HSF Les Ouvrages D Acces A L Eau Potable 2009
HSF Les Ouvrages D Acces A L Eau Potable 2009
HSF Les Ouvrages D Acces A L Eau Potable 2009
Notes de cours
Lexique
PEVD Pays en voie de développement
AEP Alimentation en eau potable (ou, par extension, « eau potable »)
HSF L'association Hydraulique Sans Frontières (http://www.hsf-h2o.org/ )
lpcd liter per capita per day, unité équivalente à l/jour/habitant
Licence et paternité
Ce document est distribué sous licence Creative Commons Paternité – Partage à l'identique
(http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/) à l'exception des annexes et des illustrations qui ne sont pas issues
de l'association Hydraulique Sans Frontières qui restent distribués sous les licenses respectives de leur auteurs.
1 INTRODUCTION
Ce document constitue des notes du cours sur les ouvrages d'accès à l'eau potable dispensé dans le cadre du master
SGE-SAGE à l'école nationale des Ponts-et-Chaussées.
Ce cours décrit les principaux critères (techniques et non techniques) qui influent sur le choix des systèmes
d'alimentation en eau potable à mettre en œuvre dans les pays en voie de développement (PEVD). Ces critères sont
comparés à ceux mis en œuvre de nos jours en France.
Le cours n'aborde pas tous les aspects techniques nécessaires au dimensionnement des systèmes d'alimentation
(dimensionnement des canalisations, courbes de consommation, dimensionnement des châteaux d'eau, pressions
minimales et maximales, ...); il n'est donc pas suffisant pour mener à bien, sur le plan technique, un projet complet
d'alimentation en eau potable.
« Il y a plusieurs tiers-mondes. »
Ce chapitre décrit les critères non techniques influant sur le choix des systèmes d'alimentation en eau potable à mettre
en œuvre dans les pays en voie de développement.
excentrées
● Pays développés: pour les communes au-delà d'environ 5 000 / 10 000 habitants, sécurisation de l'alimentation
en eau (doublement des ressources et/ou interconnexions avec des collectivités voisines) et amélioration de la
qualité de l'eau distribuée (nitrates, pesticides,...) et défense incendie
Dans une ville de 10 000 habitants, les attentes sont plus élevées (branchements individuels) que dans un village de 500
habitants (pompe à main).
Un village de petite taille, purement agricole, aura des difficultés à payer l'énergie d'une pompe (électrique ou diesel),
notamment dans les périodes de soudure. Le paiement des réparations est encore plus problématique. C'est pourquoi le
niveau de service apporté doit être adapté aux capacité financières du village afin d'assurer la pérennité de son
fonctionnement.
Tableau 1: Couts d'investissement et de fonctionnement suivant le niveau de service - année 1997 (source pS-
Eau)
Notons que certains bailleurs utilisent, pour comparer l'efficacité de leurs subventions (et donc pour décider de leur
soutien financier), des ratios de type « cout par habitant ». Ces ratios présentent l'avantage de rationaliser le choix des
projets. En revanche, ils doivent être utilisés avec prudence car les contextes socio-économiques sont différents d'un
pays à l'autre et, dans un même pays, d'une région à l'autre.
3 ASPECTS TECHNIQUES
Illustration 13: Schéma de principe d'une alimentation en eau potable avec borne-
fontaines (source pS-Eau modifiée)
3.1.3 Les étapes dans la conception technique d'un réseau d'eau potable
Les étapes sont:
1. trouver de l'eau (avant de définir le reste)
2. définir les conditions de traitement / d'adduction / de distribution, etc...
Il parait évident qu'il faut trouver de l'eau avant de penser à la distribuer aux populations. C'est aussi à la qualité, à la
quantité et à la régularité de cette ressource en eau qu'il faut penser.... avant même de réfléchir aux modalités de
distribution.
3.2.1 Besoins
Besoins des populations humaines
de 7 à150 l/pers./j
La norme OMS de survie pendant quelques jours est de 7 litres d'eau/pers./jour (cette valeur a été revue à la hausse, elle
était auparavant de 3 à 5 litres).
La norme OMS pour les projets de développement est/était de 25 l/pers../j. Dans un projet de développement (long
terme), on considère généralement que le volume minimal nécessaire est d'environ 25 ou 30 l/pers/jour2.
2 Ces 25 l ne sont pas tous utilisés pour la boisson ou l'alimentation (pour lesquelles la qualité de l'eau doit être très bonne), mais il
est préférable (à notre sens... car il y a débat sur la question) de ne pas apporter un volume plus faible (10-15 l) en comptant sur la
population pour panacher la source d'eau en fonction de ses besoins (eau de boisson à la pompe à main et eau pour la toilette à la
Toutefois, s'il n'y a pas de frein particulier à la consommation (prix, disponibilité,...) la consommation peut être plus
élevée et atteindre des standards européens (150 l/pers/j). En zone rurale, dans les PEVD, des consommations
importantes entrainent des problèmes (couts importants, inégalités, altération de la ressource, ...), on essaie dans ce cas
de rationaliser (de diminuer) la consommation afin de mieux la répartir.
rivière). Mélanger des sources d'approvisionnement de bonne qualité et de moins bonne qualité présente des risques sanitaires
(contamination) et le risque que les familles les moins solvables conservent les anciennes sources d'eau alors que les plus riches
adoptent les nouvelles.
En cas de pénurie de la ressource en eau, et notamment en saison sèche, il est préférable de les alimenter à d'autres
sources d'eau... lors de la conception du projet, il sera alors nécessaire de discuter de la question.
Notons qu'il est parfois difficile d'obtenir le recensement des troupeaux.
Autres besoins
● Écoles, Mosquées, dispensaires, marchés, lorsqu'ils amènent des populations et du bétail de l'extérieur du
village
● Maraichage et agriculture3
● Industrie
RISQUES:
=> répartition inégalitaire de l'eau en cas de sous-estimation des besoins. Les zones basses sont alimentées les
premières.
=> mise en dépression des canalisations: problèmes sanitaires (possibilité d'entrées d'eau souillée) et entrée d'air dans
les canalisations (il faut ensuite le faire ressortir par des ventouses (ou par des robinets s'il n'y a pas de compteurs))
Traitement
Si un traitement est à envisager :
3 Le maraichage et l'agriculture ne nécessitent pas de disposer d'une eau d'aussi bonne qualité que l'eau de boisson, aussi est-il
préférable d'étudier des méthodes d'approvisionnement distinctes (et moins couteuses) pour les besoins de ce type: eaux de
surface ou puits.
● projets de développement:
○ Solutions collectives:
➔ Décantation dans la retenue (prises d'eau en rivière)
➔ Filtres à sable
➔ Chloration
=> Dans les projets de développement, on essaie d'éviter les eaux de surface.
Exercice:
Quel volume de stockage d'eaux de pluie faut-il prévoir pour satisfaire aux besoins d'une famille, alors que sous ce
4 cahier n°10 de pS-Eau « Chloration en milieu rural dans les pays en voie de développement »
http://www.pseau.org/outils/ouvrages/cahier10_chloration.pdf
Qualité de l'eau
Conservation au frais (pas de réserves en tôle ou en matières plastiques), à l'abri de la lumière. Moustiquaires et filtres
sur les entrées.
Penser à un nettoyage périodique.
Attention aux moyens de puisage et à l'assainissement (afin de ne pas contaminer l'eau stockée).
Captée généralement par des puits (des forages peuvent aussi être réalisés).
Il faut prêter attention aux variations de niveau / productivité du puits pendant l'année.
Capacité
La capacité des puits dépend de la zone dans laquelle ils sont réalisés. Par exemple, au Sénégal, dans les zones qui ne
sont pas propices (c'est à dire toutes les zones exceptées la Casamance et la cote atlantique), la capacité des puits est de
l'ordre de 1 m³/h.
La capacité dépend également du rabattement que l'on peut avoir sur le puits (sans l'assécher), c'est à dire de la manière
dont il a été réalisé (profondeur sous le niveau de la nappe, pertes de charges dans le massif filtrant et les crépines).
Exercice:
Une pompe à main permet d'extraire un débit d'environ 1,5 m³/h. Quelle population peut-on alimenter (si le puits a
une capacité suffisante) ?
Dans une zone du Sénégal défavorable à la construction des puits, quelle population peut-on alimenter à partir d'un
puits dont la capacité est de 1 m³/h à l'aide d'une pompe à main ?' à l'aide d'une pompe électrique ou diesel (quel
volume de stockage est alors nécessaire ?)?
Qualité
Meilleure que celle des eaux de surface.
Les risques de pollution sont:
● depuis la surface (le long du cuvelage du puits)
● par le biais d'autres puits (pollution de la nappe phréatique)
● par les moyens de puisage (corde,...), ainsi que lors du transport ou puisage individuel
● par un assainissement problématique (pollution de la nappe phréatique)
=> une solution généralement adéquate pour les petites communautés, à employer sous réserve que les risques de
pollution soient maitrisés.
Capacité
A titre d'exemple, en Afrique de l'Ouest, un forage profond a une profondeur de 150/200m et peut fournir 60 m³/h
(pour un rabattement de 5m au bout d'un an en pompage continu). Ces valeurs sont très variables d'une
région à l'autre et même d'un forage à l'autre.
Exercice:
Un groupement de villages dispose d'un forage de capacité 60 m³/h.
Quelle population maximale peut-on espérer desservir ?
Quel volume le château d'eau aurait-il dans ce cas ?
5 Se référer à http://www.interaide.org/pratiques/pages/eau/techniques/161_puits.pdf
Le tubage est mis en place après forage. Une partie crépinée est placé au droit de l'aquifère à capter. Il est recommandé
(source ACF6) de tuber l'ensemble du forage, même dans les terrains durs (socle,...). En revanche, il arrive que dans les
6 http://irc-eh-field-guide.com/EH_PORTABLE_LIBRARY/EH%20KEY%20REFERENCES/WATER/Drilling/Drilling
%20General%20Reference/Drilling%20(ACF%20-%20French).pdf
terrains très durs (granite peu fracturé) aucun tubage ne soit mis en place sur la partie basse du forage. En cas de doute,
consulter un hydrogéologue.
Les deux dernières étapes (mise en place du massif filtrant et développement) sont indispensables et doivent être
contrôlées car il n'est pas rare que des économies soient faites sur le massif filtrant:
● mise en place d'un massif filtrant:
Un massif filtrant (gravier) est mis en place entre le tubage (casing) et le sol. Celui-ci évite l'érosion des
parois du sol par entrainement des fines. Afin d'éviter le transit de pollution depuis la surface, le gravier
est surmonté d'une couche d'argile puis d'un bouchon béton.
● développement du forage:
Le développement du forage consiste à pomper à fort débit et à alterner les phases de pompage et d'arrêt
afin d'éliminer les particules fines autour du forage. Une méthode courante (l'air-lift) consiste à envoyer
de l'air comprimé dans le forage. Cela permet également de bien mettre en place le gravier du massif
filtrant.
Qualité
Normalement, si la nappe captée est profonde (n'est pas la nappe phréatique) et qu'un bouchon a été réalisé au-dessus de
la zone crépinée, alors il n'y a pas de pollution anthropique
En revanche, il faut faire attention à la qualité chimique des eaux (pollution géologique: fluor, arsenic, métaux, ...),
voire à la pollution agricole si des produits phytosanitaires sont utilisés (pesticides, nitrates). Notons que les critères de
potabilité de l'eau sont bien moins contraignants dans les PEVD qu'en Europe et qu'il est encore rare de s'y préoccuper
de la pollution d'origine agricole.
population raccordée sont importants), il est indispensable de procéder à des essais de pompage.
Ils consistent à installer une pompe en fond de puits/forage et de pomper par paliers de débits croissants jusqu'à
assèchement (dénoyage de la pompe); pendant le pompage, la baisse du niveau d'eau est suivi. Il est ensuite possible
d'en déduire le rabattement à un débit donné pour un pompage continu.
L'analyse dans les milieux continus (sable ou milieu très fracturé) est aisée. En revanche, dans les milieux fracturés de
type granite (grosses fractures productives), l'analyse est plus complexe; il est alors absolument indispensable d'être aidé
d'un hydrogéologue connaissant bien ce type de milieu.
Illustration 22: Puisage de l'eau dans des Illustration 21: Enfants allant puiser dans
trous d'eau en surface - Afrique du Sud des trous d'eau - Afrique du Sud (source
(source HSF) HSF)
Illustration 23: Puits aménagé au Sénégal (source Illustration 24: Puits traditionnel en Afrique (source
HSF) HSF)
Les puits présentent les désavantages suivants:
● pollution de l'eau (par d'autres puits pollués, par un mauvais assainissement)
● pollution de l'eau lors du puisage ou lors du transport (cordes trainant sur le sol, mains sales,...)
● nécessité de transporter l'eau
● risque de tarissement en saison sèche
● risque de pollution de la nappe une fois abandonnés (nécessité de les fermer)
Il est préférable (lorsque l'infrastructure en place le permet) d'équiper les puits de pompes à main.
Question:
Jusqu'à quelle profondeur peut-on extraire de l'eau avec une pompe à main ?
Exercice:
Dans un village, si le cout de revient de l'eau est de 175 Fcfa/m³ et si la bassine de 20 l est vendue 10 Fcfa, quelle
population doit desservir une borne fontaine pour assurer un revenu de 1500 Fcfa/jour à son fontainier ?
3.3.6 Synthèse
Structure administrative
Il est indispensable de penser, dès la conception du projet, aux structures qui en seront propriétaires et à leur mode
d'organisation.
Lorsque les collectivités locales (communes) sont suffisamment structurées c'est vers elles que l'on se tourne
naturellement. Malheureusement, dans de nombreux pays en voie de développement ce n'est pas le cas. Ainsi on met
souvent en place (ou l'on s'appuie sur) des structures associatives ou sur des structures élues pour l'occasion.
Ainsi au Sénégal en 1990, l'Etat a mis en place un schéma de gestion des forages et réseaux d'eau ruraux basé sur:
● une association d'usagers, composée de membres élus: l'ASUFOR (association des usagers de forage), qui peut
déléguer tout ou une partie de la gestion du service d'eau potable: production, distribution et facturation;
● un gestionnaire délégué ou exploitant délégué privé qui assure au jour le jour le fonctionnement du forage et
du réseau, la facturation et la gestion financière (en fonction des compétences qui lui ont été déléguées)
Ce type de schéma, formalisé au Sénégal avec l'ASUFOR, se retrouve couramment dans les projets de développement.
Dans tous les cas, il faut s'informer auprès des autorités sur les modalités de gestion dans l'eau dans le pays où l'on
travaille, afin de s'assurer de la légalité et de la pérennité de la structure mise en place.
Structure technique
Le niveau de compétence technique des fontainiers dépend bien-sûr du réseau mis en place.
Pour les pompes à main, il est fait appel à des artisans-réparateurs qui travaillent dans la région (ville voisine,...). On
choisit dans ce cas un type de pompe à main couramment utilisé dans la région. Ces artisans ne sont pas nécessairement
résidents au village car les interventions sont peu fréquentes.
Les pompes diesel présentent l'avantage d'être facilement réparables localement (les moteurs diesel sont identiques à
ceux des camions) car il existe de nombreux mécaniciens. En revanche, ces moteurs nécessitent des frais de
fonctionnement et d'entretien importants.
Les pompes électriques de forage ne se réparent généralement pas (sauf de petites pannes de fusibles, ...)et sont
remplacées intégralement en cas de panne, mais l'installation électrique nécessite une compétence particulière.
Les travaux sur le réseau nécessitent des connaissances de fontainerie. Bien souvent, les fontainiers, même compétents,
conservent des pratiques assez rudimentaires (réparation des fuites à l'aide de chambres à air, soudure des pièces PVC à
la flamme). Ces pratiques à faible cout se justifient lorsque les ressources du village sont faibles et que les pressions
dans le réseau sont basses. Si la pression dans le réseau dépasse quelques bars (château d'eau), les réparations et
branchements faits sans pièces adéquates peuvent générer de fuites.
Il existe souvent des programmes de formation des fontainiers (ainsi que pour les mécaniciens, réparateurs,...) soit à
l'échelle nationale, soit dispensés par des ONG. En revanche, il est préférable de ne pas investir dans un projet
technologiquement trop complexe qui nécessitera des formations lourdes (électricité,...) alors que les structures ne sont
pas en mesure de conserver le personnel formé (villages). Si des interventions ponctuelles sont nécessaires (électricité
par exemple), on peut imaginer faire appel à des personnes / structures (parfois étatiques) existantes pour procéder aux
réparations. Dans le village de Bokidiawé (Sénégal), les réparations électriques sur l'installation de pompage sont
effectuées par la Brigade des puits et forages (structure étatique) et facturées au village, alors que les réparations des
fuites sont faites par les fontainiers résidant au village.
Le recouvrement
Trois grands systèmes existent:
● le paiement ponctuel;
● le paiement au forfait;
● le paiement au volume.
Le paiement ponctuel consiste à mobiliser les ressources financières dans le village lorsque le besoin se fait sentir
(remplacement d'une pompe, rénovation d'un puits,...). Cette méthode permet de ne pas dépendre du système bancaire,
d'éviter les détournements d'argent et ne présente pas de difficultés comptables (facturation,...). En revanche, elle ne
peut plus s'appliquer lorsque les sommes à mobiliser sont trop importantes ou lorsqu'elles risquent d'intervenir dans une
période où la collectivité dispose de peu de liquidités (collectivités rurales avant les récoltes), ou lorsque qu'une réserve
doit être disponible pour faire face aux urgences ou aux réparations courantes. C'est pourquoi ce système traditionnel
est recommandé pour les petites installations (puits, ...) car les sommes à mobiliser sont faibles et qu'elles ne doivent
pas nécessairement être mobilisées dans l'urgence (période de soudure).
Le paiement au forfait (1500 Fcfa par famille et par mois par exemple) est relativement simple à mettre en place. En
revanche, ce système présente certains désavantages:
● inégalités suivant la taille la famille et la consommation effective;
● n'incite pas aux économies d'eau, notamment lorsque les habitations disposent de branchements particuliers.
Ce système est recommandé lorsque les charges à recouvrir sont faibles et les consommations limitées (pompes à main
et mini-réseaux avec borne-fontaines), mais que néanmoins le gestionnaire du réseau d'eau doit disposer d'une réserve
financière pour faire face aux imprévus.
Le paiement au volume est aisé (techniquement) aux bornes-fontaines. Mais il nécessite néanmoins la présence d'un
fontainier (qui vérifie le paiement), ce qui surenchérit le prix de l'eau. Notons que cela permet également de fixer des
emplois au village.
L'installation de compteurs chez les particuliers nécessite un système de gestion plus complexe que le paiement au
forfait ou le paiement à la borne-fontaine: releveurs capables de lire les index, service de facturation capable d'éditer les
factures et d'assurer le recouvrement des impayés, fontainiers capables d'assurer l'entretien et le remplacement des
compteurs. Ce système ne garantit pas l'absence de fraudes, notamment si des branchements clandestins sont effectués.
4 ANNEXES
Exercice 1:
Quel volume de stockage d'eaux de pluie faut-il prévoir pour satisfaire aux besoins d'une famille, alors que sous ce
climat il n'y a qu'une seule saison des pluies ?
Hypothèses: une famille de 5 personnes @ 30 l/j/pers, saison sèche de 8 mois
Volume utile minimum = 5 x 30 x (365 x 8 / 12) = 36,5 m³
(soit 60cm de profondeur utile sous une maison de 60 m2, ou une surface de 20m2 et de 2m de
profondeur utile)
Cet exercice montre que le recours au stockage de l'eau de pluie peut nécessiter (suivant le climat) des volumes de
stockage qui s'avèrent importants pour une famille.
Exercice 2::
Une pompe à main permet d'extraire un débit d'environ 1,5 m³/h. Quelle population peut-on alimenter (si le puits a une
capacité suffisante) ?
Hypothèse: pompage manuel durant 8h par jour
Volume journalier extrait = 1,5 m³/h x 8h = 12 m³
Population desservie = 12 000 l / 30 lpcd = 400 personnes
Dans une zone du Sénégal défavorable à la construction des puits, quelle population peut-on alimenter à partir d'un
puits dont la capacité est de 1 m³/h à l'aide d'une pompe à main ?'
Hypothèses: pompage manuel durant 8h par jour, le puits a un volume de stockage négligeable
Volume journalier extrait par une pompe à main= 1 m³/h x 8h = 8 m³
Population desservie par la pompe à main = 8000 l / 30 lpcd = 270 personnes
Hypothèses: débit du puits de 1 m3/h, pompage 22h par jour, soustirage de l'eau par la population à un
débit constant durant 4h, population desservie = population maximale = 730 personnes, une coupure du
pompage (2h max) n'intervient pas durant la pointe de consommation (4h)
Consommation journalière = 730 x 30 = 22 m³
Volume pompé allant directement à la population lors des 4h= 4h x 1 m3/h = 4 m³
Volume à stocker = 22 – 4 = 18 m³
Cet exercice montre qu'une pompe à main (sur un puits ou un forage) n'est adaptée que pour de petites communautés
(env. 400 personnes maximum par pompe) et que l'alimentation de communautés plus importantes nécessite de
multiplier les puits et les pompes (ce qui n'est économiquement pas raisonnable pour des populations importantes).
Il montre également que dans une situation de pénurie de la ressource en eau, le recours à un débit de pompage régulier
mais de longue durée (quasicontinu) permet de maximiser le volume prélevé et la population desservie, mais que cela
nécessite de disposer d'un volume de stockage.
Exercice 3
Un groupement de villages dispose d'un forage de capacité 60 m³/h. Quelle population peut-on espérer desservir ?
Hypothèse: consommation de 30 lpcd, coupure du pompage pendant 2h max par jour sans gêne pour les
usagers
Population desservie max = 60 000 l/h x 22h / 30 lpcd = 44 000 personnes
Quel volume le château d'eau aurait-il dans ce cas ?
Hypothèses: soustirage de l'eau par la population à un débit constant durant 4h,
population desservie = population maximale = 44 000 personnes, une coupure du pompage
(2h max) n'intervient pas durant la pointe de consommation (4h)
Consommation journalière = 44 000 x 30 = 1320m³
Volume pompé allant directement à la population lors des 4h= 4h x 60 m³/h = 240 m³
Volume à stocker = 1320 – 240 = 1080 m³
Cet exercice montre qu'un forage (ou un puits) de bonne capacité permet d'alimenter une population très importante
(attention tout de même au fait qu'aucun coefficient de pointe, sécurité, .... n'a été pris en compte).
Il montre également que pour tirer partie au maximum de la capacité d'un forage, il faut (en pompant à débit régulier)
disposer d'un volume de stockage important.
Exercice 4
Dans un village, si le prix de revient de l'eau est de 175 Fcfa/m³ et si la bassine de 20 l est vendue 10 Fcfa, quelle
population doit desservir une borne fontaine pour assurer un revenu de 1500 Fcfa/jour à son fontainier ?
Hypothèse: consommation de 30 lpcd
Prix de revient de l'eau = 175 Fcfa /m³
Prix de vente de l'eau en bassine = 1000 l / 20 l x 10 Fcfa = 500 Fcfa
Marge du fontainier par m3 vendu = 500 – 175 = 325 Fcfa / m³
Volume journalier à vendre pour garantir le salaire = 1 500 / 325 = 4,6 m³