Cours Théorie Du Producteur - 2019
Cours Théorie Du Producteur - 2019
Cours Théorie Du Producteur - 2019
Chargé de cours : Dr ZOKOU Clément, assistant UFR SEG UJLoG, Vice –Doyen
Nous constaterons qu’il existe de fortes similitudes entre les décisions optimales
prises par les entreprises et celles prises par les consommateurs. Dit autrement, la
compréhension du comportement du consommateur aidera à mieux appréhender
celui du producteur.
inputs par xi avec i 1,2,..., n , la fonction de production peut, sous une forme générale,
s’écrire :
y f x1, x2 ,..., xn
La fonction f . décrit la technologie utilisée par la firme pour générer son output.
y f K, L AK a Lb
quantité de bien produite par unité de facteur travail utilisée. Dans une certaine
mesure, la productivité moyenne du facteur travail mesure la productivité des
travailleurs car elle représente le nombre d’unités de bien que chaque travailleur
permet, en moyenne, de produire. La productivité moyenne du facteur travail est
calculée en divisant la production totale par la quantité totale de facteur travail utilisée:
y
PM L
L
df K , L
soit : PmL
dL
Pour bien analyser la sensibilité de la production par rapport à l’input
travail, il est préférable de calculer l’élasticité de la production par rapport au facteur
dy L PmL
travail, notée ey L : ey L .
dL y PM L
0 10 0 - -
1 10 10 10 10
2 10 30 15 20
3 10 60 20 30
4 10 80 20 20
5 10 95 19 15
6 10 108 18 13
7 10 112 16 4
8 10 112 14 0
9 10 108 12 -4
10 10 100 10 -8
Production
Totale
(a)
B
Unités de
3 4 8 facteur Travail
PML, PmL
(b) E
Productivité Moyenne
Productivité Marginale
Unités de
facteur Travail
3 4 8
atteint son maximum lorsque sa dérivée par rapport L est égale à zéro. Soit,
dPM L y K, L
0 avec PM L .
dL L
dPM L dy K , L 1 y K, L
Soit, 0
dL dL L L2
PmL y K, L y K, L
0 PmL PM L
L L2 L
Facteur capital 1 2 3 4 5
(Heures-machines)
1 20 40 55 65 75
2 40 60 75 85 90
3 55 75 90 100 105
4 65 85 100 110 115
5 75 90 105 115 120
K
5
A B C
3
y3 90
2 y2 75
D
1 y1 55
1 2 3 4 5
L
Figure 1.2. La production avec deux inputs variables
dK PmL
TMS K L -
dL PmK
dK K
où - ou est la valeur absolue de la pente de l'isoquante en point donné;
dL L
Pm L
et est le rapport des productivités marginales.
Pm K
K 1
3
L 1
2 K 1
1
y 75
L 2
L
1 2 3 5
Figure 1.3 : Le taux marginal de substitution technique du travail au capital
Analysons la figure 1.3 inspirée des données du tableau 1.2 : pour un niveau de
production égal à 75 unités, le TM ST K L 2 lorsque la quantité de travail augmente de
f mK , mL mk f K , L
degré 1 k 1 ;
degré supérieur à 1 k 1 ;
On peut donc démontrer que le degré d’homogénéité d’une fonction de production est
égal à la somme des élasticités de l’output par rapport à chacun des inputs utilisés.
K L K 1 L 1
k PmK PmL avec et ,
y y y PM K y PM L
PmK PmL
on écrit k k ey K ey L 1
PM K PM L
La notion de coût analysée ici est relative au coût d’utilisation des ressources
dans le processus de production. Il s’agit notamment du coût que supporte l’entreprise
pour acquérir les facteurs travail et capital nécessaires à la réalisation de sa production.
Certains coûts varient avec le niveau de production, alors que d’autres restent
Le coût total moyen CTM . Le coût total moyen, parfois appelé simplement
coût CM , est le coût par unité d’output produite, et désigne ainsi simplement le
CT
CTM
y
Dans le tableau 2.1, le coût marginal est calculé soit à partir du coût variable
(colonne 3), soit à partir du coût total (colonne 4). Ainsi, par exemple, le coût marginal
de l’augmentation de la production de 2 à 3 unités est de 20, car le coût variable de
l’entreprise passe de 78 à 98 ; le coût total augmente également de 20 en passant de
128 à 148.
CT CF CV
total : De CT CF CV , on tire, CTM CFM CVM
y y y
On aborde, dans ce paragraphe, la façon dont les coûts diffèrent entre le court
terme et le long terme. Cela est particulièrement important pour les coûts fixes. Les
coûts qui sont fixes sur le très court terme, par exemple, les salaires pour certains
cadres d’entreprise, peuvent ne plus l’être sur une durée plus longue. De même, les
On entend ici par court terme un intervalle de temps suffisamment court pour
modifier le stock de capital fixe de l’entreprise, mais suffisamment longue pour faire
varier le volume du facteur travail utilisé.
de marché d’une unité de facteur capital et w celle d’une unité de facteur travail, la
fonction de coût total de l’entreprise s’écrira :
CT rK wL
CT y CV CF g y CF
Le coût fixe ne dépend pas de l’échelle de production alors que le coût variable
dépend du niveau de production y .
Le coût marginal que nous avons défini ci-dessus comme le coût supporté par
la firme pour produire une unité additionnelle d’output, est donné par :
CV ( y)
Cm
y
La dérivée du coût total est égale à celle du coût variable car la dérivée
du coût fixe est nulle. Il en résulte alors l’autre écriture suivante du coût marginal :
w L y w
Cm avec PmL , Cm (1)
y L PmL
CT
CT, CV CV
50 CF
Production, y
Cm,
CTM,
CVM
Cm
CTM
CVM
Production, y
dCM y yCm CT CT
0 Cm CM
dy y2 y
CT C y
Et, il ressort que de l’allure de la courbe de coût total de long terme que la courbe
de coût de moyen de long terme est une est une enveloppe inférieure des courbes de
coût moyen de court terme. La notion d’enveloppe inférieure signifie que la courbe de
coût moyen de long terme est le lieu géométrique des minimums des courbes de coûts
moyens des différentes tailles possibles du court terme.
Coûts
C M CT 1
CM CT 2
CM
Sect CT 3
CM CT 4
C m LT
CM LT
Production
facteurs.
1. La droite d’isocoût
Commençons par les coûts de production qu’on représente par la droite
d’isocoût de l’entreprise. Une droite d’isocoût indique toutes les combinaisons de
facteur capital et de facteur travail qui peuvent être achetées pour un même coût
donné. C’est en quelque sorte le pendant de la droite de budget dans la théorie du
consommateur.
Pour voir à quoi ressemble une droite d’isocoût, on rappelle que le coût
total (CT) de production d’une quantité donnée d’output est donnée par :
CT wL rK
En exprimant K en fonction de L dans l’expression du coût total, on établit
l’équation de la droite d’isocoût dans le système d’axes (L, 0, K), soit :
CT w
K L
r r
La droite d’isocoût a une pente égale à K L w r , qui est rapport des prix des
Minimiser CT wL rK
sous la contrainte qu'une quantité y0 doit être produite:
f K , L = y0
ou f K , L est la fonction de production de l'entreprise
s/c f K , L = y0
L K , L, wL rK y0 f K, L
égalise ensuite ces dérivées partielles à zéro pour obtenir les conditions nécessaires de
premier ordre.
En arrangeant (1) et (2), on établit la condition de minimisation des coûts qu’on appelle
aussi critère d’efficacité technique, soit :
PmL w
(4)
PmK r
r
1
PmK
w
2
PmL
r w
Cm
PmK PmL
duale. En effet pour un budget ou un coût total CT0 donné, l’entreprise peut se poser
la question du choix optimal de facteur capital (K) et de facteur travail (L) qui
maximise son niveau de production. Soit, l’écriture suivante du problème dual du
producteur :
Max f K , L
s/c wL rK CT0
K, L, f K, L CT0 wL rK
PmK r 0 (5)
PmL w 0 (6)
wL rK CT0 0
PmL w
PmK r
qui est identique à la condition nécessaire à la minimisation des coûts ou critère
d’efficacité.
K C T1
B
K 2B
C T1
C
K*
y0
K 2C
C T0
L B2 L* L C2 L
Les droites d’isocoût CT0 , CT1 et CT2 décrivent les combinaisons de facteurs de
d’isocoût CT2 , la plus éloignée de l’origine des axes, est associée au coût total CT2
le plus élevé, tandis que la droite d’isocoût CT0 , la plus proche de l’origine des axes,
L’entreprise ne peut pas produire y0 au coût total le plus faible CT0 car il
n’existe pas de combinaison de facteur accessible pour un coût de CT0 qui permettent
pour un coût total CT2 , soit en utilisant K 2 unités de capital et L2 unités de travail, soit
en utilisant K 3 unités de capital et L3 unités de travail. CT2 n’est pas le coût total
être atteint à un coût total plus faible CT1 , en utilisant K * unités de capital et L* unités
de travail. En fait la droite d’isocoût C1 est la plus basse qui permette de réaliser un
Sentier d’expansion
K C*
K B* C
y2
B
K A* y1
A
y0
L
L*A L*B L*C
CT
Coût de long terme
CTy2
E2
CTy1
E1
CTy0
E0
y0 y1 y2 y
On sert ensuite de l’eutope, équation (3), pour établir la fonction de coût de long
terme. A cet effet, on exprime le coût total et la fonction de production comme
fonction du seul facteur L et ensuite, par substitution, on établit CT y . Ainsi en
aw
CT rK wL CT r L wL
br
a b
soit, CT L wL 4
b
a
a b aw
y f K, L K L y f K, L L Lb
br
a
aw
soit, y f L La b
5
br
Enfin, en renvoyant (6) dans (4) ,on établit l’expression de la fonction de coût de long
terme, soit :
a a b
a b a b br
C L wL C y w y1 a b
b b aw
Toute entreprise, qui chercher à maximiser son profit, est confrontée à deux
décisions importantes : le choix de la quantité qu’elle devrait produire et le choix du
prix qu’elle devrait pratiquer.
Le choix de la quantité à produire est soumis à des contraintes techniques
représentées par sa fonction de production, c’est à dire qu’est-ce que l’entreprise peut
produire au regard la façon dont elle combine ses inputs disponibles. Et, ces
contraintes techniques sont renforcées par des contraintes d’ordre économique
traduites par la fonction de coût : L’entreprise doit tenir compte du coût des facteurs
pour choisir la quantité à produire.
Le choix du prix à pratiquer est soumis à la contrainte de marché : Une entreprise
peut produire tout ce qui est techniquement et économiquement réalisable et elle peut
fixer le prix qu’elle désire, mais elle ne peut vendre que ce les individus sont disposés
à acheter.
appelle la relation entre le prix qu’une entreprise pratique et la quantité qu’elle vend,
la courbe de demande de l’entreprise. Et cette courbe de demande pour l’entreprise
constitue les contraintes du marché auxquelles l’entreprise.
S’il y a qu’une seule entreprise qui est l’unique offreur sur un marché, il est très
facile de définir la courbe de demande pour l’entreprise : elle correspond exactement
à la courbe de demande du marché. La courbe de demande du marché mesure la
quantité d’un bien que les individus désirent acheter aux différents prix.
Courbe de demande
p p* du marché
p p*
p p*
droite horizontale s’interprète comme suit : la quantité produite et offerte ( y ) par une
profit, c’est-à-dire la différence entre sa recette (ou chiffre d’affaire) et son coût
total.
Ce problème de maximisation s’écrit :
max y RT ( y ) C y
y
Condition nécessaire,
d y dRT y dC y
0 0 Rm Cm y 0
dy dy dy
soit, Rm Cm y
Puis que par hypothèse, p * ne varie pas avec y , la recette supplémentaire par unité
R dR
Rm p* ou Rm p*
y dy
Quelle décision prend l’entreprise lorsque produit et vend une quantité y pour
laquelle son coût marginal est différent du prix du marché p * ? Lorsque le prix du
C
de recette p y et une augmentation de coût de y dont la différence résulte d’une
y
multiplication de (1) par y , soit :
C
p y y 0 p y C 0 (2)
y
(2) signifie que l’augmentation de recette découlant de la quantité supplémentaire
produite y est supérieure à l’augmentation de son coût de production C ; par
augmentant sa production ;
- p* Cm , la firme concurrentielle augmente son profit en
diminuant sa production.
p* Cm y .
Cm, p * Courbe de Cm : Cm y
p1*
y1 y1* y
*
Figure 3.2. Coût marginal et offre de la firme : Bien qu’il y ait deux niveaux d’output y1 et y1 pour
* *
lesquels le prix du marché p1 est égal au coût marginal, la quantité offerte y1 qui maximise le profit
est celle située sur la courbe d’offre de la firme qui se confond avec la portion croissante de la courbe
deUJLoG/
coût marginal.
UFR SEG Première Année de Licence 41
Cours de Microéconomie intermédiaire du Dr ZOKOU
3.3 Seuil de fermeture et seuil de rentabilité de la firme concurrentielle
On rappelle que l’analyse conduite dans cette section s’inscrit dans un horizon
de court terme. Ce qui implique que l’entreprise concurrentielle supporte un coût total
qui se décompose en coût variable et en coût fixe, soit :
CT CV CF
Considérons une entreprise concurrentielle qui choisit de produire un niveau
d’output nul ou une quantité nulle. Cette entreprise doit néanmoins supporter son
coût fixe. Ainsi le profit qu’elle réalisera en décidant de n’est pas produire ne sera pas
nul mais négatif et égal l’opposé de son coût fixe ( CF ), c’est-à-dire qu’elle enregistre
une perte correspondant au paiement de ses coûts fixes.
De façon générale, le profit découlant de la production par une firme d’un
niveau optimal d’output y * est donnée par :
py * CV y * CF
La firme a intérêt à quitter le marché dès que ce profit est négatif et inférieur au profit
associé à une production nulle ( CF ), soit :
CF py * CV y * CF (1)
variable de production CVM y * . Dans ce cas la firme à intérêt à fermer ses portes. En
effet, si elle ne produit rien, elle supporte une perte égale à son coût fixe, mais cette
perte sera majorée par une partie de son coût variable si elle continuait à produire.
minimiser son coût total, on appelle seuil fermeture p f la valeur minimum du coût
Ainsi :
On dira alors de façon plus précise que, la courbe d’offre de la firme est
représentée par la partie croissante de sa courbe de coût marginale située au - dessus
de sa courbe de coût variable moyen.
p MinCM
En effet, si la firme offre la quantité y pour un niveau du prix du marché p tel que :
profit positif.
p p yS 0 telle que cm y S p 0
pf p p yS 0 telle que cm y S p 0
p pf yS 0 CF 0
Seuil de
rentabilité
p CVM
Seuil de
fermeture
f
p
y
Figure 2.4 : Seuil de fermeture, Seuil de rentabilité, courbe d’offre