Double Imposition

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UNIVERSITE MOHAMMED PREMIER-OUJDA

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et


Sociales-Oujda

Master Gestion Financière et Fiscale

THEME :

Fiscalité Internationale :
La double imposition

Réalisé par : Encadré par :


JALTI Yassin Mr JDAINI Tarik

Année Universitaire :
2018/2019
Introduction
La double imposition internationale est perçu comme nuisible au commerce internationale ses
effets néfastes sur l'échange de biens et services, la hausse des couts de production et sur les
mouvements de capitaux, de technologie et de personnes sont reconnus par les pays qui
s'attèlent à la suppression des obstacles qu'érige la double imposition pour le développement
des relations économiques internationales. La double imposition est considérée comme injuste
selon le principe de la non-discrimination. Aristote avait proposé un critère d’équité ultime
selon lui le "middle-way" est le juste milieu souhaitable entre deux extrêmes, selon son point
de vue l’équité exige qu’une personne contribue de façon appropriée aux dépenses d’intérêt
public, ni trop ni peu. Ce qui est n’est pas le cas dans la perspective de la double imposition
ou même la double non-imposition.
Aujourd’hui la capacité des entreprises multinationales modernes à ajuster l’échelle, le
caractère, et l’emplacement de leurs activités à l’échelle mondiale posent de sérieux défis aux
gouvernements qui cherchent à percevoir des recettes fiscales à partir des profits générés par
ces activités. L’une des questions les plus importantes auxquelles sont confronté les décideurs
lorsqu’ils définissent les politiques fiscales et d’évaluer dans quelle mesure la fiscalité
influence les activités des entreprises multinationales et la localisation des investissements
direct étrangers.
De nombreux Pays ont également conclu des accords multilatéraux pour coordonner leurs
politiques fiscales et promouvoir le développement économique régional.
Il existe plus d’une vingtaine de type différents de conventions fiscaux, notamment des
conventions sur le revenu et le capital, des conventions sur les successions et les donations,
des conventions d’assistance administrative en matière fiscale, des accords sur le transport
maritime et les bénéfices des compagnies aériennes.
Dans cette recherche on se focalisera sur la compréhension de la double imposition et des
conventions de double imposition et dans la même perspective on essayera de répondre aux
questions suivantes :

Qu’est-ce que la double imposition internationale ?


Qu’est-ce qu’une convention de double imposition ?
Quels sont les méthodes pour éviter la double imposition ?
Qu’est-ce qu’une déduction d’impôt fictive et comment elle fonctionne ?
Qu’elles sont les lacunes des conventions de double imposition ?
I- La double imposition internationale et les conventions fiscales
CH 1 : La double imposition internationale
La double imposition internationale au sens juridique du terme est lorsque des impôts
comparables (généralement des impôts sur le revenu ou les gains) sont prélevés par plus
d’un Pays sur le même sujet et pour des périodes identiques. Cela peut se produire
lorsqu’un contribuable qui est traité comme un résident du Pays A en vertu de la
législation fiscale du Pays A tire un revenu que le Pays B considère comme ayant une
source dans le Pays B, et que l’une des conditions suivantes s’applique :
1) Le Pays A impose ses résidents à l’impôt sur leurs revenus de toutes provenances.
Le Pays B impose les non-résidents à l’impôt sur le revenu provenant d’une source
située dans le Pays B.

2) Les deux Pays prélèvent l’impôt par référence à la source, mais chaque Pays considère
que le revenu dérivé a une " source" dans sa juridiction.
3) Les deux Pays prélèvent l’impôt par référence à la résidence, mais A et B considèrent
tous deux le contribuable comme étant résident dans sa juridiction pour la même
période.

Par exemple, une société constituée en Australie dont les revenus proviennent d’activités
exercées à Singapour serait assujettie à l’impôt en Australie puisqu’elle est fiscalement
domiciliée en Australie en vertu de son lieu de constitution et serait assujettie à l’impôt à
Singapour en vertu de ses revenus provenant de Singapour (Point (1) ci-dessus).
En outre, une société constituée à Singapour peut exercer des activités limitées en Australie ;
l’Australie et la Singapour peuvent toutes deux faire valoir que les revenus produits par ces
activités proviennent de Singapour et de l’Australie selon leurs règle de source respectives, ce
qui donne lieu à une imposition dans les deux juridictions (Point(2) ci-dessus).
Finalement, une société constitué aux États-Unis qui est gérée et contrôlée de manière
centralisée en Australie serait fiscalement résidente dans les États-Unis aux fins de l’impôt
américain en vertu de sa constitution aux États-Unis et fiscalement résidente en Australie aux
fins de l’impôt australien en vertu de sa gestion et de son contrôle centralisés en Australie
(Point (3) ci-dessus).

La double imposition internationale au sens économique du terme est lorsque deux ou


plusieurs Etats imposent un même élément économique, mais dont la nature juridique
peut changer au près d’un même contribuable ou des contribuables différents.

Elle se produit souvent en cas de redressement des prix de transfert entre deux entreprises
liées de façon très étroite et installées dans deux Etats différents. Pour tenter de résoudre ce
cas de double imposition, les CDI prévoient en général, la mise en œuvre d’une procédure
d’entente entre les deux administrations (la procédure amiable).
On doit distinguer entre double imposition et superposition d’impôt. On parle de la
superposition d’impôts quand la matière imposable d’un même contribuable est taxée au
moins deux fois, pour la même période et par la même autorité fiscale d’un seul Pays. Par
exemple, un contribuable doté de la nationalité du Pays A paye l’impôt a raison de cette
dernière, après il paye l’impôt une deuxième fois à raison de la source de ses revenue dans le
même Pays et dans la même période.
Les CDI cherchent à résoudre ces conflits en attribuant des droits d’imposition et en accordant
un allégement de la double imposition conformément aux règles contenues dans l’accord.

CH2 : Les conventions de double imposition (Les conventions fiscales)


La convention fiscale est un traité bilatéral, multilatéral ou régional entre Etats. L’accord écrit
traduit l’expression des volontés concordantes de ces états, en vue de produire des effets
juridiques régis par le droit international. La fonction principale de cette convention est de
partager le pouvoir d’imposition entre les états signataire dans les cas où les revenus ou les
capitaux sont imposable à la fois dans les deux états. Les accords internationaux ont connu
plusieurs appellations : traité, convention, pacte, protocole, etc. En dépit de la préférence
d’utilisation de certaines appellations à autres dans certains cas, ces accords portent la même
signification sur le plan juridique et sont soumis aux mêmes dispositions. En ce qui concerne
les conventions fiscales, l’instrument fondamental destiné à constater les accords
internationaux en matière fiscale, est le traité proprement dit 1.

Les objectifs des conventions fiscales :

I. La prévention des doubles impositions


• Résoudre des situations de double résidence
• Eliminer la double imposition entre les deux états celui de la source et celui de la résidence,
Pour éliminer la double imposition la convention peut :
- Accorder à l’un de ces deux états (source ou résidence) un droit exclusif d’imposer.
- Reconnaître un droit d’imposer aux deux états, mais en prévoyant que l’impôt payé dans l’un
(source) constitue un crédit imputable sur l’impôt dû dans l’autre (résidence).

 Allouer les droits d’imposition entre l’etat de la source et l’etat de la résidence


 Eliminer les droits d’imposition à la source
 Octroyer l’imposition exclusive à la source
 Limiter sans éliminer les droits d’imposition à la source
 Assurer l’élimination des doubles impositions par l’Etat de résidence
II. L’octroi de garanties aux contribuables
• Fixer le régime applicable à une opération, à une transaction ou à un investissement déterminé
• Garantir la non-discrimination fiscale entre étrangers et nationaux
1
Aïs, S, Les conventions internationales en droit fiscal, Mémoire pour l’obtention du diplôme de magistère en
droit comparé des affaires, Faculté de droit, Université d’Oran, 2011, p2.
• Permettre d’engager une procédure amiable en cas de double imposition ou d’une application
non conforme des dispositions de la convention
• Respecter le principe de non-aggravation fiscale du contribuable par rapport au droit interne
III. La prévention de la fraude et l’évasion fiscales internationales
• Echange de renseignements.
• Assistance en matière de recouvrement des impôts.
• Assistance entre les Etats signataires afin de lutter contre des abus.
• Fixer le cadre de coopération pour assurer une correcte application et interprétation de la
convention.
Cas d’absence d’une convention fiscale : le droit interne :
Le traitement est déterminé par les dispositions à incidence internationale du doit interne de
chacun des Etats concernés.

Pour le Maroc, c’est le CGI qui contient plus de 280 articles et dont certains traitent
notamment de :
- La territorialité de l’impôt sur les sociétés (IS-art 5) et de l’impôt sur le revenu (IR-art 23),
- Retenues à la source sur les produits perçus par des personnes non résidentes (art 15),
- L’imposition en matière d’IR des revenus et profits de source étrangère (art 25).
- L’exonération en matière d’IS des dividendes de source étrangère (art 6-I-C).
- L’exonération en matière d’IS de certains organismes internationaux (art 6-I-A).
- Traitement en matière d’IS des plus-values sur cession des valeurs mobilière réalisées par
des personnes non résidentes (art 20).
- Prix de transfert (art 213-II).
- L’imposition forfaitaire des sociétés non résidentes adjudicataires de marchés (art16)
- La réduction de l’IR au titre des retraites de source étrangère (art 76).
- L’imputation de l’impôt étranger (art 77).
La combinaison des droits existants des Etats conduit le plus souvent à imposer deux fois la
même personne, le même revenu ou le même bien. Ce qui constitue un obstacle au
développement des échanges internationaux.
Cas d’existence d’une convention fiscale, celle-ci s’impose et prend le pas
sur le droit interne :
A souligner que les conventions fiscales internationales, qui peuvent être bilatérales
multilatérales ou régionale :
- Ont un objet purement fiscal.
- Règlent les relations entre deux états pour tout ce qui concerne les impôts sur le revenu et sur
la fortune, les droits de succession, de donation et de timbre.
- Ne traitent cependant pas des taxes sur le chiffre d’affaires ni des droits indirects en général,
car leur application est généralement limitée au territoire national, ce qui exclut, le
phénomène de double imposition.
- Doivent être distinguées des autres accords internationaux pouvant comporter des
dispositions fiscales comme les accords de coopération et les conventions consulaires.
II- Les méthodes pour éviter la double imposition et les lacunes des
conventions fiscales

CH 1: Les méthodes pour éviter la double imposition


Quand le droit d’imposition est partagé entre les Pays, le Pays de résidence est tenu
d’accorder une exemption afin d’éviter la double imposition. Les deux principales méthodes
sont la méthode d’exemption et la méthode d’imputation d’impôt étranger. Alors que la
troisième est la méthode de déduction, qui est moins utiliser que les autres méthodes, ses
méthodes sont typiquement utiliser quand :
1) Un résident du Pays A tire ses revenus d’un établissement stable dans le Pays B : Le Pays
A impose son résident sur le revenu mondial et le Pays B impose le revenu attribuable à
l’établissement stable sur une base nette non soumise à restrictions.
2) Un résident d’un Pays A tire des dividendes, des intérêts ou des redevances d’une source
située dans le Pays B, qui n’est effectivement liée à aucun établissement stable dans le
Pays B : le Pays A impose son résident sur le revenu mondial et le Pays B impose une
retenue à la source, limitée par convention de double imposition entre 0-15 pourcent du
montant brut payé2.
En vertu du " principe d’exemption", le Pays A peut accorder une exemption intégrale pour
les revenus provenant du Pays B. Aucun impôt n’est dû au Pays A et les revenus étrangers
exemptés ne sont pas pris en compte dans la détermination de l’impôt prélevé par le Pays A
sur le revenu restant du résident. En alternatif le Pays A peut également accorder une
"exemption progressive". Aucun impôt n’est dû au Pays A sur les revenus étrangers, mais ces
revenus sont pris en compte pour déterminer l’impôt dû dans le Pays A sur les autres revenus
du résident.
En vertu du « principe d’imputation » l’impôt dû à l’Etat A est d’abord calculé sur le revenu
mondial du résident (y compris le revenu d’origine du Pays B). Le Pays A réduit l’impôt brut
par l’impôt payé ailleurs dans l’état B. L’état A peut accorder une imputation intégrale, une
réduction peut être accordée pour le montant total de l’impôt payé à l’état B. trivialement, la
réduction autorisée par le Pays A est limitée au montant de l’impôt du Pays A réfèrent au
revenu du Pays B, qualifié de "Imputation ordinaire". Si une "Imputation intégrale" est
accordé lorsque l’impôt du Pays B est supérieur à l’impôt du Pays A, le crédit peut avoir pour
effet d’abaisser l’impôt du Pays A et l’abaissera gravement de ce qu’il serait en cas
d’exemption avec progression. Les méthodes d’exemption et d’imputation ne sont pas
mutuellement exclusives, et les deux peuvent être utilisées pour différentes catégories de
revenus.
Illustration :
Cet exemple est fondé sur l’hypothèse d’un contribuable qui gagne un revenu étranger de
100,000 $ et paie un impôt de 35% dans le pays de la source et gagne un revenu intérieur de

2
Robert L. Deutsh, Roisin Arkwright, Daniela Chiew, Principles and Practice of Double Taxation Agreements_ A
Question and Answer Approach, BNA International Inc, 2008, p3.
100,000 $ et paye un impôt de 30% dans le pays de résidence mais avec un taux progressive
de 40% quand le revenu global est supérieur ou égal 101.000$.

Barème d’imposition aux pays de résidence :


Revenu Taux de L’IS
0-100.000$ 30%
101.000-200.00$ 40%

Tableau 1 : Différences entre les méthodes d’atténuation de la double imposition


Méthodes Imputation
Exemption Exemption Imputation
intégrale Déduction
intégrale progressive ordinaire (IS 45%)
Revenue de source
100.000 100.000 100.000 100.000 100.000
étrangère
Impôt étranger (35%) 35.000 35.000 35.000 45.000 35.000
Déduction pour impôt
Néant Néant Néant Néant 35.000
étranger
Revenu intérieur net 100.000 100.000 100.000 100.000 100.000
Revenu global 200.000 200.000 200.000 200.000 165.000
Impôt intérieur avant 30.000 40.000 80.000 80.000 66.000
crédit (30% ou 40%)
Moins : crédit pour Néant Néant 35.000 45.000 Néant
impôt étranger

Impôt domestique 30.000 40.0003 45.000 35.0004 66.000


final à payer
Taux d’imposition 30% 40% 45% 35% 66%
domestique effectif
Total des impôts 65.000 75.000 80.000 80.000 101.000
payés
Taux d’imposition 32.5% 37.5% 40% 40% 50.5%
moyen

Il est claire que la méthode d’exemption dans un tel cas procure le plus grand avantage aux
contribuables, tandis que la méthode de déduction étant la moins avantageuse. Ce résultat
découle du fait que la méthode de l’exemption exonère le contribuable de la résidence de
toutes impositions du Pays de la résidence, d’une autre part la méthode de déduction exempte
l’impôt du Pays de résidence, mais uniquement par référence au taux marginal d’imposition
du Pays de résidence. La méthode du crédit est plus bénéfique que la méthode de la déduction
3
La méthode de l’exonération progressive appelé aussi méthode du taux effective permet de respecter la
progressivité de l’impôt sur le revenu ce qui engendre dans ce cas un impôt progressive sur le revenu domestique
égale a 10.000$.
-4 La méthode d’imputation intégrale tend à réduire les impôt collecter par l’état de résidence quand le taux
d’impôt étranger est supérieur du taux d’impôt domestique et vis-versa quand l’ taux d’impôt étranger est
inferieur du taux d’impôt domestique
puisqu’elle permet d’alléger l’impôt sur une base dollar par dollar (c.-à-d. que pour chaque
dollar d’impôt étranger payé, il y a une réduction d’un dollar de l’impôt du Pays de
résidence).
Toutefois, dans certains cas, une déduction pour impôts étrangers pourrais être plus bénéfique.
Par exemple, s’il y a des pertes globales dans le Pays de résidence, une exemption ou une
imputation ne peuvent fournir aucun allégement. Une déduction, en revanche, peut au moins
servir à augmenter les pertes qui pourraient être reportables dans le Pays de la résidence.
C’est pour cette raison que certains Pays autorisent, ou ont autorisé à un moment donné une
déduction à titre alternative disponible au choix des contribuables.
Cependant certains Pays autorisent, ou ont autorisé à un moment donné, une déduction en
traitant généralement le paiement de l’impôt étranger comme une charge d’impôt sur le
revenu ordinaire, sous réserve que le revenu ait été imposable dans le Pays de la source.

CH 2 : La déductibilité d’impôt fictive et son fonctionnement


L’utilisation des méthodes d’imputation ou d’exonération peut parfois donner lieu à des
résultats différents dans les mêmes circonstances, ce qui peut donner lieu à une CDI contenant
ce que l’on appelle des arrangements de déduction d’impôt fictif. Par exemple, dans certains
cas, un Pays, en particulier un Pays en développement, peut pour des raisons particulières,
accorder des avantages aux contribuables (par exemple, des allégements fiscaux pour
encourager la production industrielle ou des exonérations fiscales) pour encourager les
investissements entrants.
Lorsqu’un tel Pays conclut une CDI avec un autre Pays qui applique la méthode d’exemption,
aucune restriction de l’allégement incitatif accordé aux contribuables ne se pose. Toutefois, si
l’autre Pays applique la méthode d’imputation, les concessions seront annulées dans la mesure
où l’autre Pays n’accorde qu’une imputation pour l’impôt payé à la source.
Illustration :
Supposons que le Pays A (le Pays de la source) autorise un taux d’imposition réduit de 10%
sur certains types de revenus (normalement 30%) et que le Pays B (le Pays de résidence)
applique un taux d’imposition de 30%. Un revenu de 100,000 $ est assujetti à l’impôt dans les
deux Pays, sous réserve de l’allégement prévu par la convention fiscale. Les montants d’impôt
à payer en vertu de chaque méthode seront les suivants :
Pays A 10,000 $
Avec la méthode d’exemption
Pays B Néant
Pays A 10,000 $
Avec la méthode d’imputation
Pays B
20,000 $ (30,000$-10,000$)
L’allégement du crédit accordé par le Pays B, Pays de résidence ne s’élèvera qu’au montant
payé dans le Pays source, et la charge fiscale totale s’élèvera à 30% malgré les concessions
disponibles dans le Pays de la source.
Solution

Les deux Pays peuvent conjointement s’accorder pour que les avantages des concessions ne
soient pas annulés. S’il s’arrange ils devront déroger aux dispositions de l’Article 23A(2) et
l’Article 23B du modèle de L’OCDE. Le paragraphe 75 du Commentaire de l’article 23
examine les différentes manières dont les états contractants peuvent se convenir pour ne pas
annuler l’arrangement de déduction d’impôt fictif.
Les deux options utilisées sont essentiellement :
1) L’état de résidence permet un crédit pour l’impôt qui aurait été prélevé en vertu de la
législation générale, mais pour les concessions.
2) L’état de résidence exempte les revenus bénéficiant des arrangements de déduction
d’impôt fictif.
En outre, s’il n’existe aucun arrangement de déduction d’impôt fictif et que l’on envisage
d’investir dans un Pays doté d’une fiscalité incitatif, il faut veiller à planifier comment
rapatrier les fonds de l’entreprise en développement sans s’obliger de payer l’impôt dans son
Pays d’origine.
Ceci est souvent peut être achevé on interposant des sociétés de portefeuille intermédiaires
sous la tutelle de la société mère, qui sont basées dans des Pays qui ont une CDI doté d’un
arrangement de déduction d’impôt fictif ou qui prévoient une exemption pour les revenus de
source étrangère. (Voir exemple 2 ci-dessous).
Exemple 1: Impôt fictif déductible versus impôt fictif non déductible
Supposons que la société mère, dans le Pays A, possède des filiales à Singapour et en Irlande
et que le Pays A a un taux d’imposition des sociétés de 30%. Singapour et l’Irlande ont tous
les deux des taux d’imposition réduits, mais seule la convention conclue entre le Pays A et
Singapour prévoit des arrangements de déduction t’impôt fictif, et qui considère l’impôt qui
été payés. (Voir Tableau 2)
Exemple 2 : Société intermédiaire interposé
Un investisseur américain réalisant des bénéfices sur des activités liées à l’exportation par
l’intermédiaire d’une succursale irlandaise paierait le plein taux de l’impôt américain sur ces
bénéfices, recalculé si nécessaire conformément aux règles fiscales américaines. En effet, si
les activités avaient été créer par une filiale néerlandaise de la société mère américaine, les
bénéfices de l’activité irlandaise seraient imposables en Irlande (généralement au taux de 10%
si la fabrication était réalisé en IFSC ou en Shannon) et ne seraient pas imposables aux Pays-
Bas en raison de l’allégement pour les revenus de source étrangère aux Pays-Bas. Cela
préserve le taux d’imposition réduit disponible.
Tableau 2 Exemple 1: Impôt fictif déductible versus impôt fictif non déductible.

Singapour Irlande
Bénéfice net 1,000 1,000
Impôt à payer 0 10%
Arrangement de déduction d’impôt fictif Oui Non
Impôt réputée payable à (24.5%) 245 nd.
Répartition des bénéfices après impôts 1,000 900
Impôt à la source 0 0
Rentrée net dans le Pays A 1,000 900
Revenu brut imposable dans A 1,000 1,000
Impôt au taux de (30%) 300 300
Crédit d’impôt fictif :
Impôt réputée de Singapour (245)
Impôt du Pays A (300) (245)
Impôt Irlandais à (10%) (100)
Impôt attribuable du Pays A (300) 0
Impôt du Pays d’origine à payer 55 200

Résumé :
Bénéfices 1,000 1,000
Impôt étranger - 100
Impôt du Pays d’origine 55 200
Net impôt sur le revenu 945 700
Taux d’imposition effectif 5.5% 30%

En règle générale, les CDI ne prévoient pas d’arrangements de déduction d’impôt fictif.
Historiquement, les CDI du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Australie contenaient
généralement des dispositions d’allégement fiscal. Ces accords ont toutefois été
progressivement éliminés au fil du temps, et de tels arrangements sont aujourd’hui rares dans
les CDI de ces Pays5.

Dans le cas du régime d’exemption, deux questions clés ont tendance à se poser :

1) Est-ce-que les déductions sont-elles permises à l’égard du revenu exempté ? En règle


générale, les déductions ne sont disponibles que pour les revenus imposables,
2) S’agit-il d’une véritable exemption sans condition ou le revenu dit exempter est-il pris
en compte à d’autres fins ? Par exemple pour calculer le taux marginal d’imposition
applicable aux autres revenus non exempté. Cette dernière méthode est ce que nous
avons déjà appelé l’exemption avec progression.

5
Robert L. Deutsh, Roisin Arkwright, Daniela Chiew, Principles and Practice of Double Taxation Agreements_ A
Question and Answer Approach, BNA International Inc, 2008,p101.
Les tendances nationales modernes ont eu tendance à résoudre les problèmes en autorisant la
déduction des dépenses contre un tel revenus exempté et à s’écarter de l’exemption avec
progression, sauf lorsque les revenus d’emploi sont impliqués. Les CDI sont habituellement
silencieuses concernant les questions de déduction ainsi elles ont tendance à suivre les
méthodes de crédit pour impôt étranger plutôt que l’exemption. Il est rare qu’ils permettent de
déduire les impôts étrangers à titre de dépenses.

Les systèmes d’imputation d’impôt étranger doivent aussi généralement s’attaquer à deux
problèmes :

1) Les montants de revenu étranger et leur impôt exigible sont-ils divisés en différentes
catégories de revenu, sans qu’il soit possible de compenser l’excèdent du crédit pour
l’impôt étranger dans une catégorie par le revenu d’une autre catégorie ?
2) Les crédits d’impôt étranger excédentaires peuvent-ils être reportés prospectivement
ou rétrospectivement pour compenser l’impôt futur ou passé sur le revenu étranger ?

Les tendances domestiques modernes tendent à favoriser une classe limitée et une capacité
minimiser à porter en arrière ou en avant. Il s’agit d’une approche plus simple, plus efficace et
donc moins coûteuse. Toutefois, cette tendance est relativement récente et dans une période
moins contemporaine les règles étaient beaucoup plus compliquées.

Les CDI ont tendance à ne pas se mêler de ces questions de classification des revenus
étrangers et de report, mais reconnaitrait implicitement la capacité des lois nationales des Pays
souverains de restreindre les crédits pour impôt étranger de cette façon.

CH 3 : Les imperfections des conventions de double imposition


Le monde est devenu tellement interconnecté et l’activité économique a pris une ampleur
colossale cela s’est répercuté sur le sujet de la double imposition qui a démontré beaucoup de
lacunes concernant les CDI qui ont fait preuve d’une grande imperfection a l’échelle
international telle l’arbitrage fiscal et la double non-imposition.
L’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE) dans une tentative de
résoudre le problème au milieu des années 2000 a malheureusement doublé et aggravé la
situation en augmentant le nombre de transactions sous le cadre de la SLA (Service-level
agreement) des prix de transfert, qui a échoué. L’OCDE y revient en publiant un rapport
appelant à des recherches importantes sur la manière de résoudre les problèmes liés à
l’imposition des entreprises multinationales et en particulier l’érosion de la base et le transfert
des bénéfices (BEPS)6, Le projet OCDE/G20 sur le BEPS comporte 15 Actions afin d’atténué
les effets distorsifs des Entité Hybride, la départition des bénéfices grâce à la répartition de la
dette et d’érosion fiscal grâce au Prix de transfert.

6
OCDE (2015), Exposé des actions 2015, Projet OCDE/G20 sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices,
OCDE, www.oecd.org/fr/fiscalite/beps-expose-des-actions-2015.pdf.
Conclusion :
L’internationalisation de l’activité économique est démontrée par un conglomérat important et
très puissant d’entreprise multinationales. Les entreprises les plus grandes et les plus
influentes opèrent aujourd’hui dans plusieurs pays souverains et leur fiscalité a suscité de
nombreux débats.

Le traitement et la résolution de la problématique de double imposition par les conventions


fiscales a fait preuve de grandes limites et les préoccupations au sujet de la double imposition
semblent diminuer de plus en plus au profit de la double non-imposition qui est devenu
récemment un sujet d’actualité qui traite les Entité Hybride, Les outils financiers Hybrides et
le prix de transfert qui font l’objet des principales lacunes des CDI, Cela a permis aux
entreprises multinationales de choisir ou elles doivent payer leurs impôts, le cas échéant. On a
de plus en plus l’impression que les gouvernements perdent d’importantes recettes fiscales sur
les sociétés en raison de leur conception qui vise uniquement à transfert les bénéfices de
manière à éroder l’assiette fiscale de juridiction prétendument très taxées vers les paradis
fiscaux dans un monde ou le droit interne de chaque pays se développe d’une manière
subjective et le droit international d’une manière objectif .
Liste des abréviations :
CDI : Convention de double imposition
IFRS : International Financial Services Center
SLA : Service-level agreement
BEPS : Base erosion and profit shifting

Bibliographie :
Thèses :
Aïs, S, Les conventions internationales en droit fiscal, Mémoire pour l’obtention du diplôme
de magistère en droit comparé des affaires, Faculté de droit, Université d’Oran, 2011.
Rapport :
OCDE (2015), Exposé des actions 2015, Projet OCDE/G20 sur l’érosion de la base
d’imposition et le transfert de bénéfices, OCDE, www.oecd.org/fr/fiscalite/beps-expose-des-
actions-2015.pdf.
Ouvrages :
Robert L. Deutsh, Roisin Arkwright, Daniela Chiew, Principles and Practice of Double
Taxation Agreements_ A Question and Answer Approach, BNA International Inc, 2008.
Table des matières
Introduction ........................................................................................................................................1
I- La double imposition internationale et les conventions fiscales ........................................................2
CH 1 : La double imposition internationale .....................................................................................2
CH2 : Les conventions de double imposition (Les conventions fiscales) ..........................................3
II- Les méthodes pour éviter la double imposition et les lacunes des conventions fiscales ....................6
CH 1: Les méthodes pour éviter la double imposition ......................................................................6
CH 2 : La déductibilité d’impôt fictive et son fonctionnement .........................................................8
CH 3 : Les imperfections des conventions de double imposition .................................................... 11
Conclusion :...................................................................................................................................... 12
Liste des abréviations :...................................................................................................................... 13
Bibliographie : .................................................................................................................................. 13
Table des matières ............................................................................................................................ 14

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