Galbraith 2

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Galbraith 2

1- Avec la grande dépression des années trente on s’était aperçu que les
consommateurs et les entreprises n’avaient pas forcément de revenus
suffisants ou, s’ils en avaient, ne les dépensaient pas ou ne les
investissaient pas de manière à absorber toute la capacité de production
de biens et de services. Il en résultait une capacité de production
inutilisée et donc du chômage.
Ou bien encore – cela n’était pas le cas pendant la grande dépression,
mais est devenue notre préoccupation ultérieure, les gens et les
gouvernements dépensaient au-delà des capacités de production de
l’économie. La conséquence en était l’inflation, une certaine forme
d’inflation.

2- Rapport entre l’inflation et le chômage et la tendance de l’activité


économique à se regrouper en grandes organisations et à laisser se
dégrader le marché.
 Il est évident que si les syndicats ont la haute main sur le niveau des
salaires de leurs membres et si les grandes entreprises ont le pouvoir
de fixer leurs prix, une hausse de salaire peut être répercutée sur les
prix que le consommateur devra payer.
 Ainsi, se dessine la spirale Salaires-Prix, l’engrenage dans lequel une
hausse de salaires entraine une majoration des couts et des prix, des
prix plus élevés déclenchent des salaires élevés et ainsi de suite.
 Selon Galbraith, l’inflation découle du fait que l’on peut échapper aux
lois du marché pour s’assurer le contrôle de ses propres revenus et de
ses propres prix.
Le déclin du marché porte en lui les germes de l’inflation.
3- Pour enrayer la montée des prix, il suffisait de diminuer les dépenses de
l’Etat, d’alourdir les impôts, de faire pression sur les dépenses privées et
de réduire les emprunts des banques centrales.
Toutes ces mesures avaient pour objectif de freiner la demande globale
en inversant le processus d’expansion de l’économie.
Mais quel est le premier effet d’une telle restriction de la demande ?
 Dans l’hypothèse du marché libre, ce seraient les prix qui tomberaient
automatiquement, donc l’inflation disparait.
 Mais aujourd’hui les prix ne sont plus libres. Ils sont soumis à des
contrôles qui restent insensibles à un ralentissement de la demande.
La spirale des prix et des salaires n’en poursuit pas moins sa marche
ascendante. D’où, diminution des ventes, donc baisse de la
production, donc baisse de l’emploi.
Si la spirale continue sa course, l’inflation et le chômage peuvent
coexister : c’est c qui se passe aujourd’hui.
 Les employeurs n’auront pas les moyens de refuser les hausses de
salaires que s’ils bénéficient d’un excédent de capacité considérable.
 C’est seulement sous la pression d’un taux de chômage très élevé que
les syndicats acceptent de modérer leurs revendications.

4- La politique monétaire
 Les notions de base sont à la portée de tout le monde. Il est
important de les comprendre.
Tout comme le pouvoir de la technostructure dépend du monopole
de son savoir, les banques et les milieux financiers font de même.
Il faut refuser de se laisser abuser par le nuage de prétendu mystère
qui enveloppe toutes les discussions ayant trait aux banques et à la
monnaie.
 Toutes choses égales, les prix varient directement avec la quantité de
monnaie en circulation.
Etant donné un volume de transactions et un rythme de dépenses
définis, plus la quantité de monnaie en circulation était grande, plus
petit était son pouvoir d’achat et plus les prix montaient.
Dun fait de la monnaie de base, l’inflation était un phénomène
temporaire, limité en durée et en intensité.
 La valeur de la monnaie reposait ainsi sur la confiance qu’on lui
accordait. On ne venait pas échanger tous les billets en même temps
contre la quantité correspondante de métal.
Les billets excédentaires venaient augmenter la masse monétaire et,
avantage précieux, ils servaient à payer les dépenses et les dettes des
gouvernements, au même titre que l’or et l’argent.
Pour les Etats à court d’argent, c’était une source de recettes
infiniment plus populaire que la collecte des impôts.

5- Comment les banques centrales contrôlent-t-elles les prêts des banques


ordinaires ?
 On impose aux banques commerciales le devoir de maintenir, en
garantie de leurs dépôts, une réserve déterminée de liquidité.
Si les banques ont tendance à prêter trop librement et si l’ouverture
de nouveaux comptes de dépôt lance trop d’argent sur le marché, la
banque centrale peut décider d’élever le volume minimal des
réserves de garantie.
 Mais la pratique la plus répandue consiste, pour la banque centrale, à
mettre en vente des bons d’Etat dont elle détient constamment un
portefeuille appréciable.
Pour acheter ces titres gouvernementaux, les banques doivent puiser
dans leurs réserves de liquidités afin de payer la note de la banque
centrale. Cela réduit d’autant plus leur marge disponible pour les
prêts. Telle est la pratique des open market.
Mais si les banques voient leurs réserves fondre jusqu’à une côte trop
basse, elles peuvent les renflouer en empruntant auprès de la banque
centrale. Celle-ci dispose alors d’une nouvelle arme de dissuasion
pour resserrer le crédit : elle peut renchérir le taux d’intérêt de
l’argent. Et puisque les banques peuvent répercuter cette
augmentation sur leurs clients en leur demandant un intérêt
supérieur emprunter deviendra plus cher et beaucoup seront
découragés de le faire.
 La fameuse indépendance de la banque centrale est plus un mythe
qu’une revendication justifiée.
Il est peu probable que le gouverneur de la Réserve Fédérale oppose
un refus à une requête du président des Etats-Unis. Il ne peut y avoir
qu’un seul responsable de la politique économique et financière d’un
pays. Autrement, le président pourrait faire porter à la Réserve
Fédérale la responsabilité de l’inflation et du chômage.
 Avant la grande dépression, la plupart des économistes faisaient
confiance au rôle régulateur de la politique monétaire en matière de
prix et d’emploi (de prix surtout).
Mais, pendant les années de la grande dépression, ce remède
demeura impuissant en face de la torpeur qui s’était emparée des
milieux d’affaire.
Après la grande dépression vint la seconde guerre mondiale. Toute
l’activité économique fut alors mobilisée pour les besoins de la
guerre.
La politique monétaire s’effaça devant les dépenses budgétaires et la
fiscalité.
Pendant les années cinquante on se préoccupe de la hausse des prix.
La politique monétaire offrait d’autant plus d’avantages qu’elle
n’allait pas être passée au crible d’un vote parlementaire.
 Les contraintes de la politique monétaire pénalisent
immanquablement les partenaires sociaux d’une manière très
inégale. La portée de cette politique est de comprimer la capacité
générale de dépense des agents économiques, donc de la demande
globale.
Le fléchissement de la demande ne mettra ni General Motors, ni
Exon, ni Renault, ni Shell, ni toute autre société géante dans
l’obligation de freiner la hausse de leurs prix.
C’est leur production et leurs ventes qui seront réduits en priorité.
Elles ne se résoudront à stabiliser leurs prix et à résister aux hausses
des salaires que devant un très grand degré de capacités de
production inemployées. Le taux de chômage sera alors tel que les
syndicats modèreront leurs revendications.
Dans le secteur des grandes entreprises, la politique monétaire agit
donc en créant ou en aggravant le chômage.
Autre effet, la grande entreprise dispose d’une source
d’autofinancement indépendante des ressources des banques.
Elle est ainsi à l’abri des décrets de la banque centrale et des
restrictions de crédit des banques commerciales.
Puisque des entreprises contrôlent leurs prix, elles pourront
répercuter une hausse des intérêts sur les prix imposés aux
consommateurs.
Donc : cette politique crée du chômage, ménage les grands et les
puissants, et pénalise les petits.

 La politique monétaire a l’avantage de la commodité. Applicable par


simple décret, elle se trouve soustraite à l’enlisement des débats
parlementaires.
La politique monétaire s’inscrit dans une démarche conservatrice.

 Le taux d’intérêt c’est le loyer de l’argent que les banques prêtent.


Les banques ne peuvent qu’applaudir à l’augmentation de ce loyer
(prix).

6- La politique fiscale
Lorsque au début des années trente l’apathie fut telle que les mesures
gouvernementales n’arrivèrent plus à inciter les gens à emprunter aux
banques et à dépenser effectivement leur argent, les pouvoirs publics
durent prendre la relève pour stimuler la demande et faire redémarrer
l’économie.
Ce sont eux qui se sont mis à emprunter et à dépenser.
De vastes programmes de Travaux Publics garantissaient que l’emprunt
serait dépensé et agirait sur la production et la consommation.
Mais, si la relance devenait inflationniste, on faisait marche arrière.
Des impôts plus lourds pouvaient amputer le pouvoir d’achat des
particuliers et la capacité d’investir, et la réduction des dépenses
budgétaires limitait le poids des PP sur l’accroissement de la demande.
C’est avec la participation au budget que les gouvernements allaient
corriger le chômage ou l’inflation.

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