Grand Lyon Region Haute Matsiatra Gerer Un Reseau D Eau Potable Manuel 2019
Grand Lyon Region Haute Matsiatra Gerer Un Reseau D Eau Potable Manuel 2019
Grand Lyon Region Haute Matsiatra Gerer Un Reseau D Eau Potable Manuel 2019
Gérer
un réseau d’eau potable
Spécialisation sur les réseaux gravitaires sous
contrat d’affermage
Gérer un réseau d’eau potable
CONTRIBUTEURS
Narison RAZAFINTSALAMA, directeur, chambre de commerce et d’industrie, Fianarantsoa
Hery SAMOELITIANA, service appui aux entreprises, chambre de commerce et d’industrie, Fianarantsoa
COMITÉ DE RELECTURE
Karine BLANC, responsable de la solidarité internationale à la direction de l’eau de la Métropole de Lyon
Vincent DUSSAUX, responsable des programmes, pS-Eau
Mathieu LECORRE, responsable de programme – Eau potable, assainissement, déchets, GRET
Les membres du Réseau Ran’eau et notamment :
Mamisoa ANDRIAMIHAJA, chef de projet – Eau potable, assainissement, déchets à Madagascar, GRET
Heritiana RAKOTOMALALA, responsable Programme Eau Assainissement Hygiène, HELVETAS Madagascar
Benoît VANDEWIELE, ingénieur en eau à Madagascar
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient particulièrement les structures avec lesquelles les échanges de connaissances et
d’outils ont permis d’enrichir cet ouvrage. Merci donc aux techniciens de l’UNICEF, du GRET, de la Direc-
tion Régionale du Ministère de l’Energie, de l’Eau et des hydrocarbures de la Haute Matisatra, à Caroline
Haritiana RAMARA directrice de RANOSOA, fermier de la commune de Sahambavy, Mbola ANDRIAM-
PANJA, salarié de l’association NAMBINSOA gestionnaire de la commune d’Alakamisy Itenina.
CREDIT PHOTOS
Pierrot MEN, Programme Eaurizon
MAQUETTE
Joselita Jorlin RAMASINDRAZANA, informaticien, Région Haute Matsiatra
IMPRESSION
MYE
Achevé d’impression : Avril 2019
La publication est également disponible en version numérique depuis la page pS-Eau dédiée :
https://www.pseau.org/outils/biblio/resume.php?d=8019&l=fr ?
LE PROGRAMME EAURIZON, LES POINTS SAILLANTS
Eaurizon est un programme mis en œuvre depuis mars 2016, pour une durée de 48 mois,
dans le cadre de la coopération entre la Région Haute Matsiatra et la Métropole de Lyon.
Il vise l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable et à l’assainissement des
habitants des 16 communes partenaires et le renforcement des compétences des acteurs
locaux sur ce secteur.
Plusieurs acteurs sont mobilisés pour faire de ce programme une réussite. En France, la Métro-
pole de Lyon et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse se mobilisent fortement avec
SAUR Solidarités. Côté Malgache, le Ministère de l’Eau, de l’Energie et des hydrocarbures, la
Région et les communes sont engagés sur différents apports financiers et sur la pérennisation
d’un service public accessible, efficace et pérenne.
De manière synthétique, le programme est décliné en six axes de travail dont les objectifs
sont les suivants :
Renforcer la gouvernance des collectivités locales sur le secteur EAH
Développer l’accès à l’eau potable,
Développer l’accès à l’assainissement et accompagner les populations dans l’amélio-
ration de leurs pratiques liées à l’hygiène,
Préserver et partager les ressources en eau entre les différents usages,
Former et professionnaliser les acteurs secteurs
Capitaliser et diffuser les outils et méthodes produits par le projet
DEVENIR GESTIONNAIRE DE RÉSEAU D’EAU
INTRODUCTION AU METIER DE GESTIONNAIRE DE RESEAU D'EAU POTABLE
10 Tour d’horizon sur l’eau potable et l’assainissement
16 Acteurs et cadre sectoriel à Madagascar
22 Les modes de gestion
Devenir un gestionnaire et obtenir une infrastructure en gestion
30 Quel statut pour le gestionnaire ? quelles obligations légales ?
36 Les procédures pour la délégation d’un service public de l’eau potable
43 Constituer son dossier de soumissionnement
BM Banque Mondiale
BP Branchement Particulier
IS Impôts Synthétiques
SA Société Anonyme
DEVENIR GESTIONNAIRE DE
RÉSEAU D’EAU
1- INTRODUCTION AU METIER DE
GESTIONNAIRE DE RESEAU D'EAU
POTABLE
TOUR D’HORIZON SUR L’EAU POTABLE ET
L’ASSAINISSEMENT
Le cycle de l’eau
L’eau suit un cycle naturel immuable : elle s’évapore de la terre et de la mer pour revenir
sous forme de pluie et de neige. Une partie est alors infiltrée, l’autre ruisselle dans des cours
d’eau jusqu’à la mer
Les problèmes d’accès à l’eau potable engendrent chaque année 3,6 millions de
décès, notamment chez les enfants de moins de 5 ans.
nécessite très souvent de l’eau : c’est ce que nous appelons l’empreinte eau d’un produit.
De fortes disparités existent là encore entre les pays développés et les pays du sud. L’Afrique
subsaharienne et les pays de l’Asie du Sud sont particulièrement touchés.
Le mauvais accès à l’eau et à l’assainissement a des répercussions directes sur les malgaches
et sur l’économie du pays. À Madagascar, la diarrhée représente la 2e cause de mortalité,
affectant particulièrement les enfants1. Ce n’est pas moins de 6 900 enfants de moins de
Au niveau local
Des disparités existent entre les Régions. Selon les sources, les taux d’accès à l’eau varient.
Les chiffres communiqués par le MEEH sont optimistes par rapport aux données fournies par
l’INSTAT. Les différences observées peuvent être de 20 points et des enquêtes réalisées sur
terrain dans la Haute Matsiatra en 2016 donneraient plutôt raison à l’INSTAT. La difficulté
à faire monter significativement le taux d’accès à l’eau est liée aux besoins d’investisse-
ments importants, mais également au fait que les infrastructures d’eau potable réalisées
sont souvent mal gérées et finissent par ne plus fonctionner.
Au niveau de l’assainissement, les chiffres de l’INSTAT sont largement supérieurs à ceux
annoncés par la Banque Mondiale. Il s’agit peut être là d’une interprétation différente de
ce qu’est un assainissement amélioré.
Les priorités fixées par l’État inscrites dans la feuille de route du minis-
tère sectoriel pour la période 2015 – 2019 étaient les suivantes :
Axe 1 : Développement de l’accès à l’Eau Potable
Axe 2 : Développement de l’accès à l’assainissement
Axe 3 : Développement de l’accès à l’hygiène
Axe 4 : Développement du Partenariat Public Privé (PPP)
Axe 5 : Développement de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE)
Axe 6 : Développement du secteur
1. Citons par exemple : le Plan National de Développement (PND) de 2014, le Programme d’Urgence Présidentiel (PUP) de 2015 et le
Programme Général de l’Etat (PGE) de 2015.
2. Ministère de l’eau, Roadmap du secteur eau, assainissement et hygiène, période 2015-2019, mars 2015
Le gestionnaire
Décret 2003 – 193 portant fonctionnement et organisation du service public de l’eau potable
et de l’assainissement des eaux usées domestiques.
Les gestionnaires délégués assurent, dans le cadre d’une délégation de gestion de service
public, la fonction de réalisation et/ou de gestion et maintenance des systèmes d’AEP,
selon un contrat d’affermage, de concession, de gestion en régie ou de gestion mixte.
Le décret précise les principes de la délégation de gestion, ainsi que ses modalités d’attri-
bution. Le gestionnaire est soumis à un devoir d’information du maître d’ouvrage, et doit
publier annuellement les résultats du service public.
La régie directe n’est possible que dans des cas particuliers, comme trois échecs successifs
à la procédure d’appel d’offres, et sur accord de l’organisme régulateur (art.94 à 98 du
code de l’eau).
La gestion d’une ou des bornes fontaines d’une commune peut être confiée à une personne
physique ou morale via un contrat de gestion.
Autres acteurs
L’ANDEA
Décret 2003–192 fixant l’organisation, les attributions et le fonctionnement de l’Autorité
Nationale de l’Eau et de l’Assainissement.
L’ANDEA est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité
morale et de l’autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle technique et adminis-
trative du Cabinet du Premier Ministre et sous la tutelle financière du Ministère chargé de
ll’économie et des finances. Elle est représentée dans chaque province par une Agence
de bassin.
L’ANDEA est l’organisme chargé d’assurer la gestion intégrée de la ressource en eau (GIRE)
et le développement rationnel du secteur de l’eau et de l’assainissement au niveau natio-
nal.
Appuyer les porteurs de projets dans leur démarche en les conseillant et les orientant à
l’aide d’informations et d’outils dédiés.
L’ONG Ran’Eau est accessible en ligne à l’adresse suivante : http://www.raneau.org
La seconde est le réseau des Organisations de la Société Civile œuvrant dans le secteur
Eau, Assainissement et Hygiène : OSC EAH.
Il existe en annexe, une synthèse du rôle de chaque acteur notamment au regard de la loi
malgache.
Annexe 1. Synthèse du cadre juridique du secteur de l’eau et de l’assainissement
Annexe 2. Le code de l’eau et ses décrets d’application
Le code de l’eau stipule qu’il est obligatoire pour toutes infrastructures d’AEP d’avoir un
système de gestion placé sous la responsabilité d’un gestionnaire, pour assurer son efficacité
et sa durabilité.
La gestion d’un réseau d’eau potable peut être opérée directement par la collectivité
(régie directe) ou déléguée à un prestataire. Dans ce dernier cas, on parle de délégation
de service public (DSP). La DSP est un contrat par lequel une commune (ou toute autre
personne morale de droit public) confie la gestion d'un service public dont elle a la respon-
sabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement liée aux
résultats de l'exploitation du service. On peut classer les délégations de service public en
quatre grandes catégories de contrat :
L’affermage
La concession
Le mode d’exploitation et de gestion pourra différer selon les types d’ouvrages et du
contexte local. Quel que soit le mode de gestion choisi, il est impératif d’anticiper et d’iden-
tifier en amont le futur gestionnaire des infrastructures et cela, bien avant la fin des travaux
d’AEP.
1. La Régie directe
La régie directe ou régie simple est le mode de gestion le plus intégré : la commune gère le
service public au sein de ses propres services, sous l’autorité directe de ses organes (conseil
municipal et maire), par ses agents et en le finançant sur son budget. C’est le mode de
gestion imposé pour tous les services publics non délégables : état-civil, élections…
Dans certains pays, comme la France, un budget annexe doit être créé afin de garantir que
les recettes du service de l’Eau et de l’assainis-
sement sont bien affectées à ce même service.
Nous parlons alors de régie autonome.
Enfin, la régie peut être dite personnalisée si
elle est dotée de l’autonomie financière avec
la personnalité morale. Il a un statut proche de
celui d’établissement public (avec un conseil
d’administration et un directeur).
L’exploitation du système
Le recouvrement
La maintenance
La programmation de l’extension du
réseau
À Madagascar, le Ministère de tutelle ne
recommande pas ce type de gestion eu
égard à certaines expériences malheu-
reuses.
Tous les acteurs de la gestion qui peuvent bénéficier d’indemnités (CPE, réparateurs, fontai-
niers…) sont généralement des bénévoles même si rien n’interdit de les salarier lors que les
conditions socio-économiques le permettent.
4. L’affermage
C’est un contrat administratif à durée déterminée par lequel une personne publique délègue
à un tiers (le fermier) la gestion d'un service public. Les ouvrages nécessaires à l'exploitation
ne sont pas construits par l'exploitant (le fermier), mais par la collectivité publique. Le fermier
se borne donc à gérer des ouvrages déjà construits. Un cahier des charges fixe les droits et
obligations respectifs du fermier et de la collectivité affermante.
Le fermier assure à ses risques et périls la gestion du service en se rémunérant sur les
paiements des usagers.
Le fermier a l’obligation de reverser à la collectivité délégante les taxes et redevances
qui permettent à cette dernière de couvrir les dépenses relatives au service de l’eau qui
demeurent à sa charge. Cette rémunération peut être d’une valeur fixe (location) ou
indexée sur les ventes d’eau (affermage). Dans ce dernier cas, la rémunération est parfois
appelée «Surtaxe » bien qu’elle n’ait aucun caractère fiscal.
6. Synthèse
Le choix du mode de gestion dépend des responsables politiques locaux (communes) mais
aussi nationaux dans la mesure où le MEAH est signataire des contrats en tant que maitre
d’ouvrage délégué. En réalité la marge de manœuvre sur le choix du mode de gestion est
faible. La régie directe est un mode de gestion fortement déconseillé par le MEAH et les
contraintes techniques et socio-économique déterminent souvent le choix de la conces-
sion, ou de la délégation de service public à un privé ou à une communauté.
Pour les réseaux d’eau potable de petites tailles par exemple, peu d’alternatives existent à
la gestion déléguée à la communauté. À l’inverse, la concession, en dehors du cas particu-
lier de la Jirama, est un mode de gestion difficile à développer eu égard aux investissements
généralement conséquents à mettre en œuvre qui sont amortis à long terme.
Dans le contexte malgache, la gestion déléguée à la communauté en milieu rural et l’affer-
mage en milieu urbain (hors du périmètre de concession de la Jirama) sont les modes de
gestion les plus développés.
Schéma sur les modes de gestion
1. Il existe trois types d’apports : 1. Apports en numéraire, 2. Apports en nature (terrain, batiment…), 3. Apports en industrie (valeurs
immatérielles, des productions intellectuelles comme des logiciels ou procédés de fabrication)
Décision prise en
AG des associés
SARL 10 000 000 Chiffre d’affaires plus de
200 000 000 Ar, désignation
de Commissaire au compte
Administrateur
SAU 2 000 000
propriétaire
2. La formalisation de l’entité
Tout type de société prévu par la loi sur les sociétés commerciales peut être créé au
niveau de l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM) et/ou au niveau des
Centres Fiscaux (pour les Régions qui ne disposent pas de l’EDBM).
La création d’une entreprise, quel que soit son statut, peut se faire en 15 jours et coûte
environ 600 000 ariary y compris l’acompte sur l’impôt sur le revenu.
Nous mettons en annexe les documents nécessaires et le processus à suivre pour la forma-
lisation d’une entreprise.
Annexe 3. Démarches pour créer sa société à Madagascar
3. La fiscalité
Définition sur la fiscalité des entreprises et leurs rôles économiques
La fiscalité désigne l'ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine fiscal pour
l’économie d'un pays. Elle se résume aux pratiques utilisées par un État ou une collectivité
pour percevoir des impôts et autres prélèvements obligatoires.
La fiscalité joue un rôle déterminant dans l'économie d'un pays, car participe au finance-
ment des besoins de ce dernier et est à l'origine des dépenses publiques.
Selon la disposition portant la Loi de finances 2008, le régime d’imposition et le principe des
personnes imposables sont déterminés en fonction du Chiffre d’Affaires (CA) annuel hors
taxe réalisé par le contribuable (sans considération de son statut juridique).
IMPÔT FONCIER SUR LA Basé sur la valeur locative (fixée Taux voté par le Conseil de la Commune
PROPRIETE BATIE (IFPB) par la Commission d’évaluation) Taux maxima : 10% de la valeur déclarée
Versé à 100% pour la Taux minima : 05% de la valeur déclarée
caisse de la commune
Minimum de perception :
(Art.10.02.01 du CGI et suivants) Ar 2 000 / immeuble
- Immeubles : 6%
Droits assis sur l’enregistrement
DROITS D’ENREGISTREMENT de tous les actes entraînant le
- Bail à durée limitée : 1%(Civil)
transfert de biens proportionnels
et 2% (Commercial)
(Art. 02.01.01 du CGI et suivants)
à la valeur des biens - Cession de parts : 2%
- Actes de sociétés :
0,5% sur capital
- Véhicule : 5% de la
valeur déclarée
- Min. de perception : 10 000 Ar
Le calendrier fiscal
La déclaration d’impôt sur les revenus, une des principales déclarations fiscales à Madagas-
car, est à établir en même temps que les états financiers annuels de fin d’exercice.
Un exercice comptable compte 12 mois. Il peut coïncider avec l’année civile commen-
çant le 01/01/N et se terminant le 31/12/N. Il existe également un exercice comptable à
cheval du 01/07/N au 30/06/N+1.
Le dépôt de la déclaration doit s’effectuer au plus tard le 15ème jour du cinquième mois qui
suit la clôture de l’exercice social soit le 15 mai de l’année N+1 pour l’exercice comptable
clôturé au 31/12/N et le 15 novembre de l’année N+1 pour l’exercice comptable à cheval.
Pour les autres nous avons :
Acompte provisionnel sur IR
Régime du réel = bimestriellement: au plus tard au 15e jour de chaque bimestre
(1/6ème du montant dû)
Régime du réel simplifié = semestriellement: au plus tard au 15e jour de chaque semestre
(1/2 du montant dû)
Titulaire de marché public : lors de l’enregistrement du contrat (0,5% du montant du mar-
ché)
1. Principes généraux
La maitrise d’ouvrage pour la délégation d’un service public de l’eau potable est théori-
quement assurée par la commune (Art 5). Néanmoins cette maitrise d’ouvrage est condi-
tionnée à des critères de capacité que les communes doivent remplir (Art 26). La difficulté
actuelle est que parmi ces critères certains sont difficiles à remplir du fait par exemple que
la Société de Patrimoine ou l’organisme régulateur qui ont un rôle à jouer n’ont pas été
créés. Le Ministère peut donc agir en tant que maitre d’ouvrage délégué des communes
(Art 18). Dans la pratique, les communes ont la maitrise d’ouvrage de facto, mais intègrent
à chaque étape le Ministère jusqu’à la signature des contrats de délégation de gestion.
Le délégataire d’un service public de l’eau peut être une personne physique ou morale de
droit public ou privé (Art 43). La délégation de gestion peut se faire sur la base d’un contrat
de concession, d’affermage, de gérance ou toutes variantes de ces trois types de gestion
(Art. 47). Sauf dérogations (Art. 97 et 98), la régie directe est donc proscrite.
Exceptionnellement, il est possible de déléguer la gestion d’un système d’eau en gré à gré
(Art. 49) uniquement sous deux conditions :
À l’issue d’un appel d’offres infructueux après deux relances,
Lorsqu’un candidat déclare spontanément au Maître d’ouvrage son engagement
à créer, à ses frais, puis exploiter un système d’eau dans une commune qui en est
dépourvue et dans laquelle aucun système d’eau n’est projeté.
Les procédures d’attribution de gré à gré sont détaillées aux articles 63 à 66.
En dehors de ces deux cas, la procédure de délégation de service public doit respecter la
concurrence entre les candidats, l’égalité de traitement de chacun d’eux et le respect du
principe de transparence (Art 53).
La constitution du dossier dépend pour beaucoup des canevas proposés par le maitre
d’ouvrage. Néanmoins, comme nous l’avons vu précédemment, il existe des constantes
dans les dossiers d’appel d’offres et dans les attentes des maitres d’ouvrages via à vis des
candidats.
Investissement du gestionnaire
Participation à la réalisation du réseau - Ar
Soit en % 0%
Dépense maitrise d'œuvre (gestionnaire) 300 000 Ar
Investissement initial du gestionnaire 4 050 000 Ar
Provision annuel pour amortissement 266 667
Il est présenté pour exemple le détail de ce que peut être l’investissement initial du gestion-
naire. Attention, les équipements à acheter par le gestionnaire dépendent pour beaucoup
des caractéristiques du réseau en délégation.
Amortissement
Poste Montant Durée de vie
annuel
Seuls les matériels dont la durée de vie est inférieure à 15 sont amortis
Chaque année, il faut prévoir une augmentation des charges, liée à l’inflation particulière-
ment présente dans un pays comme Madagascar.
Impôt sur les bénéfices
Il a déjà été mentionné que l’impôt sur les bénéfices concernait les entreprises ayant un
chiffre d’affaires annuel supérieur à 20 000 000 Ar. Sous ce seuil, ce sera plutôt l’impôt synthé-
tique que le gestionnaire devra s’acquitter. Dans les faits, il devient rapidement plus avanta-
geux de payer l’impôt sur les bénéfices que l’impôt synthétique. Dans le canevas de plan
d’affaires, c’est l’impôt sur les bénéfices qui est retenu. Il est aujourd’hui de 20% à Madagas-
car.
La politique tarifaire
Suivant les réseaux, il est possible d’avoir 2 ou plusieurs tarifs différents. Il peut également
y avoir uniquement une part variable ou inversement avoir une association de part fixe
(abonnement ) et de part variable (consommation). Dans le plan d’affaire type fourni, le
tarif n’a qu’une part variable dépendant de la consommation seule. Il existe 5 types de
familles de consommateurs. Une augmentation annuelle des tarifs est programmée de
manière automatique sauf pour les Points d’Eau Publics (PEP) où pour des raisons pratiques
le tarif n’évolue pas tous les ans. En effet, les usagés peuvent payer au seau leur consom-
mation et il faut donc des chiffres ronds (multiple de 5) pour payer aisément le fontainier.
Dans ce cas donc, l’augmentation des tarifs se fait par palier (équivalent 15 ar le seau de
20 litres puis 20 ar…) De manière générale, l’augmentation annuelle des tarifs n’est pas une
obligation et peut etre remplacée par des augmentations ponctuelles.
Le raccordement
Dans certains cas, il est demandé également de proposer un devis pour un raccordement
type. Cela permet à la commune de mesurer la compétence technique du candidat
(logique du plan de raccordement et des accessoires choisis), mais également de voir s’il ne
compte pas tirer un bénéfice exagéré sur le raccordement ce qui pourrait limiter le dévelop-
pement du service et donc remettre en cause sa pérennité. Sur le plan du raccordement,
il n’existe pas de modèle unique, l’important pour le candidat est de présenter quelque
chose de cohérent, de sécurisant et avec des coûts raisonnables. Il est même possible voir
conseillé d’argumenter sur les choix opérés (je propose une chambre de compteurs en
béton armé pour telles raisons ou inversement un regard en brique pour telles raisons…)
Un plan type de raccordement est présenté plus loin dans ce document.
EXPLOITER UN RÉSEAU
D’EAU POTABLE
3- LES ASPECTS TECHNIQUES
LES DIFFÉRENTES CONFIGURATIONS
TECHNIQUES GÉNÉRALES
Le réseau est dit gravitaire lorsqu’aucun pompage n’est nécessaire à son fonctionnement :
l’eau est captée et amenée aux usagers par la seule force de la gravité. Un réseau AEPG est
constitué par divers éléments : le captage de la source d’eau de haute altitude avec une
conduite d’amenée d’eau brute, une unité de traitement, une conduite d’amenée d’eau
Le système d’AEP sera par pompage lorsque l’eau provient d’une ressource qui ne peut
être captée que par pompage. Ces systèmes nécressitent donc de disposer d’une source
d’énergie.
Un réseau AEPP est constitué par les éléments suivants : la pompe d’eau brute, la source
d’énergie (groupe électrogène, solaire, ou en réseau), la conduite d’amenée d’eau brute,
une unité de traitement, éventuellement une pompe d’eau traitée, une conduite d’ame-
née d’eau traitée, un réservoir de stockage ou château d’eau et un réseau de distribution
jusqu’aux points d’eau (Borne Fontaine ou branchement privé ou autres).
source : "La restauration des cours d’eau" recueil d’expériences sur l’hydromorphologie. ONEMA, Agence de l’Eau
En termes de gestion, les AEPP requièrent des attentions particulières liées notamment à
la source d’énergie, à l’entretien des systèmes de pompage et à la gestion financière (le
pompage induisant un surcoût important dans l’exploitation du système d’AEP), que le
présent document n’abordera pas.
Réseau maillé
Ce type de réseau comporte des boucles ou mailles et des points auxquels aboutissent
plusieurs conduites. Son avantage est relatif à la sécurisation du réseau par l’alimentation
d’un tronçon au moins par deux conduites, ainsi qu’à l’augmentation des capacités de
transfert du réseau (à débit égal, les pertes de charge diminuent).
Le principal inconvénient est dans la complexité du réseau qui est plus difficile à dimen-
sionner (nécessité d’utiliser des logiciels dédiés comme Epanet ou Porteau) ainsi que dans
la difficulté à bien comprendre le fonctionnement du réseau et d’identifier les tronçons à
problème.
Dans le cas d’un réseau AEP à petite échelle n’alimentant que des bornes-fontaines, un
réseau ramifié plus simple est préférable à un réseau maillé. En cas de développement de
branchements privés, il est préconisé la réalisation de réseaux maillés.
Pour isoler les différentes branches du réseau, des vannes d’arrêt peuvent être installées.
Cela permet d’éviter une coupure totale de tous le réseau en cas de réparation ou entre-
tien dans une partie du réseau où il y a des fuites ou des pannes éventuelles. Ces vannes
sont installées à chaque jonction des mailles pour un réseau maillé et à chaque branche-
ment à la conduite principale pour un réseau ramifié.
1. Les débits
Débit volumique d’une source ou d’une rivière
On désigne par « débit » la quantité ou le volume d’un fluide qui passe en un endroit par
unité de temps. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour la mesure de débit, mais la
plus utilisée pour notre cas, est le jaugeage volumétrique. Cette technique simple consiste
à mesurer le temps nécessaire t, pour remplir un récipient de volume connu V. On obtient le
débit Q par la relation Q = V/t. Cette méthode est surtout utilisée pour jauger des sources ou
de très petits cours d’eau (débits de l’ordre de quelques litres par seconde au maximum).
Le récipient est préalablement étalonné. La seule condition est de pouvoir faire rentrer l'eau
dans le récipient. Ce qui nécessite, soit une chute naturelle, soit de pouvoir aménager cette
chute par un bout de tuyau par exemple. Pour obtenir une bonne précision, la durée de
remplissage doit être comprise entre 30 et 60 secondes.
2. Les pressions
Pour une AEPG, la prise d’eau se trouve à une altitude sensiblement supérieure aux habita-
tions permettant ainsi de profiter de la charge disponible pour mettre en place un réseau
entièrement gravitaire sans pompage. Avant de commencer l’étude détaillée d’un tel
réseau, il faut donc faire une étude préliminaire de faisabilité dont l’objectif est d’estimer si
le dénivelé entre les différents éléments du réseau est suffisant pour permettre l’écoulement
gravitaire de l’eau. Une estimation rapide peut être réalisée par un opérateur muni d’un
GPS pour relever l’altitude des points caractéristiques du tracé. Ces relevés serviront ensuite
à déterminer les pressions « statiques » et « dynamiques » dans les canalisations en tout point
du réseau.
La pression statique
Source : Manuel ACF, Eau, Assainissement, hygiène pour les populations à risque
Pour permettre une distribution gravitaire, la pente entre le point haut du réseau (réservoir
ou captage de source) et le point le plus éloigné de la distribution doit être supérieure à 1 %.
Si on trace une ligne de pente de 1% à partir du point haut, aucune partie du réseau ne doit
être située au-dessus de cette ligne.
La pression dynamique
La pression dynamique en un point du réseau est la pression résiduelle effectivement dispo-
nible lorsque l’eau est utilisée par les habitants et donc circule dans les tuyauteries. Cette
circulation entraine des pertes de charge qui doivent être calculées en tenant compte des
débits maximaux dans chaque branche du réseau. La pression résiduelle en un point consi-
déré est définie par : P résiduelle = H - ΔP avec :
• H : dénivelé entre le point haut et le point considéré (m).
• ΔP : pertes de charges (m).
4. Les vitesses
La vitesse de l’eau dans les conduites est un paramètre à considérer pour les calculs des
pertes de charge et pour éviter les dépôts des sédiments dans les conduites (vitesse trop
lente) ou des perturbations hydrauliques (vitesse trop rapide). En pratique, on adopte une
valeur de vitesse entre 0,4m/s et 2m/s en écoulement en charge.
La variation physique singulière de la conduite crée un changement de vitesse et crée une
perte de charge. Elle peut être causée par :
un rétrécissement ou un élargissement de la conduite
un branchement de section de la conduite,
un changement de direction (coude),
un branchement ou raccordement,
un dispositif de mesure et contrôle de débit...
Pour synthétiser, nous pouvons dire que les pertes de charge dans les réseaux sont d’autant
plus importantes que :
La vitesse du fluide est élevée et que la rugosité est importante
La variation de vitesse liée au changement de section est importante et brusque
Le changement de direction est important et brusque
Source : manuel de l’exploitation d’un réseau AEP gravitaire aux Comores, juillet 2011, Initiative développement (via le réseau pratique,
Interaide)
Source : Manuel ACF, Eau, Assainissement, hygiène pour les populations à risque
source : "La restauration des cours d’eau" recueil d’expériences sur l’hydromorphologie. ONEMA, Agence de l’Eau
Les caractéristiques chimiques des eaux sont influencées par la composition géologique du
bassin versant : eaux acides en pays granitiques ou schisteux, alcalines et calciques en pays
calcaires.
La maîtrise des risques sanitaires liés à la production d'eau potable exige une vigilance depuis
la ressource jusqu'au robinet du consommateur d’où l’obligation sur les bassins versants sur
lesquels les ressources en eau sont prélevées de protéger la ressource. Les bassins doivent
être aménagés pour améliorer leur fonctionnement hydrologique.
Fossé de protection
Un fossé de protection est un dispositif servant
à empêcher le ruissellement des eaux de pluie
dans le captage. En effet au contact du sol
ces dernières pourraient se charger d’agents
contanimants.
C’est un canal en demi-cercle qui doit suivre
un tracé dont la pente n’excède pas les 1 %.
Le bord du canal doit être aménagé avec
des plants anti – érosifs (type vétiver) pour
éviter l’érosion.
Généralement il est réalisé sur le périmètre
rapproché, à la lisière du périmètre immédiat.
Revégétaliser le bassin
Toujours dans l’optique de favoriser l’infiltration, limiter le ruissellement et donc l’érosion,
mais également de freiner l’évopotranspiration, il est nécessaire d’assurer un bon couvert
végétal sur le bassin. Cela passe par la plantation d’arbres et d’arbustes. Attention toutefois
à bien choisir les essences afin de ne pas avoir des plants trop gourmands en eau ou qui ne
permettent pas une bonne infiltration de l’eau dans le sol du fait de systèmes racinaires peu
développés.
Dans la mesure où l’eau est la ressource première de l’activité du fermier, il est de son intérêt
de veiller à la préservation du bassin versant. De plus, l’aménagement du bassin versant
peut avoir des impacts sur la qualité d’eaux brutes. Par exemple, si des eaux de ruisselle-
ment pénètrent dans le captage, la turbidité risque fort d’augmenter. En terme d’exploita-
tion, cela aura un impact sur les fréquences d’entretien des filtres qui se colmateront plus
vite. In fine, les charges d’exploitation augmenteront.
1. Les sources
Les sources d’eau sont alimentées par des nappes souterraines. Ce type de ressource
présente l’avantage d’être de meilleure qualité que les eaux de surface plus sensibles à la
pollution. L’eau souterraine est filtrée naturellement par le sol et si le captage est bien réalisé
et bien protégé, la qualité de l’eau est bonne.
Par ailleurs leur exploitation est aisée tant techniquement qu’économiquement, mais en
revanche, elles sont sensibles à toute variation du niveau de la nappe et sont donc vulné-
rables aux sécheresses.
Selon la littérature (manuel ACF, Eau, Assainissement et Hygiène pour les populations à
risque), il est possible de distinguer 3 types de sources :
les sources de fracture dont l’émergence se fait au travers d’une fracture parfois élar-
gie par les racines d’un arbre. Ces sources peuvent être artésiennes, leur zone d’émer-
gence est généralement bien délimitée et le captage par chambre de captage est
envisageable ;
les sources de bas-fond, typiques des zones de socle, correspondent à l’affleurement
de la nappe au droit d’une dépression topographique. L’émergence de ces sources
est souvent diffuse et le captage par drain (ou par puits) généralement préconisé ;
les sources de pente, qui correspondent souvent au recoupement du niveau piézo-
métrique (nappe libre) ou du toit (nappe captive) avec la surface topographique.
La zone d’émergence de ces sources est fréquemment diffuse, sauf dans le cas de
ravine.
Il importe également de trouver l’émergence native (première) de la source, qui peut être
masquée par des éboulis, une zone marécageuse ou un relief très accidenté. Par ailleurs,
la zone d’émergence peut varier au cours de l’année. La visite de terrain doit donc être
minutieuse.
2. Les captages
L’objectif d’un captage est d’exploiter au mieux le débit de la source, tout en la protégeant
des pollutions extérieures. Chaque captage de source est un cas particulier : il n’est donc
pas possible de proposer un modèle adapté à toutes les situations. Le choix de la technique
de captage est déterminé à partir de la visite de site, mais surtout en fonction de l’évolution
des travaux de fouille. On procède comme suit :
nettoyage de la zone d’émergence pour bien visualiser les sorties d’eau ;
creusement en suivant les venues d’eau, en veillant à ne pas obstruer l’écoulement ;
arrêt de la fouille lorsque le niveau imperméable est atteint.
Selon la littérature (manuel ACF, op. cit.) trois règles doivent impérativement être respectées
pour construire un captage de source de qualité :
Le captage ne doit jamais être mis en charge : le niveau d’eau dans la boîte de cap-
tage ou dans le drain doit toujours être en dessous du niveau d’émergence avant
travaux. Le captage doit permettre de drainer la nappe en autorisant un rabattement
du niveau piézométrique, mais surtout il ne doit pas augmenter la charge, car cela ris-
querait de perdre la source. La sortie et le trop-plein sont placés en dessous du niveau
initial d’émergence. Toujours pour éviter une mise en charge accidentelle, la mise en
place de trop-plein est obligatoire.
Le barrage doit être posé sur un terrain imperméable : la fouille ne doit pas être inter-
rompue avant d’avoir trouvé le substratum. Cela représente parfois de gros travaux de
terrassement, mais c’est indispensable pour éviter que l’eau ne passe sous le captage
après quelques semaines d’utilisation. La notion de substratum est parfois difficile à
cerner sur le terrain : on retient donc plutôt l’idée de terrain moins perméable sur lequel
l’eau circule.
Le captage doit être protégé : les travaux de protection font partie intégrante des
travaux de captage. Il faut notamment soigner l’étanchéité du captage au niveau
de la couverture du drain (argile, bâche plastique...) ou de la construction de la boîte.
La loi malgache rappelle que « toute eau livrée à la consommation humaine doit être
potable ». Suivant le type de ressources captées, la qualité des ouvrages de captage et
l’état du milieu en amont (Bassin versant), les techniques et procès de traitement seront plus
ou moins lourds et coûteux.
2. Les normes
Les directives internationales relatives aux normes de qualité de l’eau sont données par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elles sont d’ailleurs largement retenues par
Madagascar. Le respect des normes de qualité de l’eau peut s’avérer une tâche difficile et
impliquer la mise en place de systèmes non durables à l’échelle de la communauté. Dans
de tels cas, un système produisant une qualité d’eau imparfaite peut se révéler approprié,
mais des paramètres critiques de qualité doivent cependant être respectés pour faire face
aux risques sanitaires majeurs.
En tout état de cause, l’accès à l’eau en quantités suffisantes doit être considéré comme
la priorité essentielle afin de garantir l’alimentation en eau, la production alimentaire et les
activités relatives à l’hygiène.
PARAMETRES MICROBIOLOGIQUES
Bactérie coliforme Non mentionné 0 sur 100 ml
Escherichia coli Non mentionné 0 sur 100 ml
Streptocoques fécaux Non mentionné 0 sur 100 ml
Lors de la réalisation d’une analyse de qualité de l’eau, il est difficile de mesurer tous les
paramètres mentionnés (et ne sont mentionnés ci-dessus que les principaux critères) tant
pour des raisons techniques que financières.
À Madagascar, différents laboratoires peuvent réaliser des analyses physico-chimiques et
bactériologiques, mais cela se fait principalement sur la capitale. Au niveau des analyses
de terrain, des kits portatifs ou des appareils de mesures peuvent également être intéres-
sants à l’exploitation. Attention toutefois à l’approvisionnement en réactif et en solutions
d’étalonnage.
Une analyse de qualité annuelle est obligatoire dans les contrats d’affermage à Madagas-
car.
Un rapport sur la situation autour de l’analyse de l’eau à Madagascar est disponible en
annexe (liste et contact des laboratoires, analyse des solutions portables…)
Annexe 10. Identification des solutions pour améliorer la couverture en matière d’analyse
d’eau à Madagascar, pS-Eau / Cite, 2015
La décantation
La décantation permet d’éliminer les matières en suspension décantables et une partie
des agents pathogènes. La plupart du temps, il n’est pas réalisé d’ouvrage spécifique, mais
il est simplement construit une ou plusieurs chambres de décantation en entrée de filtre.
La décantation est intéressante notamment en cas d’eau ayant une turbidité supérieure
à 5 NTU. En revanche si la turbidité est vraiment élevée (supérieure à 30 NTU), il sera alors
nécessaire de réaliser une floculation (au sulfate d’aluminium par exemple) permettant une
décantation plus efficace.
La filtration
La filtration se réalise généralement à l’aide de sable ou plus exceptionnellement de
charbon. La filtration peut être dite rapide (débit de 10m3 par heure par m2) ou lente (0,2 m3
par heure par m2).
La filtration rapide est recommandée pour les eaux turbides (supérieures à 20 NTU) et peut
être efficace aussi pour le traitement du fer et du manganèse (comme pour l’aérateur cela
se fait par oxydation). En revanche et contrairement à ce qui est largement pensé, ce type
de filtre n’a aucun impact sur la qualité bactériologique de l’eau. Les pollutions d’origine
fécale ne seront pas éliminées avec ce filtre. C’est pourtant ce type de filtre qui est le plus
régulièrement réalisé à Madagascar.
Si le filtre est descendant la filtration partira du plus fin (sable) au plus grossier (40/70).
La filtration lente sur sable ne présente pas les mêmes intérêts que la filtration rapide. La filtra-
tion lente permet le développement d’un film biologique avec des bactéries sur les premiers
centimètres de sable qui vont dégrader la matière organique et les pollutions fécales.
La désinfection
La désinfection ne peut être effectuée que sur une eau déjà traitée. Pour que la désinfec-
tion soit efficace, il faut que la turbidité soit inférieure à 5 NTU.
La technique la plus largement employée pour désinfecter l’eau est l’utilisation de chlore.
Elle permet de détruire les organismes pathogènes présents dans l’eau et de protéger l’eau
contre de nouvelles contaminations au cours de son transport ou de son stockage. Cette
rémanence du pouvoir de désinfection représente son principal avantage face au traite-
ment par ozone ou ultraviolets, ou ébullition. Si l’ajout de chlore est supérieur aux besoins
par rapport aux caractéristiques et à la qualité de l’eau, alors il restera du chlore non utilisé
dans l’eau que l’on appelle le chlore résiduel libre. C’est en mesurant ce dernier que l’on
peut ajuster idéalement le dosage dans le système. Il est généralement admis que le chlore
résiduel libre doit être compris entre 0,5 et 1 mg/l.
La chloration se fait généralement au niveau du réservoir pour permettre un bon mélange
du produit. Le dosage du chlore peut se réaliser à débit constant (indépendamment des
volumes d’eau entrant dans le réservoir) ou à débit variable (en fonction des volumes d’eau
entrant dans le réservoir).
Le système de dosage à débit constant présente l’intérêt de pouvoir être bricolé avec des
accessoires simples. Pour que le débit soit constant et ne varie pas en fonction de la hauteur
d’eau dans le bidon de réactif, il est nécessaire de mettre un second fut avec une vanne
flotteur qui permet donc le maintien d’un débit constant. Un des inconvénients de ces
techniques est le fait que si le réservoir est plein le chlore continue de s’écouler engendrant
soit des gaspillages (si le trop-plein fonctionne) soit des surdosages si une vanne flotteur
bloque l’arrivée d’eau du réservoir.
Le système de dosage à débit variable ou à débit proportionnel s’ajuste aux débits entrant
dans le réservoir. C’est le système le plus précis, mais cela représente des coûts plus impor-
tants à l’achat (et une perte de charge non négligeable à prendre en compte). Ce système
n’a pas besoin d’énergie pour fonctionner donc n’engendre pas de charges d’exploitation.
Source : Manuel ACF, Eau, Assainissement, hygiène pour les populations à risque
Lorsque le besoin horaire aux heures de pointe est supérieur au débit horaire de la source,
il est nécessaire de construire un réservoir de stockage. Le principe est de stocker l’eau sur
les périodes où la demande des populations est faible, et de pouvoir fournir un débit plus
important lorsque la demande augmente.
Source : Manuel ACF, Eau, Assainissement, hygiène pour les populations à risque
Pour dimensionner un réservoir, il suffit d’analyser la production de la source par rapport aux
demandes horaires sur les 24 h d’une journée. Par approximation, le volume d’un réservoir
est généralement égal au tiers de la demande globale (ex. : si la demande journalière est
de 120 m3, le réservoir fera autour de 40 m3).
Pour maintenir une bonne qualité de l’eau distribuée, il faut éviter que l’eau ne séjourne plus
d’une journée dans le réservoir. Ainsi le réservoir doit bien marner c’est-à-dire qu’il y ait une
bonne variation de la hauteur d’eau dans le réservoir sur une journée.
Le réservoir remplit donc les fonctions suivantes :
Il permet d’assurer aux heures de pointe le débit maximum demandé,
Il sert aussi à stocker l'eau pendant les périodes de faible consommation (la nuit) pour
pouvoir répondre à la demande de pointe sans avoir à surdimensionner les installations
de production,
Il garantit une pression minimale dans le réseau en permettant d’élever l’altitude entre
la surface de l’eau et les points de puisage (notamment réservoir surélevé, type châ-
teau d’eau),
Les conduites permettent la circulation de l’eau jusqu’aux usagers. Elles sont installées selon
une architecture déterminée lors des études techniques amont. Ces études permettent
aussi de dimensionner les conduites et de s’assurer que l’eau parviendra bien aux usagers
(cf paragraphe sur les pressions).
Les conduites sont classées selon leurs diamètres nominaux (DN). Pour les tuyaux en acier
galvanisé, le DN correspond aux diamètres intérieurs, alors que pour les tuyaux plastiques
(PVC et PEHD) c’est associé aux diamètres extérieurs.
La résistance des conduites à la pression est également une information importante. Elle
est exprimée en bar et on utilise le terme de Pression Nominale (PN). Les références de PN
disponibles à Madagascar démarrent au PN 8 et montent jusqu’à PN 16 pour le PEHD, mais
cela peut aller jusqu’à PN 25 pour le PVC.
En terme de matériaux, le PEHD est recommandé pour les adductions d’eau potable pour
des diamiètres inférieurs à DN 90. Au-dessus de ces dimensions, les raccords sont à sourder
et cela peut poser des problèmes aux entreprises. Sur les plus gros diamètres, le PVC ou la
Fonte ductile seront alors employés. À noter également que pour les très petits diamètres
destinés notamment aux installations de plomberie des particuliers, le PPR est le plus souvent
utilisé. Il existe aussi des conduites en acier galvanisé. De manière générale, l’acier galvani-
sé à Madagascar n’est pas de très bonne qualité et les tuyaux ou vannes ont tendance à
rouiller. Il est donc conseillé de privilégier les tuyaux et accessoires en plastique.
1. Equipements administratifs
Pour l’administration générale de sa société, le gestionnaire doit avoir un minimum de
matériels bureautiques et informatiques. Il lui faut donc acquérir un ordinateur, une impri-
mante, tout le mobilier permettant aux employés locaux de bien travailler et aux usagers
d’être bien accueillis, ainsi que toutes les fournitures de bureau nécessaires au bon fonction-
nement du service (cahier, portes-documents, carnet de reçus, machine à calculer, caisse
métallique…).
Un soin particulier doit être porté sur le choix de l’imprimante, dans la mesure où le nombre
de factures à imprimer chaque mois peut être conséquent. Les retours d’expériences sur
Fianarantsoa indiquent qu’une imprimante laser peut être un choix judicieux même si plus
cher à l’achat.
Enfin, si le réseau est important et que les volumes financiers transitant au niveau du bureau
local sont conséquents, un petit coffre peut s’avérer utile.
2. Matériels de plomberie
Pour les travaux de réparation et d’entretien d’un réseau d’AEP, les techniciens doivent être
équipés de matériels et outillages. La liste suivante présente les minimums de matériels à
avoir pour une bonne maintenance : deux clés à griffe n°12 et n°24, une clé à molette 10’’,
une clé à pipe 13’’, un coupe-tube, un polyfuseur, un porte-lame, une brosse métallique,
une pince, un jeu de filière, un étau, une tarière.
Ces matériels vont avec des consommables qu’il faut remplacer régulièrement, au fur et
à mesure qu’on les utilise : deux lames de scie, un rouleau de filasse (100g), un rouleau de
téflon, une boîte de gébajoint (01kg), une boîte de colle girfix (1/4kg) (si tuyaux PVC), une
boîte de graisse (1kg).
Il peut exister des préconisations quant à l’entretien des ouvrages d’eau, mais il est impor-
tant de les adapter aux caractéristiques de son infrastructure. Cela permettra d’anticiper
sur les entretiens courants, mais également sur les pannes. Avoir des entretiens courants
bien réalisés et à la bonne fréquence permet au gestionnaire de limiter les gros problèmes
pouvant impacter ses charges d’exploitation.
89
Problèmes fréquents Nature de l’entretien et mode d’intervention Fréquence Moyens nécessaires
-Entretien lorsque le réservoir est plein afin d’avoir une réserve
Source : Réservoirs et canalisations d’eau destinée à la consommation humaine : inspection, nettoyage et désinfection, ASTEE, 2013.
Opérations préliminaires
Rinçage
Après l’opération de nettoyage, il faut procéder au rinçage abondant des surfaces traitées
avec de l’eau propre qui a été préalablement stockée ou qui provient de l’arrivée d’eau
dans le réservoir dont la vanne a été ré-ouverte. Ne pas oublier de bien laisser la vidange
ouverte et la distribution fermée.
Après les activités de nettoyage et de rinçage, les agents doivent s’assurer de la propreté
du radier.
Désinfection
Après les opérations de rinçage et nettoyage du réservoir, il faut lancer le processus de
désinfection en pulvérisant une solution chlorée (par exemple l’hypochlorite de sodium ou
eau de javel) sur les parois, le radier et tout accessoire à l’intérieur.
10 24
25 12
50 6
Une fois désinfectée, la conduite est purgée puis remise en eau permettant ainsi son rinçage.
De nouveau, il faut purger la conduite et enfin remettre le secteur en service.
- Resserrage
Raccords - Fuites 02 Clefs à griffe, 01 raccord
- Remplacement
Bouchonner avant
Robinets - Cassés Clef, 01 bouchon, 01 robinet
de remplacer
- Bouchés - Nettoyage,
Compteurs Brosse, cléf, 01 compteur
- Non fonctionnel - Remplacement
1. Enregistrement de la demande
Un usager intéressé par un branchement privé doit passer au bureau du gestionnaire ou lui
téléphoner pour la prise de contact. Le gestionnaire doit dans un premier temps lui expli-
quer le processus pour accéder au service et lui présenter le service en lui-même avec le
tarif associé. Si l’intérêt de l’usager demeure après ces éclaircissements alors le gestion-
naire ouvre un dossier au nom de l’usager et prend les renseignements nécessaires (nom,
adresse, contact, composition du ménage, nombre de points d’eau envisagés dans l’ins-
tallation). Ces informations permettent de cibler les besoins du ménage et les volumes qui
seront consommés. À la fin de la discussion, le gestionnaire propose un rendez-vous pour
réaliser un devis pour chiffrer le coût de l’installation. Même si l’usager semble hésitant, il est
de l’intérêt du gestionnaire de faire le devis.
Il existe en annexe un modèle de cahier d’enregistrement des demandes de devis pour le
raccordement à un branchement privé. Il existe un onglet dédié dans le fichier client.
3. Réaliser un devis
Pour réaliser le devis, le technicien du gestionnaire se rend à l’adresse donnée par l’usa-
ger à la date et à l’heure qui a été convenu. L’objectif est de mesurer la distance entre
la conduite principale où sera effectuée la prise et le lieu où l’usager souhaite installer son
robinet de puisage. À noter, qu’un seul robinet de puisage est prévu dans le cadre de l’ins-
tallation standard. Si l’usager souhaite développer toute une installation dans son domicile,
le gestionnaire peut proposer de faire les travaux de plomberie.
Lors de la réalisation du devis, le technicien doit s’assurer également qu’il n’y ait pas d’obs-
tacles ou contraintes majeurs sur le tracé du raccordement (nature du sol, traversée de
chaussée…) Une fois que toutes les informations ont été prises sur terrain, il peut alors trans-
mettre les données au gérant qui éditera le devis sur ordinateur. Le devis est ensuite remis à
l’usager. Un exemple de devis est disponible en annexe.
Annexe 11. Canevas pour le devis de raccordement d’un usager
Il est possible pour des usagers qui seraient voisins de s’associer pour payer ensemble les
tuyaux et accessoires permettant la prise d’eau sur la conduite principale. Ensuite, évidem-
ment, chacun paie les frais liés à la mise en place de son compteur et des accessoires
associés. Cela permet aux usagers de faire baisser le coût du raccordement notamment s’ils
sont éloignés de la conduite de prise.
5. Protocole de raccordement
Une fois que la situation administrative de l’usager est à jour et que le paiement du branche-
ment est effectué (partiellement ou en totalité en fonction de la politique commerciale du
gestionnaire), le technicien peut alors procéder au raccordement. La date et l’heure sont
déterminées par le gérant en amont notamment pour permettre de contacter l’aide-tech-
nicien. Dans un premier temps, le technicien réunit tous les matériels et matériaux dont il a
besoin et assisté de son aide ou de journaliers creuse la tranchée qui accueillera la conduite
de branchement de l’usager. Une fois que la conduite de distribution a été atteinte, le
technicien démarre l’installation du branchement en partant du robinet de puisage pour
remonter jusqu’à la conduite de distribution. Une fois que l’installation est réalisée, le techni-
cien peut alors procéder au raccordement. Il isole le secteur de la distribution concernée
grâce aux vannes de sectionnement et installe le collier de prise en perçant avec tarière
la conduite de distribution. Il raccorde ensuite le branchement au collier de prise et remet
en eau la section qui avait été isolée. Si la section sur laquelle est réalisée la prise est impor-
tante (> 200 m) et que la pression n’est pas excessive, il est plus intéressant de procéder au
raccordement sans isoler le secteur. En effet, si la section est importante, le temps de purge
de la conduite sera long et le gaspillage d’eau plus important que si le raccordement se fait
avec la conduite en charge.
Pour gagner du temps et pour mieux organiser le temps de travail du technicien, il est possible
pendant des périodes creuses de s’avancer sur le montage des branchements (réalisation
des chambres à compteurs, montage du compteur et de sa vanne sur sa conduite, pose
du PPR avec le robinet de puisage sur le madrier…)
Toute entreprise doit assurer six fonctions principales, mais à des degrés différents en
fonctions de sa spécialisation :
1. La production (nombre, quantité, formes…)
2. La recherche et développement (amélioration continue du produit…)
3. Le marketing (connaissance et maitrise du marché…)
4. La commercialisation (vente, relation avec les consommateurs et réalisation de chiffre
d’affaires…)
5. La gestion des ressources humaines (personnel et gestion de la capacité du person-
nel…)
6. Les aspects financiers (dépenses et recette)
Pour un gestionnaire de système d’adduction d’eau potable, la mission de l’entreprise et
les principales fonctions sont précisées dans le contrat de délégation de gestion et le cahier
des charges. Selon ces documents, la mission principale d’une entreprise gestionnaire d’un
service public d’adduction d’eau potable est la fourniture en eau potable en respectant la
qualité du service fourni aux usagers et le principe d’égalité de traitement.
Trois principales fonctions sont ainsi confiées au gestionnaire : la fonction administrative, la
fonction commerciale et la fonction technique.
Les aspects administratifs et commerciaux sont souvent assumés par la même personne
dont les responsabilités sont les suivantes :
Représenter le Gestionnaire, c’est-à-dire disposer d’un pouvoir lui permettant d’agir
au nom et d’engager le Gestionnaire relativement à tous les droits et obligations du
Gestionnaire au titre du contrat ;
Assurer la pérennité de l’accès en eau de toute la population dans le périmètre du
contrat
Coordonner et superviser toutes les activités ;
Élaborer les factures des abonnés ;
Recouvrer les recettes auprès des fontainiers et des abonnés ;
Encaisser les recettes provenant des branchements particuliers et des kiosques à
eau ;
Élaborer les différents rapports ;
Gérer les différentes ressources (financières, humaines, etc.) ;
Entretenir la relation avec les autorités locales ;
3. Outils de facturation
Une fois les relevés de compteurs effectués, le technicien / releveur restitue les données au
gérant ou responsable administratif et financier. Ce dernier enregistre dans son ordinateur
les données et procède à l’édition des factures.
Le fichier client
Chaque branchement doit être enregistré dans une base de données, que ce soit un
branchement privé, partagé, ou public. Les informations suivantes doivent être présentes :
Nom, adresse et contact de l’usager ou du responsable du point d’eau (si point d’eau
public)
Le numéro d’enregistrement du client
La date d’enregistrement du client
Le numéro de compteur
Le type de branchement (BP, Bpart, PEP)
Des informations plus complètes peuvent être collectées (ex. nombre d’habitants dans le
ménage, nombre de robinets de puisage…).
Enfin, sur les onglets suivants le gestionnaire saisit les informations qui permettent l’édition
des factures mensuelles. Les informations à remplir pour les gestionnaires sont celles de
couleur à savoir :
Les informations générales (en orange) : tarif du service, et année de facturation
Les informations sur le mois de facturation (en rouge) : date du relevé, nouvel index,
date de présentation de facture. À noter que pour le mois de janvier et uniquement
pour ce mois, il faut saisir la date et l’index du mois précédent (décembre n-1 donc)
Toutes les autres informations de couleur noire sont des reports automatiques via des
formules et ne sont donc pas à saisir par l’opérateur.
Informations sur la facturation du mois de janvier
Le gestionnaire remet alors la facture à chacun des clients et lorsque ces derniers viennent
s’acquitter de la facture, il leur remet leur reçu présent dans le modèle de facture.
Le modèle intègre déjà 300 factures dont les formules sont associées aux données des
clients. Si le réseau est de taille plus importante, il sera nécessaire de créer les liaisons avec
les nouveaux clients.
Annexe 15. Canevas de fichier client et facturation
La gestion de stock est un élément important pour avoir une gestion dynamique du réseau. Il
est impératif pour le gestionnaire d’avoir un minimum de stock pour parer à toutes éventua-
lités sur le réseau. Il faut pour cela bien connaitre son réseau pour anticiper sur le stock à
constituer. Ainsi, les pièces doivent être disponibles dans les bons diamètres.
Il en va de même pour les accessoires nécessaires au raccordement des usagers à des
branchements privés ou partagés. Il faut avoir les colliers de prises correspondant aux
diamètres des conduites sur lesquelles les usagers sont susceptibles de se raccorder. En
fonction de la demande en raccordement, l’exploitant doit avoir plus ou moins de stock
(équivalent 10, 20 ou 30 branchements par exemple). Au début de la mise en service
du réseau, un stock important est préférable. Le volume du stock est donc fonction de
sa vitesse d’épuisement anticipé. Avec de nombreuses demandes, un stock important
permettra d’anticiper sur les commandes permettant de le reconstituer notamment si les
pièces viennent de la capitale.
Au niveau de la chaine d’approvisionnement, il peut être intéressant d’avoir des fournis-
seurs identifiés et en nombre limité. Cela permet de créer une relation commerciale avec
les quelques fournisseurs choisis et ainsi de pouvoir négocier des avantages (réduction, ou
facilité de paiement). Dans la mesure du possible, lors d’achat important, il faut essayer
de limiter le nombre d’intermédiaires afin d’avoir les prix les plus avantageux. Pour que les
volumes d’achat soient importants, il est intéressant de s’associer avec d’autres exploitants
ou entreprises qui réalisent des chantiers d’adduction d’eau potable. S’associer avec une
entreprise permet également de profiter de sa logistique. Il faut donc suivre régulièrement
les marchés de travaux qui sont passés sur le secteur de l’eau potable dans sa région afin
de profiter d’une commande que réaliserait l’entreprise attributaire.
Dans le bilan comptable annuel, les stocks de matières premières, marchandises et appro-
visionnements doivent être évalués à leur coût d’acquisition. Les variations de stock sont
également enregistrées.
1. Initiation à la finance
Définition
Au sens large, la finance est un ensemble de professions consacrées à la gestion de l’argent.
Elle offre à l’ entreprise un cadre sécurisant pour son développement et sa pérennité.
Fonction finance
La fonction finance est une méthode qui, à court terme, met à la disposition de l’entreprise
les ressources et les techniques financières permettant d’apprécier puis contrôler l’intérêt
économique d’une activité. À long terme, la fonction finance met à la disposition de l’entre-
prise les techniques financières nécessaires pour son développement et sa production.
En effet, la fonction finance permet d’avoir une connaissance assez approfondie sur les
activités de l’entreprise, ses cycles d’approvisionnements, de distribution et de paiement.
Ce sont les composants qui constituent l’équilibre financier (le fonds de roulement ; le besoin
en fonds de roulement et la trésorerie).
la comptabilité générale
La comptabilité générale est un système d’organisation de l’information financière permet-
tant de saisir, classer, évaluer, enregistrer les données de base chiffrées et de présenter des
états financiers donnant une image fidèle de la performance et des variations de la situa-
tion financière de l’entité à la date de clôture des comptes.
L’objectif de la comptabilité est de fournir les informations fiables et pertinentes, donnant
une image fidèle des patrimoines et des performances de l’entreprise. Cette information
doit être inscrite en monnaie.
Le comptabilité a trois fonctions :
Une obligation légale : Toute entreprise est dans l’obligation de transmettre une décla-
ration fiscale annuelle comportant, en plus du bilan et du compte de résultat, de nom-
breux tableaux donnant des détails sur son patrimoine et permettant de justifier la
détermination du résultat.
Un outil de gestion : La comptabilité est un outil de gestion pour obtenir des données
comptables qu’on utilise comme outil d’aide à la décision.
Toute la vie du réseau et de la gestion doit être enregistrée et archivée. Cela concerne tous
les domaines autour de la gestion du service, à savoir les aspects techniques, administratifs,
financiers et commerciaux.
1. Les objectifs
L’exploitant à un double objectif :
Avoir un maximum d’usagers
Avoir le plus grand nombre possible d’usagers qui se raccorde via branchement privé
dans la mesure où c’est le service le plus rentable pour le gestionnaire (tranche tari-
faire la plus haute) et le plus pratique pour les usagers.
Avec ces deux objectifs, nous partons évidemment du principe que la ressource en eau est
en quantité suffisante.
Il est proposé en annexe un exemple de spot humoristique diffusable sur les radios locales
pour la sensibilisation à l’accès au service.
Annexe 21. Spoketch diffusé avant et pendant le lancement du service.
Les moyens
Quels que soient les méthodes et outils retenus, cela ne représente pas des coûts importants
que ce soit en terme humains ou financiers. La difficulté au niveau des ressources humaines
est peut être que les personnes en poste pour le gestionnaire (gérant, technicien/releveur)
n’ont peut être pas la capacité de bien communiquer et fédérer autour d’un discours. Il
faudra peut être les former en amont, ou à voir si cela n’est vraiment pas dans leur carac-
tère de prendre la parole et se mettre en avant, de recruter localement et ponctuellement
des personnes ayant des bonnes capacités d’animation.
Toutes les annexes sont disponibles en ligne sur le site du pS-Eau. Vous les retrou
verez à l’adresse suivante :
https://www.pseau.org/outils/biblio/resume.php?d=8019&l=fr ?