| cos (θ) et ℑ (z) = |z| sin (θ) .
En désignant par ψ l’application qui associe à tout réel θ le nombre complexe
ψ (θ) = cos (θ)+i sin (θ) on réalise une application surjective de R sur l’ensemble Γ
des nombres complexes de module 1. Cette application n’est pas injective puisque
l’égalité ψ (θ) = ψ (θ′ ) équivaut à θ′ ≡ θ mod (2π) . En restriction à [−π, π[ , elle
est bijective.
Théorème 1.6.
Avec les notations qui précèdent, on a ψ (0) = 1 et pour tous réels θ, θ′ :
ψ (θ + θ′ ) = ψ (θ) ψ (θ′ )
6 Nombres complexes et géométrie
ψ (θ + θ′ ) = cos (θ + θ′ ) + i sin (θ + θ′ )
= (cos (θ) cos (θ ) − sin (θ) sin (θ′ )) + i (sin (θ) cos (θ′ ) + cos (θ) sin (θ′ ))
′
La fonction ψ vérifie donc la même équation fonctionnelle que la fonction ex-
ponentielle réelle. Cette remarque justifie la notation ψ (θ) = eiθ . On a donc en
résumé la notation eiθ = cos (θ) + i sin (θ) pour tout réel θ, ce qui définit une
fonction 2π-périodique surjective de R sur l’ensemble Γ des nombres complexes de
module 1 avec les propriétés suivantes :
i·0
e = e0 = 1
′
∀ (θ, θ′ ) ∈ R2 , ei(θ+θ ) = eiθ eiθ
′
1
∀θ ∈ R, iθ = e−iθ = eiθ
e ( )
′ iθ ′
∀ (θ, θ ) ∈ R 2
, e iθ
= e ⇔ (∃k ∈ Z | θ′ = θ + 2kπ)
∀θ ∈ R, cos (θ) = ℜ (eiθ ) = e + e ( ) eiθ − e−iθ
−iθ
iθ
et sin (θ) = ℑ eiθ =
2 2i
( iθ )n
Par récurrence sur n ≥ 0, on déduit facilement que e = einθ . Puis pour
( )−n
1 1 ( )−n
n < 0 on a einθ = −inθ = iθ
= e−iθ = einθ , c’est-à-dire que cette
e e
formule est valable pour tous les entiers relatifs. On a en particulier les valeurs
π
suivantes, eiπ = −1, ei 2 = i, les égalités eiθ = 1, eiθ = −1 et eiθ = i étant réalisées
π
respectivement si, et seulement si θ = 2kπ, θ = (2k + 1) π et θ = + 2kπ, où k
2
est un entier relatif.
Un nombre complexe non nul peut donc s’écrire sous la forme z = ρeiθ où ρ est
un réel strictement positif uniquement déterminé, c’est le module de z, et θ est un
argument de z. Cette écriture est l’écriture polaire (ou trigonométrique) de z.
Avec le théorème qui suit on rappelle quelques propriétés des arguments d’un
nombre complexe.
Théorème 1.7.
En désignant par z, z ′ des nombres complexes non nuls, λ un réel non
nul et n un entier relatif, on a :
1. arg (z) ≡ − arg (z) mod (2π) ;
2. arg (zz ′ ) ≡ arg (z) + arg (z ′ ) mod (2π) ;
(z) ( )
3. arg ′ ≡ arg (z) − arg (z ′ ) = arg zz ′ mod (2π) ;
z
4. arg (z n ) ≡ n arg (z) mod (2π) ;
5. pour λ > 0, on a arg (λz) ≡ arg (z) (2π) ; pour λ < 0, on a arg (λz) ≡
arg (z) + π mod (2π) ;
Module et arguments d’un nombre complexe 7
zz ′ = (cos (θ) cos (θ′ ) − sin (θ) sin (θ′ )) + i (sin (θ) cos (θ′ ) + cos (θ) sin (θ′ ))
= cos (θ + θ′ ) + i sin (θ + θ′ )
Théorème 1.8.
Si −
→
v1 et −
→
v2 sont deux vecteurs non nuls d’affixes respectives z1 et z2 alors
est une mesure de l’angle orienté θ = (−
→ −
→
z2
un argument de v\
1 , v2 ) et on a :
z1
−
→
v1 · −→
v2 det (−→
v1 , −
→
v2 )
cos (θ) = −
→ −
→ , sin (θ) = −→ −
→
∥ v1 ∥ ∥ v2 ∥ ∥ v1 ∥ ∥ v2 ∥
8 Nombres complexes et géométrie
( )
1 − → 1 − →
Preuve. On a − → v 2 = u ∥− → v1 où l’automorphisme orthogonal direct u a
( ∥ v2 ∥ v1 ∥)
cos (θ) − sin (θ)
pour matrice dans la base (− →e1 , −
→
e2 ) , ce qui donne :
sin (θ) cos (θ)
−
→
x2 = ∥ v2 ∥ (cos (θ) x1 − sin (θ) y1 ) = |z2 | (cos (θ) x1 − sin (θ) y1 )
∥→−
v1 ∥ |z1 |
∥ −
→ ∥ |z
v 2 2|
y2 = −
∥→
(sin (θ) x1 + cos (θ) y1 ) = (sin (θ) x1 + cos (θ) y1 )
v ∥ 1 |z | 1
et :
|z2 |
z2 = x2 + iy2 = ((cos (θ) x1 − sin (θ) y1 ) + i (sin (θ) x1 + cos (θ) y1 ))
|z1 |
|z2 | |z2 |
= (x1 + iy1 ) (cos (θ) + i sin (θ)) = z1 (cos (θ) + i sin (θ))
|z1 | |z1 |
z2 |z2 | z2
soit = (cos (θ) + i sin (θ)) , ce qui signifie que θ est un argument de .
z1 |z1 | z1
On rappelle que :
( ) ( )
−
→
v1 · −
→ 2
v2 = ℜ (z1 z2 ) = |z1 | ℜ
z2
et det (−→
v1 , −
→ 2
v2 ) = ℑ (z1 z2 ) = |z1 | ℑ
z2
z1 z1
( ) ( )
z2 z2 z2 z2
avec ℜ
= cos (θ) et ℑ = sin (θ) , ce qui donne compte tenu
z1 z1 z1 z1
de |z | = ∥−
1
→v ∥ et |z | = ∥−
1 2
→
v ∥:
2
−
→
v1 · −
→
v2 = ∥−
→
v1 ∥ ∥ −
→
v2 ∥ cos (θ) et det (−
→
v1 , −
→
v2 ) = ∥−
→
v1 ∥ ∥ −
→
v2 ∥ sin (θ)
On déduit du théorème précédent que (λ− →
v2 , λ −
→
v1 ) ≡ (−→v2 , −
→
v1 ) modulo 2π pour
tout réel non nul et en particulier (−− →
v 2 , −−
→
v1 ) ≡ ( −→
v2 , −
→
v1 ) modulo 2π.
Des points (6) et (3) du théorème 1.7, on déduit que que si A, B, C dans
P sont deux à deux distincts, alors ces points sont alignés si, et seulement si,
arg (b − a) ≡ arg (c − a) mod (π) . En effet dire que A, B,(C sont)alignés équivaut
b−a b−a
à dire que est réel, qui est encore équivalent à arg ≡ 0 mod (π) et
( c − a) c −a
b−a
avec arg ≡ arg (b − a) − arg (c − a) mod (π) , on a le résultat annoncé.
c−a
(−−→\ −→)
On retrouve aussi la condition d’alignement : AB, AC ≡ 0 mod (π) .
Du point (3) du théorème 1.7, on déduit que
( ) ( )
−
→ −
→
( v2 , v1 ) ≡ arg
z1
≡ − arg
z2
≡ − (−
→
v1 , −
→
v2 ) mod (2π)
z2 z1
Des points (2) et (3) du théorème 1.7, on peut déduire la relation de Chasles
sur les mesures d’angle. En effet, on a :
( ) ( ) ( )
−
→\ −
→ −
→\ −
→
( v1 , v2 ) + ( v2 , v3 ) ≡ arg
z2
+ arg
z3
≡ arg
z3
≡ (−
→
v\ −
→
1 , v3 ) mod (2π)
z1 z2 z1
Le triangle dans le plan complexe 9
Si −
→
v1 est un vecteur unitaire, son affixe est alors un nombre complexe de module
égal à 1, donc de la forme z1 = eiθ1 et le vecteur − →
v2 d’affixe z2 = ieiθ1 est unitaire
−
→ −
→ −
→
orthogonal à v1 (on a v1 · v1 = ℜ (z 1 z2 ) = 0). Les affixes z et z ′ d’un point M du
plan P relativement aux repères respectifs R = (O, − →
e1 , −
→
e2 ) et R′ = (O, −
→
v1 , −
→
v2 ) sont
′ −iθ1 ′
reliés par l’égalité z = e z. En effet, dire que z est l’affixe de M relativement
−−→
à R′ se traduit par l’égalité OM = x′ − →
v1 + y ′ −
→
v2 qui se traduit en termes d’affixes
relativement à R par z = x e + iy e = e z , soit par z ′ = e−iθ1 z.
′ iθ1 ′ iθ1 iθ1 ′
Théorème 1.10.
Les droites passant par A et respectivement dirigées par les vecteurs
1 −−→ 1 −→ 1 −−→ 1 −→
AB + AC et AB − AC sont les deux bissectrices issues
AB AC AB AC
de A du triangle T .
Figure 1.1 –
(−−→ −→)
−−→ −→ det AB, AC
AB · AC
Le théorème 1.9 nous dit que cos (θA ) = , sin (θA ) = et
AB · AC AB · AC
pareil pour les deux autres angles. De la relation (1.1) , on déduit que les quantités
sin (θA ) , sin (θB ) et sin (θC ) sont toutes de même signes. Les déterminations prin-
cipales de ces mesures d’angle seront donc toutes dans ]0, π[ (pour T direct) ou
toutes dans ]−π, 0[ (pour T indirect), donc la somme est dans ]0, 3π[ (pour T di-
rect) ou dans ]−3π, 0[] (pour T indirect) congrue à π modulo 2π et en conséquence
est égale à π (pour T direct) ou à −π (pour T indirect). On a donc θA +θB +θC = π
pour un triangle direct et θA + θB + θC = −π pour un triangle (−−→indirect.
−→)
Dire que les points A, B, C sont alignés équivaut à det AB, AC = 0, soit à
sin (θA ) = 0, c’est-à-dire à θA = 0 ou θA = −π, ce qui est exclu.
−−→ −→
Le triangle T = ABC est rectangle en A si, et seulement si, AB · AC = 0, ce
π π π
qui équivaut à θA = ± (θA = pour T direct ou θA = − pour T indirect).
2 2 2
−−→ −−→ (−−→ −→) −−→
−−→
2
Pour T direct rectangle en A, on a BC · BA = BA + AC · BA =
BA
et :
(−−→ −−→) (−−→ −→) (π)
det BC, BA = det AB, AC = AB ·AC sin (θA ) = AB ·AC sin = AB ·AC
2
−−→ −−→
BC · BA BA2 BA
de sorte que cos (θB ) = = = (coté adjacent à l’angle droit
BC · BA BC ·
(−−→ −−→)
BA BC
det BC, BA AB · AC AC
sur l’hypoténuse) et sin (θB ) = = = (coté opposé
BC · BA BC · BA BC
12 Nombres complexes et géométrie
sin (θB ) AC
à l’angle droit sur l’hypoténuse), ce qui donne aussi tan (θB ) = =
cos (θB ) AB
(coté opposé à l’angle droit sur coté adjacent).
−−→ −→
2 −−→ −→
En écrivant que CB 2 =
AB − AC
= AB 2 − 2AB · AC + AC 2 , on déduit que
CB 2 = AB 2 + AC 2 − 2AB · AC cos (θA ) . Pour T rectangle en A, on retrouve le
théorème de Pythagore. Par permutations circulaires des sommets, on a les deux
autres formules :
AC 2 = AB 2 +BC 2 −2AB ·BC cos (θB ) et AB 2 = BC 2 +AC 2 −2AC ·BC cos (θC )
La relation (1.1) s’écrit AB ·AC sin (θA ) = BC ·BA sin (θB ) = CA·CB sin (θC ) ,
BC AC AB
ce qui donne = = .
sin (θA ) sin (θB ) sin (θC )
Théorème 1.11.
L’aire du triangle T (ou plus précisément de son intérieur) est :
1 (−−→ −→) 1
m (T ) = det AB, AC = AB · AC |sin (θA )|
2 2
1 1
= AB · BC |sin (θB )| = BC · AC |sin (θC )|
2 2
1
1
−−→ −→
xA yA
AH · BC
1
= =
AB ∧ AC
= det xB yB 1
2 2 2
xC yC 1
a a 1
1 1
= ± b b 1 = ± ℑ ((b − a) (c − a))
4i 2
c c 1
1. Le changement de variable :
(x − xA , y − yA ) = λ (xB − xA , yB − yA ) + µ (xC − xA , yC − yA )
( −→ −→)
xB − xA xC − xA
de déterminant jacobien = det − AB, AC nous donne :
yB − yA yC − yA
(−−→ −→) ∫ ∫ 1 (−−→ −→)
m (T ) = det AB, AC dλdµ = det AB, AC (1.2)
0≤λ≤µ≤1 2
Le triangle dans le plan complexe 13
Théorème 1.12.
a+b+c
Les trois médianes de T concourent en G d’affixe relativement
3
au repère R.
b+c
Preuve. L’affixe du milieu IA de [BC] étant , une équation complexe de la
2
médiane (AIA ) est :
a a 1 a a 1
b + c − 2a b + c − 2a
0 = b+c b+c
1 = b+c−2a
b+c−2a
0 =
z
2 2
z−a
2 2
z−a z−a
z 1 z−a 0
a+b+c
(formule (1.4)) et on constate que z = est solution de cette équation
3
1
(z − a = (b + c − 2a)). Définissant de manière analogue les médianes en B et C,
3
a+b+c
on constate encore que le point G d’affixe est sur ces médianes.
3
Théorème 1.13.
Les trois médiatrices du triangle T concourent en un point Ω d’affixe
2 2 2
(b − a) |c| + (a − c) |b| + (c − b) |a|
ω = . Les sommets A, B, C sont sur
(b − a) c + (a − c) b + (c − b) a
|c − a| |b − a| |c − b|
le cercle de rayon Ω et de rayon R = .
(b − a) c + (a − c) b + (c − b) a
A Ω
Théorème 1.14.
A Ω b
Un point M d’affixe z est sur la hauteur issue de A de T si, et seulement si,
−−→ −−→ ( ( ))
AM · BC = 0, ce qui équivaut à ℜ (z − a) c − b = 0.
Preuve. Résulte de :
( ) ( ) ( )
(z − c) b − a = (z − a) b − a + (a − c) b − a
( ) ( )
= (z − a) b − c + (z − a) (c − a) + (a − c) b − a
( ) ( )
= (z − a) b − c + (z − b) (c − a) + (b − a) (c − a) + (a − c) b − a
( )
= − (z − a) c − b − (z − b) (a − c) + 2iℑ ((b − a) (c − a))
−−→ −−→ −−→ −→ −−→ −−→
Le lemme précédent se traduit par AM · BC + BM · CA + CM · AB = 0 pour
tout point M ∈ P. Cette égalité est l’égalité de Wallace.
Théorème 1.15.
Les trois hauteurs de T sont concourantes en un point H. Relativement
au repère (Ω, −
→
e1 , −
→
e2 ) , où Ω est le centre du cercle circonscrit au triangle T ,
l’affixe de H est h = a + b + c.
H
A
Théorème 1.16.
Dans un vrai triangle T , le centre du cercle circonscrit, l’orthocentre et
le centre de gravité sont alignés.
Théorème 1.17.
Les trois bissectrices intérieures du triangle T concourent en un point
|b − c| a + |c − a| b + |a − b| c
Γ d’affixe γ = . Le cercle de rayon Γ et
|b − c| + |c − a| + |a − b|
|ℑ ((c − a) (b − a))|
de rayon r = est intérieur au triangle et tan-
|b − c| + |c − a| + |a − b|
gent aux trois cotés. Le centre Γ de ce cercle est le barycentre de
{(A, BC) , (B, AC) , (C, AB)} .
1 −−→ − 1 −→ − 1 −−→
Preuve. En notant −
→
u = AB, → v = AC, →w = BC, les bissectrices
AB AC − BC
intérieures de T sont les droites DA = A + R ( u + v ) , DB = B + R (−−
→ −
→ →u +−→
w)
−
→
et DC = C + R ( v + w ) . −
→
Vérifions tout d’abord que les bissectrices DA et DB sont sécantes. Dans le cas
−
→ − → −
→ − →
contraire,
( ( un réel λ)tel que − u + w = λ ( u + v ) , ce qui équivaut à
il existerait
)
AB − → AC − → AC AB
λ+1+ u+ λ− v = 0 et impose λ = > 0, λ = −1− < 0,
BC BC BC BC
ce qui n’est pas possible.
On note Γ le point d’intersection des bissectrices intérieures DA , DB et il s’agit
de prouver que Γ ∈ DC . Pour ce faire, on utilise les affixes relativement
(−→ au repère)
(Γ, e1 , e2 ) . Les conditions Γ ∈ DA ∩ DB se traduisent par det ΓA, −
−
→ −
→ →u +− →v =
Le triangle dans le plan complexe 19
(−→ ) ( )
det ΓB, −−
→
u +−
→
w , soit par ℑ (a (u + v)) = ℑ b (−u + w) = 0 et il s’agit de
prouver que ℑ (c (v + w)) = 0. En écrivant que :
( )
a − b (b − a) c−a b−c
Z = a (u + v) + b (−u + w) = +a +b
|b − a| |c − a| |b − c|
( ) ( ) ( )
a − b (b − a) (a − c) (c − a) b − c (b − c) c−a b−c
= + + +c +
|b − a| |c − a| |b − c| |c − a| |b − c|
= − |b − a| − |c − a| + |b − c| + c (v + w)
on aboutit à 0 = ℑ (Z) = ℑ (c (v + w)) , ce qui prouve que DA ∩ DB ∩ DC = {Γ} .
Par définition des bissectrices, ce point Γ est tel que d (Γ, (AB)) = d (Γ, (BC)) =
d (Γ, (AC)) , donc le cercle de centre Γ et de rayon r = d (Γ, (AB)) est tangent aux
trois droites (AB) , (AC) et (BC) .
L’affixe de Γ relativement au repère R = (0, − →
e1 , −
→
e2 ) peut s’obtenir en écrivant
qu’il existe deux réels λ et µ tels que γ = a + λ (u + v) = b + µ (−u + w) , soit
λ (u + v) + µ (u − w) = b − a = |b − a| u, ou encore :
(λ + µ − |b − a|) u + λv − µw = 0
c−b c−a a−b |c − a| |b − a|
avec w = = + = v− u, soit |b − a| u−|c − a| v +
|b − c| |b − c| |b − c| |b − c| |b − c|
|b − c| w = 0. Donc X = (u, v, w) est solution du système linéaire :
{
(λ + µ − |b − a|) u + λv − µw = 0
|b − a| u − |c − a| v + |b − c| w = 0
Comme X = (u, v, w) est aussi solution de ce système, les vecteur X et X étant
u u
indépendants dans C3 ( = 2iℑ (uv) = 2i det (− →
v ,−
→ u ) ̸= 0), ce système est
v v
de rang 1, ce qui entraîne que :
λ + µ − |b − a| λ
= (|b − a| − (λ + µ)) |c − a| − λ |b − a| = 0
|b − a| − |c − a|
λ −µ
− |c − a| |b − c| = λ |b − c| − µ |c − a| = 0
( )
|b − c| |b − c|
et nous donne µ = λ, λ + µ = 1 + λ et :
|c − a| |c − a|
( ( ) )
|b − c|
λ |b − a| = (|b − a| − (λ + µ)) |c − a| = |b − a| − 1 + λ |c − a|
|c − a|
= |b − a| |c − a| − (|c − a| + |b − c|) λ
|b − a| |c − a|
soit λ = et :
|b − c| + |c − a| + |a − b|
( )
|b − a| |c − a| b−a c−a
γ =a+ +
|b − c| + |c − a| + |a − b| |b − a| |c − a|
|c − a| (b − a) + |b − a| (c − a) |b − c| a + |c − a| b + |a − b| c
=a+ =
|b − c| + |c − a| + |a − b| |b − c| + |c − a| + |a − b|
20 Nombres complexes et géométrie
ce qui signifie que Γ est le barycentre de {(A, BC) , (B, AC) , (C, AB)} qui est à
l’intérieur de T .
Le rayon du cercle est alors :
(−→ −−→)
det AΓ, AB |ℑ ((γ − a) (b − a))|
r = d (Γ, (AB)) = =
AB |b − a|
(( ( ) ) )
1 ℑ |c − a| b − a + |b − a| (c − a) (b − a)
=
|b − a| |b − c| + |c − a| + |a − b|
|ℑ ((c − a) (b − a))| 1 (b − a) c + (c − b) a + (a − c) b
= =
|b − c| + |c − a| + |a − b| 2 |b − c| + |c − a| + |a − b|
Le cercle de centre Γ et de rayon d (Γ, (AB)) est le cercle inscrit au triangle T .
a+b+c
Exemple 1.1 Pour un triangle équilatéral, on a γ = , soit Γ = G (centre
3
|ℑ ((c − a) (b − a))| |b − a|
de gravité du triangle), c − a = j (b − a) et r = = √ . Par
3 |b − a| 2 3
( 2
) 1
exemple pour (a, b, c) = 1, j, j , cela donne Γ = O et r = .
2
Théorème 1.18.
Les propositions suivantes sont équivalentes :
1. le triangle T = ABC est rectangle en A ;
2. ℜ ((b − a) (c − a)) = 0 ;
2 2 2
3. |b − c| = |c − a| + |b − a| ;
BC
4. AD = .
2
b+c
(on a d = et |b − c| = 2 |b − d| = 2 |c − d|), soit les équivalences annoncées.
2
Théorème 1.19.
Les propositions suivantes sont équivalentes :
1. le triangle T = ABC est isocèle en A ;
2. |b − a| = |c − a| ;
( ( ))
3. ℜ (b − c) d − a = 0 ;
−−→ −−→
4. BC · AD = 0 ;
5. A est sur la médiatrice du segment [B, C] ;
a z2 1
6. j ou ȷ est racine de b z 1 = 0.
c 1 1
Preuve. On a :
( )
2 2 2
(T équilatéral) ⇔ (AB = BC = AC) ⇔ |b − a| = |c − b| = |c − a|
( )
1 1 1
⇔ 2 = 2 = 2
|b − a| |c − b| |c − a|
( )
1 b−a b−a
⇔ = 2 =
b−a |b − c| |c − a|
2
( ( ) ( ))
1 1 c−a 1 b−c
⇔ = 1+ = 1+
b−a b−c b−c c−a c−a
( ( ) )
1 1 b−c 1 1
=⇒ = 1+ = +
b−a b−c c−a b−c c−a
( )
1 1 1
⇔ + + =0
a−b b−c c−a
2 2 c−a b−c
(l’égalité |c − a| = |b − c| équivaut à = ) et :
b−c c−a
( )
1 1 1
+ + =0 ⇔ ((b − c) (c − a) + (a − b) (c − a) + (a − b) (b − c) = 0)
a−b b−c c−a
( )
⇔ ab + bc + ca − a2 − b2 − c2 = 0
( )( ) ( )
aj 2 + bj + c aȷ2 + bȷ + c = a2 + b2 + c2 + (j + ȷ) ab + j 2 + ȷ2 ac + (j + ȷ) bc
= a2 + b2 + c2 − ab + −ac − bc
nous disent que (4) est équivalent à (5) . Si j (où ȷ) est racine de az 2 + bz + c = 0,
on a alors :
( )
0 = aj 2 + bj + c = aj 2 − b 1 + j 2 + c = (c − b) + (a − b) j 2
( )
= aj 2 + bj − c j + j 2 = (a − c) j 2 + (b − c) j
donc (c − b) = − (a − b) j 2 , (a − c) j 2 = − (b − c) j et |b − a| = |c − b| = |c − a| .
On a donc (1) ⇔ (2) =⇒ (3) ⇔ (4) ⇔ (5) =⇒ (1) , ce qui nous donne
l’équivalence entre ces cinq assertions. Enfin, l’équivalence entre (5) et (6) se déduit
Droites et cercles dans le plan complexe 23
{ }
du calcul suivant où z ∈ {j, ȷ} = j, j 2 :
a z2 1 a − b z2 − z 0
b z 1 = b−c z−1 0 = a−b z −z
2
b−c z−1
c 1 1 c 1 1
( )
= az + b + cz − a + bz 2 + cz
2
( ) ( )
= z az 2 + bz + c − z az 2 + bz + c
( ) ( )
= (z − z) az 2 + bz + c = 2iℑ (z) az 2 + bz + c
ux + vy + w = 0
1 1
avec (u, v) ∈ R2 \{(0, 0)} et w ∈ R. En écrivant que x = (z + z) et y = (z − z)
2 2i
pour M d’affixe z, cette équation devient u (z + z) − vi (z − z) + 2w = 0, soit
(u − iv) z + (u + iv) z + 2w = 0.
Réciproquement une telle équation définit une droite. En effet, en écrivant que
z = x + iy, β = u + iv, cette équation devient :
Théorème 1.21.
a−z
ou encore en utilisant l’écriture polaire = ρeiθ = ρ (cos (θ) + i sin (θ)) :
b−z
( ( ) ( ) )
a−z a−z
(z ∈ Eλ ) ⇔ cotan (λ) ℑ −ℜ =0
b−z b−z
( )
a−z 1 ( ( ))
ce qui peut encore s’écrire, compte tenu de ℑ = ℑ (a − z) b − z
b−z |b − z|
2
( )
a−z 1 ( ( ))
et ℜ = 2 ℜ (a − z) b − z :
b−z |b − z|
( ( ( )) ( ( )) )
(z ∈ Eλ ) ⇔ cotan (λ) ℑ (a − z) b − z − ℜ (a − z) b − z = 0
a+b b−a
— au cercle de centre Ω d’affixe ω = −i cotan (λ) et de rayon
2 2
R=
1 b − a privé des points A, B si λ n’est pas congru à 0
|sin (λ)| 2
modulo π.
Théorème 1.23.
deux points distincts dans le plan P et λ un
Si A, B sont { } réel, alors
(−−→
\ −−→)
l’ensemble Eλ = M ∈ P \ {A, B} | M A, M B ≡ λ mod (π) est :
Théorème 1.24.
Soient A, B, C, D des points deux à deux distincts. Ces points sont alignés
c−b d−a
ou cocycliques si, et seulement si, est réel.
c−a d−b
Preuve. On a :
( ) ( ( ) )
c−b d−a c−b d−a
∈ R ⇔ arg ≡ 0 mod (π)
c−a d−b c−a d−b
( ( ) ( ) )
d−b c−b
⇔ arg ≡ arg mod (π)
d−a c−a
28 Nombres complexes et géométrie
On
( distingue
) alors deux cas. Soit A, B, C sont alignés et dans ce cas on a
c−b
arg ≡ 0 mod (π) , de sorte que :
c−a
( ) ( ( ) )
c−b d−a d−b
∈ R ⇔ arg ≡ 0 mod (π) ⇔ (A, B, C, D alignés) .
c−a d−b d−a
( )
c−b
Soit A, B, C ne sont pas alignés et dans ce cas on a arg ≡ λ mod (π)
c−a
avec λ non congru à 0 modulo π, de sorte que :
( ) ( ( ) )
c−b d−a d−b
∈ R ⇔ arg ≡ λ mod (π) ⇔ (A, B, C, D cocycliques) .
c−a d−b d−a
Ce résultat est la traduction complexe de (1.5) pour A, B, C, D non alignés :
(( )
\
−−→ −−→) (−→ \ −−→)
(A, B, C, D cocycliques) ⇔ DA, DB ≡ CA, CB mod (π)
l’égalité étant réalisée si, et seulement si, il existe un réel λ > 0 tel que :
(b − a) (d − c) = λ (d − a) (c − b)
( )
b−ad−c b−ad−c
donc = −λ ∈ R∗,− et arg ≡ π mod (2π) , ce qui nous
d − a(b − c ) ( ) d−ab−c
b−a b−c (−−→\ −−→) (−−→ \ −−→)
donne arg ≡ arg mod (π) , soit AB, AD ≡ CB, CD mod (π) ,
d−a d−c
ce qui signifie que A, (
B, C, D)sont cocycliques.
( ) Réciproquement si ces points sont
b−a b−c b−ad−c
cocycliques, on a arg ≡ arg mod (π) , donc µ = est
d−a d−c d−ab−c
(−−→
\ −−→ ) ( \
−−→ −−→ )
réel. Si µ > 0, alors AB, AD ≡ CB, CD mod (2π) et les points A, C sont
dans le même demi-plan délimité par la droite (BD) , ce qui contredit le fait que
ABCD est convexe. On a donc µ < 0 et (b − a) (d − c) = λ (d − a) (c − b) avec
λ > 0, ce qui entraîne l’égalité dans l’inégalité de Ptolémée.
Inversions 29
Théorème 1.26.
Soient a,{ b deux nombres complexes
( ) distincts et λ}un nombre réel.
z−a
L’ensemble z ∈ C \ {a, b} | arg ≡ λ mod (2π) est identifié à la
z−b
droite (AB) privée du segment [AB] si λ ≡ 0 modulo 2π, le segment [AB]
privé de A et B si λ ≡ π modulo 2π, ou un arc de cercle d’extrémités A, B
privé de ces points (arc capable), si λ n’est pas congru à 0 modulo π.
1.5 Inversions
φω,λ : C \ {ω} → C
λ
z 7→ ω +
z−ω
Théorème 1.27.
Preuve.
1. Pour tout z ∈ C \ {ω} , on a :
λ′ λ′ λ′
z ′′ = φω,λ′ ◦ φω,λ (z) = ω + =ω+ =ω+ (z − ω)
φω,λ (z) − ω λ
z−ω
λ
30 Nombres complexes et géométrie
( )
−−−→′′ λ′ −−→ ′′ λ′
soit ΩM = ΩM , c’est-à-dire que M = h Ω, (M ) .
λ λ
2. Prenant λ′ = λ, on en déduit que φω,λ ◦ φω,λ (z) = z pour tout z ∈ C \ {ω} .
λ
L’égalité φω,λ (z) = z avec z ∈ C \ {ω} équivaut à z − ω = , soit à
z −( ω √ )
2
|z − ω| = λ donc l’ensemble des points fixes de φω,λ est le cercle C ω, λ .
3. De l’égalité φΩ,λµ ◦ φΩ,λ = h (Ω, µ) , on déduit que h (Ω, µ) ◦ φΩ,λ = φΩ,λµ (φΩ,λ
est involutive).
λ
De l’égalité φω,λ (z)−ω = , on déduit que |φω,λ (z) − ω| |z − ω| = λ, donc
z−ω
z est intérieur au cercle d’inversion si, et seulement si, φω,λ (z) est extérieur à ce
cercle.
Théorème 1.28.
Soit φΩ,λ une inversion.
1. Si D est une droite passant par Ω, l’image de D \ {Ω} par φΩ,λ est alors
D \ {Ω} .
2. Si C est un cercle passant par Ω, en notant Γ le point de C diamétralement
opposé à Ω, l’image de C \ {Ω} par φΩ,λ est alors D′ \ {Ω} où D′ est la
−−→
droite passant par Γ′ = φΩ,λ (Γ) et orthogonale au vecteur ΩΓ′ .
3. Si D est une droite ne passant pas par Ω, en notant H le projeté orthogo-
nal de Ω sur D, l’image de D par φΩ,λ est alors le cercle C ′ de diamètre
[Ω, φΩ,λ (H)] .
4. Si C est un cercle ne passant pas par Ω, l’image de C par φΩ,λ est alors
un cercle ne passant pas par Ω.
avec :
λ
ce qui donne α = (comme Ω ∈ / C, on a ΩΩ0 ̸= R). Donc M ′ est
ΩΩ20 − R2
l’image de N par l’homothétie h de centre Ω et de rapport α. Cette homothétie
transformant le cercle C (Ω0 , R) en cercle C ′ = C (Ω′0 , R′ ) = C (h (Ω0 ) , |α| R) , on
en déduit que M ′ ∈ C ′ , ce qui prouve que φΩ,λ (C) ⊂ C ′ , le cercle C ′ ne passant
′
pas par Ω (l’égalité ΩΩ0 = R′ est équivalente à |α| ΩΩ0 = |α| R qui n’est pas
vérifiée puisque α ̸= 0 et Ω ∈ / C).
On a aussi φΩ,λ (C ′ ) ⊂ C (h′ (Ω′0 ) , |α′ | R′ ) où h′ est l’homothétie de centre Ω et
λ λ α
de rapport ( ′ )2 = 2 = 2 et :
ΩΩ0 − (R ) ′ 2
|α| (ΩΩ0 − R )
2 2 |α|
λ λ
|α′ | R′ = ( ′ )2 |α| R = |α| R = R
′ 2 2
ΩΩ0 − (R ) |α| (ΩΩ20 − R2 )
1.6 Exercices
P est un plan affine euclidien muni d’un repère orthonormé R = (O, −
→
e1 , −
→
e2 ) .
Solution. Un nombre complexe z est dans Eω,θ si, et seulement si, il s’écrit
−−→
z = ω + ρeiθ avec ρ > 0, ce qui se traduit dans le plan P par ΩM = ρ− →
v où −
→
v est
iθ
le vecteur d’affixe e . L’ensemble Eω,θ est donc une des demi droite d’origine Ω
et dirigée par −
→
v . Dans le plan P l’ensemble Eω,θ est la demi-droite :
{ ( \ }
−−→)
Eω,θ = M ∈ P \ {Ω} | − →
e1 , ΩM ≡ θ (2π)
{ −−→ }
= M ∈ P \ {Ω} | ΩM = ρ− →
v avec ρ > 0
où −
→
v = cos (θ) −
→
e1 + sin (θ) −
→
e2 . ♢
IC
HC
B b
A
′
′
HA
HB
HB
H
Ω
b
IA b b
IB
HC′
HA
Solution.
1. Notons Γ = C (M0 , R) . Si M ′ ∈ h (Γ) , on a alors en termes d’affixes relati-
vement au repère R′ , z ′ = h (z) = z1 + λ (z − z1 ) avec |z − z1 | = R, donc
|z ′ − h (z0 )| = |λ| |z − z0 | = |λ| R, ce qui signifie que M ′ ∈ C (h((M0 ) , |λ|
) R) .
1
On a donc h (Γ) ⊂ C (h (M0 ) , |λ| R) et raisonnant avec h−1 = h M0 , , on
λ
a: ( )
1
h−1 (C (h (M0 ) , |λ| R)) ⊂ C h−1 (h (M0 )) , |λ| R = Γ
|λ|
soit h−1 (C (h (M0 ) , |λ| R)) ⊂ Γ et C (h (M0 ) , |λ| R) ⊂ h (Γ) , d’où l’égalité
h (Γ) = C (h (M0 ) , |λ| R) .
2. En notant z ′ = σA (z) , on a σA (ω) = σA (0) = b + c ̸= 0 pour b ̸= −c et pour
b2
b = −c, σA (ib) = − 2 b = −b ̸= ib (R = |b| > 0), donc σA ̸= Id. Pour tout
R
nombre complexe z, on a
( )
bc bc
σA ◦ σA (z) = b + c − 2 b + c − 2 z = b + c − c − b + z = z
R R
Exercices 35
bc ( ( ))
σA (b + t (c − b)) = b + c − b + t c − b = b + c − c + t (b − c) = b + t (c − b)
R2
c’est-à-dire que tous les points de la droite (BC) sont invariants par σA . L’ap-
plication σA est donc la symétrie orthogonale par rapport à la droite (BC) .
3. Les expressions complexes des homothéties hG et hH sont données par :
1 3g − z 1 h+z
hG (z) = g − (z − g) = et hH (z) = h + (z − h) = .
2 2 2 2
1
(a) hG (C) et hH (C) sont des cercles de rayon et on a :
2
3g − ω h + ω 3g − 2ω − h
hG (ω) − hH (ω) = − = =0
2 2 2
−−→ −→
(ΩH = 3ΩG se traduit par h − ω = 3 (g − ω)), donc hG (C) = hH (C) .
a+b+c
(b) En termes d’affixes relativement au repère R′ , on a ω = 0, g = ,
3
3g a+b+c −−→ 1 −−→
h = a + b + c et ω ′ = hG (ω) = hG (0) = = , soit ΩΩ′ = ΩH,
2 2 2
ce qui signifie que Ω′ est le milieu de [Ω, H] .
3g − a b+c
(c) Le point A est sur le cercle C et hG (a) = = , ce qui signifie
′
2 2
que IA = hG (A) ∈ C . De manière analogue, on voit que IB = hG (B) et
IC = hG (C) sont sur C ′ .
′ ′
(d) HA étant le milieu de [A, H] , on a HA = hH (A) ∈ C ′ . De manière ana-
′ ′ ′
logue, on voit que HB et HB sont sur C .
(e) La hauteur HA issue de A est la projection orthogonale
( de A )
sur (BC) ,
1 1 bc
soit le point d’affixe hA = (σA (a) + a) = b + c − 2 a + a . L’affixe
2 2 R
bc ( ) bc
de σA (H) est σA (h) = b + c − 2 a + b + c = − 2 a, donc |σA (h)| = R
R R
et σA (H) ∈ C.De plus, on a :
h + σA (h) a + b + c 1 bc
hH (σA (h)) = = − a = hA
2 2 2 R2
donc HA = hH (σA (H)) ∈ C ′ = hH (C) . De manière analogue, on voit que
les deux autres hauteurs sont sur le cercle C ′ .
♢
(−−→
\ −→) (−−→
\ −−→) (−→
\ −−→)
— θA = AB, AC , θB = BC, BA , θC = CA, CB les mesures
principales dans [−π, π[ des angles orientés de vecteurs en A, B et C
respectivement (figure 1.1) ;
— H l’orthocentre ;
— Ω le centre du cercle circonscrit.
(−−→ −→)
1. Montrer que det AB, AC = AB · BC sin (θB ) = AC · BC sin (θC ) .
2. En supposant que T n’est pas rectangle, montrer que :
sin (θA )
tan (θB ) + tan (θC ) =
cos (θB ) cos (θC )
−−−→ −→
A1 A2 · AC 1
(c) Montrer que λ = et :
AB · AC sin (θA ) tan (θB ) tan (θC )
−−−→ −→ ( )
−−−→ A1 A2 · AC 1 1 −−→ 1 −→
A1 M = AB + AC
AB · AC sin (θA ) tan (θC ) tan (θB )
4.
(a) Montrer que l’affixe de l’orthocentre H relativement au repère R
cos (θA )
est h = a − i (c − b) .
sin (θA )
(b) En supposant que T n’est pas rectangle, montrer que :
( )
−−→ 1 1 −−→ 1 −→
AH = AB + AC
tan (θA ) tan (θC ) tan (θB )
Solution.
1. Pour T direct, on a :
(−−→ −→)
sin (θA ) sin (θB ) sin (θC ) 2m (T ) det AB, AC
= = = =
BC AC AB BC · AC · AB BC · AC · AB
(−−→ −→)
det AB, AC
donc = AB sin (θB ) = AC · sin (θC ) .
BC
2. Comme T est direct, on a θA + θB + θC = π et :
sin (θB ) cos (θC ) + cos (θB ) sin (θC ) sin (θB + θC )
tan (θB ) + tan ( θC ) = =
cos (θB ) cos (θC ) cos (θB ) cos (θC )
sin (π − θA ) sin (θA )
= =
cos (θB ) cos (θC ) cos (θB ) cos (θC )
3.
(a) Le point M ∈ D1 ∩ D2 (ces droites sont sécantes comme (BC) et (AC))
−−−→ −−→ −−−→ −−→
est tel que A1 M · BC = A2 M · BC = 0, ce qui équivaut à dire que les
z − a1 z − a2
quantités et sont imaginaires pures, donc il existe deux réels
c−b c−a
λ1 , λ2 tels que z = a1 + iλ1 (c − b) = a2 + iλ2 (c − a) . Il en résulte que
a1 − a2 c−b
iλ2 = + iλ1 , ce qui nous donne en prenant les parties réelles,
(c − a ) c − a( ) ( ) ( )
a1 − a2 c−b a1 − a2 c−b
0=ℜ + λ1 ℜ i =ℜ − λ1 ℑ , soit :
c−a c−a c−a c−a
( )
1 −a2
ℜ ac−a ℜ ((a1 − a2 ) (c − a)) ℜ ((a1 − a2 ) (c − a))
λ1 = ( ) = =
ℑ c−b ℑ ((c − b) (c − a)) ℑ ((a − b) (c − a))
c−a
−−−→ −→
A1 A2 · AC
=− (−−→ −→)
det AB, AC
38 Nombres complexes et géométrie
(−→ −−→)
(ℑ ((b − a) (c − a)) = det AC, AB ̸= 0 car A, B, C ne sont pas alignés).
−−−→ −→
A1 A2 · AC
On a donc z = a1 − i (−−→ −→) (c − b) , ce qui se traduit vectorielle-
det AB, AC
−−−→ −→
−−−→ A1 A2 · AC −
ment par A1 M = (−−→ −→) → u , où le vecteur −→u d’affixe u = −i (c − b)
det AB, AC
−−→ −−→ ( )
est orthogonal à BC (on a − → 2
u · BC = ℜ i |c − b| = 0).
−−−→ −−→ −→ −−→
(b) En écrivant que A1 M = xAB + y AC est orthogonal à BC et en utilisant
BC AC AB
les égalités = = , on déduit que :
sin (θA ) sin (θB ) sin (θC )
−−−→ −−→ −−→ −−→ −→ −−→
0 = A1 M · BC = xAB · BC + y AC · BC
= (−xAB cos (θB ) + yAC cos (θC )) BC
( )
cos (θB )
= −xAB sin (θB ) + yAC cos (θC ) BC
sin (θB )
( )
cos (θB )
= −xAC sin (θC ) + yAC cos (θC ) BC
sin (θB )
AC · BC
= (−x cos (θB ) sin (θC ) + y sin (θB ) cos (θC ))
sin (θB )
donc −x cos (θB ) sin (θC ) + y sin (θB ) cos (θC ) = 0, ce qui s’écrit aussi en
divisant par cos (θB ) cos (θC ) (le triangle T n’est pas rectangle) :
tan (θB ) x
−x tan (θC ) + y tan (θB ) = =0
tan (θC ) y
( ) ( )
x tan (θB )
et signifie que est colinéaire à . Il existe donc un réel
y ( tan (θC ))
−−−→ −−→ −→
λ tel que A1 M = λ tan (θB ) AB + tan (θC ) AC .
−−−→ −→ (
−−−→ A1 A2 · AC − −−→ −→)
(c) Les égalités A1 M = (−−→ −→) → u = λ tan (θB ) AB + tan (θC ) AC
det AB, AC
nous donnent :
−−−→ −→ −−−→ −→
A1 A2 · AC A1 A2 · AC
(−−→ −→) ∥− →
u∥ =
2
(−−→ −→) BC 2
det AB, AC det AB, AC
( −−→ → −→ →)
= λ tan (θB ) AB · − u + tan (θC ) AC · − u
avec :
−−→ − ( ( )) ( ( )) (−−→ −→)
AB · →
u = ℜ −i (c − b) b − a = ℑ (c − b) b − a = det AB, AC
−→ − (−→ −−→)
AC · →
u = ℜ (−i (c − b) (c − a)) = ℑ ((c − b) (c − a)) = det AC, BC
(−−→ −−→) (−−→ −→)
= det AB, BC = det AB, AC
Exercices 39
−−−→ −→
A1 A2 · AC BC 2
λ= ( (−−→ −→))2
tan (θB ) + tan (θC )
det AB, AC
−−−→ −→
A1 A2 · AC BC 2
= sin(θA ) AB · BC sin (θB ) AC · BC sin (θC )
cos(θB ) cos(θC )
−−−→ −→
A1 A2 · AC cos (θB ) cos (θC )
=
AB · AC sin (θA ) sin (θB ) sin (θC )
−−−→ −→
A1 A2 · AC 1
=
AB · AC sin (θA ) tan (θB ) tan (θC )
(b) On a :
−−→ −→ ( )
−−→ AB · AC 1 1 −−→ 1 −→
AH = AB + AC
AB · AC sin (θA ) tan (θC ) tan (θB )
1 −−→ 1 −→
= AB + AC
tan (θA ) tan (θC ) tan (θA ) tan (θB )
Donc H est le barycentre de {(A, tan (θA )) , (B, tan (θB )) , (C, tan (θC ))} ,
ce qui peut aussi se traduire en terme d’affixe par :
(b) On a :
−−−→ −→ ( )
−−→ IA IB · AC 1 1 −−→ 1 −→
IA Ω = AB + AC
AB · AC sin (θA ) tan (θC ) tan (θB )
−−→ −→ ( )
1 AB · AC 1 1 −−→ 1 −→
=− AB + AC
2 AB · AC sin (θA ) tan (θC ) tan (θB )
( )
1 −−→ 1 1 −−→ 1 −→
= − AH = − AB + AC
2 2 tan (θA ) tan (θC ) tan (θA ) tan (θB )
Exercices 41
ce qui donne :
−→ (−−→ −−→)
2AΩ = 2 AIA + IA Ω
( ) ( )
1 −−→ 1 −→
= 1− AB + 1 − AC
tan (θA ) tan (θC ) tan (θA ) tan (θB )
sin (θA ) sin (θC ) − cos (θA ) cos (θC ) −−→
= AB
sin (θA ) sin (θC )
( )
sin (θA ) sin B b − cos (θA ) cos (θB )
−→
+ ( ) AC
sin (θA ) sin B b
Donc Ω est le barycentre de {(A, sin (2θA )) , (B, sin (2θB )) , (C, sin (2θC ))} ,
ce qui peut aussi se traduire en terme d’affixe par :
a b
sin θC + sin θC Pour T rectangle, Ω est le milieu de l’un des
cos θC cos θC
cotés.
♢
42 Nombres complexes et géométrie
Solution.
1. Tenant compte des égalités ȷ = j 2 et ȷ2 = j, cela revient à résoudre le système
linéaire de 3 équations aux 2 inconnues α, β :
α+β =a
αj + βj 2 = b
αj 2 + βj = c
ce qui est exclu. Les nombres complexes α et β sont donc non nuls.
1
2. C est le cercle de centre O et de rayon (exemple 1.1), soit l’ensemble des
2
1
points du plan d’affixe eit et l’image de C par φ est l’ensemble φ (C) des
2
1 ( it )
points M du plan d’affixe z = αe + βe−it relativement au repère R. En
′
2
notant α = ρeiθ et β = ρ′ eiθ , cela s’écrit :
′ ( ))
1 ( i(t+θ) ) ei θ+θ ( ′
) (
θ−θ ′
′ −i(t−θ ′ ) i t+ θ−θ ′ −i t+ 2
2
z= ρe +ρe = ρe 2
+ρe
2 2
θ+θ ′ ( ( ) ( ))
ei 2 ′ θ − θ′ ′ θ − θ′
= (ρ + ρ ) cos t + + i (ρ − ρ ) sin t +
2 2 2
Exercices 43
En désignant par − →
v1 le vecteur d’affixe ei 2 et par − →
θ+θ ′ θ+θ ′
v2 celui d’affixe iei 2 ,
l’affixe de M relativement au repère R′ = (O, − →
v1 , −
→
v2 ) est :
( ) ( )
θ+θ ′ ρ + ρ′ θ − θ′ ρ − ρ′ θ − θ′
Z = e−i 2 z = cos t + +i sin t +
2 2 2 2