Chômage Des Jeunes
Chômage Des Jeunes
Chômage Des Jeunes
risques majeurs
Baisse de l’effectif, hausse du taux de chômage
Huit chômeurs sur dix sont des citadins
Les diplômes de niveau moyen regroupent les certificats de l’enseignement primaire, ceux du
secondaire collégial et les diplômes de qualification ou de spécialisation professionnelle. Les
diplômes de niveau supérieur regroupent les baccalauréats, les diplômes de techniciens ou de
techniciens spécialisés ainsi que les diplômes d’enseignement supérieur (facultés, grandes écoles
et instituts)
Les dernières données du HCP sur le marché du travail font état d’un repli de la
population active d’environ un point. Cette baisse réduit mécaniquement le taux de
chômage. La population active (population de plus de 15 ans qui travaille ou qui
cherche un emploi) est passée de 11,813 millions à 11,027 millions de personnes.
Donc seulement un effectif de 14.000 personnes était demandeur d’emploi en 2015.
Avec la création nette de 33.000 postes de travail, le nombre de chômeurs s’est ainsi
contracté de 19.000 personnes. Mais la vérité est ailleurs. Elle tient, pour l’essentiel, au
chômage des jeunes. Tout particulièrement, les diplômés résidant dans le milieu
urbain. Environ huit chômeurs sur dix sont des citadins et les deux tiers sont âgés de
moins de 30 ans. Sans oublier que la part des jeunes de 15-24 affiche le taux le plus
élevé du chômage: 21% dont le tiers détient un diplôme de niveau supérieur.
Plus grave, 28% de cette frange de population n’était ni en emploi, ni en éducation ni
encore en formation. Et l’écrasante majorité est de sexe féminin (45,1%) contre 11,4%
pour les jeunes hommes. C’est en effet cette catégorie qui représente l’enjeu le plus
important pour l’économie nationale. Bien que sa part soit en légère baisse sur la
dernière décennie (2004-2014), elle reste néanmoins nombreuse: environ 20% de la
population, selon les résultats du dernier recensement général de la population et de
l’habitat. (Voir également l’édition de L’Economiste du 16 août 2017).
Le nombre est estimé à près de 6,1 millions de personnes. Et les projections à
l’horizon 2030 font état d’un effectif significatif s’établissant à 5,6 millions de
personnes. L’analyse des dernières données du HCP sur le marché du travail révèle
que le chômage des jeunes de 15-24 ans prend de l’ampleur selon des formes inédites.
Ce qui interpelle les décideurs à s’y intéresser avec une nouvelle vision. Tant les
risques à terme sont incalculables. Cette frange de population affiche d’abord le taux
d’activité le plus faible en comparaison avec les autres groupes. (Voir infographie ci-
contre). Ce taux a enregistré entre 2000 et 2014 la baisse la plus importante passant
de 45,8% à 32,6%, contre respectivement 53,1% à 48% à l’échelle nationale. A tel
point que pas un foyer marocain ne compte 1 à 2 chômeurs, voire plus.
Une situation alarmante: La part des jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ne sont ni en emploi, ni en
éducation, ni en formation représente 27,9% au niveau national, soit environ 1,8 million. Sur ce
chiffre, les jeunes filles totalisent 1,4 million. Elles représentent la population la plus pénalisée.
Une population qui ne peut ou ne veut pas travailler, elle est au foyer familial et souvent à la
recherche d’orientation
Les jeunes de 15-24 ans sont en effet les plus affectés par le chômage. Le recensement
du HCP estime le nombre de chômeurs parmi cette catégorie de population à plus de
406.130 jeunes, soit le tiers de l’effectif national non employé. Alors que le taux de
chômage enregistrait un recul, passant de 20 à 9,9% entre 2004 et 2014, celui des
jeunes est resté sur un trend haussier. Sur la même période, il s’est aggravé d’un point.
Cette évolution est encore plus significative en termes de dégradation pour les
diplômés de niveau supérieur (Voir infographie). Ainsi, les jeunes diplômés de
l’enseignement supérieur, âgés de moins de 25 ans, notamment ceux du milieu
urbain, ont un taux de chômage qui atteint 62,7% en 2014, alors que paradoxalement
celui des sans diplômes de la même tranche d’âge n’est que de 9,8%.
Aussi, est-on en droit de s’interroger sur les causes de cette situation qui ne cesse
d’empirer. Bien évidemment, le phénomène trouve ses origines dans le déficit de
création d’emplois. Lui-même est lié à la croissance économique qui reste en dessous
du niveau requis pour stimuler le marché du travail. Le tout est aggravé par des
dysfonctionnements à tous les étages: inadéquation entre la formation et l’emploi,
réticences des entreprises à recruter les primo demandeurs et leur préférence portée
plus sur le travail non qualifié car faiblement rémunéré et non protégé.