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ETAT DE L’ART DES LOIS D’INTERFACE

I. État de l’art des lois d’interface


Introduction
Le comportement des interfaces entre les sols granulaires et les matériaux de
construction structuraux a un impact important sur la réponse des ouvrages de génie civil.
L'interface, en tant que milieu de transition, peut présenter différents comportements
complexes sous des conditions de chargements variées, y compris la localisation des
contraintes et des déformations, le glissement et la séparation, l’écrouissage, la dilatance, la
contraction accumulative, la dégradation des contraintes et la rupture des particules.
Comprendre la mécanique et la modélisation de ces zones d'interface est une étape importante
pour une conception et une analyse sûres et efficaces des problèmes d’interaction sol-
structure.
Diverses techniques expérimentales ont été employées pour étudier le comportement
des interfaces sous différents types de chargements. Les résultats de ces études, ont permis de
mieux comprendre le comportement des interfaces sol-structure et d’en tenir compte dans le
calcul et la conception des ouvrages en génie civil. Le présent chapitre, a pour but de faire une
synthèse bibliographique de ces études.

1. Définition de l’interface sol-structure


Plytas (1985) appelle interface, la fine zone de sol siège de grands changements de
structure et de rupture de grains dus au cisaillement localisé intervenant au contact d’une
inclusion dans le sol, sollicitée axialement. Boulon (1988) définit les interfaces sol-structure
comme étant de purs concepts. Ils sont, dit-il, constitués principalement par une partie du sol
au contact avec la structure, et secondairement, parfois, par quelques particules arrachées à la
structure.
Hoteit (1990) définit l’interface comme étant une limite commune de deux systèmes
permettant des échanges entre ceux-ci. Hassan (1995) définit l’interface comme une frontière
commune à deux systèmes différents à travers laquelle des échanges ont lieu. Elle est
également décrite comme une discontinuité entre deux matériaux aux propriétés différentes
(Desai et Rigby 1995) ou, encore, comme une zone mince de sol "remanié" (perturbé) au
contact direct de la structure (Desai et Toth 1996 ; De Gennaro 1999 ; Karabatakis et
Hatzigogos 2002 ; Gaba et al., 2003). D’un point de vue géométrique, l’interface sol-structure
est définie comme la fine zone de sol qui se forme entre la surface de la structure et le volume
de sol l’entourant (De Gennaro 1999 ; Cai et Ugai 2002).
a. Caractérisation expérimentale de l’interface
Pour déterminer les caractéristiques de l’interface, plusieurs types d’expérimentations
ont été réalisés. On peut classer les essais d’interface en :
 Essais à contrainte normale constante "CNC" (Wernick 1978 ; Al-Douri et Poulos
1991 ; Tabucanon et Airey 1992 ; De Gennaro 1999 ; Frih 2005 ; Dumitrescu 2005),
 Essai à volume constant "VC" (Schlosser et Guilloux 1981 ; Lerat 1996) ;
 Essaie à rigidité normale constante "RNC" (Johnston et al. 1987 ; Hoteit 1990 ;
Evgin et Fakharian 1996 ; Ghionna et Mortara 2002) (Figure 1).
D’après les propos de Schlosser et Guilloux (1981), on pourrait déduire que l’essai le
plus représentatif de la réalité est celui à volume constant ; en effet les auteurs affirment que

Mémoire de fin d’études d’ingénieur de conception de génie civil


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Présenté et soutenu par : GUEBEDIANG A MBA Claudia
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la mise en traction (ou en compression) d’une inclusion dans le sol produit des contraintes de
cisaillement dont les valeurs ne sont significatives que dans une zone limitée autour de
l’inclusion. Dans cette zone, le sol a tendance à augmenter de volume par suite de la dilatance,
mais s’en trouve en partie empêché par le reste du sol. Il en résulte une augmentation
importante de la contrainte normale sur le pourtour de la zone de cisaillement et par suite à la
surface de l’inclusion : c’est le phénomène de dilatance empêchée.
Par ailleurs, les essais à contrainte normale constante et à volume constant ont été
considérés par plusieurs auteurs comme des chemins de cisaillement extrêmes contrairement à
l’essai à rigidité normale constante qui est considéré comme un chemin intermédiaire qui
permet de bien simuler les conditions réelles de frottement (Boulon 1988 ; Hassan 1995 ;
Fakharian et Evgin 2000 ; Ghionna et Mortara 2002).
Une autre classification des essais d’interface consiste à les diviser en essais de
cisaillement direct qui sont présentés comme des dispositifs simples où l’on impose au sol de
glisser par rapport à l’interface et essais de cisaillement simple qui se différencient des
précédents par le fait que la surface de l’interface sol/matériau reste constante tout au long de
l’essai et par l’identification séparée des composantes de déplacement (glissement,
cisaillement).
Rappels de quelques appareils de caractérisation de l’interface
L’approche de l’interface par un milieu fictif ou réel auquel on associe une loi de
comportement nécessite des études expérimentales de caractérisation mécanique selon les
types de matériaux en contact. Depuis le début de l’utilisation des éléments joints dans le
calcul des structures, des appareils plus ou moins sophistiqués ont été conçus pour mieux
décrire le comportement des interfaces.
La plupart des travaux expérimentaux développés dans ce cadre portent sur le
cisaillement entre un sol et une structure (béton, acier, bois … etc.). Ainsi, la boîte de
cisaillement direct de Casagrande, fut le premier outil utilisé dans ce domaine. Au fil des
années, d’autres types d’appareillage ont été développés. Dans le tableau suivant, un certain
nombre de ces dispositifs est rappelé en mentionnant les avantages et les inconvénients.

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Tableau 1. Quelques dispositifs d’étude du frottement d’interfaces granulaires

Types Exemples Avantages Inconvénients


Cisaillement direct plan Potyondy (1961)  Dispositif simple  Effets de bord
Wernick (1978)  Préparation et procédure faciles  Difficultés de distinguer le glissement du
Kulhawy et al.  Surface de contact de la structure en sol le long de l’interface de la
(1979) dessus ou en dessous du sol déformation du sol
 Risque de perte de matériau
Acar et al. (1982)
 Surface de contact qui diminue avec
Plytas (1985) l’augmentation du cisaillement
Desai et al. (1985)  Impossibilité de réalisation des cycles
Cisaillement direct Col et al. (1967)  Configuration géométrique adaptée à  Concentration des contraintes à
axisymétrique Brumunds et al. l’étude du frottement des pieux et des l’extrémité du chargement
(1973) ancrages  Contrainte normale à l’interface inconnue
 Dispositif commode pouvant être obtenu  Influence de la manière de déposer le sol
par transformation d’un appareil triaxial autour de la barre sur l’interaction
standard  Pas d’identification indépendante des
 Surface de contact constante composantes du déplacement
Cisaillement annulaire Yoshimi et al.  Pas d’effets de bord  Montage, procédure et préparation
direct (1981a et b) difficile ;
Boulon et al. (1991)  Structure solide recouvrant le sol ;
 Niveau de contraintes très élevées  Pas d’identification indépendante des
 Grands déplacement tangentiel composantes du déplacement (Yoshimi et
(1000mm) al. ont eu recours aux rayons X)
 Possibilité de varier les conditions de  Gradient de déplacement à l’interface et
sollicitations développement d’un cisaillement simple
dans le sol (Boulon et al. corrigent ce
défaut par un moule très rugueux)
Cisaillement simple plan Goh et al. (1984)  Préparation et procédure facile  Concentration des contraintes aux
Uesugi et al. (1986 a  Surface de contact constante extrémités
et b)  Identification séparée des composantes  Contact sol-solide différent quand le sol
Uesugi et al (1988) du déplacement (glissement et se trouve au-dessus
Zaman et al. (1995) cisaillement)
 Possibilité de visualisation directe de
l’interface

Cisaillement double simple Paikowsky et al.  Cisaillement simple et direct  Instrumentation spéciale pour mesurer les
direct (1995)  Pas d’effets de bords contraintes le long de l’interface
 Interface simple ou double pour la barre  Nécessite une longueur suffisante de la
 Surface solide interchangeable barre pour une mesure correcte loin des
 Surface de contact constante zones uniformes aux extrémités
 Identification séparée des composantes
du déplacement

Cisaillement simple Lerat (1996)  Homogénéité des conditions aux limites  Montage, procédure et préparation
annulaire De Gennaro (1999) de déplacement sur toute l’interface difficiles
Chambon (2003)  Plusieurs types de consolidation et  Dispositif et échantillon de grandes
confinement dimensions
Dumitrescu et al.
 Déplacement tangentiel très important  Nécessite un appareil de pluviation pour
(2003)
sans perte de matériau un dépôt homogène de l’échantillon
Corfdir et al. (2004)  Vitesse de cisaillemnt variable en cours  Contrainte normale à l’interface non
d’essai de 0 à 6 mm/min controlée (uniquement une structure en
 Essais monotones et cycliques acier lisse est équipée de capteurs locaux)
 Niveaux de contraintes élévées (jusqu’à
1Mpa)
 Surface de contatc constante
 Possibilité de visualisation directe de
l’interface
 Choix de saturation et de drainage
 Surface solide interchangeable
(possibilité de bétonnage sur place)
Appareil de cisaillement Lerat (1996)  Bonne homogénéité des conditions  Appareil volumineux et trop sophistiqué
simple annulaire (ACSA) De Gennaro (1999) mécaniques de l’essai sur toute la surface destiné davantage à des travaux de
Chambon (2003) de contact sol-structure, ainsi qu’une recherche qu’à des essais de routine.
bonne étanchéité de l’échantillon
Dumitrescu (2005)
 Essais de cisaillement sur sol saturé
Frih (2005)
Observations expérimentales du comportement de l’interface
Dans l'interface sol granulaire-structure, le confinement du sol granulaire adjacent a un
effet important sur le comportement volumétrique de l'interface. Sur la base de Wernick
(1978), Evgin et Fakharian (1996), Dejong et al. (2003 ; 2006), et Dejong et Westgate (2009),
la condition de confinement imposée à la zone d'interface peut être définie par un paramètre
de rigidité normale (K). Ce paramètre prend en compte la réponse élastique du champ lointain
(par exemple, les sols du champ lointain entourant un pieux), et relie linéairement le
changement de contrainte normale (d σ n ) au changement de volume (d un). Ainsi, par le
changement de volume du sol pendant le cisaillement, la contrainte normale peut être calculée
comme suit :
σ n=σ no + dσ n=σ no−Kd un
où, σ no est la contrainte normale initiale avant la charge de cisaillement, du n est le changement
de déplacement normal de l'interface et K est la rigidité normale imposée. Les contraintes et
les déplacements sont positifs en compression comme le veut la convention de signe.
L'effet de la rigidité normale (K) sur le comportement de l'interface sol granulaire-
structure peut être saisi grâce à une rigidité normale constante (K=cst) et à deux conditions
limites de K=0 et K=∞ ( K=dσ n /dun ¿. Ces conditions sont considérées comme trois voies de
contrainte différentes pour l'étude de la mécanique des systèmes d'interface sol-structure. Ces
trois chemins de contrainte sont imposés aux tests de cisaillement de l'interface sol-structure
par trois conditions limites principales différentes :
 Contrainte normale constante (CNC)
Ici, la variation de la contrainte normale est égale à zéro (dσ n=0) et la variation du
déplacement normal est non nulle (du n≠0). Ainsi, la rigidité de l'essai est nulle (K=0).
 Volume constant (VC)
Ici, la variation de la contrainte normale est non nulle (dσ n≠0) et la variation du déplacement
normal est égale à zéro (du n=0). Ainsi, la rigidité de l'essai est infinie (K=∞).
 Rigidité Normale Constante (RNC)
Ici, la variation de la contrainte normale et l'augmentation du déplacement normal sont non
nulles (dσ n≠0, du n≠0) et la rigidité du test est constante (K=cst).

Figure 1. Vue schématique des différentes conditions aux limites dans l'étude expérimentale de l'interface, a) Contrainte
normale constante (CNC), b) Volume constant (VC), et c) Rigidité normale constante (RNC).

Dans le cas d’essais d’interface à contrainte normale constante, l’interface peut se


contracter ou se dilater librement. Dans ce cas, les courbes typiques des essais de cisaillement
sont, d’une part, l’évolution de la contrainte de cisaillement en fonction du déplacement
tangentiel relatif (ut , τ ) et, d’autre part, l’évolution du déplacement normal en fonction du
déplacement tangentiel relatif (ut , un ). Une augmentation progressive du frottement est
observée jusqu’à une condition de rupture (pic ou palier). La présence d’un pic de résistance
au cisaillement se produit pour des sables denses. Ce pic est généralement suivi d’une phase
de radoucissement puis d’une stabilisation du frottement (Figure 2). Du point de vue
volumique, le phénomène de contractance-dilatance se traduit par une décroissance du
déplacement normal (phase contractante) puis une croissance (phase dilatante) jusqu’à une
stabilisation, qui est suivie parfois d’une diminution pour les grands déplacements associés
par certains auteurs à une dégradation liée à la rupture des grains (Lerat et al. 1997 ;
Dumitrescu 2005). La condition de contrainte normale constante est la plus fréquente et la
plus simple à reproduire du point de vue des conditions aux limites.

Figure 2. Réponses mécaniques typiques de l’interface à CNC

Si le chargement se fait à volume constant, les déplacements normaux, par contre, sont
empêchés. Dans ce cas, la contrainte normale augmente ou diminue selon que le sol au
voisinage de l’interface tend à se dilater ou se contracter (dilatance, ou contractante
empêchées).
Enfin, la condition de rigidité normale constante (déplacement normal et contrainte
normale variant proportionnellement suivant un rapport K constant) permet de présenter
l’évolution de la contrainte normale et du déplacement normal qui reproduit l’état de dilatance
ou de contractante de l’interface.
L’on constate également que la résistance de cisaillement à l’interface sol-structure est
généralement différente de celle du sol lui-même. Elle dépend en même temps à des facteurs
reliés à l’interface et au sol. La résistance au cisaillement entre sols fins et surfaces solides
dépend des conditions de sa mobilisation, c’est à dire en condition drainée ou non drainée.
Notion de coefficient de frottement
Le coefficient de frottement apparent (Lerat 1996, Alimi et al. 1977) μ¿ est défini par :
¿ τ max
μ=
σ0
Où τ max est le cisaillement maximale et σ 0 la contrainte normale initiale. Ce coefficient peut
être fortement supérieur au coefficient de frottement réel μ:
τ max τ
μ= = max
σ 0+ ∆ σ ( τ max ) σ (τ max )
Où ∆ σ (τ max ) est l’accroissement de la contrainte normale. Ceci est dû au phénomène de
dilatance empêchée généré au sein de l’interface (Schlosser et Guilloux 1981).
Notion d’angle de frottement sol-structure
Parmi les facteurs qui ont une influence sur la valeur de l’angle de frottement sol-
structure δ', Schlosser (1991) cite :la rugosité de la structure, l’angle de frottement interne du
sol φ', le tassement relatif entre la structure et le sol.
τ
La mesure du coefficient de frottement réel sol-structure ( μ= ) détermine
σn
'
immédiatement la valeur absolue de l’angle δ' (δ =tan (μ) ). L’angle δ' peut varier entre 0 et
−1

φ'.
Tableau 2.Valeurs de l’angle de frottement sol-structure

Mestat et Prat (1999) Lisse δ ' =0


surface peu rugueuse δ ' =1/3 φ '
surface rugueuse δ ' =2/3 φ '
Brumund et Leonards δ ' ≥ φ ', si la taille des aspérités de la surface de la structure est
(1973) ; Bolton (1991) supérieure au diamètre moyen des grains du sol "D50"
Leland et Kraft (1990) Pieu en acier -sable silteux, δ ' =0,7 φ '
Pieu en acier-sable calcaire δ ' =0,6 φ '
Moormann (2002) sol-béton rugueux, δ ' =1/3 φ '
Eurocode 7 (2004) Interfaces sol-béton pour ouvrages de δ ' =2/3 φ '
soutènement préfabriqués
Interfaces sol-béton pour ouvrages de δ ' =φ '
soutènement est en béton coulé en
place.
Épaisseur d’interface
La couche d’interface peut être visualisée au cours des essais au laboratoire à l’aide
des photographies, radiographies, etc. L’épaisseur de la couche d’interface, qui se forme dans
un milieu granulaire au contact avec un élément de structure, dépend essentiellement de la
taille des grains, de la densité du matériau, de la rugosité de l’interface et des conditions aux
limites extérieures. Unterreiner (1994) affirme que l’épaisseur d’une couche d’interface n’est
pas une caractéristique intrinsèque au sol et à l’interface, mais plutôt le résultat du problème
aux limites étudié pour une géométrie donnée. Hassan (1995) a constaté que l’épaisseur de la
couche d’interface diminue avec la densité. Lerat (1996) a observé la couche d’interface en
faisant simultanément des prises photographiques et vidéo. Il a montré clairement que
l’épaisseur de la couche d’interface augmente pour des rugosités élevées.
Plusieurs autres auteurs ont observé l’épaisseur de la couche d’interface pour
différents types d’essais, de sol et de rugosité de structure. Ces études sont résumées dans le
tableau 3 (Frih 2005). L’épaisseur varie de 0-1D50 à 40D50.

Tableau 3 Synthèse des valeurs expérimentales sur l’épaisseur de la couche d’interface (Frih 2005) .

Conditions d’essai Épaisseur de la


couche
Source
État de d’interface en
Appareil État de rugosité fonction de D50
compacité
Cisaillement Lisse Lâche à dense 0-1 Yoshimi et
direct annulaire Rugueux (Dr=40-90%) 5-8 Kishida (1981)
Cisaillement Lisse Dense 0-1 Uesugi et al.
simple plan rugueux (Dr=90%) 5 (1988)
Cisaillement Lisse 0-1
Moyen à dense Hoteit (1990)
direct rugueux 5-15
Silo en Lisse Lâche à dense 10
Tejchman et
déformation Très rugueux Lâche 40
Wei (1995)
plane Très rugueux dense 30-40
Lisse Lâche à dense 0-1
Cisaillement
Rugueux Lâche 6-7 Hassan (1995)
direct plan
rugueux dense 4-5
Cisaillement Lisse Lâche à dense 0-1
Lerat (1996)
simple annulaire rugueux Lâche à dense 6-8
Cisaillement Chambon et al.
rugueux Dense à lâche 6-7
simple annulaire (2004)
b. Influence des différents paramètres sur le comportement de l’interface
Les paramètres essentiels qui influencent la réponse des systèmes d'interface sol
granulaire - structure, notamment la contrainte normale, la densité relative du sol, la rigidité
normale, la rugosité et la dureté de la surface structurelle et la rupture des particules sont
examinés et leurs effets sur les relations contrainte-déplacement sous charge monotones et
cycliques et sur le comportement volumétrique (c'est-à-dire la dilatation et la contraction
cumulative) sont étudiés.
Influence de la contrainte normale
La plupart des auteurs (Hassan 1995 ; Lerat 1996 ; Evgin et Fakharian 1996 ; De
Gennaro 1999 ; Reddy et al. 2000 ; Ghionna et Mortara 2002 ; Hu et Pu 2004 ; Frih 2005 ;
Dumitrescu 2005) constatent que la résistance au cisaillement augmente proportionnellement
à l’augmentation de la contrainte normale imposée. Quant aux variations volumiques, les
observations expérimentales montrent une contractante plus forte quand la contrainte normale
initiale est élevée et une dilatance plus prononcée pour les contraintes normales les plus
faibles (Figure 3). Pour une contrainte normale plus grande, la valeur de pic du coefficient de
frottement apparent diminue et un déplacement tangentiel relatif plus important est requis
pour mobiliser le pic de la contrainte de cisaillement (Fakharian et Evgin 1996). En revanche,
la valeur résiduelle n’est pas influencée par la contrainte normale imposée (état souvent
qualifié de "critique" ou à "volume constant").

Figure 3. Influence de la contrainte normale sur le comportement de l’interface sable dense-acier (Hu et Pu 2004)
Influence de la densité relative de l’échantillon
L’effet de la densité du sable sur le comportement de l’interface est bien connu. Les
valeurs de résistance au cisaillement augmentent pour les échantillons avec sables plus denses
en conséquence de la dilatance, phénomène d’enchevêtrement et de désenchevêtrement des
grains lors du cisaillement d’interface (Wernick 1978 ; Tejchman et Wu 1995). Les courbes
de cisaillement pour les échantillons lâches montrent l’absence d’un pic prononcé. Ce dernier,
présent dans les échantillons denses, est suivi par un radoucissement progressif et une
stabilisation de la valeur de cisaillement résiduel. Du point de vue volumique, la courbe du
déplacement normal des échantillons denses est caractérisée par une phase contractante très
courte suivie par une phase dilatante et enfin une stabilisation (Tabucanon et Airey 1992 ;
Fakharian et Evgin 1996) et éventuellement une deuxième phase contractante (Lerat 1996 ;
Frih 2005 ; Dumitrescu 2005) (Figure 4). Par contre, la courbe des échantillons lâches se
caractérise par une seule longue phase de contractance globale ; la diminution du volume est
continue et proportionnelle à la distance de cisaillement et à la baisse de l’indice de densité
ID.

Figure 4. Influence de la densité sur le comportement de l’interface sable d’Hostun-acier rugueux à l’ACSA (Dumitrescu
2005)

L'une des caractéristiques importantes des interfaces sol granulaire - structure est la
contraction accumulée pendant la charge cyclique (Navayogarajah et al. 1992; Fakharian
1996; Fakharian & Evgin 1997; Shahrour & Rezaie 1997; DeJong et al. 2003; Mortara et al.
2002; Dejong et al. 2006; Zhang & Zhang 2006b; Mortara et al. 2007; Mortara 2008; DeJong
& Westgate 2009; Zhang et al. 2011). Ce phénomène est expliqué par la figure 5 pour une
interface dilatatrice entre un sol graveleux dense et un matériau en acier soumis à des cycles
de cisaillement. Comme on peut l'observer sur la figure 5, le comportement volumétrique de
l'interface dans le plan du déplacement normal (un )-déplacement tangentiel (ut ) peut être
divisé en 6 parties pour le premier cycle. AB, CD et EF sont les parties contractives, et BC,
DE et FG sont les parties dilatatrices. Au début du chargement, l'interface subit une
contraction (partie AB), qui n'est que pour le premier cycle, suivie d'une dilatation (partie
BC). À chaque inversion de charge (portions CD et EF), l'interface se contracte puis se dilate
(portions DE et FG). Cependant, le taux de contraction lors de l'inversion de charge est plus
élevé que le taux de dilatation suivant, et il entraîne par conséquent une contraction
cumulative lors du chargement cyclique au sein des interfaces. Cette contraction accumulée
est stabilisée après un certain nombre de cycles de cisaillement et l'interface se densifie. Le
même phénomène se produit dans les zones d'interface avec des densités relatives (Dr)
différentes (allant de lâche à dense). Cependant, dans les interfaces à plus faible densité
relative (Dr), la tendance à la dilatation des portions DE et FG est réduite. Les interfaces avec
des densités relatives plus faibles (Dr) sont plus densifiées pendant la charge cyclique et
subissent donc plus de contraction que les interfaces avec des Dr plus grandes (Fakharian
1996 ; Fakharian & Evgin 1997 ; Shahrour & Rezaie 1997). Dans les interfaces sol granulaire
- structure, à mesure que le nombre de cycles augmente, l'amplitude de la déformation par
cisaillement dans le sol granulaire diminue et l'amplitude de glissement augmente (Fakharian
1996 ; Fakharian & Evgin 1997).

Figure 5. Contraction cumulative pour une interface gravier-acier lors d'une charge cyclique sous la trajectoire de
contrainte de CNC avec σn =400 kPa (Data from Hou (Hou 2008))

D'après des observations en laboratoire (Desai et al. 1985 ; Fakharian 1996 ; Shahrour
& Rezaie 1997), les cycles de cisaillement induisent un durcissement cyclique qui est une
augmentation de la contrainte de cisaillement maximale pour les interfaces lâches. Cependant,
il peut induire un ramollissement cyclique, c'est-à-dire une diminution de la contrainte de
cisaillement maximale, pour les interfaces denses en fonction de l'amplitude du déplacement
tangentiel (Desai et al. 1985 ; Fakharian 1996). Un exemple de durcissement cyclique est
illustré dans la figure 6.b pour une interface entre un sol sableux et un matériau en acier.
Comme on peut le voir sur la figure 6.b, la résistance au cisaillement mobilisé dans l'interface
sol granulaire-structure est stabilisée après un certain nombre de cycles, ce qui est dû à la
stabilisation dans la contraction des sols granulaires (Desai et al. 1985 ; Uesugi et al. 1989 ;
Uesugi et al. 1990 ; Fakharian 1996 ; Shahrour & Rezaie 1997). De plus, en augmentant la
contrainte normale, la force de cisaillement cyclique mobilisée est également augmentée dans
les interfaces sol granulaire - structure granulaire (Desai et al. 1985).

Figure 6. Comportement cyclique d'une interface entre un sable meuble et une surface d'acier rugueuse sous contrainte CNC
avec σn =500 kPa et Dr=25%, a) déplacement normal - déplacement tangentiel, et b) contrainte de cisaillement -
déplacement tangentiel (Données de Fakharian (Fakharian 1996)).

Influence de la rugosité et de la dureté de la surface


L’état de surface de la structure influe énormément sur le comportement de l’interface.
La plupart des auteurs utilisent le concept de rugosité normalisée définie par :
Rmax (L=D50 )
Rn =
D 50
Où le terme Rmax est défini par Uesugi et Kishida (1986) comme étant la profondeur
des aspérités sur une longueur L égale à D50.
Unterreiner (1994) a classé les surfaces des structures suivant l’échelle de rugosité
notée p. L’interface est dite lisse lorsque R p ≈ 0; elle est rugueuse pour :
R
D 50 D 50
< Rp< et très rugueuse quand R p > D 50
10 2
R p étant la différence entre le point le plus bas et le point le plus haut sur une surface de 2,5
mm de long.
Un autre paramètre largement utilisé pour quantifier la rugosité de la surface est la
rugosité moyenne (Ra) qui est définie comme :
L
1
Ra = ∫| z|dx
L0
où L est la longueur de l'échantillon et z est la hauteur absolue des aspérités par rapport à la
ligne moyenne (Thomas 1999).

Figure 7. Définition de la rugosité relative (après Yasufuku & Ochiai 2005))

L'effet de la rugosité de surface sur les relations contrainte - déplacement et le


comportement volumétrique de l'interface sol granulaire - structure a été étudié par Uesugi et
al. (1988 ; 1989), Fakharian (1996), Shahrour et Rezaie (1997), Frost et al. (2002), Hu et Pu
(2004), Zhang et Zhang (2006b), Dejong et Westgate (2009) et Koval et al. (2011). Sur la
base d'observations expérimentales (Uesugi & Kishida 1986b ; Fakharian 1996 ; Shahrour &
Rezaie 1997 ; Frost et al. 2002 ; Hu & Pu 2004), le comportement d'une interface sol
granulaire - structure peut être expliqué par un comportement plastique parfaitement élastique
pour des interfaces lisses avec une rugosité normalisée ( Rn ) inférieure à une certaine valeur
(i.e. rugosité normalisée critique Rn−cr ), et un comportement de durcissement/ramollissement
post-crête pour les interfaces rugueuses avec Rn supérieur à Rn-cr.
Figure 8. Effect of surface roughness on the behavior of sand-steel interface in monotonic CNL stress path with σn=200kPa
and Dr=90%, a) shear stress- tangential displacement, and b) normal displacement-tangential displacement (after Hu & Pu
2004).

Lorsque la rugosité normalisée ( Rn) augmente, la zone de cisaillement se forme, la


résistance maximale au cisaillement (τ p) et la résistance résiduelle au cisaillement (τ res)
augmentent et un comportement d'adoucissement après le pic peut être observé dans la zone
d'interface (pour Rn > Rn −cr) (Hu & Pu 2004 ;
DeJong & Westgate 2009). Sur les surfaces rugueuses, à mesure que la rugosité de la
surface augmente, la résistance maximale au cisaillement (τ p) et le coefficient de frottement
maximal (φ p) augmentent, tandis que la résistance résiduelle au cisaillement ( τ res) et le
coefficient de frottement résiduel (φ res)) restent à peu près inchangés. En augmentant la
rugosité de surface, la tendance à la dilatation est accrue (figure 8-b) pour les interfaces sol
granulaire - structure lâche et dense (Fakharian 1996 ; Hu & Pu 2004 ; Zhang & Zhang 2006b
; DeJong & Westgate 2009).
En comportement cyclique, la relation contrainte de cisaillement-déplacement
tangentiel pour les interfaces lisses et rugueuses peut subir un ramollissement et un
durcissement cyclique. Cependant, comme la contrainte de cisaillement maximale diminue
pour les surfaces lisses et que la relation contrainte-déplacement est comme le comportement
plastique élastique-parfait, les formes des cycles sont différentes dans les surfaces lisses
(Mortara et al. 2007). Des observations expérimentales sur le comportement cyclique de
l'interface sol-structure granulaire avec différentes rugosités de surface (Shahrour & Rezaie
1997 ; Mortara et al. 2007 ; Mortara et al. 2010) montrent que les interfaces lisses avec les
sols granulaires subissent une contraction à chaque inversion de charge, suivie d'une phase de
déplacement normal presque stable dans le plan de déplacement normal-déplacement
tangentiel. Elle connaît également une contraction cumulative globale moindre et une
tendance moindre à la dilatation à chaque cycle par rapport aux zones d'interface en contact
avec des surfaces rugueuses (Shahrour & Rezaie 1997 ; Mortara et al. 2007).
D'après les essais de cisaillement d'interface cyclique effectués par Uesugi et al.
(1989 ; 1990), le coefficient de frottement résiduel de l'interface entre les sols granulaires
denses et la structure subit un changement insignifiant lorsque la rugosité de surface augmente
pendant la charge cyclique. En outre, sous charge cyclique, le coefficient de frottement pour
une interface avec une rugosité de surface différente approche une valeur unique après un
certain nombre de cycles (Uesugi et al. 1989). Cette valeur est proche du coefficient de
frottement résiduel de la masse de sol granulaire adjacente.
Figure 9. L'effet du nombre de cycles et de la rugosité de surface sur le coefficient de frottement d'interface (après Uesugi et
al. 1989).

Plus la rugosité de la surface augmente, plus le taux de dégradation cyclique des


contraintes dans les tests de RNC et de VC augmente. Cela peut être dû à une densification
accrue de l'interface avec une rugosité de surface plus élevée pendant la charge cyclique par
rapport aux surfaces lisses.
Frost et autres (2002 ; 2004), en utilisant des tests expérimentaux et des études
numériques par la méthode des éléments discrets (DEM), ont montré l'interrelation entre la
rugosité et la dureté de la surface sur le coefficient de frottement d'interface. Comme on peut
l'observer sur la figure 10, le pic du coefficient de frottement d'interface augmente en
augmentant la rugosité de surface jusqu'à une certaine valeur où elle se stabilise. Cette
relation bilinéaire entre la rugosité de surface et le coefficient de frottement est en accord avec
certaines études précédentes (par exemple Uesugi & Kishida 1986a ; Uesugi et al. 1988 ;
Uesugi et al. 1989). Une réduction de la dureté de surface dans les cas de faible rugosité de
surface entraîne une augmentation du coefficient de frottement de pointe d'interface. La figure
10 montre clairement que l'effet de la relation entre la rugosité de la surface et la dureté sur le
coefficient de frottement de pointe d'interface est très prononcé dans les cas de faible rugosité
de surface et de dureté élevée. En augmentant la rugosité de la surface, l'effet de la dureté de
la surface sur le coefficient de frottement de pointe de l'interface est réduit. Après une certaine
valeur de rugosité de surface, dite rugosité critique, la rugosité et la dureté de surface n'ont pas
d'effet significatif sur le coefficient de frottement de pointe d'interface. Cela est dû à la
similitude du coefficient de frottement à la fois à l'interface et à la masse de sol adjacente dans
la condition de rugosité de surface élevée. Un mécanisme similaire peut être observé pour le
coefficient de frottement résiduel à l'interface.

Figure 10. Relation entre la rugosité de la surface et la dureté de la surface sur le pic de coefficient de frottement de
l'interface (d’après Frost et al. 2002).
Influence de la rigidité normale
En augmentant la rigidité normale (K), la contrainte normale (σ n) augmente sur la zone
d'interface (figure 11-a) et, par conséquent, il en résulte une plus grande résistance au
cisaillement mobilisé (figure 11-b) et une moindre dilatation (figure 11-c) (Fakharian 1996 ;
Evgin & Fakharian 1996 ; DeJong & Westgate 2009). Comme on peut l'observer sur la figure
11, les tests CNC et VC sont deux limites supérieures ou inférieures pour les tests d'interface
avec une rigidité normale constante (RNC) (D'Aguiar et al. 2011). Le déplacement normal
dans les essais d'interface sol granulaire - structure n'est pas autorisé avec un chemin de
contrainte VC, comme on peut le voir sur la figure 11-c. Cependant, du point de vue du
comportement à micro-échelle de l'interface sol-structure granulaire (DeJong & Westgate
2009), le déplacement normal nul dans un spécimen dans un essai d'interface peut être causé
par la combinaison de la dilatation directement au contact de la surface structurelle et de la
contraction du sol adjacent.

Figure 11 :Vue schématique de l'effet de la rigidité normale (K) sur le comportement de l'interface structurelle du sol
granulaire, a) déplacement normal contrainte-tangentiel, b. ) contrainte de cisaillement - déplacement tangentiel, et c)
déplacement normal - déplacement tangentiel.

L'un des phénomènes critiques qui se produit dans l'interface sol granulaire - structure
granulaire est la dégradation par contrainte cyclique qui peut être observée pendant le
comportement des interfaces dans des conditions de contrainte cyclique du RNC et du VC.
Sur la base d'observations expérimentales (Ooi & Carter 1987 ; Tabucanon et al. 1995 ;
Fakharian 1996 ; Evgin & Fakharian 1996 ; Fakharian & Evgin 1997 ; Shahrour & a Rezaie
1997 ; Mortara et al. 2002 ; Zhang & Zhang 2006b ; Mortara et al. 2007 ; Mortara 2008 ; Di
Donna et al. 2015), pendant la charge cyclique, la zone d'interface entre les sols granulaires et
les matériaux structurels se contracte de manière cumulative pour les tests de RNC et a
tendance à se contracter pour les tests de VC, ce qui entraîne une dégradation sous contrainte
normale (σ n) et sous contrainte de cisaillement (τ). Cette dégradation par contrainte cyclique
est illustrée à la figure 12 pour une interface sable-acier dense dans le cadre d'un essai RNC
cyclique. Comme le montre la figure 12, les contraintes normales et de cisaillement diminuent
de manière significative en augmentant le nombre de cycles, puis se stabilisent après un
certain nombre de cycles de cisaillement. Les trajectoires des contraintes dans le plan des
contraintes normales (σ n) et des contraintes de cisaillement (τ) touchent l'enveloppe de la
résistance maximale au cisaillement, puis se stabilisent sur l'enveloppe de la résistance
résiduelle au cisaillement. Comme on peut le voir sur la figure 12, dans l'interface sol
granulaire - structure, les points de transformation de phase dans chaque cycle sont situés sur
l'enveloppe de transformation de phase qui est une ligne droite passant par l'origine dans le
plan de contrainte et qui distingue le comportement de contraction de la dilatation (Lade &
Ibsen 1997 ; Bakmar et al. 2008). Fakharian (1996) et Mortara et al. (2007) ont révélé qu'en
augmentant la rigidité normale (K), le taux de dégradation du stress est également augmenté.
En outre, une augmentation de la rigidité normale (K) entraîne une augmentation de la
dégradation post-cyclique du stress. En d'autres termes, la différence entre la contrainte ultime
monotone et la contrainte ultime post-cyclique augmente en augmentant la rigidité normale
(K) (Mortara et al. 2007). [4]

Figure 12. Une interface sable-acier avec K= 400 kPa/mm et Dr=84% sous charge cyclique (données de Fakharian 1996).

Influence de la rupture de particules


La rupture des particules granulaires du sol est un phénomène important dans le
comportement à la fois monotone et cyclique des systèmes d'interface sol-structure. La
rupture des particules affecte la résistance, la compressibilité, le comportement volumétrique
et la perméabilité des sols (Lade et al. 1996 ; Zeghal & Edil 2002 ; Kikumoto et al. 2010). Des
facteurs tels que la minéralogie, la taille, la forme et l'angularité des grains, la distribution de
la taille des grains, la trajectoire et le niveau des contraintes ont été identifiés comme jouant
un rôle important dans l'agrégation des casses de particules (Lade et al. 1996 ; Jensen et al.
2001 ; Yasufuku & Ochiai 2005 ; Daouadji & Hicher 2010). Lorsque les particules
commencent à se briser, les vides entre les grains sont remplis par les particules broyées et la
distribution de la taille des grains change. D'après les observations expérimentales de Hicher
et al. en 1995 (citées dans Daouadji et al. (Daouadji et al. 2001), les sols granulaires mal
gradués présentent plus de casses de particules que les sols bien gradués. Cela est dû à leur
densité relative plus faible et à un nombre de contacts moins important entre les particules
(Lade et al. 1996 ; Daouadji & Hicher 2010). En outre, plus la taille des particules dans les
sols granulaires augmente, plus le nombre de casses de particules augmente également ; on
sait que les particules plus grosses possèdent des défauts internes importants qui les rendent
plus susceptibles de se casser sous l'effet d'une contrainte (Lade et al. 1996 ; Yasufuku &
Ochiai 2005).

Figure 13. Rupture des particules dans la zone d'interface entre le sol graveleux et l'acier pendant une charge cyclique
(après Zhang & Zhang 2009a).

σ 'n
Yasufuku et Ochiai (2005) ont proposé un paramètre pour quantifier le degré de
σ sf
cassabilité des sols granulaires. σ ' n est la contrainte effective normale et σ sf est la résistance à
la fragmentation des particules, qui est la résistance des particules à la taille moyenne
effective des grains (D50). Dans cette définition, la cassabilité des grains du sol est une
σ 'n
fonction croissante du rapport . Yasufuku et Ochiai (2005), en utilisant les données des
σ sf
essais de cisaillement annulaire de l'interface sol granulaire - structure, ont révélé l'effet de
l'interaction entre la rugosité de surface et la rupture des particules sur l'angle de frottement de
l'interface. Cette interaction est illustrée de manière schématique à la figure 14.

Figure 14. Schéma de l'effet de la relation entre la rupture des particules et la rugosité de surface sur le comportement de
l'interface sol-structure granulaire (d’après Yasufuku & Ochiai 2005).

Comme on peut l'observer sur cette figure, le comportement des sols granulaires à
faibles particules cassables en contact avec des surfaces structurelles lisses est proche de
l'élasticité parfaitement plastique, ce qui a été confirmé dans d'autres études (par exemple
Uesugi & Kishida 1986b ; Fakharian 1996 ; Shahrour & Rezaie 1997 ; Frost et al. 2002 ; Hu
& Pu 2004). Avec une augmentation de la cassabilité des sols granulaires, l'angle de
frottement résiduel mobilisé à l'interface augmente jusqu'à l'angle de frottement interne de la
masse de sol adjacente. Ce phénomène est en accord avec les observations de Uesugi et al.
(1989). Dans les surfaces lisses, lors de la rupture des particules, les particules brisées
remplissent les vides entre les grains plus gros. Il peut en résulter une augmentation de la
rugosité relative et donc une augmentation de l'angle de frottement résiduel de l'interface.
Comme on peut l'observer sur la figure 14, en augmentant la rugosité relative de la surface, on
observe un comportement de ramollissement et les angles de frottement d'interface maximale
et résiduelle augmentent. Cependant, les angles de frottement d'interface sont similaires à
l'angle de frottement interne des sols adjacents, ce qui a été confirmé dans d'autres études (par
exemple Uesugi & Kishida 1986a ; Uesugi et al. 1988 ; Uesugi et al. 1989 ; Koval et al.
2011). Ainsi, la rupture des particules n'a pas d'effet significatif sur l'angle de frottement des
interfaces avec les surfaces rugueuses.
La rupture des particules a également un effet considérable sur le comportement
volumétrique des interfaces granulaires de la structure du sol. Sur la base d'observations
expérimentales (DeJong et al. 2003 ; Dejong et al. 2006 ; DeJong & Westgate 2009), la
rupture des particules réduit la dilatation normale dans les zones d'interface car il faut moins
de travail pour rompre les particules que pour les réarranger. De plus, lors d'une charge
cyclique, la rupture des particules réduit l’indice des vides (e) du sol et augmente la
contraction accumulée, ce qui est une caractéristique essentielle des systèmes d'interface sol-
structure granulaire. Ainsi, plus la contraction accumulée est importante, plus le taux de
dégradation des contraintes dans les interfaces à rigidité normale non nulle est élevé (K≠0)
(DeJong et al. 2003 ; Dejong et al. 2006 ; Zhang & Zhang 2006b).

2. Modélisation du comportement de l’interface


Afin de simuler le comportement des interfaces, des plusieurs modélisations ont été
mises sur pied : des modèles élastiques linéaires, élastiques non linéaires, des modèles élasto-
plastiques bidimensionnels ou tridimensionnels.
a. Modèles élastiques linéaires
Pour modéliser le comportement des interfaces sol-structure, certains auteurs (Beer
1985 ; Bhatia et Bakeer 1989 ; Yuan et Chua 1992) ont utilisés des modèles élastiques
linéaires. Ces modèles ne sont pas représentatifs de la réalité car ils ne reproduisent pas des
phénomènes tels que l’écrouissage, l’endommagement, la dilatance et la contractance, qui
affectent l’interface lors d’un cisaillement.
c. Modèles élastiques non linéaire
Le matériau d’interface a également été supposé élastique non linéaire. Un modèle
d'élasticité non linéaire proposé par Clough et Duncan (1971) a été largement utilisé pour la
modélisation numérique des éléments d'interface et il utilise une fonction hyperbolique pour
représenter la relation contrainte de cisaillement - déplacement. Les modèles d'élasticité non
linéaire ne sont néanmoins pas capables de simuler la dilatation normale sous une charge de
cisaillement.
d. Modèles élasto-plastiques bidimensionnels
Les comportements élasto-plastiques sont caractérisés par l’apparition des
déformations élastiques et de déformations plastiques irréversibles. Les modèles élasto-
plastiques sont basés sur quatre notions fondamentales : une surface de charge, une règle
d’écrouissage, une règle d’écoulement et un critère de rupture.
L’interface sépare en général la surface de la structure et la surface du sol. Ces
surfaces sont représentées généralement par des plans parallèles. La couche d’interface
d’épaisseur t est identifiable expérimentalement par observation directe. Les chercheurs
évitent de formuler les lois d’interfaces en fonction des déformations (distorsion ou
u u
déformation normale : respectivementγ t = t , ε n= n ) car elles dépendent de l’épaisseur de
t t
l’interface, alors que les grandeurs cinématiques mesurables sont le déplacement normal
relatif, un ou tangentiel relatif, ut de l’interface.
La modélisation bidimensionnelle impose l’utilisation des quatre variables suivantes :
τ , σ n , ut , un. En général, les modèles utilisés prévoient une partie élastique caractérisée par une
relation incrémentale entre les déplacements relatifs et les contraintes de la forme :
dσn d u en K 0
( ) ( )

=K e
dute
[
; K e= n
0 Kt ]
Où K n et K t sont respectivement la rigidité normale et tangentielle qui peuvent être
déterminés à partir d’essais en laboratoire (Karabatakis et Hatzigogos 2001) suivant les
équations :
d σn dτ
K n= e
, K t=
du n dute
Des modèles constitutifs d'interface élasto-plastique sont proposés dans le cadre de :
 L’élasticité parfaitement plastique (Brandt 1985),
 La plasticité classique (Ghaboussi et al. 1973; Zaman et al. 1984; Gennaro & Frank
2002; Ghionna & Mortara 2002; D’Aguiar et al. 2011; Duriez & Vincens 2015),
 La plasticité endommagée (Navayogarajah et al. 1992; Hu & Pu 2004; Zhang &
Zhang 2008),
 Le concept d'état perturbé (Disturbed State Concept) (Desai & Ma 1992; Fakharian &
Evgin 2000a; Desai et al. 2005),
 L’hypoplasticité (Arnold & Herle 2006; Stutz et al. 2016; Stutz & Mašín 2016),
 La plasticité généralisée (Liu et al. 2006; Liu & Ling 2008; Zhou & Lu 2009;
Lashkari 2010; Liu et al. 2014),
 La plasticité à deux surfaces (Shahrour & Rezaie 1997; Mortara et al. 2002; Boulon
et al. 2003; Lashkari 2012b; Lashkari 2013; Lashkari & Kadivar 2016; Lashkari &
Torkanlou 2016; Saberi et al. 2016; Saberi et al. 2017) [4]
Modèle élastique parfaitement plastique
La première utilisation des interfaces a concerné des analyses des joints rocheux. Pour
reproduire le comportement des joints rocheux et des interfaces, la plupart des auteurs ont
considéré des modèles linéaires élastiques parfaitement plastiques utilisant le critère de
rupture par cisaillement de Mohr-Coulomb comme surface de charge. Les auteurs qui ont
étudié les fractures des roches (Patton 1966 ; Goodman et Dubois 1972 ; Goodman 1989) ont
considéré l’influence de la rugosité des joints. En effet, l’angle de frottement d’un joint
rugueux dont la surface des aspérités est inclinée d’un angle i est égal à φ ' +i (φ ' étant l’angle
de frottement interne du sol drainé). D’autre part, l’abrasion progressive des aspérités est à
l’origine d’une stabilisation à une valeur résiduelle de la contrainte de cisaillement pour les
grands déplacements ce qui correspond à un angle de frottement résiduel φ ' r (figure 15.a). Le
critère de rupture est donc défini par une enveloppe bilinéaire.
D’autres auteurs comme (Goodman et al. 1968 ; Pande et Sharma 1979 ; Lee et al.
1992 ; Day et Potts 1994 ; Day et Potts 1998) ont adopté un critère de rupture de Mohr-
Coulomb plus simple (figure 15.b) avec une règle d’écoulement associée qui définit la
fonction de charge F :
F=|τ|+σ n tanφ '−c '
Où c ' représente la cohésion dans un sol drainé. Dans ce cas, lorsque la contrainte de
cisaillement τ atteint la limite de rupture de Mohr- Coulomb, la valeur de la rigidité
tangentielle devient nulle ; la rigidité normale reste la même. Par ailleurs, une règle
d’écoulement non associée a aussi été utilisée pour éviter une surestimation de la dilatance
plastique en considérant un angle de dilatance différent de l’angle de frottement (Van Langen
et Vermeer 1991). Dans ce cas, le potentiel plastique s’écrit :
Q=|τ|+ σ n tan Ψ
Avec Ψ angle de dilatance. Lorsque ce critère est restreint à une direction, il est dit
critère orienté (Frank et al. 1982 ; Mestat 1993 ; De Gennaro 1999 ; De Gennaro et Frank
2005). Il y a glissement entre le sol et la structure lorsque le critère est atteint. Dans ce cas,
seuls les déplacements à l’interface deviennent discontinus. On peut aussi introduire un critère
de décollement entre la structure et le sol atteint lorsque la contrainte normale à l’interface est
égale à une valeur limite.
Figure 15. Critère de rupture de Mohr-Coulomb (a) Enveloppe bilinéaire pour les joints tenant compte des aspérités
(Goodman 1989) (b) Enveloppe linéaire pour les interfaces

Les modèles élasto-plastiques parfaits ne permettent pas de reproduire de manière


adéquate les réponses typiques mécaniques de l’interface observées expérimentalement
notamment : l’écrouissage progressif et le changement de phase (contractance-dilatance).
Modèles élasto-plastiques avec écrouissage
Un écrouissage correspond à une modification du seuil d’élasticité au cours de la
sollicitation. Dans la formulation d’un modèle de comportement, l’écrouissage est pris en
compte par le biais d’un paramètre d’écrouissage introduit dans l’expression de la surface de
charge.
Modèles d’endommagement
Beaucoup de modèles d’endommagement ont été développés (Navayogarajah et al.
1992 ; Hu et Pu 2003 ; Hu et Pu 2004; Zhang & Zhang 2008).
Tableau 4. Modèle de Navayogarajah et al. (1992)

Fonction de charge Potentiel plastique Variable d’écrouissage Paramètres


2 n 2 2 n 2
F=τ + α σ −γ σ
n n Q=τ +α Q σ −γ σ n n
p
ξ D=∫|d u |; ξ V =∫ |d u
t
p
|
n
15
Ces auteurs supposent que la réponse de l’interface est la somme d’une partie intacte
et d’une partie endommagée à l’état critique, en s’appuyant sur le concept d’état perturbé
"DSC: Disturbed State Concept" (Desai et Ma 1992 ; Desai et Rigby 1995 ; Desai et Zhang
1998 ; Fakharian & Evgin 2000a, Desai et al. 2005, Liu et al. 2006). En effet, durant le
cisaillement des grains, la partie intacte se transforme progressivement en une partie
endommagée à cause de l’accumulation des déformations plastiques. La contrainte de
cisaillement est nulle dans la partie endommagée alors que la contrainte normale n’est pas
influencée par l’endommagement. Pour cela une fonction d’endommagement a été introduite
pour reproduire le phénomène de radoucissement et de dilatance.
Tableau 5. Modèle de Desai et Ma (1992)

Fonction de charge Potentiel plastique Variable d’écrouissage Paramètres


2 n q 2 n q p 1 /2
F=τ + α σ −γ σ
n n Q=τ +α σ −γ σn n
p p
ξ=∫ ( d u d u +d u d u p
) 15
n n t t

Modèles basés sur le concept de surface frontière


Boulon et Jarzebowski (1991), Shahrour et Rezaie (1997) ont formulé un modèle
élastoplastique basé sur le concept de surface frontière en utilisant une fonction plastique
elliptique. Shahrour et Rezaie (1997) ont quant à eux, formulé, ce modèle pour l’étude du
comportement de l’interface sous chargements cycliques.
Modèle d’interface basé sur une règle d’écoulement non associée
Gens et al. (1990) ont représenté le comportement de l’interface pour les joints en
utilisant un modèle élastoplastique non associé avec variation de la dilatance en fonction du
niveau des contraintes et déformations.
Modèle de Desai et Fishman (1991)
Les deux auteurs ont developpé un modèle pour les joints et les interfaces nommé
HISS (HIerarchical Single Surface)). Le modèle est dérivé du modèle généralisé développé
pour les solides (Desai 1980 ; Desai et Faruque 1984 ; Desai et al. 1985) et exprimé en
invariants en faisant des analogies des composantes de contrainte et de déformation. Il est
caractérisé par : une surface de charge fermée décrite avec une seule fonction de charge F
continue, une fonction d’écrouissage qui s’écrit en fonction des déplacements tangentiels et
normaux plastiques, l’état ultime de rupture défini par l’enveloppe des valeurs asymptotiques
des contraintes, la non associativité des déformations plastiques, la reproduction de la
dilatance et l’effet de variation de l’angle des aspérités des joints. L’avantage majeur de ce
modèle est que c’est un cas particulier du modèle généralisé pour les solides ; ceci permet de
modéliser les discontinuités (joints) et la masse solide (roche) avec le même modèle.
Tableau 6. Modèle de Desai et Fishman (1991)

Fonction de charge Potentiel plastique Variable d’écrouissage Paramètres


2 n 2 p 2 1/ 2
F=τ + α σ −γ σ Q=F +h ( σ n , ξ ) p 2
ξ=∫ ( ( d u ) + ( d u 7
n n
n t))
Modèle de Ghionna et Mortara (2002)
Mortara (2001) comme Ghionna et Mortara (2002) ont formulé un modèle d’interface
élastoplastique basé sur une règle d’écoulement non associée pour une interface sable –
aluminium.
Tableau 7. Modèle de Ghionna et Mortara (2002)

Fonction de Potentiel plastique Variable Paramètres


charge d’écrouissage
F=τ −α σ βn σ ẇ p 12
Q=τ−
b
1+a
σ n 1+a n −
σc [ () ]
1−a
a
w n=∫
wp

Le potentiel plastique a une forme similaire à celle du modèle de Cam Clay, mais
diffère suivant la condition d’écrouissage ou de radoucissement. Le choix du potentiel
plastique dérive de la relation contrainte-dilatance en deux droites sécantes qui est une
caractéristique essentielle du modèle et qui explique qu’initialement le sol se déforme dans la
hauteur et puis une forte localisation de déformation tangentielle se produit à l’interface. Le
modèle peut être validé par l’essai de cisaillement direct à rigidité normale constante à
chargement monotone et cyclique.
Modèles basés sur le modèle de Mohr Coulomb
Modèle de Zeghal et Edil (2002)
Zeghal et Edil (2002) ont développé un modèle d’interface basé sur le modèle de Mohr
Coulomb, sur une plasticité non associée avec un écrouissage-radoucissement qui dépend du
travail plastique. Le modèle a l’originalité de considérer l’interface comme une surface
sinusoïdale, et de tenir compte de la dégradation des grains d’interface à travers une
corrélation entre le coefficient de frottement et le travail plastique (variable d’écrouissage).
Tableau 8. Modèle de Zeghal et Edil (2002)

Fonction de charge Potentiel plastique Variable d’écrouissage Paramètres


p
F=|T |+ μΣ Q=|T| W 6
T =( σ n sin α k +τcos α k )
Σ=( σ n cos α k −τsin α k )
Modèle de De Gennaro et Frank (2002a, 2004, 2005)
De Gennaro et Frank (2002a, 2004, 2005) ont proposé un modèle élastoplastique de
type critère de Mohr-Coulomb avec prise en compte d’un écrouissage déviatorique positif et
du radoucissement, modélisation de l’état caractéristique et de l’état critique aux grands
déplacements.
Tableau 9. Modèle de Gennaro et Frank (2005)

Fonction de charge Potentiel Variable d’écrouissage Paramètres


plastique
F=τ −σ n μ ( [ u tp ] ) σn k n , A , A 0 ,t
[ utp ]
( )
Q=τ + μc σ n ln
σ¿
μ ([ u
p
t ] )=μo +(μ p−μo ) σ k t , N , C 0 , μr , μco
( )
A ¿ t + [ utp ]
Po μ0 , μ p ,utpp
Modèles incrémentaux
Le principe des modèles incrémentaux est d’obtenir la réponse incrémentale à un
chargement incrémental quelconque par interpolation rhéologique à partir d’un ensemble de
sollicitations définies expérimentalement et formulées analytiquement par l’intermédiaire de
fonctions d’interpolation. Des auteurs tels que Boulon (1988, 1989, 1991), Garnica-Anguas
(1993) et Rouainia et al. (1992) ont proposé des modèles basés sur ce principe.
Modèle de Boulon (1991)
Boulon (1991) a proposé un modèle bidimensionnel d’interface sol-structure, ayant
pour paramètres les vitesses de contrainte et de déplacement relatif tangentes au chemin
courant, les vitesses de contrainte représentant les réponses et les vitesses de déplacement les
sollicitations. La loi de comportement présentée lors de la modélisation de l’interface est
intégrée par la méthode explicite à pas constant le long de chemins de cisaillement à rigidité
normale imposée, Le modèle est présenté tel qu’il suit : l’on considère les vitesses de
contrainte et de déplacement relatif tangentes au chemin courant :

σ̇ = τ̇ [ u̇ ] = [ ẇ ]
{} { }
σ˙n [ u̇ ]
La sollicitation tangente est définie par [ u̇ ] et la réponse tangente par σ̇ . Les
comportements donnant naissance à des pics de contraintes interdisent de choisir la vitesse de
contrainte comme sollicitation tangente. Les chemins tangents donc normés par:
‖[ u̇ ]‖=( [ ẇ ] 2+ [ u̇ ]2 )1/ 2
D’où les paramètres réduits caractérisant le chemin tangent:
λ = 1 [ ẇ ] ξ 1 τ̇
Sollicitation : {}
μ ‖[ u̇ ]‖ [ u̇ ] { } Réponse : η =
‖[ u̇ ]‖ σ˙ n {} {}
Dans l'espace des sollicitations incrémentales (λ , μ), tous les chemins possibles sont
les points du cercle unité. Les points correspondants de l'espace des réponses incrémentales (
ξ , η) sont paramétrés par λ et μ liés par une relation (λ²+μ²=1). Ils appartiennent donc à la
courbe de réponse (C).

Figure 16. Chargement incrémentale et réponse incrémentale (Boulon 1991)

Afin de préciser cette réponse incrémentale, il est capital d'utiliser l'ensemble des
informations possibles ; en d'autres termes, il convient de connaître des points représentatifs
de la courbe des réponses (C) afin de générer la partie inconnue de celle-ci. Dans le cas
bidimensionnel, la boîte de cisaillement direct permet des mesures aisées selon six chemins
expérimentaux: 1- Essai à contrainte normale constante, en charge ; 2 –Essai à contrainte
normale constante, en décharge ; 3 –Essai à volume constant, en charge ; 4- Essai à volume
constant, en décharge ; 5- Pseudo-œdomètre, en charge ; 6- Pseudo-œdomètre, en décharge.
Les cas 5 et 6 représentent des œdomètres après cisaillement, soit la limite d’essais de
cisaillement λ=0. La direction de sollicitation tangente est ainsi définie dans l'espace (λ , μ).
La partie inconnue de (C) est générée par interpolation directionnelle, l'argument de cette
interpolation étant la distance angulaire de l'espace (λ , μ).
Supposons que nous cherchions la réponse
incrémentale (ξ , η) correspondant à un chargement
incrémentaI (λ , μ) donné ; ce chargement est représenté par le
point D, d'angle polaire β dans l'espace (λ , μ). Chaque chemin
de base (repéré par l'indice i) est représenté par le point Di
correspondant. Soit αi l'angle arithmétique séparant les
directions (λ , μ) et (λi , μi) ; la réponse tangente est définie
comme la somme pondérée :
N
ξ = Wi ξ i avec ξi ≠ ξ j ∀ i≠ j
{} ∑ η
η i=1 i
{} {}{}
ηi η j
Figure 17. Les paramètres de Les N fonctions de pondération Wi sont solution du
l'interpolation directionnelle. système algébrique linéaire d'équations caractérisant une
interpolation :
N

{ ∑ W i=1
i =1
W 1 α 1 y 1=W 2 α 2 y 2=…=W N α N y N
yi est une fonction de β choisie de manière à assurer des valeurs positives et négatives
pour Wi. Le choix le plus simple est la fonction signe :
β i−1 ≤ β ≤ β i+1 ; yi =+1
{β< βi−1 , β > β i+1 ; y i=−1
La continuité C2 est requise pour les fonctions Wi. La présentation générale de
l'interpolation fait appel à six chemins de base. Mais dans certaines situations, on utilise
moins de 6 chemins soit lorsque les chemins de base sont très proches (une procédure doit
être utilisée prenant en compte le chemin moyen entre ceux-ci afin d’éviter les difficultés
numériques) ; soit l’un des chemins de base correspond à une sortie du domaine possible pour
les vecteurs contraintes.
Les chemins de base sont formulés analytiquement, en vue d'une dérivation pour
obtenir les chemins tangents (incrémentaux), en utilisant comme ensemble de paramètres
d'état Sk, les variables actuelles d'interface ( [ w ] , [ u ] , τ , σ n) et une densité ϒ (sous contrainte) au
sein de l'interface. Les modifications de densité sous contrainte nulle ( γ 0 ) sont décrites grâce à
l'énergie spécifique Ws (t) - t étant le temps, dont l'origine est située au début de l'essai. Cette
densité est à relier à la rupture des grains.
θ=t
W s ( t )= ∫ {τd [ w ] −σ n d [ u ] }
θ=0

L'état actuel de l'interface étant connu par Sk, et la direction de la sollicitation


incrémentale par [w] et [u] (ou λ , μ), l'interpolation rhéologique sur les chemins tangents de
base conduit à :
τ̇ = τ̇ ( [ ẇ ] , [ u̇ ] , S k )
{}{
σ˙n σ˙n ( [ ẇ ] , [ u̇ ] , S k ) }
Supposant le matériau totalement non visqueux, c'est à-dire non sujet à une réponse
différée, et à réponse directionnellement dépendante (τ et σ n sont alors des fonctions
homogènes de degré 1 en [w] et [u]), les composantes de l'équation constitutive tangente sont
données par le théorème d'Euler sur les fonctions homogènes:
∂ τ̇ ∂ τ̇

{}
σ˙n
[ ]{ }
τ̇ = ∂ [ ẇ ]
∂ σ̇ n
∂ [ ẇ ]
∂ [ u̇ ]
∂ σ˙ n
∂ [ u̇ ]
× [ ẇ ]
[ u̇ ]

Ces quatre composantes fonctions de la direction (λ , μ) ont une expression analytique


résultant de la dérivation des fonctions de pondération Wi et des pentes locales des chemins
de base.
Lorsque le chemin est donné explicitement par [ ẇ ( t ) ]et[ u̇(t )] - ou λ ( t ) et μ(t) -, la
réponse tangente est directement calculée ; dans le cas contraire, une recherche itérative de la
direction locale de fonctionnement, correspondant aux données réelles de la sollicitation est
alors nécessaire. La loi de comportement est ensuite intégrée par méthode explicite à pas
constant le long de chemins de cisaillement à rigidité normale imposée.
Les résultats des simulations sont plus proches des résultats de l’expérience pour des
valeurs de K plus élevées et pour la courbe (w , τ ¿ . La densité initiale, la contrainte normale
initiale, et la rigidité normale d'une part et le pas d'intégration d'autre part, ont un effet sur les
résultats obtenus en simulation. La comparaison expérience - simulation est moins
satisfaisante lorsque les conditions initiales sont proches des limites du domaine
d'identification.
Modèles élasto-plastiques classiques
Les analyses des résultats expérimentaux dérivés de l’essai triaxial et de la boîte de
cisaillement direct montrent de fortes similarités. De ce fait, une loi de comportement
d’interface peut employer la même structure que la loi qui caractérise le matériau constituant
l’interface, à condition qu’une substitution adéquate des variables soit faite.
Boulon et Nova (1990) ont adapté pour les interfaces un modèle élastoplastique qui a
été formulé auparavant pour le comportement triaxial des sables (Nova et Wood 1978).
Tableau 10. Analogies entre l’essai triaxial et l’essai de cisaillement direct (d’après Boulon et Nova 1990)

Test Analogies
Triaxial εv εa p' q
Direct shear [ un ] [ ut ] σn τ

Figure 18. Analogies dans le comportement observé à l’essai triaxial et l’essai de cisaillement direct pour les sables (Boulon
et Nova 1990)

e. Modèles élasto-plastiques tridimensionnels


L’un des modèles dit "tridimensionnel" d’interface disponible dans la littérature est
celui développé par Fakharian et Evgin (2000) en s’appuyant sur Desai et Fishman (1991).
Alors que la modélisation bidimensionnelle impose l’utilisation des variables τ , σ n , ut , un, le
modèle tridimensionnel de Fakharian et Evgin considère les variables τ x , τ y , σ n , u x , u y , un.
Figure 19. Contraintes agissant sur l'interface: (a) cas tridimensionnel, (b) cas bidimensionnel (Fakharian et Evgin 2000)

Le comportement élastique est décrit par la relation suivante :


d σn d ve Kn 0 0

[ ] [] [
dτ y duy
e
dτ x =K d ux avec K = 0 K sx 0
e
0 0 K sy ]
K n, K sx et K sy sont respectivement la rigidité élastique normale dans la direction z, la rigidité
élastique de cisaillement dans la direction x et la rigidité élastique de cisaillement dans la
direction y. Les auteurs admettent par hypothèse que les comportements élastiques normal et
tangentiel ne sont pas couplés et que K sx =K sy. Le modèle est basé sur la formulation
bidimensionnelle de Navayogarajah et al. (1992) mais considère en plus le cisaillement dans
les deux directions du plan de l’interface. La fonction de charge et le potentiel plastique sont
donnés dans le tableau 11.
Tableau 11. Modèle de Fakharian et Evgin (2000)

Fonction de charge Potentiel plastique Variable d’écrouissage Paramètres


2 2 n 2 2 2 n 2
F=τ + τ +α σ −γ σ
x y n n Q=τ + τ + α o σ −γ σ
x y n n
p
ξ D=∫|d u |; ξ V =∫ |d u
t
p
n| 15
Le modèle est capable de simuler la non associativité, le radoucissement, l’influence
de la rugosité de l’interface et de reproduire, avec succès, des essais d’interface entre le sable
et l’acier avec des chemins de contrainte tridimensionnels (en considérant le cisaillement dans
les deux directions orthogonales).
f. Discrétisation par les éléments finis du problème de contact en géotechnique
Pour les ouvrages géotechniques, la modélisation des contacts par éléments finis est
une opération délicate, à cause des grandes dimensions que présentent les surfaces de contact
et de la dilatance de l’interface au cours du cisaillement. Même dans le cas où on négligerait
la dilatance, la programmation des algorithmes de résolution des éléments de contact demeure
difficile (Zheng et al. 2004). Une étape importante dans la simulation du comportement de
l’interface concerne la représentation de l’élément d’interface souvent sous forme d’éléments
spéciaux par la méthode des éléments finis. Les avantages principaux de l’utilisation des
éléments spéciaux d’interface sont la possibilité de faire varier le comportement constitutif de
l’interface et de permettre le mouvement relatif entre le sol et la structure. Dans ce cadre,
beaucoup de méthodes ont été utilisées pour modéliser le comportement discontinu de
l’interface sol-structure. Citons l’utilisation d’éléments sans épaisseur, les éléments de type
couche mince et les méthodes hybrides où sol et structure sont modélisés séparément et liés
ensuite par des équations de compatibilité de différentes natures pour les forces et les
déplacements.
Figure 20. Discrétisation numérique du problème de contact sol-structure (Potts et Zdravkovic 1999; Potts et al. 2002)

Méthode d'analyse des contacts


Dans ce cas, il existe une continuité entre le sol et la structure à l’interface, qui partage
les mêmes nœuds et ne peuvent donc pas se déplacer l’un par rapport à l’autre. Cette méthode
n'est pas appropriée pour simuler les interfaces sol granulaire - structure. Les zones d'interface
sol granulaire – structure ont une épaisseur et, dans différentes conditions de charge et de
cheminement des contraintes, elles présentent un comportement complexe (par exemple,
durcissement et ramollissement de la contrainte, dilatation, dégradation de la contrainte et
contraction cumulative), qui ne peut être saisi par la méthode de contact.
Éléments sans épaisseur
Les éléments sans épaisseur sont aussi appelés éléments joints ou "zero thickness
elements". Ils ont été initialement développés par Goodman et al. (1968) présentant 4 nœuds,
8 degrés de liberté et nommés "GTB ". Ces éléments ont subi plusieurs améliorations
(Ghamboussi et al. 1973 ; Carol et Alonso 1983 ; Desai et al. 1984 ; Beer 1985 ; Gens et al.
1989 ; Van Langen et Vermeer 1991 ; Kaliakin et al. 1995 ; Day et Potts 1994 ; Boulon et al.
1995b ; Day et Potts 1998 ; Potts et al. 2002). Pour ces éléments, les déplacements relatifs
entre les nœuds sont les principales variables de déformation. Les déplacements relatifs sont
reliés aux déplacements absolus en utilisant la matrice des fonctions d’interpolation. Il s’agit
d’associer à chaque nœud d’un milieu, son homologue de l’autre milieu. Une utilisation de
ces éléments consiste à considérer les liaisons ressorts qui se résument à des connexions entre
les nœuds opposés (Hermann 1978 ; Frank et al. 1982 ; Coutinho et al. 2003). Ces auteurs ont
dédoublé les points de contact entre les deux milieux et ont muni chaque doublet de deux
ressorts fictifs (l’un tangentiel, l’autre normal à la surface de contact) (Figure 21). Dans ce
cas, les déplacements relatifs sont exprimés en fonction des déplacements absolus, par une
matrice dont tous les termes sont nuls sauf ceux qui indiquent l’existence du ressort tangentiel
ou normal. Les éléments développés par Hermann sont appelés "LRH". L’élément qui
combine les avantages des éléments GTB (Goodman et al. 1968) et LRH (Hermann 1978) est
appelé "macroélément" (LK1) et est constitué de deux éléments GTB (Figure 22) (Kaliakin et
Li 1995).

Figure 21. (a) Surface de discontinuités (b) Éléments d'interface à deux nœuds (Frank et al. 1982)
Figure 22. Éléments sans épaisseur (LK1) combinant les avantages des GTB et des LRH composé de 2 éléments GTB
(Kaliakin et Li 1995)

En général, la méthode de résolution des éléments sans épaisseur consiste à appliquer


une méthode d’adaptation des rigidités ; le glissement est obtenu en donnant une valeur très
faible à la rigidité tangentielle si la contrainte de cisaillement franchit le seuil donné par un
critère de frottement. Par ailleurs, si la contrainte normale est de traction, les deux rigidités
(tangentielle et normale) sont annulées afin de rendre compte d’un décollement à l’interface.
Les éléments Goodman d'épaisseur zéro ne peuvent cependant pas saisir avec
précision le comportement volumétrique des interfaces sol granulaire -structure. De plus, la
rigidité de l'élément dans la direction normale est supposée être très importante pour interdire
la pénétration ou le chevauchement du sol et des structures aux interfaces. Cette hypothèse
aboutit à une prédiction insatisfaisante des contraintes normales dans les problèmes
d’interaction sol - structure et de joints (Desai et al. 1984 ; Sharma & Desai 1992). Les
éléments d’épaisseur nulle ne sont pas capables de simuler le comportement complexe des
interfaces observé lors d’essais expérimentaux.
Éléments couche mince
Le concept de couche mince ou "thin layer element" a été abordé par Desai et al.
(1984) qui ont considéré que la réponse de l’interface devrait être traitée par un modèle
constitutif approprié. La formulation de l’élément type couche mince est basée sur
l’hypothèse que l’interface peut être remplacée par un élément de massif équivalent avec une
petite épaisseur et une loi constitutive spéciale. L’utilisation de l’élément couche mince est
longuement traité dans la littérature (Pande et Sharma 1979 ; Zaman 1985 ; Desai et Ma
1992 ; Sharma et Desai 1992 ; Hohberg et Schweiger 1992 ; Ng et al. 1997 ; De Gennaro
1999 ; Karabatakis et Hatzigogos 2001 ; De Gennaro et Frank 2005).
Le problème de contact est modélisé en utilisant des éléments finis de massif
isoparamétriques. Dans le cas bidimensionnel, les éléments type couche mince
isoparamétriques les plus classiques sont à 8 nœuds (Figure 25), et ont pour degrés de liberté
les déplacements relatifs entre le sol et la structure. L’élément présente quatre points
d’intégration de Gauss.
Figure 23. Critère orienté utilisé pour l’interface couche mince (a) cas bidimensionnel (b) Cas tridimensionnel (Frank et al.
1982)

Une approche de type couche mince est adoptée par Frank et al. (1982) associant à
l’élément un modèle de comportement élastoplastique parfait avec un critère orienté dans une
direction α. La direction des discontinuités α est imposée et est constante (Figure 23). Le
critère de plasticité adopté est celui de Mohr Coulomb. Ce critère relie à la rupture la
contrainte normale σ n et la contrainte tangentielle τ de l’élément d’interface. Ces deux
composantes sont obtenues en accord avec les équations ci-dessous ; en écrivant les vecteurs
contraintes et déformations dans le repère local en fonction des contraintes et déformations
dans le repère global. D’autres auteurs ont considéré cette approche pour simuler l’interface
(Sharma et Desai 1992 ; De Gennaro 1999 ; De Gennaro et Frank 2005).
σ 11
σn
[]
τ []
=T σ σ 22 ; T σ =
τ 12
sin2 α
[ cos 2 α
−cosαsinα cosαsinα
−2 sinαcosα
cos2 α −sin2 α ]
ε 11
εn
[]
γt []
=T ε ε 22 ; T ε =
γ 12
[sin2 α cos 2 α −sinαcosα
−2 cosαsinα 2 cosαsinα cos 2 α −sin 2 α ]
L'élément d'interface mince avec un modèle de comportement avancé représente le
choix le plus prometteur pour une simulation précise des relations contrainte-déplacement et
du comportement volumétrique des interfaces sol granulaire-structure sous différentes
conditions de chargement.
Le vecteur de contrainte dans un élément d'interface est constitué d'une contrainte
normale et d'une contrainte tangentielle dans un élément bidimensionnel (figure 24-a) et d'une
contrainte normale et de deux contraintes tangentielles dans un élément tridimensionnel
(figure 24-b).

Figure 24. Schéma des éléments solides minces conventionnels, a) élément bidimensionnel à 4 nœuds et b) élément
tridimensionnel à 8 nœuds
La formulation de la matrice de rigidité d'un élément solide mince bidimensionnel en
coordonnées locales utilisable dans un code d'éléments finis est expliquée dans cette section.
La géométrie d'un élément d'interface à quatre nœuds est illustrée dans la figure 24-a. Les
déplacements dans la direction x (U) et la direction y (V) en tout point de l'élément solide
mince d'interface sont donnés comme suit (Sharma & Desai 1992) :
u1

{}
v1
u2

{UV }=[ N0 1 0 N2 0 N3 0 N4
N 1 0 N2 0 N 3 0
0
N4 ] v2
u3
=N { d }

v3
u4
v4

Où N i (i.e. N 1, N 2, N 3, N 4 ) sont des fonctions d'interpolation, qui sont obtenues à partir de


cette équation pour un élément solide bidimensionnel, et {𝑑} est un vecteur de déplacement
nodal.
1 2x 2y
N i= 1±
4 ( L )(

t )
L et t sont respectivement la longueur et l'épaisseur de l'élément. Les contraintes sont liées
aux déplacements comme suit :
∂U

∂ N1
εx

{}
{ ε }= ε y =
γ xy
{ }
∂x
∂V
∂y
∂U ∂V
+
∂ y ∂x

0
=B { d }

∂ N2 0 ∂N3 0 ∂N4 0

B= 0
[
∂x

∂ N1
∂y
∂ N1
∂y
∂ N1
∂x
∂x
0
∂ N2
∂y
∂ N2
∂y
∂ N2
∂x
∂x
0
∂N3
∂y
∂ N3
∂y
∂ N3
∂x
∂x
0
∂N4
∂y
Où B est la matrice de transformation contrainte-déplacement.
∂N4
∂y
∂N4
∂x
]
Les trois composantes de la contrainte associées à { ε } sontσ x ,σ y ∧τ xy . σ x est la
contrainte dans le plan, σ y est la contrainte normale à l'interface et τ xy est la contrainte de
cisaillement. Comme l'épaisseur des interfaces est faible, les contributions de ε x et σ x sont
faibles et peuvent être ignorées, comme l'expliquent Sharma et Desai (1992). Ainsi, les
composantes de contrainte et de déformation dans une zone d'interface bidimensionnelle
peuvent être obtenues à partir :
V relative
ε ε
{ }{}
{ ε }= y = n =
γ xy γ
t
{ }
U relative
t
σy σ
{ σ }=
{ }{}
τ xy
= n
τ
Où V relative et U relative sont respectivement des déplacements relatifs normaux et de cisaillement.
Les vecteurs incrémentiels de contrainte, {𝑑𝜎}, et de déformation, {dε }, sont mis en
relation à l'aide de méthodes standard de la théorie de l'élasticité et de la plasticité (Chen &
Baladi 1985 ; Dafalias 1986 ; Chen & Saleeb 1994 ; Chen 1994) comme :
dσn D D 12 d ε n
{ dσ }= { }
dτ [
=D { dε }= 11
]{ }
D 21 D 22 dγ
Où D est la matrice constitutive, qui peut être élastique ou élasto-plastique selon le
comportement du matériau d'interface. La modélisation de l'interface constitutive pour créer
cette matrice constitutive est une partie essentielle de la simulation de l'interface. La matrice
de rigidité K de l'élément d'interface est donnée par :
K=∬ BT DBdxdy
g. Détails sur la mise en œuvre numérique de l’élément d’interface couche mince
Pour adapter les éléments finis type couche
mince à la description du comportement
mécanique de l’interface, l’élément doit
permettre de simuler le mécanisme de
cisaillement en considérant les contraintes
normales et tangentielles à l’interface.
D’autre part, la loi de comportement
associée à l’élément doit permettre de
relier ces contraintes à l’interface aux
déplacements associés. L’avantage des
éléments couche mince est de pouvoir
utiliser des éléments finis standard.
Figure 25. Élément d'interface isoparamétrique à 8 nœuds
(De Gennaro et Frank 2005) Cependant, des considérations particulières
doivent être accordées à ces éléments,
notamment en ce qui concerne les valeurs du rapport de forme L/t (Figure 25).
Notion de rapport de forme
Considérons l’élément d’interface bidimensionnel couche mince à 8 nœuds
d’épaisseur t et longueur L (Figure 25). Plusieurs auteurs (Pande et Sharma 1979 ; Desai et al.
1984 ; Sharmaet Desai 1992) ont montré que la performance des éléments couche mince
dépend de son épaisseur. Ces auteurs présentent une étude paramétrique détaillée qui
concerne l’influence de l’épaisseur de l’élément d’interface sur le résultat des calculs. Si
celle-ci est trop importante, l’élément se comporte comme un élément de massif solide ; si
elle est trop faible, la résolution est confrontée à des problèmes numériques.
Karabatakis et Hatzigogos (2001) ont montré aussi que la valeur de l’épaisseur de
l’interface affecte le champ des contraintes et des déplacements. De ce fait, le rapport de
forme est un paramètre important qui influe sur les résultats numériques. (Pande et Sharma
1979 ; Desai et al. 1984 ; Richer 1985 ; Sharma et Desai 1992 ; Hohberg et Schweiger 1992).
La stabilité numérique, la précision, la qualité des résultats sont en général assurés lorsque le
rapport de forme est compris entre 10 et 100. Dans la pratique, le rapport de forme peut être
choisi à partir d’une estimation correcte du déplacement relatif d’interface obtenu dans un
essai de cisaillement direct modifié. Le choix du rapport de forme traduit une dépendance des
résultats du maillage mais aussi du modèle de comportement utilisé pour l’interface.
De Gennaro et Frank (2005) ont fait varier le rapport de forme entre 1 et 1000 pour un
élément d’interface en utilisant le modèle MEPI 2D (De Gennaro et Frank 2002a).
L’influence du rapport de forme sur la courbe de cisaillement et sur l’évolution de la
contrainte normale lors d’un essai de cisaillement à contrainte normale constante et à volume
constant est présentée sur la figure 26.

Figure 26. Élément d’interface de type « couche mince » : (a) courbes de cisaillement à contrainte normale constante ; (b)
évolution de la contrainte (De Gennaro et Frank 2005)

Pour un rapport de forme faible, la courbe de mobilisation de la résistance au


cisaillement n’atteint pas la condition ultime ; alors que pour un rapport de forme élevé (L/t =
1000), la courbe de mobilisation présente une faible oscillation à la fin de la phase de
mobilisation ; cela est dû à des problèmes numériques associés à l’intégration de la loi
élastoplastique d’interface dans le cas d’un élément ayant un rapport de forme trop élevé. De
même, lorsque le rapport de forme est trop petit ou trop élevé, l’élément ne traduit pas
correctement le comportement dilatant de l’interface. Les résultats présentés sur la figure 26
suggèrent un rapport de forme entre 25 et 100.
Caractéristiques mécaniques élastiques fictives
Comme indiqué par Hohberg et Schweiger (1992), l’utilisation des éléments type
couche mince amène à utiliser des caractéristiques mécaniques fictives de l’interface E* et ν*
dans le but d’écrire la matrice de rigidité élastique dans le repère global. En effet, la matrice
de rigidité élastique de l’interface dans son repère local s’écrit en termes de rigidité élastique
normale K net tangentielle K t . L’identification de la matrice de rigidité élastoplastique locale
avec la matrice constitutive élastique permet de définir un module d’Young E* et un
coefficient de Poisson ν* fictifs pour l’interface qui dépendent de l’orientation de l’élément
d’interface dans le repère global (angle α dans la figure 23). Suivant que la condition de
déformation plane ou d’axisymétrie, et pour un élément d’interface horizontal (α = 0°) ou
vertical (α = 90 degrés), les expressions de E* et ν* sont donnés dans le tableau suivant.
Tableau 12. Détermination des caractéristiques mécanique élastique fictive dans le cas de l'élément couche mince en
déformation plane et déformation axisymétrique

Condition de déformation plane (Sharma et Condition d’axisymétrie (De Gennaro et Frank


Desai 1992, Hohberg et Schweiger 1992, 2005)
Karabatakis et Hatzigogos 2001)
1−ν ν 0 1−ν ν 0
D¿ =
E
(1+ν )(1−2 ν)

E¿ =t K n
[ ν
0
1−ν
0
0
1−2 ν
2
] D¿ =
E
(1+ν )(1−2 ν)
[
K t ( 3 K n−4 K t ) t
ν
0
1−ν
0
0
1−ν
2
]
¿
E=
K ( K n−K t )
ν ¿= n −1
2Kt ( K n−2 K t )
¿
ν=
2 ( K n−K t )
Intégration numérique spécifique
En suivant les procédures classiques de la méthode des éléments finis dans le cas
bidimensionnel, pour l’élément de la figure 25 dans son repère local, le vecteur de
déformation peut être exprimé en fonction des déplacements aux nœuds sous la forme
matricielle :
u1

()
ε tt

()v1
ε nn =B ⋮ ; B=L. N
ε tn u8
v8
ε tt, ε nn et ε tn sont les déformations de l’élément d’interface relatifs au repère local (t,n) (Figure
25). La matrice L est l’opérateur de dérivation, la matrice N contient les fonctions de forme
Ni aux nœuds de l’élément, ui , et v i sont les déplacements nodaux de l’élément,
respectivement dans les directions x et y. Les fonctions Ni sont définies dans le repère (ξ, η)
de l’élément de référence. Pour obtenir la matrice de dérivation B, il est nécessaire
d’introduire la matrice jacobienne J d’un élément rectangulaire de longueur L et d’épaisseur t
qui permet la transformation géométrique entre l’élément réel et l’élément de référence (Potts
et Zdravkovic 1999). Comme L s’écrit en fonction du jacobien, les déformations de l’élément
deviennent fonction des déplacements nodaux, des fonctions d’interpolation Ni et des
dimensions de l’élément (L et t). En réduisant l’épaisseur de l’élément (t →0), les termes de la
matrice B qui contiennent le rapport (t/L) deviennent négligeables. Pour l’élément de la figure
25 (α = 0 degrés) ; les déformations moyennes s’écrivent (De Gennaro et Frank 2005):
ε tt ≅ 0

{
8
∂ N i v i [ un ]
ε nn=2 ∑ ≅
i=1 ∂ η t t
8
∂ N i ui [u t ]
ε tn =2 ∑ ≅
i=1 ∂ η t t
avec ε nn et ε tt les déplacements relatifs de l’élément d’interface dans les directions normale (n)
et tangentielle (t). Cette relation traduit bien le comportement typique de l’interface.

3. Les sollicitations dynamiques en géotechnique


De nombreux problèmes pratiques sont concernés par la sollicitation dynamique des
sols : le génie parasismique, le battage de pieux, le compactage dynamique, le compactage
vibratoire et l'isolation vibratoire... Ces champs d'application pratiques, ainsi que les méthodes
d'analyse associées, couvrent des gammes de fréquence, d'amplitude de déformation très
variées. Des observations expérimentales caractéristiques des chargements cycliques
(Lemaitre et Chaboche 1985) montrent que :
 Sous déformation imposée symétrique, les phénomènes de durcissement ou de
radoucissement qui se traduisent respectivement par une augmentation et une
diminution de la contrainte.
 Sous déformation imposée non symétrique, le phénomène de relaxation de la
contrainte moyenne.
 Sous contrainte imposée symétrique, le phénomène d’augmentation ou de diminution
des déformations.
 Sous contrainte imposée non symétrique, le phénomène d’accommodation ou de
rochet et dans quelques cas le phénomène d’adaptation.
Ces trois grands types de comportement (adaptation, accommodation et rochet) peuvent être
décrits de la manière suivante:
 Adaptation : réversibilité de comportement après un certain nombre de cycles de
chargement. La réversibilité parfaite qui correspond au phénomène d’adaptation est un
cas un peu théorique difficile à observer dans les sols.
 Accommodation : comportement dissipatif avec stabilisation des déformations.
 Rochet : accumulation des déformations jusqu'à rupture du matériau, c'est-à-dire, la
déformation accumulée augmente au cours des cycles de charge et décharge.

Figure 27. Observations lors de la réalisation d’essais cycliques (Lemaitre et Chaboche, 1985)
Afin de comprendre le fonctionnement des interfaces sous sollicitation cyclique ou
dynamique, des observations expérimentales sont nécessaires. Des essais ont été réalisés par
plusieurs auteurs, pour appréhender, décrire et modéliser le comportement des interfaces sous
ce type de sollicitations.
a. Les essais à la boîte de Casagrande (essai de cisaillement à la boîte)
Trois types d’appareils ont été développés et utilisés pour les essais d’interface :
 Type Roscoe (1953) ;
 Type cylindrique de l’Institut Géotechnique de Norvège (NGI) (Bjerrum et Landva,
1966, Ishihara, 1972, Boulon, 1987) ;
 Type rectangulaire conçu par Kishida et Uesugi (1987) (Lings et Dietz, 2004).
Les essais à la boîte de cisaillement permettant l’étude des interfaces sont de deux sortes :
 Essais à contrainte normale constante.
 Essais à rigidité normale constante avec le cas particulier de l’essai à déplacement
normal nul.
Ces essais peuvent être pilotés en contrainte tangentielle ou déplacement tangentiel
suivant le phénomène à étudier : rochet, relaxation, …etc. Ils sont relativement simples à
réaliser au regard d’autres essais comme l’essai triaxial ou l’essai de cisaillement direct car ils
reposent sur l’utilisation d’un appareillage assez rudimentaire Lors de campagnes d’essais, les
matériaux peuvent être testés pour plusieurs indices des vides.
h. L’Essai triaxial
L’essai triaxial est un essai de compression axiale d’un échantillon soumis à une
contrainte latérale constante. Il consiste à soumettre une éprouvette généralement cylindrique
à un champ de contrainte uniforme qui a pour composantes une pression hydraulique
appliquée par l’intermédiaire d’un fluide remplissant la cellule et une contrainte axiale ou
déviateur appliquée par l’intermédiaire d’un piston. On maintient à niveau constant la
pression de confinement hydraulique et on augmente progressivement la contrainte axiale ou
le déviateur, jusqu’à la rupture de l’éprouvette. Dans certains cas, la contrainte axiale est
réduite et on peut assister à des ruptures en extension de l’échantillon. La détermination du
critère de rupture nécessite de réaliser plusieurs essais triaxiaux à différentes pressions de
confinement hydraulique
Les expériences et les pratiques d’ingénierie montrent que la résistance du sol est
influencée par le niveau de consolidation de ce dernier (l’éprouvette est soumise à un champ
de contraintes isotropes jusqu’à une valeur donnée pendant 24 heures), le drainage et la force
appliquée. L’essai triaxial comprend trois grands types d’essais qui couvrent ces différentes
configurations :
 Essai consolidé - drainé ou drainé (CD) ;
 Essai consolidé - non drainé (CU) avec éventuellement la mesure de la pression
interstitielle (CU+u) ;
 Essai non-consolidé-non drainé (UU).
Dans l’essai non drainé, la pression dans la cellule est maintenue constante, la pression
axiale étant augmentée mais sans permettre le drainage de l’éprouvette. Par conséquent, la
pression interstitielle évolue au cours de l’essai. Pour l’essai drainé, l’échantillon est toujours
drainé, le robinet du réservoir est ouvert pendant l’essai, la pression interstitielle disparaît. Les
contraintes mesurées sont effectives. Différents chemins de contraintes peuvent être réalisés :
chemin triaxial, chemin purement déviatorique, chemin avec rotation des axes de contrainte
principaux (variation de l’angle de Lode), …etc.
Lors d’essais triaxiaux cycliques, des phénomènes similaires à ceux observés lors d’un
essai de cisaillement direct peuvent être observés : adaptation, accommodation ou fluage
d’une part et contractance ou dilatance d’autre part. Il est complexe toutefois d’identifier
clairement ces comportements car au cours d’un cycle la contrainte moyenne varie.
L’essai triaxial, lors d’essais en condition non drainée, permet de mettre en évidence
des phénomènes de liquéfaction ou de mobilité cyclique (figure 28). Ces phénomènes se
traduisent par une annulation progressive de la contrainte moyenne effective et l’apparition de
déformations très importantes. Ce phénomène est dû sous les sollicitations cycliques à la
contractance du matériau qui provoque une augmentation des pressions interstitielles
induisant à son tour une diminution de la contrainte moyenne effective jusqu’à la rupture de
l’élément de sol.

Figure 28. Résultats typiques d’un essai triaxial cyclique non drainé (Boulanger et Idriss, 2004)

i. Les essais à la boîte de cisaillement simple


L’essai de cisaillement simple (direct-simple shear) est essentiellement utilisé pour
l’étude des sols sous sollicitations cycliques et dynamiques ainsi que pour des
développements pointus dans le domaine de la rhéologie (comportement des enrobés par
exemple). L’intérêt de cet essai réside dans le fait que l’élément de sol testé sous contrainte
moyenne constante subit une distorsion pure qui induit une rotation des contraintes
principales.
L’élément de sol est confiné entre des anneaux qui permettent à la fois de conserver
une section transversale constante pour l’échantillon et d’imposer la distorsion de
cisaillement. Un effort normal est appliqué sur la partie supérieure de l’échantillon. Un
contrôle de la pression interstitielle développée au cours de l’essai est possible (essai drainé
ou non drainé). Des exemples d’appareillages utilisés sont présentés ci-dessous.
Figure 29. Schéma du test de cisaillement direct conventionnel (après Uesugi et al. 1989)

Uesugi et Kishida (1986b) ont mis au point un test de cisaillement simple et ont
mesuré à la fois le glissement et la déformation par cisaillement dans la zone d'interface entre
les sols granulaires et les surfaces structurelles. Dans ce test, les contraintes se concentrent à
l'extrémité de l'échantillon en raison de la forme physique de la boîte de cisaillement.

Conclusion
L'étude bibliographique nous a permis, dans un premier temps, de comprendre le
comportement des interfaces sol-structure, à travers sa définition et ses caractéristiques, et en
illustrant l’influence de divers paramètres sur son comportement. Dans un deuxième temps,
nous avons présenté les différents modèles mis sur pied pour simuler son comportement. Les
difficultés numériques liées à l’implémentation des modèles ainsi que les notions importantes
notamment le rapport de forme et l’épaisseur de la couche d’interface ont constitué une partie
importante de cette synthèse bibliographique.
Pour connaître l'évolution des contraintes et déplacements à l’interface sous charge
sismique ou cyclique, des appareils de mesure ont été présentés. À partir d'un état des lieux
des appareillages actuellement disponibles en laboratoire, nous avons identifié les différentes
approches possibles : cisaillement direct à la boite de Casagrande où la surface de cisaillement
reste imposée au cours de l'essai, cisaillement simple où le cisaillement peut se développer
librement au sein de l'échantillon. Le choix du chemin de cisaillement est également
primordial pour pouvoir reproduire les phénomènes réels.

II. Références bibliographiques


Thèses et mémoires
 BARKAT DJAAFAR (2016), Étude expérimentale et numérique de l’interface sol-
structure sous charge cyclique, Mémoire de fin d’études d’ingénieur, Université
Mohamed Boudiaf - M’sila, Algérie, 158p.
 Miad SABERI (2017), Développement et implémentation d'un nouveau modèle
constitutif d'interface avancé pour l'application dans les problèmes d'interaction sol-
structure ; Thèse de doctorat en génie civil; Université Laval, Canada, 303p.
 CHIKH KHALIFA (2016), Étude de l’interface " sol-structure "sous chargement
monotone à fort confinement, Mémoire de fin d’études d’ingénieur, Université
Mohamed Boudiaf - M’sila, Algérie, 105p.
Articles dans des revues et périodiques
 BOULON (1991), Le comportement d'interface sol-structure : aspects expérimentaux
et numériques, Université Joseph-Fourier de Grenoble, Rev. Franç. Géotech. N° 54,
pp. 27-37.
 Vincenzo De GENNARO, Roger FRANK (2005), Modélisation de l’interaction sol-
pieu par la méthode des éléments finis, bulletin des laboratoires des ponts et
chaussées, réf. 4552, pp. 107-133.
 B. BAYLAC S. MASSON J. MARTINEZ (2003), Étude du comportement de
l'interface sol-inclusion par simulation aux éléments distincts d'essais de cisaillement
direct, INSA Rennes, Rev. Franç. Géotech. N° 104, pp. 61-72
Actes de colloque/proceedings
 G. Chambon, A. Corfdir, P. Lerat, J. Schmittbuhl (2002) ; Essais d’interface
sol/structure utilisant l’appareil de cisaillement simple annulaire, Conference:
PARAM 2002, International symposium on Identification and determination of soil
and rock parameters for geotechnical design, France, 10p.

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