Chap2 TFD
Chap2 TFD
Chap2 TFD
TRANSFORMEE
et
PRINCIPE des
ANALYSEURS DE SPECTRE
"numériques".
Transformation directe:
N −1 − j2π kn
Xn = xk e N
k =0
Transformation inverse:
N −1 j2π kn
xk = 1 Xn e N
N n =0
Réalisation pratique:
Pour calculer ces séries il existe un algorithme de transformée de Fourier rapide ou FFT (Fast Fourier
Transform) qui dans le cas où N = 2M est particulièrement performant (en utilisant cet algorithme pour N= 1024,
le temps de calcul est divisé par un facteur environ 1000 par rapport à l'
utilisation directe de la définition.
Implanté sur des ordinateurs ou réalisations à base de processeurs actuels, il dure moins d'
une µs). Cet
algorithme très célèbre est largement étudié dans les cours d'
informatique et d'
algorithmique.
+∞ N −1
x(t) = xc(t) δ(t − kTs) = x k δ(t − kTs) x k = xc(kTs) xc(t ≥ NTs) ≈ 0
k = −∞ k =0
+∞ +∞ N −1
TF[x(t) ] = Xc(f) ⊗ fs δ(f − kfs) = fs .Xc(f − kfs) = x k e− j2πfkTs
k = −∞ k = −∞ k =0
Cette relation rappelle le fait que le spectre est continu et périodique. Si nous calculons N points de ce spectre
pour les fréquences f = n.fs/N avec n ∈ [0 ; N-1] en absence de repliement nous obtenons N points du spectre
fréquentiel tels que:
nfs N −1 − j 2πkn
fs Xc( )= x k e N = Xn
N k =0
en remarquant que fs/N = 1/Ta, nous obtenons donc, si l’effet du repliement est négligeable une bonne
approximation de la transformée de Fourier du signal :
Xn ≈ fs.Xc(n/Ta)
Signaux périodiques:
Un signal périodique possède une décomposition en série de Fourier à termes complexes:
+∞
x(t) = Cn e j2πnf0t avec Cn = 1 x(t)e− j2πnf0tdt
n = −∞ T0
(T0)
TF[x(t)] =
+∞
n = −∞
[
Cn TF e j2πnf0t = ] +∞
n = −∞
Cn δ(f − nf0)
Signaux discrets:
Un signal échantillonné x(t) est obtenu à partir d'
un signal continu xc(t).
+∞ +∞
x(t) = x k δ(t − kTs) = xc(t). δ(t − kTs)
k = −∞ k = −∞
+∞ +∞ +∞
TF[x(t)] = x k e− j2πkTsf = Xc(f) ⊗ fs δ(f − nfs) = fs Xc(f − nfs)
k = −∞ n = −∞ n = −∞
Hypothèse: Le nombre N d’échantillons par période est supposé entier :T0 = N.Ts f0.Ts = 1/N.
Transformation de Fourier directe :
Le signal périodique et échantillonné peut être modélisé par un motif discret de durée T0 = N.Ts périodisé:
0 Ts 2Ts
t
T0=N.Ts
N −1 +∞
xep(t) = xk δ(t − kTs) ⊗ δ(t − nT0)
k =0 n = −∞
[ ]
TF xep(t) = Xep(f) =
N −1
xk e− j2πkfTs .f0
+∞
δ(f − nf0)
k =0 n = −∞
+∞ N −1 +∞ N −1 − j2π kn
= f0 xk e− j2πknf0Ts δ(f − nf0) = f0 xk e N δ(f − nf0)
n = −∞ k =0 n = −∞ k =0
Xn =
N −1
xk e
− j2π kn
N [ ]
TF xep(t) = Xep(f) =
+∞
f0Xn δ(f − nf0)
k =0 n = −∞
Remarques:
N −1 − j2π kn
Xn = xk e N
k =0
+∞ N −1 +∞
Xep(f) = f0Xn δ(f − nf0) = f0Xn δ(f − nf0) ⊗ δ(f − kfs)
n = −∞ n =0 k = −∞
[
TF−1 Xep(f) = ] N −1
f0Xne j2πnf0t .Ts
+∞
δ(t − kTs)
n =0 k = −∞
+∞ N −1 +∞ N −1 j2π nk
= f0Ts Xne j2πnf0kTs δ(t − kTs) = 1 Xne N δ(t − kTs)
k = −∞ n =0 N k = −∞ n =0
+∞
= xep(t) = xk δ(t − kTs)
k = −∞
N −1 j2π kn
xk = 1 Xn e N
N n =0
Conclusion :
La transformée de Fourier Discrète (TFD) est la manière rigoureuse de calculer la transformée de
Fourier d'
un signal à la fois périodique et discret. La TFD et sa transformation inverse permettent de relier les
échantillons {xk} du motif du signal périodique aux échantillons {Xn} du motif de sa transformée de Fourier.
+∞ +∞ j2π mk
x p(t) = Cm e j2πmf0t x k = x p(t = kTs) = Cm e N
m = −∞ m = −∞
Calculons la TFD:
D'
où la relation:
+∞ (m − n)
− jπ sin 2π(m − n)
= Cm e jπ(m − n)e N
m = −∞ 2π(m − n)
sin
N
+∞
d'
où: Xn = N.Cn + αN = N.Cn + N.Cn + αN
α = −∞ α ≠0
terme "principal"
terme de repliement
Dans certaines conditions liées à l’absence de repliement subsiste seul le terme principal correspondant à α=0
et on aura la relation :
Xn ≈ N.Cn
Application pratique:
La TFD des échantillons d'
un signal périodique est une évaluation du coefficient de décomposition en
série de Fourier à termes complexes de ce signal. Cette estimation sera rigoureuse si nous respectons lors de
l’échantillonnage la condition de Shannon. Par ailleurs il ne faut pas oublier la condition T0 = N.Ts c’est à dire un
nombre entier d’échantillons dans une période du signal (le non respect ,de cette condition est vu plus tard dans
le chapitre V)
Nous disposons ainsi d’une méthode numérique de calcul de la série de Fourier permettant de remplacer le
calcul d’une intégrale par celui d’une série de nombre finis de termes.
Une fois les acquisitions du signal réalisées, il n’est pas toujours possible de les recommencer. Pour
obtenir des "données" supplémentaires sur le signal, il n'
est pas théoriquement nécessaire de reprendre
l'
acquisition car, si l'
échantillonnage a été correctement effectué, le théorème de reconstruction prouve que le
signal échantillonné contient autant "d'
indications" que le signal continu d'
origine. Les "données" recherchées
peuvent ainsi être obtenues directement à partir du fichier. De nombreuse applications utilisent ce fait
cependant, elles sont déduites des deux grandes méthodes d'
interpolation permettant d'
augmenter soit la
précision fréquentielle soit la précision temporelle.
Problème:
Un signal a été échantillonné en respectant la condition de Shannon. Nous avons acquis N points de ce
signal qui, grâce à la TFD, nous ont permis d'
obtenir une estimation de sa transformée de Fourier en N points
répartis dans la bande de fréquences de Shannon. Nous avons montré que l'
écart entre deux de ces points
adjacents est de f0 = fs/N. f0 constituera ainsi notre précision fréquentielle.
Le temps d'
acquisition du signal est T0 = N.Ts. Nous évitons la troncature si à t = T0 le signal est terminé
est à dire supposé pratiquement nul. Pour augmenter la précision fréquentielle il faut diminuer f0 soit
c'
augmenter T0. Si le signal n'
a pas été tronqué lors de la première acquisition, augmenter T0 revient à faire
l'
acquisition d'
échantillons supplémentaires de valeur nulle. Inutile de refaire une manipulation pour cela, il suffit
de les ajouter à la fin du fichier de données. Donc pour augmenter la précision fréquentielle, il suffit d'
ajouter
autant de zéros que souhaité en fin de fichier ("zéro padding") puis de traiter celui-ci.
IV 2 Interpolation temporelle:
C'
est le même problème que précédemment mais en permutant le rôle du temps et des fréquences.
Cependant cela n'
est pas évident au premier abord et nous allons tenter de montrer ce résultat ainsi que les
dispositions pratiques qui permettent de l'
obtenir.
Problème:
Un signal a été échantillonné en respectant la condition de Shannon et nous avons acquis N points de
ce signal. En réalité ce nombre de points est insuffisant et nous voulons des points "intermédiaires". Pour
obtenir ce résultat, il faudrait recommencer l'
acquisition avec une période d'
échantillonnage plus faible
cependant, le signal échantillonné contenant toutes les informations du signal continu, il doit suffire pour
retrouver ces échantillons et éviter de refaire l'
expérience.
Propriétés de base:
Nous avons un signal continu xc(t) échantillonné à une période Ts1 pendant un temps d'
acquisition T0 =
N.Ts1 ce qui nous donne le signal x1(t).
Supposons le même signal xc(t) échantillonné à la période Ts2 pendant le même temps T0 = M.N.Ts2. Ceci
donne un autre signal x2(t) possédant M fois plus d'
échantillons que x1(t).
Quelles sont les points communs et les différences entre x1(t) et x2(t)?
• Les deux signaux proviennent du même signal continu xc(t) et ont même durée T0 l'
intervalle entre
les échantillons fréquentiels est le même dans les deux cas = f0 = 1/T0.
• Pour les deux la condition de Shannon est supposée respectée Ts2<Ts1<1/(2 fmax), (fmax étant la plus
haute fréquence du spectre de xc(t)).
• La largeur de la bande de Shannon pour x2(t) est 1/Ts2 = M.N/T0 soit M fois plus large que celle
associée à x1(t). Le théorème de Shannon étant respecté dans les deux cas, le spectre de x2(t) est
donc le même que celui de x1(t) mais sur une bande de Shannon plus large le spectre de x2(t) est le
spectre de x1(t) complété par des zéros.
exemple:
xc(t)=t2 exp(-3.t) T0 = 3s.
N = 20 M=3
Interpolation temporelle:
Il faut donc changer de période d'
échantillonnage, la diminuer. La méthode est basée sur la propriété
que nous venons de voir et se fait en trois étapes illustrées par l'
exemple choisi:
Etape 2:
En effet, les données numériques sont inchangées (des zéros ne donnent rien dans la TFD).
Soit x(t) le signal échantillonné à la période Ts1 (N échantillons) et y(t) le signal obtenu avec des zéros intercalés
donc de période d'
échantillonnage Ts2 (M.N échantillons).
pq
N −1 − j2π kn M.N −1 − j2π
Xn = xk e N n ∉[ 0 ; N - 1 ] Yq = yp e M. N q ∉[ 0 ; M.N - 1 ]
k =0 p =0
les seuls échantillons yp non nuls étant pour p = M.k nous pouvons effectuer le changement de variable et:
N −1 M.kq N −1 kq
− j 2π − j2π
Yq = yM.k e M. N = xk e N = Xq q ∉[ 0 ; M.N - 1 ]
k =0 k =0
le nouveau signal ainsi obtenu a donc même transformée de Fourier que le précédent, seule la bande de
fréquence de Shannon est changée puisque multipliée par M. Nous représentons donc M bandes de Shannon
du signal x(t).
Etape 3:
Nous effectuons un filtrage passe-bas de fréquence de coupure 1/(2.Ts1) = largeur de la bande de Shannon du
premier signal nous mettons à zéro les échantillons fréquentiels ajoutés.
Réalisation pratique:
Zéros
Applications:
C'
est une méthode de compression du signal discret, il suffit de stocker juste les données nécessaires
échantillonnage Ts1 voisine de l'
correspondant à une période d' échantillonnage critique. Si un besoin
d'
échantillons se fait ressentir, la technique ci-dessus permet de les retrouver en temps réel.
L'
un des domaines d'
utilisation de ce procédé est le CD audio. A l'
heure actuelle, un enregistrement
musical est effectué à la limite de la fréquence de Shannon mais cela est insuffisant pour obtenir une restitution
satisfaisante car il faut reconstruire un signal continu en temps réel. Pour cela, à la lecture du CD il est procédé
à une interpolation avec M = 8 pour fournir le signal de qualité satisfaisante. Le stockage sur le CD y a quand
même gagné ce facteur 8.
Au chapitre III nous avons montré que si nous calculons la TFD des échantillons d'
un signal continu
xc(t) de transformée de Fourier Xc(f) ,celle-ci nous donne:
Si l’effet du repliement est négligeable, la TFD devient une bonne approximation de la transformée de Fourier
du signal :
Xn ≈ fs Xc(nf0)
• Pour cela, la TFD permet de remplacer une intégrale par une série à nombre fini de termes ce qui est
une méthode numérique qui s’implante très facilement sur calculateur, microprocesseur ou processeur
de signal (DSP).
• Il a été développé des algorithmes mathématiques dits FFT (Fast Fourier Transform) qui accélèrent le
temps de calcul dans certains cas par des facteurs 100 voire 1000 et calculer une TFD sur 1024 points
peut être une opération qui ne prend que quelques µs. De ce fait, la TFD et FFT sont devenus des
outils puissants de traitement de signal.
Nous avons ici tous les ingrédients permettant de développer un appareil performant pour l'
analyse de Fourier:
analyseur de spectre.
Explication:
L'
un des résultats fondamentaux de l' incertitude. Si ∆T est l'
analyse Fourier est le principe d' étalement
énergie dans le temps et ∆F l'
de la distribution d' étalement associé dans le domaine fréquentiel nous savons
que:
∆T.∆F ≤ 41π
Nous pouvons traduire cette relation par : plus un signal est étendu dans le domaine temporel, moins il le sera
dans le domaine fréquentiel. L’utilisation de la TFD implique un nombre fini d’échantillons et donc un signal de
durée finie. Pour les signaux de longue durée (signaux tendant asymptotiquement vers une valeur non nulle,
signaux périodiques…) l’utilisation de la TFD introduira une troncature temporelle plus ou moins importante dont
l’effet peut être indésirable sur les raies du spectre du signal.
[
TF[x(t)] = a δ(f − fp) + δ(f + fp)
2
]
|X(f)|
Si nous estimons son spectre grâce à une TFD calculée sur N aT0/2 aT0/2
points, cela revient à effectuer une troncature sur l'
intervalle de
temps Ta = N.Ts ce qui limite l'
étalement temporel du signal et doit
conduire à un étalement fréquentiel.
f
Le signal réel et sa transformée de Fourier seront : -fs/2 -fp fp fs/2
t − Ta / 2 sin(πfTa )
x(t, Ta ) = x(t). rect TF[x(t, Ta )] = TF[x(t)] ⊗ Ta e − jπfTa
Ta πfTa
sin(π(f − f p )Ta ) sin(π(f + f p )Ta )
X(f, Ta ) = a Ta +
2 π(f − f p )Ta π(f + f p )Ta
La troncature d'
un signal sinusoïdal a deux conséquences:
• Plutôt que deux raies "fines", nous trouvons des raies "élargies" correspondant aux deux sinus cardinaux.
La largeur du lobe central (prise entre les deux premiers minima nuls) des raies est 2∆f = 2/Ta = 2/(NTs).
• Outre ce phénomène d’élargissement de la raie, il apparaît des lobes latéraux que nous pourrions être
tentés d’interpréter comme d’autres raies présentes au pied de la raie principale (phénomène d’apodisation
des raies par troncature). Pour un sinus cardinal, le premier lobe secondaire a une amplitude relative
d'
environ 22% ce qui est loin d'
être négligeable.
Cas général :
Un signal quelconque est une superposition de signaux sinusoïdaux et l’utilisation de la TFD a deux
conséquence sur les raies spectrales :
• Un élargissement d’autant plus grand que la troncature est importante. Cela nous limite dans la
séparation (la résolution) de raies voisines.
• L’apparition de raies secondaires qui peuvent cacher des raies principales d’une autre composante du
signal.
Le spectre de ce signal doit comporter deux raies qui vont se trouver élargies par la troncature du signal. Quand
peut-on dissocier (séparer) ces deux raies ? Nous pouvons estimer cela en utilisant un critère correspondant à
un cas limite : c’est le critère de résolution de Rayleigh .
Ceci est illustré par les figures suivantes (elles correspondent à des raies avec fenêtre de Hamming étudiée
ensuite).
Pour éviter ces inconvénients, nous pouvons réaliser une troncature avec pondération des
échantillons : fenêtre de pondération. La fenêtre doit être choisie de manière à ce que sa transformée de
Fourier ait un lobe central le plus étroit possible et des lobes latéraux d’amplitude la plus faible possible. Le
compromis entre ces deux exigences est réalisé par un certain nombre de fenêtres : Hanning, Hamming, etc…
Fenêtre rectangulaire :
C’est la troncature simple, son lobe central est de largeur 2 f = 2/T0 = 2/NTs et l’amplitude du premier lobe de
l’ordre de 22%.
Fenêtre de Hanning :
Fenêtre dite en « cosinus », son lobe central est de largeur 2 f = 4/NTs et son premier lobe latéral d’amplitude
relative d’environ 3%
Fenêtre de Hamming :
Dite en « cosinus rehaussé », son lobe central est de largeur 2 f = 4/NTs et ses lobes latéraux d’amplitude
relative inférieure à 1%.
f(t) = α + (1 − α) cos( 2πt ) rect( t ) . Le paramètre α est ajusté pour minimiser les lobes latéraux en particulier
T0 T0
le second => α=0,54 => f(t) = 0,54 + 0,46 cos( 2πt ) rect( t ) .
T0 T0
Autres fenêtres :
De nombreuses autres fenêtres ont été développées. Elles sont aussi utilisées dans les méthodes de synthèse
des filtres RIF. Elles sont traitées à ce niveau, les analyseurs de spectre se contentant largement de celles que
nous venons d'
étudier.
Signalons une fenêtre dite à « toit plat » (flat top) utilisée dans les analyseurs de spectre travaillant par TFD.
Lors de la restitution du spectre, et donc des différentes raies, l’utilisation d’une fenêtre peut introduire une
incertitude sur la mesure de l’amplitude de la raie. Pour comparer avec précision les amplitudes des diverses
raies d’un spectre, il vaut mieux utiliser une fenêtre de pondération qui les préserve : c’est le rôle de cette
fenêtre à « toit plat ».