Cours Maintenance Industrielle Partie 1 New
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Préparé par :
Mnaouar CHOUCHANE
Année : 2019-20
Table de matières
ii
5.1 Processus de renouvellement ........................................................................ 44
5.2 Processus de Poisson Homogène .................................................................. 46
5.3 La fonction de renouvellement ..................................................................... 47
5.4 Processus de réparation minimale ................................................................. 48
5.5 Processus de Poisson Non Homogène .......................................................... 50
5.6 Temps moyens entre deux révisions ............................................................. 52
5.7 Cas de temps de réparation non négligeable ................................................. 53
5.8 Temps de réparation d’un système de composants ....................................... 55
5.9 Amélioration de la fiabilité par la maintenance préventive .......................... 56
iii
Avant-propos
Une grande partie de ce fascicule de cours est adoptée de ce livre. Plusieurs exercices et figures
sont aussi tirés de ce livre.
iv
Chapitre I : Rappels Mathématiques
Variable aléatoire
On appelle variable aléatoire T une variable telle qu’à chaque valeur t de T , on associe une
probabilité F (t ) .
Une variable aléatoire peut être :
- continue : par exemple, l’intervalle de temps entre deux défaillances consécutives T ;
- discrète : par exemple, le nombre N de défaillances d’un composant dans un intervalle
de temps.
Loi de probabilité
Une loi de probabilité relative à une variable aléatoire continue T est caractérisée par
- sa fonction de distribution ou densité de probabilité f (t ) ;
d F (t ) F (t + t ) − F (t ) Pr t T t + t
f (t ) = = lim = lim
dt t t
t → 0 t → 0
- Pr t T = F (t ) = f ( )d
−
- 0 F (t ) 1
dF (t )
- f (t ) =
dt
1
-
−
f (t )dt = 1
t2
- E (T ) = = t f (t )dt
−
n
Pour une combinaison linéaire de variables aléatoires T = aiTi ; Ti est une variable aléatoire
i =1
de moyenne i et de variance i2 ,
n n
E (T ) = ai i et Var (T ) = ai2 i2
i =1 i =1
0 pi 1; i = 1, ,k
0 si t t1
i
La fonction de probabilité cumulée F (t ) = p j si ti t ti +1
j =1
si t tk
1
k
- p
j =1
j =1
k
- La moyenne = t j p j
j =1
2
k
La variance = (t j − ) p j
2 2
-
j =1
Fiabilité
La fiabilité est l’aptitude d’un dispositif à accomplir une fonction requise, dans des conditions
données, pour une période de temps donnée.
Défaillance
La défaillance est la fin de l’aptitude d’un dispositif ou d’un système accomplir la fonction que
l’on attendait de ce matériel.
La défaillance peut être :
- Une défaillance totale qui entraine la fin de la fonction ;
- Une défaillance partielle qui réduise l’aptitude d’accomplir la fonction.
Durée de vie
Pour les dispositifs non réparables, on utilise la notion de durée de vie, qui est la durée de
fonctionnement jusqu’à la défaillance totale.
La fiabilité R (t ) d’un matériel au temps t est la probabilité pour que la variable aléatoire T, non
négative, représentant la durée de vie de ce matériel, soit supérieure à une valeur t :
R(t ) = Pr T t = 1 − Pr T t = 1 − F (t )
3
F (t ) est la probabilité cumulée des défaillances au temps t , qu’on peut l’interpréter comme le
pourcentage des dispositifs qui ont subi une défaillance avec le temps t.
lim F (t ) = 1
Notons que F (0) = 0 et
t →
R(t ) = f ( )d
t
t1 0 0
4
Source : Référence [x]
Remarque
La variable aléatoire T peut représenter, au lieu du temps, le nombre de kilomètres, le nombre
de cycles, etc.
5
Il est possible de monter que
MTBF = R(t ) dt
0
Cette dernière expression peut être plus facile à utiliser que l’expression précédente.
La moyenne n’est que l’un des indicateurs de la tendance centrale de la loi de probabilité. La
valeur médiane tmed de la variable aléatoire T est définie par l’expression suivante :
Le troisième indicateur de la tendance centrale d’une loi de probabilité est le mode qui
correspond à la valeur de la variable aléatoire pour laquelle la densité de probabilité présente
un maximum ; soit
f (tmod e ) = max f (t )
0t
La probabilité de défaillance dans un intervalle centré à tmod e est plus grande que celle
correspondante à un autre intervalle de même largeur centré à une autre valeur de la variable
aléatoire.
Le taux de défaillance qu’on le note (t ) est souvent utilisé dans l’étude de fiabilité. On
l’introduit ci-après en étapes.
R(t ) − R(t + t )
R(t )t
6
Soit
f (t )
(t ) =
R(t )
D’où
t
R(t ) = exp− ( ( )d )
0
dF (t )
Une fois R (t ) est déterminée, on peut trouver F (t ) = 1 − R(t ) et f (t ) = .
dt
La fiabilité conditionnelle est la fiabilité d’un système après un temps de bon fonctionnement
T0
Pr T T0 + t R(T0 + t )
R(t T0 ) = Pr T T0 + t T0 = =
Pr T T0 R (T0 )
7
La fiabilité conditionnelle R(t T0 ) permet de déterminer la fiabilité d’un système après une
période de bon fonctionnement T0 qui correspond par exemple à une période de déverminage
ou une période de garantie. R(t T0 ) peut aussi être utilisée pour déterminer la probabilité de
où = t + T0
On introduit dans la suite du chapitre les lois de probabilité les plus utilisées suivantes pour
modéliser la probabilité de défaillances :
- Loi exponentielle ;
- Loi de Weibull
- Loi Normale
- Loi Log-normal
Dans les chapitres suivants, on présente les méthodes permettant de déterminer les paramètres
de ces lois et comment choisir la loi qui représente le mieux un ensemble des données des tests
de durées de vie.
R(t ) = e 0
− ( ( ) d )
= e − t ,
la probabilité de défaillance
F (t ) = 1 − R(t ) = 1 − e−t ,
8
et la densité de probabilité
dF (t )
f (t ) = = e − t
dt
La moyenne de temps de bon fonctionnement MTBF est déterminée en utilisant l’équation de
R (t ) ci-dessus, soit
e − t 1
MTBF = R(t ) dt = e − t
dt = − =
0 0 0
1 1
= (t − ) f (t )dt = (t − ) 2 e − t dt = 2
2 2
0 0
et l’écart type
1
= = MTBF
Cette équation montre que la dispersion augmente avec la MTBF. La fiabilité à un temps
t = MTBF est
1 1
R(MTBF) = R = e −1 = = 0.368
e
Pour une fiabilité désirée R0 , on peut résoudre l’équation ci-dessus pour déterminer le temps
de bon fonctionnement correspondant à cette valeur de la fiabilité qui correspond à la durée de
vie pour un composant ou un système non réparable :
1
t0 = − ln R0
La valeur médiane du temps de bon fonctionnement correspond à R0 = 0.5 ; soit
1 1
tmed = − ln 0.5 = 0.693 = 0.693MTBF
La loi de probabilité exponentielle a la propriété de « perte de mémoire » ou « l’absence de
mémoire » qu’on la démontre par l’équation suivante
R(t + T0 ) e− (t +T0 )
R(t T0 ) = = − T0 = e− t = R(t )
R(T0 ) e
9
Une période de fonctionnement antérieure T0 n’a pas d’influence sur la fiabilité. La période T0
peut correspondre par exemple à une période de déverminage qui ne permet pas d’améliorer la
fiabilité dans le cas d’une loi exponentielle.
La loi exponentielle ne permet pas de modéliser les systèmes mécaniques qui subissent des
dégradations et qui ont par conséquent un taux de défaillance croissant au cours du temps. Les
lois qui seront étudiées dans les paragraphes suivants ont un taux de défaillance non constant
au cours du temps et peuvent ainsi être utilisées pour les systèmes ayant un taux de défaillance
croissant.
Tableau récapitulatif
10
Exemple
Un émetteur micro-onde a un taux de défaillance constant égal à 0.00034 défaillance par heure
de fonctionnement. Caractériser le processus de défaillance.
Réponses
1 1
MTBF = = = 2941 heures
0.00034
0.69315
tmed = = 0.69315MTBF = 0.69315 2941 = 2039 heures
11
2.7 La loi de Weibull
La loi de Weibull est fréquemment utilisée pour modéliser la fiabilité car il peut avoir un taux
de défaillance croissant ou décroissant en fonction des paramètres du modèle. Le taux de
défaillance de la loi de Weibull a la forme d’une loi de puissance ; soit
(t ) = at b
où a 0 pour que (t ) 0 .
−1
t t
−(
t
d )
R(t ) = e 0
( ) d )
−( −
= e 0 =e
t
−
F (t ) = 1 − R(t ) = 1 − e
−1 t
dF (t ) t −
f (t ) = = e
dt
12
13
Le taux de défaillances (t ) est une fonction décroissante si 1 ; constante si = 1 et
1
croissante si 1 . Dans le cas où = 1 , (t ) = = = cste ; c’est-à-dire que la loi de
1 1
Weibull se réduit à une loi exponentielle de taux de défaillance = = et
MTBF
représente dans ce cas la MTBF.
Un taux de défaillance (t ) peut accroitre avec un taux décroissant donnant une allure concave
à la fonction pour (t ) si 1 2 , avec un taux constant si = 2 et un taux croissant avec une
courbe convexe de (t ) si 2 .
La densité de probabilité f (t ) est une fonction décroissante si 1 . Pour 1 , elle est non
monotone et admet un maximum. En particulier, pour = 2 , la loi de Weibull se réduit à la loi
de Rayleigh qui présente une densité de probabilité asymétrique désaxée vers la droite. Pour
les valeurs 3 4 , la densité de probabilité est approximativement symétrique et s’approche
de celle de la loi Normale.
−1
Il faut constater aussi que pour t = , R(t ) = e = 0.368 et F (t ) = 1 − 0.368 = 0.632 ; ainsi
toutes les courbes de R (t ) correspondantes aux différentes valeurs de passent par le point
( , 0.368 ) et toutes les courbes F (t ) passent par le point ( , 0.632). La probabilité de
défaillance pour t = est de 0.632 soit 63.2% des défaillances se produisent avant t = quelle
que soit la valeur de . Le tableau suivant résume l’effet du paramètre de forme sur le taux
de défaillance (t ) .
14
1
MTBF = = (1 + )
et la variance 2 est
2 1
2
= 1 + − 1 +
2 2
où ( x ) est la fonction Gamma. Un tableau est utilisé pour déterminer la valeur de ( x ) pour
une valeur donnée de x. La relation suivante peut aussi être utilisée pour calculer ( x )
connaissant ( x − 1)
( x) = ( x − 1)( x − 1)
Les équations ci-dessus montrent que la moyenne et l’écart type sont proportionnels au
paramètre d’échelle . La figure ci-dessous montre l’effet du paramètre sur les fonctions
f (t ) , R (t ) et (t ) pour une valeur de = 2. Pour une valeur fixe de , l’augmentation de la
valeur de augmente la valeur de R (t ) pour une valeur donnée de t. Par contre, la pente de
(t ) décroit avec .
15
Durée de vie
La durée de vie t0 associée à une valeur donnée R0 de la fonction de fiabilité peut être
déterminée en utilisant la relation suivante
tR
− 0
R(tR0 ) = e
= R0
Soit
tR0 = (− ln R0 )1/
Pour les roulements à billes, on utilise la durée de vie nominale L10 correspondante à une
fiabilité de 90% qui signifie que 90% de roulements d’un lot atteignent cette durée de vie
L10 = (− ln 0.9)1/
La durée de vie B1 qui correspondant à une fiabilité de 99% est aussi utilisés dans certains
domaines.
La valeur médiane représente mieux la tendance centrale quand la densité de probabilité est
asymétrique. Cette valeur est obtenue en remplaçant dans l’équation ci-dessus R0 = 0.5 , soit
t0.5 = (− ln 0.5)1/
16
(1 − 1/ )1/ si 1
tmod =
0 si 1
R(t T0 ) = = = e
R(T0 ) T
− 0
e
Exemple
Réponses
t 1/3
R(t ) = exp −
16000
Puisque la distribution est fortement désaxée vers la droite, la valeur médiane donne une
meilleure indication de la tendance centrale.
2 2
2
4. = (16000) (7) − (4) = 175104 10
6
5. La durée de vie caractéristique est 16000 heures. Donc, 63 % des défaillances se produisent
au cours de cette durée de vie caractéristique.
17
7. La durée de vie B1 est t0.99 = 16000(− ln 0.99) = 0,0162 heure indiquant un pourcentage
3
1 − 2 T − t −
2
z
( z ) = e d = Pr
−
2
Cette probabilité cumulée est donnée dans des tableaux dans les références de statistiques. Ce
tableau peut être utilisé quelques soient les valeurs de la moyenne et de l’écart type lorsqu’on
utilise la relation suivante
18
T − t − t−
F (t ) = Pr T t = Pr = Pr Z z = = (z)
La fiabilité R (t ) peut ensuite être déterminée à partir de F (t )
R (t ) = 1 − F (t )
La fonction taux de défaillance (t ) ne peut pas s’écrire sous une forme analytique. Cependant,
cette fonction est strictement croissante pour la loi normale et peut donc être utilisée dans le cas
des défaillances par dégradation.
Un temps de bon fonctionnement représenté par une variable aléatoire T a une distribution log-
normale de paramètres et 2 si ln(T ) a une distribution normale de paramètre et 2 . La
densité de probabilité de la distribution log-normale est
1 (ln t − )2
1 −
f (t ) = e 2 2
pour t 0
2 t
Cette distribution est définie uniquement pour des valeurs positives de t et convient mieux que
la distribution normale pour modéliser les temps de bon fonctionnement. Des expressions
analytiques de la probabilité cumulée et du taux de défaillances ne sont pas disponibles.
Cependant, ces fonctions peuvent être déterminées en utilisant la relation de cette distribution
avec la distribution normale. La figure ci-dessous montre la densité de probabilité et la fonction
19
Source : Blischke
La moyenne du temps de bon fonctionnement et la variance sont données par les expressions
suivantes
MTBF = e( +
2
var(T ) = e (e −1)e2
/2) 2 2
et
La valeur médiane est
tmed = e
et le mode de la distribution est
tmod = e −
2
ln T − ln t − ln t −
R(t ) = Pr T t = Pr ln T ln t = Pr = 1−
20
Chapitre III : Fiabilité de systèmes de composants
3.1 Introduction
Les lois de probabilité étudiées au chapitre 2 peuvent être utilisées pour modéliser les
défaillances de systèmes de composants. Une autre approche de modélisation consiste à définir
une loi de probabilité pour chaque composant et de trouver ensuite la fiabilité du système de
composants en se basant sur la configuration de l’association de ces composants dans le
système. C’est cette dernière approche qui sera traitée dans ce chapitre.
Un système est un ensemble de composants assemblés pour assurer une fonction spécifique.
- La configuration en série
- La configuration en parallèle
Dans une configuration en série, tous les composants doivent être fonctionnels pour que le
système puisse fonctionner. Par contre, pour une configuration en parallèle, au moins un
composant doit être fonctionnel pour que le système puisse fonctionner.
On utilise des diagrammes en blocs pour modéliser l’association des composants d’un système.
Dans un système structuré en série, la défaillance d’un seul composant entraîne la défaillance
du système.
La fiabilité d’un système de composants est une probabilité qu’on peut la calculer en utilisant
les lois de probabilité de la façon suivante :
21
Soit E1 l’évènement que le composant 1 ne subit pas une défaillance ;
R1 = Pr( E1 ) et R2 = Pr( E2 )
Cette équation est valable si les événements sont indépendants ; c’est-à-dire la défaillance de
l’un des deux composants n’a pas d’effet sur la défaillance de l’autre composant. L’association
en série implique que le système ne peut fonctionner que si les deux composants soient en état
de fonctionnement.
n
Rs (t ) = R1 (t ) R2 (t ) Rn (t ) = Ri (t )
i =1
Sachant que Ri (t ) 1, i = 1, ,n ,
Rs (t ) min Ri (t )
i = 1,..., n
La fiabilité du système ne dépasse pas la fiabilité du composant qui a la plus faible fiabilité.
Donc, un composant de faible fiabilité pénalise l’ensemble du système. L’amélioration de la
fiabilité du système nécessite en premier lieu d’améliorer la fiabilité de composants de faibles
valeurs de fiabilité.
Considérons le cas où tous les composants ont des défaillances de distribution exponentielles.
où
22
n n
1
s = i =
i =1 i =1 MTBFi
i =1 i =1
Le taux de défaillance du système
i
i −1 t
1 d Rs (t ) n i t
n
− 1
= e
s (t ) = − i =1 i
i
n
t
i =1 i i
Rs (t ) dt i
−
i =1
e
i −1
n
t
= i
i =1 i i
s (t ) n’a pas la forme d’un taux de défaillance de la loi de Weibull. On peut ainsi conclure que
la défaillance d’un système dont les défaillances de ses composants sont modélisées par la loi
de Weibull ne suit pas nécessairement la loi de Weibull.
Exemple 1
Un système est constitué de quatre composants identiques de distributions indépendantes avec
un taux de défaillances constant. Si la fiabilité désirée est Rs (100) = 0.95 ; déterminer la valeur
Réponses
23
2 150 0.87
3 510 1.80
4 720 1.00
Réponses
La fiabilité du système est donc
t 1.2 t 0.87 t 1.8 t 1.0
Rs (t ) = exp − + + +
100 150 510 720
−0.172827
et Rs (10) = e = 0.8415 .
Une configuration moins fréquente que la configuration en série consiste à disposer deux
composants ou plus en parallèle de façon que le système peut fonctionner si au moins un
composant est en état de fonctionnement. La figure ci-dessous présente le diagramme en blocs
d’une configuration parallèle d’un système constitué de n composants.
La défaillance d’un système de composants associés en parallèles n’a lieu que si tous les
composants soient défaillants, soit
n
Fs (t ) = Fi (t )
i =1
24
Si tous les composants ont des taux de défaillance constant
i (t ) = i = cste
n
Rs (t ) = 1 − (1 − e − it )
i =1
Cas où n=2
Exemple 3
Un système est constitué de deux composants, identiques et indépendants, associés en parallèles
ayant un taux de défaillances constant. Si la fiabilité désirée est Rs (1000) = 0.95 , déterminer la
MTBF d’un composant.
Réponses
Rs (1000)
0.001 0.600
0.0001 0.991
0.0005 0.845
0.0002 0.967
0.00025 0.951
25
0.000253 0.950
Un système modélisé par un diagramme en blocs peut être constitué d’une combinaison série-
parallèle de composants tel que le système de la figure ci-dessous. L’approche appliquée pour
ce type de système est de le subdivisé en sous-systèmes de configuration série ou parallèle et
de trouver la fiabilité de chaque sous système. La fiabilité du système est déterminée en prenant
en compte l’association entre les sous-systèmes.
RA = 1 − (1 − R1 )(1 − R2 )
RB = RA R3 = 1 − (1 − R1 )(1 − R2 ) R3
RC = R4 R5
La redondance d’un système peut être appliquée de deux façons. Dans une redondance de
niveau bas, un ou plusieurs composants sont dupliqués pour obtenir une configuration parallèle
qui permet d’assurer la redondance de ces composantes, voir figure ci-dessous à gauche. Dans
une redondance de niveau haut, l’ensemble du système est dupliqué une ou plusieurs fois pour
former une configuration parallèle, voir figure ci-dessous gauche.
26
Quand les deux composants ont la même fiabilité R , il est possible de démontrer que le système
dont la redondance est de niveau bas est plus fiable que le système dont la redondance est de
niveau haut. D’autre part, le système dont la redondance est de niveau bas peut fonctionner si
un composant A et un composant B soient défaillants. Cependant, le système dont la redondance
est de niveau haut ne peut pas fonctionner si ces deux composantes ne sont pas dans la même
branche de la configuration parallèle.
n
n
Rs = R x (1 − R)n − x
x=k x
où
n n!
=
x x !(n − x)!
n
n
Rs = e− xt (1 − e− t )n− x
x =k x
Il a été démontré que la moyenne du temps de bon fonctionnement dans ce cas est
1 n 1
MTBF = Rs (t )dt =
0
x=k x
27
Chapitre IV : Modèles physiques de la fiabilité
Les deux chapitres précédents ont traité des modèles de fiabilité de composants et des systèmes
qui dépendent uniquement du temps. Dans plusieurs applications, d’autres facteurs peuvent être
aussi importants que le temps. Par exemples, pour des composants mécaniques tels que les
roulements, la résistance d’un roulement et par conséquent sa durée de vie dépend aussi de la
charge appliquée sur le roulement. Pour les composants électroniques, la défaillance de ces
composants dépend, entre autres, de la tension électrique appliquée, de la température et de
l’humidité de l’environnement. La résistance d’un matériau dépend aussi des impuretés qui sont
dans le matériau.
En général, un modèle plus exact de fiabilité doit inclure les caractéristiques inhérentes des
composants et les conditions d’utilisation. Un modèle à covariables permet de prendre en
compte les facteurs (covariables) qui affectent la durée de vie. Ces facteurs peuvent être
subdivisés en trois catégories :
Les modèles à covariables intègrent généralement l’effet des covariables en exprimant les
paramètres de la loi de probabilité en fonction de ces covariables.
( x ) = f ( x1 , x2 , , xn ) = f ( x )
La fonction f ( x ) peut être déterminée en se basant sur le processus physique qui relie le
paramètre ( x ) aux covariables. Cependant, si cette relation n’est pas connue, une forme
simple peut être choisie : une forme linéaire, une loi de puissance, etc .
28
4.1.1 Cas d’une loi exponentielle
Un modèle additif ou un modèle multiplicatif peut être utilisé pour exprimer la relation entre le
taux de défaillance qui est considéré constant au cours du temps et les covariables.
n
( x ) = a0 + ai xir i
i =1
n
( x ) = n ai xiri
i =1
Par exemple, le taux de défaillances d’un roulement peut être exprimé par le modèle
multiplicatif suivant
Mb
y 0.54
L A v0
2.36 0.67
C1
= n a e Cw
Ls 0.006 v1 60 Mf
où
n est le taux de défaillance nominale d’un roulement pour une période de 106 heures
de fonctionnement ; cette valeur est en général fournie par le fabricant du roulement ;
29
v1 est la viscosité du lubrifiant utilisé ;
Une autre forme du modèle multiplicatif consiste à exprimer le taux de défaillances ( x ) comme
produit des fonctions exponentielles
n
n
( x) = e ai xi
= exp ai xi
i =0 i =1
R(t , x ) = e− ( x )t
Exemple
g ( x ) = 0.11e0.916+0.0005638 x1x2
Dans l’industrie aéronautique, une pratique courante consiste à exprimer le MTBF ou le taux
de défaillance en fonction d’une ou plusieurs variables (paramètres). Ces variables sont souvent
30
des variables de substitution des variables réelles qui affectent le taux de défaillance. Par
exemples, le poids substitue la complexité du système ; la surface substitue le nombre de pièces,
etc. Par exemple, l’expression suivante a été utilisée pour exprimer la moyenne du temps entre
deux défaillances du système de propulsion d’un avion :
D’autres équations similaires sont utilisées pour estimer la MTBF des systèmes électriques en
fonction du poids du système électrique et de la puissance maximale des générateurs. La MTBF
du train d’atterrissage est aussi exprimé en fonction du nombre des roues et du poids de l’avion.
1
La loi exponentielle est souvent utilisée dans laquelle = .
MTBF
Pour la loi de Weibull, en général, uniquement le facteur d’échelle , appelé aussi durée de
vie caractéristique, qui est supposé dépendre des covariables. Le facteur de forme est
supposé constant. La fonction fiabilité s’écrit dans ce cas
t
− t
(x)
R(t , x ) = e
Le facteur d’échelle peut, par exemple, être de la forme suivante
n
( x ) = exp ai xi
i =0
Les défaillances d’un moteur à courant alternatif suivent la loi de Weibull de paramètre de
forme = 1.5 . Les tests de fiabilité ont démontré que la durée de vie caractéristique (le
paramètre d’échelle) en heures de fonctionnement dépend du chargement appliqué sur le
moteur selon la relation suivante
( x) = e23.2−0.134 x
où x est le chargement (en unité de chargement).
Déterminer la durée de vie correspondante à une fiabilité de 0.95 d’un moteur particulier soumis
à un chargement de 115 (unités de chargement). Si le chargement est réduit à 100, quelle est la
nouvelle durée de vie ?
Réponses
31
(115) = 2412.3 t0.95 = 2416.3(− ln 0.95)0.6667 = 333.5 heures
T (x) = ( x) + Z
où 0 et Z est une variable aléatoire dont la loi de probabilité ne dépend pas des
covariables. La fonction ( x ) peut avoir, par exemple, la forme suivante :
n
( x ) = ai xi
i =0
Souvent la variable aléatoire Z est modélisé par une loi normale centrée et réduite ; c’est-à-
dire de moyenne 0 et d’écart type 1. Dans ce cas, T a une loi normale de moyenne ( x ) et
d’écart type .
Dans plusieurs applications, il n’est pas nécessaire de supposer que la fiabilité dépend du temps.
Par exemple, le cas d’un système soumis à un chargement élevé pendant une courte période du
temps qui conduit à sa défaillance. La défaillance se produit lorsque le chargement dépasse la
limite de résistance du système. La limite de résistance est la valeur la plus élevée du
chargement que peut supporter le système sans subir une défaillance. Le chargement peut être
mécanique, électrique, thermique, chimique. Le chargement peut alors prendre la forme : d’une
contrainte mécanique, d’une tension électrique, d’une pression, d’une température etc. Dans
ces cas, la fiabilité est considérée statique car elle ne dépend pas du temps. Comme exemples
de chargement statique, le chargement appliqué sur le train d’atterrissage d’un avion pendant
l’atterrissage ; l’action d’une tempête sur un bâtiment, le chargement pendant le tir d’une fusée.
Dans la section suivante de ce chapitre, on traitera le cas d’un chargement dynamique dans
lequel le chargement est aléatoire ou périodique.
0
Pr X x = FX ( x) = f X ( )d
Si la résistance du système est connue et a une valeur constante k et le chargement est une
variable aléatoire comme défini ci-dessus, la fiabilité statique est définie par la probabilité que
le chargement ne dépasse pas la résistance k
k
R = Pr X k = FX (k ) = 0 f X ( x)dx
Considérons le cas où le chargement est constant et connu dont la valeur est s et la résistance
est une variable aléatoire qui est définie ci-dessus. La fiabilité statique du système dans ce cas
est la probabilité que la résistance dépasse la valeur du chargement, voir figure ci-dessous
R = Pr Y s = RY ( s) = s f Y ( y)dy = 1 −FY ( s)
33
Cas d’un chargement aléatoire et d’une résistance aléatoire
Si le chargement et la résistance sont tous les deux aléatoires, la fiabilité
R = Pr X Y = f X ( x) dx fY ( y) d y = FX ( y) fY ( y) d y
0
y
0
0
Le chargement et la résistance sont tous les deux des variables aléatoires dont les lois de
probabilité sont exponentielles de densités de probabilité suivantes :
1 − x / x
f X ( x) = e
x
34
et
1 − y/ y
fY ( y ) = e
y
R = Pr X Y = f X ( x) dx fY ( y ) d y
0
y
0
y 1 − x / x 1 − y / y 1 − y/
=
0
0
x
e dx
y
e d y = 1 − e − y / x e y d y
0
y
− y (1/ y +1/ x )
1 1 1 e
0 0
− y/y − y (1/ y +1/ x )
= e d y+ e d y = 1−
y y y −(1/ y + 1/ x ) 0
La première intégrale dans la dernière ligne ci-dessus est égale à 1 car elle représente la surface
1 x y x y 1
R = 1− = 1 − = =
y x + y x + y x + y 1 + x
y
x
Le tableau ci-dessous présente une série de valeurs du rapport variant de 1 à 0.1 et les
y
valeurs de la fiabilité R correspondantes. Le tableau montre que la moyenne de la résistance
doit être au moins égale à 10 fois la moyenne du chargement pour atteindre une valeur de la
fiabilité d’environ 0.9.
35
Cas d’une loi normale
Considérons le cas où le chargement et la résistance sont tous les deux modélisés par une loi
normale. Soit X la variable aléatoire représentant le chargement ayant une loi de probabilité
probabilité R est
R = Pr Y X = Pr Y − X 0 = Pr W 0
W − −( y − x ) W − ( y − x ) ( − )
R = Pr W 0 = Pr = = y
x
W W
Pr
2
+ x
2
2
+ x
2 2
+ 2
W y W y y x
Exemple
Si la contrainte a une distribution normale de moyenne 10.3 et d’écart type 2.1 et la limite de la
résistance a une distribution normale de moyenne 25.8 et d’écart type 8.2, déterminer la fiabilité
du système.
Réponse
25.8 − 10.3
R = = (1.83) = 0.96638 .
67.24 + 4.41
Si le chargement est appliqué sur le système d’une manière répétitive au cours du temps, la
fiabilité dynamique peut être déterminée dans certaines conditions. On présente deux cas. Dans
le premier cas, le chargement est appliqué à des intervalles de temps réguliers et connus. Dans
le deuxième cas, le chargement est appliqué à des instants aléatoires caractérisés par la loi de
Poisson. Dans les deux cas, la loi de probabilité de la résistance du système est supposée qu’elle
ne subit aucun changement au cours du temps. Ce qui exclue les cas où un vieillissement ou
une dégradation du système se produit au cours du temps.
36
4.3.1 Chargements cycliques
Supposant que n chargements représentés par des variables aléatoires des distributions
identiques et indépendantes sont appliqués aux instants t1 , t2 , , tn et les résistances aux instants
de l’application de chargements ont des distributions identiques et indépendantes. Dans des cas
particuliers, le chargement ou la résistance peut être constant au lieu qu’il soit une variable
aléatoire.
Rn est
Rn = Pr X 1 Y1 , X 2 Y2 , , X n Yn
= Pr X 1 Y1 Pr X 2 Y2 Pr X n Yn
Rn = R n
Si les instants de l’application des chargements sont connus et constants, la fiabilité dynamique
avec t0 = 0 .
Exemple 1
Si la limite de résistance d’un système est supposée constante égale à k et le chargement suit
une loi exponentielle de paramètre , la fiabilité du système est
Rn = (1 − e− k ) n
où 1/ est la moyenne du chargement à chaque application du chargement.
37
Exemple 2
La résistance d’une poutre qui supporte une structure a une distribution de Weibull de
paramètres = 2.1 et = 1200 kg. Quelle est la fiabilité de la structure ?
Rn = e−4(100/1200) = 0.9785
2.1
Exemple 4
Un outil d’estampage est conçu pour résister à une force maximale de 1000 N. Une machine
d’estampage applique une force sur l’outil de distribution exponentielle de moyenne 100 N. Si
l’opération d’estampage est effectuée à une cadence fixe d’une opération toutes les deux
minutes ; c’est-à-dire, t = 1 / 30 hr , quelle est la fiabilité de compléter un poste de 8 heures
sans défaillances de l’outil ?
Donc
R(8) = 0.9999546
240
= 0.98916
Si les chargements sont appliqués d’une manière aléatoire avec un nombre de chargements
appliqués par unité du temps de distribution de Poisson. La probabilité que n chargements se
produisent durant le temps t est
Pn (t ) = ( t )n e( − t ) / n ! n = 0,1, 2,
où est le nombre moyen de chargements appliqués par unité du temps ; donc t représente
le nombre moyen de chargements appliqués durant le temps t. La fiabilité dans ce cas est
38
( t ) n e( − t )
R(t ) = R Pn (t ) = R
n n
n =0 n =0 n!
( tR) n
= e ( − t ) = e( − t ) e( tR ) = e − (1− R ) t
n =0 n !
xn
où on a utilisé, = e , et l’expression de R est l’une des expressions données ci-dessus dans
x
n =0 n !
Exemple
Une structure est conçue pour résister à un vent de 120 km/h. Un vent d’ouragan a une
distribution normale de moyenne 86 km/h et d’écart type 9 km/h. Le vent est appliqué d’une
manière aléatoire (selon un processus de Poisson) avec un taux moyen de 2 fois par ans.
Exprimer la fonction fiabilité.
120 − 86
= ( 3.78 ) = 0.99992
9
et
R(t ) = e−(0.00008)2t
4.3.3 Chargement aléatoire à contrainte et résistance fixes
Un résultat différent est obtenu si la contrainte et la résistance sont déterminées d’une manière
aléatoire une seule fois et garder constante pour chaque cycle. Dans le cas où les cycles de
temps suivent la loi de Poisson,
R(t ) = Rn Pn (t ) = P0 (t ) + R Pn (t )
n =0 n =1
Exemple
39
Une soupape de sécurité a une résistance de distribution exponentielle de moyenne 3700 N. La
force, ou le chargement, a une distribution exponentielle de moyenne 740 N. Une fois le
chargement est appliqué il reste constant. Une procédure de fermeture d’urgence se produit
d’une manière aléatoire de une fois par an.
On a
x / y = 740 / 3700 = 0.20
A partir du tableau de la page 35, R = 0.83
et
Un deuxième défaut de l’approche statistique est dû à la non prise en compte des chargements
et des conditions de fonctionnement d’un composant particulier. Les composants ne sont pas
tous soumis à un même chargement : tension, température ambiante, vibration, choc, ou
humidité. Par conséquent, on ne s’attendrait pas que tous les composants présentent le même
processus de défaillance. Les modèles à covariables présentés ci-dessus adressent ce problème
dans une certaine mesure. Cependant, ces modèles sont développés à partir d’échantillons de
données et généralisés pour une population entière.
40
Une approche alternative à l’estimation de la fiabilité par des modèles statistiques consiste à
utiliser des modèles physiques de défaillance. Un modèle physique de défaillance est un modèle
mathématique, généralement, déterministe obtenu en se basant sur le mécanisme de la
défaillance et les causes primaires de la défaillance. Une défaillance n’est pas considérée
comme un évènement statistique. La durée de vie est déterminée pour chaque mode de
défaillance d’un composant et le site de défaillance en fonction des contraintes appliquées, les
propriétés du matériau, la géométrie, les conditions de fonctionnement, et les conditions
d’utilisation. Un modèle physique est spécifique à un mécanisme de défaillance et un site de
défaillance particulier. Ainsi, un nombre réduit de modèles utiles ont été développés. On
présente ci-après deux exemples de modèles physiques de durée de vie ou du niveau de
dégradation.
Exemple 1 : Durée de vie utile d’un outil de coupe, tel qu’un forêt de perçage ou une lame de
scie (modèle de Taylor)
Le modèle de Taylor permet de calculer la durée de vie de l’outil de coupe. Ce modèle est
exprimé en fonction de la géométrie de l’outil, des conditions de coupe, et de la dureté du
matériau à usiner ou découper. Plusieurs modes de défaillance de l’outil de coupe ont été
identifiés tels que la rupture, la déformation plastique, et l’usure graduelle. Ce modèle a été
développé par Taylor (en 1907) et a fait depuis l’objet de plusieurs améliorations. Une forme
courante de ce modèle est la suivante :
c( Bhn )m
t=
v f d
où
t est la durée de vie de l’outil en minutes
Bhn est la dureté de Brinell de la pièce à usiner
v est la vitesse de coupe en m/mn
f est la vitesse d’avance en m/mn
En général, m indiquant que la durée de vie de l’outil de coupe est sensible, dans
l’ordre suivant : à la vitesse de coupe, à la vitesse d’avance, à la profondeur de passe et enfin à
la dureté de la matière à usiner.
41
Exemple 2 : Usure de patin de frein
Un modèle développé par Newcomb permet d’estimer l’usure de patins de frein. Ce modèle est
utilisé pour estimer la durée de vie du patin.
104Wb Wt (v 2 N ) y
W =
2A 4g
où
Ce modèle suppose que l’usure d’un patin de frein est proportionnelle à l’énergie absorbée et
le taux d’usure du matériau de friction. Si l’épaisseur du patin est égale à d mm, la durée de vie
du patin en km est de
t = d /W
42
Chapitre V : Modélisation des défaillances des systèmes réparables
Si un système peut être réparé ou restaurer à son état initial après une défaillance, il est considéré
un système réparable. Si la durée de la réparation ou la remise en état est négligeable, le temps
de fonctionnement du système est alors constitué d’une séquence d’intervalles de temps de bon
fonctionnement qui obéissent à une certaine loi de probabilité. Ces évènements ponctuels dans
le temps forment un processus aléatoire ponctuel. Un processus aléatoire ponctuel est formé
d’évènements ponctuels : défaillance/réparation, qui sont distribués d’une manière aléatoire sur
l’axe continu du temps.
défaillance k . On a donc
k
Tk = X i
i =1
et
k
E (Tk ) = E ( X i )
i =1
43
où E ( X i ) est le temps moyen entre deux défaillances. On s’intéresse à déterminer la distribution
cas être déterminée si le temps entre défaillances forme un processus de renouvellement dans
lequel la réparation rétablit le système à son état initial.
Dans un processus de renouvellement, les variables aléatoires X i sont indépendants et ont des
distributions identiques. Cette hypothèse est cohérente avec la supposition que le dispositif est
rétabli à son état initial après réparation.
var(Tk ) = k var( X 1 ) = k 12
t − k 1
Pr Tk t
1 k
L’approximation dans l’équation ci-dessus est valable pour k 30 bien qu’une valeur plus
pourrait apparaitre peu utile car souvent on s’intéresse à la distribution de Tk pour de faibles
44
Exemple 1
Une ligne de production présente plusieurs défaillances tels que des bourrages, des fuites de
lubrifiant et des défauts d’alignements. Le temps de défaillances a une distribution de Weibull
de paramètres = 0.5 et = 1.5 heure. Le taux de défaillances décroissant est compatible avec
l’observation que si la ligne va subir une défaillance, cette défaillance aura lieu probablement
immédiatement après le démarrage de la ligne. Le plus longtemps la ligne est en
fonctionnement, le plus probable qu’elle continue à fonctionner sans défaillances dues au
fonctionnement. Supposons que la réparation prend la forme d’un renouvellement, quelle est la
probabilité que la kème défaillance se produit avant le temps t.
Réponse
t − k (3)
Pr Tk t
6.71 k
Exemple 2
Réponse
t − 9(5)
Pr T9 40 1 − = 0.95254
(1) 9
Un processus stochastique peut aussi être caractérisé par le nombre de défaillances dans
l’intervalle (0, t ) . Soit N (t ) une variable aléatoire discrète qui représente le nombre de
défaillances cumulé qui apparaissent dans l’intervalle (0, t ) . N (t ) est représenté sur l’axe des
ordonnées dans la figure ci-dessus. Cette variable a les propriétés suivantes
Pr N (t ) = 0 = Pr T1 t
45
Pr N (t ) = j = Pr T j t T j +1
= Pr T j +1 0 − Pr T j 0 pour j = 1, 2,
Cette relation est fondamentale car elle établit la relation entre la probabilité de la variable
discrète N (t ) et la variable continue T .
Le temps de défaillance a une distribution normale de moyenne 5 heures et d’écart type 1 heure.
Exprimer la distribution du nombre de défaillances pour les 12 premières heures de
fonctionnement.
Réponse
12 − 5
Pr N (12) = 0 = Pr T1 12 = 1 − = 1− (7) 0
1
12 − 10
Pr N (12) = 1 = Pr T2 12 − Pr T1 12 = 1 − − 0 = 1 − (1.414 ) 0.07927
2
12 − 15 12 − 10
Pr N (12) = 2 = Pr T3 12 − Pr T2 12 = 1 − − 1 −
3 2
= − (1.732 ) + (1.414 ) 0.87891
Continuant
Pr N (12) = 3 = 0.04179
Pr N (12) = 4 = 0.00003
Pr N (12) 5 = 0
La moyenne du nombre de défaillance est
= j Pr N (12) = j approximativement égale à 1.96 défaillances.
j =1
k −1
( t ) i
Pr Tk t = 1 − e−t
i =0 i!
46
La distribution de la probabilité du nombre de défaillances dans l’intervalle (0, t ) , N (t ) est
obtenue en appliquant l’équation ci-dessus
Pr N (t ) = j = Pr T j +1 0 − Pr T j 0
j
( t ) i j −1
( t ) i
= e − t − e − t
i =0 i! i =0 i!
( t ) j
= e − t
j!
m(t ) = E N (t ) = j Pr N (t ) = j
j =1
où est la moyenne de la durée d’un cycle de renouvellement. Dans l’hypothèse d’un temps
de réparation négligeable,
= E ( X i ) = MTBF
et
MTBF = E (T1 )
47
Ce théorème donne une approximation asymptotique. Lorsque t est relativement grande par
comparaison à la durée d’un cycle (c’est-à-dire le MTBF), la moyenne du nombre de
renouvellements dans l’intervalle (0, t ) est
t t
m(t ) = E N (t ) = =
MTBF
Exemple
Réponses
Puisque la MTBF est égale à 2400 (1 + 1/1.8) = 2135 heures, l’espérance du nombre de
Dans plusieurs cas, la réparation se limite à réparer ou remplacer peu des pièces ou composants
parmi ceux qui forment un système. Ce type de réparation garde le système approximativement
dans le même état de dégradation qu’avant la défaillance et la réparation. La conséquence d’une
réparation minimale est que les temps entre défaillances ne sont plus indépendants et
identiquement distribués. Le système continue à se dégrader au cours du temps, et les valeurs
48
Une manière de modéliser ce processus est de le traiter comme un processus stochastique
ponctuel. Pour modéliser ce processus, on définit la fonction intensité (t ) qui représente le
taux de variation par rapport au temps de l’espérance du nombre de défaillance, soit
d E N (t )
(t ) =
dt
N (t + t ) − N (t )
(t )
t
La fonction intensité est aussi appelée le taux de renouvellement, ou l’intensité des défaillances
ou le taux d’occurrence des défaillances (ROCOF). Cette fonction ne doit pas être confondue
avec le taux de défaillances (t ) , car alors que (t ) t est la probabilité conditionnelle de
défaillance dans l’intervalle du temps t étant donné que l’unité a survécu jusqu’à l’instant t ,
(t ) t est une probabilité inconditionnelle de défaillance dans l’intervalle du temps t . Le
taux de défaillances (t ) est un taux qui concerne uniquement la première défaillance alors que
le taux (t ) est un taux de défaillances des systèmes réparables.
E N (t ) = ( )d
t
t2 − t1
MTBF (t1 , t2 ) =
m(t1 , t2 )
où
t2
49
Exemple
Une machine de production a une fonction intensité (t ) = e−6.5+0.0002 t , où t est en heures. Après
une année d’utilisation (3000 heures), (3000) = 0.002739 et la MTBF instantanée est
1/ (3000) = 365 heures. L’espérance du nombre de défaillances au cours de la deuxième
année d’utilisation est
6000
m(3000,6000) =
3000
e−6.5+ 0.0002 t dt = 11.26
Poisson non homogène dont la distribution du nombre de défaillances dans l’intervalle (t1 , t2 )
est exprimée par
m(t1 , t2 ) j − m(t1 ,t2 )
Pr N (t2 ) − N (t1 ) = j = e
j!
où N (0) = 0 .
R(t ) = Pr N (t ) = 0 = e−m(0,t )
R(t T ) = Pr N (t + T ) − N (t ) = 0 = e−m(T ,T +t )
Il faut noter que m(T , T + t ) est l’espérance du nombre des défaillances qui se produisent dans
l’intervalle du temps (T , T + t ) . Le processus de Poisson homogène constitue le cas particulier
où (t ) = , une constante, et m(0, t ) = t .
(t ) = a b t b−1 a, b 0
qui est appelée loi de puissance ou loi de Weibull. L’appellation Weibull est dû à sa forme qui
est identique à celle de la fonction taux de défaillance de la loi de Weibull. Cependant, il faut
50
noter qu’à l’exception du temps jusqu’à la première défaillance, les temps entre défaillances
n’ont pas des distributions de Weibull.
Pour la fonction intensité ci-dessus, il faut remarquer que si b 1 , (t ) est une fonction
décroissante et par conséquent, le système s’améliore au cours du temps. Par contre, si b 1 ,
(t ) est une fonction croissante et le système se dégrade au cours du temps comme c’est souvent
le cas pour un système qui subit une réparation minimale. Des méthodes existent pour estimer
les paramètres a et b . Il faut noter qu’avant de choisir le processus de Poisson non homogène,
les données utilisées pour la modélisation doivent être testées pour identifier s’il y a une
tendance de croissance ou décroissance des intervalles entre défaillances. Si la tendance existe,
le processus de Poisson Homogène est le modèle le plus adopté.
Exemple
Un bus âgé de 6 ans fait l’objet de réparation minimale après chaque défaillance. Il a été établi
que la fonction intensité est (t ) = 0.0464 t 2.1 , où t est mesuré en années.
0 0
51
5.6 Temps moyens entre deux révisions
système qui permet de le remettre en état neuf d’une manière périodique de période T0 ou suite
à une défaillance selon la première éventualité. T0 peut être considérée comme une période de
maintenance préventive.
Soit Trev la variable aléatoire qui représente l’intervalle du temps entre deux révisions et soient
Cette équation est composée de deux termes. Le premier terme exprime que la moyenne du
temps entre deux révisions est de T0 si aucune défaillance ne se produit avant T0 avec une
T0 → .
Il faut noter que le second terme de l’équation ci-dessus peut être développé de la façon
suivante :
T0 T0 T0
t f (t ) dt = −tR(t ) 00 + R(t ) dt = −T0 R(T0 ) + R(t ) dt
T
0 0 0
Exemple
Le moteur d’un avion fait l’objet d’une révision complète toutes les 10 000 heures de vols ou
suite à une défaillance qui nécessite de déposer le moteur. Supposant un taux de défaillance
constant de 10-5 défaillance par heure de vol pour le mode de défaillance correspondant au dépôt
du moteur, la moyenne du temps entre révision est alors
52
5.7 Cas de temps de réparation non négligeable
Jusqu’à présent, le temps de réparation a été supposé négligeable ce qui a permis d’utiliser la
théorie de processus ponctuel. Dans ce paragraphe, le temps de réparation est explicitement pris
en compte.
Soit X i la variable aléatoire qui représente le temps jusqu’à la i ème défaillance (le temps après
une restauration à neuf) et Si est la variable aléatoire qui représente le temps de réparation de
la ième défaillance, alors,
Yi = X i + Si
Ti = Ti −1 + Yi i = 1,2,
de densité de probabilité g (t ) .
indépendants, alors
t
g (t ) = f ( ) h(t − )d
0
− t
Soit f (t ) = e
− rt
la densité de probabilité des défaillances et h (t ) = re la densité de probabilité
du temps de réparation ; donc, pour r ,
t
t t e− − r (t − ) r
g (t ) = f ( ) h(t − )d = r e − − r ( t − )
d = r = e − t − e − rt
0 0
− + r 0 − + r
et la probabilité cumulée correspondante est
re− t − e− rt
G(t ) = Pr Yi t =
r −
53
On peut constater que bien que le temps de défaillance et le temps de réparation ont tous les
deux une distribution exponentielle, le temps de cycle n’a pas une distribution exponentielle.
Lorsque le temps de réparation est une composante non négligeable du temps de cycle, il faut
prendre en compte le temps moyen de réparation MTTR. Ainsi, le théorème élémentaire de
renouvellement s’écrit
m(t ) 1
lim =
t MTBF + MTTR
t →
une distribution log-normale de paramètres tmed = 2.5 heures et s = 0.87 . En supposant qu’a la
suite de la défaillance, l’unité est remplacée par une nouvelle unité (processus de
renouvèlement) et supposant que le régime permanent est atteint après 5 ans, déterminer
l’espérance du nombre de réparations au cours de cinq première années.
Réponse
Pour un composant
1
MTBF = 200 1 + = 182.1 heures et MTTR = tmed e = 2.5e = 3.65 heures
s 2 /2 0.37845
1.4
Pour calculer la moyenne du nombre de défaillances pendant le cinq permière année, on utilise
la formule suivante
qt
m(t ) f =
MTBF+MTTR
où q est égale au nombre de module identiques ; soit pour t = 5 ans = 5(365)(24)5 heures
4(365)(24)(5)
f = = 943.2
(182.1+3.65)
et le MTBF du système
(365)(24)(5)
MTBFs = = 46.4 heures.
943.3
54
5.8 Temps de réparation d’un système de composants
On s’intéresse souvent à exprimer le temps de réparation d’un système en fonction des temps
de réparation de ses composants (modules, sous-ensembles). On présente une méthode de calcul
du temps moyen de réparation d’un système connaissant les moyennes des temps de réparation
de ses composants. Par exemple, le temps moyen de réparation d’un avion dépend des
distributions des temps de réparation de ses sous-systèmes tels que le sous-système électrique,
le sous-système hydraulique, le sous-système propulsion. La moyenne du temps de réparation
du système MTTR est calculée en utilisant la moyenne pondérée des MTTR des sous-systèmes
où la pondération est égale au nombre relatif des défaillances du sous-système.
q f MTTR
i i i
MTTR = i =1
n
q f
i =1
i i
L’espérance du nombre de défaillance du ième sous-système peut être calculée par la formule
suivante
t0 i
pour un processus de renouvellement
fi = MTBFi
t0 (t )dt
0 i pour une réparation minimale
où t0i est le nombre totale d’heures de fonctionnement du composant i pendant sa durée de vie.
Si tous les composants du système ont des taux de défaillances constants, f i peut être remplacé
par i . Pour réduire le MTTR du système il faut améliorer la fiabilité des composants afin de
réduire f i et améliorer la maintenabilité pour réduire MTTRi.
Exemple,
Un poste de radio est composé des sous-systèmes suivants
Sous système Taux de défaillances i MTTR i en heures
Module d’alimentation 0.00045 2.3
Amplificateur 0.00130 3.7
Module de recherche de 0.00007 4.6
stations
Total 0.00182
55
3
MTTR
i i
0.00045(2.3) + 0.00130(3.7) + 0.00007(4.6)
MTTR = i =1
3
= = 3.388 heures
0.00182
i
i =1
Pour les systèmes complexes, une fiabilité plus élevée peut être obtenue en instaurant un
programme de maintenance préventive. Ce type de programme permet de réduire les effets de
vieillissement et de dégradation et a un impact significatif sur la durée de vie du système. Le
modèle décrit ci-après suppose que la maintenance préventive permet de restaurer un système
à son état initial après l’opération de maintenance préventive.
préventive, donc
Rm (t ) = R(t ) si 0 t T
et
Rm (t ) = R(T ) R(t − T ) si T t 2T
où
R (T ) est la probabilité de survie jusqu’au temps de la première maintenance préventive et
état initial à l’instant T . L’expression ci-dessus peut être généralisée pour obtenir
n
où R(T ) est la probabilité de survivre n périodes de maintenance préventive et R(t − nT ) est la
probabilité de survivre un temps t − nT après la dernière opération de maintenance préventive.
Il est possible de démontrer que la moyenne du temps de bon fonctionnement sous condition
de maintenance préventive est
MTBF = Rm (t )dt =
0
R(t )dt
0 1 − R(T )
56
Cas d’un taux de défaillances constant
R(t ) = e−t
Rm (t ) = ( e− T ) e− (t −nT ) = e − nT e − t e + nT = e − t = R(t )
n
Exemple
= 2 , = 100 jours et T = 20 jours
2 2
20 t − 20 n
− n −
Rm (t ) = e 100
e 100
20n t (n + 1)20
strictement décroissante.
Rm (t ) = 0.9
et on trouve t = 55.9 jours. Cela constitue une augmentation de 32% de la durée de vie par
l’utilisation de la maintenance préventive.
57
58