Gérard Mauger. La Production de L'idéologie Dominante

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06/09/2020 Lire les sciences sociales.

Volume 6/2008-2013 - Pierre Bourdieu et Luc Boltanski, La production de l'idéologie dominante - Édition…

Éditions
de la
Maison
des
sciences
de
l’homme
Lire les sciences sociales. Volume 6/2008-2013
| Gérard Mauger, Louis Pinto

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Pierre Bourdieu et
Luc Boltanski, La
production de
l'idéologie
dominante
Gérard Mauger
p. 13-18

Nota del editor


P B et L B
La production de l'idéologie dominante.
Paris, Raisons d’agir et Demopolis, 2008
présenté par G M

Texto completo
1 Publié initialement en 1976 dans un des premiers numéros
d'Actes de la recherche en sciences sociales, cet ouvrage se
présente comme « un dossier composé d’un montage de
textes différents » (documents officiels, extraits de journaux,
copies de concours d’entrée à l’ENA, photos de presse,
« Dictionnaire des idées reçues et des lieux communs ») où
le travail de mise en forme graphique cherche à « mettre des
objets et des visages sous les concepts ».
2 L’idéologie dominante y est définie comme « la philosophie
sociale » de « la fraction dominante de la classe dominante »
(p. 9). Très proche de la conception marxiste – « à toute
époque, les idées de la classe dominante sont les idées
dominantes » –, cette approche de l'idéologie est, selon Luc
Boltanski, « dérivée de l’ethnographie des formes de
classification et de catégorisation et des systèmes de pensée
qui informent les pratiques mythiques et rituelles ».

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3 L’effort, nécessairement réducteur, de présentation


s’efforcera de mettre en évidence les fonctions sociales de
l’idéologie dominante, ses modes de production et les
schèmes qui la sous-tendent, en n’en conservant que ce qui
semble pérenne. Tout ne l’est pas : le livre de Luc Boltanski1
publié simultanément ébauche une actualisation.

La triple fonction sociale de l'idéologie


dominante
4 L’idéologie dominante remplit une triple fonction : fonction
d’unification de la classe dominante, fonction performative
de consolidation et fonction de légitimation de la
domination.
5 « Discours dans et par lequel la classe dominante s’annonce
à elle-même son intérêt » (p. 9), l'idéologie dominante
exprime et produit l’intégration logique et morale de la
classe dominante. Cette fonction générique
d’autolégitimation s’accomplit à travers la légitimation du
mode de domination associé à l’espèce de capital
dominante : exaltation de la terre et du sang (des
aristocraties terriennes, mais aussi des bourgeoisies fondées
sur l’héritage des droits acquis) ou exaltation de la
compétence et de la technique (note 4, p. 146). Le
changement de mode de domination impose un
aggiornamento de l’idéologie dominante, c’est-à-dire un
travail de la classe dominante sur elle-même pour assurer la
conversion et la reconversion collective. Le travail
d’inculcation consciente, « réaffirmation rituelle de la
croyance du groupe dans la nécessité et la légitimité de son
action » (p. 11), renforce l’unité idéologique spontanément
assurée par l’orchestration des habitus de classe et le
recouvrement partiel des intérêts. Si l'homologie des habitus
de classe est la condition de félicité de la réception d’un
discours propre à assurer l’intégration idéologique et morale
de la classe (i. e. la possibilité de « se reconnaître » dans une
parole et des porte-parole), l’inculcation idéologique
contribue à « faire le groupe », c’est-à-dire son unité
consciente. Elle concourt, enfin, à l’étayage de « l’assurance
de classe » : celle, par exemple, de « bons élèves » qui
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estiment ne devoir qu’à leur mérite, c’est-à-dire à leur


compétence, d’avoir accédé aux positions sociales les plus
hautes. En ce sens, « le discours dominant sur le monde
social n’a pas pour fonction seulement de légitimer la
domination, mais aussi d’orienter l’action destinée à la
perpétuer, de donner un moral et une morale, une direction
et des directives à ceux qui dirigent » (p. 94).
6 Discours de pouvoir destiné à orienter des actions,
l’idéologie dominante est également un discours performatif,
capable de faire advenir un ordre social conforme à sa vision
du monde. « Le discours dominant est une politique, c’est-à-
dire un discours puissant, non pas vrai, mais capable de se
rendre vrai – ce qui est une façon comme une autre de se
vérifier – en faisant advenir ce qu’il annonce, en partie par le
fait même de l’annoncer. » (p. 94) « Concluant de l’évolution
nécessaire à la nécessité de l’évolution, il contribue à faire
advenir un nécessaire qui ne se réalise que si l’on y
contribue. [...] Acceptant toutes les virtualités inscrites dans
le réel, il proclame inévitables les maux que produit
inévitablement l’évolution qu’il encourage. » (p. 73-74) Que
l’on songe aux discours contemporains sur « la
mondialisation » et ses « contraintes » ou à l’opposition
d’apparence formelle entre « le clos » et « l’ouvert » qui se
traduit par la suppression des barrières douanières.
7 Prêche de convertis auprès de convertis, travail à destination
de soi-même, l’idéologie dominante est secondairement
destinée à emporter la conviction. S’adressant aux dominés,
elle légitime la domination avec la force de l’évidence et celle
de la compétence. Son efficacité proprement symbolique
tient pour une part au fait que « la logique molle et
l’ajustement partiel et biaisé au réel qui [la] caractérisent lui
confèrent le pouvoir de s’imposer à tous ceux qui ne
disposent pas d’un système de classement concurrent »
(p. 68-69) : elle est « le bon sens », « elle va de soi ».
« Capable d’imposer sa propre nécessité à tous ceux qui se
placent au point de vue d’où elle est prise mais à ceux-là
seulement » (p. 95), il s’agit certes d’une vision partielle et
intéressée (masquant à la fois l’indicible et tout ce qui va
sans dire entre soi), mais aussi d’une vision dotée de « la
force des choses », dans la mesure où les représentations
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dominantes s’objectivent continûment dans des choses :


institutions, objets, mécanismes, « traces objectivées des
actions politiques antérieures » (p. 105). Dotée de la force de
l’évidence, l’idéologie dominante mobilise aussi celle de la
compétence. Considérant que « le seul avenir est l’avenir de
la science, qui appartient aux plus compétents, justifiés dans
leur monopole de la politique par leur monopole de la
science », l’idéologie dominante appelle à une « sorte
d’Aufklärung économico-politique » (p. 89), immense
entreprise d’éducation visant à apprendre à tous l’économie,
« cette science de l’inéluctable qui, bien comprise, fait
accepter ou rend acceptables les sacrifices, les disciplines et
les contraintes » (p. 89-90) ou exige, à l’inverse, la
démission et l’apathie de « la masse » au nom de la
« compétence » et de « l’intelligence » des élites (p. 91).

La production de l'idéologie dominante


8 Au mode de production artisanal antérieur de l’idéologie
dominante s’oppose désormais, selon Pierre Bourdieu et Luc
Boltanski, un mode de production institutionnel.
9 Au mode de production artisanal correspond une division
spontanée du travail idéologique qui n’exclut ni les
divergences, ni les discordances. La cohérence de produits
très divers – celle objective et spontanée des habitus des
locuteurs – est pratique et approximative. Le lien entre
« idéologie dominante » et « classe dominante » s’opère
dans des « lieux neutres ». Situés à l'intersection du champ
intellectuel et du champ du pouvoir, « lieux où la parole
devient pouvoir » (p. 12), ces « lieux neutres » sont les
laboratoires idéologiques où s’élabore, par un travail
collectif, la philosophie sociale dominante. Elle hérite de la
recherche, dès l’avant-guerre, d’une « troisième voie » par
X-Crise, Esprit, Ordre nouveau qui cherche à concilier
l’inconciliable (l’économie, la religion, la science) et à
dépasser l’alternative du communisme et du
parlementarisme radical-socialiste, entreprise poursuivie,
pendant la guerre, par l’École des cadres d’Uriage et la
résistance non-communiste et, après-guerre, par le
Commissariat au Plan, le Club Jean Moulin ou Citoyens 60.

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La « science politique » est associée au nouveau mode de


production du discours dominant : si la politique dominante
est la science politique en acte, la science politique est la
politique en discours. La création d’« écoles du pouvoir »
(IEP, ENA), lieux d'élaboration et d’enseignement de « la
science politique », produit et reproduit les producteurs
légitimes du discours officiel. Destiné à réduire les
dissensions et les conflits à l’intérieur de la classe
dominante, à produire et à inculquer les instruments de
pensée exigés par une politique de conservation ajustée aux
exigences des rapports de force entre les classes, ce mode de
production institutionnalisé de l’idéologie dominante cultive
l’apparence de l’autonomie par rapport au politique, exhibe
« une parade permanente de l’objectivité et de la neutralité »
(p. 116). Fondamentalement, cet « effet d’objectivité »
résulte de la structure éclectique du groupe rassemblé
(hommes politiques, hauts fonctionnaires, journalistes), de
la multiplicité des positions occupées au sein de la classe
dominante dont la grande bureaucratie d’État constitue le
point d’équilibre. Les professeurs de l’IEP constituent un
échantillon plus ou moins représentatif des différentes
fractions de la classe dominante, associant « intellectuels »
(universitaires et chercheurs) et « hommes d’action » (hauts
fonctionnaires et patrons).

Les schèmes structurants de l'idéologie


dominante
10 Dans le cadre d’une conception de l’idéologie inspirée de
l’anthropologie sociale, Pierre Bourdieu et Luc Boltanski
identifient quatre ressorts du discours de la classe
dominante du milieu des années 1970 : l’opposition
passé/avenir, l’évolutionnisme, le « juste milieu », le
« fatalisme du probable ».
11 Les divers schèmes générateurs de l’idéologie dominante
peuvent être ramenés à l’opposition entre « le passé » et
« l’avenir », « le traditionnel » et « le moderne », traitant des
termes opposés comme moments d’une évolution
nécessaire : « quel que soit le terrain auquel il s’applique, le
schème produit deux termes opposés et hiérarchisés et, du
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même coup, la relation qui les unit, c’est-à-dire le processus


d’évolution (ou d’involution) conduisant de l’un à l’autre »
(p. 57). Le « passé » s’oppose à « l’avenir » comme le
« petit » au « grand » (planétaire, complexe), le « local »
(provincial, national) au « cosmopolite» (aujourd’hui
« mondial ») ; mais aussi « l'immobile » (les droits acquis,
les privilèges) au « mobile » (la flexibilité), « le clos » à
« l’ouvert », la France à l’Amérique ; ou encore « l’opposition
droite/gauche » (dépassée comme « les classes » et « la lutte
des classes ») à son « dépassement ».
12 « Changer pour conserver », « changer pour que rien ne
change » : le mot d’ordre du prince de Lampedusa est le
deuxième schème générateur de l’idéologie dominante. « Le
conservatisme progressiste est le fait d’une fraction de la
classe dominante qui se donne pour loi subjective ce qui
constitue la loi objective de sa perpétuation, à savoir changer
pour conserver. » (p. 72) Ce conservatisme « veut
l’inévitable », c’est-à-dire à la fois ce qui correspond aux
intérêts de la classe dominante (que l’on contribue à faire
advenir en le présentant comme inévitable) et ce qu’il faut
concéder pour éviter ce qui doit à tout prix l’être (la
subversion de l’ordre établi). Dans ce cadre, « le
conservatisme reconverti » s’oppose au « conservatisme
primaire » (la « pensée de droite ») : « les différentes
fractions de la classe dominante, également soumises à la
nécessité objective qui impose à leur classe de changer pour
conserver, se distinguent [en effet] selon le degré auquel
elles acceptent ou repoussent cette nécessité » (p. 70). La foi
dans l’avenir de la science et de la technique, l’exaltation du
progrès, font apparaître le conservatisme reconverti comme
« progressiste » : c’est pourquoi « ne reconnaître la pensée
conservatrice que dans sa forme la plus archaïque, c’est
s’exposer à être toujours en retard d’une guerre ».
13 Le « schème triadique » enseigné à Sciences Po (p. 79), qui
consiste à opposer deux positions extrêmes pour les
dépasser « en élevant le débat », est aussi conforme aux
intérêts bien compris de la classe dominante : la double
exclusion de l’arrière-garde conservatrice et de l’avant-garde
progressiste au profit du « conservatisme éclairé » du « juste
milieu » ou de « la troisième voie » produit un effet de
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fermeture des possibles (qui définit l’univers du pensable) et


un effet de fausse symétrie (la double négation des extrêmes
validant le point « neutre » et exaltant la « normalité » du
statu quo). C’est le même schème qui sous-tend la
thématique de la convergence des régimes capitalistes et
communistes, celle de « la fin des idéologies » (cf. le TINA –
There Is No Alternative – de Margaret Thatcher) ou de « la
fin de l’histoire » de Fukuyama (« l’histoire a épuisé l’univers
des solutions politiques possibles », p. 83).
14 Enfin, la science économique, dont l’axiomatique se réduit à
« l’ensemble des croyances partagées par les dominants »
(p. 97) et qui fournit « les méthodes rationnelles de
gouvernement nécessaires pour assurer la reproduction de
l’ordre établi » (p. 98), « annonce ce qui doit être », « sous
apparence d’énoncer l’être » (p. 88). Politique dépolitisée,
neutralisée, promue à l’état de technique, elle impose
l’évidence de ses choix, à l’exclusion de toute utopie, et
réduit l’action politique à un « déblocage » destiné à « lever
les résistances » (attachement aux « privilèges » et « droits
acquis » et « mentalités rétrogrades »). L’exercice du
pouvoir politique, appuyé sur l’accumulation d’informations
sur « les tendances », « renforce par une intervention
expresse la probabilité de celui des avenirs possibles qui est
le plus conforme aux intérêts des dominants » (p. 98) et, ce
faisant, « le fatalisme du probable » (p. 100).
15 Contre ce genre de fatalisme, Pierre Bourdieu et Luc
Boltanski rappellent alors que « la connaissance du plus
probable est [...] ce qui rend possible la réalisation du moins
probable » et que « la science des tendances inhérentes à la
structure est la condition de la réussite des actions politiques
qui doivent jouer avec la structure pour faire advenir des
possibles moins probables » (p. 100). Revendiquant ainsi un
« utopisme réaliste » (p. 106), ils invitent à utiliser « la
connaissance du probable pour renforcer les chances du
possible » et, dans la mesure où « la connaissance des lois
tendancielles du monde social est la condition de toute
action réaliste – c’est-à-dire non utopiste – visant à
contrarier l’accomplissement de ces lois » (p. 101), à une
sorte d’« engagement sociologique ».

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Notas
1. Luc Boltanski, Rendre la réalité inacceptable ; à propos de La
production de l’idéologie Paris, Demopolis, 2008.

Autor

Gérard Mauger
Del mismo autor

Lectures numériques, Éditions de


la Bibliothèque publique
d’information, 2016
Lire les sciences sociales. Volume
4/ 1997-2004, Éditions de la
Maison des sciences de l’homme,
2004
Lire les sciences sociales. Volume
5/2004-2008, Éditions de la
Maison des sciences de l’homme,
2008
Todos los textos
Lire les sciences sociales. Volume 6/2008-2013 Éditions de la Maison
des sciences de l’homme, 2013
Lire les sciences sociales. Volume 5/2004-2008 Éditions de la Maison
des sciences de l’homme, 2008
Lire les sciences sociales. Volume 4/ 1997-2004 Éditions de la Maison
des sciences de l’homme, 2004
Todos los textos
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MAUGER, Gérard. Pierre Bourdieu et Luc Boltanski, La production de


l'idéologie dominante In: Lire les sciences sociales. Volume 6/2008-
2013 [en línea]. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l’homme,
2013 (generado el 06 septembre 2020). Disponible en Internet:
<http://books.openedition.org/editionsmsh/15118>. ISBN:
9782735119523. DOI:
https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.15118.

Referencia electrónica del libro


MAUGER, Gérard (dir.) ; PINTO, Louis (dir.). Lire les sciences sociales.
Volume 6/2008-2013. Nueva edición [en línea]. Paris: Éditions de la
Maison des sciences de l’homme, 2013 (generado el 06 septembre 2020).
Disponible en Internet:
<http://books.openedition.org/editionsmsh/15088>. ISBN:
9782735119523. DOI:
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