HDR V2
HDR V2
HDR V2
transition écologique
Jean-Philippe Praene
HABILITATION À DIRIGER
DES RECHERCHES
Présentée et soutenue par
Jean Philippe Praene
Énergie et territoires :
Une approche multi-scalaire de la
transition écologique.
Jury :
à Johane
Maxime & Sarah
à mes Parents.
iii
Remerciements
L’exercice de synthèse auquel invite le temps d’une HDR est aussi un moment
privilégié où je peux posément prendre le temps de remercier celles et ceux qui
m’ont accompagné sur ce chemin de la Recherche depuis plusieurs années.
En tout premier lieu, je voudrais adresser mes profonds remerciements au Pr
Jean Claude GATINA. Plus qu’un simple directeur d’ HDR tu es et resteras un
véritable mentor qui m’inspire tout au long de mon parcours. Je te dois beaucoup,
d’avoir poursuivi ma thèse, de mettre lancé dans cette introspection qu’a été ce
manuscrit. Merci de la confiance et de la bienveillance que tu m’as accordées très
tôt dans mon parcours de jeune chercheur. Malgré nos divergences, nous avons su
cultiver cette amitié solide qui nous a permis de toujours nous retrouver sur la route
un peu plus loin et nouveau avancer ensemble.
Je voudrai saluer ici Fakra qui a été un frère d’armes ces derniers mois, embarqué
dans la même aventure que moi. Merci pour ton intégrité, pour nos longues
discussions autour de l’HDR, de notre vision de la recherche, de comment nous
avons évolué en dix ans.
Un grand remerciement à tous mes collègues au-delà des mers, je pense en particu-
lier à Hery, Luc, Vero, Jean et Bienvenue de Madagascar, mais également Pratima et
Rajesh de Maurice. Je voudrai remercier chaleureusement Dinesh Surroop, dont la
rencontre a noué une amitié très forte entre nos départements, et m’a fait grandir
rapidement dans la recherche. Merci de ta gentillesse, mais surtout de ta simplicité
exemplaire qui est la marque d’un talent immense et d’une grande qualité humaine.
Mes remerciements les plus vifs vont à Fiona, qui depuis 5 ans est ma collabora-
trice principale et une amie sur qui j’ai pu compter. Merci d’avoir accepté cet effort
intellectuel de la transdisciplinarité tant parlé et si peu approprié. Notre rencontre
scientifique a été l’objet pour moi d’un véritable virage scientifique, grâce à toi j’ai
pu m’ouvrir à une vision plus large de nos enjeux sociétaux. Merci, de la patience
qui a été la tienne pour m’initier à la thématique de l’urbanisme. J’apprécie la
scientifique exigeante que tu es et l’amie fidèle sur qui je peux compter, mille fois
merci pour ce que nous avons encore à accomplir.
Je ne peux oublier les nombreux étudiants que j’ai pu suivre tout au long de
ces dix ans. Je voudrai remercier mes doctorants que j’ai pu encadrer, je pense,
à Eve, Kelvin, Ludovic qui m’ont permis d’avancer dans les nouveaux axes de
recherche que je portent. Mais également remercier celles et ceux que je dirige qui
sont outre-mer Nausheen, Nabilah (Maurice), Lanto (Madagascar) ou à la Réunion,
Miangaly, Valentin.
Je voudrais adresser deux remerciements particuliers à deux d’entre eux. Tout
d’abord des remerciements sincères à Vanessa Rakotoson qui a été la première
thèse que j’ai eu le privilège d’encadrer. Merci Vanessa pour ta gentillesse, pour ta
confiance et pour cette première expérience d’encadrement qui m’ont donné goût à
diriger de la recherche.
Enfin mes chaleureux remerciements vont à Leslie Ayagapin qui est la première
thèse que j’ai l’honneur de diriger dans ma carrière. Merci Leslie pour nos discus-
sions riches, parfois même salvatrices qui m’ont permis de découvrir une personne
intègre sur qui j’ai pu pleinement compter cette année. Bien plus que nos débats, nos
échanges riches ont fini par nourrir une amitié sincère et réelle. Un immense merci
à toi ! Merci à toutes les deux pour votre confiance, car j’ai conscience que vous avez
été en quelque sorte des sujets d’expérimentation de mon rôle de directeur. Merci de
votre bienveillance, de votre résilience car vous m’avez conforté chaque jour dans
ce choix du métier d’enseignant chercheur que j’ai fait il y a dix ans. Á tous, je vous
souhaite la plus belle des réussites.
v
Avant-propos
L ’habilitation à diriger des recherches est une étape importante dans la vie
scientifique de l’enseignant chercheur. Au-delà de l’exercice de synthèse de
mes activités, il s’agit essentiellement pour ma part de faire une pause dans cette
course au temps, et d’éclairer mes orientations de recherche à la lumière de mon iti-
néraire passé.
Le présent mémoire est un exposé synthétique de mon parcours professionnel et
de mes travaux de recherche, depuis mon recrutement à l’Université de la Réunion,
au sein du laboratoire PIMENT 1 en 2010.
De ma première initiation à la recherche lors d’un stage à l’Université du
Kwazulu-Natal (Durban) il y a 20 ans, à mon doctorat sur le rafraîchissement solaire
à la Réunion. Mon parcours de chercheur a été l’objet de réorientation thématique au
grès des opportunités et des envies. Le fil directeur qui s’est naturellement imposé a
été celui de la transition énergétique.
Mes travaux de recherche s’intéressent à l’analyse de données, à la modélisation
et à la compréhension de la transition énergétique à différentes échelles. Ces échelles
de modélisation peuvent être temporelles allant du système de production instan-
tané d’énergie renouvelable à l’analyse des impacts environnementaux sur le cycle
de vie de l’objet d’étude. Ces échelles sont aussi spatiales, car il est primordial de pou-
voir comprendre les interactions et les dynamiques territoriales traduisant les signes
positifs ou non d’un changement. Ainsi, la notion de transition énergétique a subi,
dans ma recherche, un glissement sémantique. Allant de la modélisation des systèmes
énergétiques à l’analyse prospective des territoires, cette évolution et ouverture vers
de nouveaux champs disciplinaires a été l’occasion de s’éprouver scientifiquement et
de se questionner sur de nouvelles orientations stratégiques.
Ce manuscrit est organisé en deux grandes parties. Dans une première, j’y expose
en trois grandes rubriques les éléments marquants relatifs à mon parcours :
— Curriculum vitæ ;
— Investissement pédagogique et administratif ;
— Investissement dans l’animation scientifique et d’encadrement.
Dans une seconde partie, je présente une déclinaison de mes travaux de recherche
permettant d’éclairer mes nouvelles orientations. Cette articulation permettra de dé-
gager la trajectoire scientifique que je souhaite porter au sein du laboratoire autour
de la problématique de la transition écologique. Je présenterai dans un premier temps
mes travaux de thèse puis déclinerai autour de chaque chapitre dans les thématiques
de la ville durable, de la transition énergétique et de la qualité environnementale des
espaces bâtis.
Table des matières
Bibliographie 183
Table des figures
Parcours Académique et
Scientifique
Chapitre 1
Parcours et Curriculum vitae
Sommaire
1.1 Parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Curriculum Vitae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1 Parcours
Ma thèse de doctorat s’est effectuée au sein du laboratoire PIMENT de l’Univer-
sité de la Réunion de 2003 à 2007. Les activités de notre unité de recherche se placent
dans le contexte particulier des Zones Non-Interconnectées (ZNI) visant une autono-
mie énergétique et disposant d’un fort potentiel en ressources renouvelables. L’unité
s’intéresse donc à la fois à la maîtrise de la demande en énergie au sein des bâtiments,
quartiers ou villes, mais également à décarboner le mix électrique de la Réunion. Mes
travaux de thèse sur le rafraîchissement solaire se sont inscrits dans ce second axe
thématique.
A la suite de ma thèse en 2007, j’ai été ATER 1 en physique au sein du département
de Sciences du Bâtiment et de l’Environnement. Au cours de cette même année, je
me suis associé à deux autres docteurs du laboratoire pour créer un bureau d’études
en acoustique, énergie et environnement. À ce titre, j’ai occupé un statut de consul-
tant au sein de cette entreprise durant six années. Cette expérience professionnelle
a été particulièrement marquante. En effet, cela a été pour moi une opportunité de
travailler sur une étude particulière qui a été celle de l’impact acoustique du tracé de
1. Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
4 Chapitre 1. Parcours et Curriculum vitae
2. Professeur Agrégé
3. Unité de formation et de Recherche des Sciences de l’Homme et de l’environnement
1.2. Curriculum Vitae 5
– Formation
2003-2007 Doctorat ès Sciences Physiques – spécialité Génie des procédés, sou-
tenue à l’Université de la Réunion, Titre :Intégration et modélisation
de composants d’un système de rafraîchissement solaire couplé
au bâtiment.
2001 DEA Mécanique et Énergtique, INPL de Nancy – Université de la
Réunion
2000 Maîtrise de Physique et Applications - Université de la Réunion
1999 Licence Sciences Physiques, spécialité chimie – Université de la
Réunion
– Expérience professionnelle
2010-2020 Maître de Conférences, Laboratoire PIMENT, Université de la
Réunion
2007-2013 Ingénieur d’étude en confort thermique, acoustique et environne-
ment, Bureau d’études AIEE, Le Tampon
2008-2009 Enseignant contractuel, Conservatoire des Arts et Métiers :
Thermodynamique, Energies renouvelables, Le Port
2008-2009 Enseignant Agrégé contractuel, Département Génie Civil,
IUT de la Réunion
2003 Chargé d’études, Cabinet Louis Lengrand et Associés, Paris
2002 Enseignant contractuel Physique/Chimie, Académie de la
Réunion
1999 Assistant de recherche (Stage de recherche de 5 mois) University
of KwaZulu Natal - Afrique du Sud
1999 Enseignant contractuel Lycée Lislet Geoffroy - Académie de la
Réunion
6 Chapitre 1. Parcours et Curriculum vitae
– Thèmes de recherche
2004-2012 Rafraichissement Solaire : (i) Etude de capteurs solaires thermiques ; (ii)
Modélisation thermodynamique et couplage de systèmes de produc-
tion ; (iii) Expérimentation et banc d’essais de capteurs.
2012-présent Diagnostic et Analyse territoriale : (i) Etude de potentiel de production
d’énergies renouvelables ; Caractérisation des profils de consommation
territoriaux ; (iii) Analyse de Cycle de Vie.
2016-présent Analyse de données / Scénarios : (i) Analyse factorielle et classification ;
(ii) Construction d’indicateurs composites de durabilité ; (iii) Devélop-
pement d’outils / Modélisation de scénarii énergétiques.
2018-présent Prospective : (i) Approche prospective de la transition énergétique ; (ii)
Création de scénarios.
Responsabilités Pédagogiques
Reviewer pour les journaux : Applied Energy, Renewable and Sustainable Energy
Reviews, Environmental Development, Applied Thermal Engineering, Recent Pa-
tents on Mechanical Engineering, Building Simulation, Energies, Buildings (MDPI),
Environment and Planning B, Utilities Policy.
Coopération scientifique
— Dépôt d’un projet Erasmus avec University of Mauritius 2020-2023, en cours ;
Sommaire
2.1 Activités d’enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Responsabilités pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.1 Responsable de la 1re année de Licence Génie Civil . . . . . . 14
2.2.2 Responsable de Masters . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Promotion de la formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1 Innovation pédagogique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.2 Internationalisation des formations de Master. . . . . . . . . . 18
2.3.3 Projet Européen FESTII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Activités de responsabilité collective . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.1 Vice-Doyen Formation et Insertion professionnelle au sein de
l’UFR SHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.2 Responsabilités au sein de l’Université. . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.3 Activités hors les murs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.5 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
recrutement en 2010, je suis passé du contexte pédagogique d’un IUT, cadré par un
PPN 2 et un public sélectionné, à celui d’une faculté, où le challenge est de pouvoir
capter l’intérêt des étudiants de première année et de les accompagner sur la voie de
la réussite en licence.
La jeunesse de mon département de rattachement (SBE), m’a permis de m’impliquer
dès le départ dans la vie et le développement de ce dernier. En effet, le département
a été créé en 2006 et comptait lors de mon recrutement cinq titulaires. L’offre de
formation proposant deux parcours en licence et deux mentions de Master, j’ai ainsi
été dès mon recrutement en responsabilité pédagogique, et ce, jusqu’aujourd’hui.
Initialement recruté pour des enseignements dans le domaine du solaire, mes
enseignements se sont ouverts au champ plus général des Énergies renouvelabes.
À ce jour, je coordonne les enseignements de la L1 au Master 2 sur les questions
des énergies renouvelables. En collaboration avec le Professeur Harry Boyer, nous
organisons également les enseignements autour de la Thermique et de la Conception
bioclimatique. L’essentiel de mes enseignements s’effectue au sein de ma faculté.
Le tableau 2.1 ci-dessous résume les principaux enseignements dispensés dans les
différentes années de formation en moyenne par année. Depuis 2010, ma charge
d’enseignement est de l’ordre de 330 HTD par an. Ce volume important s’explique
par le déficit dans le taux d’encadrement d’enseignants chercheurs au sein de notre
département. Toutefois, j’ai pu réduire mes heures d’enseignement à moins de 300 h
depuis 2018.
L’ensemble des enseignements listés dans le tableau 2.1 ont été entièrement créés,
car ils n’étaient pas forcément présents dans la précédente accréditation de l’offre
de formation sous le même format. Le renforcement de ma recherche, ces dernières
années en lien avec l’urbanisme, m’a également permis de m’ouvrir à des enseigne-
ments avec ce champ de recherche. Ces cours ont été l’occasion de créer un lien entre
les cours d’énergétique souvent orientés sur les systèmes de production et le terri-
toire concerné.
Outre les enseignements classiques, notre métier d’enseignant nous amène à enca-
drer bon nombre d’étudiants. Durant ces neuf années, j’ai encadré chaque année trois
à cinq stages d’un niveau L3 à M2 par an, aussi bien les parcours urbanisme ou génie
civil. Les stages de recherche ont été pour moi les premières expériences d’accom-
pagnement et de formation d’étudiants par la recherche. Les thématiques de stage
sont liées à mes champs de recherche et de ce fait essentiellement orientées autour
de la thématique de l’énergie. De plus, le suivi des stagiaires m’a permis d’une part
de détecter de futurs candidats potentiels pour une poursuite en doctorat. J’ai ainsi
pu initier cinq thèses de 2014 à aujourd’hui à partir de ces encadrements de stage.
motion de notre département pour des manifestations internes ou externes. Les docu-
ments portent à la fois sur la présentation d’une mention formation, des débouchés et
détails y afférant, mais également sur les données à remonter lors des bilans Hcéres 5 .
A titre illustratif, la Figure 2.1 présente un visuel d’exemple de documents que j’ai pu
produire.
— Classes inversées ;
— Communauté d’apprentissage ;
— Travaux de terrain.
avec le département Génie Civil mais également les échanges en recherche avec le
laboratoire CUBES 9 qui travaille sur les problématiques de la ville. Ce projet se dé-
roulera jusqu’en 2022 et démarre en octobre 2019. Nous avons ainsi souhaité étendre
le réseau de coopération à un autre pays de la zone Océan Indien afin de diversifier
et de permettre l’intégration d’enseignants anglophones dans nos unités d’enseigne-
ment.
"Master Génie Civil, parcours Structures et Travaux Publics" –
J’ai participé au montage et à la mise en œuvre d’une seconde délocalisation de notre
Master GC à l’Université des Mascareignes de Maurice. Ce parcours s’intéresse à une
montée en compétences et une offre plus étayée pour nos étudiants dans le domaine
du génie civil, avec une ouverture sur les enjeux environnementaux. Ce récent par-
tenariat nous permet de poser un peu plus le rayonnement du département SBE dans
la zone OI.
Outre mon implication dans le montage des précédents projets, je m’implique
toujours dans le développement de la coopération régionale en formation et re-
cherche. Le département SBE a délocalisé depuis 2019, la 3e année de licence de GC
parcours SE3B à l’Université des Comores. Dans le cadre de cette formation, j’inter-
viens sur des modules de formation en lien avec l’étude des systèmes énergétiques
renouvelables. Nous ouvrons également les deux années du parcours EBENE, au sein
desquels j’assurerai toujours des cours dans le cadre de la planification énergétique,
et des énergies renouvelables.
Enfin, dans le cadre d’une collaboration initiée en recherche avec University of Mau-
ritius sur des travaux de recherche sur les milieux insulaires, j’ai souhaité étendre
nos échanges également au cadre de la formation. Le projet est actuellement en dé-
pôt dans le cadre d’un échange ERASMUS de 36 mois. L’objectif de ce programme est
de faire en sorte que certaines UEs du Master VEU, soient dispensées entièrement en
anglais. D’autre part, il s’agit pour nous d’une montée des compétences en anglais et
de nous familiariser à d’autres pratiques pédagogiques étrangères.
— Madagascar [2] ;
— Maurice [2] ;
— Comores [1] ;
— Açores [1] ;
— Laguna [1] ;
— La Réunion [1] ;
L’objectif de cette action est de renforcer les capacités des établissements à produire
un enseignement dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité éner-
gétique en adéquation avec les besoins du marché et de la société. De plus, ce projet
s’adjoint également l’ambition de la définition d’une stratégie et d’une réglementa-
tion régionale des politiques énergétiques au niveau de l’Océan Indien. A l’instar de
ce qui est observé dans les pays de l’ACP 11 , i.e. une massification de l’enseignement
supérieur et le faible accès à des opportunités de financement a amené la mise en
œuvre de ce consortium à la demande de la Commission de l’Océan Indien (COI). Le
projet est piloté par le bureau de l’océan indien de l’AUF 12 pour une durée de 36 mois
jusqu’à janvier 2023, pour un montant total maximum de l’ordre de 700 ke.
10. Formation et Enseignement Supérieur pour la Transition énergétique dans les territoires Insu-
laires et en Indianocéanie
11. Afrique, Caraïbes, Pacifique
12. Agence Universitaire de la Francophonie
2.4. Activités de responsabilité collective 21
que sont les NOF ou bilan de formation, ma fonction m’a permis au quotidien de
rencontrer les étudiants de tout bord, lors de nombreux salons de l’éducation ou
journées d’informations dans les lycées. J’ai participé ainsi en tant que Vice-doyen
à la promotion des formations de l’UFR SHE, auprès des étudiants aussi auprès de
décideurs politiques et autres entreprises qui accueillent de plus en plus les étudiants
issus de nos formations.
la forme de conférences afin d’illustrer les rendus et les attendus au niveau des re-
19. Conservatoire National des Arts et Métiers
20. Institut français du froid industriel
21. Ecole Supérieur Polytechnique d’Antananarivo
24 Chapitre 2. Détails des activités pédagogique et collective
2.5 Synthèse
Durant ces dix premières années dans ma carrière d’enseignant-chercheur au sein
de l’UR, j’ai dû relever plusieurs challenges pédagogiques en fonction de mon dé-
partement d’appartenance. En effet, le cadre d’un IUT, régi par un PPN m’a permis
dans un premier temps de mettre en place et de consolider mes enseignements dits
classiques tels que la thermique ou la thermodynamique à un niveau licence. Cette
première étape plus qu’intéressante, m’a surtout été utile dans l’optique de dévelop-
pement de formations non-tubulaires. J’ai pu ainsi maintenir une interaction per-
manente avec d’autres champs, dans mon cas à l’IUT de la Réunion, il s’agissait de
l’énergie et du génie civil. En 2010, lorsque j’ai rejoint le département SBE, les en-
jeux et challenges étaient tout autres. Nous étions une petite équipe pédagogique
dont l’ambition a été de forger une offre transdisciplinaire autour des enjeux de la
construction durable en milieu tropical, de l’énergie et de l’environnement. Ainsi,
ce challenge m’a offert l’opportunité d’expérimenter différentes approches pédago-
giques innovantes afin de m’adapter au mieux aux différents publics d’apprenants. Le
département a toujours eu une approche liée avec le monde du Génie Civil et de l’Ur-
banisme au sein de son offre de formation. La jeunesse de notre département exige
une implication forte de son équipe pédagogique dans les responsabilités et autre
activités externes de promotion de nos formations. Bien que très chronophages, ces
activités demeurent très enrichissantes, et m’ont permis de faire le lien entre les dif-
férents services de l’université et nos besoins quotidiens d’enseignant. Enfin l’un des
points forts auquel je participe, et que je continue de développer est le renforcement
de notre coopération régionale. En effet, notre département est aujourd’hui le pre-
mier de l’UR en termes de formations délocalisées, et d’internationalisation des for-
mations. Nous avons été depuis ces trois dernières années lauréat de six programmes
ERASMUS+ de formation avec les pays de l’Indianocéanie. Cette coopération a d’au-
tant plus sens qu’elle trouve écho dans les axes stratégiques de la politique de notre
établissement autour du rayonnement de l’UR dans l’Indianocéanie.
Chapitre 3
Détail de mes activités d’animation
scientifique
Sommaire
3.1 Animation scientifique interne et externe . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.1 Séminaires de doctorants à l’échelle du laboratoire . . . . . . 26
3.1.2 Thème : Efficacité énergétiques des espaces bâtis (E3B) . . . . 26
3.1.3 Organisation de conférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1.4 Séjours invités au sein d’équipe de recherche . . . . . . . . . 29
3.1.5 Actions de dissémination et vulgarisation scientifiques . . . . 29
3.2 Encadrement de travaux de recherche . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.2.1 Encadrement de thèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.2.2 Direction de thèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.2.3 Encadrement Post-doctoral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2.4 Projets de thèses 2021 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.2.5 Synthèse encadrement de la Recherche . . . . . . . . . . . . . 41
3.3 Production scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.3.1 Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.3.2 Revues internationales en évaluation . . . . . . . . . . . . . . 46
3.3.3 Revues internationales avec comité de lecture . . . . . . . . . 46
3.3.4 Chapitre d’ouvrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.3.5 Conférences Internationales avec comité de lecture . . . . . . 48
3.3.6 Conférences Nationales avec actes . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.3.7 Conférences invitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.3.8 Symposiums . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.3.9 Rapports de projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
transition, qui a été pour moi également l’occasion de me questionner sur les axes
de recherche que je souhaitais porter dans le futur. Ainsi, dès le début de mon
recrutement, j’ai pu participer à l’animation scientifique du laboratoire en interne et
en externe. Bien que le laboratoire dispose d’une certaine reconnaissance régionale
et nationale, il demeure important de toujours valoriser les travaux menés.
Les différentes actions ont eu pour principal intérêt de garder le lien avec les acteurs
du domaine de l’énergie et de l’environnement du territoire réunionnais, et de
porter à leur connaissance les compétences développées localement, à un niveau
national et international. Les conséquences des actions ont essentiellement permis
d’augmenter notablement les collaborations de recherche avec les entreprises et
collectivités locales à travers des thèses CIFRE, consortium de projet ou encore
contrat post-doctoral. La mise en place de ces coopérations a contribué à assurer
un rayonnement scientifique autour des projets portés par des acteurs réunionnais
dans le domaine de l’aménagement, de l’énergie et de l’environnement.
à la fois dans les lycées pour sensibiliser les futurs bacheliers aux opportunités du mé-
tier de chercheur, mais également à des regroupements organisés par le rectorat. En
2016, j’ai également participé au salon de l’enseignement supérieur à Antananarivo.
L’objectif de présenter plus largement les débouchés que propose l’UR dans le do-
maine de sciences technologie et santé.
Parallèlement aux salons, j’ai participé aussi aux Fêtes de la Science. L’objectif de me-
ner des actions de sensibilisation auprès du grand public sur les problématiques de la
transition écologique, mais également, la présentation d’application et d’application
pratiques en lien avec les énergies renouvelables.
FORUM RÉGIONAL DES ÉNERGIES DURABLES – En 2019, j’ai été invité pour
proposer une conférence sur les enjeux sociétaux de la transition énergétique dans
l’Indianocéanie. J’ai pu ainsi présenter des travaux de recherche conjoints entre Ma-
dagascar et la Réunion sur la prospective énergétique dans des territoires insulaires
intitulé : "Des énergies fossiles aux énergies renouvelables : tour d’horizon et scénario à
long terme de Madagascar". Ce forum nous a été également l’occasion de rencontres
de nombreux acteurs locaux et internationaux sur les enjeux de la transition en mi-
lieu insulaire.
VULGARISATION GRAND PUBLIC – Chaque année, je participe au sein de dif-
férentes associations ou collectivités à des opérations de vulgarisation scientifique de
mes thématiques de recherche. J’ai ainsi été invité au Rotary Club Saint Pierre/Entre-
deux pour une conférence sur la transition énergétique, voir Figure 3.2. Cette inter-
vention m’a permis d’étendre mon réseau d’acteurs locaux dans le secteur socio-
économique et politique. Cela a eu pour fruit immédiat de me permettre des nou-
veaux contacts rapides qui aboutissent en ce moment en la finalisation de différents
projets de thèse. En 2021, une conférence sera proposée à Antananarivo en partena-
riat avec l’Alliance Française, sur la thématique de l’analyse de cycle de vie appliqué
au secteur de la construction et de l’énergie.
chaque année le rôle de tuteur pédagogique pour les stagiaires en énergie, mais éga-
lement en urbanisme. De plus, je propose systématiquement deux ou trois sujets de
recherche de niveau master. Compte tenu du volume trop important d’étudiants en-
cadrés en dix ans, je retiens pour les stages proposés que ces stages m’ont permis de
travailler avec des candidats qui présentaient un profil intéressant pour une pour-
suite en thèse de doctorat. Ainsi, j’ai pu mettre en place cinq thèses et deux projets
actuellement en cours en dix ans.
Ainsi cett partie ne sera consacrée uniquement aux thèses et contrat post-doctoral.
Les thèses que j’ai initiées sont essentiellement en lien avec deux parcours de forma-
tion ; le Master VEU (Réunion) et le Master Génie Civil parcours EBENE (Madagas-
car). Ainsi les sujets qui seront abordés ci-dessous traitent des trois aspects de mon
travail de recherche : l’énergie, l’environnement et les espaces bâtis.
Dans le cadre des différents programmes de coopération de type ERASMUS + , Fi-
nancement AUF ou encore les bourses BGF 4 j’encadre également des étudiants de
tout horizon, à titre d’exemple :
— J’ai accueilli deux étudiants de 5e année à l’EIVP 5 . L’objet de leur stage avait
été pour l’un l’étude des régions ultrapériphériques de l’Europe et pour l’autre
la stratégie de développement des énergies renouvelables pour la transition
énergétique de la Réunion ;
— J’ai travaillé également durant neuf mois avec Maxime KAUFF de l’Université
des Sciences appliquées de Trèves sur "Perception et acceptabilité des énergies
renouvelables par la population de l´île de la Réunion" ;
— J’ai accueilli également plusieurs étudiants ingénieurs ou en Master pour des
4. Bourses du Gouvernement Français
5. École des ingénieurs de la ville de Paris
32 Chapitre 3. Détail de mes activités d’animation scientifique
stages de recherche niveau bac + 5, sur des thèmes liés à l’analyse de données
ou encore la modélisation de la production énergétique renouvelable à l’échelle
d’un système ou d’un territoire.
Figure 3.3 – Répartition des thèses encadrées ou dirigées selon les thématiques du
laboratoire.
— FEDER ;
— INTERREG ;
— ADEME ;
— CIFRE ANRT ;
— Higher Education Commission of Mauritius.
3.2. Encadrement de travaux de recherche 33
Dans les trois thèses présentées ci-dessous je suis en co-direction des travaux sur trois
thèmes différents : l’environnemnent, l’énergie et l’urbanisme.
treaty signed by 195 countries aiming to reduce their emissions contributing to global war-
ming. In order not to exceed two degrees, long-term mitigation scenarios converge towards
reducing the global GHG emissions to 40-70% by 2050 and emissions levels of zero or below
in 2100. SIDS rely heavily on fossil fuels to meet their energy needs, especially for electri-
city generation and transport and therefore are extremely vulnerable to exogenous econo-
mic shocks and supply volatility. One strategy to address the economic and environmental
challenges is to transition from fossil fuel to renewable energy resources. Without access to
sustainable energy, the African SIDS cannot unfold development goals including economic
growth, health, security and most importantly education of the future generation. Conse-
quently, it is of prime importance to devise plans to optimise the current energy system and
strategies to achieve 100% electrification rates to enable structural transformation in SIDS.
The aim of this study is to investigate the pathways to optimise the electricity generation
using renewable energy resources and decarbonise the energy sector in African SIDS. The
specific objectives of this thesis are :
— To develop an energy optimisation model with respect to cost for the SIDS and exa-
mine potential pathways to increase the renewable energy shares ;
MAROONER : "Qualité de vie dans les quartiers réunionnais, lecture dialectique des
représentations des habitants et gestionnaires du territoire".
Anne Lise GRONDIN – Valorisation des matériaux recyclés issus des déchets
agricoles dans le secteur de la construction.
Financement : ANRT [Mairie de Saint Joseph] – Université de la Réunion, Taux d’enca-
drement 30%, 2021. Direction : Dr Fiona Bénard.
résumé – L’opposition entre le rural et l’urbain est aujourd’hui encore main-
tenu par les pratiques et les représentations spatiales. Dans un contexte géographique
contraint comme celui de la Réunion qui a connu une urbanisation forte les séparations
dichotomiques semblent vouloir s’effacer à la lumière d’un discours politique prônant la
reconnaissance du caractère spécifique de la ville rurale et de ses spécificités. Ainsi, cette
thèse est d’observer la question de l’attractivité de ces territoires ruraux au regard du
dynamisme de la population. Par quels mécanismes peut-on aider au développement de
ces territoires des Hauts et participer ainsi au rayonnement global de la commune tout
en gardant le côté traditionnel et identitaire du territoire ? Quelles sont toutes les formes
d’attractivité de ces territoires ? De l’attractivité résidentielle à l’attractivité touristique,
en passant par l’attractivité économique, quels sont les leviers à activer pour trouver un
équilibre entre toutes ces formes d’attractivité et l’identité territoriale ? Comment mettre
en place un aménagement soutenable du territoire en lien avec les besoins de construction
d’espaces bâtis et de développement d’activités.
— Formation Régionale – Le second point qui est tout aussi important, concerne
l’Indianocéanie, j’y inclus bien évidemment la formation locale. En effet, les oppor-
tunités ne sont pas aussi nombreuses à la Réunion, ou dans la zone O.I. pour des
étudiants souhaitant poursuivre en thèse. Ainsi grâce à nos formations délocalisées,
mais également aux enseignements que je dispense dans d’autres formations de
la zone, cela me permet de rencontrer de nouveaux candidats. Mon objectif est de
contribuer significativement à une montée en compétences sur la recherche régionale
et à l’accompagnement d’une relève locale et régionale.
Ainsi, mon approche de l’encadrement se fait essentiellement sur la base d’une relation
interpersonnelle détendue et de confiance, dans laquelle je veux soutenir et encourager le
doctorant dans son cheminement. À chaque direction de thèse, j’ai explicité l’engagement
mutuel que cette aventure représentait, et des moments difficiles que nous aurions à franchir
ensemble. Les thèmes que je propose font partie des axes de recherche que je souhaite
développer dans les années à venir. Mon idée de former mes collaborateurs de demain, qui
me permettront de forger un réseau de collaboration et d’opportunités dans la zone O.I.
Afin de pouvoir faire un point, sur mes débuts en tant qu’encadrant j’ai demandé à
mes doctorants de me faire un retour sur notre collaboration et en particulier sur quels
points je devrai travailler pour améliorer mon suivi. Comme j’ai pu le dire en préambule,
nous ne sommes pas formé à diriger la recherche. Et c’est un peu dans une approche quasi
expérimentale d’essais erreurs, que je tente aujourd’hui de définir les contours de semble
être pour moi "diriger la recherche". Pour ce faire, j’ai proposé un questionnaire anonyme et
un espace d’expression libre pour que mes doctorants donnent leur avis et me fassent des
propositions d’amélioration de mon management de la recherche. Six des huit doctorants
que je suis y ont répondu, les résultats sont présentés à la Figure 3.4. Ils reflètent les
valeurs moyennes des réponses au sondage. Ainsi, la perception de mes doctorants de notre
collaboration est plutôt positive. Malgré le nombre important de personnes que j’encadre ou
dirige, mes doctorants semblent s’y retrouver dans le type de pilotage de la thèse que j’ai
mis en place. Cela me conforte également dans les critères qui m’ont à ce jour permis de
faire un choix dans le recrutement des doctorants que je dirige à l’heure actuelle.
Au final, l’espace de propositions a mis en évidence un élément sur lequel je dois avoir une
attention particulière les prochaines années au vu du volume potentiel de thèses encadrées et
de nombre de thèses dans l’océan indien. En effet, la régularité des rencontres individuelles
est une attente forte des doctorants, cela est relevé également dans le questionnaire. Mon
souhait est de développer une forte coopération régionale à travers la co-direction de thèses
dans la zone O.I., qui m’amène d’ores et déjà à réfléchir à la structuration des rendez-vous
et des travaux à distance. Afin d’anticiper cela, j’ai mis en œuvre deux projets PHC et un
ERASMUS+ actuellement qui vont accompagner des mobilités courtes ou longues durée de
mes doctorants étrangers sur l’année 2020 et 2021.
Ma méthode d’encadrement doctoral repose à l’heure, sur plusieurs points qu’il me semble
indispensable de mettre en place afin de réussir en toute sérénité des travaux de recherche
en commun :
— Manager la relation Directeur - doctorant, en apprenant de ce dernier, afin de com-
prendre comment aborder les enjeux, les problèmes etc. auxquels nous aurons à faire
face durant la thèse ;
— Fournir les outils et méthodes adaptés au démarrage de la thèse afin d’organiser le
développement de ses compétences et la montée en autonomie ;
— Structurer et organiser les 3 années de thèse afin d’avoir une vision clair des enjeux
de la thèse à chaque étape et responsabiliser le doctorant ;
— Encourager et accompagner le doctorant dans la valorisation de ces travaux.
— Diversifer le champ de compétences du doctorant en le faisant participer à d’autres
projets de recherche ou en l’incluant dans nos champs de formation.
44 Chapitre 3. Détail de mes activités d’animation scientifique
Structuration de laboratoires & École doctorale – Je suis depuis cette année 2020,
également dans l’équipe scientifique qui accompagne deux structures de la Zone OI à savoir
l’Université des Comores et les ISTs de Madagascar dans leur mise en œuvre de laboratoires
et école doctorale. En effet, les trois ISts de Madagascar ont fait le choix depuis plusieurs an-
nées de s’orienter vers une structuration en laboratoires de recherche. Mon intervention au
sein de cette transition est depuis deux dans l’appui à la formation des doctorants et jeunes
chercheurs à la Recherche. Puis de façon plus précise, mon implication a porté auprès du DG
de l’IST d’Antananarivo sur la définition des axes stratégiques à porter dans les prochaines
et du pilotage scientifique à définir afin de mettre en place ces structures. Concernant les Co-
mores , ma participation est pour l’heure encore à ces débuts, car je participe principalement
à l’appui scientifique de doctorants et d’une thèse que je devrais codiriger en 2021. En ce
sens, ma jeune expérience de direction de thèse s’avère être une aubaine pour un partage des
approches du management de la Recherche en particulier dans le cadre de travaux de thèses.
3.3. Production scientifique 45
Table 3.2 – Référencement des revues dans lesquelles les articles ont été publiés.
CHAP.[3] Gusev, A. L., Saint-Gregoire, P., . . . D. Morau, Praene, J. P.. (2008). Modelling and ele-
ments of validation of solar drying : application to activated sludge drying of waste wa-
ter. Special issue of the International Scientific Journal for Alternative Energy
and Ecology.
ACTI.[11] Marc, O., Guillou, P., Sinama, F., Lucas, F., Praene, J.P., Castaing-Lasvignottes, J.
(2015). Modeling of a thermal storage system incorporated into a solar cooling ins-
tallation in an office building, The 28th ECOS2015 (FRANCE)
ACTI.[12] Letexier, B., Marc, O.,Praene, J.P., Lucas, F. (2012, February). Sensitivity analysis of a
solar cooling system. In ASME 2012 11th Biennial Conference on Engineering
Systems Design and Analysis (pp. 279-288). American Society of Mechanical Engi-
neers.
ACTI.[13] Praene, J. P., Mara, T. A., & Lucas, F. (2010, September). Optimization of the heat
production of a solar cooling plant : Sensitivity Analysis. World Renewable Energy
Congress XI.
ACTI.[14] Praene, J. P., Bastide, A., Lucas, F., Garde, F., & Boyer, H. (2007, June). Simulation And
Optimization of a Solar Absorption Cooling System Using Evacuated Tube Collectors.
9th REHVA World Congress’ WellBeing Indoors’, CLIMA 2007.
ACTI.[15] Praene, J. P., Garde, F., & Lucas, F. (2005, August). Dynamic modelling and elements
of validation of solar evacuated tube collectors. Ninth international IBPSA confe-
rence.
ACTI.[16] Praene, J. P., Garde, F., & Lucas, F. (2005, January). Steady state model of a solar eva-
cuated tube collector based on sensitivity analysis. ASME, International Mechani-
cal Engineering Congress and Exposition, Orlando, Florida, USA.
ACTN.[7] Marc, O., Praene, J. P., Letexier, B., Castaing-Lasvignottes, J., Sinama, F., Lucas, F.
(2012). Optimisation des performances d’une machine à absorption utilisée dans une
installation de rafraichissement solaire et fonctionnant à charge partielle. IBPSA,
Chambéry, 6-8.
ACTN.[8] Praene, J. P.,(2012). Solar energy for a brighter future : Le rafraïchissement solaire.
Conférence Innovation solaire, TEMERGIE.
ACTN.[9] Marc, O., Praene, J. P., Letexier, B., Castaing-Lasvignottes, J., Sinama, F., & Lucas,
F. (2012, May). Modélisation dynamique, simulation et éléments de validation expéri-
mentale d’une machine à absorption, utilisée dans une installation de rafraîchissement
solaire. SFT).
3.3.8 Symposiums
SY.[1] Praene, J. P.,(2017). Vulnérabilité énergétiques dans une société post-coloniale. 3ème
journée d’études du réseau Humanités Environnementales à La Réunion, Le
Tampon, Réunion.
SY.[2] Benard, F.,Praene, J. P.,(2017). Mesurer la vulnérabilité énergétique d’un territoire. 1e
Colloque de la Transition Énergétique à l’Épreuve des Territoires, Le Tampon,
Réunion.
C ette partie propose une vue d’ensemble de mes principaux axes de recherche que
j’ai développée au sein du laboratoire depuis 10 ans. J’ai ainsi retracé de façon quasi
chronologique les étapes qui m’ont menée jusqu’à mes travaux actuels.
Cette déclinaison est particulièrement intéressante, car elle permet de mettre en lumière
l’évolution de mon parcours. Je me suis en effet intéressé dans un premier temps à la ques-
tion de la transition énergétique à travers les systèmes de production renouvelable. Cette
approche permet de répondre à une demande toutefois, il ne m’était pas possible d’avoir une
vue d’ensemble des enjeux du territoire. C’est donc pour cette raison que nous nous sommes
intéressés aux sciences des données pour nous permettre un changement d’échelle d’analyse
et de migrer à l’échelle d’un territoire.
Ces nouvelles approches ont permis d’alimenter nos analyses sur les questions d’aménage-
ment durable, de construction des indicateurs permettant d’évaluer le degré de vulnérabilité
des territoires. Cela nous a également permis de mettre en place de nouveaux travaux néces-
sitant des données fiables à savoir la prospective énergétique et l’analyse de cycle de vie.
Cette partie va donc dresser ce cheminement de 10 ans au sein du laboratoire PIMENT, avant
proposer une ouverture sur de récents projets de recherche que sont initiés actuellement ou
en cours de dépôt.
Chapitre 4
Contexte général
Sommaire
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4.2 Travaux de thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.2.1 La production de froid solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2.2 Modélisation et expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.3 Problématique et positionnement de ma recherche . . . . . . . . 71
C ette section de mon mémoire d’HDR présente la logique de mon parcours de cher-
cheur au sein du laboratoire. Cet éclairage est d’autant plus important qu’en dix ans,
j’ai réorienté ma thématique de recherche et que dans le même temps le laboratoire s’est
structuré autour de nouvelles thématiques tel que l’énergie, l’urbanisme et l’environnement.
Il m’a donc semblé judicieux de poser clairement ce contexte qui éclaire mes choix en matière
de développement de la recherche depuis plus cinq ans.
4.1 Introduction
La nécessité d’une transition énergétique et écologique vers une société bas carbone,
moins énergivore, vers des modèles économiques plus soutenables est aujourd’hui sans
équivoque. Ces questions traversent les disciplines et leur font se côtoyer pour relever
ce défi de la transition. L’exigence de questionnements, d’expérimentations, mais surtout
d’actions est d’autant plus un impératif que les territoires à l’instar des PEID 1 ou des ZNI 2
sont particulièrement vulnérables,[Briguglio 1995]. Ces vulnérabilités peuvent prendre
différentes formes i.e. : géographique (isolement, taille des îles, biodiversité...), historique
(poids d’une empreinte postcoloniale) et socio-économiques (fragilité de l’emploi, taille
des marchés...), [Garabedian 2011]. On trouve ainsi dans l’histoire de la Réunion, un
certain nombre de pratique importées de la France hexagonale, qui ne sont pas totalement
pertinentes et adaptées au contexte local.
C’est donc dans cette logique que c’est développé le laboratoire PIMENT depuis 28 ans.
Répondre à des enjeux en climat sub-tropical, en mettant en œuvre des outils et méthodes
reproductibles à d’autres territoires insulaires, tel a été la politique de développement
du laboratoire. En amont de la création du laboratoire des travaux se sont intéressés
aux questions de l’énergétique à la Réunion sous différents aspects : gisement solaire,
énergétique dans l’industrie sucrière, thermique du bâtiment, [Boyer 1999b].
nous ouvrir vers de nouveaux champs en interaction avec nos compétences et domaines
historiques. Lors de notre dernière évaluation Hcéres,[Hcéres 2019], il a ainsi été relevé que
le domaine majeur de recherche du laboratoire est celui de l’énergie, et que ces travaux
trouvent encore plus de sens compte tenu des conditions climatique et géographiques
auxquels elles s’appliquent.
Les différentes "mutations" choisies par les membres du laboratoire ont permis d’animer
des nouvelles dynamiques de recherche et de saisir les opportunités d’interaction avec le
tissu économique local et les laboratoires de la zone O.I. Notre histoire nous montre bien
la nécessité de la prospective s’appuyant sur son ADN pour mûrir de nouveaux thèmes
de recherche avec nos axes stratégiques. Le laboratoire jouit ainsi d’un rayonnement local
remarquable dans les domaines de la construction en milieu tropical, de l’énergie et de
l’environnement. Clairement orienté sur les approches systémiques, la modélisation des
systèmes complexes (bâtiments, production d’énergie, stockage) et les outils mathématiques
associés, [Mara 2017, Mamode 2017], depuis plusieurs années, nous avons étendu nos
travaux à d’autres échelles d’analyse que sont les quartiers, les villes ou le territoire dans son
ensemble. Les travaux ont porté à la fois sur des diagnostics du territoire, [Bénard-Sora 2016],
ou l’étude de gisement ou potentiel énergétique [David 2018, Praene 2017a].
C’est donc dans cette logique de nouvelles échelles que j’ai développé mes travaux durant
ces dix dernières années, depuis mon doctorat. Je présenterai plus en détails mon positionne-
ment de recherche à la fin de ce chapitre. Ces échelles d’analyse concerne différents champs
dans lesquels je m’investis. La Figure 4.1 résume les axes majeurs où je m’investis ces der-
nières années.
thèse. Ma thèse était co-financée par l’ADEME et la Région Réunion. Mes travaux s’inscri-
vaient dans un contexte politique local volontariste de promotion des énergies renouvelables
qui permettrait à la Réunion de se singulariser en amorçant rapidement un virage vers l’auto-
nomie énergétique. Pour autant les circonstances n’étaient pas nouvelles. Dès les années 90,
le PCR 5 par la voix de Paul Vergès alertait déjà les effets du changement climatique auxquels
nous devrions faire face. Le modèle d’une évolution vers l’autonomie énergétique, malgré
un accueil mitigé, avait été présenté à l’UNESCO en 1999. Ainsi Paul Vergès parvient à ins-
crire les enjeux du dérèglement climatique comme une priorité nationale, par la création de
l’ONERC 6 en 2001. Par conséquent ces espaces insulaires n’était plus vue uniquement au
prisme de leur vulnérabilité mais comme de véritables laboratoires d’observation du chan-
gement climatique et d’expérimentation de stratégies d’adaptation à ces effets. En cohérence
avec les enjeux territoriaux, notre laboratoire développe deux thématiques complémentaires
dans cette problématique de la transition énergétique :
— Maîtrise de l’énergie | Où comment contenir l’intensité énergétique du territoire
– à travers des conceptions de bâtiments plus adaptés au climat, un report modal et
un changement des usages en termes de déplacements ;
— Décarbonisation du mix énergétique | Effacer l’importation d’énergies fossiles
pour la production d’électricité et pour le transport (à moyen terme).
Mon travail de thèse dont je vous propose à présent une synthèse aspirait à répondre aux
enjeux du second axe sur un secteur particulier celui du bâtiment. Malgré des travaux
orientés sur la conception bioclimatique de bâtiments tertiaires ou résidentiels, [Garde 2011,
Garde 2006], en milieu tropical, certains bâtiments, de part leur localisation géographique
doivent toujours recourir à des dispositifs actifs pour climatiser leurs locaux. L’utilisation de
la climatisation ou d’une ventilation électrique pour raffraîchir les bâtiments représente déjà
environ un cinquième de l’électricité totale mondiale, soit 10% de la consommation mondiale
d’électricité actuelle, [IEA 2018]. De plus, à mesure que les revenus et le niveau de vie s’amé-
liorent dans de nombreux pays en développement, en particulier l’Inde, la croissance de la
demande de climatisation dans les régions les plus chaudes devrait s’envoler. Le contexte
énergétique mettait en exergue une forte dépendance aux ressources fossiles pour la pro-
duction d’électricité. Comme le présente la Figure 4.2, la part d’ENRs ne dépassait pas les
36% et ce malgré la volonté politique de décarbonisation du mix. Les huiles usagées ne sont
pas comptabilisées séparément car brûlées avec le charbon dans la production d’électricité.
L’usage de plus en plus répandue de dispositif individuel de climatisation entraîne ainsi une
double conséquence. D’une part, un pic de demande d’électricité durant l’été et, d’autre part,
compte tenu du mix un impact environnemental non négligeable en particulier concernant
les émissions de gaz à effet de serre.
Les émissions de CO2 s’élèvent à 1 888 479 tonnes dues pour 86,3% à la combustion du char-
bon. Ainsi le ratio moyen est de 815 gCO2 /kWh, ce qui est très élevé. La consommation
d’électricité à la Réunion représente 23,6% des émissions par habitant soit 4,74 t/hab. A titre
de comparaison, ce chiffre nous plaçait légèrement au dessus de la Chine avec 3,64 t/hab
24,9
338,7
632,1
Fioul lourd/gazole
Charbon /Huiles
usagées*
Bagasse
Hydraulique
biais du confort. On peut ainsi définir une plage tolérable de température dans laquelle on
peut se situer et pour laquelle on sait que l’on est toujours en situation de confort, au sens des
indices de confort classique comme défini dans la littérature [Garde 1998, Bojic 2013]. À titre
d’exemple, les recommandations de consigne de mise en fonctionnement d’une climatisation
s’applique pour une température supérieure à 26°C dans les locaux.
D’un point de vue thermodynamique, il existe de nombreux processus concevables qui per-
mettent la conversion du rayonnement solaire en froid. La conversion peut se faire selon
deux principes solaire électrique (photovoltaïque) ou thermique (cycles thermodynamiques)
[Henning 2007b]. La première option repose sur une machine frigorifique à compression va-
peur classique dont la source électrique est simplement solaire. Notre choix, dans le cadre de
ma thèse, a été de nous orienter plutôt vers les cycles fermés en particulier les machines à
absorption simple effet, couplés à des capteurs solaires thermiques. Ma thèse est intervenue
dans un contexte où le principe de froid solaire était bien établi, mais le retour d’expérience
sur des installations était peu étudiés. Ainsi, l’Agence internationale de l’énergie a défini à
travers sa tâche 32 des objectifs clairs afin d’améliorer les conditions du déploiement sur le
marché des systèmes de froid pour les bâtiments commerciaux et résidentiels :
— Améliorer les composants des systèmes ;
— Définir des systèmes pré-élaborés pour des locaux commerciaux ;
— Créer des outils simples de dimensionnement sur-mesure pour des grands bâtiments
non-résidentiels ;
— Développer des applications industrielles ;
— Développer des modèles et des outils d’analyse.
Mes travaux intervenaient en amont de la mise en place du pilote expérimental RAFSOL 7 ,
en 2008 à l’IUT de la Réunion. L’objectif était de modéliser la future installation en fonction
des besoins identifiés du département Génie Civil de l’IUT.
Les premiers pas du rafraîchissement solaire en France date de 1992 avec le cas des caves
viticoles de Banyuls. Il s’agissait d’une installation de 52 kW dont l’énergie au générateur
était fournie par 132 m2 de capteurs solaires sous vide et un ballon de stockage chaud de
1000 L [Mugnier 2002]. Le COP 8 est le rapport entre la production de froid et la chaleur uti-
lisée au niveau de la source chaude, hors consommation électrique des auxiliaires (pompes,
ventilateurs). Comme on peut le voir à la Figure 4.3, le COP augmente avec la température
de la source chaude. Ainsi, le choix du système à étudier se fait selon les conditions de tem-
pérature au générateur, et par conséquent en fonction des technologies de capteurs solaires
thermiques choisis.
le cadre des applications de froid solaire, deux couples sont le plus souvent utilisés pour
l’absorption liquide :
Plusieurs paramètres peuvent être considérés pour permettre une classification des machines
à absorption [Ziegler 1999] :
EAU PURE
SOLUTION H20/LiBr
CONDENSEUR DESORBEUR
Haute
Pression
Basse
Pression
EVAPORATEUR ABSORBEUR
Figure 4.4 – Principe du froid solaire à partir d’une machine à absorption liquide
Pu tm − ta (tm − ta )2
η= = η 0 − a1 · − a2 · (4.1)
S·I I I
Avec tm la température moyenne du capteur et ta la température de l’air ambiant.
Ainsi le protocole expérimental permet de calculer la puissance utile extraite du capteur Pu
et d’en déduire le rendement η en fonction de la surface S de l’absorbeur et du rayonnement
solaire I. A partir des essais on peut alors déterminer les trois coefficients caractéristiques du
capteur à savoir :
4.2. Travaux de thèse 63
0,8
0,6
η
0,2
Solar Keymark
PIMENT
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2
T*
reur relative moyenne obtenue entre les deux courbes est de 5%. Cela montre bien la nécessité
d’évaluer les performances du capteur selon les conditions climatiques du site afin de ne pas
sous-estimer les performances de l’installation. Suite à cette première étape, le banc d’essai
a permis de tester différents capteurs solaires dans les conditions d’ensoleillement de Saint-
Pierre. Nous avons pu également constituer une base de données conséquente qui nous a
permis de valider le modèle dynamique que nous présentons ci-dessous.
Le modèle de régime permanent est intéressant par sa facilité de mise en œuvre, cependant, il
est clairement établi que ce type d’approche à tendance à surestimer les rendements réels. En
phase de dimensionnement, le modèle s’avère suffisant, toutefois pour une modélisation en
régime dynamique nous avons du développer un modèle propre à notre capteur sous vide. Le
modèle que nous avons proposé est une adaptation d’un modèle à trois noeuds d’un capteur
plan vitré , [Duffie 1974, Kamminga 1985]. Ainsi le capteur est vu comme un tube, on discré-
tise donc le tube selon l’axe Ox. Les trois noeuds du bilan thermique sont ceux du vitrage (g),
de l’absorbeur (p) et du fluide caloporteur (f). On obtient le système d’équations suivant :
∂Tg 4
− Tg4 + hg−a Sg (Ta − Tg ) + εg σSp Tp4 − Tg4 (4.2)
Cg = εg σSg Tsky
∂t
∂Tp
= τ αI⊥ + εg σSf Tg4 − Tp4 + hf −p Sp (Tf − Tp ) (4.3)
Cp
∂t
∂Tf ∂Tf
Cf +u = hf −p Sf −p (Tp − Tf ) (4.4)
∂t ∂x
64 Chapitre 4. Contexte général
Où
f, g, p désigne respectivement le fluide, le vitrage et l’absorbeur du capteur.
ε représente les émissivités.
C désigne les capacités thermiques.
h représente les coefficients globaux d’échange.
I⊥ désigne le rayonnement perpendiculaire au plan du capteur.
σ est la constante de Stefan Boltzmann.
namique générale des mesures. Toutefois, il est à noter que les variations brusques dues à la
variabilité du rayonnement sont moins bien prise en compte par notre modèle. L’impact de
ces écarts sont à nuancer car le champ de capteurs solaires est par la suite connecté à un bal-
lon de stockage chaud. Ainsi, le ballon aura un effet tampon qui viendra lisser ces variations
de température en sortie des capteurs solaires. La comparaison mesures | modèle est l’une
des étapes de la validation de notre modèle de capteur. Nous avons apporté des éléments en
trois étapes :
— Test numérique | Le modèle subit des variations des paramètres ou variables envi-
ronnementales pour vérifier la prise en compte de ces changements brusques tel que
4.2. Travaux de thèse 65
On se ramène ainsi à la détermination d’indices de sensibilité. Dès lors, il est possible d’identi-
fier et de quantifier l’influence des différents paramètres sur la sortie du modèle. Pour chaque
facteur, on définit un intervalle restreint de largeur centrée sur la valeur nominale du para-
mètre. L’évolution du facteur s’exprime de la manière suivante :
Figure 4.7 – Spectre obtenu par la méthode TMA à partir du modèle à 3 noeuds.
L’analyse de sensibilité nous permet de nous assurer qu’aucune l’influence supposée de nos
facteurs dans notre représentation physique des phénomènes soit bien traduite dans le mo-
dèle mathématique. Les deux paramètres identifiés comme étant les plus importants montrent
clairement le rayonnement solaire est le facteur qui va le plus influencer la température de
sortie de notre capteur sous vide. Outre ces éléments de validation, l’analyse de sensibilité
a permis la validation du modèle à 3 nœuds et de définir un métamodèle qui est un poly-
nôme de régression. Ce métamodèle est une combinaison des différents facteurs du modèle.
Ce travail a fait l’objet d’une communication, que l’on peut retrouver à la référence suivante
[Praene 2005].
études consistent en la comparaison des performances des types de capteurs solaires pour
répondre à la demande de la machine à absorption. La plupart de ces études ont été mises en
œuvre sous TRNSYS 10 [SEL 1975].
En France, la première thèse sur le froid solaire, [Mugnier 2002], a également utilisé le même
environnement de simulation. De façon analogue à la littérature, les pas de temps de simu-
lation étaient horaires correspondant aux fichiers météorologiques les plus communément
disponibles. Les différents exemples trouvés ont assemblé les modèles appelés "TYPE" de
TRNSYS pour constituer l’installation et le pilotage associé. Ainsi un profil des besoins en
froid est associé à l’évaporateur de la machine à absorption.
L’environnement TRNSYS a été celui que nous avons retenu également pour la modélisation
de l’ensemble de l’installation dont l’un des avantages majeurs est l’existence de nombreux
composants (machine à absorption, ballon de stockage, régulation). Comme nous l’avons vu
dans la partie précédente, un modèle de capteur sous vide avait été développé, ce dernier
a été traduit sous forme d’un type TRNSYS pour y être ajouté en tant que composant. De
plus, l’originalité de nos travaux réside dans le couplage dynamique des besoins du bâtiment
et de la production de froid solaire. Ainsi, nous n’avons pas défini une courbe de charge
correspondant aux besoins en rafraîchissement, mais couplé directement aux résultats de
simulation issus de la simulation. Cette approche nous a semblé plus judicieuse d’un objectif
de modélisation et laisse la possibilité d’optimiser les éléments de l’installation. Nous avons
fait le choix de ne pas utiliser le modèle Type 56 de TRNSYS du bâtiment, mais d’utiliser celui
de CODYRUN développé au sein du laboratoire. CODYRUN présentait l’avantage d’avoir
été validé pour des conditions climatique tropical humide. La Figure 4.8 donne une vue
d’ensemble de la modélisation sous TRNSYS. [Boyer 1999a]. La transcription de CODYRUN
sous TRNSYS a pris la dénomination du Type 59 a été effectuée en 2000, [Bastide 2001].
L’une des conséquences importantes a été de permettre de diminuer le pas de temps de
simulation sans risquer une instabilité numérique comme il avait été souligné dans les
travaux de thèse de Mugnier, [Mugnier 2002]. En effet pour des pas de temps inférieurs à
1/8e d’heure, nous avons pu apporté une solution à ces difficultés de convergence et de
couplage bâtiment/production de froid solaire.
Notre étude de cas s’est focalisé sur le rafraîchissement des salles de TD du Département
Génie Civil. Nous avons couplé 60 m2 de capteurs sous vide et un ballon de 800 L permettant
d’apporter de la chaleur au désorbeur d’une machine à absorption de 35 kWf . Les résultats
(a) (b)
Figure 4.9 – (a) Production frigorifique et température en sortie du stock chaud – (b)
Comparaison entre la température dans une salle de TD et l’air extérieur.
présentés à la Figure 4.9 montrent bien qu’il est possible de rafraîchir les salles de TD avec
un écart moyen de l’ordre de 5°C entre l’air extérieur et intérieur. Les pratiques des pré-
dimensionnements des bureaux d’études proposent un ratio 150 kWf/m2 de bâtiment, ce
qui nous amènerait à un besoin de l’ordre 32,4 kW pour le département Génie Civil. Cela
reste cohérent avec les valeurs obtenues sur la simulation de froid solaire. L’exemple proposé
a porté sur le mois de janvier où la machine à absorption a pu produire 8,3 MWh.
Si nous avions eu recours à un dispositif classique de climatisation, en admettant un COP de
l’ordre de 3, cela représentait un besoin électrique de 2,8 MWh, soit l’équivalent d’environ
410€. Ainsi, le bilan thermique de l’installation est positif. Compte tenu du mix électrique de la
Réunion à l’époque, on évite un rejet de 1,89 tCO2 dans l’atmosphère durant le mois janvier.
Pour pouvoir situer cet impact, cela correspond presque à un trajet aller Paris – Réunion. A
l’issue des différents essais et d’une optimisation des composants du système, nous avions
obtenu la configuration suivante :
— Machine à absorption de 35 kWf ;
— 60 m2 de capteurs sous vide | soit un ratio 1,7 m2 /kWf ;
— Ballon de stockage 0,8 m3 | soit un ratio 0,023 m3 /kWf ;
— Débit dans le circuit primaire de 50 kg/hr m2 de capteur.
Suite à cette configuration issue de la modélisation, des ajustements ont été effectués sur le
pilote final. La machine retenue a été une Yazaki de 30 kWf. Cependant, pour des raisons
4.2. Travaux de thèse 69
économiques, le choix de 90 m2 capteurs double vitrage a été préféré à celui des capteurs
sous vide (la surface nécessaire en toiture était disponible). En effet, le coût total du pilote
expérimental s’élève à 224,5 k€. Le champ de capteurs solaires double vitrage représente 24%
du budget total. Le choix des capteurs sous vide aurait induit un surcoût de 54k€. Les détails
des premiers essais du pilote RAFSOL ont été présentés dans les travaux cités, [Praene 2011,
Marc 2011]. Nous retiendrons que les premiers résultats ont fourni une puissance de 20 kW,
notée PDIST sur la Figure 4.10 et qu’une optimisation de la boucle solaire a été nécessaire
pour améliorer les performances de la production de froid.
4.2.3 Conclusion
Mes travaux ont permis d’introduire, au sein du laboratoire, la thématique des systèmes
énergétiques renouvelables. L’étude du dispositif de rafraîchissement s’est faite dans une
approche classique qui fait se croiser de façon quasi-systématique, la modélisation et l’ex-
périmentation. Le retour d’expérience de l’installation a permis de mettre en évidence les
avantages et les barrières de ce type de technologie dans le contexte local. En effet, dans un
premier temps, d’un point de vue purement énergétique, l’efficience thermique est positive
car, globalement le système évite une quantité non-négligeable d’émissions de CO2 dans
l’atmosphère. Toutefois, lors des différentes campagnes expérimentales, le fonctionnement
de la tour de refroidissement vient diminuer les performances de l’installation. Le COPelec
70 Chapitre 4. Contexte général
de l’installation est de l’ordre de 0,3 contre 0,6 en performance thermique. Rappelons que
le condenseur et l’absorbeur sont le siège de réactions exothermiques. Par conséquent pour
maintenir les performances de la machine, il est indispensable de les évacuer à travers une
tour de refroidissement.
L’environnement de simulation mis en place a été validé par l’installation expérimentale. Cela
nous a conforté dans les choix d’une approche dynamique du dimensionnement qui permet
d’ajuster au plus près les différents composants. Compte tenu des coûts élevés de ces pilotes,
il est crucial de ne pas surdimensionner les installations pour des seuls objectifs de garantie
de performance. En effet, le coût du kWh frigorifique de cette installation est très élevé par
rapport à un coût conventionnel de climatisation.
D’autres travaux ont été menés pour prolonger nos investigations sur le froid solaire. Les
travaux de thèses d’Olivier Marc [Marc 2010] ont permis d’optimiser l’installation notam-
ment par une analyse exergétique des différentes parties du pilote. Cette analyse a permis
notamment d’ajuster la régulation de l’installation et de définir de nouvelles stratégies de
fonctionnement. Outre cette première approche analytique de modélisation des composants,
j’ai également poursuivi d’autres modes de modélisation de la machine à absorption par les
réseaux de neurones bayesiens afin de tester ces approches par apprentissage de données.
Les résultats ont été présentés aux journées de formation SIMUREX.
Le fil conducteur des travaux initiés sur le rafraîchissement solaire au sein du laboratoire a
été de mettre en œuvre un pilote qui permet d’accumuler un retour d’expérience et constituer
des données à exploiter pour la modélisation. Un second aspect important a été la volonté de
pouvoir transférer rapidement les connaissances au milieu professionnel. Le projet ANR ME-
GAPICS 11 visait ainsi à fournir aux professionnels (concepteurs, planificateurs, ...) un nouvel
outil de dimensionnement simplifié, appelé PISTACHE 12 , permettant à la fois la conception et
la prévision des performances des systèmes de chauffage, de refroidissement et de production
d’eau chaude sanitaire solaire. Ce travail a consisté, dans un premier temps, à valider le bi-
lan énergétique annuel de l’outil PISTACHE par rapport aux données expérimentales réelles
du RAFSOL puis à appliquer l’analyse de sensibilité afin de vérifier de tester l’influence des
paramètres retenus, [Semmari 2014]. L’outil développé a permis d’obtenir des bons résultats
et comportement dynamique cohérent par rapport aux données de RAFSOL, malgré une ten-
dance à sous-estimer la production de froid solaire en moyenne 12,87%. En guise de synthèse,
nous présentons ci dessous les retombés de ma recherche sur le froid solaire. Ce résumé se
propose de présenter la plus value dans le cadre des travaux apportés selon trois aspects :
— La valorisation scientifique | J’y inclus les articles, congrès mais également toutes
les communication de vulgarisation de mon travaux ;
— L’encadrement scientifique | Cette aspect porte sur les encadrement de thèse, les
suivi de doctorants, étudiants de Master ou ingénieur, mais qui n’ont pas forcément
l’objet ;
— Formation | Ce dernier point rend compte du transfert de connaissances en direction
des étudiants mais également dans le cadre de la formation continue.
11. Méthode pour Garantir les Performances des Installations de Climatisation / Chauffage Solaire
12. Presizing tool for solar cooling, heating and domestic hot water production systems
4.3. Problématique et positionnement de ma recherche 71
travaux traitent de ces questions dans des domaines variés, à titre d’exemple : dans le secteur
du bâtiment, on s’intéresse beaucoup aux flux d’énergie et aux technologies pour atténuer les
crises environnementales. On parle ainsi de récupération d’énergie solaire, de production de
biogaz, de traitement in situ des eaux usées, etc. [Hossain 2017]. Concernant la production
énergétique renouvelable, des études de gisement sur de nombreux territoires existent et
font une analyse de type SWOT des développements possibles. Un récent systematic review
[Hansen 2019] a mis en avant la nécessite de se questionner sur le rôle des individus et
des territoires dans la transition des micro systèmes énergétiques. Un autre enjeu majeur
est le positionnement de cette recherche dans le cas de régions "marginalisées" tels que
territoires pauvres ou des espaces insulaires, [Kang 2020]. Enfin, la littérature aborde de plus
en plus une analyse à l’échelle des usagers, questionnant ainsi, la perception et les pratiques
de la population vis-à-vis des changements à engager. Une étude de [Sovacool 2020] met
en évidence le biais d’une approche purement technico-économique, de la transition bas
carbone. En effet, il questionne le fait que la culture d’un pays ou d’un territoire peut
s’avérer être une barrière majeure à cette transition et discute de l’appropriation de ces
connaissances par les acteurs de l’énergie.
Á l’issue de ces différents axes, je présenterai dans un dernier chapitre de synthèse, le fil
conducteur des travaux que j’aurai menés ou dirigés. Cela permettra de mettre en évidence le
sens de l’orientation de ma recherche, avec en particulier le positionnement de cette dernière
dans le laboratoire PIMENT. Je dégagerai au final, ma vision et ma stratégie de recherche
pour ces dix prochaines années.
Chapitre 5
Territoires et transition énergétique
Sommaire
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.1.1 Le contexte national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
5.1.2 Transition énergétique en milieu insulaire . . . . . . . . . . . 78
5.1.3 La Réunion, une île en transition énergétique ? . . . . . . . . 78
5.1.4 Madagascar, quelle transition énergétique pour la grande île ? 82
5.1.5 Les Comores où comment s’engager enfin vers une durabilité
énergétique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.1.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
D epuis les conférences sur le climat COP 21 à Paris et COP 22 à Marrakech en dé-
cembre 2016, la volonté de tendre vers une société bas carbone est de plus en plus au
cœur des débats mondiaux. Dans ce débat, la pénétration des énergies renouvelables demeure
un des leviers forts de cette transition énergétique, [Chen 2020a]. Même si ces productions
dites "propres" ne font pas toujours l’unanimité, elles demeurent aujourd’hui la solution ul-
time d’une réponse à nos futurs besoins énergétiques, [Raineau 2011]. Ce chapitre résume
les travaux que j’ai menés sur l’étude des potentialités des territoires en terme de production
d’énergies renouvelables.
5.1 Introduction
L’énergie, élément clé du développement économique de nos territoires, est devenue un
enjeu majeur de notre société. En trente ans, il s’est invité à la table des discussions politiques,
des innnovations technologiques, de la recherche transdisciplinaire forgeant ainsi la nécessité
de l’anticipation de la fin des ressources actuelles et de regards croisés sur ce défi. Pourtant,
la question de la nature finie des ressources fossiles n’est pas nouvelle. En 1866, dans son
article "The Coal Question", [Jevons 1866], l’auteur pose la question suivante :" Combien de
temps le charbon peut-il soutenir l’industrie britannique ? ". Ce questionnement peut aujour-
d’hui se transposer aux cas des énergies fossiles et de l’économie mondiale qui peut perdre
sa dynamique du fait de la disparition des ressources actuelles [Polimeni 2015, York 2016].
Dépendance aux combustibles fossiles et réchauffement climatiques sont deux problèmes in-
trinsèquement liés, comme évoqué par [Bardi 2013], quels que soient nos choix à venir la
76 Chapitre 5. Territoires et transition énergétique
transition est déjà en cours. En effet, pour obtenir les mêmes quantités d’énergie, nous de-
vons en consommer plus lors des processus d’extraction. Cela a induit une augmentation des
coûts de l’énergie dans la deuxième moitié du 20e siècle du fait de la pression de la demande
industrielle [Fouquet 2011]. On ne peut donc imaginer de plus grand défi pour l’humanité
que de quitter cette dépendance aux combustibles fossiles dans tous les secteurs : électricité,
transport, agriculture, etc..Arrêtons nous quelques instants sur quelques éléments de concept
de la transition énergétique.
Au mot "Transition" est actuellement associé de nombreux épithètes tel que démogra-
phique, digitale, énergétique, écologique etc.[Millot 2019b]. Le terme "Transition" désigne
"un processus de transformation au cours duquel un système passe d’un régime d’équilibre à
un autre" [Bourg 2015]. Toutefois, ce changement systémique, ne signifie pas pour autant de
passer d’un état stable à un autre. [Chavance 1990] rappelle l’intérêt de garder une définition
suffisamment ouverte permettant d’inclure les incertitudes liées à ce processus complexe de
la transition. La notion de transition est déjà exposée au sein du rapport Limits to growth,
[Meadows 1972], qui alerte sur la nécessité de la transition d’un modèle de développement
axé sur la croissance vers un équilibre global. La notion de transition énergétique apparaît
quant à elle dans les travaux d’Attiga qui questionnent la vulnérabilité économique des pays
du tiers-monde vis-à-vis du pétrole [Attiga 1979]. Dès 1983, la Banque Mondiale insiste sur la
nécessité de développer une meilleure gestion à la fois au sein des fournisseurs de l’énergie et
au niveau national. La coordination des activités des fournisseurs et la promotion de la maî-
trise de l’énergie est un point crucial [Kutcher 1983]. Le concept de transition est retrouvé
dans le rapport de Brundtland [Brundtland 1987] à travers un bouquet énergétique diver-
sifié et à faible impact environnemental. Bien que non cité directement dans les 17 SDGs 1
[GA 2015], ces derniers reprennent des objectifs de transition énergétique autour des no-
tions de sécurité et justice énergétique, de diminution des coûts technologiques ou encore
l’intensité énergétique des industries. Ces aspects sont en particulier abordés dans le SDG 7,
[Villavicencio Calzadilla 2018].
Malgré son usage largement répandu, la transition énergétique souffre de nombreuses ambi-
guïtés qui rend aujourd’hui difficiles les débats et négociations entre ces États sur la scène
internationale. Comme le souligne [Chabot 2015], la transition s’intéresse au renouvellement
des pratiques en mobilisant de nouveaux moyens. L’approche temporelle de cette dernière
se veut certes irréversible, mais pourtant, on lui confère un caractère cyclique qui permet de
dessiner le processus comme un élément vivant à questionner et renouveler en continu à
différents intervalles de temps [Smil 2010].
Ainsi, la transition énergétique est vue comme l’outil préconisé pour relever les multiples
défis auxquels le système énergétique est confronté, tels que l’épuisement rapide des res-
sources, la pauvreté énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc.
[Markard 2012, Dóci 2015]. Comme résumé dans les travaux de [York 2019], le seul focus
sur le développement technologique des énergies renouvelables ne suffit pas à appréhender
la question de la transition énergétique. Il est alors nécessaire de comprendre les potentialités
physiques du territoire, le jeu des acteurs engagés dans le secteur de l’énergie, et comprendre
qu’elles peuvent être les barrières pour ralentir cette dynamique de changement.
Les travaux que je présente dans ce chapitre ont interrogé ces différents aspects afin de dé-
finir les contours d’un engagement dans le chemin d’une transition énergétique à l’épreuve
des territoires. Mon d’observation et d’analyse évolue du système de production énergétique
ou du bâtiment aux espaces bâtis ou le territoire dans son ensemble. Cette échelle est aujour-
d’hui indispensable, car elle nous permet de faire se côtoyer différents aspects de la transition
écologique : technologique, socio-économique, environnemental, etc.
La courbe d’évolution montre bien que, hors part hydroélectrique, la part des EnRs a com-
mencé en augmenter de façon significative à partir de 2009. Toutefois, le taux de pénétration
des EnRs ne présente pas de signe traduisant une vraie amorce de la transition énergétique.
Pour rappel en 2000, la part des EnRs était de 46,7%, contre 31,2% en 2019. Ce taux est quasi-
statique depuis 2009. Il est important de se souligner que l’intensité énergétique à beaucoup
évolué en 10 ans, passant de 1,26 en 2008 à 1,41 MWh/hab en 2018. Cette augmentation de
l’intensité énergétique a pour conséquence la plus importante une part importante des res-
sources fossiles comme le montre la Figure 5.2. Le charbon, le fioul et le diesel représentent
80 Chapitre 5. Territoires et transition énergétique
Autres EnRs
9%
Bagasse Charbon
7% 36%
Hydraulique
20%
Fioul / Gazole
28%
même les débats récents sur le changement climatique. Lors de sa création en 1959, le Parti
communiste réunionnais établit une première ébauche d’un programme d’autonomie de l’île
[Gauvin 2000]. En 1975, soit moins trois ans après "Le premier Sommet de la Terre" 6 , ce ma-
nifeste est mis à jour et compte différents documents intitulés "Plan de Survie", "Autonomie",
"Égalité et développement", "Pacte pour un développement solidaire". On y découvre dans ses
lignes directrices d’émancipation, les préconisations du PCR dans "Le plan de survie" sur la
valorisation de la bagasse et le déploiement des EnRs pour atteindre une autonomie énergé-
tique [Labache 2017]. Cette ambition est amplifiée par la Région Réunion sous la gouvernance
de Paul Vergès (1998–2010), qui définit dans son PRERURE, les objectifs d’une autonomie
énergétique à l’horizon 2030 [Vergès 1993]. La Réunion s’engage dès 2000 sur la voie de cette
autonomie, avec l’ambition de faire de l’île un laboratoire d’expérimentation des technologies
et des stratégies de planification énergétiques.
lement compensée par l’apport d’énergie fossile. Comme fait marquant, on notera la part du
photovoltaïque qui a augmenté de façon significative. L’un des grands absents de ce dévelop-
pement des ressources demeure les déchets qui restent sur un usage faibles de production de
méthane au niveau des ISDND 9 . D’autres investigations expérimentales concernent la gazéi-
fication de résidus agricoles. Au sein de notre laboratoire des expérimentations sont en cours
sur un pilote évaluant le potentiel des ordures ménagers résiduels. L’utilisation de l’énergie
thermique des mers a été investiguée pour la production d’électricité, au titre de prototype
à travers les travaux de [Sinama 2011, Sinama 2015, Sinama 2016]. Cette ressource se trouve
être une des plus prometteuses, car elle nous affranchit de la question de l’intermittence. À
l’heure actuelle, seul un SWAC 10 est prévu avec le CHU de Saint-Pierre dans le sud à l’hori-
zon 2023. Ce dispositif devrait réduire les besoins en électricité dus à la climatisation de près
de 30% (environ 9600 MWh) soit l’équivalent 6 800 habitants.
l’une des pierres angulaires. Dans ce contexte, le secteur de l’énergie semble présenter un
intérêt considérable dans le sens où cette ressource est nécessaire à la croissance de tous les
secteurs productifs du pays. L’indicateur Doing Business classe Madagascar au 185e /190 en
2019 pour l’accès à l’électricité [Bank 2019c]. Ainsi, le développement du secteur de l’élec-
tricité est le principal défi énergétique du pays pour les dix prochaines années. À l’image
20
10
(%)
1991 2009
−10
2002
Electrification rate
−20 GDP Growth
"Coup d'état"
électrique. L’ADER 12 assure, avec l’appui d’une trentaine d’opérateurs privés, l’électrifica-
tion de milieux ruraux. Selon l’inventaire énergétique établi par le [WWF 2012] et le rapport
de la CREAM 13 [Voninirina 2014], le bois-énergie demeure le combustible le plus important
(92%) dans l’approvisionnement énergétique total. La part d’énergie fossile s’élève à 58,7%,
car l’hydroélectricité est la ressource qui permet d’avoir à ce jour 40% d’énergie renouvable,
ce qui représente une émission dans l’atmosphère de l’ordre de 581 g CO2eq /kWh. Cette
part élevée du bois-énergie s’explique par son accessibilité en zone rurale et son faible coût
pour la population. Le bilan énergétique de Madagascar en 2017 montre une structure de
525,7
788,5
Fioul lourd
Gazole
Charbon
Biomasse
Hydroélectricité
513,4
25,7
117,2
dans les zones rurales. Cependant, la part des énergies renouvelables reste marginale.
Afin d’évaluer précisément le potentiel en EnRs de Madagascar, nous avons, durant deux ans,
mené une campagne de terrain afin de collecter des données auprès des institutions publiques
et différents acteurs de l’énergie. Ces travaux ont fait l’objet d’un article [Praene 2017a], je
propose les grandes lignes et les principales conclusions ci-dessous.
— Ouest | zone chaude et sèche avec un fort potentiel solaire ;
— Est | zone chaude et humide sous aux vents ;
— Les Hauts plateaux | zone sèche et froide.
Ces disparités climatiques sont à considérer dans la stratégie de diversification du mix éner-
gétique renouvelable de Madagascar. À l’heure actuelle, l’hydroélectricité est l’une des so-
lutions les plus prometteuses pour augmenter la capacité renouvelable. En effet au cours
de ces 15 dernières années la production moyenne est de l’ordre de 660 GWh/an. La topo-
graphie des hauts plateaux est particulièrement adaptée à l’hydroélectricité. Une étude de
[Ramarojaona 2011] estime à 337 km3 le volume exploitable. Le réseau de rivières associé est
de plus de 3000 km. Avec une superficie de 365 000 km2 représentant 62,2% de la superficie
de Madagascar, le versant ouest présente de nombreux sites potentiels par rapport au reste
de l’ile. Par ailleurs, en l’absence de données pertinentes, la nature de certains sites est encore
indéfinie, bien que leur potentiel hydroélectrique soit connu.
Concernant le solaire, le potentiel est important avec une moyenne de 2000 kWh/m2 pour
le rayonnement global horizontal. Cette valeur varie de 4 000 à 6 500 sur la côte ouest de
l’île. Malgré ce gisemen solaire élevé, le développement de systèmes d’énergie solaire reste
difficile en raison de l’importance des investissements initiaux. En mars 2016, Madagascar
a rejoint le programme Scaling Solar de la Banque mondiale, qui prévoit la construction de
centrales solaires de 30 à 40 MW afin de réduire les délestages quotidiens et les interruptions
de la distribution d’électricité. L’énergie solaire est actuellement utilisée pour développer
l’électrification rurale. On trouve ainsi de nombreux kits PV avec stockage qui permettent de
répondre aux besoins "primaires" des foyers ruraux.
L’énergie éolienne présente un potentiel intéressant sur les zones côtières nord (région d’Ant-
siranana) et sud. Cependant, deux obstacles sont à prendre en compte : le premier est la
végétation tropicale qui peut être relativement dense et le second plus contraignant est la
récurrence des épisodes cycloniques durant l’été austral. Deux types d’installations sont ac-
tuellement utilisées à Madagascar, à savoir des éoliennes de pompage d’eau et des éoliennes
électriques. Les deux sont principalement importées et seul l’assemblage est fait localement.
Ces éoliennes sont localisées essentiellement en milieu rural ou en périphérie des grandes
villes [Beguerie 2009]. Cependant, les enjeux du développement de l’énergie éolienne à Ma-
dagascar se situent sur trois points principaux : les barrières commerciales et financières, la
distance entre les sites potentiels et le lieu de consommation, et la faible densité de popula-
tion. De plus, les sites éoliens potentiels sont éloignés des villages et des lignes de transport
nécessitent des dépenses supplémentaires, ce qui augmente le coût du développement. Cette
faible densité des habitations en milieu rural augmente les coûts de distribution et à cela
s’ajoute la faible capacité de paiement des ménages. Ainsi, le faible taux de facturation en-
traîne un prix élevé du kWh électrique. Afin de promouvoir l’énergie éolienne, les autorités
locales devraient appliquer une exonération fiscale sur le matériel lié à la construction d’éo-
86 Chapitre 5. Territoires et transition énergétique
liennes et une réduction d’impôts pour les entreprises qui ont l’intention d’investir dans cette
technologie à Madagascar [Beguerie 2009].
Nous avons étudié d’autres potentialités telles que la géothermie et l’énergie de la mer. Le
territoire dispose de gisements intéressants toutefois, le cout de la technologie est un frein
important. À titre d’exemple, entre 2010 et 2019, la géothermie est passée de 0,049 à 0,073
USD/kWh [IRENA 2020], ce qui, compte tenu du contexte socioéconomique du pays, exclut
quasi définitivement cette solution. Nous allons aborder les grandes lignes de la planification
énergétique de Madagascar portées par les politiques
la Figure 5.5, les Comores est très en retard par rapport à d’autres îles de la zone, le GWP 15
de son mix est 930g CO2eq /kWh. L’accès à l’électricité est problématique dans la plupart
(a) (b)
0.696 kg CO2,eq/kWh
Reunion
HFO
0.906 kg CO2,eq/kWh Mayotte Diesel
Coal
Bagasse
0.800 kg CO2,eq/kWh Hydro
PV
Mauritius Landfill Gas
Wind
Figure 5.5 – Comparaison du mix électrique des îles de l’Océan Indien : a) GWP et
électricité produite, b) Production par sources.
l’accès à l’électricité. Dans le même temps, il est devenu de plus en plus fréquent que des par-
ticuliers contournent illégalement les compteurs électriques pour obtenir l’accès au réseau
électrique. Finalement, comme nous l’avons dit, les EnRs restent à développer sur ce territoire.
Les difficultés auxquelles fait face l’archipel s’apparentent beaucoup au cas de Madagascar.
Nous allons voir les principaux gisements et le cadre politique entourant les Comores.
0° 0°
330° 30° 330° 30°
250
300° 60° 300° 60°
175 0°
330° 30°
300° 60°
150
1 2 3 4
270° 90°
125
240° 120°
NGAZIDGA 210°
180°
150°
100
75
20 40 60 80 100
Percentage of windiest areas
[Surroop 2017, Bundhoo 2018]. Ainsi, l’énergie éolienne devrait être une ressource auxiliaire
et non un investissement prioritaire pour la diversification du mix électrique comorien.
Pour l’état des lieux des centrales hydroélectriques, les premières installations remontent
à la période coloniale française, en 1930. Cependant, la plupart des infrastructures ont été
installées entre les années 1970 et 1980. L’absence d’entretiens réguliers a entrainé une dété-
rioration accélérée des infrastructures. Cela explique l’épuisement progressif de l’hydroélec-
tricité dans le mix électrique. L’archipel dispose d’un potentiel hydroélectrique sous-exploité,
notamment sur les iles d’Anjouan et de Mohéli. D’un point de vue topologique et hydrolo-
gique, ces deux iles présentent un potentiel plus intéressant. Nous avons estimé la production
d’énergie en fonction de l’Eq. 5.1.
où η est le rendement hydraulique (-), ρ est la densité de l’eau (kg/m3 ), g est l’accélération
due à la gravité (m/s2 ), Hnet est la hauteur de chute nette disponible à la turbine (m) et qv
est le débit d’eau (m3 /s.)
Les résultats de l’évaluation des quatre sites potentiels sont détaillés dans le tableau 5.2.
Comme on peut le voir, Anjouan a le plus fort potentiel pour les Comores. Ainsi, sur la base
de la consommation moyenne d’énergie, ces installations pourraient répondre à la demande
d’électricité de plus de 32 500 ménages. Le financement de ces installations se fait actuel-
lement dans le cadre du projet PASEC 17 financé par le Groupe de la Banque africaine de
développement. Le montant total investi s’élève à plus de 5,7 millions d’euros. Ainsi comme
on peut le voir l’archipel montre un potentiel différent en fonction des iles. Toutefois, de
façon analogue à Madagascar, la vétusté des infrastructure et du réseau ne permet pas une
sécurité énergétique suffisante à un développement économique du territoire. Actuellement,
il n’existe pas de politiques spécifiques qui inciteraient au développement des EnRs. Cela
s’explique par trois difficultés principales. Premièrement, la situation économique actuelle
du pays est alarmante. En effet, le pays souffre de vulnérabilités structurelles, et la situation
Anjouan Moheli
Marahani Lingoni Tatinga Miringoni
η 0,6
Hnet 30,9 32,8 19,7 17,5
qv 1,4 0,8 1,2 0,1
Power (kW) 254,6 154,4 139,1 10,3
Egen (GWh) 2,231 1,353 1,219 0,090
économique reste fragile, limitant ainsi la capacité du territoire à investir dans son développe-
ment. Deuxièmement, l’instabilité politique récurrente entrave l’investissement de capitaux
étrangers et la durabilité de l’orientation politique stratégique, notamment dans le secteur
de l’énergie. Troisièmement, la définition d’une feuille de route pour le secteur de l’éner-
gie nécessite des données statistiques précises sur le territoire qui ne sont actuellement pas
disponibles. Compte tenu de tous ces handicaps, le gouvernement comorien a organisé sa
première conférence nationale sur l’énergie en juin 2017 [Comores 2017]. Le gouvernement
a affirmé sa volonté de sortir le pays de sa situation énergétique précaire. L’objectif est de
mobiliser les acteurs de l’énergie sur sa vision stratégique à moyen terme appelée "Comores
Horizon 2030".
Jusqu’à présent, le principal problème a été de répondre à l’urgence de la demande d’élec-
tricité en utilisant des centrales à combustibles fossiles. La mise en œuvre d’une véritable
politique énergétique est cruciale pour jeter les bases d’une planification énergétique à long
terme. Néanmoins, aucun cadre règlementaire ne régit le secteur de l’énergie. Il est donc
essentiel de créer une incitation et un cadre juridique attrayant. Ce cadre est particulière-
ment important pour les investisseurs en raison de l’importance des couts initiaux. Comme
l’explique [Surroop 2018b], un problème persistant parmi les PEID est le manque de volonté
politique à s’engager dans un changement radical. À court terme, l’émergence d’un véritable
programme politique combiné à la restructuration du secteur de l’électricité constituerait les
premiers pas vers une société décarbonée. Il semble également crucial de mettre en place
un environnement règlementaire indépendant qui pourrait évaluer librement le niveau des
choix politiques et des investissements afin de définir si les objectifs définis sont atteints.
Une des pistes les plus prometteuses peu encore explorées concerne la biomasse à travers
la méthanisation ou la gazéification. En effet la gestion est une problématique de plus en
plus importante aux Comores. En effet, il n’existe pas aujourd’hui de véritable circuit de col-
lecte de ces déchets. La pression environnementale induite par ces quantités de déchets non
traités devient plus en plus dramatique sur l’archipel. Au-delà de cet état de fait, les OMRs
représentent un grand potentiel de production d’énergie qui contribuerait à la diminution
de la vulnérabilité énergétique du territoire. Des travaux de thèse sont actuellement au sein
de notre laboratoire afin d’évaluer précisément le potentiel que représentent ces déchets.
L’objectif est ainsi d’évaluer si chacune des îles présente un potentiel suffisamment pour y
envisager l’introduction de petites unités de production énergétique ou s’il serait plus judi-
92 Chapitre 5. Territoires et transition énergétique
cieux de centraliser sur la Grande Comores l’ensemble des déchets pour produire là où le
besoin est le plus important.
5.1.6 Conclusion
Les espaces insulaires sont des terres de paradoxe dans la problématique de la transition
énergétique et du changement climatique. Dans les zones tropicales, les îles subissent
de nombreux aléas climatiques et sont donc au premier rang des effets du changement
mondial. Pour autant, au-delà de faire reconnaître leur territoire comme vulnérable, de
nombreuses îles de par le monde se sont engagées dans une démarche volontariste de
quitter une dépendance presque totale aux combustibles fossiles. Si l’on considère le seul
cas de l’énergie, les émissions totales de CO2 sont marginales vis-à-vis du reste des pays.
Cependant, leur forte dépendance aux ressources fossiles induit une intensité énergétique
très carbonée. Finalement, ce paradoxe se poursuit dans les discours, lorsque l’on positionne
les territoires insulaires comme de véritables laboratoires à échelle réelle d’expérimentation
technologique et de stratégie énergétique. En effet, leur taille permet rapidement de mesurer
(à condition que la mesure soit effectuée), les conséquences des stratégies énergétiques et/ ou
de les optimiser le cas échéant.
Le choix des trois îles que j’ai présenté n’est pas anodin. Ces trois exemples illustrent bien
la disparité typologique des îles qu’il peut exister de par le monde. Toutefois les barrières
au déploiement des Enrs demeurent toujours très proches quelque soit les iles. Bien que
la Réunion ait été précurseur dans l’appropriation des ces enjeux, via la volonté depuis
2001 de Paul Vergès, l’objectif dépassait déjà les frontières réunionnaises. L’idée inhérente
a cette ambition politique d’autonomie énergétique est la réalisation d’expérimentation
et d’expertise de l’Indianocéanie 18 sur les enjeux du changement climatique en milieux
insulaires. Il apparaît dès lors évident que le premier levier d’une transition énergétique reste
les acteurs de l’énergie, en particulier les politiques. Dans le cas de la Réunion cette volonté
a existé et resté palpable jusqu’en 2009. Mais depuis un peu plus de 10 ans, la question
d’une autonomie énergétique ne semble montrer de signes encourageant remarquables.
Finalement, le cas des trois iles la réthorique du changement climatique est bien approprié
par les politiques, mais ne traduit pas suffisament par de l’action.
Ainsi, les Comores, comme de nombreuses petites iles, doivent abandonner leur gouvernance
énergétique monolithique. Cette approche a montré depuis de nombreuses années une
lourdeur structurelle. Son territoire doit s’adapter rapidement pour faire face aux défis de
la transition. La vulnérabilité énergétique des Comores est triple. D’une part, le coût élevé
(0,24e/kWh) de l’électricité très carbonée est dû à un réseau de distribution peu performant.
Cet état dégradé entraîne plus de 40% des pertes. Ce coût est actuellement le plus élevé de la
région. D’autre part, cette forte dépendance aux ressources fossiles rend l’archipel sensible
à la volatilité des prix sur les marchés mondiaux. Enfin, le gouvernement finance plus de
65% de la production d’électricité. Ce soutien est un obstacle au développement durable
18. Le projet NET-BIOME (NETworking tropical and subtropical Biodiversity research in Outer-
Most regions and territories of Europe in support of sustainable development) en est un parfait
exemple de cette coopération transnationale.
5.1. Introduction 93
du territoire. En effet, d’autres questions cruciales, telles que l’accès à l’eau potable ou la
santé maternelle et infantile, ne peuvent être soutenues de manière adéquate en raison des
ressources liées au secteur de l’énergie.
Le cas de Madagascar peut sembler plus singulier et différent des enjeux des petits espaces
insulaires. En effet, avec une surface proche de celle de la France, Madagascar ne pas dispose
d’un réseau électrique étendu à l’ensemble de son territoire. De plus sa population, essen-
tiellement rurale, n’est pas répartie de façon homogène sur la grande île. Ainsi la question
de la transition peut s’aborder de façon analogue à celle des iles, car les territoires sont non
interconnectés. Une approche cohérente des EnRs est nécessaire et cruciale pour l’avenir
de Madagascar. En fait, le pays doit faire face à deux défis en même temps. Le premier est
d’augmenter de manière significative sa production d’électricité en raison d’une croissance
importante de la population et du taux d’électrification. Le second est de définir et d’adopter
une stratégie de décarbonation de l’énergie électrique. Ces deux défis sont particulièrement
importants à Madagascar en raison de son faible niveau de vie. Ainsi, le gouvernement ne
semble pas avoir fait de la définition et de l’adoption d’une planification énergétique durable
une priorité. Nous aborderons dans le chapitre de scénarios, les tendances possibles que
pourraient prendre le pays afin de réussir sa transition.
Finalement, Madagascar devra réussir dans un premier temps à contenir l’intensité énergé-
tique des ménages afin d’éviter une croissance trop importante de la demande en électricité.
L’autre aspect sera de garantir l’approvisionnement en électricité verte. L’obstacle le
plus évident au déploiement des énergies renouvelables est principalement la situation
économique et la structure de l’île. En effet, 70% de la population vit encore sous le seuil de
pauvreté avec moins de 2 dollars par jour. Il semble donc évident que seule une politique de
développement volontariste de la part du gouvernement pourrait réellement mettre le pays
sur la voie du changement. La première étape consisterait à définir une nouvelle politique
qui pourrait faciliter la mise en œuvre de ces technologies renouvelables à Madagascar.
L’étape suivante, qui fait souvent défaut, consiste à transformer les discours politiques
en actions concrètes sur le terrain. Dans les années à venir, une contribution significative
sera d’établir une feuille de route énergétique, qui définit chaque phase à franchir pour
réussir sa transition énergétique. Une fois qu’un environnement de développement stable et
intégré pour la production régionale est atteint, une interconnexion entre les sous-territoires
pourrait être envisagée.
Finalement, cette étape de diagnostic des potentialités et des barrières au déploiement
des EnRs, montre bien l’urgence de l’action. La différence majeure entre les territoires
vient de l’ingénierie financière mobilisable sur chacune d’entre elles. L’aspect écono-
mique est d’autant plus crucial que certaines îles (Madagascar et Comores) du fait de
contrainte socio-économique très forte peinent à s’intéresser réellement à ces questions
de la transition énergétique, car elles sont inscrites comme un challenge du futur et non
un enjeu du quotidien. Le soutien financier extérieur est indispensable à cet engagement
crucial. Plusieurs îles de l’océan Indien ont inscrit à leur agenda la date 2030 comme une
date clé. Comme le souligne [Millot 2019a], s’intéresser uniquement aux objectifs finaux
se rapproche plus d’une révolution énergétique qu’à une transition. Les changements
structurels anticipés et donc progressifs sont l’essence même de la notion de transition, qui
94 Chapitre 5. Territoires et transition énergétique
permet une adaptation sociétale en douceur et non une rupture due à un changement radical.
Sommaire
6.1 L’analyse exploratoire de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
6.2 Les outils et méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
6.2.1 L’analyse en composantes principales (ACP) . . . . . . . . . . 96
6.2.2 Le "Clustering" ou classification non supervisée . . . . . . . . 97
6.2.3 Système d’information géographique . . . . . . . . . . . . . . 98
6.3 L’ACP pour identifier les disparités . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
6.4 Optimisation spatiale par clustering . . . . . . . . . . . . . . . . 101
6.5 SIG et Analyse de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
6.6 Indicateurs composites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
6.6.1 Transition dans les PEID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
6.6.2 Durabilités des pays de l’UE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.7 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
C omme nous l’avons dit dans le chapitre précédent, la transition énergétique n’est pas
un objet de recherche d’une discipline unique. Compte tenu de la variété des ac-
teurs, des champs de connaissances, des outils et méthodes, elle appelle nécessairement à la
transdisciplinarité [Raymond 2017] . Ainsi, sa finalité est l’analyse et la compréhension du
monde présent, selon [Nicolescu 1996]. Cette compréhension de notre environnement est ce
qui nous permet dès lors de poser les jalons d’une lecture prospective du territoire. Comme
nous allons le voir dans ce chapitre, nous nous sommes intéressés à l’analyse de données à
la fois spatiales et/ou temporelles afin de comprendre les dynamiques en cours.
les différentes corrélations qui peuvent exister entre les variables. On cherche donc à défi-
nir une représentation des n individus dans un sous-espace Fk de RP de dimension j p,
ce sous-espace étant constitué des composantes principales. Ces composantes sont simple-
ment des combinaisons linéaires des variables d’origine avec des coefficients donnés par le
vecteur propre. Une propriété des composantes est que chacune d’entre elles contribue à la
variance totale expliquée des variables originales. Ainsi les composantes se trouvent être des
combinaisons linéaires des variables x(i), (i = 1, 2, ...n). Le schéma d’analyse exige que les
contributions des composantes se produisent par ordre décroissant de magnitude, de sorte
que la plus grande variance de la première composante explique la plus grande variance des
variables originales. Pour sélectionner le nombre de composantes à considérer, on utilise un
critère visuel, appelé "critère de coude" qui explique une rupture dans les histogrammes du
pourcentages de variance "screeplot". Egalement, [Kaiser 1960] a proposé comme critère de
ne retenir que les composantes dont la valeur propre respecte la condition : λi > 1. Ce cri-
tère est plutôt performant et permet de ne retenir que les composantes expliquant une part
significative de la variance totale du jeu de données initiales.
La mise en oeuvre de l’ACP nécessite quelques étapes préalables de préparation des données.
La technique consiste à centrer et réduire les données selon l’équation suivante :
Xi − X
zi = (6.1)
σX
Cette opération permet de rendre comparable les variables entre elles car elles ne sont pas
de la même unité et/ou sur les mêmes échelles de valeurs.
Dans nos travaux, cette première étape, qui peut être considérée comme une étape préli-
minaire, consiste à augmenter la stabilité de la classification, réduisant ainsi le bruit associé
aux données. Après avoir défini le nombre de dimensions (composantes principales) à retenir
pour notre analyse, un arbre hiérarchique est construit sans nombre de clusters prédéfinis.
La hauteur optimale à laquelle couper le dendrogramme est définie par des méthodes d’op-
timisation croisée de type Silhouette ou GAP [Tibshirani 2001]. L’optimisation initiale du
nombre de clusters a été réalisée le plus souvent en utilisant la méthode GAP, qui fournit une
approche statistique au lieu d’une mesure globale telle que la méthode du coude ou de la Sil-
houette moyenne [Husson 2017]. La méthode compare la variance intragroupe par rapport
à un ensemble de données de référence généré. En supposant que la distribution normale
représente les données, l’ensemble de données de référence est obtenu par l’échantillonnage
de Monte-Carlo. L’indicateur GAP se définit alors par :
La formulation générique, qui est exprimée selon l’équation Eq. 6.3 [Hou 2017], a été définie
par Bartier et Keller [Bartier 1996]. Ainsi, le paramètre de puissance p détermine la valeur
la plus appropriée la plus proche du point interpolé. Dans le processus d’interpolation, plu-
sieurs valeurs d’interpolateur (1, 1,5, 1,9, 2, 5, 10 et 20) ont été testées conformément aux
exemples de la littérature [de Oliveira Júnior 2019, Li 2014].
Pn −β
i=1 zi dx,y,i
zx,y = Pn −β
(6.3)
d
i=1 x,y,i
Où zi est la valeur de l’échantillon au point i, zxy est le point à estimer et dxy est la distance
entre le point de l’échantillon et le point estimé. La variable β appelée valeur de l’expo-
sant améliore la précision de l’interpolateur IDW entre les données mesurées et estimées
[Kravchenko 1999].
Figure 6.1 – Evolution de la production électrique en ktep dans les territoires outre
mer français.
varient de 11 à 65%. De fait, les chiffres ne traduisent pas les réalités très différentes exis-
tantes sur les territoires d’outre mer. Ainsi, nous nous sommes intéressés dans le cadre de
nos travaux à évaluer la qualité environnementale des productions d’électricité. Puis dans
100 Chapitre 6. De l’exploration des données pour analyser les territoires
un second temps, nous avons mené une analyse de données afin de voir dans quelle mesure
certaines îles pouvaient avoir des caractéristiques similaires.
L’aspect de l’analyse environnementale sera abordé au Chapitre 8. Nous nous intéresserons
uniquement à l’usage de l’ACP sur les données des îles. D’après les travaux de [Herbert 2016],
il est possible proposer un premier classement des territoires selon leurs emissions de CO2
de leur mix, ainsi on obtient :
— France | Bas ;
— Guyane, Corse | Moyen ;
— Reunion, Guadeloupe, Martinique, Mayotte | Haut.
L’ACP que nous avons effectué a été sur le jeu de variables suivantes : population, PIB par
habitant, production annuelle d’élecricité, part d’Enrs dans le mix, émission total (GWP) pour
la production électrique, la surface de l’ile et l’indice de situation insulaire (ISI). Une fois la
matrice de corrélation calculée, il a été démontré que les critères choisis ne sont pas corrélés,
à l’exception de la proportion d’Enrs et la valeur du GWP. La corrélation négative entre ces
deux variables s’explique par le fait que les niveaux d’émissions du GWP déclinent avec l’aug-
mentation des Enrs. La superficie est également négativement corrélée au GWP. En effet, si
l’île est trop petite, il y a probablement moins d’opportunités à diversifier le mix électrique
et d’y introduire plus de ressources propres.
La Figure 6.2 présente une combinaison des projections des individus et des variables.
Figure 6.2 – Biplot ZNI/Variables sur les deux premières composantes principales.
Compte tenu du plan factoriel, les qualités de projection des individus sont évaluées par
la valeur totale du cosinus carré sur les deux axes. Plus la valeur du cosinus carré est éle-
vée, meilleure est la qualité de la projection. La contribution à la construction de l’axe est un
autre indicateur de la qualité de la projection. Sur la base des résultats, la contribution à la
production d’électricité est la plus élevée pour la dimension 1, suivie par l’ISI. L’émission de
GWP et le pourcentage d’Enrs dans le mix contribuent à environ 70% de la dimension 2 dans
la carte des facteurs variables. La projection de l’ACP montre des dépendances élevées entre
6.4. Optimisation spatiale par clustering 101
les variables Production, Population, PIB et ISI. Pour les projections individuelles, la Guyane
et Mayotte contribuent fortement à la construction du deuxième axe, à hauteur de 45% et
30% respectivement. La corrélation négative entre les émissions du GWP et la contribution
des Enrs est bien représentée dans la Figure 6.2 de la carte factorielle des variables, comme
c’est le cas du paramètre ISI et de la production d’électricité. Ces résultats nous permettent
d’identifier deux typologies de territoires et deux cas singuliers :
— La Corse et la Réunion sont des îles qui ont une production d’électricité élevée, une
population importante et un PIB élevé, et leur mix électrique comprend une proportion
relativement élevée d’Enrs (>30%) ;
— La Guadeloupe et la Martinique correspondent à des îles qui produisent beaucoup
d’électricité à partir de combustibles fossîles. Cela pourrait s’expliquer par la petite
superficie et l’ISI de ces îles. L’absence de centrales hydroélectriques sur ces deux îles
souligne la petite superficie et la variabilité topographique ;
— La Guyane est un vaste territoire dont le mix électrique repose essentiellement sur
l’hydroélectricité et qui est très isolé ;
— Mayotte est une petite ile isolée, les faibles variations topologiques expliquent qu’il
n’y ait pas d’usage de l’hydroélectricité.
L’ACP a souligné que la production d’électricité et ses modes de production sont des para-
mètres importants qui contribuent à caractériser l’éloignement d’une ile et sa prédisposition
à utiliser des combustibles fossîles. Le facteur ISI est également très important pour la com-
préhension de l’utilisation des combustibles fossîles à la place des Enrs dans le mix électrique.
Figure 6.3 – Répartition par IRIS du nombre d’actifs occupés se déplaçant en Trans-
port en Communs (données INSEE RGP 2015)
Dans le cadre de ce diagnostic, il nous a semblé opportun de proposer une analyse multiva-
riée sur les données caractérisant les différentes implantations des stations. Nous rappelons
tout d’abord que l’objectif général de l’étude était de valider et de proposer un ajustement du
positionnement des stations selon la lecture du porteur de projet. De plus, cette optimisation
vise bien évidemment une rentabilité économique. De ce fait, il nous semble indispensable de
conduire cette analyse de données. Ce travail vient en observation amont de la future perfor-
mance des stations et des choix opérés dans le cadre de ce projet. Nous avons ainsi souhaité
observer selon un certain nombre de paramètres les stations retenues. La section précédente
permettait de mettre en évidence la cohérence entre les objectifs annoncés et la localisation
des stations. Il est intéressant maintenant d’envisager la performance de ces stations.
par rapport aux autres stations. Seul dans leur commune, leur faible résultat s’explique
par les caractéristiques de leur localisation. La gare routière de Saint-Leu est localisée
en centre-ville et la densité résidentielle proche est faible. De même pour la station
IUT, localisée dans une zone d’activité, la densité résidentielle y est faible.
— La station 10 représentant la zone aéroportuaire de Gillot, semble également offrir
de faibles résultats en termes de potentiels de clients. Cela s’explique par le postulat
de départ de l’analyse : on considère en effet le lieu de résidence comme point de
départ de l’analyse (pour raison de disponibilités des données). La station de Gillot est
typiquement le type de stations qui pourra rayonner par son potentiel d’activités non
analysé ici.
— Les stations qui offrent de meilleurs résultats en matière de nombre de clients étudiants
et de clients usagers potentiels des transports en commun sont les stations 6 et 7,
respectivement Boulevard de l’Océan-Petit marché et Mail du chaudron. Ce sont des
zones résidentielles denses. Ces stations sont localisées à Saint-Denis.
104 Chapitre 6. De l’exploration des données pour analyser les territoires
— Les stations 3 et 9, localisées à Saint-Denis, ainsi que la station 24, localisée au Port,
se démarquent également et offrent de bons résultats sur le plan de nombre de clients
potentiels.
Sur la base de ces dernières observations, nous proposons dans la suite de l’analyse un clus-
tering incluant comme variable d’entrée la commune de localisation.
Afin de caractériser au mieux le positionnement des individus sur le graphique, une classifi-
cation hiérarchique, ci-après appelée clustering, est proposée sur les résultats de l’ACP. Pour
le clustering, une variable supplémentaire est ajoutée à l’analyse : la variable commune. Les
résultats du clustering mettent en évidence 4 clusters. Toutefois, seuls deux clusters seront à
considérer dans l’objectif initial que nous nous sommes fixés dans cette étude. La Figure 6.5
propose une représentation circulaire de la classification. On peut donc visualiser les clusters
selon code couleur suivant : Cluster 1 (Gris), Cluster 2 (Jaune), Cluster 3 (Rouge), Cluster
4 (Bleu). L’analyse se fait d’abord selon les modalités que sont les communes. La classe 1
est liée à la modalité « commune de Saint-Denis ». L’analyse montre que 50% des stations de
Saint-Denis appartiennent à la classe 1. De plus, l’indicateur de Modalité/Classe nous indique
que 83% des stations de cette classe sont de Saint-Denis. Ces deux informations mettent en
évidence une surreprésentation de cette commune au sein de la classe 1. Nous reviendrons
ci-dessous sur les principales caractéristiques, permettant de définir ce cluster. Concernant
la classe 2, cette classe contient 100% des stations de Saint-André et de Sainte-Marie. Ces
deux communes représentent à elles seules 2/3 des stations de ce cluster. Les deux derniers
clusters ne présentent pas de caractéristiques particulières que l’on puisse retenir. Au final,
la discussion sur la caractérisation des clusters porte de façon pertinente sur deux clusters :
les clusters 1 et 4.
— Le cluster 1 est représenté par quatre variables : surface de bâti résidentiel, distance
moyenne, distance minimum et population. On note en guise de synthèse générale
que cette classe prend des valeurs faibles sur l’ensemble des variables ci-dessus, par
rapport à l’ensemble de l’échantillon.
Le cluster le plus « performant » est le cluster 4 puisqu’il offre de meilleurs résultats en termes
de clients potentiels (usagers des transports et commun et étudiants).
Cette analyse nous permet donc de définir les caractéristiques de deux clusters (1 & 4) qui
représentent 11 stations. Cette information sera intéressante à terme, afin de voir si, à l’usage,
ces stations proposeront une meilleure rentabilité. De ce fait, les déterminants de cette ren-
tabilité seront déjà connus, puisqu’ils auront été en grande partie définis par cette analyse
initiale.
6.5. SIG et Analyse de données 105
25
9
23
7
17
24
26
3
18
20
16
21
11
19
13
5
10
2
12
8a
22
1
15
14
Monthly
30 100 7 6 2000
1 year
• Outdoor temperature
1750
Weather data
6,5 5
90
25
GHI (kWh/m2)
80
Wind speed
1250
20 5,5 3
•
1000
70
5 2
750
15
60
4,5 1
Precipitation
500
•
10 50 4 0 250
interpolation • QGIS
30 January
28 4
December February
26 3
24 November March
Typical weather
2
Temperature (°C)
•
22 1
20
1 year
October 0 April
18
16
14 September May
Outdoor temperature
ch
y
ril
Oc r
ry
ay
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De ber
r
ne
pt st
r
Climate zone
ar
be
be
be
August June
Ju
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M
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•
Ju
nu
em
em
m
to
M
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br
ce
Ja
ov
Fe
July Wind velocity (m/s)
data
Se
N
1
100 January
8
90 December February
Wind speed
80 6
ril
Oc r
ry
ch
ay
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De ber
r
ne
pt st
r
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be
August June
Ju
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Ap
M
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Ju
nu
em
em
m
to
Au
br
ce
Ja
ov
Fe
July Irradiation (kWh/m2 )
Se
N
Reference city : Ambalavao
30 January
28 10
December February
26 8
6
Temperature (°C)
24 November March
22 4
20 2
October 0 April
18
16
14 September May
Oc r
ry
ch
ay
ly
De ber
r
ne
pt st
r
ril
ar
be
be
be
Ju
August June
gu
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M
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Ap
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Ju
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em
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Ja
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Fe
July Wind velocity (m/s)
Se
N
Application to thermal
2
100 January
8
90 December February
60 October 2 April
50
comfort in Malagasy
40 September May
ry
ch
ay
De ber
r
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August June
gu
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m
em
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July Irradiation (kWh/m2)
N
Se
Reference city : Manara
Temperature (°C)
24 November 4 March
22
2
20
October 0 April
18
16
14 September May
ry
ch
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De ber
r
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pt st
r
ril
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August June
gu
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July
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Wind velocity (m/s)
N
Se
3
100 January
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90 December February
8
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ch
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Oc r
ay
ly
De ber
be
be
ar
be
August June
gu
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Ap
M
ar
Ju
nu
m
em
to
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Au
br
ce
Ja
Fe
pt
ov
July
Irradiation (kWh/m2 )
Se
N
Reference city : Belon'i'tsiribihina
3 Antsiranana
Toamasina
Antalaha
Mananara
Vohemar
2 Mananjary
Costal area
MIDlands Maroantsetra Vavatenina
Ambilobe
HUMID and Windy region,
Humid and windy region Nosy varika Manakara
Andapa
Vatomandry
Vangaindrano
Amparafaravola Mahanoro Ambanja
1 Tolagnaro
Farafangana
Ambovombe
Antsohihy cos2
Tsihombe
Moramanga
0.75
Mahajanga
PC2
PC2
Marovoay 0.50
0 Bealanana
0.25
Maevatanana
Soalala
Tsaratanana
Fianarantsoa Besalampy
−1
Antsirabe Amvatofinandrahana
Soavinandriana
−3
−4 −2
PC2
PC1 PC1
0 2
Le cluster 1 correspond aux zones d’altitude, caractérisées par les variables de précipi-
tations, de vent et de température. Ces régions sont sujettes à de faibles précipitations par
rapport à la moyenne de Madagascar. Les variables qui caractérisent le plus le deuxième
groupe sont l’humidité relative et les précipitations. Ce groupe correspond à la région Est.
La valeur moyenne de ces deux variables dans le groupe est supérieure à la moyenne gé-
nérale. Le troisième groupe est principalement décrit par les valeurs les plus élevées pour
la température et l’irradiation solaire et la basse altitude. Ce groupe correspond à la zone
Ouest de Madagascar avec des conditions climatiques chaudes et sèches. Cette zone est une
région sèche, voire aride si l’on considère en particulier le sud de l’île. Ainsi, l’analyse des
caractéristiques inhérentes à chaque cluster ont permis de mettre en évidence trois zones cli-
matiques très différentes, respectivement d’ouest en est : une zone sèche, des hauts plateaux
et une zone humide et humide, voir Figure 6.8. Le clustering n’est pas seulement interprété
en fonction de variables, mais aussi en fonction d’individus. En effet, il convient de rappeler
que l’objectif de cette étude est une application de la classification dans le domaine du confort
thermique dans le cas spécifique de l’habitat traditionnel. Madagascar, comme beaucoup de
pays en développement, ne dispose pas toujours de données météorologiques pour l’ensemble
de son territoire. Le deuxième résultat du regroupement est l’identification des parangons.
Pour chaque groupe, l’individu dont les coordonnées sont les plus proches du barycentre est
appelé le parangon. Le profil de cet individu caractérise alors au mieux le groupe auquel il
appartient. Les parangons sont Ambalavao (Groupe 1), Mananara (groupe 2), et Belon’i Tsi-
ribihina (groupe 3). Ces parangons sont un résultat significatif, car ils permettent de définir
des fichiers météorologiques typiques pour chaque zone. Les résultats de zonage climatique
obtenus dans le cas de Madagascar demeurent cohérents avec ceux proposés précédemment
par les travaux de [Rakoto-Joseph 2009, Attia 2019], toutefois dans les précédents cas, les
approches étaient légèrement différentes. Dans le cas de de Rakoto-Joseph, le zonage s’est
effectué par une approche graphique qui supposait les calques de la distribution spatiale du
rayonnement, vitesse de vent, température d’air etc... Bien que la méthode soit correcte, la
difficulté principale est dans la délimitation des frontières. Dans le cas de Attia, l’idée géné-
rale était de fixer des seuils pour créer des zones. Cette approche supervisée apporte un biais
du fait de la définition des seuils et par conséquent de la limite des zones.
— méthode de normalisation ;
— valeurs des poids ;
— méthode d’agrégation.
Les IC constituent une approche innovante dans les enjeux de durabilité, car ils per-
mettent d’attirer l’attention et souvent, pour diminuer la complexité des problèmes. À
titre d’exemple l’un des indicateurs les plus connus est le Human Development Index (HDI)
[Anand 1994, Stanton 2007], qui est un indicateur de développement et non de durabilité,
intègrant des informations sur le PIB/habitant, l’espérance de vie et le niveau d’éducation.
Bien que critiqué par de nombreux auteurs, le HDI est par exemple utilisé pour le classement
des pays dans des niveaux de développement. On peut ainsi se permettre d’évaluer plusieurs
aspects d’un problème et le synthétiser en un seul indice comparable [Atkinson 1997].
Nous avons positionné notre travail sous l’angle de la mesure de vulnérabilité énergétique
ou de la durabilité des territoires. Notre méthodologie repose sur une construction des in-
dicateurs en deux étapes. On utilise la propriété selon les composantes principales selon
lesquelles ces composantes principales sont combinaisons linéaires des variables originales.
L’étape d’ACP nous permet d’agir à la manière d’une analyse de sensibilité, qui permettrait
de sélectionner les variables expliquant une part significative de la variance totale contenue
dans le jeu de données. Puis dans un second temps, l’IC est construit selon un modèle défini.
Nous allons illustrer deux exemples de mise en oeuvre de ces indicateurs.
110 Chapitre 6. De l’exploration des données pour analyser les territoires
On peut clairement noter que la plupart des îles (23 sur 35) sont devenues plus vulné-
rables au cours de la période (2010-2014). Ces dynamiques relatives sont particulièrement
observables pour les Tonga, les Seychelles, les Maldives et Saint-Christophe-et-Nevis, car
leur diminution de la durabilité est la plus importante. Ces îles ont connu une augmentation
de leur population urbaine et, simultanément, une diminution de leur PIB. Leur vulnérabi-
lité est principalement due à leur dépendance importante à la consommation de combustîles
fossîles pour la production d’électricité, car aucune source d’énergie renouvelable n’a été
développée. Quatre cas (Singapour, Cuba, Dominique et Bahreïn) sont également singuliers,
avec l’indice de durabilité le plus bas. Ces cas sont caractérisés par une consommation d’élec-
tricité très élevée par rapport aux autres îles, avec une intégration faible ou nulle des énergies
renouvelables. Ces îles ont des économies à croissance rapide qui ont induit le déploiement
d’une forte intensité énergétique dans les territoires. Pour l’année observée, Singapour était
encore le pays le moins durable, et la situation continue à se détériorer. Ainsi, la variation
globale de la durabilité des îles est hétérogène, avec une variation moyenne de 0,059 ± 0,061.
Ces résultats mettent en évidence la disparité de ces territoires et la difficulté de définir un
plan commun de durabilité pour l’avenir. En se concentrant sur le cluster, on observe qu’entre
2010 et 2014, le cluster 1 est devenu plus vulnérable. La raison sous-jacente est la croissance
de deux variables corrélées (population et consommation d’électricité) pour la plupart des
îles de ce cluster. En même temps, le cluster 2 comprend des îles qui ont accru leur dura-
bilité, même si elles ont mis en route une nouvelle dynamique basée sur l’économie et le
développement de l’électricité verte. Enfin, le cluster 3, qui comprend Cuba et la Dominique,
a développé des centrales hydroélectriques et d’autres SER (pour Cuba). Toutefois, ces îles
affichent de faibles performances en matière de durabilité en raison de la croissance de leur
6.6. Indicateurs composites 111
Cluster 1
HTI
GNB
SLB
KIR CSI 2010
GUY CSI 2014
TLS
FSM
COM
STP
TON
0 0,5 1 1,5 2
Cluster 3
DOM
Cluster 2 CUB
demande d’électricité. Dans ces deux cas, la réponse à une augmentation de 15% de l’élec-
tricité a été une augmentation d’environ 3 à 4% de la part des combustibles fossîles dans le
mix électrique. Ces analyses ont montré les trois principales situations (décrites par groupe)
et les trois principales dynamiques pour une transition durable. Les PEID sont et seront les
premiers à souffrir des effets du changement climatique, mais ils doivent également saisir
l’opportunité d’être les premiers à réussir le défi de la transition vers une situation durable.
Pour planifier un avenir durable, de nombreux efforts doivent être rapidement déployés pour
limiter l’utilisation des ressources en combustibles fossîles tout en développant économi-
quement ces îles. En raison de leur taille, il sera probablement difficile de peser réellement
sur les décisions de la communauté internationale, mais comme l’a montré notre analyse
exploratoire des données, certains PEID présentent des similitudes et pourraient être regrou-
pés. Toutefois, des contrastes importants sont observables, puisque des territoires pauvres,
comme Tonga, Haïti et la Guinée-Bissau, sont opposés à des pays qui obtiennent un score su-
périeur à 0,8 pour l’IDH, comme Bahreïn, Chypre et Singapour. L’indice composite donne des
112 Chapitre 6. De l’exploration des données pour analyser les territoires
éléments qui suggèrent quels paramètres sont significatifs pour la stratégie politique visant
à améliorer la durabilité des îles.
j
!1/3
Y X
SI = ωks Fki
s
, i = 1, 2 . . . , 28 (6.6)
s k=1
Où Fki
s représente les coordonnées des pays sur les composantes principales k et
√
λsk
ωks = √ le poids associés à chaque composante principal dans le calcul des sous-
Σjk=1 λsk
indices thématiques s = { Environment, Social, Economy }. Les sous-indices composites re-
présentant les trois dimensions du développement durable sont ainsi construits en agrégeant
les composantes sélectionnées. Ceux-ci sont pondérés par ωks , qui est basé sur les valeurs
propres λsk de chaque composante principale. Afin de prendre en compte de manière égale
les trois dimensions du développement durable, l’indice SI est obtenu par l’agrégation d’une
moyenne géométrique des trois sous-indices. La Figure 6.10 montre les résultats de le SI entre
2000 et 2015. La partie droite du graphique indique en noir et en gras les années où chaque
6.6. Indicateurs composites 113
pays a obtenu un meilleur score à l’indice SI. Comme nous nous concentrons sur l’obser-
vation des dynamiques, le choix a été fait de ne pas classer les pays de l’UE. L’analyse des
résultats montre un tableau très contrasté pour l’Europe. Les deux années ont enregistré un
score SI supérieur dans des proportions presque égales. Cela montre qu’en dépit des discours
et des annonces politiques dans de nombreux cas, une transition durable n’est pas en cours.
Sur la base du sous-indice social, nous constatons que la situation sociale de l’ensemble s’est
améliorée en quinze ans. Ceci est particulièrement marqué pour les pays d’Europe de l’Est,
notamment la Roumanie. En ce qui concerne l’aspect économique, la plupart des pays ont
un indicateur économique en hausse. Seuls quelques pays de l’Est, mais aussi la France, l’Al-
lemagne et l’Italie connaissent une baisse de leur score économique. Enfin, les faibles scores
s’expliquent aussi fortement par de mauvais résultats sur les aspects environnementaux. En
effet, la grande majorité de l’Europe est devenue, au cours des quinze dernières années, la
région la plus impactante en termes d’émissions de CO2. Cela est principalement dû à un
mélange d’électricité à plus forte intensité de carbone sur la période. Les quelques excep-
tions sont l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne. L’exemple du Danemark est le plus frappant
car le pays est passé de 15,45% à 65,5%, sur la même période, l’Europe n’augmente que de
13,9% à 29,2%. Ainsi, il semble clair que la décarbonisation du mix électrique a du sens lors-
qu’elle se traduit en termes de vulnérabilité énergétique mais aussi d’aspect économique.
Enfin, les résultats présentés dans cet article pourraient être considérés comme des lignes
directrices pour les processus décisionnels gouvernementaux. La question de la limitation
des émissions de GES par la décarbonisation du secteur électrique européen semble être un
moteur intéressant pour la durabilité. En effet, les bénéfices peuvent être immédiats pour
le sous-indice Environnement, mais aussi indirects pour les deux autres sous-indices par la
création d’emplois et le développement d’une économie circulaire.
114 Chapitre 6. De l’exploration des données pour analyser les territoires
6.7 Synthèse
L’analyse de données est un champ qui fait partie intégrante de notre démarche de cher-
cheur dans la logique de compréhension des territoires. Ce type d’approche s’avère particu-
lièrement intéressante dans la mesure où l’on souhaite parfois pouvoir mesurer des "phéno-
mènes" qui ne répondent pas à une mise en équation au sens classique du terme. Ainsi, il est
alors possible de formaliser des indicateurs, des analyses permettant d’observer les change-
ments. Ce type d’analyse nécessite une validation croisée à partir du contexte réel du terrain.
Ces éléments de validation permettent de formuler les hypothèses expliquant les change-
ments observés, de valider si l’analyse que nous en faisons a bien du sens à partir de données
complémentaires ou à partir d’experts. Ces méthodologies que nous avons mis en oeuvre
depuis près de 6 ans, ce sont systématiquement généralisés dans nos projets afin de toujours
avoir une lecture holistique de nos problématiques de recherche. Elles nous permettent de
systématiquement comprendre les conditions initiales des objets de recherche et de leur en-
vironnement, avant de s’attacher à en modéliser des aspects.
Mon champ d’analyse s’est placé depuis plusieurs années à l’échelle des espaces bâtis et des
territoires. En science des données, en particulier dans les analyses, on peut résumer cela à
une simple inversion de matrice. Le plus important se situe dans l’identification des données
et leurs principales caractéristiques vis-à-vis de la problématique que l’on souhaite étudier.
Valorisation – 3 articles revue en évaluation, 2 communications. Les travaux menés
ont reçus le financement des projets TRANSEETER (Université de la Réunion) , PHC Réduit.
Encadrement – Ce travail s’est fait avec la collaboration des étudiants de la promotion
2018 du Master EBENE
Formation – Une conférence à été proposée dans le cadre des Journées de Recherche
des ISTs de Madagascar, 1 formation est en préparation pour les étudiants doctorants de
l’Université d’Antananarivo sur la construction d’indicateur.
Chapitre 7
Comprendre et construire des
territoires en transition
Sommaire
7.1 La ville durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
7.1.1 Quels enjeux pour un urbanisme durable en milieu tropical ? . 116
7.2 Quels impacts entre les projets d’aménagement et le territoire ? 118
7.3 Mode d’habiter et qualité de vie : indicateur de durabilité. . . . . 120
7.3.1 Habiter et durabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
7.3.2 Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
7.3.3 Analyse des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
7.3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
7.4 Vers une approche multidimensionnelle de la durabilité . . . . 126
7.5 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
L e concept de la "ville durable" est aujourd’hui une parfaite illustration des transforma-
tions socioécologiques que doit engager notre société [Lockie 2013] pour minimiser
son impact sur l’environnement et minimiser sa dépendance à des ressources finies. Bien que
les contours de la définition ne soient pas aisés et qu’on n’obtienne pas toujours de consen-
sus, le caractère transitionel de la durabilité semble à ce jour indiscutable [Hamman 2017]. Ce
chapitre s’attachera à présenter nos questionnements de recherche sur ce thème. Au-delà des
questions en lien avec l’environnement ou des activités anthropiques, j’aborderai ce thème
à travers un spectre large. Nous traiterons des enjeux du mode d’habiter à travers la percep-
tion des habitants, mais également des questions de la durabilité des projets d’aménagement
urbain. Mes travaux sur la transition à l’échelle des territoires se focalise en particulier sur
les milieux insulaires et tropicaux.
l’on teste différentes dynamiques du développement durable selon les projets [Theys 2020,
Emelianoff 2002]. Les premières définitions de la ville durable renvoient à la capacité d’au-
tosuffisance, [Morris 1982] sans que le cout de son développement ne soit supporté par un
environnement voisin [D Mitlin 1994]. La question de l’empreinte écologique est abordée
par [Ress 1996] en mettant en garde sur les conséquences des modèles de développement
territoriaux peu compatibles avec une sobriété environnementale. La prise en compte de ces
problématiques écologiques est de nos jours indispensable au moment où les discours de
la transition énergétique glissent vers une transition écologique. Toutefois, [Mancebo 2011]
rappelle que les impératifs du changement climatique et du développement durable ne sont
pas toujours compatibles. Bien souvent, la question environnementale l’emporte au détri-
ment d’enjeux tout aussi importants de la durabilité tels que la qualité de vie, du bien-être,
de la justice sociale, etc. Une synthèse de l’évolution de ces définitions a été proposée par
[Emelianoff 2007], qui précise en particulier la notion de dynamique et met en exergue le ca-
ractère évolutif de la ville durable. Le développement de ces villes et territoires durables nous
renvoie à une approche holistique et systémique des enjeux et des objets recourant plus à
l’expérimentation et à l’analyse des dynamiques qu’à la définition d’un modèle à proprement
parler. Comme le dit [Rogers 2008] " construire une ville durable exige une discipline holistique
dans la planification ". Les outils de l’ingénierie concourante sont particulièrement adaptés
au projet urbain comparativement à une approche séquentielle. Le choix d’un projet durable
oblige à de la flexibilité dans l’action afin de permettre les échanges entre différentes théma-
tiques (social, environnement, économie, confort thermique, qualité de vie, etc.) [Dind 2007].
De plus, il est primordial d’inscrire le projet dans une démarche itérative où l’on questionne
en permanence les choix et les bases de connaissance (retours d’expérience), au lieu de vou-
loir systématiquement reproduire des "bonnes pratiques". On aboutit ainsi à l’importance de
la réversibilité des actions et de l’expérimentation.
Ces questionnements de la durabilité revêtent un aspect particulier dans un contexte insulaire
comme celui de la Réunion. Nous aborderons dans le paragraphe suivant quelques traits ca-
ractéristiques du contexte local avant de décliner quelques exemples de travaux actuellement
menés.
1. Case à terre
2. Case en l’air
118 Chapitre 7. Comprendre et construire des territoires en transition
PITON DES
NEIGES
PITON DE LA
FOURNAISE
Littoral Mi-pentes
très urbanisé Urbanisation éparse
C EINTURE URBANISÉE
flexion pour penser les villes durables tropicales de demain, on retrouve bien le caractère
systémique qu’appelle la notion de ville durable à savoir une ville :
— sobre et soutenable en interaction avec les potentialités de son territoire ;
— ancrée dans le territoire et répondant aux pratiques locales ;
— incluant la population dans les choix et la gestion ;
— porteuse d’innovation.
Toutes ces ambitions territorialisées à l’échelle des quartiers, villes ou intercommunali-
tés trouvent un terrain d’expérimentation de l’innovation de l’action urbanistique dans un
contexte tropical. Ainsi l’un de nos questionnements a été d’identifier dans quelles mesures
les projets dits durables à l’échelle du territoire peuvent avoir une influence sur les quartiers
adjacents.
être "exemplaires" font parfois l’objet de critiques, du fait de leur distance avec les attentes
du développement durable. En résumé, ils sont vus plus comme des outils de communication
auxquels on adjoint des opérations urbaines éco-compatibles [Boutaud 2009]. Ainsi, comme
le décrit [Bonard 2010] l’écoquartier est un laboratoire expérimental in situ et in vivo de la
ville durable à travers les évolutions du tissu urbain. Ce sont donc ces changements ou im-
pacts que nous souhaitons mesurer et observer à l’échelle du territoire. Il y a d’inscrit dans la
démarche de développement durable la nécessité de l’évaluation des projets afin de collecter
le maximum de retours d’expérience. Ces suivis peuvent prendre de nombreuses formes :
l’enquête, le diagnostic en marchant, le bilan post projet avec les usagers, indicateurs, etc. Et
c’est sur ce dernier aspect que nous nous sommes intéressés à travers deux projets : la RHI
de l’Éperon dans l’ouest et la ZAC Beauséjour dans le nord. La démarche d’évaluation est
aujourd’hui incontournable, quel que soit sa nature qualitative ou quantitative, et cela même
pour des opérations complexes [Jégou 2012].
Pour évaluer les projets, nous avons procédé en deux étapes :
— Définition d’un indicateur composite selon les méthodes abordées dans le chapitre
précédent ;
— Détermination d’un indice de Moran local basé sur l’indicateur composite.
Largement utilisé dans les études d’autocorrélation spatiale, l’indice global ou local de Mo-
ran est l’un des plus repris dans la littérature [Oliveau 2010]. La définition des indices d’au-
tocorrélation est initiée en 1950 par les travaux de Moran [Moran 1950]. Le passage à une
formulation locale vient du constat fait par [Getis 1991, Getis 2010] que le I Moran 3 global
ne permet pas d’analyser les interrelations à de petites échelles spatiales. La formulation à
proprement parlé du I de Moran local a été proposé par [Anselin 1995] et s’exprime sous la
forme suivante :
n
zi − z̄ X
I= [Wij (zj − z̄)] (7.1)
σ2
j=1,j6=i
Figure 7.2 – Cartographie de l’indicateur composite spatiale entre 2006 (A) et 2012
(B) – [Pavadépoullé 2017].
valeur ajoutée de ce quartier qui là aussi se fait au détriment des IRIS voisins. Bien que
d’autres enquêtes de terrain ont été menées afin de définir les caractéristiques de ce regain
d’attractivité, il est important de pouvoir tester l’ensemble de nos hypothèses. L’une des pre-
mières conclusions issues de ces deux cas est d’imaginer comment réussir à construire des
projets d’aménagement qui soient dynamiques non seulement pour le quartier concerné, mais
également ses proches voisins. Dans le cadre de ces travaux, notre postulat de départ était
de questionner sur le rayonnement d’un projet dit durable sur son environnement immédiat.
Nous avions de façon optimiste plutôt envisagé une influence positive à la manière d’une
diffusion thermique qui s’estomperait à mesure que l’on s’éloigne de la source de chaleur. Par
conséquent, c’est ce que nous souhaitions mesurer. Les résultats nous ont amenés à complè-
tement revoir la façon d’appréhender l’impact des projets et par conséquent de réfléchir à la
formulation d’un indicateur global de performance du projet, qui aurait un caractère dyna-
mique dans le temps. L’objectif serait de traduire à travers un outil unique la qualité interne
d’un projet, mais également mesurer son impact sur les espaces limitrophes.
compatibilité entre les projets, leurs préoccupations sur l’habitabilité du lieu, leur qualité de
vie, et au final les plébiscitent ou les rejettent. Par conséquent, la question de l’habiter est
importante quand on cherche à développer un quartier durable ou instaurer un mode de vie
durable. Ainsi, au-delà des spécificités climatiques, compte tenu d’une histoire urbaine, de
pratiques de l’espace et d’un rapport à l’habiter qui lui sont propres, la ville durable réunion-
naise ne peut faire l’économie d’une réflexion sur l’habiter, au risque de créer des ruptures
dans le contexte socioculturel, et proposer des quartiers durables peu congruents à l’habi-
ter local, à la croisée d’une société traditionnelle créole et une société moderne européenne
[Watin 1991] et qui pourraient alors s’avérer peu durables dans la réalité par un manque
d’appropriation de ces derniers.
Dès lors, qu’en est-il de l’habiter et des représentations de la qualité de vie à La Réunion,
peuvent-ils influencer l’appropriation de la ville réunionnaise durable ?
Ce travail cherche à saisir les représentations sociales du quartier idéal à l’heure actuelle
afin de produire un savoir sur l’habiter à La Réunion, d’identifier et de décrire les éléments
concourant à sa définition, et d’analyser comment il s’inscrit dans le développement du quar-
tier durable réunionnais. En effet, il s’agit d’analyser la congruence entre les conditions
idéales identifiées et celles proposées par l’aménagement durable aujourd’hui sur le terri-
toire. Au final, ce travail permettra de dégager les conditions d’aménagement favorables à la
qualité de vie, donc en adéquation avec l’habiter et qui permettraient ainsi l’appropriation
des aménagements durables. L’acceptabilité sociale des aménagements durables sera discu-
tée en fonction de la configuration des représentations sociales définies ici et permettra ainsi
de mieux comprendre les barrières et moteurs au quartier durable réunionnais.
Ainsi, bien plus que de travailler à l’acceptabilité des nouveaux projets, consulter la popu-
lation sur leurs représentations de la "désirabilité environnementale" [Félonneau 2007] repré-
sente un moyen de travailler en amont à une intégration cohérente et congruente des projets
d’aménagement dans l’environnement social et culturel, de penser un projet auquel les habi-
tants se sentent d’emblée appartenir et dans lequel ils veulent s’engager [Manzo 2006].
La vie dans un environnement insulaire tropical où il a fallu s’adapter à des conditions sou-
vent difficiles (isolement, chaleur, humidité, violence des cyclones), à partir d’un projet spéci-
fique d’appropriation et de mise en valeur de l’espace, au travers de l’économie de plantation,
a produit un habiter créole spécifique. Il se caractérise par la case à terre, espace de vie privé
qui comporte une large proportion d’espaces plantés de potagers, de vergers où se mêlent
plantes utiles et décoratives. Il a mis en place un mode d’occupation rural et une structuration
des lieux autour du Kartié un espace de vie sociale et de solidarité construit autour d’indi-
vidu ayant une filiation commune ou qui ont créé une alliance et qui fonctionnent comme
une communauté autour du projet commun de plantation [Watin 1991]. Avec la moderni-
sation apportée par la départementalisation, ce modèle a perduré, et l’habiter réunionnais
serait comme à l’image de sa population un métissage entre habiter traditionnel et moderne,
mais dont les représentations et expressions actuelles n’ont pas encore été totalement saisies
et qui peinent à se traduire dans les programmes d’aménagement du territoire.
Ainsi, au travers de l’analyse des représentations et interactions des individus et de leur envi-
ronnement, ce travail souhaite offrir une compréhension de la façon dont les sujets réunion-
nais construisent l’objet urbain et peuvent se l’approprier dans le cadre du développement
durable.
7.3.2 Méthodologie
Le recueil de données a été réalisé à partir d’entretiens semi-directifs ayant pour objectif
l’étude de la qualité de vie dans les quartiers réunionnais. Il visait à interroger les participants
sur leurs représentations du quartier idéal, en matière d’habiter et de qualité de vie. L’inter-
view commençait par l’analyse du parcours résidentiel. L’enquêté décrivait son parcours de
vie résidentiel, ses origines, les critères de choix de son lieu de vie. Dans un second temps,
la perception du quartier actuel de résidence a été questionnée. Afin de relancer l’enquête,
il a été demandé de parler de son quartier, les atouts, les inconvénients et les choses qu’ils
souhaiteraient changer en lien avec leurs besoins, usages et sa qualité de vie. Enfin, l’inter-
view se terminait par une tâche d’association de mots, à partir du stimulus "quartier idéal
réunionnais" pour saisir l’univers représentationnel des sujets.
Au total 55 entretiens semi-directifs ont été menés auprès d’habitants en résidence prin-
cipale, sur différentes communes de l’île, entre octobre 2018 et Juillet 2019. Les entretiens
duraient en moyenne 45 minutes et se sont principalement déroulés au domicile des enquê-
tés. Après les entretiens et leur retranscription, l’analyse psychosociale a d’abord consisté en
une analyse statistique textuelle grâce au logiciel IRAMUTEQ. Basée sur une classification
hiérarchique descendante (CHD) ce logiciel analyse des classes de mots représentatives du
discours.
Ainsi nous souhaitions dégager les thèmes importants et les classes de mots représentatives
7.3. Mode d’habiter et qualité de vie : indicateur de durabilité. 123
pour au final identifier les éléments, les critères importants constitutifs des représentations
du quartier idéal réunionnais comme moyen de comprendre l’habiter (voir Figure 7.3). Le re-
pérage des représentations sociales du quartier idéal est susceptible d’éclairer la signification
des conduites spatiales et au final de dégager les conditions d’aménagement favorables à la
qualité de vie, donc en adéquation avec l’habiter.
ciel a utilisé 80% du contenu et a dégagé 4 classes thématiques illustrant les représentations
socio-spatiales du quartier idéal réunionnais.
La première classe, « l’habiter créole », contient 23% du contenu traité. Elle contient
des mots qui renvoient à l’importance de la vie sociale : « monde » (χ2 = 11.25, p < .001),
« social » (χ2 = 32.94, p < .001), « ensemble » (χ2 = 24.53, p < .001), « voisin » (χ2 = 12.12,
p < .01),« réunion » » (χ2 = 16.23, p < .001), « partager » (χ2 = 16.20, p < .01), lien (χ2 =
10.10, p < .01), « aider » (χ2 = 9.00, p < .01). Le quartier idéal est un espace de vie sociale,
intra-communautaire ou l’on se connaît et se côtoit mutuellement et que l’on construit
ensemble. Un certain nombre d’attributs référant à l’environnement naturel est associé à
cette classe : « végétation » (χ2 = 13.59, p <. 001), « animaux » (χ2 = 11.45, p <. 001), «
verdure » (χ2 = 10.00, p < .01), jardin (χ2 = 10.00, p < .01), « potager » (χ2 = 7.60, p < .01).
L’environnement naturel est vu comme un catalyseur du vivre créole et de la vie sociale.
urbains » (χ2 = 24.44, p < .001), « ville » (χ2 = 10.00, p < .001). Cette classe est composée
des représentations quant à la typologie de l’espace idéal, opposant l’urbain non désiré à
l’espace rural (campagne, les hauts de l’île). Au travers de cette classe, c’est l’opposé du
quartier idéal qui est présenté.
bâtie et humaine limitée et à l’idéal rural, c’est également parce qu’il répond à certains
besoins et aspirations des habitants. Le modèle du quartier à "kaz ater" est apprécié car il
répond d’une part au désir d’espace, de calme (rupture avec les nuisances extérieures), de
confort thermique, d’intimité et d’autre part, il répond au style de vie tourné vers l’extérieur
et les usages traditionnels associés tels que les petits élevages, les cultures aromatiques et
médicinales, la cuisine au feu de bois et la vie sociale et communautaire qui en découle. "
L’idéal pour moi c’est la case à terre avec mon petit bout de cour, avoir mes deux volailles, c’est
comme ça qu’on a l’habitude" (Irfane, 32 ans, Saint-Pierre).
Le modèle du quartier avec la "kaz atèr" est également valorisé car il permet de maintenir
un style de vie tourné vers l’extérieur, un aspect important de l’habiter. Pour les enquêtés
vivre à La Réunion, c’est vivre en extérieur, pouvoir jardiner ou cultiver, avoir un petit
potager. Les enquêtes perçoivent la densité de population et de bâtiments, la promiscuité
des espaces extérieurs (balcon ou espaces publics) et la vie en collectif, comme nuisant à
leur style de vie tourné vers l’extérieur. "Non parce que si on veut vraiment que les gens
vivent bien c’est le système de retourner dehors, parce que quand on est dans un bloc de béton,
on sort du boulot, on arrive, on rentre chez soi et on est dans un bloc de béton on est encore
enfermé, lé pa gayard ! " (Techer, 42 ans, Le Port). Si cela implique un style de vie tourné
vers l’intérieur et une potentielle hausse des consommations énergétiques, c’est surtout de
la dimension socio-culturelle du quartier dont il est question. Les aspects socio-culturels
sont importants dans les représentations de la qualité vie, et il apparaît au travers des
échanges que la perception d’une urbanisation et densification à outrance participerait à
une certaine acculturation et au développement d’une anomie. La "kaz atèr" porte l’idéal du
quartier créole, communautariste, au travers d’un rapport productif au jardin qui maintient
les échanges socio-économiques, le développement des liens sociaux dans les quartiers et
ainsi la convivialité et solidarité entre voisins. Les habitants considèrent que la vie dans
les immeubles en hauteur peut nuire à leurs traditions, dont cette possibilité de s’investir
dans les activités traditionnelles et les bénéfices socio-économiques et communautaristes
associés.
7.3.4 Conclusion
Ce travail s’intéressait aux modes d’habiter et représentations de la qualité de vie dans
les quartiers à La Réunion, et développait une réflexion sur leur intégration sur les nouveaux
modes d’habiter durables. Sur la base de nos résultats, on observe que les habitants accordent
une grande importance à la vie de plein air, au lien à la terre et à la nature et aux questions
communautaires. Avoir un lien avec l’extérieur, et vivre en présence de nature est considéré
comme faisant partie intégrante du style de vie à la réunionnaise et ces critères peuvent in-
fluencer les représentations de la qualité de vie, notamment en matière de confort thermique,
d’intimité et au final l’appropriation ou le rejet des modèles de densification urbaine. Il en
est de même pour l’aspect communautaire, les habitants tiennent au caractère familial et
solidaire du quartier créole traditionnel, conceptualisé par [Watin 1991] comme le "Kartié"
un espace d’interconnaissance qui structure la vie sociale réunionnaise. Ces résultats pour-
raient aider à informer les décideurs et les concepteurs sur les attributs clés qui améliorent
126 Chapitre 7. Comprendre et construire des territoires en transition
la qualité de vie dans les quartiers à La Réunion et qui pourraient influencer l’appropriation
des projets durables. Plus particulièrement, ces résultats soulignent la nécessité d’une ap-
proche de conception pouvant atténuer l’impact environnemental des nouvelles politiques
urbaines, tout en améliorant la qualité des décisions, et de fait permettant le développement
de projets où la population est d’office bien intégrée. Au final, ce travail consultatif généra-
lisable à d’autres contextes permettrait de limiter des erreurs constatées lors des évaluations
post-occupations, là où il est parfois trop tard et plus couteux de remédier aux erreurs.
Figure 7.4 – Cercle du projet du projet de l’ANRU de Ravine Blanche, [Etienne 2017].
Faire de Ravine Blanche un quartier plus durable était, selon la Mairie de Saint-Pierre, de lui
donner intrinsèquement des possibilités de mutation et de transformation de son image.
La méthodologie décrite précédemment a permis la mise en place d’une base de données à
partir d’une enquête menée auprès d’un échantillon de 42 habitants du quartier, d’un en-
tretien avec le porteur du projet et des données de l’INSEE. Le cercle de soutenabilité, voir
Figure 7.4, obtenu permet de décrire la durabilité de ce projet. On repère rapidement ses
forces et ses faiblesses, grâce à la visualisation du niveau de durabilité des thématiques et des
sous-thématiques. Ainsi, la soutenabilité de Ravine-Blanche semble élevée, avec l’aspect de
la gouvernance très fortement présent, un point remarquable étant le suivi. L’un des points
faibles concerne l’aspect économique. En effet l’objectif initial de reconnexion du quartier
au centre-ville, a fait qu’il n’y a pas eu de mise de véritables services de proximité dans le
quartier. Ainsi, les petits commerces ou autres activités existantes n’ont pas fait l’objet d’une
intégration particulière dans les espaces bâtis ce qui explique l’évaluation relativement faible
sur cet aspect. La notion de proximité de l’accès à des services est une attente forte des usa-
gers dans les différentes enquêtes que nous avons menés dans divers quartiers de l’ile.
Parallèlement à ces travaux, nous avons mené une analyse complémentaire après projet sur
les usages des habitants concernant les déplacements et la gestion des déchets [Praene 2017b].
L’étude a été effectuée sur la base d’une analyse exploratoire de données et d’enquêtes de ter-
rain. Les analyses mettent ainsi en avant un paysage marqué majoritairement par l’utilisation
de l’automobile et l’influence de facteur sociodémographique dans l’utilisation du TCSP bus,
puisque ce sont majoritairement les foyers ne disposant pas d’un véhicule qui utilisent ce
moyen de transport. Ce constat amène ainsi à se pencher sur d’autres facteurs sur lesquels
128 Chapitre 7. Comprendre et construire des territoires en transition
il serait possible d’agir pour séduire d’autres usagers et favoriser l’utilisation du TCSP. La
question du cout voire de la gratuité du transport est aujourd’hui pensée comme potentiel
facteur d’incitation à l’usage du TCSP. L’accent sur un lien entre agréabilité du quartier et
utilisation des transports en commun pourrait aussi être objet d’étude. La population met
en effet en avant les problèmes de congestions et le besoin de parkings supplémentaires ;
le TCSP pourrait ainsi être présenté comme un moyen face à ces problèmes et souligner
l’aspect agréable d’espace non congestionné et autres bénéfices associés. Du côté de l’envi-
ronnement, les analyses mettent en avant la perception d’un quartier propre, dont la gestion
environnementale est satisfaisante faisant du quartier un endroit agréable à vivre. Il ressort
ainsi que les habitants se sentent investis dans la gestion des déchets dans le quartier et ceci
semble être favorisé par une stratégie de communication entre la population et les acteurs,
jugée satisfaisante. Néanmoins, les résultats soulignent une appréhension plus complexe de
l’aménagement des dispositifs de tri, avec une ambivalence sur la satisfaction des habitants
vis-à-vis des dispositifs. Il semble que l’espace d’aménagement soit l’un des déterminants de
cette difficulté : à partir de quelle distance la population juge le dispositif satisfaisant : dans le
logement ou dans le quartier à proximité ? Aujourd’hui, la réflexion sur l’accès au dispositif
est d’autant plus importante qu’il s’agit d’un facteur déterminant des comportements de tri
de la population.
7.5 Synthèse
Devant cette complexité des perceptions et des usages des espaces de nature, dans
la conception des quartiers durables réunionnais, il s’avère nécessaire de saisir l’éventail
des représentations pour mieux intégrer la nature dans le quotidien des habitants. Sans
compréhension des préférences des utilisateurs locaux, les espaces peuvent ne pas répondre
à leurs besoins et peuvent alors être sous-utilisés voire abandonnés. Dans le contexte
réunionnais, plus que des stratégies de verdissement et d’agrémentation de l’espace, c’est
une réelle réflexion sur la nature comme l’élément structurel principal de l’espace qui
semble-t ’il doit être menée. Au-delà des parcs, jardins ornementaux classiques et espaces
verts, les représentations ici tendent vers une nature intégrée dans la quotidienneté. Pour
reprendre les propos de [Zhang 2015] il s’agit de penser non plus en termes d’espaces verts
(green space) mais de lieu vert (green place), ce qui suggère une intégration harmonieuse du
quartier dans l’espace naturel, à l’échelle des constructions et plus largement à l’échelle du
territoire quant aux interactions du quartier avec les espaces naturels environnants.
Le quartier réunionnais idéal se caractérise par des aspects fonctionnels intéressants à
considérer pour l’élaboration des quartiers durables. Les enquêtés décrivent un quartier
qui répond aux besoins dits " du quotidien " via les commerces d’alimentation générale
et traditionnels (productions locales) et les services publics incluant la santé, le social,
l’éducation et les loisirs. Les services de proximité sont des facteurs de qualité de vie car
facilitant l’approvisionnement en produits et en services courants. La proximité et la mixité
des fonctions caractérisent le type d’espace vers lequel tendent les aménageurs, car le
mélange du résidentiel, du commercial et de l’institutionnel crée un espace dynamique
sur le plan économique et viable sur le plan environnemental du fait d’un usage réduit
7.5. Synthèse 129
Sommaire
8.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
8.2 Consommation électrique de Madagascar . . . . . . . . . . . . . 133
8.2.1 Méthodologie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
8.2.2 Résultats et discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
8.3 Scénarios par approche prospective . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
8.3.1 OSeMOSYS où l’interopérabilité et la flexibilité de la modéli-
sation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
8.3.2 Modèle OSeMOSYS pour la Réunion (SARI) . . . . . . . . . . 144
8.3.3 Modèle OSeMOSYS pour Madagascar (MAMBA) . . . . . . . 148
8.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
L a prospective occupe aujourd’hui une place de choix dans les outils et méthodes mo-
bilisées pour orienter les débats autour du changement climatique. Comme l’indique
[Maïzi 2012], les prémices de la prospective ont été mise en oeuvre au service de la recons-
truction de la France au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Dans le groupe de travail
ayant porté les Réflexions pour 1985, Pierre Massé propose une définition de la prospective
comme "un souhaitable qui apparaisse plausible à l’esprit prospectif et qui devienne probable
pour l’esprit attaché à sa réalisation" [Massé 1964]. Nous aborderons dans ce chapitre les ré-
cents travaux que nous avons menés depuis deux ans dans ce domaine. Après un bref rappel
sur les différents aspects entourant la prospective et un focus sur la situation particulière
des iles, nous verrons ainsi le diagnostic énergétique des territoires afin de comprendre les
contraintes passées. Puis nous verrons comment faire les enjeux énergétiques et les externa-
lités (volatilité des prix, émissions de GES, cout de l’énergie, etc.).
8.1 Introduction
La prospective se propose de construire des futurs possibles, c’est-à-dire construire le fu-
tur en envisageant différents scénarios. Cette discipline s’est largement développée en France
132 Chapitre 8. Approche prospective de la transition énergétique
depuis plus de 50 ans. Cette démarche peut être plutôt quantitative en mobilisant des envi-
ronnements de modélisation des scénarios ou faire interagir plusieurs disciplinaires dans une
approche plus qualitative. Ainsi la prospective se mêle avec la planification. Dans le premier
cas, l’attention est mise sur les choix à effectuer dès à présent en fonction des "différents"
futurs envisagés. Dans le second cas, elle va définir les moyens et la feuille nécessaires à la
réussite des objectifs qu’aura fixés la démarche prospective. La connexion entre la prospec-
tive et la planification est obligatoire et doit s’envisager de façon itérative. En effet, partant
de l’analyse d’une situation initiale (présente ou passée), la planification va s’interroger sur
les ambitions portées par la prospective au regard des changements qu’ils vont induire sur la
société, l’environnement, l’Homme, etc. Ainsi comme, le dit [De Jouvenel 1999], la prospec-
tive n’est donc pas un outil prophétique qui impose un futur, mais qui nous aide à le bâtir.
Ainsi, comme le disait l’un des fondateur de cette attitude, "« l’esprit prospectif ne prédéter-
mine pas, il éclaire". On peut résumer l’approche globale de la démarche prospective de la
manière suivante, Dans le domaine de la prospective quantitative, la modélisation repose sur
Planification énergétique
gie. L’objectif énergétique est alors considéré comme une contrainte placé au plus au
niveau hiérarchique. Et on s’attache à définir les corrélations avec les branches in-
férieures de cet arbre hiérarchique. L’objectif est ainsi une décision qui trouve une
déclinaison dans une forme ou une autre auprès de tous les acteurs de la transition
énergétique ;
— les modèles "bottom-up" | où on est là dans la construction d’un modèle à partir de
l’ensemble des paramètres du système. On se place ici plus dans le cas d’un processus.
Cela permet alors d’avoir une représentation complexe de la production électrique.
Cela permet de développer des problématiques d’optimisation des réseaux, de la pro-
duction et de la demande.
Nous avons ainsi résumé dans les deux paragraphes suivants deux approches et résultats
menés récemment sur le cas de Madagascar et de la Réunion. La première s’intéresse en une
approche couplée de la LMDI et de l’analyse de sensibilité qui nous permet de comprendre le
passé et de dégager des tendances pour le futur de Madagascar. Le second repose sur la mise
en place d’une approche prospective pour construire des scénarios pour la Réunion à partir
du logiciel OSEMOSYS.
secteur de l’électricité du pays. Ensuite, il s’agit d’identifier les facteurs qui influencent ces
changements. Enfin, nous avons tenter de déterminer quels sont les facteurs qui agissent sur
les différents «effets» ?
Sur la base d’études précédentes, ce document applique la méthode IDA 2 qui a été largement
utilisée dans la décomposition de la consommation d’électricité. La méthodologie appliquée
dans cet article est basée sur une décomposition de la LMDI 3 , qui sera combinée avec une
analyse de sensibilité (SA) basée sur la méthode EFAST et la régression linéaire. L’idée gé-
nérale est de proposer un modèle régressif pour définir une première analyse prospective
pour Madagascar. Notre travail est le premier de la litterature à examiner la structure de
l’électricité et l’évolution des tendances en combinant la SA et la LMDI. Les résultats se-
ront particulièrement utiles pour fournir une vue d’ensemble et identifier les forces motrices
du futur paysage énergétique de Madagascar. Sur la base de ces résultats, les implications
politiques et les perspectives d’une production d’électricité plus durable en développant da-
vantage d’énergies renouvelables sont examinées.
Nomenclature
E | Consommation d’électricité.
Q | Nombre d’abonnés.
I | Intensité énergétique exprimé en consommation/abonné.
S | Part d’abonnées par secteur.
∆Eact | Effet d’activité.
∆Eint | Effet d’intensité.
∆Estr | Effet structurel.
chaque effet. Enfin, nous effectuons une régression linéaire de chaque effet sur la base
des paramètres les plus influents. Les métamodèles obtenus (sortie 2) sont les suivants :
∆Eact = f (∆QR ) : effet d’activité exprimé en fonction du nombre de consom-
mateurs dans le secteur résidentiel.
∆Estr = f (∆QI , ∆QR ) : effet structurel exprimé en fonction du nombre de
consommateurs dans les secteurs industriel et résidentiel.
∆Eint = f (∆II , ∆IR ) : effet d’intensité exprimé en fonction de la consomma-
tion d’électricité par consommateur dans les secteurs industriel et résidentiel.
Concernant la méthode LMDI, nous rappelons ici simplement le cadre général de la décompo-
sition et mettrons en exergue l’innovation qu’a apporté nos travaux. Ces méthodes orientés
diagnostic initialement, peuvent aujourd’hui selon notre approche s’entrevoir dans une lo-
gique de prospective. Soit E la consommation totale d’énergie. Les différentes catégories de
secteurs sont représentées par l’indice i, et le temps de référence est représenté par j. La
variation de E sera quantifiée en évaluant les impacts des effets suivants :
— effet d’activité, désigné par Q ;
— effet structurel représenté par S : Si = Qi /Q ;
— effet d’intensité, désigné par I : Ii = Ei /Qi .
Si l’on considère les premiers travaux de [Ang 2005, Ang 2015], le LMDI est décrit par les
équations suivantes :
X X Qi Ei X
E= Ei = Q = QSi Ii (8.1)
Q Qi
i i i
Ainsi, la décomposition additive se présente sous la forme suivante :
ET
Dtot = = Dact Dstr Dint (8.6)
E0
X (E T − E 0 )/(ln E T − ln E 0 ) QT
Dact = exp( i i i i
ln( )) (8.7)
(E T − E 0 )/(ln E T − ln E 0 ) Q0
i
X (E T − E 0 )/(ln E T − ln E 0 ) SiT
Dstr = exp( i i i i
ln( )) (8.8)
(E T − E 0 )/(ln E T − ln E 0 )
i
Si0
8.2. Consommation électrique de Madagascar 137
X (E T − E 0 )/(ln E T − ln E 0 ) IiT
Dint = exp( i i i i
ln( )) (8.9)
(E T − E 0 )/(ln E T − ln E 0 )
i
Ii0
L’analyse de sensibilité consiste à étudier les effets du changement d’une variable sur les
autres variables et surtout sur les résultats finaux [Faivre 2013]. Elle nous permet de simplifier
et de mieux comprendre un modèle en orientant l’attention vers des modules spécifiques in-
fluents. En outre, elle peut valider un modèle et aider à mettre en place de futures expériences.
Différentes méthodes d’analyse de sensibilité ont été développées, parmi lesquelles des mé-
thodes différentielles [Lomas 1992], des méthodes de criblage telles que la méthode Morris
[Morris 1991b], et des méthodes basées sur l’analyse de la variance telle que les méthodes
FAST (Fourier amplitude sensitivity test) et EFAST (extended Fourier amplitude sensitivity
test) [Saltelli 1999, Saltelli 2000, Sobol 1993]. Dans cette étude, l’analyse sera effectuée à l’aide
de la méthode EFAST. Cette méthode calcule l’indice de sensibilité du premier ordre (Si ) et
l’indice d’ordre total (ST i ) en utilisant le même ensemble d’échantillons. Ces indices de sen-
sibilité sont exprimés en fonction de l’espérance (E) et de la variance (V) d’une sortie Y (X1 ,
X2 , ..., Xk ) :
V [E(Y | Xs )]
Si = (8.10)
V (Y )
Il est également recommandé transformé Xi = Gi (sin (ωi s)). Il est dès lors possible
d’étendre le modèle à une série de Fourier selon :
∞
X
Y = f (X1 , X2 , ..., Xk ) = f (s) = A0 + (Aj cos(js) + Bj sin(js)) (8.13)
j=i
d’électricité ainsi que d’en extraire les tendances générales. Nous pouvons ainsi obtenir un
résultat intéressant ; d’une part, des informations de type tendanciel comme dans les séries
chronologiques et, d’autre part, des informations annuelles sur la répartition des différents
effets.
L’effet d’activité mesure l’impact des changements du nombre d’abonnés sur la consomma-
tion d’électricité. L’effet structurel mesure le changement de composition. L’effet d’intensité
évalue la progression de l’intensité énergétique, qui est exprimée par la consommation
d’électricité par abonné.
Selon la figure 8.3, les changements dans la consommation totale d’électricité (effet total)
100
50
GWh
−50
Δ Estr
Δ Eint
Δ Eact
−100
100
75
50
25
GWh
0
−25
−50 Δ Etot
−75
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Year
sont généralement discontinus et irréguliers, et la tendance est variable. Un pic négatif a été
observé entre 1990 et 1991, suivi d’un pic positif en 1992-93. La variation a diminué entre
1994 et 1995. Cette baisse a été suivie d’une augmentation au cours de la période 1995-96,
qui a stagné entre 1997 et 2000.
Ensuite, entre 2000 et 2010, il y a eu une phase d’instabilité dans la variation de la consom-
mation d’électricité de Madagascar. Deux pics négatifs sont mis en évidence en 2001-2002 et
2008-2009, qui correspondent tous deux à une période où le pays a été plongé dans une crise
politique.
L’évolution du nombre d’abonnés n’a pas d’influence significative sur la consommation
annuelle d’électricité (année par année) ; voir figure 8.3. Cependant, comme on peut
8.2. Consommation électrique de Madagascar 139
800
Δ Eact
Δ Eint
Δ Estr
600 Δ Etot
400
GWh
200
−200
1990 1995 2000 2005 2010 2015
Year
Lecture historiqe
calme à Madagascar après la crise politique de 1991. La Haute Autorité de l’État (HAE)
a adopté une nouvelle politique de gestion des entreprises publiques : la privatisation
de plusieurs entreprises publiques. Cela a conduit à l’arrivée de nombreux investis-
seurs et au développement de zones de libre-échange dans la capitale de l’île.
1994-1995 : La baisse est de 1,08% (-4,73 GWh). L’effet d’intensité ∆Eint est de -12,60
GWh (-2,88%), et l’effet structurel ∆Estr est de -11 GWh (-2,40%). Cependant, l’effet
d’activité ∆Eact est positif, avec une valeur de +22,4 GWh (+5,11%). Cette période
est marquée par le passage du cyclone Geralda (février 1994), qui a fortement touché
Madagascar ; au total, plus de 40.000 maisons ont été détruites et 356.000 personnes
ont été touchées. Le cyclone a fait 231 morts et causé plus de 10 millions de dollars
(USD 1994) de dégâts.
2001-2002 : La variation totale ∆Etot est de -9,12% (-58,8 GWh), causée par un effet
d’intensité ∆Eint de -70,4 GWh (-10,93%), un effet de structure ∆Estr de -20,9 GWh
(-3,24%), et un effet d’activité ∆Eact de +32,5 GWh (+ 5,05%). La diminution sur cette
période est dix fois plus importante que celle de 1994-95, notamment la diminution
due à l’effet d’intensité. En effet, la crise post-électorale de 2001-2002 a eu de graves
conséquences pour le pays, car les barrages routiers visant à isoler la capitale ont en-
traîné une pénurie de carburant dans la province d’Antananarivo, ce qui a entraîné des
problèmes de production d’électricité de la JIRAMA. En outre, de nombreuses entre-
prises de la "zone de libre-échange" dont les activités étaient axées sur l’exportation de
produits ont dû fermer leurs portes parce que la crise n’était pas propice aux exporta-
tions. En conséquence, le pays a connu un déclin important de l’activité économique
et industrielle, reflétant une baisse du nombre d’abonnés industriels de la JIRAMA et
une diminution de la consommation des abonnés. À cela s’est ajoutée l’inflation.
2002-2003 : En un an, on peut constater la reprise de la consommation d’électricité
à Madagascar après une période de déclin. Cela se traduit par une variation totale de
90,1 GWh, soit 15% par rapport à l’année précédente. Le nouveau boom a été fortement
influencé par l’effet d’intensité et l’effet d’activité, malgré un effet structurel négatif. La
fin du premier semestre 2002 a marqué une nouvelle ère pour Madagascar. Un nouveau
président a été officiellement proclamé et investi. Vers la fin de cette même année, la
reprise économique a été discutée. Madagascar a été réintégré dans l’Organisation de
l’Union Africaine ; en outre, le nouveau président s’est engagé dans une politique de
privatisation et d’ouoxure aux capitaux étrangers, qui a porté ses fruits car l’économie
malgache a connu une croissance. Le marché de l’exportation a donc été relancé.
2008-2009 : La variation totale est de -7,19% (-61,2 GWh), causée par un effet d’in-
tensité de -43,7 GWh (-5,12%), un effet de structure de -40,6 GWh (-4,76%), et un effet
d’activité de +23 GWh (+2,70%). La crise politique qui a éclaté en janvier 2009 lorsque
Andry Rajoelina (alors maire d’Antananarivo, la capitale) a pris le pouvoir et que cela
a stoppé la croissance économique du pays ; ce qui a entraîné une baisse du PIB, des
revenus et de l’inflation et une augmentation du chômage. En d’autres termes, les in-
dicateurs économiques et sociaux étaient en baisse.
2010-2015 : Aucun changement significatif n’est observé dans la variation de la
consommation d’électricité. Cela coïncide avec la stabilité économique et politique
8.2. Consommation électrique de Madagascar 141
du pays après avoir connu la crise de 2009. Fin janvier 2009, A. Rajoelina a mis en
place une Haute Autorité de Transition (HTA), dont il a pris la tête. Ce qui était censé
n’être qu’un gouvernement de transition, s’est en fait maintenu jusqu’en 2015. Cepen-
dant, la poursuite de ce régime n’a pu se faire qu’au prix de plusieurs remaniements
ministériels et de l’absence d’opposition politique. En 2011, une feuille de route a été
signée pour sortir de cette situation. Le retrait de l’aide internationale dans le pays
place celui-ci dans une situation économique critique, poussant les autorités à exploi-
ter des ressources essentielles telles que le bois de rose. L’incertitude qui entoure la
pseudo-stabilité de la période de transition entrave également l’investissement et le
développement du secteur industriel.
Cette lecture historique nous a ainsi permis d’interpréter les résultats de LMDI au-delà uni-
quement des chiffres, en les faisant coïncider avec une réalité du pays. Cette étape apporte
en quelque sorte des éléments de validation à notre analyse. À la suite de cette analyse nous
avons effectuer l’analyse de sensibilité. C’est en ce sens, que notre approche est innovante.
En effet, les travaux issus de la littérature s’arrête à l’interprétation des différents effets et à
leur impact sur la variable observée. Ainsi le recours à l’analyse de sensibilité nous a permis
de construire des métamodèles représentant les effets, à partir des variables intensité, nombre
d’abonnés, etc. On obtient alors le jeux d’équations suivants :
∆Eint = −5.984 × 10−1 + 8.522 × 102 × ∆II + 4.188 × 105 × ∆IR (8.15)
∆Estr = −2.336 + 3.307 × 10−1 × ∆QI − 8.417 × 10−4 × ∆QR (8.16)
Grâce à ces métamodèles, il est possible des trajectoires qui ne soit pas uniquement des scé-
narios de type Businness-as-usual (BAU). Par conséquent, nous avons pu traduire à travers
les modèles ambitions politiques afin de voir déterminer quels pourraient être les besoins et
la structure de la demande en energie. Nous avons ainsi implémenté les ambitions politiques
portées par les différents gouvernements malgaches.
Finalement, afin de concevoir la feuille de route pour la transformation énergétique de Mada-
gascar, il sera essentiel de pouvoir intégrer tous les effets et variables abordés dans ce travail,
afin de considérer les différents objectifs intermédiaires à atteindre à moyen terme. Les ré-
sultats suggèrent une orientation stratégique forte pour la politique énergétique nationale.
Madagascar n’ayant pas encore achevé sa transition démographique, deux défis doivent être
relevés par les acteurs du système énergétique : la décarbonisation du mix et la satisfaction
d’une demande énergétique croissante. Le pays doit donc décarboniser sa croissance et sé-
curiser sa production d’électricité. En effet, la stabilité politique est l’un des éléments clés
de la résilience et de la durabilité du pays au cours des vingt prochaines années. Les effets
négatifs de ces instabilités ne sont pas très prononcés en raison du faible nombre d’abonnés
dans le pays. Par conséquent, comment mettre en œuvre une transition vers un accès sécu-
risé à l’électricité. Le gouvernement malgache doit encourager les investissements visant à
décarboniser son mix électrique. Cela permettra de limiter sa vulnérabilité aux importations
de ressources fossiles. Compte tenu des effets d’intensité et d’activité, le développement éco-
nomique entrainera une augmentation des effets.
142 Chapitre 8. Approche prospective de la transition énergétique
2
10
1
kWh
kWh
5
0
0
-1
Eact
-5 -2
Eint
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030
(a) (b)
Estr
9 Volontarist Scenario P2RSE 9 Scenario NPE
10 10
4 8
E
3 6
2 4
kWh
kWh
1 2
0 0
-1 -2
-2 -4
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030
(c) (d)
Figure 8.5 – Production électrique selon tous les scénarios pour 2030.
Ainsi, le gouvernement doit promouvoir les équipements à faible intensité énergétique dans
les ménages, mais aussi réfléchir à une stratégie globale (par l’information, l’éducation) pour
limiter la demande en électricité. Enfin, compte tenu de la situation sociale de la population,
les ménages malgaches ne peuvent assumer seuls cette décarbonisation de la consommation
d’énergie. Il sera essentiel pour le gouvernement de trouver les mécanismes financiers pour
soutenir les ménages dans leur transition.
[Connolly 2010] ont examiné 37 outils assistés par ordinateur pouvant être utilisés pour l’in-
tégration des énergies renouvelables. Il ressort de leur étude qu’il n’existe pas d’outil éner-
gétique qui traite tous les problèmes liés à l’intégration des énergies renouvelables, mais
que l’outil énergétique « idéal » dépend fortement des objectifs spécifiques à atteindre. Par
exemple, pour des planifications à court terme avec des pas de temps d’une heure ou moins,
il est recommandé d’utiliser EnergyPLAN, Mesap PlaNet, H2RES et SimREN. Pour des pas de
temps annuels, Inox, INFORSE seraient plus préférables.
Une équipe de chercheurs de l’université de KTH ont développé un modèle open-source d’op-
timisation de systèmes à part entière pour la planification énergétique à long terme, nommé
OSeMOSYS. Depuis sa publication, OSeMOSYS a été largement utilisé pour l’élaboration de
scénarios énergétiques à moyen et long terme dans de nombreuses études et applications.
Cet environnement se couple à présent à d’autres en outils tel que LEAP 4
BAU
SCENARIO 1
Illustration of
the current SCENARIO 2
energy system Capacity
of the country investment in
WTE; 30 MW in
2022 maintained
to 2040 Capacity
No capacity investment for
increase for solar, WTE
RES: and new
The annual
Solar Farm: biomass are
capacity for 15 MW addition kept as in
hydro, solar each year, as scenario 1
and wind are from 2021
kept constant
Coal power
plants phases OTEC:
out as from 50 MW
2025 addition in
New biomass 2025.
replaces coal in Further 50
2025, at 291 MW MW addition
in 2030
SYS nécessite des variables et paramètres structurels pour générer la solution de production
électrique optimale. Les éléments structurels sont constants pour chaque scénario ; ils com-
prennent des facteurs tels que la région, les années ou le type de combustible, tandis que les
variables sont des éléments définissant les données techniques et économiques du modèle.
Avant l’assemblage du modèle, deux éléments cruciaux doivent être déterminés :
— Time slices ou "tranches de temps" ;
— Groupes technologiques.
8.3. Scénarios par approche prospective 145
Time Slices – Étant donné que la demande, les capacités ou les performances des dif-
férentes technologies varient de temps en temps, des tranches de temps sont utilisées pour
diviser l’année. Les tranches de temps sont essentiellement désignées comme une partie d’une
journée et une fraction de l’année. Ce travail est crucial et doit être défini avec précision afin
de pouvoir représenter l’ensemble des profils de demande d’électricité existante sur une an-
née. Dans notre cas, douze tranches de temps, comme le montre la Figure XX, ont été prises
en compte, elles sont classées comme suit : Typologie de la technologie – L’ensemble des
2018-2040
ÉTÉ HIVER
JOURS WEEK-END
SEMAINE (DIMANCHE)
Résultats du Scénario BAU – Comme le montre la Figure 8.8, le fioul lourd joue un
rôle considérable dans le mix de production pour les années 2018 à 2040 ; en maintenant
146 Chapitre 8. Approche prospective de la transition énergétique
une production d’énergie constante d’environ 1700 GWh pendant la période 2031 - 2040.
Afin de répondre à la demande croissante non satisfaite, le fioul lourd entre dans le mix de
production à partir de 2031, produisant jusqu’à 650 GWh d’ici 2040. Dans le cas du charbon,
le combustible maintient une production d’énergie annuelle de 1200 GWh pour toute la
période de modélisation.
En ce qui concerne la part des énergies renouvelables, les centrales hydroélectriques sont
4500
4000
Energy generation (GWh)
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 2036 2037 2038 2039 2040
Year
pleinement utilisées et produisent 460 GWh par an. Les technologies qui alimentent la
bagasse et le biogaz maintiennent également une production énergétique annuelle de 385
GWh et 25,2 GWh respectivement. L’énergie solaire produit 157 GWh tandis que l’énergie
éolienne représente 41,2 GWh pour la période 2018-2040. La production constante d’énergie
à partir de technologies renouvelables est due au fait qu’aucune augmentation de capacité
n’est envisagée dans le scénario BAU.
c’est-à-dire qu’elle produit environ 210 GWh en 2025, pour passer à 1900 GWh en 2040. Cela
peut s’expliquer par l’élimination complète des combustibles classiques, notamment le char-
bon d’ici 2025 et le mazout lourd d’ici 2030.
Comme dans le scénario BAU, la production d’énergie à partir de la bagasse, de l’hydroélectri-
cité, du biogaz et des ressources éoliennes maintient la même tendance. Avec l’augmentation
annuelle de la capacité des technologies solaires, la production d’énergie solaire montre une
tendance à la hausse de 2022 à 2040, pour atteindre 405 GWh en 2040. Avec la mise en place
d’une centrale WTE de 30 MW en 2022, l’WTE maintient une production constante de 171
GWh de 2022 à 2040.
Ainsi on peut voir que la suppression progressive des capacités de production de combus-
Backstop Bagasse Charbon Eolien Fioul Lourd Hydro PV TaG Green Pulp WTE
5000
4500
4000
3500
Energy generation (GWh)
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 2036 2037 2038 2039 2040
Year
tibles fossiles ne semble pas aussi évidente que cela. En effet, le backstop représente plus de
40% de la production d’énergie d’ici 2040. Cela remet en question (i) la faisabilité de l’élimi-
nation complète du charbon et des combustibles fossiles et (ii) le potentiel d’expansion des
capacités de production de sources d’énergie renouvelables. Avec l’introduction du green
pulp, de l’expansion solaire et de l’énergie éolienne, la part maximale des énergies renouve-
lables qui peut être atteinte est de 69,9%.
Résultats du Scénario 2 – D’après la Figure 8.10 et de manière analogue au scénario 1, le
charbon et le fioul lourd illustrent la même tendance de production d’énergie ; ils seront pro-
gressivement éliminés d’ici 2025 et 2030 respectivement. Avec une augmentation plus impor-
tante de la capacité d’Enrs, le backstop entre dans le système énergétiqueplus tard que dans
le scénario 1 ; notamment en 2030, contrairement à 2025 dans le scénario 1. La production
d’énergie à partir de la bagasse, de l’hydroélectricité, du biogaz et des ressources éoliennes
maintient la même tendance que dans les scénarios précédents. L’énergie solaire montre la
mêmeaugmentation de production d’énergie ; car l’expansion de la capacité solaire dans le
scénario 2 est similaire à celle du scénario 1.
148 Chapitre 8. Approche prospective de la transition énergétique
Le green pulp produit également 1200 GWh à partir de 2025, avec l’abandon progressif des
centrales au charbon. Avec l’augmentation de la capacité des installations de production
d’électricité àpartir de déchets, on observe une augmentation de la production d’énergie à
partir de ces installations, qui est passée de 171 GWh en 2022 à 515 GWh en 2040. Avec
l’introduction des technologies ETM dans le système énergétique, la production maximale
d’énergie à partir des ressources thermiques des océans est de 660 GWh d’ici 2040.
En 2040, la part de l’énergie couoxe par le backstop est inférieure de 50% à celle observée
Backstop Bagasse Charbon Eolien Fioul Lourd Hydro PV TaG Green Pulp WTE Ocean Thermal
5000
4500
4000
3500
Energy generation (GWh)
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 2036 2037 2038 2039 2040
Year
dans le scénario 1. Cela est dû à un investissement plus important dans les technologies des
énergies renouvelables, qui répondent à la demande croissante d’énergie. Avec l’augmenta-
tion de la capacité des technologies WTE et ETM, la part des EnRs atteint un maximum de
86% d’ici 2030.
Ces premiers scénarios que nous avons développés nous ont permis de proposer un pre-
mier modèle SARI pour la Réunion. L’objectif était de définir une structure initiale, que nous
pourrons optimiser et modifier par la suite suivant les scénarios souhaités. L’un des premiers
éléments a été de traduire les transformations déjà envisagées pour la Réunion, à savoir la
substitution du charbon par le green pulp et le développement du secteur solaire. Nous avons
souhaité également y introduire une ressource virtuelle appelée "backstop" qui nous permet
d’envisager l’introduction d’une technologie encore non existante sur le territoire. Cela nous
permettra ou d’envisager une stratégie à partir du stockage ou de définir de nouvelles sources
de production qui étaient pour l’heure peu prospectées. Nous pensons en particulier à la pro-
duction d’énergie à partir des déchets.
duction électrique mais également à la décarboner afin d’être moins vulnérable du territoire.
Nous nous sommes naturellement intéressés à l’intégration des Enrs, en étant en cohérence
avec la nouvelle politique énergétique du pays (NPE). La méthodologie est la même que pré-
cedemment, nous avons toutefois couplé l’usage de logiciel LEAP à celui d’OSeMOSYS.
Avant de pouvoir analyser les stratégies de production, il est nécessaire d’évaluer la demande
en électricité. En effet, la production étant fortement corrélée à la demande, la compréhension
de la consommation reste un préalable incontournable à l’analyse de la situation énergétique
d’un territoire. La projection de la demande utilisée pour les scénarios de production sera
donc celle basée sur la NPE :
— Un taux d’électrification de 50% en 2023 et 70% à l’horizon 2030 ;
— Une évolution de l’intensité énergétique selon la tendance actuelle.
Les caractéristiques des technologies utilisées pour les simulations sont détaillées dans le
Tableau 8.2.
Pour permettre le calcul des émissions GES engendrées pour chaque scénario, il est né-
cessaire d’entrer le facteur d’émission de chaque technologie et donc de les calculer à part.
La méthode utilisée pour évaluer l’impact environnemental de chaque technologie utilisée
pour le cas de Madagascar est celle de l’ACV en utilisant l’outil GEMIS. Nous reviendrons au
chapitre suivant plus en détail sur les calculs d’analyse de cycle de vie. Cinq scénarios sont
pris en compte :
— Scénario BAU | Tendance actuelle ;
— Scénario NPE | Traduit les objectifs en matière de politique énergétique que le pays
s’est fixé ;
— Scénario optimisé OPT | le mix électrique est défini par optimisation du cout écono-
mique (cout LCOE et cout d’investissement) et du cout environnemental ;
— Scénario à faible cout d’investissement LIC | le mix électrique est défini en minimisant
le cout d’investissement et en limitant l’émission CO2 ;
— Scénario OPTS | De même que le scénario OPT, le mix électrique est défini par opti-
misation du cout économique (cout LCOE et cout d’investissement) et du cout envi-
ronnemental, cependant un pourcentage minimum de centrale solaire est imposé.
Comme le montre la Figure 8.11 chaque scénario le mix électrique est dominé par les cen-
trales hydrauliques, ce qui s’explique par l’abondance de ressources hydrauliques à Mada-
gascar. Le scénario BAU conserve la tendance actuelle du mix électrique de Madagascar
150 Chapitre 8. Approche prospective de la transition énergétique
jusqu’à 2040 avec un cout de production de 0,130 USD/kWh et un facteur d’émission de 0,439
kgCO2 eq/kWh. Pour 2023, pour satisfaire la demande des 50% de la population électrifiée,
le scénario NPE prévoit une production d’électricité à partir de 59% d’hydro, 23% centrales
thermiques FO, 7% centrales thermiques GO, 8% Solaire, 2% Eolien et 2% Biomasse. Cela équi-
vaut à un cout de production de 0,114 USD/kWh avec un facteur d’émission de 0,348 kg
CO2 eq/kWh.
Le scénario OPT en optimisant le cout économique (cout LCOE et cout d’investissement) et
100
90
80
70
60
50
%
40
30
20
10
0
2018 BAU NPE OPT LIC OPT_S BAU NPE OPT LIC OPT_S BAU NPE OPT LIC OPT_S
Figure 8.11 – Résultats des mix électriques selon les différents scénarios.
62,50% d’hydro, 15,5% de FO Steam, 14,50% de centrales solaires, 4% de bioénergie, 3,50% d’éo-
lien. Ce mix équivaut à un facteur d’émission de 0,287 CO2 eq/kWh et un coût de production
de 0,084 USD/kWh. Le scénario OPT avec 68,06 % d’énergie renouvelable avec 54,43% d’hydro,
31,94% de FO Steam, 13,63% de bioénergie. Ce scénario enregistre un coût de production de
0,105 USD/kWh et un facteur d’émission de 0,314 CO2 eq/kWh. Le scénario LIC est composé
d’un mix électrique de 50,12% d’hydro, 31,31% de FO Steam, 18,57% de bioénergie soit 68,68
% d’énergie renouvelable. Ce scénario enregistre un coût de production de 0,105 USD/kWh
et un facteur d’émission de 0,314 CO2 eq/kWh. Le scénario OPT_S est composé d’un mix
électrique de 58,50% d’hydro, 10% de FO Steam, 14,50% de centrales solaires, 13,50% de bio-
énergie, 3,50% d’éolien, soit 90% d’énergie renouvelable d’ici 2030. Le facteur d’émission est
de 0,127 CO2 eq/kWh et le coût de production est de 0,055 USD/kWh.
En outre, l’analyse des scénarios mettent en exergue deux faits à analyser : l’enjeu de l’indé-
0,18
0,16
0,14
0,12
USD/kWh
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
2 016 2 020 2 025 2 030 2 035 2 040 2 045 2 050
BAU NPE LIC OPT OPT_S
Figure 8.12 – Evolution du cout de production énergétique selon les différents scé-
narios.
8.4 Synthèse
L’acte de produire de l’électricité n’est absolument pas anodin et a un fort impact sur
notre environnement. Selon les statistiques de l’IRENA, la part d’énergies renouvelables
n’excède pas les 24,9% en 2018. Cela ne traduit un accroissement que de 0,5% par rapport
à 2017 à l’échelle mondiale. Dans cette situation, il est à noter que l’hydroélectricité
représente encore près de 63%. Cette situation est encore plus marquée dans les espaces
insulaires. Les iles concentrent à la fois un certain nombre de contraintes structurelles à
leur territoire, mais aussi offre un formidable espace expérimentation et de mis en place
stratégique d’une planification énergétique dans le cadre de la transition énergétique.
Ainsi l’enjeu de nos travaux était de faire correspondre une analyse des données du passé
nous permettant de comprendre les dynamiques en cours dans un premier temps. Puis,
construire les chemins possibles aux regards des ambitieux d’une décarbonisation de notre
mix électrique. Nous disposons dès lors d’un environnement validé pour développer nos
scénarios pour la Réunion. Il s’agit pour nous à présent au-delà des gisements existants
de définir nos trajectoires par optimisation ( contrainte environnementale, spatiale, etc..).
L’objectif est d’évaluer comment réussir cette transition la plus rapidement possible et quels
moyens devrons-nous mobiliser pour y parvenir ? Les travaux que je mène et que je souhaite
développer au sein du labo s’attache donc à définir les besoins et refléchir au déploiement
de la production d’électricité associé. Les cas d’expérimentation que représentent les ils sont
particulièrement intéressant car les ressources sont localisées. De fait, idientifer clairement
les gisements permet de planifier les stratégies à développer pour répondre à la demande.
8.4. Synthèse 153
Sommaire
9.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
9.2 L’analyse de cycle de vie (ACV) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
9.3 Qualité environnementale des mix électriques en milieu insulaire160
9.4 La décomposition Kaya–LMDI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
9.5 Cycle de vie des bâtiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
9.5.1 Contexte et méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
9.5.2 Quelle typologie des constructions individuelles à la Réunion 169
9.5.3 Impacts, effet d’insularité et politiques . . . . . . . . . . . . . 169
9.5.4 Quelles conséquences pour la politique énergétique ? . . . . . 173
9.5.5 Cycle de vie, déchets et durabilité . . . . . . . . . . . . . . . . 174
9.6 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
9.1 Introduction
Sans revenir au cadre historique de définition du développement durable, en vingt ans
la question environnementale s’est invitée à la table de tous les débats : économiques, poli-
156 Chapitre 9. L’analyse environnementale
tiques,etc. Une attention croissante est accordée à ces questions. Cela se décline à diverses
échelles, repenser l’aménagement des villes, décarboner la production de l’électricité, tendre
vers une frugalité dans l’usage des matériaux, de l’énergie ou des techniques de construc-
tion,etc. Ainsi la prise en compte de notre impact interroge notre responsabilité à travers
nos modes de vie et de notre société basés sur un modèle de développement très consom-
matrice de ressources naturelles. Un état de l’art de la recherche sur cette question portée
ces vingt dernières [Schöggl 2020] met en avant une prédominance des enjeux environne-
mentaux. Les déchets, l’utilisation des ressources et les émissions du CO2 ) sont traités de
façon prioritaire. Ainsi, il apparaît important de pouvoir réfléchir rapidement aux outils et
aux différents modèles qu’il serait nécessaire de promouvoir pour un modèle de développe-
ment d’une transition circulaire comme décrit dans la Figure 9.1.
Dans le contexte des ZNI, l’économie circulaire (EC) prend tout son sens. Pour l’heure, l’EC
ressources
Résidu ultime
s’est beaucoup interrogé sur la gestion des déchets. Ainsi dans les travaux que nous abordons,
dans ce chapitre nous verrons l’usage d’une approche méthodologique de l’évaluation envi-
ronnementale, pour nous aider dans la qualification de l’impact de la production d’électricité
et les espaces bâtis. L’analyse de cycle de vie sera l’outil central nous permettant d’évaluer,
mais aussi créer de l’information pouvant servir à la construction de scénarios.
lisée évalue donc les impacts environnementaux à chacune des étapes du cycle de vie d’un
processus [Jolliet 2010]. On peut ainsi mettre en lumière les autres enjeux environnemen-
taux : déchets, eau, épuisement des ressources et autres indicateurs. L’ACV a considérable-
ment évolué au fil des ans et constitue un outil décisionnel utile pour évaluer les impacts
environnementaux des matériaux de construction et faciliter l’optimisation du choix entre
différentes solutions. Finalement, un résumé des différentes définition de l’ACV pourrait se
formuler de la manière suivante : C’est une méthode systémique permettant d’effectuer un bi-
lan des flux matières et énergie d’un produit, à différentes échelles spatio-temporelles. Compte
tenu de la grande flexibilité qu’il peut exister dans le périmètre d’étude, l’ACV se veut être
de nature informative permettant de mettre en exergue les aspects environnementaux dans
un processus décisionnel. Elle ne saurait en aucun cas constitué à elle seule un outil d’aide à
la décision.
Les premières études d’impact sur l’environnement des années 1960 se sont concentrées
sur l’évaluation ou la comparaison des biens de consommation [Guinee 2011]. Le dévelop-
pement de l’ACV s’explique tout d’abord par les problèmes rencontrés par l’accumulation
croissante des problèmes de ressources, ainsi que par l’approvisionnement limité en énergie
[Klöpffer 2014]. Au début des années 1990, des inquiétudes ont été soulevées quant à l’utilisa-
tion des résultats de l’ACV et à leur affirmation par les fabricants de produits quant aux avan-
tages environnementaux de leurs produits en vue de leur commercialisation [Curran 2008].
L’ACV a attiré davantage l’attention des scientifiques au début des années 1990 en raison de la
détérioration accélérée de l’environnement et de la prise de conscience des enjeux du change-
ment climatique [Tillman 2004]. Les organisations environnementales ont fait pression pour
normaliser la méthodologie et les lignes directrices de l’ACV au niveau international. La mé-
thodologie normalisée pour l’ACV a été publiée pour la première fois par l’Organisation in-
ternationale de normalisation (ISO) dans le cadre de la série ISO 14040 en 1997.
Depuis la publication initiale de la série ISO 14040, elle a été révisée en 2006 [ISO-Norm 2006].
Le cadre de l’ACV a été développé par la série ISO 14040 selon le Tableau 9.1. Les normes ISO
14040 et 14044 ont été adoptées au niveau international pour des normes et lignes directrices
spécifiques afin de faciliter une analyse régionale plus précise, mais aussi pour faciliter, entre
autres, une communication plus transparente afin d’améliorer la performance environne-
mentale des bâtiments ainsi que les pratiques durables dans l’industrie de la construction.
Une étude ACV comporte quatre phases principales, selonf la Figure 9.2 : les flèchent in-
diquent l’intéraction au sein des phases et entre celles-ci afin de garantir que l’objectif, la
158 Chapitre 9. L’analyse environnementale
portée de l’étude, les méthodes et résultats sont cohérents, complets et pertinents. Les ré-
sultats d’une étude ACV varient en fonction de l’objectif et de la portée initialement définis.
Deux grandes familles d’ACV sont en général utilisés en fonction des objectifs attendus, en
effet, celle-ci peut être attributive ou conséquentielle. La principale différence entre l’ACV
attributive et l’ACV conséquentielle est que la première approche se concentre sur les im-
pacts environnementaux associés à un produit au cours de son cycle de vie, tandis que l’ACV
conséquentielle se concentre sur la description des effets de tout changement, c’est-à-dire les
niveaux de production du cycle de vie.
Les méthodes d’évaluation basées sur l’ACV se sont remarquablement développées ces der-
ainsi dans le cadre de deux thèses celle de Vanessa Rakotoson et Leslie Ayagapin portant
respectivement sur l’évaluation environnementale de la production électrique et des bâti-
ments/quartiers. Nous présenterons dans les parties qui suivent des applications de cet ACV
dans le cas de l’énergie et de la construction. Anisi la qualité des facteurs d’émission dans
l’inventaire du cycle de vie (ICV) va permettre une quantification des flux élémentaires (res-
sources, émissions air et eau) que l’on échange avec l’environnement par unité fonction-
nelle(UF) de l’étude.
À partir des données de l’inventaire, la classification des résultats permet de définir les in-
dicateurs qui seront ensuite, eux aussi, classifiés pour définir des catégories d’impacts. Nous
distinguons quatre catégories d’impacts relatifs à la santé, à la qualité de l’écosystème, au
changement climatique et à la consommation des ressources (voir figure 9.3). Les indicateurs
Toxicité humaine
Effets respiratoires
SANTE
Rayonnement ionisant
Ecotoxicité aquatique
Acidification aquatique
Acidification terrestre
Extraction de minéraux
en ACV sont nombreux, le choix des indicateurs à suivre doit se faire vis-à-vis des question-
nements de recherche. Ainsi, on retrouve l’indicateur de réchauffement climatique (GWP)
comme le plus cité, et le plus au centre des débats politiques. Pour autant, ce seul indicateur
peut s’avérer trompeur et amené à des conclusions. À titre d’illustration, une comparaison
d’une construction en bois plutôt qu’en béton donne un avantage au bois si l’on observe au
prisme du GWP. Toutefois, si l’analyse tient compte de la séquestration du carbone au sein
d’une forêt de bois exotique, des traitements successifs récurrents nécessaires tout au long
du cycle de vie d’un produit bois, alors le bilan change du tout au tout. Un rapport européen
de la JRC [JRC 2012] détaille le choix des indicateurs a retenir pour l’étude de l’impact des
pays de la zone UE. Par exemple pour répondre à la question de savoir si l’UE 27 diminue sa
pression sur les ressources, la JRC suggère d’utiliser des indicateurs tels que les émissions de
CO2 , l’occupation des sols etc.
160 Chapitre 9. L’analyse environnementale
Concernant les outils de calcul, de nombreux logiciels tel que SIMAPRO, OPENLCA, etc. per-
mettent de faire l’ACV. Toutefois, ces environnements sont souvent construits pour les pays
développés et ne donnent pas accès au code afin de modifier les modèles. Ainsi, nous avons
fait le choix travaillé sous l’environnement GEMIS 1 développé par l’IINAS. Ce logiciel pré-
sente l’avantage d’ être open source, il nous permet de construire les processus librement et de
les adapter à nos conditions géogaphiques. Ainsi plutôt que de prendre un facteur d’émission
générique d’une base de données internationale, il est alors possible d’affiner le processus et
de paramétrer la chaîne d’évaluation.
Pour illustrer cette méthodologie, nous présentons un exemple de chaine de processus d’une
centrale de production à base d’énergie fossile, soit la centrale à turbine à vapeur fonction-
nant au charbon, selon la Figure 9.4. Ce processus est celui utilisé dans la modélisation des
mix électrique de la Réunion ou encore Maurice. On peut ainsi distinguer au sein de la partie
encadrée l’étape correspondant à l’extraction du charbon. Puis considérant le processus me-
des mix électriques, cela dans l’optique d’être moins vulnérable aux importations de res-
sources fossiles.
Une des premières étapes a donc été de mettre en place une évaluation automatique de la
production électrique dans le cas d’espaces insulaires. Nous nous sommes intéressés au cas
des territoires outre mer français. Dans une précédente étude , [Notton 2015] a fourni la loca-
lisation géographique des installations électriques sur les territoires français et la production
annuelle moyenne. Le document s’est principalement concentré sur les territoires suivants
pour l’année de référence 2013 : La Corse, la Guadeloupe, la Martinique, Mayotte, la Guyane
française et la Réunion. L’éloignement implique une augmentation de la distance moyenne
d’approvisionnement en produits pétroliers. Le transport des carburants est un facteur im-
portant des émissions de CO2 dans l’évaluation globale de l’ACV. GEMIS fournit les données
sur les émissions de chaque production d’électricité, tout au long de son cycle de vie : extrac-
tion des matières premières et des quantités nécessaires pour produire un kWh d’électricité,
moyens de transport existants, construction des infrastructures et production. Ces données
sont ensuite traitées dans MATLAB.
Xn
ET ot = Eext,i + Etrans,i + Econs,i + Eprod,i (9.1)
i=1
Ensuite, conformément à la méthodologie de l’ACV, plusieurs données sont nécessaires : la
production totale d’électricité, la capacité installée, la distance d’approvisionnement en ma-
tières premières et le moyen de transport utilisé. Ces données permettent de déterminer la
quantité de matières premières, le facteur d’émission (FE) adapté à la taille de la centrale
électrique installée, et indiquent l’éloignement du territoire. L’émission totale ET ot du mix
électrique du territoire étudié est obtenue par Eq. 9.1.
Comme nous l’avons indiqué précédemment à la Figure 9.3, l’ACV met généralement en
évidence différents indicateurs regroupés en quatre grandes catégories : le changement cli-
matique, la qualité des écosystèmes, la santé humaine et l’épuisement des ressources. Pour
l’étude des mix électrique nous avons choisi de présenter un échantillon d’indicateurs re-
présentant chaque catégorie, qui sont les plus représentatifs de chaque catégorie d’impact :
le potentiel de réchauffement planétaire (GWP), le potentiel d’acidification (AP), le poten-
tiel des précurseurs de l’ozone troposphérique (TOPP) et l’utilisation cumulative d’énergie
(CEU). Comme le montrent les résultats obtenus à la Figure 9.5 pour les différents indicateurs :
Mayotte enregistre les plus hauts niveaux de GWP et de AP et est la région qui consomme
le plus d’énergie pour produire 1 kWhe après la Martinique. La tendance générale des autres
impacts environnementaux est sensiblement la même. En ce qui concerne les résultats de
la figure 9.5, Mayotte produit la plus grande quantité d’émissions à GWP avec 0,921 kg
CO2 eq/kWhe, suivie de la Martinique (0,883 kg CO2 eq/kWhe) et de la Guadeloupe (0,846
kg CO2 eq/kWhe). Ces résultats s’expliquent par l’utilisation massive de sources de combus-
tibles fossiles dans ces territoires. La Réunion a généré environ 0,687 kg CO2 eq/kWh. Grâce
à l’utilisation "massive" des EnR et à l’interconnexion des réseaux, la Corse et la Guyane
émettent moins de polluants que les autres territoires, avec respectivement 0,505 et 0,373 kg
CO2 eq/kWhe.
On peut voir sur la Figure 9.5 que Mayotte a la valeur AP la plus élevée, suivie par la Marti-
nique et la Guadeloupe. Le principal contributeur à la Réunion est l’exploitation de la centrale
162 Chapitre 9. L’analyse environnementale
PPMP
PPM
PP
MP
5
5
5
5
à charbon (67%). Dans les autres iles, les centrales au fioul contribuent au moins à 61%, comme
en Guadeloupe, suivie par le charbon (35%). En général, l’hydroélectricité et les panneaux so-
laires ne dépassent pas 1% de la contribution totale en potentiel d’acidification.
Le TOPP est l’équivalent en masse du taux de formation d’ozone. Cela représente la forma-
tion potentielle de O3 proche du sol (troposphérique), qui peut causer le smog estival. La
répartition des contributions de chaque centrale électrique aux émissions de TOPP est assez
similaire à celle des émissions de AP. Cependant, la Martinique a enregistré la valeur la plus
élevée des émissions de TOPP produites par 1 kWhe (0,0057 g éq. NMVOC), suivie de la Gua-
deloupe et de la Réunion.
Le CEU représente la dépense de ressources énergétiques (énergies primaires) pour la pro-
duction de 1 kWhe. Comme on peut le voir à la Figure 9.5, la Martinique et Mayotte ont les
valeurs les plus élevées de CEU, ce qui s’explique par la forte proportion d’énergies fossiles
dans leur production.
Les valeurs des différents indicateurs servent ainsi de référence pour définir les futurs scé-
narios pour la décarbonation. Afin de répondre aux ambitions de réductions des émissions
de gaz à effet serre, nous pouvons construire des scénarios qui vont inclurent ces émissions
comme paramètre de contrainte à optimiser dans la définition du bouquet énergétique.
Sur la base de l’équation IPAT, l’identité de Kaya applique ce principe aux émissions
de GES, ce qui permet d’évaluer les facteurs d’émission de CO2 liés à l’énergie [Rosa 2012,
Ma 2018], selon :
Ci F Fi F F E GDP Pelec
C = Σi Ci = Σi × × × × × ×P (9.4)
F Fi FF E GDP Pelec P
où Ci représente l’émission de carbone de la source d’énergie de type i, F Fi l’élec-
tricité produite par la source d’énergie de type i, FF la production totale d’électricité, E la
consommation totale d’électricité, P le nombre d’habitants et Pelec le nombre d’habitants
ayant accès à l’électricité. Le groupe "technologie" fait référence à la technologie utilisée
dans le système de production d’électricité : le facteur d’émission de CO2 par source
d’énergie (Ci /F Fi ), le mélange d’électricité (F Fi /F F ) et les pertes d’énergie lors de la
distribution (FF/E). Le groupe "affluence" exprime la richesse du pays par rapport à sa
consommation d’électricité à travers le rapport de la consommation d’électricité au PIB
(E/GDP) et le rapport du PIB par habitant au taux d’électrification (GDP/Pelec). Le groupe
"population" désigne les caractéristiques liées à la dimension sociale : le taux d’électrification
(Pelec /P ) et le nombre d’habitants (P). L’équation de Kaya modifiée passe ensuite par une
méthode de décomposition qui quantifie l’effet des paramètres considérés sur l’évolution
de l’émission de CO2 . La méthode la plus couramment appliquée à cet effet est le LMDI
[Wang 2005, Zhou 2014]. Nous avons résumé la décomposition LMDI dans le Tableau 9.2.
Pour les variations annuelles ou agrégées, l’évolution des émissions de CO2 suit la tendance
des variations générées par la technologie du système de production d’électricité. En effet,
en ce qui concerne l’ACV, l’émission de CO2 du secteur de l’électricité est liée au mix
électrique. Cependant, l’analyse par la méthode combinée Kaya-LMDI montre l’importance
des facteurs exogènes dans l’impact environnemental du secteur de l’électricité.
D’une part, les résultats révèlent que l’augmentation des émissions de CO2 est principale-
ment due à l’évolution de la situation démographique du pays, représentée par le groupe de
population. Comme le montre la Figure 9.6, la tendance de l’effet du groupe de population
et l’effet total sont de même tendance. D’autre part, la situation économique de Madagascar
par rapport à son taux d’électrification, exprimé par le groupe d’affluence, contribue à la
164 Chapitre 9. L’analyse environnementale
réduction des CO2 émis par le secteur de l’électricité. De 1990 à 2015, les émissions de CO2
augmentent de +688 kt, avec un impact de +649 kt pour le facteur population, -222 kt pour
le facteur richesse et +261 kt pour le facteur technologie.
En outre, comme l’illustre la Figure 9.6, la variation du GWP de 1990 à 2015 peut être
subdivisée en cinq périodes d’alternance de hausses et de baisses (1990-1992 ; 1992-1997 ;
1997-2006 ; 2006-2010 ; 2010-2015). La première période considérée, 1990-1992, montre une
augmentation des émissions de CO2 . Cette augmentation est principalement due au groupe
technologique, qui a généré une hausse de 48 486 tonnes, essentiellement due à un effet de
mix énergétique de 40 059 tonnes. En outre, l’effet positif de la croissance démographique
(+14 890 tonnes) est suivi d’un effet négatif du taux d’électrification (-11 743 tonnes). La
population augmente, mais le taux d’électrification diminue : la croissance de la population
électrifiée est donc faible. En ce qui concerne l’impact du groupe d’affluence, l’augmentation
de la consommation d’électricité suivie d’une diminution du PIB entraîne un effet d’intensité
énergétique positif. Ainsi, à mesure que le PIB et le taux d’électrification diminuent, l’effet
du taux d’électrification lié à l’économie diminue également. Néanmoins, cet effet d’intensité
énergétique (∆Ce ) passe par deux phases remarquables entre 1990-1992 : une baisse de -22
684 t CO2 eq de 1990 à 1991 suivie d’une augmentation de 25 979 t CO2 eq entre 1991 et 1992.
Outre ses impacts sur la situation sociale du pays, la crise politique de 1991 a fortement
affecté le développement économique de Madagascar [46] : le ∆Ce concerné est de -53 751 t
CO2 eq ; à la fin de la crise, une reprise économique est observée, et le ∆Ce passe à 49 584 t
CO2 eq.
9.4. La décomposition Kaya–LMDI 165
De 1992 à 1997, l’impact environnemental du secteur de l’électricité est réduit de -71 862
t CO2 eq. Bien que la contribution du groupe de population soit positive à hauteur de 88 753
t CO2 eq, l’aisance et la technologie ont des effets négatifs de -48 568 t CO2 eq et -112 047 t
CO2 eq, respectivement. Au cours de cette période, la population et le taux d’électrification
augmentent, de sorte que le nombre de personnes électrifiées augmente, entraînant une
hausse de la demande d’électricité. Cependant, pour répondre à cette demande, il a été
décidé d’augmenter la production hydroélectrique plutôt que la production thermique.
Pour la période 1997-2006, la tendance à la hausse des émissions de CO2 du secteur de
l’électricité reprend, atteignant une variation totale de 407 424 t CO2 eq, avec un effet de
groupe technologique de 210 303 t CO2 eq, un effet de groupe d’affluence de -21 010 t
CO2 eq et un effet de groupe de population de 407 424 t CO2 eq. Comme la population est en
constante évolution, la variation des émissions de CO2 suit l’instabilité du mix électrique
et de la situation économique. Le même schéma s’applique pour les périodes 2006-2010 et
2010-2015. Une diminution totale de -157 134 t CO2 eq peut être observée entre 2006 et 2010,
ce qui est dû à un effet de groupe technologique de -198 279 t CO2 eq, un effet de groupe
d’affluence de -67 052 t CO2 eq et un effet de groupe de population de 108 198 t CO2 eq. Il
s’ensuit une tendance à la hausse pour la période 2010-2015, avec un pic d’augmentation
observable en 2011.
La variation totale des émissions de CO2 pour 2010-2015 s’élève à 454 800 t CO2 eq, avec
une contribution de 312 629 t CO2 eq pour le groupe technologique, de -88 354 t CO2 eq pour
le groupe d’affluence et de 230 525 t CO2 eq pour le groupe de population.
166 Chapitre 9. L’analyse environnementale
En conclusion, les combustibles fossiles ont joué un rôle de plus en plus important dans
le mix électrique de Madagascar de 1990 à 2015. En conséquence, les émissions de CO2 ont
augmenté. Cependant, la situation socio-économique du pays a permis de contenir cette aug-
mentation : Madagascar est un pays en développement avec un faible taux de croissance du
PIB. Comme la consommation d’électricité est corrélée au PIB, cette situation de faible crois-
sance limite la consommation et la production d’électricité du pays et donc l’impact envi-
ronnemental du secteur de l’électricité. De plus, comme le taux d’électrification a été faible
pendant les 25 années étudiées, la croissance démographique ne s’est pas accompagnée d’une
extension du réseau de distribution d’électricité. L’interprétation des résultats révèle égale-
ment que l’évolution du PIB par rapport à la population électrifiée est principalement corrélée
à l’évolution du PIB par habitant. L’évolution du taux d’électrification n’a pas eu d’influence
significative sur l’évolution du niveau de développement de Madagascar au cours de la pé-
riode étudiée.
La Figure 9.7 présente les différentes frontières à considérer dans nos études. Notre pre-
mière approche a été une analyse de type cradle-to-site. Cette étape nous a essentiellement
permis de mettre en valeur trois points majeurs :
— Construire une base de données fiable et régionalisée des matériaux utilisés dans la
construction locale ;
— Définir et caractériser les typologies des logements individuels ou collectifs ;
— Mettre en évidence le "surcout" environnemental dû à notre situation géographique.
La seconde phase a été celle du fonctionnement, en effet les choix de matériau lors de la phase
de construction peuvent avoir des conséquences dans les consommations énergétiques. Ce-
pendant, une analyse fine de la phase de fonctionnement est nécessaire, car elle correspond
aux usages et modes d’habiter de la population. Ainsi, un bâtiment même "bien" construit,
trouve tout son sens dans son usage, et, s’ il est utilisé de façon adéquate. Il y a donc à quan-
tifier les flux de matières et d’énergie qui passent au travers du système, et à les mettre en
Carrelage
— GWP kg CO2 eq ;
— Potentiel d’épuisement des ressources abiotiques pour les ressources non fossiles kg
Sbeq ;
— Potentiel d’acidification kg SO2 eq ;
— Pollution de l’ozone troposphérique (kg) ;
— Composés organiques volatiles non méthaniques (kg).
La Figure 9.8 nous présente une projection des principaux matériaux sous la forme des
émissions totales de ces derniers en fonction de son facteur d’émission. Ainsi on peut voir
qu’à l’exception de la porte en aluminium, la plupart des matériaux on un FE inférieur à 200
kg CO2 eq. La distribution est toutefois plus hétérogène concernant les émissions totales. On
note ainsi que les matériaux ou produits à faible émission sont peu utilisés (en quantité).
On peut concentrer par nos efforts à trouver des alternatives sur des produits tels que les
enduits,bloc américain ou dallage qui sont parmi les plus impactant lors d’une construction.
4
Dallage
4×10 1250
Pannes
1000 Placo
Sparation en bloc amricain
4
3×10
750 Enduit extrieur Volet roulantChassis fixe en aluminium
Total émission
Peinture int
Enduit intrieur 250 Peinture ext
Fentre
Charpente en acier
4
Chape en bton 0
10 Toiture
0 50 100 150 200
Isolation
Carrelage
Pannes
Placo Porte Alu
0 Enduit extrieur
Peinture int
Peinture ext Volet roulant
Fentre
Charpente en acier Chassis fixe en aluminium
Figure 9.8 – Impact des matériaux pour les maisons individuelles selon le GWP.
9.5. Cycle de vie des bâtiments 169
Dans leur phase de construction en particulier le gros oeuvre, le béton a été identifié comme
ayant le plus grand impact sur l’acidification, l’eutrophisation et le GWP. En effet, dans
chaque catégorie d’impact, ce dernier s’est avéré prédominant par rapport aux armatures
en acier par exemple. Le béton a également un impact plus important dans chaque catégorie
d’impact. Son impact varie entre 35 et 50% de l’impact global de la maison individuelle tant
en France métropolitaine qu’à la Réunion. Plus de la moitié de l’impact du béton est lié à
l’utilisation et à l’intégration du ciment parmi ses composants. Dans le cas de la Réunion,
une partie des composants du béton est importée, et le béton est fabriqué localement. Cet
aspect justifie grandement les nombreux travaux actuellement en cours sur de nouveaux
types de béton. Dans le laboratoire, de récents travaux de Bruno Malet-Damour s’attachent
à l’intégration de nouveaux composants dans les mélanges de béton. Les études récentes de
[Mohammed 2019] montrent que les premiers résultats avec des agrégats de PVC sont pro-
metteurs avec des mélanges à 30% qui ne changent pas grandement les propriétés du béton
frais. Toutefois, comme le souligne [Shepherd 2020], encore de nombreuses recherches de-
vront caractériser le comportement de ce type de béton dans le temps et cela nécessitera la
mise en oeuvre de nouvelles méthodes d’essai.
Dans le cas de la Réunion, les produits et matériaux nécessitant une transformation en local
sont ceux qui voient augmenter leur impact de façon significative. Compte tenu de la qua-
lité du mix électrique et de l’éloignement, les impacts deviennent très vite importants. C’est
donc pour cette raison que nous avons souhaité cet impact particulier dû à notre condition
9.5. Cycle de vie des bâtiments 171
FRANCE
France
REUNION
Reunion
Overcost
500 1000
GWP Ratio
pratiques de construction à la Réunion sont plus variées. Il en résulte une plus grande dis-
persion de la distribution qu’en France. L’assemblage ou la fabrication locale des produits
entraîne également un surcoût environnemental. En effet, le mix électrique est encore forte-
ment dominé par les énergies fossiles.
Depuis plus de dix ans, la part des énergies renouvelables à la Réunion dépasse à peine 35%.
Ce mélange à forte teneur en carbone a un impact sur toutes les étapes de la production des
maisons (fabrication des produits, construction). La figure 9.11 montre la part représentative
de l’effet de l’insularité lors de l’évaluation de l’impact environnemental d’une maison rési-
dentielle. L’effet de l’insularité est visible dans la part du mix électrique et la part du transport
maritime. Comme prévu, il semble évident que l’éloignement aggrave l’impact de ces apports
exogènes de matériaux ou de produits de construction. Ainsi, en raison de l’isolement pour
disposer des matériaux en quantité suffisante, il est nécessaire de recourir au stockage, ce qui
peut induire un surcoût environnemental.
Le choix de l’origine des produits ou des matériaux de construction qui ont été utilisés pour
construire ces maisons individuelles en France et à la Réunion a permis d’expliquer dans
un premier temps que, selon l’emplacement des maisons, le type et la distance de transport
sont "spécifiques", en fonction de la disposition de la maison. Dans le contexte continental, le
choix des produits, des matériaux de construction et des importations n’est pas le même que
celui de l’environnement tropical, ce qui fait automatiquement du transport maritime l’un
des principaux moyens de fret. Le transport des matériaux sur le chantier de construction a
des impacts environnementaux inhérents à la consommation d’énergie et aux émissions de
GES associées au mode de transport, comme les camions, les navires ou les avions.
Toutefois, dans notre cas, en raison de la petite taille de l’île (63 km de long et 45 km de large),
nous avons supposé que le transport routier était négligeable. L’impact du transport maritime
France
Manufacturing
Rail road
Road freight
Deep-sea transport
Electricity
Reunion
est plus marqué pour la Réunion, qui présente une contrainte géographique et une indispo-
nibilité de la majorité des ressources en matières premières. Une grande partie des produits
et matériaux de construction sont importés de Chine, d’Europe, d’Italie, d’Indonésie, etc. En
outre, le mix électrique local, qui a un impact GWP minime pour la France, a un impact ma-
jeur sur la Réunion. La part importante de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français
9.5. Cycle de vie des bâtiments 173
et la part importante des combustibles fossiles dans le mix électrique réunionnais expliquent
ces résultats. La plupart des études d’ACV mettent souvent en évidence l’effet du transport
maritime sur l’impact total. Nos résultats apportent une nuance frappante. En effet, les études
des bâtiments visent à identifier les étapes les plus impactantes et proposent des aides à la
décision pour les stratégies de réduction des émissions associées. En plus du transport, notre
étude met en évidence l’impact significatif induit par la chaîne de processus extraction - fa-
brication exogène - transformation locale.
Ainsi, il est assez surprenant de constater que l’effet de l’insularité est davantage mesuré par
la chaîne de processus, qui représente respectivement 70% et 54% du GWP pour la Réunion
et la France. En outre, la part du transport ne dépasse pas 22% à la Réunion. On peut donc
clairement affirmer que la question de l’insularité ou de l’isolement géographique est davan-
tage abordée à travers le prisme du paramètre de fabrication. Ceci apporte donc une nou-
velle perspective sur la réduction du surcoût environnemental en reconsidérant tout d’abord
les sources d’approvisionnement en matières premières et produits. Il est également possible
d’envisager de nouvelles façons de construire des bâtiments ou de traiter des matériaux moins
polluants pour l’environnement.
vrait diminuer à 420 g CO2 eq/kWh. Ainsi, cette décarbonisation du mix ne réduit le rapport
GWP de la maison que de 17 kg CO2 eq/m2 . Il s’agit d’un effet très marginal par rapport
aux objectifs de réduction des émissions de GES. Le deuxième levier, qui concerne l’industrie
du transport maritime, est davantage un problème mondial. Ainsi, à l’échelle de la Réunion,
il n’y a pas d’implications politiques spécifiques à définir car le poids du territoire dans la
décision globale est quasi nul. La réflexion actuelle fait apparaître deux types de mesures :
— Le premier aspect est de nature plus technique, qui vise à améliorer les composants du
bateau et aussi l’optimisation énergétique dans la phase opérationnelle, [Olmer 2017].
— Le deuxième point concerne l’intégration des énergies renouvelables pour la produc-
tion d’électricité mais aussi une transition vers des carburants sans carbone.
Les normes de construction françaises et européennes imposent l’importation d’une certaine
quantité de produits en provenance d’Europe. La Réunion a déjà défini une implantation
adaptée de ces bâtiments au climat tropical. Ces efforts doivent maintenant être soutenus et
étendus aux méthodes de construction. En effet, dans le contexte d’une économie insulaire,
les déchets du secteur du bâtiment s’avèrent problématiques, entraînant une pression envi-
ronnementale supplémentaire. Les politiques doivent agir de toute urgence en adoptant une
chaîne de valeur de recyclage des produits de construction afin d’encourager la réutilisation
des matériaux autant que possible au niveau local. Cette ambition conduit à la question du
choix de matériaux totalement ou partiellement réutilisables.
EXPLOITATION
1,41
MWh/hab.an 1360
kg CO2eq/m 2.an
52,79
m 3/hab.an
FIN DE VIE
CONSTRUCTION
850 395
kg CO2eq/m 2
kg CO2eq/m 2
254
kg/hab.an
Enfouissement
pistes de travail, que nous avons déjà initié dans les travaux de thèse de Leslie Ayagapin.
En effet, nous nous sommes focalisés sur deux aspects particuliers :
— Consommation électrique | nous étudions l’impact de la décarbonation du mix élec-
trique mais également des changements des usages en terme d’intensité énergétique ;
— Choix des matériaux | Cette étape permet de diminuer l’impact mais aura surtout des
conséquences sur la phase de démolition.
Les travaux en cours s’attachent à évaluer l’impact des différents scénarios de décarbonation
et de changement d’usage sur les différents impacts. Le deuxième élément concerne la valo-
risation des déchets issus de la fin de vie du bâtiment. Actuellement, les chiffres du BTP à la
Réunion ne sont pas tout à fait consolider concernant la filière de valorisation des déchets. A
ce jour la déconstruction et la réhabilitation représente près 90% des déchets. Les 7% restant
sont issus des constructions neuves. Ces déchets sont répartis de la manières suivantes :
— 73% déchets inertes (gravats, béton, tuile. . . ) ;
— 22% déchets non dangereux (plâtre, bois, plastiques. . . ) ;
— 5% déchets dangereux (amiante, solvants. . . ).
Selon le rapport [CERBTP 2019], on estime que la production de déchets issus du bâtiment
à 351 kt à la Réunion. Le taux de valorisation en 2017 est de 57% ce qui se rapproche de
l’objectif de 70% fixé dans la LTECV. Cela nous permet de poser ici les nouvelles bases de la
durabilité du bâtiment.
Ainsi, il semble aujourd’hui primordial de devoir mieux clarifier les concepts et les objectifs
d’une économie circulaire dans l’environnement des espaces bâtis. Cela demande dans un
premier temps de sensibiliser les acteurs du secteur BTP. Cela nous amène naturellement
176 Chapitre 9. L’analyse environnementale
à redéfinir la notion de durabilité des bâtiments. En effet, les bâtiments dits durables ont
eu pendant longtemps pour objet de donner la priorité aux enjeux de confort thermique, de
sobriété énergétique, intégration de ressources renouvelables, etc. Se dessine ainsi, naturelle-
ment une nouvelle approche de la durabilité en lien avec des contraintes environnementales.
La durabilité du bâtiment peut s’entrevoir dans la capacité à renouveler les matériaux d’une
construction. On se doit de donner la priorité à la conception de systèmes et de matériaux
issus de la valorisation des déchets. Cela permet de prolonger la valeur et la durée de vie utile
des ressources utilisées.
Cette nouvelle approche de la durabilité des bâtiments demande une planification plus globale
des projets qui devront avoir une approche systémique de chaque étape du projet. On devra
ainsi tenir compte des flux de matériaux, d’énergie, des critères de démolition du bâtiment et
surtout des matériaux en second cycle de vie pour qualifier la durabilité d’un bâtiment.
A la Réunion près de 75% des entreprises du bâtiment ne connaissent les circuits de vente de
produits recyclés du BTP. 11% de ces mêmes entreprises objectent des raisons de sécurité à
la non utilisation de ces produits recyclés. La société VALORUN qui valorise ses déchets in-
dique un taux de recyclage proche de 80% pour 180 tonnes de déchets collectés chaque année.
Une fois traité, les produits disponibles sont deux fois moins coûteux que le produit d’origine
"neuf". Chaque jour sur ce centre seul 70 000 tonnes de produits sont vendus soit moins de
39% de la capacité totale. Il faut donc impérativement sensibiliser les acteurs du secteur de la
construction. Plusieurs leviers devront être mis en place :
— Sensibilisation et formation des maîtres d’oeuvre et d’ouvrage sur l’intérêt de ses pro-
duits, et pouvoir garantir la qualité des produits pour les ouvrages ;
— Prescription dans les marchés que l’un des critères sera la part de matériaux recyclés ;
— Tracabilité des déchets grâce un BSD 2 obligatoire pour tous, afin de résorber les dépôts
sauvages et rendre obligatoire la valorisation des déchets avec des points de collectes
intermédiaires sur le territoire.
Le gouvernement a mis en place en décembre 2019 la Loi 2020-105 anti-gaspillage
[française 2020], permettant aux entreprises des ramener gratuitement leurs déchets si ces
derniers ont été correctement triés en amont. Cela préfigure donc de ce que devraient être
les usages au sein de ces entreprises dans un futur proche afin de préserver les ressources
naturelles en particulier dans le cas de situation insulaire disposant de peu ressources 3 .
9.6 Synthèse
La durabilité environnementale est un sujet d’intérêt croissant qui a apporté sa juste part
d’études au cours des quatre dernières décennies. La prise de conscience de la pression de
notre activité anthropique sur l’environnement a nécessairement amené à l’élaboration d’un
cadre normalisé permettant l’évaluation. Ainsi les émissions de GES ont émergé comme un
indicateur incontournable de notre impact.
2. Bordereau de suivi des déchets
3. Des estimations dans le secteur TP indique une pénurie probable en gravats d’ici 5 ans à la
Réunion.
9.6. Synthèse 177
Cet indicateur est aujourd’hui largement utilisé, toutefois les conclusions associées peuvent
s’avérer cavalières si des précautions ne sont pas prises quant à la définition du périmètre
d’étude et de l’objectif de l’étude. En effet, trop souvent les analyses environnementales
sont prises comme outil de décision, hors l’ACV ne concoure qu’à apporter un critère
environnemental dans la mise en oeuvre d’un projet. Il faut alors faire correspondre les
problématiques techniques, économiques, sociétales, de durée de mise en oeuvre, etc.Toutes
les stratégies de mise en œuvre peuvent être pertinentes, mais elles sont plus adaptées à
l’objectif général de fournir aux décideurs des informations compréhensibles sur la durabilité
environnementale de leur projet.
À cet exercice de planification environnementale, il faut associer une approche prospective
qui permet alors d’intégrer les outils non pas au prisme d’une contrainte, mais plutôt une
ambition à atteindre. L’objectif général sera de définir quelles conditions va nous permettre
de réaliser nos ambitions d’un nouveau développement plus sobre et qui respecte la feuille
de route fixée par la France.
Finalement, nous voyons bien que cela est au sein de l’énergie, de la ville, d’un bâtiment
l’évaluation environnementale prend une place grandissante. On se doit donc d’être vigilant
à la qualité des données associées, ce qui explique l’importance de la régionalisation des
données. L’objectif de nos de travaux est d’avoir un niveau de détails important dans notre
inventaire de cycle, mais d’aboutir à terme à des configurations, ratios type permettant
aux différents acteurs de la construction de facilement mettre en oeuvre une analyse
environnementale d’un système.
Valorisation – 4 articles, dont 1 en évaluation. Les travaux menés ont reçus le finan-
cement de deux projets : RESET, ERASMUS+, ANR ( en cours d’évaluation).
Encadrement – J’ai encadré une thèse soutenue celle Vanessa Rakotoson et une thèse
est en cours sur l’ACV des espaces bâtis
Formation – Le cours d’ACV a intégré à notre formation. Je participe au cours d’outils
d’analyse environnementale (L1) - J’ai construit les UEs d’ACV pour les formations de M2
GC-SC, VEU et GC-STP(Maurice).
Chapitre 10
Conclusion et perspectives
L es travaux exposés dans les différents chapitres ont permis d’apporter une lecture
thématique et quasi chronologique des axes de recherche que je porte actuellement
au sein du laboratoire PIMENT depuis mon recrutement.
La question de la transition énergétique est un enjeu majeur de notre société et un défi qu’il
nous faut réussir au plus tôt. D’une transition planifiée, nous pourrions être amenés à vivre
une révolution qui demandera une adaptation rapide de notre société aux contraintes de
notre environnement et entraînera un changement radical de nos pratiques. À l’instar de la
transition énergétique, mon mémoire a mobilisé des champs disciplinaires et des échelles
d’intervention variée, allant de l’usager au territoire en passant par différents systèmes
complexes que sont les Enrs, les bâtiments, la ville, etc.
Le premier élément qu’il nous a semblé judicieux d’étudier a été l’échelle de l’usager qui
est le premier acteur des bâtiments, quartiers et des villes qui sont petit à petit transformés.
Ainsi, nous avons l’importance de la compréhension de la population face à des enjeux
primordiaux. Nos travaux ont montré l’intérêt dans le cadre du développement de projets
sur le territoire d’y inclure la population, en évitant un déploiement de technique et de
pratiques qui pourraient ne pas correspondre aux attentes locales.
lors de l’appropriation de ces espaces par la population ? Comme peut-on imaginer une
évaluation de qualité, de la réussite d’un projet d’écoquartier, d’un renouvellement urbain,
etc. ? Cette question constitue une future étape de travail sur laquelle nous devrons nous
pencher afin d’analyser la perception des usagers, et comprendre quels sont les facteurs qui
permettent d’aboutir finalement à une acceptabilité et une appropriation des projets par les
usagers.
Le second élément qui fait écho à la nécessité de comprendre les mutations de nos
territoires et la volonté de l’évaluation concerne l’analyse des données. Cet aspect que je
développe avec ma collègue Fiona Bénard, a eu pour objectif principal de nous approprier
un ensemble d’outils et méthode qui nous aideraient dans les analyses à mener. Cela nous
a permis de définir une méthodologie applicable à diverses disciplines dans l’optique de la
mise en oeuvre d’indicateurs spatiaux ou temporels. Ainsi, dans l’objectif d’observation et
de mesure de la transition il nous faut encore approfondir la définition de ces indicateurs
afin d’aboutir à un formalisme générique aisément reproductible. Ce choix est une autre
orientation que nous avons souhaité porter au sein du laboratoire où finalement l’objet de
notre recherche reste et demeure "le réel".
Classiquement, nous cherchons au sein du laboratoire à représenter des phénomènes
physiques au sein de systèmes complexes. Toutefois, il n’est pas toujours facile à certaines
échelles (le territoire par exemple) d’identifier une formulation d’une observation que
l’on souhaite. Notre démarche est donc plus exploratoire, dans la mesure, où l’on souhaite
analyser de l’information d’un jeu de données, sans prétendre à priori savoir le résultat
auquel on doit aboutir. La philosophie est de fait très différente, mais totalement cohérente
avec des approches plus cartésiennes, développées à PIMENT.
Ces phases d’analyse constituent en quelque sorte une approche de type de notre
environnement. Dans la continuité, nous avons initié au sein du laboratoire la démarche
prospective dans le cas de la transition. En effet, deux aspects fondamentaux se sont côtoyé
la maitrise de l’énergie, et production énergétique renouvelable. Par conséquent, compte
tenu de l’expérience du laboratoire sur ces aspects, il m’a semblé plus opportun de changer
d’échelle de temps et d’espace. C’est donc pour cette raison que nous avons amorcé la
prospective à la fois temporelle et spatiale afin de construire les futurs possibles que nous
devrons essayer d’atteindre selon les externalités existantes dans nos territoires. Les travaux
que nous allons développer porteront essentiellement sur les pays de la zone OI. Notre
démarche est de permettre de définir des trajectoires sur les espaces insulaires et d’arriver à
mettre en oeuvre ces pas vers la transition dans l’Indianocéanie. Grâce au programme FESTII
nous avons pu déjà collaborer avec les différents chercheurs de la zone travaillant sur divers
aspects de la transition. Notre objectif à travers l’appui à la formation est de constituer un
groupe de chercheurs de la zone qui porteront les ambitions de recherche dans le cadre de
la transition énergétique.
L’objectif majeur de la prospective que nous avons amorcé est de poser le cadre de nos
modèles autour d’environnements entièrement Open source. Le modèle SARI et MAMBA
181
Enfin, un dernier volet que je souhaite développer est en lien avec l’analyse de cycle de
vie. En effet, nous avons développé des travaux en lien avec l’énergie et une thèse en cours
traite de l’impact matériaux et bâtiments à la Réunion. Ce travail va s’étendre à une approche
plus holistique qui sera celle du métabolisme territorial. L’objet de ce développement sera de
mobiliser nos approches classiques d’analyse de flux de matière , énergie et information afin
de modéliser le fonctionnement d’un espace bâti. Là encore notre objectif est d’apporter une
lecture nouvelle sur la notion de durabilité des bâtiments ou des villes. L’idée générale sera
de redéfinir les contours de cette durabilité au prisme des résultats obtenus et en mettant en
lien les travaux menés au sein des autres chapitres. Je souhaiterais pour cela développer le
couplage entre les modèles SARI/MAMBA, ACV et BIM afin de considérer tous les aspects
de la vie d’un projet ; de sa mise en oeuvre à sa fin de vie.
L’ensemble des chapitres que j’ai abordés ont permis de mettre en lumière la cohérence
de mes travaux de recherche dont l’objectif final est de comprendre les mécanismes de la mise
en oeuvre d’une transition écologique. Cette compréhension a mis en évidence la nécessité de
croiser les échelles d’intervention ainsi que les champs disciplinaires. Cette approche trouve
ses bases dans l’analyse systémique qui nous permet de représenter des systèmes complexes
par un sous ensemble de systèmes plus facile à décrire. Ainsi les lois permettant de représen-
ter les phénomènes ne sont pas uniquement issues de la physique, mais se basent également
sur la définition de métamodèle issu de l’analyse de données. Ces travaux sont donc les jalons
de nouvelles perspectives en cours à venir sur cet enjeu de la transition écologique :
— Dans un territoire contraint comment faire se côtoyer des enjeux d’autonomie énergé-
tique, d’autosuffisance alimentaire, d’aménagement du territoire (Thèse de V. Russeil) ;
— Quels impacts et stratégies pour une décarbonation du secteur du transport (Thèse de
Mahéva Payet) ;
— De la question de la ruralité où comment l’identité d’un territoire peut-elle être un
vecteur d’un développement soutenable de ce dernier ? (Thèse d’Anne-Lise Grondin ;
— De la durabilité des espaces bâtis en milieu tropical, où comment optimiser les maillons
d’une économie circulaire du déchet du BTP ?
— L’approche prospective de la transition énergétique dans les îles africaines : quels ou-
tils, méthodes et leçons en retirer pour une application plus large des scénarios éner-
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[Zhao 2010] Min Zhao, Lirong Tan, Weiguo Zhang, Minhe Ji, Yuan Liu et Lizhong Yu. De-
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1999. (Cité en page 61.)
Énergie et territoires :
Une approche multi-scalaire de la transition écologique.
Résumé : Les travaux de recherche présentés dans le cadre cette HDR ont porté sur la
compréhension des mécanismes liés à la transition écologique des territoires. La lecture sys-
témique à l’échelle des territoires questionne des approches transdisciplinaires nécessaires à
l’analyse et la modélisation des dynamiques de changement . L’objectif de mes travaux a été
de développer au sein du laboratoire une autre échelle d’analyse permettant une approche ho-
listique de la transition énergétique et environnementale à l’échelle des territoires. Une pre-
mière partie présente mes activités d’enseignement et de recherche qui m’ont naturellement
conduit à développer ma recherche autour de la thématique de l’énergie. La deuxième partie
présente les différentes recherches menées depuis dix ans au sein du laboratoire PIMENT.
Nous abordons dans un premier temps la question de la transition au prisme du diagnostic
et de potentialités des territoires afin de comprendre les dynamiques en cours et d’évaluer
leurs capacités à s’engager dans cette transition. Cette compréhension des territoires à l’aide
d’outils d’analyse de données qui nous permettent de formuler des hypothèses de modélisa-
tion pour une approche prospective de la transition. Cette étape nous a permis de définir les
scénarios plausibles pour différentes îles de l’Océan Indien et d’évaluer les outils de planifica-
tion qu’il serait nécessaire de mettre en œuvre afin de réussir ce changement. Enfin dans une
dernière thématique nous abordons la question de la durabilité des projets d’aménagement,
mais plus généralement des espaces bâtis. Cette approche compréhensive de la durabilité
s’appuie sur une analyse croisée mêlant les outils réglementaires, la perception des usagers
avec les outils d’évaluation environnementale. On s’intéresse ainsi à toutes les phases de la
vie des espaces bâtis, du projet à la fin de vie : interrogeant l’identité du mode d’habiter, la
qualité environnementale des bâtis, l’impact de l’activité anthropique ainsi que la notion de
durabilité des bâtis.
Mots clés : Changement climatique, transition énergétique, énergies renouvelables, ana-
lyse prospective, approche multivariée, analyse de cycle de vie, scénarios énergétiques.
Energy and territories :
A multi-scale approach to ecological transition.
Abstract : The research work presented in this HDR focused on understanding the me-
chanisms related to the ecological transition of territories. The systemic reading at the scale
of territories questions the transdisciplinary approaches necessary for the analysis and mo-
deling of the dynamics of change. The objective of my work has been to develop within the
laboratory another scale of analysis allowing a holistic approach to the energy and environ-
mental transition at the scale of territories. A first part presents my teaching and research
activities which naturally led me to develop my research around the theme of energy. The
second part presents the various research carried out for ten years within the PIMENT labo-
ratory. We first approach the question of the transition through the prism of the diagnosis and
the potentialities of territories in order to understand the dynamics in progress and to eva-
luate their capacities to engage in this transition. This understanding of territories using data
analysis tools that allow us to formulate modeling hypotheses for a prospective approach of
the transition. This step allowed us to define plausible scenarios for different islands in the In-
dian Ocean and to evaluate the planning tools that would be necessary to implement in order
to achieve this change. Finally, in a last theme we address the question of the sustainability
of development projects, but more generally of built spaces. This comprehensive approach to
sustainability is based on a cross-analysis combining regulatory tools, user perceptions and
environmental assessment tools. We are thus interested in all phases of the life of built-up
spaces, from the project to the end of life : questioning the identity of the way of living, the
environmental quality of the buildings, the impact of anthropic activity and the notion of
sustainability of the buildings.
Keywords : Climate change, energy transition, renewable energies, prospective analysis,
multi-variate approach, life-cycle analysis, energy scenarios.