Technique D'anesthésie

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UNIVERSITE D’ALGER

DEPARTEMENT DE MEDECINE DENTAIRE

Cours d’anesthésiologie
3ème année

Techniques
Techniques d’anesThésie locale eT
d’anesthésie locale
locorégionale en et
locorégionale
odontostomatologieen
odontostomatologie
Présenté par : Dr Z. MESSAOUDI

Année universitaire 2020-2021


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GENERALITES
L’anesthésie locale ou régionale supprime, en même temps que la douleur, toutes
les sensibilités mais n’abolit pas la conscience. Elle agit au niveau des voies
sensitives périphériques en provoquant la section physiologique transitoire et
réversible du nerf :

 soit au niveau terminal dans le cas d’une anesthésie locale


 soit au niveau d’un tronc nerveux dans le cas d’une anesthésie régionale.

Le choix d’un bon mode d’anesthésie est important. Il dépend des conditions
pathologiques locales, de la nature et de la durée de l’intervention, de l’âge et de
l’état général du patient,

Dans la pratique courante, l’anesthésie locale ou locorégionale est le mode le plus


employé. Elles permettent de faire tous les actes d’odontostomatologie

En résumé, pour une analgésie efficace, permettant de garantir un silence


opératoire primordial pendant la durée de l’acte pour le patient et le praticien, ce
dernier doit évaluer
− La pertinence des choix du produit;
− De la dose et du site d’infiltration;
− Le geste (la technique) en bouche.

I. ANESTHESIE LOCALE
L’agent anesthésique porte sur un territoire limité et agit sur les rameaux
terminaux des nerfs dentaires. L’anesthésie permet une insensibilité, limitée à
quelques dents, et intéresse la gencive, le ligament et la pulpe.

I.1 PAR REFRIGERATION


Le principe consiste à utiliser la production d’un froid intense par évaporation
d’une substance très volatile sur une zone muqueuse ou cutanée très limitée.
Les cryo-sprays agissent par évaporation d’un gaz dérivé de l’éthane
(Dichlorotétrafluoroéthane). Ce mode d’anesthésie locale aisé détermine une
anesthésie de surface peu profonde et de très courte durée. Il est utilisé pour
l’avulsion de dents très mobiles, de dents de lait aux racines déjà résorbées, pour
l’incision d’abcès collectés et superficiels.

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I.2 PAR CONTACT
Il s’agit d’appliquer sur une zone muqueuse un liquide anesthésique.
• soit par badigeonnage ou tamponnement d’un gel ou d’une crème : amino-
ester à 20% ( benzocaïne)
• soit par pulvérisation à l’aide d’un flacon de spray : amino-amide à 5–15%
(pressicaïne)
Ce mode d’anesthésie permet une insensibilisation plus longue que la
réfrigération mais de faible intensité et surtout de faible profondeur (anesthésie
locale du revêtement épithélial superficiel)
Indication :
- en pré-anesthésie pour les malades anxieux. Il apporte une diminution de la
sensibilité de la muqueuse buccale lors de la pénétration d’une aiguille
- extraction des dents temporaires fortement rhyzalisées.
- incision d’abcès.
- taille des couronnes en sous-gingival, détartrage,

I.3 PAR INFILTRATION


C’est le mode d’administration de l’anesthésie locale le plus fréquent. Il permet de
réaliser la majeure partie des interventions courantes en chirurgie dentaire. Le
soluté anesthésique est injecté au sein même du tissu à opérer. Cette anesthésie
de durée moyenne peut être :

 Para-apicale
Dans le tissu cellulaire au voisinage immédiat de l’intervention . La méthode la
plus utilisée est l’anesthésie para-apicale. Elle réalise une insensibilisation de la
gencive, de l’alvéole, du ligament et de la pulpe dentaire d’une ou plusieurs dents.
Le praticien effectue une injection vestibulaire, parallèlement à la table osseuse
jusqu’au contact osseux en regard de l’apex. L’insensibilisation apparaît très
rapidement, en 1 à 2 minutes, et dure en moyenne 30 minutes.

Technique :
Du côté vestibulaire :
Le biseau de l’aiguille est orienté vers la table osseuse. L’aiguille est pénétrée
dans la muqueuse du fond de vestibule parallèlement à la table osseuse. Traction
simultanée de la lèvre ou la joue en regard. Injection lente du produit
anesthésique (2/3 de carpule)
Du côté buccale :

Les mêmes étapes avec : L’aiguille est pénétrée à mi-distance entre le collet et la
région apicale. Injection du 1/3 restant.

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 L’anesthésie intra-ligamentaire

L’infiltration intra ligamentaire consiste à infiltrer la solution analgésique dans le


desmodonte afin d’obtenir une analgésie de la pulpe et de l’alvéole.

**Matériel
La seringue est spécifique présente un poussoir cranté ou animé par un galet
asymétrique qui ne permet de délivrer qu’une quantité limitée de solution
analgésique à chaque poussée. Elles se présentent sous forme de stylo ou de
pistolet. Sa réalisation est la suivante :
L’aiguille est introduite avec un angle de 30° par rapport au grand axe de la dent.
Elle est insérée jusqu’à ce qu’une résistance correspondant au desmodonte soit
perçue (profondeur de 2 à 4 mm), elle est alors située entre la dent et la crête
osseuse.
L’injection se fait par poussées successives, ne délivrant qu’une faible quantité de
solution analgésique à chaque poussée. En moyenne, 0,2 à 0,9 ml de solution est
nécessaire. La diffusion de la solution analgésique est très rapide car son effet
peut être observé au bout de 30 secondes et sa durée varie entre 5 et 25 minutes..
Indication :
- extraction d’une dent présentant une desmodontite.
Inconvénients :
- non efficace sur un parodonte affaiblie.
- nécessite des aguilles spécifiques.
- la bactériémie est significative et une contamination systématique de l’espace
desmodontal

 L’anesthésie intraseptale
Cette technique, qui a joui d’une certaine popularité pendant un temps, a été
décrite par Marthaler en 1968. Elle était censée se substituer aux infiltrations
régionales mandibulaires mettant à profit la finesse relative de la corticale du
septum interdentaire.
Technique : l’aiguille est introduite au milieu de la papille inter-dentaire à 90°
par apport à la corticale.
- injection lente du produit anesthésique dès que la pénétration osseuse est
réalisée.
Inconvénient : le principal accident, qui est la nécrose partielle ou complète du
septum, est à l’origine de l’abandon de cette technique que l’on ne cite que pour
mémoire.

 Technique intra-pulpaire :

Cette technique consiste à déposer la solution analgésique directement dans la


chambre pulpaire. Une quantité de solution analgésique très faible est nécessaire
(environ 0,2 ml). Elle est utilisée en complément d’une autre technique.. Quand
une corne pulpaire est mise à nue

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Avantages : elle est simple à réaliser et permet le plus souvent un silence clinique
suffisant pour poursuivre l’acte endodontique ou chirurgical. Les effets
systémiques de cette technique sont négligeables
Inconvénients : le geste peut être très douloureux. Il suppose une entrée dans la
chambre pulpaire et donc une analgésie préalable et la perméabilité des canaux.

 Technique intra-osseuse :

Il s’agit des techniques transcorticale ou intra diploïque. Elles consistent à placer


la solution analgésique dans l’os spongieux au voisinage d’une dent.
Principe : pour pallier les inconvénients et accidents de l’intraseptale et pour
permettre une alternative à la technique régionale mandibulaire. Ces techniques
utilisent un appareillage, plus ou moins sophistiqué, relié à un micromoteur c’est
le Quicksleeper, qui permet l’injection lente de la solution anesthésique choisie et
la perforation de la corticale ou du septum interdentaire pour les anesthésies
diploïques et la pénétration suffisante de l’os

Technique :
• L’analgésie de la gencive en regard du site d’injection est effectuée dans un
premier temps.
• Le point de perforation est généralement localisé dans l’espace inter dentaire
2 à 4 mm en dessous du collet des dents, l’aiguille étant placée
perpendiculairement au plan osseux.
• L’injection est réalisée lentement dans l’os spongieux à raison d’une demie à
une cartouche de solution analgésique.
L’aiguille est retirée en faisant tourner le micromoteur à vitesse réduite
Avantage :
Les avantages sont très nombreux :
• Analgésie limitée à une ou deux dents,
• Absence d’analgésie labio mentonnière à la mandibule,
• Durée de l’analgésie réduite par rapport aux techniques régionales,
Diminution des doses usuelles.
Inconvénients :
De par l’importance de la vascularisation des tissus osseux spongieux, ce type
d’infiltration peut être équivalent à une infiltration intraveineuse peuvent être à
l’origine de nombreux petits malaises ressentis par le patient, des accidents
infectieux sont rapportés

I. 5.Indications de l’anesthésie locale par infitration, selon le site


d’intervention
❖ MAXILLAIRE
L’anesthésie locale permet tous les actes dentaires au niveau du maxillaire
supérieur. Elle peut parfois être associée à une anesthésie de rappel au niveau
palatin ou intra ligamentaire s’il reste une sensibilité.

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Les molaires, les prémolaires, les canines et les incisives sont donc
essentiellement le siège d’anesthésies locales. Après massage avec un
anesthésique de surface nous effectuons une anesthésie locale en regard de
l’apex.
❖ MANDIBULAIRE
Les molaires inférieures sont anesthésiées grâce à des anesthésies intra-septales
distales par rapport à la dent concernée soit grâce à des anesthésies intra
ligamentaires.
Les prémolaires subissent des anesthésies intra-septales, intra-ligamentaires ou
locales.
Les incisives et canines inférieures nécessitent seulement des anesthésies locales
vestibulaires ou bien intra-ligamentaires.
❖ DENTS DE LAIT
Les dents de laits supérieures et inférieures sont traitées avec des anesthésies
locales.

II. ANESTHESIE REGIONALE


Le soluté anesthésique est injecté au voisinage d’un tronc nerveux. Elle bloque
la transmission nerveuse en aval de la zone à traiter et Il a pour effet d’obtenir
l’insensibilité de tout le territoire qui en dépend et permet ainsi une anesthésie à
distance du point d'injection dans tout le territoire d'innervation
Cette infiltration demande une bonne connaissance anatomique.
L'adjonction d'adrénaline est formellement proscrite à proximité d'artères
terminales
Indications :
• Extractions dentaires en milieu infecté.
• L’avulsion des molaires mandibulaires.
• Traitement chirurgical des tumeurs et kystes mandibulaire et maxillaire
• La désinclusion dentaire. (canine incluse. Prémolaire, dents de sagesse…)

Matériel et produits utilisées

• Seringue intramusculaire jetable soit un porte carpule muni d’un systeme


d’aspiration et d’une aiguille jetable 35mm.
• produit anesthésique sans vasoconstricteur en carpule 1,7ou 1,8ml.

II.1. Anesthésie régionale au niveau du maxillaire côté vestibulaire

II. 1.1 Anesthésie des nerfs alvéolaires postéro-supérieurs (tuberositaire


haute) : L’anesthésie tubérositaire haute est une anesthésie régionale car elle
intéresse tout le groupe molaire supérieur. Elle atteint les nerfs alvéolaires
supéro-postérieurs (au niveau de la fosse ptérygo-maxillaire)

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Elle se pratique en regard de la deuxième molaire supérieure au fond du
vestibule. L’aiguille est poussée en haut et en arrière parallèlement à la table
osseuse

II.1 .2 Anesthésie du trou sous orbitaire (canine haute) :

Le nerf sous orbitaire donne avant sa sortie par le trou sous orbitaire
- Les rameaux supérieur moyen (première prémolaire et 2ème prémolaire et la
racine mésio-vestibulaire de la première molaire + la muqueuse et l’os du côté
vestibulaire) et
- Les rameaux supérieur antérieur (IC+IL+C+ la muqueuse et l’os du côté
vestibulaire)
Technique : elle se fait par voie cutanée ou endo-buccale.

✓ Voie cutanée : le trou sous orbitaire est situé à environ 1cm du plancher
orbitaire sur la verticale qui passe par la paupière.

L’aiguille est introduite obliquement au niveau du sillon naso-génien, le trou sous


orbitaire est atteint par tâtonnement, en plaçant l’index de la main gauche au
niveau de l’orbite pour éviter le dérapage (moins utilisée).

✓ Voie endo-buccale : Elle induit une analgésie longue plus d’une heure.

- L’index de la main gauche est placé sur le repère cutané.

- le pouce dégage la lèvre supérieure pour libérer le fond du vestibule

- l’aiguille est enfoncée dans la région canine, la pointe est perçue par l’index
gauche qui la guide jusqu’au trou sous orbitaire

II.2. Anesthésie régionale maxillaire côté palatin


✓ Bloc du rameau palatin antérieur (nerf nasopalatin) :
Indiquée dans le cas d’une chirurgie portant sur le 1/3 antérieur du palais, il
s’agit d’une insensibilisation de la muqueuse palatine des dents 13-23 . Le site
d’injection est situé à 1 cm en arrière de la papille retro-incisive

✓ Bloc du nerf grand palatin


Indiquée pour la chirurgie portant sur 2/3 postérieurs du palais, il s’agit d’une
insensibilité de la muqueuse palatine des dents de la 15-18 et de la 25 - 28
Le site d’injection : dépression située à 1 cm en dedans et en arrière de la 2ème
molaire

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II.2. ANESTHESIE TRONCULAIRE DU NERF ALVEOLAIRE INFERIEUR

Appelée aussi l’anesthésie à l’épine de Spix ou la lingula, indiquée pour


l’extraction des molaires mandibulaires en raison de l’efficacité moindre de
l’anesthésie para-apicale à ce niveau (corticale épaisse).

- on doit utiliser un anesthésique sans vaso-constricteur car celui-ci peut être à


l’origine d’une ischémie du fait de la vascularisation terminale à la mandibule.

Cette anesthésie tronculaire est la plus courante, elle insensibilise tout le


territoire molaire inférieur et pour une durée d’intervention prolongée 1 à 2
heures. Elle agit sur le nerf alvéolaire inférieur au niveau de l’épine de
spix de la lingula (site d’injection) qui se situe au milieu d’un triangle formé par :
le bord antérieur de la mandibule le muscle ptérygoïdien médial le muscle
ptérygoïdien latéral.

Technique indirecte : L’aiguille traverse la muqueuse horizontalement au-


dessus des molaires, puis le corps de la seringue est orienté vers les molaires et
prémolaires controlatérales, après 2 cm de course elle atteint le contact osseux et
libère le liquide anesthésique

Technique directe : Repérer le bord antérieur de la branche montante ainsi que


sa face interne par l’index de la main gauche. Orienter la seringue d’une façon
qu’elle se trouve au niveau de la canine opposée, l’aiguille pointée en regard de la
face interne de la branche montante (environ 1cm du plan d’occlusion).

- Pénétrer l’aiguille jusqu’à obtenir un contact osseux.


- Retirer 1 à 2mm puis injecter.

Signes subjectifs : fourmillement de l’hémi-lèvre inférieure alourdissement de


l’hémi-langue. On obtient une insensibilité de la pulpe dentaire et la muqueuse
du côté linguale.

NB : la muqueuse du côté vestibulaire est innervée par le nerf buccal (branche du


nerf temporo-buccal), elle nécessite donc une anesthésie para-apicale du côté
vestibulaire complémentaire afin d’insensibilisation du périoste et de la
muqueuse vestibulaire des molaires mandibulaires

Anesthésie du Bloc du nerf mentonnier :

Le bloc de ce nerf est utilisé dans la chirurgie Le point de ponction se situe


sous l'insertion de la prémolaire. L'aiguille est dirigée en bas et en dehors et
enfoncée de 2 mm ; l'injection de 0,5 à 1mL suffit à bloquer ce nerf
Indication chirurgicale (D’’avulsion d’incisive ou canine incluse Enucléation de
kyste antérieur)
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