Interactions en Langue Maternelle en Classe Du FLE

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 10

L'étude des interactions en classe de français langue étrangère et langue maternelle :

deux « didactiques » au banc d'essai ?


Author(s): Sandra Canelas-Trevisi and Thérèse Thévenaz-Christen
Source: Revue française de pédagogie , OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2002, No. 141,
Vers une didactique comparée (OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2002), pp. 17-25
Published by: Ecole normale supérieure de lyon

Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41201840

JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide
range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and
facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].
Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at
https://about.jstor.org/terms

Ecole normale supérieure de lyon is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend
access to Revue française de pédagogie

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
^H L'étude des interactions en classe
^H de français langue étrangère
^H et langue maternelle :
^H deux « didactiques »
^H au banc d'essai ?
^^| Sandro Canelas-Trevisi
^^Ш Thérèse Thévenaz-Christen

La notion d'interaction est utilisée aussi bien en didactique du français langue


du français langue maternelle. En adoptant la perspective de la didactique com
l'emploi de cette notion dans un corpus de recherches récentes. Trois question
1. Quelle est la définition de l'interaction adoptée par les différents chercheu
2. Comment les dimensions de l'acquisition ou de renseignement/apprentissage sont-elles conçues ?
Comment le contenu à apprendre est-il identifié ?
3. Comment le recueil des données est-il théorisé ?
Notre parcours exploratoire montre que les frontières entre les deux didactiques sont marquées ess
tiellement par la modélisation de l'acquisition d'une part, de renseignement/apprentissage d'autre p
ainsi que par des conceptualisations différentes de l'objet enseigné.

Mots-clés : didactique du français « langue maternelle », didactique du français « langue étrangère », interact
classe, enseignement/apprentissage, acquisition, oral.

processus de renouvellement, commencé il y de capacités de communication chez les appre-


a une trentaine d'années, qui a placé la com- nants. La notion d'interaction se situe à la croisée
munication, orale et écrite, en tête des objectifs de ces domaines. Dès lors, il y a lieu de se
d'enseignement, a touché aussi bien le français demander si les recherches qui s'intéressent aux
langue maternelle (ci-après FLM), que le français enjeux de la construction (1) du langage (ce qui les
langue étrangère (ci-après FLE). Les deux didac- rapproche du champ didactique) adoptent un trai-
tiques ont été amenées à effectuer des emprunts tement des interactions révélateur de la spécificité
à différents domaines des sciences du langage et du projet scientifique des deux didactiques. Cette
plus largement des sciences humaines pour interrogation concerne une didactique comparée,
conceptualiser des objets d'enseignement et des si l'on admet que son objet est de questionner les
procédures susceptibles de favoriser la maîtrise frontières de la spécificité constitutive des didac-

Revue Française de Pédagogie, n° 141, octobre-novembre-décembre 2002, 17-25 17

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
tiques des disciplines. Elle s'inscrit également de la linguistique (linguistique de l'acquisition, lin-
dans une controverse présente au sein de la guistique appliquée, pragmatique) et de la psycho-
didactique du français langue maternelle depuis logie (psychologie sociale), voire à la frontière entre
de nombreuses années (Chartrand et Paret, 1995). plusieurs champs de recherches, nous ne pouvons
prétendre à l'exhaustivité.

Nous avons sélectionné un ensemble de re-

QUESTIONS DE RECHERCHE cherches exemplaires à double titre (bien enten


ET CHOIX DU CORPUS nous ne pouvons exclure des contre-exemples en
l'état actuel de notre investigation) : elles sollicitent
la notion d'interaction et portent sur la relation
Pour interroger les frontières des deux didac- entre l'enseignant, locuteur expert, et l'apprenant,
tiques, nous avons choisi de nous restreindre aux locuteur novice.
études qui portent sur la communication ou
expression, voire production orales. Etant donnéDans le domaine du FLE, ont été retenus les tra-
que les significations de ces termes, qui diffèrent vaux de De Pietro, Matthey et Py (1989) ; Bange
notamment en fonction des traditions disciplinaires (1992) ; Matthey (1996) ; Mondada (1995 et 2000) ;
et des institutions, demeurent difficiles à distinguer Gajo et Mondada (1998) ; Pekarek (1999) (2).
clairement, nous adopterons le terme générique de
conduites langagières orales. En FLM, en plus de nos propres travaux (3)
(Canelas-Trevisi, 1997 et 2001 ; Canelas-Trevisi,
Ce terme est volontairement utilisé au sens le
Moro, Schneuwly et Thévenaz, 1999 ; Cicurel, 2001 ;
plus large, car les recherches retenues prennent Haller enet Thévenaz, sous presse), nous nous
compte à des degrés divers des aspects verbaux et appuyons essentiellement sur un numéro de la revue
non verbaux et, dans le domaine du verbal, des Pratiques (1999) qui traite des interactions et des
faits linguistiques ponctuels (lexique, grammaire) apprentissages (plus particulièrement les travaux de
ou inversement des phénomènes conversationnels Brixhe et Specogna, 1999 ; Turco et Plane, 1999) ;
comme la régulation des tours de parole. et sur les travaux de Nonnon (1990 ; 1998 ; 2000).
L'hypothèse sous-jacente est double : L'ensemble des travaux mentionnés ci-dessus
1. L'« objet » conduites langagières orales per- recouvre un espace de problèmes très vaste. Nous
met de discriminer deux grands sous-ensembles l'abordons d'un point de vue didactique, mais la
d'études : perméabilité des frontières entre les recherches ne
- celles qui thématisent un objet d'enseignement nous autorise pas à établir d'emblée un question-
particulier prenant en compte le dispositif nement à partir de concepts didactiques comme,
préalable censé permettre son enseignement/ par exemple, ceux de transposition ou de contrat
apprentissage dans la classe ; didactiques. Ces concepts, que nous intégrons
- celles qui se centrent sur l'analyse de la com- dans nos propres travaux et qui sont issus de la
munication orale à partir de critères conversa- didactique des mathématiques, ont certes migré de
tionnels et ethnologiques, plaçant les actions manière ponctuelle dans les didactiques du fran-
inhérentes à l'enseignement et à l'apprentis- çais, mais leur réinvestissement demeure faible
sage en arrière-plan. dans les travaux portant sur les conduites langa-
2. Le statut de l'interactant, placé en face des
gières orales en classe. En particulier, dans la
majorité des textes retenus, les concepts en ques-
locuteurs novices, l'enseignant, change selon le
tion sont peu explicités, voire tout bonnement
point de vue adopté : locuteur expert parmi d'autres
ou, inversement, enseignant engagé dans un projet
ignorés. Il s'agit dès lors pour nous d'éviter d'éta-
blir a priori une grille d'analyse qui pourrait occulter
d'enseignement spécifique, portant sur un objet
certaines des caractéristiques de notre corpus de
particulier inscrit dans une modélisation des
textes scientifiques. Ceci serait tout à fait en
conduites langagières orales, inévitablement par-
contradiction avec notre objectif : mettre en évi-
tielle, variant en fonction des théories de référence.
dence, parmi les procédures et les objets mobilisés
Étant donné que les interactions en classe sont dans l'analyse des interactions en classe, large-
étudiées par des chercheurs qui se situent dans le ment utilisée, ceux qui sont propres à chacune des
champ de la didactique aussi bien que dans celui deux didactiques du français.

18 Revue Française de Pédagogie, n° 141, octobre-novembre-décembre 2002

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
Notre investigation se focalise sur trois ques- dans les enchaînements illocutoires qui les consti-
tions : tuent (p. 34), c'est-à-dire dans l'interaction.
1. Quelle est la définition de l'interaction adop- En adoptant le point de vue discursif, on peut
tée par les différents chercheurs ?
dire que les travaux portant sur les textes et les
2. Comment les dimensions de l'acquisition ou de discours ont permis d'identifier deux propriétés
renseignement/apprentissage sont-elles conçues ? majeures des productions langagières attestées, à
Comment le contenu à apprendre est-il identifié ? l'oral comme à l'écrit : leur complexité interne
3. Comment le recueil des données est-il théo- d'une part et leur rapport au contexte d'autre part.
risé ? Retenons notamment les travaux sur la dimension
structurelle hiérarchique des conversations élabo-
rés par Roulet et son équipe (1985) ; ceux de Vion
(1992) sur la dimension énonciative ; ceux de Adam
LA QUESTION DE L'INTERACTION (1999) sur la dimension séquentielle.

Même si l'intégration de toutes ces dimensions


Dans le cadre restreint de cet article, il est
dans un modèle de l'activité langagière demeure un
impossible de rendre compte des valeurs que objectif encore éloigné, plusieurs courants de
prend le terme d'interaction dans les différents
recherche s'y intéressent : l'analyse conversation-
domaines de recherches qui l'investissent, mais il
nelle (Kerbrat-Orecchioni, 1990-1994), l'analyse du
semble toutefois possible d'identifier au moins
discours (Roulet, Filletaz et Grobet, 2001), la lin-
trois points de vue : sociologique, cognitif et dis- guistique textuelle (Adam, 1999).
cursif.
À partir de la conception globale de Bakhtine
Le point de vue sociologique réunit l'interaction- pour qui « l'interaction verbale constitue la réalité
nisme symbolique de Mead (1934) et de Goffmann fondamentale de la langue » (Bakhtine, 1929/1977,
(1974), la sociologie de la vie quotidienne, l'ethno- p. 134), le terme d'interaction, dans son emploi
méthodologie de Garfinkel (1967) et enfin les courant, implique la volonté de prendre en compte
tenants de l'analyse conversationnelle qui s'inscri- toutes les dimensions mentionnées, objectif encore
vent dans la droite ligne de l'ethnométhodologie. largement programmatique. Ce qui justifie pleine-
Pour ces derniers, les membres d'une société ment, nous semble-t-il, que l'on s'interroge sur la
accomplissent des activités sociales selon une valeur que donnent à l'interaction les recherches
organisation méthodique qui génère des normes et,
retenues.
en conséquence, un ordre social. « Au fur et à
mesure des analyses, la conversation a été définie
comme un lieu constitutif de la sociabilité, de la Du côté du FLE

socialisation, de l'acquisition du langage et du


maintien de l'ordre social» (Mondada, 2001, Pour Bange (1994), la classe de langue étrangère
est à considérer comme un type d'interaction au
p. 112). L'interaction devient ainsi le lieu où l'ordre
social est ratifié, transformé et approprié. même titre qu'une consultation médicale ou juri-
dique (p. 203). C'est-à-dire une situation présen-
Suivant le point de vue cognitif, il est possible de caractéristiques relativement stables, dont
tant des
fédérer un très grand nombre de recherches. le déroulement « normal » n'est pas modifié par
Citons les travaux de la psychologie sociale, qui, l'intervention du chercheur. Da. ^ un contexte
réinterprétant les apports de Piaget, considèrent lascolaire d'apprentissage du franco's par des
relation entre le sujet et le monde comme « une allophones, les interactions constituent l'espace
relation d'interdépendance entre sujet connaissant des apprentissages, le lieu de construction des
et autres sujets connaissants face à l'objet à connaissances nouvelles. La grande majorité Jes
connaître » (Perret-Clermont, 1996, p. 35). Dans recherches
la est centrée sur le repérage des forme ч
même perspective, mais avec une position plus interactionnelles favorisant des structures partici
radicale, Gilly, Roux et Trognon (1999) considèrent patives diverses dans la classe, mais cette diver-
que les accomplissements de nouvelles cognitions sité ne semble pas être mise en relation avec les
sont engendrés par les processus conversationnels objets enseignés et appris. Des objets didactiques
eux-mêmes. Ce qui revient à dire que les négocia- plus spécifiques à acquérir qui relèveraient d'obs-
tions productrices de progrès cognitifs se réalisent tacles précédemment identifiés, plus ou moins

L'étude des interactions en classe de français langue étrangère et langue maternelle : deux « didactiques » au banc d'essai ? 19

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
résistants à l'acquisition, ne semblent pas identi- cement contextuel des éléments langagiers pro-
fiés préalablement. duits dans un autre contexte que celui de la classe.
Ceux-ci sont présentés et reconfigurés dans le
Selon Gajo et Mondada (1998) :
contexte de la classe (p. 206) (4).
[...] L'interaction constitue un lieu et un moyen
d'acquisition, pas seulement au cours de l'ontoge- Il est possible de considérer qu'en FLE, une ten-
nèse. C'est en effet dans la coordination et dance domine. Le locuteur novice apprend les
l'échange avec des participants plus compétents, objets et la manière de les dire au cours de l'inter-
aux cours d'activités sociales situées, que l'enfant, action en intégrant progressivement les conduites
l'apprenant ou le novice sont en mesure de des natifs. Ainsi, à travers la participation aux acti-
déployer des capacités et des connaissances allant vités et aux échanges, certes verbaux, mais pas
au-delà de leurs possibilités individuelles, dans ce exclusivement, le novice devient progressivement
que Vygotsky appelle la « zone proximale de déve- membre à part entière de la communauté. Il
loppement » (Wertsch, 1985) (p. 93). apprend à agir dans cette communauté et, par
On relèvera notamment :
conséquent, également à parler la langue des
natifs, en intériorisant progressivement les diverses
- l'asymétrie des interlocuteurs de l'interaction composantes des conduites langagières orales :
(expert/novice ; enseignant/élève ; natif/non natif) ;
gestes, postures, intonations, phonologie, lexique,
- la part de négociation intersubjective (dans la syntaxe, discours etc. Dans cette logique, la classe
coordination et l'échange) ; étant un lieu d'interaction parmi d'autres, l'objet
- le caractère situé des activités (l'objet de enseigné s'inscrit dans la complexité de l'interac-
l'échange est en rapport avec le contexte) ; tion et c'est seulement par des phénomènes de
- le statut des objets à apprendre, qui intervien-
bifocalisation, se produisant de manière imprévi-
nent de manière incidente au cours des interac-
sible au cours des échanges, que sont mises en
tions, puisqu'ils ne sont pas prédéfinis, ni prédéli-
évidence des dimensions langagières spécifiques.
mités.

Dans un contexte non scolaire, comme dans un


contexte scolaire, l'interaction réunit un locuteur Du côté du FLM

natif de la langue véhicule de la communication et


un locuteur non natif de cette langue appartenant à Un premier courant de recherches regroupant
un groupe socio-culturel autre et possédant une entre autres Nonnon, 1990 ; 1998 ; 2000 ; Brixhe et
autre langue première. De ce fait, cette interaction, Specogna, 1999, considèrent que dans les mouve-
exolingue, est sous la menace permanente de l'in- ments discursifs, dans les reformulations, s'effec-
compréhension. Aussi, l'attention des locuteurs tue un déplacement d'objets de connaissance.
est-elle dirigée d'une part vers l'objet thématique Sous l'influence de l'ethnométhodologie, il s'agit
et vers la réalisation du but et, d'autre part, vers lesd'analyser les déplacements du discours, par
moyens linguistiques de cette interaction. Ce exemple le glissement d'un inventaire à une formu-
double enjeu est qualifié de bifocalisation. Les lation de règle, d'un récit ou d'une évocation à un
conduites de focalisation sur les moyens linguis- commentaire, d'une description à une explication.
tiques, subordonnées au but premier de la commu- Brixhe et Specogna s'interrogent sur le rôle de la
nication, sont définies comme métalinguistiques reformulation dans la construction des savoirs et
(Matthey, 1996). sur ses variations, qui traduisent des formes
diverses de coopération entre les interactants : son
Concernant l'objet de l'interaction, Pekarek (1999)impact sur la construction des savoirs serait-il dif-
considère « essentiel que l'interlocuteur expert férent selon que la reformulation est auto-initiée
donne à l'apprenant l'occasion de contribuer à la (produite par le locuteur à l'origine de l'énoncé
gestion de différentes dimensions du discours. [...] reformulateur) ou hétéro-initiée ? À travers ce
L'interaction doit surtout offrir à l'apprenant la pos- questionnement, on reconnaît les processus de
sibilité de mobiliser ses capacités à l'intérieur de transformation de la participation chers à l'ethno-
tâches discursives à complexité appropriée » méthodologie et à la cognition située (Moro, 2001).
(p. 21). Avec la notion de tâche apparaît le principe
d'une prédéfinition des objets, qui ne surviennent Les interactions sont considérées comme l'es-
donc plus seulement incidemment. Dans une pers- pace des apprentissages quelles que soient les
pective analogue, Cicurel (2001) parle de réagen- disciplines scolaires. Dans cet oral pour apprendre,

20 Revue Française de Pédagogie, n° 141, octobre-novembre-décembre 2002

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
le langage médiateur ne se distingue pas d'objets sation de l'acquisition qui se traduit par la notion de
d'apprentissage particuliers, par exemple mathé- séquence potentiellement acquisitionnelle. Cette
matiques ou spécifiquement langagiers. dernière se caractérise par ses dimensions d'auto-
structuration par l'apprenant ou d'hétérostructura-
Les controverses à propos de l'enseignement de tion par le natif (enseignant ou non). Elle comporte
l'oral, devenu nouvel objet d'enseignement expli- une structure propre, un schéma d'action partagé
cite de l'école à la suite de la rénovation de l'ensei-
des interlocuteurs, orienté vers l'acquisition : un
gnement du français dans les années 1980, ont mode de déclenchement, une réponse hétérostruc-
débouché sur une réflexion visant renseigne- turante, une focalisation sur l'objet sur lequel la
ment/apprentissage de genres de textes ou de dis-séquence porte - objet souvent lexical -, une répé-
cours au sens de Bakhtine (1979/1984). Pour ce tition-ratification de l'apprenant (De Pietro, Matthey
second courant de recherches, l'objectif n'est pas et Py, 1989, p. 112). Cette séquence latérale peut
d'apprendre le parler ordinaire, la conversation porter sur des dimensions phonologiques, proso-
courante, mais des genres oraux formels et publics, diques, lexicales, syntaxiques ou énonciatives. De
tels que l'exposé oral, la lecture à d'autres, le débatl'avis des auteurs, les dimensions lexicales ou syn-
régulé, etc. dont les citoyens de demain devront taxiques semblent dominer.
faire usage pour être membres de plein droit de la
société civile (Dolz et Schneuwly, 2000). Dans cette Dans ce courant majoritaire, des positions inter-
dernière mouvance, les interactions en classe sont médiaires semblent toutefois s'esquisser. Cicurel
analysées en vue de cerner les contraintes relativesplace l'analyse des interactions en classe à la croi-
à la mise en circulation, dans la classe, d'un genre sée de la didactique des langues, de l'analyse du
spécifique, par exemple l'exposé oral (Haller et discours et de l'analyse conversationnelle et intro-
Thévenaz, sous presse), considéré comme un objet duit la dimension institutionnelle par le biais de la
d'apprentissage langagier spécifique. notion de discours. « C'est à dessein que je main-
tiens les deux termes : le discours de la classe
Ainsi, le clivage demeure entre ceux qui dans les n'est pas seulement interaction - régulation des
conduites langagières orales retiennent l'oral pour échanges, tours de parole, etc. -, il est aussi tradi-
apprendre et ceux qui mettent l'accent sur des tion de transmission du savoir, rituel propre à une
entités à apprendre, comme la maîtrise de genres communauté, dispositif de persuasion et, à ce titre,
de textes et de discours publics formels. il relève du discours (Cicurel, 2001, p. 203, note de
bas de page).
Si la volonté de prendre en compte les
ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE VERSUS contraintes institutionnelles propres à la situation
ACQUISITION : DEUX REGARDS DISTINCTS d'enseignement/apprentissage laisse entrevoir un
SUR LES INTERACTIONS EN CLASSE ? déplacement par rapport à la position exprimée par
Gajo et Mondada (1998), le propos de Cicurel se
Du côté du FLE borne toutefois à formuler un questionnement
d'ordre didactique qui reste une perspective : com-
Dans le corpus retenu, il est majoritairement ment apprendre à lire dans l'interaction ce qui
question d'acquisition. L'objet de l'acquisition, la relève des modalités de transmission du savoir.
langue, apparaît le plus souvent comme objet d'in- L'influence de l'ethnométhodologie persiste : l'ana-
vestigation a posteriori, en cohérence avec la lyse des interactions permet de découvrir les
démarche ethnométhodologique. Selon Gajo et méthodes (au sens de l'ethnométhodologie), que
Mondada (1998), l'apprentissage n'est pas consti- mettent en œuvre les participants pour se com-
tué de processus d'intériorisation de connais- prendre, définir leurs statuts, atteindre leurs buts
sances préexistantes prêtes à être transmises, mais (ibidem, p. 204).
se fait à travers des processus de production parti-
cipative d'objets de savoir flexibles, contingents,
nouveaux parce que liés au contexte singulier de la Du côté du FLM

pratique (p. 93).


Comme on l'a vu dans le chapitre précédent,
La mise en évidence d'une bifocalisation de l'at- dans le premier courant de recherches que nous
tention, centrée sur la communication ou sur la avons distingué, une préconfiguration de l'objet
langue comme moyen, ouvre un espace de théori- d'enseignement ne semble pas s'imposer. En

L'étude des interactions en classe de français langue étrangère et langue maternelle : deux « didactiques » au banc

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
revanche, dans les recherches où l'objet d'ensei- LA QUESTION DU RECUEIL DES DONNÉES
gnement est modélisé didactiquement comme
genres formels oraux publics, un dispositif d'ensei- Admettant avec Cicurel, citée plus haut, que
gnement spécifique propose l'opérationalisation dul'étude des interactions en classe se situe de fait
modèle didactique sous forme d'une séquence entre l'analyse conversationnelle, discursive et la
didactique. Il comporte, d'une part, une visée com- didactique des langues, nous considérons que la
municative, par exemple, faire un premier exposé méthode de recueil est susceptible de révéler des
devant un « public » qui écoute pour apprendre ; clivages entre ces domaines.
d'autre part, articulé à ce but communicatif, l'objec-
tif de structurer des objets langagiers spécifiques.
Conditions de recueil des données
Autrement dit, il s'agit de faire de « la parole sous
de multiples formes un objet d'enseignement/ Dans les analyses qui adoptent les principes de
apprentissage autonome » (p. 92). Les élèves sont l'ethnométhodologie, il est précisé que des données
tout d'abord placés dans la situation de communi- authentiques sont recueillies, enregistrées dans leur
cation recontextualisée en classe : produire un contexte social de production, sans être provoquées
exposé. À partir des capacités langagières etpar desle chercheur. Ainsi, dans le courant ethnométho-
lacunes qu'ils manifestent, certaines dimensions dologique, présent aussi bien en FLE qu'en FLM, le
essentielles du genre sont travaillées dans des ate- chercheur semble avoir un accès « naturel » aux
liers spécifiques et décrochés. Au cours de plu- données, qui ne seraient modifiées ni par son inter-
sieurs « leçons » qui se succèdent, les élèves sont vention directe, ni, plus largement, par le découpag
placés dans des situations d'ateliers dans lesquels du monde que tout recueil implique.
sont travaillés des objets discursifs ou linguistiques
Parallèlement, en FLM, comme en FLE, il existe
décontextualisés, allant de l'observation d'exposés
des travaux dans lesquels des dispositifs de
d'experts aux exercices sur des structures linguis-
recherche sont établis qui préconfigurent l'objet
tiques et discursives. Après le travail en atelier, les
d'investigation (Pekarek, 1999). Le cadre méthodo-
élèves produisent un nouvel exposé qui devrait leur
logique n'en est pas pour autant complètement
permettre de mobiliser ce qu'ils ont appris et de
explicité. En effet, la préconfiguration des obser-
prendre conscience des progrès réalisés.
vables peut aller de la sélection d'un objet d'ensei-
La finalité communicative, recontextualisée en gnement, par exemple les leçons de conversation
classe, agit comme régulateur de l'action langa- pour Pekarek, à une modélisation plus complexe
gière à produire. L'engagement dans une action (Haller et Thévenaz, sous presse) de l'objet et de
langagière recontextualisée qui favorise la consti- l'activité de l'enseignant.
tution de savoirs expérientiels est lié au maniement Toute préconfiguration définit le rôle du chercheur
de concepts « scientifiques » susceptibles d'aider en didactique comme distinct du rôle de l'ensei-
les élèves à réorganiser leurs savoirs expérientiels gnant, le chercheur n'étant pas un membre à part
ou « quotidiens », pour reprendre les termes de entière du collectif enseignant. L'activité de l'un ne
Vygotski (1985), et à développer ainsi leurs capaci- poursuit pas les mêmes finalités que celle de l'autre.
tés. La collaboration intersubjective et la participa- Par rapport à la manière d'envisager le recueil des
tion à l'interaction ne sont pas considérées comme données, FLM et FLE se comportent différemment :
suffisantes pour apprendre. la notion de dispositif organisant le recueil, présente
en FLM, est presque absente en FLE.
Pour résumer, on dira qu'en FLE la construction
des connaissances langagières est envisagée
comme acquisition en situation, au cours de l'inter-
action, à travers des séquences potentiellement POUR CONCLURE
acquisitionnelles. En FLM, deux prises de positions
coexistent. L'une s'intéresse à l'oral pour Dans le champ qui a été esquissé, de manière
apprendre, avec corollairement la non prise en schématique, nous pouvons mettre en évidence
compte de l'objet d'apprentissage dans sa spécifi- plusieurs constats.
cité - langagière ou non - ; l'autre vise l'apprentis-
sage des genres oraux formels à travers un dispositif Premièrement les influences de la démarche
particulier, la séquence didactique. ethnométhodologique se manifestent aussi bien en

22 Revue Française de Pédagogie, n° 141, octobre-novembre-décembre 2002

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
FLM qu'en FLE. Les recherches qui interprètent les langage, tous ceux qui s'intéressent à la didactique
procédés de l'interaction à la lumière des principes des langues sont confrontés à l'objectif institution-
didactiques sont minoritaires. Ces recherches, qui nel, largement accepté, d'enseigner « la compé-
sollicitent notamment la notion de transposition tence de communication orale ». Pour désigner les
didactique (Chevallard, 1991), analysent la trace decontenus à enseigner dans le domaine des
l'action du maître et des élèves dans les interac- conduites langagières orales, en FLE, les termes
tions. C'est la mise en circulation de l'objet des génériques de communication et de conversation
interactions qui fait apparaître leurs positions res- semblent largement dominants.
pectives. Ainsi l'objet, théorisé comme contenu à
enseigner ou à apprendre, devient un élément En FLM, un répertoire de formes scolaires a été
explicatif à part entière de l'interaction. mis en évidence, désignées par les termes sui-
vants : elocution, récitation, issus de la rhétorique,
Deuxièmement, la manière de modéliser l'acqui- ou encore, français parlé, lecture expressive ou
sition ou renseignement/apprentissage est signifi- prononciation ; ou encore français courant, oral
cativement différente. S'il est question de bifocali- public, langage élaboré, genres oraux sociaux.
sation aussi bien en FLE qu'en FLM, en FLE, il est
massivement question de séquence potentielle- Cette liste, de même que les termes génériques
ment acquisitionnelle et les contenus à apprendre de communication et de conversation, rappelle les
apparaissent incidemment au cours des échanges. enjeux institutionnels différant fortement entre les
En FLM, il sera plutôt question de séquence didac- deux disciplines. L'analyse interactionnelle ethno-
tique. En revanche, si l'observation porte plus méthodologique renonce explicitement à la prise
généralement sur l'oral pour apprendre, l'accent en compte de ces enjeux s'interdisant, en partie,
sera mis sur l'observation de traces de la construc- l'analyse des conditions d'action de la classe. La
tion cognitive postulée. notion même d'interaction, par son caractère poly-
sémique, englobe, de manière indifférenciée, les
Sur la base du parcours exploratoire que nous aspects relatifs à l'enseignant, aux apprenants et à
venons d'effectuer et des premiers éléments de l'objet.
réponse à notre questionnement, nous sommes
amenées à réinterroger le recours à l'interaction en Le questionnement de la didactique s'ouvre de
didactique du français langue maternelle et étran- plein droit une fois admis que l'interaction n'est
gère du point de vue d'une didactique comparée. pas favorable a priori à l'acquisition, question lar-
La problématique de la transposition didactique gement débattue aujourd'hui. On commence alors
peut nous aider à préciser notre questionnement. à s'interroger sur les conditions à réunir pour que
l'acquisition ou l'apprentissage de conduites lan-
Les didactiques du FLE, ainsi que du FLM, entre- gagières orales en classe se produisent avec une
tiennent des relations complexes avec les théori- certaine efficacité. Les questions pertinentes pour
ciens qui élaborent des savoirs de référence dans une didactique comparée portent sur ces condi-
le domaine des conduites langagières orales, tions. C'est en répondant à cette interrogation que
notamment les linguistes s'intéressant aux problé- les didactiques du français, langue maternelle et
matiques de l'interaction et de l'acquisition. Ce qui étrangère, pourraient définir la spécificité du
les rapproche c'est que didacticiens et linguistes recours à l'analyse des interactions en classe dans
tentent d'appréhender le même objet, le fonction- leurs propres recherches.
nement du langage et non pas la langue, mais leurs
visées diffèrent. Sandra Canelas-Trevisi
Université Stendhal-Grenoble
Si les linguistes considèrent que l'interaction ver-
bale et plus précisément la conversation constitue Thérèse Thévenaz-Christen
l'observatoire fondamental pour appréhender le Université de Genève

L'étude des interactions en classe de français langue étrangère et langue maternelle : deux << didactiques » au

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
NOTES

(1) Construction est le terme repris des travaux analysés. Il peut


(3) Nos travaux s'inscrivent dans ceux du Groupe romand d'ana-
renvoyer soit à une conception développementale de l'acquisi- lyse du français enseigné (GRAFE) qui étudie la construction de
tion dont le moteur est dans le sujet, soit à une conception de l'objet des interactions en classe.
l'apprentissage dont le moteur se situe dans le contexte, soit (4) La présentation et la reconfiguration de l'objet d'enseigne-
encore à une conception qui envisage le développement comme ment en classe relève, à nos yeux, d'un phénomène de transpo-
le résultat des deux mouvements.
sition didactique, mais cette référence n'est pas faite par l'au-
teure.
(2) Le colloque de Poitiers 20-22 janvier 2000, Questions d'épis-
témologie en didactique du français (langue maternelle, langue
seconde, langue étrangère) (Marquilló Larruy, 2001) constitue
également une de nos références.

BIBLIOGRAPHIE

Corpus de textes analysés comme révélateur de l'objet enseigné. Colloque


didactique des disciplines et formation des ensei-
BANGE P. (1992). - Analyse conversationnelle et théo- gnants : une approche anthropologique, Mar-
rie de l'action. Paris : Hatier, Didier. seille, 14-16 février 2000. [CD-ROM].
BRIXHE D. & SPECOGNA A. (1999). - Actes de reformu-
MARQUILLÓ LARRUY M. (éd.) (2000). - Questions
lation et progression du savoir. Pratiques, n° 103-
d'epistemologie en didactique du français, jour-
105, p. 9-27.
nées d'étude du 20-22 janvier 2000. Poitiers : Les
CANELAS-TREVISI S., MORO С, SCHNEUWLY В. & cahiers FORELL.
THEVENAZ T. (1999). - L'objet enseigné : vers une
méthodologie plurielle d'analyse des pratiques d'en- MATTHEY M. (1996). - Apprentissage d'une langue et
seignement en classe. Repères, n° 20, p. 143-162. interaction verbale. Berne : Peter Lang.
CANELAS-TREVISI S. (1997). - La transposition didac- MONDADA L. (1995). - Analyser les interactions en
tique dans les documents pédagogiques et dans classe : quelques enjeux théoriques et repères
les interactions en classe. Thèse de doctorat, Uni- méthodologiques. TRANEL, n° 22, p. 55-89.
versité de Genève.
MONDADA L. (2001). - Apports de l'ethnométhodologie
CANELAS-TREVISI S. (2001). - Les objets grammaticaux
et de l'analyse conversationnelle à la description de
entre le dire et le faire. In : Actes du colloque
l'acquisition dans l'interaction. In : M. Marquilló Lar-
Constructivismes : usages et perspectives en
ruy, Questions d'epistemologie en didactique du
éducation. Genève : SRED [CD-ROM, vol. 2].
français, journées d'étude du 20-22 janvier 2000
CICUREL F. (2001). - Analyser les interactions en classe (p. 111-116). Poitiers : Les cahiers FORELL.
de langue étrangère : quels enjeux didactiques. In.
M. Marquilló Larruy, Questions d'epistemologie en NONNON É. (1990). - Est-ce qu'on apprend en discu-
tant ? Interaction maître-élève en S.E.S. In : F. Fran-
didactique du français, journées d'étude du 20-22
janvier 2000 (p. 203-210). Poitiers : Les cahiers çois, La communication inégale, heurs et malheurs
FORELL. de l'interaction verbale (p. 147-212). Neuchâtel :
Delachaux et Niestlé.
DE PIETRO J.-F., MATTHEY M. & PY B. (1989). - Acqui-
sition et contrat didactique : les séquences poten- NONNON É. (1998). - L'apprentissage des conduites
tiellement acquisitionnelles dans la conversation questionnement : situation et tâches langagières.
exolingue. In : D. Weil, H. Fugier (éd. ), Actes du Repères, n° 17, p. 55-58.
troisième colloque régional de linguistique (p. 99-
124). Strasbourg : Université des sciences humaines NONNON É. (2000). - L'enseignement de l'oral et les
et Université Louis Pasteur. interactions verbales en classe, champs de réfé-
rence et problématiques. Note de Synthèse. Revue
GAJO L. & MONDADA L. (1998). - Contexte, activité dis- française de pédagogie, n° 129, p. 89-131.
cursive et processus d'acquisition : quels rapports.
In : M. Souchon (éd. ), Pratiques discursives et PEKAREK S. (1999). - Leçons de conversation. Fri-
acquisition des langues étrangères. Actes du Xe bourg : Éditions universitaires de Fribourg (Suisse).
colloque international Acquisition d'une langue
étrangère : perspectives et recherches, 19-21 Pratiques (1999). - Interaction et apprentissage,
n° 103-104.
sept. 1996, Besançon (p. 91-102). Besançon : Centre
de linguistique appliquée. TURCO G. & PLANE S. (1999). - L'oral en situation sco-
HALLER S. & THEVENAZ T. (sous presse). - L'étude d'un laire : interaction didactique et construction de
exemple d'aménagement du milieu didactique savoirs. Pratiques, n° 103-104, p. 149-172.

24 Revue Française de Pédagogie, n° 141, octobre-novembre-décembre 2002

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
Autres notices bibliographiques GOFFMAN E. (1974). - Les rites d'interaction. Paris :
Minuit.
ADAM J.-M. (1999). - Linguistique textuelle. Des genres
de discours aux textes. Paris : Nathan. HALTE J.-F. (1999). - Les enjeux cognitifs des interac-
tions. Pratiques, n° 103-104, p. 71-88.
BAKHTINE M. (VOLOCHINOV V.N.) (1977). - Le
marxisme et la philosophie du langage. Paris : Les KERBRAT-ORECCHIONI C. (1990-1994). - Les interac-
tions verbales. Paris : A. Colin.
éditions de Minuit (1re éd. 1929).
BAKHTINE M. (1984). - Les genres de discours. In : MEAD G. H. (1934). - Mind, self and society from the
Esthétique de la création verbale (p. 166-308). standpoint of a social behaviorist. Chicago : Uni-
Paris : Gallimard-NRF (éd. Ikoutsvo, Moscou, 1979). versity of Chicago Press.
MORO С. (2001). - La cognition située sous le regard
CHARTRAND S. & PARET M.-C. (1995). - Langues
du paradigme historico-culturel vygotskien. Revue
maternelle, étrangère, seconde : une didactique uni- suisse des sciences de l'éducation, n° 3, 23e
fiée ? In : J.-L. Chiss, J. David & Y. Reuter, Didac-
année, p. 493-512.
tique du français, état d'une discipline (p. 197-
208). Paris : Nathan. PERRET-CLERMONT A.-N. (éd) (1996). - La construc-
tion de l'intelligence dans l'interaction sociale.
DOLZ J. & SCHNEUWLY B. (2000). - Pour un enseigne- Berne : Peter Lana.
ment de l'oral. Initiation aux genres formels à
l'école. Paris : ESF. ROULET eř al. (1985). - L'articulation du discours en
français contemporain. Berne : Peter Lang.
GARFINKEL H. (1967). - Studies in Ethnomethodology.
Englewood Cliffs : New Jersey, Prentice-Hall. ROULET E., FILLETAZ L., & GROBET A. (2001). - Un
modèle et un instrument d'analyse de l'organisa-
GILLY M., ROUX J.-P. & TROGNON A. (1999). - Intro- tion du discours. Berne : Peter Lang.
duction, Interactions sociales et changements
VION R. (1992). - La communication verbale. Paris :
cognitifs : fondements pour une analyse séquen- Hachette.
tielle. In : M. Gilly, J.-P. Roux & A. Trognon,
Apprendre dans l'interaction. Nancy : Presses uni- VYGOTSKI L.S. (1985). - Pensée et langage. Paris : Les
versitaires de Nancy. Éditions Sociales.

L'étude des interactions en classe de français langue étrangère et langue maternelle : deux « didactiques » au banc d'essai ? 25

This content downloaded from


41.221.68.50 on Tue, 02 Feb 2021 19:26:12 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms

Vous aimerez peut-être aussi