Trader Avec Succés Grace Au Neuro-Trading

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Trader avec succés grâce au neuro-trading


Un modèle psychologique et comportemental pour propulser le trader
vers la réussite
Caroline Domanine
Préface de Benoist Rousseau
Copyright © 2012 Author Name All rights reserved.
ISBN: 1503210480 ISBN-13:9781503210486

DEDICACE
Je sais bien que je ne suis pas à la remise des césars et que ce livre ne changera pas la face du monde, et pourtant, j’ai
envie de remercier les personnes qui ont rendu sa publication possible.
C’est un gros travail d’écrire un livre, et je n’y serais pas parvenue seule. Dans l’ordre chronologique:

Merci à Olivier, mon frêre, mon ami, mon partenaire, qui m’a permis de connaitre le monde surprenant du trading.
Merci à Dima, qui contre vents et marées, me soutient dans toutes mes lubies, depuis si longtemps.
Merci à mes formateurs en coaching et en neurocognitivisme qui ont compris ma “folie” et ma passion.
Merci à mes cobayes, clients de la première heure, qui se sont ouverts à moi avec confiance et qui m’ont permis
d’apprendre et de progresser.
Merci à Romain qui sans le vouloir, m’a donné l’impulsion et l'envie de formaliser ce travail.
Merci à Jean-Loup qui m’apporte si souvent une vision juste, détachée et professionnelle, il est un soutien essentiel.
Merci à Benoist qui a redigé la preface malgré un planning chargé.
Merci à Juliette qui corrige patiemment mes écrits bien qu’elle n’aime pas le monde de la finance.
Et enfin, merci à vous qui, par votre lecture, donnez vie à ce travail. C’est pour vous que j’edite ce livre… et aussi un
peu pour moi!

“Nul homme n’est une île” John Donne

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Sommaire
Prologue
Preface de Benoist Rousseau

1 Cahier des charges du trader 1


2 Un être humain, comment ça marche? 30

3 Utiliser un système qui me ressemble 67 4 Accepter l’échec 103 5 Rester humble et


accepter de se remettre en 123 question
6 Accepter l'enjeu est le prix de la réussite 135

7 Renoncer au besoin de sécurité 155


8 Reprendre confiance en soi 171
9 Développer la discipline et le recul 189

Postface

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Prologue
A quoi bon avoir un système de trading, mettre en place des règles opérationnelles et
établir un plan d’action si nous ne sommes pas en mesure de les respecter ?

Evidemment, nous aimerions bannir les émotions et les réactions typiquement humaines
qui viennent pulvériser notre travail, notre confiance et nos comptes en banque.
Evidemment, nous croyons être en mesure d’appliquer une recette qui fonctionne pour
d’autres. Evidemment, nous cherchons la motivation dans le rêve et les fantasmes de
richesse rapide et sécuritaire.

Mais tout ceci est un leurre car au fond, nous ne sommes que nous-mêmes. Pétris de
contradictions, de velléités inadaptées et d’illusions rafraichissantes. Le trading nous
pousse au bout de nous-mêmes et donnent à nos conflits intérieurs un chemin
d’expression violent et parfois dévastateur.

La cupidité, l’ego, la peur, le besoin de sécurité ne sont que quelques-uns des thèmes
que je vais tenter d’aborder ici, avec un but ambitieux et ultime : vous faire prendre
conscience que pour être profitable votre système de trading doit prendre en compte ce
que vous êtes profondément et sincèrement.

Auriez-vous l’idée de partir au cœur du désert avec votre paire de tong et une petite
bouteille d’eau ? Faire de trading, c’est décider d’évoluer dans un environnement
hostile. Vous devez connaître les impératifs et les pièges de cet environnement, évaluer
les ressources nécessaires, parer à toute éventualité avant même de partir.
Le neuro-trading est une nouvelle approche qui vise justement à vous aider à préparer
votre voyage.

A la croisée des chemins entre les neurosciences, les thérapies brèves et votre activité
de trader, j’ai tenté de créer des passerelles pour vous aider à trouver vos vraies
ressources, pour les développer et pour les utiliser, de façon pragmatique et efficiente.

Ce petit guide de voyage est donc un point de rencontre improbable entre des
disciplines opposées et complémentaires : une philosophie de développement personnel
qui fait le lien entre la spéculation et l’écologie personnelle, un itinéraire de baroudeur
entre la frénésie des marchés et la sérénité individuelle, un journal de bord des
impératifs découverts au cours de 2 années de travail avec des traders de tous horizons.

Ce petit fascicule inclassable n’apportera que peu de réponses, car vous êtes le seul à
les détenir. Par contre, le neuro-trading saura poser les bonnes questions pour vous
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créer un cadre de travail conforme à vos besoins et aux impératifs des marchés.

Je vous souhaite une bonne lecture, et un bon voyage.

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Préface
Benoist Rousseau
Depuis plus de 20 ans que je fais du trading, j’ai vu passer des milliers de traders qui
se concentrent sur leur méthode de trading et leur money management. Certains passent
des années à chercher et à développer une forme de Graal technique via la création
d’indicateurs ou d’algorithmes de trading, d’autres deviennent de véritables experts
dans des « méthodes » de trading comme l’Elliotisme ou plus récemment la
redécouverte marketing d’Ichimoku après presque 100 ans d’oubli. Il y a ainsi des
modes dans le trading, des indicateurs plus ou moins populaires pendant quelques
temps, puis jetés aux oubliettes, pour ressortir 50 ans après et susciter à nouveau le
même espoir auprès d’une nouvelle génération de traders ayant les mêmes attentes et
qui commettent au final exactement les mêmes erreurs. 99 % des traders se concentrent
donc sur ces deux facteurs, une méthode ou un indicateur et un money management dit
efficace. Certains traders consacrent plusieurs années de leur vie à développer des
systèmes, des usines à gaz… et le résultat est toujours le même : ils ne gagnent pas
d’argent malgré des milliers d’heures de « travail », de réflexion, d’analyse…

Comment expliquer que des générations de traders depuis des siècles finissent toujours
par échouer ? Il y a des réponses toutes faites qui conviennent généralement à la masse
des traders aigris : c’est la faute des brokers, des banques, de la faute à pas de
chance… L’imagination humaine est vaste dans ce domaine et certains glissent même
dans la paranoïa, le broker a vendu pour 4 milliards d’euros des actions du CAC 40
pour faire chuter l’indice de 10 points afin que leur stop soit touché et qu’ils perdent
1000 €. On ne sait pas parfois s’il faut en rire ou en pleurer… Mais cela démontre
toujours une forme d’immaturité, la personne en est encore restée au stade infantile où il
est le centre de l’univers parental.

Même si cela est difficile à entendre pour beaucoup de traders, nous ne sommes rien,
nous n’existons même pas sauf à avoir 1 milliard de dollars sur notre compte. Un grain
de sable sur une plage. Et pour beaucoup de traders, leur narcissisme est en fait blessé
inconsciemment. Centre de leur univers, ils se vivent tellement importants que cela est
absolument insupportable que le marché boursier leur montre la réalité en face : nous
sommes tous insignifiants et personne ne se rend compte que nous existons. Combien
d’egos infantiles se sont ainsi brisés sur la seule réalité tangible du trading : nous
sommes responsables de nos actes, de nos trades, de nos résultats quels qu’ils soient. Il
est inutile de trouver un prétexte, nous sommes bons ou nous sommes mauvais. C’est

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nous qui avons appuyé sur le bouton acheter ou vendre. Ces petits exemples qui peuvent
prêter à sourire, qui sont hélas la réalité quotidienne des forums boursiers, nous
montrent que ces traders sont dès le départ condamnés. En effet, ils ne se concentrent
pas sur l’essentiel, sur l’essence même du trading, sur sa quintessence, sur ce qui est le
plus important dans la réussite du trading : leur psychologie, le travail sur soi.

Une psychologie défaillante et une mauvaise maîtrise de ses pulsions vont entraîner
inévitablement le trader à moyen ou long terme à l’échec. Il finira par être débordé
émotionnellement, son pare excitation au sens freudien va céder sous l’assaut de ses
pulsions internes et externes et il va « tilter » sous la pression, sous ses émotions, sous
sa tension... ruinant en quelques minutes ou heures, des mois ou des années de gains.
L’idée que le trading automatique permet d’éviter ce type de problème est aussi une
aberration. En effet, le trader qui développe son algorithme en pensant que celuici le
mettra à l’abri de ses pulsions ne fait que rajouter un écran, un filtre supplémentaire, un
arbre qui cache la forêt. À partir du moment où il touche à son code, il réinjecte ses
pulsions, il ne l’améliore pas, il ne fait en fait que le dégrader. Pour que le trading
automatique soit réellement efficace, il faudrait que le logiciel fonctionne librement,
sans les interventions ou « améliorations » permanentes du trader névrosé.

Le vrai travail d’un trader est donc de travailler sur lui pour réussir à canaliser ses
émotions ou du moins trouver des biais pour qu’elles restent sous contrôle. Pour être un
bon trader, il faut tout simplement se connaître, on en revient à la sagesse de base. Le
trading est avant tout une expérience personnelle, l’une des aventures les plus difficiles
de notre vie mais aussi les plus passionnantes. Il n’y a pas de faux-semblants dans le
trading. En tradant on découvre ce qu’il y a en nous, la part non rationnelle, l’être
pulsionnel qui est enfoui profondément en nous. Beaucoup de traders par crainte de ce
qu’ils ont en eux refusent de voir cette part fondamentale dans le trading qui représente
90 % des résultats. Ils se réfugient dans les livres, les méthodes, les algorithmes de
trading, les formations… pour s’occuper, pour ne pas voir l’essentiel : quel que soit
leur système, leur méthode, leur indicateur, leur money management, tout cela est du
vent tant qu’ils n’acceptent pas cette vérité simple : un trader sans méthode qui maîtrise
ses pulsions gagnera de l’argent, un trader avec la meilleure méthode du monde perdra
de l’argent, inévitablement, s’il n’a pas fait le seul travail qui est rentable dans le
trading : le travail sur soi.

De nombreuses études en psychologie comportementale dans les années 1980 et 1990


vont toutes dans le même sens : vous prenez 20 personnes, vous leur donnez des règles
de trading extrêmement simples à respecter, une check-list en 3 points avant de passer et
valider un trade et vous les laissez trader un mois. Vous aurez 20 résultats totalement
différents… L’expérience a été renouvelée des centaines de fois par des dizaines

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d’universités américaines, anglaises, canadiennes et les résultats ont toujours été dans
le même sens : avec une méthode ultra simple qu’un enfant de 14 ans pourrait appliquer,
vous aurez la majorité des personnes qui vont être ruinées en un mois ou qui vont
végéter, une infime minorité qui va gagner de l’argent. Et pourtant, ils ont exactement les
mêmes conditions de trading, le même plan de trading, le même capital, le même
broker… Il n’y a aucune différence si ce n’est ce qui se passe dans leur tête.

La clé de la réussite dans de nombreux domaines professionnels comme le sport de haut


niveau ou bien le trading est le contrôle de soi et le travail sur soi. Pour être un bon
trader, il vaut mieux faire une psychanalyse pour régler ses problèmes face à l’argent et
face à son ego plutôt que faire semblant de travailler ses graphiques. Ce travail est long
et difficile, mais c’est aussi le plus « rentable » dans le trading. C’est ce qui fait peur à
de nombreux traders, découvrir pourquoi ils réagissent comme cela face à la pression,
pourquoi ils n’arrivent pas à prendre leurs pertes, pourquoi ils sont totalement dépassés
par leurs émotions, pourquoi ils n’arrivent pas à être patients, pourquoi ils sont
euphoriques quand ils ont fait un beau trade et pourquoi ils font vivre l’enfer à leur
entourage quand ils ont perdu ? Pourquoi tant d’émotions contradictoires, de violences,
de joies et de désespoirs en eux ? Pourquoi le trading fait-il resurgir tout cela ? Ce sont
quelques-unes des questions qui viendront naturellement éclater en pleine face des
traders. Soit le trader acceptera la peur de l’inconnu : se regarder dans le miroir et de
commencer un long processus qui pourra durer des années sans savoir où cela le
mènera ou bien il résistera et ira se réfugier dans ses méthodes, dans ses livres pour ne
pas voir la réalité en face et recommencer un nouveau cycle répétitif vers l’échec.

En effet, la majorité des traders va fuir, refuser de regarder en face ces questions. On
peut les comprendre, en se lançant dans le trading ils n’imaginaient pas les portes que
cela allait ouvrir en eux. Il y a une forme de mensonge original : le marketing du monde
de la finance tend à expliquer que le trading c’est facile, simple… Ils ont naturellement
besoin de nouveaux clients et nous sommes dans une société où la majorité de la
population veut des résultats immédiats et sans effort : c’est la culture de la société de
loisirs et de la déresponsabilisation. Et au final, ils se retrouvent face au plus grand défi
de leur existence, non pas gagner de l’argent, mais comprendre les mécanismes
psychiques qui les font fonctionner. Sans cet effort, aucun gain n’est possible. Le trader
pourra faire de temps en temps un ou deux bons coups mais il finira par perdre ce qu’il
a gagné car on ne peut pas se mentir à soi-même, on ne peut pas nier ses pulsions, elles
resurgiront toujours et elles feront payer l’addition au prix fort.

Dire aux gens que le trading c’est difficile, que c’est un travail sur plusieurs années,
qu’il ne suffit pas d’être un bon technicien pour gagner de l’argent est difficile à
entendre et à écrire car on s’oppose au marketing des institutions financières et aux

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propres désirs des gens. Et bien souvent, une grande partie de la population préfère
qu’on lui mente, cela la rassure, il suffit de voir les élections présidentielles. Mais en
disant la « vérité », on s’oppose aux rêves de beaucoup de personnes, on les frustre et
on s’expose ainsi à leur agressivité. Il vaut mieux mentir et caresser le trader dans le
sens du poil que de dire la vérité : sans un travail profond sur vous-même, vous ne
gagnerez jamais d’argent en bourse à long terme. 90% du trading est psychologique,
toutes les méthodes, tous les indicateurs peuvent faire gagner de l’argent, là n’est pas le
problème. Le problème, c’est vous ! Travaillez sur vous et ensuite n’importe quelle
méthode marchera car vous pourrez la suivre sans craquer psychologiquement, sans
vous laisser dépasser par vos émotions ou votre ego.

Pour preuve, s’il en fallait encore une, les analystes techniques qui gagnent de l’argent
en bourse sont extrêmement rares, s’ils gagnaient de l’argent bourse, ils seraient traders.
Je connais personnellement énormément d’analystes « célèbres » qui n’arrivent pas à
suivre leurs propres recommandations tellement ils sont débordés par leur affect
lorsqu’ils essayent de trader. Ce sont des traders catastrophiques, certains ont eu
l’honnêteté de dire qui n’ont jamais gagné un centime en bourse.

Si cela fait 5 ans, 10 ans, 20 ans que vous perdez de l’argent en bourse, balancez vos
livres, balancez vos méthodes et faites le vrai travail : allez consulter un psychanalyste,
un psychologue clinicien. Comprenez pourquoi vous n’arrivez pas à respecter votre
money management, pourquoi vous n’arrivez pas à prendre vos pertes, découvrez la
face cachée du trading, découvrez-vous. Arrêtez ce supplice qui condamne le trader
dans un cycle répétitif où il va gagner quelque temps pour tout reperdre, puis travaillez
à nouveau pour découvrir une nouvelle méthode miracle, regagner quelques temps et
tout reperdre, etc. Dans cette répétition, le trader trouvera quelques satisfactions
psychologiques, cela lui permettra de lutter contre l’angoisse de la mort car il va
renaître de ses cendres tel un phénix mais il va détruire petit à petit son estime de soi et
cela peut avoir des effets ravageurs à long terme.
Ainsi, certains vont essayer de comprendre et d’entamer le travail le plus difficile de
leur vie, celui qui les changera, qui les apaisera. Et le trading ne sera plus alors une
souffrance avec quelques joies éphémères, mais une activité comme une autre, un gain
ou une perte ne créant pas plus émotions que cela. Le trading devient alors naturel car le
rapport à l’argent a totalement évolué, il n’est plus souffrant, il n’est plus chargé
narcissiquement. Beaucoup trop de traders s’identifient à leurs résultats : ils gagnent de
l’argent, ils se sentent bien, leur ego est renforcé, ils perdent de l’argent et c’est
l’effondrement, ils ne sont plus rien. Vous n’êtes pas identifiés et identifiables au
trading, cassez ce cercle infernal.

Dans cette optique, le livre de Caroline, de par son expérience de psychologue et de

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tradeuse, est une bible, un livre de chevet à lire et à relire car il touche au plus juste, au
plus profond de la réalité et de l’être du trader. En le relisant dans un mois, un an, il
continuera à vous apporter des réflexions nouvelles sur vous et votre trading car vous
aurez continué d’évoluer, de progresser humainement et petit à petit vous cernerez
mieux vos faiblesses dans votre trading. Le trading peut changer votre vie, l’améliorer
et pas seulement financièrement. Vous avez peut-être passé des années à courir et à
perdre votre temps avec des méthodes X ou Y. Arrêtez de vous maltraiter, prenez le
temps, apprenez à prendre le temps et à vous connaitre, le chemin est peut-être long,
mais qu’estce qu’il est enrichissant à tous points de vue !

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Cahier des charges du trader
Je sais où je mets les pieds
Faisons un constat de la réalité : le trading n’a que peu de limites ! Le nombre de
marchés possibles, le choix des opérateurs, des indicateurs ou de votre échelle de
temps est extrêmement vaste. Les limites que vous vous fixez en termes de temps de
trading, de proportion de gain ou de perte ne dépendent que de vous. Les stratégies sont
innombrables, et, dans l'absolu, beaucoup peuvent être valables.

Une bonne décision de trading est une question de timing et d'exposition. Les marchés
passent et repassent souvent par les mêmes prix, les questions sont « Quand ? » Et «
Vais-je pouvoir tenir entre-temps ? »

En trading, vous êtes totalement libre. La Liberté, avec un « L » majuscule, n’est-ce pas
ce que nous cherchons tous, avec plus ou moins de ferveur ? Mais trop souvent, nous
avons tendance à occulter le prix de la liberté, et l’absence de cadre de base signifie
aussi absence de sécurité et de protection. Protection de nous-mêmes, de nos ambitions,
de nos peurs, de nos propres mensonges.

Alors, dans quelle mesure l’absence de cadre est-elle dangereuse pour vous?
À partir de quand votre cupidité, vos peurs, ou vos émotions vous dictent-elles vos
décisions ? Et sommes-nous vraiment libres lorsque nos choix nous sont dictés par
notre inconscient ?

On retrouve un point commun à toutes les réussites pérennes en trading, c’est la création
d’un cadre propice et en accord avec l’opérateur. C’est le travail préparatoire qui pose
des limites claires, mais c’est la discipline qui nous permet de les respecter. Et si le
premier point reste un travail intellectuel d’analyse et de prise d’informations, de
statistiques, de tests pragmatiques, le second est lui beaucoup moins palpable et nous
touche profondément dans notre identité et dans nos réflexes inconscients.

Le côté pervers de la liberté en trading est que nous sommes continuellement invités à
sortir du cadre, rien ne nous en empêche et parfois notre inconscient nous crie de nous
émanciper des chaînes que nous nous mettons, pour notre plus grand bien. Le conflit
s’installe et reste source de stress et de souffrance ; une partie de nous connaît
l’importance du respect du cadre et une autre, plus émotive nous pousse à la révolte, à
la facilité et à la prise de risque.

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Votre plan de trading

« Il n'est point de vents favorables à qui ne sait où il va. » Sénèque

Le business plan du trader, c'est son plan de trading. Pour gagner, pour arriver entier à
destination, vous aurez donc besoin d'un plan, d'une carte. Alors, il faut être clair, selon
l'endroit d'où vous partez et votre destination, votre plan vous sera propre et vous ne
trouverez pas, dans cet ouvrage, l'itinéraire précis vers le trésor des pirates. Voici
toutefois la marche à suivre pour créer votre plan de trading personnel :

D'où je pars : vos ressources actuelles


Quel est votre niveau de compétences actuel ? Quels horizons de temps et quel type
de marché avez-vous testés ?
Avez-vous trouvé le ou les marchés qui vous correspondent ?
De quel capital disposez-vous ? De combien de temps disposez-vous ?
Où je veux aller ?
Combien est-ce que je veux gagner ? Quand?

Pour cette étape, ne vous bridez pas, soyez fou ! Que voulezvous vraiment en terme de
rémunération et quand ? Lorsque j'ai commencé le trading il y a 6 ans, je voulais faire
du 50 % par mois, tout de suite ! Évidemment, ceci est impossible et si j'avais formulé
mon fantasme clairement, je me serais immédiatement rendu compte que ce rêve était
délirant. Au lieu de ça, j'ai laissé cette velléité planer dans mon inconscient et elle m’a
dicté mes attitudes. Le résultat ne s'est pas fait attendre et j’ai explosé en plein vol
après quelques semaines de travail.
Si je m'étais posé clairement cette question, j'aurais tout de suite compris que mon
approche n'était pas la bonne et j'aurais immédiatement clarifié des objectifs cohérents
par rapport aux ressources dont je disposais alors.

Confrontation
Ces deux premières étapes passées vous devrez donc les confronter clairement :
Mon itinéraire est-il réalisable ou suis-je en train de délirer ?

Les traders profitables ont un plan de route fiable et cohérent ; nous reviendrons plus en
détail sur ce point dans le chapitre « Reprendre confiance en soi ».
En créant une entreprise, nous devons faire un business plan pour vérifier la viabilité
financière de notre idée.

Nombre de traders qui commencent leur activité ne mettent pas leurs ressources face à
leur objectif. L'absence de cadre vous donne l'illusion de gain infini et ceci est un

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leurre. La question de l’objectif de gain ne se pose que très rarement en des termes
clairs et lucides. Le trading devient le miroir de fantasmes délirants, en dehors de toute
réalité plausible.

Prendre un temps pour mettre les choses à plat et se demander : Quelles sont mes
limites : en gain, en perte et en temps ?
Mon type de trading
Le trader gagnant opère en concordance avec plusieurs aspects :

- Sa personnalité, nous y reviendrons longuement dans cet ouvrage :


- Son point de départ (ses ressources diverses)
- Sa destination
Ces 3 points doivent œuvrer ensemble dans un même but. Vous ne changerez pas votre
personnalité, c'est donc le point duquel vous devez partir. Vous pouvez par contre
augmenter vos ressources, d'une manière ou d'une autre (temps, outils et compétence
principalement) et vous pouvez changer de destination si celle-ci est inaccessible pour
l'heure.

Choix de marché et d’horizon de temps d’investissement :


Équilibre entre vos forces et votre horizon de temps (UT) :

Plus votre échelle de temps sera réduite, plus vous aurez besoin de savoir maîtriser vos
émotions et vos réflexes instinctifs, plus vous devrez vous détacher de certaines peurs
et croyances, plus vous devrez être patient et discipliné. D’un autre côté, une échelle de
temps courte demande moins de compétences techniques et analytiques : pour résumer,
un bagage intellectuel moins dense pour un bagage émotionnel très stable. À l’opposé,
une échelle de temps plus large vous demandera de solides connaissances en analyse
technique et/ou fondamentale ; mais l’impact de la psychologie y est moindre.

Équilibre dans votre rapport au temps et à la sécurité :

On pourrait penser que le rapport que nous entretenons avec le temps n’est important
que pour le choix d’unité de temps, ce qui est réducteur puisqu’il intervient aussi dans
notre rapport au type de marché. Lorsque je parle de « type de marché », je fais
référence à sa volatilité et à son comportement. Certains marchés sont plus liquides et
volatils que d’autres. Votre rapport au temps et à la sécurité aura un impact sur vos
choix stratégiques et donc, sur vos choix de marchés.

Vous devez réfléchir dans le « bon » sens : ce n'est pas votre stratégie qui vous impose
un rapport au temps ou à la sécurité, mais l'inverse. Ce que vous êtes conditionnera
donc les lieux où il sera bon d'opérer. Le cahier des charges instinctif pour un marché
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très volatile est spécifique : capacité forte à gérer la pression, discipline implacable sur
votre politique de risque, confiance en soi légitime.

Équilibre des valeurs :

Certains marchés peuvent aller à l’encontre de vos valeurs idéologiques, politiques ou


sociales. Le marché des matières premières, où l’on peut spéculer sur les denrées
alimentaires par exemple, ou certaines paires de devises selon votre origine
géographique ou vos sensibilités politiques peuvent occasionner des biais ou des freins
inconscients qui viennent entamer votre performance. Nous avons tous nos propres
valeurs et vous devrez choisir un marché où elles n’ont pas de place, sans quoi, vous
aurez un frein supplémentaire pour agir rationnellement.

Les points d’entrée :


Équilibre entre information et action :

Directement lié à votre unité de temps, le nombre d’informations que vous devez
prendre en compte dépend du délai de réflexion dont vous disposez. Si vous travaillez
sur un graphique en 1 minute, pour des positions allant de 30 secondes à 5 min, vous
aurez peu de temps pour réfléchir ; si vous travaillez sur des graphiques en 1 heure,
pour des positions en swing, vous pourrez nettement plus construire votre analyse et
votre réflexion. L’important ici étant d’avoir la quantité d’informations adéquate et
adaptée à votre délai de réflexion.

Analyse graphique :

Des moyennes mobiles : ce sont des lignes directement dessinées sur les graphiques
centraux et qui donnent la moyenne des prix sur une échelle de temps plus grande. Ces
lignes permettent donc de voir une tendance de fond du marché sur une échelle de temps
plus large.

Les oscillateurs : Les oscillateurs ne sont pas sur le graphique principal, mais sur une
fenêtre annexe, ils servent à distinguer les zones de tensions et de retournements
potentiels ou à valider une tendance de fond.

Les résistances, les supports, les pivots : au vu de ce qu’il s’est passé, vous pouvez
matérialiser sur votre graphique principal les zones de prix où ça bloque ; sur ces
points, les prix hésitent, se retournent ou au contraire « défoncent » le barrage. C’est
comme si vous deviez pousser fort pour passer quelque part, soit ça va vous stopper,
soit vous allez largement dépasser le point à cause de la force que vous mettez dans son
franchissement.
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Chartisme : Vous étudiez le marché en visualisant et en dessinant des figures via les
courbes de prix. Certaines « figures » montrent des probabilités plus ou moins fortes
que le marché évolue dans un sens ou dans un autre.

Analyse fondamentale :

Tous les traders font plus ou moins d’analyse fondamentale ; même si la prise de
décision se fait sur une configuration graphique. Nous sommes réceptifs aux horaires
des news, aux discours du président de la Fed, au contexte tendu entre les États unis et
la Russie, au conflit dans la bande de Gaza, etc. Nous sommes présents au monde.

Toutefois, avec une échelle de temps réduite, votre analyse géopolitique ou économique
ne doit être qu’une toile de fond. L’analyse fondamentale est exigeante, si vous l’utilisez
pour prendre vos décisions, vous devez être très bien informé et passionné. Vous devrez
aussi avoir des outils qui vous permettent d’avoir les informations très rapidement et
une grande capacité de mise en perspective et de vision globale.

Philosophie opératoire :

Il y a autant de philosophies de trading que d’individus ; c’est d’ailleurs l’objet de ce


livre qui vise à vous aider dans votre réflexion pour construire votre propre
philosophie. Mais globalement, il y a 2 approches : les suiveurs de tendance et les
contrariens. En d’autres termes, ceux qui vont chercher à suivre la tendance en cours et
ceux qui vont intervenir au moment où le marché montre une figure de retracement et/ou
de retournement. Je lis parfois, il faut faire ceci, pas cela ; et ça me fait doucement
sourire tant ce dictât est absurde. Nous reviendrons grandement sur l'impact de votre
personnalité dans un chapitre suivant « Utiliser un système qui me ressemble »lorsque
vous aurez délimité des points d’entrée et une philosophie globale pour opérer, vous y
verrez déjà beaucoup plus clair. Inutile de multiplier les indicateurs et privilégiez la
qualité à la quantité.

La politique de gestion :

Pour gagner sur le long terme, vous devez accepter de perdre ! Lorsque vous rentrez en
position, vous devez savoir exactement combien vous risquez, et accepter l’éventualité
de perdre cette somme. Ce qui doit définir le niveau placement du stop n'est pas la
somme que vous êtes prêt à perdre, mais votre analyse du marché : votre stratégie prend
en compte le placement cohérent et judicieux de votre stop. C'est donc votre exposition
qui va définir le montant réel et pragmatique que vous posez sur la table : stop éloigné =
exposition faible ; stop serré = exposition plus forte.
Avoir une bonne stratégie, c’est bien ; couplée à un bon money management, c'est mieux!
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Être un bon trader est avant toute chose être un bon gestionnaire.
Vous devez donc avoir une stratégie d’entrée, une politique de gestion, et une politique
d'exposition :

De quelle configuration ai-je besoin pour une stratégie d'entrée ?


De quel signal ai-je besoin pour rentrer ?
Où doivent être positionnés mes ordres limites ?
À combien puis-je m'exposer selon ces critères pour risquer au maximum x % de mon
capital ?

Les traders gagnants sur le long terme n'utilisent l'effet de levier qu'en cohérence avec
l'ensemble du système. Ce ne sont pas les souhaits ou les fantasmes qui dictent
l'exposition, mais la configuration de marché, couplée à votre processus de travail.
Lorsque vous entrez en position, et ce, quelle que soit votre échelle de temps, vous
devez avoir des limites claires à votre engagement : limite en gain, limite en perte, et je
pousserais la paranoïa jusqu’à une limite en temps d’exposition et sur la durée d’une
session de travail. Si vous travaillez sur un graphique 1 minute, et que vous êtes encore
en position 2 heures plus tard, il y a quelque chose qui ne va pas.

Exposition : équilibre capital et engagement

L’exposition est probablement le facteur le plus important de votre position : une


exposition trop faible n’est pas engageante, une exposition trop forte génère du stress et
de la peur. Le volume que nous exposons est aussi directement lié à notre cupidité, à
notre objectif et de manière plus large, à nos rêves. Vous devrez donc avoir une logique
comptable de gestionnaire pour calculer le bon niveau d’exposition, avec la question
centrale :

Combien suis-je prêt à perdre sur ce trade ?


Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Voilà les questions de fond !

Comme pour une entreprise, votre trading doit être bien calibré. Un chef d’entreprise a
ses rendez-vous, ses réunions ou ses obligations fixes. Le trader en compte propre
travaille seul, la flexibilité est énorme, il n'a de compte à rendre à personne dans
l'absolu. Vous devez donc apprendre à vous protéger de vous-même. En dehors de
l'analyse des marchés, analyser votre travail est donc une tâche indispensable pour bien
avancer.

Validation, test, confiance :


Back-test :

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Faire un back-test signifie entrer des données stratégiques (signaux entrés, limites des
ordres...) afin de voir ce qu'aurait donné une philosophie et une gestion d'ordres dans le
passé.

Je ne saurais que trop vous inviter à la prudence quant aux résultats des back-test. Votre
broker ne mettant pas forcément à votre disposition la totalité des données nécessaires à
des back-test viables sur le long terme.

Compte démo :

Le compte démo a pour incroyable avantage qu’il vous permet de vous familiariser
avec le système sans être « pollué » par les émotions. Mais cet avantage est aussi un
inconvénient réel. Combien ai-je vu de personnes qui font de bonnes performances en
démo et n’importe quoi en réel ! Ainsi, le compte démo ne sert qu’à assimiler un mode
opératoire, le bon geste, ou à affiner certains paramètres du système : rien de plus, rien
de moins !

Le compte démo a les limites de ses qualités, pas d’enjeu, pas de stress ! Il ne vous
permet pas d’identifier des conflits intérieurs, et ne réveille pas nos vieux instincts. Il
permet toutefois d’améliorer votre confiance dans le système. Alors je dirais que c’est
un passage obligatoire, mais pas trop longtemps.

Microcompte :

Lorsque vous êtes au point en démo, tradez en réel avec un tout petit compte afin de
vous mettre dans de vraies conditions sans vous infliger immédiatement des douleurs
que personne ne devrait avoir à connaître. Montez progressivement en puissance, et
soyez attentif, au fur et à mesure aux changements de comportements possibles.

Journal de trading :
Tout doit être consigné, et je dis bien « tout » !

De manière comptable et concise tout d’abord, le tableau Excel est un outil parfait.
Doivent y figurer toutes les informations importantes : heure (jour) d’entrée et de sortie
; niveau de prix d’entrée et de sortie, delta, niveau des limites, pourcentage de risque,
résultat, choix de sortie (limite de temps, SL, target, invalidation de scénario, ou mon
incapacité à tenir le trade…) Ce tableau montre toutes les données pragmatiques de
votre activité, pour tirer les conclusions qui s’imposent.

De manière plus littéraire ensuite avec un « journal de bord » où vous racontez vos
trades : je me sentais comme ci, j’ai fait cela, j’ai pensé blanc, j’ai agi noir… Libre
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cours à vos idées et à la reconnaissance de vos émotions.

J'accepte l'incertitude
Comment se créer des certitudes et surtout, lesquelles sont bonnes à prendre, lesquelles
sont dangereuses ? Certains types de certitudes vous seront d’un grand soutien et
d’autres, non.

Première certitude néfaste : « Je vais trouver un système parfait qui ne me fera jamais
perdre. » ; je schématise, mais quel trader n’a jamais été à la recherche du système
idéal, et mieux encore, automatisable ?
Ceci est une quête vaine. Aucun système, aucune stratégie ne sont infaillibles. Les
marchés n’offrent absolument aucune certitude, quel que soit le nombre d’indicateurs
que vous configurerez, quelle que soit la viabilité de votre stratégie, parfois, le marché
vous donnera tort. C’est un état de fait, la seule certitude que vous pouvez avoir sur les
marchés, c’est que vous n’en aurez aucune !
Alors, comment parvenir à se créer un socle de certitudes assez solide pour avoir une
assise stable ? Comment développer votre confiance et votre motivation si vous ne
pouvez avoir aucune certitude sur l'issue d'une transaction ?

Si vous ne pouvez pas être sûr des marchés, vous pouvez être sûr de vous-même et des
actions que vous allez mener. Plusieurs fois dans cet ouvrage, je tenterai de vous
détacher du résultat. C'est une de mes idées fondatrices et y accorder un chapitre n'avait
pas sens, puisque cette vision est partout, et que je vais tenter de la faire vôtre par long
cheminement d'idées.

L'exigence de résultat est porteuse de stress, d'angoisse et de démotivation. En trading,


plus que n'importe où ailleurs, être orienté vers le résultat est très néfaste à la
performance, car vous ne contrôlez pas le marché. Vous pouvez faire du bon travail et
être perdant sur un trade ou pendant une période. À l'opposé, vous pouvez avoir des
actions nocives et faire des gains sur une courte période. Votre résultat immédiat en
trading ne dépend pas de la qualité de votre travail, en tout cas, pas sur un faible
éventail de trade. La notion de résultat « juste » par rapport à la qualité de vos
décisions de trading intervient sur la durée.
Cette absence de justice immédiate a quelque chose de révoltant et d’inacceptable dans
notre culture. N’avons-nous pas été conditionnés à obtenir de bonnes notes à l’école si
nous travaillions suffisamment. Ne vivons-nous pas avec l’adage « Tout travail mérite
salaire » ?
Sur l’instant, le trading n’est absolument pas méritoire, et nous ne sommes pas
rémunérés proportionnellement à la qualité de notre travail. Le marché fait ce qu’il a à
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faire, parfois du mauvais travail paie et du bon travail nous fait perdre de l’argent.
La justice arrive sur la durée, il ne faut pas l’attendre ici et maintenant.

J'attire donc votre attention sur l'optimisation des ressources. Plus vous aurez de
moyens à votre disposition, plus vous aurez de probabilités de réussir sur la durée.
Vous avez besoin de certitudes pour gagner, les marchés sont incertains et nul ne peut
les prédire. Ce que vous pouvez prédire, par contre c’est une réussite probable si vous
mettez toutes les bonnes cartes dans votre jeu.

Avoir la certitude que vous avez un bon état d’esprit, que vous êtes dans de bonnes
conditions physiques et psychiques, travailler avec système adapté à vos réflexes,
l’avoir testé et savoir, sans aucun doute possible que quoi qu’il arrive vous le
respecterez ; voilà les clés de la réussite. Tout le reste n’est que fantasmes ou peurs
irrationnelles.

La gestion des certitudes en trading est extrêmement délicate. Afin de faire face aux
épreuves ou aux obstacles qui se mettront sur votre route, vous pouvez développer des
certitudes aidantes, comme un socle, un repère sécurisé au cœur de la tourmente. C'est
la seule ambition de cet ouvrage : vous aider à développer des certitudes aidantes sur
vousmême, maximiser vos ressources afin d'être en mesure d'accepter l'absence de
certitude des marchés et de vos résultats immédiats.

L’intuition
Pendant longtemps, le débat était clair : l’intuition était défendue par les « mystiques »
et le rationnel par les « cartésiens ». Les personnes très intuitives devaient cacher leur
talent pour perdurer dans la société. L'individu s'est ainsi longtemps gardé de
développer ses capacités intuitives, tant il était dangereux de les cultiver. Aujourd’hui,
les choses ont bien changé et la frontière se disloque, donnant aux phénomènes intuitifs
une part de plus en plus significative dans le processus de décision. Les progrès
techniques et scientifiques nous permettent en effet de regarder notre cerveau à la loupe,
via les IRM et nous découvrons depuis quelques années, médusés et captivés que le
phénomène intuitif suit des voies neuronales spécifiques, rapides et efficientes.

Mais avant toute chose, qu’est-ce que l’intuition ?

C’est le sentiment, la sensation de savoir quelque chose, tout en ignorant pourquoi et


comment. L’intuition est une petite voix intérieure et inconsciente qui « sait » alors que
notre conscience « ignore ». Loin des phénomènes ésotériques, l’intuition trouve sa
source dans un cheminement cérébral particulier; qui peu à peu rassemble les

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différentes écoles de pensées vers une croyance unique : l’intuition existe, elle est
précieuse, et peut se développer de manière quasi infinie. De par sa spécificité,
l’intuition est extrêmement utile, voire indispensable au trader, car elle a le formidable
avantage d’être rapide, et relativement fiable à condition de ne pas la confondre avec
notre espoir ou nos peurs.

L’intuition se nourrit des perceptions sensorielles et internes. Sensorielles, car notre «


œil » de trader se fait peu à peu, à force de travail. Sans en prendre conscience, chaque
jour, nous enregistrons des figures, des scénarios, des évolutions probables ; et nous
forgeons une base de données précieuse dans nos prises de décision. Internes, car les
informations que nous recevons éveillent en nous des émotions, plus ou moins fortes qui
sont autant d’indicateurs supplémentaires sur notre capacité à bien réagir.

Développer son intuition revient donc à maximiser notre capacité de perception


sensorielle et notre qualité d’écoute interne. Une grande majorité des décisions que
nous prenons est intuitive. On agit par habitude, par automatisme. Nous savons, sans
avoir besoin d’analyser.

Nos signaux de trading nous offrent des probabilités, plus ou moins grandes d’évolution
de prix. Lorsque notre base de données est bien fournie, nous avons parfois l'intuition
que le marché va évoluer dans un sens, jusqu'à tel niveau. À cet instant, le trader
profitable garde une idée en tête : « Une excellente intuition ne pourra jamais donner
une probabilité de 100% ! »

Et c’est là que les choses se compliquent :


Où doit-on placer le curseur ?

À quel moment l'intuition légitime et porteuse se transforme-t-elle en croyance, en


espoir, en illusion ?

Pour gagner durablement, un trader ne doit pas avoir d'opinion ou de croyance sur un
marché. Il observe, il prend des informations, il analyse et il tire les conclusions
rationnelles. Le phénomène intuitif en fait partie, car nous possédons une somme
incroyable d'informations dont nous n'avons pas conscience. Ces informations peuvent
et doivent être utilisées dans votre analyse sans qu'elles soient parasitées par des
fantasmes, des peurs ou des valeurs. Pour utiliser efficacement votre intuition en
trading, vous devrez donc vous détacher d'un certain nombre d'idées, de visions et de
ressentis ; mais si vous lisez ce livre, vous le savez déjà !

Les 4 attitudes porteuses : Le modèle d’Apter

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Au cours des années écoulées, j’ai pu constater que beaucoup de traders sont
passionnés. C’est très bien d’être passionné ; cela procure de la force, de la
persévérance et de la résistance. Toutefois, la passion a aussi son gros point faible :
l’implication affective. La passion a ceci d’extrême qu’elle engage pleinement
l’individu dans la pratique, parfois exclusive d’une activité, elle n’aime pas la mesure,
elle invite à l’extrême, alors qu'un trading profitable se nourrit d'équilibre.

Passionnés d’analyse

Un trader a besoin de technique, de bien connaître la typologie de son marché, de


choisir au mieux son horizon de temps, de définir un mode opératoire cohérent. Il a une
stratégie fiable qui lui donne des points d’entrée précis, un money management en
concordance avec son échelle de temps, sa stratégie et son capital; et une politique de
sortie prédéfinie. Ce travail est long et fastidieux, et la passion de l’analyse offre
l’énergie nécessaire afin de l’accomplir. Toutefois, le trader passionné d’analyse peut
avoir des difficultés à appliquer simplement et « bêtement » sa stratégie ; il garde en lui
cette impulsion, l’envie de parfaire le système, de le rendre plus sophistiqué, plus
efficient, plus rentable ou plus sécurisant.

Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, toute la question étant dans la mesure : une
stratégie trop « parfaite » est inopérante, et les points d’entrée correspondant au
système seront tellement rares que la stratégie ne sera pas respectée. Pour trouver
l’équilibre, certes délicat, vous pouvez vous poser une question :

Si je rends mon système plus sophistiqué et plus sécurisant :


Vais-je mieux trader ?
Sera-t-il plus efficient ?

Nous aurions tendance à répondre qu’évidemment, si notre système est meilleur, nous
ferons plus de gains. Mais ce n’est pas forcement exact, car toute la question revient
dans la capacité à appliquer ce système, si merveilleux sur le papier et dans les
opportunités que le marché nous offre.

C’est ici que la passion commence à devenir un point faible, lorsque le plaisir de
l’analyse passe avant votre capacité à appliquer concrètement. Le trading, c’est très
concret. Lorsque vous n’êtes pas sur les marchés, vous n’êtes pas exposés; et quand
vous prenez une position, le marché part à la hausse, à la baisse, en latéral. Tout ceci est
bel et bien pragmatique et concret. La passion de l’analyse peut vous pousser à
l’abstraction et à la conceptualisation ; et ne vous aidera pas à faire des gains à long
terme.

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Passionnés de sensations fortes

Le trading peut être riche en émotions, bonnes comme mauvaises. Et la passion des
sensations que procure le trading est une passion dangereuse et destructrice.

Parfois, le trader se sent plus vivant et plus alerte ; il est victime de l’instinct du
chasseur avec l’excitation du combat. La recherche et l’entretien de ces sensations
fortes est extrêmement préjudiciables à ses performances pour deux raisons principales
: si le trader est émotionnellement investi dans sa position, il n'est pas rationnel et ses
sensations fortes peuvent le pousser vers un phénomène addictif.

Le trading peut devenir une addiction dévorante : impossible pour l’individu de passer
à autre chose, il reste bloqué sur ses écrans, attendant désespérément le trade qui lui
délivrera son shoot. Bien que l’individu pense avoir un comportement rationnel, l’hyper
investissement dans l’instant procure des décharges d’adrénalines dont il est difficile de
se défaire. Ce comportement compulsif a des résonances sur la vie entière du trader :
irritabilité, difficulté pour dormir, perte d’appétit ou au contraire crise de boulimie,
isolement : les heures et les jours qui suivent sont largement impactés par les
comportements addictifs. Le trader rentre dans un cercle vicieux : il est mentalement
affaibli par son addiction. Il fait donc plus de pertes, le stress s’intensifie, l’estime de
soi baisse et augmente encore sa propension à l’addiction : la boucle est bouclée, le
piège se referme sans autre alternative que de couper net avec l’activité ou de se faire
aider par une personne extérieure.

Ce mécanisme, nous sommes nombreux à l'avoir expérimenté dans la douleur. Il touche


à plusieurs zones de l'individu : estime de soi, espoir irrationnel, mécanisme de stress ;
les raisons qui vont pousser un trader à perdre les pédales sont aussi biologiques que
psychologiques, car l’addiction vient entre autres d'hormones sécrétées par le cerveau
(dopamine, adrénaline, cortisol), de quoi vous aider à déculpabiliser sur ces
comportements compulsifs et souvent destructeurs.

Certains individus y sont plus sujets que d’autres : le cerveau se souvient des périodes
addictives et il en redemande ! Les personnes n’ayant jamais connu « les joies » de
l’addiction sont ainsi moins vulnérables que les autres.

La passion peut donc engendrer un hyper investissement et dans l’action le trader a


tendance à penser qu’il n’en fait jamais assez. Il a le sentiment que sa réussite passe par
une implication excessive tant dans le temps passé que dans les risques encourus. Pas
évident, à ce moment-là de prendre du recul et de faire marche arrière.

Afin de vous aider à éviter ce piège majeur, voici le modèle d'Apter ; aussi appelé «
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théorie du renversement » :
Le modèle d’Apter en théorie :
Apter a listé quatre domaines de positionnement distincts de l'intention :

-La fin et les moyens : ce sont les raisons qui nous poussent à agir, les moyens que nous
mettons en œuvre pour parvenir à notre objectif, les stratégies comportementales que
nous élaborons.

-Les règles : les règles représentent les contraintes de notre environnement direct et
indirect. Cela va des impératifs familiaux, aux lois, jusqu'au code moral et éthique qui
nous a été enseigné. On considère tout type de règles, évidentes ou implicites.

-Les interactions : les interactions font référence à l'aspect relationnel et affectif de nos
actions et de nos comportements. L’interaction peut évidemment toucher des personnes,
mais aussi des objets, des situations, des actes.

-L'orientation : l'orientation et la motivation « pour qui » ; cela peut être une personne,
un groupe, une idée, une croyance.
Les positionnements dans les domaines :

Dans chacun de ces domaines la théorie du renversement montre que nous pouvons
aborder deux choix possibles et opposés. Il existe bien évidemment tout un panel de
dégradés entre le noir et le blanc, et nul n'est tout l'un ou tout l'autre. Chacun d'entre
nous, fait de doses de gris, se positionne entre les deux. Toutefois, connaître les
extrémités nous permet de savoir vers quel pôle nous diriger.

La fin et les moyens : positionnement sérieux ou joueur : Tradez-vous parce que


vous aimez ça (joueur), ou pour remplir votre objectif (sérieux) ?

C'est donc sur ce niveau que la passion intervient. Pour être profitable, votre objectif
unique est d'augmenter vos moyens. Vous devez vous détacher du résultat financier et
vous rapprocher d'un « résultat de moyens » : vous faites tout ce qui est en votre
pouvoir pour réussir, mais peu importe la performance du jour !

Les règles : positionnement conforme ou rebelle :

Le trading est un lieu où les règles sont reines et où la transgression coûte cher. Les plus
grands dérapages de trading viennent de ces héros qui ont découvert le système miracle
qui les fera gagner à tous les coups ; au mépris des règles les plus strictes de politique
de risque, d'analyse, de maîtrise comportementale. Les médias se sont régalés à montrer
le côté cupide et pervers du trading dénué de règles. « Le loup de Wall Street » s’érige
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en héros excessif et talentueux, au-dessus des règles et de tout principe de modération.
Qui respecte son money management, qui se remet en question devant l'échec, qui sait
sortir d'une position perdante rapidement et qui respecte les règles fondamentales de la
bataille des marchés.

Pourquoi ne pas rester conforme à vos propres règles de politique de risque et de


stratégie ?

Les règles que vous avez créées pour vous amener vers la réussite ont-elles moins de
valeur que les règles édictées par nos pairs ?

Interaction : positionnement en maîtrise ou en sympathie :

Se positionner en sympathie sur vos trades signifie que vous avez de l’émotion dans vos
décisions et peut vous être grandement préjudiciable. En effet, il vous sera beaucoup
plus difficile de sortir d'une position insatisfaisante si vous êtes dans l'affect. Aucun
trader ne fait que des gains, il est autant de stratégies qu'il est de trader, mais une chose
est sûre, savoir facilement reconnaître une erreur permet rapidement d'en limiter les
effets.

La maîtrise est une attitude pragmatique dans son trading, elle signifie que le trader n’a
pas d’affect sur ses positions, ce sont des choix qui s’avèrent être des outils de travail,
rien de plus.

Aucun engagement personnel n’y est pris. Lorsque vous prenez position, ce n’est pas
votre valeur humaine que vous mettez en jeu. Ce que vous exposez sur les marchés
financiers, c’est une somme d’argent, définie à l’avance, une somme que vous êtes en
capacité de perdre et qui ne viendra pas transformer votre vie.

Orientation : pour soi, pour les autres :


À qui votre activité est-elle censée profiter ? Tradez-vous pour votre famille ou pour
vous ?
Comment vous autoévaluer ?

Personne n'aime se poser les questions qui fâchent. Et l'autoévaluation est délicate, car
elle pose clairement la limite de l'objectivité. Je vous invite donc à noter sur une
échelle de valeurs, où vous vous trouvez. Le but de cette autoévaluation est de vous
aider à prendre conscience de certaines failles afin de vous hisser à un niveau plus
élevé.

Lorsque vous êtes en situation de trading, faites un stop et, sans rien changer, prenez
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conscience des états dans lesquels vous vous trouvez. Au départ, ne tentez pas de les
changer, reconnaissez les juste pour ce qu’ils sont. Vous tenterez de les changer plus
tard, quand vous aurez bien pris conscience de la nécessité.

La fin et les moyens : compétence, préparation, anticipation, objectif

Trader, pour vous est-il un amusement ?


Échelle : 1…………………………………………10
Une manière de vous sentir plus vivant ?
Échelle : 1…………………………………………10
Tirez-vous un grand plaisir à analyser les marchés,
l’économie, les indicateurs ?
Échelle : 1…………………………………………10
Lorsque vous faites une perte avez-vous tendance à rentrer en
mode espoir, à parier sur un retournement, à miser sur vos
talents divinatoires ?
Échelle : 1…………………………………………10
Lorsque vous faites un gain, l'euphorie vous pousse-t-elle à
des risques non maîtrisés ?
Échelle : 1…………………………………………10

Les règles : respect des règles des marchés et de vos propres règles
Respectez-vous les règles que vous avez apprises en formation ?
Échelle : 1…………………..…………………………10 Respectez-vous votre
stratégie quoi qu'il advienne ?

Échelle : 1…………………………………………10
Respectez-vous votre politique de risque quoi qu'il advienne ? Échelle :
1…………………………………………10
Vous êtes-vous créé des règles comportementales afin d'éviter le piège des émotions
extrêmes ?
Échelle : 1…………………………………………10
Avez-vous confiance dans l'ensemble de ces règles ? Échelle :
1…………………………………………10

L'interaction : affectif envers votre activité ou envers vos positions


Est-ce une fierté pour vous d'être trader ?

Échelle : 1…………………………………………10 Au contraire en avez-vous honte


?
Échelle : 1……………………………..…10
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Avez-vous de forts sentiments face à vos choix ?
Échelle : 1…………………………………………10 Est-il douloureux de reconnaître
qu'une position est mauvaise ?
Échelle : 1…………………………………………10 Aimez-vous votre position
lorsqu'elle est gagnante ?
Échelle : 1…………………………………………10 Vous est-il douloureux de couper
une position (gagnante comme perdante) ?
Échelle : 1…………………………………………10 Avez-vous peur de rentrer sur les
marchés ?
Échelle : 1…………………………………………10 Reconnaître rapidement que vous
vous êtes trompé dans votre analyse ou que le marché ne vous a pas donné raison, est-il
douloureux affectivement et émotionnellement ?
Échelle : 1…………………………………………10 A la fin d'une session de trading,
vous sentez-vous fatigué par la concentration ou par les émotions ?
Échelle : 1…………………………………………10

L'orientation : conscience du « pour qui »


Savez-vous objectivement pour qui vous tradez ? Échelle :
Moi……………………………..Les autres Êtes-vous à l'aise avec cette réalité ?
Comment un trader profitable se positionne-t-il ?

Fin et moyen : sérieux Règles : conforme Interaction : maîtrise

L’équilibre pourrait être au fond la clé de voûte de toute l'approche du neuro trading, et
c’est globalement la recherche que vous devez garder perpétuellement à l’esprit. Avoir
un bon équilibre sera l’unique socle de certitude sur lequel vous serez à même de vous
reposer face aux incertitudes des marchés.

Vous avez la possibilité de maîtriser votre comportement, mais vous n’avez aucun
moyen de maîtriser les marchés financiers. Vous devez l'accepter. Si votre équilibre
mental est bon, vous serez à même de faire face aux différentes situations, bonnes
comme mauvaises.

Vous allez devoir vivre avec l'idée que le trading est une activité précaire : manger
avec, dormir avec, travailler avec. Vous devez abandonner toute quête de certitude de
gains pour être à même d’observer la réalité avec le maximum d’objectivité.

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Un être humain, comment ça marche ?
Une machine à décider
Opérer sur les marchés signifie avant toute chose « décider », faire des choix plus ou
moins rationnels en fonction des événements de marchés. Si l'analyse, la compréhension
des indicateurs et la connaissance des modes opératoires sont indispensables, ce n'est
toutefois pas suffisant. Le trader doit apprendre à opérer avec ce qu'il est,
fondamentalement et intrinsèquement. La psychologie et les leviers comportementaux
trouvent donc logiquement leur place dans le travail que le trader doit faire, au même
titre que l'apprentissage de l'analyse.

Travailler sur sa psychologie et ses réflexes comportementaux n'est pas évident. Il n'y a
pas de programme préétabli, il n'y a pas de quizz ou de moyens de vérifier que l'on a
assimilé tout le programme. Le travail sur la psychologie reste impalpable, flou, sans
aucune ligne directrice et rassurante. On a vite fait de se perdre dans des considérations
philosophiques, bien loin de la réalité pragmatique des indicateurs.

Le trader est un sportif de haut niveau, tant la préparation, la régularité, l’hygiène de vie
et la persévérance sont indispensables pour réussir.
Il est toutefois une différence de taille : un sportif ne livre pas tous les jours un match
qui dure 8 heures d'affilé ! L'approche du trading est extrêmement intrusive dans une
vie, et ce, pour des raisons variées : l'illusion d'argent rapide, la relative facilité des
outils mis à disposition, la cupidité de l’opérateur, l'exaltation de la liberté.

Les marchés financiers sont imprévisibles. Tout traders que nous sommes, cherchons
par des moyens divers et variés à lutter contre cette vérité, pourtant élémentaire : nous
ne pouvons prévoir avec certitude aucun mouvement. Que nous fassions de l'analyse
technique ou fondamentale, que nous travaillions sur les marchés d'actions à long terme
ou sur le forex en scalping, les marchés ont leur logique, leur raison et le nombre de
variables sont tellement énormes que nul esprit ne peut toutes les prendre en
considération. Nous devons donc accepter cette réalité sans chercher à lutter contre
elle.

Nous avons tous nos propres limites de résistance, l'être humain n'est pas une machine ;
nous avons des émotions, des réactions instinctives au danger, des rêves, des valeurs,
des peurs et cet enchevêtrement de pensées, d’émotions et d'attitudes, est tant de forces
que de faiblesses.

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J'ai remarqué que la plupart des traders en difficulté à cause de leur comportement
recherchent d'autres indicateurs, changent leur horizon d’investissement, ou compliquent
leur stratégie : ils recherchent à l'extérieur une stabilité qu'ils n'ont pas à l'intérieur.

Il est possible que ces changements de marchés ou d'indicateurs apportent plus de


confort et de cohérence de travail, et lorsque c'est le cas, c'est évidemment très positif,
mais parfois, cette quête fait plus de mal que de bien, car elle conforte le trader dans
son attitude alors que c'est là que se trouve le frein unique à sa réussite.

Si votre système a fait ses preuves sur des back-tests et en démo, demandez-vous
honnêtement si vous êtes en mesure de l'appliquer, jour après jour, semaine après
semaine, mois après mois, car c'est bien là que réside la faille : dans l'application
stricte et ferme d'un système fiable. Avoir un bon système n'est d'aucune utilité si vous
n'êtes pas en mesure de l'appliquer !

Saurez-vous appliquer ce système de la même manière après 5 gains ou après 5


pertes ?

Saurez-vous abandonner vos illusions de toute puissance avec ce système ?


Saurez-vous accepter d'être l'esclave d'un système faillible ?

Aurez-vous assez de distance avec vos performances pour être en mesure de tirer les
leçons de chaque session de travail ?

Voilà le type de question qu'un trader doit continuellement garder à l'esprit afin d'avoir
assez de certitudes pour appliquer scrupuleusement un système qui marche, et assez
d'ouverture d'esprit pour remettre en question un système devenu inopérant.

Le métier de trader est avant toute chose un métier de décideur. La prise de décision est
le trait d’union entre l’analyse et l’action. Or, les compétences nécessaires pour être un
bon analyste et un bon décideur sont très éloignées, pour ne pas dire opposées.

Alors que l’analyste s’attache au détail et à l’exactitude, le décideur, lui, doit trancher
et entrer en action. L’analyste qui sommeille en vous prend plaisir à réfléchir, à
comprendre les situations de marchés, à expliquer les tendances ou les indicateurs, à
chercher le bon signal. Il aime comprendre avant d'agir. Le décideur lui, se nourrit de
challenge, de réussite et d’action. Dans cette bataille, qui oppose les deux côtés de la
force, le trader est soumis à des leviers psychologiques instinctifs et naturels.
Ce que le trading nous demande va en effet à l’encontre de la nature humaine, et pour
équilibrer les gains, le trader doit dompter certains réflexes comportementaux
ancestraux.
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Fidèle à ma décision :

En 1947, Kurt Lewin analyse le processus de l’effet de gel, et montre que l’individu
adhère plus à une décision qu’aux raisons qui le poussent à la prendre. Une fois la
décision prise, elle s’ancre en vous et les éléments pris en compte s’effacent, fondent
comme neige au soleil.

C’est une des nombreuses bases d’erreurs dans les décisions que nous prenons tous.
L’engagement inhérent à l’effet de gel vous rend fidèle à des décisions erronées,
invalidées par le scénario actuel.
Parfois, vous rentrez en position, et à peine avez-vous fini de cliquer l’ordre, vous
savez déjà, d’une certaine manière que c’était une erreur ; et pourtant, vous ne coupez
pas la position, c’est l’effet de gel. Vous avez pris une décision, mis cette décision en
action et d’instinct, vous respectez cette décision.

L’enjeu est donc de déplacer la zone de décision : « je décide d’appliquer un système et


l’entrée en position n’est qu’une étape dans ma décision ». Pour limiter les impacts
négatifs de l’effet de gel, auquel nous sommes tous plus ou moins sujet, le trader pense
« moyens » et non « aboutissement ». « Je rentre et je reste sur les marchés lorsque mes
indicateurs montrent que je suis en concordance avec mon processus de travail. »
La fidélité inhérente à l’effet de gel se déplace donc sur les moyens de la mise en action
et non sur son exécution, à savoir la prise de position. Le trader accroît ainsi la fidélité
dans le respect de son processus et non, dans la position proprement dite. Avec cette
approche, l’entrée en position, qui reste une décision en soi, se fond dans un ensemble
décisionnel plus compact et global. Vous décidez d’allumer votre station de trading, de
rentrer vos mots de passe, d’analyser vos marchés, de monter une stratégie, de rentrer et
de sortir. Souvent, les traders voient l’entrée en position comme une décision
sanctionnant tout le travail préliminaire, et ce n’est pas faux, car l’entrée sur les
marchés est un point de départ en soi : c’est à partir de cet instant que nous sommes
exposés.
Mais le fait que ce soit une réalité ne signifie pas que cela nous aide. Apprendre à
diluer le principe décisionnel de l’entrée en position dans l’ensemble du processus de
travail permettra d’amoindrir l’effet de gel et de couper plus facilement une position si
le scénario s’invalide.

Limiter la casse ou garder ses espoirs ?

Dans la pratique, lorsque nous prenons une décision, c’est engageant pour nous et cet
engagement recèle un piège bien sournois : le piège abscons qui aggrave
progressivement une situation.
Une décision est prise, une action en découle, tout vous montre progressivement que
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cette décision vous dessert, qu’elle vous coûte cher (en argent, en temps, en énergie…),
mais pour en sortir, vous devez prendre une nouvelle décision qui fait le deuil du succès
de la première, et vous ne pouvez pas vous y résoudre. Ainsi, l’erreur se poursuit avec
la force de l’inertie, d’elle-même ; et pour en sortir, il faut accepter s’être trompé, et
décider d’arrêter les frais. Cette nouvelle décision est très difficile à prendre et souvent
douloureuse. Vous êtes dans une situation si ce n’est stressante, tout du moins
inconfortable. Vous êtes rentré sur les marchés avec l’objectif de gagner de l’argent et
vous en perdez, peut-être même plus que vous n’êtes psychologiquement prêt à perdre
puisque vous avez laissé la situation s’aggraver progressivement.
La décision qui doit être prise rend cette perte réelle, alors qu’elle n’était jusqu’à cet
instant qu’une hypothèse. Dans le même temps, vous devez donc faire le deuil de l’idée
de gain, mais aussi, accepter la perte. Lorsque vous laissez la position évoluer en
dehors de votre stratégie, vous naviguez à l’aveugle et laissez le hasard décider pour
vous de votre sort. Hasard et trading ne font pas bon ménage. Le piège abscons est le
cercle vicieux dans lequel nos décisions s’engluent sans responsabilité, par la force de
l’inertie. En trading, ne rien faire, c’est déjà faire quelque chose. L’escalade de
l’engagement et la fidélité dans les positions de marché rendent le trader extrêmement
vulnérable.
Au fond, la question se résume assez simplement :

Vais-je limiter la casse ou garder mes espoirs et mes illusions ?


Faire partir son coureur favori avant les autres :

Lorsque nous devons prendre une décision avec plusieurs alternatives, d’entrée de jeu,
nous privilégions un type de pensée, c’est comme si, dans une course, nous faisions
partir notre participant préféré avant les autres ; il a donc plus de chance de gagner.
C’est ce qu’on appelle les attracteurs, et c’est une des raisons pour lesquelles on a
tendance à se tromper de la même manière dans différentes sphères de nos vie.

Quelles sont vos valeurs profondes ?

Lorsque je parle de valeur, j’implique les concepts ou idées que vous défendez par vos
attitudes et vos choix. C'est ce que vous croyez important, ce sont les règles que vous
vous donnez au niveau idéologique et qui sont essentielles pour vous, ce sont les grands
principes de votre vie.
Les valeurs sont le noyau de votre système de croyances, elles influencent chaque
décision que vous prenez. Une valeur, ça peut être par exemple la loyauté, l’autonomie,
la solidarité, la générosité, l’individualisme, etc…
Lorsque vous devrez prendre une décision dans un environnement considéré comme
dangereux ou à fort enjeu, vous aurez toujours tendance à privilégier votre système de

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pensée favori, qui est un socle solide où vous reposer face à l’adversité. Le souci étant,
comme je l’ai déjà dit, qu’être bon trader nous demande de développer des aptitudes et
des comportements qui vont à l’encontre de notre nature et de notre culture.
Nos attracteurs n’y sont pas étrangers. L’être humain a toujours tendance à répéter les
scénarios pour lesquels il a été récompensé et à éviter ceux pour lesquels il a été puni.
L’incertitude des marchés rend chaque situation plus ou moins inédite, et nous devons
apprendre à réfléchir sans donner l’avantage à nos scénarios préférentiels, à ne pas
faire partir notre coureur favori avant les autres.
Nos valeurs nous offrent une stabilité mentale et idéologique, mais le revers de la
médaille est qu’elles nous enferment dans des attitudes et des croyances qui nous
poussent à refaire inlassablement les mêmes erreurs. Vous devez donc faire voler en
éclats ces limites même si elles sont structurantes, afin d’envisager, sans parti pris, les
différentes possibilités qui s’offrent à vous.

Les territoires cérébraux

Le cerveau humain est une agrégation de plusieurs territoires qui interagissent, mais
n'ont pas les mêmes modes de fonctionnement. Il arrive qu'ils entrent en conflit, surtout
lorsqu'un individu traverse une situation nouvelle ou difficile pour lui. Dès lors, peur du
changement, stress, démotivation, conflits, inefficacité peuvent être interprétés comme
autant de symptômes d'une difficulté de coordination de nos systèmes cérébraux.
Le neurocognitivisme réalise la synthèse entre les sciences de la psychologie (thérapie
comportementale et cognitive) et celles du cerveau (neurosciences).
Elle consiste à identifier, en amont du vécu psychologique d'une situation, la cohérence
dans l'utilisation des mécanismes cérébraux face à cette situation nouvelle ou difficile,
et à faire les exercices adéquats pour traiter, de manière précise, durable et
personnalisée, la source de cette difficulté.
Quatre territoires cérébraux entrent en jeu, lorsqu'il s'agit de prendre une décision.

Territoires reptiliens :

Appelons-les : le crocodile. C'est le plus archaïque des quatre territoires. En termes


d'évolution des espèces, nous avons conservé cette faculté mise au point par les
premiers reptiles. Matures chez l'homme à la naissance, non contrôlables par la
conscience, les territoires reptiliens renferment les instincts de vie et de survie dont
l'objectif est de pérenniser l'espèce. Ils assurent la survie individuelle face à
l'environnement. En situation normale, ils sont en mode « calme ». En cas de danger, le
stress qu'ils provoquent conduit à l'activation d'un des trois états d'urgence de l'instinct :
la fuite, la lutte ou l'inhibition de l'action. Chacun se situe en permanence dans l'un de
ces quatre états fonctionnels de l'instinct.

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Ces territoires sont spontanément décideurs face à la perception de risques pour la
survie.

Territoires paléolimbiques :

Appelons-les : le mouton. Ces territoires cérébraux sont peu conscients, mis en place
par les premiers mammifères vivant en troupeaux, ils ont été sélectionnés par
l'évolution pour organiser la vie en groupe. Ils ont pour fonction d'assurer la régulation
des rapports sociaux, principalement hiérarchiques, entre individus. Ils positionnent
chaque individu au sein du troupeau dans une hiérarchie animale, appelée position
grégaire. Ils limitent ainsi les rapports de force pour assurer la survie collective :
chacun est à sa place et la hiérarchie entre les individus est durablement établie. Chez
l'homme, cette structure, qui établit précocement un positionnement grégaire, est à
l'origine de rapports de force irrationnels et inconscients sur deux axes : celui de la
confiance en soi (comportements de dominance ou de soumission) et celui de la
confiance en l'autre (comportements d'intégration ou de marginalité).

Territoires néolimbiques :

Appelons-les : le singe. C'est le siège de la conscience. Les territoires néolimbiques


emmagasinent dès la naissance le vécu émotionnel associé aux expériences et forment le
réceptacle de l'apprentissage par punition / récompense. Durant les trois premiers mois
de la vie sont déterminées les motivations profondes idéalisées de nos tempéraments.
Elles font place ensuite à des mécanismes de conditionnement : les vécus positifs
(plaisirs) que l'on répète volontiers et les vécus négatifs (déplaisirs) que l'on évite de
reproduire. Ils forgent nos caractères, qui ont tendance à se rigidifier avec le temps. De
cette somme d'expériences découlent la vision du monde et les préférences
émotionnelles de chacun (ce que l'on aime ou pas), les préjugés et les jugements
tranchés (bien/mal, honnête/malhonnête).

Territoires préfrontaux :

Appelons-les : la baleine. Ces territoires sont propres à l'espèce humaine, le néocortex


préfrontal, en formation progressive depuis la naissance jusqu'à l'âge adulte, représente
le sommet de notre intelligence. Il est capable de créer des réponses inédites pour
s'adapter à la nouveauté et à la complexité, mais avec une particularité importante: il est
peu conscient.
Il n'impose pas son mode de fonctionnement comme le font les trois autres structures.
Fonctionnant comme un calculateur d'une puissance inimaginable (que l'intelligence
artificielle tente d'imiter en restant très loin de ses performances), il se fait une
représentation subtile et inédite de l'environnement à partir de ses perceptions
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sensorielles. Quand on le mobilise, il puise, dans l'ensemble des connaissances
acquises, les éléments nécessaires pour les combiner, les assembler ou en invente pour
trouver des solutions adaptées aux situations inconnues ou complexes. Il semblerait que
ces territoires soient aussi le siège des phénomènes intuitifs.

Les réflexes innés face au danger : Le crocodile


Les marchés financiers ne sont pas des lieux accueillants et douillets où il fait bon faire
une petite sieste. Lorsque le trader monte ses setups où qu’il prend des ordres, il est
concentré et à l’affût, comme dans un milieu hostile. Les marchés en euxmêmes n’ont
rien d’hostile, mais lorsque le trader s’y promène, il est exposé à une menace réelle et
sérieuse : perdre de l’argent.
Les sens et l’intellect de tout trader qui se respecte sont donc particulièrement en alerte
lorsqu’il travaille. Vous avez donc une réceptivité accrue aux signaux menaçants.
Toutefois, comme pour les attracteurs, chaque médaille a son revers. Lorsque vous êtes
ainsi en alerte, le moindre signal extérieur non conforme à vos attentes peut être perçu
comme une attaque et un danger réel. L’animal dans la nature ne possède que 3 réactions
basiques et instinctives face au danger, c'est le crocodile qui s'exprime : la fuite, la lutte
et la soumission. Toutefois, le développement de notre cerveau nous a donné une
quatrième réaction possible : le calme qui lui, s’émancipe du stress.
Voyons donc l’impact que ces réactions peuvent avoir sur vos décisions de trading, pour
cela, je vais brièvement revenir à nos origines animales :

La fuite :

Je suis une antilope qui boit à la rivière, je sens l’odeur du lion, je regarde autour moi,
je ne vois rien, je continue à boire, rapidement et en levant souvent la tête pour vérifier
qu’il n’approche pas, puis je le vois. Le crocodile va faire battre mon cœur plus vite
pour me préparer à la course, va envoyer du sang dans mes pattes pour courir plus vite,
va me faire uriner pour m’alléger ; je fuis pour sauver ma vie.
En trading :
Les pensées : « Au secours, fuyons ! » Vous voulez couper votre position, mais vous
hésitez, vos pensées sont confuses : sortir ? Reculer le stop ? Attendre ? Vous savez que
vous devez faire un choix, mais vous ne pouvez pas vous y résoudre, vous voudriez être
ailleurs ! La décision que vous prendrez dans cet état relève du pur hasard et vient à
l’encontre de toute approche rationnelle.
Les émotions : Inquiétude, voire peur panique.
Les comportements : Agitation, regard fuyant, transpiration, le cœur bat vite, la voix est
tremblante, la bouche sèche. L’idée globale est : « Je me casse ! »
Ce que vous devez garder à l’esprit : « C’est moi qui choisis, je suis maître de mes
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décisions. »

La lutte :

Je suis un jeune loup, je veux devenir le loup alpha, je défie le chef de meute, le stress
généré par le crocodile va envoyer du sang dans mes épaules, que je vais gonfler, ma
voix va devenir plus rauque, les muscles de ma gueule vont se tendre, je me prépare au
combat.
En trading :
Les pensées : « Je vais réussir, j’ai raison, je suis plus fort. » Vous êtes dans le refus de
la réalité qui vous contrarie. Vous êtes prêt au combat, et vous avez l’intention de
défendre votre capital et votre gain : Vous reculez ou supprimez le stop, vous moyennez,
vous hedgez. La décision que vous prenez est dictée par votre refus de perdre, mais
vous avez légèrement oublié que ce n’est pas vous qui décidez du comportement du
marché.
Les émotions : colère, haine, rage, exaspération, agacement, impatience.
Les comportements : les gestes sont saccadés, le ton tranchant puissant, vous insultez
l’ordinateur, chaleur, rythme cardiaque rapide, le haut du corps est tendu (cou, épaules)
; vous êtes effronté et audacieux, vous augmentez votre exposition au risque, vous
combattrez jusqu’au bout. L’idée globale : « Je casse ! »
Ce que vous devez garder à l’esprit : « Je n’ai pas toujours raison. »

La soumission :

Je suis une souris, entre les pattes d’un chat, je ne parviens pas à me sauver, mon
crocodile va me pousser à faire la morte, espérant que le chat soit juste en train de
jouer, et n’ait pas trop faim.
En trading :
Les pensées : « J’y arriverai jamais, je suis nul. » Vous êtes découragé, vous avez envie
de disparaître, vous êtes fataliste. Vous êtes hypnotisé par le spectacle de votre perte,
vous ne parvenez pas à agir, vous êtes complètement tétanisé face à l’ampleur des
dégâts. Vous ne pouvez même plus toucher la souris, déplacer le stop ou envisager quoi
que ce soit, vous attendez. Aucune décision ne peut être prise lorsque vous êtes dans cet
état. Vous êtes bloqué.
Les émotions : fatigue, découragement, tristesse, apathie. Les comportements : le souffle
court, immobilisme et inertie, soupir, teint pâle.
L’idée globale : « Je suis cassé. »
Ce que vous devez garder à l’esprit : « C’est vrai que ce n’est pas facile, mais j’ai de la
valeur. »

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Le calme :

Cette dernière attitude face au danger est uniquement humaine, c’est le résultat des
nombreuses couches d’évolution cérébrale : c'est la baleine.
L’attitude calme face à un danger − une configuration de marché délicate notamment −
aide, en toute certitude à limiter la casse. Dans la question de la prise de décision,
l’enjeu revient donc à retrouver son calme dans une situation difficile, à forte valeur
émotionnelle. Or le signal de stress et les émotions qu’ils génèrent sont difficilement
contrôlables lorsque vous les ressentez. Ils sont un peu comme des voisins indélicats,
qui une fois rentrés dans la maison s’incrustent sournoisement. En trading, vous devez
donc agir en amont pour ne pas arriver au stade où le stress et les émotions vous
submergent. Cela passe par plusieurs chemins :

Votre processus de travail : la condition sine qua non pour trader avec le maximum de
sérénité et d’avoir un process de travail stable, sécurisant et gagnant : indicateurs utiles
et dignes de confiance pour définir des points d’entrée fiables ; bonne gestion de la
position avec des stop et des target cohérents. Routine d’intervention : horaires, lieu,
maîtrise du « geste », votre trading doit devenir un rituel.

Définition claire de vos objectifs et de votre seuil maximal de perte (par position, par
jour, par mois, etc.) Vous devez être en mesure d’accepter chaque issue de position,
sans que cela vienne trop entamer votre capital financier et émotionnel.

Prendre un temps de pose après chaque transaction , accepter le résultat et reprendre


la maîtrise de ses émotions. Vous devez reconnaître votre état interne et développer une
écoute et une connaissance de vous-même.
Prendre de bonnes décisions sur les marchés financiers demande donc une double
compétence : analytique et comportementale. Lorsque certains privilégient l’une, ils
pêchent sur l’autre ; l’équilibre est rare tant les ressorts de personnalité sont opposés.
Chacun se doit de travailler ses deux forces : la précision de l’analyse et la rigueur
comportementale. Le processus de travail doit ainsi correspondre aux points forts du
trader pour qu’il puisse utiliser ses talents dans ses prises de décision et limiter
l’impact négatif de ses points faibles. Le travail de recherche technique et de
connaissance de soi trouve donc toute son utilité dans ce parcours d’autodidacte qui
peut mener le trader en compte propre à la liberté et à la prospérité.

L’instinct grégaire en trading : Le mouton


Qui est le mouton et comment influe-t-il directement sur nos actions de trading ?
Le mouton est la partie de nous en interaction avec le groupe. Afin qu’un groupe
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subsiste, il a besoin de dominants (des leaders, des chefs tyranniques, des éclaireurs,
des gourous, etc...), de soumis (individus qui recherchent la protection des dominants),
d’axiaux (qui ont une grande confiance dans le groupe), de marginaux (en marge du
groupe) et enfin d’assertifs (en dehors du rapport de force, ils sont à la fois autonomes
et n’attribuent aucun niveau de confiance à priori).
L’individu se positionne instinctivement sur ces deux axes distincts :

Dominant – assertif – soumis Marginal – assertif – axial

A priori, le mouton joue son rôle dans le rapport que nous entretenons avec les autres et
n'a rien à faire dans un livre consacré à la réussite en trading, et pourtant...
Lorsque nous prenons des décisions de trading, nous sommes en interaction, non pas
avec une personne physique, mais avec un marché, et cela fonctionne aussi dans ce cas,
à l’exception faite, que le rapport de force est unilatéral : le marché influe sur nous,
mais nous n’influons pas sur le marché.
Les marchés ont des réactions, des attitudes, et s’il ne nous protège ni ne nous puni
directement, la manière dont nous interagissons avec lui impacte nos réactions.

Une fois adulte, notre mouton a une identité à la fois fixe est relative : fixe, car notre
positionnement ne peut plus évoluer et relatif, car on trouve toujours plus dominant ou
plus soumis que soi. Ainsi, dans une relation entre deux soumis, il y en a toujours un
plus soumis que l’autre qui le domine, etc...

Lorsque nous passons un ordre sur les marchés, quel que soit notre positionnement
instinctif, nous sommes soumis au marché, quoi que nous fassions, nous ne le ferons pas
plier, et cette réalité peut créer des réactions très diverses selon notre degré de
dominance.

Par exemple, un individu qui va se trouver souvent en position de « dominant » peut


avoir du mal à accepter de se soumettre aux lois du marché, et par opposition, un
individu souvent « soumis » peut rapidement se trouver tétanisé devant la violence d’un
mouvement inattendu.

Fonctionnellement, le « dominant » a beaucoup de droits et peu de devoirs, lorsque le


marché ne lui donne pas ce qu’il attend, il peut donc facilement se rebeller, se mettre en
colère et prendre une décision irrationnelle. Le « soumis » qui a beaucoup de devoirs et
peu de droits peut vivre des blocages au moment de rentrer en position, effrayé par les
forces en présence. L’« axial » peut avoir une confiance irraisonnée dans sa prise de
décision et reste peu adaptable aux changements de scénarios qui ne manqueront pas de
se présenter. Enfin le « marginal » peut avoir tendance à couper trop vite sa position,
voyant le danger précipitamment, là où un léger retracement n’est pas fondamentalement
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une invalidation de scénario.

Le mouton intervient aussi tout aussi directement dans le choix de la philosophie


opératoire ; lorsqu'un axial pourra suivre assez longtemps la tendance en swing trading,
un marginal serait soit contrarien, soit scalpeur, voyant le danger à chaque coin de
bougie.
Vous l’avez donc compris, à part les rares « assertifs », notre mouton influence
directement l’interprétation que nous allons donner aux événements de marché. Et
comme ce positionnement est fixe dès l’adolescence, on se retrouve bien démunis
devant cette réalité. Sauf que cela ne s’arrête pas là ! Bien heureusement, l’évolution de
l’espèce ne s’étant pas arrêtée à Cro-Magnon, l’homme possède d’autres cordes à son
arc, et ne prend pas systématiquement ses décisions en fonction de son mouton.

Imaginez que notre cerveau dans son processus décisionnel est un bâtiment avec
plusieurs étages : au RDC, le crocodile qui dit en substance : « cours, attaque, fais le
mort, tranquille » ; au premier étage, le mouton, dont nous venons brièvement de parler ;
au second, le singe, siège de la personnalité et des apprentissages, et tout en haut, la
baleine, lieu ultime de l’analyse et de l’adaptabilité.

Si nous ne pouvons pas changer le positionnement du mouton, nous pouvons par contre
monter dans l’ascenseur et changer d’étage afin de privilégier celui qui est le plus à
même de prendre de bonnes décisions de trading : la baleine. C’est comme si,
consciemment, nous sortions du rapport de force avec les marchés (où nous serons
toujours perdants, j’espère que vous l’avez bien compris) pour privilégier un
comportement souple et adaptatif aux scénarios de marchés.

Comprendre ce fonctionnement, être capable de le reconnaître lorsque vous tombez


dans ce piège permet instantanément de sortir du rapport de force ; c’est comme si,
démasqué, le mouton était vexé et se désintéressait de la situation, alors, soyez attentifs
la prochaine fois que vous allumerez votre station : sachez reconnaître et éjecter
temporairement le mouton qui bêle en vous !

Les libertés perdues : Le singe


Tout ce que nous avons perdu le droit de faire ou d’être afin de nous inscrire dans notre
groupe social impacte plus ou moins directement notre trading. Le petit enfant
commence par s’inscrire dans une famille, il perd le droit de se balader nu, de manger
avec ses doigts ou de taper sa petite sœur. C’est l’ensemble des attitudes qui nous sont
renvoyées par le regard du groupe comme ridicules, gênantes ou inacceptables. Chaque
individu au cours de son enfance et de son adolescence perd un certain nombre de

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libertés. On évalue leur nombre entre 300 et 500 pour chaque personne et, pour la
grande majorité d’entre elles, c’est plutôt aidant pour construire sa vie, car nous nous
construisons en rapport à l’autre.

Il est cependant des libertés perdues réellement handicapantes pour l’épanouissement et


pour la performance. Prenons un exemple, un jeune enfant prépare une chanson qu’il
répète un certain temps avant de la chanter lors du repas de Noël devant toute la
famille. Il est tout petit, ne parle pas très bien et son interprétation, aux yeux d’un adulte
est rigolote et attendrissante. Alors qu’il est très motivé et sérieux dans son
interprétation, tout le monde se met à sourire.

À cet instant, l’enfant peut se sentir bête et ridicule. Il va donc associer inconsciemment
que lorsqu’il travaille une présentation, il s’expose à la moquerie. Cet enfant grandi,
devient un adulte responsable, on lui propose une promotion, mais il devrait faire des
présentations en public, il va refuser cette promotion afin d’éviter de se confronter, une
fois de plus au ridicule.

Face à une liberté perdue, l’individu fera tout ce qui est en son possible pour éviter d’y
être confronté. Elles sont donc assez difficiles à détecter, car une grande partie de nos
choix consiste à éviter les situations où nous serions amenés à y faire face. Tout ceci
n’est pas conscient, ce serait trop simple !

L’impact des libertés perdues en trading est énorme. Pour vous expliquer de manière
pratique cet impact, je vais prendre un exemple réel d’un trader avec qui j’ai travaillé.

Paul, on va l’appeler ainsi, est un trader profitable. Il travaille en compte propre depuis
5 ans, avec un capital de 200ke sur les marchés d’actions et les futures. Paul est un
scalpeur, c’està-dire qu'il va chercher les micros mouvements, et effectue plusieurs
transactions chaque jour. De manière générale, Paul est assez discipliné, et respecte sa
politique de risque, gère bien ses stop et son exposition ; mais parfois, Paul dérape
lourdement. Il décale ses stop, ne respecte pas sa stratégie et allonge son échelle de
temps.

Après un travail de découverte, je m’aperçois que la méthode de travail de Paul lui


convient et qu’il ne doit pas changer son système. Je cherche donc à savoir ce qu’il
ressent lorsqu’il fait un gain après être sorti du système, et lorsqu’il fait une perte. Le
contraste est saisissant, lorsqu’il perd, il pense que c’est normal ; qu’il a fauté et que ce
n’est que justice, lorsqu’il fait un gain, il se dit qu’il est le roi du monde. Nous avons
donc observé la manière dont il se perçoit et comment il communique sur lui-même.
Paul a une bonne estime de luimême, mais a beaucoup de mal à le dire : « Ca ne se dit
pas, je vais passer pour un prétentieux, il faut être humble. » Je cherche donc à savoir
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ce qu’il se passait, enfant, lorsqu’il était fier de lui ; la réponse fuse : « Si j’étais fier, je
devais le garder pour moi, sinon, mes parents me descendaient en flèche. »

Avant de voir comment nous avons géré cette perte de liberté ; je veux revenir un petit
peu sur la théorie. Les libertés que nous avons perdues peuvent parfois nous être
nécessaires pour combler un besoin individuel. Par exemple, j’ai besoin de
reconnaissance ; si je n’ai pas le droit d’affirmer ma valeur clairement, je vais adopter
des comportements de substitution pour combler ce besoin. Or, le souci avec les
comportements de substitution est qu’ils ne sont pas efficaces, car ils sont décalés par
rapport au besoin. C’est comme si je devais faire un Paris-Toulouse en 2h et que je
n’avais pas le droit de prendre l’avion. Je vais prendre la voiture, rouler le plus vite
possible, je vais prendre des risques énormes, et je n’y arriverai pas. Le besoin n’étant
pas comblé, nous mettons une énergie folle dans le comportement de substitution pour
un résultat insatisfaisant, nous sommes donc démotivés, exténués et notre besoin reste
insatisfait.

C’est très difficile de trouver nos libertés perdues, car nous construisons notre vie afin
de ne pas y être confrontés. Par contre, nous pouvons assez facilement détecter les
comportements de substitution, car eux sont très présents. Ils se caractérisent par des
comportements hyper investis, par la sensation de ne jamais en faire assez, ce qui est
logique puisqu’ils sont en décalage avec notre besoin de base.

Lorsque ce comportement aboutit à un échec, c’est assez violent et difficile à vivre. Il


faut bien faire la distinction entre un comportement sain motivé et persévérant, où l’on a
parfois la sensation du devoir accompli, où l’on est plutôt capables d’accepter l’échec ;
et l’investissement irraisonné du comportement de substitution, qui ressemble fort à
l’énergie du désespoir.

Revenons-en à Paul, sa liberté perdue est donc : affirmer sa valeur ; son besoin : être
reconnu comme quelqu’un de talentueux ; son comportement de substitution : prendre
des risques en trading. Nous avons travaillé à reconquérir sa liberté, tout d’abord
ensemble. J’ai demandé à Paul de me dire ce qu’il pensait de lui, de me décrire sa
valeur. Paul était très gêné ; c’est peu de le dire, gros blanc dans la conversation, suivi
de borborygmes incompréhensibles. Il s’est finalement lancé, d’abord timidement et
puis plus largement. Je lui ai demandé de refaire cet exercice en famille, il l’a fait avec
difficulté, mais quand même, et puis, à un dîner avec des amis, tout le monde a été
surpris, mais il s’en est bien tiré et enfin, dans le métro, aux heures de pointe, avec un
mégaphone, et là, Paul s’est transfiguré !

Voilà maintenant deux ans que Paul a exprimé sa valeur aux yeux de tous, il n’a plus eu
de débordement depuis, ne ressent plus le besoin de se prouver à lui-même qu’il est
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talentueux et trade avec beaucoup moins d’anxiété. Il assume la bonne opinion qu'il a de
lui-même, ose donner des avis tranchés et argumentés et son rapport aux autres est plus
détendu.

Comme vous pouvez le constater, on doit parfois aller chercher bien loin nos libertés
perdues, c’est un travail d’investigation permanente, et d’attention réelle à ce qui vous
touche. Aurez-vous cette attention, ou allez-vous passer ce point sans y prêter attention,
c’est à vous de voir. Si vous souhaitez toutefois vous pencher sur la question, voici le
point de départ de ce fil d’Ariane.

Pour rechercher une liberté perdue : soyez attentif, dans votre vie de tous les jours :
Qu’est-ce qui vous gêne, que vous trouvez ridicule, déplacé ?

De quel comportement êtes-vous admiratifs à l’extrême ?(En vous disant, «


j’aimerais tellement être comme ça, mais je n’y arriverai jamais ! »)

Tentez de faire la distinction entre ce qui vous déplaît parce que cela va à l’encontre de
vos valeurs, mais que vous seriez capables de faire seuls si vous le deviez, et ce que
vous ne feriez jamais, ce que vous évitez le plus possible. Lorsque vous voyez une
personne ou un film avec ce comportement qui vous dérange, ou que vous admirez tant,
tentez de répondre à cette question :

Le droit que se donne cette personne manque-til dans ma vie ?


Si oui, il vous faudra de la force pour reconquérir cette liberté, mais vous en ressortirez
nettement grandi, et plus serein.
Pour identifier un comportement de substitution :

Les comportements de substitutions sont par contre très présents dans nos vies : nous y
mettons une énergie proche de la rage et gardons malgré tout un sentiment d'inachevé :
quoi que nous fassions, ce n'est jamais assez. Nous pouvons donc facilement identifier
ces comportements et ils peuvent être le point de départ de votre découverte.

Voyons à présent comment identifier un comportement hyperfonctionnel :


Désir intense, fébrilité, enthousiasme démesuré dans un comportement

Si vous rencontrez un succès, vous n'êtes pas satisfait malgré le bon résultat. Si le
résultat est moyen, votre désir est exacerbé et incontrôlable.

Pendant l'action, vous êtes anxieux jusqu'à l'abandon.


Le comportement est obsessionnel ou compulsif, vous êtes constamment dans la
surenchère, vous êtes de mauvaise foi.
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Un comportement de substitution en trading vous envoie directement vers votre
crocodile, sans que vous puissiez y faire grand-chose, alors il ne vous reste plus qu'à
fuir, attaquer ou faire le mort. Pour avoir un trading profitable, vous devrez donc être
attentifs et les traiter dès que vous les voyez apparaître.

Gestion de stress : La baleine


Dans la vie quotidienne, nous utilisons la plupart du temps notre singe, c'est pourquoi le
chapitre suivant y est totalement consacré. Imbattable pour déclencher des actions et
réactions rapides face aux situations routinières, il est mobilisé chaque fois qu'un
événement est perçu comme simple et/ou connu. Le singe requiert peu d'attention ou de
concentration. Il applique des réponses rapides, précises, fiables ... et faciles. Il a
toutefois les défauts de ses qualités et s'avère rigide et peu propice au changement et à
l'individualisation. Il est donc générateur de stress.

À l'inverse, la baleine est souple et adaptative.


Elle est spontanément mobilisée lorsque nous percevons un événement comme étant
inconnu et/ou complexe. Elle permet l'accès à la logique, à la nuance, à l'intuition et
tend à faire baisser le stress, à la fois parce qu'elle permet une meilleure adaptation aux
événements, mais aussi parce qu'elle facilite la prise de recul.
La plupart du temps, le switch s'effectue automatiquement, selon les nécessités du
moment. Mais notre perception subjective de l'événement, fréquemment influencée par
des conditionnements culturels ou nos croyances personnelles, peut faciliter ou, au
contraire, empêcher ce processus de bascule entre les modes mentaux.

Notre singe établit des «vérités», des croyances, à partir d'une répétition de faits. Le
conditionnement en constitue le mécanisme essentiel: il encourage l'individu à
reproduire une action pour laquelle il a été récompensé, et à éviter une action pour
laquelle il a été puni. Sa vision du monde se modifie en fonction de l'intensité et de la
fréquence du conditionnement. Conformément aux lois de la nature, où un seul échec
suffit pour perdre la vie alors qu'il faut des dizaines de réussites pour assurer la survie,
la déprogrammation des « certitudes» est plus difficile que leur programmation.

De là découle la constitution de jugements tranchés : vrai, faux, bien, mal, honnête,


malhonnête, etc.
Il est indispensable de changer de mode mental pour rompre les cercles vicieux du
singe.
Les situations qui, parce qu'on les aborde avec un état d'esprit inadapté, ne font
qu'accumuler les échecs alimentent ce système de pensées : la boucle est bouclée !

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La baleine recherche des relations de causes à effets au-delà des apparences. Un travail
difficile, qui révèle à l'individu la complexité de la réalité et l'amène bien au-delà de
ses représentations mentales. Cette recherche lui permet de prendre conscience que l'on
peut mal interpréter des faits que l'on croit « objectifs», que l'on peut être victime de
fauxsemblants, d'apparences, que la réflexion peut être biaisée par des croyances
ancrées.

Voyons à présent des techniques pour appeler notre baleine.


Les points de vue

On oppose donc dans ces 2 modes, 6 types de réactions privilégiées qui favorisent un
routage de l’information soit vers le singe, soit vers la baleine.

Avec quel état d'esprit j'aborde cette question/action ?


Quel regard ai-je l'habitude de porter dans ce type de situation ?
Comment pourrais-je me sentir mieux lorsque je rencontre ce problème ?
Singe Baleine

ROUTINE
Attrait pour les habitudes, peur d’explorer
RIGIDITÉ
Résistance au changement SIMPLIFICATION
Généralisation, noir ou blanc

CERTITUDES
Opinion bien enracinées
EMPIRISME
Recherche unique de l’opérationnel ; seuls les résultats comptent
IMAGE SOCIALE
Opinion du groupe

CURIOSITE
Recherche active de la nouveauté
SOUPLESSE
Ouverture à l’imprévu
NUANCES
Acceptation des intermédiaires, de la complexité.
RELATIVITÉ
Prise de recul
RÉFLEXION
Compréhension des mécanismes et des causes

OPINION PERSONNELLE Affirmation de soi

Les phrases gâchettes

Certaines phrases ou idées sont des aides précieuses pour changer notre point de vue et
sollicitent la baleine qui est en nous, en voici une liste :

Sélectionner tous les mots et idées auxquels vous êtes sensibles


Sélectionnez celui qui vous touche le plus et écrivez-le, criez-le, chantez-le !
Curiosité

Curiosité active / Créativité / Exploration sensorielle/ Aventure / Découverte /


Enrichissement / Intérêt / Esprit d'initiative

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Pour savoir, il faut essayer / Je préfère l'expérience aux longs discours / On verra sur
place / J'aime fonctionner à l'intuition/ Je ne veux pas mourir idiot (inexpérimenté) /Je
me jette à l'eau/ Je suis toujours « volontaire » (pour les expériences « bizarres »)/ Je
suis un sensoriel (ou un actif) /La nouveauté m'attire / L'humour et la curiosité sont des
antidotes à l'appréhension

Adaptation

Acceptation / Ouverture d'esprit, tolérance / Disponibilité / Écoute / Réceptivité /


Absence de préjugés / Capacité à rebondir / Capacité à explorer positivement ce qui
dérange / Capacité à s'intégrer

Ça ne sert à rien de s'obstiner, de faire l'autruche, de nier les faits / C'est reculer pour
mieux sauter / Regardons les choses en face / J'arrête de faire le gamin / « Patience et
longueur de temps font plus que force et courage » / Plutôt que m'opposer frontalement,
j'accompagne le mouvement comme en aïkido / Je prends la vague comme le surfeur ou
le vent comme l'aigle / C'est l'occasion de rebondir / J'aime les surprises, l'imprévu

Nuance Complexification / Remise en cause de l'évidence / Subtilité

Perception de l'infinie densité des interrelations en réseau vision systémique « sortie du


cadre » /
Ne jugeons pas sans savoir / Changeons de point de vue / Et si je me faisais l'avocat du
diable ? / Ce n'est pas si simple, la critique est aisée / Je me mets à sa place / On est
tous l'abruti ou le ringard de quelqu'un / Les apparences sont trompeuses

Relativité Prise de recul / Position d'observateur / Désimplication / Détachement /


Dédramatisation / Métaphysique

Perception de l'infiniment grand, petit, temporel / Questionnement sur le sens des choses
(sans toujours de réponse) / Ne nous prenons pas la tête, est-ce si grave? / Faut voir /
La nuit porte conseil / Qu’en penserai-je dans dix ans ou le jour de ma mort ? / Tout est
relatif / « Je sais que je ne sais rien » / La vie est trop courte pour la prendre au sérieux
/ « Ce ne sont pas tant les choses qui nous font souffrir que l'idée que nous en avons »

Réflexion

Rationalisation / Curiosité intellectuelle / Intérêt spontané pour la logique, les relations


de cause à effet / la compréhension plus que le résultat immédiat / Questionnement sur
le comment / Sensation que « tout peut se comprendre»

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Réfléchissons / J’aime bien comprendre / Comment ça marche ? / J’aime transformer
les obstacles en problèmes et les problèmes en solutions / Je ne retiens pas ou je
mélange si je ne comprends pas / Comprendre c'est perdre du temps pour en gagner /
J'aime garder à l'esprit les questions sans réponse (pour les résoudre tôt ou tard) /
J'aime comprendre la logique des choses ou des comportements, les règles invisibles
qui les gouvernent

Opinion personnelle
Individualisation de soi, des autres et des choses / Insensibilité à la honte, au ridicule, à
la fierté /
Perception de soi et du monde sur les seuls registres des plaisirs / Esthétique,
fonctionnalité, logique / Regard de l'ethnologue / Hors du positionnement hiérarchique,
hors du regard "social"

Qu'est-ce que je gagne à vouloir toujours avoir raison? / Que me coûte mon image? /
Pourquoi est-ce que je me sens toujours concerné ? / Ceux qui agressent le plus sont
souvent les jaloux : ils n'expriment que leur point de vue personnel / Le ridicule ne (me)
tue pas /« 700 millions de Chinois et moi et moi et moi» / Qui suis-je? / Où cours-je? /
Qui est-il vraiment? / A quoi cela peut-il vraiment me servir ? / Ai-je besoin de tout
cela (gadgets, honneurs) et quel en est le coût réel pour moi (temps, travail, conflits) /
En quoi consisterait mon « vrai» bonheur ? / Quels sont mes enjeux réels ? / Et après?

Multi-sensorialité

Pensez à une situation stressante en trading, un moment où vous vous sentez vraiment
mal. Listez comment vous vous sentez physiquement, émotionnellement, à quoi vous
pensez, comment vous agissez.

Ex : Je suis en perte latente :

À quoi je pense ? Qu'ai-je envie de faire ? Comment je me sens ? De quoi ai-je peur ?

Asseyez-vous dans un endroit plutôt animé, fermez les yeux et concentrez-vous sur un
son, puis deux, puis trois… entendez ce qui se passe autour de vous comme dans un
morceau de musique. Percevez simultanément l’ensemble des sons qui vous entourent.
Si vous zappez un son, recommencez du début, avec le premier son, le deuxième…
jusqu’à ce que l’ensemble audible forme un tout compact et que vous le perceviez
comme un ensemble.

Tout en continuant à écouter, sentez votre corps, vos points d’appui, vos vêtements,
votre poids.
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Levez-vous en gardant les yeux fermés, et sentez vos pieds qui vous portent, balancez-
vous tranquillement, et tout en écoutant la symphonie de sons qui vous entoure et en
sentant vos vêtements, ressentez aussi votre centre de gravité qui se déplace avec vos
balancements. Soyez concentrés sur la perception de l’ensemble de ces informations
sensorielles : ce que vous entendez et ce que vous sentez physiquement.

Vous ouvrez les yeux, vous repensez à la situation stressante de tout à l’heure :
Comment vous sentez-vous maintenant par rapport à cette situation ?
Votre vision a-t-elle changé ?

Cet exercice prend environ 10 minutes, et son effet est immédiat. Le cerveau limbique
ne pouvant gérer consciemment qu’une seule information à la fois, cette pratique active
systématiquement le préfrontal. C’est donc une manière ludique et simple de l’activer.
Si vous faites cet exercice tous les jours pendant 3 semaines, cela deviendra peu à peu
une habitude et vous pourrez plus facilement sortir de la spirale du stress quand vous
serez en position.

Faire le vide

Dans une société où les maîtres mots sont efficacité, productivité, performance et
analyse, faire le vide ne trouve pas toujours sa place. Joignables constamment grâce à
nos téléphones multifonctions, toujours sollicités par le marketing et la consommation,
notre mode de vie est un frein considérable pour revenir à soi, simplement. En prendre
conscience ne suffit pas, la frénésie d’actions environnantes nous pousse à vouloir nous
refaire après une perte, à agir par impulsivité, la culture de l’immédiateté ne laisse plus
de place au vide.

Par quoi se caractérise le vide ? C’est l’absence de… absence de croyances et de


pensées, absence d’émotion et de réaction, absence de sensation et de perception.
Prendre régulièrement un temps pour cultiver cette absence nous rend plus disponibles
et vifs lorsqu’on doit faire le plein de pensées, lorsque nous sommes soumis à de fortes
implications émotionnelles, où quand nous faisons appel à notre intuition. Afin de
pouvoir recevoir ce que la vie nous envoie, il faut faire de la place, sinon, on se sent
vite submergé, dépassé, en souffrance.

Créez votre sanctuaire imaginaire : Techniques de visualisation créatrice


Asseyez-vous confortablement. Fermez les yeux, détendezvous, respirez amplement.
Imaginez-vous dans un cadre naturel d’une grande beauté, l’essentiel est que vous y
trouviez confort et sérénité. Explorez votre environnement, remarquez tous les détails :
couleurs, odeurs, sons.

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Installez mentalement une maison, une cabane, ou une tente. Créez et arrangez les détails
à votre gré.
Chaque fois que vous y séjournerez, vous vous sentirez plus serein, plus présent à vous-
même, plus sûr de vous.

Accepter de ne rien contrôler :

Le besoin de contrôle en trading est énorme : contrôler le système, les points d’entrée,
les stop, les sorties, nos réactions, nos émotions, etc. Faire du trading demande une
grande maîtrise et pompe nos ressources. Travailler à accepter de ne rien contrôler
(hors trading évidemment) permet assurément de recharger les batteries.

Choisissez donc une personne de confiance et demandez-lui de gérer le programme de


la journée (du week-end, des vacances !). Il (elle) devra faire l’effort de vous sortir de
vos habitudes, de vous surprendre en innovant pour que vous puissiez travailler
l’acceptation de ne rien maîtriser.

Relativiser l’anxiété : Formulez à voix haute la croyance ou la pensée qui, ici et


maintenant, est anxiogène pour vous.

Notez-le, et posez-vous dans l’ordre les quatre questions suivantes, en prenant tout le
temps qu’il vous faut pour y répondre :

Est-ce vrai  ?
Êtes-vous absolument sûr que c’est vrai ?
Quelle réaction suscite en vous cette pensée ? Qui seriez-vous sans cette pensée ?

Dis-moi comment tu agis face à un jour de pluie, je te dirai comment


trader…
Finissons ce chapitre avec une image, une métaphore de vous face au trading :

Les configurations parfaitement conformes à nos systèmes seraient de belles matinées


d’été, d’un ciel bleu profond et parfaitement dégagé, elles offriraient une relative
sécurité pour sortir en confiance et s’allonger dans l’herbe fraîche de la rosée matinale.
Nous garderions toutefois à l’esprit qu’en été, de terribles orages peuvent éclater sans
prévenir. Nous serions prêts à fuir si besoin, ou à nous protéger de l’intempérie violente
et subite.

Décontractés, bien que prêts à agir, nous serions à même de profiter de cette belle
journée, car nous serions confiants. Confiants en ce ciel, confiants en notre plan de
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repli, confiants en notre capacité à voir l’orage se profiler à l’horizon. Le soleil au
zénith, nous profiterions de l’ombre d’un arbre gorgé de fruits, et finirions la journée,
repu et sereins ; le corps rempli de souvenirs sucrés, de chaleur et de lumière. Ces
journées sont rares, elles nous font croire que Dieu existe !

Souvent, nos journées de trading ressemblent à un mois de mai parisien. Scrutant


l’horizon au matin, nous ignorons ce que la journée va nous apporter. Nous faisons des
plans, bien sûr, nous ne pouvons pas vivre indéfiniment dans l’expectative. Nous
traçons des lignes, nous faisons des plannings et nous nous préparons. Mais un seul fait
est certain : nous ignorons quand et comment la pluie va nous surprendre.

Alors, il y a ceux qui partent pour la journée, en short et en tongs, inconscients de la


menace réelle. Ce qui compte pour eux, c’est de se sentir libre et en mouvement. Vivre
l’instant dans sa surprise, découvrir de nouvelles expériences et puis, s’ils finissent
mouillés et enrhumés, mieux veut mourir de pneumonie dans d’ennui de toute façon !

Il y a ceux qui refusent de sortir, de peur d’essuyer quelques gouttes glaçantes. Quand
nous sortons, nous devons être sûrs de ce qui nous attend. Nous n’allons tout de même
pas nous exposer au vent et à l’humidité par plaisir ! Il faut savoir ce qu’on veut dans la
vie ; rien de tel qu’un abri chaleureux, rempli des distractions et activités qu’on aime.
Ils sortiront lorsque le ciel pourra leur donner un peu plus de garanties.

Il y a ceux qui sortent et qui sont prêts à faire face, alors ils traînent dans leur sillage
une valise remplie de tout ce qui est potentiellement nécessaire, car on ne sait jamais !
Parapluie, j’ai ; habits de rechange, j’ai ; serviette éponge, j’ai ; sèchecheveux, bottes,
mouchoir, plongeoir, baignoire… Puisque sortir il le faut, je le ferai comme un escargot
!

Il y a ceux qui adorent cette incertitude et qui ne s’encombrent que du nécessaire. Ils
regardent le ciel, d’un air amusé, et se demandent : pleuvra ? Ne pleuvra pas ? Ils
prennent des informations : d’où vient le vent ? Que nous amène-t-il ? Et ils parient sur
l’avenir, bien conscient qu’ils peuvent avoir tort ! Lorsque la pluie les surprend, ils
courent chercher un abri, ça les amuse, même si le pari est perdu ; ils savent que cela
arrive parfois.

Notre manière de vivre ces journées d'averses passagères nous donne énormément
d’informations sur notre trading, et sur la manière dont nous devons construire notre
système. Ne vous privez pas des informations que vous avez à votre portée !

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Utiliser un système qui me ressemble
Votre personnalité : Votre singe
Notre personnalité en trading est très importante. La liberté que nous avons en opérant
laisse une grande capacité d’expression et de choix. Ce que nous sommes ;
profondément et fondamentalement, s’exprime sans autres formes de résistances que
celles que l’on souhaite y apporter. Lorsque vous tradez, personne n’est là pour vous
dire si ce que vous faites est bon ou mauvais, et si vous êtes sur la bonne voix lorsque
vous vous mettez à douter. La liberté et la solitude du trader donnent donc une place
énorme à sa personnalité.

Le neuro trading propose une grille de lecture révolutionnaire dans sa nuance et dans sa
précision, et permettra aux traders de trouver des applications pratiques et concrètes
pour mieux gérer vos réactions et donc, vos performances.

Nous sommes tous un mariage de plusieurs facettes de personnalités, avec différents


dosages : les combinaisons sont infinies ! Ce serait trop simple si nous tenions aussi
facilement dans une case. L’individu est pluriel et chacun est unique dans le mariage de
différentes composantes. Je vais ici tenter de vous donner les différents ingrédients
susceptibles de faire partie de votre recette intérieure. Ici, nous évoquons la
personnalité du singe, et nous ne parlerons pas du crocodile ou du mouton que nous
avons évoqués au chapitre précédent. L'ensemble reste en interaction pour former un
monde complexe.

Avant tout, un peu de théorie : Notre singe, siège de l’apprentissage et de l’expérience,


se crée avec différentes vagues d'empreintes neuronales depuis notre plus tendre
enfance. Les études en neurosciences apportent l’hypothèse sérieuse qu’il existe deux
processus centraux dans l’élaboration de la personnalité primaire :

Le Darwinisme neuronal :

Par faute d’utilité, de stimulation ou de résultat satisfaisant, un grand nombre de circuits


neuronaux disparaissent dans les mois qui suivent la naissance. L’individu commence
donc déjà à établir des « stratégies comportementales préférentielles » (autrement
appelées « personnalités »), qui renforcent les « bons » chemins alors que d’autres
disparaissent.

Système autodidacte :
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Les stratégies récompensées ont la préférence et sont donc plus utilisées, or, plus elles
sont utilisées, plus elles sont peaufinées et efficaces. Le tempérament se crée sur cette «
base de données ».

Les motivations que nous allons trouver sur cette empreinte « archaïque » de notre
personnalité sont très fortes et sont donc un carburant puissant. Toutefois, chaque
médaille possédant son revers, nous développerons aussi des freins, des résistances qui
peuvent causer de vrais problèmes dans notre méthode de travail. Ici, nous allons voir
les 8 biotypes de personnalités primaires. Pour savoir si elles vous correspondent ou
pas, c’est assez simple, posez-vous les questions :

Est-ce que j’aime être comme ça ? Est-ce que je le fais dès que possible ?
Si la réponse est oui, ce biotype (facette) fait partie de vous et vous devez en tenir
compte !
Le philosophe : Le philosophe en général :
Prenons une image animale, le philosophe est une biche qui se promène dans la forêt.

Tranquille et sereine, elle gambade, le cœur à l’affût de la moindre odeur d’herbe


fraîche, du moindre chant d’oiseau. Elle se délecte des rayons de soleil qui viennent
réchauffer sa fourrure, elle admire, contemplative, la beauté de ce monde sauvage qui
est le sien.

La facette du philosophe, vous l’aurez compris aime les sensations ; et reste


profondément ancrée dans le présent : elle prend son temps, elle jouit de l’instant dans
toute sa beauté et sa quiétude. Contemplative, elle est aussi distraite. C’est une grande
étourdie et qui pourrait l’en blâmer ? Après tout, elle est en sécurité et le monde est si
beau, tellement rempli de promesses ! Car le philosophe est aussi un grand optimiste ;
pouvant même aller jusqu’à l’insouciance. Il ne s’embarrasse pas des tracas quotidiens,
il sait prendre tellement de recul que cela ne l’atteint pas. Son entourage l’aime pour
cela, d’humeur égale et plutôt joviale, il apporte joie et tranquillité. Patiente, calme,
ouverte d’esprit, cette facette de personnalité aime les relations vraies, authentiques et
n’a pas besoin de paraître. Le philosophe est dans le « ressentir de l’être », il aime les
autres, mais il s’auto-suffit.

Il a parfois du mal à supporter certains types de comportements qui vont à l’opposé de


son plaisir ou de sa vision des choses. Le philosophe aime la mesure et supporte mal
l’excès, particulièrement lorsque cela vient gâcher sa joie : les personnes qui se
plaignent, les situations où il doit réagir vite et en urgence, la violence de manière
générale. Dans sa vision d’ensemble, il peut parfois dénigrer le souci du détail et de la
précision. Aimant la simplicité, il a tendance à dénigrer le principe de complexité et
possède une certaine résistance à la mettre en place.
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La devise du philosophe : Carpe diem !

Le philosophe en trading :
Les moteurs :

Il possède en lui une capacité naturelle de recul et donc de maîtrise émotionnelle. Il


peut donc supporter plus facilement que d’autres une série de pertes ou une période de
doute. Son goût pour le calme le prédispose à une approche raisonnée et il est peu
enclin aux prises de position impulsives. Sa présence dans « l’ici et maintenant » lui
confère une capacité de concentration même dans l’inaction. Le philosophe sait attendre
sans que ce soit douloureux ou frustrant.

Positif même dans l’adversité, il possède cette compétence naturelle de recharger ses
batteries avec des choses simples (une douche, une promenade ou un bon repas) ; cela
lui donne une force réelle, car il accepte vite une perte ou la frustration.

Facette dite « autonome », elle n’a pas besoin du rapport aux autres pour exister
pleinement, elle s’épanouit dans la solitude du trading, même si le rapport social ne le
dérange pas.

Son goût pour la simplicité peut aussi être très utile, il ne s’encombre pas de nombreux
indicateurs qui vont compliquer son processus décisionnel. Il recherche une stratégie
plutôt simple, avec des points d’entrée approximatifs, mais peut très bien gérer sa
position.

Dans ces objectifs, la facette du philosophe est raisonnée, car elle a des besoins
simples et authentiques.

Les freins :
Certains des moteurs cités ici peuvent aussi, poussés à l’excès, être des freins réels.

L’optimisme du philosophe peut être déraisonné. S’il ne supporte pas le pessimisme et


les rabat-joie, sa vision peut être absolument en dehors de la réalité. Il aura de toute
façon tendance à sous-estimer les obstacles et les difficultés.

Son goût pour la simplification et sa résistance à la complexité peuvent aussi être


préjudiciables dans la création d’un processus de travail. Il peut avoir tendance à
opérer sans plan réel, sans cadre défini, car vous l’avez compris, il n’aime pas les
cadres et manque de discipline.

Par souci de protection, c’est une facette qui rentre facilement dans le déni face à un
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échec ; ce qui l’empêche d’apprendre et de progresser.

Le sentiment, assez naturel pour lui, d’être en sécurité partout peut aussi engendrer un
manque de vigilance, pour lui les marchés ne sont pas des lieux hostiles et il s’attache à
cette vision, sans laquelle il lui serait difficile de travailler.

Le novateur :
Le novateur en général :

Quel animal pourrait bien être le novateur ? Ce pourrait être une gazelle qui boit dans la
savane. Sur le point d’eau, elle se sait vulnérable et exposée. Elle ne voit pas de
menace directe, mais elle sait qu’elle est ici particulièrement vulnérable. En buvant,
elle imagine, elle extrapole les menaces possibles, elle reste à l’affût. Elle n’est pas
tranquille.

La facette du novateur est dans l’intellect et la conceptualisation. C’est un penseur avec


un grand goût pour l’abstraction. La recherche des causes et des effets peut l’occuper
toute une journée sans qu’il ne s’ennuie, car il adore ça. Il est cohérent et structuré dans
ses idées : il prend des informations, évalue leur viabilité, anticipe les conséquences.
Pour lui, penser, c’est agir ! Talentueux pour l’innovation, il a une grande imagination et
pousse le raisonnement jusqu’à ses limites les plus improbables. Détaché des
contingences matérielles, il n’a que faire de briller en société ou d’assurer son image ;
tout ceci est futile à ses yeux. Il a par contre le sens des responsabilités, c’est un devoir
qu’il a vis-à-vis de luimême. Conscient des enjeux sociétaux, il a le devoir d’apporter
un message au monde. Le novateur est un scientifique dans l’âme, il aime le monde des
idées et particulièrement les sciences ou la philosophie. Soucieux du détail et de la
nuance, il est capable d’intégrer un grand nombre de paramètres dans son raisonnement.

La devise du novateur : Je percerai les secrets de l'invisible !


Le novateur en trading :
Quelles sont les forces et les faiblesses du novateur dans son travail de trader ?
Les moteurs :

Le novateur comprend avec facilité la complexité des marchés. Son goût pour les idées
lui permet de prendre spontanément des informations complètes sur la structure d’un
ordre ou sur le fonctionnement macro des marchés. Il va instinctivement chercher à
appréhender la structure propre du passage d’ordre, du clic sur sa plateforme vers le
broker, puis le liquidity provider, ou le marché en direct (etc.) Il est en mesure de
monter un fonctionnement global optimisé : étude du protocole des brokers, des bridges,
des types de compte, d’optimisation d’exécution (etc., etc., etc.) Ce qui paraît rébarbatif
et compliqué pour beaucoup est pour lui un plaisir simple et évident. Il peut donc
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généralement obtenir des conditions de passage d’ordre particulièrement avantageuses.

Au niveau stratégique, il connaît de nombreux indicateurs, et étudie un grand nombre de


variables pour avoir de bons points d’entrée.

Sa propension naturelle à se sentir responsable l’aide à assumer des pertes ou des


échecs. Pour lui, ce sont des informations complémentaires pour avancer dans la
conceptualisation de son processus de travail. Cela lui donne une pugnacité certaine.
Son esprit rationnel est un rempart contre certaines émotions extrêmes, car il est
naturellement stoïque.

Au niveau financier pur, le novateur n’a pas de grands besoins et peut donc se contenter
de gains relatifs, quoique tout ceci puisse vite virer dans l’autre bord…

Les freins :

…car la facette du novateur n’aime pas avoir tort. Si la rentabilité ne l’attire pas plus
que ça, il attend avant toute chose d’avoir raison. Se tromper, c’est remettre en cause
ses idées, son raisonnement. Et ceci peut le pousser à prendre des risques irrationnels
lorsqu’il est en position. L’échec de son raisonnement peut être très violent et largement
entamer sa motivation et sa capacité d’acceptation. C’est difficile pour lui de s’en
remettre au « destin » et l’aspect imprévisible des marchés peut être un facteur
d’abandon. Il a un grand besoin de contrôle. Pour s’en prémunir, le novateur aura
tendance à vouloir tout cadrer et à créer un système de travail très complexe et
inapplicable concrètement. Il a en effet beaucoup de mal avec le concret, il est dans le
monde des idées et passe parfois difficilement à l’action. À l’extrême, il peut passer
des semaines ou des mois à mettre en place un système et ne pas être capable de
l’utiliser. Penser est une action pour lui, il ne va pas toujours jusqu’à la concrétisation
de son idée.

Son penchant naturel pour la responsabilité peut facilement dévier en culpabilisation


extrême : si les marchés lui donnent tort, c’est forcément qu’il a loupé quelque chose et
il peut alors repartir vers une période plus ou moins longue de recherche, sans action
réelle.

Le process devient donc un rempart contre la souffrance et il n’a pas l’impulsion de


faire un travail personnel d’acceptation. Il va chercher à l’extérieur une compétence
qu’il ne peut trouver qu’à l’intérieur.

Si l’intellect du novateur est parfaitement adapté aux besoins du trading, sa psychologie,


elle, a beaucoup de mal à accepter la texture même de ce travail. Il peut souffrir de
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conflits énormes qui le paralysent au moment d’agir. Tiraillé entre son goût naturel pour
la complexité des marchés et son besoin de contrôle, il peut osciller entre des périodes
d’euphorie dans la recherche et de désespoir dans l’action.

Une personnalité globale, je me répète est un mariage de plusieurs facettes, et personne


n’est « que » novateur. Il conviendra donc d’étudier les interactions entre l’ensemble
des facettes pour l’appliquer au trading.

L’animateur
L’animateur en général :

Si l’animateur était un animal, ce pourrait être un cheval sauvage, vif et avide de


nouveaux espaces. Tranquille et confiant dans sa capacité de combat ou de fuite, il
avance serein à travers les plaines. La nature qui met à disposition l’herbe grasse dont
il a besoin n’est pas dangereuse ou hostile à ses yeux, il se sent adapté à son
environnement et pour cause ! Il avance vite, il est puissant et peut donc faire face sans
trop d’efforts, aux imprévus de la vie. Il est conscient de sa valeur et l’utilise
pleinement.

La facette de l’animateur est dans le mouvement, l’action et la recherche farouche des


situations dans lesquelles il pourra avoir un maximum de liberté. Ouvert à l’insolite et à
la nouveauté, il est aussi curieux de tout, même si sa curiosité n’est qu’un moyen pour
vivre pleinement son besoin d’exotisme. Fan des nouvelles technologies, c’est là aussi
un moyen et non une fin. Recherchant l’insolite, il est par nature adaptable à son
environnement, à condition que celui-ci ne bride pas trop son imagination et sa légèreté.
Fervent pratiquant de l'humour, il sait mettre son interlocuteur à l’aise et prompt à la
discussion. Énergique jusqu’à l’hyper activité, c’est tout son être qui veut bouger : son
corps, ses pensées et ses émotions sont en mouvement constant et lui donnent une grande
créativité, même s’il ne va que très rarement au bout de ses idées.

La devise de l'animateur : Liberté, liberté chérie, combat avec tes défenseurs !


L’animateur en trading :
Les moteurs :

Le trading peut parfaitement répondre aux besoins de l’animateur : la liberté dans le


travail, l’évolution constante dans l’apprentissage et les possibilités lui donnent une
grande motivation. La diversité des marchés, des time-frame et des modes opératoires
sont pour lui tant de contrées lointaines à explorer. Adepte du mouvement, il aime les
marchés volatiles et s’épanouit dans l’incertitude de résultat. Pour lui, tout ceci est un
jeu et il peut facilement garder de la distance grâce à son humour et à son sens naturel
pour la dérision.
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Imaginatif et sans trop d’aprioris sur les marchés, il ne cherche pas le système parfait,
mais explore un grand nombre de possibilités par jeu. Son goût général pour la
nouveauté et le mouvement le mettent souvent dans des situations délicates, il a donc
naturellement appris à accepter et à gérer l’imprévu.

Sa confiance naturelle dans ses choix lui permet de garder longtemps une position sans
que cela ne l’émeuve particulièrement.

Même s’il est à l’aise en société, la facette de l’animateur est auto-suffisante, et il peut
prendre un grand plaisir dans la solitude.

Les freins :

Soyons clairs, même si une facette animateur peut faire un excellent trader, c’est
probablement plus compliqué pour lui que pour d’autres.

Il a tendance à ne pas aimer la sédentarité, il devra donc se ménager des temps


journaliers pour bouger et faire du sport s’il ne veut pas céder à la nervosité. Sa faible
capacité de concentration lui interdit de travailler sur de longues plages horaires ; son
temps d’analyse, d’entrée et de gestion de position doit donc être assez réduit.

Sa tendance à la dispersion l’empêche d’aller au fond des choses, mais cela ne serait
pas un problème s’il n’avait pas en même temps la sensation qu’un processus de travail
strict l’enferme. Le besoin de cadre de l’activité de trader est un vrai problème pour
cette facette, et il aura probablement besoin d’un trading extrêmement discrétionnaire,
or, cette capacité ne s’acquiert qu’avec le temps : aurait-il la patience d’arriver à ce
stade ? Dans le même sens, opérer de manière répétitive est plus que gênant ; il ne
s’épanouit pas dans cette approche. Son goût pour l’improvisation le rend parfois
impulsif : il travaille en free-style, au flair : difficile de construire un trading profitable
à long terme ainsi.

Je le dis et le répète, un individu possède plusieurs facettes, le portrait que je vous


brosse ici est forcément une caricature puisque d’autres facettes viennent se greffer à
celle-ci. Certains moteurs de cette facette sont diablement efficaces et certains freins
sont potentiellement suicidaires. Dans un monde parfait, l’individu utiliserait ses
moteurs et annihilerait ses freins : ceci est une utopie, par contre chacun peut œuvrer en
ce sens et s’en rapprocher le plus possible !

Le gestionnaire
Le gestionnaire en général :

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Le gestionnaire pourrait être un écureuil qui après avoir longuement fui le renard se
retrouve dans sa tanière et peut enfin goûter à la sécurité de son antre, approvisionnée
en noisettes. Il n’est pas vraiment serein, cet écureuil, il n’est pas passé loin de la
catastrophe, et il va mettre quelque temps à se calmer de la frayeur qu’il vient de
connaître.

La facette du gestionnaire est particulièrement attirée par l’ordre et la sécurité ; elle


développe un vrai rapport à la matière et au concret et peut entretenir une relation
affective avec des objets, importants pour elle. Ayant le sens de l’espace, elle
s’épanouit dans son cocon, ou, par extension, dans son domaine d’activité. Son besoin
de maîtrise lui confère de grandes qualités de précision, c’est un être méticuleux, qui
aime l’exactitude et la routine de manière générale. Le gestionnaire a aussi un sens de
l’efficacité qui lui est propre : un maximum d’effets pour un minimum d’efforts, c’est un
professionnel opérant et précis. Son besoin de limites et sa pratique mesurée lui
permettent de développer un bon contrôle sur lui-même ; c’est un être sobre et calme.
Son goût pour le risque est très limité et il privilégie les situations cadrées et claires.
Perfectionniste, il peut exceller dans son domaine de prédilection.

La devise du gestionnaire : Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras !


Le gestionnaire en trading :
Les moteurs :

Cette facette de personnalité a de vraies compétences de gestion de position, et


généralement une certaine facilité à la discipline. Il a une grande facilité à se conformer
à son processus de travail, s’il le considère comme sécuritaire. Il va naturellement se
créer une routine opérationnelle et va inscrire son travail dans un système de vie
globale.

Sa vision naturellement attirée par le concret lui donne un regard pragmatique sur les
gains et les pertes. Pour lui, l’argent représente des avantages matériels précis, ainsi, il
est peu enclin à perdre pied et garde une vision proche de la réalité ; il ne tombe pas
dans le piège de « l’argent virtuel ». Son goût pour la précision lui permet de choisir de
bons points d’entrée, en concordance avec une stratégie globale.

Enfin, il va rechercher de bonnes conditions de spread et va savoir économiser sur des


pôles coûts annexes.
Les freins :

Le gestionnaire est dans un rapport problématique au risque et à l’incertitude. Accepter


de ne pas maîtriser les marchés peut lui causer de vraies angoisses ; et il devra
forcement travailler sur son acceptation d’incertitude de résultats. L’angoisse latente
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peut se révéler plus que bloquante.

Dans sa gestion de risque, ses velléités de protection vont le pousser à couper très vite
ses gains ; trop content de s’en sortir à bon compte !

Dans son optimisation des coûts, il peut faire de mauvais choix : marchés, broker, il
devra faire attention à ne pas renier sur la qualité et à privilégier les configurations aux
coûts de transactions.

Enfin, son goût pour la routine, bien que moteur peut aussi devenir un frein dans son
manque d’ouverture à la nouveauté et dans le besoin de l’activité à rester ouverte aux
avancées technologiques et stratégiques.

Cette facette de personnalité possède de grandes forces en trading, mais l’individu


devra veiller à bien gérer son angoisse, de manière globale, car celle-ci peut
rapidement transformer ses forces, en faiblesses !

Le stratège
Le stratège en général :

Le stratège pourrait être un éléphant, solide et calme. Animal social, il garde une
certaine harmonie avec le groupe, il s’occupe de ses membres plus vulnérables (petits,
anciens, blessés) et respecte la constitution hiérarchique du groupe. De par sa taille, il
est plutôt rassuré dans la savane, et n’a pas besoin de toujours être sur ses gardes, par
contre, il doit explorer de vastes territoires pour assurer sa survie.

La facette du stratège est foncièrement orientée vers les autres. Elle aime découvrir des
talents, soutenir des projets ambitieux et développer des potentiels ; le tout dans une
ambiance harmonieuse et conviviale. Le stratège est une facette de personnalité
décontractée, c’est un leader naturel et légitime. Il n’a pas à imposer sa force aux
autres, ses capacités d’écoute, de coordination et de prise de décision le désignent tout
naturellement dans ce rôle. Il a un sens développé de l’élégance visuelle,
comportementale et culturelle ; il recherche souvent le raffinement et la finesse. Attiré
par les fonctions de management, il s'épanouit pleinement dans la gestion de l’humain et
son empathie naturelle lui permet de mettre la bonne personne au bon endroit.

Cette facette peut avoir des difficultés à travailler seule et à se montrer individualiste,
se voyant comme une « grande âme » il supporte mal la mesquinerie ou le manque de
délicatesse.

La devise du stratège : Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté !
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Le stratège en trading :
Les moteurs :

Avant toute chose, je souhaite apporter une précision syntaxique : la facette d’un
stratège ne doit pas être comprise comme un créateur de stratégie de trading, c’est une
personnalité sociale qui trouve du plaisir à coordonner des personnes, mais pas des
idées. Elle n’a donc pas de motivation particulière dans l’élaboration de système de
travail.

En dehors de sa réelle capacité d’adaptation, le stratège n’a pas de motivation notable


dans le trading. Son besoin de « beau » au sens large du terme peut lui donner une
motivation à gagner de l’argent, mais c’est une motivation dans la fin et non dans les
moyens.

Cette facette possède donc peu de moteurs en trading.


Les freins :

Il y a aussi peu de freins, mais il en est un de taille : son besoin viscéral de vie sociale.
Dans les coachings que j’ai pu faire récemment via ce modèle, je n’ai pas été surprise
de constater qu’aucun de mes clients n’avait une forte composante de stratège. Cette
facette si elle est dominante chez l’individu est réellement bloquante dans l’envie même
de pratiquer le trading. La solitude de l’activité le fait fuir. Lorsque cette facette est
toutefois présente minoritairement, elle pousse l’individu à chercher du résultat
financier, car c’est la seule motivation réelle, il aura donc plus de mal à accepter les
pertes et aura tendance à vite arrêter cette activité.

Le compétiteur
Le compétiteur en général :

Le compétiteur pourrait être un ours : courageux et calme devant l’adversité.


Profondément adaptable, on trouve des ours sous presque tous les climats : il est
résistant, et en impose par sa taille et sa force. Capable d’être sociable si le besoin s’en
fait sentir (malgré l’expression associée à l’absence de capacité sociale : « c’est un
ours ») ; l’autre est plus un moyen qu’une fin en soi.

Le compétiteur est le combattant de l’impossible. Il faut apporter la précision que cette


facette n’est pas en compétition avec les autres, mais avec elle-même. Son sens du défi
et du dépassement de soi le rendent persévérant et lui confèrent un sang-froid
inégalable. Il se délecte des obstacles et il perçoit les difficultés comme un moyen pour
aller toujours plus vite, toujours plus fort. En recherche constante de nouveaux
challenges, c’est un bâtisseur de projets et il a un sens aigu de l’initiative. Il est vif,
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rapide et cherche avant toute chose l’efficacité. Autonome, il a tendance à percevoir «
l’autre » de manière très tranchée : soit il lui apporte les compétences qui lui manquent
pour avancer, soit c’est un « boulet » et il s’en déleste rapidement. Cette facette offre de
vraies capacités de décision et d’action rapide, et il peut facilement tomber dans des
comportements impulsifs.

Il a des réactions vives face à l’inefficacité ou la faiblesse qui sont tant de freins dans
son épanouissement personnel. Son goût des extrêmes le rend irritable face à
l’indécision ou au manque d’originalité. Il aime être « à part », « différent », et peut
facilement se couper des autres.

La devise du compétiteur : C’est bon de se faire du mal.


Le compétiteur en trading :
Les moteurs :

La facette du compétiteur offre des motivations fortes : la difficulté de l’activité et le


faible pourcentage de réussite lui donnent un défi « à son niveau ». Il aime aussi le côté
original de ce choix. Dans sa démarche, il trouve donc des motivations profondes qui
lui donnent encore plus de persévérance qu’il n’en a déjà à la base : il sera
probablement très résistant à l’échec.

Son goût pour l’efficacité va le pousser un chercher un système de travail duplicable et


simple à mettre en place et sa vivacité d’esprit lui donne une compréhension globale
d’un système.

Son sang-froid naturel va aussi être une aide précieuse pour gérer l’enjeu, même s’il
peut le perdre totalement en certaines circonstances (voir les freins).

Enfin, son goût pour l’autonomie lui donne du plaisir à travailler et réussir seul contre
la terre entière. Il n’a besoin des autres que comme des moyens ; soit parce qu’il lui
manque certaines compétences, soit pour briller, car il aime montrer sa réussite.

Les freins :

Cette facette ne s’encombre pas du détail, or, c’est bien là que « le diable se cache » et
il risque fort de passer à côté de sa réussite tant il cherche une compréhension globale
et refuse de perdre du temps sur des points précis.

Son tempérament énergique peut facilement le faire basculer vers des comportements
impulsifs : il faut que ça avance, et la patience n’est pas sa principale qualité… Saura-
t-il attendre le bon signal ?
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Son goût pour la réussite peut aussi rapidement dévier vers une aversion profonde à
perdre, et il aura probablement plus de difficultés qu’un autre à prendre du recul sur ses
résultats. Il est parfois trop impliqué et prend difficilement de la distance.

Enfin, son refus de la faiblesse et de la vulnérabilité peuvent l’empêcher d’abandonner


ses illusions de toute puissance sur les marchés ; il devra probablement profondément
travailler son humilité.

Le compétiteur est une facette très controversée en trading, pleine de ressources, elle a
aussi de grandes faiblesses : le revers de la médaille !

Le participatif
Le participatif en général :

La facette du participatif pourrait être symbolisée par un lémurien. Animal social,


dévoué à son groupe avec un sens très fort du contact, il s’épanouit dans des relations
chaleureuses et douces.

Les groupes de lémuriens comptent un nombre restreint d’individus, ce sont en fait, des
familles élargies, avec papa, maman, les pépés, les mémés, les tantes…etc. Ils ne sont
pas à l’aise dans un grand groupe et quand celui-ci arrive à la taille critique, ils se
scindent en deux nouveaux groupes distincts.

Les lémuriens survivent grâce à un fort niveau d’entraide et une attention portée aux
faibles.

La facette du participatif se caractérise par des contacts forts et chaleureux. Il


s’épanouit dans des équipes à taille humaine et n’aime pas les grands groupes. Il est
souvent considéré par ces proches comme une personne ressource tant il est doué pour
l’amour. Fin séducteur, il sait mettre les autres à l’aise et montre une réelle sensibilité.
Il veille au bien-être et à l’épanouissement de son entourage et sait s’engager dans des
liens durables et sincères. Il a parfois du mal à prendre des décisions, pour lui, choisir,
c’est renoncer et cela peut lui être douloureux.

La devise du participatif : De toutes les sources d'énergie, la chaleur humaine est la


moins coûteuse !
Le participatif en trading :

Cette facette de personnalité n’est absolument pas tournée vers une activité telle que le
trading. La solitude, la technique pointue, la prise de décision, la violence de l’activité ;
quelques exemples de points qui sont véritablement problématiques à cette facette.
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Toutefois, je le répète, l’individu est un mix de plusieurs facettes ; un trader qui aurait
donc une part importante de participatif devra s’appuyer sur d’autres facettes pour
travailler, mais devra aussi reconnaître son besoin de contact et de chaleur pour
l’honorer en dehors de son travail. Cela peut passer par les rapports amicaux, les
hobbies, la vie associative.

Je profite de cette facette pour rappeler que nous ne vivons pas pour travailler, mais
que nous travaillons pour vivre. La participatif en trading n’aura absolument pas de mal
à faire la distinction tant ses plaisirs primaires ne seront pas honorés par l’activité.

Il peut donc utiliser le trading pour gagner sa vie et dégager du temps pour honorer ses
valeurs de partage et de contact.

Ainsi, il mettrait ses motivations de participatif de côté pendant son travail de trader,
s’appuyant sur sa facette de philosophe, de novateur… pour ensuite profiter des proches
et développer des relations douces.

Le solidaire
Le solidaire en général :

L’image du solidaire est le chien de sauvetage, le SaintBernard qui vient secourir les
gens pris dans une avalanche. Sa motivation est de sauver la personne ; avec un certain
oubli de soi. Un tel chien peut chercher jusqu’à épuisement total : rien ne l’arrête.

Les mots clé du solidaire sont « altruisme » et « social ». Sa motivation profonde est
d’aider les autres à survivre. Il n’est pas intéressé par le bien-être, mais par la survie.
Attentif à la souffrance, il peut faire preuve d’une grande abnégation pour des inconnus :
il met sa vie personnelle et ses propres besoins entre parenthèses. Émotionnellement
résistant, il peut paraître dur et insensible. Il a une grande énergie dans l’action lorsque
celle-ci a du sens pour lui. Il est modeste et conscient de ses limites, ce qui lui donne
beaucoup de patience et une forte capacité d’efforts. Foncièrement généreux, il supporte
mal l’égoïsme ou l’individualisme qui sont une vraie faute pour lui.

Indépendant, il vivra très mal les périodes où lui-même aura besoin d’aide ; il passe
après les autres.
La devise du solidaire : Toutes les vérités s'entraident : la petite s'appuie sur la grande,
la grande protège la petite !
Le solidaire en trading :
Les moteurs :

Le solidaire a une grande capacité à faire ce qu’il n’aime pas à la base, il est donc
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d’une flexibilité rare, ce qui lui confère évidemment une certaine force en trading. Il
aura la capacité d’appliquer un grand nombre de systèmes de travail avec une certaine
rigueur et de la régularité.

Il saura se donner le temps d’apprendre consciencieusement le métier, même si, à la


base cela ne correspond pas avec ses valeurs profondes.

Il devra utiliser le trading dans un projet de vie plus vaste : utiliser les gains de trading
pour un projet social par exemple, ou utiliser le temps dégagé pour aider les autres
bénévolement. Le trading doit, pour le solidaire, trouver une justification sociale.

Son tempérament patient lui donne la possibilité d’attendre sans trop de douleur le bon
moment pour rentrer en position. Il sait s’ennuyer et n’a pas un grand besoin d’action
lorsque cela ne le passionne pas. Il a une capacité rare d’acceptation.

Les freins :

Le frein principal du solidaire est idéologique : saura-t-il être en accord avec lui-même
en spéculant sur les marchés ? Comment va-t-il gérer la honte ? Comment légitimer son
action ?

Ce frein est une grosse épine dans le pied du solidaire, sans réponse concrète de sa
part, il aura tendance à se saborder luimême, inconsciemment.

Il devra s’appuyer, ici encore, sur d’autres facettes de sa personnalité globale pour
trouver du plaisir dans l’analyse et l’action de trading pur, car cela ne répond pas aux
aspirations de cette facette. Seul l’objectif peut servir le solidaire : l’argent l’aidera à
aider les autres, pour ce qui est des moyens pour y arriver, il devra chercher des
ressources ailleurs…

Vos Valeurs
Qu’est-ce qu’une valeur ? C’est un concept nommé, une idée que nous défendons par
nos paroles et par nos actes, qui nous fait du bien et qui nous motive. Nos valeurs sont
les piliers idéologiques sur lesquels nous reposons. Nos valeurs sont les critères de
références à partir desquels nous nous construisons.

La personnalité primaire est inscrite au plus profond de nous, et arrive à un stade


mature avant notre première année. Ensuite, nous apprenons, nous vivons des
expériences qui façonnent nos croyances et nos systèmes de pensée. Tout ce que nous
vivons à un impact émotionnel. C’est pourquoi, quand on dit qu’en trading, il faut bannir
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toute émotion, c’est juste impossible et reviendrait à nier que nous sommes des
hommes. Notre singe abrite en même temps nos expériences et apprentissages, mais
aussi nos émotions, c’est pourquoi ces deux aspects sont profondément liés.

Choisissez 10 valeurs fondamentales dans votre vie de tous les jours.

Comparez-les : chacune leur tour 2 par 2 ; puis demandezvous laquelle est plus
importante pour vous aujourd’hui. Pour finir, sélectionnez-en 3 ou 4.

Demandez-vous dans quelle mesure votre activité de trader répond à ces 3/4 valeurs.
Dans quelle mesure votre travail honore-t-il ce qui vous est cher ?

Liste d’exemples en guise d’inspiration :

famille / amitié / amour / fidélité/franchise / honnêteté/ courage / honneur/santé /


beauté/instruction / progrès social / excellence/écologie / environnement/autonomie /
responsabilité / travail / discipline/sécurité/plaisir / bonheur / fierté / liberté/autorité /
obeisance/argent / pouvoir / matérialisme / réussite sociale/patrimoine / religion/
engagement social / justice / respect/langue / littérature / culture…

Trader, non pour l’appât du gain, mais par amour des moyens nécessaires aux gains
vous donnera une grande force, je m’explique : à la base, la majorité d’entre nous se dit
: « Je vais faire du trading pour gagner de l’argent », c’est légitime, mais vous devez
absolument sortir de cet état d’esprit. Trader pour l’argent sera le plus sûr moyen de
faire des pertes. Par contre, si vous tradez par amour pour la psychologie, la finance
comportementale, l’analyse, l’économie, la géopolitique ou même la philosophie, vous
travaillerez avec intelligence et curiosité et ce sera plus simple de vous contrôler.

C’est important de comprendre que nos valeurs nous donnent de la force, mais qu’elles
agissent aussi comme un filtre (cf. chapitre 1 « les attracteurs ») qui supprime, déforme
ou généralise des informations en trading. On a tous tendance à vouloir faire coller la
réalité à notre système de valeur, on doit donc se demander dans quelle mesure elles
interviennent de manière néfaste.

Reprenez donc votre liste de valeurs, et posez-vous les questions suivantes :


Quelle information importante je rate à cause de cette valeur ?
Quelle information je déforme ?

Par exemple, lorsque j’attends mon signal, si j’ai la valeur efficacité, je vais chercher à
faire coller un signal qui n’en est pas un, parce que je veux optimiser mon temps devant
la station, je vais donc prendre une position pour de mauvaises raisons, car j’aurai
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occulté une information importante, que je ne veux pas voir, j’ai donc plus de
probabilité de réaliser une perte.

En quoi je peux modifier mon comportement pour que cela ne me soit pas néfaste ?

Vos contre-valeurs
Les contre-valeurs sont ce qui nous est insupportable. C’est épidermique, lorsque l’on
pense à une situation, un type de personne ou que l’on vit une expérience qui en
convoque, cela nous stresse. Le souci avec les contre-valeurs, c’est qu’elles ont un
impact trop fort au niveau émotionnel et que face à cette idée ou situation, on réagit
rarement avec discernement. C’est nos pulsions qui s’expriment, et en trading, il faut
garder la tête froide.

Regardez les listes des contre-valeurs ci-dessous.


Listez ce qui vous insupporte au plus haut point, ce qui a un impact sur votre état
émotionnel.

Choisissez vraiment ce qui vous hérisse le poil, de manière générale et ensuite, mettez à
part celles qui peuvent être activées lorsque vous tradez.

Le philosophe :

Le pessimisme, le défaitisme, l'auto-dévalorisation, les plaintes incessantes, les


exigences compliquées, l'arbitraire, le rituel social, le snobisme, les obligations, la
complexité, la prise de tête, les crises de nerfs, l'hystérie, la jalousie, les « histoires »,
les conflits, la souffrance physique, la maladie, le manque de recul, les régimes, le non-
plaisir.

Le novateur :

L'irrationalité, les affirmations gratuites, l'irresponsabilité, la frivolité, l'irréflexion, les


vues à court terme, l'amour-propre, l'image sociale, l'orgueil, la prétention, la
pédanterie, le faste, le solennel, l'irrespect de la liberté individuelle ou de la nature, le
refus de comprendre ou d'apprendre.

L’animateur :

La routine, l'immobilisme, la sédentarité, la sécurité, l'engagement, l'enfermement, les


endroits clos, les contraintes matérielles, le long terme, le sérieux, le moralisme, le
manque d'humour et de fantaisie, le conventionnel, la vie de bureau, la vie rangée, le
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mariage, l'infirmité, la privation de liberté, le planning, la programmation, la rigueur, la
préparation, la non-improvisation.

Le gestionnaire :

L'incertain, le risque, le désordre, la perte de contrôle, l'insécurité matérielle, le léger,


le fragile, le précaire, la location, les dépenses, les pertes, la pauvreté, la faillite,
l'insécurité physique, l'aventure, l'imprévoyance, l'imprévu, la mode, la frivolité
coûteuse, les erreurs, l'irréparable, le périssable, le gaspillage et la destruction des
objets (« ça peut toujours servir »), le nouveau, l'innovant, le futur, le présent (qui est
moins bien que le passé), les étrangers, la galanterie (perte de temps).

Le stratège :

Le laisser-aller, la vulgarité, la laideur (physique et morale), le manque d'hygiène, la


brutalité, l'inculture, l'absence de raffinement, la mesquinerie, les économies (de bout
de chandelle), les conflits, les cris, la trahison, l'irrespect de la dignité humaine, le
choquant, le mauvais goût, le démodé, le vieillot, le poussiéreux, la vieillesse, la
décrépitude, la déchéance, la provocation, la révolte, la haine, la marginalité.

Le compétiteur :

La faiblesse, la naïveté, la lâcheté, la mollesse, le flou, l'indécision, la passivité,


l'attentisme, la résignation, la dépression, la dépendance matérielle et plus encore
morale, l'infantilisme, la perte de temps, la soumission, la servilité, le conventionnel, le
manque d'originalité, le banal, le bas de gamme, les demi-mesures, la théorie sans
application (usine à gaz), la lenteur, la béatitude, l'optimisme irrationnel.

Le participatif :

La froideur affective, la solitude, l'abandon, les séparations, l'autonomie, les


déceptions, l'inhumain, les conflits, la violence, l'inconfort, le froid, la boue, les sports
violents, la politique, l'économie, la précision, la technologie, le virtuel, l'art
contemporain, la philosophie, la métaphysique, le solennel (qui intimide), le sérieux, la
science, l'expertise.

Le solidaire :

L'égoïsme, le nombrilisme, l'indifférence à la souffrance d'autrui, la non-assistance à


personne en danger (dans tous les sens du terme et partout dans le monde), l'intolérance,
la xénophobie, le corporatisme, le clanisme, l'amour-propre, la vanité, la prétention, la
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violence, la dominance, le pouvoir arbitraire, l'arrivisme, l'inutile, la frivolité, le luxe,
le matérialisme.

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut assez facilement en limiter l’impact, grâce à
l’exercice suivant qui s’appelle : « le pack aventure ».

Prenons un exemple au hasard et disons que je ne supporte pas l’irresponsabilité.


Lorsque je me trouve face à une personne irresponsable, j'ai envie de la frapper, de
m'enfuir ou de la raisonner parce que cela éveille en moi des émotions très fortement
négatives. La valeur opposée à l’irresponsabilité pourrait être la responsabilité.

Faites un tableau avec 4 colonnes :


-Première colonne : Quels sont les avantages à être responsable ?

On prend des bonnes décisions, on inspire confiance, on développe de l’assurance, on


apprend de ses erreurs, on profite de ses victoires, on est plus libre, plus en accord
avec soi, etc…

Seconde colonne : Quels sont les inconvénients à être irresponsables ?

On prend de mauvaises décisions, on inspire la méfiance, on se met en danger, on


n’apprend rien, on subit les choix des autres, etc…

Troisième colonne : Quels inconvénients y at-il à être responsable ?

L’entourage a tendance à se reposer sur nous, notre vie manque de légèreté, on se croit
supérieur aux autres, ça met de la pression, c’est fatigant, etc…

Et enfin, dernière colonne : Quels avantages y a-t-il à être irresponsable ?

Tout le monde nous aide, on est assisté, on n’a pas besoin de chercher des solutions, on
donne à ceux qui nous aiment le pouvoir de se sentir indispensables, etc…

Le but de cet exercice est de prendre le plus de recul possible sur ce qui nous énerve
afin de ne pas rentrer dans un schéma de réaction émotionnelle automatique au moment
où vous y êtes confrontés. Prendre du recul désamorce l’émotion et nous permet de
réfléchir avec plus d’amplitude, et ça vous sera grandement utile en trading lorsque
vous ferez des erreurs.
Les apprentissages négatifs entraînent des peurs, intolérances, préjugés, rigidités,
démotivations, voire des évitements. Ces éléments constituent autant d'obstacles à
l'action et au plaisir d'une part, à l'ouverture relationnelle et sociale, d'autre part. Les

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expériences négatives tendent donc à s'y figer à travers un mécanisme d'aversion,
d'appréhension ou encore d'évitement. Cette dimension négative définit des règles
rigides, des freins et blocages. Règles, freins et blocages s'érigent comme les
antivaleurs des valeurs représentatives des personnalités primaires.
Nous retrouvons donc, assez logiquement, des parallèles avec les personnalités
primaires précédemment esquissées, mais en miroir.

Les conflits internes


Tout comportement, même néfaste, est motivé par une intention positive. Lorsque vous
gérez mal une position, que vous cédez à la cupidité, à la peur ou à l’impatience en
trading ; même si vous perdez de l'argent, vous en tirez un bénéfice décalé. Cet exercice
vise à identifier le bénéfice que vous retirez d'un comportement contre-performant pour
le remplir autrement ou ailleurs.

Quelle intention positive se cache derrière ce comportement ?

Nous sommes tous pétris de conflits internes. Une partie de nous veut ceci, une autre
n'en veut pas et c'est une véritable guerre qui se déroule dans nos têtes. Que d’énergie,
de motivation et de temps perdus en guerre stériles ! Généralement, notre objectif
central est directement issu de notre personnalité. Toutefois, au cours de notre vie, nous
vivons des expériences douloureuses qui vont créer des résistances nouvelles,
décorrélées de ce que nous sommes profondément et de nos aspirations. Ces nouvelles
parties de nous ont pour unique but de nous protéger de nouvelles souffrances ou
vexations, et ne sont pas toujours cohérentes avec l'ensemble.

Réussir en trading demande que vous fassiez un maximum la paix en vous. Cela peut
passer par un dialogue interne entre les différentes parties de vous-même, qui
s’opposent :

En PNL, on appelle l'exercice suivant “Réconciliation des 2 parties” :


Identifiez un conflit interne:
« Je veux avoir un trading profitable, mais je laisse courir mes pertes et je coupe
rapidement mes gains »
Une partie de nous dit : « je veux… », une autre dit : « mais… »
Donner un physique et une personnalité aux 2 parties.

Ces 2 parties ont un corps, un visage, des habits, une voix. L’important est que ces 2
parties soient bien différentes. Ne prenez pas des physiques de personnes que vous
connaissez, car vous allez calquer des attitudes et des caractères extérieurs à votre

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conflit. Imaginez des personnes nouvelles.

Demander aux 2 parties quelles sont leurs intentions positives.

Que veulent ces parties ? Pourquoi existent-elles ? Quel est leur but positif envers
vous ?

Engager le dialogue entre les 2 parties.

Ce dialogue peut-être très long, mettez-le par écrit ou enregistrez-vous, et surtout, ne


vous bridez pas. Laissez parler votre inconscient et écoutez ce que ces parties ont à se
dire. Il n’y a rien de ridicule ou de déplacé, si une idée vient, c’est pour une bonne
raison, alors, pas d’autocensure, allez-y franchement, sans retenue, cet exercice, vous le
faites pour vous et rien que pour vous.

Continuez le dialogue tant qu’elles ne sont pas parvenues à un consensus

. Elles doivent tomber d’accord sur leur intention. Peu importe, si ça prend des heures,
des jours, continuez tant que la question n’est pas réglée.

Quelles sont les ressources des 2 parties, leur qualité, en quoi chacune sert votre projet
?

Faites la paix avec ces 2 parties qui sont toutes deux en vous. Acceptez-les telles
qu’elles sont, ne cherchez pas à en museler une au profit de l’autre, car elle finira par se
faire entendre. Elles doivent avoir le droit d’exister, de s’exprimer, mais elles doivent
toutes deux vous servir pour votre avenir.

Inhiber nos résistances n’est pas la bonne approche, à mon sens. Reconnaître nos
différentes parties nous donne la liberté de les faire s’exprimer et de vivre avec plus de
sérénité.

Biais directionnels
Nombre de traders sont plus à l'aise dans un sens plutôt qu'un autre, on appelle ceci les
biais : avoir un meilleur comportement et donc, de meilleures performances à la hausse
ou à la baisse. Comment sortir de certains automatismes pour aborder le marché avec
une vision plus pragmatique, plus rationnelle ?
Tout d'abord, une constatation technique : les marchés descendent plus vite qu'ils ne
montent. En short (sell), une position est donc plus nerveuse, touche plus vite un ordre
limit et laisse moins de temps au trader pour penser qu'en long (buy). Souvent, les
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personnes ont tendance à penser que les biais haussiers et baissiers sont d'ordre
idéologique : « Je préfère parier sur un marché à la hausse parce que c'est bien, c'est
moral. », mais ça ne tient pas et les véritables raisons sont souvent inconscientes.
Repartons donc de cet aspect technique : les marchés descendent plus vite qu'ils ne
montent. Ceci a des impacts à plusieurs niveaux cérébraux ou plusieurs niveaux de
conscience si vous préférez.
Imaginons notre conscience comme un bâtiment, avec un ascenseur et voyons ce qu'il
peut se passer aux différents étages :

Rez-de-chaussée : Le crocodile répond à la question : « Est-ce dangereux ? » Selon le


rapport que vous entretenez avec le temps, il peut réagir différemment. Certains vont
ressentir plus de stress lorsque la position dure, d’autres, au contraire vont avoir besoin
de plus de temps et ne vont pas aimer les mouvements rapides. Vous pourrez alors
développer même faiblement, un biais plutôt qu'un autre. Si vous observez que vous
avez un biais baissier ou haussier, posez-vous la question suivante :

Quel rapport instinctif j'entretiens avec le temps, l'urgence ?

Montons d'un étage dans notre conscience, et allons voir vers le mouton, l'instinct
grégaire.
Il joue un rôle décisif dans les biais et surtout l'axe « confiance dans le groupe ». Sans
rentrer dans la morale, car là n'est pas la question ; nous avons tendance à associer un
marché haussier à quelque chose de positif pour le groupe, et un marché baissier à
quelque chose de négatif.
Pour le bon fonctionnement du groupe, il faut des individus « intégrés », très confiants,
ouverts aux autres et des « méfiants », ce sont les guetteurs qui voient arriver la menace
pour le groupe.
Un marché baissier étant perçu comme une menace, les individus plutôt méfiants y
trouveraient une justification : « Évidemment il faut guetter, tu vois ? La menace existe !
» Et par opposition, un marché haussier serait plus adapte à un instinct grégaire «
intégré », car pour lui, la menace n'existe pas.

Encore une marche dans l'escalier de notre conscience pour aller voir vers nos
réactions automatiques, c'est le singe. Si vous avez, dès votre apprentissage, observé
une grosse différence de profitabilité entre les deux sens, vous allez développer la
croyance que vous gagnerez toujours plus dans ce sens. Au départ, si vous aviez plus de
facilité dans un sens pour une raison technique de marché, vous avez ancré
progressivement le biais. Même si vous avez changé de marché ou de stratégie entre-
temps et que le rapport de profitabilité a changé, vous gardez cette sensation d'être plus
à l'aise dans un sens alors qu'il n'y a plus aucune raison réelle. Là, ça peut devenir

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bloquant, car vous auriez développé la croyance que vous gagnez plus dans un sens, ce
qui a été vrai à une époque, mais qui ne l'est plus forcément aujourd'hui car votre
système a changé.
Et enfin, nous arrivons à notre pleine conscience, la baleine qui n'aura pas de biais,
mais pourra faire des choix stratégiques : « cette stratégie marche mieux dans un sens
que dans l'autre, pour preuve voici les statistiques sur un échantillonnage large » ; ici ;
on ne parle plus de biais, mais de choix stratégique pur.

Donc, comme vous pouvez le voir, les biais peuvent avoir plusieurs causes, et elles
restent plutôt inconscientes. Si vous avez un biais et qu'il est gênant pour votre travail,
il vous faut travailler à sortir des « étages décisionnels inférieurs » lorsque vous opérez
et sollicitez la baleine. Car on peut avoir des préférences inconscientes sans qu'elles
prennent forcément les décisions à un instant précis. C'est aussi pour ça qu'il faut
réduire son temps de travail en trading, avec la fatigue, nous avons plus tendance à
tomber dans les schémas automatiques du singe, du mouton ou du crocodile.

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Accepter l’échec
En perte latente, chaque zone cérébrale va réagir à sa manière, avec ses propres moyens
et selon sa fonction :
Le crocodile :

Anxieux et agité, il perçoit un danger et active le signal d’alarme via une réaction de
stress. La fuite engendre une coupure immédiate de la position, l’attaque pousse à
moyenner, l’inhibition attend, prostrée devant l’écran, espérant que ça passe. La
décision prise par le crocodile n'a rien de rationnel, il n'agit pas au mieux de la
situation, mais pour éliminer la sensation de danger.

Le mouton :

Selon son degré de dominance ou de soumission, le mouton peut envoyer des messages
diamétralement opposés. Si l'individu est plus dans la soumission, il va penser : « Je
suis nul, je n’ai rien compris, je n’y arriverai jamais, c’est de ma faute ». S'il est plus
dans la domination, il va dire : « De toute façon, c'est moi qui ai raison, le marché va se
retourner, c'est moi qui décide. » Autant dire qu’en situation de crise, ce type
d’information ne vous aide pas, car, une fois de plus, elle n'est que la résonance de vos
propres visions, et en aucun cas un reflet de la situation extérieure.

Le singe :

Il est pris au piège ! Ce n’est pas du tout ce qu’il avait prévu. Souvent, le singe va
chercher à légitimer la position : « Ce n’est pas normal, selon mes calculs, j’aurais dû
gagner de l’argent et pas en perdre ; ce n’est pas acceptable ! » Il se sent pris en faute,
et cherche à se justifier ! Le souci, c'est que l’heure n’est pas à la justification, mais à
l’action raisonnée et construite ! Et le singe, qui stocke nos acquis, n’est pas équipé
pour réfléchir avec innovation, pour analyser froidement des données. Il aime la routine
et tente de faire rentrer toutes les situations dans ce qu’il connaît déjà. Or, vous êtes
rentré en position avec un scénario préétabli, et le scénario ne se réalise pas, nous
sommes donc dans une situation complexe qui nécessite l’intervention d’un autre :

La baleine :

Sa réaction peut être : « Le scénario élaboré est invalidé, étudions les nouveaux
paramètres afin de réagir au mieux face à cette perte latente. » Elle est le mieux équipée
pour analyser et établir un plan d’action fiable, facilitant l’innovation, l’analyse et

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permettant de créer des solutions plus efficaces pour répondre à cette situation de crise.
Afin de bien réagir face à un échec probable, cela paraît donc très simple : faisons
appel à la baleine ! Les choses sont malheureusement plus compliquées, car ce sont
toujours les territoires les plus inférieurs qui crient le plus fort : si nous sommes
vraiment stressés, seul le crocodile décide et la baleine peut dire ce qu'elle veut, nous
ne l'entendrons pas.

Réactions corrosives à l’échec


La colère :

La colère est une réaction que l’on éprouve lorsqu’un événement extérieur nous
empêche d’assouvir un désir ou un besoin. Elle est la conséquence directe et primale
d’une frustration. La colère est orientée vers les causes de la perte et non vers la perte
elle-même.
Elle peut se décliner avec de nombreuses variantes. Irritation, fureur, rancune, dépit,
voici des exemples de la vaste gamme d’émotions que génère la colère. Ces émotions,
souvent perçues socialement comme négatives ont pourtant une utilité réelle, car la
colère engendre la mobilisation ; elle est vectrice d’action et de concentration sur
l’obstacle à notre besoin. Elle est créatrice d’une énergie forte, mais parfois aussi
dévastatrice, surtout quand la meilleure chose à faire… c’est de ne rien faire ! La colère
n’est pas mauvaise en soi, d’ailleurs, les émotions ne sont pas mauvaises en tant que
telles, car ce sont elles qui nous permettent d’interagir avec notre environnement de
manière appropriée. Ce qui peut être destructeur, c’est la manière dont la colère va
trouver son expression. Être en colère lorsqu’on a commis une erreur et qu’on porte la
responsabilité de la situation est plutôt sain et porteur d’amélioration. Ressentir la
colère après une perte n’est donc pas un frein en soi. Apprendre à la dépasser et utiliser
son énergie pour vous améliorer est la seule alternative sérieuse.

L’évitement :

L’évitement est une fuite face aux exigences que l’on peut avoir sur nos performances.
Ce qui nourrit l’évitement est la peur de se confronter à l’échec ou à la frustration, c’est
de l’ordre du déni. L’évitement ne cause que peu de dégâts immédiats, sauf que ce
comportement ne permet pas d’apprendre. Si vous êtes dans l’évitement après une
perte, vous souffrez peu. Votre mécanisme de protection est bien huilé et vous avancez
dans la vie sans vous sentir responsable et c’est justement là que le processus devient
pervers. Cette réaction vous protège de toute émotion fortement désagréable et donc,
elle vous protège aussi de la réussite. L’évitement empêche l’individu de se remettre en
question et de tirer parti de ses échecs. Ainsi, vous prenez le risque de répéter
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inlassablement les mêmes erreurs, sans en tirer enseignement, car vous aurez refusé de
payer le prix de cet enseignement. Apprendre, progresser, c’est surtout se remettre en
question et l’évitement vous prive de cette chance. En restant dans l’évitement, le trader
s’empêche définitivement de gagner et reste condamné à l’échec. C’est
incontestablement l’attitude la plus nocive que l’on puisse aborder en trading où la
remise en question est perpétuelle.

La culpabilité :

Vous vous sentez coupable quand votre acte ne correspond pas à vos valeurs. Vous vous
en voulez quand vous avez cédé à votre impulsivité, quand votre raisonnement s’est
avéré erroné, quand votre comportement vous a poussé vers l’échec. La culpabilité
sous-entend que vous aviez le choix d’agir différemment. C’est une émotion très riche et
une bonne base de travail, car elle est le point de rencontre de plusieurs émotions
motrices pour le trading : la colère, dont nous avons déjà brièvement parlé, la peur et la
tristesse. Toutefois, la culpabilité doit rapidement être dépassée et assumée. Oui, j’ai
fait une perte ! Oui, cette perte est imputable à mon comportement ! Non, je ne laisserai
pas cette perte saper les fondations de ce que je construis depuis si longtemps ! Il est
important, dans ce ressenti, de distinguer la responsabilisation (c’est-à-dire se
positionner comme le capitaine du navire, comme l’acteur principal de sa propre vie) et
l’autoflagellation qui ne mène à rien de bon pour vous.

La tristesse :

La tristesse est une émotion de base simple qui signifie : « J’ai perdu, je suis privée
d’une chose qui m’importe beaucoup. » On oppose classiquement la tristesse à la
colère, certaines personnalités combatives refusent la tristesse, considérée comme signe
de faiblesse et passent rapidement de la tristesse à la colère. À mon sens, dans le sujet
qui nous occupe, la tristesse n’a pas vraiment sa place et cette réaction est extrêmement
négative, car elle ne permet pas de changer le passé et elle ne permet pas non plus de
trouver l’impulsion pour améliorer le présent et l’avenir. La tristesse dans le trading est
un aveu de « game over », il est donc urgent d’en sortir. Se complaire dans les
conséquences de la perte n’apporte absolument rien de bon. C’est peut-être nécessaire
sur l’instant afin d’être en accord avec vous-même, mais souvenez-vous qu’il est urgent
de sortir de cette position.

L’abandon :

L’abandon est aussi un « game over », mais différent de la tristesse, car l’abandon peut
dans certains cas être bénéfique. Si les actions à mener pour réussir sont trop lourdes
pour vous, ici et maintenant ; la meilleure attitude est la fuite. Toutefois, c’est important
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que vous abandonniez en conscience et pour de bonnes raisons. Nul ne peut livrer tous
les combats en même temps, vous pouvez avoir besoin de vous retirer du champ de
bataille en toute objectivité. Ce choix n’est pas un aveu de faiblesse ou un échec si vous
abandonnez pour de bonnes raisons. Afin de savoir si vous baissez les bras justement,
vous devez vous détacher de l’émotionnel et observer la situation en toute objectivité,
et pour cela, vous avez besoin de distance.
Et voici justement une méthode qui devrait vous aider à prendre de la distance.

L’ancrage émotionnel
Avant de rentrer dans la mise en pratique, je voudrais revenir sur l’historique de la
notion d’ancrage émotionnel.
Le réflexe de Pavlov :

En 1889, Ivan Petrovitch Pavlov a fait une expérience à la base des travaux sur
l’ancrage. Il a opéré un chien pour poser dans sa bouche un indicateur de salivation.
Ensuite, avant chaque repas il faisait sonner une petite cloche. Il a fait ceci plusieurs
jours et rapidement, le chien a associé le bruit de la cloche à la pâtée imminente et dès
que la cloche sonnait, le chien salivait. Après, il faisait retentir la cloche sans le
nourrir, et la salivation était identique. Le chien réagissait donc physiquement à l’idée
de nourriture et non à la nourriture elle-même. Pavlov distingue 2 types de réflexes
innés et acquis, et montre par cette expérience que nous pouvons conditionner et donc
maîtriser nos réflexes acquis. Ces travaux, aujourd’hui désuets, car ils enfoncent une
porte ouverte étaient à l’époque révolutionnaires en terme de psychologie. On
commençait à comprendre que le corps réagit directement au psychique. Or, les
émotions sont avant tout corporelles.

La madeleine de Proust :

Cette anecdote où Proust décrit que dès qu’il mange une madeleine, il se sent aussi
joyeux que dans son enfance montre bien cette notion d’ancrage. On utilise un stimulus
externe pour changer notre état interne. Il y a sans doute des musiques, des odeurs, des
images qui vous renvoient à certains souvenirs et qui influencent votre humeur
immédiate. Le but de l’ancrage est d’utiliser ces réflexes acquis pour vous servir au
mieux dans votre vie et dans vos trades.

Notion d’ancrage en PNL :

De la même manière que vous avez appris à marcher, parler, trader, vous pouvez
apprendre à conditionner vos réactions et vos comportements, voilà ce qu'est la PNL

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(programmation neuro linguistique : apprentissage de votre cerveau, de votre système
nerveux, et de votre langage).
Vous ne réagissez pas à la situation proprement dite, mais à la vision que vous en avez.
Vos émotions sont donc directement liées à la vision que vous avez d'une situation. Le
but étant de donner une vision porteuse de performance. Le but de l'ancrage émotionnel
est d'apprendre à votre singe à réagir au mieux de vos intérêts.

Voici le processus à suivre :

Identifier l’état émotionnel le plus propice à la performance, que l’on appellera « état
désiré », car c’est celui qui vous permet de prendre les meilleures décisions pour vous.
Quand vous ressentez naturellement l’état désiré, ne le laissez pas partir comme ça !
Prenez-en conscience, réalisez que c’est cet état qui vous fait avancer, et tentez
d’entretenir sa présence à ce moment précis.
Choisissez un stimulus unique, précis et facile qui vous permettra d’ancrer en vous
l’état désiré. Le choix de l’ancre est primordial et nous y reviendrons un peu plus bas.
Dès que vous êtes dans le bon état émotionnel, utilisez votre ancre en toute conscience.
Vous êtes « sérieux, conforme et maîtrisé », faites un stop de quelques secondes pour
ancrer cet état, vous vous sentez bien et décontracté. Faites ceci le plus souvent
possible, en ayant conscience que vous gravez un état émotionnel en vous.
Le processus d’ancrage émotionnel est comme un GPS qui vous amène vers l’état
désiré. Quand vous manipulez l’ancre, vous rentrez une destination et votre corps,
connaissant le chemin parce qu’il s’y est rendu à maintes reprises, vous y amène en
pilotage automatique.
Une étape cruciale est le choix de l’ancre, cela va déterminer en grande partie la
réussite du processus. Le stimulus doit absolument être très spécifique, car il ne faut pas
que vous y ayez accès malgré vous (ex : un air de musique que vous pouvez entendre
n’importe où, n’importe quand). Il doit être pratique et accessible en permanence
lorsque vous tradez. En PNL, on va dire qu’il doit être choisi en accord avec la
dominance sensorielle.

Les dominances sensorielles

Chacun d’entre nous possède une dominance sensorielle, c’est le canal par lequel nous
allons appréhender les informations de notre environnement. Nous avons donc une
préférence visuelle, auditive ou kinesthésique. Nous ne choisissons pas ce
positionnement, il est instinctif, et nous prédispose à faire attention à certains types
d’information et à en éluder d’autres. Nos sens façonnent notre réalité, nos croyances et
construisent notre monde.

Connaître votre dominance sensorielle vous permettra de choisir une ancre adaptée à
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votre schéma mental et aura une plus grande efficacité sur la gestion de vos émotions.
Pour la connaître, je vous invite à faire le test ci-dessous :

1. Vous êtes en congé et il pleut :


A-Pour vous, la journée est «perdue» ;
B-Vous surveillez l'apparition de l'arc-en-ciel ; C- Vous aimez l'odeur de l'air et des
feuilles mouillées ; D- Vous écoutez le bruit de l'eau sur le toit.

2. Dans un grand magasin, vous êtes agacé par :

A- Les annonces et promotions que l'on fait au micro ; B- Le changement de rayon des
produits que vous achetez ; C- L'absence de vendeur ou de conseillère pour vous guider
;
D- L'augmentation des prix.

3. À la station libre-service :
A- Vous vous fiez au son du dispositif d'arrêt de la pompe ; B- Vous surveillez au
cadran la quantité et le prix ; C- Vous profitez de cette pause pour prendre une bouffée
d'air ;
D- Vous calculez votre consommation depuis le dernier plein.

4. En voiture, lorsque vous ne conduisez pas : A- Vous écoutez la radio ;


B- Vous en profitez pour regarder le paysage ; C- Vous êtes relaxé et détendu ;
D- Vous avez tendance à conduire à la place du chauffeur.

5. Un chien ou un chat réclame vos caresses : A- Vous ne comprenez pas trop ce qu'il
vous veut ; B- Vous le prenez dans vos bras sans aucune gêne ; C- Vous caressez
doucement sa fourrure ; D- Vous n'aimez pas trop ce contact.

6. Dans une foire, un cirque ou une exposition :


A- Le bruit des machines et des gens vous agresse ; B- La diversité et les couleurs des
étalages vous charment ; C- Vous vous mélangez à la foule qui se presse à un kiosque ;
D- Vous vous rappelez d'autres événements semblables.

7. Dans une salle de danse ou de spectacle :


A- Vous trouvez la musique trop bruyante ;
B- Vous observez surtout les effets de l'éclairage ; C- Vous sentez tout de suite s'il y a ou
non de l'ambiance ; D- Vous avez pris soin de réserver une table, bien sûr...

8. Au restaurant, vous appréciez tout d'abord : A- L'ambiance créée par la musique ; B-


La décoration de la salle à manger ; C- Le confort des chaises ;
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D- La variété et l'abondance du menu.

9. À votre réveil, vous remarquez :


A- La sonnerie de votre réveille-matin ;
B- La lumière du jour à travers la fenêtre ;
C- Qu'il vous faut quitter la chaleur de votre lit ; D- Vous anticipez ce que vous avez à
faire aujourd'hui.

10. Dans le métro, le train, l'avion ou l'autobus : A- Vous écoutez les conversations des
gens ; B- Vous observez les autres passagers ; C- Vous trouvez qu'il fait chaud ou froid ;
D- Vous êtes plongé dans vos pensées.

11. À l'intérieur d'une église, vous êtes frappé : A- Par la qualité du silence ;
B- Par la pénombre et la lueur des cierges et des vitraux ; C- Par l'odeur de la cire ou
de l'encens ;
D- Par rien de précis.

12. Vos voisins reviennent de voyage :


A- Vous pensez au bruit, qui va recommencer ; B- Vous trouvez qu'ils ont l'air reposés ;
C- Vous êtes bien content pour eux ;
D- Vous songez à vos prochaines vacances.

13. Sur la plage, votre attention est captée par : A- Le bruissement des vagues et les cris
des oiseaux ; B- La beauté du paysage et de l'environnement ; C- L'odeur de l'air et des
embruns ;
D- Vous analysez l'heure et l'à-propos de votre promenade.

14. Dans votre bain ou votre douche :


A- En paix, vous y chantez ou écoutez de la musique ; B- Vous rêvassez doucement ;
C- Vous aimez la douceur de l'eau chaude sur votre peau ; D- Vous savez exactement
pourquoi cela vous détend.

15. Vous achetez un vêtement :


A- Parce que sa valeur et son prix vous satisfont ; B- Parce que vous voyez qu'il vous
va bien dans la glace ; C- Parce que c'est le plus doux et le plus confortable ; D- Parce
qu'il vous paraît éminemment pratique.

Attribuez un point à chaque A, deux à chaque B, trois à chaque C et quatre points à


chaque D. Faites la somme. (Source : Isabelle David ID Com Int)
RESULTATS :
Si vous totalisez moins de 20 points vous êtes auditif :
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L’auditif est un analyste, il comprend vite et bien l’ensemble des facteurs concrets. Il a
une très bonne mémoire et enregistre ce qu’il entend, ce qui le pousse parfois à réfléchir
à haute voix. Il est plutôt introverti et analytique, c’est un déducteur habile et il sait
envisager des scénarios variés. Il prend des décisions avec difficulté, car il a besoin
d’une grande somme d’informations et analyse les conséquences à long terme. Il
optimise, il est fiable et ses décisions, souvent bonnes. L’auditif laisse peu de place à
l’émotion qu’il considère parfois comme une donnée secondaire, il refoule ces ressentis
désagréables et se coupe facilement de son monde interne, ce qui peut engendrer des
désordres relationnels.

Si vous avez entre 21 et 35 points: vous êtes visuel :

Le visuel reçoit l’information par l’extrapolation, il a une grande capacité d’abstraction


et « visualise » rapidement tout un processus. C’est un créatif inné. Il est extraverti,
sociable et manipule le langage avec aisance. Il mémorise par images. Il est équilibré et
sensé et prend des décisions rapides, sans toutefois toujours mesurer les conséquences
à long terme. Il est à l’aise dans l’improvisation et garde la tête froide devant
l’imprévu.

Entre 36 et 45 points: vous êtes kinesthésique :

Le kinesthésique reçoit les informations de par son ressenti et ses émotions, il est plutôt
centré sur lui-même et associe des souvenirs à des sensations. Il apprend par
l'expérience plutôt que par la théorie, il suit son feeling, est imprévisible.
Généralement, son point faible est la prise de décision, car il a plus facilement peur que
les autres des conséquences (je dis « généralement »), ce qui peut être douloureux, car
il donne aussi beaucoup d'importance à son bien-être matériel parfois freiné par le
manque de prise de décision. C'est un cercle vicieux, car ses besoins sont importants et
il est gêné pour les assouvir.
Un kinesthésique est plus en proie à la dépression ou à l'euphorie que la moyenne, il vit
des joies et des détresses intenses, a une vie émotionnelle très riche et a de grandes
ressources internes.

Maintenant que vous connaissez votre dominance sensorielle, il est temps de choisir une
ancre qui sera votre port d’attache émotionnel.

La dominance kinesthésique :
Une ancre kinesthésique est associée à un geste (claquer vos doigts, toucher votre
montre, etc…). C’est de loin la plus accessible des ancres, vous en conviendrez !
Toutefois, si ce n’est pas la plus adaptée pour vous, évitez de céder à la facilité. Veillez
aussi à ce que ce geste soit assez particulier et reconnaissable pour ne pas le faire par
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inadvertance. Avec ce geste, votre cerveau mémorise l’état désiré, par exemple le
positionnement d'Apter : sérieux, maîtrisé, conforme.

La dominance visuelle :
Une ancre visuelle peut être associée à une image interne, à une scène ou à un souvenir.
Une fois de plus, veillez à ce que cette image ne soit pas galvaudée par trop
d’utilisations variées. Une ancre visuelle peut aussi être un objet que vous auriez choisi
pour ce but unique. C’est le principe du doudou des enfants, vous faites appel à cet
objet, qui peut être sur votre bureau dès que vos émotions s’emballent et que vous
cherchez à retrouver votre calme.

La dominance auditive :
Une ancre auditive est associée à un son. Ce qui porte le moins à confusion serait un
mot que vous créez rien que pour cela et qui n’existe nulle part ailleurs. Je déconseille
une musique que vous pouvez entendre à votre insu et qui viendrait troubler votre
ancrage à terme. Je conseille, dans un premier temps de le dire à haute voix.

Pour les plus audacieux, vous pouvez développer dans un même temps le principe de
l’ancre spatiale. Ainsi, vous pouvez choisir d’associer votre bureau à une émotion de
calme et de maîtrise de vous-même. Je tiens cependant à préciser que cette ancre, bien
qu’elle soit la plus efficace pour les traders est aussi la plus ardue à mémoriser, car
vous êtes amené à ressentir des émotions très variées devant votre station et cela
implique donc une maîtrise sur de longues plages de temps. Le succès de votre
démarche ne dépendra que de vous, lorsque vous êtes dans l’état désiré, pensez à
l’ancrer en vous et à alimenter cet état.

Si d’habitude vous réagissez à une perte avec colère par exemple, cherchez à ancrer le
calme. Choisissez un moment de la journée où vous êtes parfaitement détendu, utilisez
votre ancre et entretenez votre état immédiat par des images ou des souvenirs qui
entretiennent votre calme et dès que cet état commence à disparaître, passez à autre
chose et oubliez votre ancre, vous y reviendrez dès que le moment s’y prêtera.

Programmation mentale : exemple des sportifs

Quand vous maîtriserez le principe de l’ancrage, vous aurez appris à votre cerveau à
avoir une prise directe sur vos émotions, et cette maîtrise vous ouvrira bien des portes.
Apprendre à gérer vos émotions vous apporte en effet bien plus qu’une maîtrise
émotionnelle, cela vous donne la clé de contact de votre moteur intérieur. Cela vous
permet de visualiser tout ce que vous voulez, de le ressentir et donc, cela vous aide à le
rendre réalité.
Je prends un exemple de la vie de tous les jours. Vous êtes à Paris, au mois de février, il
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fait gris, vous regardez par la fenêtre et vous êtes aigri par le froid, la grisaille, les
jours trop courts. Vous avez le choix d’en rester là et de passer une journée morose ou
vous pouvez aller au-delà. Donc, vous êtes morose, mais vous décidez que cela ne vous
avance à rien et qu’il est mieux pour vous de dépasser ça. Alors vous pensez à une
plage tropicale, au soleil tiède qui vous chauffe, au petit vent marin qui porte des
odeurs de mer et de fruits mûrs, à la lumière exotique et bleutée, vous entendez le bruit
des vagues qui viennent se poser délicatement sur la plage déserte. Vous y êtes ? Cette
vision va-t-elle à votre avis ajouter à votre désarroi ou vous booster ? Maintenant,
dépassons le simple fait de se sentir bien dans l’instant. Votre cerveau ayant
mécaniquement compris que cette vision vous fait du bien va tenter de vous donner les
moyens de la rendre réalité. Sans vous en rendre compte, votre cerveau va établir un
plan inconscient pour vous amener physiquement et réellement sur cette plage.
Par quoi va se traduire ce conditionnement inconscient ? Vous savez déjà que pour
partir à l’autre bout du monde, vous avez besoin de temps et d’argent. Vos actions seront
donc automatiquement mobilisées vers cet objectif et vous aurez tendance
instinctivement à prendre les décisions nécessaires pour y parvenir.
Gardons notre exemple, si vous en restez au constat du « Il fait mauvais, froid, j’en ai
assez ! », tous vos choix vont tenter de vous donner raison ! Vos actions seront tournées
vers la morosité. Si vous dépassez le simple constat et que vous vous voyez sur une
plage paradisiaque, toutes vos actions seront mobilisées vers cette image. Il est donc
crucial de se conditionner pour la réussite et non l’échec. Si vous avez peur de l’échec
et que vous inscrivez ce constat en vous (comme la grisaille), toutes vos actions
tenteront de vous prouver que vous aviez raison d’avoir peur. Et souvenez-vous que la
peur n’exclue pas le danger. Avoir conscience des risques est une chose, c’est du
domaine du constat. Sublimer votre état émotionnel pour dépasser ce constat vous
permettra de vous éloigner de cette peur.

Garder la tête froide en toute situation de trading


J'ai pu observer une forte aversion à ne pas obtenir le résultat souhaité chez les traders.
Soyons clairs, tout le monde aime obtenir des succès et chacun réagit avec plus ou
moins de frustration face à un échec.
Si généralement le besoin de bons résultats n'est pas un frein dans leur obtention, en
trading, ce besoin est véritablement bloquant, tant il nous investit émotionnellement
dans la position, développant une sympathie et un espoir qui n'a pas lieu d'être.
Pour garder la tête froide, il vous faut décaler votre vision du résultat :
Un bon résultat, c'est le respect d'un système qui marche à long terme, et un mauvais
résultat, c'est une sortie de ce système. Avec cette vision, vous pensez « moyens » et non
« fin ».
Puisque la fin ne dépend pas de vous sur un trade ou sur une journée, vous ne pouvez
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agir que sur vos moyens. Le résultat final ne devient alors qu'une formalité !

Concrètement, comment faire évoluer votre vision pour privilégier les moyens ?
J'ai respecté mon système et j’ai fait un gain, j'ancre la sensation de plaisir :

Le but est que votre inconscient associe immédiatement cette attitude à quelque chose
de plaisant, d'agréable, pour que, peu à peu, cela devienne une habitude forte.
Faire quelque chose de plaisant, créer un rapport automatique de cause à effet, pour que
peu à peu, vous associiez inconsciemment le respect du système à du plaisir.

Cela peut passer par différentes approches : L'ancrage émotionnel dont j'ai parlé plus
haut. Les récompenses automatiques : mettre en place un processus de récompense
simple : j'ai respecté mon système, je m'offre un moment de plaisir.
La gratitude envers soi : je me félicite, je me remercie d'avoir eu la bonne attitude, les
bons réflexes, je suis fier de moi. L'inconscient doit adhérer à cette vision : respecter
mon système me fait du bien.

Je n'ai pas respecté mon système et j'ai fait un gain :

Au même titre que vous vous récompensez d'avoir respecté votre système, punissez-
vous lorsque vous ne l'avez pas fait ! Faites quelque chose d'ennuyeux. Nous avons tous
des obligations, des choses que l'on est obligé de faire et qui nous ennuie, profitez de ce
moment-là pour les faire ! Le but est d'associer ce comportement à quelque chose de
très négatif pour vous.

À quoi me suis-je exposé avec ce


comportement ?
Quelle issue financière puis-je
raisonnablement envisager si je garde ce
comportement ?
Quel était mon ressenti pendant le trade ?
L'issue aurait-elle pu être différente ?
Qu'est-ce que je cherchais en sortant de mon système ?
Mon système est-il adapté à ma psychologie ?

J'ai respecté mon système et j'ai fait une perte, j'accepte la perte :

Cette perte vient-elle remettre en cause ma réussite globale ?


En quoi le respect de mon système m'a-t-il protégé d'une perte plus grande encore ?
Est-ce que j'accepte cette perte ? Est-elle normale dans mon processus de travail ?
Pourquoi suis-je fier de cette perte ? Suis-je à nouveau apte à respecter mon système
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?
Qu'est-ce que cette perte m'apporte de positif ?

Je n'ai pas respecté mon système et j'ai fait une perte :

Soyez tendre avec vous-même et évitez de vous saborder. À ce moment-là, on a


tendance à se dévaloriser, du type « Je suis nul, je me déteste. »
Or, est-ce que vous voulez du bien à quelqu'un que vous détestez ?
Vous avez fait une erreur et on en fait tous, tentez de prendre le contrepied de l’auto-
dévalorisation parce que ça ne sert à rien ! Être en colère contre vous-même ne vous
apporte aucune solution, détruit l'estime que vous avez de vousmême et vous pousse
encore à la faute.

En quoi cette perte est-elle bonne pour moi et mon avenir?


Qu'est-ce que cette perte m'apprend? Comment aurais-je pu éviter cette perte? Quel
comportement vais-je adopter à l'avenir pour ne pas vivre à nouveau cette situation?

Quel est le bénéfice caché d'une sortie de système?

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Rester humble et accepter de se remettre
en question
Ne pas présumer de sa compétence
Comme nous pouvons nous sentir forts lorsque nous gagnons ! Tel Léonardo di Caprio
sur la proue du Titanic, l'envie peut nous prendre de crier, galvanisés par la gloire : « Je
suis le roi du monde ! » Les cheveux au vent, le regard perdu dans le lointain, l'avenir
nous appartient. Mais lorsque nous avons cette sensation enivrante de pouvoir et de
maîtrise, nous sommes plus que jamais en danger, et généralement, les marchés ne
mettent pas longtemps à nous ramener à notre juste place. Quelle est-elle d'ailleurs,
cette juste place ? Nous ne maîtrisons rien et le meilleur d'entre nous n'a pas la moindre
idée de ce que le marché va faire. J'ai bien un mot pour décrire ce que nous sommes
face aux marchés, mais il manque cruellement de retenue, de correction et de politesse ;
je vais donc m'abstenir, car cet ouvrage est tout de même voué à passer à la postérité et
à traverser les siècles, n'est-ce pas ?

Trêve de bavardage ! Lorsque nous faisons un gain ou une série de gains, la tentation est
grande de se croire meilleurs que nous ne le sommes réellement, c'est humain, mais
dangereux.

Au-delà du business et de l’argent, de la passion et de l’amusement ; les marchés


financiers peuvent être le lieu où l’on vient se prouver à nous-mêmes que l’on existe et
que nous avons une grande valeur. Et cette recherche peut vite coûter très cher : hyper-
investissement dans le travail au détriment de tout le reste, refus de se tromper,
approche de risque démentielle… La taille de l’ego multiplie les pièges : exposition
trop importante, politique de risque inadaptée, réflexe d’attaque, voici quelques
exemples des conséquences de ce besoin impérieux d’être dans tout notre « grandiosité
».

Lorsque nous gagnons, nous devons donc travailler à garder la tête froide ; et mon
premier conseil est de vous rattacher à des faits, et non des sentiments avec une
question centrale :

Suis-je compétent ?

Maîtrisez-vous votre outil (plateforme), avez-vous confiance dans votre stratégie, avez-
vous une politique de risque capable de gagner ? Bref, êtes-vous en possession d'un
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système de trading efficient ou venez-vous de faire des gains par hasard ? Si vous
pensez pouvoir obtenir des résultats exceptionnels sur la durée avec une compétence
infime, vous vous trompez, et vous devez vite prendre conscience de ce qu'il vous
manque.

Il existe différents stades dans la compétence :


Inconsciemment incompétent ? Je ne sais pas que je ne sais pas
Consciemment incompétent ? Je sais que je ne sais pas
Consciemment compétent ? Je sais que je sais Inconsciemment compétent ? Je sais
tellement bien que j’ai oublié que je sais

La question mérite qu’on s’y attarde dans le cadre qui nous occupe. Lorsqu’on débute
en trading, tout un chacun sait qu’il doit beaucoup apprendre, mais ignore totalement
quoi ; il est dans la première phase. Ce padawan des marchés va donc s’informer, lire
des livres, participer à des formations, relire des livres, échanger sur des forums, bref,
il va évaluer ce qu’il doit apprendre pour devenir trader, il n’a pas encore la
compétence nécessaire, mais il a une vision d’ensemble sur les points qu’il va devoir
approfondir, il passe donc en phase 2, il sait qu’il ne sait pas. Notre nouveau trader est
à présent formé, il a une stratégie fiable, un bon money management, il a pris le temps
nécessaire pour se tester en mode démo, il a fait des back test, il est prêt pour aller en
découdre, il rentre donc sur les marchés, car il est en phase 3, il sait qu’il sait. À mon
sens, la grande difficulté est de passer de la phase 3 à la phase 4, c’est-à-dire d’intégrer
en soi la compétence tellement profondément qu’elle devient un réflexe, un instinct, que
votre compétence fasse tellement partie de vous que vous n’en avez même plus
conscience.

Dans tous les secteurs d’activité, dans tous les domaines de vie, les meilleurs que j’ai
rencontrés n’avaient pas conscience de leur immense compétence. Évidemment, ils se
souvenaient avoir longtemps appris et travaillé, ils n’ont pas oublié qu’ils se sont donné
du mal ; ils savent être vigilants et persévérants sur les différentes étapes pour parvenir
à l’excellence, mais ont généralement oublié ces étapes, car seule la compétence
présente compte. Pour eux, c’est une évidence, c’est simple.

Je veux dire à ceux qui n’ont encore jamais tradé ou qui viennent de commencer que
tous, nous sommes passés par le premier stade, personne ne naît bon trader, certains le
sont devenus. L’humilité de reconnaître ses failles est un des impératifs nécessaires à la
mise en place d’une pratique sereine, équilibrée et performante. Nul n’est infaillible, et
nous faisons tous des pertes.

Nous avons tous besoin de sentir que l'on a de la valeur, et nous pouvons être tentés de
prouver notre valeur personnelle avec nos performances de trading, et ceci est un
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véritable piège, car le résultat immédiat de vos trades n'est pas « juste ». Ce que vous
exposez sur les marchés financiers, c’est une somme d’argent, définie à l’avance, une
somme que vous êtes en capacité de perdre et qui ne viendra pas transformer votre vie.
Parfois, vous aurez fait du bon travail et vous finirez la journée en perte, parfois, vous
aurez joué à la roulette russe, et par hasard, vous aurez gagné : il n'y a rien de juste à
court terme.

Don’t be a hero !
Paul Tudor Jones est une légende vivante du monde de la finance. Il obtient son diplôme
de premier cycle spécialisé en économie en 1976, parallèlement il est champion de
boxe mimoyen. La pratique à haute dose de ce sport de combat lui permet de
développer un mental basé sur la performance, la remise en question et le travail. Juste
après son diplôme, il commence à travailler sur les planchers commerciaux et devient
courtier. Après quelques années il retourne à la Harvard Business School. C’est ensuite
qu’il rencontre son mentor Eli Tullis avec qui il apprend les rudiments du métier. Cette
même année il fonde un fonds de gestion d’actifs.

C’est lors du lundi noir de 1987 qu’il se démarque réellement grâce à des positions
courtes et bien calculées. Initiateur des stratégies « Globals macro » qui parient sur
l’évolution de l’ensemble des marchés, il gère aujourd’hui tout un consortium de fonds.

Philanthrope, il est le créateur de la fondation Robin Wood qui distribue chaque année
des millions de dollars pour la réhabilitation des quartiers pauvres de New York.

Paul Tudor Jones est un fervent pratiquant de l’analyse technique : il évalue


régulièrement ses positions, n’est absolument pas fidèle et n’a aucun affect sur les choix
qu’il fait.

Il gère à ce jour plus de 3 milliards de dollars d’actifs et ne travaille que des opérations
à court terme.

Qu’est-ce que le parcours de Tudor Jones nous apprend aujourd’hui ?


Il y a trois points principaux sur lesquels je souhaite revenir :

Équilibre et routine :

Il a privilégié la réussite de sa famille malgré le chant des sirènes du monde de la


finance new-yorkaise dans les années 1980. Marié depuis plusieurs décennies à la
même femme avec qui il a quatre enfants, il s’est construit une vie stable et routinière
afin de privilégier l’équilibre émotionnel et psychologique dont il a besoin pour gérer
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de grandes de sommes d’argent. À la même époque que « le Loup de Wall Street » qui
vit dans l’excès et la démesure, Tudor Jones montre tout l’intérêt d’avoir des bases
personnelles solides pour l’accompagner dans sa réussite. Cet attrait pour la routine ne
l’empêche cependant pas de changer rapidement ses positions et ne l’enferme pas dans
des idées préconçues qui pourraient lui desservir dans sa gestion d’actifs.

La question de la routine doit être abordée avec une certaine nuance, tant sa recherche
peut à la fois être porteuse ou réductrice.

Résistance au changement : Accentuation du stress !

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, nous sommes en permanence en relation avec
des individus, un environnement et cette interaction peut être gérée au quotidien avec
une approche adaptative (la baleine), ou au contraire avec rigidité (le singe). Chercher
à créer une vie routinière, dans sa globalité, avec ce que cela implique de refus des
événements extérieurs peut alors générer du stress. Nous ne sommes en mesure de
contrôler que la partie qui nous incombe. Accepter que des personnes ou des
événements extérieurs puissent venir chambouler notre quotidien est donc indispensable
dans la gestion de stress. Une trop grande rigidité est inopérante et dans notre trading
tout comme dans notre vie, nous devons nous adapter.

Refus des apports extérieurs : Pertes d’opportunités.

La rigidité de la routine stricte, c’est comme des œillères sur un bourrin ! Refuser de
changer parfois sa routine nous ferme des portes, nous empêche de trouver des solutions
nouvelles face aux difficultés, bloque notre potentiel. Ainsi, nous ne sommes plus aptes
à reconnaître et à profiter des belles opportunités que la vie nous envoie. La limite est
fine, je le reconnais ! Être à la fois ouvert et concentré n’est pas toujours chose aisée et
cet équilibre précaire est en constante évolution.

Afin d’avoir une certaine solidité, et une ouverture porteuse, il faut savoir où l’on va
(cf. chapitre sur les motivations). Trop d’ouverture et de perméabilité à
l’environnement nous exposent à vivre telles des girouettes, portées dans le vent. Mettre
en place une routine porteuse est indispensable pour avancer avec régularité et
travailler efficacement. Notre routine est un socle de certitudes stable et solide dans la
tempête. Elle est donc une alliée de taille, à condition que nous l’ayons choisie «
paramétrée » en accord avec notre objectif. Tout est question d’équilibre, j’y reviens :
équilibre entre rigidité et ouverture au monde, équilibre entre les ressources et
l’objectif, équilibre entre le besoin de stabilité de l’individu et l’instabilité de nos vies
ou des marchés. La manière de nous créer une routine aidante, revient donc à la
question de notre place, claire et fondamentale dans nos projets, dans nos relations,
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bref, notre place dans le monde.

Pour vous créer une routine, vous devrez la penser sous différents aspects et les bonnes
vieilles questions de « Où ? Quand ? Comment ? » peuvent vous servir de plan de base
pour penser votre trading de manière concrète et pratique.

Humilité :

Paul Tudor Jones réévalue régulièrement ses positions, il sait changer d’avis lorsque le
besoin s’en fait sentir, ne joue pas au héros face au marché. Il a donc décidé de
s’adapter à un environnement au lieu de chercher en vain à le maîtriser. À mon sens,
c’est une leçon primordiale pour chaque trader. La prise de conscience que ce n’est pas
le trading qui fait le marché, mais le marché qui fait le trading, est une base
fondamentale à toute réussite. Analyser les marchés, adapter sa stratégie, respecter sa
politique de risque, tant d’action qui lui ont permis de garder pendant des décennies des
performances régulières, positives, et maîtrisées.

La pratique d’un sport de combat à haut niveau durant son jeune âge n’est pas absente
de l’équation. La boxe lui a appris qu’une victoire ne se gagne pas sans peine, qu’il faut
s’attacher aux moyens et non aux résultats.

Souvent, la difficulté de couper une position perdante tient plus du refus de s'être
trompé que de la perte financière en elle-même. Le manque d'humilité pousse alors le
trader à se dire ce genre de choses : « Mon analyse est forcément bonne, je sais que le
marché va se retourner, je n'ai pas pu me tromper à ce point ! » Avec cet état d'esprit, ce
qui tient le trader attaché à sa position, c'est son besoin d'avoir raison et non le refus de
la perte financière.

Le doute est une arme !


Il y a deux formes de doute, un constructif, l’autre destructeur. Le constructif est le doute
« méthodique », il est rationnel et vous donne la possibilité de vous remettre en
question, d’affiner votre stratégie ou de changer d’attitude face à des échecs réitérés.
Pour le reconnaître, c’est simple ; c’est quand tous vos résultats vous montrent que vous
avez tort et que, rationnellement, il faut changer quelque chose. Le second, destructeur,
est le doute irrationnel qui vous empêche de décider et d’agir, cette petite phrase qui dit
: « Et si.... » à tort et à travers et à qui nous aimerions parfois tordre le cou !

Pour vous débarrasser des doutes irrationnels, vous devrez passer par différentes
étapes :

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La prise d’information, c’est ce que vous faites en ce moment. Vous lisez un livre sur le
mental du trader. Vous avez donc décidé de prendre des informations sur le sujet.

Développer votre perception après un travail d’analyse afin de développer l’intuition.


Vous allez appliquer votre stratégie, et vous allez peu à peu mémoriser des figures et
emmagasiner une base de données visuelle qui va affiner votre instinct, et vos intuitions.
L’intuition est une petite voix intérieure et inconsciente qui « sait » alors que notre
conscience « ignore ». Elle trouve sa source dans tout un cheminement cérébral, se
nourrit de perceptions sensorielles et internes. Sensorielles, car notre « œil » de trader
se fait peu à peu, à force de travail. Sans en prendre conscience, chaque jour, nous
enregistrons des figures, des scénarios, les conséquences de nos actes ; et forgeons avec
le temps nos certitudes aidantes ou limitantes dans nos prises de décisions. Internes, car
les informations que nous recevons éveillent en nous des émotions, plus ou moins fortes
qui sont autant d’indicateurs précieux.

Les connaissances accumulées vont vous permettre d’appliquer votre méthode


strictement et rigoureusement, vous allez peu à peu pouvoir écouter votre intuition qui
va rechercher les situations conformes à la méthode qui vous paie.

Vous pourrez être plus à l’écoute de votre température émotionnelle avant de prendre
une position et si vous sentez que votre capital émotionnel est limité, vous ne traderez
pas.

Le doute irrationnel peut provenir de deux canaux : interne et externe. Interne à cause du
manque de confiance dans votre système ou dans votre capacité à l'appliquer, et externe
par tout notre environnement, plus ou moins direct. Pour limiter l'impact du doute qui
vient de l'extérieur, je vous propose un rapport maîtrisé à l'information afin de
développer votre opinion personnelle (qui je vous le rappelle est un des six états
d'esprit qui permettent de diminuer le niveau de stress) :

Eviter des médias généralistes, vous savez déjà sûrement qu’ils servent ce qu’on leur
demande, rien de plus, rien de moins, ils font du business, c’est la question de l’offre et
de la demande dans un marché concurrentiel, et ce qui se vend bien, ce sont les vérités
toutes faites, sans analyse et sans nuance, donc, il faut les bannir de votre vie.

Informez-vous via des documents spécialisés, géopolitiques, économiques, des analyses


contradictoires, des thèses parfois… Les sources peuvent être variées, mais prenez
l’habitude de chercher l’info chez celui qui peut vous donner la meilleure dans son
domaine.

Prenez connaissance de différents points de vue, la vérité pure et simple, n’existe pas,
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pas plus dans la vie de tous les jours que dans le trading, apprenez à accepter des points
de vue contraires.

Exercez votre esprit critique : au vu des informations collectées, que vous dicte votre
instinct ?

Développer votre opinion personnelle vous donnera énormément d'avantages : un


meilleur esprit critique et des analyses plus pertinentes, une certaine indépendance face
aux phénomènes de foule ou aux comportements moutonniers, une prise de recul sur vos
propres réflexes, une responsabilité réelle sur vos choix et vos actions.

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Accepter l'enjeu est le prix de la réussite
La honte
La honte est une des émotions les plus désagréables que je connaisse ; elle nous dit, de
sa sale petite voix de fouine : « Tu n’es pas assez bon. » ou « Pour qui tu te prends ?! »
La honte nous inspire le sentiment de ne pas mériter, d’être petits et minables. La honte
nous inspire le mépris de nous-mêmes et des autres, pompe notre énergie, notre
créativité et notre ardeur aux combats de la vie.

Elle est le terreau fertile de la détresse, de la colère, et de la solitude. Jung disait : « La


honte est le marécage de l’âme. » et pourtant, il nous faut bien l’arpenter, ce marécage !
Enfiler nos bottes, prendre nos bâtons, et avancer vaille que vaille. Souvent, l’individu
tente de fuir tout ce qui lui est pénible avec toute sorte de dérivatifs. Je ne vois, je
n’entends, je ne dis rien ; j’attends que ça passe. Et pour attendre aussi bien que
possible dans ce marasme moral, on s’occupe : shopping, fêtes avec les amis,
nourriture, alcool ou antidépresseur, actions frénétiques… les moyens sont multiples,
mais tendent tous à un seul but : ne pas entendre la honte qui sommeille en nous ;
regarder ailleurs que dans la boue où nos bottes s’enfoncent.

Et pourtant, reconnaître et accepter la honte est une source formidable de force et de


progrès. Car le refus de la honte exclut la possibilité de vulnérabilité.

Mais pour être sans réserve dans l’amour que l’on a envers nous-mêmes, pour avoir
confiance en notre propre valeur, nous devons avoir le courage d’être imparfaits et
d’accepter nos vulnérabilités pour ce qu’elles sont. Faire le deuil de la perfection, ou
de la force inconditionnelle ; accepter d’être faillible et limité est une nécessité pour
avancer.

Quoi que vous entrepreniez, quoique vous choisissiez dans votre vie ; vous n’aurez
jamais aucune garantie de réussite. Créer, être en action, choisir ; c’est prendre le
risque d’échouer ; cela nous rend vulnérables, mais accepter cette vérité universelle
nous donne l’opportunité de mettre notre énergie, notre intelligence et nos actions dans
la création, dans l’innovation et dans le changement.

Inutile de lutter contre la réalité ; la honte et la possibilité de l’échec sont inévitables,


alors nous n’avons que deux alternatives, soit nous utilisons notre énergie pour
conserver des illusions dérisoires, soit nous acceptons ce que nous sommes, et
cherchons à faire au mieux avec. Reconnaître cette vulnérabilité face à l’existence de
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manière globale nous allège, et nous offre la possibilité de nous armer plus
efficacement. Arrêter de combattre des chimères pour nous focaliser sur la construction,
voilà le cadeau de la reconnaissance de la honte.

Theodore Roosevelt a très bien imagé cette idée :

« Ce n’est pas la critique qui est digne d’estime ni celui qui montre comment
l’homme fort a trébuché ou comment l’homme d’action aurait pu mieux faire. Tout le
mérite appartient à celui qui descend vraiment dans l’arène, dont le visage est
couvert de sueur, de poussière et de sang, qui se bat vaillamment, qui se trompe, qui
échoue encore et encore – car il n’y a pas d’effort sans erreur et échec – mais qui fait
son maximum pour progresser, qui est très enthousiaste, qui se consacre à une noble
cause, qui au mieux connaîtra in fine le triomphe d’une grande réalisation et qui, s’il
échoue après avoir tout osé, saura que sa place n’a jamais été parmi les âmes froides
et timorées qui ne connaissent ni la victoire ni l’échec. »

Pour réussir dans n’importe laquelle de nos entreprises, nous devons faire le deuil de la
toute-puissance. Travailler en toute humilité et faire de son mieux, en sachant que ce ne
sera peutêtre pas suffisant demande du courage. Lorsque vous entrez en position sur les
marchés financiers, vous êtes vulnérables, vous êtes exposés à des sanctions
douloureuses, c’est ainsi ! La honte est omniprésente en trading ; et l’antidote à la honte,
c’est l’acceptation d’être vulnérable.

Y parvenir demande beaucoup d’humilité, et de lâcher-prise. Embrasser notre faiblesse,


nos défauts et nos valeurs honteuses n’est pas chose aisée. En trading, le rapport à
l’argent en est un pilier : « Je ne crée rien, ce que je gagne, un autre le perd. » Cette
vision, certes simpliste est une réalité, dérangeante, inacceptable : honteuse !

Combien d’entre vous se sabordent à cause de la honte de gagner ? Combien d’entre


vous sont déchirés entre l’objectif avoué et imposé par l’ensemble du système de valeur
(besoin de liberté, d’autonomie, etc..), et la honte de spéculer ? « Méchants
spéculateurs ! Vampires des entreprises ! Voleurs des ressources de la planète ! » Nous
voulons tous être des gens bien, et beaucoup de traders en comptes propres ressentent la
honte de spéculer.

Comment réussir à gagner si au fond de vous, une petite voix sournoise vous répète que
vous ne le méritez pas, que ce que vous faites est mal et mauvais ? Nous devons tous
régler notre rapport avec la honte de spéculer sur les marchés, sans quoi cette honte
sera le principal frein à votre réussite.

Le prix de la réussite
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La réussite ne vient pas d’elle-même, vous devrez aller la chercher, où qu’elle soit, et
cette recherche demande souvent de faire des sacrifices. Alors, quels sont les petits et
gros sacrifices que méritent votre projet et votre ascension vers les sommets ? Cette
question, on se la pose rarement lorsqu’on se lance, que ce soit en trading ou dans autre
chose, car cette question fait mal ; et c’est bien pour cela qu’elle est tellement cruciale.

Combien d’entrepreneurs ai-je entendus regretter d’avoir sacrifié leur mariage et la


stabilité de leur famille pour leur entreprise ! Mais ces regrets sont souvent malhonnêtes
et je pèse mes mots, car si vous avez un grand rêve et un vrai projet qui tient la route et
que votre conjoint vous dit de ne pas le faire pour respecter l’équilibre conjugal, je ne
donne pas cher de la relation les années suivantes !

Par contre, si vous savez exactement ce que vous êtes prêts à risquer avant et pendant
l’aventure, vous ferez d’autant plus attention à ne pas malmener ce qui a de la valeur
pour vous, et vous ne vous encombrerez pas avec le superflu.

Qui n’a jamais participé à un dîner ou à une fête sans en avoir envie, mais juste parce
que ça ne se fait pas de décommander ? C’est un exemple parmi tant d’autres… Le
trading nous demande énormément de ressources, et cette énergie, nous ne la mettons
pas ailleurs, alors, posez-vous la question :

Quel est mon objectif et que suis-je prêt à perdre pour l’obtenir ?

Mes cinq semaines de vacances annuelles et mes soirées télé ? Mes amis ? Ma famille ?
Mon âme ? Pour réponse, vous aurez sûrement tendance à minimiser ce que vous êtes
prêt à perdre, en effet, vous avouer à vousmême ouvertement que vous êtes prêt à mettre
votre famille, votre intégrité, votre santé, votre vie sur la table n’est pas évident.

Nous voulons tous être des gens bien, des parents aimants, des amis fidèles, des
partenaires honnêtes. On ne se dit pas souvent : « Pour parvenir au succès, je suis prêt à
délaisser ma famille et à voler ma mère ! » Et pourtant, un individu peut aller jusqu'à
des extrêmes sans l'avoir accepté réellement. Il est pris dans un engrenage, dans une
escalade d'engagements qui va peu à peu alourdir l'addition. Ne faites pas cette erreur,
sachez dès à présent, aussi pénible cela soit-il, ce que vous sacrifieriez si le besoin
s’en faisait sentir.

Cela aura deux conséquences : vous soignerez avec plus d’attention ce qui vous est
indispensable et vous vous débarrasserez des parasites à votre réussite sans état d’âme.

Balayez tous les domaines : vie professionnelle, amour, famille, amis, hobbies et ayez
le courage de vous dire à vousmême ouvertement et honnêtement : « voilà ce que
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j’accepte de risquer pour parvenir à concrétiser mon rêve. »

Quand j’ai posé la question à un ami businessman, il a répondu très vite et déterminé : «
il n’y a que la vie de mes gosses que je ne risquerais pas, mon couple, mon intégrité,
mes loisirs, rien ne fait le poids. » Et sachant cela, il a mis toute l’énergie nécessaire
sur la table sans s’encombrer de ce qui lui semblait inutile.

Que devez-vous apprendre, techniquement pour être à niveau?


Que devez-vous devenir, humainement pour vous donner toutes les chances de
réussir?

Objectif
L'objectif est une des trois principales limites que vous mettez en place pour
développer un trading profitable.
Petit tour d'horizon des limites nécessaires à votre trading :

Perte financière :

Combien suis-je prêt à perdre sur ce trade ?


Vous devez placer un stop loss cohérent avec votre analyse et votre horizon de temps.
La distance de ce stop vous permettra de délimiter votre exposition, la taille de votre
position.

Combien suis-je prêt à perdre par jour, par mois ?


À partir de quel seuil de perte dois-je considérer mon système de travail comme
obsolète ?
Temps de travail :

Ma stratégie, l’échelle de temps de mon graphique et ma politique de risque sont


cohérentes avec la durée de mes transactions.

À partir de quand dois-je considérer que cette position n'est plus légitime ?

Vous pouvez toujours trouver des marchés ouverts, et dans l'absolu, seules les limites de
votre résistance physique, mentale et émotionnelle vous empêchent d'opérer. Et
pourtant, avant d'arriver à ces limites, cela fait longtemps que vous n'êtes plus
productifs ni concentrés.

Combien de temps dure une session de travail ? De combien de repos ai-je besoin
entre deux sessions de travail pour faire le plein ?
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Je vous propose de travailler cette notion d'objectif sous plusieurs « échelles de temps
», la plus petite étant le target ou le trailing stop sur une position, la plus large étant
votre mission de vie, votre rêve le plus fou.

En quoi délimiter un objectif vous aidera à prendre du recul sur vos performances ?
Motivation:

En trading, tout va très vite, nous pouvons tous avoir un beau gain à 10h, revenir à 0 à
10h10 et finir laminés par une perte à 10h15 ! Ainsi, même les gains ou les pertes «
consommées » ont tendance à rester psychologiquement « latentes ». Je peux perdre mes
gains à chaque trade, et je peux amoindrir mes pertes de la même manière. Délimiter un
objectif revient donc à donner une réalité comptable à nos résultats. Il ne s’agit plus
d’une somme dans l’absolu et variable rapidement, mais d’une prospective claire qui
donne de la force dans l’adversité. Cette force peut nous aider à respecter une stratégie,
à digérer une perte ou même, à mieux vivre notre vie en dehors du trading. Cet objectif
est un point fixe et clair dans le lointain. La motivation qu’il génère devient un gardefou
contre des dérives de comportement et nous aide à mieux gérer nos émotions.

Émotion :

L’objectif est rassurant, outre le fait qu’il donne plus de réalité à l’activité et qu’il est
mobilisateur ; l’objectif nous pousse à prendre du recul, car il regarde vers l’avenir, et
il ne butte pas sur aujourd’hui. Quand l’objectif du jour n’est pas rempli, ou que nous
avons réalisé une perte, il est là pour nous dire : « Tant pis, je sais que c’est pourtant
possible, demain est un autre jour ! ». Dans l’autre sens, un objectif journalier atteint
nous aide à passer à autre chose, à vivre notre vie ailleurs que devant nos écrans, à
célébrer la petite victoire du jour. Sans objectif, le trading est sans fin et parfois, seul
l’épuisement peut vous pousser à sortir de vos écrans. Nous tradons pour vivre, et nous
ne vivons pas pour trader, un objectif aide à faire la différence.

Confrontation :

L’exercice de fixer un objectif peut aussi nous mettre en face de nos propres
contradictions. Il a l’incroyable utilité de mettre nos ressources face à nos attentes et
d’en éprouver la possibilité. Nous avons tous tendance à nous mentir à nousmêmes. Nos
croyances et nos désirs nous masquent la réalité. Délimiter un objectif nous pousse à
être plus objectifs et confronte nos croyances à la réalité.

Mise en place d’une politique de risque cohérente :

La connaissance de notre objectif nous permet de délimiter clairement ce que nous


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sommes prêts à perdre, par position, par jour, par mois… parce que cela fonctionne
dans les deux sens, évidemment ! Nombre de traders délimitent un target et un stop loss
sur chaque position. Alors, pourquoi ne pas le faire avec l’ensemble du système ? Avoir
un objectif clair permet d’affiner sa politique de risque. Si j’ai un target à 4 points et un
stop à 20, j’ai tout intérêt à avoir un bon pourcentage de trade gagnant, car pour celui
qui touche mon stop, je dois en faire 5 qui gagnent mon target ! Connaître son objectif
offre le confort de mettre en place une politique de risque en concordance avec un
système.

Votre objectif doit être formulé : De manière positive :

Mon objectif journalier est de X ticks, avec X lots et représente donc X euros par jour.
Lorsque j’ai atteint cet objectif journalier, j’arrête d’opérer. Je définis un seuil maximal
de perte journalière, quand j’ai atteint cette perte, j’arrête d’opérer. Je vais réaliser cet
objectif X jours par mois, je vais réaliser des pertes X jours par mois, j’ai donc un
objectif mensuel de X : temporisez-le et définissez des objectifs différents par rapport
aux échelles de temps : jour, semaine, mois. Nous savons parfaitement que nous ne
réaliserons par tous les jours notre objectif ; je vous déconseille donc de calculer votre
objectif mensuel en multipliant l’objectif journalier par 20 ; car c’est en dehors de la
réalité. Au vu des différents tests que vous avez réalisés, combien de jours par mois
pouvez-vous remplir votre objectif ? Et les jours où vous ne le réalisez pas sont des
jours de pertes ou de gains plus faibles ? Temporisez vos objectifs afin qu’ils soient
atteignables ! Sans quoi, cet outil merveilleux risque de devenir votre principal ennemi.
Un objectif mal fixé engendre démotivation, prise de risques excessifs, stress.

Avoir un objectif en trading est très différent de l’objectif commercial par exemple.
Évitez les objectifs ambitieux qui vont vous pousser à la faute, soyez humbles et
commencez avec des objectifs faibles, mais réguliers et quand vous avez atteint votre
objectif, ne passez plus d’ordres en réel, faites autre chose. Vous pouvez continuer à
travailler sur la stratégie ou sur l’analyse du travail accompli sur cette cession, vous
pouvez passer des ordres en démo, pour vous entraîner, ou vous pouvez faire autre
chose qui n’a rien à voir ; mais délimitez un objectif facilement atteignable et contentez-
vous de cela. C’est pour ça que je dis que l’objectif de trading est très différent de
l’objectif commercial qui lui doit être ambitieux. L’ambition en trading vous perdra,
soyez humbles, remplissez votre objectif le plus souvent possible, et restez-en là.

Dépendre de vous et de votre initiative personnelle :

Vous devez avant tout respecter le système que vous connaissez et en lequel vous avez
confiance sur le moyen terme, ainsi, le résultat dépendra bien plus de vous que du
marché. Le système trouvé et testé, délimitez ce que vous pouvez attendre de ce système
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dans votre situation. Prenez en compte vos tailles de position, votre résistance mentale,
votre temps, etc. Ne vous contentez pas de la réponse des back-tests mais réfléchissez
bien à ce que vous, dans votre situation, vous êtes en mesure d’attendre de votre
système.

Dans un contexte clairement défini : Quelles sont les ressources que j’ai à ma
disposition pour appliquer la stratégie ?

Comment les développer ? Quels sont mes points faibles ? En quoi peuvent-ils m’être
préjudiciables ?

Vérifié :

Afin de bien vérifier que votre objectif est réalisable et que vous avez les ressources
nécessaires, je vous propose de faire l’exercice de la pyramide des exigences, utilisée
en neurocognitisme. Définir une exigence en trading élevée, voire démesurée et ne pas
disposer des moyens pour l’atteindre est typiquement une situation génératrice de stress.
Donc, je vous propose de travailler sur l’adéquation entre vos attentes et les ressources
que vous êtes prêts à y allouer. Une exigence possède un impact émotionnel fort, vous
devez vous détacher de l’exigence de résultat pour vous focaliser sur les exigences de
moyens. Vous pouvez vous créer des certitudes de moyens, mais aucune certitude de
résultat sur le court terme.

Répondre aux ressources nécessaires :

Faire le point sur vos ressources : temps, niveau de compétence, capital. Vous devez
avoir une vision claire. Les ressources pragmatiques analysées, vous devez prendre en
compte vos ressources internes : votre résistance au stress, votre aversion au risque,
votre patience, votre discipline, etc. Quels sont, humainement, vos points forts pour
pratiquer le trading comme vous l’avez déterminé ?

La pyramide moyens/exigences :

J’entends par « exigence » tout ce qui présente un caractère absolu et purement


émotionnel. Elle n’est constituée que de ce qui est émotionnellement « non négociable
», et tend ainsi à créer une pression psychologique improductive. J’entends par «
moyens », tous les moyens dont vous disposez directement et de manière individuelle
pour agir.

Quel est votre objectif ? Quel est votre ressenti ou émotion par rapport à cet objectif
?
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Cet objectif est-il réalisable avec vos moyens ?

Si non :
Faites un tableau à 2 colonnes et listez à gauche vos exigences, et à droite les moyens.
Élargissez la liste des moyens : objectifs, subjectifs, même farfelus.
Requalifiez votre objectif pour qu’il ne soit pas anxiogène.

Responsabilité
Combien d’entre nous ont cherché des justifications à la perte ? Nous pouvons trouver
beaucoup de raisons extérieures à une perte en trading, nombre de traders sont des
personnes très rationnelles et trouvent donc des explications rationnelles à une perte.
Passe encore quand la perte est « consommée », la position est coupée, il n’y a plus rien
à faire dans l’immédiat, mais lorsque la perte est latente, ce type de comportement peut
s’avérer destructeur, voire assassin. « Le marché va me donner raison, car… » Sauf
qu’avec ce type de raisonnement rationnel, le trader oublie une chose fondamentale : le
marché n’est pas rationnel ; ou s’il l’est, c’est à une échelle très supérieure à nous,
pauvres petites entités humaines et nous ne pouvons en percevoir le dessein.

Soyons donc responsables ; les pertes font partie du travail, qui n’accepte de perdre,
jamais ne gagnera. Il est primordial d’accepter cette idée en toute responsabilité, sans
quoi, nous provoquons notre échec.

Pourquoi et comment ?

Vous allez avoir peur de la perte, vous allez tout faire pour l’éviter ; et pourtant, sans
vous en rendre compte toutes vos actions vont vous mener vers l’échec. Si le marché ne
valide pas votre scénario, ce n’est pas le marché qui a tort, cela ne signifie pas non plus
que votre stratégie n’est pas bonne, mais uniquement, qu’à cet instant précis, sur cette
transaction précise, le scénario est invalidé. Reporter la responsabilité sur la stratégie
ou sur le marché vous freinera pour couper une perte latente, qui peut ainsi s’accentuer
dangereusement.

Ainsi, fuir la responsabilité d’une perte va avoir deux conséquences cognitives : vous
allez vous sentir sécurisé dans votre valeur propre puisque ce n’est pas de votre faute si
vous avez fait une perte, et paradoxalement, vous allez endosser le rôle de victime, si
peu propice à la remise en question et à la motivation. Au niveau émotionnel, vous
serez soit en colère soit abattu par cette constatation, décidément, en trading, seuls
quelques élus sont appelés et vous n’en ferez jamais partie… Vient ensuite le niveau
comportemental, qui, quelles que soient les émotions générées vous amènera vers des

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extrêmes, abandon ou revanche, vous perdrez encore, c’est le choix entre la corde et
l’arsenic !

Endosser pleinement la responsabilité de votre perte, par contre, bien que douloureuse
sera une attitude plus intéressante. Voyons rapidement ce qui va se produire avec
l’exemple d’une perte latente :

Vous prenez une position, tous vos signaux sont validés, conformes ; vos stop, target
sont configurés, le marché retrace, à cet instant, la position est perdante. Vous savez
quelle attitude adopter par rapport à votre stratégie, car vous y avez travaillé au calme
avant. Être responsable de ce qu’il se passe vous permettra de sortir si telle est votre
stratégie, ou de risquer de toucher le stop. L’intérêt est de systématiser la démarche et
de laisser le moins de place à l’émotion dans votre choix. Vous agissez en acteur
responsable d’une décision et non en victime malmenée par les aléas d’un marché
incertain.

Que cette position s’avère au final gagnante ou perdante n’est pas très important en soi,
l’important étant d’avoir intégré un principe de fonctionnement, d’accepter, avec le
moins de douleur possible les conséquences de vos actes.

L'analyse transactionnelle

Dans toutes nos interactions, nous choisissons plus ou moins consciemment notre niveau
de responsabilité. Ainsi, lorsque nous tradons, nous pouvons percevoir nos
performances comme des acteurs pleinement responsables, comme des victimes ou
comme des magiciens, dieux incontestés des marchés.

L’analyse transactionnelle s’attache à définir notre positionnement face à une autre


personne, mais peut aussi donner un éclairage pertinent sur le rapport que nous
entretenons avec nous-mêmes dans notre activité de trader. Cette approche permet de
réagir aux performances avec plus de recul et de maîtrise, je vais donc vous en
expliquer les rudiments fondamentaux.

Elle part du postulat que nous prenons alternativement trois rôles bien distincts : le
parent, l’enfant et l’adulte. Chacun d’entre nous passe alternativement par tous ces états
du moi, ils sont donc totalement intégrés à nos scénarios de vie. Depuis notre naissance,
nous avons incorporé ces trois états, tout d’abord celui d’enfant dans les premières
années de vie (besoins, soumission, rébellion), puis celui de parent durant l’enfance et
l’adolescence (apprentissage), enfin, l’état d’adulte (analyse, décision, indépendance).

Les grandes personnes que nous sommes devenues sont donc constituées de ces trois
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couches successives que nous activons plus ou moins souvent, selon la situation.
Lorsque nous tradons, c’est l’état d’adulte que nous visons ; le seul qui peut apporter
des performances pérennes. L’adulte observe, s’informe et prend des décisions
pragmatiques et responsables. Voilà le but du travail de l’analyse transactionnelle,
parvenir à activer l’état d’adulte quand il le faut, et laisser la liberté à l’enfant et au
parent de s’exprimer lorsque c’est opportun.

Prenons un exemple pratique :

J’allume ma station de trading, je charge mes études et mes graphiques sous différents
time-frame, je regarde la tendance, je vérifie mes indicateurs, puis j’ai un signal donc je
prends une position. Le marché retrace, j’ai une perte latente encore acceptable, mais la
lecture des indicateurs me porte à croire que la tendance se retourne.

L’état d’enfant :

Je refuse de couper ma perte, ce n’est pas possible, j’ai pris cette position après avoir
vérifié tous les facteurs, c’est juste un léger retracement, j’y crois tellement que je
recule mon stop : résultat quitte ou double, autant jouer à la roulette russe !

L’état de parent :

Je regarde les graphiques d’autres time-frame, je cherche à légitimer mon choix


d’entrée, les secondes passent, la perte se creuse. J’ai oublié que ne pas agir, c’est
aussi un choix. J’analyse les données et pendant ce temps, je repousse ma prise de
décision.

L’état d’adulte :

Je sais que cette situation peut arriver, j’ai prévu cette éventualité avant même de
prendre cette position, j’ai un plan d’action déterminé à l’ avance et je m’y tiens.

Avec l’état d’adulte, le résultat sur une position unitaire ne sera pas forcement meilleur
qu’avec les autres états, mais c’est bien la pérennité de l’activité que nous souhaitons
sauvegarder, et pas le gain d’aujourd’hui. Afin d’y parvenir, nous devons donc soigner
notre responsabilité. Prendre conscience des différents positionnements possibles et
l’analyse transactionnelle a pour objectif de discerner les décisions et réactions
inadéquates qui peuvent nous desservir en tant que trader.

Ainsi, l’état d’enfant nous pousse à chercher un coupable lorsque le marché ne nous
donne pas raison. Et la seule vérité, c'est qu'il n’y a aucun coupable, même pas nous-
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mêmes. On peut avoir une excellente stratégie, un money management cohérent et un
comportement adéquat et faire des pertes. C’est le métier qui veut ça, il n’existe aucun
trader profitable à 100%, le but ultime étant de parvenir à des probabilités de gain
fortes. Prendre la responsabilité de nos échecs, c’est aussi être conscient de nos
victoires, c’est revenir à la source de ce qui fait notre motivation.

Trader, c’est un peu partir en guerre, notre seul ennemi étant nous-même. Pourquoi seuls
10% des traders sont profitables ? Ce n’est pas parce qu’ils sont plus éduqués, plus
intelligents ou mieux équipés ; mais parce qu’ils sont responsables de leurs actes. Cette
responsabilité donne alors la force du recul, le pouvoir d’analyser les raisons d’un
échec et de modifier ce qui doit l’être.

Quand l’état de parent nous pousse à attendre que le marché se retourne en notre faveur,
l’état d’adulte, lui, ne s’émeut pas et respecte une stratégie qui a fait ses preuves.

Dans la préparation, avant de rentrer sur les marchés en réel, l’état d’adulte ne
s’impatiente pas, il nous fait travailler consciencieusement la sélection d’indicateurs,
analyser notre politique de risque, anticiper les scénarios, bons comme mauvais qui ne
manqueront pas de se présenter à nous.

La responsabilité implique donc une prise de recul qui permet aussi de mieux gérer
notre capital émotionnel, ô combien mis à mal dans cette activité. En effet, si nous
sommes trop impliqués dans la transaction, cette activité devient rapidement invivable ;
nous faisant passer en l’espace de quelques secondes de l’euphorie à la détresse la plus
profonde.

Aucun homme n’est assez préparé pour vivre jour après jour dans un grand huit
émotionnel ; il convient donc de se prémunir, de se détacher du résultat et d’assumer la
responsabilité de nos actes, car ce seront les seuls garants de notre réussite à moyen
terme.

Au-delà de la responsabilité, le positionnement d’adulte nous renvoie aussi à la notion


d’adaptation, à l’acceptation de la remise en question. Lorsqu’un système fonctionne
bien, s’adapter signifie préserver ses certitudes, se prémunir du doute et protéger ce
système des attaques que nous pourrions lui faire endurer, mais quand le système est
trop approximatif ; l’adaptation nous offre le recul nécessaire pour accepter le travail
qui doit être fait, à nouveau ; avec persévérance et courage.

Aucune colère, aucune tristesse ne permettent à un système défaillant de devenir


compétent, inutile donc de se rebeller ou de s’y soumettre ; mais accepter l’évidence,
reprendre des forces et repartir au combat, voilà ce que l’adulte qui sommeille en nous
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crie ; et que nous refusons parfois d’entendre. Car il faut être clair, mettre au point une
bonne stratégie qui nous corresponde est un travail de titan. Faire table rase et
recommencer demande de grandes ressources et une grande maîtrise de nous-mêmes. Si
c’était simple, ça se saurait ! Il n’y a pas de méthode miracle, de martingale qui vous
rende immensément riche sans travail et sans risque. Vous ne pouvez pas vous porter
garant d’une réussite, par contre, vous avez le pouvoir de garantir que vous allez tout
faire pour qu’elle arrive, avec responsabilité, persévérance et ouverture d’esprit.

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Renoncer au besoin de sécurité
Rapport à l'argent et aux besoins
L’argent, c’est quoi pour vous ? Voici une liste, non exhaustive de ce que représente
l’argent pour la majorité d’entre nous :

La survie

On doit gagner de l’argent pour nous loger, manger, nous mettre en sécurité ; c’est pareil
pour presque tout le monde. Dans quelle mesure votre activité de trader répond-elle à
vos besoins vitaux ? Plus elle y répondra, plus l’aspect émotionnel sera difficile à
gérer. C’est une question d’implication et de peur. Vous aurez plus facilement peur si
vous devez absolument gagner pour manger. L’angoisse et la peur de manquer peuvent
très rapidement vous faire prendre de mauvaises décisions.
Si vous êtes débutants ou que vos résultats ne sont pas stables, ne tradez jamais avec
l’argent dont vous avez besoin pour vivre.

Réaliser des projets

Une fois nos besoins primaires comblés, l’argent sert à réaliser des projets. Ces projets
vont rapporter à nouveau de l’argent à moins que cela ne soit pour le plaisir, de
l’entraide, peu importe. Ces projets viennent après vos besoins primaires. Vous pouvez
trader avec l’argent de ces projets, mais la question à se poser est :

Êtes-vous prêt à le perdre ?


Réellement, imaginez que vous avez totalement perdu cette somme, et demandez-vous
:
Que va-t-il se passer ? Dans ma tête, dans ma famille, dans mon travail…

En façade, vous vous dites probablement que si vous misez cette somme sur les
marchés, vous êtes prêts à la perdre. Mais en même temps, est-ce que vous acceptez
vraiment cette possibilité dans votre for intérieur ? Si non, quelle somme êtes-vous
prêts à perdre, et dans quelle mesure cette perte viendrait contrecarrer vos plans ?
C’est terrible, je sais, mais moins vous aurez besoin d’argent, plus vous aurez de
chance d’en gagner, car l’implication émotionnelle sera plus facilement gérable.

L’accomplissement de soi, le regard des autres

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L’argent est aussi une manière comme une autre de s’accomplir, de briller dans le
regard des autres, d’asseoir votre identité ou votre assurance.
En quoi l’argent m’aide-t-il à me sentir bien dans ma vision de moi-même ?
La symbolique de l’argent, et ce qu’elle procure est-elle importante dans mon système
de pensée ? L’argent est-il pour moi un moyen de progresser, de briller, de me faire
plaisir, de me sentir en sécurité ?
C’est un peu tout à la fois pour tout le monde, mais nous avons chacun une préférence,
des dominantes qu’il est utile de comprendre, car, lorsque vous perdez, c’est cette idée,
cette vision qui est touchée. Alors, évidemment, viennent ensuite d’autres questions :

Comment puis-je briller autrement ? Comment puis-je me mettre en sécurité sans cela
?
Comment vais-je progresser si je perds ?

Le but n’est pas de trouver réellement une alternative que vous mettrez en place, je ne
vous le souhaite pas ! Le but est de faciliter l’acceptation de l’échec. Si vous savez
précisément pourquoi vous voulez gagner, que vous avez un plan B pour parvenir à un
résultat autre, mais satisfaisant, vous mettrez plus de chances de votre côté. Tout ce qui
va vous permettre de diminuer votre angoisse sur la question de l’argent en trading est
bon à prendre !

Piège de la cupidité, l’absence apparente de limite de gains

En l’absence de cadre construit, clair et rigide, tout est possible ! On a tendance à


penser que les gains possibles en trading sont illimités, ou alors, tellement loin de notre
système de valeur que c’est tout comme.

Dans quelle mesure votre envie de gagner vous pousse-t-elle à arranger la réalité ?

Le mot « cupide » est très négatif, et pourtant, toute personne qui se met au trading
possède en lui une part de cupidité, l’envie de gagner beaucoup, rapidement, sans trop
d’effort, et je ne fais pas exception à la règle ! Ça aussi, on doit l’accepter ! Aimer
l’argent, ce n’est pas mal, vouloir en gagner beaucoup et rapidement ne fait pas de nous
de mauvaises personnes, par contre, cette envie ne doit pas nous cacher la réalité : les
gains sont incertains et plafonnés à notre capacité à prendre des risques et à bien les
gérer : le travail à accomplir colossal.

Voici une classification des besoins, définissez comment ils se matérialisent dans votre
vie et les moyens que vous avez à votre disposition pour les combler.

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Pour vous y aider, voici quelques questions types que vous pouvez vous poser :

Comment je remplis ce besoin ?


Quelle partie de mon budget est octroyée à ce besoin ?
Ce besoin est-il satisfait ?

Imaginez que vous avez une quantité illimitée de choix pour satisfaire ce besoin,
qu’en feriezvous ?

Si ce besoin est insatisfait, comment pourraisje y répondre ?


Qu’est-ce que ce besoin insatisfait m’apporte de positif ?
En quoi est-ce bon pour moi de ne pas satisfaire pleinement ce besoin ?
Quelle ressource cela me permet-il de développer ?

Afin de clarifier votre rapport à l’argent, je vais vous demander de faire cet exercice 3
fois, sous 3 postulats différents :

Vos besoins et les moyens par lesquels vous les comblez aujourd’hui.
Vos besoins et les moyens par lesquels vous les comblerez si vous réussissez en
trading.
Vos besoins et les moyens par lesquels vous les comblerez si vous échouez en trading.

Rapport entre contrôle et lâcher-prise


Ces deux notions sont traditionnellement opposées ; nous avons d’un côté la maîtrise, la
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certitude et la sécurité que le contrôle procure, et de l’autre la confiance aveugle,
l’acceptation de la frustration et la reconnaissance de nos limites.

Elles peuvent paraître contradictoires, mais sont complémentaires et probablement des


ingrédients importants à la réussite. La question est : dans quelle mesure ?

À quel moment notre besoin de contrôle doit laisser la place au lâcher-prise ?

Qu’avons-nous le pouvoir de contrôler en trading ? Tout d’abord, nous-mêmes, et ce


n’est pas rien ! Contrôler nos émotions, nos réactions et nos pensées, et tout ça
évidemment dans une même milliseconde, ce n’est pas gagné ! Et ce livre ne traite que
d'une petite partie de cette question sans réponse réelle et standard. Nous avons
pourtant le pouvoir d’intervenir en amont. Si l’émotion vous submerge pendant un trade,
ou que votre impatience vous a fait rentrer à tort sur les marchés, c’est déjà trop tard, le
mal est fait, vous êtes pris dans le tourbillon et le seul moyen d’en sortir sans être
laminé sur place est de couper sa position et d’aller faire autre chose !

Par contre, vous avez le pouvoir de faire en sorte que cela n’arrive que très rarement.
Et pour ça, il faut apprendre à intervenir sur les marchés comme s’il n’y avait pas
d’enjeu financier, comme si c’était un jeu de logique ou comme si vous étiez en démo.

Il arrive toujours un moment en trading où l’on comprend ce qui nous freine, où l’on
perçoit clairement quelles sont les attitudes qui nous poussent vers un mauvais chemin.
Tout trader confirmé a vécu ce moment où il sait pourquoi cela ne fonctionne pas et où
l’ampleur de la tâche paraît si lourde que le choix de continuer devient compliqué.

La recherche de son système, la constatation de l’échec, l’incertitude de réussite malgré


un travail acharné et sérieux, et bien d’autres raisons qui font que le trader est toujours
sur la brèche, en proie à ses propres démons. Chercher à contrôler cette détresse est une
illusion, et une perte de temps. Passer dans le contrôle demande de l’énergie et des
convictions claires. Rester dans le contrôle est possible en gérant ses propres certitudes
aidantes, en les renforçant, jour après jour, avec la régularité d’un métronome. Mais
qu’avons-nous lorsque les certitudes ne sont pas encore ancrées, ou lorsqu’elles volent
en éclats ?

À quoi le trader peut-il se raccrocher ?

Pendant cette phase, il ne faut pas s’épuiser dans une quête illusoire ici et maintenant.
Les certitudes dont nous avons besoin se forment naturellement, à force de tâtonnements,
de travail, d’erreurs et de réussites. Accepter notre propre détresse, à un instant donné,
ne veut pas dire abandonner ou n’est pas un aveu de faiblesse ou d’incompétence, mais
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la reconnaissance d’un état de fait, c’est comme ça, et le déni ne nous aidera pas à
changer la situation.

Edison disait : « Le genis, c’est 99% de transpiration et 1 % d’inspiration. » et c’est


vrai en trading comme ailleurs. Votre réussite va mettre du temps à se construire, si
vous n’êtes pas prêts à vous investir durablement, ne commencez pas !

Je vous propose ici un cheminement de pensée et de questions pour vous aider à


déposer tout ce qui est superflu, pour enfin lâcher prise avec vos peurs et votre
culpabilité. C’est une méthode américaine qui s’appelle FOG : F comme fears, O
comme obligations, G comme guilt.

F comme Fears : peurs Quelles sont mes peurs, réelles ou imaginaires qui
m’empêchent de lâcher-prise ?

Cette question vise à comprendre nos mécanismes de peur : la peur de manquer, la peur
de l’échec, la peur de la frustration, la peur du jugement, la peur de l'ennui, la peur de la
honte, etc. Nous avons tous des peurs instinctives qui nous servent de protection : la
précarité, la baisse de l’estime de soi, l’ennui, le regard des autres, etc. Tentez de
mettre le doigt sur ce qui vous fait peur, c’est mettre à jour un mécanisme de protection.
Nos mécanismes de protection sont parfois salutaires et parfois néfastes, car ils nous
protègent aussi de la réussite.

Cette peur m’est utile, car elle me protège de… ?

Une peur n’est pas là par hasard, comprendre en quoi elle est nécessaire aujourd’hui à
notre vie, c’est l’accepter et c’est aussi se donner la chance de trouver des alternatives.
D’où la question :

Est-ce que je désire garder cette peur ? Si oui, combien de temps et pourquoi ? Si
non, comment vais-je me protéger sans elle ?

Le but étant de trouver une alternative à la peur pour garder le mécanisme de protection,
sans garder le ressenti anxiogène. Dans tous nos comportements ; même ceux qui nous
sont préjudiciables, nous trouvons un bénéfice. Trouver le bénéfice d'un comportement
inadapté à votre réussite vous permet de combler le besoin autrement, sans avoir à en
subir les aspects négatifs.Exemple : D a peur de manquer, cette peur lui est utile, car
elle le pousse à faire des analyses qualitatives, à bien gérer sa politique de risque et lui
donne de l’énergie pour travailler assidûment. Malgré tout, il souhaite s’en séparer, car
cette peur est aussi paralysante et génératrice d’angoisse. Il veut donc rationaliser sa
prise de risque de manière pragmatique, avec plus de recul, rester concentré et se
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dégager, grâce à la constatation de ces bons résultats, de cette peur néfaste.

O comme Obligations Quelles sont mes obligations ?

Ai-je des obligations extérieures (émanant d’un tiers) et intérieures (vis-à-vis de moi-
même) ? Pas simplement en trading, mais de manière globale ? Que suis-je obligé de
faire ou d’être ? Quel poids accepté-je de mettre sur ma vie et sur mes pensées en
termes de « je dois… » La plupart de nos obligations sont porteuses et nécessaires : je
dois me lever le matin, je dois manger, je dois être à l’écoute des gens que j’aime,
etc… Mais les obligations que nous avons sont-elles toutes justifiées et réelles ?

Qui me les a imposées ? Quelles sont les obligations pesantes que je peux lâcher sur
les différents plans de ma vie ? Pour quelle raison dois-je accepter ces obligations
pesantes ?

Lesquelles puis-je finalement lâcher car elles m’empêchent d’avancer et que ce


sacrifice est réel ?

G comme Guilt : culpabilité


Si je lâche ces obligations, auprès de qui vais-je me sentir coupable ? Pour quelles
raisons ?

Les obligations que vous vous imposez, si elles vous desservent à vous, servent
probablement quelqu’un d’autre. À qui ? Et comment allez-vous vivre ce changement
vis-à-vis des autres?

Cette culpabilité est-elle suffisante pour garder les obligations parasites ?


Si oui, de quelle manière puis-je faire en sorte qu’elles soient moins lourdes ?
Sinon, comment vais-je me décharger de ces obligations ?

De quelle manière vais-je les sortir de ma vie et expliquer aux autres ce que je
m’apprête à faire ?

Culture ambiante et sécurité


Nous vivons dans un monde contextuel très sécurisé. En France, et plus globalement, en
occident, les sociétés tendent vers plus de sécurité, de contrôle, et vers un refus de la
vulnérabilité humaine.

Le confort a éradiqué la précarité et a repoussé l’idée de mort, jusque-là assumée : nous


n’avons que peu d’incertitudes et cherchons à contrôler notre environnement : lois,
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caméras ou alarmes, systèmes d’entraide, analyses et prévisions : nous mettons une
énergie considérable à repousser les limites de nos incertitudes. La mort, qu’elle soit
physique, identitaire et sociale, ou encore financière est donc perçue comme injuste et
inacceptable.

Le trader vit constamment dans la précarité et lorsqu’il dure c’est qu’il ne se trompe
pas (ou peu), qu’il s’est adapté à son contexte. Imiter les pratiques de ceux qui ont
survécu peut donc être un véritable facteur aidant, mais pas suffisant, car le « novice »
devra lui aussi accepter de vivre dans cette précarité financière et opérationnelle. En
effet, il ne suffit pas de reproduire le geste pour que cela fonctionne, il faut aussi
reproduire l’intention et l’absence d’intention, le lâcher-prise et c’est bien là que les
choses se compliquent, car tout, autour de nous, nous incite à plus de contrôle, à
éradiquer la précarité.

Au-delà de l’acceptation de la précarité, le trader doit s’y sentir à l’aise comme un


poisson dans l’eau et c’est toute une vision de vie qui change. Dans un environnement
sécurisé tel qu’est le nôtre, nous avons tendance à vivre l’incertitude avec angoisse. La
conscience du risque engendre donc de réelles répercussions psychologiques et
comportementales, nous tenons à garder nos illusions et notre confort mental ; et ceci est
tout à fait légitime : tous les messages que nous recevons nous y encouragent.
Toutefois, cela n’aidera pas au moment de passer à l’action, car ce seront vos
fantasmes, vos peurs et vos velléités de sécurité qui s’exprimeront plus que votre
analyse ou les probabilités d’un mouvement. L’action de trading devient donc un miroir
dans lequel se reflètent notre système social, notre appréhension du danger, notre
aversion à ne pas obtenir satisfaction. Quelle place reste-t-il à la reconnaissance de
notre faiblesse et à l’acceptation de notre insignifiance ? Pas grand-chose.

Ce que je vous propose, c’est de filtrer les messages que vous faites vôtres avec plus
de vigilance, et particulièrement sur ce thème central.

Laisserez-vous les autres vous imposer une vision qui vous sera préjudiciable ?

La confiance dans le système


Il y a quelque temps, j’ai suivi un trader qui avait mis au point un système de scalping
en lequel il n’avait pas une confiance absolue. Il venait de passer quelques semaines en
démo, constatait que la stratégie fonctionnait bien et il faisait chaque jour de petits
gains. Son objectif étant assez faible, ses gains correspondaient à ses attentes. Et puis,
quelques jours après être passé en réel, il tombe sur une journée plate, le marché était
dans un range depuis environ 1 heure, il en avait assez, mais, au lieu de faire autre

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chose, il est rentré sur le marché avec un signal peu fiable, son stop a été touché, la
frustration est encore montée d’un cran, il a repris une position quelques minutes plus
tard, a reperdu, et puis encore, et ça, plusieurs fois.

En fin de matinée, après avoir enchaîné plusieurs petites pertes, il s’est mis à douter de
sa stratégie, et a changé instantanément d’approche. Il a repris encore une position, a
reculé son stop au-delà du plus haut de la veille soit à 80 pip, et a repoussé son target à
30 pip en se disant que le marché finirait bien par repasser par là. Il a attendu, 30
minutes, 1 heure, il était à -40, -50, -60… des sommes hallucinantes quand on sait qu’il
va chercher au maximum 10 pip par trade habituellement, tendance de fond haussière
alors qu’il était en short, les cours tapent sur le plus haut de la veille et le dépassent, il
repousse encore son stop, car cette perte était inacceptable. Et le temps passe, le pauvre
est en perte depuis des heures, il est épuisé et finit par couper sa position avec une perte
sèche de 120 tick sur 4 lots, soit une perte de 6000e pour un compte à 45000 : 12% de
son capital !

Quand on a débriefé cette perte, il ne savait pas me dire ce qui lui était passé par la
tête. Sa seule explication était : « Je me disais que le marché finirait bien par repasser
par-là. » et il n’avait pas tort, car le soir même, lorsque j’ai regardé les cours, les prix
sont redescendus à une vitesse vertigineuse suite à une info quelconque. Sa stratégie de
scalping est bonne, mais il a cherché à l'appliquer dans une mauvaise configuration, il
n'a pas observé objectivement le marché, il n'a pas voulu voir que la meilleure chose à
faire était de ne rien faire.

Son erreur n’est pas d’avoir tradé un range, il y a de bonnes stratégies de range. Ce n'est
pas non plus d’avoir adopté une stratégie plus long terme. Ses deux erreurs, c’est
d’avoir cherché à appliquer une stratégie à une configuration de marché qui ne lui
correspondait pas et d'être sorti de son système sous le coup de la frustration. Pourquoi
en est-il sorti ? Car il ne lui faisait plus confiance après quelques pertes. Aucun système
ne gagne à tous les coups, tout ce qu’on demande à un bon système est de gagner plus
qu’il ne perd, rien de plus. Afin de développer votre confiance dans votre système,
passez le système à la moulinette selon le mode cartésien :

Que se passera-t-il si je fais ça ? Que se passera-t-il si je ne fais pas ça ? Que ne se


passera-t-il pas si je fais ça ? Que ne se passera-t-il pas si je ne fais pas ça ?

N'hésitez pas à envisager toutes les « objections » qui peuvent vous venir
instinctivement : les indicateurs, les signaux d’entrée, la gestion de la position, notez ce
que vous faites et tirez-en les conclusions qui s’imposent ! Cette confiance sera votre
plus fidèle alliée les jours de grisaille, et il y en aura !

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« Voici mon fusil. Il y en a bien d’autres comme lui, mais celui-ci c’est le mien.

Mon fusil est mon meilleur ami. Il est ma vie. Je dois en être le maître comme je le
suis de ma propre vie.

Mon fusil, sans moi, ne sert à rien. Et sans lui, moi non plus je ne sers à rien.

Mon fusil et moi-même nous savons que ce qui compte dans cette guerre, ce ne sont
pas les coups que nous tirons, ni le bruit de nos rafales, ni la fumée que nous
dégageons. Nous savons que ce qui compte ce sont les coups au but… Lui et moi, on
fera mouche…

Mon fusil est humain, tout comme moi, puisqu’il est ma vie même. C’est pour ça que
je veux apprendre à le connaître comme un frère. Je connaîtrai ses faiblesses, sa
puissance, ses pièces, ses accessoires, son système de visée et son canon. Je le
garderai toujours propre et prêt à servir comme moi-même je suis propre et prêt à
servir. Nous ne ferons plus qu’un. C'est comme ça qu'on fera…

Devant Dieu, j’affirme ce serment. Mon fusil et moi, nous sommes là pour défendre
mon pays. Nous sommes maîtres de l’ennemi. Nous sommes les garants de notre
existence.

Ainsi soit-il ! »
Général de division William Rupertus, Corps des Marines des États-Unis.

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Reprendre confiance en soi
Se poser de bonnes questions
Nous nous posons tous un grand nombre de questions chaque jour. Anodines, complexes
ou informatives, dans la très grande majorité des cas, elles n’ont pour unique but que de
confirmer ou de préciser ce que nous savons déjà, sans chercher à élargir notre vision
et nos possibilités. Les philosophes antiques savaient poser des questions, des
questions qui grandissaient leurs disciples, qui élargissaient leur imaginaire et leur
projet. Les questions de Socrate et d’Aristote n’avaient pas forcément l’objectif de
trouver des réponses, mais uniquement d’ouvrir un univers entier d’alternatives, parfois
farfelues, mais bien réelles.

Notre éducation, notamment au niveau scolaire, ne nous apprend plus à nous poser ce
type de questions, considérées comme inefficaces et non productives. On nous pose des
questions pour vérifier que nous avons bien appris, bien compris les messages martelés
à grand renfort de manuels et de théorèmes. Nous nous sommes peu à peu enfermés dans
des questions sclérosées, limitantes. La question est donc devenue une injonction, une
interrogation qui ne sert en fin de compte qu’à confirmer ce que nous savons déjà.

Se poser la bonne question est tout un art, auquel nous ne sommes absolument pas
préparés dans toutes les facultés, prépas ou autres « grandes » écoles censées former
les esprits brillants de notre siècle. « Pourquoi ? » et « Comment ? » partent du principe
que les hypothèses de base que nous avons sont les bonnes et nous enferment dans un
mode de pensées privilégié, alors qu’il n’est pas forcément le meilleur.

Exemple :

« Pourquoi je prends des trades impulsifs ? Pourquoi je gère mal mon risque ? »
Ces questions partent du principe que le système de trading est bon pour moi, mais que
je ne parviens pas à m’y conformer. Elles soulignent donc mon incompétence et ne
partent absolument dans l’exploration de mes possibilités. Je vais donc partir à la
recherche des causes diverses et variées de cette incompétence, sans remettre en cause
le postulat de base du système et de son adéquation avec ma personnalité et mes leviers
comportementaux.

Si vous lisez ce livre, c’est que vous êtes pleinement acteur de votre trading.
Performant ou non, vous vous documentez, vous cherchez, vous êtes curieux et vous
n’êtes ni attentiste ni passif, et vous avez une démarche active par rapport à votre
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trading.

Au lieu de bloquer sur le « Pourquoi n’obtiens-je pas les performances souhaitées ? »,


je vous propose de prendre du recul, de changer de point de vue pour élargir votre
champ de réflexion.

Quel est mon ressenti lorsque je veux sortir de mon système de travail ? Au pire,
quelle conséquence aura cette perte ?

Le type de question que vous vous posez va induire votre point de vue. Vous allez
instinctivement chercher à y répondre, d’où l’importance de la bonne question.

Les 4 points de vue de base :


Acteur :

J’ai agi et j’ai un résultat insatisfaisant, je me demande comment agir mieux, avec toute
la pression et le stress que cela peut engendrer.

« Pourquoi ai-je pris ce trade ? Pourquoi n’aije pas coupé plus tôt ?… »
Observateur :

J’ai agi, j’ai collecté un certain nombre d’informations et j’écris mon journal de trading.
Je suis toujours affecté par mes actions, mais je tente d’être plus factuel :

« Quelles décisions ai-je prises ? Quel en a été le résultat ? »


Introspection :
Lorsque j’opérais, j’ai ressenti un certain nombre d’émotions désagréables : peur,
frustration, espoir…
« Qu’ai-je ressenti avant et pendant le trade ? »
Méta :

J’ai agi, j’ai observé les conséquences de mes actes, je me suis demandé comment je
me sentais, je vais prendre encore de la hauteur avec l’ensemble des informations à ma
disposition :

« J’étais en perte latente, j’ai refusé cette perte, alors j’ai repoussé mon stop, j’ai
hedgé ma position, j’ai moyenné, etc. j’avais peur, j’étais anxieux, j’espérais avoir
raison… »

Que peut-il m’arriver de pire si je fais une perte ?


Qu’est-ce cela me prouve, d’avoir raison ?
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Ma vie serait-elle différente si j’avais mieux géré ce trade ? En quel sens ? Que puis-
je faire pour mieux faire ?
Ces 4 points de vue s’éloignent progressivement du « problème » afin de voir un
panorama dégagé.
Collez votre main sur votre nez, comment la voyez-vous ? Reculez votre main, vous la
voyez mieux, non ?

Le sens de votre vie


L’important n’est pas d’aller vite, mais de savoir où on veut aller et de se mettre en
route. Vous devez faire le point sur le sens que vous voulez donner à votre vie, avec
sincérité, cohérence et intégrité.

Pourquoi voulez-vous gagner de l’argent ? Pour en faire quoi ?

De quelle manière allez-vous réellement mettre à profit votre activité de trader ?


Que pourrez-vous attendre de l’argent que vous allez gagner ?
Comment le trading peut durablement changer votre vie ?
Et quel sens souhaitez-vous lui donner ?
Pour vous aider à répondre à ces questions, voici un exercice de PNL pour alimenter
votre réflexion :
Réfléchissez à la vie que vous voulez avoir dans 5 ans.

Où vivez-vous ? Avec qui ? Quels types de relations entretenez-vous avec votre


entourage ?

Comment gagnez-vous votre vie ? Combien ? Quels sont vos hobbies ?


Comment vous sentez-vous ?

À quoi pensez-vous quand vous vous levez le matin ? Quels sont vos rêves ?

Revenez à aujourd’hui ; où en êtes-vous aujourd’hui ? Comment gagnez-vous votre vie ?


Combien ? Quels sont vos hobbies ? Comment vous sentez-vous ? Quels types de
relations entretenez-vous avec votre entourage ? À quoi pensez-vous quand vous vous
levez le matin ? Quels sont vos rêves ? Etc.

Réfléchissez à la vie que vous aurez 4 ans : vous n’êtes pas loin des 5 ans, mais vous
n’y êtes pas encore, alors, où en êtesvous ? Que vous reste-t-il à faire, à apprendre, à
réussir pour arriver à votre vision un an plus tard ? Que vous manque-t-il à ce moment ?

Votre vie dans un an : vous n’êtes plus là où vous êtes aujourd’hui, mais encore loin de
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là où vous voulez être dans 5 ans, alors, où en êtes-vous ? Comment vous sentez-vous?
Qu’avez-vous fait depuis un an pour vos rapprocher de votre vision ? Qu’avez-vous
appris, compris ? Comment avez-vous géré les obstacles ? Cela a-t-il été facile ?
Comment pensezvous parvenir à votre objectif final ?

Et dans 2 ans et demi, à mi-chemin ? Que se passe-t-il ? Qu’avez-vous fait ? Que vous
reste-t-il à faire ? Comment vous sentez vous ? Avez-vous surmonté les obstacles ?
Comment ? Qu’est-ce que cela vous a appris ?

Soyez le plus précis possible, qui êtes-vous dans 5 ans, aujourd'hui, dans 4 ans… ?
Décrivez votre vie, avec tout ce qui vous vient à l’esprit, sur le plan de vos
comportements et actions, de vos pensées, de vos émotions. Ne soyez pas avares de
temps sur cet exercice, plus vous serez précis, plus cette vision vous servira dans votre
trading.

J’en entends déjà certains dire : « Mais comment puis-je prévoir les obstacles,
comment puis-je savoir ? Ça dépend de ci de ça ? » Bien sûr que vous ne pouvez pas
tout savoir, et il est probable qu’au fil du temps votre vision change, s’affine ou même
se transforme, ce n’est pas grave, ça vous aura aidé à trouver de l’énergie et à prendre
de la distance pour faire le mieux possible ce que vous avez à faire aujourd’hui. Et en
plus, ça vous aura permis de vous poser des bonnes questions, de faire le point sur ce
qui est important pour vous maintenant, et de trouver en vous la force de travailler avec
persévérance et discipline pour maximiser vos chances de réussite. Le plan que vous
allez mettre en place se réalisera peut être, ou pas, mais en attendant, le simple fait que
ce plan existe vous aura aidé à avancer dans une meilleure direction pour vous, pour de
bonnes raisons et avec plus de motivation et d’envie. Si vous allez sur les marchés
financiers pour gagner de l’argent, sans but ni finalité, ce sera beaucoup plus dur d’y
parvenir, alors, utilisez toutes vos armes pour partir au combat, et ne partez pas au front
avec une sarbacane !

Comment entretenir la motivation ?


Comment entretenir la motivation face à l’adversité ? Qui n’a jamais eu des périodes de
découragement ? Qui n’a jamais eu des idées noires face aux obstacles ou face aux
échecs ? Qui n’a jamais douté de sa capacité à remplir ses objectifs ? La réalisation
d’un projet ne se fait jamais sans imprévu et sans obstacle. Lorsque vous commencez à
trader, l’avenir vous appartient ; vous allez réussir c’est certain ! Vous vous formez,
vous vous entraînez, vous préparez une stratégie, bref vous mettez toutes les chances de
votre côté ; il n’y a aucun doute vous parviendrez à votre objectif ! Mais le chemin est
souvent semé d’embûches. En cours de route vous vous rendez compte que les
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compétences à obtenir sont énormes, que vous avez des difficultés à gérer votre
comportement, que vous vivez très mal les pertes. De telles périodes de doutes et
d’obstacles sont un frein à votre motivation, mais c’est inévitable. Aucune réussite ne se
fait sans peine.

Je vous propose ici une carte mentale pour prendre de la distance et clarifier votre «
voyage ».Votre projet d'avoir un trading profitable sur le long terme peut être défini en
trois territoires, bien distincts :

- L'océan du rêve
- La ville du plan
- La forêt de l'action

L'océan du rêve

Nous avons souvent tendance à taper sur nos rêves, à les rendre désuets et à nous en
moquer et ceci est une grave erreur ! Évidemment, nous avons des excuses : depuis
l'enfance, la société nous rabâche qu'il est bon d'être dans la réalité et les « doux
rêveurs » sont regardés avec douceur et condescendance par leurs congénères…
Jusqu’à ce qu'ils deviennent des gagnants ! Là, la musique change : le « doux rêveur »
un peu fou et décalé devient un modèle de réussite, un mentor, une référence.

Qu'est-ce que le rêve et pourquoi nous est-il utile ?

Notre rêve, c'est nous, en mieux. Il prend naturellement état de ce que nous sommes, de
nos talents et de nos faiblesses, de nos valeurs profondes et de nos limites ; le rêve
repousse la règle du possible pour nous projeter vers ce que nous avons de mieux.
Notre rêve d'être, lorsqu'il est sincère et véritable, c'est notre mission de vie ; notre
raison d'être. Peu importe que l'océan du rêve soit réalisable ou non, il est pourvoyeur
de ressources fortes et pérennes. Votre rêve vous donnera une force incroyable pour
vous orienter dans la ville du plan. Si votre rêve n'est pas clair, que vous êtes habitués à
vite revenir vers le « réaliste », le pragmatique, le gris de la ville du plan, voici le
genre de questions nécessaires et non exhaustives à vous poser :

Dans mon for intérieur, quelle est ma mission personnelle ?

Qu'ai-je à apporter dans la vie ?


Qu'est-ce qui m'anime profondément ?

Qu'est-ce qui compte le plus dans ma vie et pourquoi ?


De quoi serai-je fier au crépuscule de mon existence ?
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En quoi le trading s'inscrit-il dans votre rêve, de manière évidente et fluide ? Ou pas
?

Si vous n'avez aucune réponse à apporter aux questions précédentes, vous partez avec
un gros handicap, vous peinerez à trouver l’énergie pour faire face aux moments
difficiles, car le trading ne rentre pas dans votre mission de vie de manière globale. Le
trading n'est pas une fin en soi, tout comme l'argent est rarement un rêve ultime ; ce sont
des véhicules, ce sont des moyens qui nous permettent de parcourir notre océan du rêve.
Le trading est un élément de :

La ville du plan

Votre plan s'il est bien fait permet de vous libérer de l'enjeu. Votre plan, ce sont vos
moyens, les petits pas que vous devrez réaliser jour après jour pour vous rapprocher de
votre rêve. Je ne vais pas revenir sur le plan de trading, développé au début de cet
ouvrage, mais sur un plan plus global et général qui prendra en compte l'ensemble des
aspects de votre vie. Avoir un plan clair permet d'attirer votre attention sur les moyens
nécessaires à votre réussite, et de vous détourner de la réussite elle-même, qui ne
devient qu'une étape − importante certes − du plan.

Lorsque vous échouez, ou que vous rencontrez une difficulté, ce n'est pas grave, car
vous avez un plan, et chaque pas est bénéfique pour l'ensemble, même s'il ne vous fait
pas avancer autant que vous l'aviez prévu. Vous ne maîtrisez pas votre réussite à court
terme, les marchés sont imprévisibles et aussi bon analyste, aussi bon trader soyez-
vous, vous ne pouvez par prédire l'avenir avec certitude. Par contre, vous maîtrisez
totalement votre plan, et les actions qui en découleront. Et quel confort cette vision
apporte devant l'adversité ! Nous ne sommes plus les jouets d'un destin plus ou moins
capricieux et cruel ; mais les acteurs responsables des actions que nous allons mettre en
place. Cette maîtrise de soi couplée à l'acceptation de vulnérabilité due à
l'environnement est clairement vectrice de motivation, car nous remplaçons l'incertitude
par des procédures.

La question importante à ce stade n'est pas : « Vais-je réussir ? » Mais : Que vais-je
mettre en place pour réussir ?
Alors, quelle sphère de votre vie votre plan doit-il toucher ? La réponse est simple :
toutes !

Quand je dors, quand je mange, quand je me repose, comment j'organise mes hobbies,
ma vie de famille, ma vie sociale… De quoi avez-vous besoin pour avoir une vie
équilibrée, stable et sereine ? Voilà la question globale. L'excellence se marie très bien
avec la routine et l'exigence personnelle. Faire en sorte de vous créer un environnement
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personnel propice vous appartient à 100 %, c'est une des responsabilités que vous avez
envers votre rêve !

Voici l'exemple de David : David trade depuis 15 ans, c'est un vieux routard des
marchés, il a 40 ans et vit exclusivement de ses revenus de trading. Depuis quelque
temps, il y a des tensions dans son couple, son trading en pâtit clairement et il est en
colère contre son épouse qui met son activité en péril. Plus il est en colère, plus sa
relation avec sa femme se détériore, plus son trading devient chaotique. Finalement, il
ne parvient plus à trader, tétanisé devant ses écrans, il ne passe plus d'ordres, il attend
que ça passe. Les tensions s'accumulent, David divorce, déménage, se stabilise
émotionnellement, recommence à trader et tout va bien. Je ne vous dis pas que vous
devez vous séparer de votre conjoint si vous passez une période difficile, mais
l'exemple de David montre que tout est lié, et que nous avons le devoir envers nous-
mêmes de soigner l'ensemble des conditions nécessaires à notre réussite.

Selon votre expérience et votre sensibilité, vous aurez besoin de plus ou moins de
routine et de stabilité : votre plan est là pour vous signifier les besoins nécessaires à la
réalisation de vos rêves !

La forêt de l'action

En trading, comme en sport de haut niveau, on parle souvent d'« être dans la zone », ce
moment où le geste est facile, où l'action coule comme de l'eau, ce moment de grâce où
nous agissons à propos avec fluidité, c'est comme une évidence, c'est comme être
amoureux ! Au sortir de la ville du plan, vous avez deux chemins qui rentrent dans la
forêt : un lumineux et dégagé et un chemin sombre et inquiétant. C'est le second que je
vous invite à emprunter, pourquoi ?

En trading, le chemin lumineux pourrait être celui où une tierce personne, un mentor, un
formateur, un analyste vous disent où cliquer pour gagner de l'argent. Cela existe bien
sûr ! Vous pouvez confier vos décisions et même votre capital ! Soit vous vous abonnez
aux analyses de M. J'suitrofort qui vous dira tous les matins sur quel niveau rentrer, et
quand sortir ; soit vous confiez votre capital au dernier trader à la mode qui fait des
performances de rêve sur son Multi Account Manager. Vous pouvez aussi, adeptes des
fournisseurs de signaux, brancher votre compte sur les actions d'un autre trader, et je ne
doute pas que certains d’entre vous le feront. Vous aurez peut-être raison, ou pas ; mais
deux choses sont certaines : vous ne maîtriserez rien, et vous n'apprendrez pas. Vous
dépendrez du travail d'un autre et cet autre fera la pluie et le beau temps sur votre
chemin.

De plus, le chemin sombre et inhospitalier de la forêt, ce chemin peuplé de démons et


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de trolls restera infesté de pièges prêts à surgir dès que vous aurez une once de
curiosité ou que vous vous perdrez au détour du sentier lumineux.

À l'orée de la forêt de l'action, vous êtes forts de votre rêve et de votre plan, vous avez
de l’énergie, de l'intelligence et de la foi ; bref, vous êtes armé pour aller dégommer du
troll par dizaines. Vous êtes dans les meilleures conditions possibles pour régler
certains problèmes et pour faire face à vos démons, qui, d'une manière ou d'une autre,
tôt ou tard, vous rattraperont. En plus, nos démons ne sont pas fous, lorsqu'ils viennent
nous chercher, ils choisissent toujours les moments où nous sommes affaiblis et bancals.
Ils pointent le bout de leur nez alors que nous sommes déjà au sol, et ils peuvent
facilement nous enterrer sur place.

N'attendez pas qu'ils vous trouvent, allez les chercher lorsque vous êtes bien armé !
Petites astuces de motivation
Dialogue interne positif

Nous avons un dialogue interne constant et plus ou moins conscient : croyances,


pensées, ressentis ; notre monde intérieur est sans cesse en mouvement : nous sommes
nos premiers interlocuteurs. À l’aube de l’humanité, pour survivre il fallait beaucoup de
réussites et un seul échec pouvait être fatal. Cet état de fait a conditionné, entre autres,
nos dialogues internes préférentiels : ne pas porter beaucoup d’attention aux réussites et
être très réceptifs aux échecs. Ce postulat de base a, par conséquent, influencé notre
mode de formulation par la négative : « C’est pas mal ! Ce n’est pas faux ! Je ne dois
pas faire ceci ou cela ! » Or, si je vous demande de ne pas penser à un éléphant, à quoi
pensez-vous ? Quelle est la première image qui vous vient en tête ? Le cerveau humain,
aussi subtil, développé et merveilleux soit-il ne pense pas par la négative. Lorsque je
formule négativement, c’est l’image de référence qui me vient en tête. Lorsque je pense
: « Je ne dois pas prendre de trade impulsif. », mon cerveau voit « impulsivité » et
ancre encore plus cette idée, ce comportement en moi. Que faire alors ? Vous pouvez
développer un dialogue interne positif : « C’est bien ! C’est vrai ! Je dois être patient !
… » Avec un dialogue interne positif, vous focalisez votre attention sur ce vers quoi
vous devez tendre, et pas sur ce que vous devez fuir. Une autre conséquence de la
formulation positive est :

Se distraire des pensées négatives

« Ce qui est fait est fait ! » J’adore ces phrases bateau qui au fond ne veulent rien dire et
enfoncent des portes ouvertes. Et pourtant ! On ne revient pas sur le passé, à part pour
en tirer certaines leçons.

Nous avons tous tendance à nous monter la tête tout seul avec des idées du type : « Mais
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quand je pense que je suis rentré en position au moment exact du discours du président
de la FED, quel Biiiip, mais quel Biiiiip ! » C’est naturel et légitime, on se punit nous-
mêmes pour les fautes que l’on commet, espérant que cela nous apprenne quelque
chose. Mais j'ai un scoop : cela ne nous apprend rien d’autre que la douleur et la
démotivation ! Analysez les faits avec calme et distance, rien ne sert de vous monter le
bourrichon ! Oui, c’est pénible de perdre ; oui, c’est dur d’avoir tout ; oui, c’est
douloureux de prendre conscience de notre vulnérabilité et de notre insignifiance, et
alors ? À quoi ce constat vous avance-t-il ? Passez à la suite pour que cela vous serve !
Quitte à vivre un moment délicat, autant qu’il vous apporte quelque chose, non ?

Cette perte s’est produite, que vais-je faire ?

Qu’est-ce que cela m’apprend sur moi-même, sur mon environnement, sur mon
système de travail ?

En quoi cette perte peut-elle me rendre meilleur, sous quelque forme que ce soit ?
Quelles sont les informations potentiellement utiles pour moi dans ce qu’il s’est
produit ?

Une fois que vous avez fait ce travail, passez à autre chose et reconnectez-vous à votre
plaisir. Rechargez les batteries avec ce qui vous dynamise, vous détend, vous nourrit. Et
lorsque vous êtes à nouveau d’aplomb, utilisez ce que vous avez appris de cette pénible
anecdote.

Journal de bord et attention

Apprenez à être attentifs à ce que vous faites ; à être là, ici et maintenant. Tenir un
journal de trading détaillé peut largement vous y aider. Mais que pouvez-vous y mettre
dans ce journal ?

Souvent, lorsque je demande aux traders ce qu’ils y mettent, ils me parlent


d’indicateurs, de signaux, d’exposition et de résultat, ce qui est très bien, car ces
informations sont nécessaires et factuelles ; mais pas suffisantes !

Si on reste sur le parallèle avec le coaching sportif, tout a de l’importance : comment


ai-je dormi, qu’est-ce que j’ai mangé hier soir, quel est mon état général, qu’est-ce qui
me tracasse… ? Votre journal de trading doit vous servir à vous poser aussi ces
questions. Il doit vous aider à être attentif à l’extérieur (configuration de marché et
indicateurs, actions et résultats) et à l’intérieur (pensées, émotions, comportements).
Prendre le temps de se poser ces questions n’est pas un investissement inutile, car cela
développera votre capacité à être là, pleinement et à identifier si vous êtes sur le point
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de faire une bêtise.

Gérer le point de rupture

Développer votre capacité d’attention vous permettra donc de mieux gérer le point de
rupture, car vous le sentirez arriver. Et c’est ici que le parallèle avec le sport trouve sa
limite, car, si au niveau sportif nous aurions tendance à repousser les limites et le point
de rupture ; il vaut mieux éviter de jouer avec le feu en trading. La progression doit
donc se faire sans douleur et sans effort précis autre que l’attention que vous portez à
votre environnement et à vous-même.

Vous êtes fatigué, intellectuellement, physiquement, moralement ? Faites autre chose et


revenez lorsque vous allez bien. Gérer le point de rupture, c’est reconnaître et accepter
la fatigue comme un signal d’alarme qui vous dit : « En l’état actuel des choses, tu
maximises tes chances de perdre et de souffrir. Arrivé à ce point, la meilleure chose à
faire pour tes performances est de te reposer, de faire autre chose pour revenir devant ta
station lorsque les bonnes conditions seront réunies. »

Se reposer

Pour conclure, je voudrais démonter une croyance véhiculée depuis notre plus tendre
enfance dans notre société : « Plus tu feras d’efforts, plus tu obtiendras de résultats. »
Le rapport entre l’effort et la performance n’est pas aussi évident et binaire, et la vie
n’est pas aussi « juste ». Nos performances ne dépendent pas uniquement de nos efforts,
loin de là. Il arrive même un moment où l’inversion est exponentielle. Par exemple, si
je reste devant ma station 24h d’affilé, sans manger ni dormir, j’ai peu de chance de
faire de bons choix ! L’exemple est extrêmement caricatural, mais cela illustre le
rapport de profitabilité de l’effort : c’est un U inversé. Je travaille, avec attention et
rigueur, je suis dans l’effort, je progresse, je suis sur la pente ascendante de mon U
inversé ; jusqu’à l’instant où j’arrive au sommet, et où j’obtiens le maximum de
résultats pour mes efforts. Tout le travail que je peux faire ensuite est une perte de temps
et d’énergie, je suis sur la pente descendante. Alors, rendez-vous service, et apprenez à
vous reposer au bon moment.

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Développer la discipline et le recul
Suis-je en capacité d’appliquer mon processus technique ?
Les zones de risques sont partout, et un bon système de travail n’est pas garant de
sécurité sur les marchés. Si vous n’appliquez pas votre processus de travail, il ne sert à
rien. Il vous est préjudiciable, car inconsciemment, l’existence de votre système vous
donne une illusion de sécurité. Les règles que vous créez vous octroient une certaine
confiance, que vous ne devriez pas avoir, puisque vous ne respectez pas ces règles.
L’engrenage est donc lancé : vous vous sentez sécurisé par l’existence d’un système
gagnant, et cette confiance vous pousse à l’erreur. Lorsque nous prenons une position,
nous « parions » sur l’avenir ; et personne ne connaît l’avenir. Certes, les événements
passés nous informent d’une probabilité plus ou moins grande d’un mouvement haussier
ou baissier, mais concrètement, cela ne s’est pas encore produit, et nous ne pouvons
rien maîtriser sur ce point.

Gérer son risque, c’est accepter que l’on ne connaisse pas l’avenir, c’est envisager et
embrasser la possibilité de s’être trompé. Sans cette reconnaissance de vulnérabilité et
cette acceptation que nous ne maîtrisons pas l’évolution des prix, nous serons toujours
affaiblis sur les marchés. Ce que nous maîtrisons parfaitement, ce sont les conditions
avec lesquelles nous décidons d’appliquer notre système.

Et justement, ces conditions, quelles sont-elles ?


Au niveau compétences tout d’abord :
Suis-je formé à une stratégie que je maîtrise ou ai-je créé ma propre stratégie ?
Cette stratégie est-elle profitable et sous quelles configurations de marché ?

Pour prendre un exemple, si vous avez une stratégie de suivi de tendance et que le
marché est dans un range, vous n’avez pas de bonnes conditions pour trader, car le
marché ne vous donne pas la configuration nécessaire à la bonne application de votre
stratégie.

Suis-je apte à reconnaître la configuration de marchés nécessaire pour opérer ?

Comprenez bien que ce n’est pas vous qui décidez, vous ne maîtrisez rien là-dessus !
Soit la configuration est bonne, soit elle ne l’est pas ! Ayez une vision binaire sur ce
point, car votre action sera binaire : vous rentrerez ou pas, il n’y a pas d’approximation
qui tienne !

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Pour vous aider à reconnaître cette configuration, n’hésitez pas à noter les paramètres
attendus et à les lire régulièrement. Comme un pilote de Boeing 747, vous devez valider
l’ensemble du processus avant d’entrer en action. Pour y parvenir, vous pouvez vous
créer une check-list des points essentiels à valider avant de « décoller ».

Votre Check-list de trading :


Paramètres internes : Ai-je bien dormi, mangé, suis-je en « bonne » santé ?

Suis-je calme et disposé à attendre le « bon » signal d’entrée, à respecter ma


politique de risque ?

Suis-je en capacité émotionnelle d’accepter un résultat décevant ?


Paramètres externes : Ai-je le temps nécessaire pour opérer selon mon système ?
Suis-je au calme (bruit, autres obligations) ? Configuration de marché, configuration
économique valable ?
Paramètres opérationnels :
Ma stratégie d'entrée (signaux et configuration)
Ma stratégie de gestion et d'exposition
Ma stratégie de sortie et invalidation possible de scénario
État des lieux des zones à risque :
Risque de mouvement dans le sens opposé de votre position :

Voilà évidemment le risque standard : le marché va à l’opposé de votre analyse. La


notion de sens, peut être perçue comme spatiale, le marché monte ou descend ; mais il y
a aussi la notion du temps : pendant combien de temps et jusqu’à quel prix le marché
va-t-il monter ou descendre ? Dans cette question du sens, nous devons aussi réfléchir à
la question du timing.

Risque d’une politique de MM et d’une gestion inadaptée :

Le forex vous offre des effets de levier absolument délirants ! C’est un moyen pour
gagner de l’argent, c’est sûr, mais aussi un moyen pour en perdre beaucoup. Avec un
fort effet de levier, vous n’aurez absolument aucune marge de manœuvre, plus vous
utilisez de leviers, moins vous avez droit à l’erreur.

Votre politique de MM doit donc être construite en cohérence avec votre stratégie
d’entrée, votre politique de gestion, votre capital, votre marché et votre horizon.

Risques de dérives émotionnelles et comportementales :

Les deux risques que je viens vous énumérer peuvent être en grande partie éliminés
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avec un bon processus de travail et de la discipline.

La discipline
Comment arriver à une discipline juste ? C’est à dire en concordance avec ce que vous
êtes et avec les besoins du trading ? Il n’y a pas de réponse viable et duplicable à
l’infini. Pour certains, la discipline est naturelle, et pour d’autres non.

Est-ce bon pour moi ?

Soigner votre motivation à bien faire, à faire ce qui est bon pour vous en trading, avec
suffisamment d’intention positive pour votre avenir et une mise en perceptive dans le
temps : voilà le secret de la discipline ! Il faut associer la discipline à quelque chose de
positif et d’agréable.

Dans notre société, on a une vision plutôt négative de la discipline, on l’associe à des
attitudes ennuyeuses, bornées, fermées. Et cette vision, il vous faut la changer. Selon
votre personnalité, vous êtes plus ou moins attirés par la liberté, le laisser-aller et
l’improvisation. La manière dont vous allez éviter les pièges que j’ai évoqués est
directement liée à votre vision globale de la liberté et de la discipline ;

Il faut bien comprendre que vous parviendrez à plus de liberté dans votre vie si vous
réduisez votre marge de liberté en trading et si vous créez votre système disciplinaire
motivant et auquel vous adhérez pleinement.

Rome ne s’est pas construite en un jour, et toute la difficulté réside dans la question des
petits pas. Avoir une trajectoire globale, au long terme, et diviser le travail, car à
chaque jour suffit sa peine.

Choisissez tout d’abord, une habitude de trading, simple pour vous, à laquelle vous
adhérez pleinement et conformezvous, quoiqu’il arrive, à cette habitude. La discipline
s’entend très bien avec la routine. Chaque jour, apprenez à répéter cette habitude, cette
routine pour que le geste, l’intention se grave peu à peu en vous, devienne une seconde
nature.
Mais quel geste pouvez-vous choisir ?

Cela va dépendre de votre niveau de trading et l’avancée que vous pouvez avoir sur
votre système, de votre capacité ou non à appliquer ce système, et votre confiance dans
ce système. Je tiens à préciser que travailler sur votre discipline ne sert à rien si vous
n’avez pas déjà un système de travail. Si vous n’en avez pas, concentrez-vous sur la
création d’une stratégie ou sur l’apprentissage d’une stratégie existante. Parce qu’il faut
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bien faire les choses dans l’ordre, chercher à se discipliner de manière globale est une
perte de temps. Tout votre être doit adhérer à un mode opératoire, sinon, vous serez
toujours tenté de sortir du système.

Voici quelques conseils pour travailler votre discipline. Il vous faudra ancrer des
habitudes, une manière de penser et de concevoir votre travail et pour cela, c’est votre
vision qui doit évoluer :

Habitude N°1 :

Pensez et formulez de manière positive : « Aujourd’hui, mon objectif est de respecter


mon système, je n’ai aucune autre finalité que de respecter mon système. »

Habitude N°2 :

Trouvez-vous quelqu’un, trader ou pas à qui vous rendrez des comptes, tous les jours et
engagez-vous auprès de vousmême et auprès de cette personne. Plus globalement,
rompez la solitude, rejoignez des groupes de trading. Lorsque nous avons organisé des
mastermind de traders, j’ai été très surprise de voir l’impact que nos conversations
pouvaient avoir sur le groupe. Rompre la solitude dans le trading est une habitude très
bénéfique et pas uniquement pour accroître votre niveau de discipline, mais aussi votre
niveau de plaisir. Ce qui nous amène à…

Habitude N°3 :

Définissez un système de récompenses. Je sais, nous ne sommes plus à l'école primaire


et les bons points nous semblent dérisoires ; et pourtant, nous avons quasiment tous été
élevés sur ce schéma ! Il fait partie de nous, que nous y adhérions ou pas ! Définissez
des systèmes de récompense automatiques pour chaque « bonne » action. Une bonne
action, c’est une action qui respecte votre process de travail. Vous avez bien géré une
perte ? Vous avez résisté à votre envie de trade impulsif ? Vous avez respecté vos
limites de temps, de perte ou de gain ? Récompense. Cela permet de développer une
réaction de plaisir à la discipline, qui peu à peu ne sera plus associée à la douleur, ou à
la frustration, mais au plaisir.

Habitude N°4 :

Faites-vous un journal de trading, et consignez tout : vos actions, les résultats et votre
état interne. Ce journal deviendra votre bible et, quand dans trois mois vous relirez
l’ensemble et que vous constaterez que la discipline vous aide à travailler plus
sereinement ; cela sera une motivation de plus pour respecter votre discipline ! Une
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variante aussi pour votre journal pourrait être de noter toutes les fois où vous avez
envie de sortir du système. Notez dans quel contexte vous avez cette envie et ce que
vous comptez faire de cette envie.

Habitude N°5 :

Freinez votre enthousiasme. Si vous démarrez sur les chapeaux de roue, vous allez vite
vous épuiser et le contraste entre l’enthousiasme du début et la routine qui s’installe
sera une difficulté supplémentaire. En plus, un fort enthousiasme vous pousse à avoir
des attentes fortes. Le trading est une course de fond, beaucoup mettent plusieurs années
avant de pouvoir vivre du trading, et beaucoup aussi abandonnent en cours de route.
Gardez de l’énergie en réserve et acceptez d’avancer tranquillement.

Ces 5 habitudes ne sont que des étapes, et la discipline est un travail de longue haleine.

La patience
« Patience est mère de sûreté. »

Les vieux proverbes recèlent une sagesse qui est celle du bon sens. La patience est en
effet une des rares vertus indispensables au trading. Être performant signifie respecter
sa stratégie et son money management, car lorsque vous faites une « performance » hors
stratégie, vous pariez, et je n’appelle pas cela de la performance, mais un coup de
chance qui peut vous être grandement préjudiciable par ce qu’il vous apprend. Ainsi, si
vous faites un gain en étant sorti de votre stratégie, il n’y a pas 50 réactions porteuses à
avoir, il y en a deux : étudier votre stratégie et éventuellement la modifier si vous
estimez que c’est nécessaire ou pleurer sur votre sort, car la leçon que vous aurez tirée
ne vous apportera rien de bon à long terme.

Comment cultiver votre patience pour augmenter votre performance ?

La première étape est de prendre de la distance par rapport à votre objectif journalier :
votre travail de trader est un travail de longue haleine, l’important n’est pas de gagner
aujourd’hui, l’important est de conserver de bonnes dynamiques de comportement afin
de pouvoir vivre confortablement de votre activité sur du long terme.

Ensuite, et même si ce n’est pas toujours évident il faut savoir faire preuve d’une grande
honnêteté avec soi-même. Identifiez les fois où vous tradez avec impulsivité, où vous
réagissez mal à la perte, où vous adoptez une attitude de joueur (modèle d'Apter).

Troisième étape, quand vous sentez l’impatience vous gagner, arrêtez de trader. Passez
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à autre chose, car l’impatience ne vous aidera pas dans vos performances. Relaxez-
vous, respirez profondément, ancrez en vous le lâcher-prise et la distance.

Enfin, quand vous vous sentez serein et libéré des émotions nocives regagnez votre
station avec la ferme intention d’avoir la patience nécessaire d’attendre la configuration
qui répond à votre stratégie.

Faites des pauses régulières, car le trading est une activité qui mobilise beaucoup de
vos ressources personnelles et si vous ne prenez pas le temps de ménager votre capital
émotionnel, si vous entamez trop votre être profond vous retomberez immanquablement
dans des comportements nocifs. Vos prises de décision seront donc dictées par de
l’irrationnel et vous devez fuir l’irrationnel.

Quel impatient êtes-vous?


Il y a plusieurs sources d'impatience et donc plusieurs types d'impatients. Identifier la
famille dans laquelle vous avez tendance à graviter peut vous être utile, car cela vous
permettra plus facilement de vous en extraire.

Impatient par peur :

Dans la famille Angoisse, je demande le père. Le besoin de nous rassurer, de nous


prouver notre capacité à gagner de l'argent en trading est une des causes possibles à une
impatience chronique.
La précarité dont j'ai déjà parlé dans cet ouvrage attaque nos certitudes et peut parfois
nous laisser particulièrement démunis. L'avenir est incertain, la sécurité matérielle
jamais vraiment acquise et cette réalité entame notre confiance et notre assurance.
À ce moment-là, l'angoisse peut nous pousser à prendre de mauvaises décisions, car
nous sommes trop pressés d'être rassurés. Nous avons besoin de nous dire que c'est
possible, que nous allons y arriver.
Chacun d'entre nous peut avoir à faire face à ce type d'angoisse à un moment ou à un
autre.
Être trader, c'est accepter une grande précarité mentale, et certains jours sont plus
délicats que d'autres.

Impatient par ennui :

Parfois, la meilleure chose à faire est de ne rien faire. Mais c'est difficile de ne rien
faire, et certains ont besoin d'action et de mouvement. Nous pouvons avoir la sensation
de perdre notre temps, d'attendre pour rien et cette croyance, parfois erronée peut nous
pousser à la faute : agir pour agir, pour tromper l'ennui.
Nombreux aiment le trading, car cela donne l'impression d'être au cœur de l'action,
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d'être dans la course, de jouer un rôle dans le grand échiquier de la finance mondiale.
Les chiffres défilent, nous dansons dans le bal : nous existons ! Agir par ennui n'est
évidemment pas une motivation porteuse de performance. Une fois de plus, l'action
répond à un besoin de l'individu et non à une configuration de marché ou à une analyse
rationnelle.
Si nous creusons un petit peu cette famille Ennui, on peut vite s’apercevoir qu'elle est
apparentée à la famille Angoisse car celui qui agit par ennui peut aussi être motivé par
la peur de l'immobilisme, la peur d'être inutile ou dérisoire. L’impatience est donc la
conséquence d’un ego surdimensionné : l'image que vous avez de vous-même vous
pousse à l'activité, bonne ou mauvaise.

Impatient ou impulsif ?

Ne confondons pas ces deux termes, si proches dans le comportement et pourtant si


éloignés dans leur genèse. L'impulsif réagit avec le crocodile, il fuit ou attaque et ce
comportement est conjoncturel à une situation perçue comme dangereuse. L'impulsion
est liée au stress et une personne impulsive n'est pas forcément une personne impatiente.
L'ennui, qui ne nous met pourtant pas en danger de mort immédiate peut-être vécu par le
crocodile comme une attaque réelle. Pour certains crocodiles, s'ennuyer est
insupportable et ils font tout leur possible pour mobiliser le mouton et le singe afin de
s'extraire de la situation perçue comme ennuyeuse. C'est le cas par exemple lorsque le
trader rentre en position sous le coup de l'impulsion. Cela peut aussi être le cas
lorsqu'un trader recule son stop suite à une configuration de marché inattendue.
L'impulsif fuit le présent et se propulse vers l'avenir sans plan ni attente précise.
L'impatient, lui, réagit au singe. Le singe ne supporte pas certaines situations qui vont
globalement engendrer une angoisse latente et diffuse. Chez un grand impatient, il est
probable que l'on trouve des contre-valeurs du type : le défaitisme, la routine, le
manque de liberté, le risque, la perte de contrôle, la mesquinerie, la perte de temps, le
sérieux, le matérialisme, etc. Notez bien que tous les types de singes peuvent en être «
victimes » et si certaines facettes de personnalité sont plus vulnérables que d'autres,
personne n'est à l'abri.

Stratégie de gestion de l'impatience et de l'impulsivité :


Impatience :

Vous l'avez compris, un comportement impatient est issu de notre singe, c'est à dire de
la zone qui gère l'apprentissage et l'émotion. Je vous rappelle donc que l'exercice du
packaventure donné dans le chapitre contrevaleur peut vous aider à vous détacher de
pensées automatiques qui viennent mettre à mal vos performances.
Je vous donne toutefois un autre outil qui vise à réveiller votre baleine, et à prendre du

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recul :
La multiplication des points de vue :
Cet exercice consiste à exprimer un point de vue rapide, même stéréotypé, caricatural
ou farfelu, pour chaque personnage ou catégorie de personnages repris ci-dessous. Il
s'agit de se demander ce que dirait chaque personnage s'il était à notre place, dans la
même situation. Pour cet exercice, il est recommandé de collectionner 20 à 30 points de
vue différents.

La patience vous pose-t-elle problème ?

Multipliez les points de vue, demandez-vous ce qu’en penserait :


Le viticulteur, un éleveur de bovins anglais, son chien, Jules César, Pablo Picasso,
François Mitterrand, votre compagne (ou compagnon), l’ivrogne, le diable, le boucher,
le journaliste de mode, le député, la prostituée, le policier, l’enfant sage, le moine,
l’institutrice, le médecin, le gagnant du loto, l’Africain polygame, le cadre supérieur, le
matheux, le poète... etc.

Quel point de vue vous touche le plus profondément ?


Pourquoi ?
Cet exercice vise à accroître la sphère « Nuance », tellement mise à mal dans cette
question liée à la patience.
Impulsivité :

L'impulsivité est une conséquence directe de stress, c'est donc le crocodile que vous
devez gérer. Le crocodile est très lié aux sensations corporelles, un exercice de gestion
de stress tourné vers le corps trouve donc tout son sens.

Cohérence cardiaque :

Je vous propose de vous mettre à l’écoute de votre corps, aussi souvent que possible.
Cela va demander un certain effort, pendant quelques jours ou quelques semaines, et
puis, peu à peu, vous n’aurez même plus à y penser, comme lorsque vous ralentissez
d’instinct quand il pleut sur l’autoroute.

Quand vous tradez :


Les choses se passent bien, vous êtes calme et maîtrisé :

Comment êtes-vous assis ?


Comment respirez-vous ?
Avez-vous des points de tension ?

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Les choses se passent mal, vous cédez à l'impulsivité : Comment êtes-vous assis ?
Comment respirez-vous ?
Avez-vous des points de tension ?

Établissez une comparaison consciente de l’attitude de votre corps en situation de


réussite et d’échec. Vous serez surpris de constater les différences énormes de ressenti
physique.

Quand notre cœur bat au rythme de 70 battements par minute, en réalité durant cette
minute la fréquence des battements varie. Plus vous serez stressé, plus la variation est
large. Cette variation est tout à fait normale et elle est due au fait que les battements
cardiaques sont soumis au contrôle de deux branches du système nerveux autonome : le
système sympathique et le système parasympathique. Le premier, accélère les
battements cardiaques, augmente la libération d’adrénaline dans le sang, dilate les voies
pulmonaires, stimule la production et la libération du glucose, contracte les vaisseaux
sanguins de la peau tandis que le système parasympathique produit les effets inverses.
En gros le sympathique prépare l’organisme à l’action et le parasympathique favorise la
récupération de celui-ci. En situation idéale l’accélération et la décélération des
battements cardiaques sont synchronisées, c’est-à-dire qu’une accélération régulière est
suivie d’une décélération régulière puis à nouveau d’une accélération régulière et ainsi
de suite. Dans ces circonstances l’ensemble de l’organisme fonctionne de façon idéale
et vous êtes calme : c’est l’état de cohérence cardiaque.

Lorsque nous sommes devant notre station de trading, cette cohérence cardiaque est
largement mise à mal. Un signal, une perte, un retracement, un changement de tendance ?
Notre cœur accélère notablement délivrant sa dose d’adrénaline. Plus le système
sympathique est sollicité, plus le système parasympathique doit œuvrer pour le calmer,
et redonner à votre mental la possibilité de prendre des décisions raisonnées.

La pratique des exercices de cohérence cardiaque peut donc être utile pour limiter
l’emballement du système sympathique quand une information à forte valeur
émotionnelle vient le solliciter, et pour aider le système parasympathique à récupérer
de cette dépense énergétique et mentale.

Le premier exercice de base est simple et doit être fait 3 fois par jour, tous les jours
pendant 3 semaines :
Vous vous asseyez sur un fauteuil, les pieds au sol, le dos bien droit, les mains devant
vous.

Vous faites attention à votre respiration ; vous commencez par expirer profondément,
vous videz vos poumons.
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1 inspiration de 5 secondes.
1 expiration de 5 secondes. Vous faites 30 inspire/expire de 5 secondes chacun.

Vous pensez à votre respiration et à rien d’autre : vous comptez :


Inspire : 1.2.3.4.5, Expire 1.2.3.4.5 : 1 etc 30 fois.

Exercice du miroir :

Une fois que vous avez admis avoir commis des erreurs à cause d’un type de
comportement précis, il ne tient qu’à vous de prendre les rênes et de modifier ce
comportement. L’exercice du miroir, utilisé en PNL peut apporter un cheminement de
pensée constructive :

Pensez à une situation précise où vous estimez que votre comportement est à l’origine
de pertes.
Quel résultat avez-vous obtenu lorsque vous avez adopté ce comportement ?

De quelle manière pensez-vous que ce comportement peut vous rapprocher de votre


but ?

Quel serait l’état d’esprit propice à un meilleur résultat ?

Que vous a appris le résultat que vous avez obtenu lorsque vous avez adopté ce
comportement ?

Ce cheminement de pensée vise à vous faire prendre un certain recul sur un


comportement que vous jugez négatif. Généralement, on reste focalisé sur le problème ;
nous le ressassons et il tourne peu à peu en boucle. Nous restons le nez collé au
problème sans véritablement chercher de solution puisque la situation présente
monopolise toute notre énergie et toutes nos pensées. Or, ce n’est pas en faisant toujours
la même chose que l’on peut espérer un résultat différent.

Le but de cet exercice est donc de prendre du recul pour ne plus penser au problème,
mais à sa solution et d’évaluer de manière pragmatique ses retombées. La seconde
étape de ce processus est de rechercher le bénéfice caché de ce comportement qui vous
est néfaste :

Quel bénéfice avez-vous obtenu grâce à ce comportement ?


Qu’avez-vous à perdre si vous conservez ce comportement ?
Quel bénéfice obtiendriez-vous si vous n’adoptez plus ce comportement ?
Qu’avez-vous à perdre si vous abandonnez ce comportement ?
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Certains me disent qu’ils ont bien conscience de leur problème, mais que changer n’est
pas si simple. Et ce n’est pas faux, surtout si on se le répète à longueur de journée ! «
Mon impulsivité me fait prendre de mauvaises décisions, je le sais, mais vous croyez
que j’arriverai à changer en claquant des doigts ? » Ce processus de pensée bloque, une
fois de plus, sur le problème et ne s’axe absolument pas sur la solution. Comprendre ce
que le comportement impulsif apporte de bon et de mauvais permet de prendre le recul
nécessaire à sa prise de contrôle.

Résilience
Lorsque nous sommes en position et que le marché n’évolue pas comme prévu, nous
avons trois alternatives possibles :

Malgré la perte latente, nous sommes encore dans le respect de notre système de travail
et nous attendons de voir la suite, ce qui est légitime et professionnel.

Le scénario de base est, de façon pragmatique, considéré comme invalide, notre


système de travail nous dit que cette position doit être coupée en perte, nous coupons,
ce qui est légitime et professionnel.

Le scénario de base est, de façon pragmatique, considéré comme invalide, mais nous
refusons de couper, ce qui n’est pas une attitude porteuse à long terme.

Cette différence de professionnalisme tient en un mot, un seul petit mot qui change tout
dans notre trading, mais aussi dans notre vie et nos relations, ce mot, c’est « Résilience
».

Voici la définition de Boris Cyrulnik :

« C’est l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure


initiale. Ce terme est souvent employé par les sousmariniers de Toulon, car il vient
de la physique. En psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à réussir, à se
développer en dépit de l’adversité… La résilience est la force inconsciente qui
pousse l’être vivant à mettre ses ressources au service de sa survie lorsque celle-ci
est menacée, et à mobiliser ses ressources dans la recherche du plus grand
épanouissement possible, quand les conditions sont favorables.»

La résilience est donc la capacité d’un individu à accepter la perte et à mettre ses
ressources au service de sa survie financière, émotionnelle, mentale ou physique. Mais
au-delà de cela, c’est la capacité à en ressortir grandi et plus fort que jamais.

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Pourquoi développer notre capacité de résilience est nécessaire pour développer un
trading profitable ? Lorsque nous rentrons en position, c’est pour gagner de l’argent.
Vous protégez votre capital en soignant tout d’abord votre exposition et vous définissez
un niveau de prix au-delà duquel votre position est clôturée en perte. Donc, au moment
de rentrer, même si vous êtes prêts à perdre de l’argent, vous projetez tout de même
d’en gagner. Mais les choses ne se passent pas comme prévu, tout vous montre
progressivement que votre scénario n'est pas valable et vous devez prendre une
décision qui fait le deuil de votre succès et la résilience est le seul moyen de survivre
au deuil.

Linguistiquement, « résilience » vient de « rebondir », c’est notre capacité à nous


remettre d’un choc violent. Nous ne naissons pas tous égaux quant à cette capacité, et
notre histoire évidemment crée des clivages énormes d’un individu à l’autre. Certains
vont être capables de vivre des traumatismes importants, et sans le nier, ils parviennent
à fonctionner et à avancer. D’autres vont être rapidement couchés face contre terre et
rester immobiles très longtemps avant d’envisager un après.

En trading, on appelle cela « digérer sa perte » : l’accepter pour ce qu’elle est, en


conscience sans qu’elle vienne influencer nos décisions futures, à moins que le système
doive être modifié.

Les points communs des gens « résilients » ?

Refuser d’être une victime. Etre habité par un rêve qui les dépasse, une « mission de
vie » en quelque sorte. Utiliser l’humour comme rempart. Avoir la capacité de
transformer la souffrance en rage de vaincre et la rage en motivation stable.

Quel cheminement de pensées suivre ?

Il y a plusieurs écoles de pensée pour les praticiens de la gestion post-traumatique, et


peu vous permettent d’être autonome dans la gestion de votre tristesse ou de votre
colère : EMDR, hypnose ericksonienne, ou PNL en sont les fers de lance. Pour chacune
de ces approches, vous aurez besoin d’un professionnel. Par contre, vous pouvez tenter
de développer votre autonomie via une approche intellectualisée. En thérapie
comportementale et cognitive, nous représentons souvent l’interaction par le triangle :
émotions, pensées, comportements. Lorsque l’on agit sur l’un, les autres s’en trouvent
changés.

À cause de cette perte, je vais mal :

Il n’y a pas honte à se sentir mal, tout le monde ressent des émotions désagréables, nous
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en sommes tous plus ou moins porteurs, c’est la nature humaine. À cet instant, l’individu
est une victime (de lui-même, d’une situation, d’un autre, peu importe.) et il existe à
travers son statut de victime. La douleur devient partie intégrante de son identité.
L’individu doit donc accomplir son chemin de deuil et évacuer les émotions en
l’acceptant : « oui, je vais mal et c’est normal au vu de ce qu’il s’est produit. »

Pour parcourir ce chemin, vous avez plusieurs moyens de locomotion :


L’anticipation :

On ne le dira jamais assez, le préventif vaut toujours mieux que le curatif. Afin de bien
vivre une perte, le plus simple et d’accepter sincèrement, avant même de rentrer en
position, la possibilité de perdre. Tous les traders font des pertes, tous ! Le seul objectif
est de garder une balance positive ou à l’équilibre. Anticiper les pertes est donc le plus
sûr moyen de les vivre de manière constructive.

La gestion :

Plus pragmatique que l’anticipation, la gestion est probablement la partie la plus


importante de notre job. Des outils tels que le plan de trading, des rapports réguliers
d’activité, des calculs clairs d’exposition et de gestion des limites font rentrer les
pertes dans un tableau et les sortent de l’aspect émotionnel. Elles deviennent une
donnée parmi d’autres dans un plan comptable plus vaste.

L’humour :

Peut-être pas le plus efficace, mais le plus plaisant ;) L’humour est purement curatif.
C’est un mécanisme de défense qui permet de caricaturer les pulsions agressives ou
destructrices. C’est un bouclier puissant et léger à porter. Il pressent la situation dans
ces aspects ironiques, insolites et décalés. Pratiquer l’humour nous remémore qu’au
fond, tout cela n’est pas si important !

La rationalisation :

Que représente cette perte concrètement ? Quel impact aurat-elle sur ma vie dans 2 ans,
dans 5 ans ? En quoi est-elle si grave ? Rationaliser ce que nous avons perdu nous
donne le recul nécessaire pour évacuer l’émotion et passer à autre chose.

La création :

Parler, écrire, dessiner… Le processus créatif rend réel et palpable quelque chose qui
restait abstrait et fluctuant. Cela fait sortir l’émotion de soi, structure la pensée, met des
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mots sur les maux. Ainsi identifiés, sortis de vous, ils peuvent vous quitter et s’évaporer
dans les limbes de l’oubli…

Malgré ma responsabilité, malgré la perte, je vais bien :

Ouste la victime ! Je suis le seul artisan de cette débâcle, j’en suis responsable et j’ai
fait des choix qui m’ont mené à ce résultat déplaisant.

Grâce à cette perte, je serai meilleur : Que puis-je trouver de positif dans cette
situation ?

En quoi me fait-elle grandir ? Qu’ai-je appris de cette attitude ?

Comment cette perte va-t-elle servir ma réussite future ?

Nous sommes tous absolument incompétents à la base et seul le travail nous apporte la
compétence nécessaire, nous avons tous des casseroles plus ou moins lourdes à
trimbaler sur notre route, et nous sommes tous entourés de personnes qui nous aident ou
nous ralentissent ! Cela sera plus ardu pour certains que pour d’autres, mais la seule
chose qui m’intéresse, c’est qu’en fin de compte, vous seul avez la responsabilité de
vos rêves, de vos projets et de l’énergie que vous souhaitez y consacrer.

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Postface
Lorsque j'ai commencé à trader, en 2008 soit il y a 6 ans ; j'avais un mental de
guerrière. Comme j'étais fière de me lancer dans ce défi un peu fou d'aller gagner de
l'argent sur les marchés financiers ! J'aimais me dire que j'allais livrer un combat que
peu de personnes osaient mener.
Le cœur vaillant, le regard dans le lointain comme pour mieux observer ma gloire
prochaine, je partais à la conquête de ce Nouveau Monde. J'ai fait un pas, et puis deux ;
et je me suis ramassée, une fois, deux fois, dix fois ! Bref, après deux mois de claques
journalières, et allégée de pas mal d'argent; je me suis dit qu'il fallait peut-être faire une
trêve, que mes rêves de gloire et de conquête devraient probablement attendre un
certain temps.
Déconfite, et le regard tourné au sol, mes espoirs s’évanouissaient lorsque je
brandissais le drapeau blanc de la défaite. Signature du traité de paix, la tristesse fit
bientôt place à la honte, elle-même chassée par la colère, et puis la résignation, tout
simplement.

J'ai une habitude depuis que je suis enfant : j'ai des totems qui me permettent de me
représenter symboliquement mon attitude et mes pensées.
À cette époque c'était « la louve alpha » ! Mais le péché d'orgueil n'étant pas
uniquement puni par le divin patron, la vie n’a pas tardé à m'envoyer son feed-back : il
fallait choisir un autre totem.
Comme j'étais sous perfusion technique, j'avais bien compris que le problème ne venait
pas de la stratégie ou du money management, mais de ma capacité à l'appliquer. Je
décidais donc de travailler sur mon comportement : mieux gérer mon impulsivité, mon
orgueil, mes émotions, mon stress et mon stress. Je me donnais donc l'objectif de régler
ces questions en trois mois, ce serait en effet amplement suffisant pour résoudre des
problèmes aussi dérisoires!

J'étais passée du loup au « renard malin ». Sous-estimer l'ampleur de la tâche, refuser la


possibilité de l’échec n’est pas le meilleur moyen de réussir. Mon assurance et mon
optimisme, qui m'avaient tellement servi allaient me causer bien des désillusions ! Le
trimestre allait se transformer en une année, puis deux avant que je sois prête à
retourner sur les marchés financiers. Le renard perdait progressivement de sa superbe et
de son éloquence. Je prenais peu à peu conscience de l'ampleur de la tâche : mon
comportement, mes réflexes naturels n’étaient absolument pas adaptés aux besoins du
trading. Plus j’étudiais, moins j'avais la sensation de me rapprocher de mon but, je me
trompais.

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Finis les sentiments de conquête et de facilité ; adieu les rêves illusoires et l'orgueil
démesuré ; j'allais devoir accomplir une besogne acharnée, je devenais « la fourmi
ouvrière ». La fourmi fait sa besogne avec constance et pugnacité. Chaque jour, elle
travaille, pousse, construit ; devant l'adversité, elle résiste. De tous mes totems, c'est
celui qui m'inspire le plus de respect et d'affection. La fourmi n'est pas orgueilleuse et
pourtant, à sa mesure, elle construit des cités gigantesques. Infatigable, c'est une vraie
guerrière au sens noble du terme ; elle se bat contre elle-même pour faire évoluer son
groupe. C'est la fourmi qui allait construire les bases de ma réussite présente.

Mon travail sur les marchés financiers en était à des performances inespérées puisque
j'arrivais tant bien que mal à 0. Enfin, je ne perdais plus d'argent !
Je commençais donc à relâcher la pression, et à établir un fonctionnement qui me
permettrait d'augmenter progressivement mes performances.
Mon totem est devenu alors « la poule qui picore », et voilà maintenant quatre ans que
je respecte et chéris ce totem, bien qu'il ne soit ni glorieux ni fun.

J'ignore de quoi demain sera fait, la poule ne se pose pas toutes ces questions, son job,
c'est de picorer les miettes du jour, de survivre, ici et maintenant.
Abandonner ses velléités de puissance et de contrôle n'est pas toujours facile,
reconnaître sa force, accepter sa faiblesse demande un certain recul et une acceptation
de soi dont la réussite en trading ne peut pas se passer.

J’espère que cet ouvrage vous a aidés à trouver le totem qui convient le mieux à ce que
vous êtes, et à la situation dans laquelle vous êtes.

Je vous invite à me rejoindre sur : http://neuro-trading.fr

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