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GUIPOUMON10

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inca-guidepoumon-cvt:4 pages 15/04/10 11:32 Page 1

AVRIL 2010

Vous avez appris que vous avez un cancer du poumon. La survenue de cette
maladie provoque d’importants bouleversements. Ce guide a pour objectif
de vous accompagner dans la période des traitements qui commence. Les traitements
Quels sont les traitements ? Quels sont leurs objectifs et leurs effets
secondaires ? Quelles sont leurs conséquences sur votre vie quotidienne ?
Qui sont les professionnels que vous rencontrez ? Voilà les questions
des cancers
auxquelles ce guide tente de répondre en fournissant des informations
médicales de référence et validées par des spécialistes du cancer
bronchique. du poumon
Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de
ce guide ne peuvent donc pas remplacer un avis médical. Ce guide
constitue, avant tout, un support pour vos échanges avec vos médecins et
l’équipe soignante.

COLLECTION
GUIDES DE RÉFÉRENCE

LES POUMONS

Les traitements des cancers du poumon


LE CHOIX DES TRAITEMENTS
LA CHIRURGIE
CHIMIOTHÉRAPIE
ET THÉRAPIE CIBLÉE
LA RADIOTHÉRAPIE
Réf. GUIPOUMON10

LES PROFESSIONNELS
LA VIE QUOTIDIENNE

www.e-cancer.fr www.e-cancer.fr
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L’Institut National du Cancer est l’agence nationale sanitaire et scientifique chargée de Pour en savoir plus et télécharger ou commander
coordonner la lutte contre le cancer en France. gratuitement ce guide :

Ce guide a été publié en avril 2010 avec le soutien financier de La Ligue nationale
contre le cancer.

CE DOCUMENT S’INSCRIT DANS LA MISE


EN ŒUVRE DU PLAN CANCER 2009-2013.

Mesure 19
Action 19.5 : Rendre accessible aux patients une information de référence sur
les cancers afin d’en faire des acteurs du système de soins.

Édité par l’Institut National du Cancer


Tous droits réservés – Siren 185 512 777
Ce document doit être cité comme suit : ©Les traitements des cancers du poumon, collection Guides Conception/réalisation : INCa
de référence Cancer info, INCa, avril 2010. Couverture : Olivier Cauquil
Il peut être reproduit ou diffusé librement pour un usage personnel et non destiné à des fins
Illustrations médicales : Anne-Christel Rolling
commerciales ou pour de courtes citations. Pour tout autre usage, il convient de demander Impression : Comelli
l’autorisation auprès de l’INCa en remplissant le formulaire de demande de reproduction ISSN 2104-953X
disponible sur le site www.e-cancer.fr ou auprès du département communication institutionnelle
de l’INCa à l’adresse suivante : [email protected]. DEPÔT LÉGAL AVRIL 2010

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Introduction
Vous avez appris que vous avez un cancer du poumon. La survenue de cette
maladie provoque d’importants bouleversements. Elle s’accompagne aussi
sans doute de nombreuses questions. En essayant d’y répondre
concrètement, ce guide a pour objectif de vous accompagner dans la période
des traitements qui commence.
Il explique les traitements qui peuvent vous être proposés, la façon dont ils sont
choisis, leurs buts, leur déroulement, leurs effets secondaires. Il décrit le rôle
des différents professionnels que vous rencontrez. Il propose aussi des réponses
aux questions de vie quotidienne ou administratives qui peuvent se poser au
début de la maladie : mise en ALD (affection longue durée), déclaration
éventuelle de maladie professionnelle, activité professionnelle, aides à domicile,
soutien psychologique, rôle des proches…
Enfin, un glossaire définit les mots que vous entendrez peut-être au cours de vos
traitements. Ils sont identifiés par un astérisque (*) dans le texte.
Toutes les informations médicales sont issues des recommandations de bonne
pratique en vigueur et ont été validées par des spécialistes du cancer du
poumon.
Ce guide présente la prise en charge des formes les plus fréquentes de cancers
du poumon appelés aussi cancers bronchiques :
G les cancers bronchiques non à petites cellules ;
G les cancers bronchiques à petites cellules.
Les informations proposées ne peuvent pas s’appliquer précisément à votre
situation qui est unique et connue de vous seul et du médecin qui vous suit.
Elles décrivent les situations et les techniques les plus couramment rencontrées
mais n’ont pas valeur d’avis médical. Ces informations sont destinées à faciliter
vos échanges avec les médecins et les membres de l’équipe soignante. Ce sont
vos interlocuteurs privilégiés : n’hésitez pas à leur poser des questions.

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Points clés
G Le cancer du poumon ou cancer bronchique se développe le plus souvent à
partir des cellules des bronches. On distingue deux grands types de cancers
bronchiques : les cancers bronchiques non à petites cellules et les cancers
bronchiques à petites cellules. Ils représentent respectivement environ 80 %
et 20 % des cancers bronchiques.
G Trois types de traitements sont utilisés dans la prise en charge des cancers
bronchiques : la chirurgie, la radiothérapie et des traitements médicaux
(chimiothérapie et thérapies ciblées).
G Le choix des traitements est adapté à votre situation. Plusieurs médecins de
spécialités différentes se réunissent pour discuter des solutions de traitements
possibles dans votre cas. Ils se basent pour cela sur des recommandations de
bonne pratique. Ils peuvent également vous proposer de participer à un essai
clinique.
G Pour les cancers bronchiques non à petites cellules, la chirurgie constitue le
traitement de référence lorsque le stade du cancer, c’est-à-dire son degré
d’extension, et votre état de santé général le permettent.
G Pour les cancers bronchiques à petites cellules, la chimiothérapie associée ou
non, selon le stade, à une radiothérapie constitue le traitement de référence.

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Points clés
G L’équipe qui vous prend en charge comprend des professionnels de
différentes spécialités : pneumologue, oncologue médical, chirurgien,
oncologue radiothérapeute, pathologiste, psychiatre et psychologue,
spécialiste de la douleur, infirmier, kinésithérapeute, aide-soignant,
diététicien, assistant social… Ces professionnels travaillent en collaboration
au sein de l’établissement de santé dans lequel vous recevez vos traitements
et en lien avec votre médecin traitant.
G Les traitements peuvent engendrer des effets secondaires qui font également
l’objet d’une prise en charge médicale. Des conseils pratiques peuvent aussi
vous aider à les atténuer.
G La prise en charge du cancer est globale et comprend tous les soins et soutiens
dont vous pourriez avoir besoin dès le diagnostic, pendant et après les
traitements : soutien psychologique, accompagnement social, prise en charge
de la douleur, etc.

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Sommaire
1. Un cancer du poumon, qu’est-ce que c’est ? 9
1.1 Les deux grands types de cancer du poumon 9
1.2 Les poumons 9
2. Les traitements des cancers du poumon 13
2.1 Le choix de vos traitements en pratique 13
2.2 Les traitements possibles en fonction de l’étendue du cancer 15
2.3 Participer à un essai clinique 16
2.4 La prise en charge de la qualité de vie 17
3. La chirurgie 21
3.1 Comment se préparer à l’intervention ? 21
3.2 Les voies d’abord ou comment accéder à la tumeur 22
3.3 Comment se déroule l’intervention ? 22
3.4 Que se passe-t-il après l’intervention ? 23
3.5 Quels sont les effets secondaires possibles ? 24
4. Les médicaments anticancéreux :
chimiothérapie et thérapies ciblées 27
4.1 Dans quels cas un traitement médical est-il indiqué ? 27
4.2 Quels sont les médicaments anticancéreux utilisés ? 28
4.3 Comment se déroule le traitement en pratique ? 29
4.4 Quels sont les effets secondaires possibles ? 30
5. La radiothérapie 37
5.1 Dans quels cas la radiothérapie est-elle indiquée ? 37
5.2 Les techniques de traitement 38
5.3 Comment se déroule la radiothérapie en pratique ? 39
5.4 Quels sont les effets secondaires possibles ? 41

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Sommaire
6. Les professionnels et leur rôle 45
7. Questions de vie quotidienne 49
7.1 Qu’est-ce que l’ALD ? 49
7.2 La vie professionnelle pendant les traitements 50
7.3 Cancer du poumon et maladie professionnelle 50
7.4 Les aides à domicile 51
7.5 Bénéficier d’un soutien psychologique 52
7.6 Les proches 53
8. Ressources utiles 55
8.1 La plateforme Cancer info 55
8.2 Autres ressources 56
9. Glossaire 57

Annexe : les examens du bilan diagnostique 62


Méthode et références 66

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1. Un cancer du poumon,

Un cancer du poumon, qu’est-ce que c’est ?


qu’est-ce que c’est ?

Un cancer du poumon, appelé aussi cancer bronchique, est une


maladie des cellules des bronches ou, plus rarement, des cellules qui
tapissent les alvéoles pulmonaires. Il se développe à partir d’une
cellule* initialement normale qui se transforme et se multiplie de
façon anarchique.

1.1 LES DEUX GRANDS TYPES DE CANCER DU POUMON

La très grande majorité des cancers du poumon appartient à l’une des


deux familles suivantes :
G les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) qui

représentent environ 80 % des cancers bronchiques ;


G les cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) qui représentent

environ 20 % des cancers bronchiques.

Ces deux types de cancers bronchiques sont issus de cellules des


bronches d’origines différentes. Lorsque des cellules cancéreuses de
chaque type sont observées au microscope, elles n’ont pas le même
aspect. C’est cette différence d’aspect qui a abouti à la classification en
« cancer à petites cellules » et « cancer non à petites cellules ». Ces deux
types cellulaires se comportent très différemment dans la progression
du cancer et dans leur sensibilité aux traitements, d’où l’importance de
les distinguer lors du diagnostic.

1.2 LES POUMONS

Les poumons sont situés dans la poitrine, de chaque côté du cœur. Ils
sont divisés en plusieurs lobes, eux-mêmes divisés en plusieurs
segments. Le poumon gauche comprend deux lobes et le poumon droit
en compte trois.

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Un cancer du poumon, qu’est-ce que c’est ?

Les poumons dans le système respiratoire

Les bronches prolongent la trachée, dans laquelle circule l’air inspiré


et expiré par le nez et la bouche, et pénètrent dans les poumons en se
ramifiant de plus en plus jusqu’à former les bronchioles. Les bronches
se terminent par les alvéoles pulmonaires, petites cavités où ont lieu
les échanges gazeux entre l’air respiré et le sang.

Lors de l’inspiration, l’air arrive par la trachée et se répartit dans les


bronches, puis les bronchioles et les alvéoles. L’oxygène contenu dans
l’air inspiré traverse la paroi des alvéoles pour passer dans le sang. Le
sang distribue ensuite l’oxygène à toutes les cellules de l’organisme.

Dans le même temps, en sens inverse, le gaz carbonique rejeté par


toutes les cellules du corps est ramené par le sang jusqu’aux poumons.
Il traverse la paroi des alvéoles et passe dans les bronches. Il est rejeté
par la trachée, puis le nez et la bouche. C’est l’expiration.

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Un cancer du poumon, qu’est-ce que c’est ?


Structure des poumons

Entre les deux poumons, se situe la région du médiastin qui s’étend du


sternum* à la colonne vertébrale. Le médiastin contient le cœur, des gros
vaisseaux sanguins*, la trachée et l’œsophage*. Il comprend également
les ganglions lymphatiques médiastinaux. Ces ganglions font partie du
système lymphatique dont le rôle est d’évacuer les déchets émis par
l’organisme grâce à un liquide, la lymphe. Les ganglions médiastinaux
peuvent être atteints par les cellules cancéreuses.

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Un cancer du poumon, qu’est-ce que c’est ?

Au moment du diagnostic, les médecins étudient l’étendue du cancer


afin de proposer le ou les traitements les mieux adaptés.

QUELQUES CHIFFRES
e cancer du poumon est une maladie fréquente. Il touche en France près de 30 000

L nouvelles personnes chaque année, dont 78 % d’hommes et 22 % de femmes, ce


qui en fait le 4e cancer le plus fréquent en France.

EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

Où le cancer est-il situé exactement ?


Quelles sont ses caractéristiques ?
Connaît-on son étendue ?

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2. Les traitements des cancers

Les traitements des cancers du poumon


du poumon
LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS EN PRATIQUE
LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DE L’ÉTENDUE DU CANCER
PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
LA PRISE EN CHARGE DE LA QUALITÉ DE VIE

Trois types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers du


poumon : la chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicamenteux
(chimiothérapie, thérapies ciblées*). Ces traitements peuvent être utilisés
seuls ou associés les uns aux autres. Ils peuvent avoir pour objectifs, selon
les cas :
G de supprimer la tumeur* ou les métastases* ;

G de réduire le risque de récidive* ;

G de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases ;

G de traiter les symptômes engendrés par la maladie.

2.1 LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS EN PRATIQUE

Le choix de vos traitements est adapté à votre cas personnel


Le choix de vos traitements dépend des caractéristiques du cancer dont
vous êtes atteint : l’endroit où il est situé, son type et son stade, c’est-à-
dire son degré d’extension. Ces caractéristiques sont déterminées grâce
aux examens du bilan diagnostique (voir en annexe le tableau « Les
examens du bilan diagnostique », page 62). Votre âge, vos antécédents*
médicaux et chirurgicaux, votre état de santé global, ainsi que vos
préférences sont également pris en compte dans le choix de vos
traitements.

Le choix de vos traitements fait l’objet d’une concertation


pluridisciplinaire
La prise en charge de votre cancer relève de plusieurs spécialités médicales.
Votre situation est donc discutée au cours d’une réunion appelée réunion
de concertation pluridisciplinaire (RCP). Cette réunion rassemble au moins
trois médecins de spécialités différentes : pneumologue, chirurgien,
oncologue médical, oncologue radiothérapeute, pathologiste… (voir le
chapitre « Les professionnels et leur rôle », page 45).

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Compte tenu de votre situation particulière et en s’appuyant sur des


Les traitements des cancers du poumon

outils d’aide à la décision appelés recommandations*, les médecins


établissent une proposition de traitements. Ils peuvent aussi vous
proposer de participer à un essai clinique*.

Le choix de vos traitements est déterminé en accord avec vous


Cette proposition de traitement est ensuite discutée avec vous lors
d’une consultation spécifique, appelée consultation d’annonce. Lors de
cette consultation, le médecin qui vous prend en charge vous explique
les caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, les
bénéfices attendus et les effets secondaires possibles.

Cette consultation est importante. Il peut être utile de vous y faire


accompagner par l’un de vos proches. Prenez le temps de vous assurer
que vous avez bien compris et de poser toutes vos questions.

Après avoir donné votre accord sur la proposition de traitement, ses


modalités sont décrites dans un document appelé programme
personnalisé de soins (PPS). Ce document comporte les dates de vos
différents traitements, leur durée, ainsi que les coordonnées des
différents membres de l’équipe soignante. Le programme peut évoluer
au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction de votre état de
santé et de vos réactions aux traitements.

Après cette consultation avec le médecin, une consultation avec un


autre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière,
vous est proposée, à vous et à vos proches. Vous pouvez ainsi revenir sur
les informations qui vous ont été données par le médecin, vous les faire
expliquer à nouveau ou poser d’autres questions. L’infirmière évalue
aussi vos besoins en soins et soutiens complémentaires (sur le plan social
ou psychologique par exemple) et vous oriente si besoin vers les
professionnels concernés.

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2.2 LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION

Les traitements des cancers du poumon


DE L’ÉTENDUE DU CANCER

Les cancers bronchiques non à petites cellules


Le choix et l’ordre des traitements prescrits dans le cadre d’un cancer
bronchique non à petites cellules dépendent notamment de l’étendue
du cancer au moment du diagnostic. Pour définir l’étendue du cancer,
les médecins prennent en compte entre autres :
G la taille de la tumeur ;

G l’envahissement ou non de structures voisines de la zone où est

localisée la tumeur (par exemple la plèvre*, le médiastin*) ;


G l’atteinte ou non des ganglions* lymphatiques par des cellules

cancéreuses ;
G la présence ou non de métastases à distance.

Ces critères permettent de déterminer ce qu’on appelle le stade du


cancer, c’est-à-dire son degré d’extension. Il existe quatre stades
différents, numérotés de I à IV. Les cancers de stades I et II sont dits
précoces, ceux de stade III sont dits localement avancés et ceux de stade
IV sont dits métastatiques.

Pour les cancers bronchiques non à petites cellules précoces (stades I


et II), la chirurgie constitue le traitement de référence. Si la chirurgie
n’est pas possible (compte tenu de l’emplacement de la tumeur ou de
votre état de santé, par exemple), une radiothérapie pourra vous être
proposée. Le recours à une radiothérapie, en complément du
traitement chirurgical, est également discuté en cas d’atteinte de la
paroi du poumon ou lorsque le chirurgien n’a pas pu enlever
l’intégralité de la tumeur (on parle d’exérèse incomplète). Selon les
cas, une chimiothérapie postopératoire peut être proposée.

Pour les cancers bronchiques non à petites cellules localement


avancés (stade III), la faisabilité d’une chirurgie est toujours évaluée. Si
une chirurgie est réalisée, elle peut être complétée par une
radiothérapie. Si la chirurgie n’est pas réalisable, le traitement local
reposera sur une radiothérapie. Dans tous les cas, une chimiothérapie
est faite pour compléter le traitement local.

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Pour les cancers bronchiques non à petites cellules présentant des


Les traitements des cancers du poumon

métastases (stade IV), une chimiothérapie et/ou une thérapie ciblée


constituent le traitement de référence.

Les cancers bronchiques à petites cellules


Le choix et l’ordre des traitements prescrits dans le cadre d’un cancer
bronchique à petites cellules dépendent notamment de l’étendue du
cancer au moment du diagnostic. Pour définir l’étendue du cancer, les
médecins prennent en compte, entre autres :
G l’étendue du cancer dans les poumons (la maladie touche un

poumon ou les deux) ;


G l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques par des cellules

cancéreuses ;
G l’atteinte ou non de structures voisines (comme le péricarde, la plèvre) ;

G la présence ou non de métastases en dehors du thorax.

Ces critères permettent de déterminer ce qu’on appelle le stade du cancer,


c’est-à-dire son degré d’extension. On distingue les cancers bronchiques
à petites cellules localisés et ceux qui sont disséminés ou métastatiques.

Pour les cancers bronchiques à petites cellules localisés, la chimiothérapie


associée à une radiothérapie du thorax est le traitement de référence.

Si les traitements de chimiothérapie et/ou de radiothérapie ont été


efficaces, il est recommandé de réaliser en complément une
radiothérapie du cerveau, même en l’absence d’atteinte cérébrale : on
parle d’irradiation cérébrale prophylactique. L’objectif est de prévenir
d’éventuelles métastases cérébrales.

Pour les cancers bronchiques à petites cellules disséminés ou


métastatiques, la chimiothérapie est le traitement de référence.

2.3 PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE

Il peut vous être proposé de participer à un essai clinique. Les essais


cliniques sont des études scientifiques menées avec des patients. Leur
objectif est de rechercher de meilleures modalités de prise en charge du
cancer, notamment en termes de traitement ou de qualité de vie.

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Les essais cliniques sont indispensables pour faire avancer la recherche.

Les traitements des cancers du poumon


C’est grâce à ces études que des progrès sont sans cesse réalisés en
matière de traitements contre les cancers. En outre, un essai clinique
peut vous permettre de bénéficier d’un nouveau traitement.

Les cancers bronchiques font l’objet de nombreuses études qui visent


notamment :
G à tester de nouveaux traitements anticancéreux (médicaments de

chimiothérapie ou de thérapie ciblée) ;


G à évaluer différentes façons d’utiliser les traitements existants,

notamment pour améliorer leur efficacité ou réduire leurs effets


secondaires ;
G à comparer l’efficacité des médicaments utilisés pour soulager les

symptômes (médicaments contre la douleur par exemple) ;


G à évaluer l’efficacité de certains examens d’imagerie médicale dans

le cadre du bilan diagnostique et du suivi.

Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique ne vous aide


pas, le médecin peut décider d’y mettre fin et vous proposer un autre
traitement. À tout moment, vous pouvez également décider, de vous-
même, de quitter un essai clinique.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le guide Cancer info


Les essais cliniques en cancérologie : les réponses à vos questions. Pour
connaître les essais cliniques en cours sur le cancer du poumon,
consultez le registre des essais cliniques sur www.e-cancer.fr

2.4 LA PRISE EN CHARGE DE LA QUALITÉ DE VIE

Votre prise en charge est globale. En plus des traitements spécifiques contre
le cancer du poumon (chirurgie, radiothérapie, traitements médicaux), des
soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les
conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue,
troubles alimentaires, troubles psychologiques, problèmes sociaux…

Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’ensemble de


l’équipe soignante ou, parfois, par des professionnels spécialisés
(spécialiste de la douleur, assistant social, kinésithérapeute, diététicien,
psychologue, etc.).

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Les soins de support comprennent notamment :


Les traitements des cancers du poumon

G l’évaluation et le traitement des effets secondaires de la

chimiothérapie et des autres traitements médicamenteux ;


G l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au cancer

ou aux traitements du cancer ;


G l’accès à une consultation diététique en cas de troubles de

l’alimentation ;
G la possibilité pour vous et vos proches de rencontrer un

psychologue ;
G la possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dans

vos démarches administratives et personnelles.

Les soins de support font partie intégrante de votre prise en charge. Ils
ne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure
qualité de vie possible. N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux
autres membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez la
maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins
et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter les guides Douleur et


cancer, Fatigue et cancer, Démarches sociales et cancer, Vivre pendant
et après un cancer.

QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ?


oméopathie, plantes, vitamines, acupuncture, massages, ostéopathie… De

H nombreux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées


aussi médecines douces, parallèles ou alternatives. Ils en attendent souvent un
soutien pour mieux supporter les traitements.
Si ces médecines peuvent soulager, elles ne peuvent en aucun cas remplacer les
traitements habituels du cancer. Certaines peuvent avoir des effets secondaires ou
interagir avec les traitements prescrits par le médecin qui vous prend en charge pour
votre cancer. Il est important d’en parler avec lui.

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EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

Les traitements des cancers du poumon


Quels sont les traitements préconisés dans ma situation ? Pourquoi ?
Quels sont les objectifs de chacun de ces traitements ?
Quels en sont les effets secondaires ?
Où et quand se déroulent les traitements ?
Avec quels médecins/équipes médicales ?

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3. La chirurgie

La chirurgie
COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION ?
LES VOIES D’ABORD OU COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR
COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION ?
QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION ?
QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES DE L’INTERVENTION ?

La chirurgie constitue le traitement de référence des cancers


bronchiques non à petites cellules précoces. Elle est parfois utilisée
pour certaines formes localement avancées. La chirurgie du cancer du
poumon a pour objectif d’enlever la tumeur* dans son intégralité, ainsi
que les ganglions* correspondants (on parle de curage ganglionnaire).

3.1 COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION ?

Deux consultations sont programmées quelques jours avant l’intervention.

La consultation avec le chirurgien


Le chirurgien vous explique les objectifs de l’opération, la technique
qu’il va utiliser, les suites et les complications possibles. Cette
consultation vous donne l’occasion de poser toutes les questions que
vous avez au sujet de l’intervention.

Lors de cette consultation, le chirurgien peut vous demander votre


accord pour qu’un échantillon de la tumeur fasse l’objet d’une analyse
génétique ou soit conservé après l’opération dans une tumorothèque
(bibliothèque de tumeurs). Ce type d’échantillon peut servir à des
recherches, notamment, sur les causes du cancer du poumon.

La consultation avec l’anesthésiste


L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La consultation avec
l’anesthésiste permet d’évaluer les risques liés à l’anesthésie, en prenant
en compte vos antécédents* médicaux et chirurgicaux.

Il est important de signaler tout problème de santé, notamment les


allergies (asthme, eczéma, rhume des foins, etc.), les problèmes
cardiaques (hypertension par exemple), la prise de médicaments, en
particulier anticoagulants* et aspirine, et la consommation de tabac.

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La chirurgie

Il est prouvé que l’arrêt du tabac quelques semaines avant une


intervention réduit les complications postopératoires. Il vous sera
proposé une aide pour arrêter de fumer.

3.2 LES VOIES D’ABORD OU COMMENT ACCÉDER


À LA TUMEUR

Une voie d’abord désigne le chemin utilisé pour accéder à l’organe ou


à la zone à opérer. Pour accéder à la tumeur dans le cas des cancers
bronchiques, une ouverture chirurgicale du thorax - ou thoracotomie -
est nécessaire. Elle permet d’intervenir à « ciel ouvert ». Le plus souvent,
c’est une thoracotomie postérolatérale qui est réalisée. Le chirurgien
pratique alors une incision de 25 à 30 centimètres, juste en dessous de
l’omoplate et entre deux côtes. En fonction de la localisation de la
tumeur, de votre état de santé et de la discussion entre professionnels,
l’incision peut être pratiquée ailleurs sur le thorax : au niveau de l’aisselle
(thoracotomie axillaire) ou au niveau du sternum* (thoracotomie
antérieure médiane ou sternotomie).

Pour certaines tumeurs, de petite taille, le chirurgien pratique une


incision plus courte de 3,5 à 5 centimètres qui permet d’introduire une
petite caméra vidéo et de réaliser une chirurgie thoracique vidéo
assistée (CTVA).

3.3 COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION ?

Il existe deux grands types d’interventions.

La lobectomie
Une lobectomie est une opération chirurgicale qui consiste, après
ouverture de la cage thoracique par thoracotomie, à enlever le lobe du
poumon où siège la tumeur ainsi que les ganglions correspondants, sans
enlever la totalité du poumon. Dans certains cas, deux lobes contigus
d’un même poumon sont enlevés : on parle de bi-lobectomie.

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La pneumonectomie

La chirurgie
Une pneumonectomie est une opération chirurgicale qui consiste, après
thoracotomie, à enlever la totalité du poumon où siège la tumeur ainsi
que les ganglions correspondants. On parle de résection totale d’un
des deux poumons. Progressivement, la cavité laissée libre va se
combler dans les semaines qui suivent l’intervention.

En fonction de votre situation, le chirurgien peut avoir recours à d’autres


types d’interventions.

Quelle que soit l’intervention réalisée, les ganglions sont enlevés. On


parle de curage ganglionnaire. Le chirurgien enlève les ganglions
lymphatiques situés dans la zone de la tumeur. Cette exérèse des
ganglions permet de limiter le risque de récidive* locale et de déterminer,
après leur analyse, si un traitement complémentaire est nécessaire.

3.4 QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION ?

À votre réveil
Comme après toute intervention chirurgicale, la zone opérée peut être
douloureuse. La douleur est traitée par des médicaments adaptés à son
intensité. Vous ne devez pas hésiter à exprimer votre douleur auprès de
l’équipe soignante pour qu’elle soit prise en charge le mieux possible.

Un ou deux drains (tuyaux très fins) mis en place dans la zone opérée
permettent d’évacuer les liquides (sang, lymphe) qui peuvent
s’accumuler. Une sonde fine qui passe par le nez apporte de l’oxygène.
Une perfusion* placée dans une veine du bras permet de vous hydrater
et de vous alimenter.

Vous restez quelques heures ou quelques jours en salle de réanimation.


Pendant ce temps, l’équipe médicale surveille en permanence votre
respiration, votre pouls, votre pression artérielle, votre température, vos
urines et le taux d’oxygène dans le sang.

Parfois, il est nécessaire de poser une canule dans votre bouche. Ce


tube est relié à un respirateur artificiel qui vous aide à respirer. Ces
appareillages peuvent être impressionnants. Ils sont enlevés en général
assez rapidement (au bout de quelques jours).

23
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La durée d’hospitalisation
La chirurgie

La durée d’hospitalisation est d’une dizaine de jours dans le cas d’une


lobectomie et en moyenne de deux semaines pour une
pneumonectomie.

À votre sortie, des séances de kinésithérapie sont prescrites pour vous


aider à éliminer les sécrétions bronchiques et à apprendre à respirer
après l’intervention.

Les analyses de la tumeur


Tout ce qui est retiré lors de l’intervention chirurgicale est envoyé dans un
laboratoire d’anatomopathologie* pour être analysé. On parle d’examen
anatomopathologique. Il est réalisé par un médecin spécialiste appelé
anatomopathologiste ou pathologiste. Cet examen consiste à observer
minutieusement à l’œil nu, puis au microscope les tissus prélevés afin de
déterminer jusqu’où les cellules cancéreuses se sont propagées. Le
médecin vérifie notamment si la limite de poumon enlevée contient ou
non des cellules cancéreuses. Il analyse également les vaisseaux
sanguins*, les vaisseaux lymphatiques* et les ganglions qui entouraient
cette portion du poumon ou le poumon. C’est grâce à cet examen que
l’étendue du cancer est définie et que les médecins peuvent décider si
une chimiothérapie est nécessaire ou non après la chirurgie.

Une recherche génétique peut également être réalisée sur le tissu


cancéreux soit dans le cadre d’essais cliniques* afin de connaître plus
précisément ses caractéristiques, soit pour choisir les médicaments à
utiliser si un traitement médical est prévu après la chirurgie.

3.5 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?

Des effets secondaires peuvent survenir tout de suite après la chirurgie


ou dans les semaines qui suivent :
G une douleur au niveau de la cicatrice ; elle peut persister de

nombreux mois après la chirurgie ;


G un pneumothorax (présence d’air dans la cavité thoracique) ;

G un épanchement pleural ou pleurésie (présence de liquide dans la

cavité thoracique) ;

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G des saignements et le risque d’apparition d’un hémothorax

La chirurgie
(épanchement de sang dans la cavité pleurale) ;
G une infection de la plaie ;

G un encombrement bronchique et une pneumonie ;

G la formation de caillots sanguins dans les veines, appelée

thrombose veineuse ou phlébite, prévenue par la prise


d’anticoagulants ;
G une fatigue liée à l’intervention ; elle est due notamment à

l’anesthésie, aux pertes de sang ou encore à l’anxiété avant et après


l’opération.

L’apparition de ces effets secondaires est surveillée pendant tout le


temps de l’hospitalisation.

Certains effets secondaires dits tardifs peuvent se manifester bien


après la chirurgie et durer longtemps. Ils restent relativement rares. Ce
peut être :
G des douleurs persistantes au niveau du thorax parfois intenses et

qui peuvent nécessiter une prise en charge spécifique en


consultation antidouleur ;
G un essoufflement persistant. Une rééducation à l’effort pourra être

proposée ;
G des troubles cardiaques, en particulier une irrégularité du rythme

cardiaque ;
G des démangeaisons ou des picotements au niveau de la plaie. Ils sont

liés à la cicatrisation et peuvent durer plusieurs mois (3 à 12 mois) ;


G des douleurs importantes au niveau de la cicatrice, associées à une

insensibilité de cette zone au toucher, persistant des mois, voire des


années après l’intervention. Un traitement spécifique peut être
proposé ;
G une modification de la voix qui devient plus grave et moins forte.

Cette modification est liée à la lésion, lors de la pneumonectomie,


du nerf récurrent qui commande la voix et la déglutition. Une
rééducation vocale peut l’atténuer.

Si un de ces effets secondaires survient, parlez-en à votre médecin


traitant ou à votre oncologue.

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inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 26

La chirurgie

EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

Comment l’opération se déroule-t-elle ?


Quels en sont les risques ?
Comment puis-je me préparer au mieux ?
À quoi dois-je m’attendre après l’opération ?
Peut-on vivre normalement avec un seul poumon ?

26
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4. Les médicaments anticancéreux :

Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées


chimiothérapie et thérapies
ciblées
DANS QUELS CAS UN TRAITEMENT MÉDICAL EST-IL INDIQUÉ ?
QUELS SONT LES MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUX UTILISÉS ?
COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT EN PRATIQUE ?
QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES DES TRAITEMENTS MÉDICAUX ?

Plusieurs types de médicaments anticancéreux sont utilisés pour


traiter les cancers du poumon : chimiothérapies et thérapies ciblées.
On les regroupe sous le nom de traitements médicaux.

Il s’agit de traitements généraux (appelés aussi traitements systémiques)


qui agissent dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les
cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation, même si elles sont
isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.

La chimiothérapie et les thérapies ciblées n’ont pas le même mode


d’action :
G les médicaments de chimiothérapie agissent sur les mécanismes

de la division cellulaire ;
G les thérapies ciblées bloquent des mécanismes spécifiques des

cellules cancéreuses.

4.1 DANS QUELS CAS UN TRAITEMENT MÉDICAL


EST-IL INDIQUÉ ?

Les traitements médicaux ne sont pas systématiques. Leur utilité et leur


efficacité dépendent du type et de l’étendue du cancer.

Les cancers bronchiques non à petites cellules


Pour les cancers bronchiques de stade précoce, une chimiothérapie
n’est pas systématique.

Pour les cancers bronchiques localement avancés, une chimiothérapie


est recommandée en complément du traitement local (chirurgie et/ou
radiothérapie).

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Pour les cancers bronchiques métastatiques, une chimiothérapie


Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées

associée ou non à une thérapie ciblée est le traitement de référence.

Les cancers bronchiques à petites cellules


Pour les formes localisées, la chimiothérapie associée à la radiothérapie
est le traitement de référence.

Pour les formes disséminées et métastatiques, la chimiothérapie est le


traitement de référence.

4.2 QUELS SONT LES MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUX


UTILISÉS ?

Une chimiothérapie peut comporter un seul médicament (monothérapie)


ou plusieurs médicaments (polythérapie). Une association de plusieurs
médicaments de chimiothérapie correspond à ce qu’on appelle un
schéma ou un protocole de chimiothérapie.

Le schéma de chimiothérapie le plus utilisé pour traiter un cancer


bronchique est à base de platine. Administrés par perfusion*
intraveineuse, le cisplatine ou le carboplatine sont habituellement
associés à l’un des agents chimiothérapeutiques suivants :
G étoposide (en perfusion intraveineuse (IV) ou en capsules) ;

G paclitaxel (IV) ;

G docétaxel (IV) ;

G gemcitabine (IV) ;

G vinorelbine (IV ou en capsules) ;

G pemetrexed (IV).

Les molécules de thérapies ciblées actuellement utilisées sont les


suivantes :
G erlotinib (en comprimés) ;

G bévacizumab (en perfusion intraveineuse) ;

G gefitinib (en comprimés).

Les médicaments employés, les doses administrées ainsi que le rythme


des cures* varient d’une personne à l’autre, en fonction des
caractéristiques du cancer et de votre tolérance au traitement. C’est
pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.

28
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Pour en savoir plus sur ces médicaments, vous pouvez consulter le site

Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées


du ministère de la santé www.portailmedicaments.sante.gouv.fr/

4.3 COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT


EN PRATIQUE ?

Le déroulement du traitement est soigneusement planifié par l’équipe


médicale en fonction de votre situation. Le médecin qui vous prend en
charge vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de
traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.

La durée totale du traitement est variable. Généralement, elle est d’au


moins 3 à 4 mois. Les cures peuvent être hebdomadaires ou espacées
de 3 à 4 semaines. Chaque cure est suivie d’une période de repos.

Avant chaque cure, un examen clinique et des examens de sang sont


réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le
traitement. En cas d’anomalies (baisse importante du taux de globules
blancs par exemple), le traitement peut être remis à plus tard ou modifié.

La majorité des molécules de chimiothérapie prescrites dans le cadre


de la prise en charge d’un cancer bronchique s’administrent par
perfusion intraveineuse en hôpital de jour. Cela signifie que vous ne
restez que le temps de la perfusion et rentrez chez vous le jour même.
Parfois, la chimiothérapie peut être réalisée à domicile. Un soignant vient
alors chez vous pour poser la perfusion et administrer les médicaments.
Quelques molécules sont disponibles sous forme de comprimés. C’est
le cas par exemple de la vinorelbine et de l’étoposide. Leur utilisation est
réservée à des cas précis.

Avant de commencer le traitement : la pose d’une chambre


implantable
Administrer les traitements médicaux dans des petites veines comme
celles du bras peut être difficile. Elles sont fragiles et les injections
répétées deviennent vite douloureuses.

Avant de commencer le traitement, la pose d’une chambre implantable


est recommandée, voire indispensable pour certains produits. On parle
aussi de port-à-cath® ou encore de PAC.

29
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Ce dispositif est composé d’un petit boîtier (la chambre implantable) et


Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées

d’un cathéter (tuyau souple et fin). Il est entièrement placé sous la peau,
au cours d’une courte intervention chirurgicale et sous anesthésie locale.
Si une chirurgie est prévue avant la chimiothérapie (pour retirer la
tumeur), le chirurgien peut en profiter pour installer le dispositif pendant
l’intervention, sous anesthésie générale. Le boîtier est placé au niveau
du thorax et relié au cathéter qui est lui-même placé dans une veine.
Après l’intervention, un examen d’imagerie (radiographie du thorax) est
réalisé pour vérifier que le dispositif est placé correctement.

À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la


chambre implantable, à travers la peau. Ce système limite les douleurs
liées aux piqûres répétées, car celles-ci sont beaucoup moins profondes.
Il reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoir
une activité physique normale, de se baigner, de voyager, etc.

Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont bien


supportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en voiture à cause
de la ceinture de sécurité.

Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé lors d’une courte
intervention chirurgicale.

Pour en savoir plus sur le cathéter et la chambre implantable, consultez


le guide Cancer info Comprendre la chimiothérapie.

4.4 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?

Les effets secondaires des traitements médicaux varient selon les


médicaments utilisés, les dosages et les personnes.

Certains effets secondaires peuvent être limités ou évités grâce à des


traitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins, s’ils
deviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un des
médicaments utilisés, le traitement peut être modifié ou interrompu le
temps que le corps se remette.

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Les effets secondaires les plus fréquents des médicaments utilisés pour

Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées


traiter le cancer bronchique sont décrits ci-après. Votre médecin vous
indique de façon précise ceux qui peuvent vous concerner.

Nausées et vomissements
Les nausées commencent souvent le soir ou le lendemain de la
perfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement.
Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.

Des phénomènes de nausées anticipatoires peuvent survenir : elles


commencent parfois dès l’entrée dans l’hôpital, avant le début de la
perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement
et peuvent être réduites par des médicaments ou des techniques de
relaxation.

Un traitement est systématiquement prescrit avant ou pendant la


chimiothérapie pour réduire les risques de nausées et de vomissements,
y compris anticipatoires. Il s’agit de médicaments appelés antiémétiques.
Si ces effets secondaires surviennent malgré le traitement préventif,
signalez-le à votre médecin.

Lorsque des vomissements apparaissent, il est conseillé de se rincer la


bouche avec de l’eau froide et d’attendre une à deux heures avant de
manger. Les vomissements ne persistent en général pas plus de
48 heures après le traitement.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

À faire À éviter

I Privilégier les aliments froids I Éviter les aliments difficiles à digérer


ou tièdes qui sont moins odorants comme les aliments frits, gras
que les aliments chauds. ou épicés.
I Privilégier plusieurs petits repas, I Éviter de boire pendant les repas,

plutôt que deux repas traditionnels mais boire plutôt avant ou après.
plus longs à digérer. Les boissons gazeuses fraîches,
I Manger lentement afin de faciliter à base de cola notamment, aident
la digestion. parfois à diminuer les nausées.
I Manger léger avant et après I Supprimer le tabac.

le traitement.

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Baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes


Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées

Les médicaments de chimiothérapie ont souvent des effets secondaires


sur le sang et la moelle osseuse. Ils peuvent entraîner :
G une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), en

particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou des


lymphocytes (lymphopénie). Cette baisse entraîne un risque accru
d’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits ;
G une baisse des globules rouges (anémie), chargés de transporter

l’oxygène dans tout le corps. L’anémie se manifeste principalement


par une pâleur, une fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos, un
essoufflement au moindre effort, des vertiges ;
G une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), responsables

de la coagulation du sang. Une diminution des plaquettes augmente


le risque d’hématomes et de saignements.

Une baisse importante et simultanée du nombre des globules blancs,


des globules rouges et des plaquettes peut se produire. On parle alors
d’aplasie.

Avant chaque cure de chimiothérapie, des prises de sang permettent de


vérifier les taux de globules blancs, globules rouges et plaquettes. En
dessous d’un certain seuil, la séance de chimiothérapie est remise à plus
tard et les doses administrées sont ajustées.

Il est parfois nécessaire de prescrire des facteurs de croissance lorsque


la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop
importante. Dans de rares cas, une transfusion de sang peut être réalisée
si le nombre des globules rouges ou des plaquettes baisse de façon
trop importante.

En cas de fièvre (plus de 38° C pendant plus de 6 heures) ou si vous ne


vous sentez pas bien (frissons, diarrhées et vomissements importants),
consultez immédiatement votre médecin.

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Diarrhées

Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées


Les diarrhées sont fréquentes avec certains médicaments utilisés pour
traiter le cancer bronchique. Un traitement préventif (antidiarrhéique)
vous est alors systématiquement prescrit pour les limiter.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES DIARRHÉES

Privilégier une alimentation pauvre en fibres à base de riz, pâtes, pommes de


terre vapeur, carottes, bananes bien mûres, gelée de coings, fromage à pâte
cuite et biscottes.

Une hospitalisation en urgence doit être envisagée en cas de diarrhée


persistante ou associée à de la fièvre ou des vomissements.

Constipation
D’autres médicaments peuvent au contraire entraîner une constipation.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LA CONSTIPATION

I Boire au moins 2 litres de liquide (eau, jus de pruneaux et autres jus de fruits,
jus de légumes, thé et limonade) tout au long de la journée.
I Privilégier les aliments riches en fibres comme les fruits et les légumes frais,

les compotes de pruneaux ou encore les légumineuses, les fruits séchés,


les graines et les noix.
I Consommer modérément des céréales et du pain complet.

I Faire de l’exercice de façon régulière.

I Boire un verre d’eau glacée ou un jus de fruit au réveil.

I Prendre, au petit déjeuner, une boisson chaude et des aliments riches en fibres.

Si la constipation persiste, le médecin vous prescrit un médicament


laxatif adapté. Il est recommandé d’éviter de prendre ce type de
médicament sans avis médical.

Lésions de la bouche
Les muqueuses* de la bouche et du tube digestif sont particulièrement
fragiles lors de la chimiothérapie. Certains médicaments de chimiothérapie
peuvent entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube
digestif (aphtes, rougeurs, douleurs). On parle de mucite (inflammation
d’une muqueuse) ou encore de stomatite (mucite de la bouche).

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Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES LÉSIONS DE LA BOUCHE

À faire À éviter

I Après les repas, réaliser des bains de I Les aliments qui favorisent
bouche prescrits par le médecin. l’apparition d’aphtes, comme les
I Se brosser régulièrement les dents avec noix, le gruyère ou l’ananas.
une brosse à dents souple. I Les bains de bouche à base

I Sucer des glaçons, de la glace pilée, d’alcool : ils dessèchent la


des glaces à l’eau et des sorbets, muqueuse de la bouche et
des bonbons à la menthe. risquent de provoquer des
I Boire beaucoup (eau minérale, thé, sensations de brûlure.
tisanes, boissons à base de cola). I Le tabac et l’alcool, surtout dans

I Privilégier les aliments moelleux ou les semaines qui suivent le


mixés. traitement.
I S’hydrater les lèvres en appliquant I Les aliments trop épicés ou acides

un lubrifiant gras (lanoline, vaseline, (jus de citron, vinaigrette,


beurre de cacao). moutarde), secs, croquants
ou durs.

Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, prévenez votre
médecin afin de recevoir un traitement antidouleur adapté.

Sensations d’engourdissement ou de fourmillement


Certains médicaments de chimiothérapie ont un effet toxique sur certains
nerfs. Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelés
paresthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissements,
de fourmillements ou de picotements qui peuvent être douloureuses et
handicapantes. Si ces symptômes persistent entre deux cures de
chimiothérapie ou s’ils entraînent une gêne fonctionnelle (difficulté à
saisir un objet ou à marcher, par exemple), votre médecin arrêtera le
traitement et le remplacera par d’autres médicaments.

Perte d’appétit
Si vous mangez trop peu, vous perdrez du poids et des forces qui vous
sont indispensables pour lutter contre la maladie. Vous pouvez
rencontrer un diététicien qui vous aidera à adapter votre alimentation et
vous donnera des conseils pour conserver le plaisir de vous nourrir.

Chute des cheveux


La chute des cheveux (appelée alopécie) peut être difficile à vivre, car elle
est un signe concret et visible de la maladie. Elle est souvent progressive

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et toujours temporaire. Elle commence en général 2 à 3 semaines après

Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées


la première perfusion. Les cheveux commencent à repousser environ 6 à
8 semaines après la fin du traitement. Les cils, les sourcils et les poils
pubiens peuvent également tomber provisoirement.

Vous trouverez des informations complémentaires dans le guide


Cancer info Traitements du cancer et chute des cheveux et sur
www.e-cancer.fr/cancer-info

Troubles cutanés
Certains médicaments de chimiothérapie et de thérapies ciblées
peuvent entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques,
acné, dessèchement…
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES TROUBLES CUTANÉS

À faire À éviter

I Appliquer régulièrement I L’exposition des mains et des pieds


et généreusement un agent hydratant à la chaleur (soleil, bains chauds).
sur la peau (pain surgras). I Les activités qui entraînent un

I Réaliser une manucure et une pédicure frottement de la peau ou une


avant de commencer le traitement, pression sur les mains (activités
si les mains et les pieds sont déjà ménagères, conduite, jardinage…).
un peu abîmés (présence de corne). I Les pansements adhésifs ou

I Porter des vêtements amples les bandages serrés.


et des chaussures souples. I La marche et la course à pied.

Si malgré cela, votre peau devient rouge ou sensible, signalez-le à votre


médecin sans attendre que les symptômes n’empirent. Des médicaments
antidouleur ou des soins locaux peuvent les soulager.

Réactions allergiques
Comme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie peuvent
être source d’allergie. Ces réactions surviennent en général lors de la
perfusion du médicament. Alertez l’équipe soignante en cas de
gonflement du visage, des lèvres et de la langue, d’essoufflement, de
fièvre, de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs,
boutons), de difficultés à respirer…

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Les médicaments anticancéreux : chimiothérapie et thérapies ciblées

Fatigue
En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par
l’appréhension des examens ou encore par les déplacements quotidiens,
la fatigue peut être liée au traitement de chimiothérapie. Elle dépend de
votre tolérance à ce traitement, du nombre de cures et des effets
secondaires. En effet, une anémie, une perte d’appétit, des nausées et
des vomissements, une fièvre ou encore des douleurs peuvent contribuer
à cette fatigue. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe
soignante afin qu’elle soit prise en charge le mieux possible.

EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

Quel type de chimiothérapie me sera administré ? De quelle façon ?


Quels sont les objectifs du traitement ?
Quels sont les effets secondaires ? Que puis-je faire pour les
limiter ? Comment sont-ils traités ?
Le traitement se passe-t-il à l’hôpital ou à domicile ?
Combien de temps va durer le traitement ?
Comment est effectué le suivi ?
Y a-t-il des conseils alimentaires particuliers à suivre ?

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5. La radiothérapie

La radiothérapie
DANS QUELS CAS LA RADIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?
LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT
COMMENT SE DÉROULE LA RADIOTHÉRAPIE EN PRATIQUE ?
QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES DE LA RADIOTHÉRAPIE ?

La radiothérapie utilise des rayonnements (on dit aussi rayons ou


radiations) pour détruire les cellules cancéreuses en les empêchant
de se multiplier. Ces rayons sont produits par une machine appelée
accélérateur de particules. Ils sont dirigés en faisceau vers le thorax
pour atteindre, à travers la peau, la tumeur* et sa périphérie ainsi que
les ganglions* locorégionaux. La radiothérapie a pour but de détruire
les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus
sains et les organes avoisinants, dits organes à risque (œsophage,
cœur, moelle, etc.).

5.1 DANS QUELS CAS LA RADIOTHÉRAPIE


EST-ELLE INDIQUÉE ?

Les cancers bronchiques non à petites cellules


Dans certains cas de cancers bronchiques non à petites cellules
précoces, la radiothérapie peut être proposée à la place de la chirurgie
lorsque celle-ci n’est pas possible (compte tenu de l’emplacement de la
tumeur ou de votre état général par exemple). La radiothérapie peut
également être proposée pour compléter la chirurgie et la
chimiothérapie en cas d’atteinte de la paroi du poumon ou d’exérèse
incomplète, autrement dit, lorsque la tumeur n’a pas pu être enlevée
dans sa totalité.

Pour les cancers localement avancés résécables (c’est-à-dire que l’on


peut enlever), le recours à une radiothérapie, dans le cadre d’un
traitement associant plusieurs modalités de traitement, peut être
envisagé par votre équipe médicale.

Pour les cancers localement avancés non résécables (c’est-à-dire que


l’on ne peut pas enlever), le traitement de référence est la
radiochimiothérapie concomitante, c’est-à-dire que la chimiothérapie
et la radiothérapie sont réalisées en même temps.

37
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Les cancers bronchiques à petites cellules


La radiothérapie

Pour les cancers bronchiques à petites cellules localisés, la radiothérapie


associée à une chimiothérapie est le traitement de référence.

Une radiothérapie préventive du cerveau peut vous être proposée en fin


de traitement, après la radiochimiothérapie ou la chimiothérapie seule :
on parle d’irradiation cérébrale prophylactique.

5.2 LES TECHNIQUES DE TRAITEMENT

Il existe différentes techniques de radiothérapie. La plus utilisée pour


traiter les cancers bronchiques est la radiothérapie conformationnelle
en trois dimensions (3D).

Cette technique consiste à faire correspondre le plus précisément


possible (autrement dit à conformer) le volume sur lequel vont être
dirigés les rayons, au volume de la tumeur. Elle utilise des images en 3D
de la tumeur et des organes avoisinants obtenues par scanner*, parfois
associées à d’autres examens d’imagerie (IRM*, TEP*). Des logiciels
simulent virtuellement, toujours en 3D, la forme des faisceaux
d’irradiation et la distribution des doses à utiliser pour s’adapter au
mieux au volume de la tumeur. Cette technique permet de délivrer des
doses efficaces de rayons en limitant l’exposition des tissus sains.

On utilise aussi parfois la radiothérapie conformationnelle asservie à la


respiration. Il s’agit de prendre en compte les mouvements de la
respiration pendant l’irradiation du thorax. Il existe plusieurs solutions :
G le médecin vous demande de bloquer votre respiration quelques

dizaines de secondes à un moment bien précis de votre inspiration


à l’aide d’un spiromètre. Les rayons ne sont appliqués qu’à ce
moment-là ;
G vous respirez normalement et la tumeur n’est irradiée que quand

elle se présente devant le faisceau d’irradiation (c’est ce qu’on


appelle le gating, du mot gate qui signifie « porte » en anglais) ;
G vous respirez normalement et c’est le faisceau d’irradiation lui-

même qui suit les mouvements de la tumeur. C’est ce qu’on appelle


le tracking.

38
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5.3 COMMENT SE DÉROULE LA RADIOTHÉRAPIE

La radiothérapie
EN PRATIQUE ?

Le déroulement d’une radiothérapie repose sur un travail d’équipe entre


des manipulateurs, un physicien, un dosimétriste, coordonnés par
l’oncologue radiothérapeute (voir le chapitre « Les professionnels et leur
rôle », page 45).

Avant le traitement proprement dit, une radiothérapie comporte une


étape de repérage de la zone à traiter et une étape de calcul de la
distribution de la dose (dosimétrie). C’est pourquoi il existe toujours un
temps d’attente entre la prise de décision d’un traitement par
radiothérapie et le début effectif du traitement.

Le repérage
Durant la phase de repérage, l’oncologue radiothérapeute, assisté d’un
manipulateur, repère la cible sur laquelle les rayons vont être dirigés et
les organes à risque à protéger. Il détermine les types de rayons à utiliser,
la dimension du faisceau et son orientation pour irradier la tumeur en
épargnant les organes sains voisins. Le radiothérapeute réalise pour cela
un scanner qui permet d’obtenir une simulation en trois dimensions (3D).

Pendant ce repérage, votre position est soigneusement définie. Vous


devrez la reprendre lors de chaque séance. Des contentions
spécialement adaptées à votre morphologie (cales, coques de
mousse, matelas thermoformés, etc.) peuvent être réalisées.

La dosimétrie
L’étape de dosimétrie consiste à réaliser une étude informatisée de la
distribution de la dose de rayons à appliquer à la zone à traiter. Avec
l’oncologue radiothérapeute, le physicien et le dosimétriste optimisent
ainsi l’irradiation. Cette étape ne nécessite pas votre présence.

Le plan de traitement définitif établit notamment la dose et ses modalités


de délivrance (dose par séance, nombre de séances, espacement des
séances…). La dose totale habituellement prescrite pour traiter les
cancers bronchiques est de l’ordre de 50 à 70 grays.

39
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La dose de rayons en radiothérapie est exprimée en gray (abrégé


La radiothérapie

en Gy), du nom d’un physicien anglais. 1 Gy correspond à une


énergie de 1 joule absorbée dans une masse de 1 kilo.

Le traitement
Le traitement lui-même dure en moyenne de 5 à 8 semaines, à raison
d’une séance par jour, pendant 4 ou 5 jours par semaine.

UNE HOSPITALISATION EST-ELLE NÉCESSAIRE ?


e plus souvent, vous rentrez chez vous quand la séance de radiothérapie est

L terminée. Néanmoins, une hospitalisation complète est possible lorsque vous êtes
traité simultanément par chimiothérapie, si votre traitement est réalisé loin de
votre domicile ou si votre état général le nécessite.

La salle dans laquelle se déroule la radiothérapie est une pièce qui


respecte les normes de protection contre les rayonnements radioactifs.

Vous êtes installé par le manipulateur sur la table de traitement dans la


position qui a été déterminée lors de la phase de repérage. Les rayons
sont dirigés de façon précise vers la région à traiter et vous devez éviter
de bouger.

Pendant la séance, vous êtes seul dans la salle, mais vous restez en lien
continu avec les manipulateurs : vous pouvez communiquer avec eux
par le biais d’un interphone et vous êtes surveillé par une caméra vidéo.
La salle reste éclairée pendant la séance. En cas de besoin, le traitement
peut être immédiatement interrompu.

Le temps de présence dans la salle de traitement est généralement


d’environ 15 minutes. Le temps d’irradiation lui-même est de courte
durée, de l’ordre de quelques minutes. L’appareil tourne autour de vous
sans jamais vous toucher. L’irradiation est invisible et indolore. Vous ne
ressentez aucune sensation particulière.

Il est désormais prévu de mesurer directement sur vous la dose réelle de


rayons que vous avez reçue lors de la première ou de la deuxième
séance, ainsi qu’à chaque modification du traitement. On parle de

40
inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 41

dosimétrie in vivo. Elle permet de s’assurer que la dose délivrée ne

La radiothérapie
diffère pas de façon significative de la dose prescrite. La dosimétrie in
vivo est en cours de mise en place dans tous les centres de
radiothérapie.

Les séances de radiothérapie ne rendent pas radioactif : il n’y a


donc pas de précaution à prendre vis-à-vis de votre entourage
une fois la séance terminée.

PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRES
i vous avez un pacemaker (stimulateur cardiaque), celui-ci ne doit pas être irradié

S directement sans précaution, ni avis préalable du cardiologue. Une surveillance


médicale par électrocardiogramme après la séance d’irradiation est nécessaire, car
l’irradiation peut altérer le fonctionnement de ces appareils cardiaques.
Le port d’un cathéter de type chambre implantable* n’est pas un obstacle à la
radiothérapie du thorax.

5.4 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?

En irradiant une tumeur, on ne peut pas éviter totalement d’irradier les


tissus environnants. Il y a donc un risque d’altération des cellules saines
situées à proximité de la zone traitée. C’est ce qui explique l’apparition
des effets secondaires.

Les effets secondaires varient selon la zone traitée, la dose de rayons


délivrée, votre propre sensibilité et votre état de santé général. Le
traitement est soigneusement planifié et administré de façon à les réduire
le plus possible. L’équipe médicale vous informe sur ceux qui peuvent
se produire dans votre cas et sur les moyens d’y faire face. Un suivi
régulier permet de les détecter et de réajuster le traitement si nécessaire.

On distingue :
G les effets secondaires dits immédiats, aigus ou précoces qui se

produisent pendant le traitement et les semaines qui suivent ;


G les effets secondaires dits tardifs, appelés aussi complications ou

encore séquelles, qui peuvent apparaître plusieurs mois après la fin


du traitement, voire plus tard.

41
inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 42

Les effets secondaires immédiats


La radiothérapie

Rougeur de la peau
Une rougeur de la peau semblable à un coup de soleil, appelée érythème
cutané, constitue la réaction la plus fréquente. Elle survient habituellement
à partir de la 4e ou de la 5e semaine de traitement. La rougeur disparaît
lentement et laisse progressivement place à une coloration brunâtre
pendant quelques semaines avant le retour à un aspect normal.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES ROUGEURS DE LA PEAU

À faire À éviter

I Utiliser un savon surgras. I Éviter les douches et les bains trop


I Se sécher sans frotter. chauds.
I Porter des vêtements en coton I Éviter de savonner directement

et éviter le frottement au niveau la zone irradiée.


de la zone irradiée. I Éviter de frictionner la zone irradiée

I Appliquer une crème hydratante avec de l’eau de toilette, de l’alcool,


entre les séances (mais jamais juste du déodorant, du talc, de la crème…
avant la séance de radiothérapie), I Éviter les expositions au soleil,

après avis de votre radiothérapeute. au moins durant la première année


qui suit la fin du traitement.

Irritation de l’œsophage et de la trachée


L’œsophage* et la trachée* peuvent être irrités lors d’une radiothérapie
du thorax. Vous pouvez alors être gêné pour manger et avaler. Une toux
sèche peut également apparaître.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER CETTE IRRITATION


I Ne pas manger trop chaud.
I Éviter les aliments acides et irritants (vinaigrette, épices, etc.).
I Utiliser des pansements œsophagiens sous forme de sirop ou de gel à boire,

sur prescription de votre médecin.

La persistance d’une toux sèche ou d’un essoufflement au cours du


traitement et juste après doit vous conduire à en informer rapidement
votre équipe soignante.

42
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Nausées et vomissements

La radiothérapie
Des nausées et vomissements peuvent également survenir durant la
période de traitement. Ces symptômes peuvent être soulagés le plus
souvent par une médication spéciale. N’hésitez pas à solliciter l’équipe
soignante.

Fatigue
La découverte du cancer, l’appréhension des examens et des
traitements, les déplacements quotidiens, l’attente lors des rendez-vous
et le traitement lui-même peuvent provoquer une fatigue physique ou
morale. Beaucoup de patients ont besoin de se reposer après chaque
séance de radiothérapie. Il est possible de se reposer dans le service de
radiothérapie avant de rentrer chez soi.

Pour détecter ces effets secondaires en cours de traitement et vous


donner tous les conseils adaptés, une consultation de suivi hebdomadaire
est programmée durant toute la radiothérapie par votre radiothérapeute.

Les effets secondaires tardifs


Les progrès des techniques d’irradiation ont rendu les effets secondaires
tardifs moins fréquents. Ils peuvent être de plusieurs types :
G une douleur au niveau de la zone irradiée ;

G une perte de souplesse de la peau sous la cicatrice s’il y a eu chirurgie ;

G une gêne en avalant ;

G une fibrose pulmonaire (les tissus du poumon se raidissent). Cet effet

est aujourd’hui exceptionnel grâce à l’adaptation individualisée des


doses et à la surveillance pendant les traitements.

EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

Quels sont les objectifs de la radiothérapie ?


Comment se déroule le traitement ?
Combien de temps dure-t-il ?
Quels effets secondaires peuvent survenir ?
Quels conseils dois-je suivre pour les limiter ?
Comment est effectué le suivi ?

43
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44
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6. Les professionnels et leur rôle

Les professionnels et leur rôle


Au cours de la maladie, vous rencontrez ou pouvez solliciter de
nombreux professionnels, que ce soit dans l’établissement dans
lequel vous êtes suivi ou en ville. Voici, en quelques mots, en quoi
consiste leur activité.

L’aide-soignant participe à vos soins en collaboration avec les infirmiers.

L’anatomopathologiste ou pathologiste est le médecin spécialiste qui


examine au microscope des cellules et des tissus prélevés au cours
d’une biopsie ou d’une chirurgie. Son rôle est déterminant pour le
diagnostic et l’orientation du choix des traitements lors de la réunion
de concertation pluridisciplinaire.

L’anesthésiste-réanimateur est le médecin spécialiste chargé de vous


endormir ou de vous insensibiliser lors d’une opération chirurgicale. Avant
l’opération, il vous examine au cours d’une consultation pré-anesthésique
afin de déterminer la technique d’anesthésie la plus appropriée. Pendant
l’intervention, il effectue et surveille l’anesthésie. Il assure ensuite votre
suivi en salle de réveil et prend en charge la douleur éventuelle.

L’assistant social est un professionnel du domaine social qui vous


accompagne et vous aide à résoudre vos difficultés économiques et
sociales. Vous pouvez contacter l’assistant social au sein de
l’établissement de santé où vous êtes suivi ou en ville.

Le chirurgien est le médecin spécialiste qui pratique des opérations


chirurgicales pour, par exemple, diagnostiquer un cancer, enlever une
tumeur*, des tissus ou des organes atteints, assurer le fonctionnement
correct d’un organe, remédier à certaines complications ou effectuer
des réparations (chirurgie plastique).

Le diététicien guide les choix alimentaires et, sur prescription médicale,


prend en charge les problèmes nutritionnels en rapport avec le cancer
et ses traitements.

45
inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 46

Le dosimétriste participe, avec l’oncologue radiothérapeute et le


Les professionnels et leur rôle

physicien, au calcul de la dose de rayons nécessaire à la radiothérapie


et à la planification du traitement.

L’infirmier est chargé de la réalisation des soins, de la surveillance et de


l’administration des traitements prescrits par le médecin. Il exerce son
activité au sein d’un établissement de soins ou en libéral.

Le kinésithérapeute ou masseur-kinésithérapeute aide à rééduquer


différentes parties du corps grâce à des mouvements adaptés. Il réalise
sur prescription médicale des actes manuellement ou à l’aide
d’appareils et vous apprend des gestes ou des techniques qui
permettent de remédier à vos déficits.

Le manipulateur de radiothérapie est un technicien responsable du


maniement des appareils de radiothérapie. Il est chargé de veiller au
bon déroulement des séances de radiothérapie.

Le médecin généraliste suit vos différents problèmes de santé. Il a un


rôle très important pour le diagnostic d’un cancer, pendant les
traitements et lors de la surveillance après les traitements. Il assure le
lien avec l’hôpital ou la clinique par des contacts téléphoniques, des
comptes rendus et des courriers médicaux. C’est souvent lui qui est
choisi comme médecin traitant.

Le médecin nucléaire est un médecin spécialiste de la médecine


nucléaire qui utilise des éléments radioactifs pour réaliser un diagnostic
ou un traitement. En cancérologie, les examens prescrits et réalisés par
le médecin nucléaire sont, par exemple, une TEP* ou une scintigraphie
osseuse.

Le médecin traitant est le médecin que vous avez choisi et déclaré


auprès de votre caisse d’Assurance maladie. Il coordonne vos soins, vous
guide vers d’autres professionnels de santé, gère votre dossier médical
et assure une prévention personnalisée. Le médecin traitant est souvent
un médecin généraliste, mais ce peut être un spécialiste. Il peut être
conventionné ou non, exercer dans un cabinet, à l’hôpital ou dans toute
autre structure de soins.

46
inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 47

L’oncologue ou cancérologue est le médecin spécialiste du cancer et

Les professionnels et leur rôle


de ses traitements. Ce peut être un chirurgien spécialisé en
cancérologie, un spécialiste de la chimiothérapie (oncologue médical),
un spécialiste de la radiothérapie (oncologue radiothérapeute) ou un
spécialiste d’organe (pneumologue).

Le physicien est une personne compétente en physique médicale,


spécialiste des appareils de radiothérapie, de radiologie et de médecine
nucléaire. Pour une radiothérapie, il choisit en concertation avec le
radiothérapeute les modalités précises du traitement : le type de rayons,
leur dosage, leur répartition pour chaque séance et s’assure du bon
fonctionnement des différents appareils. On parle aussi de
radiophysicien ou de physicien médical.

Le pneumologue est le médecin spécialiste de l’appareil respiratoire. Il


effectue les fibroscopies bronchiques indispensables au diagnostic et
au suivi du cancer et établit les traitements en concertation avec l’équipe
pluridisciplinaire.

Le psychiatre est un médecin spécialiste des maladies mentales et des


troubles psychologiques (dépression ou anxiété face à la maladie,
difficultés relationnelles ou comportementales…). Comme tout
médecin, il peut prescrire des médicaments. Lorsqu’il travaille en
cancérologie, on parle de psycho-oncologue ou d’oncopsychiatre.

Le psychologue est un professionnel spécialiste de l’écoute et formé à


aider des personnes en situation de souffrance psychique. Il peut vous
assurer un soutien et un suivi psychologique par des entretiens
individuels ou en groupe. Lorsqu’il travaille en cancérologie, on parle
aussi de psycho-oncologue ou d’oncopsychologue.

Le radiologue est le médecin spécialiste qui réalise et interprète des


images de parties du corps ou d’organes lors des examens de
radiologie tels que la radiographie ou l’échographie. Il est assisté par
un manipulateur de radiologie.

Le sexologue est un médecin ou psychologue formé à la sexologie, ce


qui lui permet de vous aider, vous ou votre partenaire, à gérer les
difficultés sexuelles liées à la maladie et ses traitements.

47
inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 48

Les professionnels et leur rôle

Le socio-esthéticien aide à la qualité de vie des personnes hospitalisées


par la mise en œuvre de soins esthétiques : coiffure, maquillage,
manucure, etc.

Le sophrologue propose des techniques de soutien fondées sur des


exercices de respiration consciente, des visualisations positives et des
massages de détente.

48
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7. Questions de vie quotidienne

Questions de vie quotidienne


QU’EST-CE QUE L’ALD ?
LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTS
CANCER DU POUMON ET MALADIE PROFESSIONNELLE
LES AIDES À DOMICILE
BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE
LES PROCHES

La survenue de la maladie et la mise en place de vos traitements


entraînent d’importants changements dans votre vie quotidienne. Des
solutions existent afin d’assurer la meilleure conciliation entre votre
prise en charge médicale et votre vie au quotidien.

7.1 QU’EST-CE QUE L’ALD ?

Selon la définition de l’Assurance maladie, une affection de longue durée


(ALD) est une maladie qui nécessite un suivi et des soins prolongés (plus
de 6 mois) et des traitements coûteux ouvrant droit à une prise en charge
à 100 %. Le cancer fait partie des affections de longue durée.

Le taux de prise en charge à 100 % concerne les soins et les traitements


en rapport avec votre maladie. Cependant, certains frais ne sont pas pris
en charge à 100 %. Il s’agit notamment du forfait hospitalier (coût de
l’hébergement, de la restauration et de l’entretien des chambres pendant
une hospitalisation) et des soins dont le coût dépasse le tarif de la Sécurité
sociale. La part non remboursée par l’Assurance maladie est à votre
charge ou peut être remboursée par votre mutuelle complémentaire si
vous en avez une.

C’est votre médecin traitant qui établit le formulaire pour demander


votre prise en charge à 100 %. Il adresse ce document, appelé protocole
de soins, au médecin conseil de l’Assurance maladie. Après accord de
ce dernier, le protocole de soins vous est retourné. Il vous informe sur la
prise en charge médicale de votre maladie, sur sa durée et sur vos
remboursements.

Cependant, si le diagnostic est fait à l’hôpital ou dans un contexte


d’urgence, il se peut que la première demande de prise en charge soit

49
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établie par un médecin hospitalier ou un spécialiste. Dans ce cas, la prise


Questions de vie quotidienne

en charge est ouverte pour 6 mois. Pendant cette période, vous devez
régulariser votre situation et pour cela contacter votre médecin traitant
qui rédige un nouveau protocole de soins.

7.2 LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT


LES TRAITEMENTS

La vie professionnelle est souvent perturbée par la maladie, soit parce


que vous êtes trop fatigué, soit parce que les effets secondaires causés
par le cancer ou les traitements vous empêchent de travailler.

Pendant les traitements, un arrêt de travail de quelques semaines ou


quelques mois est fréquent. Vous pouvez alors bénéficier d’indemnités
journalières qui compensent en partie la perte de vos revenus
professionnels. Les conditions pour obtenir ces indemnités sont
variables selon les statuts professionnels (salarié, fonctionnaire,
travailleur indépendant, demandeur d’emploi, profession libérale, etc.).

Pensez à prévenir votre ou vos employeurs dès le premier jour de votre


arrêt de travail. Cela permettra de conserver un bon contact et facilitera,
à terme, une reprise du travail dans les meilleures conditions.

7.3 CANCER DU POUMON ET MALADIE


PROFESSIONNELLE

Il est reconnu que certains produits chimiques ou physiques comme


l’amiante, les rayonnements ionisants, le radon ou encore la silice
peuvent provoquer la survenue de cancers du poumon. Or l’exposition
à ces produits cancérigènes peut être directement liée à l’activité
professionnelle. L’Agence française de sécurité sanitaire de
l’environnement et du travail (Afsset) estime entre 10 et 20 % la
proportion de cancers du poumon dus à une exposition professionnelle.

Si cette origine est suspectée dans votre cas, votre médecin traitant doit
rédiger et vous remettre un certificat médical qui décrit précisément la
nature et les symptômes de votre maladie. Vous devez ensuite faire une
déclaration de maladie professionnelle auprès du régime d’assurance
maladie dont vous dépendez et y joindre le certificat médical. Une

50
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enquête administrative et médicale est alors réalisée par votre caisse

Questions de vie quotidienne


d’Assurance maladie qui doit rendre un avis 6 mois maximum à compter
de la date de réception du dossier. Si le cancer est reconnu comme
maladie professionnelle, la prise en charge de vos soins relève alors du
cadre « accident du travail/maladie professionnelle ». Par ailleurs, une
rente peut vous être attribuée.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le guide Cancer info


Démarches sociales et cancers ou le dossier Cancers professionnels sur
www.e-cancer.fr/cancer-info

7.4 LES AIDES À DOMICILE

Lorsque l’on suit un traitement ou que l’on rentre chez soi après une
hospitalisation, il est parfois difficile de s’occuper des tâches quotidiennes.
Une aide à domicile peut alors s’avérer utile. Derrière ce terme, outre
l’aide à domicile, on trouve différents métiers tels que l’auxiliaire de vie
sociale ou la technicienne de l’intervention sociale et familiale.

Ces professionnels ont diverses compétences et peuvent vous aider


dans :
G les gestes du quotidien comme le lever, la toilette ou l’alimentation ;

G les activités domestiques comme l’entretien du logement et du

linge, les courses ou la préparation des repas ;


G les démarches administratives ;

G l’organisation de la vie familiale, comme aller chercher les enfants

à l’école.

Il est parfois possible de bénéficier d’un soutien financier qui prend en


charge une partie des frais engendrés par l’aide à domicile. Plusieurs
dispositifs existent. Ils sont conditionnés par votre âge, votre situation ou
vos ressources.

Pour en savoir plus sur vos droits, sur les aides et sur les démarches, vous
pouvez : prendre contact avec votre caisse d’Assurance maladie ;
consulter le guide Cancer info Démarches sociales et cancer ; faire appel
à l’assistant social de l’établissement dans lequel vous êtes suivi.

51
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7.5 BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE


Questions de vie quotidienne

La maladie peut être source de souffrance psychologique. L’angoisse


du lendemain, la perte de repères, l’altération de l’image du corps, la
difficulté à communiquer avec ses proches sont autant de facteurs qui
peuvent être déstabilisants et rendre vulnérable.

Chaque personne vit la maladie et les traitements de manière différente,


selon son histoire, sa personnalité et ses relations familiales, sociales,
professionnelles. Dans tous les cas, il est important d’exprimer ses
doutes et ses craintes et d’en parler à l’équipe soignante. Vous pourrez
ainsi être écouté et bénéficier, si nécessaire, d’un soutien psychologique.

Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orienté vers un
professionnel (psychologue ou psychiatre), vers des groupes de parole
ou vers des associations de patients.

Consulter un professionnel
La consultation d’un psychologue ou d’un psychiatre est prise en charge
par l’Assurance maladie si vous consultez à l’hôpital ou dans un centre
médico-psychologique (CMP).

Participer à un groupe de parole


Des groupes de parole peuvent être organisés à l’initiative de
l’établissement hospitalier ou d’associations. Animés par des
professionnels, ils permettent d’échanger, de rencontrer des personnes
confrontées aux mêmes problèmes ou aux mêmes inquiétudes. Ces
groupes peuvent vous aider à vous exprimer, notamment sur des sujets
que vous n’évoquez pas forcément avec votre entourage.

Rencontrer une association de patients


Il existe de nombreuses associations de patients ou de proches de
personnes malades. Leurs modes d’intervention sont variés, mais leur
rôle est important. Elles peuvent vous apporter, ainsi qu’à vos proches,
un soutien sur le plan humain ou social, des informations ou un moyen
de rencontre et d’échange.

Pour en savoir plus sur les aspects psychologiques de la maladie,


consultez le guide Vivre pendant et après un cancer.

52
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Pour connaître les coordonnées des associations près de chez vous,

Questions de vie quotidienne


rendez-vous sur www.e-cancer.fr/cancer-info

7.6 LES PROCHES

Accompagner une personne atteinte d’un cancer est une épreuve


difficile. L’investissement personnel auprès d’une personne malade est
éprouvant, tant sur le plan physique que psychologique.

Proposer à vos proches de lire ce guide peut les aider à mieux


comprendre la période que vous traversez.

Des psychologues et psychiatres sont généralement présents dans les


établissements de santé et peuvent accueillir autant les personnes
malades que leur entourage. Par ailleurs, des associations d’anciens
patients et de bénévoles proposent un soutien particulier aux proches,
notamment à travers des groupes de parole. N’hésitez pas à vous
renseigner auprès de l’établissement où vous êtes suivi ou de la Ligue
nationale contre le cancer.

Des informations détaillées à destination des proches figurent dans le


guide Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer.

53
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54
inca-guidepoumon-int:72 pages 15/04/10 11:37 Page 55

8. Ressources utiles

Ressources utiles
LA PLATEFORME CANCER INFO
AUTRES RESSOURCES

8.1 LA PLATEFORME CANCER INFO

Cancer info, le service téléphonique : 0810 810 821 (prix d’un appel local)
Une équipe constituée de spécialistes de l’information sur les cancers
répond à vos questions qu’elles soient d’ordre pratique, médical ou social,
du lundi au samedi, de 9 heures à 19 heures. Vous pouvez aussi accéder
à un service d’écoute animé par des psychologues et à une permanence
juridique animée par des avocats.

Cancer info, la rubrique internet : www.e-cancer.fr/cancer-info


La rubrique Cancer info du site de l’Institut National du Cancer donne accès
à des informations détaillées sur le cancer du poumon, ses traitements, la
vie pendant et après la maladie, les associations près de chez vous, etc.

Cancer info, les guides


(disponibles gratuitement sur www.e-cancer.fr)

G Comprendre la radiothérapie (2009)


G Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par radiothérapie à
mieux comprendre le principe de ce traitement, à faciliter la prise en
charge de ses effets secondaires et à mieux le vivre au quotidien.

G Démarches sociales et cancer (2009)


G Support d’information sur les droits sociaux, ce guide a pour but
d’aider les personnes malades et leurs proches à s’orienter dans leurs
démarches auprès des différents services sociaux et administratifs.

G Traitements du cancer et chute des cheveux (2009)


G Ce guide répond de manière complète, pratique et illustrée, aux

questions qui peuvent se poser sur la chute des cheveux associée à


certaines chimiothérapies ou radiothérapies.

55
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Ressources utiles

G Comprendre la chimiothérapie (2008)


G Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par chimiothérapie à

mieux comprendre le principe de ce traitement, à faciliter la prise en


charge de ses effets secondaires et à mieux le vivre au quotidien.

G Les essais cliniques en cancérologie : les réponses à vos questions


(2008)
G Ce guide répond aux questions que les patients peuvent se poser

lorsqu’un essai clinique leur est proposé : quel est l’objectif ? existe-t-
il des risques ? comment prendre la décision ? etc.

G Douleur et cancer (2007)


G Ce guide a pour objectif de répondre aux questions des patients sur
les douleurs liées au cancer et de faciliter leur prise en charge.

G Vivre pendant et après un cancer (2007)


G Ce guide a pour but d’accompagner le patient dans les changements
que peuvent entraîner la maladie et ses traitements, sur le plan
psychologique, émotionnel, relationnel ou familial.

G Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer (2006)


G Ce guide a pour objectif de permettre aux proches de mieux cerner le

rôle qu’ils peuvent jouer auprès de la personne malade.

8.2 AUTRES RESSOURCES

Ligue nationale contre le cancer


La Ligue nationale contre le cancer apporte aux malades et à leurs
proches un soutien moral, psychologique, matériel et financier. Elle est
présente partout en France à travers ses 101 comités départementaux.
Pour connaître et accéder à ses services : appelez le 0810 111 101 (prix
d’un appel local) ou connectez-vous sur www.ligue-cancer.net/

Tabac info service


Information et aide à l’arrêt du tabac. Pour accéder à ce service : appelez
le 3989 (0,15 euro/minute) du lundi au samedi de 9 h à 20 h ou
connectez-vous sur www.tabac-info-service.fr

56
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9. Glossaire

Glossaire
Ce glossaire définit les termes scientifiques que vous pouvez entendre
tout au long des traitements.

a
...................................................................................................................

alvéole : petite cavité située à l’extrémité des bronches*. Les alvéoles


sont le lieu des échanges gazeux entre l’air respiré et le sang : elles
accueillent l’air inspiré dont l’oxygène traverse les parois très fines et va
oxygéner l’organisme et elles recueillent le gaz carbonique, évacué lors
de l’expiration.

anatomopathologie : spécialité médicale qui consiste à observer et à


étudier des organes, des tissus ou des cellules* prélevés sur le patient,
pour repérer et analyser des anomalies liées à une maladie. L’examen se
fait d’abord à l’œil nu puis au microscope. On parle aussi
d’anatomocytopathologie ou encore d’« anapath ». Le médecin en
charge de cet examen est appelé anatomopathologiste ou pathologiste.

antécédent : fait antérieur concernant la santé du patient ou de sa


famille.

anticoagulant : médicament qui diminue la coagulation du sang, évitant


ainsi la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins*.

b
...................................................................................................................

bronche : conduit qui prolonge la trachée* et pénètre dans les


poumons (à gauche et à droite) en se ramifiant en conduits de plus en
plus petits jusqu’à former les bronchioles*. Les bronches permettent à
l’air de circuler dans les poumons.

bronchiole : petite ramification des bronches*. Les bronchioles


transfèrent l’air des bronches aux alvéoles*.

57
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c
Glossaire

...................................................................................................................

cancer : maladie provoquée par la transformation de cellules* qui


deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules
déréglées finissent par former une masse qu’on appelle tumeur
maligne.

cellule : unité de base de la vie qui constitue tout organisme. Le corps


humain est composé de plusieurs milliards de cellules de différents types
(cellules de peau, des os, du sang…) qui, pour la plupart, se multiplient,
se renouvellent et meurent. Des cellules identiques assemblées entre
elles forment un tissu. Une cellule devient cancéreuse lorsqu’elle se
modifie et se multiplie de façon incontrôlée.

chambre implantable : petit boîtier placé sous la peau (généralement


au niveau du thorax) et relié à un petit tuyau, appelé cathéter, glissé dans
une veine. La chambre implantable permet d’injecter un produit à
travers la peau dans le sang à l’aide d’une aiguille, ce qui permet de ne
pas abîmer les veines des bras. On parle aussi de port-à-cath® ou de
PAC.

cure : séance au cours de laquelle sont administrés les médicaments


de chimiothérapie.

e
...................................................................................................................

essai clinique : étude scientifique menée avec des patients, dont


l’objectif est de rechercher de meilleures modalités de prise en charge
du cancer. Un essai clinique peut porter sur la prévention, le dépistage,
le diagnostic, un traitement ou la qualité de vie. Seuls les patients qui le
souhaitent participent à un essai clinique. Ils doivent recevoir une
information orale et écrite. À tout moment, ils peuvent revenir sur leur
décision et quitter l’étude.

58
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Glossaire
...................................................................................................................

ganglion : petit renflement sur le trajet des vaisseaux lymphatiques*.


Souvent disposés en chaîne ou en amas, les ganglions sont soit
superficiels (dans le cou, l’aisselle, l’aine), soit profonds (dans l’abdomen,
le thorax). Ils assurent un rôle essentiel dans la protection du corps
contre les infections ou les cellules* cancéreuses.

i
...................................................................................................................

indice de Karnofsky : échelle qui permet au médecin d’évaluer le degré


d’autonomie et de dépendance d’un patient. L’évaluation se fait en
pourcentage. L’indice va de 100 % (« normal, aucune plainte, aucun
signe ou symptôme de maladie ») à 10 % (« moribond, processus fatal
progressant rapidement ») en passant par différents états intermédiaires.

IRM (imagerie par résonance magnétique) : technique d’examen qui


consiste à créer des images précises d’une partie du corps, grâce à des
ondes (comme les ondes radio) et un champ magnétique. Les images
sont reconstituées par un ordinateur et interprétées par un radiologue.

m
...................................................................................................................

médiastin : région située entre les deux poumons qui comprend le


cœur, l’œsophage*, la trachée* ainsi que de nombreux gros vaisseaux
sanguins* et lymphatiques*. Le médiastin s’étend du sternum* à la
colonne vertébrale.

métastase : tumeur formée à partir de cellules* cancéreuses qui se sont


détachées d’une première tumeur (tumeur primitive) et qui ont migré
par les vaisseaux lymphatiques* ou les vaisseaux sanguins* dans une
autre partie du corps où elles se sont installées.

muqueuse : membrane qui tapisse les cavités de l’organisme,


notamment le tube digestif (de la bouche au rectum), les bronches* et
les organes génitaux. Les muqueuses fabriquent du mucus, ce qui leur
permet de rester humides.

59
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o
Glossaire

...................................................................................................................

œsophage : conduit de l’appareil digestif qui va de la gorge à


l’estomac.

p
...................................................................................................................

performance status : indicateur mesurant l’autonomie d’un patient,


composé de cinq paliers.
0 : personne normale, activité physique intacte, efforts possibles sans
limitation ;
1 : réduction des efforts, autonomie complète ;
2 : personne encore autonome, se fatigue facilement, nécessité de se
reposer plus de 6 heures par jour ;
3 : personne dépendante, lever possible, ne fait pas sa toilette seule ;
4 : dépendance totale, état quasi grabataire.

perfusion : injection lente et continue d’un liquide (médicament,


solution nutritive), le plus souvent dans une veine. On parle aussi de
goutte-à-goutte.

plèvre : double membrane qui enveloppe les poumons. Une des


membranes est appliquée sur la surface du poumon ; l’autre tapisse la
paroi interne du thorax.

r
...................................................................................................................

récidive : réapparition de cellules* cancéreuses, au même endroit ou


dans une autre région du corps. Une récidive peut survenir très tôt après
la fin des traitements, mais aussi après une longue période de rémission.
On parle aussi de rechute.

recommandation : document destiné à aider les professionnels de


santé à proposer des examens ou des traitements adaptés à un patient
dans une situation donnée. L’élaboration des recommandations
s’appuie sur l’analyse des essais cliniques* et sur l’avis d’experts. On
parle parfois de recommandations de bonne pratique.

60
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Glossaire
...................................................................................................................

scanner : examen qui permet d’obtenir des images du corps en coupes


à l’aide de rayons X. Les images sont reconstituées par ordinateur, ce
qui permet une analyse précise de différentes régions du corps. On
parle aussi de tomodensitométrie ou TDM. Le terme scanner désigne
aussi l’appareil utilisé pour réaliser cet examen.

stade : degré d’extension d’un cancer au moment du diagnostic.

sternum : os plat situé en avant de la cage thoracique.

t
...................................................................................................................

TEP (tomographie par émission de positons) : examen qui permet


d’obtenir des images précises du corps en coupes fines grâce à
l’injection d’un produit faiblement radioactif appelé traceur. Ces images
sont reconstituées en trois dimensions sur un écran d’ordinateur.

thérapie ciblée : traitement à l’aide de médicaments qui, selon leur


cible, visent à freiner ou à bloquer la croissance de la cellule*
cancéreuse, en l’affamant, en commandant sa mort, en dirigeant le
système immunitaire contre elle ou en l’incitant à redevenir normale. On
parle aussi de thérapeutique ou de traitement ciblé.

trachée : conduit de l’appareil respiratoire par lequel l’air passe de la


gorge aux bronches* et aux poumons.

tumeur : grosseur plus ou moins volumineuse due à une multiplication


excessive de cellules* normales (tumeur bénigne) ou anormales (tumeur
maligne).

v
...................................................................................................................

vaisseau lymphatique : canal par lequel circule la lymphe. Les vaisseaux


lymphatiques relient les ganglions* entre eux pour former le système
lymphatique, impliqué dans la défense de l’organisme.

vaisseau sanguin : canal par lequel circule le sang (artère, veine ou petit
vaisseau capillaire).
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Annexe : les examens du bilan diag


Des examens sont réalisés pour obtenir le plus d’informations possibles
sur le cancer dont vous êtes atteint. Cette étape peut sembler longue,
mais un bilan précis est indispensable pour vous proposer un traitement
adapté. Le tableau ci-dessous présente les examens les plus souvent

EXAMEN DESCRIPTION
Examen (auscultation, palpation, etc.) par un médecin pneumologue
Examen clinique ou un médecin généraliste, réalisé dans le cadre d’une consultation
médicale qui comprend également un entretien avec le patient.

Technique d’examen qui permet d’obtenir des images de l’intérieur


Radiographie des poumons à l’aide d’un appareil à rayons X.
pulmonaire

Technique d’examen qui permet de réaliser une succession de


photographies du poumon en coupes horizontales de moins de 1 à
Scanner 6 millimètres d’épaisseur à l’aide d’un appareil à rayons X. Ces
photographies permettent de localiser l’anomalie.
thoracique
Cet examen est aussi nommé tomodensitométrie ou TDM.

Technique qui utilise un fibroscope, tube fin et souple, pourvu d’une


Fibroscopie
source de lumière, introduit par une narine à l’intérieur de la trachée*
bronchique
et des bronches*. Le tube est relié à une micro-caméra.

Prélèvement d’un échantillon de tissu au niveau du poumon et des


ganglions. Le déroulement dépend de la zone ou de l’organe dans
Biopsie
lequel le prélèvement est réalisé. Les biopsies du poumon sont
souvent réalisées au cours d’une fibroscopie bronchique.

Examen Examen de tissus ou de cellules prélevés lors d’une biopsie ou retirés


anatomo- lors d’une chirurgie. Cet examen est réalisé au microscope par un
pathologique pathologiste.
Scanner Voir Scanner thoracique.
thoracique Le scanner thoracique avec coupes abdominales supérieures permet
avec coupes de réaliser une succession de photographies du poumon et de la
abdominales partie supérieure de l’abdomen.
supérieures

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nostique

Annexe : les examens du bilan diagnostique


réalisés et leurs objectifs. L’ordre dans lequel ils sont réalisés peut varier
d’une personne à l’autre. Tous ces examens ne sont pas systématiques
et, si besoin, d’autres peuvent vous être proposés.

OBJECTIF
Faire un bilan de votre état général à l’aide de différents moyens tels que l’indice de
Karnofsky* ou le Performance Status*. Identifier vos antécédents* médicaux et les
pathologies dont vous souffrez, recenser vos traitements en cours.

Révéler la présence d’anomalies dans les poumons. La radiographie ne permet pas de


déterminer si une anomalie découverte est bénigne ou maligne et, par ailleurs, elle ne
permet pas toujours de déceler une anomalie, même si elle est effectivement présente
dans le poumon.

Repérer la présence ou non d’une anomalie et, si c’est le cas, sa taille et sa localisation.
Cet examen détecte des anomalies même de très petite taille (inférieure ou égale à
3 millimètres). Le scanner ne donne aucune indication sur le type de cellules dont il
s’agit.
Dans le cas d’un cancer bronchique, le scanner permet de repérer si les ganglions*
lymphatiques à proximité sont anormalement gros, mais il ne permet pas de préciser s’ils
sont envahis ou non par les cellules cancéreuses.
Observer l’intérieur de la trachée et des bronches et réaliser des prélèvements (biopsies).

Analyser des échantillons de tissus qui semblent anormaux afin de déterminer s’ils sont de
nature cancéreuse ou non.

Examen indispensable pour diagnostiquer de façon certaine un cancer.


Il permet d’étudier les caractéristiques des cellules de la tumeur* (histologie).
Lorsqu’il est réalisé après la chirurgie, il permet de définir le stade* du cancer.

Voir Scanner thoracique.


Les coupes abdominales supérieures permettent de rechercher d’éventuelles métastases*
pulmonaires, osseuses thoraciques, hépatiques (foie) ou surrénaliennes (glandes
surrénales).

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Annexe : les examens du bilan diag


EXAMEN DESCRIPTION
Le scanner cérébral permet de réaliser une succession de
photographies du cerveau en coupes horizontales de moins de 1 à
Scanner ou IRM 6 millimètres d’épaisseur à l’aide d’un appareil à rayons X.
Une IRM (imagerie par résonance magnétique) cérébrale consiste à
du cerveau
créer des images précises du cerveau grâce à des ondes (comme les
ondes radio) et un champ magnétique. Les images sont reconstituées
par un ordinateur.
Tomographie Forme de scintigraphie qui se pratique dans un service de médecine
par émission de nucléaire. Cet examen permet de réaliser des images en coupes du
positons (TEP ou corps entier, après injection d’un traceur, un produit radioactif à faible
TEP Scan ou dose. Ce traceur se fixe sur les cellules cancéreuses et permet ainsi de
Petscan) les repérer sur les images obtenues par ordinateur.

Examen qui permet de réaliser des images de certains organes ou


de certaines parties du corps grâce à des ultrasons.
Échographie

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nostique (suite)

Annexe : les examens du bilan diagnostique


OBJECTIF
Repérer la présence éventuelle de métastases au niveau du cerveau.

Repérer les foyers de cellules cancéreuses partout dans le corps.

L’échographie endo-œsophagienne donne des images de l’œsophage*, de la région du


cœur et des chaînes ganglionnaires à proximité. Ce type d’échographie est rare.
L’échographie hépatique donne des images du foie. Elle permet de mieux caractériser
une image précédemment obtenue par scanner.

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Méthode et références
Ce guide fait partie de Cancer info, la plateforme d’information de
référence à destination des malades et des proches. Cancer info est
développée par l’Institut National du Cancer en partenariat avec la Ligue
nationale contre le cancer. Elle vise à rendre accessible une information
validée pour permettre au patient d’être acteur du système de soins. Les
contenus de Cancer info sont élaborés à partir des recommandations
destinées aux professionnels de santé et selon une méthodologie
pluridisciplinaire associant professionnels et usagers. Ils sont régulièrement
mis à jour en fonction des avancées médicales et réglementaires.

Sources
Les informations contenues dans ce guide sont issues des sources de
référence suivantes :
G Guide médecin ALD n° 30. Tumeur maligne, affection maligne du tissu

lymphatique ou hématopoïétique - Cancer du poumon et mésothéliome


pleural malin. HAS-INCa, mai 2009 ;
G Recommandations INCa-SOR 2007 sur le traitement péri-opératoire du

cancer du poumon non à petites cellules ;


G Cancer primitif non à petites cellules du poumon : pratiques

chirurgicales. Recommandations de la Société française de chirurgie


thoracique et cardiovasculaire (SFCTCV), labellisées HAS-INCa,
décembre 2008 ;
G Réunion de concertation pluridisciplinaire en cancérologie, HAS-INCa,

2006 ;
G Circulaire N° DHOS/SDO/2005/101 du 22 février 2005 relative à

l’organisation des soins en cancérologie.

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Méthode et références
Conception et coordination
Emmanuelle Bara, responsable du département information des malades
et des proches, directrice adjointe de l’information des publics, Institut
national du cancer
Stéphanie Belaud, chef de projet, département information des malades et
des proches, Direction de l’information des publics, Institut national du cancer
Valérie Delavigne, linguiste, département information des malades et des
proches, Direction de l’information des publics, Institut national du cancer
Marianne Duperray, chef de projet, département information des malades et
des proches, Direction de l’information des publics, Institut national du cancer

Relecture médicale
Dr Jeanne-Marie Bréchot, onco-pneumologue, département des
parcours de soins et de la vie des malades, Direction des soins et de la vie
des malades, Institut national du cancer
Dr Dominique Delfieu, médecin généraliste, Paris, membre du comité
consultatif des professionnels de santé (CCPS) de l’Institut national du cancer
Pr Philippe Giraud, oncologue radiothérapeute, Université Paris
Descartes, Hôpital européen Georges Pompidou, Paris

Conformité aux recommandations professionnelles


Valérie Mazeau-Woynar, médecin, responsable du département des
recommandations pour les professionnels de santé, Direction des soins
et de la vie des malades, Institut national du cancer
Laetitia Verdoni, médecin, département des recommandations pour les
professionnels de santé, Direction des soins et de la vie des malades,
Institut national du cancer

Relecture usagers
Martine Damecour, membre du groupe d’usagers de la Ligue nationale
contre le cancer
Paola Lacroix, membre du groupe d’usagers de la Ligue nationale contre
le cancer
Marina Lemaire, membre du groupe d’usagers de la Ligue nationale
contre le cancer
Christiane Liandier, membre du comité des malades, des proches et des
usagers (CMPU) de l’Institut national du cancer

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Les traitements des cancers du poumon

Notes

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Notes

Les traitements des cancers du poumon

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Les traitements des cancers du poumon

Notes

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L’Institut National du Cancer est l’agence nationale sanitaire et scientifique chargée de Pour en savoir plus et télécharger ou commander
coordonner la lutte contre le cancer en France. gratuitement ce guide :

Ce guide a été publié en avril 2010 avec le soutien financier de La Ligue nationale
contre le cancer.

CE DOCUMENT S’INSCRIT DANS LA MISE


EN ŒUVRE DU PLAN CANCER 2009-2013.

Mesure 19
Action 19.5 : Rendre accessible aux patients une information de référence sur
les cancers afin d’en faire des acteurs du système de soins.

Édité par l’Institut National du Cancer


Tous droits réservés – Siren 185 512 777
Ce document doit être cité comme suit : ©Les traitements des cancers du poumon, collection Guides Conception/réalisation : INCa
de référence Cancer info, INCa, avril 2010. Couverture : Olivier Cauquil
Il peut être reproduit ou diffusé librement pour un usage personnel et non destiné à des fins
Illustrations médicales : Anne-Christel Rolling
commerciales ou pour de courtes citations. Pour tout autre usage, il convient de demander Impression : Comelli
l’autorisation auprès de l’INCa en remplissant le formulaire de demande de reproduction ISSN 2104-953X
disponible sur le site www.e-cancer.fr ou auprès du département communication institutionnelle
de l’INCa à l’adresse suivante : [email protected]. DEPÔT LÉGAL AVRIL 2010

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AVRIL 2010

Vous avez appris que vous avez un cancer du poumon. La survenue de cette
maladie provoque d’importants bouleversements. Ce guide a pour objectif
de vous accompagner dans la période des traitements qui commence. Les traitements
Quels sont les traitements ? Quels sont leurs objectifs et leurs effets
secondaires ? Quelles sont leurs conséquences sur votre vie quotidienne ?
Qui sont les professionnels que vous rencontrez ? Voilà les questions
des cancers
auxquelles ce guide tente de répondre en fournissant des informations
médicales de référence et validées par des spécialistes du cancer
bronchique. du poumon
Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de
ce guide ne peuvent donc pas remplacer un avis médical. Ce guide
constitue, avant tout, un support pour vos échanges avec vos médecins et
l’équipe soignante.

COLLECTION
GUIDES DE RÉFÉRENCE

LES POUMONS

Les traitements des cancers du poumon


LE CHOIX DES TRAITEMENTS
LA CHIRURGIE
CHIMIOTHÉRAPIE
ET THÉRAPIE CIBLÉE
LA RADIOTHÉRAPIE
Réf. GUIPOUMON10

LES PROFESSIONNELS
LA VIE QUOTIDIENNE

www.e-cancer.fr www.e-cancer.fr

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