SANTE PUBLIQUE - Dockkkkkkkkkx
SANTE PUBLIQUE - Dockkkkkkkkkx
SANTE PUBLIQUE - Dockkkkkkkkkx
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de ce cours, l’étudiant devra être capable de :
1. Définir et savoir articuler le sens des termes Santé publique,
MédecineCommunautaire, service de santé de base, soin de santé primaire, santé pour
tous d’ici l’an 2000, etc.
2. Savoir préciser les buts, objectifs et conditions de l’organisation d’un service de santé
de base ;
3. Connaitre l’historique du développement et l’organisation de service de santé de base
en RépubliqueDémocratique du Congo ;
4. Se familiariser avec les techniques actuellement utilisées en planification sanitaire et
administration de la santé publique tels que PPBS,PERT,CPA et CPM,CENDES-
PAHO, plan stratégique, plan tactique, plan opérationnel, plan d’action, etc. aux fins
de savoir :
Déterminer les problèmes sanitaires prioritaires de la communauté dont il aura
la charge ;
Déterminer les objectifs à atteindre en vue de résoudre ces problèmes
prioritaires ;
Elaborer des stratégies utilisables pour atteindre ces objectifs et déterminer les
activités à entreprendre et les ressources nécessaires pour réaliser ces
stratégies ;
Servir des conseils aux responsables de la prise de décision de programme de
développement sanitaire dans le cadre des structures et des ressources
existantes ou prévisibles, et compte tenu de leurs répercussions sociales et
économiques.
2
1. INTRODUCTION GENERALE
1.1. CONCEPTS DE SANTE PUBLIQUE ET DE LA MADECINE
COMMUNAUTAIRE
1.1.1. Concepts de santé Publique
Le concept de «Santé publique» est aussi vieux que celui des « sciences Biomédicale»
dont il constitue par ailleurs un complément considéré aujourd’hui comme d’importance
primordiale.
En tant que tel, il regroupe en son sein, dans une notion univoque et historiquement
ambiguë, des concepts nombreux et divers.
Son acceptation au rang de discipline universitaire autonome à enseigner en tant que
mode de penser complémentaire, pouvant faire l’objet d’abstraction scientifique et de
systématisation rationnelle (visant àétablir un enchainement des connaissances dérivant autant
que possible les unes des autres, se rattachant en tout cas les unes aux autres à partir des
connaissances fondamentales) ne remonte qu’a une époque relativement récente. Et comme
dans bien d’autres domaines, les pays anglo-saxons sont les premiers à l’avoir codifiée et à lui
accorder une méthodologiescientifique propre.
Selon le professeur WINLSON, expert de l’Organisation mondiale de la santé, la santé
publique peut êtredéfinie comme :
« La science est l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie, d’améliorer la santé et la
vitalité mentale et physique des individus par le moyen d’une action collective concertée visant
à assainir le milieu, à lutter contre les maladies qui présentent une importance sociale, à
enseigner les règles de l’hygiène personnelle, à organiser des services médicaux en vue du
diagnostic précoce et du traitement préventif des maladies, ainsi qu’à mettre en œuvre des
mesures sociales propre àassurerà chaque membre de la collectivité un niveau de vie
compatible avec le maintien de la santé, l’objectif final étant de permettre à chaque individu de
jouir de son droit inné a la santé et à la longévité». (Hogarth., 1977
Comme WINSLOW lui-même l’a fait observer dans une monographie de l’OMS, cette
définition est en elle-même étendue. Apres l’avoir cité, il ajoute ce commentaire :
«Il n’est donc pas possible de faire une nette distinction entre «assainissement »,
«médecine curative», «promotion de la santé» et «amélioration du niveau de vie», tous ces
éléments ont leur place dans le cadre d’un programme complet de santé publique au sens
moderne du terme»
Une telle définition de la santé publique reflète en fait les 4 taches fondamentales que
l’on assigne actuellement aux services de santé, à savoir :
1) Les taches curatives,
2) Les taches préventives
3) Les tâches promotionnelles et
4) Les taches adaptatives.
4
Elle repose sur les deux hypothèses suivantes : d’une part la santé publique prétend,
grâce à une méthodologie propre, élaborer des lois et principes, c’est-à-dire une permanence
(dans le temps) ou homogénéité (dans l’espace) dans la structure des phénomènes sanitaires
et, d’autres part, elle soumet les lois et principesainsi élaborerà l’épreuve constante d’une
ascèse intellectuel incessante (jugement).
Une autre définition de la santé publique nous vient du professeur VENEDIKTOV,
également expert de l’OMS et, ancien vice-ministre russe de la santé publique. Selon
VENEDIKTON, la santé publique eut être définie comme :
«un système socio fonctionnel complexe qu’une société humaine donnée, à chaque étape de
son développementéconomique et sociale et, en pleine conformité avec le développement
qu’elle atteint, crée et exploite pour mettre en œuvre un large ensemble des mesures
destinées àprotéger et àaméliorer constamment la santé de chaque individu et de la
population toute entière, en particulier à constituer progressivement un fonds de
connaissances médicales scientifiques et à l’utiliser d’une part pour assurer au niveau social
et individuel la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies, d’autre part pour
accroitre la durée de la vie active et créatrice de l’homme».(OMS A 26/20, 1973).
D’après une étude de ROEMER sur les centres de santé, ce terme désigne «une forme
de médecine orienté d’avantage sur la prévention et les traitements des actions banales que le
traitement des cas graves qui est du ressort de l’hôpital».
Etant donné que la médecine communautaire a été récemment admise, en Angleterre, à
se substituer en tant que spécialité a des concepts tels que santé publique, médecine
préventive, médecine sociale, il est intéressant de citer une définition britannique :
« dans l’acceptation la plus simple du terme, la médecine communautaire consiste à étudier
l’état de santé et de maladie des populations. La fonction du spécialiste de la santé
communautaire est de rechercher et d’évaluer le besoin de la population, de manière à
permettre l’établissement des priorités pour la promotion de la santé, la prévention de la
maladie et la prestation des soinsmédicaux. Cette spécialité doit aussi coordonner les
opinions des experts médicaux de façon a pouvoir proposer aux autorités responsables de
prestations de santé, politiques conformes aux besoins sanitaires de la population. (Hogarth,
J. 1977)
Les services de santé sont administrés par des organes centraux, intermédiaires et
locaux, selon la structure administrative générale du pays.
6
Composante suivantes :
- Une éducation concernant les problèmes de santé qui se posent ainsi que les méthodes
de détection, de prévention et de lutte qui leur sont applicables ;
- La promotion des bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles ;
- Un approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d’assainissement
familial ;
8
Elle appelle les gouvernements a formuler les politiques, stratégies et plan d’action
nationaux visant a introduire et a maintenir les soins de santé primaires dans un système
national de santé complet et a le coordonner avec l’action d’autres secteurs. Elle demande en
outre instamment que soit lancée d’urgence, au plan national et international, une action
efficace pour développer et mettre en œuvre les soins de santé primaires dans le monde entier
et en particulier, dans les pays en développement.
En janvier 1979, dans sa résolution EB 63.R21, le concile exécutif de l’OMS a
approuvé le rapport de la conférence internationale sur les soins de santé primaires, y compris
la déclaration de Alma-Ata, et a suggéréà la 32eme Assemblée Mondiale de la santé d’inviter
les états membres à formuler individuellement des politiques, stratégies et plan d’action
nationaux, et collectivement, pour formuler des stratégiesrégionales et mondiales en vue de
l’instauration d’un niveau de santé acceptable pour tous d’ici l’an 2000.
1.3.2. Signification du concept SPT/2000/SSP
Le directeur General de l’OMS explique ce concept en disant que :
9
« santé pour tous signifie que dans un pays donné, la santé soit mise à la portée de chaque
individu.et par santé, il faut entendre un état personnel de santé qui permette à chacun non
seulement d’accéder a des services sanitaires, mais de mener une vie socialement et
économiquement productive. La santé pour tous implique la suppression des obstacles à la
santé, c’est-à-dire, la disparition de la malnutrition, de l’ignorance, de l’eau de boisson
contaminée et logement insalubres, tout autant que la solution de problèmes purement
médicaux, tels que le manque de médecins, de lits d’hôpital, de médicament et vaccins ».
La santé pour tous signifie qu’il faudrait considérer la santé comme l’objectif du
développement économique et non pas seulement comme l’un des moyens d’y parvenir. La
santé pour tous exige l’alphabétisation pour tous et, en attendant d’y être parvenu, une
compréhension rudimentaire tout au moins, de ce que représente la santé pour chaque
individu. La santé pour tous repose sur le progrès dans le domaine des soins médicaux et de la
santé publique. Les services de santé doivent être accessibles à tous par l’intermédiaire des
soins de santé primaires, qui font bénéficier chaque village d’une assistance médicale de base
et qui s’appuient sur les services d’orientation vers les soins spécialisés.de façon analogue, les
mesures d’immunisation doivent parvenir à assurer une couverture universelle.
La santé pour tous est un concept intégral qui exige que des efforts soient déployés
dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie, de l’éducation, de l’habitat et de la
communication, tout autant que dans ceux de la médecine et de la santé publique.
Seuls les soins médicaux peuvent apporter la santé à des individus qui souffrent de la
faim et vivent entassés dans des taudis. Pour ce secteur de la population, la santé implique un
style de vie radicalement diffèrent et des possibilités originales de se doter d’un niveau de vie
plus élevé.
En adoptant l’objectif de la santé pour tous, un gouvernement s’engage a favoriser la
promotion de tous les citoyens sur le front du développement au sens large et a encourager
l’individu àaméliorer la qualité de sa vie(FMS, VOL2, no1 .1981).
1.3.3. Stratégie de la SPT/2000/SSP
Quartes stratégies principales ont été proposées comme seuls moyen pouvant
permettre la réalisation de l’objectif SPT/2000/SSP. Il s’agit de l’engagement politique, la
participation communautaire, l’action concertée non seulement dans le secteur sanitaire mais
aussi entre divers secteurs du développement, un choix judicieux des techniques.
i. Engagement politique : adéquation entre les dires et les faires ;
ii. La participation communautaire : auto responsabilité et autodétermination ;
iii. L’action concertée : non seulement dans le secteur sanitaire mais aussi entre divers
secteurs du développement ;
iv. Un choix judicieux des techniques : planification sanitaire.
10
sente chez le médecin et le personnel sanitaire un répondant à sa souffrance, qui ressent son
problème comme il le sent lui-même, et cherche avec lui la solution la meilleure.
L’unité de soins de santé doit être suffisamment petite pour être proche de la
population et émaner de cette dernière. Il faut que le personnel de santé de ces murs pour des
visites à domicile ou pour des séances de discussion, et qu’il ait des contacts avec la
communauté.
Une telle unité doit être petite et proche de la communauté pour assurer des soins de
santé globaux et continus. Elle guide les malades vers d’autres institutions pour les techniques
qu’elle ne peut pratiquer (référence). Mais sa fonction caractéristique est la fonction de
synthèse parce qu’elle maintient le contact avec le malade (supervision), qu’elle centralise les
informations. Jouissant de la confiance de chacun, le personnel sanitaire prend ses décisions
en pleine connaissance et pleine intelligence avec les individus.
Les soins de santé intégrés sont en opposition avec une division des responsabilités par
secteur ou les uns s’occuperaient des soins préventifs, d’autres de soins curatifs, etc. la santé
est une et il faut choisir à chaque moment l’approche la meilleure pour la maintenir, la rétablir
ou l’améliorer. Diviser les responsabilités, c’est limiter les choix. C’est aussi diminuer la
globalité et la continuité des soins.
Mais, il y a aussi à l’intégration des raisons plus spécifiques. La prévention est une
notion abstraite. Elle ne répond pas aux besoins ressentis directement par la population qui ne
peut l’accepter qu’à la suite d’une action volontaire d’éducation sanitaire. La condition la plus
favorable pour cette action c’est la relation de confiance que l’individu entretien avec le
personnel qui le soigne en cas de maladie.
S’il participe à l’action, il n’y pas de meilleur éducateur sanitaire que ce personnel. S’il s’en
désintéresse au contraire, comme c’est bien souvent le cas dans notre secteur de médecine
curative, il n’y a pas d’agent plus efficace pour saboter un programme de médecine
communautaire, préventive et promotionnelle.
Par ailleurs, ce sont les informations qui se trouvent dans les dossiers de la médecine
curative qui permettent de définir un problème de santé justifiant des mesures préventives et
promotionnelles, et qui permettent ultérieurement d’évaluer les résultats d’un programme de
santé.
Lees soins de santé intégrés exigent une condition pour un tel développement :
« les services de santé doivent comprendre que leur responsabilité dépasse largement le
malade qui les consulte et, qu’ils sont responsables de la santé de chacun des membres de la
communauté ».
Les services de santé doivent accepte que leur liberté thérapeutique s’inscrive dans les
limites définies par des programmes qui visent l’amélioration de la santé de toute la
communauté.
14
en s’attachant aux coordonné sous une direction unique. Les méthodes employées doivent
être asservies a un principe standard immuables ».
Le Dr. Trolli, engagé en 1923, est affecté aux Missions médicales pour lutter contre la
maladie du sommeil et traiter les affections rencontrées lors de l’examen systématique des
populations en milieu rural.
Devenu médecin en chef des services médicaux du gouvernement en 1925, il fait un
bilan de l’expérience et des résultats obtenus par l’assistance médicale. Il en déduit que pour
couvrir tout le pays, comptant quelque 13 millions d’habitants, et enrayer les épidémies avec
le système d’équipes mobiles indépendantes utilisé a cette époque, il eut fallu 400 médecins et
800 agents sanitaires, ce qui était irréalisables car il ne disposait que de 97 médecins et 137
agents sanitaires du gouvernement et 36 médecins de sociétés ou de missions religieuses ainsi
au 114 missionnaires reconnus comme auxiliaires (la plupart porteuses de diplôme d’agent
sanitaire).
Les médecins avaient la charge de zones trèsétendues, mais ils pouvaient a peine
satisfaire aux besoins en effectifs des équipes itinérantes de lutte contre la maladie du
sommeil. De plus, les zones rurales étaient dépourvues de dispensaires, de telle sorte que la
continuité du traitement des malades dépistés ne pouvait être assurée.
Pour procurer aux populations des régions les plus reculées une
assistancemédicalerégulière et suivie, le Dr.Trolli propose le système suivant qui comporte :
L’examen médicalsystématique de la population improprement appelé « recensement
médical » dont l’objectif premier est la connaissance du milieu et non le relevé
démographique ni la collecte des chiffres. Ce relevé permet de dépister, de traiter de manière
suivie et de retrouver les malades pour que le traitement soit régulier et complet.
Des postes fixes desservis par un auxiliaire pour assurer la régularité du traitement
sans que la population ait a parcourir de trop grandes distances, supérieures a l’heure et demie
de marche.
L’établissement d’un certificat médical ou d’une fiche de traitement, la dernière
excluant le premier, pour chaque membre de la population, qui sera examinée dans sa totalité.
Ainsi le malade sera reconnu partout où il passera et ceux qui n’ont pas decertificat devront
subir un examen approfondi fait par un médecin, seul habilité à délivrer ce véritable
passeport. Ce dernier est exigé par tout responsable des moyens de transport, par le personnel
médical posté en certains endroits de passage et par tout chef du village pour chaque arrivant
dans son village.
Ce système ne sera pas appliqué sur tout le Congo, car il exigerait le recrutement
d’emblée de certains de médecins. Il sera appliqué dans quelques zones d’essai. Cette
organisation nouvelle vise à réaliser par étapes une forte décentralisationdéployées dans une
autre région, laissant à des services moins ett’offensai le soin de maintenir les résultats acquis.
17
de la province tout en dépendant du médecin en chef de la colonie qui n’est autre que le Dr
Trolli jusqu’en 1932.
Suivant le plan VAN-HOOF-DUREN, chacun des territoires du pays devrait être doté
d’un service médico-chirurgical ; d’une maternité et d’un service de consultation pré et post
natale. En étoile, autour de cette cellule centrale, un réseau de dispensaires ruraux et de
centres de traitement secondaires assureraient l’occupation médicale complète de l’ensemble
du pays.
Toute aide étrangère, ou toute ressource financière quelconque qui pourrait être mise à
la disposition de nos services de santé devrait servir d’abord à remettre en état nos hôpitaux,
dispensaires et centres de traitement qui restent du plan VAN-HOOF-DUREN, avant de
penser à construire de nouveaux établissements de soins.
En plus la population construit des cases pour héberger les malades et leurs familles, soit une
trentaine de personnes.
Des centres secondaires de traitement peuvent être crées à l’initiative du médecin de
sous-secteur. Ces centres de traitement seront desservis à jour fixe par un auxiliaire venant du
dispensaire fixe. Ces jours de traitement sont contrôlés par la présence de l’agent sanitaire.
Les médicaments destinés au dispensaire comprennent 64 articles, dont l’inventaire est
contrôlé lors de chaque passage du médecin ou de l’agent sanitaire. Les médicaments de
l’hôpital comportent une liste de 125 produits.
Ce système préfigure en 1930-32 les activités de service de santé ruraux puis ceux de
soins de santé et la liste de médicaments essentiels préconisés par l’OMS (1954 ;1978 ;1988).
Etant donné l’intérêt toujours actuel de ce plan et la solidité des bases qui ont guidé à
son élaboration, nous nous proposons de l’examiner un peu plus en détail dans le cadre de
cette organisation sanitaire enR.D.Congo, puisqu’il constitue la base de notre organisation
sanitaire.
l’ensemble de la zone qui coïncide dans la mesure du possible avec le territoire administratif
(supervision).
Lorsqu’elles auront été adoptées par le Département de la santé Publique, les normes
ainsi établies pourront constituer un guide officiel pour la mise sur pieds et le fonctionnement
des zones de santé rurales et urbaines. Les méthodes et procédures en vigueur dans les
différentes formations nationales seront codifiées et unifiées en conséquence.
Ce guide n’en conservera pas moins pendant quelque temps, un caractère provisoire.
D’une part, les structures proposées sont encore neuves, dans de nombreux aspects, pour
pouvoir être généralisées à l’ensemble du pays sans une expérimentation préalable. Cette
dernière entrainera certainement des modifications. D’autres part, il existe entre les différentes
régions du Congo des variations telles qu’il sera nécessaire d’en tenir compte dans la mise au
point définitive du projet.
Dans cette nouvelle orientation, la médecine curative ne sera pas négligée mais intégré
à l’action préventive, promotionnelle et réadaptative, comme un recours normal lorsque la
prévention et/ou la promotion se seront montrées insuffisantes.
L’accent se trouve placé sur la prévention et l’assainissement du milieu de vie, les
naissances désirables, la nutrition et les équipements collectifs des communautés de base. Les
méthodes de formation du personnel médical et paramédical et de tarification des services
médicaux curatifs seront révisées dans l’optique d’une médecine communautaire et
rechercheront le plus possible la participation des communautés intéressées.
La zone de santé est définie comme une « Unité opérationnelle du système sanitaire
Nationale ». elle prend en charge 100.000 à 150.000 habitants et est délimitée en tenant
compte de l’accessibilité géographique, culturelle et économique de la population. Elle est
compos »e d’un Hôpital Général de Reference (HGR) et des centres de santé (CS) couvrant en
moyenne 5.000 habitants chacun.
En décembre 1985, la RDC a divisé l’entièreté de son territoire national en 306 zones
de santé. Cette activité de délimitation, compte tenu de son importance, a connu la
participation du personnel de santé et des responsables politico-administratifs d’après le
calendrier suivant :
1. 22-25 octobre 1984 : Bandundu 38
2. 26-29 novembre 1984 : Bas-Congo (27)
3. 18-21 février 1985 : Kasai-Oriental (27)
4. 19-23 mars 1985 : Kasai-Oriental (31)
5. 07-10 juillet 1985 : Equateur(33)
6. 31/7-02 aout 1985 : Katanga(40)
7. 19-22 aout 1985 : Haut-Zaïre(47)
8. 28-31 octobre 1985 : Kivu(41)
9. 04-07 décembre 1985 : Kinshasa(22)
10. 09-11 décembre 1985 : Mise en commun nationale (306)
1. La planification des activités à mener dans les 5 ans à venir (CENACOF, 1984 et
N’sele, 1985) ;
2. La définition du rôle des activités intermédiaires et leur renforcement en personnel
(MBANZA –NGUNGU, 1985) ;
3. Le fonctionnement préalables d’une structure nationale de coordination de toutes les
activités des SSP (Fonames) en RDC (N’sele, mai 1985) ;
4. L’élaboration d’un document officiel sur le statut de la zone de santé (N’sele, mai
1985) ;
5. La redéfinition de la stratégie de lutte de différents programmes spécialisés, à savoir
BCT,BNT, CEPLANUT et PEV-LMTE ;
6. La formation du personnel a tous les niveaux (PESP).
Elaborer une stratégieindiquât les actions à mener, les groupes cibles sur lesquels
doivent être orientées les actions, les ressources nécessaires, les indicateurs du niveau de
réalisation des actions, les responsables de l’exécution dans le temps.
De ce fait, la gestion est une discipline électrique incluant certains aspects de l’art et
certains aspects de la science, ainsi que tout praticien de la gestion peut le confirmer.
Chez les dirigeants, la vision c’est la définition du but à atteindre. Les leaders sont des
personnes au monde les plus orientées vers les résultats, et les résultats retiennent leur
attention.
Leurs visions ou intentions sont irrésistibles et attirent les autres vers eux. Associée à
l’engagement, l’intensité a un effet magnétique. Ainsi, ces personnalités intenses n’ont pas
besoin de contraindre les autres de se soucier du but à atteindre, leur dessein est si fort dans ce
qu’ils font que, comme un enfant tout entier à la construction d’un château de sable, ils
attirent les autres.
La vision exerce une attraction. Tout d’abord, elle agit sur le leader lui-même, et le
rayonnement de celui-ci permet aux autres de s’allier à l’action. Le ralliement par la vision
rappelle le personnage de G.B Shaw dans « Homme et Surhomme », qui dit : « C’est une
vraie joie dans la vie que de servir un but que l’on juge valable, que de se sentir une force de
la nature et non une petite chose souffreteuse et aigre, se plaignant sans cesse que le monde ne
s’ingénue pas à assurer le bonheur. Je veux être épuisé à ma mort ; car plus je travail, plus je
vis intensément. J’aime la vie pour elle-même. Pour moi, la vie n’est pas une courte
chandelle, mais un flambeau splendide dont je suis actuellement le porteur et que je veux
briller le plus possible avant de le transmettre aux générations à venir ».
4.1.5.2.2. La transmission du vouloir-dire
Les visions grisantes et les nobles intentions ne manquent pas. Mais sans la
communication, rien ne peut se réaliser. La réussite exige la capacité de présenter une image
convaincante d’une situation recherchée, le type d’image qui suscite l’enthousiasme et
l’engagement chez les autres.
Comment capter les imaginations ? Comment transmettre des visions ?
Commentrallier des hommes et des femmes aux objectifs ambitieux de l’organisation ?
Comment faire admettre une idée à un auditoire ? Il faut que les exécutants reconnaissent une
identité établie et y adhèrent. Frapper les imaginations et maîtriser la communication sont
inséparable d’un leadership efficace.
L’acceptation d’une vision ou d’une idée nouvelle exige de la part des employés (ou
de se n’importe quel auditoire) qu’ils soient prêts à s’intéresser à ce qui serait une contribution
créative.
En fait, le leadership suscite un nouvel auditoire pour ses idées, parce qu’il modifie le
mode de compréhension. Le leadership, en communiquant un vouloir-dire, crée une
communauté de compréhension. C’est cette communauté e compréhension qui doit susciter le
ralliement par la vision.
4.1.5.2.3. La confiance par le positionnement
La constance est le lubrifiant qui permet aux organisations de fonctionner. Une
organisation sans confiance est plus qu’une anomalie, mais une sombre créature issue de
l’imagination, la confiance est plus qu’une anomalie ; mais une sombre créature issue de
l’imagination. La confiance est le ciment qui préserve l’intégrité d’une entreprise. Tout
comme le leadership, la confiance est difficile à décrire. On sait quand elle est là et quand elle
n’y est pas.
32
Elle essentielle et se fonde sur la constance. Tant dans l’action que dans l’expression,
il faut pour diriger, savoir où va soi-même, de ce qu’on a été à ce qu’on souhaite être, malgré
les ambiguïtés et contre l’adversité inhérente aux idéaux. C’est cette cohérence et cette
constance dans l’engagement qui suscite la confiance.
La constance est l’ensemble des actions nécessaires pour réaliser la vision du chef. Si
la vision est l’idée, la constance est le cadre que le leader établit. Pour y parvenir, il doit
incarner non seulement la clarté, mais aussi la cohérence et la fiabilité.
En précisant sa position, en résistant à l’adversité, le leader gagne la confiance. Le
leadership acquiert et porte ses visions comme des vêtements. Ilsemble s’engager, et les autres
derrière lui, dans la conviction que ses idéaux sont réalisables, et personnifiés par son
comportement.
Parfois, la confiance peut impressionner au plus haut point, le Pape Jean-Paul II, dont
les prises dépositions ne sont pas toujours populaires, garde son sang-froid et sa confiance
« tout d’une pièce » mieux que beaucoup ‘autres face à l’adversité. Et une question méchante,
du genre : « j’ai remarqué, votre sainteté, que la Vatican a dépensé beaucoup d’argent pour
construire une piscine dans le palais d’été. Pouvez-vous donner des explications ? ». Le Pape
a tout simplement répondu : »j’aime nager question suivante».
Il y a deux raisons essentielles qui justifient que l’on souligne la gestion de la
confiance par le positionnement. La première concerne l’intégrité de l’organisation. Une
organisation possède une structure saine et intègre lorsqu’elle a un sens clair de ce qu’elle est
et de ce qu’elle doit faire. C’est une autre manière de dire « choisir une orientation et s’y
tenir ». La seconde concerne la constance, c’est-à-dire cette volonté de garder le cap à tout
prix. En pratique, toute nouvelle idée, même si elle est sensationnelle, n’est pas acceptée
d’emblée.
De ce fait, si tout le monde adhérait à l’innovation, ce serait difficile de la prendre au
sérieux, en tant qu’innovation. L’innovation provoque un durcissement de la résistance,
l’installation d’une défense, une opposition à l’évolution. Par ailleurs, toute nouvelle idée a
l’air, de primes abords, fous, irréalistes, ou infaisables. Il faut des tentatives répétées, des
démonstrations sans cesse renouvelées, des présentationsréitérées pour que l’innovation soit
acceptée et adoptée par une entreprise. Cela exige un pouvoir durable et, « patience
courageuse ».
4.1.5.2.4. L’auto-déploiement par l’auto-image positive
Le leadership est de nature essentiellement humaine. Plus le niveau hiérarchique est
élevé, plus l’activité est de nature humaine et interpersonnelle.
La gestion de soi-même est élémentdéterminant du leadership. Sans elle, les chefs
risquent de faire plus de mal que de bien. Tout comme des médecins incompétents peuvent
démotiver les gens et les rendre malades. Le terme « iatrogénique » semble convenir
parfaitement dans ce domaine. Il a trait aux maladies provoquées par les médecins et les
hôpitaux à la suite d’interventions médicales. De même, des dirigeants peuvent aussi bien
provoquer que résoudre des problèmes.
33
Le leadership efficace n’est ni plus ni moins noble que dans l’exploitation créative et
saine de son propre soi. Cet auto-déploiement créatif et sain s’appelle aussi « l’auto-image
positive».
Pour parvenir à une auto-image positive, il faut, en premier lieu, reconnaître ses points
forts et compenser ses points faibles. En deuxième lieu, il faut savoir cultiver ses compétences
avec disciple c’est-à-dire, continué à exploiter ses propres talents tout en les développant et,
enfin, il faut avoir la capacité de déceler l’adéquation entre ses compétences telles qu’on les
perçoit et celles qu’exige le poste proposé.
Le sentiment positif de soi est lié à ce que BENNIS et NANUS appellent « sagesse
Emotionnelle ». La sagesse émotionnellerelève de cinq compétences clés qui sont :
1. Savoir prendre les gens pour ce qu’ils sont, et non pour ce que nous aimerions
qu’ils soient ;
2. Savoir aborder les relations et les problèmes en s’attachant plus au présent qu’au
passé ;
3. Savoir porter à ceux qui sont proches la même attention courtoise qu’à des
étrangers et à des connaissances éloignées ;
4. Savoir faire confiance aux autres, même si le risque paraît grand et bannir la
suspicion ;
5. Savoir agir sans l’approbation constante ni la reconnaissance des autres.
Ce que BENNIS appelle WALLENDA c’est « la capacité que doit avoir un leader de
poursuivre des objectifs positifs, de verser toute son énergie dans la tâche à accomplir, sans
regarder derrière ni exhumer des excuses pour les évènements passés ».
34
Un faux pas doit êtreconsidéré comme une opportunité, et non comme la fin du
monde. C’est comme quand on commence à Skier. Si on ne tombe pas, on n’apprend pas.
L’effet WALLENDA concerne essentiellement « l’apprentissage », qui est lui-même
une extension de « l’essai ». Tout apprentissage implique une certaine part d’échec, c’est-à-
dire des « aspects dont on peut tirer parti pour continuer à apprendre ». L’apprentissage
permet d’accéder à la compréhension et, comprendre, c’est être libre.
Tom WATSON, fondateur de l’IBM a mieux compris l’effet WALLENDA. Un jeune
cadre d’IBM participa un jour à une affaire risquée pour la compagnie et perdit finalement
plus de dix million de dollars. Ce fut une catastrophe. Lorsque WATSON convoqua dans son
bureau le jeune cadre nerveux, sûr d’être licencié sur le champ, ce dernier lâcha
brusquement : « je suppose que vous voulez ma démission ». WATSON lui répondit ; « soyez
sérieux, nous venons de dépenser plus de dix millions de dollars à vous former ».
4.2.CONCEPTS DE PLAN ET DE PLAN SANITAIRE
4.2.1. Concepts de plan et de développement planifié
4.2.1.1.La planification est une activité humaine journalière et routière
Le processus de planification et, son résultat, le plan d’action, est une activité
humaine routière et journalière. L’homme, conscient d’une part, de la multitude de ses
besoins et, d’autre part, de la limite de ses moyens, fractionne son action en l’étalant dans le
temps et dans l’espace. Il privilégie, bien sûr, ce qu’il considère comme primordial pour lui.
On dit qu’il opère des choix. Il choisit simple, lorsqu’il s’agit d’un individu ou d’un petit
groupe de personnes, le processus de planification devient plus complexe lorsqu’il s’agit
d’une communauté, d’une collectivité ou d’une nation. Cette complexité est elle-même le fait
des rapports de force qui s’installent dans cette communauté.
4.2.1.2.La planification est une des tâches fondamentales de tout responsable d’une
organisation à quelque niveau que ce soit.
L’école classique de l’administration générale des affaires (Fayol, 1938) définit les 5
tâches suivant comme étant les tâches fondamentales de tout responsable d’une organisation
et cela à quelque niveau que ce soit : prévoir, organiser, diriger, coordonner, contrôler.
L’action de prévoir ce qui doit être fait, de définir à l’avance les actions qui doivent
être entreprises, les ressources y relatives et le temps de l’exécution constitue la tâche
fondamentales de tout responsable d’une organisation.
La planification décideà l’ avance ce qui doit être fait et un plan est une ligne de
conduite projetée de l’action. Une fois adopté, c’est-à-dire lorsqu’une décision a été prise et
approuvée, le responsable peut passer aux autres étapes de son action.
La deuxième étape consiste à mettre en place une organisation ou une structure
d’organisation qui permette la réalisation du plan. Il s’agit, en jargon organisationnel, de se
poser cette double question : « qui doit faire quoi ? Et au moyen de quelle ressource ? ». Cette
double question permet de déterminer et de définir le rôle de chacune des catégories de
travailleurs et d’organiser leur travail. Organiser leur travail revient à dire : « diviser et
grouper le travail à effectuer(y compris la gestion) en tâches individuelles et établir les rapport
entre les individus qui sont chargés de ses tâches ». La division et le groupement en tâches
individuelles et l’établissement des rapports entre les individus permettent de grouper les
35
plus le conditionnel (que devrions-nous faire). Mais le futur qu’il convient d‘employer
(qu’allons-nous faire ?). au lieu idéal, c’est le possible. A ce niveau se décident les priorités
d‘action et les choix entre les différentes orientations qui seront prises dans le futur. C’est le
planning des décisions importantes qui auront des conséquences à long terme. C’est la
« planificationstratégique ». Lastratégie est l’élément essentiel du planning stratégique. Elle
représente un plan d’action concret pour réaliser des objectifs, en tenant compte des éléments
internes de l’organisation (forces et faiblesse) concerné, mais également des éléments
externes, c’est-à-dire l’environnement politique, économique et social (opportunités et
menaces). Le planning stratégique est traditionnellement associé à une organisation comme le
ministère de la santé publique, l’inspection médicale provinciale, l’hôpital général de
référence, etc. il peut également exister à d’autres niveaux.
tous les habitants du monde a un niveau de santé qui leur permette de mener une vie
socialement et économiquement productive ;
7. En 1978 : conférenceinternationale sur les soins de la santé primaire à Alma-Ata;
8. En 1979 : formulation des stratégies en vue de l’instauration de la santépour tous d’ici
l’an 2000 ;
9. En 1981 : stratégie mondiale de la santé pour tous d’ici l’an 2000 ; élaboration
d’indicateurs pour la surveillance continue des progrès réalisés dans la voie de la santé
pour tous d’ici l’an 2000 ; le processus gestionnaire pour le développement sanitaire
nationales ; l’évaluation des programmes de santé ;
10. En 1982 : plan d’action pour la mise en œuvre de la stratégie mondiale de la santé
pour tous.
Au cours de cette période, deux idées maîtresses se sont affirmées nettement en faveur
de la planification sanitaire et ceci pour les raisons suivantes :
1o. la planification sanitaire permet d’ajuster les moyens aux fins, e déterminer des priorités,
de ne pas s’embarquer dans des programmes longs qui risqueraient d’être interrompus en
cours de route, de rationaliser les services de santé pour en relever l’efficacité et l’efficience ;
2o.. la planification sanitaire doit être intégrée à la planification socio-économique générale.
Les défenseurs de la planification sanitaire considèrent la santé comme un « bien de
production produit » ce qui est une autre manière de faire de la dépense de santé un
« inversement » destine à accroître le capital humain. Et une telle position témoigne de la part
de leurs auteurs « la volonté de ne pas exclure les problèmes de santé du champ de l’analyse
économique ».
Une telle position a permis aux planificateurs sanitaires de faire des progrès réels dans ce
domaine puisque ces détenteurs affirment sans cesse que « la première tâche de tout appareil
de production est d’assurer le renouvèlement des conditions de la production ».
Dès lors, nous pouvons conclure que l’objectif poursuivi par la planification sanitaire
est « l’élévation du niveau de santé de la population et l’amélioration de sa capacité de
production ».
L’amélioration de la capacité de production ne peut permettre l’élévation du niveau de
santé que dans la mesure où le « système économique fournit au système de santé un flux de
ressources dont l’évolution est fonction de la croissance démographique, des progrès
technologiques et de la nature des variations des effets-santé dues à l’évolution de
l’économie ».
4.3. Approche de la planification sanitaire
Le terme de la planification sanitaire est actuellement à la mode dans tous les pays. Il
est mal individualisé dans l’esprit de beaucoup, tant en ce qui concerne son domaine d’étude
que ses méthodes. Il recouvre plusieurs concepts que nous groupons, pour la clarté de notre
étude, en trois grandes catégories qui sont les suivantes :
4.3.1. Première approche
La planification sanitaire se caractérise par des objectifs qui sont définis en termes
« d’unité de services ». Ces objectifs traduisent d’une part, la disponibilité des services de
40
santé (nombre de médecins ou de lits d’hôpitaux par habitant) et d’autre part, l’utilisation de
ces services (taux d’hospitalisation ou de consultation…) pour chaque objectif, des normes
sont fixées sur la base de l’évolution enregistrée dans le passé et de certains choix empiriques.
Les ressources disponibles sont alors organisées pour atteindre les objectifs fixés.
Cette approche constitue un outil de travail dans certaines limites et est encore
largement utilisée. Elle est fondée sur ces deux hypothèses principales. D’une part, elle
suppose que la quantité et éventuellement la qualité de services de santé se traduisent
directement en amélioration de la santé (chose qui n’est pas facile à démontrer). D’autre part,
la fixation des normes de services est basée sur l’hypothèse que la demande future est
l’extrapolation de la demande passée et qu’un certain « taux de croissance » doit se poursuivre
(chose qui n’est pas facilement démontrable). C’est l’approche typique des défenseurs de la
rationalisation du développement hospitalier.
4.3.2. Deuxième approche
Il est de plus en plus reconnu actuellement que la planification sanitaire doit être basée
sur des objectifs exprimés en « amélioration de la santé ». Dans ce cas, ayant exprimé en
termes de santé le but que l’on se propose, une norme est fixée comme objectif du plan
sanitaire.
On se proposera, par exemple, de diminuer la mortalité infantile de X % ou
d’augmenter la couverture vaccinale de X%. Comme dans la première approche, les
ressources disponibles sont organisées pour atteindre cette norme. L’hypothèse sous-jacente
est qu’un seuil doit être atteint et que toutes les ressources nécessaires doivent être engagées
pour atteindre ce seuil.
C’est l’approche typique de la planification des projets sectoriels. Toutefois, étant
donné que la promotion de la santé dans sa globalité est un processus continu, où chaque
étape a une valeur par elle-même, la notion de norme à atteindre s’applique donc mal à notre
problème, d’autant plus que les indicateurs de base conduisent facilement à une distorsion de
la réalité. Ainsi, par exemple, il suffit de maintenir en vie quelques mois de plus quelques
enfants et que ceux-ci meurent après leur premier anniversaire, pour atteindre une norme
exprimée en réduction de la mortalité infantile.
4.3.3. Troisième approche
Plus récente et plus pragmatique, est basée sur « l’utilisation rationnelle des ressources
disponibles ». Dans cette optique, ce sont les ressourcesdisponibles qui sont définies au point
de départ, plutôt que des normes à atteindre, et le processus consiste à rechercher l’utilisation
des ressources qui donnera un résultat maximal en termes d’amélioration de la santé. On
pourra dire que l’on aura atteint l’efficacité maximale dans l’utilisation des ressources
lorsqu’on aura atteint un maximum d’objectifs par unité des ressources ou atteint le maximum
de résultats par unité d’objectif avec le minimum de ressources.
Les deux approches sont réciproques et correspondent respectivement aux processus
de « maximisation » et « de minimisation ». D’une part, en maximisant l’effet des ressources,
d’autres parts, en minimisant la quantité des ressources afin d’atteindre l’effet souhaité.
L’utilisation d’une approche plutôt qu’une autre dépendra des conditions dans
lesquelles on effectue les travaux. Si la quantité des ressources disponibles a été définie à
41
en comparant quantitativement, autant que possible, les coûts , les efficacités et les risques
liées aux différentssystèmes (ligne d’action) et en imaginant, si besoin est, des nouveaux
systèmes ( non prévus originellement=brainstorming) ». Chaque objectif stratégique
détermine une catégorie de programmes ou plus simplement un programme.
Un programme est une organisation de moyens en vue d’atteindre un objectif. Une
étape essentielle de la programmation consiste à déterminer les moyens nécessaires. Le rôle
de l’analyse de systèmes est de « rechercher les moyens ou systèmes qui remplissent les
conditions de la planification d’une manière efficiente et efficace ».
La détermination des systèmes efficaces et efficients est l’étape préliminaire à
l’optimisation. Parmi l’ensemble des systèmes efficaces, le centre de décision doit décider
lequel choisir. Il choisira en fonction des résultats quantitatifs de l’analyse de systèmes (coûts
et produits) et du jugement qualitatif qu’il porte sur les éléments difficilement quantifiables de
la décision.
La hiérarchisation des objectifs est un processus nécessaire sur le plan pratique, car
l’opération qui consiste à relier les fins et les moyens est extraordinairement complexe. Le
processus de décision doit être décomposé en une hiérarchie de processus d’optimisation et de
sous-optimisation. L’optimisation globale est remplacée par de nombreuses sous-
optimisationscohérentes entre elles. Les éléments de programmes et les sous-programmes,
décidés au cours de ce processus de sous-optimisation, constituent les noyauxdes systèmes
d’exécution des décisions. Autour d’eux vont se concevoir la mise en place administrative
(budgétisation), la réalisation et le contrôle de l’exécution.
4.4.1.3.La budgétisation
Une fois la décision prise concernant les éléments de programme, les ressources
nécessaires sont calculées et leur acquisition est organisée. Dans le cas des administrations,
cette acquisition est effectuée par le « processus de prévisions budgétaires ». Dans les
entreprises, elle est réalisée à partir des « résultats financiers de la période écoulée et des
possibilités de financement extérieures à l’entreprises, ou de tout autre arrangement financier
concevable ».
On appelle ce processus dans les deux cas « le processus budgétaire ou
budgétisation ». Lebudget est axé sur l’obtention des ressources nécessaires pendant une
période. Cette période est généralement annuelle. On peut même avoir un budget établi pour
la même période que les programmes, c’est-à-dire plusieurs années.
Suivant les caractères de l’entreprise, le budget peut être journalier, hebdomadaire,
mensuel, trimestriel, annuel, etc. ce qui différencie le budget du programme n’est donc pas
tellement la durée de la période mise en cause, mais plutôt leurs moyens et donc uniquement
l’aspect « dépenses » des décisions.
Le programme est connu, au contraire, en fonction des objectifs et relie les ressources
à ceux-ci. Le budget a seulement un aspect administratif dans sa forme ; le programme retient
une idée d’organisation, et de gestion. Enfin, le budget étant un document exécutoire, ne
saurait être normalement remis en cause pendant son exécution. Le contraire peut se produire
dans le cadre d’un programme.
43
L’analyse des écarts significatifs par rapport aux coûts ou aux résultatsprévus pourra
conduire à la remise en cause des objectifs ou des moyens par un retour à la phase no3 du
cycle.
Ainsi se trouve bouclé le cycle d’études et de décision de la R.C.B. qui, bien que
présenté pour simplifier sous une forme statique et linéaire, revêt un caractère
« cybernétique » et quasi permanent.
4.4.3. La méthode P.E.R.T.
La méthode PERT (program évaluation and reviewtechnics) ou (technique
d’évaluation et de révision des programmes) est un instrument de gestion destiné à aider le
responsable d’une action donnée (objectif) à décomposer celle-ci en plusieurs opérations ou
tâches ( sous-objectifs) à accomplir en précisant pour chacune d’elle les ressources et les
temps nécessaires en définissant les conditions préalables et les relations de dépendances
et/ou d’indépendance qui existe entre ces différentes opérations.
La méthode PERT procède par l’analyse du général au particulier, en dégageant tout
d’abord les groupes principaux des tâches puis en décomposant ceux-ci en sous-groupe et
ainsi de suite jusqu’à ce qu’on aboutisse aux « tâches particuliers ».
L’analyse doit préciser les principales caractéristiques de ces tâches (durée, coûts,
matériels, personnels nécessaires,etc.) ainsi que les enchainements des tâches entre elles. Le
degré de détail de l’analyse est fonction du contrôle que l’on désireexercer sur le déroulement
de l’opération.
La méthode PERT aide le gestionnaire à bâtir un plan d’action et mettre en place une
organisation qui lui permette d’atteindre l’objectif fixé dans les « délais » demandés et avec
les « moyens » dont il dispose. Elle permet de détecter l’ensemble des tâchesclés qui
conditionnent la réalisation de l’objectif.
Toutes les tâches ne jouent pas le même rôle dans la réalisation d’un projet. Certaines
peuvent être accomplies à des époquesdifférentes ou demander le délai supérieur aux
prévisions sans que le résultat final soit compromis. D’autres par contre doivent être
entreprise et achevées aux dates prévues et tout retard pris dans la réalisationde ces activités
se répercute sur la date finale.
Selon le principe qu’elles utilisent, on distingue deux grandes familles de méthode
PERT. Il s’agit de méthode de type « diagramme à barres » ou « diagramme de GANTT » et
de méthode à « chemin critique » ou à « réseaux ».
4.4.3.1. Le diagramme de GANTT
Cette méthode s’attache avant tout à mettre en évidence les « durées » desopérations.
On dresse un tableau quadrillé dans lequel chaque colonne corresponda une unité de temps (I
semaine, par exemple) et chaque ligne à une tâche.
Chaque tâche est présentée par une barre horizontale dont la longueur correspond à la
durée de la tâche. Cette barre occupe une place correspondante à la période durant laquelle la
tâche doit se dérouler.
47
Supposons ainsi un projet comportant 5 tâches dont les durées successives sont :
A.3 semaines
B.6 semaines
C.4 semaines
D.7 semaines et
E.5 semaines telles que B et D succédant à A, Csuccède à B et E à D.
La figure ci-après constitue le diagramme de GANTT d’un tel projet.
TEMPS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
TACHES
A--------- - - - - - - - -
B - - - - -
C --- --- --- ---
D
E --- --- ---
Les flèches seront assemblées de manière à figurer la succession des tâches qu’elles
représentent.
Ainsi les figures suivantes indiquent que B et C succèdentimmédiatement à A.
A B
C