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La performance-succès
Enfin, pour optimiser le succès, il est nécessaire de consacrer des efforts en vue
de promouvoir et d’expliquer le programme aux employés évalués ainsi qu’à leur
supérieur. Il est important d’insister sur le rôle crucial qu’ont les
évaluateurs. Les employés seront plus réceptifs s’ils comprennent qu’ils sont
évalués par des personnes possédant les habiletés nécessaires et les motivations
qu’elles ont à le faire. Il est tout aussi important que la direction mette sur
pied un système de récompense destiné aux cadres qui entreprennent des actions
concrètes pour évaluer la performance de leurs employés.
Outre toutes ces mesures, sur le plan contextuel, la performance est
fondamentalement plus encline à être élevée si la culture organisationnelle est
propice au développement. En effet, il est important de veiller à entretenir un
climat où les employés performants sont respectés et encouragés. L’objectif ultime,
dans ce contexte, est de faire de la performance, une responsabilité collective, où
chacun est responsable de sa performance, mais aussi de celle de l’entreprise.
Enfin, l’ensemble des pratiques de gestion des ressources humaines doit être
cohérent et complémentaire avec cette pratique pour mener à des résultats optimaux.
La performance-résultat
Posons le sujet sans plus attendre : ce n’est pas parce que vous avez de bons
résultats que vous êtes performant et vous pouvez être performant sans avoir de
bons résultats. Il est important de comprendre que la notion de résultats est
objective et mesurable. Relativement à un objectif ou point de comparaison connu,
le résultat est inférieur, égal ou supérieur. Mais il n’y a pas d’analyse
malheureuse possible dans la lecture de ce résultat : c’est mathématiquement
inférieur, égal ou supérieur à l’objectif. Ni compliqué, ni discutable. Lorsque
vous étiez à l’école, un 15 sur 20 pouvait être une bonne note ou une note moyenne
selon les notes moyenne et médiane de la classe. Content ou pas, vous étiez
comparés sur une base connue et définie.
Mais lorsqu’il s’agit d’évoquer la notion de performance, alors c’est une toute
autre histoire qui se joue. En effet, la performance est une notion qui relève de
l’appréciation d’un résultat par chaque individu. Cette appréciation va dépendre de
nombreux critères qui vont constituer un filtre complexe d’interprétation, plus ou
moins discutable selon les personnes et les contextes. Pour reprendre l’exemple de
la note scolaire, un 15 sur 20 lorsque la moyenne de la classe est à 16 sur 20 est
un résultat inférieur à la moyenne, simplement et objectivement. Imaginons
maintenant que vous ayez obtenu cette note malgré un contexte difficile ayant
justifié de nombreuses absences (maladie, raison familiale, ou autre). Il sera
alors reconnu par certains que malgré l’infériorité à la moyenne du résultat, il
s’agit d’une performance de votre part étant donné votre situation. Ou certains
autres de dire que malgré votre situation, votre niveau d’origine aurait du
permettre une meilleure note, et qu’il s’agit donc d’une performance moyenne.
Bref, vous aurez saisi, la notion de performance peut vite vous embarquer dans les
discussions du café du comptoir, tant deux personnes peuvent avoir une
compréhension différente du contexte et des enjeux. Il est intéressant de constater
que les entreprises ayant une culture forte et bien diffusée permettent
d’harmoniser significativement la perception de la performance. Une entreprise
tournée sur une lecture des résultats à court terme aura plutôt tendance à négliger
les facteurs contextuels, autrement dit, elle ne fera pas dans la finesse et
poussera ses managers à ne regarder que les chiffres. Cela n’empêchera en rien un
manager de considérer qu’un mauvais résultat peut relever d’une bonne performance,
mais les décisions qu’il prendra seront fortement conditionnées par la pression
imposée par les processus et la culture. L’obsession du résultat pousse à se
concentrer sur quelques indicateurs, et à ignorer des signaux faibles annonciateurs
de changements nécessaires. On parle par exemple d’entreprises telles que Kodak, ou
encore Nokia.
Et c’est ainsi que l’on en vient progressivement à comprendre qu’entre résultat et
performance, la différence réside dans le droit à l’erreur. Thomas Edison se
vantait d’avoir trouvé 9 999 moyens de ne pas faire une ampoule. L’invention de
l’ampoule est un résultat remarquable, qui n’aurait pas été possible sans les
nombreux essais précédents, ceux mêmes qui ne donnaient pas de résultat. Alors que
le résultat est une lecture froide, la notion de performance s’intéresse à ce qui a
favorisé ou empêché l’atteinte de ce résultat, tout en considérant le résultat
comme un simple point de repère, au lieu d’une fin en soi. L’approche par le
résultat pousse à ne s’intéresser qu’à l’indicateur final, quand l’approche par la
performance pousse à s’intéresser aux paramètres et au chemin parcouru.
La performance-action
La gestion de la performance correspond à une action continue d’activités réparties
selon les étapes suivantes. Tout d’abord, il est primordial de déterminer et de
planifier les performances à atteindre, soit les attentes, les objectifs et les
priorités. Ensuite, il faut mettre en branle des activités pour assurer un suivi
des opérations en vue d’aider les individus, les équipes et les groupes à se
conformer aux attentes. Ultérieurement, des activités d’appréciation de la
performance sont requises. Enfin, il est nécessaire de mettre sur pied des
activités visant à reconnaitre la performance, à développer le potentiel des
individus ou à apporter les correctifs nécessaires à l’atteinte de la performance.
(Discipline, plan de formation ou développement). Ainsi définie, la performance des
employés doit être gérée sur une base continue. Or, c’est souvent à ce niveau que
le problème se situe. Il arrive fréquemment que des superviseurs ne mènent des
entretiens annuels qu’à la suite d’une demande de la direction ou pour gérer les
cas particuliers.